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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN


« U.C.G.»
B.P. 29 BUTEMBO/NORD-KIVU
« ascende superius»

FACULTÉ DE MÉDECINE

TRAVAIL PRATIQUE DE PSYCHOLOGIE MÉDICALE

« RELATION MÉDECIN ET FAMILLE DU MALADE »

Par : MUMBERE WASUKUNDI Juvénal

Promotion : D1 MDH

Enseignant : Sr CT Germanie

ANNEE ACADEMIQUE : 2010-2021

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RELATION MÉDECIN ET FAMILLE DU MALADE
Les interactions entre les êtres humains sont des points forts de la
stabilité psychosociale de l’être humain. C’est ainsi que, dans tous les aspects
de la vie courante, y compris celui de la santé, la relation médecin-patient-
famille du patient est un facteur essentiel dans le maintien de la santé
psychosomatique, dans son amélioration ainsi que dans sa dégradation. Le
médecin, qui doit traiter tout homme et tout l'homme à pour mission de
favoriser la rémission complète de sont patient. Alors, quelques questions se
posent sur la nécessité de du lien entre médecin et famille du patient dans le
cadre de la thérapeutique de celui-ci.
L’environnement de lequel l’être humain se trouve est un facteur
influençant son état, ses comportements, ses aptitudes et ses compétences. En
effet, tout ce que l'homme apprend, c'est par imitation et l’affection qu'il
ressent est la cause de sa stabilité tant psychique que physiologique. C'est cet
affection qui détermine même les caractères et les comportements de
l’homme. Dans sont était de malade, l'homme vit un état de régression. Il a
besoin de compassion, d’être regardé et de sentir la bientraitance pour que
son état s’améliore. Ses proches doivent alors être conscients de cela. C'est la
tâche du médecin et de l’équipe soignante de monter l’implication de la famille
dans le rétablissement du patient.
L’homme, surtout l’africain se définit par son clan. Il tire sa force et son
identité dans un groupe appelé clan. Et dans ce dernier, lorsqu’un membre est
tombé sous le joug de la maladie, ce clan est affecté : c'est le clan qui est
malade. Le patient, dans son état de malade est influencé par le ressenti du
clan et sur son état. C'est sur ses proches qu'il lit l’espoir d'une guérison. À titre
d’exemple, un patient qui est réconforté par ses amis et familiers et à qui on
raconte les expériences de maladie des gens qui sont actuellement en bonne
santé voit sa santé s’améliorer du jour au jour.
Hippocrate disait déjà que l’on est malade lorsque les conditions de vie
sont hostiles, et en bonne santé lorsqu’elles sont favorables. En effet l’homme
étant un être social, tel que le dit Aristote, il est influencé par son
environnement et ses proches. En fait, le malade vivant comme un parasite
(son état dépend de son entourage) et son espoir étant réduit, il place sa
confiance dans les autres : soignants et son entourage. Il a aussi un complexe
d’infériorité, il vit dans l’angoisse et dans la dépression, la peur de la mort.

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Ainsi, il veut une guérison immédiate. Il faut alors que le médecin et la famille
du patient montre qu'ils sont à ses côtés et qu'il a de l’importance et de
l’affection à leurs yeux.
Les mécanismes de défense face à une situation traumatisante sont
courants chez un homme malade. Ils permettent de maintenir un sentiment de
sa compétence face à la menace de la maladie sur l’identité, l’image de soi.
Cela amène le patient à resduire son anxiété face à la maladie et le prépare à
affronter la vie post maladie. Le médecin, et le psychologue à fortiori, doit
expliquer à la famille du patient de ne pas le stigmatiser et de le traiter
également comme il le faut. À titre de métaphore, certains guéris de la
maladie à Virus Ebola, étant marginalisés et stigmatisés par ceux qui n'en
avaient pas été victimes, disaient ne plus se reconnaître dans la société parce
que la majorité de leurs amis les craignaient.
Cependant, faire intervenir la famille au détriment du patient risque de
disqualifier celui-ci. A l’inverse, ne pas faire co-évoluer la famille peut créer de
graves problèmes. Des mécanismes de déni sont parfois présents et
introduisent des discordances qui prennent le statut d’une agressivité terrible à
l’égard de l’entourage. Parfois, les malades s’approprient leur maladie et son
évolution, sans faire co-évoluer les autres de leur entourage et ceci est très
agressif pour l’entourage familial qui sent que la situation est grave sans
pouvoir s’exprimer. Prenons par exemple la métaphore d’une mère très
protectrice dont l’enfant est malade. Elle peut faire croire que son enfant est
tellement malade, alors que celui-ci ne l’est qu’à un stade modéré. Alors chez
l’enfant l’angoisse et le stress montent… dans les familles, souvent lorsqu’elles
sont très protectrices, il en va ainsi.
Evoquer la famille et l’entourage nous rappelle aussi, dans une société
matérialiste et technologique comme la nôtre, que le vrai sens de la vie se
trouve peut-être dans l’intimité affective et la chaleur des liens émotionnels.
La famille transmet un bagage génétique et psychologique, des
comportements acquis, des mythes, des croyances, des secrets mais aussi des
gloires et des hontes du passé. En outre, la famille constitue une scène où il
n’est pas si facile de nouer des liens affectifs forts, de rester attachés les uns
aux autres tout en développant chacun sa liberté, sa créativité et le sentiment
d’être le propre acteur de sa vie et, pour notre propos, de sa santé. C'est là que
se forme l’être humain dans ses réactions face à diverses situations, et c'est
son premiers milieu de vie.

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En conclusion, le médecin étant celui qui s’occupe de la santé et du bien-
être intégral des patients a le rôle non seulement de montrer son intérêt
envers son patient en le soignant efficacement, mais aussi celui de faire
comprendre à la famille et aux proches du patient qu'ils ont une fonction
pendant et après la maladie. Ceux-ci ont l’obligation de bien le traiter et de le
considérer tel un homme, de le réconforter, d’avoir de la compassion et de le
traiter dans toute sa dignité pour éviter des répercussions tardives sur sa
personnalité à venir. D’ailleurs, F. Dolto ne disent ont-il pas que L’entourage le
plus secourable est celui qui développe au maximum une ambiance dans
laquelle on a le droit de s’exprimer librement, même si l’expression doit être
une expression de souffrance physique, affective ou mentale !

Références
1. https://www.cairn.info/revue-cahiers-critiques-de-therapie-
familiale-2006-1-page-103.htm
2. Christine Reynaert, Yves Libert, Denis Jacques, Nicolas Zdanowicz,
Autour du corps souffrant : relation médecin-patient-entourage,
trio infernal ou constructif ?,2006.
3. Reynes Alicia, les soins et le mental du patient, Bucarest, CCLB
2006.

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