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SOMMAIRE
LES INNOVATIONS
PRINCIPES FONDAMENTAUX
PRINCIPE DE PRESOMPTION D’INNOCENCE
PRINCIPES DIRECTEURS COMMUNS AU PROCES CIVIL ET PENAL
PROCEDURE PENALE
LE SYSTEME DE LA PREUVE
LES ORGANES ET LES PHASES DU PROCES PENAL
L’ENQUETE POLICIERE
LES ORGANES
LE CONTROLE ET LA RESPONSABILITE DE LA POLICE JUDICIAIRE
L’ENQUETE DE FLAGRANCE
L’ENQUETE PRELIMINAIRE
LA COMMISSION ROGATOIRE
LA POURSUITE
LES MAGISTRATS DU MP
PARTICULARITES DU MINISTERE PUBLIC
ATTRIBUTIONS DU MINISTERE PUBLIC
ATTRIBUTIONS DU MINISTERE PUBLIC
OBJET DU PROCES PENAL
L’ACTION PUBLIQUE
L’ACTION CIVILE
L’INSTRUCTION PREPARATOIRE
CARACTERISTIQUES DU JUGE D’INSTRUCTION
LES JURIDICTIONS D’INSTRUCTIONS
L’INSTRUCTION PREPARATOIRE
LES ACTES D’INSTRUCTIONS
LES MANDATS DU JUGE D’INSTRUCTION
LA FI N DE L’INSTRUCTION PREPARATOIRE
LE CONTROLE DE L’INSTRUCTION PREPARATOIRE
LE JUGEMENT
CARACTERISTIQUES DU JUGE DE JUGEMENT
LES JURIDICTIONS DE JUGEMENT
ANNEXES
BULLETIN OFFICIEL
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ABREVIATIONS
- AC : Action civile
- AP : Action publique
- APJ : Agent de police judiciaire
- CA : Cour d’appel
- CC : Cour de cassation
- CPP : Code de procédure pénale
- FAR : Forces armées royales
- GA : Garde à vue
- JI : Juge d’instruction
- JJ : Juge de jugement
- MP : Ministère public
- NCPP : Nouveau code de procédure pénale du 1er octobre 2003
- OPJ : Officier de police judiciaire
- OSPJ : Officier supérieur de police judiciaire
- P.P. : Procédure pénale
- PJ : Police judiciaire
- PV : Procès verbal
- TPI : Tribunal de première instance
Présentation :
La procédure pénale détermine les règles de forme à suivre et les garanties de la
défense à respecter au cours du procès pénal depuis la constatation de l’infraction
pénale jusqu’au stade d’exécution de la sanction prononcée. Elle fixe l’organisation et
la compétence des juridictions et des organes répressifs.
Réglementation :
Code de procédure pénale du 24 octobre 1953 modifié par le Code de procédure
pénale du 10 février 1959, modifié par le Code de procédure pénale du 1 er octobre
2003 (voir les innovations qui ont eu lieu en 2011 à la page suivante).
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PRINCIPES FONDAMENTAUX
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Moyens de preuve : Le CPP pose clairement le principe de la liberté de la preuve.
Tous les modes de preuve sont admis en matière pénale : Renseignements, pièces à
conviction, déclaration, témoignages, indices et expertises.
A- LES JURIDICTIONS
Juridictions de droit commun : Sont composés de magistrats professionnels relevant
du statut de la magistrature.
Juridictions d’exception : Font appel soit à des juges militaires (tribunaux
militaires).
C- ORGANES REPRESSIFS
Organes de recherche : Autorités administratives appartenant au corps de la PJ qui
constatent les infractions commises et recherchent les auteurs afin de les livrer à la
justice.
Organes de poursuite : Forment le « MP» ou le « parquet », ils n’ont pas pour
fonction de juger ou d’instruire l’affaire, ils ont un rôle essentiel de déclencher le
procès pénal et sont parties indispensable au procès pénal.
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L’ENQUETE POLICIERE
I- LES ORGANES
La PJ intervient après la commission de l’infraction, elle est régie par les articles 16 à
35 du CPP. Les membres de la PJ relèvent de différentes institutions judiciaires ou
administratives : de la justice, de l’administration de la défense nationale, de la sûreté
nationale, du ministère de l’intérieur, des départements ministériels et des collectivités
locales. Quelque soit l’affiliation des membres de la PJ, ils sont soumis dans
l’exercice de leur fonctions aux autorités judiciaires concernant la gestion et le
contrôle (article 17 du CPP).
Le procureur du Roi dirige les fonctions de la PJ dans le territoire de sa compétence
(articles 16 et 45 du CPP). La PJ exerce ses fonctions sous l’autorité du procureur
général du Roi dans le cadre de chaque CA (articles 17 et 49 du CPP). La chambre
correctionnelle de la CA met la PJ sous le contrôle de chaque CA qu’elle contrôle
(article 17 du CPP).
1- Wali et gouverneur :
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Ils ordonnent par écrit la PJ d’accomplir les investigations nécessaires pour s’assurer
de la commission des infractions contre la sûreté intérieure ou extérieure de l’état et
sont tenus d’informer d’urgence le représentant du MP auprès de la juridiction
compétente et de se dessaisir dans les 24heures au profit de celui-ci en lui
transmettant les pièces et en lui présentant toutes les personnes arrêtées. Le CPP leur
interdit d’agir lorsqu’ils ont connaissance que l’autorité judiciaire s’est déjà saisie de
l’affaire (article 28 du CPP).
A- LE CONTROLE DISCIPLINAIRE
Tout manquement relevé à l’encontre d’un OPJ ou d’un fonctionnaire ou agent dans
l’exercice de ses fonctions est déféré à la Chambre correctionnelle de la C.A. par le
procureur général du Roi auprès de ladite cour. La Chambre correctionnelle
peut dresser des observations au membre fautif de la PJ ou prononcer sa suspension
temporaire pour une durée inférieure à une année ou sa déchéance définitive de sa
fonction, la décision prononcée peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation dans les
conditions du droit commun.
B- LA RESPONSABILITE PENALE
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Au cas où un membre de la PJ commet un crime ou un délit dans l’exercice de ses
fonctions, il engage sa responsabilité pénale dans les conditions du droit commun. Le
1er président de la CA saisi par le procureur général près cette cour décide s’il faut
ouvrir une instruction et dans l’affirmative désigne un conseiller chargé de
l’instruction au sein de la cour. S’il s’agit d’un crime, ce conseiller rend une
ordonnance de renvoi devant la Chambre criminelle de la CA, s’il s’agit d’un délit, il
renvoie l’affaire devant le TPI en dehors de la circonscription où l’inculpé exerce ses
fonctions. Lorsque celui-ci est habilité à exercer ses fonctions sur tout le territoire
national, c’est la CC qui est compétente à son égard.
C- LA RESPONSABILITE CIVILE
Toute personne qui s’estime être victime d’un dommage causé par un membre de la
PJ peut mettre celui-ci en cause devant le tribunal civil pour lui réclamer une
réparation dans les conditions du droit commun.
3- Procès verbal :
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L’OPJ doit rédiger un PV qui comprend tout ce qu’il a constaté sur les lieux du crime.
4- Sanctions :
Amende : qui varie entre 1200 et 10000 Dirhams pour toute personne qui a modifié
les lieux de l’infraction sans en être habilitée.
Emprisonnement : de 3 mois à 3 ans et une amende de 3000 à 12000 dirhams pour
toute personne qui a cherché à effacer les traces de l’infraction et induire en erreur la
justice et détourner le déroulement de l’enquête.
B- LES PERQUISITIONS
1- Lieu de la perquisition :
Lieu tenu par le secret professionnel : L’OPJ ne peut perquisitionner qu’après avoir
informé le MP compétent et qu’après avoir pris toutes les dispositions pour la garantie
du respect du secret professionnel.
Cabinet d’avocat : L’inspection ne peut avoir lieu que sous la direction d’un juge du
parquet et avec la présence du bâtonnier ou de son représentant ou au moins après les
avoir informés. Si impossibilité, le MP entame la perquisition même en cas d’absence
du bâtonnier ou de son représentant.
Domicile du suspect : L’OPJ doit l’inviter pour assister à la perquisition ou à
désigner son représentant. Si impossibilité, l’OPJ désigne 2 témoins non soumis à
l’autorité de l’OPJ pour assister à la perquisition.
Domicile d’une personne non suspectée : Le propriétaire doit assister à la
perquisition, s’il lui est impossible d’assister, il doit désigner un représentant, sinon la
perquisition se fera en présence de 2 témoins non soumis à l’autorité de l’OPJ.
Endroits où il n’y a que des femmes : L’OPJ doit désigner une femme pour les
fouiller conformément a l’article 60 du CPP.
2- Conditions de la perquisition :
Horaires de la perquisition : Entre 6heures et 21heures, il ne peut être dérogé à ce
volume horaire que sur demande du propriétaire du domicile ou appel au secours de
l’intérieur du domicile ou encore dans des cas prévus par la loi. La perquisition
entamée pendant ce volume horaire peut se prolonger au delà de 21 heures et la
poursuivre sans arrêt pour ne pas entraver l’opération de perquisition. En cas
d’urgence, il est permis à l’OPJ de procéder à la perquisition même si le volume
horaire risque d’expirer. En cas d’endroit où on exerce habituellement un travail de
nuit, la perquisition pourra avoir lieu à tout moment. En cas d’une infraction de
terrorisme, la perquisition pourra avoir lieu en dehors du volume horaire sur
autorisation écrite du MP.
Nullité de la perquisition : En cas de non respect des dispositions des articles 59, 60
et 62 du CPP, l’acte effectué par l’OPJ et ses conséquences sera entaché de nullité.
Secret de la perquisition : L’article 61 du CPP sanctionne d’emprisonnement d’1 à 6
mois et d’une amende de 1200 à 2000 dirhams, la divulgation de toutes saisies
pendant la perquisition sans le consentement du propriétaire du domicile, ses ayants
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droits, ou la personne qui a signé le PV ou son destinataire, même si c’est au profit de
l’enquête. - Sont concernés également par l’interdiction de divulgation d’information :
le représentant du propriétaire du domicile, les 2 témoins et même la femme qui a été
chargée de fouiller les femmes présentes.
C- LES SAISIES :
Elle intéresse tous les objets ayant rapport avec l’infraction, l’OPJ doit les mettre dans
des sachets et récipients et les cacheter pour préserver leur protection jusqu’à ce que
la justice puisse en débattre. La saisie doit s’effectuer en présence des personnes
présentes pendant la perquisition. L’opération de la perquisition et de la saisie doivent
être consignés dans un PV signé par l’OPJ et les personnes présentes et mentionner
leur refus de signer le cas échéant.
D- LES AUDITIONS
Le CPP oblige toute personne interpellée par l’OPJ de se présenter et de coopérer
avec l’OPJ (fouille corporelle, mesure de la taille, empreinte, comparaison avec les
photos, CIN, réponse aux questions), le refus de se présenter à l’OPJ est sanctionné
d’emprisonnement d’1 à 10 jours et d’une amende de 200 à 1200 dirhams ou de l’un
d’eux seulement. L’OPJ doit rédiger un PV dont lequel il doit indiquer tout ce qui
s’est passé durant cette phase ainsi que ses résultats.
E- LES CONSTATATIONS
L’article 64 du CPP permet à l’OPJ de se faire aider par des gens de l’art s’agissant
des indices périssables ne pouvant pas attendre l’expertise en phase d’instruction et de
jugement. Ce n’est pas une expertise, celle-ci est réservée uniquement aux magistrats
de siège. Ces gens de l’art peuvent être des experts inscrits à la liste des autorités
judiciaires ou pas, ils ne prêtent pas serment.
F- LA GARDE A VUE
1- Définition :
Elle consiste par l’arrestation d’une personne et la garder à la disposition de l’OPJ
dans le lieu où il exerce ses fonctions pendant un délai fixé par la loi. C’est une
mesure qui touche la liberté de l’individu et ses droits fondamentaux, l’article 66 du
CPP ne permet à l’OPJ de mettre une personne en GA que si les besoins de l’enquête
le justifie.
2- Conditions :
L’article 70 du CPP conditionne la GA à l’existence de crime ou de délit punis
d’emprisonnement. La loi n’impose pas pour la mise en GA l’existence de preuves
solides quant à la commission de l’infraction ou à la tentative de commission de
l’infraction. La GA est opérée si le suspect est jugé dangereux, pour éviter sa fuite, par
crainte qu’il n’entrave le bon déroulement de l’enquête, pour préserver les indices et
les preuves pour qu’il ne les modifie pas ou les fasses disparaître. Le MP reste
compétent pour corriger toute mise en GA s’il la juge injustifiée, comme il peut
ordonner une G.A. s’il le juge nécessaire. Il contrôle le travail des OPJ et visite les
locaux de GA et décide à n’importe quel moment de mettre fin à la GA ou encore
ordonne qu’on lui présente la personne gardée à vue
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L’OPJ doit informer le MP de toute mise en GA (article 66 du CPP) et doit lui
envoyer la liste des personnes gardées à vue dans les 24 heures (article 67 du CPP) et
doit informer la famille de la personne gardée à vue dès la mise en G.A. que ce soit
par contact téléphonique, ou par écrit ou à travers la force publique, le PV doit le
mentionner. La personne gardée à vue ne dispose d’aucun moyen de recours contre la
décision de la prolongation de la GA par le MP.
S’agissant de l’enquête de flagrance, la loi n’impose pas de présenter la personne
gardée à vue au MP pour prolongation, le MP n’est pas obligé de décider de toute la
durée de la prolongation, il peut prévoir seulement la durée nécessaire pour la
finalisation de l’enquête.
3- Durée :
48 heures : renouvelable 24 heures lorsqu'il existe contre la personne gardée à vue
des indices graves ou concordants de culpabilité, la prolongation ne peut avoir lieu
que sur autorisation écrite du procureur du Roi ou du procureur général du Roi.
96 heures en matière d'atteinte à la sûreté de l'Etat : renouvelable 96 heures sur
autorisation du représentant du MP compétent.
96 heures en matière de terrorisme : renouvelable 2 fois 96 heures sur autorisation
écrite du MP compétent.
4- Avocat :
Après autorisation du ministère public, l’avocat peut rentrer en contact avec la
personne gardée à vue à partir de la première heure de la prolongation de la G.A et la
communication avec son client ne doit pas dépasser 30 minutes, elle s’effectue en
privé sous le contrôle de l’OPJ. Les membres de la PJ surveillent l’entretien sans
écouter la conversation.
Le MP peut à la demande de l’OPJ, retarder l’autorisation à l’avocat pour rencontrer
son client pour les besoins de l’enquête des infractions prévues à l’article 108, ce
retard ne peut excéder 48 heures pour les infractions qui touchent la sûreté de l’Etat,
le meurtre, l’empoisonnement, le kidnapping, la prise d’otage, la falsification d’argent
et de documents des deniers publics, les armes, l’association de malfaiteurs et le
terrorisme. Le retard ne peut excéder 24 heures pour les infractions de drogue et la
protection de la santé.
L’avocat autorisé à rentrer en contact avec la personne gardée à vue peut pendant le
délai de prolongation de la GA présenter à la PJ ou au MP des observations écrites
pour être jointes au PV, il lui est interdit avant l’expiration de la durée de la GA
d’informer toute personne de la conversation qu’il a eu avec son client.
Si la personne gardée à vue ne souhaite pas rencontrer son avocat pendant la phase de
la prolongation de la GA, sa volonté sera respectée. L’avocat peut demander que soit
effectué un contrôle médical de son client qui a été placée en GA, peut présenter au
nom de son client des documents ou justificatifs écrits et peut proposer la caution en
vue de la mise en liberté de son client.
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66 du CPP). Le registre de la G.A. à vu doit être soumis au moins une fois par mois au
procureur du Roi pour le contrôler.
L’OPJ doit préciser dans le PV d’interrogatoire de toute personne gardée à vue le jour
et l’heure de sa mise en GA et le jour et l’heure de sa remise en liberté ou sa
présentation devant la juridiction compétente, la signature de la personne gardée à vue
ou la mention de refus de signer ou les raisons de l’impossibilité de signer, de même
qu’il doit contenir que la famille du gardé à vue a été prévenue et par quel moyen.
G- ARRESTATION
En matière de flagrance, la loi donne qualité à toute personne pour en appréhender
l'auteur et le conduire devant l'OPJ le plus proche dés lors que l'infraction en cause
est passible de l'emprisonnement.
H- PROCES VERBAL
L’article 23 du CPP fait obligation aux OPJ de consigner dans des PV tous les actes
qu’ils ont effectué. La force probante des PV est fonction de la gravité des faits
constatés. En cas de crimes, le PV ne vaut que comme simple renseignement, en cas
de délit ou de contravention, le PV fait foi jusqu’à preuve du contraire.
Le PV doit comprendre les cas d’arrestation, les infractions que la PJ a découvert ou
les déclarations reçues à ce sujet, les constatations, les transports sur les lieux, les cas
de recours à la force publique, le lieu du travail du rédacteur du PV et l’heure des
procédures effectuées. Les PV doivent être rédigés au moment de l’exercice des
fonctions de la PJ et doivent être transmis en original et deux copies avec tous les
documents joints au MP et mettre les choses saisies à sa disposition.
S’agissant de l’enquête de flagrance, quelque soit l'organe qui l’a diligenté (OSPJ, OPJ),
la loi exige qu'un PV en soit dressé sur le champ et signé par son auteur sur chaque
feuillet, les PV sont dès la clôture des opérations transmis en original et avec une
copie certifiée conforme avec tous les actes et documents y relatifs ainsi que les objets
saisis au représentant du MP auquel la loi reconnaît le droit d'apprécier l'opportunité
de mettre ou non l'AP en mouvement.
Déclenchement : L’OPJ procède à l’enquête soit de lui même une fois qu’il a pris
connaissance de l’infraction, soit à la suite d’une plainte ou d’une dénonciation qu’il
aurait reçu, soit suite aux instructions du MP.
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A- LES PERQUISITIONS
1- Conditions :
Domicile d’une personne tenue par la loi au secret professionnel : L’article 59 du
CPP impose à l’OPJ d’aviser le MP et de prendre les mesures nécessaires pour
préserver le secret professionnel. La saisie doit se faire en présence des personnes qui
ont assisté à la perquisition.
Propriétaire des lieux : L’article 60 du CPP impose à l’OPJ de l’inviter à donner son
consentement par écrit et à assister à la perquisition ou qu’il désigne son représentant
sinon la perquisition s’effectue en présence de 2 témoins qui ne doivent pas être sous
l’autorité de l’OPJ.
Lieu où se trouve uniquement des femmes : L’OPJ est obligé de demander à une
femme d’assister à la perquisition.
Saisies : l’OPJ peut convoquer toute personne pour l’auditionner concernant les
objets saisis et l’obliger à venir sur autorisation du MP.
Horaires de perquisition : après 6 heures et avant 21 heures s’il ne s’agit pas
d’endroits habituel de travail de nuit, la perquisition peut continuer au-delà de
21heures si elle a été entamée pendant le volume horaire prévu (article 62 du CPP).
Nullité de la perquisition : en cas de non respect des procédures prévues par la loi
(article 63 du CPP).
2- Procès verbal :
Toutes les opérations effectuées par l’OPJ doit être consignées dans un PV.
3- Sanctions :
L’article 230 du code pénal prévoit une peine d’emprisonnement à l’encontre de tout
magistrat, fonctionnaire public ou personne d’autorité ou membre de la force publique
qui pénètre le domicile d’une personne sans son accord en dehors des cas prévus par
la loi (tel l’infraction de terrorisme qui permet la perquisition même en cas du refus
du propriétaire ou dans le cas de son absence à condition d’obtenir une autorisation
écrite du MP), l’autorisation du MP sert de compensation à l’accord du propriétaire et
doit avoir lieu pendant l’horaire réglementaire prévu pour la perquisition.
4- Terrorisme :
Si l’infraction de terrorisme nécessite la perquisition en dehors du volume horaire
prévu, l’OPJ doit obtenir une autorisation écrite du MP le lui permettant (article 62
paragraphe 3 du CPP).
B- LA GARDE A VUE
La garde à vue se rapporte aux crimes et délits punis d’emprisonnement, l’OPJ ne
peut pas mettre une personne en GA qu’après avoir obtenu au préalable l’accord du
MP, sinon cela sera considéré comme une violation de la loi et les formalités
conséquentes à l’acte de la GA seront considérées comme n’avoir jamais eu lieu
(article 75du CPP). L’article 80 du CPP impose de présenter au MP la personne
gardée à vue avant l’expiration de sa GA initiale, en cas de demande de prolongation
de sa GA, le MP doit l’auditionner avant de décerner l’autorisation écrite en ce sens.
Si le MP décerne une autorisation écrite de prolongation du délai de GA sans l’avoir
auditionné, il lui incombe d’y mentionner les raisons pour lesquelles l’audition n’a
pas eu lieu. L’article 81 du CPP permet à l’OPJ de procéder à la fouille corporelle de
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toute personne mise en GA, si cette personne est une femme, l’OPJ doit désigner une
femme pour la fouiller et si l’OPJ est une femme, c’est elle qui procédera à sa fouille.
V- LA COMMISSION ROGATOIRE
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LA POURSUITE
I- LES MAGISTRATS DU MP
3- Fonctions :
Ils n’ont pas la mission de juger et il ne leur appartient pas de décider de la culpabilité
ou de l’innocence de l’inculpé. Ils veillent à préserver l’ordre public en exerçant des
poursuites contre les auteurs soupçonnés d’infractions
1- Hiérarchisation du parquet :
Ils exercent leurs missions sous la direction et le contrôle de leurs supérieurs
hiérarchiques (ainsi le procureur général du Roi est le supérieur hiérarchique du
procureur du Roi qui est le supérieur hiérarchique des substituts) et sous l’autorité du
ministre de la justice et des libertés qui peut leur adresser des circulaires ou des
injonctions. Mais ils peuvent développer oralement à l’audience un point de vue autre
que celui qu’ils ont soutenu par écrit conformément aux ordres reçus du supérieur
hiérarchique.
2- Amovibilité du parquet :
Ils sont amovibles c'est-à-dire susceptibles d’être destitués ou déplacés.
3- Indivisibilité du parquet :
Les membres d’un même Parquet sont admis à se remplacer au cours de la même
instance sans pour autant entacher la régularité de la procédure.
4- Indépendance du parquet :
Vis-à-vis des juridictions d’instruction et de jugement : Elles ne peuvent lui
donner ni d’ordres ni lui adresser des injonctions. Elles ne peuvent en principe se
saisir d’office d’une affaire, elles doivent attendre les réquisitions du MP.
Vis-à-vis de la victime de l’infraction : le MP n’est pas tenu d’exercer l’AP sur
simple plainte de la victime et n’est pas tenu de soutenir l’accusation de la victime
quand elle met en mouvement l’action publique en se constituant partie civile. Il reste
libre d’engager des poursuites même en l’absence de plainte de la victime et de
demander la condamnation même en cas de retrait de la plainte par la victime ou de
transaction passée entre celle-ci et l’inculpé.
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5- Irrécusabilité du parquet :
Les magistrats du Parquet sont irrécusables car le Parquet est partie principale au
procès pénal.
6- Irresponsabilité du parquet :
Si les accusations du MP se sont révélées non fondées suite à l’acquittement de
l’inculpé, il ne peut être condamné ni aux frais du procès, ni à des dommages intérêts
contrairement aux parties privées
2- Qualité d’OSPJ :
Il peut accomplir des actes d’enquête et de constatation d’infractions et recevoir
plaintes et dénonciations.
3- Prérogative :
Exécution des décisions de justice y compris les ordonnances des JI.
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peut être inférieur à moins de 3 jours. Le non respect de ces délais entraîne la nullité
du jugement.
1- Action publique :
Essentielle car d’ordre public. Elle est d’intérêt général, c’est l’action pour
l’application d’une peine. Le MP peut exercer les poursuites dès lors qu’une infraction
est commise qu’elle ait ou non provoqué un dommage, que la victime en demande ou
non la réparation. Elle ne s’arrête pas au déclenchement des poursuites mais dure
jusqu’à ce que le jugement soit devenu définitif après éventuellement, l’épuisement
des voies de recours, bien plus, le MP veille à l’exécution des décisions judiciaires.
L’extinction de l’action publique n’entraîne pas extinction de l’action civile
2- Action civile :
Définition : Accessoire car d’ordre privé, elle peut aussi bien être portée devant la
juridiction pénale que la juridiction civile.
Devant une juridiction pénale : L’action civile devient l’accessoire de l’action
publique et subit les conséquences de cette subordination.
Devant une juridiction civile : L’action civile doit obéir aux conséquences des règles
suivant lesquelles « le criminel tient le civil en l’état » et « la chose jugée au criminel
a autorité sur le civil ».
V- L’ACTION PUBLIQUE
A- LES DEMANDEURS
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ministre des finances ou le directeur de la douane ou l’un de ses représentants habilité
pourront prendre l’initiative de la mise en mouvement de l’AP.
Administration des eaux et forêts : L’article 73 du dahir du 10/10/1917 concernant
la préservation des forêts et leur utilisation a permis aux fonctionnaires de
l’administration des eaux et forêts de poursuivre les auteurs des contraventions et de
les convoquer, de même qu’il leur a permis d’exercer l’AP et d’user des voies de
recours.
La chasse : L’article 22 du dahir du 21/7/1923 concernant la surveillance de la chasse
par l’administration des eaux et forêts permet aux ingénieurs de cette administration
de poursuivre en son nom les auteurs des contraventions, cette prérogative qui leur a
été reconnu n’annule pas la prérogative de poursuite reconnue au procureur du Roi.
Autres : L’article 359 du CPP permet aux juridictions de se prononcer directement sur
les contraventions commises pendant l’audience et permet aussi à la chambre
criminelle de la CS et les premiers présidents des CA de se prononcer sur les
infractions commises par certains magistrats et fonctionnaires (articles 264, 265, 266,
267 et 268 du CPP).
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civile, les associations reconnues d’utilité publique fondées 4 ans avant la commission
de l’infraction peuvent se constituer partie civile dans toute affaire rentrant dans le
champ de son activité prévu dans son statut, si l’action publique a été mise en
mouvement par le MP ou la partie civile.
En matière de jugement :
Jugement : Il développe ses conclusions dans un réquisitoire oral, présente les
preuves de ses allégations et requiert selon les cas soit la condamnation de l’inculpé et
donc l’application de la peine prévue par la loi, soit son acquittement.
B- LES DEFENDEURS
Auteurs, coauteurs ou complices personne physique : Leur responsabilité pénale
est liée principalement à la capacité de discernement et à l’état mental de l’auteur de
l’infraction.
Auteurs, coauteurs ou complices personne morale : L’article 127 du code pénal
dispose que « les personnes morales ne peuvent être condamnées qu’à des peines
pécuniaires et aux peines accessoires prévues sous les numéros 5, 6 et 7 de l’article
36. Elles peuvent également être soumises aux mesures de sûreté de l’article 62 ».
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Le parquet reçoit les PV, plaintes et dénonciations et apprécie la suite à leur donner
(article 40 du CPP). Si le parquet décide de poursuivre, son acte a un caractère
juridictionnel.
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de partie civile devant la juridiction du jugement suppose que l’AP a été déclenchée
par un autre moyen.
1- L’immunité judiciaire
Définition : L’immunité est un privilège que le législateur a conféré à certaines
personnes. L’immunité produit ses effets sur l’AP dès qu’elle est établie et le juge est
tenu de la soulever d’office. L’immunité est une cause de non recevabilité de l’AP
entraînant exemption de peines et de mesures de sûreté.
Immunité familiale : Elle concerne la solidarité familiale qui s’oppose à ce que l’on
réprime les principales atteintes juridiques à la propriété. L’article 534 du code
pénal stipule que n’est pas punissable et ne peut donner lieu qu’à des réparations
civiles, le vol commis par des maris au préjudicie de leurs femmes, par des femmes au
préjudice de leurs maris et par des ascendants au préjudice de leurs enfants ou autres
descendants.
2- La spécialité :
Définition : Dans certains cas, le MP ne peut pas poursuivre car le législateur a
accordé cette fonction à d’autres.
Domaine : Il s’agit des infractions commises par certains hauts fonctionnaires (article
264 et suivant du CPP) tel les infractions commises par les membres du
gouvernement en dehors de l’exercice de leurs fonctions, les membres du corps de la
magistrature, le wali, gouverneur même si c’est en dehors de leur fonctions (article
265 du CPP) et le Pacha ou 1er khalifa du gouverneur ou président de commune ou
caïd ou OPJ concernant les délits ou crimes commises pendant l’exercice de leur
fonctions (article 268 du CPP).
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Domaine : Les infractions qui nécessitent le dépôt d’une plainte au préalable à la
poursuite concernent l’infraction d’abandon de famille, l’adultère, le vol entre
ascendants/descendants, l’utilisation de véhicule sans autorisation de son propriétaire
et l’infraction de diffamation.
VI - L’ACTION CIVILE
Elle consiste en la saisine d’une juridiction répressive en vue de la réparation d’un
préjudice privé né dans une infraction pénale.
1- Réparation du préjudice :
Réparation en nature : prend souvent la forme de restitution à leurs propriétaires
légitimes des objets, sommes, effets mobiliers sous la main de la justice.
Réparation par équivalent disparu : consiste à attribuer à la victime de l’infraction
l’équivalent des pertes que lui a occasionné l’infraction. Elle a lieu dans les cas où les
choses en question sont fongibles ou ont disparu.
2- Juridiction compétente :
La juridiction naturellement compétente pour connaître de l’action civile est la
juridiction civile mais elle peut également être portée devant la juridiction pénale et
valablement admise lorsque la partie lésée recherche principalement la démonstration
de la culpabilité de la personne poursuivie.
3- Modalités d’exercice :
Pour que l’option existe pour la victime et que les 2 voies civile et pénale lui soient
ouvertes, il est nécessaire qu’il s’agisse d’une action civile née d’une infraction pénale
punissable et il est nécessaire que la loi lui ait laissé ouvertes les 2 voies.
Il faut que l’AP ne soit pas éteinte car si l’AC survit à l’extinction de l’AP, elle ne
peut être portée isolément devant la juridiction pénale.
21
le fond de l’AC dont elle est saisie ou lorsque la 1 ère juridiction civile saisie se déclare
incompétente ou lorsque la victime a porté devant elle une affaire différente par sa
cause ou par son objet de l’AC relative à la réparation du dommage né de l’infraction.
6- Limites :
Dans certains cas, la loi impose d’agir soit devant le juge civil soit devant le juge
pénal.
Action civile portée devant le juge civil : lorsque l’action publique n’est plus
possible ou/et irrecevable pour cause d’extinction.
Action civile portée devant le juge pénal : lorsque l’action civile est née de délits de
diffamation contre les corps constitués sauf cas d’amnistie ou du décès de diffamateur,
ou est née de la responsabilité des instituteurs pour dommages causés à des élèves ou
par des élèves à d’autres élèves.
1- Demandeurs:
Tous ceux qui ont personnellement subi un dommage corporel, matériel ou moral
directement causé par une infraction pénale. La victime ne peut valablement exercer
son AC que si le préjudice est à la fois personnel, direct et actuel.
3- Transmission de l’AC :
Parce que de caractère patrimonial, l’AC peut en droit marocain être transmise aux
héritiers et cédée aux créanciers.
Les héritiers : Sont admis à exercer l’AC de leur auteur dans les mêmes conditions
que lui et réclamer la réparation du préjudice intégral devant la juridiction pénale. Si
le De cujus n’est pas mort de l’infraction, l’action civile née dans son patrimoine peut
être valablement exercée par ses héritiers. Si le décès est causé par l’infraction, les
héritiers sont eux-mêmes victimes et l’action civile naît dans leur patrimoine propre.
Les ayants cause de la victime : Sont les créanciers, ils ne sont admis à ne demander
que la réparation du préjudice matériel et non moral. L’AC cédée aux créanciers ne
peut pas être exercée devant la juridiction pénale car sa recevabilité est exclue par
l’absence de dommage personnel directement né de l’infraction.
22
4- Défendeurs :
Auteur, coauteur ou complice de l’infraction : Peut être une personne physique ou
morale. Si pluralité d’auteurs d’infractions, la victime peut demander réparation à tous
les auteurs ou choisir un parmi eux. Le coauteur ou le complice non poursuivi
pénalement ne peut l’être civilement.
Héritiers du délinquant : Si une réparation a été accordée, le prélèvement doit se
faire sur la succession avant tout partage.
Tiers civilement responsables : ce sont les responsables civils du fait d’autrui. Ce
sont les pères, mères pour les mineurs sous leur garde et à leur charge, les
commettants et artisans pour les faits des préposés ou des apprentis, les instituteurs et
enseignants remplacés par l’Etat. Les hôteliers et aubergistes sont responsables des
faits que peuvent commettre les personnes inscrites sur leurs registres sous de faux
noms ou non inscrits.
23
L’INSTRUCTION PREPARATOIRE
1- Indépendance du JI :
A l’égard des pouvoirs exécutif et législatif : il ne peut recevoir d’injonctions ni
subir de pression.
Vis-à-vis du Parquet et des justiciables : la décision du JI ne peut être dictée que par
son intime conviction sur la base des éléments du dossier et des preuves rapportées, le
JI n’est pas tenu de déférer ni aux conclusions du Parquet, ni aux demandes de
l’inculpé ou de la partie civile.
2- Inamovibilité du JI :
Ne peuvent être déplacés, suspendus ou destitués que selon une procédure protectrice
exorbitante du droit commun disciplinaire.
3- Désignation du JI:
Les JI sont nommés en cette qualité pour 3 ans renouvelables parmi les magistrats du
siège par arrêté du ministre de la justice et des libertés sur proposition selon les cas du
président du TPI ou du 1er président de la CA. Lorsque la même juridiction comprend
plusieurs JI, c’est le Parquet qui désigne pour chaque affaire le juge qui en sera
chargé.
4- Saisine du JI :
Le JI ne peut se saisir d’office de l’affaire et ne peut instruire que sur réquisitoire du
Parquet.
1- Compétence territoriale :
Lieu de la commission de l’infraction, lieu de la résidence de l’auteur soupçonné ou
de l’un de ses complices ou lieu d’arrestation de l’une de ces personnes même lorsque
cette arrestation a été opérée pour une autre cause.
2- Compétence matérielle :
L’instruction est obligatoire : pour les crimes punissables de la peine de mort, de
réclusion perpétuelle ou de la réclusion temporaire dont la durée maximale est fixée à
30 ans, pour toute infraction qualifiée crime commise par un mineur et pour les délits
au cas où une disposition spéciale le prévoit.
1
Article 57 de la Constitution de 2011: Le Roi approuve par dahir la nomination des
magistrats par le Conseil supérieur du Pouvoir Judiciaire.
24
L’instruction est facultative : Pour les autres crimes commis par les délinquants
majeurs, pour les délits commis par les mineurs et pour les délits punissables d’une
peine de réclusion égale ou supérieure à 5 ans.
1- Ouverture de l’instruction :
Par réquisitoire du ministère public : procureur du Roi ou procureur général
Par plainte avec constitution de partie civile : la plainte doit être communiquée au
ministère public qui peut prendre un réquisitoire contre personne dénommée ou non
dénommée, comme il peut saisir le JI de réquisitions de non informer. Si le JI passe
outre, il doit statuer par ordonnance motivée.
25
3- Ordonnance d’incompétence
Le JI peut refuser de procéder à l’instruction par ordonnance d’incompétence s'il s'estime non
habilité à connaître de l’affaire eu égard aux règles matérielles, territoriales ou
personnelles de compétence.
5- Procédure inquisitoire :
La procédure devant le JI est secrète, écrite et non contradictoire, le caractère secret
s’applique à toute personne qui participe à l’instruction qui doit respecter le secret
professionnel. Le JI doit informer le prévenu des faits qui lui sont reprochés, le
confronter avec ses adversaires, l’interroger sur le fond en présence de son avocat.
6- Déroulement :
Une fois l’instruction ouverte, le JI doit la mener jusqu’au moment où il rend une
ordonnance de règlement. S’il découvre d’autres faits, il doit en informer le parquet,
qui par réquisitoire complémentaire peut autoriser l’extension de l’information à ces
faits. La limite aux personnes n’est pas stricte et le JI instruit contre X en cas
d’absence de suspect désigné par le réquisitoire ou contre toutes les personnes
(coauteurs, complices) de l’infraction.
2- Formalités :
Aviser le ministère public au moment opportun pour lui laisser le temps pour choisir
de l’accompagner, s’aider dans sa mission du greffier et rédiger un PV de toutes les
opérations qu’il aura accomplit. Si actes d’instruction en dehors de la circonscription
de la juridiction où il exerce ses fonctions, en aviser le MP de sa juridiction et aviser à
l’avance le MP de la juridiction du lieu où il va se déplacer.
26
3- Garanties de la perquisition :
Protection du secret des documents saisis : personne ne doit prendre connaissance
de son contenu mis à part le JI, le greffier et le représentant du MP s’il était présent
pendant la perquisition, les personnes qui ont été sollicité par le JI pour lui procurer
leurs aides, le propriétaire du domicile ou son représentant ou les témoins invités à
assister. S’il s’agit d’infraction qui touche la sécurité de l’Etat ou infraction de
terrorisme, d’autres organes pourront en prendre connaissance.
Domicile de l’inculpé : le JI doit inviter le propriétaire du domicile à assister ou à
désigner son représentant, sinon présence obligatoire de 2 témoins qui n’ont aucun
lien de subordination à l’autorité du JI.
Crime ou infraction de terrorisme : possibilité d’effectuer la perquisition en dehors
du temps légal à condition qu’il soit effectué par le JI en personne et en présence du
représentant du ministère public.
Infraction de terrorisme et s’il y a urgence : il est permis au JI d’ordonner que la
perquisition soit effectuée par un juge délégué à cet effet ou un OPJ en dehors du
temps légal.
Domicile autre que celui de l’inculpé : convoquer le chef de maison ou son
occupant pour assister à la perquisition, s’il s’absente ou refuse, la perquisition se fera
en présence de 2 témoins constitués de ses proches présents sur les lieux sinon en
présence de 2 témoins n’ayant aucun lien avec l’autorité judiciaire ou la PJ.
Endroits occupés par des femmes : le JI désigne une femme pour les inspecter.
Endroits tenus par le secret professionnel : le JI doit prendre les mesures et les
précautions nécessaires pour garder ce secret professionnel.
Cabinet d’avocat : en présence du bâtonnier ou après l’avoir avertit par n’importe
quel moyen de communication.
En cas de crime : en dehors des horaires fixés par la loi.
C- L’INTERROGATOIRE
1- Opportunité :
Seul le JI procède à l’interrogatoire. Les OPJ agissant dans le cadre d’une enquête
préliminaire ou d’une commission rogatoire n’ont pas cette prérogative.
2- Objet :
Le prévenu est entendu sans qu’il prête serment. L’interrogatoire est secret, écrit et
non contradictoire. Le ministère public et la partie civile n’assistent pas à
l’interrogatoire, l’avocat assiste mais ne plaide pas. L’interrogatoire et la
confrontation du prévenu avec la partie civile ne peut avoir lieu sans la présence de
leurs avocats.
3- Urgence :
Le JI peut déroger à ces règles et procédure en cas d’urgence absolue (danger de mort
d’un témoin, risque certain de perte des preuves ou de traces, cas de flagrance).
L’interrogatoire de fond doit clore toute instruction préparatoire sauf cas de non lieu
au début de l’information.
27
Toute personne convoquée est tenue de comparaître, de prêter serment s'il y échet et de
déposer. Le refus de comparaître ou de témoigner ainsi que le faux témoignage
exposent leurs auteurs à des sanctions pénales. Le JI peut confronter les témoins
entre eux ou avec l’inculpé en présence de leurs avocats.
2- Exceptions :
Si le témoin se trouve dans l’incapacité de se présenter devant le JI et réside dans la
circonscription judiciaire du JI, celui-ci se déplace pour l’entendre ou le fait faire par
le moyen de commission rogatoire. Si le témoin se trouve en dehors de la
circonscription judiciaire du juge d’instruction, il le fait faire par son homologue qui
lui-même peut déléguer à cet effet un OPJ.
3- Innovation :
Le NCPP a prévu, le témoignage des autorités gouvernementales et des représentants
des pays étrangers. Les membres du gouvernement ne peuvent être convoqués comme
témoins qu’après autorisation du conseil des ministres, sur rapport du ministre de la
justice. Si l’autorisation est accordée, la déposition est reçue dans les formes
ordinaires et si la comparution n’a pas été demandée ou n’a pas été autorisée, la
déposition est reçue par écrit dans la demeure du témoin par le premier président de la
cour d’appel ou par un magistrat désigné par lui si le témoin réside hors du chef-lieu
de la cour.
2- Terrorisme :
Le procureur général peut d’abord procéder aux écoutes et solliciter après
l’autorisation du Président de la cour d’appel.
F- LES EXPERTISES
1- Opportunité :
Elle ne peut être ordonnée, d’office ou à la demande des parties que dans le cas où se
pose une question d’ordre technique, l’expert commis est choisi, à moins dans
l’impossibilité, sur la liste des experts agréés. Les experts non assermentés doivent
prêter serment devant le JI.
2- Déroulement :
L’expert peut recevoir pour l’accomplissement de sa mission, les déclarations de
personnes autres que l’inculpé. Après le dépôt du rapport de l’expert, les parties ont la
faculté de présenter leurs observations ou même de demander un complément
d’expertise ou une contre expertise.
28
chaque fois que le prévenu n’a pas respecté ses obligations, mais il doit d’abord
prendre l’avis du ministère public.
2- Objet :
L’ordonnance du JI peut inclure l’interdiction de quitter le territoire, le domicile, de se
présenter aux services désignés à des moments précis, de fréquenter certaines
personnes et lieux, de conduire, de se soumettre à des examens médicaux, de répondre
à toute vérification demandée par les autorités ou les personnes compétentes, ne pas
s’adonner à certaines activités professionnelles, sociales ou commerciales, ne pas
conserver certaines armes, présenter des garanties personnelles ou réelles, ne pas
émettre de chèques.
3- Garanties :
L’ordonnance du JI notifiée immédiatement par voie orale à l’inculpé et dans les 24
heures au procureur du Roi peut faire l’objet d’un appel devant la chambre
correctionnelle qui doit statuer dans le délai de 5 jours. La main levée du placement
sous surveillance judiciaire peut être ordonnée par le juge d’office ou sur réquisitions
du MP ou sur demande de l’inculpé.
2- Durée :
La durée de la détention préventive est fixée à 1 mois lorsque l’inculpé est domicilié
au Maroc et n’ayant jamais fait l’objet d’une condamnation pour crime ou à un
emprisonnement supérieur à 3 mois pour délit de droit commun et lorsqu’il est
poursuivi pour une infraction passible d’une peine d’emprisonnement inférieure à 2
ans uniquement. Dans les autres cas, la durée initiale de la détention préventive est
fixée à 2 mois. A l’expiration de ce délai, si le JI estime que le maintien de l’inculpé
en détention est nécessaire, il peut en décider la prolongation (jusqu’à 5 fois) par
ordonnance spécialement motivée sur les réquisitions également motivées du
procureur général du Roi.
3- Liberté provisoire :
La mise en liberté provisoire peut être décidée à l’initiative du JI ou à la demande du
MP, de l’inculpé ou de son conseil qui peut saisir directement de sa demande la
chambre correctionnelle de la CA qui sur réquisitions écrites et motivées du procureur
général du Roi, se prononce dans un délai maximum de 15 jours. La libération
provisoire peut être subordonnée à une caution matérielle ou personnelle voire être
assortie de la mise sous contrôle judiciaire.
29
Le JI est habilité à ordonner l’interception, l’enregistrement, la reproduction ou la
saisie des appels téléphoniques et de toutes autres communications à distance. Les
conditions posées par le CPP se limitent à un écrit du JI et aux nécessités de l’enquête
pour une durée de 4 mois renouvelable une seule fois.
2- Portée :
Le JI est habilité à procéder à la fermeture des frontières, à la saisie du passeport et de
l’assignation à résidence. Si le prévenu est de nationalité étrangère, l’assignation à
résidence entraîne obligatoirement saisi du passeport et fermeture des frontières.
3- Ministère public :
Le procureur général du Roi peut si les nécessités de l’enquête l’exigent, saisir par
écrit le premier président de la CA pour lui demander d’ordonner l’interception des
appels téléphoniques ou des communications à distance en cas d’infractions contre la
sûreté de l’Etat, d’infractions terroristes et celles qui relèvent du banditisme, du
meurtre, de l’empoisonnement, de la prise d’otages, de la drogue ou du trafic d’armes.
4- Urgence :
S’agissant des atteintes contre la sûreté de l’Etat et en matière de terrorisme, le
procureur général du Roi peut de lui-même ordonner par écrit les interceptions en
question. Il doit s’agir d’un cas « d’extrême urgence », d’une mesure prise « à titre
exceptionnel », le premier président de la CA devant être avisé sans délai.
2- Limites :
Le délégataire ne peut procéder à l’interrogatoire des suspects ni à leur confrontation,
il ne peut prendre d’ordonnance ni procéder à la garde du prévenu pendant plus de 24
heures sans autorisation du JI. L’autorisation du JI délégant est nécessaire pour
entendre la partie civile.
3- Rapport :
Le rapport du délégataire doit être remis au JI délégant dans les 8 jours après la fin
des opérations.
4- Urgence :
En cas d’urgence ou de pluralité des lieux d’exécution, le JI peut recourir à tous les
moyens possibles (exemple : la radiodiffusion de l’acte de commission rogatoire).
30
font l’objet d’un recours exercé par le MP, l’inculpé ou la partie civile. Le mandat doit
être écrit, son exécution peut se faire sur tout le territoire marocain. Seul le JI est
habilité à prendre un mandat mais le CPP donne également ce pouvoir au procureur
du Roi notamment en cas de flagrance.
A- MANDAT D’AMENER :
C’est l’ordre, donné par le JI à la force publique, de conduire immédiatement
l’inculpé devant lui pour procéder à son interrogatoire immédiat par le JI, il permet à
l’avocat d’y assister. L’inculpé ne peut rester plus de 24 heures en détention avant cet
interrogatoire sinon il doit être présenté au procureur du Roi qui sollicite le JI et dans
l’impossibilité pour le J.I. d’interroger le prévenu, le procureur sollicite un juge de
fond.
Si l’interrogatoire n’intervient pas durant ces 24 heures, le prévenu doit être relâché.
Si le prévenu réside en dehors de la circonscription du JI qui a émis le mandat, le
prévenu est conduit devant le procureur du lieu de son arrestation qui l’interroge et
rédige un PV.
B- MANDAT DE COMPARUTION :
C’est un ordre adressé au prévenu par les soins du greffe ou par un membre de la PJ
voire par un agent de la force publique. Celui-ci ne dispose d’aucun moyen de le
contraindre afin qu’il comparaisse devant le JI à la date et à l’heure indiquées. Le juge
l’interroge immédiatement en présence de son avocat et peut s’aider d’un traducteur.
C- MANDAT D’ARRET :
C’est l’ordre donné à la force publique de rechercher l’inculpé et de le conduire à
l’établissement pénitentiaire indiqué sur le mandat, il n’intéresse que les auteurs de
délits et de crime sanctionnés par une peine privative de liberté. Il est utilisé à
l’encontre des inculpés en fuite ou qui résident à l’étranger et ne peut être décerné par
le JI qu’après réquisition du MP, il doit être motivé.
Si l’arrestation se produit, le prévenu est conduit à la prison et doit être interrogé dans
les 48 heures qui suivent. Si le J.I. n’y procède pas, le chef de la maison de détention
conduit l’inculpé devant le procureur du Roi qui requiert le JI ou un autre juge de
procéder à l’interrogatoire. Dans l’impossibilité de l’effectuer, le prévenu doit être
libéré immédiatement. Si l’inculpé est arrêté hors du ressort du JI qui a délivré le
mandat, il est conduit immédiatement devant le représentant du MP qui en réfère au JI
pour le transfert de l’inculpé.
L’exécution d’un mandat d’arrêt doit respecter le repos nocturne des particuliers entre
21 heures du soir et 6 heures du matin. Si impossibilité d’exercer le mandat d’arrêt, il
est affiché au dernier domicile du prévenu et un procès verbal est dressé.
D- MANDAT DE DEPOT :
C’est l’ordre donné par le JI au chef de l’établissement pénitentiaire de recevoir et de
détenir provisoirement l’inculpé, il doit s’agir d’un crime ou d’un délit réprimé d’une
peine privative de liberté, ce mandat peut faire l’objet d’appel par le procureur. Le
mandat de dépôt ne peut lui-même être pris qu’après interrogatoire, il exonère le JI de
consulter le procureur.
31
Le JI dispose d’un large pouvoir d’appréciation pour mettre fin à l’instruction mais il
a l’obligation de communiquer aussitôt le dossier au MP qui doit lui adresser ses
réquisitions dans les 8 jours au plus tard à compter de la communication du dossier.
Les ordonnances du J.I. sont de véritables décisions juridictionnelles susceptibles
d’appel et de cassation.
A- ORDONNANCE D’INCOMPETENCE :
Le JI rend cette ordonnance lorsqu’il estime que les faits ne relèvent pas de sa
compétence. Le dossier sera transmis au MP avec les éléments de preuve déjà réunis
et éventuellement le maintien de la détention préventive ou du contrôle judiciaire.
C- ORDONNANCE DE RENVOI :
Lorsque le JI estime qu’il existe contre l’inculpé des charges suffisantes, il rend une
ordonnance de renvoi devant la juridiction compétente selon la nature de l’infraction :
1- Au niveau du TPI :
Contravention : le JI procède au renvoi du dossier au MP qui est habilité à saisir la
juridiction compétente.
Délit : le JI procède au renvoi de l’inculpé devant le TPI.
Crime : le JI se déclare incompétent et ordonne le renvoi du dossier au parquet
général près la CA.
2- Au niveau de la CA :
Crime : le JI rend une ordonnance de renvoi devant la chambre criminelle.
Délit ou contravention : le J.I. ordonne le renvoi devant le TPI compétent tout en
statuant sur la détention préventive et la mise sous contrôle judiciaire.
A- Nullités de l’information :
Toutes les parties à l’instruction peuvent soulever la nullité d’un acte.
Nullité absolue : concerne la violation des dispositions légales relatives à
l’interrogatoire de première comparution, la présence de l’avocat aux interrogatoires
et aux confrontations et les dispositions se rapportant aux perquisitions.
Nullité relative : concerne les cas de violation des dispositions substantielles de la
procédure ayant eu pour conséquence de porter atteinte aux droits de la défense et de
toute partie en cause.
32
Elle n’est prévue qu’en cas d’apparition de preuves nouvelles.
Le ministère public :
A le droit d’interjeter appel auprès de la chambre correctionnelle, de toute ordonnance
du JI à l’exception de celle ordonnant une expertise. L’appel du M.P n’est pas
suspensif et le détenu préventivement (ou le mis sous contrôle judiciaire) reste dans la
situation où il est jusqu’à l’épuisement du délai de l’appel à moins que le M.P. ne soit
d’accord avec sa libération.
2- Le prévenu :
Peut interjeter appel contre les ordonnances relatives à la détention préventive, au
dépôt en prison, aux demandes de la partie civile, contre les demandes de libération
provisoire, d’un complément ou d’une contre expertise et contre certaines décisions
relatives à la publication d’extraits de l’ordonnance de non poursuite, de la restitution
des choses, il peut aussi interjeter appel contre les ordonnances de compétence.
3- La partie civile :
Ne peut interjeter appel que si ses intérêts sont menacés comme les cas de refus
d’informer, ne pas poursuivre, de compétence et chaque fois que ses intérêts civils
sont menacés.
33
LE JUGEMENT
1- Indépendance du JJ :
A l’égard des pouvoirs exécutif et législatif : il ne peut recevoir d’injonctions ni
subir de pression.
Vis-à-vis du Parquet et des justiciables : la décision du JI ne peut être dictée que par
son intime conviction sur la base des éléments du dossier et des preuves rapportées, le
JI n’est pas tenu de déférer ni aux conclusions du Parquet, ni aux demandes de
l’inculpé ou de la partie civile.
2- Inamovibilité du JJ :
Ne peuvent être déplacés, suspendus ou destitués que selon une procédure protectrice
exorbitante du droit commun disciplinaire.
3- Composition :
T.P.I./C.A./ C.C. : Juges de carrière
Tribunal militaire : Juges militaires
5- Objet :
Introduction définitive de l’affaire, production des preuves et leur discussion publique
et contradictoire. Le juge pénal ne doit former son intime conviction qu’à partir des
éléments soumis aux débats garantissant ainsi la publicité et la contradiction. La
présence des parties est nécessaire. Les juges de jugement ont pour tâche essentielle
de statuer sur l’AP en rendant soit une sentence de condamnation, d’acquittement soit
d’absolution (l’infraction existe et l’inculpé est reconnu coupable de l’avoir commise
mais cette infraction est excusée de la sanction car infraction commise par toute
personne irresponsable de ses actes tel le dément). Peuvent accessoirement statuer sur
l’action civile née de l’infraction intentée par la victime ou plus exactement de la
partie civile.
6- Jugement :
Le jugement régulièrement rendu, lorsqu’il statue sur le fond de l’affaire met fin (en
ce qui concerne la juridiction qui le prononce) au point de droit sur lequel elle était
interrogée en même temps qu’il la dessaisit, en aucun cas cette juridiction ne peut
reprendre l’affaire pour lui donner une solution différente. Le jugement rendu doit être
2
Article 57 de la Constitution de 2011: Le Roi approuve par dahir la nomination des
magistrats par le Conseil supérieur du Pouvoir Judiciaire.
34
exécuté lorsqu’il est juridiquement exécutoire et il appartient au M.P. de veiller à cette
exécution. Le jugement rendu est inscrit sur le casier judiciaire du condamné aux fins
de refléter son passé pénal.
8- Mineurs :
Devant toutes les juridictions pour mineurs, l’enquête, les débats et le jugement
prononcé ont lieu à huit clos. Seuls sont admis à assister à l’enquête et aux débats, les
témoins, les proches parents, le tuteur, la personne ayant la garde du mineur, les
avocats, les délégués à la liberté surveillée, la partie civile.
9- Récusation :
Cas de récusation prévus par la loi :Tout magistrat du siège peut être récusé si : cas
où le juge ou son conjoint a un intérêt personnel, direct ou indirect au jugement de
l’affaire, lien de parenté ou d’alliance jusqu’au degré de cousins germains, instance en
cours ou terminée depuis moins de 2 ans opposant l’une des parties et le magistrat ou
leurs proches parents, rapports de créancier à débiteur, lien de subordination, amitié
ou inimitié notoire, magistrat, auteur de la plainte ou représentant légal de l’une des
parties ou son conseiller.
35
Composition : 3 magistrats dont un président, le parquet est composé d’un procureur
du Roi, de substituts et d’un secrétariat et un secrétariat-greffe. Juge unique lorsque
l’infraction est punissable d’une amende simple ou d’une peine d’emprisonnement
dont le maximum prévu par la loi est égal ou inférieur à 2 ans et le cas spécifique des
ordonnances contraventionnelles où le juge statue sur la base d’un procès verbal
chaque fois que l’amende ne dépasse pas 5000 dirhams.
Compétence territoriale :
Si contraventions : tribunal du lieu de la commission de l’infraction.
Si délits : juridiction du lieu de la commission de l’infraction, soit celle de la
résidence de l’auteur (de l’un des auteurs, coauteurs ou complices), soit celle du lieu
de leur arrestation même pour un autre motif.
Pour les mineurs : juridiction du lieu de commission de l’infraction, du lieu de
résidence du mineur ou de ceux ayant autorité sur lui (parents, tuteur, moqaddem,
kafil, hadine), du lieu où le mineur a été retrouvé ou du lieu où le mineur a été déposé
ou gardé d’une façon provisoire ou définitive.
Procédure : Les audiences sont publiques sauf si le huis clos est décidé pour des
considérations d’ordre public tel l’infraction qui touche la sécurité de l’état, les mœurs
ou la morale publique.
Voies de recours : Opposition devant le même tribunal en cas de jugement par défaut
ou appel devant la Chambre délictuelle d’appel.
Loi sur le terrorisme : L’article 7 de la loi n°03.03 du 28 mai 2003 relative à la lutte
contre le terrorisme a attribué une compétence exclusive à la CA de Rabat pour
poursuivre, instruire et juger les infractions terroristes.
36
enquête sociale approfondie sur la situation sociale et matérielle du mineur et il peut
demander un examen médical, psychiatrique et psychologique et ordonner toutes
mesures qu’il estime utile.
Composition : juge des mineurs près le TPI (nommés pour 3 ans renouvelables par
arrêté du ministre de la justice sur proposition du président du TPI), un représentant
du MP avec l’assistance d’un greffier.
Voies de recours : Les jugements sont susceptibles d’appel devant la chambre
correctionnelle des mineurs près la CA.
3- COUR D’APPEL
Chambre correctionnelle de la cour d’appel :
Compétence : demandes de libération provisoire et des mesures de mise sous
contrôle judiciaire, demandes d’annulation des actes d’instruction, appels contre les
ordonnances du JI et manquements attribués à un OPJ dans l’exercice de ses
fonctions.
Chambre criminelle de la CA :
Composition : 1 président (parmi les présidents de chambre), 2 conseillers, 1
représentant du Parquet et un greffier. La Chambre criminelle peut s’adjoindre un ou
plusieurs conseillers désignés par le premier président de la CA pour les affaires qui
requièrent de longs débats.
Compétence matérielle : Connaît en 1er ressort des infractions qualifiées « crimes »
ainsi que les infractions qui en sont indivisibles ou qui sont connexes aux crimes.
Procédure : Les audiences sont publiques, les débats sont oraux et contradictoires.
Voies de recours : Les arrêts rendus peuvent faire l’objet d’un appel devant la
Chambre criminelle d’appel.
37
Composition : 1 président de chambre, 4 conseillers n’ayant pas participé au
jugement de l’affaire en premier ressort, un représentant du Parquet général et un
greffier.
Procédure : Les audiences sont publiques, les débats sont oraux et contradictoires.
Voies de recours : Les arrêts rendus ne peuvent être attaqués qu’en moyen d’un
pourvoi en cassation devant la CC.
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1- LES TRIBUNAUX MILITAIRES
Réglementation : Instituées depuis 1956 par le code de justice militaire (dahir du 10
novembre 1956 tel que remanié par la loi du 26 juillet 1971 et une loi du 12 février
1996).
Compétence matérielle : concerne toutes les infractions commises par les militaires
et les cadres de l’armée qu’il s’agisse d’infractions purement militaires telles que la
désertion, la rébellion, détournement des effets militaires ou sous certaines conditions
d’infractions de droit commun, des infractions qualifiées crimes commises par des
civils au préjudice des membres des FAR dans lesquels 1 ou plusieurs membres des
FAR sont coauteurs ou complices et des infractions commises par des civils ou des
militaires contre la sûreté extérieure de l’état.
Compétence : Juger les infractions lorsqu’elles sont commises par des militaires
jusqu’au grade de lieutenant colonel.
Tribunal militaire permanent : Reste compétent pour juger les militaires de grade
supérieur
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LES VOIES DE RECOURS
A- L’APPEL
Définition : Retarde l’autorité de la chose jugée. Passé le délai d’interjeter appel, un
extrait du jugement est établi par le greffier et transmis au procureur qui en assure
l’exécution.
Mission : La C.A. est appelée à reprendre l’examen de l’ensemble du dossier avec les
questions de droit et les questions de fait. C’est une grande différence avec le pourvoi
en cassation, le rôle de la C.C. se limitant à l’examen des questions de droit.
Compétence :
En matière de contravention : l’appel n’est recevable que si la peine est privative de
liberté, sinon il n’est susceptible que de cassation.
L’appel des jugements des tribunaux de première instance : est porté devant la
chambre correctionnelle d’appel de la cour d’appel.
En matière correctionnelle comme en matière de police : la juridiction d’appel peut
ordonner le dépôt ou l’arrestation du prévenu (mandat) sur réquisition du ministère
public.
Demandeurs : Si l’appel émane de l’inculpé seul, la juridiction d’appel ne peut
aggraver la peine prononcée à son encontre. L’appel de la partie civile et du
civilement responsable ne peut concerner que les intérêts civils est sans effet sur la
condamnation pénale.
Recours : Une fois la décision rendue, le président doit informer la partie défavorisée
par la décision qu’elle a un délai de 10 jours pour se pourvoir en cassation.
B- L’OPPOSITION
Définition : C’est une voie de recours qui est ouverte à l’encontre des jugements par
défaut rendus en l’absence du prévenu, l’opposition se fera par simple déclaration au
greffe dans les 10 jours de la notification du jugement.
Demandeurs : Peuvent faire opposition contre les décisions judiciaires, les parties
pour lesquelles est établie la non connaissance de la citation ou celles qui invoquent
une excuse valable à leur absence à savoir le prévenu, la partie civile et le civilement
responsable.
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Partie civile : L’opposition émanant de la partie civile ou du civilement responsable
ne vaut que pour ce qui concerne leurs intérêts civils et lorsque le jugement est mis a
néant, la juridiction de nouveau saisie, bénéficie en conséquence d’un total pouvoir
d’appréciation pour statuer comme il lui apparaît opportun.
C- LA PURGE DE LA CONTUMACE :
Survient lorsque le contumax est retrouvé avant que la peine à laquelle il a été
condamné n’ait été prescrite. Dans ce cas, l’arrêt de condamnation est anéanti de plein
droit et l’affaire est rejugée selon la procédure criminelle ordinaire (article 509 du
CPP).
A- LE POURVOI EN CASSATION
Objet : Vérification de la correcte application de la loi et contrôle de la qualification
juridique donnée aux faits ayant servi de fondement à la poursuite pénale.
Limites : La partie civile ne peut se pourvoir contre un arrêt de non lieu si cet arrêt ait
refusé son intervention ou a oublié de statuer sur un chef d’inculpation.
Renvoi : Si la décision est cassée par la C.C., la cour renvoie le procès et les parties
devant la même juridiction mais autrement composée. Elle peut les renvoyer devant
une autre juridiction de même nature et de même degré que celle dont la décision a été
attaquée et ceci à titre exceptionnel. La C.C. est obligée de renvoyer devant une autre
juridiction lorsque la cassation ne touche que les intérêts civils. L’accusé détenu dont
la décision a été cassée reste détenu préventivement jusqu’à la décision de la
juridiction de renvoi. Lorsqu’il y a renvoi, la juridiction de renvoi doit se conformer à
la décision de la C.C. notamment sur le point de droit jugé par ladite cour.
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2- Pourvoi dans l’intérêt de la loi :
Demandeurs : Pourvoi formé d’office par le Procureur général du Roi près la CC
lorsqu’il apprend qu’une décision en dernier ressort a été rendue en violation de la loi
et qu’aucune des parties ne s’est pourvue en cassation dans le délai prescrit. De même
pourvoi formé par le Procureur général près la C.C. sur ordre du Ministre de la justice
sans aucune contrainte de délai afin d’obtenir l’annulation d’un acte judiciaire, arrêt
ou jugement en violation de la loi ou des formes substantielles de la procédure.
S’il y a cassation : Les parties ne peuvent s’en prévaloir pour éluder les dispositions
de la décision cassée ou s’opposer à son exécution, celle-ci ayant acquis force de la
chose jugée. Les tiers peuvent s’en prévaloir pour défendre leurs droits mais devant la
juridiction civile qui n’a à considérer que l’arrêt de cassation et non la décision
annulée. S’agissant du pourvoi sur ordre du ministre de la justice, l’annulation
lorsqu’elle se produit peut profiter au condamné sans préjudice à ses intérêts et sans
avoir d’effet sur les intérêts civils.
B- LE POURVOI EN REVISION
Est ouvert pour la réparation d’une erreur de fait commise par les juridictions
inférieures au détriment d’une personne condamnée pour un crime ou un délit et n’est
recevable que si toutes les autres voies de recours sont fermées.
Suspension : Le pourvoi en révision produit de plein droit l’effet suspensif pour les
condamnations non encore exécutées. Lorsque l’exécution d’une peine privative de
liberté est en cours, sa suspension peut intervenir sur ordre du ministre de la justice
jusqu’à l’intervention de la décision de la C.C.
Résultat : La chambre criminelle rend soit un arrêt de rejet, soit un arrêt d’annulation.
En cas d’innocence du condamné, des dommages intérêts peuvent lui être alloués par
l’Etat, et en cas de décès, ils pourront être alloués à son conjoint, à ses descendants et
ascendants. L’arrêt innocentant le condamné est affiché dans la ville où a été
prononcée la condamnation, dans celle du siège de la juridiction de révision, dans la
localité des lieux du crime ou du délit, dans celle des demandeurs en révision et du
dernier domicile de la victime de la victime judiciaire si celle-ci est décédée entre
temps. Dans le cas de décès de l’injustement condamné, l’arrêt d’innocence est inséré
automatiquement au bulletin officiel et le demandeur de la révision choisit sa
publication dans 5 journaux s’il le demande. Tous ces frais sont à la charge de l’Etat.
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2- Pourvoi en révision des décisions de la C.C. elle-même :
Concerne les arrêts rendus en se basant sur des documents reconnus par déclaration
ou aveu comme falsifiés ou pour corriger des erreurs matérielles en partant des
éléments même des décisions ou si l’arrêt omet de statuer sur une demande ou en cas
de non motivation de l’arrêt de la C.C ou s’il s’agit d’un arrêt de refus d’accepter le
recours ou le déclarant s’est basé sur des documents officiels mais qui apparaissent
par la suite comme non valides au regard des documents officiels nouveaux.
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BIBIOGRAPHIE
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