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OBJECTIFS
Ainsi exposées ces notes de cours, nous avions voulu qu'à la fin l'étudiant soit capable de:
1. Faire le diagnostic des pathologies chirurgicales digestives courantes
2. Connaître la conduite à tenir devant ces affections
3. Faire face aux urgences chirurgicales digestives en procédant aux actes salutaires
pouvant sauver le patient: réanimation, etc. …
4. Orienter précocement le patient dans la bonne direction par son examen physique
suffisamment précis et ces connaissances de la symptomatologie et de l'évolution des
affections chirurgicales digestives
5. Connaître les difficultés et les possibilités de complications des affections
chirurgicales digestives et comment les prendre en charge.
1. Le péritoine et sa pathologie
2. L’œsophage
- Les notions générales de l'anatomie, l'histologie et la physiologie de l’œsophage
3. L'estomac-duodénum
- Rappels
- Maladies ulcéreuses gastroduodénales
- Tumeurs gastriques
- Complications après chirurgie gastrique
4. L’intestin grèle
- Infarctus du mésentère
- Ischémie intestinale aigue
- Fistules intestinales du grèle
- Tumeurs de l’intestin
5. La vésicule biliaire et les voies biliaires
6. Le foie
- Traumatisme
- Abcès hépatique
7. Pancréas et rate
- Rate
8. Le côlon
9. Chirurgie des hypertensions portales
10. La proctologie
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1. Généralités
2. Etranglement herniaire
3. Variétés topographiques des hernies
- Hernies inguinales
- Hernies crurales
- Hernies ombilicales acquises
- Hernies de la ligne blanche
II. EVENTRATIONS
1. Eventrations spontanées
2. Eventrations traumatiques
3. Indications thérapeutiques
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I. HERNIES
GENERALITES
Définition.- Caractérisée par l’issue des viscères abdominaux et pelviens hors des parois
abdomino-pelviennes, la hernie typique ou spontanée survient en dehors de tout traumatisme par
suite de dispositions spéciales congénitales ou acquises.
Est dite congénitale non seulement la hernie qui existe à la naissance, mais encore toute hernie
qui, aussi tardive que soit sa date d’apparition, peut être considérée comme en rapport avec un
arrêt de développement de la paroi.
Est dite acquise la hernie qui se crée elle-même un chemin dans une région plus spécialement
affaiblie.
INTRODUCTION
Les hernies constituent une des causes les plus fréquentes de consultation en pratique médicale
générale. Dans les milieux les moins favorisés sur le plan médical, leur incidence est élevée et on
rencontre de nos jours des formes historiques allant au-delà de genoux en Afrique comme il y a 20
ans.
Les hernies traumatiques, les éventrations post-opératoires ne sont pas au sens strict du mot des
hernies (cf. Eventrations).
Nous éliminerons aussi du cadre de cette étude les hernies internes (hernies rétro-péritonéales,
hernies à travers l’hiatus de Winslow), qui appartiennent au chapitre de l’occlusion intestinale.
Chez certains sujets, les hernies constituent une infirmité génante, mais ne donnent lieu à aucun
accident appréciable: on les dit alors simples ou réductibles. Chez d’autres hernieux, des
complications apparaissent qui dépendent soit de l’irréductibilité de la hernie, soit de lésions
atteignant les différents plans de la région malade: la hernie est dite compliquée.
Toute hernie présente des caractères communs anatomiques aussi bien que cliniques et se trouve
soumise à des règles générales de thérapeutique.
Anatomie pathologique
La dissection opératoire montre qu’une hernie est constituée par un trajet anatomique, des
enveloppes et un contenu.
Enveloppes.- Il faut décrire l’enveloppe propre de la hernie, le sac et les enveloppes externes, qui
représentent les plans anatomiques plus ou moins modifiés refoulés par le sac et se disposant
autour de lui.
Le sac herniaire.- Il est formé par le diverticule péritonéal qui s’est engagé dans le trajet
herniaire et qui renferme les organes prolabés. Dans les hernies acquises, le sac est dû à la
locomotion du péritoine, qui glisse facilement sur la face profonde de la paroi grâce à la laxité du
tissu cellulaire sous-séreux. Dans les hernies congénitales, c’est avant la naissance que le sac
péritonéal a déjà glissé au dehors, où il formait une poche annexée à la grande poche péritonéale.
Dans certaines variétés de hernies (hernies ombilicales, par exemple), on admet que le sac
adhérant à l’anneau fibreux se constitue surtout par distension du diverticule péritonéal primitif,
ce qui explique sa minceur et sa fragilité.
La MORPHOLOGIE du sac herniaire est variable (rond cylindrique, conique, etc...), mais le sac
présente toujours une partie rétrécie et profonde par laquelle il se continue avec le péritoine: le
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collet, une partie terminale renflée, le fond, une partie intermédiaire plus ou moins étendue, le
corps.
La surface externe du sac est entourée d’une enveloppe celluleuse plus ou moins épaisse et
vasculaire, surtout au niveau du collet.
La surface interne, de couleur blanc rosé, analogue à celle du péritoine normal, se modifie, du fait
de la sclérose, dans les vieilles hernies, où elle apparaît blanchâtre ou grisâtre et se revêt
d’adhérences qui l’unissent aux viscères herniés. La paroi du sac s’épaissit, et des taches noires ou
brunâtres, parfois même des plaques fibro-calcaires s’y forment.
Au niveau du collet, la séreuse se fronce pour s’engager dans l’anneau inextensible de la paroi.
Progressivement, dans les hernies anciennes, le collet, de souple et déplissable devient rigide,
fibreux, inextensible et adhère à l’anneau fibreux avoisinant.
La structure du sac est celle du péritoine. Le sac est composé d’une seule couche séreuse; la
couche cellulo-fibreuse qui lui est juxtaposée n’en fait pas partie. C’est une couche adventice qui
est toujours séparée de la couche séreuse par un plan de clivage, que l’on doit utiliser dans la
dissection du sac pour éviter tout suintement sanguin.
Assez souvent s’observent des bosselures à la surface du sac, amorces de véritables diverticules
qui forment des logettes accessoires communiquant avec la cavité principale du sac par des
orifices rétrécis, causes possibles d’étranglements à l’intérieur du sac. Ceci se voit surtout dans les
hernies ombilicales de l’adulte.
Enfin, on peut observer des sacs multiples. Il s’agit alors de deux sacs munis chacun d’un collet
comme c’est le cas dans la hernie inguinale congénitale du type propéritonéal.
Enveloppes externes.- Elles sont constituées par les différents plans anatomiques de la région
plus ou moins modifiés, épaissis et fusionnés dans les vieilles hernies.
Les couches celluleuses et aponévrotiques sont souvent infiltrées de graisse (lipome pré-
herniaire), et des bourses séreuses, véritables hygromas, peuvent se développer dans le tissu
cellulaire.
Contenu.- L’intestin grêle, ou le côlon, l’épiploon constituent le contenu habituel des hernies.
Dans les hernies ombilicales embryonnaires, tous les viscères, sauf le pancréas peuvent se
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rencontrer. En dehors de l’intestin et de l’épiploon, d'autres organes comme la vessie, les annexes,
peuvent pénétrer dans les sacs herniaires.
Fréquence.- Infirmité très commune, la hernie est plus fréquente chez l’homme que chez la
femme (quatre hommes pour une femme), et la proportion des hernies varie avec les différents
âges de la vie: très fréquente pendant la première année de la vie, la hernie se raréfie ensuite
jusqu’à l’adolescence, puis suit une progression constante au cours de l’âge moyen de la vie pour
atteindre son maximum à la vieillesse et décroitre ensuite pendant l’extrême vieillesse.
Dans la période de restrictions alimentaires que nous avons traversée pendant toutes les guerres
civiles, on a remarqué une augmentation importante du nombre des hernies: on a incriminé
l’amaigrissement, la fonte musculaire et graisseuse et certaines altérations de la qualité des
muscles d’ordre vitaminique.
Les pulmonaires chroniques, les constipés, les prostatiques, chez qui l’effort s’ajoute à un état
général souvent précaire, sont prédisposés aux hernies.
Il n’est pas rare de noter, chez les sujets atteints de ces différentes affections, un aspect particulier
du ventre: ventre plat et mou des gens fatigués, ventre en besace des obèses, ventre à triple saillie
de Malgaigne ou double distension de l’aine de Berger des prédisposés héréditaires.
Mécanisme.- Le mécanisme est variable suivant qu’il s’agit d’une hernie congénitale ou d’une
hernie acquise.
Dans la hernie congénitale, il existe un sac préformé et le rôle de ce sac est capital. Habité parfois
dès la naissance, ce sac peut rester vide pendant longtemps, jusqu’à ce que, sous l’influence d’un
effort, les viscères viennent s’y engager: ceci explique que des hernies peuvent ne se manifester
que tard dans la vie tout en étant des hernies congénitales.
Dans ce type de hernies, la paroi musculo-aponévrotique est souvent de bonne qualité: c’est la
malformation congénitale qui est, avant tout, responsable de la hernie.
La hernie acquise est le plus souvent ce qu’on appelle une hernie de faiblesse, survenant chez des
sujets à paroi déficiente, et l’effort ne joue dans son apparition qu’un rôle occasionnel. C’est la
hernie des vieillards, des affaiblis, des malades: c’est une maladie et non point un accident.
ETUDE CLINIQUE
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Les hernies se traduisent en clinique avant tout par des signes physiques. En effet:
LES SIGNES FONCTIONNELS sont, en général, très discrets. La plupart des hernies sont même
absolument indolentes, et c’est le plus souvent pour une saillie anormale apparue dans une zone
herniaire que le malade vient consulter. Toutefois, certaines hernies sont douloureuses: c’est le cas
des hernies épigastriques, ainsi que de certaines pointes de hernie. Les hernies d’un certain
volume sont souvent les mieux tolérées.
Les signes physiques ne font, en pratique, jamais défaut. Il est nécessaire de pratiquer l’examen
du hernieux, d’abord debout puis couché.
L’examen en position debout est indispensable, car certaines hernies se réduisent spontanément
dans le décubitus. Il est même parfois utile de faire marcher un peu le sujet, de le faire tousser
pour que le sac se remplisse et que la hernie apparaisse.
La tumeur herniaire, dans les cas typiques, forme une saillie, sessile et arrondie, régulière ou
bosselée.
L’examen du sujet couché permet de palper la hernie, d’en apprécier la consistance rénitente et
élastique (contenu intestinal), molle et irrégulière (épiploon).
Sonore à la percussion lorsqu’elle contient de l’intestin, la hernie est mate dans les cas où le sac
ne renferme que de l’épiploon.
Fait capital, la tumeur herniaire se continue dans le ventre par une portion rétrécie, le pédicule,
que l’on palpe aisément.
Au cours de la réduction, on obtient parfois quelques notions utiles sur la nature du contenu;
gargouillement qui atteste la présence d’intestin, sensation de frémissement au palper qui
témoigne de la fuite de l’épiploon.
L’examen d’un hernieux ne doit pas se limiter à l’examen de la hernie. Il faut apprécier l’état de la
musculature pariétale, de façon à prévoir les possibilités de cure chirurgicale: on demandera au
sujet de contracter ses muscles abdominaux pour juger de leur qualité. Puis, le faisant mettre
debout, on recherchera s’il existe le classique ventre à double saillie, témoin de la déficience de la
paroi.
Diagnostic
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Le diagnostic de hernie est en général très facile et, dans ce chapitre de généralités, nous nous
bornerons à indiquer d’une façon très théorique les erreurs possibles: ou bien la hernie est de petit
volume, peu accessible (pointe de hernie), et l’on risque de la méconnaître; ou bien la tumeur
herniaire est visible et palpable, mais, du fait de son irréductibilité, on la prend à tort pour une
tumeur superficielle (lipome); ou bien, par une erreur inverse et lourde de conséquences, on croit
à une hernie alors qu’il s’agit d’un abcès froid symptomatique d’une lésion vertébrale ou
pelvienne latente.
Evolution
La plupart des hernies, abandonnées à elles-mêmes, augmentent de volume avec l’âge et mettent
les malades sous la menace de nombreux accidents et notamment de l’étranglement herniaire.
Peut-on parler de guérison pour les hernies ? Jamais, en tout cas, chez l’adulte, où seul le
traitement chirurgical peut amener la guérison.
Mais, chez l’enfant, il semble que certaines hernies puissent guérir par le port d’un bandage: le
fait n’est pas contestable pour les petites hernies ombilicales du jeune enfant. On a dit aussi que
certaines hernies inguinales congénitales pouvaient guérir chez l’enfant au-dessous de dix ans, par
oblitération du canal péritonéo-vaginal. Mais ce n’est pas là une éventualité fréquente, et l’on
demeure sceptique sur ces soi-disant guérisons, à en juger par le nombre de ces sujets dits guéris
et qui, à l’occasion du moindre effort, font, quelques années plus tard, une hernie inguinale.
Traitement
Dans le traitement des hernies, une seule possibilité thérapeutique se présente: on traite
chirurgicalement la hernie par résection du sac et réfection de la paroi; c’est la cure opératoire
(terme préférable à celui de cure radicale).
ETRANGLEMENT HERNIAIRE
Définition.- La complication la plus grave qui puisse survenir au cours de l’évolution des hernies,
l’étranglement herniaire, est caractérisée par la constriction serrée de l’intestin ou de l’épiploon à
l’intérieur d’un sac herniaire; beaucoup plus rarement d’autres organes, trompes, ovaires, peuvent
être étranglés.
C’est une constriction permanente qui gêne la circulation sanguine et arrête le cours des matières:
elle entraîne, si la réduction opératoire n’est pas pratiquée d’urgence, des accidents de sphacèle
(gangrène intestinale ou épiploïque) et des accidents d’occlusion qui aboutissent à la mort par
péritonite ou par septicémie.
Toutes les hernies peuvent s’étrangler, mais ne rentrent pas dans cette étude les étranglements des
hernies internes, qui seront étudiés à un autre chapitre.
Etiologie
Fréquence.- C’est l’accident le plus fréquent de l’évolution des hernies. 7,4 % des malades
arrivent dans notre service dans ce tableau d'étranglement herniaire.
Causes prédisposantes tenant au porteur de la hernie.- Age.- C’est surtout chez l’adulte et le
vieillard que l’étranglement s’observe. Cependant il n’est pas rare avant la vingtième année. Chez
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l’enfant, il s’agit le plus souvent d’étranglements légers du fait de la souplesse des anneaux
séreux du canal péritonéo-vaginal. L’étranglement vrai existe cependant, il se voit presque
exclusivement chez le nourrisson et surtout dans les six premiers mois de la vie.
Sexe.- L’étranglement herniaire est plus fréquent chez la femme (deux tiers des cas). Cette
différence peut s’expliquer par la plus grande fréquence, chez la femme, des hernies crurales, dont
on sait la tendance à s’étrangler.
Causes prédisposantes tenant à la hernie.- Siège de la hernie,- Ce sont les hernies crurales qui
donnent le plus pourcentage d’étranglements (50 à 60 p. 100), car ce sont des hernies peu
volumineuses et présentant un anneau fibreux serré, toutes conditions favorables.
L’étranglement est à peu près d’égale fréquence dans les hernies inguinales et ombilicales
Age de la hernie.- La hernie peut exister déjà depuis plus ou moins longtemps quand
l’étranglement apparaît. Mais on a insisté sur la fréquence relative des étranglements d’emblée:
c’est surtout le cas des hernies inguinales congénitales et des hernies crurales, ces dernières
existant souvent sous forme de petites hernies à sac déshabité et méconnues de leur porteur avant
que ne survienne la complication.
Volume de la hernie.- Ce sont les petites hernies qui s’étranglent le plus facilement, car ce sont
celles qui répondent à des anneaux fibreux encore résistants. L’étranglement est plus rare dans les
grosses hernies et reconnaît alors le plus souvent un mécanisme particulier d’occlusion
intrasacculaire par brides.
Causes déterminantes.- Il n’y a qu’une cause déterminante: l’effort (sous toutes ses formes),
mouvement violent, soulèvement d’un fardeau, etc ... Rappelons que, chez le vieillard, les efforts
de toux sont parfois responsables de l’étranglement.
Anatomie pathologique
Nous envisagerons d’abord les causes anatomiques de l’étranglement, puis les lésions du sac
herniaire et de son contenu.
1. Les anneaux fibreux.- Ils jouent un rôle plus ou moins important suivant le siège de la hernie.
Dans les hernies crurales, le rôle de l’anneau fibreux est essentiel: l’arcade crurale, le ligament de
Gimbernat et le ligament de Cooper forment un anneau fibreux très rigide et difficilement
extensible.
C’est sur le bord tranchant du ligament de Gimbernat que l’intestin vient se couder et former un
éperon.
Le rôle de l’anneau fibreux semble secondaire dans les hernies inguinales: il est rare qu’il soit à
lui seul responsable des accidents. Le plus souvent, l’anneau inguinal superficiel s’est laissé
distendre et n’a plus grande action sur les viscères. Toutefois, chez les sujets jeunes, à paroi
solide, à anneau inguinal étroit, il est possible de voir une petite hernie, sous un effort violent,
s’étrangler au niveau de l’anneau.
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Les anneaux fibreux exercent en principe une compression circulaire; mais, en fait, la striction
souvent ne s’effectue que par une partie de l’anneau: c’est le cas dans la hernie crurale, où les
vaisseaux n’offrent pas de résistance en dehors, et c’est également le cas lorsque l’épiploon hernié
forme matelas et s’interpose d’un côté entre l’intestin et l’anneau.
2. Collet du sac.- Son rôle est capital dans certains cas, notamment dans les hernies inguinales.
C’est ainsi que, dans les hernies congénitales, l’orifice profond du canal péritonéo-vaginal forme
un diaphragme qui est responsable de la striction, diaphragme serré, très difficile à dilater. Parfois
à la striction par le collet s’ajoutent des étranglements multiples intrasacculaires à travers
plusieurs anneaux de Ramonède.
Dans les hernies acquises, ce n’est qu’à la longue que le collet devient un agent d’étranglement.
Sous l’influence du port du bandage, se développe une sclérose qui épaissit le collet, le rétracte et
le rend inexistensible et rigide.
Souvent, ailleurs, le collet du sac et l’anneau fibreux deviennent solidaires en adhérant l’un à
l’autre, et l’étranglement résulte de leur action combinée.
Lésions du sac herniaire.- Lorsqu’on opère une hernie étranglée, après incision des plans
superficiels, on tombe sur un sac globuleux, tendu, de coloration rougeâtre, brun foncé ou ardoisé,
se disséquant facilement.
Quelquefois, on trouve, avant de tomber sur le sac, un lipome préherniaire plus ou moins
enflammé ou de faux kystes présacculaires.
Mais, fait essentiel, dans l’immense majorité des cas, le sac contient du liquide. Il faut donc
inciser les parois du sac avec prudence, mais arriver jusqu’au liquide interposé entre les parois du
sac et l’intestin.
A l’intérieur du sac d’une hernie étranglée, se trouve de l’intestin, le plus souvent de l’intestin
grêle, beaucoup plus rarement du gros intestin.
La longueur de l’anse étranglée est en règle assez réduite (10 à 20 centimètres dans la hernie
crurale, 20 à 30 dans la hernie inguinale).
Dans les grosses hernies inguinales ou ombilicales, la quantité d’intestin contenue dans le sac est
parfois considérable (1 mètre ou davantage).
La gravité des lésions de l’intestin dépend, bien entendu, de l’horaire de l’intervention, mais il
dépend surtout du mode d’étranglement. C’est ainsi que la gangrène intestinale apparaît
rapidement dans les étranglements serrés (hernie inguinale congénitale) ou dans les cas de
coudure sur vive arête (hernie crurale avec intestin coudé sur l’arête tranchante du ligament de
Gimbernat). Elle sera plus longue à apparaître dans les vieilles hernies inguinales, où
l’étranglement, d’abord peu serré, se complète à la longue sous l’influence de l’oedème et de la
distension de l’intestin. Elle sera plus rapide dans les cas où l’intestin seul se hernie que dans les
entéro-épiplocèles, l’épiploon, par sa spasticité, protégeant un certain temps l’intestin contre une
striction trop serrée.
A l’ouverture du sac; l’anse est tendue, de couleur rouge vineux: ses parois sont épaissies
A ce stade, les lésions sont réversibles: après la levée de l’agent d’étranglement et l’aspersion au
sérum chaud, l’anse revient’ bien, et on peut sans crainte la réintégrer.
Toutefois, on a pu, rarement il est vrai, observer, dans des cas où les lésions paraissaient bénignes,
des infarctus post-herniaires continuant à évoluer vers la nécrose après la levée de l’étranglement.
L’intestin sur le point de se gangréner présente une coloration brun noirâtre piquetée de points
jaunâtres; après l’épreuve longtemps prolongée du sérum chaud, de telles anses suspectes ne
reprennent pas une couleur rouge vif de bon aloi; elles restent flasques minces, et le péristaltisme
ne s’y rétablit pas.
Enfin, au stade évolutif ultime, ces plaques escarrifiées tombent et entraînent une rupture partielle
ou totale de l’anse. La perforation est tantôt unique et large, tantôt ce sont des perforations
multiples et punctiformes en écumoire.
Lésions du mésentère et de l’épiploon.- Le mésentère est plus ou moins épaissi par l’oedème, les
veines en sont dilatées, puis thrombosées. Il est friable, ce qui explique les désinfections
mésentériques que l’on peut observer: soit spontanées, soit provoquées par des manoeuvres
brutales.
Les mêmes lésions s’observent sur l’épiploon: congestion, oedème avec thrombose, puis sphacèle
s’y succèdent.
Lésions de l’intestin en amont et leur retentissement sur le péritoine abdominal.- Peu modifié
dans les premiers instants de l’étranglement, le segment intestinal afférent se laisse distendre,
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après une phase plus ou moins longue de lutte. Ce segment intestinal est alors dilaté,
congestionné, contrastant avec le segment sous-jacent à l’étranglement, qui est pâle et affaisé.
A côté de ces phénomènes qu’on retrouve dans toutes occlusions aiguës, il importe de retenir
qu’au niveau de l’anse afférente se développent très vite des ulcérations sus-stricturales qui
favorisent la migration des bactéries dans la cavité péritonéale et qui peuvent aboutir à des
véritables perforations. Ce fait est lourd de conséquences: en présence d’une anse gangrenée, il ne
faut pas limiter l’étendue de la résection au segment sphacélé, mais on doit toujours réséquer un
segment plus ou moins long du bout afférent, de façon à emporter tout le territoire suspect.
Le pincement latéral.- Etranglement dans un orifice herniaire du bord libre de l’intestin sans
obstruction complète de sa lumière, le pincement latéral ne se voit que dans les hernies à orifice
étroit et à sac de faible volume. Le pincement latéral constitue en somme une hernie partielle
étranglée, et l’étranglement se fait d’emblée dans un sac qui, normalement, était vide. Dans
l’immense majorité des cas, le pincement latéral s’observe dans les hernies crurales; on en a
quelquefois trouvé dans des hernies inguinales.
C’est le plus souvent l’iléon, puis le jéjunum, rarement le gros intestin, qui subissent un
pincement latéral.
Les lésions observées sont sensiblement les mêmes que dans les hernies complètes: congestion,
formation d’un sillon, plaque ecchymotique occupant toute la surface pincée, puis gangrène et
perforation. Mais on n’observe que rarement des lésions à distance, et la circulation des matières
et des gaz n’est pas interrompue. A l’ouverture du sac, le pincement latéral se caractérise par une
masse sphérique rouge vineux ou noirâtre, qu’on prendrait facilement pour un deuxième sac.
Lorsque l’anneau est débridé et l’anse extériorisée, on a l’impression qu’il s’agit d’un diverticule
de l’anse, mais très vite, le picement latéral réduit, l’intestin reprend son aspect normal, et le
pseudo-diverticule disparaît.
Le pincement latéral évolue comme un étranglement habituel, mais on a beaucoup insisté sur la
rapidité de la gangrene dans cette forme d’étranglement, que l’on peut attribuer à l’absence, dans
le sac, de mésentère jouant le rôle de coussinet élastique.
Etranglement rétrograde de l’intestin. – C’est une éventualité très rare: une anse en W est
engagée dans le sac herniaire et s’étrangle. La partie intermédiaire reste dans le ventre et peut être
seule sphacélée, alors que les deux anses situées dans le sac paraissent peu malades.
Physiologie pathologique
La nécessité d’intervenir d’urgence en présence d’un étranglement herniaire s’explique par les
données suivantes:
Occlusion haute le plus souvent (iléon ou jéjunum), d’où un retentissement rapide sur l’état
général: on connait le syndrome humoral de l’occlusion intestinale aiguë et la véritable
intoxication qui en résulte. Dans l’occlusion par hernie étranglée, les troubles humoraux sont
toujours importants et justifient une rééquilibration électrolytique correcte.
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3. Il ne faut pas oublier, enfin, qu’une hernie étranglée évolue fatalement vers la gangrène et la
perforation, d’où péritonite généralisée ou, plus rarement, phlegmon pyostercoral.
La mésentère pénétrant avec la hernie se plisse au niveau du pédicule, formant un coin à base
intestinale et un coin à base abdominale s’opposant par leurs sommets au niveau du collet; le coin
à base intestinale, sous l’influence de l’élasticité du méso, tendrait à rentrer dans l’abdomen et
déterminerait ainsi l’occlusion des deux bouts intestinaux au niveau du collet.
En réalité, à côté des phénomènes mécaniques, interviennent des phénomènes vasculaires dont le
rôle est prédominant. Une anse plus volumineuse que d’habitude franchit le collet sous l’influence
d’un effort. Elle reste dans le sac (aucune force ne tendant à la ramener dans le ventre). Les
phénomènes vasculaires interviennent alors dans cette anse incarcérée par une striction modérée
au niveau du collet.
D’abord, gêne de la circulation de retour (par aplatissement des veines), d’où oedème qui exagère
la striction, puis gêne de la circulation artérielle, qui explique l’acheminement vers la gangrène.
Symptômes
Début.- Il s’agit:
1. Soit d’un malade qui se savait porteur d’une hernie: réductible ou irréductible;
2. Soit d’une hernie qui se produit et s’étrangle d’emblée.
Dans tous les cas: une douleur vive au niveau de la hernie est le premier symptôme. Rapidement,
des coliques, des nausées apparaissent, parfois un vomissement.
Signes fonctionnels.- La douleur qui siège au niveau de la hernie est vive, pénible. Le sujet
accuse souvent, en outre, des coliques abdominales.
Vomissements et nausées sont précoces et constants dans les premières heures. Alimentaires et
muqueux d’abord, puis verdâtres et bilieux, ils deviennent fécaloïdes tardivement.
L’arrêt des matières et des gaz est un signe important, mais il peut manquer: soit qu’il y ait eu une
selle par vidange de bout inférieur, soit qu’il y ait de la diarrhée (pincement latéral).
De toute façon, la douleur combinée à l’arrêt des gaz constitue le signe capital de l’étranglement.
Signes généraux.- La température est normale ou basse; le pouls rapide, bien frappé, régulier; le
facies un peu anxieux, et le sujet présente souvent une légère agitation. Dans l’ensemble, l’état
général est excellent.
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Signes physiques.- A l’inspection de la région herniaire, on note, d’emblée, une voussure plus ou
moins nette au niveau de la hernie; l’abdomen est rétracté au début mais rapidement il se
ballonne. Le péristaltisme est rarement observé.
A la percussion de la hernie, on note une matité due au liquide épanché. A cette période,
n’existent que des signes locaux; c’est la période chirurgicale qu’il ne faut pas laisser passer, car,
dans certaines hernies, les lésions intestinales se constituent très rapidement (hernies crurales).
Evolution.
L’évolution vers la guérison est la règle, à condition qu’on opère précocement. Mais il faut savoir
que des complications peuvent survenir après l’intervention:
- Complications générales (pulmonaires surtout, phlébites, etc.);
- Complications locales (hémorragies intestinales: précoces ou tardives)
- Accidents d’occlusion: soit précoce (bride oubliée, persistance du sillon, adhérences);
tardive: par sténose intestinale.
Exceptionnellement, la guérison d’une hernie étranglée peut survenir par réduction spontanée
(surtout chez le nourrisson, sous l’influence du bain chaud).
Quant au phlegmon pyostercoral, il ne constitue pas une guérison vraie, car l’anus spontané
comporte deux dangers considérables;
Si l’anus siège sur le grêle, il entraîne une dénutrition rapide. De plus, la difficulté de la cure de
cet anus vient encore aggraver le pronostic.
Formes cliniques
A côté de la forme typique, il y a place pour un certain nombre de variétés cliniques. On peut
décrire:
a) Suivant l’évolution.
Des formes suraiguës.- Ces cas répondent aux petites hernies marronnées avec étranglement très
sérré, généralement crurales.
La mort en trente-six ou quarante-huit heures est fatale si on n’opère pas. Parmi ces formes
suraiguës, il faut isoler:
1. Le choléra herniaire.- Les symptômes gastro-intestinaux sont ici très marqués (vomissements
incessants, diarrhée incoercible avec hypothermie, urines rares, pouls rapide).
2. Les formes nerveuses.- Formes hypertoxiques où dominent le délire, les crampes musculaires,
les contractures tétanoformes des extrémités; parfois de véritables crises convulsives réalisent la
forme éclamptique.
Des formes subaiguës.- Elles sont assez rares et réalisent le tableau classique de l’engouement ou
de la péritonite herniaire des classiques. Elles se voient surtout dans les hernies volumineuses
(ombilicales, inguinales) et répondent à des étranglements de type anormal (étranglement
intrasacculaire, volvulus herniaire, etc).
Le type en est la grosse hernie ombilicale chez une femme obèse qui, de temps en temps, ressent
une sensation de pesanteur au niveau de la hernie, avec nausées, vomissements.
La hernie devient plus tendue et un peu douloureuse au palper; il y a arrêt des matières et des gaz.
Sous l’influence du repos, de la glace, les accidents cessent, mais ils vont se répéter, et un jour
survient un étranglement serré qui nécessitte l’intervention d’urgence.
Des formes latentes.- Ce sont des formes souvent très graves, car elles risquent d’être
méconnues, et leur étranglement est serré.
Les signes fonctionnels sont vagues (constipation tenace, quelques vomissements, arrêt des gaz
peu net).
Il est indispensable d’explorer systématiquement les orifices herniaires, car le malade ne souffre
pas spontanément de sa hernie.
En outre, il s’agit souvent de petites hernies peu visibles (surtout si l’individu est gras).
b) Des formes suivant le contenu.- Si l’intestin grêle se rencontre habituellement dans la hernie
étranglée, on peut voir du gros intestin occuper le sac herniaire ou l’épiploon, et, dans ce cas, les
symptômes sont moins accentués, l’évolution plus lente, la gravité moindre.
Néanmoins, il faut toujours opérer d’urgence, sous peine de voir l’épiploon se sphacéler.
c) Des formes suivant le siège.- L’étude en sera faite avec les différentes variétés des hernies.
Diagnostic
Toute hernie douloureuse qui ne rentre pas doit être considérée comme étranglée et opérée.
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En présence d’une occlusion, il convient de penser à la possibilité d’une hernie étranglée, et il faut
explorer les trajets herniaires et penser à la possibilité d’une hernie crurale, d’une hernie inguinale
réduite par taxis ou d’une hernie de siège rare.
Il ne faut pas prendre pour une hernie ce qui n’est pas, c’est-à-dire croire à une hernie crurale
alors qu’il s’agit d’une adénite de Cloquet ou d’une varice enflammée de la saphène interne, d’un
testicule en ectopie avec orchite.
Nous rappelons que, dans l’engouement, il existe une légère impulsion à la toux, pas de douleur
nette au pédicule et une tension moindre.
Mais pratiquement, en cas de doute, on doit toujours opérer avec la crainte qu’il ne s’agisse d’un
étranglement vrai.
Traitement
Toute hernie devenue brusquement irréductible avec douleur et vomissements doit être opérée
d’urgence. Tout au plus, chez le nourrisson, peut-on donner, si l’on voit l’enfant au début des
accidents, un grand bain chaud. Mais on ne doit pas s’attarder, et, si la hernie ne se réduit pas au
bout de quelques minutes, il faut opérer. Jamais le taxis ne doit être tenté.
ANESTHESIE
TECHNIQUE
Le sac ouvert, du liquide s’échappe qu’on éponge pour protéger les parties molles avoisinantes
(parfois la hernie est sèche et il faut faire attention de ne pas blesser l’intestin en ouvrant le sac).
Dans certains cas: hernie crurale, par exemple, on peut être obligé de débrider en sectionnant le
Gimbernat ou l’arcade crurale.
S’il s’agit d’un hernie ombilicale, on doit passer par le péritoine au delà du collet, ce qui permet
de s’attaquer à la cause de l’étranglement par voie rétrograde.
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L’anse est rouge vineux, rouge noirâtre, mais elle n’est pas dépolie, et surtout elle se recolore, se
contracte sous l’influence du sérum. Ses parois sont épaisses.
Il faut réintégrer simplement cette anse et terminer par la cure opératoire de la hernie.
1. La gangrène est limitée à une ou plusieurs petites plaques distantes les unes des autres.
On les enfouira sous une suture séro-musculaire, faite perpendiculairement au grand axe de
l’intestin pour ne pas rétrécir son calibre.
Si l’on fait une résection, il faut donc toujours rétablir immédiatement la continuité intestinale.
Voici les points essentiels de la technique:
- Résection large (surtout en amont) pour suturer en tissus sains.
- Entérorraphie termino-terminale ou latéro-latérale par sutures.
La résection avec entérorraphie est une opération grave du fait de l’état des malades (de 30 à 40 p.
100 de mortalité).
Aussi certains chirurgiens pensent-ils que la résection sans entérorraphie (avec anus contre nature)
peut être indiquée dans certains cas exceptionnels:
- Grand âge du malade;
- Très mauvais état général;
- Longue durée de l’étranglement;
- Impossibilité d’estimer les limites de la gangrène
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On estime que ces anses suspectes doivent être traitées comme si elles étaient gangrénées.
Si l’état général le permet, on peut faire précéder cette incision d’une entéro-anastomose de
dérivation (faite par laparotomie) pour faciliter la cure spontanée de l’anus contre nature, qui est
ici inévitable.
1. HERNIES INGUINALES
Définition et variétés.- La hernie inguinale, la plus fréquente de toutes les hernies est formée par
l’issue des viscères abdominaux à travers le canal inguinal.
Il faut en distinguer deux types qui s’opposent au point de vue pathogénique, anatomo-
pathologique, clinique et thérapeutique: la hernie oblique externe, hernie acquise ou congénitale,
et la hernie directe, hernie acquise.
1. La hernie oblique externe, la plus fréquente, sort de l’abdomen par la fossette inguinale
externe et parcourt le trajet oblique de dehors en dedans, du canal inguinal, trajet creusé dans la
paroi et qui répond à la voie suivie par le testicule lors de sa migration vers le scrotum.
Tantôt les viscères repoussent devant eux l’infundibulum péritonéal, qui, au niveau de l’orifice
inguinal profond, représente le vestige du canal péritonéo-vaginal. C’est la hernie oblique dite
acquise parce qu’apparue tardivement, mais, en réalité, c’est là aussi une variété de hernie
congénitale, puisqu’elle s’amorce à la faveur d’une disposition congénitale du péritoine.
Ces hernies congénitales vraies et congénitales apparues tardivement sont des hernies obliques
externes, intrafuniculaires, qui, au point de vue clinique, peuvent descendre dans les bourses et
qui, au point de vue thérapeutique, nécessitent l’isolement et la résection du sac, temps opératoire
indispensable qui doit précéder la réfection de la paroi.
La hernie tout à fait exceptionnelle qui se fait au niveau de la fossette inguinale interne (hernie
oblique interne ou vésico-pubienne) mérite une simple mention.
Etiologie.- Nous n’insisterons pas sur l’étiologie de la hernie inguinale: l’étiologie générale des
hernies lui est applicable, c’est dire qu’une série de facteurs jouent un rôle dans son apparition:
insuffisance musculaire de la paroi abdominale, d’où la fréquence de la hernie chez les obèses à
mauvaise paroi, au ventre en besace, aux anneaux inguinaux élargis, amaigrissement, altérations
muscuculaires (liées peut-être à des carences en protéines et en vitamines).
Nous rappellerons le rôle nocif de la pression abdominale exagérée par l’effort (travaux de force,
grossesses répétées, affections pulmonaires chroniques, lésions prostatiques, etc...).
A côté de cette étiologie commune à toutes les variétés de hernies, nous signalerons la fréquence
relative des hernies inguinales droites après appendicectomie: ces hernies seraient dues surtout à
la poussée abdominale anormale par l’épiploon adhérent (adhérences épiploïques contemporaines
de la crise appendiculaire ou consécutives à elle) et, en second lieu, à l’affaiblissement de la paroi
par le traumatisme musculo-aponévrotique direct créé par l’opération et à la parésie des muscles
par lésion nerveuse.
Anatomie pathologique.
Il faut étudier : la hernie oblique externe, la hernie directe, et réserver un chapitre à l’étude de la
hernie inguinale chez la femme.
Trajet.- Il revêt plusieurs variétés répondant aux stades successifs de son évolution:
- Pointe de hernie; qui siège à l’orifice profond;
- Hernie intrapariétale ou interstitielle, qui est dans le canal inguinal;
- Hernie inguino-pubienne, ou bubonocèle, qui fait saillie à l’orifice inguinal superficiel;
- Hernie funiculaire, qui descend à la racine des bourses avec le cordon;
- Hernie inguino-scrotale, qui occupe le scrotum,
Ces vieilles hernies obliques externes sont des hernies secondairement directes à trajet rectifié.
De toute façon, fait capital: le collet du sac est toujours situé en dehors de l’artère épigastrique.
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- Il est toujours infrafuniculaire, dans la hernie congénitale vraie, où le sac n’est autre que
le canal péritonéo-vaginal, et il contracte des rapports fixes avec les autres éléments du cordon.
Dans le cs de hernie congénitale vraie, les éléments du cordon, dans la partie extra-inguinale, sont
situés sur le flanc postéro-interne du sac; dans le trajet inguinal, ils sont en bas et en arrière,
parfois faisant saillie dans l’intérieur du sac qui leur forme un véritable méso.
Dans les variétés tardives, le sac est dans une position variable vis-à-vis des éléments du cordon
qu’il dissocie ou rejette à la périphérie.
Ce sac séreux sera toujours très mince, souvent adhérent aux éléments du cordon.
Mais des anomalies fréquentes s’observent: persistance de la perméabilité partielle ou totale chez
l’enfant et même chez l’adulte:
- soit canal complet: anomalie péritonéo-vaginale;
- soit canal incomplet ne communiquant pas avec la vaginale: anomalie
péritonéo-funiculaire;
- soit cul-de-sac infundibuliforme.
De plus, l’accolement du canal péritonéo-vaginal ne se fait pas d’emblée dans toute son étendue.
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Il se resserre par points, ce qui qui détermine des rétrécissements valvulaires compartimentant le
canal:
- Un rétrécissement à l’anneau interne;
- Un rétrécissement à l’anneau externe;
- Un rétrécissement au tiers moyen de la partie funiculaire;
- Un rétrécissement à l’union de la partie funiculaire et de la vaginale testiculaire.
Ces rétrécissements ont une grande influence: sur la forme du sac herniaire; sur l’évolution
clinique de la hernie. Chez l’enfant, le canal est large, les valvules peu résistantes, l’étranglement
est donc rare; chez l’adulte, les rétrécissements sont résistants et l’étranglement d’emblée est
d’observation courante.
Entre les rétrécissements se trouvent des espaces libres dilatables: le vestibule rétro-pariétal;
l’ampoule funiculaire et la poche péritesticulaire.
1. Hernie inguino-superficielle, avec son sac entre téguments et grand oblique liée souvent à
l’existence d’un testicule ectopique bloquant l’orifice inguinal superficiel;
Ce sac est formé par la dilatation de l’ampoule intra-inguinale du canal péritonéo-vaginal, liée le
plus souvent à la position ectopique du testicule retenu dans le trajet inguinal;
3. Hernie inguino-propéritonéale; le sac est bilobé, deux poches le constituent; l’une superficielle,
occupant le trajet inguinal; l’autre profonde, pro ou sous-péritonéale interposée entre la paroi et le
péritoine décollé.
b) Le sac de la hernie oblique externe acquise.- Il est soit intrafuniculaire (cas de beaucoup le
plus fréquent), soit extrafuniculaire (cas rare).
De toute façon, le sac est beaucoup plus épais que dans la hernie congénitale et surtout on
n’observe jamais de hernie testiculaire.
C’est une hernie se faisant à travers la fossette inguinale moyenne, en dedans des vaisseaux
épigastriques, en dehors du cordon fibreux de l’artère ombilicale, juste en regard de l’anneau
inguinal.
Le point faible est tantôt peu étendu, tantôt très large, suivant que le tendon conjoint est très ou
peu étalé.
1. Le sac.- Il est comparable à celui de la hernie crurale. Ses enveloppes sont constituées de trois
couches;
Le péritoine; le plan du tissu cellulo-adipeux sous-séreux; une couche externe fibreuse formée par
le fascia transversalis.
2. Le collet.- Il est remarquable par sa largeur. Le sac est globuleux, sessile, d’où la rareté de
l’étranglement dans ce type de hernie:
3. Les vaisseaux épigastriques sont en dehors du collet du sac, ce qui permet de distinguer à coup
sûr la hernie directe des vieilles hernies obliques externes à trajet rectifié.
Le cordon n’a pas de connexions étroites avec le sac: le sac est toujours extrafuniculaire; le
cordon s’en sépare très aisément, mais la vessie peut lui adhérer.
Evolution anatomique.- La hernie inguinale a une évolution anatomique variable suivant son
contenu: l’étranglement est toujours à craindre. Rare chez l’enfant, dont le canal péritonéo-vaginal
est large et souple, il est fréquent chez l’adulte et causé soit par le collet, soit par l’anneau
inguinal.
Le canal inguinal chez la femme est conformé sur le même modèle que celui de l’homme, mais il
est de dimensions plus réduites, et il contient, au lieu du cordon, le ligament, qui peut, sans
danger, être supprimé au cours de la cure radicale de la hernie.
Normalement, le canal inguinal est fermé au niveau de son orifice externe par un bouchon
adipeux.
Chez certains sujets, le péritoine qui passe devant l’orifice inguinal profond se déprime, forme un
cul-de-sac qui peut descendre jusqu’à la grande lèvre; c’est le canal de Nuck, homologue du
processus vagino-péritonéal de l’homme.
Sac herniaire.- Il est très variable: on retrouve la hernie complète ou hernie de la grande lèvre, la
hernie inguino-intestitielle, la hernie inguino-propéritonéale et la hernie enkystée de Cooper, où
l’intestin plonge dans un vestige kystique du canal de Nuck.
Contenu.- L’intestin grêle et l’épiploon se rencontrent le plus souvent dans ces hernies. Parfois,
l’ovaire, la trompe occupent le sac.
Symptomatologie.
Nous prendrons pour type: une hernie congénitale inguino-scrotale, vue chez un adulte jeune.
Un peu de gêne, un peu de pesanteur, quelques troubles digestifs vagues sont les seuls signes que
le sujet accuse.
Examen.- Il doit être pratiqué d’abord sur le malade debout, puis couché. Il faut préciser le type
de la hernie et l’état de la paroi.
A l’inspection, on remarque, soulevant le trajet inguinal, une tuméfaction qui présente une
obliquité en bas et dedans et qui continue dans la région scrotale, distendant plus ou moins dans la
bourse correspondante.
La palpation permet de délimiter une tumeur qui est de consistance variable: tantôt molle, dans le
cas de contenu intestinal; tantôt pâteuse, si le contenu est épiploïque.
Au contraire, en haut et en dehors, à la partie supérieure, elle se continue par un pédicule plus ou
moins épais vers l’orifice inguinal profond.
Il faut essayer de voir et de contrôler le trajet oblique du sac herniaire et surtout d’apprécier l’état
de la paroi (pour pouvoir poser une indication thérapeutique et un pronostic).
Pour cela: mettre le doigt dans l’anneau; apprécier sa largeur (parfois l’orifice est si large que
deux doigts peuvent y pénétrer); faire tousser pour voir si le grand oblique se contracte. Surtout,
mettre la main à plat sur la région inguinale, faire contracter la paroi en faisant asseoir le malade;
on peut ainsi juger de l’état de la musculature abdominale (muscles larges et grand droit).
Avant de prendre une décision thérapeutique, on doit s’assurer que le sujet n’est pas un tousseur
habituel (bronchite chronique, emphysème, etc.) et qu’il ne présente pas d’affection urinaire
(rétrécissement urétral, hypertrop
Evolution.
Progressivement, si la hernie n’est pas maintenue par un bandage, elle augmente de volume,
remplissant tout le scrotum, et elle peut descendre à mi-cuisse et même plus bas. Des lésions
d’oedème chronique pseudo-éléphantiasique du scrotum apparaissent alors, et des ulcérations
cutanées déclives ne sont pas exceptionnelles aux points de frottement des vêtements.
Ce sont des hernies qui, suivant l’expression classique, ont perdu droit de domicile dans
l’abdomen. Encore, y a-t-il la matière à discussion et, en dehors des cas où un âge trop avancé et
une déchéance organique très grave contre-indiquent tout intevention, l’opération doit être
proposée dans ces hernies géantes. Au prix de quelques petits artifices de technique, on parvient à
opérer facilement ces malades et à leur refaire une paroi suffisamment solide.
Mais, le plus souvent, des complications interviennent au cours de l’évolution des hernies.
Complications.
a) Irréductibilité.- Elle s’explique soit par des phénomènes inflammatoires intra-sacculaires, soit
par des adhérences au niveau du collet.
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Il est bon d’examiner debout et couché, au besoin en position de Trendelenburg, ces hernies
irréductibles.
1. Les grosses hernies, dont le contenu a perdu droit de domicile dans l’abdomen et dont la cure
est une opération délicate;
2. Les hernies dites par glissement: contenant du gros intestin.
b) Engouement.- Il se caractérise par des troubles digestifs, mais sans douleur nette au collet du
sac. Il est sage d’opérer de façon préventive, d’urgence, comme s’il s’agissait d’un étranglement.
Chez l’enfant, il s’agit, le plus souvent, d’étranglements légers (cédant à l’anesthésie ou au bain
chaud), en raison de la souplesse des diaphragmes séreux du canal péritonéo-vaginal. Toutefois,
l’étranglement vrai existe; il se voit presque exclusivement chez le nourrisson et surtout dans les
six premiers mois de la vie.
Chez l’adulte, l’étranglement s’observe, en général, chez des sujets qui connaissent l’existence de
leur hernie, mais il n’est pas rare de rencontrer des étranglements d’emblée, notamment dans les
hernies congénitales.
Ce sont, en général, des hernies de petit volume qui s’étranglent. L’étranglement est plus rare
dans les grosses hernies. Certaines hernies directes peuvent s’étrangler, mais le fait est
exceptionnel.
Rarement, c’est un étranglement par anneau fibreux; ceci ne se voit que dans les petites hernies
chez des sujets jeunes, à paroi musclée, à anneau inguinal étroit.
Le plus souvent, l’étranglement est dû au collet du sac; soit par un des diaphragmes de Ramonède
dans les hernies congénitales, soit par sclérose et rétraction du collet dans les hernies acquises.
Plus rarement, l’étranglement se produit par des brides ou des adhérences agglutinant à l’instant:
ceci ne se voit que dans les vieilles et volumineuses hernies inguinales.
Dans l’ensemble, les lésions intestinales ou épiploïques évoluent moins rapidement dans
l’étranglement des hernies inguinales que dans les étranglements par anneau fibreux dont le type
est représenté par l’étranglement crural.
Par ailleurs, l’épiploon est souvent engagé en même temps que l’intestin dans le sac et contribue à
rendre moins sévère la constriction exercée par le collet.
En clinique, l’étranglement d’une hernie inguinale se reconnait aisément: rares sont les formes
suraiguës qui restent l’apanage des hernies crurales; les formes latentes ne s’observent pour ainsi
dire jamais.
Chez l’enfant, il est fréquent d’obtenir la réduction spontanée par bain chaud.
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Chez l’adulte, les formes subaiguës se voient dans les grosses hernies: la hernie devient plus
tendue et un peu douloureuse au palper, en même temps qu’il y a arrêt des matières et des gaz.
Sous l’influence du repos, de la glace, on peut voir ces accidents disparaître au bout de vingt-
quatre ou trente-six heures, mais leur répétition est la règle, et, un jour, survient l’étranglement
serré que rien ne semblait faire prévoir.
d) Contusion herniaire.- Les hernies inguinales peuvent, au cours d’une contusion de l’abdomen,
être atteintes par le traumatisme (cf. Contusions de l’abdomen et Généralités sur les hernies).
FORMES CLINIQUES.
1. Suivant le degré .- Tous les degrés de hernie peuvent s’observer; de la simple pointe de hernie
souvent difficile à percevoir (même en engageant le doigt dans l’anneau inguinal et en faisant
pousser) jusqu’à l’énorme hernie scrotale.
2. Suivant le contenu: grêle, épiploon, gros intestin, appendice, tels sont les viscères que l’on
rencontre le plus souvent.
3. Nous signalerons quelques variétés spéciales: la hernie avec hydrocèle; parfois hernies enkystée
de la vaginale: la hernie avec kyste du cordon; la hernie avec diverticule herniaire: superficiel,
intertitiel, propéritonéal et la hernie inguinale coexistant avec une hernie crurale.
4. Hernie inguinale de la femme.- Elle est relativement rare. Il s’agit d’une hernie intrapariétale,
souvent difficile à distinguer d’une hernie crurale, soit d’une hernie descendant dans la grande
lèvre. De toute façon, le pronostic post-opératoire est excellent: après cure radicale, on n’observe
pas de récidives.
5. Suivant l’âge
Parfois la hernie est irréductible: il s’agit alors souvent de grosses hernies avec aplasie de la paroi
qu’il faudra opérer en sachant d’ailleurs que les récidives sont fréquentes.
Avant d’opérer, on doit mettre l’enfant dans un bain chaud et l’y laisser de vingt à trente minutes;
en pressant doucement sur la hernie, on obtient souvent la réduction.
A partir de l’âge de six ans, le bandage ne guérira plus la hernie, il faudra donc opérer.
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HERNIE DIRECTE
Elle s’oppose à la hernie congénitale oblique externe, non seulement par ses caractères
anatomiques, mais encore par ses caractères cliniques.
En effet, elle ne forme pas un relief allongé et cylindrique au niveau du trajet inguinal,
parallèlement à l’arcade crurale et descendant plus ou moins bas vers le scrotum.
C’est une saillie globuleuse arrondie, demeurant, malgré son développement, au-dessus et sur les
côtes de la racine de la verge, vers l’épine du pubis, et atteignant presque la ligne médiane.
C’est une hernie de faiblesse apparaissant chez l’adulte d’un certain âge après quarante ans, à
mauvaise paroi, chez les obèses.
C’est une hernie de faiblesse, très rare: elle se voit chez le vieillard. Elle se fait dans la fossette
inguinale interne entre ouraque et artère ombilicale.
DIAGNOSTIC
1. Une hernie intestitielle sera aisément différenciée d’un testicule en ectopie, d’une tumeur du
cordon, d’un kyste du cordon.
Pour les hernies irréductibles, le diagnostic de la nature du contenu herniaire est important.
Il est intéressant pour le chirurgien de savoir, avant d’opérer, si les adhérences responsables de
l’irréductibilité sont de nature inflammatoire et imposeront un pénible travail de libération.
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TRAITEMENT CHIRURGICAL
Il convient de l’envisager :
- dans la hernie inguinale simple chez l’homme; dans la hernie de l’enfant, associée ou non à une
ectopie; dans la hernie de la femme; dans les hernies volumineuses; dans les hernies étranglées.
Des raisons locales peuvent également constituer une contre-indication à l’intervention: mauvais
état de la paroi (double distension de l’aine, ventre à triple saillie), adiposité excessive qui
complique l’intervention.
Mais, en dehos de ces cas bien spéciaux, on devra toujours proposer la cure opératoire de la
hernie.
Intervention facile et sans danger, la cure opératoire de la hernie inguinale exige néanmoins une
asepsie impeccable, une minutieuse hémostase et une parfaite connaissance des plans
anatomiques. Rappelons que l’anesthésie loco-régionale est largement suffisante dans la plupart
des cas.
PROCEDES OPERATOIRES.- Ils sont multiples, mais, en fait, les divergences ne portent que sur
des détails de technique.
Dans la hernie inguinale congénitale (oblique externe), après ouverture large du canal inguinal, de
bout en bout, on dissèque le sac mis à nu par l’incision de la fibreuse commune. Le sac doit être
disséqué soigneusement des éléments du cordon, auquel il peut adhérer assez intimement.
Lorsqu’il est entièrement libéré, aussi haut que possible et sous le contrôle de la vue, on le
transfixe par un fil que l’on noue de part et d’autre au ras du collet. Puis on résèque la portion du
sac sous-jacente à la ligature. Il peut y avoir intérêt, dans le cas où le moignon du sac n’a pas
tendance à rentrer spontanément, à le fixer en haut et en dehors à la face profonde de la paroi
(manoeuvre de Barker).
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Il faut alors reconstituer un canal inguinal solide en deux plans. Il est nécessaire de refaire la paroi
postérieure en abaissant le tendon conjoint sur l’arcade de Fallope et la paroi antérieure en
suturant les deux lèvres du grand oblique.
Mais où doit-on mettre le cordon spermatique? On peut le mettre tout à fait en avant des deux
plans reconstitués: c’est le procédé de Halsted, où le cordon est sous-cutané. On peut, à l’instar de
Forgue, faire passer le cordon en arrière du conjoint. En fait, ces deux procédés aboutissent à faire
sortir directement par un seul orifice le cordon de l’abdomen; la poussée viscérale, s’exerçant
directement en ce point, amorce la récidive.
Seul le procédé de Bassini, qui rétablit le trajet en chicane du canal inguinal, refait un trajet
résistant d’autant mieux à la poussée des viscères abdominaux qu’il est plus oblique. Il consiste à
abaisser le conjoint à l’arcade, puis le cordon spermatique est remis en place, et devant lui la
suture de l’aponévrose du grand oblique reconstitue la paroi antérieure.
En faisant le Bassini, il faut avoir soin de ne pas traumatiser le cordon, pour éviter les hématomes.
Il faut, par ailleurs, fermer aussi serré que possible l’orifice inguinal superficiel.
Dans la hernie directe, la conduite à tenir varie suivant qu’il y a un sac muni d’un pédicule, auquel
cas on doit réséquer ce sac en ayant soin d’en fermer au besoin par un surjet la base souvent large,
ou qu’il n’y a pas de sac (cas habituel); dans cette seconde éventualité, on se borne à reconstituer
la paroi. La reconstitution de la paroi doit, comme dans la hernie oblique externe, être faite par le
procédé de Bassini.
Dans la cure opératoire de la hernie inguinale, l’usage de fils non résorbables est recommandable
notamment pour le plan profond.
FAUTES OPERATOIRES.- Nous ne ferons que les rappeler; une mauvaise dissection du sac,
surtout dans les hernies congénitales, a pu être cause de la section du déférent.
La blessure des vaisseaux (artères et veine fémorale, vaisseaux épigastriques) est possible lors de
la réfection de la paroi postérieure du canal. Elle s’évite facilement si l’on prend soin de tendre
l’arcade avant de la charger sur l’aiguille.
La vessie a pu être blessée, surtout dans les hernies directes. En tirant trop sur le sac, on risque de
l’attirer et de la prendre dans la ligature du pédicule.
b) Hernie de l’enfant (avec ou sans ectopie).- Dans la hernie de l’enfant, c’est le traitement du
sac qui diffère de ce que l’on fait chez l’adulte. Le sac est, en effet, intimement adhérent aux
éléments du cordon; si l’on veut l’en séparer, on risque de blesser des vaisseaux. Aussi
Ombrédanne recommande-t-il de se borner à fermer l’orifice supérieur du sac (soit par ligature
directe, soit par fermeture en bourse au moyen de points faufilés) et à oblitérer le sac (sans le
décortiquer), en le retournant comme on retourne une vaginale dans la cure de l’hydrocèle
vaginale.
Le coexistence d’une ectopie ne complique pas le traitement de la hernie: il faut disséquer le sac
aussi haut que possible, puis procéder à l’orchidopéxie.
c) Hernie de la femme.- Chez la femme, la cure opératoire est très simplifiée. Le ligament rond
peut être réséqué en même temps que le sac herniaire: il faut alors en fixer l’extrémité à la paroi
profonde du canal inguinal. Si on respecte le ligament rond, on peut néanmoins fermer
complètement et hermétiquement le canal inguinal en deux plans.
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d) Hernies volumineuses et hernies du gros intestin.- Dans ces hernies volumineuses, qui
peuvent contenir une partie du gros intestin, le chirurgien peut se trouver aux prises avec des
difficultés importantes. La hernie contient, en général, une énorme masse d’épiploon enflammé
qu’il faudra réséquer. Cette résection permettra de diminuer d’ne façon notable le volume du
contenu et favorisera grandement la réduction du reste. Mais il ne faut pas hésiter, si les
adhérences épiploïques sont serrées, à s’aider d’une hernio-laparotomie (c’est-à-dire: à ouvrir le
péritoine au delà du collet) pour placer les ligatures assez haut dans l’abdomen: on peut alors
sectionner l’épiploon haut et enlever la partie adhérente par voie rétrograde.
Lorsqu’il s’agit d’adhérences inflammatoires, les difficultés de réduction peuvent être grandes: il
faut essayer de libérer les anses agglutinées. On y parvient, en général, sans dégâts, à condition
d’être prudent: toutefois, certains cas d’adhérences extrêmement serrées peuvent rendre nécessaire
une résection intestinale.
Pour toutes ces manoeuvres de réduction, la position inclinée en Trendelenburg est d’un grand
secours.
La libération du sac risque d’être très hémorragique en raison des adhérences avec la fibreuse
scrotale, et on peut observer d’énormes hématomes des bourses. On évitera ces hématomes en
supprimant le temps de libération du sac et en laissant celui-ci dans les bourses. On se bornera à
liberer la partie supérieure, inguinale, du sac, aussi haut que possible et à la fixer par un point de
Barker.
Il faut reconstituer une paroi solide, ce qui n’est pas toujours facile. Le procédé de Bassini
s’impose et on s’assure que le cordon est à l’étroit. S’il s’agit d’un malade âgé et consentant, on
peut fermer complètement le canal, après section du cordon (avec ou sans castration
complémentaire).
Pour reconstituer une paroi solide, il est nécessaire, dans de tels cas, de prendre un point d’appui
inférieur solide; en l’espèce, le ligament de Cooper. On amarrera au Cooper le tendon conjoint à
l’aide de fils non résorbables.
Quand les tissus de la paroi sont tout à fait insuffisants, on est obligé d’avoir recours à une
autoplastie: le mieux est d’utiliser un fragment ou une lanière de fascia lata pour combler la
déficience pariétale. Actuellement des mèches synthétiques sont d'usage courant.
Si nous avons insisté sur les difficultés de la cure de ces volumineuses hernies, c’est qu’en fait il
peut être indiqué de les opérer. D’une part, l’étranglement, lorsqu’il se produit dans ces hernies
géantes, est un accident redoutable. D’autre part, la plupart de ces hernies sont irréductibles; le
bandage ne peut donc leur être appliqué, et elles constituent une très pénible infirmité.
Il semble donc qu’il y ait intérêt à opérer à froid de telles hernies, sous réserve, bien entendu, qu’il
n’y ait pas de contre-indication majeure (âge très avancé, malades obèses, tousseurs, prostatiques,
etc...).
31
e) Hernies étranglées.- Il s’agit presque toujours de hernie oblique externe. Il faudra donc
débrider le collet du sac, en dehors, pour éviter l’épigastrique. Ce débridement doit, en principe,
se faire après ouverture première du sac.
L’opération simple dans la hernie inguinale banale devient laborieuse et grave quand la hernie est
volumineuse, surtout lorsque des résections intestinales étendues s’imposent (gangrène
intestinale).
Résultats de la cure opératoire.- Ils sont bons: toutefois il ne faut pas oublier la possibilité de
récidives, surtout chez les malades âgés, ou en cas de paroi déficiente.
Chez les enfants, les résultats éloignés sont excellents, et l’on est autorisé à parler à cet âge de
cure radicale.
Chez l’adulte jeune, les résultats éloignés sont aussi très bons quand l’opération a été bien faite et
que l’on a reconstitué avec soin le canal inguinal après résection haute du sac. Les récidives sont
plus fréquentes dans les hernies directes (14 p. 100) que dans les hernies obliques externes (2 p.
la suture profonde, emploi de fils de suture à résorption trop rapide, suppuration de la plaie
opératoire. Chez les sujets âgés, surtout lorsqu’ils sont obèses, la récidive est fréquente, même si
l’on a fait une suture soignée et aseptique: c’est, en effet, de la qualité des tissus que dépend le
succès opératoire.
HERNIE CRURALE
La hernie crurale sort de l’abdomen au-dessous de l’arcade crurale, à travers la partie interne de
l’anneau crural.
Rappel anatomique.- L’espace compris entre l’arcade crurale en avant, le ligament de Gimbernat
en dedans, le bord supérieur du pubis tapissé par le ligament de Cooper en arrière et en dehors la
bandelette, constitue l’anneau crural et est occupé de dehors en dedans par l’artère, la veine
fémorale et les lymphatiques profonds (vaisseaux et ganglions de Cloquet). De la gaine vasculaire
se détachent les cloisons sagittales qui séparent les unes des autres: l’artère, la veine et les
lymphatiques.
La loge lymphatique entonnoir crural est obturée à la partie supérieure, au niveau de l’anneau
crural, par le fascia transversalis, qui descend jusqu’à la crête pectinéale.
En pratique, les hernies crurales se font par l’entonnoir crural: les viscères abdominaux ne
peuvent s’engager dans les loges artérielle ou veineuse parce que ces loges sont entièrement
remplies par l’artère et la veine fémorales et aussi parce que ces vaisseaux adhèrent assez
étroitement par l’intermédiaire de la gaine vasculaire aux parties correspondantes de l’anneau
crural. Mais l’intestin peut soit refouler, soit déchirer le septum crural et descendre dans la loge
lymphatique.
Anatomie pathologique
Il faut étudier le trajet herniaire, le sac et son contenu, enfin, les rapports du sac.
HERNIES COMMUNES.
Trajet.- La hernie sort par cet orifice et chemine sous le fascia cribriformis dans l’infundibulum
crural, puis, en général, elle traverse le fascia cribriformis et, se coiffant du fascia superficialis,
elle s’étale dans le triangle de Scarpa. Parfois, elle suit un trajet rétrograde remontant vers l’arcade
crurale, au-dessus de laquelle elle va se loger: parfois, elle descend, au contraire, plus ou moins
bas, vers la cuisse.
On distingue classiquement: la pointe de hernie, qui dépasse à peine l’anneau crural; la hernie
incomplète ou interstitielle, qui est sous-jacente au fascia cribriformis; la hernie complète, qui a
passé à travers ce fascia.
Il est arrondi, mais toujours bien pédiculé; le pédicule répond à l’anneau crural. Le sac est coiffé
du tissu fibreux du septum crural, qu’il refoule et déprime. Dans la hernie complète, le fascia
superficialis forme autour du sac un second feuillet engainant. Mais surtout il existe très
fréquemment en avant du sac, des formations capables d’induire en erreur: d’une part, un lipome
préherniaire; d’autre part, un ou plusieurs kystes (hygroma préherniaire).
Contenu.- L’intestin grêle, l’épiploon souvent adhérents, sont les hôtes habituels de cette hernie.
Parfois, c’est une partie seulement d’une anse grêle qui est herniée dans le sac.
Rapports du sac.- Il faut insister sur les rapports vasculaires du collet du sac. Des vaisseaux
l’entourent: la grosse veine fémorale en dehors, qui risque d’être blessée, soit au cours de la
libération du sac si on ne le dissèque pas de près, soit au cours de la fermeture de l’anneau si l’on
n’a pas soin de la récliner en dehors; les vaisseaux épigastriques en haut; derrière le ligament de
Gimbernat se trouve l’anastomose épigastrique, obturatrice parfois volumineuse.
Enfin le sac lui-même est parfois proche de la crosse de la veine saphène interne.
Par ailleurs, on ne doit pas oublier la proximité du collet du sac et de la vessie; il est fréquent,
lorsqu’on attire le pédicule de la hernie, d’entraîner la corne vésicale qui se trouve exposée.
Telle est la hernie crurale commune. On peut observer quelques variétés légèrement différentes:
les hernies de gros volume (souvent retrouvées en milieu rural), les hernies de petit volume
(fréquentes), les hernies déshabilées, qui peuvent s’oblitérer et se transformer en kystes.
HERNIES RARES
Elles ne diffèrent de la forme banale que par l’anomalie de leur trajet et de leur orifice de sortie.
a) Hernie crurale prévasculaire.- Dans ce cas, la hernie s’engage par la partie externe de l’anneau
en avant des vaisseaux fémoraux;
2. Anomalies du trajet.
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a) Hernie pectinéale. - Située tout d’abord dans le canal crural, cette hernie perfore l’aponévrose
pectinéale et se loge entre celle-ci et le muscle pectiné;
b) Hernie multidiverticulaire, dans laquelle le sac multilobé forme plusieurs prolongements,
traversant des orifices distincts du fascia cribriformis;
c) Hernie en bissac
Le sac offre ici un diverticule sous le fascia cribriformis et un autre sous la peau au niveau
du fascia superficialis.
Il faut enfin rappeler la coexistence fréquente d’une hernie crurale avec une hernie
inguinale [distension de l’aine de Paul Berger].
De toutes ces hernies rares, seule la hernie prévasculaire mérite une courte description.
Encore appelée hernie crurale externe ou hernie de la gaine des vaisseaux, la hernie
prévasculaire se caractérise au point de vue anatomique par un orifice herniaire très large et
prévasculaire, qui contraste avec le collet toujours étroit de la hernie commune.
Le sac est dans la gaine des vaisseaux et, après dissection, les vaisseaux sont à nu dans la
plaie. Parfois, d’ailleurs, le sac est amarré aux vaisseaux par de courtes branches artérielles ou
veineuses.
La fermeture de l’anneau crural offre dans cette variété de hernie des difficultés sérieuses.
Etude clinique.
Fréquence.- La hernie crurale est bien moins fréquente classiquement que la hernie
inguinale (3.2% des hernies dans nos statistiques personnelles). Toutefois, actuellement, la
fréquence de cette hernie s’est accentuée, et proportionnellement le nombre des hernies crurales
s’est accru plus que celui des hernies inguinales.
Sexe.- C’est surtout une hernie de la femme; elle est plus rare chez l’homme.
Age.- C’est une hernie de l’âge adulte, et c’est de quarante à cinquante ans qu’on l’observe
le plus souvent.
Symptomatologie.
a) Hernie réductible.- C’est la hernie crurale banale de moyen volume. En général, aucun
symptôme fonctionnel ne la révèle; la hernie est silencieuse. Parfois, la malade se plaint de vagues
douleurs à la racine de la cuisse, douleurs qui s’accroissent par la mise en extension de la hanche.
Dès l’inspection, à moins que la malade ne soit très grasse, on remarque une tuméfaction
ovalaire ou arrondie siégeant à la partie supérieure et interne du triangle de Scarpa, sous l’arcade
crurale.
La hernie une fois réduite, on engagera le doigt aussi loin que possible, et on percevra
l’orifice de l’anneau crural sous l’arcade de Fallope, en dedans des battements de l’artère
fémorale.
Théoriquement, la hernie est sonore si elle contient de l’intestin; elle est mate à la
percussion si elle recèle de l’épiploon. Ce signe est d’ailleurs souvent difficile à apprécier en
raison du petit volume de la tumeur herniaire.
c) Variétés rares de hernies crurales.- Elles sont le plus souvent une découverte
opératoire. Toutefois, la hernie prévasculaire mérite une courte description clinique.
Elle s’observe, en général, après les maladies longues et cachectisantes qui favorisent
l’hypotrophie des muscles de la paroi abdominale. On a signalé aussi, dans les antécédents de ces
malades, l’existence de luxation congénitale de la hanche, de séquelles de coxalgie.
C’est une hernie qui se voit plus souvent chez l’homme et qui coexiste souvent avec une
hernie inguinale.
35
Les troubles fonctionnels sont absents ou très minimes. On a pourtant signalé des troubles
de compression veineuse (oedème, cyanose), ainsi que des crampes et des fourmillements dans le
membre inférieur.
Cliniquement, la tuméfaction herniaire est nettement visible: elle est volumineuse et étalée
en largeur. La réduction, en raison des grandes dimensions de l’orifice herniaire, est
habituellement facile.
Après réduction, on s’aperçoit que le pédicule est directement en avant des vaisseaux.
Ces hernies sont ordinairement très bien supportées, et l’étranglement y est rare et tardif.
Evolution.
L’accident le plus commun et le plus grave que l’on puisse observer est l’étranglement. La
mortalité de la hernie crurale étranglée (10 à 20 p. 100) est supérieure à celle de la hernie
inguinale. C’est également d’ailleurs la hernie crurale qui donne le plus gros pourcentage
d’étranglement (50 à 60 p. 100), parce qu’il s’agit de hernies peu volumineuses et présentant un
anneau fibreux serré. C’est dans ces hernies que s’observe le plus souvent le pincement latéral de
l’intestin.
Caractères particuliers à l’étranglement herniaire crural, la hernie est petite et risque d’être
méconnue à l’examen clinique; les lésions intestinales se développent rapidement, car
l’étranglement est serré (striction par arête fibreuse).
L’étranglement se déclare tantôt au niveau d’une hernie dont l’existence était connue,
tantôt au niveau d’une hernie méconnue, comme cela est fréquent chez les femmes grasses, tantôt,
enfin, la hernie se produit et s’étrangle d’emblée.
Des symptômes, nous ne retiendrons que la difficulté chez les obèses de percevoir la
hernie lorsqu’elle est de petit volume et la nécessité de soigneusement rechercher la douleur au
niveau du collet, car elle peut manquer au niveau du fond du sac.
L’évolution est très rapide; ce sont des hernies où la gangrène se constitue très vite. Le
phlegmon pyo-stercoral et la péritonite diffuse emportent rapidement les malades si l’opération
n’est pas pratiquée d’urgence.
C’est dans les hernies crurales que s’observent les formes suraiguës de l’étranglement
herniaire qui répondent souvent à des pincements latéraux de l’intestin (choléra herniaire).
Les formes subaiguës sont assez rares, mais importantes à connaître, car elles sont
insidieuses. Ce sont des formes véritablement ambulatoires. Il s’agit, en général, de malades qui
depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, se plaignaient de douleurs abdominales survenant
par crises avec nausées, et qui viennent consulter pour des phénomènes analogues à peine plus
accentués. On trouve à l’examen clinique une petite hernie marronnée, et il faut songer à la
possibilité d’un étranglement, rechercher l’existence de constipation, d’un arrêt des gaz et surtout
d’une douleur au niveau du pédicule herniaire. De telles hernies doivent être opérées d’urgence:
on aura souvent la surprise de découvrir à l’ouverture du sac un intestin gravement lésé, voire
même une anse en voie de perforation. Retarder la décision opératoire, c’est s’exposer au risque
de voir des accidents très graves évoluer brutalement (phlegmon pyo-stercoral, péritonite, etc...).
Diagnostic.
36
Est-ce une hernie ?- Si la tumeur du Scarpa est molle et réductible, le diagnostic de hernie
est, habituellement, facile. On distinguera aisément un abcès froid qui est mat, fluctuant, et dont
l’origine iliaque ou pottique est, en général, facilement mise en évidence.
Est-ce une hernie crurale ? - Telle est la seconde question qui se pose. Il n’est pas
toujours facile, surtout chez la femme, de distinguer le siège exact de la hernie. On écartera le
diagnostic de hernie inguinale en se basant: sur le siège de la tumeur herniaire par rapport à la
ligne de Malgaigne qui joint l’épine iliaque antéro-supérieure à l’épine du pubis, sur la direction
du pédicule qui se dirige en arrière (tandis qu’il est oblique en haut et en dehors dans la hernie
inguinale), sur la perception des battements de l’artère fémorale en dehors du collet de la hernie.
Traitement.
On a proposé de très nombreux procédés. Le point technique essentiel, celui qui décide de
la stabilité du résultat, c’est l’oblitération parfaite du canal crural. La seconde indication qui
conditionne le succès de la cure opératoire, c’est la résection haute du sac.
Les procédés anciens (Berger, Delagenière) ont cédé le pas aux procédés modernes, qui
sont basés sur la nécessité de prendre comme point fixe le ligament de Cooper et de réaliser un
double plan pour obturer l’anneau crural:
1. un plan fibreux superficiel (arcade crurale fixée à l’aponévrose pectinéale);
2. un plan musculaire profond (tendon conjoint abaissé et suturé à la crête fibreuse du Cooper).
Cette méthode du double plan peut être réalisée par voie haute, inguinale ou par voie basse,
crurale.
Voie basse (voie crurale).- Il faut, pour avoir un bon jour opératoire, inciser le Gimbernat
en totalité, ce qui permet de lier le sac très haut.
Après incision des plans superficiels, on isole le sac herniaire, qu’on dissèque jusqu’à
l’anneau.
Réclinant l’arcade fémorale en haut, il est facile de refouler le péritoine, de dégager aux
ciseauz courbes la crête pectinéale mettant à nu les fibres nacrées du Cooper. Le tendon conjoint
bien dégagé peut alors être abaissé et suturé sur le Cooper; la seule précaution à prendre, mais
capitale, c’est que l’opérateur maintienne pendant le passage des fils et notamment du fil le plus
externe, la veine fémorale écartée et protégée par l’index. La suture conjoint-Cooper a tout intérêt
à être faite avec des fils non résorbables (crins, lin). Le plan superficiel sera réalisé en abaissant
l’arcade sur l’aponévrose du pectiné.
Voie haute (inguinale).- Ses avantages.- Elle est plus apte à permettre une résection haute
du sac; elle rend plus facile le traitement du contenu du sac; elle permet enfin une fermeture solide
de l’anneau fibreux sous le contrôle de la vue.
Technique.- Incision du trajet inguinal parallèle à l’arcade: ouverture du canal par incision
du grand oblique. Découverte du bord postérieur de l’arcade crurale.
Ouverture du sac. Il faut alors attirer le sac dans la place inguinale. Manoeuvre qui
d’ailleurs n’est pas toujours aisée (sac adhérent, anneau fibreux serré, épiploon adhérent au fond
du sac). En pareil cas, on a le recours de manoeuvre de part et d’autre de l’arcade en disséquant la
lèvre inférieure de l’incision cutanée.
Pour obturer l’anneau, une suture à deux plans permet de fixer au ligament de Cooper, le
Que choisir ? Ce choix se subordonne, pour une part, aux données anatomiques de la
hernie et, pour une autre, à l’expérience technique de l’opérateur.
La méthode inguinale qui permet une résection haute du sac et une fermeture à double
plan de l’anneau présente, dans certains cas, des difficultés sérieuses: chez les femmes très obèses,
on travaille en profondeur, la recherche et l’ouverture du péritoine sont malaisées, l’abondance de
la graisse sous-péritonéale et l’hémorragie des veinules gênant la netteté de ce temps, l’extraction
du sac est contrariée par sa surcharge graiseuse, ses adhérences et l’étroitesse du collet.
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La voie crurale élargie n’a pas ces inconvénients et semble devoir s’adapter à la majorité
des cas, notamment aux cas défavorables (obésité, sac volumineux, etc ...)
Nous ne dirons qu’un mot de certains procédés, qui ne trouvent leur indication que dans
les hernies très volumineuses ou de trajet atypique (hernies prévasculaires, par exemple). Dans de
telles éventualités, la fermeture de l’anneau par la suture en double plan peut paraître insuffisante,
et on a préconisé des myoplasties (par lambeau emprunté au pectiné ou au moyen adducteur),
etc….
Résultats.- Les résultats éloignés sont très bons, en général. On note à peine 1 à 2 p. 100
de récidives. La récidive, en pratique, ne s’observe que dans les hernies d’un certain volume ou
dans les hernies prévasculaires, toutes hernies à large pédicule s’observant surtout chez les sujets
âgés ou dans des cas de distension de l’aine.
Bien que certains restent partisans de la voie d’abord inguinale dans la hernie étranglée en
raison des facilités qu’elle donne pour la libération des organes herniés et le traitement du contenu
du sac, la majorité des auteurs ont recours à la voie crurale, élargie qui, bien menée
techniquement, permet l’ouverture première du sac sans que le liquide septique pénètre dans le
ventre, le maintien de l’anse étranglée, la levée de l’agent d’étranglement et une réfection solide
de la paroi en double plan.
Le diagnostic d’une hernie repose sur le seul examen clinique.
Une hernie non compliquée est peu douloureuse (gène ou pesanteur), réductible,
impulsive et expansive à la toux.
La hernie inguinale est située au dessus de la ligne de Malgaigne, tandis que la
hernie crurale est située au-dessous de la ligne de Malgaigne.
Dans la hernie congénitale (oblique externe), le trajet est oblique externe en dehors
de l’artère épigastrique. Dans la forme acquise (directe), le trajet est en dedans de
l’artère épigastrique.
La hernie inguinale est très fréquente chez l’homme.
La complication essentielle des hernies est l’étranglement dont le traitement est une
urgence chirurgicale.
Le traitement des hernies est chirurgical.
Toute hernie crurale diagnostiquée doit être opérée du fait du risque élevé
d’étranglement.
Il ne faut jamais tenté de réduire une hernie étranglée depuis plus de trois heures.
Sous ce titre, sont à étudier les hernies de l’enfant et les hernies de l’adulte.
Il n’y aurait pas lieu de décrire ces hernies isolément si elles ne présentaient pas une
évolution toute différente des hernies de l’adulte.
Etiologie.- C’est, en général, dans les premiers mois qui suivent la naissance
qu’apparaissent ces hernies. Elles sont un peu plus fréquentes chez les garçons que chez les filles.
Des causes prédisposantes les favorisent: le mauvais état général, le rachitisme; c’est ainsi
que les enfants rachitiques à gros ventre présentent souvent des hernies ombilicales. Elles sont, on
le sait, particulièrement fréquentes chez les enfants de race noire à abdomen proéminent.
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L’anneau ombilical est grillage dans sa moitié inférieure par un trident protecteur constitué
par l’ouraque flanqué des deux artères ombilicales.
La moitié supérieure de son aire ne laisse passer que le cordon de la veine ombilicale. La
hernie ombilicale s’engage , en général, au centre de la moitié supérieure de l’anneau, où elle
forme une saillie arrondie et lisse.
Dans la poche herniaire constituée par la peau de l’ombilic et le péritoine qui lui adhère
intimément, on ne trouve, en général, que de l’épiploon. L’intestin ne s’y rencontre que si la
hernie est volumineuse.
Etude clinique.- La hernie ombilicale de l’enfant est une petite tumeur, plus ou moins
hémisphérique, déplissant la cicatrice ombilicale, du volume d’une noisette.
La hernie sort à l’occasion des cris, des efforts et se tend à ce moment.
Elle est facilement réductible.
Etiologie.
Beaucoup moins fréquentes que les hernies inguinales et plus fréquentes chez nous (8 %)
que les hernies crurales, les hernies ombilicales, qui représenteraient 8,2 % des hernies, viennent
au deuxième rang des statistiques personnelles des hernies. On les observe plus souvent chez la
femme que chez l’homme. Chez l’homme, la hernie ombilicale est souvent associée à des hernies
inguinales congénitales doubles. Il est probable que ces hernies de l’adulte sont des hernies de
l’enfance que l’on croyait à tort guéries.
Chez la femme, ces hernies sont l’apanage des femmes grasses, à parois abdominales
relâchées par des grossesses multiples, à tissus déficients. Ce sont des hernies de faiblesse.
Etude clinique
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1. Les petites hernies, qui sont souvent mal tolérées, entraînant des troubles réflexes
divers: douleurs, élancements à la pression, coliques, pesanteur gastrique, constipation, etc... Il est
possible que ces phénomènes douloureux, lorsqu’ils apparaissent par crises, soient dus à des
pincements ou à des irritations du ligament rond du foie.
Les petites hernies, lorsqu’elles se développent chez une femme grasse, ne sont pas
toujours visibles, et seule une palpation soigneuse peut les déceler.
Si la hernie est plus volumineuse, elle se traduit par une saillie arrondie, nettement visible
en position debout et de profil. Au pôle inférieur de cette saillie, se remarque la cicatrice
ombilicale déplissée.
D’habitude, ces petites hernies sont réductibles, mais très rapidement l’irréductibilité
partielle ou totale apparaît. A la longue, elles augmentent de volume.
2. Les hernies volumineuses forment des tumeurs souvent énormes, à contours
irréguliers, à revêtement cutané aminci, rougeâtre ou violacé, unilobées ou bilobées, le plus
souvent incomplètement ou pas du tout réductibles. Elles peuvent atteindre des proportions
monstrueuses et retomber en besace plus ou moins bas sur le ventre (hernies en tablier).
La palpation permet d’y reconnaître des zones de consistance inégale, les unes molles, les
autres bosselées et dures, qui répondent à des noyaux d’épiploïte.
Complications.
Aucune hernie n’est plus sujette à des complications variées. En dehors de l’étranglement
qui constitue la plus fréquente complication, il en est d’autres que nous passerons en revue:
complications cutanées, péritonite herniaire, rupture spontanée des enveloppes, etc...
Dans les hernies de petit volume, c’est un étranglement aigu, à marche rapide, par
l’anneau ombilical. Tous les signes classiques de l’étranglement herniaire (hernie dure, tendue,
douloureuse, vomissements, arrêt des gaz) s’y observent: la gangrène s’installe vite et, si l’on
n'opère pas, la mort survient rapidement.
L’évolution devient alors rapide, l’état général s’affaiblit et le pronostic est très sombre.
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Si l’engouement est plus fréquent dans les hernies ombilicales que dans les autres hernies,
on se souviendra qu’il conduit presque sans transition à l’étranglement et qu’on ne doit pas
différer l’intervention.
C’est une complication redoutable qui s’accompagne d’une péritonite rapidement mortelle
si l’on n’intervient pas.
Pronostic.
Traitement.
Le bandage ne constitue qu’un mauvais palliatif. Il ne peut s’appliquer qu’à une hernie
entièrement réductible, et il ne la maintient qu’imparfaitement.
Une vaste incision elliptique à grand axe transversal circonscrit à distance la hernie. On
incise, suivant ce tracé, peau et graisse jusqu’à l’aponévrose. Puis, progressivement, au ras de
l’aponévrose, on détache la graisse en se dirigeant vers le collet herniaire. Lorsqu’on a ainsi
circonscrit et pédiculisé le collet, on n’ouvre pas le sac d’emblée. On incise d’abord l’aponévrose
sur la ligne médiane à quelque distance au-dessus (ou au-dessous) de l’anneau, puis le péritoine
est ouvert. Sous le contrôle de la vue, on peut alors ouvrir le sac de la profondeur à la superficie.
On traite ensuite le contenu comme pour toute hernie, puis on résèque le sac au ras de l’anneau.
Il reste à fermer la brèche. C’est facile dans les hernies de petit et de moyen volume.
L’obturation de l’anneau s’obtient par suture transversale des lèvres de l’incision péritonéale, puis
suture transversale ou verticale de l’incision aponévrotique. Il est prudent d’utiliser pour cette
suture des fils non résorbables, et il est préférable de pratiquer une suture en paletot.
Dans certains cas, la brèche à obturer peut être d’un diamètre considérable. Certains
artifices ont été utilisés: greffes de fascia lata, prothèses perdues (plaques de caoutchouc, filet
souples à mailles d’argent, etc...) et actuellement des mèches synthétiques.
Résultats.- Les résultats immédiats sont bons, à condition de n’opérer que des cas
judicieusement choisis. Toutefois, il existe une faible mortalité opératoire due surtout à des
complications pulmonaires.
Les résultats éloignés sont très bons quand la suture de la paroi a été faite avec des fils non
résorbables et qu’il n’y a pas eu d’accidents infectieux du côté de la paroi.
2. Hernies étranglées.
S’il existe des lésions de l’intestin, on les traitera comme il a été dit au chapitre
Etranglement herniaire.
Le pronostic de ces hernies étranglées est grave: car toutes les manoeuvres opératoires se
font au milieu de l’abdomen: s’il y a infection au cours de ces manoeuvres, la péritonite diffuse
sera difficilement évitable.
L’âge des malades, leur obésité, leurs tares organiques pèsent lourdement dans la balance.
Par ailleurs, on peut être amené à faire une résection large du grêle ou du côlon. Cette résection
impose dans le cas du côlon, l’anus artificiel in situ, et cela en un siège peu favorable.
43
Cette gravité de l’opération au stade d’étranglement doit inciter à opérer plus précocement
les malades et à intervenir notamment devant la simple menace d’étranglement.
Définition.- On désigne sous ce nom les hernies produites à travers les fibres d’entre-
croisement de la ligne blanche. Il est classique de les diviser en trois groupes d’après leur siège:
1. les hernies épigastriques;
2. les hernies juxta-ombilicales;
3. les hernies sous-ombilicales, qui sont exceptionnelles.
1. Hernies épigastriques.
Sont à éliminer de cette étude les éventrations spontanées ou traumatiques, ces dernières
accidentelles ou post-opératoires.
Données anatomiques.- Les hernies épigastriques sont de beaucoup les plus fréquentes
des hernies de la ligne blanche: ceci se comprend aisément, car c’est au-dessus de l’ombilic que
les muscles droits ont leur écartement maximum et que la ligne blanche est large, tandis qu’au-
dessous de l’ombilic la ligne blanche est très étroite.
Formée par un entrecroisement très complexe des tendons aponévrotiques des muscles
larges de l’abdomen dans son segment xipho-ombilical, par une intrication plus simple au-dessous
des arcades de Douglas, la ligne blanche présente surtout dans son segment xipho-ombilical des
orifices de nombre et de dimensions variables. Les uns (4 à 5 de chaque côté) siègent sur le bord
interne des muscles droits et laissent passer des vaisseaux et des filets nerveux provenant des cinq
derniers espaces. Les autres sont dus à l’issue de simples pelotons adipeux sous-péritonéaux.
Toutes ces déhiscences des fibres de la ligne blanche constituent autant de points faibles,
amorces possibles de hernies.
Orifice.- L’anneau répond à l’un de ces orifices que nous avons décrits. Quadrilatère à
l’état normal, il ne tarde pas à s’arrondir, se transformant en véritable anneau fibreux, qui n’atteint
que rarement la dimension de la pulpe de l’index.
Cet orifice n’est pas situé exactement sur la ligne médiane: il est légèrement latéralisé et le
plus souvent à gauche.
Le sac est le plus souvent précédé d’un lipome sous-péritonéal à pédicule mince et dont la
portion élargie s’étale dans le tissu cellulaire sous-cutané. Ce lipome, qui paraît jouer un grand
rôle dans l’amorce de la hernie en lui préparant la voie par distension de l’orifice aponévrotique,
peut exister seul: il constitue alors toute la hernie (hernie graisseuse), dont le sac est absent.
Le contenu est le plus souvent représenté par de l’épiploon. Ce n’est que très rarement que
l’on peut rencontrer dans ces hernies de l’intestin ou un segment de côlon transverse.
Le ligament rond du foie entre très souvent dans la constitution de ces hernies; son
tiraillement, son pincement sont souvent responsables des douleurs observées.
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Il s’agit donc de hernies acquises, mais dont une dispostion congénitale facilite
l’apparition.
Forme non douloureuse.- Ce sont des malades qui viennent consulter parce qu’ils ont
découvert une tumeur épigastrique, qui tend à augmenter de volume.
On constate alors l’existence d’une saillie épigastrique souvent de petit volume masquée
par un pannicule adipeux qui peut la dissimuler, et c’est la palpation qui permet de la reconnaître
et de percevoir, un peu en dehors de la ligne médiane, un petit orifice à bords tranchants. Le
malade debout, la hernie se voit mieux. Souvent la hernie est irréductible et facilement palpable.
Forme douloureuse.- C’est le cas le plus fréquent. Le malade vient consulter pour des
troubles fonctionnels. Il se plaint de phénomènes douloureux: pesanteur, tiraillements
épigastriques, parfois douleurs en ceinture avec ou sans irradiations à la base du thorax.
Exacerbées par la pression, les efforts, ces douleurs, qui surviennent parfois par crises,
s’exagèrent après les repas et peuvent s’accompagner de nausées et de vomissements.
Localement, il s’agit de petites hernies, passant parfois inaperçues, non réductibles. Seule
une palpation attentive permettra de découvrir la petite nodosité sessile, fixe et irréductible, au
niveau du creux épigastrique.
Si bien qu’en fait ces douleurs semblent pouvoir être rapportées à trois causes:
1. Tantôt le lipome se comporte comme un véritable tubercule sous-cutané douloureux;
2. Tantôt, et c’est la cause la plus fréquente, le ligament rond, tiraillé, attire le foie en bas
et entraîne les phénomènes douloureux:
3. Tantôt, enfin, une affection gastrique concomitante (ulcère, néoplasme) est responsable
des douleurs.
En somme, tout malade porteur d’une hernie épigastrique devenue douloureuse devra être
soigneusement examiné au point de vue d’une lésion possible des viscères de la partie supérieure
de l’abdomen.
Diagnostic.- il peut être difficile pour les petites hernies graisseuses qui risquent d’être
méconnues chez un sujet adipeux.
Traitement.- La contention par bandage est illusoire: aussi doit-on proposer l’intervention
dans les hernies douloureuses et dans les hernies d’un certain volume. Il est prudent, surtout s’il
existe des phénomènes douloureux, de vérifier l’état de l’estomac et du duodénum au cours de
l’opération.
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L’anneau, en général, étroit, est ensuite fermé facilement par suture directe des bords avec
des fils non résorbables.
Ce ne serait que dans le cas de hernies très volumineuses qu’on serait obligé de recourir à
des procédés autoplastiques (transplantations aponévrotiques notamment).
2. Hernies juxta-ombilicales.
La hernie juxta-ombilicale est celle qui se fait par un orifice voisin de l’ombilic, mais
cependant distinct de l’orifice ombilical.
L’orifice peut être sus ou sous-ombilical ou latéral: il siège à moins de deux centimètres de
la cicatrice ombilicale.
Parfois simple hernie graisseuse, cette hernie acquiert souvent un gros volume.
3. Hernies sous-ombilicales.
Ce sont des hernies exceptionnelles, ce qui tient à ce que les muscles droits, en cette zone,
sont très rapprochés l’un de l’autre. Ne rentrent pas, en effet, dans ce cadre, les éventrations sous-
ombilicales par diastasis des droits si fréquentes après des grossesses répétées et les éventrations
post-opératoires.
Les hernies sous-ombilicales ont un orifice analogue à celui des hernies épigastriques. Cet
orifice siège le plus souvent à 4 centimètres de l’ombilic, point faible de la ligne blanche sous-
ombilicale. Elles ne se développent jamais plus bas.
Ce sont, au point de vue clinique, des hernies qui ne s’accompagnent pas de symptômes
fonctionnels bien marqués.
Leur traitement s’inspire des mêmes règles que celui des hernies des autres orifices de la
ligne blanche.
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2. EVENTRATIONS
Toutes les lésions décrites sous ce terme ont un point commun: la déficience de la paroi
permettant la protrusion des viscères abdominaux.
1. EVENTRATIONS SPONTANEES
Elles peuvent être congénitales ou acquises. Elles sont dues à des aplasies de la paroi
abdominale qui se révèlent soit dès la naissance, soit plus tard dans l’enfance ou à l’âge adulte.
b) Eventration de l’enfance.- Elles revêtent trois types cliniques différents: ou bien elles
surviennent au cours d’un syndrome rachitique; ou bien elles apparaissent à la suite d’une
poliomyélite; ou bien c’est sans cause apparente que l’éventration se manifeste, et on la rattache à
une lésion congénitale.
1. Eventration rachitique.- Elle apparait soit chez les tout petits, soit chez des enfants de
cinq à dix ans.
Elle siège au niveau de la ligne blanche; elle est sus-ombilicale, sous-ombilicale ou xipho-
pubienne.
Chez ces enfants rachitiques à abdomen distendu et mou, on peut déprimer la ligne
médiane entre les muscles droits, dont les bords internes sont écartés par une fente plus ou moins
large.
Lorsque l’enfant pousse ou crie, une partie de l’abdomen se gonfle comme un ballon, et au
cours des mouvements respiratoires, se soulève plus fortement que l’autre. La région paralysée est
nettement flaccide à la palpation. L’examen électrique fait la preuve de la paralysie.
L’évolution de cette forme d’éventration, liée à celle de la maladie causale, relève de son
traitement.
Elles siègent au niveau des parties latérales de l’abdomen, en dehors des droits, dans
l’espace limité par le rebord costal, l’arcade crurale, la masse sacro-lombaire et le bord externe
des droits.
Ces éventrations sont volumineuses, sessiles. A leur niveau, la paroi est très mince, les
muscles ont presque complètement disparu: on sent, au niveau de leur base, un rebord saillant qui
limite l’orifice de sortie de l’éventration.
Chez les vieillards ptosiques ou obèses, des éventrations parfois énormes peuvent
apparaître en rapport avec une déficience de la paroi et coexistant avec des hernies multiples.
L’éventration des femmes multipares, véritable diastasis des muscles droits, survient le
plus souvent après des grossesses multiples (souvent gémellaires ou compliquées d’hydramnios).
Ces éventrations sont dues à ce qu’après l’accouchement la paroi musculo-aponévrotique,
distendue par la grossesse, ne reprend ni sa tonicité, ni son épaisseur normales.
Cette lésion s’observe surtout chez les femmes grasses à parois flasques, à tissus de
mauvaise qualité, comme le prouve la coexistence habituelle de prolapsus génital ou de ptoses
multiples.
L’examen couché montre un abdomen flasque, tantôt gros, tantôt mince et vergeturé.
Si l’on fait asseoir la malade sur son lit, sans lui laisser prendre d’appui avec ses mains, on
voit apparaître, tendue du xiphoïde au pubis, une tumeur allongée verticalement plus ou moins
saillante, sonore le plus souvent.
On peut insinuer les doigts sur la ligne médiane, dans une véritable tranchée dont les
berges sont formées par les droits: le diastasis entre ces deux muscles peut atteindre 8 à 10
centimètres.
L’évolution en est variable. On assiste parfois à une véritable stabilisation des lésions et le
port d’une ceinture permet à la malade de mener une vie normale.
2. EVENTRATIONS TRAUMATIQUES
De loin les plus fréquentes, elles peuvent être: accidentelles, opératoires ou mixtes.
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Eventrations accidentelles.
Les éventrations accidentelles peuvent apparaître aussi à la suite de plaies avec vaste perte
de substance (plaies de l’abdomen par éclat d’obus) ou à la suite de contusions abdominales avec
rupture sous-cutanée de la paroi.
Il faut isoler une variété très spéciale: l’éventration paralytique, qui peut aussi s’observer à
la suite de certaines opérations. Accidentelle, elle succède à des plaies qui ont entraîné la section
des derniers nerfs intercostaux (plaies pénétrantes de la base du thorax ou de la région lombaire).
Les complications et notamment l’étranglement, qui n’est pas rare, doivent faire proposer
au porteur de l’éventration l’intervention chirurgicale.
Les éventrations paralytiques ont un aspect différent: elles se traduisent dans la position
debout ou à l’effort par une voussure, parfois très étalée, dans l’hypochondre, la fosse iliaque ou
le flanc. La palpation permet de sentir une large zone dépressible circonscrite par un anneau
musculaire net formé par les fibres non touchées par la paralysie.
Eventrations post-opératoires
Elles sont très fréquentes. On les observe aussi bien dans la pratique civile qu’en temps de
guerre.
Elles se rencontrent en chirurgie de guerre avec prédilection, pour les raisons suivantes:
septicité des plaies, délabrements pariétaux importants avec sections musculaires et nerveuses,
incisions de débridement atypiques, fréquence des accidents pulmonaires, évacuations hâtives,
etc...
Dans la pratique civile, elles sont devenues relativement rares, depuis que l’on apporte
plus de soin à la réfection des parois. Elles s’observent encore à la suite de réparations pariétales
importantes (mauvais affrontement des différents plans, résorption rapide du catgut, etc...)
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Mais, surtout, on les voit survenir après suppuration de la plaie opératoire (hématomes
pariétaux infectés) et particulièrement à la suite d’opérations septiques qui ont nécessité un
drainage prolongé: le drainage par mèches, par Mickulicz, semble particulièrement nocif.
Anatomie pathologique.- La cicatrice cutanée est mince, étalée, blanchâtre. Elle fait une
saillie plus ou moins importante.
Sur la peau, on trouve un tissu cicatriciel qui est soit fibro-séreux lorsque le péritoine
double le sac, soit uniquement fibreux lorsque le péritoine s’arrête au niveau du collet.
A l’intérieur du sac, on trouve l’intestin et l’épiploon, qui sont soit libres, soit adhérents.
Parfois des brides cicatricielles en pont cloisonnent la poche et constituent l’amorce de futurs
étranglements par brides.
Le volume de l’éventration est très variable: à côté des larges éventrations qui intéressent
toute la longueur de la cicatrice et dont le sac est sessile, à large ouverture, il en est de petites
(noix, noisette) qui ont un sac à pédicule circonscrit par un anneau souvent étroit.
Etude clinique.- C’est dans les semaines ou les mois qui suivent une opération que
l’éventration se manifeste. Parfois elle apparaît brusquement à la suite d’un effort violent par
rupture des plans profonds de la cicatrice. La peau cicatricielle est mince. L’éventration est plus
ou moins apparente suivant son volume. Au repos, elle fait en général une légère saillie, mais, à
l’occasion d’un effort, d’une secousse de toux, la saillie s’accentue et soulève la peau. La
réduction de cette masse est le plus souvent possible. Parfois elle est incomplète, voire impossible
(intestin et épiploon adhérents).
Dans les éventrations de petite taille, on ne note pas de saillie, même à l’effort; mais les
doigts dépriment facilement la cicatrice et pénètrent dans un hiatus plus ou moins étendu.
La complication majeure est l’étranglement soit intra-abdominal par coudure d’une anse
sur bride, soit intrasacculaire par bride ou par agglutination.
3. INDICATIONS THERAPEUTIQUES
L’éventration congénitale doit être traitée chirurgicalement par la suture plan par plan de
la paroi. Dans certaines hernies très volumineuses, on peut être obligé de recourir à une
myoplastie, une greffe aponévrotique ou la mise en place d'une mèche synthétique.
L’opération consiste, sans ouvrir le péritoine, à ramener les muscles droits écartés au
contact l’un de l’autre en suturant leur bord interne avec des fils non résorbables.
Une éventration constituée doit être traitée par exérèse du sac (s’il existe), traitement du
contenu, puis réfection des plans pariétaux.
Il est inutile d’insister sur les soins pré-opératoires: cure d’amaigrissement, préparation
des téguments, mise en état des poumons, du coeur, etc. Il est bien évident qu’il faut toujours tenir
compte du microbisme latent de ces incisions, qui ont en général suppuré, et on doit attendre au
minimum six mois après cicatrisation complète de l’incision primitive avant de réintervenir.
Les éventrations très volumineuses posent des problèmes techniques délicats: on peut être
forcé d’avoir recours, pour obturer la brèche, à des plasties musculaires, à des transplants
aponévrotiques, à des prothèses en nylon, etc ...
Les éventrations étranglées, qui ont beaucoup de points communs avec les hernies
ombilicales étranglées, nécessitent l’opération d’urgence.
Il y a intérêt à circonscrire largement la peau par une incision en côte de melon, puis on
ouvrira le sac en allant de la profondeur à la superficie, c’est-à-dire en commençant par ouvrir le
péritoine en zone saine et en incisant progressivement ensuite le pourtour du collet.
Il faudra traiter le contenu (épiploon, intestin) selon les lésions qu’il présente.
Le pronostic de ces éventrations étranglées est en général très grave.
HERNIE CICATRICIELLE: Il s'agit en fait d'une petite éventration telle qu'on le comprend
dans la littérature anglosaxonne.
Définition.- C’est l’issue des viscères abdominaux consécutive à la désunion d’une plaie
opératoire suturée.
Certaines causes générales favorisent cette désunion: les maladies débilitantes, l’anémie,
la cachéxie, la syphilis, le diabète, l’obésité sont relevées dans un certain nombre d’observations.
Trois facteurs d’ordre biologique ont été incriminés: ils peuvent d’ailleurs se combiner
entre eux, ce sont:
3. La sensibilité au catgut, véritable état allergique qui aboutit à une résorption trop rapide
des fils de catgut.
Mais c’est surtout le drainage qui joue un rôle important en augmentant la fréquence de
l’infection pariétale et en favorisant la hernie de l’épiploon et de l’intestin.
Etude clinique.- C’est du cinquième au dixième jour que se produit le plus souvent
l’éviscération. On en a vu de plus précoces (premier jour) et de plus tardives (seizième jour). Elle
se produit habituellement sous le pansement: l’opéré ressent une douleur brusque au niveau de
l’incision; il a l’impression qu’à la suite d’un effort de toux ou de vomissement quelque chose
vient de craquer dans son ventre.
Quelquefois, des symptômes tels qu’un abondant écoulement séro-sanguin par l’incision
ou la constatation d’oedème et de fluctuation le long de sutures attirent l’attention avant que la
poussée des viscères n’ait écarté les berges cutanées.
Parfois, l’éviscération ne se traduit que par des signes peu nets de subocclusion (nausées,
vomissements).
L’examen, dans les cas typiques, montre, entre les fils de suture qui ont encore tenu, une
issue des viscères abdominaux: tantôt un paquet épiploïque, tantôt des anses grêles, plus rarement
l’estomac, les côlons transverse ou sigmoïde sortent par la plaie: ils sont congestionnés et
recouverts de placards fibrineux, c'est l'éviscération complète ou totale.
Parfois l’éviscération est moins nette: les viscères sont restés sous le plan cutané, et c’est
en écartant les fils qui suturent la peau qu’on aperçoit les viscères prolabés qui forment sous les
plans cutanés une saillie sonore et gargouillante, c'est l'éviscération incomplète ou partielle.
Le pronostic en est grave: les organes éviscérés sont menacés par l’infection qui les
dépolit, les recouvre de concrétions fibrineuses, et qui se trasmettra rapidement à la grande cavité
1péritonéale; par le sphacèle (pincement de leur pédicule vasculaire); par l’occlusion précoce
(faible dimension de l’orifice) ou tardive (sténoses cicatricielles après réduction). La précocité du
traitement peut seule atténuer la gravité du pronostic: aussi, dans les cas douteux, doit-on explorer
chirurgicalement l’incision opératoire.
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Traitement.- Il faut réopérer: l’anesthésie locale est souvent préférable chez ces sujets,
qui sont fatigués.
Après préparation de la peau, il faut laver au sérum chaud l’intestin éviscéré, réséquer
l’épiploon, puis réintégrer les viscères dans l’abdomen. S’il y a soupçon d’infection, on drainera.
Nous allons tâcher de le définir ici à partir de l’anamnèse, des examens cliniques et
paracliniques, des règles fondamentales auxquelles nous ne le savons que trop; il existe des
nombreuses exceptions, mais les règles fondamentales dont le respect et la totale connaissance
permettent de limiter à un strict minimum le nombre des faux diagnostics.
En dépit des progrès effectués par la médecine dans pas mal d’autres domaines, en dépit
des améliorations apportées par la prolifération des explorations paracliniques, le diagnostic
correct d’un abdomen aigu et par conséquent de choix fondamental que réalise le médecin
praticien entre une bonne décision qui entraine la survie et l’erreur qui entraine le décès dépend
entièrement de l’intelligence et de l’expérience du médecin.
Je vous demande instamment d’apprendre ces notes avant de commencer vos stages
cliniques et de les relire ensuite durant ceux-ci afin de confronter déjà à la théorie votre jeune
expérience personnelle.
Quelque soient les pièges et les déceptions que nous causent parfois le diagnostic
d’abdomen aigu, obtenir par la simple anamnèse, l’examen clinique et le raisonnement, un
diagnostic correct est une des plus grandes satisfactions, de la profession des médecins.
1. ANAMNESE
L’anamnèse est souvent, par elle seule, déterminante. Elle contribue en tout cas à
déterminer dans quelles directions doivent se porter les investigations et les examens
complèmentaires. Elle s’attache à définir quelques symptômes comme la douleur, la nausée, la
modification du régime des selles.
a) Si le patient qui était bien en un moment donné devient quelques secondes plus tard, l’objet
d’une douleur excurciante, le diagnostic le plus probable est :
- Soit la rupture d’un viscère creux
- Soit un accident vasculaire.
Une colique rénale ou biliaire peut être en effet très brutale dans son début mais en général ne
cause pas de douleurs semblables en intensité à celle provoquée par la perforation de l’estomac ou
la thrombose mésentérique.
b) Si la douleur d’installation rapide est modérement sévère au début et devient rapidement plus
marquée, il faut envisager une autre cause :
- Pancréatite aiguë
- Thrombose mésentérique
- Etranglement de l’intestin grêle
Si l’auscultation abdominale révèle des vagues de péristaltisme intermittentes qui vont crescendo
et qui décroissent avec la douleur, nous sommes presque sûrs, d’avoir affaire à une obstruction du
grêle.
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- Dans la colique ou la gastro-entérite les bruits péristaltiques n’ont que peu de relation avec les
douleurs abdominales.
- Une douleur dans l’épaule signifie souvent une irritation diaphragmatique due à l’air, au
contenu péritonéal ou au sang. La douleur biliaire est également très rapportée à l’épaule gauche
faisant penser à l’angine de poitrine.
Sans aucun doute, des symptômes tels que l’anoréxie, les nausées, les vomissements sont
très importants dans l’évolution du drame abdominal. Toutefois, les choses peuvent être très
avancées au point de vue abdominal sans qu’il ait eu production d’anoréxie, nausées et
vomissements. En effet, si le péritoine est bien protégé de l’infection, de l’inflammation comme
c’est le cas de l’appendicite rétrocaecale ou lorsque l’appendice est complétement isolé par le
grand épiploon, le patient, non seulement, n’a pas d’anoréxie, mais peut même avoir très faim. La
chronologie de ces évenements est également très importante. En effet, s’ils précèdent le début
des douleurs, il faut suspecter une gastro entérite ou une maladie du système tandisque dans le
drame abdominal chirurgical, la douleur précède généralement l’installation de ces symptômes.
- Lorsque les nausées, vomissements sont extrêmement marqués, il faut évoquer les
possibilités comme la gastro-entérite, la gastrite aiguë, la pancréatite aiguë, la lithiase
cholédocienne ou l’obstruction intestinale haute.
DIARRHEE ET CONSTIPATION
- Lorsqu’on peut être sûr que le patient n’a produit ni gaz ni matières fécales pendant une
période de 24-48 h, on peut affirmer qu’il y a un certain degré d’occlusion intestinale.
- Dans ces circonstances, toutefois, il devrait y avoir aussi une distension marquée ou des
vomissements persistants s’il n’y a ni vomissements ni distension, l’obstruction intestinale n’est
pas un diagnostic à retenir en première main. La diarrhée, bien sûr, est une manifestation
classique de la gastro-entérite, mais elle peut se présenter comme symptôme dominant lorsque
l’appendice est en position pelvienne.Une diarrhée répétée, sanglante indique une ulcération du
côlon. Il faut penser à la rectocolite hémorragique, à la maladie de Crohn et à la dysenterie
bacillaire ou amibienne. Une diarrhée franchement sanglante est un signe commun d’ischémie
colique, mais est seulement absente dans la thrombose mésentérique supérieure avec gangrène
extensive du petit et du gros intestins.
FRISSONS ET TEMPERATURE
-Un certain degré de température est commun à toutes les urgences chirurgicales. Dans
l’appendicite, la température n’est toutes fois pas habituellement très élevée. Une température très
élevée devrait suggérer alors des complications liées à la pyléphlébite ou un autre diagnostic. Une
température très élevée avec des signes péritonéaux chez une femme qui n’a pas apparemment des
maladies systémiques est caractéristique d’une annexite aiguë.
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- Des accès répétés de température et des frissons sont caractéristiques d’une pyléphlébite
et d’une bactériémie.
- En présence d’autres signes qui suggèrent une appendicite,la contracture suggère une
perforation.
- Frissons et température sont très fréquents dans les infections biliaires ou rénales. C’est
ainsi que l’angiocolite et la pyélonéphrite aiguë se présentent souvent avec des alternances des
frissons et température.
- Température, frissons, ictère ainsi qu’une certaine hypotension indique une angiocolite
suppurée. C’est une urgence chirurgicale.
2. EXAMEN CLINIQUE
Les modalités de l’examen clinique en cas d’abdomen aigu ont dû être vues dans le cours
de sémiologie chirurgicale. Rappellons toutefois les élements qu’il faut examiner en routine lors
d’une palpation de l’abdomen aigu :
1) Inspection
2) Sensibilité à la toux. Examen des orifices herniaires et de testicules dans l’abdomen aigu
3) Recherche d’une contracture
4) Palpation à un doigt
5) Palpation profonde
6) Douleur ou rebound
7) Auscultation
8) Signes particuliers
9) Examens rectal et pelvien
La recherche de la sensibilité abdominale doit être faite avec un doigt non avec la main
tout entière. Il est impossible de localiser de façon précise une inflammation péritonéale si on
pratique avec un doigt en commençant aussi loin que possible de la zone où la toux a provoqué
une douleur spontannée. On se dirige ensuite graduellement vers le centre.
- Dans le stade précoce de l’appendicite, la région douloureuse n’est souvent pas plus large
qu’une pièce de 20 Francs. Lorsqu’il y a une contracture abdominale diffuse sans rigidité associée
des muscles considerés, on doit suspecter une gastroentérite ou une autre maladie inflammatoire
de ce type sans péritonite. La gastro-entérite est acompagnée de façon caractéristique par une
sensibilité diffuse abdominale sans rigidité musculaire.
- Lorsqu’il existe une sensibilité diffuse de l’abdomen sans contracture associée des
muscles grands droits il faut suspecter une gastro-entérite par un autre processus inflammatoire de
l’intestin sans péritonite associée. C’est une caracteristique de la gastro-entérite que de montrer
une sensibilité abdominale diffuse sans contracture musculaire.
2) La percussion
Dans la perforation à péritoine libre d’un viscère creux, il y a de l’air sous le diaphragme
et la percussion de la région du foie peut montrer du tympanisme. Le tympanisme latéralement
dans la ligne médio axillaire à 5cm ou plus au dessus de rebord costal est due à la présence de
l’air libre ou simplement à des anses grêles distendues.
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4) Auscultation abdominale
5) Signes particuliers
a) Signe du Psoas
b) Signe de l’obturateur
c) Signe de la percussion du rebord costal
d) Signe de Murphy
3. EXAMENS DE LABORATOIRE
Biologie
Amylase
Elle peut être élevée dans la pancréatite aiguë, mais peut être normale ou basse dan la
pancréatite hémorragique. Elle est souvent élevée en cas de thrombose mésentérique,
d’obstruction intestinale ou d’ulcère duodénal perforé.
- Un taux d’amylase élevé est souvent vue en présence d’un pseudokyste du pancréas.
- La pancréatite aiguë peut se voir en association avec l’hyperlipémie de type I et V,
mais l’activité d’amylase peut être réduite à une valeur normale ou basse dans ces cas
particuliers.
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Analyse d’urine
4. Ponction péritonéale
5. Examen radiologique
- Il faut demander une radio de l’abdomen sans préparation en position couchée et debout (si le
patient en est capable) éventuellement une urographie intraveineuse (U I V) et une radio du
thorax. En voyant ensemble toutes ces radio, on doit se poser les questions suivantes :
1. les contours du foie, de la rate, des reins et du muscle psoas sont-ils bien définis ?
2. les images gazeuses dans l’estomac, dans l’intestin grêle et dans le côlon sont-elles dans les
limites normales ?
3. y a-t-il du gaz, de l’air en dehors de la lumière intestinale ou en dessous du diaphragme ?
4. y a-t-il de l’air dans les voies biliaires ?
5. y a-t-il des opacités anormales telles que lithiase vésiculaire, fécalome, calcifications des
ganglions lymphatiques, calcifications pancréatiques, aortiques ?
- Dans certains cas bien précis, on pourra s’aider éventuellement d’un lavement baryté réalisé
prudemment et lorsqu’on suspecte la présence d’une masse dans la profondeur, la réponse aux
simples questions énoncées plus haut permet déjà d’obtenir des renseignements très
importants dans un certain nombre de cas. Ainsi la disparition de l’ombre des psoas indique
un hématome ou un abcès rétropéritonéal (rupture d’anévrysme, appendicite rétrocoecale)
- Une ombre rénale élargie ou déplacée indique une lésion urologique. Un élargissement de
l’ombre splénique avec un dépla-cement de l’estomac et du côlon suggère une hémorragie par
rupture de la rate et refoulement des structures adjacentes.
- La présence d’anses grêles dilatées avec des niveaux hydroaériques, une absence de gaz dans
le côlon sont quasi-indicatives d’une obstruction au niveau de l’intestin grêle. *
- Le réperage du caecum dans une position inhabituelle peut permettre de faire le diagnostic
d’appendicite dans cette situation inhabituelle. Une dilatation et une rotation marquées du
caecum ou sigmoïde sont typiques du volvulus (voir plus haut)
- Une dilatation marquée de l’entièreté du gros intestin suggère une obstruction colique; une
dilatation massive du côlon dans la rectocolite indique le développement d’un côlon toxique.
- Enfin lorsque c’est l’ensemble de l’intestin grêle et du gros intestin qui est distendu par l’air,
nous avons une image caractéristique d’un iléus, d’une péritonite ou d’une pseudo-obstruction
non chirurgicale de l’intestin.
- La présence d’air en dessous du diaphragme indique une perforation des viscères creux, par
ex. ulcère gastro-duodénal.
- Lorsque la quantité d’air en dessous du diaphragme est particulièrement importante, on
pensera plûtot à une perforation colique.
- La présence d’air dans les voies biliaires est caractéristique d’une communication entre une
portion du tube digestif et les voies biliaires (fistule cholédoco-duodénale).
- Si à ce dernier signe s’ajoute en outre la présence d’obstruction intestinale, il peut s’agir d’un
iléus biliaire et l’on pourra voir éventuellement la lithiase calcifiée.
- La présence d’air dans le système porte est indicative d’une pyléphlébite avec des bactéries
qui forment du gaz (appendicite compliquée, infarctus mésentérique au stade terminal). Très
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1° Tout patient qui présente une douleur abdominale aiguë durant depuis plus de 6 heures doit être
considéré comme ayant un problème chirurgical jusqu’à ce que l’on ait prouvé le contraire.
2° Dans les situations chirurgicales, la douleur précède généralement l’anoréxie et les
vomissements tandis que dans les abdomens médicaux, la douleur suit le phénomène d’anoréxie
et de vomissement.
3° Le drame abdominal chez des sujets âgés est beaucoup plus suspect d’être de nature
chirurgicale que chez les sujets plus jeunes.
4° La leucocytose en réponse à l’inflammation est généralement plus marquée chez le jeune que
chez le vieillard.
5° Les drames abdominaux chirurgicaux sur lesquels on pose le plus fort pourcentage des
diagnostics faussement négatifs sont
l’appendicite aiguë et l’obstruction intestinale.
6° A l’opposé, l’affection médicale sur laquelle on porte souvent un diagnostic faussement positif
de drame abdominal est la salpingite.
7° Lorsque devant un tableau clinique troublant difficile à interpréter, on ne sait exactement
quelle hypothèse formuler; on ne peut jamais perdre de vue que l’appendicite aiguë peut
toujours être en cause.
8° L’appendicite en position pelvienne peut se présenter avec un tableau de vomissement, de
diarrhée, de douleurs abdominales légères qui peuvent la faire confondre avec la gastro-entérite.
9° La présence d’une douleur excurciante et d’un minimun de découvertes à l’examen clinique
doit toujours soulever la possibilité d’un infarctus mésentérique.
10° La cause la plus habituelle d’obstruction intestinale chez une femme de plus de 65 ans qui n’a
jamais été opérée auparavant est la hernie crurale étranglée. Envisager ensuite l’iléus bilaire.
11° Un épisode de douleurs épigastriques suivies quelques heures ou quelques jours plus tard de
signes d’obstruction intestinale doit faire évoquer le diagnostic d’iléus biliaire.
12° Une maladie caractérisée par l’ictère modéré, une température élevée, des frissons et des
signes d’hypotension signifie une angiocolite suppurée.
13° Attention à l’appendicite durant le 1er trimestre de grossesse. Elle se présente de façon
atypique en raison du déplacement du grand épiploon. L’essentiel de la mortalité foetale et
maternelle est dû au diagnostic trop tardif.
14° Enfin et par-dessus tout, nous voudrions surtout pour ceux d’entre vous qui s’occuperont de
Médecine de Soins Intensifs, souligner le piège diagnostique que présente les patients âgés ayant
présenté une longue période d’état de choc qui sont hospitalisés depuis longtemps pour une
maladie systémique et qui, dans le décours d’une affection médicale compliquée, développe une
cholécystite aiguë, appendicite aiguë ou une perforation d'ulcère gastrique. Redoutons le risque de
faire un diagnostic trop tard parce que le raisonnement clinique est braqué sur l’affection initiale
(infarctus du myocarde) parce que le patient sous respirateur est incapable de s’exprimer et de
signaler la présence de la douleur.
- L’hépatite aiguë
- Le rhumatisme articulaire
- La périartérite noueuse
- La porphyrie aiguë
- La pleurodynie épidémique
- Le pneumothorax spontané
- La pneumonie, l’épanchement pleural
- Les lésions de la colonne
Métaboliques
Acidocétose diabétique Urémie
Porphyrie Hypercalcémie
Insuffisance surrénalienne
Toxiques
Morsures d'insectes
Morsure vénimeuses (scorpions et serpents)
Empoisonnement
Drogues
Diverses
Crises hémolytiques
Hématome du muscle grand droit
Neurogéniques
Herpes zoster (zona), forme abdominale de l'épilepsie,
Tumeurs et infection de la moelle épinière, compression des
nerfs
Cardio pulmonaires
Pneumonie, Infarctus du myocarde, Myocardite, Empyème
Nourrissons:
Adolescents :
Infection pelvienne Pancréatite Maladie psychosomatique
62
La majorité des urgences de pathologie digestive se manifestent par une douleur aiguë de
l’abdomen. Leur évolution dépend essentiellement de la rapidité de la mise en oeuvre du
traitement; c’est ainsi que la mortalité des péritonites aiguës croit selon une courbe exponentielle
avec le temps écoulé entre le début des troubles et le traitement chirurgical. Le délai se mesure en
heures; c’est dire l’importance d’un diagnostic précoce.
L’examen clinique, et plus particulièrement l’interrogatoire, permettent dans la majorité des cas
d’établir un diagnostic précis, mais, pour être efficace, cet examen doit être rigoureux, c’est-à-
dire, il va comporter successivement:
- la recherche systématique de tous les troubles que ce type de malade est susceptible de
présenter selon un plan d’examen préétabli;
- la synthèse des troubles constatés.
Plan d’examen
Valable dans tous les syndromes douloureux aigus, le plan d’examen doit être toujours le même
de façon à éviter les oublis. Il doit être répété de façon à noter les modifications.
63
Interrogatoire
Il permet de préciser : l’âge du malade, ses antécédents chirurgicaux, ses antécédents médicaux, la
prise de médicaments: corticothérapie, aspirine (risque de perforation), anti-coagulants,
absorption de chlorure de potassium, etc.
Il permet d’apprécier surtout les caractéristiques de la douleur très évocatrices du viscère
responsable de la gravité et du mécanisme des lésions.
Le siège de la douleur est, en règle général, en regard du viscère intéressé. L’appendicite donne
une douleur dans la fosse iliaque droite, la cholécystite dans l’hypochondre droit etc. Cependant il
faut connaître certaines exceptions, c’est ainsi qu’une appendicite peut débuter par une douleur
épigastrique, et que inversement une perforation d’ulcère peut donner une douleur de la fosse
iliaque droite parce que le liquide gastrique s’écoule dans la gouttière pariéto-colique droite; de
même certaines douleurs d’origine cardiaque peuvent siéger au niveau de la région épigastrique et
alors que des douleurs d’origine pulmonaire peuvent se manifester au niveau des hypochondres.
L’intensité de la douleur est en général proportionnelle à la gravité des lésions; c’est ainsi que les
douleurs les plus violentes correspondent aux lésions les plus graves, nécessitant le traitement le
plus urgent (ischémie digestive aiguë, perforation, strangulation) mais à l’inverse des douleurs
modérées ne correspondent pas toujours à des lésions mineures.
Le type de la douleur dépend du mécanisme des lésions. Deux types de douleurs sont
particulièrement caractéristiques:
Les douleurs très brutales, très intenses et permanentes correspondent à des lésions graves
nécessitant un traitement chirurgical immédiat (péritonite, infarctus du mésentère, mais aussi
pancréatite aiguë).
Les douleurs d’installation progressive, à type de crampe, survenant par vague, augmentant
progressivement , puis diminuant avec périodes d’accalmie, traduisent la lutte de l’intestin contre
un obstacle (obstruction intestinale).
La position antalgique. L’appendicite, lorsqu’elle est de siège rétrocaecal, détermine une flexion
antalgique de la cuisse, relâchant le muscle psoas irrité. Lors d’une péritonite, le malade est
immobilisé car les mouvements mobilisant le péritoine augmentent la douleur. Lors des poussées
de pancréatite aiguë, le malade est couché sur le côté, les genoux repliés sur la poitrine, pour
relâcher les muscles paravertébraux et le psoas irrités.
L’interrogatoire doit rechercher enfin un arrêt des matières et des gaz (voir occlusion), des
vomissements caractéristiques (fécaloïdes, incoercibles), une diarrhée.
Examen clinique
Elle permet également de constater une augmentation de volume de l’abdomen qui, associée à une
sonorité à la percussion, constitue le météorisme signant l’occlusion intestinale.
La palpation de l’abdomen permet de rechercher une masse, une douleur provoquée, et surtout
une contraction anormale de la musculature: soit contracture (contraction spontanée existant en
l’absence de la palpation), traduisant une péritonite, soit défense (contraction déclenchée par la
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Dans le cas des occlusions paralytiques, les bruits hydro-aériques sont par contre absents.
L’examen doit être systématiquement complété par un toucher rectal et un toucher vaginal, la
palpation des orifices herniaires, et l’examen des régions lombaires.
ETAT GENERAL
L’appréciation de l’état général peut se faire sur l’observation de certains signes cliniques:
Le pouls dont l’accélération inexpliquée, et persistante après un traitement antalgique, est un signe
de gravité présent en cas de lésions viscérales graves nécessitant une intervention chirurgicale.
La fièvre est un signe relativement fréquent au cours des syndromes abdominaux. Cependant au
début elle peut être soit absente, soit modérée, ne dépassant pas 38°, 38°5, ce n’est que par la
suite qu’elle augemente du fait de lésions telles que perforation ou gangrène viscérale. Une
température d’emblée élevée, à 39° - 40°, est en général le fait d’une affection médicale telle que
infection pulmonaire, infection urinaire, typhoïde. Des frissons accompagnant la fièvre doivent
être recherchés, ils peuvent traduire une bactériémie.
La recherche des signes de choc cardio-vasculaire.
EXAMENS DE LABORATOIRE
Ils doivent être bien sûr demandés mais ne remplacent nullement les données essentielles
apportées par l’examen clinique. En effet l’hyperleucocytose n’est pas un signe formel
d’infection et son absence n’élimine pas obligatoirement une infection viscérale; toutefois
l’augmentation progressive du taux de leucocytes est en faveur d’une lésion suppurée nécessitant
un drainage. L’augmentation du nombre des globules blancs et des globules rouges au culot
urinaire n’a qu’une valeur d’orientation. Les variations de l’hématocrite peuvent être souvent
retardés par rapport aux signes cliniques.
L’hyperamylasémie, par contre lorsqu’elle est très élevée, est en faveur d’une pancréatite aiguë.
De tous les examens complémentaires la radiographie de l’abdomen sans préparation est celui qui
est le plus utile au diagnostic des syndromes abdominaux aigus. Il est notamment essentiel dans le
diagnostic des péritonites et des occlusions.
Cet examen qui doit être effectué, le malade en position debout, peut aussi être réalisé, lorsque le
malade ne peut pas être mobilisé, en demandant des clichés en décubitus latéral gauche (recherche
65
d’un pneumopéritoine entre paroi et foie, lors d’une suspicion de péritonite) et des clichés en
décubitus dorsal, de face (recherche d’une aéro-iléie, en cas de suspicion d’occlusion).
Sans signe de choc, ni troubles septiques, l’examen de l’abdomen est normal et il s’agit en général
d’une douleur relativement modérée. Ce syndrome algique n’est habituellement pas dû à une
affection grave nécessitant un traitement urgent, il peut parfois être exploré par des examens
réalisés en ambulatoire. Il peut s’agir: de coliques hépatiques, ou néphrétiques, d’un syndrome
ulcéreux hyperalgique, d’une pancréatite chronique... et le plus souvent d’une colopathie
spasmodique ou d’un syndrome douloureux abdominal accompagnant une intoxication
alimentaire.
Il convient toutefois de s’assurer que l’état du malade ne s’aggrave pas (la surveillance du pouls,
du rythme respiratoire sont deux témoins de valeur) et d’être particulièrement vigilant en présence
de douleurs de la fosse iliaque droite, surtout chez le vieillard et l’enfant.
Selon le siège de la douleur et de la défense on évoque une appendicite, une cholécystite, une
sigmoïdite, une salpingite, une pyélonéphrite, une infection du diverticule de Meckel.
A des signes abdominaux. La présence d’une contracture signe une péritonite et justifie un
traitement chirurgical immédiat.
La présence d’un météorisme est en faveur d’une occlusion intestinale, la décision chirurgicale
dépend du type de l’occlusion.
A un état de choc cardio-vasculaire. En réalité il ne faut pas attendre que cet état de choc soit
réellement installé et l’on doit rechercher une tendance au collapsus par la mise en évidence d’une
accélération du pouls et d’une diminution de l’indice oscillométrique. La chute de la tension
artérielle et l’oligurie sont en effet plus tardives.
Lors des “ventres aigus” l’”état de choc” est toujours d’origine hypovolémique. Si on ne peut
mesurer la pression veineuse centrale et constater qu’elle est abaissée, on peut cependant noter
que les jugulaires sont vides.
Erreurs de diagnostic
REGLES THERAPEUTIQUES
PLAN :
I- DEFINITION
A. CONTUSION
B. PLAIE
- Hémorragie
- Réparation
D. LESIONS ET TRAITEMENT
- Estomac
- Intestin grêle
- Côlon
- Voies biliaires
- Vessie
- Rate
- Foie
- Rein
- Diaphragme
E. PERITONISATION ET DRAINAGE
VII- RESULTATS
VIII- CONCLUSIONS
I. DEFINITION
A. ON APPELLE:
A. CONTUSIONS
1- Causes déterminantes
a) Pression : Il s’agit d’un choc appuyé de type écrasement (par exemple: entre
deux tampons de wagons).
b) Percussion: Il s’agit d’un coup direct qui ne persiste pas et qui donne moins de
dégats en principe.
c) Contre-coup: La chute d’une grande hauteur entraîne des viscères et la cavité
abdominale. L’arrivée du sujet au contact du sol arrête l’abdomen mais les
viscères ayant une certaine force se tassent provoquant des lésions.
a) Anatomiques
Le rachis faisant saillie dans l’abdomen peut léser les anses intestinales sous
l’action d’une poussée antéro-postérieure.
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b) Physiologiques
Le degré de réplétion de l’abdomen et le relâchement musculaire de la paroi
sont des facteurs favorisant l’éclatement des viscères (par exemple: un sujet qui
a bien mangé ou qui a une vessie pleine lors de l’accident).
c) Pathologiques:
Une splénomégalie éclate plus facilement (affections parasitaires), un foie
cirrhotique, un intestin adhérent sont lésés aisément.
La contusion d’une hernie peut léser des viscères intra-herniaires.
B. PLAIES
PLAIES
1. Plaies non pénétrantes: péritoine intact
- Possibilité d’hématome important (artère épigastrique)
- Que le trajet soit borgne ou en séton, il peut contenir des corps étrangers et doit
être exploré et traité chirurgicalement.
- Parfois lésion des viscères sous-péritonéaux ou accolés : reins, côlon, face
postérieure du foie.
- Enfin l’importance de la perte de substance (cutanée ou musculaire) peut poser
un difficile problème de réparation.
2. Plaies pénétrantes
a) Simples, sans lésions viscérales, mais le grèle ou l’épiploon peuvent faire
hernie par l’orifice.
b) Avec lésions viscérales: "plaies perforantes"
La plaie peut intéresser le viscère lui-même ou son méso, les lésions sont
souvent multiples (37 % en cas de plaies de guerre) toutes conditions qui
imposent lors de l’intervention une exploration douce et minutieuse de tous les
viscères intra-abdominaux et de leurs vaisseaux.
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3. Plaies mixtes
Il est possible qu’un viscère abdominal soit lésé par un projectile dont le point de
pénétration ne siège pas forcément au niveau même de la paroi abdominale. Aux
limites supérieures et inférieures de l’abdomen peuvent s’observer des atteintes
mixtes.
a) Plaies thoraco-abdominales
Associant une lésion de la paroi thoracique, de la plèvre et du poumon d’un ou
plusieurs viscères abdominaux et surtout du diaphragme.
b) Plaies abdomino-pelviennes:
Associant une lésion du rectum ou de la vessie à des dégâts ostéo-musculaires
pelviens souvent importants et parfois à des plaies vasculaires.
1) Les lésions pariétales: ont lieu au niveau des muscles de la paroi abdominale.
Bénignes: ecchymoses, hématomes,
Assez particulier un épanchement de MOREL LA VALLEE
(accumulation de lymphe) dans la gaine du grand droit. Il
est très long à cicatriser.
2) Les lésions viscérales seront décrites lors du traitement. Mais il faut savoir
qu’elles sont multiples (guerre) et souvent disséminées surtout lors d’atteinte
vasculaire risquant d’aboutir à des péritonites secondaires.
IV- CLINIQUE
1 –Diagnostic
a. L’interrogatoire précisera (blessé et entourage)
- son horaire et la proximité d’un repas
- la nature et la direction de l’agent vulnérant
- l’existence de : douleurs
vomissements
b. L’examen de l’abdomen :
Montrera : - le siège
- la taille
- l’aspect issue de viscère- lesquels ?
- le nombre des plaies (entrée et sortie)
Recherchera:
- la contracture
- la matité dans les flancs
- la disparition de la matité préhépatique
- une sensibilité du douglas au toucher rectal ou vaginal
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c. Un examen complet :
- dépistera une autre lésion :
- thorax
- pelvis
- crâne
- notera les signes de choc :
- pouls, T.A.
- hématocrite
- numération globulaire
d. Le blessé sera radiographié, à la recherche :
- d’un projectile
- d’un pneumopéritoine
- de lésions osseuses
3-Horaire et choc
a. De l’intervention en fonction de la réanimation et du déchoquage, il ressort que les
résultats sont d’autant meilleurs que l’acte opératoire est plus précoce. La
réanimation est d’autant plus efficace :
- que le blessé est endormi
- que l’hémostase est faite et le péritoine nettoyé.
b. il faut donc intervenir aussi tôt que possible, même et surtout si le blessé est choqué.
L’aspiration gastrique continue, l’oxygénation et la réanimation par voie veineuse
doivent précéder l’acte opératoire pour éviter tout risque anesthésique à
l’intervention mais il n’est pas souhaitable de perdre un temps précieux dans le
fallacieux espoir d’un déchoquage complet.
B. CONTUSION ABDOMINALE
Le problème est de savoir s’il faut intervenir ou non c’est-à-dire s’il y a lésion
viscérale. Donc l’examen est important et servira de référence pour les examens
ultérieurs. Les blessés d’urgence après un traumatisme abdominal.
2- L’état général
Du blessé est souvent altéré et il existe un choc plus ou moins important: pâleur,
sueurs froides, pouls petit et accéléré, tension basse.
Il est nécessaire de noter sur une feuille les chiffres du pouls, de la tension
artérielle, de l’hématocrite, de la température, afin de commencer les courbes qui
suivront l’évolution, pendant que l’on détermine le groupe sanguin du blessé.
“L’intensité du choc n’est pas l’annonce exacte de l’intensité des lésions”.
3- L’examen
Après que le blessé complètement déshabillé, ait été couché dans un lit chaud,
permet rarement en effet, de prendre une décision immédiate.
Habituellement, il faut instituer d’emblée la réanimation en évitant les corticoïdes et les opiacés,
surveiller le blessé de demi-heures en demi-heure en notant les variations de : pouls, T.A.,
température, état de l’abdomen et guider la tactique sur l’évolution.
4. Evolution
V- FORMES CLINIQUES
1. Thoraco-abdominales:
a) La plaie intéresse habituellement la plèvre, le poumon et le diaphragme. Si
l’hémopneumothorax est important, l’hémorragie et l’asphyxie aggravent
considérablement le choc et doivent être traitées en premier.
b) Dans l’abdomen, le foie, la rate, l’estomac peuvent être lésés et il faut signaler le
danger de certaines plaies vasculaires (veines sus-hépatiques, veine cave
inférieure).
2. Abdomino-pelviennes :
a) Aux plaies du rectum et de la vessie qui sont intra ou sous-péritonéales peuvent
s’associer une fracture de la ceinture pelvienne (risque d’ostéite) et des dégats
vasculo-nerveux dans la région de l’échancrure sciatique.
b) Les plaies par empâlement associent une lésion de l’anus ou du périnée à une
déchirure du rectum parfois difficile à retrouver.
c) Des hématomes sous-péritonéaux de 1 à 2 litres peuvent exister et expliquer un
syndrome d’hémorragie intense.
3. Lombo-abdominales:
a) Les plaies par arme à feu dans cette région peuvent se compliquer de lésions
médullaires (paraplégies).
b) Une hématurie traduit une atteinte du parenchyme rénal mais n’impose pas
l’intervention, par contre, un hématome périnéal qui s’accroît peut obliger à
intervenir surtout si l’on suspecte une plaie du pédicule rénal.
c) Enfin les gros vaisseaux pré-vertébraux peuvent être atteints.
4. C’est dans ces formes mixtes qu’il peut être le plus difficile de savoir si l’agent
vulnérant a lésé un viscère abdominal :
- Une plaie pleuro-pulmonaire basse, en séton, va-t-elle imposer une exploration
chirurgicale de l’abdomen ?
- La contracture au voisinage d’une fracture de côte ou du bassin ne masque-t-elle
pas une plaie de l’estomac ou de la vessie ?
- Cette balle perdue dans le petit bassin, a-t-elle perforé le rectum sous péritonéal ?
Autant de difficultés qui ne pourront se résoudre qu’à la lumière d’examens successifs
et comparatifs : valeur d’une contracture qui s’étend, d’un choc qui résiste à la
réanimation (courbe du pouls et de la tension artérielle).
5. On aura recours aux examens complémentaires radiographiques répétés de l’abdomen,
parfois urographie ou même angiographie, cathétérisme vésical.
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La décision est d’autant plus difficile à prendre que les lésions sous péritonéales ne
sont pas non plus faciles à reconnaître lors de l’exploration chirurgicale.
B. FORMES ETIOLOGIQUES
1. Les plaies par armes blanches sont en général moins graves que les plaies par
armes à feu.
2. Contusion sur abdomen pathologique :
- Contusion herniaire: pouvant donner un tableau de perforation, ou
d’hémorragie interne ou même de hernie étranglée.
- Foie cirrhotique ou les risques hémorragiques sont considérablement accrus.
- Rate paludéenne qui par sa pesanteur, sa fragilité, ses lésions éventuelles de
péri-splénite est beaucoup plus exposée au cours des traumatismes de
l’hypochondre gauche.
- Anses agglutinées, par des adhérences qui ne peuvent pas échapper à
l’écrasement.
3. Lésions par air comprimé :
Une brusque détente d’air comprimé au voisinage de l’anus (“plaisanterie” entre
ouvriers d’usine) peut distendre le rectum par hyperpression et se compliquer de
déchirure ou d’éclatement siégeant électivement dans la région recto-sigmoïdienne.
4. Lésions par souffle
“Quant au “blast injury” il comporte entre autres lésions des éclatements de
viscères creux sous l’effet de variation brusque et importante de la pression
gazeuse environnante (souffle de bombe ou d’explosifs).
- Un refoulement du côlon.
- Angle colique
VI. TRAITEMENT
Enfin, dès que l’acte opératoire est décidé, il est important de calmer la douleur par la morphine
ou ses dérivés.
Cette préparation peut être rapide et même être installée et poursuivie pendant l’anesthésie et
l’intervention lorsque cette dernière paraît très urgente.
B. LA VOIE D’ABORD
Hormis le cas particulier de certaines plaies par armes blanches qui associent la certitude de
dégâts seulement locaux et la possibilité d’une incision régionale passant par la plaie, il faut
toujours employer l’incision médiane à cheval sur l’ombilic qui permet seule une exploration
commode de tout l’abdomen et qui peut si besoin être agrandie vers le haut ou vers le bas ou si
nécessaire, par une incision oblique vers les hypochondres et même le thorax. L’incision médiane
est donc, commode, facile à exécuter et à refermer.
C. L’EXPLORATION
- est méthodique et systématique
- doit être douce en évitant de tirailler les mésos en protégeant les anses intestinales avec
des champs imbibés de sérum chaud.
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1. Liquides
- S’il ya du sang dans le péritoine, il faut examiner dans l’ordre , le foie, la rate, le
mésentère.
- S’il y a du liquide :
- le grèle, l’estomac, le côlon si ce liquide est stercoral.
- La vessie s’il s’agit d’urines.
- S’il y a de la bile ;
- les voies biliaires,
- le duodénum
2. En cas d’hémorragie :
L’hémostase est assurée d’emblée, par contre la réparation éventuelle des viscères ne sera
entreprise qu’après exploration complète qui doit suivre l’hémostase ou être d’emblée lorsqu’il
n’y a pas d’épanchement abdominal.
3. Réparation :
a) Dans l’étage sus-mésocolique : on explore successivement, foie, pédicule
hépatique, estomac, rate, coupole diaphragmatique, duodénum et pancréas (en
effondrant le petit épiploon si nécessaire et parfois même en amorçant un
décollement duodéno-pancréatique).
Les reins peuvent être palpés et reconnus à travers le péritoine pariétal postérieur.
b) Dans l’étage sous-mésocolique:
Le côlon (et il est parfois difficile de s’assurer de son intégrité dans certaines zones
accolées) et le grêle que l’on “devidera”, doucement en vérifiant à la fois l’intestin
et le mésentère.
c) Dans le pelvis : vessie, utérus, rectum.
Il faut insister sur leur multiplicité éventuelle qui impose parfois un “plan directeur” (résection du
grèle par exemple) et aussi sur le fait qu’une seule perforation méconnue entrainera la mort du
blessé.
1- Estomac : Peut être ponctionné (couteau) ou perforé (balle) et dans ce dernier cas, il faut
souvent rechercher le 2è orifice sur la face postérieure. Après l’hémostase et parage
éventuel les orifices sont suturés en un ou deux plans.
2- Intestin grèle : Il est le plus souvent atteint. Les perforations sont en général en nombre
pair mais seule l’exploration complète permet de n’en pas méconnaître. Les orifices
simples sont suturés perpendiculaire à l’axe (pour ne pas diminuer la lumière de l’intestin).
Les déchirures ou les perforations multiples rapprochées obligent à une résection
segmentaire.
3- Côlon : Une perforation simple en zone péritonisée sera suturée d’emblée après recoupe
des berges pour coudre des tissus sains et bien vascularisés.
Enfin, devant des lésions graves, plutôt que la simple extériorisation du segment atteint, il faut
préférer la résection segmentaire d’emblée. Si les conditions sont très bonnes, la continuité peut
être rétablie dans le même temps par suture idéale termino-terminale mais le plus souvent les deux
bouts ne sont suturés que sur l’hémi-circonférence postérieure et abouchés ainsi à la peau créant
un anus temporaire en canon de fusil.
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4. Voies biliaires.
Si une plaie canalaire est reconnue, il faut la réparer aussi minutieusement que possible;
l’utilisation d’un drain tuteur temporaire est disctutable. Mais parfois une perforation est difficile
à reconnaître, et dans le doute, une cholecystos-tomie de drainage pourra permettre un contrôle
secondaire par cholangiographie.
5. Vessie
Suture en deux plans au catgut chromé avec sonde à demeure. Il est parfois nécessaire d’ouvrir la
vessie pour rechercher un orifice sous-péritonéal ou pour repérer les orifices urétéraux (afin de ne
pas les léser lors de la suture).
6. Rate
La splénectomie totale ou partielle et la splénorraphie sont les différentes alternatives
thérapeutiques. Il est possible aussi de faire une greffe du tissu splénique (au niveau de lépiploon
ou dans le muscle grand droit).
7. Foie
Le parenchyme doit être ménagé au maximum. Dans les cas simples, hémostase directe ou par
points de gros catgut en U ou en V et imbriqués, complétés éventuellement par thrombose +
éponge de spongel ou SORBACEL. Certaines lésions graves peuvent imposer une hépatectomie
partielle, réglée ou non.
Les plaies associées des veines sus-hépatiques ou de la veine cave inférieure sont le plus souvent
mortelles.
Enfin, une séquelle particulière: l’hémobilie traumatique si la plaie a mis en communication dans
le parenchyme un vaisseau et un canalicule biliaire faisant comprendre l’intérêt du drainage
biliaire dans les grosses plaies hépatiques.
8. Rein :
Il peut être perforé, fissuré, éclaté ou rompu; son pédicule peut être sectionné. Il faut essayer
d’être conservateur au maximum: suture, néphrectomie partielle. On ne se résout à la
néphrectomie totale que si elle est indispensable et après vérification de l’existence de l’autre rein.
9. Diaphragme
Les déchirures diaphragmatiques ne sont faciles à réparer que par voie thoracique, aussi devant
des lésions abdominales assez importantes, peut-on envisager de reporter cette suture par voie
thoracique à un temps ultérieur.
Une voie d’abord thoraco-abdominale en cas de lésions mixtes ne doit être utilisée qu’en cas de
nécessité car elle est plus choquante.
E. PERITONISATION ET DRAINAGE
1. Il faut s’assurer que la péritonisation est aussi parfaite que possible et drainer les espaces
celluleux qui ont pu être contaminés.
2. Les orifices pariétaux sont parés et éventuellement refermés ou drainés.
3. L’antibiothérapie, l’aspiration duodénale continue ainsi que la réanimation seront
poursuivies dans la période post-opératoire.
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VII- RESULTATS
La différence étant liée d’après les auteurs à l’abandon d’une réanimation pré-opératoire
prolongée pour l’intervention immédaite sous transfusion de sang aussi importante que nécessaire.
Le péritoine est une membrane semi-pérméable polarisée dont les principales propriétés
physiologiques sont la sécrétion, la résorption, la défense et la régénération.
a) La sécrétion péritonéale
Le filtrat du plasma sanguin sécrété par le péritoine est légèrement visqueux et sa viscosité
moyenne est de 1,4 unité. Cette sécrétion facilite le glissement des anses intestinales entre elles.
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b) La résorption du péritoine
La superficie du péritoine est estimée à plus ou moins 2 m² . Cette large surface lui permet de
résorber d’importantes quantités de liquide, allant jusqu’à 8 % du poids du corps par heure.
c) La défense du péritoine
Hormis les facteurs systémiques de défense de l’organisme, le péritoine se protège localement par
la formation des adhérences qui limitent la propagation de l’infection, par l’agglutination des
anses intestinales, du grand épiploon et des appendices épiploïques autour du foyer infectieux ou
d’un corps étranger. A ce mécanisme de défense s’ajoute le fluide intrapéritonéal qui draine les
germes et les corps étrangers de petite taille dans le canal thoracique. La réponse cellulaire
participe aussi à cette lutte anti-infectieuse par l’afflux des macrophages péritonéaux, associé à la
production locale de substances à action antibactérienne et inflammatoire.
d) La régénération
Ce pouvoir de régénération est très rapide et se manifeste quelques heures après le dommage. Il se
fait sur toute l’étendue de la surface endommagée.
2. Etiologie
2º Nature et virulence du ou des germes pathogènes.- Les germes pathogènes sont, en général,
associés. Les plus fréquemment rencontrés sont le colibacille, le staphylocoque, l’entérocoque, le
gonocoque et les anaérobies.
3º Nature du terrain sur lequel les germes pathogènes prolifèrent (résistance du terrain).- Les
sujets jeunes, sains, résistent beaucoup mieux, à l’infection péritonéale diffuse que les sujets âgés
ou débilités.
3. Anatomie pathologique
2º Sécrétion de sérosités et de pus par le péritoine enflammé.- Quel que soit le viscère d’où
part l’infection et quel que soit le microbe responsable, le péritoine réagit par sécrétion d’un
liquide dont les caractères sont variables suivant le degré de la virulence microbienne et l’horaire
de l’infection. L’abondance de l’épanchement est variable et sans rapport immédiat avec la
gravité de la péritonite. Certaines péritonites hypertoxiques et très graves donnent uniquement une
sécrétion minime de liquide louche, mal lié, tandis que certaines péritonites avec épanchement
purulent abondant peuvent se terminer par la guérison. Les épanchements de ces péritonites
diffuses tendent toujours à se collecter en partie en des zones qui correspondent aux limites
anatomiques constituées par les mésos, soit au-dessus du mésocôlon transverse, soit à droite du
mésentère, soit entre mésentère et côlon gauche. De toute façon, le Douglas, bas-fond de la cavité
péritonéale, contient toujours une quantité plus ou moins abondante de liquide qu’il faudra
évacuer aussi complètement que possible et qu’il importera de drainer toujours.
Au liquide sécrété par la séreuse péritonéale peut s’ajouter, en cas de perforation viscérale, le
contenu du viscère malade (liquide filant, visqueux, sans odeur dans les perforations sus-
mésocoliques du tube digestif, liquide d’odeur stercorale dans les lésions du grêle, de l’appendice,
du côlon).
La physiopathologie de la péritonite aiguë généralisée est dominée par un certain nombre de faits.
D’une part, l’immense surface péritonéale et la puissance de résorption de la séreuse vont
entraîner une intoxication massive de l’organisme. D’autre part, l’irritation des plexus nerveux, si
nombreux dans ces régions, va entraîner toute une série de troubles réflexes. Enfin, l’iléus
81
1. Péritonites chimiques
Elles sont le fait des péritonites à liquide à action errosive: acide chlorydrique, pepsine,
chymotrypsine, acides biliaires, pigments biliaires, etc... Elles réalisent des “véritables brûlures
internes” particulièrement graves parce qu’étendues, rendant d’ailleurs compte de la
symptomatologie et des désordres humoraux souvent importants. Le choc réalisé par ces
péritonites est semblables au choc des brûlés. La perforation d’un ulcère gastro-duodénal
représente le meilleur exemple.
2. Péritonites bactériennes
Les péritonites bactériennes sont souvent l’apanage des germes Gram négatif dont les endotoxines
sont responsables en partie de l’état de choc. Elles sont souvent causées par les germes Gram
négatif. L’infection locale se complique d’une septicémie. Les toxines libérées, responsables du
choc,ont un pouvoir cytolytique et inhibiteur de l’activité leucocytaire et plaquettaire.
L’inondation toxinique entraîne une chute de débit systolique qui entraîne à son tour une
insuffisance cardiaque. L’illustration en est la péritonite appendiculaire.
Les germes se répandent dans la cavité péritonéale et peuvent passer dans le sang provoquant une
bactériémie et une septicémie qui aggravent considérablement le pronostic; ces mêmes germes
libèrent leurs endotoxines cytolytiques (pour les leucocytes et les plaquettes) qui diffusent dans le
sang.
Ces états infectieux sévères vont s’accompagner d’une baisse de résistance périphérique. Le coeur
doit s’adapter aux perturbations métaboliques et circulatoires, sous l’action des baro et
chémorécepteurs. Cette variation touche les tissus non directement atteints par l’infection, sous
l’action du système nerveux sympathique. Il en résulte donc une hypo-perfusion de la peau, des
reins et du système circulatoire. Ce défaut provoque la mise en action de la glycolyse anaérobie,
avec une élévation du taux d’acide lactique et des autres métabolites menant à une ACIDOSE
METABOLIQUE.
La défaillance cardiaque droite, souvent rencontrée dans cette pathologie, est généralement une
conséquence du poumon de choc. Les troubles de ventilation pulmonaire sont aggravés par la
gène du jeu diaphragmatique à cause de la distension abdominale.
82
Ces péritonites surviennent de façon caractéristique au cours des péritonites par perforation. Il
existe alors le plus souvent un déséquilibre hydroélectrolytique préalable, dû à des phénomènes
occlusifs ou subocclusifs, à un état fébrile, à une aspiration digestive, ou stockage liquidien dans
le tube digestif. Si bien que les modifications du volume plasmatique sont susceptibles d’évoluer
et de créer à elles seules un véritable état de choc. Cette hypovolémie en outre, diminue la
résistance à l’infection, que ce soit par son rétentissement sur la perfusion tissulaire ou par son
rôle sur la phagocytose et l’agglutination des germes.
3. Péritonites combinées
Elles sont caractérisées par l’évolution simultanée et intrinquée des manifestations de la péritonite
chimique et de la péritonite bactérienne. Ce sont celles qui associent l’innondation par des
liquides agressifs et l’invasion toxinique hyperseptique chez un sujet préalablement déséquilibré
du fait de l’occlusion. L’exemple type est la perforation sphacélique d’une anse intestinale
étranglée sous une bride, sous le collet d’une hernie interne ou par la torsion d’un volvulus serré.
Le choc résultant ne peut être que gravissime et complexe.
Les infections sévères du péritoine provoquent des perturbations locales qui entraînent à leur tour
des troubles fonctionnels de différents systémes.
Ces perturbations fonctionnelles, particulièrement importantes sont susceptibles de dominer
l’évolution et de déterminer le pronostic.
Elle peut s’installer à n’importe quelle étape du choc si la perfusion tissulaire tombe trop bas.
Sous l’action des baro-récepteurs et des chémorécepteurs, le coeur doit d’abord s’adapter aux
perturbations métaboliques et circulatoires. L’hypoperfusion tissulaire mène à une acidose
métabolique par le biais de la glycolyse anaérobique, avec apparition d’un pH artériel acide et une
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Elle est toujours possible du fait du maintien prolongé des troubles circulatoires auxquels
s’ajoutent des substances toxiques et d’une greffe microbienne sur les reins.
Elle se manifeste par un ictère variable, de formule biologique mixte. L’état du choc aggrave
l’atteinte hépatique qui peut aboutir au “foie de choc”. Ces lésions sont susceptibles d’entraîner
une insuffisance hépatique.
Au cours des péritonites aiguës, la dénutrition se développe vite. Elle occasionne une perte
pondérable considérable, d’environ 1000 g par jour. Cette perte de poids entraîne une
augmentation massive des besoins énergétiques, estimés à plus de 90 calories/kg/jour dont 18 %
au moins en protides.
5. Symptomatologie
Il faudrait passer en revue toute la pathologie abdominale si l’on voulait faire un tableau exact des
péritonites aiguës diffuses. Mais on peut se contenter d’un aperçu schématique où les symptômes
essentiels seront isolés et mis en valeur.
La douleur.- Elle ne manque jamais, spontanée, exacerbée par la palpation; elle est d’abord
localisée dans l’une des régions de l’abdomen et il est de la plus haute importance d’essayer de
préciser la zone d’où est partie cette douleur (fosse iliaque droite, hypochondre, épigastre), car
presque toujours le point initial correspond à l’organe malade générateur de la péritonite.
Toutefois, la douleur est parfois un signe trompeur. C’est alors qu’un interrogatoire bien conduit,
faisant préciser au malade certains points de son histoire pathologique, permettra en général
d’orienter le diagnostic causal. C’est le cas, par exemple, pour les perforations ulcéreuses où la
douleur initiale siège dans la fosse iliaque droite et où la recherche des antécédents ulcéreux
permet de redresser l’indication erronée donnée par le siège de la douleur.
D’abord localisée, la douleur tend ensuite à diffuser en suivant en général la marche que suit
l’épanchement séro-purulent à l’intérieur de l’abdomen.
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La contracture.- Le second signe essentiel est la contracture des muscles abdominaux. Signe
majeur de l’atteinte du péritoine, cette contracture est d’abord localisée et, si l’on examine le
malade à ce stade de début, on pourra, par la palpation, mettre en évidence une contracture
segmentaire soit de la région épigastrique, soit de la fosse iliaque droite. D’abord passagère,
simple défense pariétale contre la main qui palpe, la contracture est très rapidement permanente,
ne cède plus. Les muscles dessinent sur la paroi abdominale ce classique ventre de bois tendu,
rigide, ne respirant plus.
La contracture pariétale de l’abdomen, quelle que soit son degré ou sa localisation voire sa durée,
est le signe le plus sûr, le plus constant, le plus précoce, de l’infection péritonéale commençante.
L’arrêt des matières et des gaz.- Il est dû à la paralysie de l’intestin par suite de l’infection de la
séreuse viscérale. Cet arrêt des matières et des gaz est un signe presque constant. Toutefois, dans
certaines péritonites diffuses, on peut observer de la diarrhée.
Le facies.- Au cours de l’évolution d’une péritonite aiguë, très rapidement l’expression du visage
se modifie, le teint est terreux, puis, si le malade entre dans la phase de péritonite dite asthénique,
le facies devient foncé et livide; l’oeil est terne, enfoncé dans l’orbite, le regard anxieux, les ailes
du nez pincées, les lèvres sèches : c’est le classique facies péritonéal.
Tels sont les symptômes essentiels qui marquent l’évolution clinique d’une péritonite aiguë
généralisée. A ces signes cardinaux il convient d’ajouter la courbe thermique, très variable
d’ailleurs, suivant le type de péritonite. En général, la fièvre varie entre 38º et 39º, mais il y a des
péritonites aiguës diffuses avec une température ne dépassant pas 38º, notamment certaines
formes hyperseptiques. De même dans les péritonites avec perforation gastro-duodénale, la fièvre
est toujours peu élevée.
Formes cliniques des péritonites aiguës diffuses.- - Il est classique de distinguer, suivant la
qualité de la réaction péritoniale : 1º d’une part, la péritonite aiguë avec épanchement purulent,
dite encore péritonite aiguë franche; 2º la péritonite à forme toxique (péritonite septique).
1º La péritonite aiguë diffuse avec épanchement purulent.- C’est la forme la plus fréquente, c’est
celle qui succède aux perforations de l’appendice, aux perforations des ulcères, aux lésions
inflammatoires des annexes. Les signes cliniques en sont toujours nets : douleur, contracture,
élevation thermique sont les symptômes essentiels. L’évolution, si l’on n’intervient pas, aboutit à
une issue fatale du quatrième au cinquième jour de la maladie. Mais l’intervention précoce,
traitant la cause de la péritonite et drainant la cavité péritonéale, donne un gros pourcentage de
succès.
2º Péritonites à forme toxique.- Il s’agit de péritonites à forme aiguë diffuse, à évolution suraiguë,
avec un cortège de signes physiques très discrets, s’opposant à la richesse des signes généraux. On
se trouve en présence de malades affaiblis, en état de moindre résistance, chez qui le péritoine ne
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se défend pas contre l’assaut des germes infectieux. L’épanchement intrapéritonéal est peu
abondant, louche. La séreuse péritonéale ne limite pas le processus infectieux. Localement, le
ventre est peu ballonné et presque indolore à la palpation. Par contre, il faut noter : la dissociation
rapide du pouls et de la température (pouls très accéléré, température presque normale); la
dyspnée toxique, le facies péritonéal avec yeux excavés, nez pincé, traits tirés, le refroidissement
des extrémités, l’agitation et l’angoisse de ces malades. Ce sont des formes à évolution suraiguë
qui peuvent tuer en vingt-quatre heures.
En fait, l’étude des péritonites aiguës devrait comporter un chapitre consacré aux formes
étiologiques. Nous avons déjà montré la variété des causes qui pouvaient expliquer l’infection de
la séreuse (traumatismes, perforation de viscères creux, propagation lymphatique, etc).
Nous nous bornerons à décrire plus loin les péritonites à pneumocoques et les péritonites à
streptocoques, dont l’aspect clinique, l’évolution et le traitement offrent des particularités dignes
d’intérêt.
6. Diagnostic
Il en est question chaque fois qu’on se trouve en présence d’un malade présentant : douleurs
abdominales, vomissements, constipation. C’est dire que toute la pathologie abdominale pourrait
être passée en revue. Toutefois, nous pouvons schématiser et indiquer rapidement les principaux
diagnostics.
1º Il faut reconnaître qu’il s’agit d’une péritonite aiguë. Il faudra donc éliminer les points de côté
abdominaux que l’on observe au début de certaines affections pulmonaires aiguës. Il faudra
également éliminer les syndromes médicaux : coliques hépatiques, coliques néphrétiques,
coliques de plomb, grippe gastro-intestinale. Dans toutes ces éventualités, la contracture manque
ou n’est que très discrète ou que très passagère (simple défense pariétale). Ayant éliminé ces
syndromes médicaux, on reconnaîtra facilement l’occlusion intestinale avec son météorisme, son
absence de contracture. Il faudra enfin reconnaître les péritonites localisées, comme celles que
l’on observe au cours de l’évolution d’une cholécystite aiguë suppurée, d’une appendicite aiguë
où la contracture reste localisée dans la zone du viscère responsable, tandis que le reste de
l’abdomen demeure souple.
2º Lorsque le diagnostic de péritonite aiguë diffuse a été porté, il importe de rechercher quel est
l’organe qui a donné naissance à cette péritonite, car il faut, en principe, supprimer l’organe en
cause si l’on veut que l’opéré guérisse, le simple drainage de la cavité péritonéale étant
notoirement insuffisant. C’est ici qu’il faudra, par l’interrogatoire qui précisera les antécédents
pathologiques du malade, par un examen clinique très minutieux, essayer de reconnaître le point
de départ gastro-duodénal, appendiculaire ou génital, de la péritonite, de façon à se porter sur
l’organe malade. Rappelons que, dans le diagnostic des péritonites aiguës, la radiographie n’est un
appoint que dans les cas de perforation d’un viscère creux laissant suffisamment filtrer l’air dans
la cavité péritonéale. Le pneumo-péritoine sera recherché sur des clichés pris sur les malades
debout ou en décubitus latéral gauche (image de croissant gazeux interhépato-phrénique droit,
décollement pariétal de l’ombre hépatique). Certains examens de laboratoire peuvent aussi être
utiles (numération, formule, examen des urines, amylasémie etc.).
7. Traitement
Il convient de rappeler : 1º qu’il n’y a pas de traitement médical de la péritonite aiguë diffuse; 2º
que le drainage simple de la cavité péritonéale est insuffisant et que l’on doit rechercher et traiter
à tout prix la cause de la péritonite. Il est bien évident que cette suppression du foyer infectieux
doit être réalisée aussi précocement que possible.
86
1º L’opération doit être précoce et rapide chez ces sujets fatigués, intoxiqués.- Toutefois, une
courte préparation préalable peut être utile dans certains cas (toni-cardiaque, injections de sérum
intraveineux, lavage d’estomac ou aspiration continue). L’opération doit être rapide, l’anesthésie
générale est le plus souvent nécessaire; la rachianesthésie est contre-indiquée, en raison des
phénomènes de dépression qu’elle entraîne.
8. Soins post-opératoires
Ils comportent: l’application d’une vessie de glace sur l’abdomen, la réhydratation par de hautes
doses de sérum glucosé et salé intraveineux ainsi que de plasma, l’emploi judicieux des toni-
cardiaques, l’aspiration duodénale continue et bien entendu les antibiotiques à fortes doses
(Ampicilline, Gentamycine, …, et des anti infectieux comme le Métronidazole).
L’opération précoce est très souvent suivie d’une évolution favorable, mais, lorsque l’intervention
a été pratiquée tardivement, c’est-à-dire plus de dix heures après l’apparition des premiers
symptômes, deux complications peuvent s’observer, l’une très grave, l’occlusion intestinale
paralytique, l’autre moins sérieuse, l’abcès résiduel du cul-de-sac de Douglas.
En résumé, plus l’intervention sera précoce, plus nombreuses seront les chances de guérison et
meilleure sera la qualité de la guérison, dans la péritonite aiguë.
Définition.- On décrit sous ce nom les suppurations circonscrites développées dans l’étage sus-
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Aperçu anatomique.- Sous le diaphragme se trouvent limitées trois loges, qui sont réellement
des loges sous-phréniques.
1º La loge hépato-phrénique droite, qui s’inscrit entre la coupole diaphragmatique en haut, la face
supérieure du lobe droit du foie en bas, le ligament coronaire en arrière, le ligament falciforme, la
paroi à droite.
2º Les abcès sous-phréniques à développement antéro-inférieur, qui sont soit sous-hépatiques
antérieurs droits, soit périspléniques. Ces abcès auront une sémiologie abdominale;
3º Les abcès sous-phréniques à développement postérieur ou lombaire, qui sont rétro-péritonéaux
et absolument analogues aux phlegmons périnéphrétiques;
4º Les abcès de l’arrière-cavité, qu’il est classique d’étudier avec les abcès sous-phréniques,
quoiqu’ils ne rentrent pas exactement dans le cadre de ces abcès.
Etiologie.- Fréquence.- C’est essentiellement chez l’adulte, entre vingt et quarante ans, que
s’observent ces abcès.
Sexe.- Ils sont un peu plus fréquents chez l’homme que chez la femme.
A ces trois causes essentielles, qui représentent 75 p. 100 des cas, on peut ajouter des causes rares:
abcès ou kystes de la rate, du pancréas, des reins, inflammation intestinale (fièvre typhoïde,
dysentérie), inflammations pelviennes chez la femme. Par ailleurs, certaines inflammations
suppurées intrathoraciques, pleurésies, broncho-pneumonies, abcès du poumon, peuvent être
parfois en cause.
2º Les abcès sous-phréniques primitifs.- Ils étaient très nombreux dans les statistiques anciennes;
ils sont devenus beaucoup plus rares dans les observations modernes. Cela tient à ce que
l’appendicite a pris pour elle la plus grande partie de ces cas réputés jadis de cause inconnue,
parce que l’on n’opérait pas, ou parce qu’au cours de l’intervention le chirurgien, ne trouvant pas
de lésion d’un organe adjacent, ne savait pas rapporter à l’appendice la cause de l’envahissement
sous-phrénique. Il existe toutefois des abcès primitifs, mais ils sont très rares et consécutifs à une
infection générale de l’organisme (septicémie ou pyohémie).
88
Anatomie pathologique.- Il faut étudier successivement: les caractères généraux des abcès sous-
phréniques et les caractères propres à chacune de leurs variétés.
a) Le contenant.- Les parois de l’abcès sous-phrénique sont constituées par les organes de la
région et les replis péritonéaux normaux, complétés et agglutinés par des néo-membranes
inflammatoires. On peut parfois, sur l’une des parois, voir une perforation qui met en
communication l’abcès avec le viscère sous-jacent (estomac, duodénum, vésicule, etc.). Ces abcès
sont de volume très variable (poing, tête d’enfant). Certains contiennent de deux à trois litres de
pus.
b) Le contenu.- Il est constitué par du pus ou par du pus mélangé à des gaz. Lorsqu’il s’agit
d’abcès gazeux, le point de départ est en général gastrique, les gaz provenant d’une perforation de
cet organe. Toutefois, il peut arriver que les gaz se développent sur place par suite de la
fermentation du pus due aux anaérobies.
Lorsque l’abcès n’est pas gazeux, il contient du pus classique, crémeux, bien lié, parfois
simplement du liquide louche.
c) Propagation.
- Les abcès sous-phréniques tendent à se propager vers le thorax ou vers l’abdomen.
- Vers le thorax, la propagation peut se faire sans perforation du diaphragme, et l’on trouve alors à
l’intervention soit une pleurésie sèche adhésive de la base, soit une pleurésie séro-fibrineuse.
Parfois la propagation se fait par une perforation mettant alors en communication à travers le
diaphragme l’abcès sous-phrénique et le poumon, d’où pneumonie septique, gangrène pulmonaire
ou, si la plèvre n’est pas symphysée, pleurésie purulente ou pyo-pneumothorax;
- Vers l’abdomen.- certains de ces abcès peuvent se rompre brusquement dans la grande cavité
péritonéale (éventualité rare); dans d’autres cas, c’est par une extension progressive et lente que le
pus envahit l’étage sous-mésocolique.
Les abcès sous-phréniques d’origine gastrique occuperaient le plus souvent la loge phréno-
hépatique gauche. Ils seraient d’abord sous-hépatiques, avant de devenir sous-phréniques. Ils
contiendraient souvent des gaz.
Enfin, les abcès d’origine biliaire auraient un pus coloré en jaune par la bile, et on trouverait assez
souvent, dans leurs parois, la perforation du fond de la vésicule biliaire qui leur a donné naissance.
leur origine, on trouve le plus souvent des appendices sous-hépatiques ou des appendices
ascendants (latéro-coliques ou rétro-caecaux). L’infection se ferait par voie péritonéale latéro-
colique ou par voie sous-péritonéale (propagation par continuité ou propagation lymphatique).
Etude clinique.- Prodromes.- L’abcès sous-phrénique étant, dans la majorité des cas, une
complication de maladies locales de voisinage, c’est dire que les antécédents des sujets qui en
sont atteints sont en général chargés et qu’il sera de règle d’y retrouver des histoires d’ulcère
gastro-duodénal, d’appendicite ou de lithiase biliaire. Mais ces prodromes à longue portée ne sont
pas constants et parfois même l’infection causale reste latente.
Début.- Il est très variable, classiquement, c’est un début brutal, dramatique analogue à celui
d’une péritonite par perforation. Mais une rémission ne tarde pas à se produire. Les signes
fonctionnels s’atténuent, les signes physiques se localisent à la partie haute de l’abdomen. Il est
beaucoup plus fréquent de voir la maladie débuter de façon insidieuse par des douleurs vagues,
dans l’hypochondre droit des poussées fébriles et une altération rapide de l’état général. Parfois,
c’est à la façon d’une maladie thoracique, par des frissons, de la fièvre et des points de côté que se
révèle la formation de l’abcès. Enfin, autre éventualité, c’est après une opération intra-abdominale
(appendicite aiguë, par exemple) que va apparaître la suppuration sous-phrénique.
Période d’état.- Lorsqu’il est constitué, l’abcès sous-phrénique se traduit par des symptômes
généraux d’infection communs à tous les types d’abcès et par des signes fonctionnels et des signes
physiques qui vont varier avec chaque forme. Il faut d’abord décrire les signes généraux communs
à toutes les formes. Ils sont en règle très accentués; il s’agit d’un sujet au teint terreux, à la langue
saburrale, asthénique et amaigri; la température élevée oscille de 38 à 39º, avec frissons et sueurs;
le pouls est accéléré, les urines rares, la polynucléose sanguine élevée. Toutefois, certains abcès,
notamment les abcès gazeux à anaérobies, peuvent ne donner aucune élévation thermique.
Les signes fonctionnels et les signes physiques demandent à être décrits isolément pour les abcès
sous-phréniques à développement supérieur ou thoracique, pour les abcès sous-phréniques à
développement inférieur ou abdominal, et enfin pour les abcès sous-phréniques à développement
postérieur ou rétro-péritonéal.
b) Les abcès sous-phréniques à développement antéro-inférieur.- Ces abcès qui sont en fait des
péritonites circonscrites de l’étage supérieur de l’abdomen, ont une sémiologie essentiellement
abdominale et se traduisent par une douleur à la base du thorax, par une voussure de l’épigastre ou
de l’hypochondre, mais voussure minime, et qui ne peut être appréciée qu’à jour frisant. La
90
palpation révèle soit une paroi contractée et douloureuse, un plastron de consistance variable, dur
ou pâteux, ou mou et fluctuant, à contours mal limités. Parfois, si l’abcès est gazeux, un bruit de
clapotement. Fait important, la palpation est très douloureuse. On recherchera toujours le point
douloureux maximum. Au-dessous de l’ombilic, le ventre reste souple et indolore. A la
percussion, la zone de l’abcès est mate, sauf si l’abcès contient des gaz, car, dans ce cas, la matité
déclive est surmontée par une zone tympanique que l’on apprécie en faisant alternativement
mettre le sujet debout, couché, puis en position génu-péctorale, où toute la surface redevient mate.
c) Les abcès sous-phrénique rétro-péritonéaux à évolution postérieure.-Ce sont, en fait, des abcès
périnéphrétiques haut situés. La symptomatologie en est obscure, leur début insidieux est marqué
essentiellement par des signes d’infection générale. Lorsqu’ils sont constitués, ils se traduisent par
une atteinte importante de l’état général, une douleur postérieure haute, une douleur à la palpation
de la partie haute de la région lombaire.
Evolution des abcès sous-phréniques.- On ne saurait compter sur la résorption spontanée, pas
davantage sur l’évacuation du pus au dehors. La guérison ne peut être acquise que par
l’intervention chirurgicale. Abandonné à lui-même, l’abcès sous-phrénique donne plus de 90 p.
100 de morts. Opéré en temps voulu, la mortalité tombe aux environs de 20 p. 100.
Complications.- Ce sont des complications locales: ouverture spontanée dans le thorax donnant
soit une réaction pleurale (pleurésie sèche, ou plus souvent pleurésie purulente), soit une infection
pulmonaire. Des foyers pneumoniques apparaissent au niveau des bases. Dans d’autres cas,
l’ouverture directe se fait dans une bronche et aboutit à une vomique. Lorsque l’abcès est à
évolution abdominale, l'évolution se fait par rupture des adhérences dans le péritoine, donnant une
péritonite généralisée.
L’ouverture spontanée à la peau ne s’observe plus en pratique à l’heure actuelle. A côté de ces
complications locales, des complications générales peuvent s’observer (septicémie, pyohémie,
etc.).
Formes cliniques des abcès sous-phréniques.- 1º Formes suivant le siège.- En dehors des trois
formes classiques, abcès supérieur, antéro-inférieur, postérieur, nous rappellerons la possibilité
d’abcès mixtes thoraciques et abdominaux et d’abcès de l’arrière-cavité des épiploons.
2º Formes séméiologiques.- On peut observer des formes frustes, des formes atténuées et des
formes latentes.
Les abcès sous-phréniques consécutifs à des appendicites apparaissent le plus souvent à la suite
d’une péritonite enkystée appendiculaire. L’abcès appendiculaire a été drainé, mais, au bout de
quelques jours, la température remonte, se met à osciller, quelques signes pulmonaires et pleuraux
du côté droit, parfois un peu de hoquet et de l’oedème lombaire attirent l’attention.
Diagnostic.- Habituellement très difficile, ce diagnostic devra toujours se baser non seulement sur
l’examen clinique, mais encore sur des examens complémentaires, radiologiques, sanguins, etc...
Le diagnostic différentiel varie avec le début de l’abcès. Dans le cas d’abcès à développement
abdominal, il faut éliminer le simple plastron périvésiculaire, l’appendicite haute avec abcès,
91
l’abcès du foie, etc... Dans le cas d’abcès à développement thoracique, on écartera une pneumonie
de la base, un abcès du poumon, une gangrène pulmonaire.
Les signes cliniques ne permettent qu’un diagnostic approximatif, et c’est à la radiologie qu’il
faudra demander des précisions nécessaires. A l’écran, on constate la surélévation d’un hémi-
diaphragme, l’immobilité de cette coupole diaphragmatique en raison de la paralysie du muscle,
une opacité à convexité supérieure. Mais ces signes ne sont nets que si le sinus costo-
diaphragmatique est libre, ce qui est rare; le plus souvent, il y a une pleurésie réactionnelle sous-
jacente, et il devient très difficile, même sous le contrôle de l’écran, de distinguer un abcès sous-
phrénique d’un épanchement pleural. Mais, si l’abcès sous-phrénique est gazeux, les gaz rendent
nettement visible la coupole diaphragmatique et dessinent un large espace clair entre le
diaphragme en haut et une zone sombre en bas. Cette zone claire est d’ailleurs parfois réduite à un
simple croissant si les gaz sont peu abondants. Des radiographies prises sous de multiples
incidences, le malade debout et couché, permettent le plus souvent de confirmer les impressions
fournies par l’examen radioscopique.
L’injection d’une substance de contraste avec injection d’air peut, dans certains cas faciliter la
localisation et le repérage exacts de l’abcès.
Traitement.- Devant la rareté des observations récentes, il est difficile de se faire une opinion
précise sur l’efficacité du traitement médical: sulfamides, antibiotiques (pénicilline, gentamycine,
terramycine, etc.), même à très hautes doses et répétées longtemps, en surveillant l’évolution de la
polynucléose. On a pu, dans certains cas, guérir des abcès sous-phréniques par les antibiotiques
associés à un drainage aspiratif, réalisé au moyen d’un trocart spécial (trocart de Monod) et d’un
drain ordinaire ou en polythène. Mais le traitement chirurgical garde tous ses droits.
Lorsque l’abcès a été diagnostiqué et localisé, il faudra évacuer le pus, mais on préférera
l’anesthésie locale chez ces malades fatigués; on se bornera à l’incision et au drainage sans
curetter la poche, sans s’attarder à chercher la cause de l’abcès.
écueil à éviter: l’inoculation de la plèvre. Très souvent, d’ailleurs, elle est symphysée et on ne
s’aperçoit que lorsqu'on la traverse quand on a atteint la collection sous-phrénique. Si elle était
libre, il faudrait solidariser le diaphragme à la paroi thoracique par des points en couronne avant
d’inciser le muscle. Puis, après évacuation de l’abcès, il serait bon de fixer les lèvres de l’incision
diaphragmatique aux lèvres cutanées de l’incision thoracique (marsupialisation qui exclut
complètement la plèvre).
Les abcès à évolution postérieure seront ouverts par voie lombaire postérieure: on aura soin de
refouler le cul-de-sac pleural pour éviter l’ouverture de la plèvre.
Il faut savoir d’ailleurs que l’incision de l’abcès ne suffit pas toujours à amener la guérison, et
qu’une fistule persistante venant de l’estomac, du duodénum, du côlon, de la vésicule biliaire peut
nécessiter par la suite une cure opératoire spéciale.
1. Définition
2. Causes d'occlusion
- Occlusions mécaniques et classification
- Occlusions fonctionnelles
3. Anatomie pathologique
4. Physiopathologie de l'occlusion
5. Diagnostic
- Diagnostic positif de l'occlusion
- Diagnostic clinique
- Diagnostic radiologique
6. Les grands syndromes
7. Diagnostic différentiel de l'occlusion
8. Diagnostic étiologique
9. Traitement de l'occlusion intestinale
- Traitement dit "médical" des occlusions
- Traitement des occlusions mécaniques du grêle
- Traitement des occlusions du côlon
- Traitement des occlusions fonctionnelles
- Traitements des occlusions post-opératoires
10. Résultats.
1. Définition
L’arrêt complet et persistant du cours des matières et des gaz, dans un segment de
l’intestin, telle est la caractéristique de l’occlusion intestinale, qu’il est convenu d’appeler
également iléus de l’intestin par abus, puisqu’en grec iléus signifie: tourner.
Selon que cet arrêt survient brusquement, ou se confirme peu à peu, mettant un terme à
une longue période de constipation sans arrêt des gaz, qualifiée parfois d’obstruction, on dit qu’il
y a occlusion aiguë ou occlusion subaiguë.
2. Causes de l'occlusion
L’occlusion peut apparaitre à tous les âges, du premier au dernier jour de l’existence. Sa
fréquence s’est nettement accrue depuis que se sont multipliées, parallèlement au développement
de la chirurgie abdominale, les occlusions post-opératoires de variétés diverses.
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Les causes de l’occlusion sont multiples, mais il faut distinguer deux grands types
essentiels:
1. Les occlusions mécaniques;
2. Les occlusions fonctionnelles.
1. Occlusions mécaniques.
Dans les occlusions mécaniques, il y a un obstacle anatomique réel au cours des matières
et des gaz. Cet obstacle peut jouer par trois mécanismes distincts: l’obturation, la strangulation et
la striction.
1. Les occlusions par obturation relèvent de facteurs divers. Tantôt, dans un segment
d’intestin sain, la lumière est oblitérée par la présence et l’arrêt d’un corps étranger. Les plus
fréquents de ceux-ci sont les calculs biliaires (iléus biliaire), les vers intestinaux (iléus
ascaridiens), les amas pileux (iléus par bézoard), alimentaires (iléus alimentaires), mucilagineux
(iléus médicamenteux). On a décrit des iléus par boutons métalliques anastomotiques migrateurs à
la suite d’interventions chirurgicales. Enfin, des matières trop épaisses peuvent jouer le rôle de
bouchon. Ceci surtout aux deux pôles de la vie; iléus méconial du nouveau-né (témoignant d’une
altération fibro-kystique du pancréas, dont la sécrétion manque pour fluidifier le méconium), iléus
par fécalome des vieillards atteints d’atonie colique.
Tantôt l’obstacle est lié à la présence sur la paroi de l’intestin pathologique d’une tumeur,
bénigne ou maligne, devenue peu à peu sténosante, par bourgeonnement intra-cavitaire, ou d’une
sténose chronique: tuberculeuse, inflammatoire banale (iléite), cicatricielle; post-traumatique,
post-opératoire (anastomose imparfaite) ou secondaire à un étranglement herniaire. Il existe chez
le nouveau-né des rétrécissements congénitaux par anomalies de développement, des atrésies
limitées ou étendues.
Tantôt, enfin, ce n’est ni libre dans la lumière, ni implanté sur la paroi de l’organe qu’est
l’obstacle, il est extrinsèque. Ainsi sont les obturations par compression extérieure, plus ou moins
large, du fait d’une néoformation développée sur un organe de voisinage (fibrome utérin calcifié,
tumeur du mésentère); celles par coudure aiguë du grêle ou du côlon, fixé en un point, par une
bride, parfois par un diverticule de Meckel, ou par l’appendice. On en rapproche les
agglutinations d’anses symphysées (plastron inflammatoire banal ou bacillaire).
Ces divers mécanismes peuvent s’associer: sténose et compression, coudure aiguë et corps
étrangers, coudure aiguë et symphyse, et l’existence sur l’intestin de différents facteurs étagés
d’occlusion n’est pas rare.
D’une façon générale, le côlon est plus fréquemment frappé d’obturation que le grêle, car
à son niveau siègent souvent des cancers en virole, d’autant plus occlusifs qu’ils apparaissent
volontiers dans les zones de stase physiologique et au niveau des angles coliques.
2. Les occlusions par strangulation ont pour type le volvulus: torsion d’une anse sur son
axe vasculaire mésentérique ou mésocolique. On rencontre au niveau du grêle, dans la toute
première enfance, des volvulus primitifs favorisés par un défaut congénital de rotation et
d’accolement du mésentère, et chez l’adulte des volvulus secondaires à l’existence d’un obstacle
au péristaltisme: soit bride coudant l’intestin en un point, soit tumeur développée sur lui. Cette
dernière éventualité est un nouvel exemple d’occlusion à causes multiples provoquée ici par une
obturation et une strangulation associée. Sur le côlon, les volvulus les plus fréquents intéressent le
sigmoïde et le caeco-côlon droit, ceux du transverse sont exceptionnels.
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Dans ces deux derniers modes d’occlusion, l’étranglement des vaisseaux mésentériques ou
mésocoliques est contemporain de celui de l’intestin et crée une menace souvent très rapide pour
la vitalité de tout le segment grêle ou colique intéressé.
3. Les occlusions par striction sont représentées par les étranglements internes. A
l’intérieur de la cavité abdominale (les hernies étranglées, étranglements externes, ne sont jamais
étudiées dans le chapitre de l’occlusion), le grêle surtout, le côlon très rarement, peuvent
s’étrangler dans divers offices.
Certains de ces orifices sont normaux: étranglement dans l’hiatus de Winslow (hernie de
Treitz), dans une fossette paraduodénale, ou intersigmoïdienne, dans une loge rétro-caecale
(hernie de Rieux). D’autres sont anormaux, tantôt congénitaux: brèche congénitale du mésocôlon
transverse par exemple; tantôt acquis. Tels sont les orifices du mésentère ou de l’épiploon,
consécutifs aux fontes tissulaires chez les malades amaigris lors des périodes de famine. Tels sont
surtout les orifices constitués par une bride contingente, conséquence d’une inflammation
antérieure ou d’une intervention chirurgicale.
Il n’est pas possible de schématiser toutes les dispositions des cordages souvent multiples
qui peuvent relier l’intestin au mésentère, à la paroi, à un viscère voisin, et qui sont parfois créées
par un viscère tel que le diverticule de Meckel, l’appendice, ou une trompe. Certaines
interventions chirurgicales exposent plus que d’autres à l’apparition d’anneaux susceptibles de
devenir agents de striction. Rappelons les orifices du mésocôlon insuffisamment oblitérés après
une gastro-entérotomie transmésocolique, ceux du ligament large après rétro-fixation utérine des
ligaments ronds transligamentaires, l’hiatus mésentérico-mésocolique après anastomose iléo-
colique. L’anneau dit “de la mort” consécutif à une ligamentopexie pariétale et limité par les
ligaments ronds, l’utérus et la paroi abdominale, est bien classique.
Dans les strictions, les lésions anatomiques n’intéressent pas également toute la portion
prise au piège. Elles peuvent rester, en effet, plus ou moins longtemps électivement limitées à la
zone de striction et souvent linéaire. Ce n’est que si la striction est très serrée, et que le mésentère
en souffre, que la totalité de l’anse intéressée peut être menacée comme dans une strangulation. Il
y a donc une parenté étroite entre strangulation et striction, puisque dans les deux cas l’intestin
peut avoir deux raisons de sphacèle: l’écrasement de ses tuniques et celui de ses vaisseaux.
Atrésie, sténose
Duplication intestinale
Diverticule de Meckel
Processus inflammatoires
Maladie de Crohn
Diverticulite
Ischémie intestinale chronique ou sténose postischémique
Entérite post irradiation
Néoplasmes
Primitifs: Tumeurs malignes ou bénignes
Secondaires: métastases (mélanomes)
Traumatique
Hématome intramural du duodénum
(3) Occlusions d'origine extrinsèque
Adhérences
Congénitales
Bandes de Ladd ou de Meckel
Post-opératoires
Post-inflammatoires
Hernies
Externes
Internes
Volvulus
2. Occlusions fonctionnelles
La cause précise de ces troubles moteurs est parfois facile à identifier. On connait bien, par
exemple, la paralysie réflexe des anses baignant au centre d’une péritonite généralisée,
circonscrivant un foyer inflammatoire, siégeant en regard d’un hématome, ou d’une collection
purulente rétro-péritonéale (occlusions inflammatoires).
On connait aussi les occlusions déclenchées par des lésions locales de voisinage: présence
dans le mésentère d’une tumeur maligne ou bénigne irritant les filets nerveux destinés à l’intestin,
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celles liées à des affections générales (tabès, lésions médullaires infectieuses ou traumatiques) ou
à une brusque surcharge alimentaire provoquée par un repas trop copieux. Mais bien souvent le
mystère de leur étiologie reste entier.
En fait, les occlusions mécaniques et les occlusions fonctionnelles ne sont pas aussi
dissemblables que pourrait le faire croire cette classification. Lorsqu’un obstacle interrompt
brusquement le cours des matières, cet arrêt soudain retentit sur le système de commande de
l’intestin, et soit un certain degré de spasme, soit un certain degré de paralysie aggrave les
phénomènes mécaniques. C’est ainsi que l’obturation du côlon par une tumeur n’est le plus
souvent complète que si le spasme s’y ajoute. Il y a presque toujours un élément fonctionnel
surajouté dans les occlusions mécaniques, c’est la raison pour laquelle on observe parfois des
dilatations paradoxales au-dessous de l’obstacle. Inversement, une occlusion fonctionnelle qui se
prolonge se voit presque constamment compliquée d’un facteur mécanique: capotage et coudure,
adhérences ou torsion des anses alourdies par la rétention liquidienne. C’est pourquoi une
occlusion fonctionnelle au départ nécessite souvent, secondairement, une action directe sur
l’intestin.
C’est en ce sens que l’on peut dire que beaucoup d’occlusions sont mixtes: mécanique et
fonctionnelle.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE
L’immense variété des causes d’occlusion explique qu’on ne puisse donner une description
uniforme des lésions anatomiques, car elles prennent divers aspects essentiellement fonction du
mécanisme occlusif: obturation, strangulation, striction, phénomènes dynamiques.
Dans les obturations, le fait le plus frappant est, quelle que soit la lésion, il y a la dilatation des
anses en amont de l’obstacle. Cette dilatation peut atteindre un degré considérable: anse grêle plus
grosse que le côlon normal, de la taille d’un avant-bras parfois; côlon du calibre d’une chambre à
air d’automobile. Dans les occlusions du grêle, le nombre des anses dilatées dépend du niveau de
l’obstacle. Dans celles du côlon, les segments coliques d’amont peuvent être seuls intéressés, si la
valvule iléo-caecale de Bauhin (occlusion colique en vase clos) joue un rôle de soupape
hermétique. Lorsque ce rôle n’est pas assuré, que la valvule est forcée, il y a dilatation associée du
grêle terminal, sur une plus ou moins grande hauteur. La plupart du temps, les anses occluses
baignent dans un épanchement intrapéritonéal de liquide clair (ascite des occlusions) et ont une
paroi mince, poisseuse, congestionnée, de couleur rouge, ou violacée. Sur certains segments
particulièrement distendus, les parois peuvent même être menacées de perforation, ou en être le
siège. Ces perforations, dites diastatiques, sont rencontrées presque exclusivement sur le côlon, et
électivement sur le caecum. Elles sont liées à un trouble trophique des tuniques intestinales dont
les vaisseaux intrapariétaux sont comprimés in situ, par le contenu hydro-aérique en rétention.
Dans les occlusions par strangulation, souvent opérées tôt, du fait de l’intensité des symptômes
cliniques, la dilatation des anses en amont du segment volvulé est fréquemment au second plan et
l’élément le plus remarquable est l’anse étranglée elle-même. Elle baigne habituellement dans un
épanchement liquide, de caractère séro-sanglant, ou même purement hématique, et tranche par son
aspect violacé, ses parois infiltrées, infarcies, sur le reste de l’intestin. Dans les cas opérés
tardivement, c’est une anse flasque, noirâtre, inerte, en imminence de perforation ou perforée que
l’on découvre entre des segments d’intestin distendus en amont, aplatis en aval.
Il peut en être de même dans les occlusions par striction, mais ici, habituellement l’anse enserrée
violacée n’est vite menacée de sphacèle qu’aux zones linéaires de striction. Nous décrirons, dans
un chapitre particulier, les lésions de l’invagination.
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L’aspect des anses frappées d’occlusion fonctionnelle paralytique se rapproche beaucoup de celui
décrit dans l’obturation, avec cette différence qu’ici la dilatation s’étend assez uniformément au
côlon et au grêle, tous deux soumis aux mêmes phénomènes moteurs. Un aspect très particulier
est celui de l’exceptionnel iléus spasmodique. On voit sur le grêle, ou sur le côlon transverse ou
descendant, soit en un, soit en plusieurs segments, des zones de contracture étagées, de longueur
variable, et contrastant avec la dilatation des portions sus et parfois sous-jacentes. L’intestin est là,
gros comme un doigt, un crayon, d’une pâleur remarquable; c’est l’intestin de poulet. Cette
contracture n’est pas permanente, elle est variable. Spontanément ou sous l’influence du palper,
de la novocaïnisation du mésentère, elle disparaît pour reparaître ailleurs.
PHYSIO-PATHOLOGIE DE L’OCCLUSION
Les travaux récents ont modifié considérablement les conceptions anciennement admises quant
aux causes de la mort dans l’occlusion.
Frappés de longue date par la fréquence des décès post-opératoires inopinés, en dépit d’un acte
chirurgical parfaitement correct, et apparemment satisfaisant, les chirurgiens ont longtemps cru
que le mécanisme des accidents généraux toujours graves, souvent mortels, était soit d’ordre
infectieux, soit d’ordre toxique.
L’expérience a prouvé que l’absorption des liquides au niveau d’une anse occluse est sinon nulle,
du moins extrêmement réduite, et que ni le liquide d’exsudat péritonéal ni le produit d’hydrolysat
de la paroi intestinale, s’il a été débarrassé au préalable des éventuels microbes qu’il contient,
n’ont de propriété toxique.
C’est l’étude des perturbations humorales engendrées par l’état occlusif qui a jeté un jour nouveau
sur ce problème. Elle a permis de conclure que le syndrome général de l’occlusion est tout proche
de celui du shock traumatique, et qu’il est dominé par la notion de l’exhémie plasmatique.
On sait maintenant que les malades atteints d’occlusion aiguë peuvent, même une fois supprimé
l’obstacle et écarté tout danger péritonéal, mourir de déshydratation, de déséquilibre hydro-
électrolytique suivant un mécanisme où la part prépondérante revient à l’exagération de la
perméabilité capillaire dans les segments intestinaux occlus permettant une fuite considérable de
la masse sanguine et des électrolytes, de conséquences éventuellement fatales.
Quand on fait le bilan humoral d’un malade atteint d’occlusion depuis déjà plusieurs heures et non
traitée, on recueille les données suivantes:
Un des éléments les plus frappants est l’habituelle constatation d’une augmentation de la
concentration sanguine: hémoconcentration traduite par une hyperglobulie avec hyperleucocytose,
par l’élévation de l’hématocrire (rapport du volume globulaire au volume plasmatique),
l’accroissement du taux des protides dosés dans le sang.
Ainsi est objectivée une déshydratation qui, si elle prend des proportions importantes, peut avoir
des conséquences redoutables et explique l’état de collapsus des occlus.
Aux troubles du métabolisme de l’eau s’ajoutent de façon constante ceux des électrolytes dont
trois sont essentiels: le chlore, le sodium, le potassium. L’hypochlorémie, l’hyponatrémie,
l’hypokaliémie, les modifications de la réserve alcaline sont constantes à des degrés divers. Elles
objectivent les processus qui se passent dans l’intimité des tissus, la filtration des liquides et des
ions du compartiment intracellulaire (potassium essentiellement), vers le compartiment
extracellulaire plasmatique, celle du liquide et des ions normalement extracellulaires (chlore et
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sodium essentiellement), hors des vaisseaux qui les contiennent. Les changements ainsi apportés à
la composition du plasma en modifient les propriétés physiques: en particulier, la résistivité
électrique ou le point de congélation (delta cryscopique) dont les mesures prendront un intérêt
majeur lors de la constitution du bilan hydro-électrolytique.
Pour saisir le mécanisme qui déclenche l’exhémie plasmatique dans l’occlusion, il faut suivre pas
à pas les phénomènes qui se produisent dans une anse - grêle de référence, - soumise à une
obturation aiguë, où le facteur striction vasculaire surajoutée ne joue pas comme dans une
strangulation. Quel que soit l’obstacle qui s’oppose soudain ou progressivement au cours des
matières et des gaz, l’intestin en amont réagit d’emblée d’abord en se contractant avec plus ou
moins d’énergie et de fréquence (péristaltisme), puis en se dilatant sous la pression aéro-
liquidienne. La dilatation est essentiellement un phénomène réflexe, qui cherche à protéger
l’intestin des effets de la distension, en diminuant l’hyperpression. Elle va de pair avec des
phénomènes de paralysie progressive qui immobilisent l’intestin. Elle peut atteindre des
dimensions considérables et dépasser largement la zone où pourrait jouer logiquement le
phénomène mécanique exclusif de dilatation en amont d’un obstacle.
Les gaz en rétention ont des origines diverses .- A ceux peu abondants, préexistant dans
l’intestin, s’ajoute avant tout l’air continuellement dégluti par le malade.
La déglutition massive des occlus est telle que les deux tiers environ des gaz bloqués (azote
essentiellement) en dépendent. Le reste est fourni par les fermentations bactériennes, et le passage
dans la lumière du grêle ou du côlon, des gaz normalement en dissolution dans les vaisseaux
intrapariétaux.
Le contenu fluide a, lui aussi, ds sources multiples. Dans les heures qui suivent le début de
l’occlusion, la sécrétion digestive habituellement s’exagère passagèrement; il y a hypersécrétion
digestive réflexe (effet de la distension sur le plexus d’Auerbach) et parallèlement diminution des
possibilités de résorption. D’une part, parce que les liquides sécrétés ne peuvent plus atteindre le
secteur libre sous-jacent à l’obstacle; d’autre part, parce qu’une anse occluse voit sa capacité de
résorption passer de 90 p. 100 à 10 ou 20 p. 100.
Plus tard, à la sécrétion normale, à l’hypersécrétion réflexe passagère s’ajoute, puis se substitue, la
transsudation.
Cette dernière joue un rôle capital dans la production des liquides qui filtrent de la paroi
intestinale en dedans vers la lumière de l’intestin, en dehors vers la cavité péritonéale (ascite des
occlusions). Le liquide d’exhémie, c’est le plasma lui-même, sorti des capillaires qui le
renferment à l’occasion d’une brusque modification de leur perméabilité. On sait que l’anoxie
tissulaire déclenchée par la stase veineuse dont sont le siège les parois de l’intestin, et elle-même
provoquée par l’arrêt de la colonne aéro-liquidienne bloquée, est une cause majeure d’exagération
de la perméabilité des capillaires.
L’aspiration gastro-duodénale continue, qui lutte contre la distension progressive des anses, en
pompant leur contenu, sera, de ce fait, une arme thérapeutique essentielle. Par ce mécanisme
d’exhémie, la circulation générale peut se trouver spoliée d’une quantité liquidienne importante et
on sait qu’une baisse de 50 p. 100 de la masse sanguine est presque un arrêt de mort.
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Une réduction très marquée du débit sanguin rend en effet insuffisantes l’irrigation et
l’oxygénation des parenchymes glandulaires (foie, rate, surrénales) et des centres cérébraux.
La distension des anses a d’autres conséquences que ces désordres profonds. Elle détermine, en
particulier, des modifications dans le régime circulatoire de la paroi intestinale, susceptibles de
retentir sur la vitalité de celle-ci. L’aspect congestif des anses occluses est le reflet fidèle d’une
stase circulatoire pariétale, d’abord veineuse, puis artérielle, dont la conséquence inéluctable, si
elle se prolonge, sera une nécrose plus ou moins rapide. Ainsi, par ce jeu singulier, l’intestin
occlus, et non étranglé, pourra se sphacéler à l’ultime période.
Avant même d’être perforée, sa paroi deviendra perméable aux microbes qui l’habitent
(staphylocoques, streptocoques, colibacilles, perfringens, clostridias), ou à leurs toxines. A
l’agression microbienne, le péritoine réagira par une péritonite; s’il absorbe les toxines, une
toxémie pourra résulter dont les effets peuvent être redoutables.
Habituellement, dans les obstructions abandonnées à elles-mêmes, les modifications de
l’hydraulique circulatoire, les désordres hydro-électrolytiques entrainent la mort, avant que les
altérations pariétales ou que la nécrose aient pu avoir une influence décisive. Ceci d’autant plus
qu’au passif de l’extrême distension abdominale s’ajoutent les troubles circulatoires et
respiratoires qu’elle peut provoquer en comprimant la veine porte et la veine cave, en refoulant le
diaphragme, et déplaçant le coeur, ainsi que les bases pulmonaires.
Lors d’occlusion par strangulation ou striction très serrée, compromettant vite la circulation de
l’anse volvulée ou incarcérée, l’ordre des phénomènes responsables de la mort est presque
toujours différent. La distension des anses en amont de l’obstacle occlusif est, en règle, en retard
sur les phénomènes locaux se produisant au niveau de l’anse intéressée, qui se trouve en quelque
sorte garrottée, et on voit presque toujours les accidents de nécrose pariétale prendre le pas sur
tous les autres et entraîner très vite une péritonite par perméation ou perforation.Celle-ci est
d’autant plus redoutable qu’elle apparaît chez un sujet parfois d’emblée en état de shock, shock
réflexe, d’une part (traumatisme du pédicule nerveux de l’anse), et lié, d’autre part, à la spoliation
sanguine précoce qu’entraîne l’exsudation hématique dont l’anse menacée est le siège. Nous
verrons qu’à ces shocks précoces la transfusion sanguine d’urgence et importante peut apporter la
parade.
CONSEQUENCES PHYSIOPATHOLOGIQUES
B. CONSEQUENCE DE LA DISTENSION
C'est la stase vasculaire source d'anoise et de perméabilité capillaire.
C. LA STASE ENTRAINE :
1. Une petite perméation de l'intestin vers la cavité péritonéale : ascite de l'occlusion.
2. Surtout une exhémie plasmatique très importante (6 - 7 - 8 litres par jour). Les liquides
viennent des espaces intercellulaires par l'intermédiaire de la circulation sanguine.
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F. CONSEQUENCES DE L'EXHEMIE
- Le coeur droit peut se désamorcer. Ce qui va entraîner un collapsus cardio-vasculaire.
Alors un état de choc va s'installer. On remarquera en passant que le choc est identique à
celui obtenu dans les hémorragies par exemple.
- La chute de la tension artérielle va entraîner des troubles rénaux qui se traduiront par une
oligurie.
DIAGNOSTIC
Plus qu’une entité pathologique à caractères cliniques bien précis, l’occlusion est un syndrome de
description complexe, dont il est impossible de tracer schématiquement un tableau sommaire, car
les aspects en sont variables.Ces aspects diffèrent avec le siège de l’obstacle (sur le grêle ou le
côlon), son niveau (haut ou bas sur chacun de ces segments), le terrain sur lequel éclatent les
essentiels caractérisent l’occlusion intestinale, ils forment ce qu’il est convenu d’appeler: le carré
de tradition, de l’occlusion; ce sont les douleurs, les vomissements, l’arrêt des matières et des gaz,
le météorisme abdominal. Au vrai, cette conception trop traditionnelle de la symptomatologie de
l’occlusion ne répond pas à la réalité des faits. Elle ne peut servir de viatique dans la pratique de
chaque jour, car elle fait graviter autour du météorisme, du ballon symptôme, la séméiologie
pratique de l’occlusion. Conception indéfendable, car autant rayer aussitôt du cadre des
occlusions toutes celles sans ballonnement précoce, c’est-à-dire la plupart des occlusions haut
situées, les plus graves, celles en particulier par volvulus ou incarcération interne.
Sans doute finiront-elles à un moment donné par provoquer du météorisme,mais il sera alors
habituellement le fait d’une atteinte péritonéale complémentaire du pus de mauvais pronostic.
DIAGNOSTIC CLINIQUE.
C’est en règle générale, par une douleur abdominale que commence le syndrome occlusif, et c’est
l’étude de cette douleur qui devra, en premier lieu, retenir l’attention. Son début a parfois été
progressif, mais il a pu aussi être violent, soudain, clouant sur place le sujet atteint. Le siège initial
ou maximum actuel n’a qu’une valeur de localisation restreinte en ce qui concerne la localisation
de l’obstacle; par contre, les modalités de la souffrance doivent être analysées avec soin, car
chacune d’elles peut avoir une signification.
101
Sans conteste, les coliques intermittentes et paroxystiques, classiques coliques de misère, sont, de
toutes les douleur, les plus caractéristiques de l’occlusion. On les a comparées à des vagues
douloureuses, de rythme plus ou moins précipité, atteignant leur acmée en deux ou trois minutes,
et cédant lentement pour disparaître et faire place à une accalmie de durée variable. La traduction
visible de ces vagues douloureuses sera parfois le péristaltisme apparent et l’anxiété passagère du
visage. Il n’est pas rare, quand c’est à ce type de douleurs que l’on a affaire, d’apprendre par
l’interrogatoire que des épisodes comparables, atténués, souvent spontanément et vite avortés, ont
fait une ou plusieurs fois leur apparition dans les mois ou les semaines qui précèdent, et les
présomptions d’occlusion par obturation sans menace immédiate pour la vitalité de l’anse, sont
alors grandes.
Il ne faut jamais oublier qu’à l’inverse de cette douleur type, certaines occlusions peuvent
déclencher un véritable état de mal suraigu, évoluant d’un seul tenant sans pauses, à paroxysmes
éventuels, survenant toutes les minutes, plusieurs fois par minute parfois. De telles atroces
douleurs à maximum abdominal, mais à irradiations dorsales ou lombaires, volontiers électives,
obligeant le malade aux attitudes antalgiques les plus diverses, ne sont nullement l’apanage des
perforations viscérales, des infarctus pancréatiques ou mésentériques. Elles s’accompagnent
presque toujours d’une altération du facies, d’une accélération du pouls, instable, et révèlent
souvent une occlusion avec menace immédiate de la vitalité de l’anse, une striction ou un
volvulus aigu.
En fait, ce ne sont ni les grands accès douloureux paroxystiques, ni les états de mal qui risquent de
conduire aux graves erreurs, car l’un et l’autre font, en règle, aussitôt craindre une affection
chirurgicale de l’abdomen. Le point sur lequel on n’insiste jamais assez, et que nous avons tous
vu responsable de retards extrêmement préjudiciables, c’est la faible intensité des douleurs
accompagnant les plus graves occlusions: vague état de malaise douloureux abdominal, sensation
de tension désagréable, coliques fugaces vite atténuées, remarquablement calmées parfois par une
drogue banale (atropinée en général), à laquelle le malade a souvent eu recours de son propre
chef.
Pour ne pas s’exposer à de si grave erreurs, l’analyse d’autres symptômes fonctionnels éventuels
est primordiale. S’il est un signe banal entre tous, et peu significatif en fait ce sont les
vomissements survenant chez un sujet qui, soudain, se plaint de douleurs ou d’un malaise
abdominal. On sait fort bien que l’occlusion la plus authentique peut évoluer pendant longtemps
sans provoquer d’états nauséeux, et l’heure tardive d’apparition des vomissements lors
d’occlusion colique est une notion bien ancienne. On sait aussi que la moindre colique hépatique
peut s’accompagner aussitôt d’un ou deux vomissements alimentaires ou bilieux.
On n’attachera vraiment d’importance, dans les premières heures, qu’à un véritable état de mal
nauséeux, avec rejets rapprochés presque incessants. Il traduit souvent une des occlusions hautes
du grêle, riches en signes fonctionnels et pauvres, comme nous le verrons, en signes physiques et
radiologiques.
Au fond, l’élément qui doit avant tout retenir l’attention et susciter l’analyse la plus attentive,c’est
le moindre trouble de transit intestinal. Ici, c’est, avant tout, l’arrêt des gaz qu’il faut rechercher et
faire préciser avec soin. C’est lui qui distingue l’occlusion des grands accès de constipation,
susceptibles de se prolonger des jours parfois, et face auxquels le spectre de l’occlusion est
souvent trop vite agité. Pratiquement, l’impossibilité de toute émission gazeuse peut être
authentifiée dès les premières heures de l’accès douloureux, bien avant qu’on ait eu le droit de
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parler d’arrêt des matières, et par ce seul fait d’horaire elle prend le pas sur ce dernier. Souvent,
d’ailleurs, l’arrêt des matières est moins net que celui des gaz. On souligne toujours que l’intestin
sous-jacent à l’obstacle, et c’est souvent un long segment, peut encore évacuer son contenu
pendant les premières heures, et donner le change. Il y a des diarrhées réflexes contemporaines de
la survenue de l’occlusion, surtout si celle-ci est d’apparition soudaine (volvulus par exemple)
qui, elles aussi, sont trompeuses. La vacuité de l’ampoule rectale,enfin, est loin d’être constatée
régulièrement au toucher rectal qu’il faut faire systématiquement: on trouve celle-ci parfois
encombrée de matières, alors que, loin en amont sur le grêle, s’installe le plus absolu des
obstacles.
On le voit, la variabilité fréquente des manifestations fonctionnelles de l’occlusion fait que, dans
l’ensemble, leur étude ne peut guère apporter plus que des présomptions.
Un soigneux examen physique peut alors venir les confirmer dans la majorité des cas, s’il est
mené sans idée préconçue, si l’on consent en particulier à oublier les schémas classiques trop
rigides et qu’on se répète:
Que le météorisme est un signe possible d’occlusion, mais qu’il n’est ni constant ni nécessaire,
pour en poser le diagnostic;
Qu’il est d’authentiques syndromes occlusifs, et parfois des plus sévères, où le ventre reste plat
pendant de longues heures;
Que, fait non absolument exceptionnel, une contracture précise, localisée, voire diffusée, peut être
le seul élément dénonciateur précoce d’une strangulation.
En ce qui concerne le météorisme, il faut se convaincre que, s’il est un excellent signe
d’occlusion, il n’en est pas le plus fidèle, et qu’il existe de faux météorismes trompeurs.
La façon qu’a le météorisme de se manifester est des plus variables. Tantôt il est d’emblée
apparent. Rien de plus évident, chez un sujet maigre, qu’un ballonnement localisé: voussure
perceptible en un secteur de l’abdomen, y déterminant, si elle est latérale, une asymétrie plus ou
moins précise, ne prêtant à discussion, si elle est médiane et basse, qu’avec une tumeur abdomino-
pelvienne kystique ou d’autre nature, ou une rétention d’urine facile à éliminer par sa matité et
l’évacuation spontanée ou provoquée par cathétérisme de la vessie - qui est de bonne règle au
début de tout examen abdominal. Cette voussure est en principe sonore, voire tympanique, et
donne au palper une sensation de tension à plein, d’élasticité gazeuse comparée à celle d’un
cylindre membraneux rempli d’air. Si, par ailleurs, elle reste immobile sous la main qui palpe, on
est en présence de ce qu’il est classique de considérer comme un des meilleurs signes d’occlusion,
et ajoutons de strangulation: le signe de von Wahl. En pratique, le ballon symptôme localisé est
bien rarement rencontré.
Le ballonnement le plus habituellement observé est en effet, sans conteste, représenté par une
distension diffuse, soulevant de façon plus ou moins accentuée la paroi abdominale, et proche de
celle que pourrait donner une ascite.
C’est pourquoi la percussion est essentielle pour déceler la présence d’une sonorité. Percussion
qui devra être faite également si possible dans la région lombaire sur le malade assis, où
l’existence de sonorité doit être nette. La coexistence d’une occlusion et d’une ascite (météorisme
central sonore, matité des flancs) rend d’ailleurs parfois le diagnostic difficile, et la fausse ascite
réalisée par l’épanchement liquidien massif, stocké, le cas échéant, dans quelques anses, peut
encore compliquer le problème.
103
Pour diffus qu’il soit, un tel ballonnement n’est pas toujours symétrique, ce qu’est régulièrement
un épanchement liquidien. L’asymétrie avec météorisme électif dans la fosse iliaque droite n’est
pas rare dans les obstructions coliques lors de distension caecale prédominante.
Là où le météorisme prend une valeur significative de premier ordre, c’est lorsqu’il est
accompagné de péristaltisme. Que celui-ci soit visible sous forme d’ondes de reptation dont on
guettera l’apparition, ou perceptible à la main sous forme d’un durcissement intermittent, qu’il
soit spontané ou délenché par des chiquenaudes sur la paroi abdominale, il reste le meilleur des
signes physiques d’occlusion, un des plus fréquents aussi. Il affirme, en principe, l’obstruction,
mais les observations ne se comptent plus où on l’a vu coexister avec un volvulus (colique ou
grêle) à la période initiale de son évolution. Immobile, le météorisme diffus a moins de valeur
significative.
L’auscultation de l’abdomen, qu’on omet trop souvent de pratiquer, peut apporter un appoint
essentiel au diagnostic. Il n’y a guère d’obturation avec météorisme, qui ne soit le siège de bruits
hydro-aériques se succédant à intervalles plus ou moins réguliers, avec glouglou de filtration,
parfois. Le silence évoquera soit une strangulation, dont l’urgence est extrême, soit une occlusion
paralytique, dont l’urgence est moindre.
Il s’en faut de beaucoup que tout ventre d’occlusion soit le siège d’un météorisme appréciable.
Dans beaucoup d’observations d’occlusions, l’absence de toute distension abdominale est en effet
affirmée sans ambage, sans doute faut-il compter ici avec les météorismes non perçus, faute
d’examen assez attentif, chez les malades obèses ou à paroi très musclée, ou faute d’interpréter au
toucher rectal une sensation très spéciale de comblement du Douglas, répondant à un ballon plus
pelvien qu’abdominal.
Ces circonstances mises à part, il est sans conteste relativement fréquent de se trouver en face
dans les phases initiales du syndrome tout au moins, d’occlusions à ventre plat, et pour cause,
puisque l’intestin lui-même n’est pas distendu.
Il n’est pas impossible que, malgré la défense, celle-ci perçoive plus ou moins confusément,
également dans la profondeur,une tuméfaction: boudin d’invagination, ou anse volvulée? En tout
état de cause, loin de faire rejeter l’occlusion, c’est aux plus graves d’entre elles que ces signes de
souffrance viscérale doivent faire songer. Il faut les considérer comme plus alarmants qu’un
météorisme précis.
C’est une constatation plus troublante encore, lorsqu’on pense dès l’interrogatoire se trouver
devant un syndrome occlusif, que celle d’une véritable contracture pariétale, d’un ventre de bois.
On a très judicieusement attiré récemment l’attention sur ce point et montré qu’une telle
éventualité est loin d’être exceptionnelle dans les volvulus d’emblée très serrés du grêle en
particulier. Quoi de surprenant à cela, d’ailleurs, si on réfléchit à l’importance de l’irritation
péritonéale que peut entrainer la torsion brusque du mésentère et du grêle, sa congestion aiguë,
son sphacèle vite menacant et l’épanchement ascitique séro-sanglant qui les accompagne ? A la
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souffrance extrême de l’anse occluse répond ici alors, plus qu’une douleur localisée et qu’une
défense segmentaire, une contracture vraie sans météorisme. Signe d’alarme entre tous, elle fera
souvent prononcer d’abord le mot de péritonite par perforation d’un viscère creux, jusqu’à ce que
l’absence de pneumopéritoine sur la radiographie en fasse douter.
L’examen physique d’un malade suspect d’occlusion n’est pas terminé, tant que n’a pas été
effectuée la révision minutieuse des orifices herniaires, non seulement de ceux de la région
inguinale, mais aussi de ceux de la région crurale et obturatrice.
S’il n’a pas déjà été pratiqué, un toucher rectal et, le cas échéant, vaginal sera fait. L’ampoule
rectale est –elle vide ou pleine ? Le Douglas est-il libre ou comblé ? Sent-on directement une
néoformation rectale ou, à travers la paroi rectale, une néoformation sans doute sigmoïdienne, le
doigt revient-il souillé de sang ? L’appareil génital féminin paraît-il normal? Ou pathologique?
Autant de questions dont les réponses peuvent étayer un diagnostic.
Le rétentissement général d’une occlusion se mesure avant tout au pouls, au facies, à la diurèse. Si
ces éléments restent normaux ou presque, on peut dire le retentissement général nul. Si le facies
est anxieux, les traits tirés, le pouls petit et rapide, la tension basse ou effondrée, la diurèse vite
ralentie, on peut dire le shock imminent, la déshydratation certaine.
Soulignons qu’entre un état général peu modifié et un état brusquement alarmant, le temps peut
être court.
Retenons qu’avec un pouls parfait, un facies rassurant, le malade a parfois une strangulation dont
il peut mourir rapidement par péritonite si on ne la traite pas vite.
Lorsque l’occlusion est abandonnée à elle-même, le delai dans lequel survient la mort est variable
de deux jours à une semaine. Le siège de l’occlusion, son type, l’âge et l’état général du malade
sont autant de facteurs conditionnant cette évolution.
Au stade terminal, toutes les occlusions se ressemblent. L’arrêt des matières et des gaz est absolu,
les vomissements souvent fécaloïdes confirment malgré l’habituelle atténuation des douleurs, la
gravité du pronostic. Le ballonnement est devenu considérable, et l’abdomen tendu, tympanique.
L’altération du facies (yeux excavés), l’oligurie voisinan l’anurie, la dyspnée (les complications
pulmonaires sont fréquentes) annoncent l’imminence du collapsus. Mais l’agonisant, couvert de
sueurs froides, souvent atteint de hoquet garde parfois une lucidité parfaite.
S’il survient une perforation diastatique, ou le sphacèle d’une anse, la péritonite ajoute ses traits à
l’occlusion, la température s’élève (39º, 40 º), l’abdomen devient douloureux dans son ensemble
et se défend plus ou moins intensément. C’est alors qu’on découvre à la radiographie un pneumo-
péritoine, et que parfois des ombres pariéto-coliques, pelviennes, entre les anses, attestent
l’épanchement purulent intrapéritonéal de la péritonite confirmée.
LE DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE
L’examen radiographique est désormais un des temps essentiels de l’enquête qui doit être menée
lorsqu’on se trouve en face d’un malade suspect d’occlusion.
Il permet, en effet, d’objectiver par des images qu’il faut apprendre à interpréter, la rétention
gazeuse, puis la rétention liquidienne qui lui fait suite, à condition d’être fait dans de bonnes
conditions techniques après transport du malade dans un centre hospitalier.
105
C’est environ trois à six heures après le début du syndrome occlusif qu’apparaissent les premiers
ballons gazeux (peut-être de meilleure heure dans les obturations que dans les strangulations).
Alors qu’il n’y a aucun ballonnement perceptible, alors qu’il y a encore émission de quelques gaz
(occlusion progressive), des images de rétention aérique ou des niveaux liquides peuvent être
visibles sur les clichés. On admet qu’en moyenne la distension hydro-aérique suit d’une heure la
distension gazeuse isolée.
L’examen doit débuter par une radioscopie de centrage, si possible sur le malade debout, vérifiant
la transparence générale de l’abdomen, et étudiant particulièrement l’étage sus-mésocolique et la
région frontière thoraco-abdominale.
La prise de plusieurs clichés sans préparation (5 à 8) de grand format, intéressant toute la cavité
abdominale du pelvis au diaphragme, flancs compris, sera ensuite effectuée. Les clichés les plus
démonstratifs sont en général ceux pris de face, le malade debout; de profil, le malade en
décubitus dorsal; ou encore de face, le malade successivement en décubitus latéral, droit et
gauche, puis en décubitus dorsal, puis ventral. On a suggéré également de prendre parfois une
radiographie sur le malade en position de Trendelenburg, tête en bas, pour accumuler le liquide
endo-intestinal dans les anses sous-diaphragmatiques désormais déclives et permettre alors aux
gaz de se cantonner dans les anses voisines de l’obstacle, susceptible d’être ainsi mieux objectivé
dans certains cas. Cette bascule est à éviter au moindre soupçon de réaction péritonéale associée.
Certaines notions générales sont nécessaires à l’interprétation des images. A moins d’aérophagie
importante, le tube digestif normal ne présente pas de distension gazeuse. A part la poche à air
gastrique, avec son niveau liquide horizontal, n’existent normalement qu’une bulle au genu
superius duodénal, quelques bulles duodénales et termino-iléales, un peu d’aérocolie dans les
zones fixes (ascendant, angles, côlon iliaque gauche).
Avant d’émettre une conclusion, on devra toujours chercher à préciser si le malade n’a pas reçu
tout récemment une purge, un lavement (faux niveaux liquides possibles), et s’il n’est pas sous
l’influence de drogues telles qu’atropine, barbituriques, morphine, susceptibles de provoquer un
stockage gazeux endo-intestinal.
Il convient de se rappeler, par ailleurs, que chez le jeune enfant, ainsi que volontiers chez le
vieillard grabataire, des bulles gazeuses avec ou sans niveau liquide sont de constatation banale.
Au moindre doute, l’examen radiographique devra être répété à quelques heures d’intervalle, car,
au début de l’occlusion, la pauvreté des images est fréquente : savoir que l’enquête radiologique,
malgré qu’il y ait occlusion authentique, peut rester muette ou trompeuse (opacité diffuse de
l’abdomen quand la rétention liquidienne l’emporte sur la rétention gazeuse, ou qu’existe une
ascite importante; aspect de pneumo-péritoine lors d’occlusion compliquée de perforation
intestinale) et que le désaccord entre des signes cliniques nets et des signes radiologiques absents
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peut et doit inciter à la laparotomie exploratrice. Tenir compte, bien entendu, de l’éventuelle
visibilité d’un corps étranger, peut-être migrateur et occlusif : calcul biliaire, bouton métallique
anastomotique.
Les images
Habituellement, ces images hydro-aériques sont multiples, de volume modéré, de siège central ou
abdomino-pelvien, à l’inverse des images coliques périphériques. Certaines peuvent néanmoins
être de grandes dimensions, une anse grêle très dilatée dépassant parfois le double du calibre d’un
côlon normal. Les taches hydro-aériques sont en général indépendantes les unes des autres;
indépendance qui ne signifie d’ailleurs pas anarchie. En effet, sur le malade debout, elles se
superposent habituellement de l’hypochondre gauche à la fosse iliaque droite, simulant des
« tuyau d"orgue », des « terrasses étagées », des « marches d"escalier ».
Quand les anses contiennent peu de liquide et suffisamment de gaz, on peut chercher à repérer
leur niveau par l’étude des valvules conniventes formant plus au niveau du jéjunum, où elles sont
surtout développées : cercles plus ou moins complets perpendiculaires aux parois donnant les
aspects dits de « feuille de fougère », de « barbes de plumes », ou, mieux , de « spires de ressort à
boudin ».
A l’accoutumée, les anses jéjunales sont hautes et horizontales, les anses iléales basses et
verticales. L’accumulation d’un grand nombre de petites bulles peut réaliser un semblant de
damier, témoignant souvent du siège bas de l’obstacle près de la jonction iléo-caecale.
Aux images multiples, habituellement provoquées par la distension des anses en amont de
l’obturation jéjunale ou iléale, s’oppose l’image unique, isolée, d’une anse dilatée, se détachant en
croissant hydro-aérique clair, sur un fond uniformément sombre. De tels aspects n’impliquent en
aucune façon la bénignité de la lésion responsable et doivent faire soupçonner le mécanisme de
strangulation.
Il est impossible d’entrer dans le détail des images atypiques susceptibles d’être rencontrées, telles
que l’aérogastrie isolée des obturations très hautes du grèle, ou que l’opacité en forme de boucle
d’une anse fortement étranglée, exclue du circuit gazeux, et ne renfermant que du liquide
hématique.
Les signes radiologiques d’une occlusion colique ne sont pas essentiellement différents de ceux
observés sur le grêle et ne s’en distinguent que par des nuances.
Ces bulles gazeuses surmontent fréquemment une ligne de niveau liquide très longue, pouvant
s’étendre du diaphragme au pelvis, sur les clichés pris de profil, le sujet étant en décubitus latéral.
Si l’obstacle siège sur le transverse, les images sont cantonnées dans l’épigastre et à droite, et
c’est en décubitus latéral qu’apparaît la longue ligne de niveau liquide bloquée dans le côlon droit.
107
D’une façon générale, les images hydro-aériques sont surtout périphériques, ou barrent
transversalement l’abdomen, en se raccordant au dessin général du cadre colique dont sont
reconnaissables, s’ils sont distendus, les segments fixes (angles ascendant et descendant) et le
caecum.
Dans les volvulus coliques, si le volvulus est sigmoïdien, il y a en principe une très large image
hydro-aérique. Elle est en forme de grand arceau, à hauts jambages plus ou moins rapprochés,
dessinant un U à concavité inférireure.
Les lignes horizontales des niveaux liquides sont souvent décalées dans les branches. Si le
volvulus intéresse le caecum, c’est une image gazeuse unique sans jambages, uniforme, le plus
souvent en ectopie gauche haute, à ligne de niveau horizontal qui attire l’attention.
Dans tous ces cas, l’intestin sus-jacent (côlon ou grêle), s’il est distendu, peut, par superposition
de clartés parasites, gêner la lecture des clichés.
L’association occlusion du grêle et occlusion colique n’est pas rare, soit qu’une occlusion colique
retentisse sur le grêle (valvule de Bauhin perméable de bas en haut), soit que le même obstacle
(ou deux obstacles différents) provoque simultanément une occlusion du grêle et une occlusion
colique, soit que, lors d’iléus paralytique, le trouble fonctionnel frappe à égalité tous les étages du
tube intestinal. Dans cette dernière éventualité, il y a une dilatation gazeuse diffuse et importante
de l’intestin sans niveau ou avec niveau modéré, portant en règle sur le grêle et le côlon (parfois
seulement sur le côlon, jamais isolément sur le grêle). Rechercher alors une opacité homogène
avec ou sans niveau liquide témoin d’une péritonite localisée.
Malgré les caractères distinctifs précités, il n’est pas toujours possible, au vu de ces différentes
images, d’affirmer le siège de l’occlusion sur le grêle ou le côlon. Pour résoudre le problème, on
administrera un lavemnt baryté. S’il injecte rapidement, sans difficulté, en totalité, le cadre
colique et le dessine en encerclant les zones hydro-aériques suspectes : l’occlusion est sur le grêle.
Le refoulement vers le haut du transverse, son trajet en courbe à concavité inférieure mesurent en
quelque sorte l’importance de la distension jéjuno-iléale.
Si le lavement s’arrête nettement, il y a des chances que là soit l’obstacle, mais ce n’est pas une
certitude. Un arrêt n’a toute sa valeur que s’il y a rétro-dilatation sus-jacente associée. Une lésion
du caecum ou du grêle, par exemple, adhérente au sigmoïde, détermine parfois l’arrêt sigmoïdien
trompeur de la colonne barytée. La forme de la tête de la colonne immobilisée sera étudiée avec
soin (amorce de spire dans le volvulus du côlon pelvien, image en cupule, en trident dans
l’invagination, aspect de bouffant de culotte de golf dans les cancers).
Si, enfin, le lavement hésite, s’attarde en un point, le doute persiste aussi. S’agit-il d’un spasme?
D’un défilé réel, mais partiellement perméable ? le mode de remplissage du segment sus-jacent
tout à coup élargi, s’il se fait peu à peu, bosselure par bosselure, lac par lac (effet de gouttière)
dans un côlon dilaté, la densité faible de l’image colique (la sténose ne laissant que filtrer
faiblement la baryte) sont en faveur de cette dernière hypothèse.
En résumé, si l’injection parfaite du cadre colique permet d’affirmer le siège sur le grêle de
l’occlusion, son injection imparfaite, incomplète, n’autorise aucune occlusion formelle, et c’est en
se référant aux autres caractères radiologiques, au contexte clinique, qu’on résout le problème.
radiologiques répétés ne saurait être trop souligné. Voit-on en effet, un blocage aéro-liquidien
discutable s’aggraver sur les films, c’est que l’occlusion se confirme, se complète. Voit-on , au
contraire, les gaz se débloquer, s’éparpiller dans le côlon qui en était privé plus ou moins, voilà un
élément favorable qui permet l’espoir d’éviter l’intervention.
Les symptômes cliniques et radiologiques disparatas sur lesquels on se base pour poser le
diagnostic positif d’occlusion se groupent habituellement en syndromes dont la connaissance
permet de répondre, en face d’un état occlusif, aux questions suivantes : l’occlusion est-elle sur le
grêle ? sur le côlon ? à la fois grêle et colique ? Dépend-elle d’une obturation de la lumière
intestinale ? de la strangulation d’une anse ? de sa paralysie ?
D’une façon générale, les occlusions du grêles ont des signes fonctionnels précis : douleurs
franches, vomissements précoces souvent répétés, arrêt des matières et des gaz encore que ce
dernier symptôme puisse tarder quelque peu à apparaître dans toute sa netteté si l’obstacle est haut
situé, et laisse libre au-dessous de lui un long secteur d’intestin. Elles ont aussi, en règle, un
retentissement général vite manifeste traduit par les modifications du facies, du pouls, de la
tension, de la diurèse.
Leurs signes physiques sont, par contre, dans l’ensemble discrets. S’il existe un météorisme, il est
pratiquement toujours modéré qu’il soit diffus, plutôt central, ou localisé (ballon tympanique de
von Wahl). Il n’est pas rare que tout météorisme soit absent et le ventrelat. Il peut exister
paradoxalement une défense pariétale douloureuse, tantôt localisée, tantôt diffuse, simulant une
perforation viscérale.
Sur les films, les images les plus démonstratives sont les bulles hydro-aériques, multiples, à
niveaux liquides étagés, de dimensions réduites, encadrées par un côlon perméable au lavement
baryté. Mais un arceau hydro-aérique solitaire retiendra tout autant l’attention.
Les occlusions du côlon ont schématiquement une allure plus subaiguë : tension douloureuse
progressive tardifs remplacés au début par des nausées, arrêt souvent très rapide et absolu des
matières et des gaz, pas de retentissement général précoce. Mais, à l’opposé de ces manifestations
fonctionnelles atténuées et générales quasi absentes, existent en règle des signes physiques nets :
important météorisme, diffus et en cadre, ou localisé, provoquant une asymétrie abdominale.
Sur les films, les images hydro-aériques sont dans l’ensemble de grandes dimensions; si elles sont
multiples, elles ne sont jamais très nombreuses (guère plus de quatre). Ici aussi un ballon aéro-
liquidien unique peut avoir une nette signification. L’arrêt du lavement baryté est fréquent (non
constant), tenir compte de son siège, de l’aspect de la tête de la colonne de baryté.
Il ne s’agit là bien entendu que de notions très générales sans caractère d’absolu. On connait, en
effet, les occlusions subaiguës du grêle, suraiguës du côlon; les occlusions mixtes à la fois grêle et
colique; association d’une occlusion du grêle et du côlon, sous l’influence d’un même mécanisme,
ou de deux obstacles différents.
Les syndrome d’obturation (que celle-ci siège sur le grêle ou sur le côlon) a pour caractéristique
les traits suivants :
- Début assez progressif des accidents douloureux qui vont se répéter à intervalles plus ou
moins proches et n’évoluent pas d’une seule tenue, fréquence relative dans les antécédents
de crises de coliques intermittentes, terminées par émission de gaz (syndrome de Koenig
des sténoses progressives de l’intestin), altération sans doute moins soudaine de l’état
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général, encore que celle-ci soit surtout fonction du siège en hauteur de l’obstacle.
Météorisme habituel plus souvent diffus que localisé, en cadre dans les occlusions
coliques, central dans les occlusions du grêle, animé des contractions péristaltiques
spontanées ou aisément provoquées. Elément majeur du diagnostic à l’auscultation : bruits
de glouglou, particulièrement nets dans les syndromes d’occlusion où l’intestin lutte. A la
radiographie, la multiplicité des niveaux liquides étagés plaide pour l’obstruction.
L’existence d’une élévation discrète de la température aux environs de 38º et de la leucocytose est
donnée aussi comme un signe en faveur de l’étranglement ou du volvulus.
Le syndrome d’iléus paralytique est peut-être de tous les moins douloureux, le plus discret quant à
sa symptomatologie fonctionnelle. Il faut insister sur l’importance habituelle du météorisme qui le
traduit (il s’agit presque toujours d’une paralysie frappant le côlon et le grêle simultanément), sur
son immobilité rigoureuse (pas de péristaltisme), sur le relatif silence à l’auscultation.
Sur les films : dispersion de la rétention hydro-aérique, sur le côlon et le grêle : parfois rétention
essentiellement gazeuse.
On sait avec quel soin toute occlusion d’apparence paralytique doit faire rechercher un foyer
inflammatoire latent : douleur élective en un secteur de la cavité abdominale, perception d’un
empâtement au palper et au toucher, leucocytose élevée. Tels sont les grands syndromes occlusifs.
Rappelons que, grosso modo, l’occlusion du grêle est plus souvent par strangulation ou striction
que par obturation; l’occlusion du côlon, à l’inverse, plus souvent par obturation que par
strangulation.
muettes. Rappelons à ce propos que la constatation sur un cliché d’une anse isolée distendue à
contenu aérique ou hydro-aérique peut suffire, corroborée au contexte clinique, à décider une
intervention.
Les problèmes qui ont le plus de chance de rester encore en suspens sont ceux posés par
les multiples variétés pseudo-occlusives de certaines affections médicales ou chirurgicales, qui à
leurs signes cliniques, ajoutent volontiers des signes radiographiques d’occlusion réflexe, diffus et
modérés, sans doute, mais quand même troublants.
Au nombre de ces affections, figure, en premier chef, la colique néphrétique, pour laquelle
on saura rechercher l’hématurie macro ou microscopique et surtout demander des clichés sans
préparation à la recherche de l’ombre révélatrice d’un calcul sur le trajet pyélo-urétéral, ou, mieux
encore, une urographie d’urgence. L’absence d’apparition unilatérale de l’image pyélo-calicielle
dans les délais habituels étant un argument considérable en faveur d’une colique néphrétique.
Enfin, chez la femme, les torsions d’annexes, la rupture d’une grossesse extra-utérine,
chez tous, la pancréatite aiguë hémorragique et l’infarctus intestinal (longtemps considéré comme
une occlusion de mécanisme particulier) peuvent simuler de très près l’occlusion suraiguë.
L’existence de signes cliniques et radiologiques propres à chacune de ces affections, le fait que
l’élément occlusif y passe dans l’ensemble au second plan, le secours de certains examens de
laboratoire (valeur d’une amylasémie élevée en faveur d’une pancréatite aiguë hémorragique)
feront parfois rectifier un diagnostic erroné au départ. Parfois encore, seule l’intervention
apportera la certitude. On ne regrettera pas d’y avoir eu recours dans ces cas chirurgicaux, où elle
est, sauf peut-être en cas de pancréatite, nécessaire.
111
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
Chez le nouveau-né, on doit savoir que le syndrome clinique d’occlusion est souvent
décapité par l’absence fréquente de l’arrêt du transit et du météorisme, et que les vomissements
constituent le meilleur syndrome d’alarme.
Dès que l’occlusion est soupçonnée, il faut en chercher la cause dans une malformation
congénitale. Elle peut être ano-rectale : imperforation ano-rectale dont nous verrons les variétés
au chapitre qui lui est consacré. Elle peut être colique par mégacôlon congénital d’emblée
occlusif, exceptionnellement par aplasie colique plus ou moins étendue. Intérêt de l’examen local,
inspection de la région ano-rectale, toucher rectal, et de l’exploration radiologique avec lavement
baryté très fluide. Le plus souvent, l’origine des accidents occlusifs se situe au niveau du grêle, et
on doit penser alors aux atrésies régionales ou aux sténoses congénitales frappant le duodénum, le
jéjunum ou l’iléon, et dont les signes radiologiques sont souvent précis.
L’iléus méconial (méconium demeurant comme de la colle, adhérent aux parois du grêle et
l’oblitérant faute de sécrétion pancréatique active) relève d’un mécanisme singulier. Il faut
compter aussi avec les accidents de volvulus précoces, liés à la présence d’un mésentère commun;
avec l’existence éventuelle d’une duplication intestinale segmentaire fermée, aboutissant à la
constitution d’un entéro-kystome occlusif.
mais parfois aussi d’un mégacôlon secondaire à une malformation congénitale ano-rectale non
reconnue à la naissance (étroit abouchement rectal anormal, entéro-vaginal en général).
La survenue brusque en pleine santé d’une crise d’occlusion aiguë a, par contre, toutes
chances d’être liée à une invagination iléo-caecale, ou iléo-colique. Les présomptions peuvent se
transformer en certitude si coexistent : signes d’occlusion et d’hémorragie intestinale, signes
d’occlusion et boudin perceptible, ou image radiologique démonstrative lors de l’administration
d’un lavement baryté.
Il existe enfin chez le nourrisson des iléus fonctionnels (spasmes purs) avec météorisme
souvent important, susceptibles de céder à un traitement médical (aspiration par tube nasal,
compensation hydro-électrolytique). Dans le doute, on dispose souvent de quelques heures pour
faire la preuve de l’échec ou du succès de cette thérapeutique.
Occlusions de l’enfance
N’y a-t-il pas invagination aiguë ? – La preuve peut en être formellement donnée s’il y a,
comme chez le nourrisson, occlusion avec hémorragie ou boudin, ou radiographie évocatrice.
Une autre supposition qu’il faut faire dans la seconde enfance est celle d’une tuberculose
intestinale avec ou sans participation péritonéale. Pour l’étayer, on cherchera l’existence
éventuelle d’antécédents pulmonaires, ganglionnaires, d’une masse perceptible au palper ou au
toucher. Si la responsabilité de ces différentes causes ne peut être prouvée, si l’interrogatoire ne
permet pas de suspecter l’arrêt dans le grêle d’un corps étranger dégluti (amas pileux,
trichobézoard) ou amas d’origine vermineuse, s’il n’existe aucune manifestation clinique
particulière orientant les soupçons (cicatrice abdominale ancienne, tumeur palpable), il reste à
procéder par déduction, comme chez l’adulte.
Aux âges avancés, il n’est pas rare que l’on puisse affirmer avec certitude la cause d’un
syndrome occlusif.
Le volvulus du côlon pelvien, quoiqu’on puisse l’observer à tout âge, est plus fréquent
après cinquante ans. Il est une des occlusions dont on a le plus de chance de faire le diagnostic
exact, car, à son singulier météorisme oblique et monstrueux, il joint une image radiographique
113
fréquemment caractéristique : immense anse claire à deux jambes réunies à leur pied, au niveau
duquel le lavement baryté objective une spire de torsion démonstrative.
Quand le côlon est parfaitement perméable, le siège sur le grêle de l’occlusion est certain.
On peut rencontrer, chez l’homme âgé, les mêmes causes d’occlusion du grêle que chez l’adulte.
Il faut penser ici plus particulièrement à l’iléus biliaire. Son histoire est souvent évocatrice si on
sait l’analyser : déclenchement douloureux en deux étapes (l’une plus ou moins lointaine :
constitution d’une fistule cholécysto-duodénale; l’autre plus proche : migration du calcul
vésiculaire dans le grêle) ; antécédents possibles de lithiase vésiculaire; évolution par poussées
des accidents occlusifs actuels; et enfin, signes décisifs mais rares : perception directe au palper
abdominal, au toucher rectal ou vaginal, d’un calcul chez une malade maigre; visibilité
radiologique de son ombre ou d’un pneumo-cholédoque (colonne claire sous-hépatique bifurquée
en haut). S’il y a de la température, l’appendicite, plus rarement la cholécystite, toutes deux si
volontiers occlusives chez le vieillard, et ceci qu’il y ait ou non plastron perceptible, seront
évoquées. En l’absence de signes en faveur de ces affections, on cherchera à déduire la cause en
raisonnant comme chez l’adulte.
Occlusions de l’adulte.
Le diagnostic d’occlusion chez l’adulte a parfois l’évidence que nous avons rencontrée
aux âges extrêmes de la vie, car il peut procéder des mêmes causes. Guère d’hésitations permises
devant les signes cliniques et radiologiques d’un volvulus pelvien, d’un iléus biliaire à calcul
visible et pneumo-cholédoque apparent, d’une invagination, d’une tumeur intestinale. Pas
d’hésitation non plus si on découvre les symptômes d’une carcinose péritonéale diffuse, ou d’une
tuberculose.
L’expérience a prouvé que l’occlusion chez une malade porteuse d’un gros fibrome
abdomino-pelvien était exceptionnellement liée au fibrome (sauf s’il est calcifié) et relevait
pratiquement toujours d’une autre cause associée : tumeur colique surtout.
Toutes ces éventualités analysées, il reste que, dans un grand nombre de cas, la cause de
l’occlusion semble échapper à la première analyse.
114
Il faut alors reprendre l’examen à son début et s’attacher à distinguer ce qui est en faveur
d’une occlusion du grêle ou du côlon, ce qui est en faveur d’une strangulation, ou d’une
obturation.
Des signes certains de strangulation inciteront à rechercher ceux propres aux volvulus, aux
étranglements internes (ballon épigastrique médian, par refoulement de l’estomac en avant, dans
les cas de hernie de l’hiatus de Winslow; masse pâteuse et douloureuse du flanc droit, lors de la
hernie rétro-caecale), aux invaginations (en particulier hémorragie intestinale au toucher rectal).
Des signes certains d’obturation incitent à scruter les antécédents plus ou moins lointains;
terrain tuberculeux, amaigrissement récent et hémorragie intestinale liée au développement d’un
néoplasme; notions de parasitose intestinale, d’ingestion alimentaire massive toute récente
(carottes, figues).
Un problème très particulier est posé par les occlusions post-opératoires. Il va sans dire
que, bien souvent, la cause et le mécanisme exacts de l’occlusion ne sont découverts qu’au
moment de la laparotomie. Ce n’est cependant pas un vain jeu de l’esprit que de vouloir les
préciser d’avance, car une occlusion dont on connaît la genèse a plus de chances d’être
correctement traitée.
Si elles sont très précoces, les occlusions post-opératoires sont pratiquement toujours
mécaniques; l’étranglement interne dans une brèche créée par l’opération en est la cause
habituelle.
Ce sont, en pratique, nous l’avons déjà vu, des occlusions par brides, sur lesquelles il faut
agir directement, et vite.
Exposer le traitement de l’occlusion intestinale est complexe, car, comme nous l’avons
déjà répété plusieurs fois, s’il n’y a pas une occlusion, mais des occlusions de types divers posant
chacune un problème thérapeutique un peu particulier.
Nous ne tracerons ici que les grandes lignes du traitement des occlusions, réservant
certains détails au chapitre traitant à part chaque grande cause d’occlusion : volvulus, invagination
ou strangulation du grèle, volvulus colique, caecal ou sigmoïdien, néoplasme du côlon.
115
Malgré les considérables progrès apportés au traitement dit médical des occlusions, il est
incontestable que l’acte opératoire garde la place essentielle, la place de choix. Rares sont, en
effet, les syndromes occlusifs susceptibles de céder à la mise en oeuvre de moyens médicaux. Ils
se résument aux occlusions mixtes fonctionnelles plus que mécaniques (anses simplement
agglutinées), aux occlusions purement spasmodiques ou paralytiques, souvent alors d’origine
inflammatoire, et fréquemment post-opératoires.
Dans l’immense majorité des cas, l’occlusion est mécanique, et seule l’intervention peut la
guérir, soit en supprimant ou contournant l’obstacle, soit en dérivant les matières en amont de lui.
Au fond, le véritable intérêt du traitement médical, c’est d’avoir transformé du tout au tout le
pronostic des occlusions qu’on opère et d’avoir réduit la mortalité dans des proportions
considérables.
Après avoir précisé en quoi consiste la thérapeutique médicale des états occlusifs, nous
envisagerons les directives générale qui président au traitement des diverses occlusions et le
schéma des indications opératoires.
Chez l’adulte, plusieurs litres par jour sont habituellement nécessaires. Il n’y a ni dose, ni
solution standard. Le sérum glucosé isotonique que l’on charge de sel à la demande est en
principe préféré au sérum salé isotonique.
Chez le nourrisson, chez l’enfant, on tiendra compte des mêmes données et du poids du
malade. Chez les sujets âgés, on craindra toujours de surcharger malencontreusement le système
cardio-vasculaire et on admettra un certain déficit.
Le calcul du chlorure de sodium à administrer peut être fait selon une règle simple
nécessitant de connaître le poids du sujet. On sait que l’eau entre pour 70 p. 100 dans le poids du
corps humain et que cette eau occupe pour 50 p. 100 le compartiment intra-cellulaire, pour 20 p.
100 (1/5 du poids total) le compartiement extracellulaire. En divisant par cinq le poids du corps,
on aura un chiffre représentant l’eau extracellulaire qui, multiplié par celui du déficit en sel,
calculé en grammes, représentera la quantité nécessaire à l’obtention de l’équilibre.
116
Sous aspiration, perfusion dosée, antibiotiques, que de désastres peuvent se préparer à bas
bruit, que de nécrose se faire, que de péritonite s’installe! On ne saurait assez mettre en garde
médecins et chirurgiens contre une telle éventualité, et il faut redire inlassablement que la
thérapeutique médicale des occlusions ne peut et ne doit être tentée qu’en milieu hospitalier, et
sous surveillance chirurgicale rigoureuse; qu’elle ne doit jamais être indûment prolongée, si le
meilleur des critères de la reprise d’un transit normal – le passage spontané des gaz par les voies
naturelles – n’est pas nettement observé.
Certains malades peuvent être opérés d’emblée, tels sont ceux dont l’état de shock est
pratiquement nul, et l’abdomen à peine ou non météorisé. Conditions qui ne sont guère réalisées
que chez les malades vus de très bonne heure.
D’autres doivent bénéficier d’un certain délai toujours court, de préparation, du fait de
leur état de shock ou du météorisme important qu’ils présentent.
traiter le shock, mais il est indispensable de le faire par transfusion qui sera continuée pendant
l’intervention. Le délai étant habituellement insuffisant pour mettre en marche une aspiration
duodénale continue efficace, on se contentera d’une simple aspiration gastrique, qui affaissera du
moins l’estomac. Si, au contraire, c’est au diagnostic d’obturation qu’on s’arrête, outre le
traitement éventuel du shock on installera l’aspiration duodénale. Il faut six heures au moins pour
que, bien conduite, elle ait un rôle net. Elle peut provoquer des affaissements remarquables, mais
souvent elle ne fait qu’atténuer le ballonnement.
La laparotomie médiane large, à cheval sur l’ombilic, est la voie d’abord de choix, sauf
chez le nourrisson et le jeune.
L’exploration du grêle dévidé à la filière est indispensable, car il faut s’assurer qu’il n’y a
pas plusieurs obstacles étagés. Elle oblige parfois à l’éviscération totale. La plus grande douceur
est de mise dans ces manoeuvres et on évitera de laisser les anses extériorisées se refroidir, en les
baignant sous du sérum chaud.
Tantôt l’anse siège de l’occlusion est saine, et on peut supprimer l’obstacle. Ce sont les
bons cas. Cette suppression est parfois très facile. C’est ainsi que, s’il y a occlusion par bride, la
section de la simple bride suffit. S’assurer, avant d’y procéder, que cette bride n’est pas un viscère
creux : appendice, diverticule de Meckel, trompe, auquel cas c’est son ablation et non sa section
qui s’impose.
Un volvulus du grêle sera détordu : brides et volvulus coexistent souvent . Contrôler s’il
n’y a pas volvulus en amont d’une bride parfois lointaine, ou bride au contact ou au pied d’une
torsion.
Il est des cas où la suppression de l’obstacle est plus complexe. Telles sont les occlusions
par brides multiples, par adhérences étagées. Elles peuvent conduire à libérer et dépéritoniser une
grande partie du grêle. Le danger de voir récidiver l’occlusion est alors grand. C’est pour éviter
une telle éventualité qu’on a proposé de réaliser, en terminant l’accolement hiérarchisé des anses
entre elles. Cette plicature totale du grêle, désignée sous le nom d’opération de Noble, ou
plicature mésentérique (opération de Child Philips) sont particulièrement indiquées dans les
occlusions récidivantes.
Les obstructions par corps étranger nécessitent, pour extraire celui-ci, l’ouverture de
l’intestin par entérotomie longitudinale ou transversale, temps septique qui aggrave l’intervention.
Aussi, chaque fois que l’agent occlusif s’arrête non loin du caecum, on devra chercher à le
refouler à travers la valvule de Bauhin, en particulier lors d’iléus alimentaire ou ascaridien, car,
une fois franchie la valvule, le transit dans le côlon et l’issue spontanée par les voies naturelles
sont presque assurés.
Les occlusions par compression du fait d’une tumeur de voisinage ne cèdent souvent qu’à
l’ablation de celle-ci : hystérectomie pour fibrome calcifié, exérèse de tumeur mésentérique.
118
Il est des cas où l’anse occluse a gardé toute sa vitalité, mais où l’obstacle est
inenlevable : magma inextricable d’anses agglutinées, groupées souvent autour d’un foyer
inflammatoire, banal ou tuberculeux; néoformation maligne du grêle inextirpable avec carcinose
péritonéale, ascite et importante réaction ganglionnaire. La solution la meilleure est ici encore la
dérivation interne.
Il arrive parfois, en cas de lésions échelonnées, que deux courts circuits soient nécessaires.
Il est des cas où l’anse est sphacélée ou en imminence de sphacèle, peu importe alors que
l’obstacle puisse être ou non supprimé, puisqu’on ne peut conserver le segment d’intestin qui en
est porteur. Une réaction intestinale large est indispensable. Elle sera faite en tissus sains, bien
irrigués, et terminée par une anastomose rétablissant d’emblée la continuité. Suivant le degré de
réaction péritonéale (purulente ou putride) on pourra être amené à drainer simultanément la
grande cavité et à y laisser des antibiotiques après toilette méticuleuse. Il y aura toujours intérêt, à
la fin des telles interventions, à pratiquer une dilatation anale pour faciliter l’émission post-
opératoire des gaz.
Elles offrent souvent des problèmes moins urgents puisque, ici, l’occlusion est toujours
relativement basse et que, sur le côlon, l’obturation est plus fréquente que la strangulation.
Quand on intervient d’urgence, si l’anse est saine, la détorsion complétée ou non par
colopéxie peut suffire à droite, mais certains préfèrent, si les conditions générales sont
satisfaisantes, l’hémicolectomie droite d’emblée.
A gauche, la détorsion simple laisse en place un sac énorme qui a tellement tendance à se
volvuler à nouveau qu’on aura bien souvent avantage à en faire aussitôt la résection. Celle-ci sera
terminée en général par la mise à la peau en canon de fusil des deux extrémités coliques. La
continuité devra être rétablie dans un temps ultérieur, deux à trois mois après. Son rétablissement
immédiat par anastomose colo-colique d’emblée a pu être exécuté avec succès, mais n’est guère
acceptable que si on peut l’extrapéritoniser aisément.
119
Si l’anse est sphacélée, la résection immédiate est obligatoire : hémicolectomie droite pour
les volvulus caeco-coliques, avec anastomose iléo-transverse d’emblée; colectomie gauche
segmentaire à la demande des lésions avec, ici, abouchement cutané systématique des deux
extrémités de la zone réséquée, pour les volvulus sigmoïdiens.
2º Quand le diagnostic ferme d’obturation est posé (occlusion par cancer du gros intestin,
par exemple), il a été longtemps classique de répéter en leitmotiv, qu’il faut faire le minimum,
c’est-à-dire, par une incision pariétale latérale et limitée, souvent sous anesthésie locale, la
dérivation en amont de l’obstacle. Le choix était alors à faire suivant le siège de celui-ci, entre
l’anus iliaque gauche sigmoïdien, l’anus transverse droit ou gauche et l’anus caecal.
Il est admis aujourd’hui que cette chirurgie sans visibilité directe de la lésion expose à trop
de déboires pour qu’on puisse l’ériger en dogme formel. Elle expose en effet à méconnaître un
volvulus colique à symptomatologie clinique ou radiologique trompeuse, à méconnaitre une
occlusion du grêle associée à une authentique occlusion colique (anse jéjunale ou iléale adhérente
et coudée au contact d’un cancer du côlon), à choisir mal à propos, la place de la colostomie en
ignorant l’opérabilité de la lésion.
Des nuances multiples doivent donc être apportées dans le choix de la tactique à suivre en
face d’une occlusion colique par obturation. En premier lieu, l’étude attentive de la radiographie
cherchera à préciser si la rétention gazeuse est cantonnée au côlon ou reflue dans le grêle
inférieur. Dans cette dernière éventualité, il y a intérêt à placer d’emblée l’aspiration, car elle peut
amener une amélioration nette, voire la disparition nette, voire la disparition, des accidents si
l’élément spasmodique surajouté est important.
En principe, l’urgence n’est pas extrême, et l’on cherchera tout d’abord à guérir
120
l’occlusion par l’aspiration duodénale et en agissant sur le foyer par les thérapeutiques
antiphlogistiques (glace ou chaleur), antibiothérapie, etc … Si un abcès paraît collecté, on
l’ouvrira par la voie la plus directe, en évitant d’inoculer la grande cavité. L’erreur, ici serait
d’interpréter mal le mécanisme de l’occlusion, de vouloir libérer à tout prix les anses au contact
du foyer inflammatoire et de la rompre.
Ce sont essentiellement des occlusions par strangulation du grêle, et, comme telles, on doit
les traiter par laparotomie médiane et suivant les lésions par levée de l’obstacle, dérivation
interne, ou résection de l’anse occluse.
Lorsqu’on se trouve en présence d’un malade atteint d’une occlusion tardive itérative,
ayant déjà nécessité plusieurs interventions, l’hypothèse d’agglutination large accolant entre elles
de multiples anses doit être soulevée. Un loyal essai d’aspiration digestive est alors légitime. Son
échec conduit à l’intervention. On réalisera soit une anastomose interne, soit une complète
libération terminée, le cas échéant, par une opération de Noble ou de Child Philips.
Le gros problème particulier aux occlusions post-opératoires est celui posé par les
occlusions secondaires précoces, qui s’installent sournoisement après quelques jours de bien-être
et l’émission spontanée de quelques gaz.
Telles sont les données thérapeutiques qu’un chirurgien doit avoir à l’esprit en présence de
toute occlusion. Il arrive encore, il est vrai que l’on soit appelé auprès d’un malade au stade
d’occlusion terminale : météorisme considérable et douloureux au palper, pneumopéritoine sur les
films, pouls rapide à 140, oligurie extrême, vomissements fécaloïdes. Après la mise en oeuvre
d’une réanimation aussi énergique et brève que possible (transfusion intra-artérielle le cas
échéant, continuée pendant l’opération), il faut explorer par laparotomie large la cavité
péritonéale. Elle contient souvent alors, outre les anses occluses, du pus, voire des gaz et des
matières. S’il y a rupture intestinale, l’anse rompue devra être réséquée ou extériorisée selon le
siège de la lésion grêle ou colique, et la cavité péritonéale drainée après aspersion d’antibiotiques.
RESULTATS
Une récente statistique portant sur 1 100 cas a montré que la mortalité, qui, de 1935 à
1947, oscillait entre 29 et 36 p. 100 est brusquement tombée à 15 p. 100, lors de l’aspiration
digestive systématique, puis à 11 p. 100, grâce au meilleur rétablissement de l’équilibre hydro-
électrolytique.
Bien entendu, l’âge des malades, leur état général préalable entrent en jeu dans le
pronostic, et il faut souligner combien celui-ci est souvent meilleur chez les enfants, à poumons,
121
Il ne semble pas que la résection intestinale aggrave nettement par elle-même le pronostic.
Contrairement à ce qu’on a coutume de croire, c’est actuellement l’occlusion du gros intestin qui
compte la plus grande mortalité. Elle est en effet, dans plus de 80 p. 100 des cas, liée à l’évolution
d’un cancer et évolue chez des sujets souvent âgés, anémiques, dénutris, aisément exposés à des
complications cardio-circulatoires (phlébite), pulmonaires et rénales. Chez eux, la compensation
hydro-électrolytique est plus délicate : danger de surcharge, et la surveillance post-opératoire,
rigoureuse, devra comporter l’étude particulière de la coagulation (taux de prothrombine et test à
l’héparine), commandant l’éventuelle administration des anticoagulants usuels.
Une des complications post-opératoires qui reste la plus fréquente est l’occlusion
secondaire ou persistante, comme si l’intervention première avait été sans effet. Elle pose un
problème bien difficile, et le choix de l’attitude à avoir vis-à-vis d’elle est des plus délicats.
Il peut, en effet, s’agir d’une occlusion mécanique soit par obstacle méconnu, soit
récidivante (volvulus, striction par brides réformées), ou d’une occlusion purement fonctionnelle.
Cette dernière dépend de deux causes : tantôt d’un déséquilibre hydro-électrolytique mal corrigé
(méconnaissance d’une hypokaliémie en particulier), tantôt d’une réaction péritonéale associée,
plus ou moins franche, plus ou moins diffuse, qui peut ne pas céder aux antibiotiques et même
être masquée par eux.
C’est sur des nuances qu’il faudra se baser pour discerner ces différentes formes
d’occlusion. L’intérêt de la radiographie répétée à différents intervalles n’est pas niable.
On admet que la présence de niveaux liquides dans le grêle et la vacuité du côlon sont en
faveur d’une occlusion mécanique, que l’association aéro-iléale, aéro-colie, traduit plutôt une
occlusion paralytique. Mais il faut bien savoir que, lorsqu’un traitement médical post-opératoire,
bien conduit, échoue, on ne doit pas hésiter à réintervenir de nouveau.
1. Anatomie
2. Appendicite aiguë
3. Appendicite chronique
1. ANATOMIE
Le rôle physiologique de cet appendice est méconnu, il est probablement en relation avec
la richesse du tissu lymphoïde présent dans le jeune âge.
L’appendicectomie n’expose cependant à aucune affection notamment de type néoplasique.
122
2. APPENDICITE AIGUE
2.1. Pathogénie.
Trois fois sur quatre, l’appendicite est en relation avec une obstruction de la lumière
appendiculaire par une cicatrice fibreuse, par un stercholite, par une tumeur, des parasites ou un
corps étranger.
Dans les autres cas, c’est-à-dire une fois sur quatre, on découvre une hyperplasie
lymphoïde de la région, d’origine virale, bactérienne. L’obstruction de la lumière appendiculaire,
quelle que soit son origine, provoque une stase et une infection des sécrétions muqueuses. La
lumière se distend et provoque des thromboses au niveau de la micro-vascularisation
appendiculaire. Il s’en suit une nécrose et une perforation de la paroi appendiculaire responsables
d’une péritonite d’abord localisée et pouvant se généraliser.
2.2. Symptomatologie
Ce tableau idéal n’est pas toujours réalisé et il faut admettre que l’appendicite aiguë peut
prendre les manifestations les plus diverses. Il peut évoquer un tout autre problème abdominal ou,
plus grave, sous-estimé et évoluer vers une péritonite. Le chirurgien est souvent consulté pour des
enfants qui présentent des douleurs abdominales. Les parents sont inquiets d’un problème
appendiculaire et sollicitent très souvent un geste chirurgical considéré comme bénin. Il faut
savoir calmer l’appréhension des parents et ne poser une indication d’appendicectomie qu’à bon
escient.
Dans le doute, le moyen de diagnostic le plus certain est une anamnèse précise, un examen
complet qui sera répété avant de prendre la décision.
L’examen clinique démontre une sensibilité à la toux et un point électif douloureux dans la
fosse iliaque droite (point de Mac Burney). Il peut exister une douleur au rebond lors de la
dépression brutale. La péristaltique est normale ou légèrement réduite. La température est
modérée à 37º5.
Appendicite gauche : le caecum est en malrotation et se situe dans le flanc gauche ou est
mobile dans la cavité abdominale. La symptomatologie peut donc se situer dans la région médiane
voire à gauche du bas abdomen.
Appendicite de la grossesse: complication chirurgicale non obstétricale la plus fréquente de la
grossesse. Celle-ci n’expose pas la femme à une appendicite. Le diagnostic est cependant difficile
car l’utérus a refoulé le caecum du petit bassin et la position de cet appendice est incertaine.
La symptomatologie peut être mal interprétée et le risque est élevé de mortalité foetale (10
%) par diagnostic tardif.
2.3. Biologie
2.4. Radiologie
Doit être utilisée mais elle ne posera pas le diagnostic d’appendicite. Elle permet d’exclure
une autre affection. L’abdomen à blanc recherche un pneumo-péritoine ou des niveaux hydro-
aériques.
L’échographie verra rarement l’appendice infecté mais permettra d’éliminer une lithiase
vésiculaire, une lésion gynécologique ou pelvienne. L’urographie intra-veineuse sera pratiquée
lorsqu’il y a un doute avec une affection urétérale.
L’appendicite aiguë est surtout fréquente chez l’enfant, particulièrement entre 7 et 20 ans.
Le diagnostic en est surtout difficile chez le nourrisson, l’enfant de moins de 5 ans et le vieillard.
C’est également pour ces raisons que certains chirurgiens plaident en faveur de l’appendicectomie
de principe ou de passage au cours d'une laparotomie.
Quelques affections susceptibles d’être confondues avec l’appendicite :
3º Problèmes gynécologiques :
- Rupture de follicule ovarien: douleur au milieu du cycle menstruel; douleurs
spectaculaires au départ et diminuant progressivement, symptômes gastro-intestinaux
modérés ou absents.
- Salpingite aiguë : démarre souvent dans la semaine qui suit les règles; température
élevée et leucocytose. L’examen gynécologique et l’échographie peuvent apporter une
information. Suspecter la salpingite dans les jours ou semaines qui suivent la mise en
place d’un stérilet.
- Torsion d’un kyste ovarien: douleurs importantes et précises. Echographie utile.
- Grossesse ectopique: l’anamnèse et la biologie peuvent apporter une infor-
mation ainsi que l’échographie.
4º Problèmes urologiques:
- Calcul urétéral: douleurs colicatives irradiées depuis le dos vers l’aine. Présence d’une
hématurie et l’urographie intra-veineuse peut aider au diagnostic.
- Pyélonéphrite: température très élevée et frisson fréquents.
6º Maladie de Crohn :
2.6. Complications.
vers le bas-ventre puis vers l’abdomen. La température s’élève à 38,5 et plus. Des signes de
péritonite microbienne apparaissent. Cette perforation peut survenir rapidement en moins de 8
heures. Elle concerne surtout une population en-dessous de 10 ans et au-dessus de 50 ans. Cette
perforation peut rester cloisonnée et limitée à la fosse iliaque droite par enkystement de la
perforation par les anses grêles, le grand épiploon ou un organe gynécologique.
L’abcès sous-phrénique est exceptionnel et est le plus souvent un résidu d’une péritonite
généralisée. L’abcès de paroi apparaît souvent dans le postopératoire d’une appendicite perforée
par infection des plans musculaires et sous-cutanés. Signalons des cas exceptionnels de
fistulisation d’un abcès appendiculaire vers une trompe, vers la vessie ou le rectum.
2.7. Traitement
Chez la jeune fille ou la femme, on prône de plus en plus la laparoscopie. Elle permet en
effet de mieux vérifier la sphère gynécologique notamment du côté gauche. L’appendice peut être
aisément enlevé par laparoscopie. S’il y a perforation ou liquide septique dans l’abdomen,
toujours réaliser un drainage de la fosse iliaque droite.
Si appendicite perforée avec réaction péritonéale, préférer une laparotomie médiane qui
permettra, en plus de l’appendicectomie, de laver toute la cavité abdominale et d’éradiquer des
foyers d’abcéssion secondaires.
Traitement médical :
L’antibiothérapie ne sera prescrite que chez des patients opérés et qui ont une perforation,
un abcès ou une péritonite.
Morbidité – mortalité:
Affection bénigne en soi mais, chaque année, nous connaissons un accident dramatique sur
appendicite aiguë. Il survient, le plus souvent, sur un diagnostic tardif ou dans les complications
d’une péritonite mal drainée.
La morbidité est surtout liée à un abcès de paroi sur appendicite mal drainée. Les accidents par
brides ou adhérences peuvent survenir dans les mois qui suivent une appendicite qui était
compliquée et perforée.
3. APPENDICITE CHRONIQUE
Nous recommandons l’examen baryté par lavement et par transit. Ces deux examens
permettent d’exclure une pathologie chronique de l’iléon terminal (Crohn) ou une iléite
aspécifique ou une pathologie colique.
Si l’appendice n’est pas injecté lors de ces examens, on peut vraissemblablement conclure
qu’il existe une pathologie obstructive, responsable de la symptomatologie. Dès lors, on est en
droit de proposer une appendicectomie à froid.
Une hémorragie digestive d’origine haute peut se présenter soit sous la forme d’une
hématémèse: rejet de sang d’origine digestive par la bouche, soit sous la forme d’un meloena
isolé: émission par l’anus de sang digéré. Quelle que soit son abondance, une hémorragie
digestive haute peut évoluer spontanément, de façon favorable, ou au contraire vers l’aggravation
et la mort, sans qu’il soit possible au premier examen d’affirmer vers laquelle de ces deux
directions évolutives s’engage le malade. C’est pourquoi, une fois l’hémorragie digestive
reconnue, l’hospitalisation du malade en milieu spécialisé s’impose obligatoirement dans tous les
cas, et cela quelle que soit l’apparence de son état, ou l’abondance du saignement.
La conduite à tenir aura pour but de mettre en oeuvre d’une part, des mesures non
spécifiques de lutte contre le choc hémorragique, conditionnées alors par le diagnostic
étiologique.
127
Critères cliniques
La quantité de sang émise est un sujet à des grossières erreurs. L’hypotension artérielle
constitue le signe le plus classique du choc mais peut être absente un certain temps dans les
hypovolémies dites compensées. Il ne faudra donc pas attendre ce signe pour entreprendre une
thérapeutique active; il est préférable d’apprécier la spoliation sanguine sur la tachycardie, la
pâleur, la soif et la chute de la diurèse horaire. Ces signes constituent les témoins cliniques les
plus fidèles de l’importance de la déplétion sanguine.
Critères biologiques
La numération globulaire et l’hématocrite sont bien sûr des tests plus précis. Cependant ils
présentent un inconvénient majeur car leur perturbation est souvent retardée de plusieurs heures
par rapport à l’épisode hémorragique.
La thérapeutique active devra donc être entreprise autant que possible avant l’apparition
de leur perturbation.
Une fois le traitement de la déplétion sanguine mis en oeuvre de façon efficace, il est
nécessaire de rechercher l’étiologie de l’hémorragie.
Les causes des hémorragies digestives sont très nombreuses et variées. Le plus souvent les
éléments de l’interrogatoire et de l’examen clinique permettent d’envisager trois éventualités.
L’existence de signes d’éthylisme et d’hypertension portale avec sur le plan biologique une
altération des fonctions hépatiques, permet d’évoquer le diagnostic d’hémorragie par rupture de
varices oesophagiennes. Par contre, chez un malade présentant des antécédents douloureux
épigastriques, le diagnostic d’ulcère gastro-duodénal est plus probable. Enfin, chez un malade
sans antécédent, chez lequel l’interrogatoire retrouve la prise récente de médications agressives
pour la muqueuse gastrique, l’éventualité de lésions aiguës hémorragiques gastro-duodénales doit
128
être envisagée.
Dans les ulcères gastro-duodénaux, l’endoscopie apporte une notion sur le degré de
l’urgence en fonction du caractère térébrant ou non de l’ulcère et de sa situation: petite courbure
gastrique avec risque d’érosion de la coronaire stomachique, face postérieure du bulbe avec risque
d’érosion de la gastro-duodénale. Elle permet de visualiser des lésions aiguës gastro-duodénales
secondaires à la prise de médicaments, de faire le diagnostic de gastrite hémorragique en montrant
un moucheté purpurique, fugace, diffus à toute la muqueuse. Enfin elle permet de reconnaître des
causes plus rares telles le syndrome de Mallory-Weiss, les oesophagites peptiques, les hernies
hiatales, les tumeurs bénignes ou malignes.
Tous ces avantages ont relégué au deuxième plan le transit oeso-gastro-duodénal dont la
rentabilité diagnostique est très modérée. L’artériographie n’est indiquée qu’en seconde intention
après l’endoscopie et dans deux situations bien précises, lorsque l’endoscopie met en évidence un
écoulement de sang par la papille (l’artériographie permet alors de préciser l’étiologie d’une
hémobilie ou d’une wirsungorragie) ou lorsque l’endoscopie n’a pas permis de poser un
diagnostic lorsque l’hémorragie persiste.
En cas d’hémorragie ulcéreuse mis à part les lésions saignant en jet, les moyens médicaux
doivent être utilisés en première intention: cimétidine intra-veineuse à la dose de 200mg 5 fois par
129
1. Le terme d'hématémèse désigne toute hémorragie d'origine digestive extériorisée par voie
haute. Elle se traduit par un vomissement de sang reconnaissable à sa couleur rouge vif,
rouge foncé ou noirâtre et pouvant contenir des caillots et/ou être mêlé à de débris
alimentaires.
2. Elle possède une valeur sémiologique considérable car elle traduit une lésion de la partie
initiale du tube digestif, située, en règle, en amont de l'angle duodéno-jéjunal: c'est-à-dire au
niveau de l'oesophage, de l'estomac et du duodénum.
3. La présence de sang dans le liquide gastrique possède la même signification
physiopathologique qu'une hématémèse; la pose d'une sonde gastrique doit être systématique
devant:
- tout méléna, pour en affirmer éventuellement l'origine haute,
- tout collapsus (surtout hypovolémique), pour en rechercher éventuellement la nature
hémorragique.
4. Les principales affections responsables d'hématémèse figurent dans le tableau ci-dessus. Mais
les étiologies les plus fréquemment retrouvées sont:
- les ruptures de varices oesophagiennes ou gastriques au cours des syndromes
d'hypertension portale,
- les gatro-duodénites érosives hémorragiques et/ou les ulcères aigus (notamment d'origine
médicamenteuse),
- les ulcères chroniques de Cruveilhier, gastriques ou duodénaux.
5. Chez le cirrhotique, l'hématémèse n'est pas toujours due à une rupture de varices
oesogastriques; les gastro-duodénites érosives, hémorragiques, diffuses ou localisées, sont
aussi fréquentes (30 à 50 % des malades); l'ulcère chronique de Cruveilhier (10 à 20 % des
malades) ou le syndrome de Mallory Weiss sont plus rarement en cause.
Chez les malades recevant un traitement anticoagulant, l'hématémèse révèle habituellement
une lésion préexistante du tube digestif à rechercher systématiquement.
1. L'hématémèse doit toujours être considérée comme une urgence impérative imposant
l'hospitalisation immédiate du malade. En effet sa vie peut être mise en jeu:
- soit immédiatement, du fait de l'abondance même du saignement initial,
- soit à court terme, du fait de la fréquence des récidives hémorragiques, dont le délai et
l'importance sont imprévisibles.
Dans la mesure du possible, cette hospitalisation devra être faite dans un centre spécialisé,
comportant une équipe permanente de médecins gastro-entérologues (réanimateurs,
endoscopistes, radiologues) et de chirurgiens digestifs, capables dans les délais les plus brefs, à la
fois:
- de corriger par une réanimation adaptée les conséquences d'une spoliation sanguine
importante, et /ou de faire face à une hémorragie persistante ou récidivante,
- de conduire une enquête étiologique énergique afin qu'en un maximum de 6 à 12 heures,
la cause de l'hématémèse puisse être affirmée.
Les ordonnances des traitements en cours et les radiographies digestives antérieures, mêmes
anciennes, devront accompagner le malade.
L'administration d'un hémostatique n'a qu'une action "placebo", à l'exception de l'administration
de vitamine K (100 mg en I.V.) chez les malades qui recevaient des antivitamines K.
Pour éviter des accidents graves, un malade atteint d'insuffisance circulatoire aiguë -
pression artérielle (P.A) inférieure à 75 % des chiffres habituels - doit être transporté après mise
en route d'une réanimation circulatoire.
III.- A L'HOPITAL
Il n'est pas possible de se fonder sur le volume de sang rejeté, car ce faisant, on néglige le
sang éliminé par voie intestinale;
Mais pour une spolliation sanguine identique, le retentissement circulatoire est fonction:
- de la vitesse de production de l'hémorragie (d'autant plus marqué que le saignement est
plus rapide)
- du terrain, c'est-à-dire, de l'âge et de l'état vasculaire (d'autant plus important qu'il s'agit
d'un sujet âgé et athéroscléreux).
La transfusion rapide (15 ml/min) de 2000 à 3000 ml de sang à des malades ayant saigné
massivement, mais dont l'hémorragie est stoppée, entraîne le retour à la normale des chiffres de
PA et du pouls et ce, de façon stable.
Première éventualité
Devient le problème primordial. Il doit être résolu en plusieurs étapes, se succèdant dans un ordre
rigoureux et avec le maximum de célérité:
- interrogatoire,
- examen clinique,
- examens biologiques
- examen endoscopique,
- examen radiologique.
Antécédents
- hémorragies digestives antérieures,
- antécédents cliniques pouvant évoquer un ulcère (syndrome douloureux périodique) ou
une cirrhose (éthylisme),
- dossiers radiologiques digestifs antérieurs,
- antécédents personnels et familiaux d'affections hémorragiques (épistaxis, en particulier).
Examen clinique
Recherche de lésions cutanées et/ou muqueuses pouvant évoquer une malformation vasculaire
(télangiectasie, angiomes, …)
Examens biologiques
Examen endoscopique
Il est pratiquement toujours possible et sans danger depuis que l'on dispose d'appareils
souples et orientables (fibroscopes) qui permettent d'explorer la totalité de l'oesophage, de
l'estomac et le bulbe duodénal.
L'endoscopie doit être pratiquée dans les premières 24 heures pour ne pas méconnaître
certaines gastrites hémorragiques fugaces et toujours avant l'examen radiologique, pour ne pas
être gêné par la présence de baryte dans l'estomac.
L'endoscopie permet :
- de voir directement la lésion.
- d'en préciser la nature et le siège (bien que le repérage topographique soit quelquefois
difficile),
- d'en affirmer le caractère hémorragique (lorsqu'il existe des lésions associées telles des
varices oesophagiennes et une gastrite érosive ou un ulcère chronique),
134
En outre,
- certaines lésions ne sont décélables qu'en endoscopie (gastrite érosive, ulcère aigu).
- certains malades ne peuvent bénéficier d'autres explorations (polytraumatisés, brûlés, …)
Examen radiologique
Il exige les mêmes conditions que l'examen endoscopique, en particulier un état circulatoire
parfaitement stable. On doit en règle attendre 4 à 6 heures après l'endoscopie pour éviter les
fausses routes bronchiques, dues à la persistance de l'anesthésie de voies digestives supérieures.
L'enquête radiologique sera guidée par les données de l'endoscopie, mais le contrôle scopique
de la progression de la bande doit permettre à tout moment de déceler une anomalie qui aurait
précédemment été méconnue.
Les régions ainsi explorées sont le bulbe, le cadre duodénal, la petite courbure, les faces de
l'estomac et la région cardio tubérositaire. L'examen sera poursuivi en décubitus dorsal ce qui
permet l'étude des anomalies du bas oesophage, de malformations cardio-tubérositaires et du
reflux gastro-oesophagien.
2. Quel que soit le mécanisme responsable, la conduite est identique si le liquide gastrique reste
clair et la P.A,. stable.
Durant les premières 48 heures, la sonde digestive est laissée en place et le liquide gastrique
régulièrement vérifié. La voie veineuse est également conservée.
Habituellement, les hématémèses des gastrites érosives et/ou des ulcères aigus d'origine
médicamenteuse, ne récidivent pas et les lésions endoscopiques disparaissent rapidement (1 à 4
jours).
En cas de reprise du saignement, il est conseillé d'intervenir car on découvre fréquemment une
artériole en position anormale dans la sous-muqueuse et saignant en jet (ulcération simple de
135
Dieulafoy). L'hémostase est facile à assurer par la suture ou l'exérèse isolée de la lésion, à laquelle
on associe parfois une vagotomie avec pyloroplastie.
L'ulcère de Cruveilhier sera toujours médicalement traité lorsqu'il est de découverte récente
chez un adulte jeune. En révanche, lorsque l'ulcère est connu de longue date et/ou survient chez
un sujet âgé, un traitement chirurgical peut parfois être envisagé à distance de l'épisode
hémorragique.
Deuxième éventualité :
Liquide gastrique sanglant (malgré le lavage à l'eau glacée), et/ou P.A. instable (malgré les
transfusions sanguines).
Dans cete situation de pronostic grave, on ne peut pas pratiquer d'examens endoscopique et/ou
radiologique. Le problème le plus urgent est d'obtenir l'arrêt du saignement.
1. S'il s'agit vraissemblablement d'un cirrhotique, on doit mettre en place un tamponnement
oesophagien ou oeso-gastrique dans l'éventualité d'une rupture de varices (environ 30 à 50 %
des hématémèses cirrhotiques):
Soit par sonde de Sengstaken-Blakemore comportant deux ballonnets. Cette sonde est introduite
par voie nasale. Lorsqu'elle est parvenue dans l'estomac, 60 à 100 ml d'air (jamais de liquide) sont
injectés dans le ballonnet inférieur et une traction est exercée afin de bloquer ce ballonnet au
niveau du cardia; la sonde est alors solidement fixée de manière que la traction ne puisse se
relâcher.
Soit par sonde de Linton-Warren comportant un ballonnet unique et volumineux. Cette sonde
est introduite comme la précédente. Une fois parvenue dans l'estomac, 500 ml d'air environ sont
injectés dans le ballonnet.
136
Dans un premier temps, on réalise une artériographie sélective coeliaque et/ou mésentérique
supérieure (selon la technique de Seldinger). L'extravasation du produit de contraste permet de
repérer le siège du saignement.
Par le cathéter laissé en place (et, éventuellement, poussé dans une position encore plus
sélective), on débute une perfusion continue de vasopressine, à la dose de 0,2 à 0,5 u/min. L'arrêt
du saignement, contrôlé sur de nombreux clichés artériographiques, est habituellement obtenu en
20 minutes. La perfusion est généralement maintenue pendant 12 à 24 heures; elle est
éventuellement reprise en cas de récidive hémorragique, bien qu'il soit alors préférable de confier
le malade au chirurgien.
3. En cas d'échec ou d'impossibilité des deux méthodes précédentes, le seul recours est la
laparotomie exploratrice d'urgence. Les risques en sont considérables, puisque l'on doit
confier au chirurgien un malade en état circulatoire critique et avec tous les aléas d'une
exploration per-opératoire gênée par la persistance du saignement. De telles situations
dramatiques correspondent fréquemment soit à l'érosion d'une grosse artère par un
volumineux ulcère "calleux", soit à la rupture de varices oesocardiales échappant au
tamponnement de la sonde de Blakemore ou de Warren. Même si le chirurgien parvient à
réaliser l'hémostase, le pronostic immédiat reste grave, compte tenu de la fréquence des
complications post-opératoires immédiates; ainsi la mortalité des malades ayant subi une
anastomose porto-cave en urgence, dépasse 50 % dans le mois suivant l'intervention.
Lorsqu'un individu passe du sang rouge au niveau des selles, celui-ci peut prendre origine
dans n'importe quel endroit depuis l'estomac jusqu'à l'anus car, lorsque le transit est accéléré, du
sang produit en grande quantité au niveau d'un ulcère duodénal, par exemple, peut arriver jusqu'à
l'anus sans avoir été digéré. Lorsque le saignement rouge apparaît en-dehors de conditions de choc
hémogénique (autrement dit quand il n'y a pas de perte aiguë importante de sang), la présence de
sang rouge sur les selles doit toujours faire suspecter une lésion au niveau du côlon et cette lésion
est, à parts égales un cancer colique, soit une maladie diverticulaire, soit une angiodysplasie;
l'ulcère solitaire du rectum, la rectocolite hémorragique et la colite ischémique sont d'autres
causes de rectorragies.
Depuis un certain nombre d'années, nous voyons apparaître d'autres causes liées à des
thérapeutiques lourdes. C'est ainsi que des rectorragies peuvent être la conséquence de troubles
de la coagulation, spontanés ou induits, de lésions post-radiques ou encore de toxicité liée à une
chimiothérapie.
137
Le tableau qui va suivre vous montre la façon pratique de procéder en face d'une
hémorragie basse.
Laparotomie
Pas de site de
saignement mis
en évidence
138
I. Le péritoine et sa pathologie
1. Physiopathologie du péritoine
2. Les adhérences
II. L'oesophage
1. Notions générales sur l'anatomie, l'histologie et la physiologie de l'oesophage
2. Pathologies:
- Cancer de l'oesophage
- Reflux gastro oesophagien
- Oesophagite
- Hernies hiatales
- Mégaoesophage
- Maladies rares et syndromes à nom propre
III. L'estomac - duodénum
- Rappels
- Explorations fonctionnelles gastriques
- Maladies associées au reflux
- Maladies ulcéreuses gastroduodénales
- Hypergastrinémies
- Gastrites aiguës, gastrites hémorragiques et lésions aiguës hémorragiques
- Pathologie gastroduodénale iatrogène
- Tumeurs gastriques
IV. L'intestin grêle
- Ischémie intestinale chronique
- Infarctus du mésentère
- Obstruction de l'intestin grele
- Affections inflammatoires en dehors du Crohn
- Ischémie intrestinale aigue
- Fistules intestinales greles
- Tumeurs de l'intestin
V. Les voies biliaires
- Rappels anatomo-physiologiques
- Moyens de diagnostie des voies biliaires
- Lithiase biliaire
- Angiocholite
VI. Le foie
- Traumatismes
- Abcès
VII. Le pancréas et la rate
- Pancréas:
Malformations congénitales
La pancréatite
- La rate
Physiologie
Splénectomie
VIII. Le côlon - rectum
- Cancer du côlon
- Cancer de l'ampoule rectale
- Prolapsus rectal
- Diverticules du côlon
139
1. PHYSIOPATHOLOGIE DU PERITOINE
Péritonisation - Drainage
Le péritoine est une membrane séreuse tapissant la paroi de la cavité abdominale et recouvrant
totalement ou partiellement les viscères qui y sont contenus. Entre ses deux feuillets se trouve une
cavité virtuelle: la cavité péritonéale.
STRUCTURE:
Comme toute séreuse, le péritoine est constitué par un mésothélium reposant sur une
couche de tissu conjonctif mince ou lamina propria. Le mésothélium est formé par une couche de
cellules aplaties à contour polygonal reposant sur une membrane basale qui est au contact
immédiat du stroma conjonctif.
Les jonctions cellulaires ne sont pas occlusives, mais discontinues, ménageant entre deux
cellules contiguës un espace d'environ 40 angströms dont les dimensions varient en fonction des
conditions physiologiques ou pathologiques. Le stroma conjonctif sous-cellulaire contient les
éléments vasculaires, lymphatiques et nerveux. Son épaisseur varie selon les endroits, c'est ainsi
qu'au niveau des mésos les couches cellulaires du mésothélium apparaissent pratiquement
accolées. L'innervation du péritoine pariétal dépend des fibres sensitives rachidiennes, tandis que
140
celle du péritoine viscéral dépend des voies sympathiques. Cette innervation est irrégulière, très
riche en certaines zones de perception sensitive et de phénomènes réflexes. Il en est ainsi du cul-
de-sac de Douglas, du péritoine pelvien,…
2. LE PERITOINE ET SA PATHOLOGIE
Chaque fois que la séreuse péritonéale est traumatisée, des adhérences vont se former. Il
s’agit d’un mécanisme de défense locale très important qui a pour objectif de limiter les
conséquences de l’agression et de contenir l’extension d’un éventuel foyer infectieux.
Lorsque la séreuse est traumatisée, les mastocytes péritonéaux vont libérer de l’histamine
et d’autres “facteurs de perméabilité”, tels des nucléosides et des polypeptides qui vont entraîner
une augmentation de la perméabilité vasculaire, principalement au niveau des petites veines et la
libération dans la cavité péritonéale d’un plasma riche en fibrinogène. Comme les cellules
mésothéliales lésées vont également libérer de la thromboplastine, le fibrinogène sera transformé
en fibrine. La séreuse péritonéale a une activité fibrinolytique due à la présence dans les cellules
mésothéliales et sous-mésothéliales d’un activateur de plasminogène. Ainsi, les dépôts de fibrine
résultant de l’agression péritonéale sont rapidement soumis à une fibrinolyse.
Malgré le fait que les cellules mésothéliales qui régénèrent aient des propriétés
fibrinolytiques augmentées, tout traumatisme de la séreuse péritonéale va dans un premier temps
entraîner une dépression de cette activité fibrinolytique. C’est cette dépression qui permet la
persistance des adhérences fibreuses jusqu’à ce que celles-ci soient colonisées par des
fibroblastes et transformées en adhérences fibreuses. La présence de sang frais dans la cavité
péritonéale favorise la formation des adhérences vraissemblablement en augmentant la quantité de
fibrine formée.
Toutes les variétés d'anticoagulants ont été utilisées afin d'éviter la survenue de dépôts de
fibrine. Les différents travaux cliniques et/ou expérimentaux ont montré leur peu de valeur et
surtout ont souligné le risque d'hémorragie postopératoire, voire de décès survenus après
administration intrapéritonéale d'héparine.
L'étape initiale de la formation des adhérences semble être l'adhésion des anses grêles
entre elles due à un exsudat de fibrine. Il a semblé donc logique d'essayer de prévenir la formation
de ces adhérences, par l'ablation de cet exsudat fibrineux. Différents types de lavages utilisant des
solutions salines ou des macromolécules (Dextran®) ont été utilisés, mais leur rapidité
141
d'absorption limite leur efficacité. Des enzymes telles que la pepsine ou la trypsine ont été
employées avec des résultats variables et souvent contradictoires. Plus intéressant semble être
l'emploi d'agents fibrinolytiques tels que la streptokinase ou l'urokinase. Enfin, une objection
théorique à l'usage des agents fibrinolytiques semble être la possibilité pour ces produits
d'entraîner un retard de cicatrisation et/ou d'être responsables d'hémorragie. En fait, ces
différentes complications n'ont jamais été observées en pathologie expérimentale.
En 1982, Ellis propose, pour éviter un contact prolongé des anses grêles entre elles, la
distension de la cavité abdominale par insufflation d'oxygène, ou l'administration de prostigmine
de façon à augmenter le péristaltisme intestinal. L'utilisation de la noxytiolime , si elle n'évite pas
totalement la survenue des adhérences, permet d'en diminuer le nombre et l'importance, les
adhérences étant alors plus fines, plus facilement clivables et nos vascularisées.
Des antihistaminiques, des stéroïdes et des agents cytotoxiques ont été utilisés pour inhiber
la prolifération fibroblastique. Les différentes substances entrainent indubitablement, à haute
dose, une inhibition de l'activité fibroblastique, mais cette action s'accompagne malheureusement
d'un effet délétère sur les phénomènes de cicatrisation.
Agression péritonéale
III.2. L’OESOPHAGE
Rappel anatomique
L’oesophage est un conduit musculo-membraneux fermé à ses deux extrémités, reliant le pharynx
à l’estomac et traversant donc successivement la région cervicale, le thorax et la partie haute de
l’abdomen.
Les premiers centimètres de l’oesophage moyen sont formés uniquement de fibres striées, puis les
fibres lisses deviennent de plus en plus abondantes et prédominent nettement à partir du milieu de
l’oesophage. La transition entre les fibres lisses et striées est située plus haut dans la couche
circulaire que dans la couche longitudinale.
Rappel histologique
La motricité oesophagienne assure la dernière étape de la déglutition dont les différents actes
moteurs sont synchronisés par une organisation nerveuse extrinsèque et intrinsèque complexe. Le
rôle du sphincter du bas oesophage comme obstacle au reflux gastro-oesophagien a été récemment
souligné grâce aux techniques manométriques.
L’orifice oesophagien supérieur est fermé entre les déglutitions par une activité tonique et
permanente des muscles de la paroi pharyngienne empêchant l’air inspiré de pénétrer dans
l’oesophage. Il existe, en effet, une zone de haute pression, intra-luminale, entre la 4è et la 7è
vertèbre cervicale. Lors de la déglutition, l’activité tonique des muscles de cette région cède, la
pression s’abaisse. Les muscles mis en jeu sont des muscles striés, innervés directement par des
fibres d’origine bulbaire contenues dans le nerf vague.
Corps de l’oesophage
Du point de vue mécanique, le mouvement péristaltique comprend deux éléments: l’un est la
contraction circulaire qui pousse devant elle le bol alimentaire, l’autre le raccourcissement de
l’oesophage au-dessus du bol. Ces deux mouvements conjugués permettent la progression des
ingestats.
Les innervations extrinsèques et intrinsèques coopèrent pour créer les mouvements péristaltiques.
Dans l’oesophage supérieur, dont la musculature est striée, l’innervation vagale l’emporte. Dans
l’oesophage moyen et inférieur, dont la musculature est lisse, l’innervaton vagale ne fait
qu’amorcer la contraction. La propagation est assurée par l’innervation intrinsèque qui est
responsable du caractère harmonieux des mouvements.
Le sphincter oesophagien inférieur (S.O.I) est fermé en permancence en période de repos. Il joue
un rôle physiologique très important puisqu’il protège la muqueuse oesophagienne des sécrétions
gastriques acides et, dans certains cas, bilio-pancréatiques (gastrectomie). Son incontinence est
responsable de la pathologie oesophagienne la plus fréquente: le reflux gastro-oesophagien et ses
conséquences. Dans les conditions normales, et quelles que soient les phases de la respiration, il
règne à son niveau une pression élevée comprise entre 10 et 15 cm d’eau nettement différente de
la pression intra-oesophagienne (moins 5 cm d’eau) et de la pression intra-gastrique (8 cm d’eau).
Le tonus de ce S.O.I. est soumis à une régulation qui fait intervenir les mécanismes hormonaux et
nerveux. Par ailleurs, son efficacité n’est complète que s’il est maintenu en position normale au
niveau de l’orifice hiatal.
Les facteurs hormonaux: alors qu’une instillation d’acide dans le bas oesophage provoque une
augmentation de la contraction du S.O.I., la même instillation faite au niveau de l’antre diminue
sa pression. L’inverse est obtenu par alcalinisation. De telles variations suggèrent l’intervention
de la gastrine en tant que stimulant du S.O.I., ou peut-être même en tant que responsable de
l’activité contractile basale de ce sphincter. La Motiline joue un rôle également très important, ses
effets étant identiques à ceux de la gastrine. L’augmentation de la pression est inhibée par un
repas riche en lipides ou en acides, et par l’administration de sécrétine et de glucagon .
Les facteurs mécaniques: outre l’influence des facteurs hormonaux et nerveux, l’intégrité des
facteurs extrinsèques: ligament phréno-oesophagien, anneau hiatal du diaphragme, valvule de
Gubaroff, angle de His, semblent jouer un grand rôle (du moins chez l’homme) dans la continence
de ce sphincter.
B. PATHOLOGIES
I. Cancer de l’oesophage
Données épidémiologiques.
Epidémiologie descriptive.
Epidémiologie analytique
L’alcool et le tabac jouent un rôle prédominant et la combinaison de ces deux facteurs obéit à un
modèle de type multiplicatif. Cependant, si ces constatations s’appliquent bien aux cancers de
l’oesophage rencontrés en France, les autres zones à haut risque sont situées le plus souvent dans
des pays musulmans où la consommation d’alcool et de tabac est nulle. L’absorption de boissons
très chaudes (thé) est alors mise en cause. Enfin la possibilité de dégéneréscence de certaines
lésions bénignes (sténose caustique, oesophagite peptique, méga-oesophage) est admise et
s’expliquerait par la survenue des dysplasies épithéliales sévères.
Epidémiologie métabolique
Un déficit en riboflavine a été avancé; il faciliterait sur le plan expérimental l’action des
carcinogènes.
146
Anatomie pathologique
Il s’agit, le plus souvent, d’un épithélioma malpighien, spino-cellulaire, mais on observe parfois
des épithéliomas glandulaires à îlots gastriques aberrants au tiers inférieur de l’oesophage.
L’aspect macroscopique, au début, peut être bourgeonnant, ulcéré ou infiltrant, mais la
propagation à la fois circulaire et longitudinale détermine assez rapidement une sténose végétante,
enraidissante et nécrosante plus ou moins étendue. Du fait de l’absence de la séreuse, l’extension
se fait précocement et fréquemment vers les tissus et les organes de voisinage: bronches, trachée,
aorte, veine azygos, plèvre, péricarde, nerfs récurrents. L’extension se fait également par voie
lymphatique vers les ganglions médiastinaux et plus loin, vers les ganglions sus-claviculaires et
coeliaques. Enfin, le cancer de l’oesophage donne des métastases à distance, en particulier
hépatiques.
Circonstances de diagnostic
La dysphagie constitue le signe clinique majeur mais hélas trop tardif. Elle domine, très
largement, la symptomatologie du cancer de l’oesophage. Elle est d’abord marquée pour les
solides. Elle concerne ensuite, les aliments semi-liquides, puis les liquides eux-mêmes.
Malheureusement, lorsqu’elle survient, les lésions sont, généralement, très évoluées. Au début de
l’évolution, et pendant un temps assez long, la dysphagie peut être discrète, capricieuse,
transitoire et sensible aux traitements antispasmodiques banals car, à la gène mécanique que
provoque la tumeur, s’ajoute un élément spasmodique ou inflammatoire. Ainsi, si on veut avoir
des chances de faire le diagnostic à un stade précoce, le moindre trouble dysphagique doit être
pris en considération (oesophagoscopie).
Les autres manifestations possibles (éructations, hoquet, sialorrhée, fétidité de l’haleine) sont
contingentes et retrouvées de façon inconstante. Elles présentent peu d’intérêt pour le diagnostic.
Eléments de diagnostic
Examen radiologique
Dans la grande majorité des cas, le transit oesophagien objective des images caractéris-tiques
traduisant un cancer évolué: rétrécissement tortueux, irrégulier, excentré, correspondant à une
forme infiltrante, lacune irrégulière marécageuse, témoignant de l’existence du bourgeon
néoplasique, ou niche souvent cernée d’un mécanisme à fond plat représentant une ulcération.
Ces aspects, souvent intriqués, sont d’autant plus évocateurs qu’ils s’accompagnent d’une perte
du liséré de sécurité et d’une rigidité segmentaire de l’oesophage. Dans quelques cas les lésions
moins évoluées (rigidité segmentaire minime ou accrochage discret du produit de contraste par
ulcération superficielle) nécessitent un examen très minutieux.
Dans les formes évoluées l’endoscopie, grâce aux biopsies, précise le type histologique et
l’extension en hauteur du processus tumoral. Le cancer se présente alors sous forme d’une lésion
bourgeonnante ou ulcérée, à contours indurés saignant au moindre contact, plus rarement sous
forme d’une infiltration focalisée.
L’intérêt diagnostique de l’endoscopie est infiniment plus important pour les lésions de petite
taille, infiltrantes ou associées à une affection bénigne (diverticule, sténose cicatricielle, endo-
brachy-oesophage…).
Dans les sténoses serrées, des biopsies peuvent être faites en introduisant la pince à travers
l’orifice du rétrécissement. Dans ces cas, il peut être utile de compléter l’examen par un
prélevement cytologique à l’aide d’une brosse spéciale (cytologie exfoliatrice).
En fait, malgré les perfectionnements de l’endoscopie, et contrairement aux progrès réalisés dans
le diagnostic du cancer de l’estomac, le diagnostic de cancer au stade intra-épithélial demeure
rarissime au niveau de l’oesophage. Les signes cliniques motivant l’endoscopie sont toujours trop
tardifs. C’est pourquoi, il convient de souligner l’importance de l’observation systématique et
attentive du conduit oesophagien lors d’examens endoscopiques motivés pour des maladies
gastriques ou duodénales et surtout le dépistage des populations à haut risque. L’opérateur devra
avoir le souci d’une exploration de surface concernant la régularité, la couleur de la structure
épithéliale et pas seulement la recherche d’éventuelles images additionnelles ou soustractives.
L’utilisation de la cytologie exfoliatrice peut apporter ici des résultats intéressants.
Evolution et pronostic
L’extension aux tissus de voisinage peut être responsable d’une dysphonie par atteinte
récurrentielle. Paralysie récurrentielle peut favoriser les accidents infectieux de broncho-
pneumopathie par inhalation de particules alimentaires.
Ces “fausses-routes” doivent être distinguées des fistules oesophago-respiratoires, qui sont
responsables, elles aussi, d’accès de suffocation et de quintes de toux lors de tentatives
d’alimentation, en particulier pour les liquides. La distinction repose sur les données de l’examen
ORL qui, dans certains cas, confirmera une paralysie récurrentielle et de l’examen radiologique
qui, dans d’autres cas, mettra en évidence une fistule.
Il est possible d’observer des métastases hépatiques, pulmonaires ou osseuses. Toutes ces
manifestations témoignent de l’extension du cancer, et elles doivent être recherchées
systématiquement avant de décider du choix de la thérapeutique (examen ORL, bronchoscopie,
bilan hépatique, laparoscopie…)
La fréquence des cancers multiples doit être signalée: 10 % des malades environ présentent une
seconde localisation (souvent dans la sphère ORL) contemporaine ou non de la lésion
oesophagienne.
148
Traitement
Moyens therapeutiques
Les méthodes palliatives s’adressent à des malades inopérables ou qui ont une extension
néoplasique trop importante (métastases, ganglions de Troisier, envahissement de la bronche,
paralysie récurrentielle à tumeur inextirpable). On a alors recours à la gastrostomie d’alimentation
qui constitue une infirmité effroyable ou à des anastomoses palliatives au moyen de l’estomac ou
du côlon. Actuellement ces modes palliatives peuvent être remplacées dans certains cas par la
mise en place sous endoscopie d’endroprothèse de Célestin.
Les méthodes d’exérèse consistent à enlever une partie ou tout l’oesophage et à le remplacer par
l’estomac préalablement libéré (gastroplastie) ou par le côlon (coloplastie) en général le côlon
gauche. En fait, le croisement de la crosse de l’aorte et de l’oesophage pose un problème pratique
de voie d’abord: lorsque les tumeurs siègent à la partie inférieure de l’oesophage et au niveau du
cardia, la voie thoracique gauche, avec phrénotomie, permet à la fois d’enlever l’oesophage et
d’utiliser un transplant gastrique ou colique.
Lorsque les tumeurs siègent au tiers moyen ou au tiers supérieur de l’oesophage thoracique, il
vaut mieux alors avoir recours à la thoracotomie droite qui évite le décroisement entre l’aorte et
l’oesophage. Cette thoracotomie droite est précédée d’une laparotomie qui permet la recherche de
métastases hépatiques ou ganglionnaires et la libération d’un transplant gastrique ou colique. Une
éventuelle cervicotomie gauche peut succéder à la thoracotomie pour, après résection totale de
l’oesophage, faire une anastomose cervicale.
Grâce à une préparation respiratoire et nutritionnelle, la mortalité opératoire a bien regressé, elle
reste surtout dominée par le risque de fistule anastomotique.
Les résultats éloignés restent décevants puisque les survies moyennes n’atteignent pas deux ans.
Seul un dépistage systématique des cancers et éventuellement une association entre la chirurgie et
la radiothérapie peuvent tenter d’améliorer le pronostic.
La cobaltothérapie peut être utilisée isolément et améliorer souvent la dysphagie, mais la récidive
des symptômes est généralement rapide. En pré-opératoire, elle permettrait d’augmenter le taux
de résécabilité. En post-opératoire, elle aurait un intérêt dans les exérèses palliatives. La
radiothérapie isolée est basée sur le fait que les cancers étant malpighiens sont potentiellement
curables par cette méthode. Cependant, la situation profonde de la tumeur, au sein d’organes
sensibles, l’envahissement péri-oesophagien et l’atteinte des chaînes lymphatiques médiastinales
parfois cervicales ou coeliaques, implique l’élargissement des volumes irradiés et l’utilisation de
techniques à portes d’entrée multiples. Elle est contre-indiquée en cas d’extension en hauteur trop
importante ou de l’envahissement de certains organes du voisinage comme l’aorte ou les voies
aériennes. Globalement, ses résultats restent modestes, mais elle permet souvent d’améliorer le
confort des malades.
La chimiothérapie peut être utilisée comme adjuvant de la chirurgie. De nombreuses drogues ont
été proposées en assaciations diverses (Endoxan), Oncovin ou Bléomycine. Cette dernière ayant
fait la preuve d’une certaine efficacité, mais sa toxicité rend son utilisation difficile. Très
récemment, le Cis-Dichlorodiamine Platinum parait avoir entrainé des régressions tumorales
objectives, mais là encore la toxicité rend son maniement délicat.
149
Indications
En fait, devant les résultats décevants apportés par les moyens thérapeutiques actuels, il semble
raisonnable, loin d’opposer la chirurgie à la radiothérapie ou à la chimiothérapie, de mieux
préciser leur place respective et de mieux étudier l’intérêt éventuel de leur association.
En effet, même pratiquée dans d’excellentes conditions, la chirurgie d’éxerèse n’apporte guère de
résultats satisfaisants (15% de survie à 5 ans en moyenne).
Contre-indications
La prévalence du RGO dans la population générale est élevée mais difficile à apprécier avec
exactitude en raison du caractère asymptomatique ou atypique possible du reflux. De plus,
lorsqu’il est peu fréquent, de brève durée et post-prandial, il faut le considérer essentiellement
comme un phénomène physiologique. Il ne devient pathologique que lorsqu’il est répété et
durable dans certaines positions (décubitus, position penchée en avant).
Circonstances de diagnostic
Le caracrtère postural de cette symptomatologie est un élément de grande valeur: elle est
déclenchée ou majorée par l’antéflexion, le décubitus dorsal ou le décubitus dorsal ou le décubitus
latéral droit. Pendant la nuit où le décubitus représente une condition favorable au reflux, une
partie du liquide peut pénétrer dans la trachée et déclencher une toux nocturne qui réveille le sujet.
La toux, la défécation, la contraction de la sangle abdominale, le port de ceinture trop serrée ou de
gaine représentent des facteurs déclenchants en raison de l’élévation de la pression intra-
abdominale qui favorise le reflux. L’absorption d’alcool, de boissons chaudes ou acides peuvent
être également responsables des brûlures oesophagiennes.
Le diagnostic de RGO peut également être porté devant une ou plusieurs de ses complications:
oesophagite avec sténose et/ou ulcère et/ou hémorragie.
151
Eléments de diagnostic
Interrogatoire
Il reste l’élément essentiel. La confirmation et l’exploration du RGO sont apportées par plusieurs
examens faisant appel à des techniques radiologiques et endoscopiques relativement simples mais
aussi à des méthodes d’exploration fonctionnelle plus complexes, utilisées seulement dans des cas
difficiles et douteux.
Radiologie
Après remplissage de l’estomac par la baryte fluide, le RGO sera recherché en plaçant le malade
dans différentes positions: décubitus dorsal, en oblique antérieure gauche, pro-cubitus, position de
Trendelenburg. Ces manoeuvres simples suffisent généralement faire apparaître le reflux. Parfois
il est nécessaire de faire appel pour l’affirmer à des manoeuvres plus compliquées qui provoquent
le reflux, soit en augmentant le gradient de pression abdomino-thoracique, soit en favorisant
l’ouverture du cardia (manoeuvre de Valsava, etc). Dans ces cas, la mise en évidence d’un RGO a
beaucoup moins de valeur car elle est obtenue dans des conditions moins physiologiques que
précédemment.
Malgré ces artifices techniques, le transit baryté ne permet pas toujours d’objectiver tous les
reflux et par conséquent un examen radiologique normal ne peut éliminer le diagnostic d’un RGO
intermittent.
Endoscopie
L’oesophagoscopie ne peut être considérée comme une méthode de choix pour la mise en
évidence du RGO, la présence de l’endoscope déclenchant des ondes péristaltiques secondaires et
pouvant dans certains cas entraîner des efforts de vomissement. Chez l’individu normal, le
sphincter oesophagien se présente sous forme d’une zone d’occlusion luminale au niveau de
laquelle se produisent des mouvements d’ouverture spontanés à la suite d’ondes péristaltiques
secondaires. L’existence d’une béance cardiale est un signe indirect de RGO. En fait l’intérêt de
l’endoscopie est surtout de déceler les éventuelles anomalies de la région cardiale et surtout
d’apprécier les conséquences du RGO sur l’oesophage: oesophagite, endo-brachy-oesophage,
ulcère, sténose.
Manométrie
Les études manométriques ont été à l’origine du concept du SOI, principale barrière anti-reflux
caractéristisé par l’existence au repos d’une zone de haute pression. Cependant l’utilisation de la
manométrie comme moyen diagnostic du RGO, est critiquable en raison des pourcentages
importants d’erreurs dues à de multiples raisons: instabilité dans le temps de la pression de repos
du SOI, variation de la pression en fonction du diamètre du cathéter, modifications des pressions
avec les mouvements respiratoires. Cependant, la manométrie est utile pour étudier le
péristaltisme oesophagien et mettre en évidence une éventuelle dyskinésie pouvant augmenter le
temps de contact entre l’acide et la muqueuse malpighienne.
152
Enregistrement du pH
La pHmétrie paraît être actuellement la méthode la plus pratique pour le diagnostic du RGO. Elle
consiste à enregistrer le pH à 5 cm au-dessus du sphincter oesophagien à l’aide d’une électrode de
verre reliée à un galvanomètre.
L’électrode est fixée à l’extrémité d’une sonde introduite par la bouche. Trois techniques peuvent
être proposées:
- la pHmètre brève, consiste à remplir l’estomac par une solution déci-normale d’acide
chlorhydrique et de rechercher le reflux au cours de différentes manoeuvres de provocation.
Cette méthode n’est, malheureusement, pas toujours spécifique et certainement pas
physiologique;
- la pHmètrie longue, sur 18 ou 24 h, est la plus sensible, et la plus spécifique mais s’avère
beaucoup plus contraignante;
- la pHmétrie sur 3 heures a une spécificité et une sensibilité pratiquement identiques à la
précédente, l’enregistrement se déroulant au cours des 3 heures qui suivent un repas-test (1
heure assis, 1 heure en décubitus dorsal, 1 heure assis). Un scope est établi en tenant compte
de l’importance de la baisse du pH oesophagien et du temps pendant lequel ce pH est inférieur
à 5. Cette technique permet également d’étudier la nature alcaline ou acide du reflux.
Scintigraphie oesophagienne
Cette méthode est la plus proche des conditions physiologiques, mais son utilisation reste limitée
en raison de la lourdeur des équipements nécessaires. Elle peut, également, apparaître peu
performante pour les reflux quantitativement faibles.
Elle consiste à rechercher le reflux gastro-oesophagien après que le sujet a ingéré un isotope
(sulfure colloïdal de technétium 99) dont on peut suivre l’évacuation gastrique ou la resibilité et la
spécificité sont proches de 100 % et comparables aux résultats obtenus avec la pHmétrie de
longue durée. Par contre, elle ne permet pas de différencier reflux acide ou alcalin.
L’instillation de HCL à 0,1 N dans le corps de l’oesophage peut provoquer une symptomatologie
douloureuse semblable à celle que présente spontanément un patient atteint de RGO. Il permet
donc en théorie de rattacher au RGO certains symptômes moins caractéristiques et de différencier
une douleur thoracique coronarienne d’une douleur oesophagienne, cependant il n'est ni très
sensible ni très spécifique.
EVOLUTION ET PRONOSTIC
Traitement
Traitement médical
Les moyens visant à réduire le RGO consistent à renforcer la pression de repos du sphincter et à
éviter tout ce qui peut la diminuer:
- les mesures diététiques consistent à proscrire chocolat, café, alcool, graisse et tabac, qui
diminuent la pression de repos du SOI. Les repas trop abondants et trop liquides générateurs
d’hyperpression gastrique, l’utilisation des eaux minérales gazeuses, sont à éviter;
- les mesures d’hygiène visent à réduire la pression intra-abdominale par la suppression de
ceinture et de corset. Il sera nécessaire d’éviter les positions antéflechies, et le décubitus post-
prandial;
- les médicaments dont certains seront à proscrire car ils relâchent le SOI : Théophilline,
anticholinergiques, d’autres renforcent la pression de repos du SOI, comme les
cholinergiques, mais présentent l’inconvénient de stimuler la sécrétion gastrique. Le
métoclopramide semble avoir un intérêt certain, car il stimule aux doses thérapeutiques, la
musculature lisse et renforce le tonus du SOI et l’évacuation gastrique, la Domperidone
(Motilium ®) également.
Traitement chirurgical
III. OESOPHAGITES
Oesophagites peptiques
Sous le terme d’oesophagites peptiques on désigne tous les états inflammatoires, sub-aigus et
chroniques de la muqueuse oesophagienne, secondaires à l’action corrosive des sucs digestifs du
reflux gastro-oesophagien. Leurs étiologies sont donc celles du reflux.
154
Elles réalisent une gamme de lésions importantes à connaître. Suivant leur stade évolutif, leurs
manifestations vont de la simple brûlure ou pyrosis à la dysphagie complète de la sténose ulcérée.
L’évaluation de l’importance de l’oesophagite et son évolution sous traitement reposent avant tout
sur l’examen endoscopique. Ce dernier permettra de savoir si le traitement médical est suffisant
ou s’il convient d’envisager une intervention chirurgicale afin d’éviter le passage vers cette
affection redoutable que constitue la sténose peptique.
Anatomie pathologique
Les lésions rencontrées au cours des oesophagites peptiques sont schématiquement de quatre
types: l’hyperacanthose, l’oedème, les pseudo-membranes et les ulcérations de l’oesophagite
superficielle diffuse, localisée, pouvant dépasser la paroi oesophagienne.
Circonstances de diagnostic
La clinique peut être évocatrice à un stade initial. Les symptômes sont alors ceux du reflux
gastro-oesophagien, mais la brûlure peut aussi être déclenchée lors de l’ingestion d’aliments,
d’alcool, de liquides chauds. Il s’agit souvent de brûlures descendantes qui peuvent être associées
à des sialorrhées hémorragiques nocturnes ou post-prandiales.
La dysphagie peut représenter le symptome principal. Au début, elle est intermittente, parfois
douloureuse (provoquée par un spasme oesophagien), puis elle s’aggrave pour devenir
permanente en l’absence de traitement. L’existence, à l’interrogatoire, d’un pyrosis antérieur peut
constituer un élément d’orientation en faveur de l’étiologie peptique. Mais la dysphagie peut être
le premier symptôme de la sténose peptique et entraîner par la suite une dénutrition sévère.
L’ulcère oesophagien ne s’accompagne pas d’un syndrome douloureux présentant les caractères
évolutifs de l’ulcère gastro-duodénal, en particulier il n’existe aucune périodicité ni rythmicité. Il
est souvent une découverte radiologique ou endoscopique.
Modalités évolutives
Examens complémentaires
RADIOGRAPHIE
L’oesophagite n’a pas toujours une traduction radiologique évidente. Dans certains cas, on peut
observer un aspect spiculaire des bords de l’oesophage ou une raréfaction et un épaississement
des plis au-dessus d’un cardia incontinent. L’examen radiologique peut être utile pour mettre en
évidence certains facteurs étiologiques tels qu’une hernie hiatale ou une malposition cardio-
tubérositaire.
La sténose dans les cas typiques est centrée, régulière, courte et bas située, l’oesophage sus-
jacent paraissant souple et présentant un aspect en entonnoir. Au-dessous de la sténose, la
présence des plis gastriques convergeant vers elle sont très évocateurs, lorsqu’ils sont présents, de
sa nature peptique.
L’ulcère de l’oesophage se traduit par une tache opaque de face, une image d’addition de profil.
Il coexiste, souvent avec une sténose.
ENDOSCOPIE
Traitement
TRAITEMENT MEDICAL
Il est en fait identique à celui du reflux gastro-oesophagien. Il est nécessaire dans tous les cas, soit
seul, soit comme préparation au traitement endoscopique ou chirurgical.
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Le traitement des sténoses peptiques est soit conservateur associant un dispositif anti-reflux à des
dilatations pré-opératoires et éventuellement post-opératoires (Nissen) soit radical, enlevant la
région sténosée. Dans ce dernier cas, les oeso-gastrectomies exposent à un taux élevé de récidives
(20 %) aussi, l’intervention idéale semble être la résection oesophagienne suivie de coloplastie. Le
choix entre ces deux types d’intervention est fonction des auteurs et surtout fonction de la sténose,
de sa dilatabilité et de la possibilité d’abaissement du cardia. Ainsi, c’est donc parfois en cours
même d’intervention que la décision technique sera prise.
TRAITEMENT ENDOSCOPIQUE
Il comporte des dilatations par des olives de diamètre croissant poussées à travers la sténose grâce
à la mise en place d’un fil guide sous endoscopie (Eder-Puestow). Il est indiqué dans les sténoses
pour lesquelles la chirurgie est contre-indiquée en raison des affections associées ou de l’âge du
patient ou avant un traitement chirurgical pour permettre une amélioration de l’état général. Dans
certains cas les dilatations oesophagiennes peuvent être effectuées en associant avec un traitement
anti-reflux. Sinon elles doivent toujours être suivies d’un traitement médical à base de pansements
anti-acides (la dilatation de la zone sténosée entrainant la réapparition du reflux).
Les oesophagites corrosives sont liées à l’ingestion de caustiques parfois volontaire chez l’adulte
dans un but de suicide, mais le plus souvent accidentelle, notamment chez l’enfant. Les brûlures
de l’oesophage sont essentiellement provoquées par l’absorption d’alcalins, plus rarement
d’acides et exceptionnellement, d’aliments liquides brûlants.
Anatomie pathologique
Sur le plan évolutif, on distingue 3 périodes: la phase aiguë, où prédominent les problèmes de
réanimation, la phase de réparation de la 2e ou 3e semaine avec ses bourgeons charnus et la phase
chronique, liée à une sclérose extensive des couches musculaires conduisant à la constitution de
sténoses. Selon le degré de pénétration du caustique dans la paroi oesophagienne, les lésions
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peuvent être classées en superficielles, intermédiaires et profondes. C’est ainsi que les brûlures
superficielles n’altèrent que la muqueuse, la réépithéliasation s’effectuant avec peu ou pas de
fibrose. Les lésions intermédiaires détruisent la muqueuse et la sous-muqueuse. Dans les zones de
nécrose, apparaît rapidement un tissu de granulation, auquel fait suite un tissu de fibrose. Les
atteintes trans-pariétales sont causées par l’ingestion des grandes quantités de caustiques
concentrés et sont caractérisées par une nécrose massive des tuniques de l’oesophage. Elles sont
souvent accompagnées de médiastinite. Leur évolution peut être rapidement mortelle.
Evolution et pronostic
A la phase aiguë le tableau clinique associe un syndrome douloureux violent des troubles
dysphagiques et un état de choc. Les vomissements peuvent aggraver les lésions oesophagiennes,
et en cas de fausse route provoquer des brûlures caustiques bronchiques. Certains signes cliniques
sont évocateurs de complications mettant en jeu le pronostic vital. L’existence d’une dyspnée peut
être due soit à un oedème laryngé sensible aux corticoïdes, soit à la destabilisation du carrefour
laryngé qui nécessite alors une trachéotomie d’urgence. Une douleur dorsale avec emphysème
cervical et pneumo-médiastin sur le cliché thoracique doit faire redouter la rarissime perforation
oesophagienne. Une douleur épigastrique associée à une contracture abdominale et à un pneumo-
péritoine sur le cliché de l’abdomen sans préparation, témoigne d’une perforation gastrique
nécessitant une intervention dont le pronostic est réservé. L’endoscopie doit rechercher une
atteinte gastrique associée et permet de classer les lésions oesophagiennes en trois stades de
gravité croissante (stade 1: congestion, hyperémie, muqueuse sans ulcération, stade 2: ulcération
et nécrose limitées, hémorragie peu abondante; stade 3: nécrose étendue, ulcérations profondes,
hémorragie abondante).
A la phase chronique, après un delai variable (2 à 3 mois), les lésions de stade 2 et 3, en raison
de la sclérose rétractile, évoluent le plus souvent vers la constitution de rétrécissements qui vont
être responsables de troubles dysphagiques d’installation progressive. C’est parfois à ce stade que
l’on peut être amené à voir le malade pour la première fois. Il est généralement facile de retrouver
à l’interrogatoire, l’accident causal et la phase d’oesophagite aiguë. Le transit baryté précisera le
siège, l’importance et le nombre des sténoses.
L’endoscopie réalisée à l’aide d’un fibroscope de faible diamètre, permettra de franchir les
sténoses modérément serrées, et d’étudier les lésions sous-jacentes ainsi que l’état de cicatrisation
et de souplesse de la muqueuse. Les rétrécissements oesophagiens peuvent être soit réguliers, bien
centrés et circulaires, soit asymétriques ou semi-lunaires. La surveillance endoscopique constitue
le meilleur moyen de déceler l’apparition d’un cancer dont le risque de survenue sur une sténose
caustique, après 10 à 15 ans d’évolution, paraît 1000 fois plus élevé que sur un oesophage normal.
A la phage aiguë, la conduite à tenir n’est pas identique pour tous les auteurs, et reste même sur
quelques points, très controversée. Cependant la plupart s’accordent sur la nécessité d’éviter un
certain nombre de manoeuvre traumatisantes, considérées, classiquement comme bénéfiques.
Parmi ces gestes intempestifs à proscrire il faut citer:
la tentative de neutralisation qui est illusoire car le temps de sa réalisation est toujours trop
tardif (à l’exception du permanganate de potassium pour lequel on doit utiliser l’hyposulfite
de soude);
le lavage gastrique qui est nuisible s’il s’agit d’un toxique dont la dilution va étendre les
lésions;
les émétisants qui risquent par les efforts de vomissements qu’ils déclenchent,
d’aggraver les lésions oesophagiennes et de provoquer une perforation;
158
la sonde gastrique qui semble constituer un facteur traumatique susceptible d’aggraver les
lésions sans pour autant prévenir les sténoses;
la corticophérapie qui n’empêcherait pas l’évolution du processus cicatriciel sténosant mais
peut masquer une péritonite par perforation et augmenter le risque de survenue d’une
hémorragie digestive. Elle n’est indiquée qu’en cas d’oedème laryngé;
quant à l’antibiothérapie systématique, son intérêt est diversement apprécié.
Toute alimentation orale doit être suspendue. La nutrition parentérale exclusive est poursuivie tant
que les examens endoscopiques de contrôle ne montrent pas une cicatrisation complète des
lésions. Certains auteurs, dans les cas graves, restent partisans d’une intervention chirurgicale
précoce, consistant en une oesophagectomie avec ou sans gastrectomie assoicée et mise en place
d’une jéjunostomie d’alimentation.
Au stade de sténose cicatricielle, les muscles peuvent être traités par des dilatations
instrumentales mais les résultats sont, dans l’ensemble, plus inconstants que pour les sténoses
peptiques alors que le risque de fissuration et de perforation paraît plus élevé. Par ailleurs, la
possibilité de dégénérescence d’une sténose caustique nécessitant des dilatations répétées, doit
inciter à envisager un acte chirurgical.
Anatomie pathologique
On en distingue 3 types:
1. La hernie par glissement: elle est de très loin la plus fréquente (80 à 85 % des cas). Le cardia
est en situation sus-diaphragmatique; de même qu’une portion variable de la jonction cardio-
tubérositaire. Elle favorise le reflux gastro-oesophagien et est exposé à ses complications.
2. La hernie par roulement : l’oesophage abdominal et le cardia conservent leur situation normale
sous diaphragmatique, tandis qu’une portion de la grosse tuberosité s’engage dans l’orifice
oesophagien du diaphragme et passe en situation sus diaphragmatique. Dans cette variété, les
mécanismes qui s’opposent au reflux gastro-oesophagien peuvent fonctionner normalement. Les
complications essentiellement sont dues à la présence de la poche gastrique herniée.
3. La hernie mixte: elle associe les éléments de la hernie par roulement et de la hernie par
glissement.
Circonstances de diagnostic
Les circonstances de découverte d’une hernie hiatale sont généralement le fait des signes liés au
reflux gastro-oesophagien, au volume de la hernie ou à la présence de manifestations
hémorragiques.
159
Le reflux gastro-oesophagien peut être responsable d’un syndrome douloureux à type de brûlure,
à irradiation rétro-sternale. Il présente un caractère postural et peut être associé à des
régurgitations.
La présence de la poche herniée dans le thorax peut être responsable de la manifestation à type de
dyspnée, d’extra-systoles ou de palpitations permettant d’individualiser les formes respiratoires et
cardiaques. Ces manifestations surviennent principalement après le repas et surtout après
absorption de boissons gazeuses.
L’association de signes thoraciques et de symptomes digestifs ayant une allure posturale devra
toujours faire évoquer l’éventualité d’une hernie hiatale. Toutefois, des hernies volumineuses
peuvent rester totalement latentes.
La compression du collet de la hernie par le hiatus oesophagien peut gêner la circulation de retour
et occasionner une stase à l’origine d’ulcérations ou d’hémorragies diffuses au niveau de la poche
herniée. C’est ainsi que l’on peut découvrir la hernie devant un syndrome anémique. Il s’agit
d’une anémie de type hypochrome, microcytaire et ferriprive, en rapport avec un saignement
occulte, dû à des érosions muqueuses. La recherche de sang dans les selles permettra de rattacher
cette anémie à une origine digestive mais la hernie hiatale ne pourra être tenue pour responsable
de l’anémie qu’après un bilan digestif complet, ayant éliminé l’éventualité de tout cancer digestif.
Les hémorragies digestives extériorisées sous la forme d’une hématémèse ou d’un méléna sont
beaucoup plus rares et en général liées à l’existence d’un ulcère du collet. Il s’agit d’un ulcère de
la petite courbure juxta-cardiale et, en pratique, il se situe en regard de l’orifice hiatal.
Les phlébites souvent récidivantes font parties des signes classiques de la hernie hiatale. Des
thromboses veineuses sont souvent associées à l’anémie qui entraîne une réaction hyper-
plaquettaire avec hyper-coagulabilité. Tout comme l’anémie, les phlébites ne pourront être
rattachées à la hernie hiatale qu’après avoir éliminé toutes les autres étiologies possibles.
Eléments du diagnostic
Le diagnostic d’une hernie hiatale repose sur les renseignements fournis par la radiologie et
l’endoscopie.
Radiologie
Il est possible dans certains cas, de suspecter une hernie hiatale sur le simple cliché pulmonaire
devant l’absence de poche à air gastrique sous la coupole gauche et la présence d’une image
aérique sus-diaphragmatique, rétro-cardiaque.
Le transit baryté, oeso-gastro-duodénal, doit être effectué avec une technique rigoureuse.
L’utilisation de l’amplificateur de brillance, ou du radio-cinéma, permet de suivre le transit du
produit baryté dans l’oesophage et le remplissage de l’estomac. Le malade doit être placé en
procubitus (oblique antérieur droit) ou en positon de Trendelenburg. Une compression
abdominale peut être utilisée. Certains artifices, comme la prise de clichés au cours de
160
Son volume est variable. Elle se présente sous la forme d’une opacité ovalaire ou arrondie,
coiffant le pôle supéro-interne de la grosse tubérosité. Elle est toujours sus-diaphragmatique
surmontée du cardia. Les plis qui la traversent sont épais, parallèles, de type gastrique.
L’oesophage s’abouche à son sommet parfois latéralement. Il peut être soit flexueux dans sa
dernière portion et est alors considéré comme de longueur normale. Lorsqu’il est rectiligne, il faut
suspecter un brachy-oesophage acquis. Parfois le diagnostic différentiel peut se poser avec la
classique ampoule épiphrénique qui correspond à une dilatation variable et non pathologique de
l’oesophage terminal. En fait, cette dernière présente des caractères bien particuliers, avec ses plis
oesophagiens, sa symétrie par rapport à l’oesophage, sa contraction active, et son siège sus-
cardial.
En cas de hernie de très petite taille, le diagnostic repose sur l’analyse de signes indirects,
oesophagiens ou gastriques: oesophage dyskinétique, stase barytée dans le bas oesophage,
convergence des plis gastriques vers le hiatus oesophagien (aspect en tête d’oiseau), effacement
de l’angle de His, réduction de la poche d’air.
Ce type de hernie sera affirmé si l’abouchement de l’oesophage est parfaitement mis en évidence
au-dessous du diaphragme. L’image de la hernie est arrondie, médiane ou para-médiane, et se
projette, habituellement, au-dessus de la partie interne de la coupole gauche.
Endoscopie
Evolution et complications
Sur le plan radiologique, l’image typique est celle d’un double niveau hydro-aérique situé de part
et d’autre de la coupole gauche.
Traitement
TRAITEMENT MEDICAL
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Il ne s’adresse qu’aux hernies compliquées ou à celle dont les signes résistent au traitement
médical. Les risques ne sont pas nuls et les récidives peuvent se voir. Il existe des interventions
conservatrices qui consistent à rétablir la continence cardiale et des interventions de résections
dans les cas de sténose peptique.
POUR CONNAITRE ENCORE PLUS SUR CETTE AFFECTION ,LISEZ CE QUI SUIT :
A RETENIR…
ANATOMO-PATHOLOGIE
Il existe deux grandes variétés du type anatomique de hernies hiatales qui diffèrent par
leur mécanisme, la position du cardia et leur évolution. La hernie hiatale par glissement (type I)
qui représente 90% de cette pathologie, la cardia est attirévers le haut, intrathoracique, il n’existe
qu’un sac à la face antérieure du cardia et de l’oesphage. Cette migration de cardia étire la région
cardiotubérostatique, efface l’angle de His et crée des conditions du reflux gastro-oesophagien.
Par contre les complications mécaniques à type d’étranglement ne s’observe pas dans ce type de
hernie.
Le deuxième type de hernie hiatale est le type II ou hernie par roulement ou encore hernie
paraoesophagienne ( 10% environ des hernies hiatales) : le cardia reste en place, il existe un sac
herniaire complet, c’est la grosse tubérosité par suite du relachement du ligament phrénogastrique
qui se déroule vers le haut attirant dans le thorax une partie de la grande courbure et de la grosse
tubérosité. Dans cette hernie l’angle de His reste intact, le reflux ne s’observe que rarement par
contre ces hernies sont susceptibles d’etranglement. Les formes mixtes qui sont des hernies à la
162
fois par glissement et par roulement correspondent à des hernies volumineuses, initialement
paraoesophagiennes dans lesquels les cardia a secondairement migré dans le thorax.
Le contenu de ces hernies est de façon constante le cardia et une partie de la grosse
tubérosité de l’estomac, le sac existe toujours plus ou moins complet suivant le type de la hernie
comme nous venons de le voir, la largeur du collet hernaire est variable, la réductibilité de ces
hernies est obtenue dans l’immense majorité des cas de hernies hiatales non compliquées.Enfin la
taille de ces hernies est un élément important à considerer dans le diagnostic et le traitement ; elle
est variable: dans les hernies par glissement ce sont souvent des hernies de petit volume, voire
même intermittente, voir même encore remplacées par une simple malposition canotubérositaire
ou une incométence cardiale, par contre les très grandes poches herniaires sont le fait des hernies
de type II ou des hernies mixtes. Dans ces cas là on peut observer des volvulus plu au moins
permanents de l’estomac.
L’endoscopie, hormis quelques cas très particuliers n’a pas sa place parmi les methodes
thérapeutiques des hernies hiatales.
Les interventions par voie abdominale: l’opération de base la plus longtemps utilisée était
l’opération de DOR ou LORTA-JACOB où le système anti reflux est constitué par une réfection
de l’angle de His et une hémivalve antérieure avec la grosse tubérosité gastrique. L’opération de
TOUPET réalise à l’opposé une valve postérieure par rapport à œsophage, le reste des temps
opératoires étant identique, l’opération de NISSEN ou fundopliature totale réalise un
enfouissement complet du bas œsophage autour d’un manchon gastrique. La gastroptexie de
BOEREMA relève d’un principe différent puisqu’elle n’aborde pas la région hiatale mais elle se
contente de réaliser une gastropexie antérieure à la paroi abdominale antérieure, il y a ainsi
réduction de la hernie mais pas de geste direct au niveau de la région hiatale. Dans la même
famille d’intervention, des techniques voisines de fixation natérieure de l’œsophage et du cardia
ou de l’estomac maintiennent la réduction de la hernie, qu’il s’agisse de fixation par une
bandelette synthétique, par le ligament rond du foie ou par une bandelette cutanée ou enfain par
les prothèses siliconées actuellement. Ces opérations peuvent avoir des compléments que sont la
vagotomie avec éventuellement pyroplastie ou la pyroplastie isolée. Ce que l’on peut dire cest
qu’actuellement en déhors d’indications particulière, ces gestes associés sont peu réalisés.
Sont, chez l’adulte, réservées aux formes rebelles au traitement médical associé aux
précautions hygiéno-diététique; l’indication opératoire sera envisagée en fonction du contexte
clinique tout d’abord. Devant les formes douloureuses rebelles, dans les formes anémiques, dans
les formes thrombogènes ou pseudo-angineuses. Des constatations endoscopiques ensuite, dès
qu’il existe une oesophagite grave résistant au traitement médical même en l’absence de troubles
fonctionnels importants, il faut envisager un antireflux. Dépend ensuite du type anatomique:
toute hernie par glissement doit être dès qu’elles s’accompagne d’oesophagite rebelle ; en
l’absence d’oesophagite, si le diagnostic de hernie par glissement ou de reflux est fait de façon
certaine par les examens objectifs chez des patients qui présentent un syndrome fonctionnel pur,
authentique et gênant, le traitement chirurgical est justifié après une tentative de traitement
médical. Les hernies de type II seront opérée beaucoup plus systématiquement en raison des
troubles compressifs, des risques d’étranglements et d’hémorragies et surtout aussi de la relative
facilité de la réduction herniare. Les indications opératoires sont, bien entendu, retenus pour les
malades chez qui il n’existe pas de contre-indication chirurgicales absolue ou relative ; le terrain
et l’importance des facteurs de risque chez les futurs opérés peuvent faire opter pour des
opérations courtes du type gastropexie antérieure et variante ; à l’opposé chez les gens en parfait
étant général, l’intensité d’une oesophagie fait opter habituellement pour des opérations anti-
reflux techniquement plus délicates mais également beaucoup plus efficaces comme la
fundopliature de Nissen. Les indications opératoires, enfin dépendant du terrain, elles sont
beaucoup plus larges chez le nourrisson, et l’enfant. Dans ce cas l’oesophagite est redoutable,
d’évolution souvent rapide vers des complications de sténose ou d’hémorragie.
V. MEGA-OESOPHAGE
Généralités
Circonstances de diagnostic
Les troubles fonctionnels sont dominés par la dysphagie. Il s’agit , habituellement, d’une
dysphagie capricieuse, non douloureuse, fréquemment aggravée par les émotions, souvent
paradoxale (c’est-à-dire prédominante pour les liquides). Elle est, quelquefois, décrite comme une
sensation de plénitude rétrosternale, qui cède chez certains patients à la déglutition de quelques
gorgées d’eau froide. A côté de la dysphagie, peuvent se produire, parfois, des régurgitations
alimentaires abondantes, mais l’absence de caractère acide permettra de les différencier des
vomissements.
Au stade initial, des manifestations douloureuses thoraciques peuvent exister, elles correspondent
à des contractions intenses et répétitives du corps de l’oesophage. Cette symptomatologie
douloureuse explique le terme de “Vigorous Achalasia” retrouve dans la littérature anglo-
saxonne.
Eléments du diagnostic
Radiologie
- une dilatation oesophagienne plus ou moins importante avec, dans les cas extrêmes, une
augmentation de la longueur, réalisant un véritable dolicho-méga-oesophage sur le
diaphragme, donnant l’aspect dit “en chaussette”. Il existe en permanence une stase de liquide
et de débris alimentaires;
- un effilement progressif de l’extrémité inférieure de l’eosphage, se présentant sous l’aspect
classique en “queue de radis”. Il est régulier et axial avec, parfois quelques plis longitudinaux.
Il ne s’ouvre pas au moment de la dilatation qui peut être modérée ou même absente et, dans
ces cas, l’exploration manométrique apporte des éléments au diagnostic.
Endoscopie
Elle est difficile sur ces oesophages dilatés contenant toujours un liquide de stase et des résidus
alimentaires. Elle doit donc être précédée de lavages répétés de la cavité oesophagienne. Les
risques de perforation que l’on croyait majeurs, sont actuellement minimisés par l’emploi des
fibroscopes. Elle a surtout pour intérêt de préciser l’état de la muqueuse sus-stricturale (très
souvent le siège d’une oesophagite inflammatoire) et de dépister d’éventuelles lésions associées
et, au premier chef, un cancer de l’oesophage. La possibilité de franchir le sphincter oesophagien
inférieur est très variable selon les cas.
Toutefois, l’impossibilité de passer l’endoscope à travers le cardia doit faire rechercher plus
particulièrement une lésion organique à ce niveau.
Evolution et pronostic
TRAITEMENT
Une tentative de traitement médical, temporaire, peut être effectuée en utilisant la nifédipine
(Adalate® ). Celle-ci inhibant la diffusion des ions Ca2+ dans les cellules du muscle lisse, diminue
ainsi la contractibilité musculaire et agit en particulier sur la pression de base du SOI dont le tonus
est essentiellement d’origine myogénique, Ca2+ dépendant. Son efficacité clinique dans l’achalasie
compensée et la maladie des spasmes diffus de l’oesophage (30 à 50 mg par 24h) serait
intéressante. Ce traitement ne peut cependant être présenté comme définitivement curatif car à
l’arrêt de la thérapeutique la symptomatologie réapparait. Aussi est-il nécessaire soit de dilacérer,
166
par des dilatations instrumentales forcées, les fibres musculaires de la zone achalasique, soit de
sectionner, par une myotomie extra-muqueuse, les fibres circulaires du sphincter oesophagien
inférieur (Opération de Heller)
Cette intervention est réalisée par voie abdominale et comporte une section qui intéresse les 7 à 8
derniers centimètres de l’oesophage, débordant sur le cardia et la face antérieure de l’estomac. La
plupart des chirurgiens associent à cette intervention une reconstitution de l’angle de His. Les
résultats sont excellents dans 80 % des cas, au prix d’une grande minutie évitant en particulier une
perforation de l’oesophage.
Diverticules
Un diverticule de l’oesophage est une poche développée aux dépens de la paroi oesophagienne,
limitant une cavité qui communique librement avec la lumière. Il est classique de distinguer les
diverticules cervicaux ou pharyngo-oesophagiens et les diverticules thoraciques que l’on divise en
para-bronchiques et épiphréniques. Les diverticules médio-thoraciques para-bronchiques sont dits
de traction, et s’opposent aux diverticules pharyngo-oesophagiens dits de pulsion. Les diverticules
épiphréniques sont, les plus souvent mixtes.
Les diverticules par pulsion sont secondaires à une hyperpression à l’intérieur de la cavité
oesophagienne. Le plus fréquent est le diverticule de Zencker, qui siège sur la face postérieure de
la jonction pharyngo-oesophagienne, avec une nette prédominance chez l’homme après 60 ans.
Ce diverticule peut être responsable de troubles, en particulier, de dysphagie et de régurgitations
alimentaires. Le diagnostic est fait par l’examen radiologique qui permet de découvrir un
diverticule de Zencker pour 800 transits oesogastroduodénaux environs. Le traitement de ces
diverticules, lorsqu’ils sont symptomatiques, est chirurgical. Une nouvelle complication a été
rapportée en 1982: l’accumulation dans la poche diverticulaire de médicaments administrés sous
la forme de comprimés, ce qui ne facilite pas l’efficacité thérapeutique…
Les diverticules mixtes par traction – pulsion sont très rares. Ils siègent au niveau des 10 derniers
centimètres de l’oesophage. Ils ne donnent que très rarement des troubles, mais ils sont souvent
associés à un méga-oesophage ou à une hernie hiatale.
Anneau de Schatzki
Il s’agit d’un diaphragme muqueux constitué par une fine membrane, qui s’insère
perpendiculairement sur la circonférence de l’oesophage. Il est toujours situé au-dessus d’une
petite hernie hiatale à la jonction oeso-gastrique. Sa fréquence est difficile à évaluer du fait de la
latence clinique du plus grand nombre d’entre eux. Elle serait de l’ordre de 6 à 14 %. La
principale manifestation clinique est constituée par la survenue brutale de crises dysphagiques
intermittentes. Il donne une image radiologique caractéristique de rétrecissement très segmentaire,
sus-hiatale. Le traitement si nécessaire consiste à provoquer sa rupture par voie endoscopique ou
à effectuer son exérèse par voie chirurgicale.
Dysphagia Lusoria
C’est une anomalie congénitale du développement des arcs aortiques, le plus souvent représentée
par une artère sous-clavière droite naissant de la crosse. Cette anomalie n’est pas exceptionnelle,
mais elle ne donne que très rarement des manifestations cliniques. L’indication opératoire n’est
imposée que par l’importance des troubles fonctionnels.
Pathologie traumatique
Elle regroupe les perforations instrumentales, les plaies par balles ou par arme blanche, les
ruptures au cours des traumatismes thoraciques, les plaies opératoires et les ruptures spontanées.
La rigidité de la cage thoracique s’oppose aux signes physiques directs, expliquant en partie, le
retard apporté à l’urgence de certains diagnostics, et par suite, la gravité du pronostic. La
symptomatologie clinique peut varier en fonction du siège de la perforation et de la date à laquelle
est vu le malade. Toutes ces plaies ont, généralement pour conséquence, la survenue d’une
médiastinite avec ses redoutables complications. La suspicion du diagnostic impose la recherche
d’un emphysème sous-cutané et la réalisation de la radiographie thoracique (clarté gazeuse rétro-
oesophagiènne ou un emphysème médiastinal, existence d’un pneumo-thorax ou d’un
épanchement pleural). Le transit oesophagien, à l’aide de produits hydro-solubles, confirmera la
perforation, précisera son siège, et appréciera l’état de l’oesophage. En l’absence d’un diagnostic
et d’un traitement précoce, l’évolution se fait , généralement, vers la constitution d’un syndrome
de suppuration profonde, associé à des troubles cardio-vasculaires et respiratoires compromettant
168
le pronostic.
La rupture spontanée de l’oesophage ou syndrome de Boerhaave est due à une hyperpression dans
la lumière oesophagienne, à glotte fermée. Elle survient dans un contexte clinique particulier où
dominent les efforts de vomissement. Il s’y associe très rapidement une douleur abdominale et un
état de choc, avec une détresse respiratoire expliquée par le passage du liquide gastrique dans le
médiastin et la plèvre. La majorité des auteurs est favorable à une intervention précoce associant
le traitement de la lésion oesophagienne et le nettoyage du médiastin.
Syndrome de Mallory-Weiss
III.
3. L’ESTOMAC –
DUODENUM
I. Rappel
Anatomie et histologie
L’estomac occupe la plus grande partie de la loge phrénique gauche de la cavité
abdominale. Sa capacité est de 1 à 1.5 litres et il comprend schématiquement 2 parties,
une partie verticale (fundus), une partie horizontale (l’antre). Quelle que soit la zone
considérée, la paroi de l’estomac est constituée de 4 couches tissulaires :
- la sous-muqueuse: c’est une couche épaisse faite d’un tissu conjonctif fibro-cellulaire
contenant quelques fibres élastiques, mais surtout un important réseau artério-
veineux plexiforme profond connecté avec le réseau vasculaire muqueux;
- la muqueuse: elle est séparée de la sous-muqueuse par une couche de fibres
musculaires lisses, la muscularis mucosae. Il est possible de décrire une organisation
d’ensemble quelle que soit la zone considérée: l’épithélium, unistratifié, repose sur un
chorion vasculaire, la lamina propria. En surface luminale, l’épithélium dessine des
cryptes. A la base des cryptes, l’épithélium s’invagine profondément dans la lamina
propria pour former des glandes débouchant dans le fond des cryptes par une zone
rétrécie, le collet , qui correspond à la zone de régénération et de prolifération
mitotique. L’ épithélium cryptique superficiel est uniquement constitué de cellules
muqueuses juxtaposées et reliées entre elles par d’importants complexes de jonction
apexiens. Le mucus est sécrété par exocytose.
Au niveau du fundus, les cryptes sont nombreuses, courtes et étroites. Elles se
prolongent dans la profondeur de la lamina propria par des glandes tubulaires
rectilignes, juxtaposées et hautement différenciées. Deux types cellulaires principaux
sont représentés dans les glandes fundiques :
- les cellules pariétales, les plus nombreuses, adaptées au transfert actif du proton et
de l’ion chlore avec de très nombreuses mitochondries, et un complexe membranaire
apexien.
- les cellules peptiques surtout nombreuses dans la zone basse des glandes ont toutes
les caractéristiques ultra-structurales du type séreux.
Au niveau de l’antre, les cryptes sont hautes et étroites. Les glandes antrales sont
courtes et fréquemment tuboloramifiées. La plupart des cellules sont du type
muqueux, proches de celles observées sur l’épithélium cryptique. La caractéristique
cytologique la plus remarquable est la présence d’un très grand nombre de cellules
endocrines dont les granules sécrétoires contiennent les polypeptides “hormonaux”
gastriques. Parmi ces cellules endocrines, la cellule “G” est souvent la plus connue.
Elle synthétise et sécrète la gastrine et ses variantes moléculaires. Le polymorphisme
granulaire observé correspond à des étapes différentielles dans le cycle sécrétoire.
Mais d’autres types cellulaires endocrines ont été caractérisés dans la muqueuse
antrale et également la muqueuse fundique.
PHYSIOLOGIE
Fonction motrice
La motricité de l’estomac est caractérisée par deux fonctions; une fonction réservoir
assurée par le fundus, par laquelle le volume de l’estomac s’adapte à la quantité des
aliments ingérés, une fonction d’évacuation assurée par l’antre et qui permet d’une part,
la vidange gastrique et d’autre part, le brassage des aliments.
l’organe à une vitesse croissante du cardia au pylore. Ces ondes lentes représentent
une activité électrique omniprésente qui se produit en présence ou en l’absence de
contraction.
La commande nerveuse est surtout assurée par le nerf vague. Des récepteurs
échelonnés sur l’estomac et le duodéno-jéjunum vont naître des influx sensitifs qui
gagnent le noyau dorsal du vague d’où partent des messages moteurs qui vont en
retour, modifier la motricité gastrique. La stimulation par la distension de l’estomac des
récepteurs gastriques va ralentir sa motricité. Des récepteurs duodéno-jéjunaux
sensibles à l’augmentation de la pression osmotique, à la diminution du pH, à
l’augmentation du taux des triglycérides ou des acides aminés vont eux aussi ralentir la
motricité gastrique.
Le pylore est le siège d’un tonus de base qui est mis en évidence par une zone de
haute pression évidente au repos. Ce tonus se relâche quelques fractions de seconde
avant l’arrivée de la contraction antrale.
Il est augmenté par les graisses, les amino-acides, l’acide chlorhydrique. Il est diminué
par la CCK-PZ ou la sécrétine.
Fonction sécrétoire
Le suc gastrique joue un rôle modeste dans la digestion. C’est un liquide incolore,
légèrement visqueux, sécrété à raison de 1 à 1.5 litres par jour, le débit étant rythmé par
les repas. Il comporte des protéines du plasma (en particulier de l’albumine, des
immunoglobulines) des activités enzymatiques (pepsinogènes et pepsines), des
glycoprotéines (sécrétées par les cellules muqueuses), le facteur intrinsèque
(glucoprotéine à faible teneur en glucides) et surtout une riche sécrétion acide.
L’action des vagues est essentielle à toutes les étapes de la sécrétion gastrique. Elle
s’exerce par l’intermédiaire de réflexes cholinergiques mis en jeu par des stimulations
psychiques, sensorielles et mécaniques. Elle peut se schématiser par une stimulation
directe des cellules fundiques, une sensibilisation de ces dernières à l’action de la
gastrine et une action trophique sur la muqueuse gastrique. La stimulation vagale aboutit
à la sécrétion d’un suc gastrique proportionnellement plus riche en pepsine que la
stimulation gastrique.
Rappel anatomo-pathologique
Epidémiologie
Plusieurs facteurs épidémiologiques ont été discutés. Les uns sont d’ordre familial et
génétique, la fréquence de l’ulcère dans la parenté des ulcéreux étant significativement
élevée, et d’autre part, les sujets du groupe sanguin 0 non sécrété (c’est-à-dire
n’éliminant pas dans leur salive des glycoprotéines caractéristiques des groupes
sanguins) ayant un risque considérable par rapport aux sujets des autres groupes. Les
autres sont d’ordre sociologiques et nutritionnels, l’ulcère gastrique se retrouvant dans
des conditions de dénutrition, l’ulcère duodénal, par contre, chez des sujets présentant
des tensions psychiques importantes. Ce dernier point implique l’intervention de facteurs
psychologiques mis en évidence sur le plan expérimental (ulcère de contrainte chez le
rat) ou sur le plan clinique (personnalité de l’ulcéreux duodénal) et permet de présenter
la maladie ulcéreuse duodénale comme une véritable maladie psycho-somatique.
Cependant, quelle qu’en soit sa localisation, de nombreux autres facteurs peuvent
intervenir dans l’apparition de la maladie ulcéreuse: l’intoxication tabagique, certaines
hypergastrinémies et les états d’hypercalcémie. L’ingestion de carbonate de calcium par
voie orale ou l’induction d’une hypercalcémie par voie intraveineuse provoquent une
augmentation de la sécrétion gastrique acide et de la gastrinémie. Dans ces conditions
l’hyper-parathyroïdie semble multiplier par 10 la fréquence des ulcères.
Physiopathologie
2. La notion d’une barrière muqueuse ne repose pas uniquement sur les données
anatomiques ou histologiques. Certes, l’épithélium unistratifié qui recouvre la
muqueuse gastroduodénale peut être considéré comme une ligne de défense
principale, constamment renouvelée tous les 3 à 5 jours et protégée par une ligne de
défense avancée représentée par la sécrétion mucipare, sorte d’enduit formé de
glycoprotéines, d’eau et de bicarbonates. En fait ce rôle de protecteur du mucus est
essentiellement d’ordre mécanique (lubrifiant pour le brassage) et non clinique. Le
pôle apical des cellules épithéliales serait donc directement exposé à l’effet corrosif
s’il n’existait une véritable “barrière muqueuse” représentée par l’ensemble
“glycocalix-membrane plasmique” chargée négativement par rapport au milieu
intérieur.
Schématiquement il est donc possible d’opposer l’ulcère duodénal, le plus fréquent,
s’observant chez l’homme, ayant un facteur héréditaire marqué et une sécrétion acide
normale ou élevée, à l’ulcère gastrique trois fois moins fréquent, avec une prédisposition
masculine moins nette, un facteur héréditaire moins marqué et une sécrétion acide faible
ou moyenne. Ici la fragilité de la muqueuse semble être un facteur essentiel, elle est
renforcée éventuellement par l’action des sels biliaires.
1. HISTORIQUE :
Les connaissances sur l’infection à H.P. se sont accrues de nos jours par rapport
aux décennies passées. En effet, assez des théories étaient déjà connues concernant
l’épidémiologie et son rôle dans la pathologie des maladies ulcéro-gastro-duodénales et
174
En 1975 Howard Steer au Royaume Uni a décrit une bactérie spiroïde en rapport
avec le syndrome gastritique. Pour Robin Warren et Barry Marshall de l'Hôpital Royal
Perth dans l'Ouest de l’Australie ,les responsables du département de microbiologie se
sont convenus, sans financement, de cultiver 100 échantillons. Après le délai voulu 34
échantillons se sont révelés sans succès (n’ont pas poussé). Indépendament de
chercheurs, la prolongation de la période d’incubation consécutive à un week-end
publique prolongé a révélé la croissance sur le milieu de culture de Compylobacter
Pyloridis : c’est en avril 1982.
Son association avec l’ulcère petique a été confirmée en 1985 par Marshall chez
114 patients infectés à l’hôpital de FREMANTLE. En 1989, l’équipe de chercheurs du
même hôpital nomma le germe Helicobacter Pylori. Depuis lors, 18 espèces
d’Helicobacter ont déjà été découvertes dont l’une chez l’homme et les restes chez les
animaux y compris les oiseaux.
2. MICROBIOLOGIE :
L’helicobacter pylori est un bacille Gram – Négatif, spiral et flagellé vivant dans le
mucus de la couche muqueuse gastrique. La région antrale distale de l’estomac est la
plus touchée. L’atteinte peut aussi intéresser d’autres régions de l’estomac. La bactérie
n’envahit pas la muqueuse, mais stimule l’infiltration de la muqueuse par les cellules
inflammatoires. Ce qui par ailleurs évoque une enzyme appelée Urease laquelle
convertit en présence du suc gastrique, l’urée en ammoniaque et en dioxyde de
carbone. Cette propriété est exploitée pour détecter la présence de ce germe dans
l’estomac. L’ammoniac ayant une propriété alcaline sa production faciliterait la survie du
germe dans le milieu acide gastrique.
1. HP et la gastrine
Seule la gastrine est élevée et les autres substances telles que lasomatostatine,
polypeptide pancréatique et la neurotensine sont restés normaux.
3. HP et la sécrétion gastrique
Jusqu’à présent, il n’y a pas encore d’évidence que la chute de la gastrine due à
l’éradication de HP soit accompagneé par celle de la sécrétion acide gastrique.
4. HP et la motilité gastroduodénale
Le HP altère la sécrétion de la gastrine et cela pourrait avoir aussi des
conséquences sur celle des autres substances antrales participant dans la régulation de
la motilité gastrique. L’inflammation de la muqueuse antrale pourrait interférer avec la
motilité antrale.
5. HP et Pepsinogène sérique
Le pepsinogène sérique est considéré comme un marqueur génétique de la maladie
ulcéreuse duodénale et il existe une corrélation positive entre le niveau sérique du
pepsinogène I et la sévérité de la diathèse ulcéreuse. On remarque en fait la diminution
du pepsinogène I sérique lors de l’éradication de HP. Il faut noter que la concentration du
pepsinogène I sérique est en relation avec la masse cellulaire principale.
- Acide ascorbique (vitamine C) : les patients avec infection à HP et une gastrite antrale
chronique ont de taux bas d’acide ascorbique dans leur suc gastrique. Il faut se rappeler
que la vitamine C est une puissante substance antioxidante prévenant la formation
potentielle des nitrosamines carcinogéniques dans l’estomac.
En résumé
1. Adhérence bactérienne
2. Facteurs biochimiques
b) Toxines.
Une des méthodes bien connues employées par les bactéries du T.D. pour
exercer leur effet cytolytique est la production de la toxine.
3. Facteur immunologiques :
a) Réponses humorales
Acidité gastrine
Age adulte
Homme Facteurs génétiques
et environnementaux
métaplasie
gastrique gastrite à
HP Produits
Ulcérogènes
Infection duodénale
Duodénite à HP
acidité
(Syndrome de Zollinger-
Ellison)
Ulcère duodénal
Tabagisme
Anti-inflammatoires
non stéroïdiens
Facteurs génétiques
(groupes sanguins)
178
6. PREVALENCE :
8. ASPECTS CLINIQUES :
Dans les pays développés l’H.P. est la principale cause de gastrites chroniques et
des maladies ulcéro-duodénales. Il est aussi reconnu comme facteur de risque de
cancer de l’estomac. Chez les enfants cette infection est souvent associée aux maladies
diarrhéiques, à la malnutrition et à un retard de la croissance. La dyspepsie est le
symptôme le plus courant de l’infection à H.P. .Mais aussi on peut avoir d’autres signes
associés tels que les nausées, les vomissements, les malaises, la douleur rétro-sternale
et la sensation des brûlures épigastriques. Cependant certains malades restent
asymptomatiques et ne présentent pas les signes gastro-duodénaux.
9. DIAGNOSTIC :
Il est admis que la biopsie gastrique est le moyen sûr de mettre le germe en
évidence. Une biopsie sera prélevée au niveau de l’antre et une autre au niveau du
corps de l’estomac. Par ailleurs la culture du suc gastrique est aussi une méthode pou-
vant aider à l’identification du germe ainsi que l’analyse de l’ Uréase, enzyme produite
par H.P. Cette analyse est simple, réalisable et coûte moins chère. Pour une
investigation épidemiologique de l’infection à H.P. et pour un dépistage général, on
procède au dosage des IgG circulants. En effet, le taux d’anticorps spécifique IgG est
élévé dans la plupart des infections active à H.P. Le test sérologique a une sensibilité et
une spécificité de 70-90 %.
10. TRAITEMENT :
Il est admis que l’infection à H.P. peut être éradiquée chez les malades souffrant
de l’ulcère gastro duodenal. En effet, il est connu que dans 95 % de cas de malades
souffrant de l’ulcère gastroduodénal souffriraient aussi d’une infection à H.P. associée.
Circonstances de diagnostic
Complication
Elle peut révéler une maladie ulcéreuse jusque-là latente, il s’agit le plus souvent d’une
hémorragie digestive, parfois d’un syndrome péritonéal, rarement d’un syndrome
occlusif. La prise éventuelle de médicaments doit être recherchée systématiquement.
Eléments de diagnostic
Transit gastro-duodénal
Elle n’a aucune signification pronostique. Sa forme peut également être variable: niche
en cône ou en éperon, niche triangulaire ou carrée. Les signes indirects peuvent se
présenter sous la forme d’une incisure spasmodique au niveau de la grande courbure en
regard de la niche, d’une convergence des plis, d’une modification de la silhouette
antrale. Aucun critère radiologique ne permet d’affirmer qu’une niche est véritablement
bénigne. Aussi la discussion des images radiologiques dans le but d’en préciser la
nature est actuellement dépassée depuis le développement des techniques
endoscopiques.
Au niveau du bulbe, la niche centro-bulbaire prend l’aspect d’une tache opaque entourée
par un halo clair correspondant au bourrelet d’oedème péri-ulcéreux. Les modifications
des plis peuvent, surtout dans les ulcères anciens, entraîner des déformations
importantes du bulbe, (aspect trifolié, bulbe en chapeau mexicain, etc…) Ces
modifications dues à la sclérose péri-ulcéreuse persisteront même lors de la guérison
complète de la niche.
Exploration endoscopique
Au cours de l’ulcère gastrique elle est indispensable pour préciser la nature de la lésion
et ses modalités évolutives : une règle impérative doit être systématiquement appliquée :
toute niche radiologique doit être vérifiée endoscopiquement et biopsiée largement (10 à
12 biopsies sur les bergers de l’ulcère). L’ulcère “bénin” se présente sous l’aspect d’une
ulcération ronde ou ovalaire, à bords réguliers et souples à fond blanc crémeux et
entourée de plis convergents. L’ulcère “malin” a une forme irrégulière des bords
granuleux, bourgeonnants, un fond saignotant et des plis anarchiques. En fait cette
opposition caricaturale est loin d’être toujours vraie, et seuls les contrôles biopsiques
nombreux, aidés par les colorations vitales apportent le maximum de renseignements
sur la nature de la lésion et son évolution: disparition totale de la lésion, cicatrice
d’aspect stellaire, ou linéaire, persistancce du cratère ulcéreux. L’endoscopie permet
également de rechercher les lésions associées: gastrite avec métaplasie, autres
localisations ulcéreuses, reflux biliaire etc.
Chimisme gastrique
Il est inutile pour explorer la sécrétion gastrique au cours de la maladie ulcéreuse gastro-
duodénale banale. Par contre il paraît logique, au cours de la maladie ulcéreuse
duodénale, lorsqu’une indication chirurgicale est portée, il permet de classer les sujets
en normosécréteurs et en hypersécréteurs et de déceler parmi ces derniers les sujets
pouvant présenter un syndrome de Zollinger-Ellison. Les hypersécréteurs simples
représentent 20 à 30 % et sont caractérisés par un débit acide de base (BAO) supérieur
ou égal à15 mEq/h et un débit acide maximal (PAO) supérieur à 50 mEq chez l’homme
(40 meq chez la femme) sans hypergastrinémie.
Modalités évolutives
L’évolution de la maladie ulcéreuse est marquée, quelque soit sa localisation, par une
tendance à la chronicité symbolisée par une évolution cyclique spontanée : ulcère,
cicatrisation – ulcère etc. Sur ce fond évolutif peuvent se greffer à tout moment des
complications aiguës transformant radicalement le tableau de la maladie ulcéreuse. Les
hémorragies et les perforations aiguës, sont plus fréquentes chez les jeunes ulcéreux
que chez les adultes.
Hémorragie
Perforation
Sténose
Surveillance et traitement
Pendant longtemps elles ont été considérées comme essentielles. L’efficacité à long
terme de régimes à base de lait et de crème ne semble pas démontrée et l’adjonction de
poudres alcalines peut entrainer un syndrome d’hypercalcémie, avec lithiase rénale
(syndrome de Burnett). Un régime équilibré excluant simplement l’alcool, le tabac et les
épices est suffisant dans la majorité des cas. L’hospitalisation ou le repos ne s’imposent
pas, sauf en cas de poussée hyperalgique. Par contre, des conseils très stricts doivent
être donnés en ce qui concerne l’utilisation de l’aspirine, des anti-inflammatoires, des
corticoïdes.
183
Dans le cas d’un ulcère gastrique une gastroscopie est obligatoire après la 6è semaine
de traitement. Elle doit permettre de certifier la guérison complète de l’ulcère. Sinon de
poursuivre le traitement sous surveillance étroite .
Dans le cas d’un ulcère duodénal, la guérison est classiquement affirmée par la
disparition de la douleur. Il n’est pas utile de prévoir un examen radiologique mais des
études récentes ont montré que la lésion ulcéreuse pouvait persister de façon
asymptomatique. La certitude de la disparition de l’ulcère ne peut donc être apportée là
encore que par l’endoscopie.
Devant un ulcère gastrique persistant (et/ou malin) la gastrectomie est une indication
logique. Ses modalités sont fonction du siège de l’ulcère, gastrectomie des 2/3 typique
pour un ulcère antral, vagotomie et antrectomie pour ulcère prépylorique ou pylorique
(hyperchlorhydrie), ou pour ulcère de l’estomac associé à un ulcère du duodénum. Cette
chirurgie d’exérèse (gastrectomie des 2/3 ou antrectomie) est d’autant plus justifiée
qu’une niche ulcéreuse, même régulière, même d’aspect bénin n’est pas
obligatoirement bénigne. Les modalités, le risque vital, les séquelles de la gastrectomie
pour ulcère de l’estomac sont comparables à ceux de la gastrectomie pour ulcère du
duodénum.
184
Une différence essentielle réside dans le risque de récidive qui est ici très faible, de
l’ordre de 1 %.
Cependant cette chirurgie est considérée par certains auteurs comme trop mutilante et il
a été proposé une chirurgie plus conservatrice basée seulement sur l’ulcérectomie totale
et la vagotomie.
METHODES
Interventions d’exérèse
La gastrectomie partielle, polaire inférieure, enlève les deux tiers inférieurs de l’estomac.
Une gastrectomie polaire supérieure, enlevant la zone à sécrétion acide serait logique, et
a d’ailleurs été utilisée, mais elle comporte un risque vital trop important.
Elles sont représentées par les vagotomies. Le but est ici de supprimer la stimulation
nerveuse de la sécrétion acide. Il existe trois types de vagotomie selon que l’on section-
ne en totalité ou en partie le nerf pneumogastrique. En effet, ce nerf se distribue en trois
contingents destinés aux cellules pariétales du fundus sécrétant l’acide chlorhydrique, à
la zone antropylorique qui assure la vidange de l’estomac et aux autres viscères
digestifs.
La vagotomie tronculaire sectionne les trois contingents nerveux. Elle doit être associée
à une dérivation de l’estomac (gastroentérostomie ou pyloroplastie) parce qu’elle
entraîne un spasme du pylore. Elle détermine comme la gastrectomie des séquelles
fonctionnelles dont la plus fréquente est la diarrhée. Ces séquelles fonctionnelles sont
185
La vagotomie sélective sectionne les filets nerveux destinés à l’estomac (fundus et antre)
et nécessite également un drainage de l’estomac, mais préserve l’innervation extra-
gastrique. Contrairement à ce que l’on espérait, elle n’a pas moins de séquelles
fonctionnelles que la vagotomie tronculaire, car ses séquelles sont dues au geste de
drainage qui rend l’estomac incontinent.
Elle est réalisée par l’association d’une vagotomie tronculaire et d’une antrectomie. Elle
supprime la stimulation nerveuse et la stimulation hormonale de la sécrétion acide. C’est
certainement l’intervention la plus efficace: le taux de récidive étant de 0 à 1 %.
INDICATIONS
Ces différentes interventions n’ont pas d’indications spécifiques. Pendant longtemps leur
valeur respective a été difficile à apprécier: actuellement, grâce à des études contrôlées
il est possible de souligner:
- que la vagotomie tronculaire est la moins dangereuse des interventions classiques :
mortalité opératoire de 1 %.
- Que la vagotomie antrectomie est la plus efficace: taux de récidive à long terme de 0
à 1 %;
- Que la gastrectomie des deux tiers n’a ni l’efficacité de la vagotomie-antrectomie, ni
la bénignité de la vagotomie tronculaire;
- La vagotomie hypersélective n’a pas fait l’objet de telles études comparatives; elle est
la plus séduisante, mais son taux de récidive à long terme reste à définir, et il faut
savoir qu’à partir de 70 ans (environ), en raison d’une éventuelle insuffisance
vasculaire, elle peut entraîner des lésions ischémiques gastriques. De plus elle peut
être difficile à réaliser chez les sujets obèses.
L’indication chirurgicale dans la maladie ulcéreuse duodénale doit être discutée devant
un ulcère guérissant mal ou récidivant malgré le traitement médical bien conduit.
Longtemps représenté par la gastrectomie des deux tiers puis la vagotomie tronculaire,
le traitement actuel de l’ulcère du bulbe repose sur la vagotomie hypersélective (VHS),
intervention physiologique et peu aggressive ou éventuellement la vagotomie-
antrectomie exposant à un taux de récidive encore plus faible que la VHS mais
nécessitant une antrectomie. Le choix entre les deux types d’intervention ne parait pas
pour l’instant être fondé avec certitude sur les résultats du chimisme préopératoire.
186
Le traitement des récidives ulcéreuses après gastrectomie des deux tiers paraît être la
vagotomie tronculaire, et après vagotomie, dont il importe d’apprécier l’efficacité, il est en
principe nécessaire de faire une antrectomie et éventuellement une nouvelle vagotomie.
Dans les ulcères compliqués l’urgence est souvent incompatible avec une exploration
précise de la sécrétion acide. La perforation relève classiquement de la suture associée
à la vagotomie. L’hémorragie, après réanimation correcte et échec du traitement médical
anti-acide, impose un traitement chirurgical si possible conservateur: hémostase locale
de l’ulcère et vagotomie (tronculaire ou hypersélective).
HYPERGASTRINEMIES
L’exemple typique est fourni par le syndrome de Zollinger Ellison. Dans le montage
expérimental de l’antre exclu chirurgicalement l’hypergastrinémie considérable est liée à
la suppression de la rétroaction négative de la sécrétion acide. Des états
d’hypergastrinémie ont été décrits au cours de l’hyperplasie antrale des cellules G, au
cours des sténoses duodénopyloriques avec stase gastrique et au cours de l’insuffisance
rénale.
Ce syndrome rare et pourtant très célèbre est provoqué par une hypersécrétion de
gastrine provenant d’une tumeur (gastrinome), en général pancréatique. Cliniquement il
se caractérise essentiellement par l’existence d’ulcères sévères rebelles au traitement
habituel, récidivants et souvent multiples ou atypiques par leur siège (gastriques,
bulbaires, mais aussi au niveau du duodénum et du jéjunum), associée à une diarrhée
secondaire à l’hypersécrétion acide. Une circonstance particulière mais fréquente est
réalisée par la survenue d’ulcères rebelles après gastrectomie partielle ou vagotomie
proposée pour une maladie ulcéreuse apparemment banale. L’étude de la sécrétion
gastrique peut nettement orienter le diagnostic lorsque pour un estomac non opéré, le
débit acide basal est supérieur ou égal à 15mEq/h (concentration acide basale
supérieur ou égale à 100mEq/l), ou lorsqu’il s’agit d’un estomac déjà opéré, le débit
acide basal est supérieur ou égal à 5 mEq/l). Le dosage de la gastrine est le deuxième
élément fondamental du diagnostic biologique. Au cours de S.Z.E. la gastrinémie est
habituellement très élevée (supérieure à 10 fois la normale) mais des chiffres inférieurs à
5 fois la normale ne doivent pas faire éliminer le SZE, ces résultats s’expliquent par les
grandes fluctuations de la gastrine sérique. L’injection ou la perfusion de la sécrétine
provoque en général au cours du SZE une augmentation de la gastrinémie et de la
sécrétion acide. L’hypercalcémie induit une hypergastrinémie et une augmentation de
sécrétion acide modérée chez le sujet normal et l’ulcéreux duodénal, importante au
cours du SZE. L’artériographie sélective est loin de mettre en évidence de façon
constante le processus tumoral (1/4 des cas seulement),mais la localisation de la tumeur
sécrétante peut être réalisée par dosages hormonaux après cathétérisation
transhépatique percutanée de la veine-porte et de la veine splénique. La certitude
absolue de SZE est donnée par la découverte opératoire de la tumeur, l’affirmation de sa
structure endocrine et la caractérisation immuno-histologique ou l’extraction de la
gastrine intra-tumorale. Le traitement définitif ne peut être que chirurgical; exérèse de la
tumeur si possible, sinon gastrectomie totale afin de supprimer l’organe cible. Les anti-
histaminiques H2 à fortes doses, associés aux anti-cholinergique (éventuellement
Gastrozépine ®) permettent dans certains cas, de réduire l’hypersécrétion et d’attendre
de meilleures conditions chirurgicales.
188
GASTRITES AIGUES, GASTRITES HEMORRAGIQUES ET LESIONS
AIGUES HEMORRAGIQUES.
Généralités et terminologie
Etiologies
Le rôle du stress paraît capital dans la genèse des lésions aiguës ulcéro-
hémorragiques rencontrées en post-opératoire, dans les services de réanimation des
polytraumatisés et des brûlés … au cours des insuffissances rénales aiguës, au cours
des insuffisances respiratoires sévères (rôles de l’hypoxie – hypercapnie), dans les
services de neuro-chirurgie et au cours de tous les états septiques. Les lésions aiguës
neurologiques ont une pathogénie particulière, l’augmentation de pression intracrânienne
étant suivie d’une augmentation de la sécrétion acide gastrique. Les autres lésions
aiguës paraissent toujours débuter par une ischémie de la muqueuse gastrique (aspect
marbré lors de l’endoscopie), cette vaso-constriction entrainant ensuite une rupture de la
barrière muqueuse puis une rétrodiffusion des ions H+.
Diagnostic
Les lésions aiguës de la muqueuse gastrique sont labiles, n’évoluant jamais vers l’ulcère
de Cruveilhier. Elles tuent ou guérissent sans séquelles. Le traitement repose d’abord
sur la recherche de la cause et son éradication (défaillance circulatoire, foyer infectieux,
cause neurologique, médicaments). Le traitement symptomatique doit associer les
transfusions sanguines, les injections de Cimétidine et/ou les solutés glacés
hémostatiques instillés dans l’estomac par une sonde gastrique.
En fait, une meilleure connaissance de la pathogénie des lésions aiguës doit permettre
d’en prévenir l’apparition. On peut déjà remarquer qu’ayant les techniques d’alimentation
parentérale, les hémorragies digestives par lésions aiguës (gastro-duodénites érosives)
étaient fréquentes et mortelles dans 80 % des cas, compliquant les états de choc dès
que ceux-ci se prolongeaient quelques heures. La pratique courante de l’alimentation
parentérale et entérale réduit l’apparition des lésions aiguës chez les malades graves en
permettant d’obtenir un état nutritionnel satisfaisant. La correction rapide de l’état de
choc et l’utilisation préventive de Cimétidine sont également indispensables dans le
traitement préventif chez les sujets à haut risque. Les interventions chirurgicales doivent
être réduites le plus possible mais restent une nécessité devant l’érosion artérielle.
La pathologie gastro-duodénale iatrogène prend depuis une dizaine d’années une place
grandissante dans la pathologie digestive. Sans aller jusqu’à affirmer que certains
médicaments provoquent plus de maladies qu’ils n’en guérissent, on doit reconnaître
que bien souvent une attitude thérapeutique très insouciante entraîne des conséquences
redoutables.
Circonstances de diagnostic
Aspirine
Elle paraît actuellement incriminée dans plus de 70 % des accidents iatrogènes gastro-
duodénaux.
Corticoïdes
La phénylbutazone est une molécule très aggressive pour la muqueuse digestive, cette
agressivité dépendant de la dose totale administrée, en général les acidents
apparaissent en 10 jours pour une posologie de 1 g par jour. En fait, il s’agit là de doses
élevées très exceptionnellement administrées. Les spécialités les plus courantes sont:
Phénylbutazone ®, Butazolidine ®, Calibène ®, Elarzone ®, Ketazone ®, Megazone ®,
Midalgyl ®, Perclusone ®, Tandéril ®, Thémanol ®.
D’une façon générale, tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens présentent une
agressivité moindre cependant non négligeable.
L’action aggressive des anti-inflammatoires paraît être analogue à celle des corticoïdes,
elle se fait par voie générale.
Autres médicaments
Cancers de l’estomac
Sous ce terme sont désignés deux groupes de tumeurs malignes, les carcinomes
développés à partir des cellules épithéliales (85 à 95 pour 100). Si la conduite
thérapeutique s’avère différente dans les deux cas, les circonstances et les moyens de
diagnostic permettent de les regrouper dans un même chapitre.
Epidémiologie
Son incidence serait de 19 pour 100 000 habitants mais le risque carcinogène croît de
façon linéaire avec l’âge, l’incidence passant à 200 pour 100 000 à partir de 70 ans.
Deux fois plus fréquents chez l’homme que chez la femme, le cancer de l’estomac est
également plus élevé dans le groupe sanguin A et pourrait dans certains cas être soumis
à des facteurs héréditaires. Sa répartition géographique permet de distinguer des pays à
haut risque (Japon, Chili, Autriche, Finlande) à risque moyen (France, pays anglo-
saxons). Un élément réconfortant est cependant apporté par la comparaison des taux
de mortalité entre deux périodes distantes de 5 ans : la fréquence du cancer de
l’estomac diminue dans tous les pays alors que l’évolution est inverse pour le cancer de
l’oesophage.
Circonstances de diagnostic
“Il n’y a pas d’histoire symptomatique de cancer de l’estomac. Il revêt tous les aspects,
depuis celui des troubles dyspeptiques de l’allure la plus banale et la plus atténuée,
jusqu’à celui, typique dans ses moindres détails, des ulcères gastriques ou duodénaux
les plus douloureux” .
192
Eléments de diagnostic
“négatifs” pour réfuter la malignité au niveau d’une lésion douteuse. Des techniques
cytologiques (brossage de la lésion, lavage) peuvent être effectuées au cours de
l’exploration endoscopique. L’utilisation des colorations vitales peut également améliorer
la “performance diagnostique”.
Formes cliniques
5 ans si elle n’existe pas, 27 % si elle existe). La présence d’une localisation gastrique
au cours d’un sarcome ganglionnaire témoigne d’une grande diffusion de la maladie.
Parmi les lésions métastatiques, il faut citer les métastases des cancers du sein, des
bronches, du rein et du testicule ainsi que les mélanomes malins. L’infiltration de la paroi
gastrique au cours des carcinomes pancréatiques est fréquente.
Traitement et pronostic
Le pronostic du cancer de l’estomac est mauvais puisque la survie à 5 ans n’est que 10
à 12 % pour l’ensemble des cas. Ce pronostic peut être amélioré si le cancer est
diagnostiqué au stade superficiel (93 % de survie à 5 ans pour le stade sous-muqueux)
mais le dépistage de ces stades est resté pendant bien longtemps illusoire.
METHODES ET INDICATIONS
La gastrectomie totale est utilisée soit dans les cancers des fundus par nécessité, soit
dans les cancers de l’antre à la place de la gastrectomie partielle, par principe, car les
cancers de l’estomac s’étendent volontiers plusieurs centimètres au-delà des limites
apparentes de la lésion. C’est une exérèse cancérologique enlevant les chaînes
ganglionnaires attenantes.
La gastrectomie totale élargie. Elle est élargie aux viscéres avoisinants, le plus
souvent à la rate et à la queue du pancréas, soit par nécessité en raison de
l’envahissement par contiguité de ces viscères, soit par principe pour assurer une
ablation aussi complète que possible des relais lymphatiques.
L’étendue de cette gastrectomie partielle est plus importante que celle utilisée pour
l’ulcère; elle enlève les trois quarts ou les quatre cinquième de l’estomac ainsi que le
195
Leur fréquence est souvent sous-estimée du fait de leur grande latence. Sous une
symptomatologie clinique et radiologique relativement univoque sont regroupés
différents types anatomopathologiques.
Diagnostic
Les léiomyomes sont les plus fréquentes des tumeurs bénignes gastriques. Ils restent
longtemps cliniquement latents et peuvent atteindre une taille volumineuse.
Les schwannomes intramuraux se développent soit vers la lumière gastrique, soit vers
la cavité péritonéale. Ils peuvent peser plusieurs kilos. Leur partie centrale est très
fréquemment remaniée par un ramollissement nécrotique par une hémorragie.
Les tumeurs dysgénétiques sont représentées par les tératomes, les harmatomes
(formés de tissus appartenant à l’estomac : kystes pariétaux et duplications) et les
choristomes (formés de tissu n’appartenant pas à l’estomac : pancréas aberrant,
adénome brunnérien). En fait, le pancréas aberrant de siège antral est la tumeur
dysgénétique la plus fréquente.
196
1.Précoces
- Lachage du moignon duodénal
Arrive surtout vers le 5e JPO
Douleurs et tableau de péritonite
CAT: Drainage adéquat
Alimentation parentérale pendant 3-4 semaines
- Rétention gastrique survient au 4e – 5e JPO
Tableau clinique: vomissements et intolérance alimentaire
CAT: Aspiration gastrique
Réanimation
Alimentation parentérale
2. Tardives
Récidives ulcérences
Causes: Opérations insuffisantes
Prise de AINS
Penser au syndrome de ZE
Clinique: Douleur, saignement
CAT: Traitement médical , chirurgie secondaire
Dumping syndrome
……………………
Perte de poids et malabsorption:
Syndrome du petit estomac
Obstruction au niveau de l’anastomose
Malabsorption.
Syndrome de l’anse afférente après Billroth II.
Clinique: vomissement
Gastrite biliaire
Anémie
Diarrhée postvagotomi
Bézoardes.
Amalgame des végétaux dans l’estomac
CAT: Prescrire les spasmolitiques et de la papaverine
Cancer du moignon gastrique
197
L’estomac opéré
Fonction de résorption
Une résorption dite des deux tiers diminue la capacité d’absorption du tractus gastro-
intestinal. Cela n’apparaît pas dans la plupart des cas à condition que l’alimentation soit
idéale. 50% des patients présentent une stéatorrhée accrue après résection, ainsi
qu’une certaine ostéoporose et, éventuellement, une anémie hypochrome après
quelques années. Les anémies hyperchromes sont rares et n’apparaissent pratiquement
qu’après gastrectomie totale.
Le poids moyen des patients avec résection gastrique est inférieur à celui d’un groupe
d’individus du même âge. Ce n’est pas le cas pour les patients après vagotomie, en
particulier après vagotomie proximale sélective. La diminution d’acide permet en général
une colonisation bactérienne active du duodénum supérieur, qui peut entraîner des
diarrhées. Ces diarrhées sont plus fréquentes après vagotomie, mais rarement
invalidisantes. Un traitement antibiotique oral les guérit en général. Les diarrhées sont
extrêmement rares après vagotomie proximale sélective.
Syndrome de dumping
Ce tableau clinique fut longtemps une énigme. Il est dû à plusieurs facteurs. On a d’abord
cru qu’il était dû à la vidange accélérée de l’estomac dans le duodénum ou le jéjunum qu’on
notait souvent au transit baryte. Mais on a constaté qu’il existait des formes de vidange
accélérée sans dumping et vice versa. Le dumping précoce s’accompagne des signes
classiques d’hypovolémie. (Diminution de volume sanguin avec augmentation de la viscosité
et de l’hématocrite et diminution du flux sanguin musculaire et rénal.) Le flux sanguin et le
débit cardiaque sont généralement accrus. Le passage d’une partie du liquide circulant dans
la lumière intestinale joue donc un rôle causal. Le fait que les aliments à action osmotique
(hydrates de carbone) déclenchent très facilement un dumping, confirme cette hypothèse. De
plus, on note un taux accru de sérotonine plasmatique dans de nombreux patients avec
dumping. Il s’agit donc d’une combinaison des facteurs suivants: modification du débit
sanguin dans le territoire splanchnique, perte de liquide circulant dans la lumière
intestinale, libération d’amines vasoactives comme la sérotonine.
Après un B II, la vidange du duodénum peut être difficile selon la position de l’anse
afférente ou se produire par décharge brutale dans l’estomac en entraînant une
détérioration de l’état général, avec vomissement biliaire et perte de poids, parfois avec
des perturbations de l’équilibre électronique. Le seul traitement possible est la correction
de la position de l’anse.
Gastrite atrophique
Quelques années après une résection, le moignon gastrique présente une muqueuse
plus ou moins atrophique envahie de cellules inflammatoires. Ces altérations sont moins
importantes après vagotomie et pyloroplastie et résultent vraisemblablement du reflux
de contenu duodénal alcalin.
Les carcinomes du moignon gastrique sont un peu plus fréquents que dans un
échantillon de population normale. Il y a sans doute un rapport causal avec la gastrique
atrophique. On ne peut donc envisager la résection comme prophylaxie du carcinome.
199
4. INTESTIN GRELE
1. Infarctus du mésentère
2. Affections inflammatoires en dehors du Crohn
3. Fistules intestinales grêles
4. Tumeurs de l'intestin
1.INFARCTUS DU MESENTERE
L’occlusion aiguë artérielle est représentée par la thrombose et l’embolie. L’athérome est
la cause la plus fréquente de thrombose, alors que les principales cardiopathies
emboligènes sont le rétrécissement mitral avec fibrillation auriculaire, l’infarctus du
myocarde et les fibrillations auriculaires du sujet âgé.
Circonstances de diagnostic
L’infarctus du mésentère peut survenir schématiquement chez des sujets ayant de
lourds antécédents vasculaires ou cardiaques, au cours d’une maladie thrombo-
embolique ou enfin chez des sujets apparemment en bonne santé.
Signes de début
La douleur est le signe le plus important. Elle peut apparaître brutalement en cas
d’embolie, mais peut aussi succéder à des épisodes d’angor abdominal en cas de
thrombose artérielle. Au cours de thromboses veineuses elle est souvent précédée d’une
période prodromique pouvant s’étaler sur plusieurs jours. Diffuse à tout l’abdomen mais
prédominant en général dans la région ombilicale elle est très intense, angoissante, à
type de crampes ou de coliques. Elle s’accompagne souvent de vomissements biliaires
ou alimentaires, et parfois de diarrhée secondaire à l’hyperpéristaltisme intestinal initial.
A ce stade le diagnostic doit être évoqué et l’artériographie coelio-mésentérique doit être
demandée en urgence.
Phase d’état
tuméfaction pâteuse et mate aux contours flous; les signes généraux d’une hémorragie
interne avec collapsus précoce” (H. Mondor). Parfois les vomissements et la diarrhée
deviennent et s’accentuent avant que ne s’installe l’arrêt des matières et des gaz.
Evolutions spontanées
Eléments de diagnostic
Ils sont essentiellement représentés par les signes cliniques, les circonstances d’appari-
tion et le terrain sur lequel ils surviennent.
TRAITEMENT
La réanimation dans tous les cas vise à lutter contre le choc hypovolémique (sang,
plasma) le déséquilibre hydroélectrolytique, l’acidose et l’endotoxémie (antibiothérapie
veineuse). Tous les vasoconstricteurs doivent être évités car ils augmentent la
vasoconstriction splanchnique.
Le traitement de l’oblitération artérielle vise à rétablir le flux mésentérique et doit être fait
précocement, avant la sixième heure. En cas d’embolie l’embolectomie avec extraction
de l’embol à l’aide d’une sonde de Forgarty est complétée par une héparinothérapie
locale et une suture artérielle. En cas de thrombose trois possibilités peuvent être
discutées: la thrombo-endartériectomie, le pontage artério-mésentérique supérieur ou la
réimplantation de l’artère mésentérique supérieure. Le traitement de l’infarcissement
intestinal doit être envisagé dès que le flux mésentérique est rétabli après avoir évalué
les possibilités de récupération de l’intestin (recoloration, reprise du péristaltisme).
L’exérèse doit être aussi conservatrice que possible.
Dans les cas douteux un “second look” 24 heures après, peut permettre de compléter la
résection de l’intestin qui n’a pas récupéré.
En cas de thrombose veineuse le geste fondamental reste la résection de l’intestin
thrombosé et infarci. Le traitement anticoagulant est ici indispensable.
En cas d’ischémie non occlusive, l’intervention peut être néfaste car elle peut aggraver
l’état de choc. Le traitement médical est essentiel et doit viser à stabiliser l’état
hémodynamique et à augmenter le débit cardiaque en évitant les vasoconstricteurs. Le
traitement chirurgical apparaît nèanmoins nécessaire si l’amélioration ne se produit pas
ou si le diagnostic est hésitant.
RESULTATS
201
La maladie de Crohn constitue un chapitre à part car n’étant pas spécifique de l’intestin
grêle.
Yersiniose.
Le yersinia entérocolitica peut provoquer une iléite terminale aiguë avec adénopathies
nombreuses, d’autres symptomes peuvent survenir de type gastrique ou hépatique.
Fièvre, diarrhée et quelque fois vomissements peuvent être présents particulièrement
chez l’enfant. La symptomatologie est très difficile à différencier d’un problème
appendiculaire. Si une appendicectomie est réalisée, on découvre de volumineux
ganglions dans le mésentère de l’iléon terminal. L’idéal est d’en faire le diagnostic par
une recherche bactérienne sur les selles et le transit baryté peut donc démontrer des
images typiques d’iléite folliculaire.
TUBERCULOSE.
Se localise surtout au niveau de l’iléon terminal et peut être confondu avec une maladie
de Crohn.
TYPHOIDE.
L’INTESTIN RADIQUE
L’intestin grêle est très sensible à la radiothérapie. Celle-ci provoque, dans un premier
temps, un oedème des parois intestinales et, secondairement, une cicatrisation en
sténose.
Dans la phase initiale, on peut rencontrer des douleurs abdominales avec nausées et
vomissements, quelques fois de la diarrhée sanglante, ultérieurement on peut voir
apparaitre un phénomène d’obstruction.
Le radiothérapeute est bien sur averti de ce danger et doit éviter l’irradiation de l’intestin,
particulièrement dans des cancers pelviens (gynécologiques ou rectaux). Actuellement,
l’irradiation abdominale totale n’est plus guère acceptée même dans une carcinomatose
de type ovarien. Lors d’une laparotomie pour cancer, s’il y a nécessité ultérieure de
radiothérapie, le chirurgien écartera l’intestin grêle du site de radiothérapie par la mise
en place d’un filet resorbable qui permettra de réaliser cette irradiation dans le
postopératoire immediat.
Une fistule intestinale externe peut apparaître dans le décours d’une affection par
exemple inflammatoire (Crohn). Cependant, 99 % de ces fistules sont la conséquence
d’un geste chirurgical: déhiscence d’une anastomose intestinale, blessure intestinale
sous-estimée lors d’une laparotomie etc.
Ce type de fistule survient surtout après une chirurgie difficile dans des adhérences et un
intestin pathologique (entérite radique).
Cette “fuite intestinale” peut rester dans l’abdomen et créer un état de péritonite
postopératoire avec température, état toxique et septicémie. Elle impose une
réintervention précoce mais le diagnostic n’est pas toujours aisé.
S’il existe des phénomènes adhérentiels et d’engainement de l’intestin, cette fistule peut
débiter plus d’un litre par 24 heures et créer de graves problèmes métaboliques.
La mortalité est élevée si des mesures efficaces ne sont pas prises immédiatement.
L’antibiothérapie sera donnée au début pour contrôler les phénomènes de septicité intra-
abdominale.
Tumeurs rares qui ne représentent que 2 à 3 % de toutes les tumeurs du tractus digestif.
Elles donnent peu de symptômes mais qui seront dominés par le saignement ou
l’accident d’obstruction.
Les polypes, tels que l’on peut les voir dans certaines maladies familiales comme dans
le syndrome de Peutz-Jeghers. La transformation maligne est rare. Chirurgie en cas
d’obstruction ou de saignement.
On décrit quelques autres tumeurs très rares : léiomyome, lipome, neuro-fibrome etc.
Tumeurs malignes
Le léimyosarcome s’ulcère très souvent et provoque des saignements. Tumeur très rare.
Les tumeurs carcinoïdes sont des apudomes provenant des cellules entérochromaffines
de l’intestin. Les tumeurs carcinoïdes sont classées dans la pathologie endocrine. Leur
site préférentiel est l’appendice; une symptomatologie relativement fruste de la fosse
iliaque droite entraîna un jour ou l’autre une appendicectomie et cette lésion ne sera
découverte qu’au microscope. Se pose souvent, à ce moment, l’indication d’une
réintervention notamment au niveau des aires lymphatiques. Elle est rarement
nécessaire et l’affection est éradiquée par la simple appendicectomie.
204
Cependant, l’autre site de formation est l’intestin grêle; le volume tumoral est important
et des métastases lymphatiques ou hépatiques peuvent être présentes (1 cas sur 3).
Les substances actives, libérées par la tumeur carcinoïde sont inactivées au niveau du
foie; lorsqu’il y a métastase hépatique ou tumeur primitive au niveau de l’ovaire ou des
bronches, ces substances inondent directement la circulation systémique et provoquent
la symptomatologie.
TRAITEMENT
La tumeur carcinoïde primitive doit être réséquée en réalisant une résection intestinale
large avec exérèse lymphatique.
Ces lésions méritent un acharnement chirurgical et médical car le taux de survie à 5 ans
dépasse les 40 % même en présence de métastases.
205
1. Rappels anatomo-physiologiques
3. Lithiase biliaire
4. Angiocholite
1. RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES
TOPOGRAPHIE
Les voies biliaires drainent du foie vers les canaux hépatiques puis le canal biliaire
principal.
La vésicule biliaire est un sac piriforme d’une dizaine de centimètres de long; elle est
logée dans une fossette à la partie inférieure du foie. Elle se situe à la limite inférieure du
foie gauche et du foie droit. Le fond de la vésicule répond à un point de la paroi
abdominale antérieure situé immédiatement en-dessous du rebord costal droit, à la
jonction de celui-ci avec le bord externe du grand droit (point cystique): signe de Murphy.
VASCULARISATION
Artérielle: la voie biliaire principale est irriguée par les branches de l’artère hépatique
propre et droite. La vésicule biliaire et le canal cystique sont irrigués par l’artère cystique,
branche le plus souvent de l’hépatique droite. Donc, danger lors d’une
cholécystectomie, de ligaturer par erreur l’artère hépatique droite.
206
Lors d’une transplantation hépatique, les problèmes d’ischémie artérielle peuvent avoir
une répercussion sur la voie biliaire principale (sténose).
Veineuse: retour vers la veine porte. Le drainage de la vésicule biliaire se fait également
directement vers le foie par des branches portales; donc, dans un cancer vésiculaire,
dissémination hématogène rapide vers le foie à partir de ces petites branches veineuses.
Lymphatique: vers les ganglions échelonnés le long des voies biliaires extra-hépatiques
puis vers les ganglions duodéno-pancréatiques postérieurs, puis du rétro-péritoine dans
la région aortique.
INNERVATION
LA CHOLECYSTOGRAPHIE ORALE
Lorsque la vésicule n’est pas visible, dans 95 % des cas = exclusion vésiculaire par
lithiase ou tumeur.
LA CHOLANGIOGRAPHIE INTRAVEINEUSE
LA CHOLANGIOGRAPHIE PEROPERATOIRE
Injection directe de produit de contraste par ponction de la voie biliaire ou, mieux,
par intubation du canal cystique; excellente visualisation des voies biliaires intra- et
extra-hépatiques. Démontre les obstacles ou la présence d’une lithiase de la voie biliaire
principale.
207
Doit être systématiquement réalisée lors d’une cholécystectomie pour lithiases. Un drain
biliaire par le cystique ou dans le cholédoque peut être laissé en place pour drainer la
voie biliaire et répeter ces cholangiographies dans la période postopératoire.
Danger d’une fistule bilaire dans le péritoine au retrait du cathéter = péritonite biliaire.
Danger :
L’ECHOGRAPHIE
LA TOMODENSIMETRIE (TDM)
208
Apporte peu d’avantages par rapport à l’échographie qui reste l’examen de choix.
Utile dans les problèmes tumoraux. Aucune utilité dans le diagnostic de la lithiase
biliaire.
3. LA LITHIASE BILIAIRE
ETIOLOGIE
On distingue :
SYMPTOMATOLOGIE
Formes asymptomatiques
troubles rentrent dans le cadre d’une dyspepsie, il est dès lors difficile d’établir une
relation entre ces symptômes et la présence d’une lithiase.
Manifestations douloureuses
1.- La lithiase vésiculaire: la douleur est déclenchée par l’enclavement d’un calcul dans
le collet de la vésicule ou dans le cystique qui est fin (1 mm), la manifestation la plus
fréquente est la crise de colique hépatique. Elle est le plus souvent déclenchée par un
repas en graisse ou trop copieux. Le malade ressent une vive douleur, continue, avec
des paroxysmes, siégeant dans l’hypochondre droit ou le creux épigastrique. Elle irradie
en hemi-ceinture vers le dos, l’omoplate ou l’épaule droite et peut s’accompagner de
nausées et parfois de vomissements. La manoeuvre de Murphy (blocage lors de
l’inspiration, une pression étant exercée sur le point cystique) est positive. La crise peut
durer quelques heures puis s’atténuer progressivement. La crise est le plus souvent
vespérale ou nocturne. Elle donne rarement un fébricule.
Si le calcul migre vers le cholédoque, la crise peut durer plusieurs jours et être
accompagnée d’un subictère. Cette crise peut être confondue avec une perforation
d’ulcère, une appendicite, un phénomène aigu pleuro-pulmonaire droit.
Complications :
A. Si le calcul reste enclavé dans le col ou le cystique:
1. cholécystite aiguë ou chronique,
2. hydrocholécyste chronique,
3. vésicule scléro-atrophique exclue du circuit biliaire,
4. iléus biliaire
5. vésicule porcelaine (dépot des calculs dans les parois de la vésicule)
B. Si le calcul migre vers la voie biliaire:
1. lithiase cholédocienne,
2. pancréatite aiguë
Diagnostic différentiel: si la douleur est intense, la colique hépatique rentre dans le cas
des diagnostic différentiels de l’abdomen aigu.
Traitement:
Manifestations infectieuses
1º La cholécystite aiguë :
Symptomatologie: la douleur est celle de la colique hépatique, mais elle se prolonge au-
delà de quelques heures et s’accompagne progressivement de douleurs diffuses au
niveau de la paroi abdominale et de l’abdomen.
Une fièvre modérée se rencontre souvent. L’ictère est rare et traduit la gravité d’une
cholécystite par compression de la voie biliaire principale ou une lithiase cholédocienne
d’accompagnement.
A la palpation, le point de Murphy est très net et la zone douloureuse plus large.
Une réaction pulmonaire droite peut être présente: petit épanchement pleural ou
diminution du murmure vésiculaire à la base droite.
Diagnostic différentiel :
- poussée ou perforation d’ulcère gastro-duodénal,
- pancréatite aiguë,
- appendicite aiguë,
- hépatite virale ou alcoolique ou péri-hépatite (par exemple à chlamidia chez la
femme),
- broncho-pneumonie de la base droite,
- infarctus du myocarde,
- colique néphrétique.
grand épiploon, côlon transverse. Ce type de réaction est rencontré également dans
l’appendicite aiguë et la diverticulite sigmoïdienne.
empyème ou cholécystite purulente: la vésicule reste cloisonnée par les organes
avoisinants et l’infection locale s’aggrave avec persistance de la fièvre, douleurs et
danger d’évolution vers un état toxi-infectieux grave.
Perforation de la vésicule: apparition de zones de nécrose au niveau de la paroi
vésiculaire et perforation de celle-ci:
Traitement :
Il n’y a pas d’autre alternative à proposer au patient. Le délai entre l’apparition des
symptômes et le moment de l’intervention est variable en fonction de l’évolution. L’idéal
est d’opérer le patient dans les deux à trois premiers jours; au-delà s’installent des
phénomènes de fibrose qui rendront le geste chirurgical mal aisé. Il faut donc,
idéalement, refroidir cette cholécystite par antibiothérapie et intervenir dans les 24 à 48
heures.
Particularités:
La cholécystectomie sera pratiquée par une courte laparotomie sous-costale, peut-être
par laparoscopie.
2º L’angiocholite:
L’angiocholite est une infection bactérienne des voies biliaires et est synonyme d’une
obstruction de cette voie biliaire (elle sera développée dans les passages qui suivent).
La preuve en a été faite lors d’anastomose de la voie biliaire avec une anse intestinale
ou le duodénum; il en va de même après une sphinctérotomie endoscopique qui permet
la communication du duodénum avec la voie biliaire. Donc, il n’y aura d'angiocholite que
s’il y a sténose ou obstruction de la voie biliaire. Les causes principales sont: les calculs
cholédociens, la stricture (le plus souvent post-chirurgicale) ou le cancer des voies
biliaires.
Tels sont les trois grands symptômes de cette affection redoutable (triade de
CHARCOT). Les complications sont rapides: dégradation de la fonction hépatique,
septicémie, insuffisance rénale, etc. La mortalité est élevée.
1º par endoscopie s' il y a lithiase de la voie biliaire principale et une sphinctérotomie est
réalisée avec extraction des calculs; s’il s’agit d’une tumeur, une prothèse ou un
drainage trans-tumoral est réalisé. Cependant, dans le cas des tumeurs, c’est l’ERCP
qui, réalisé à titre diagnostic, est le plus souvent responsable de l’accident
d’angiocholite.
2º cathéter trans-pariétal intra-biliaire si l’obstacle peut être levé par voie endoscopique
et que le malade n’est pas accessible à une chirurgie, cette forme de drainage peut être
très utile.
3º chirurgie: toute forme d’obstacle et, particulièrement, une tumeur sera idéalement
traitée par chirurgie de dérivation ou d’exérèse.
3º La pancréatite :
La pancréatite biliaire représente l’étiologie la plus fréquente des pancréatites aiguës (30
à 40 %). Un calcul dans sa migration va s’impacter quelques minutes ou quelques
heures au niveau du sphincter d’Oddi et réaliser une rétention wirsungienne et donc une
pancréatite mécanique. Cette forme de pancréatite a été longtemps considérée comme
bénigne; les dernières études prouvent cependant la gravité de cette pancréatite.
213
Il est actuellement admis, que lorsqu’il y a pancréatite aiguë, associée à une lithiase
biliaire, un examen par ERCP doit être réalisé rapidement dans le but de libérer la papille
d’un obstacle éventuel. La morbidité et la mortalité de l’affection semblent bien
influencées par cette délivrance mécanique de la voie biliaire et pancréatique.
Manifestations ictériques :
1º La lithiase cholédocienne :
Il est parfois difficile de distinguer une crise de colique hépatique d’origine vésiculaire
d’une crise cholédocienne;
Il est fréquent que, dans ce tableau, la vésicule ne soit pas palpée car sclérosée ou
atrophiée sur des calculs.
Idéalement, la vésicule biliaire doit être enlevée puisque cause première de la lithiase
cholédocienne.
L’ERCP ne peut pas être systématiquement proposée à toutes les lithiases vésiculaires
en raison de l’inconfort de l’examen et de son danger. C’est le plus souvent, sur des
éléments cliniques et biologiques que l’on décidera d’une exploration du cholédoque.
2º La lithiase intra-hépatique :
3º Le kyste du cholédoque :
Se présente souvent chez une femme âgée. Un volumineux calcul vésiculaire, d’un
diamètre supérieur à 2,5 cms de diamètre, crée une cholécystite chronique. La vésicule
s’accole naturellement au duodénum. Le calcul crée une escarre sur la paroi vésiculaire
puis duodénale et migre spontanément vers le duodénum. Ce calcul ira finalement
s’impacter dans l’iléon terminal qui est la région la plus étroite du tractus digestif. Il
créera un état d’obstruction intestinale grèle. La symptomatologie sera donc faite d’un
incident récent de cholécystite aiguë puis, d’un état d’obstruction du grêle.
215
L’affection est fréquente, bien tolérée et, environ 15 à 20 % des lithiasiques sollicitent,
annuellement un traitement en raison d’une symptomatologie. Le pourcentage
d’accidents infectieux ou mécaniques est cependant faible : 2 à 3 %.
Traitement médical
Cette technique est complémentaire à l’utilisation des acides biliaires. Elle donne un
pourcentage de réussite de l’ordre de 80 % à un an mais le traitement médical doit être
poursuivi au moins deux ans. Les calculs ne peuvent dépasser un diamètre total de
2cms environ. Enfin, la récidive est fréquente. Cette technique a un intérêt dans les
volumineux calculs cholédociens qui ne peuvent être extraits par endoscopie. Le calcul,
une fois fragmenté, peut être finalement évacué par cette voie.
Il consiste à injecter le produit dissolvant (ether) au niveau de la voie biliaire soit par
cathéter percutané dans la vésicule ou cathéter chirurgical dans le cholédoque ou
endoscopie.
216
Traitement surtout utilisé dans l’élimination de calculs résiduels oubliés ou ignorés lors
d’un geste chirurgical.
Traitement endoscopique
Permet:
Traitement chirurgical
Le transit est rétabli à la 12ème heure après laparoscopie alors qu’il réapparaît vers la
36ème heure après laparotomie pour chirurgie biliaire. Le traumatisme opératoire est
donc très minime et la reprise des activités physiques est précoce.
Nous disposons donc actuellement de trois voies d’abord dans le traitement de la lithiase
biliaire :
1º laparotomie : elle se fait habituellement par une courte incision sous-costale droite.
La laparotomie médiane sus-ombilicale est pratiquement abandonnée.
Technique qui ne connait plus, à notre sens, d’indications; donc pour mémoire.
Les indications :
Technique: la vésicule est disséquée des éléments du hile du foie. L’artère cystique est
ligaturée et sectionnée. Le canal cystique est partiellement incisé; un fin cathéter est
introduit dans le cholédoque et une cholangiographie de la voie biliaire principale doit
être systématiquement réalisée.
218
Dangers:
Le canal cystique est ensuite ligaturé et sectionné au plus près du cholédoque, afin de
ne pas abandonner un moignon cystique long qui pourrait, dans l’avenir, générer une
lithiase de ce sac exclu.
VI. LE FOIE
I. TRAUMATISME
Les lésions traumatiques du foie comprennent les contusions dues à des traumatismes
fermés et les plaies dues à des traumatismes ouverts.
Etiologie
Dans le cadre général des contusions de l'abdomen les ruptures du foie sont quatre fois
moins fréquentes que celles de la rate et s'observant dans environ 1/10 des cas.
Le facteur déterminant est habituellement un choc direct libre ou appuyé. Les accidents
de la voie publique constituent actuellement l'étiologie la plus fréquente en pratique civil;
moins souvent il s'agit d'un choc indirect par contre-coup ou blast.
Balle, armes blanches et éclats de projectiles, spécialement en pratique de guerre, sont
à l'origine des plaies.
219
Clinique
Le problème, lorsqu'il s'agit d'un traumatismefermé, est celui de réunir un nombre
suffisant d'rguments en faveur de l'existence d'une lésion du foie pour opérer sans retard
dans les meilleurs conditions techniques.
Bien entendu, il est des cas gravissimes où la mort surviendra avantvqu'on puisse
intervenir.
Enfin l'hémobilie post-traumatique constitue elle aussi un accident le plus souvent tardif,
qui peut n'être reconnu que plusieurs semaines ou mois après l'accident. Elle s'observe
aussi bien dans des cas non opérés en urgence que dans des cas ayant subi une
intervention qui n'a pas retiré le foyer lésionnel. Cliniquement elle est caractérisée par la
triade d'Owen: douleurs évoquant des coliques hépatiques, ictère peu intense et
hémorragies digestive avec anémie; dans le sang les phosphatases ainsi que
transaminases sont augmentées.
Traitement
Les lésions traumatiques du foie relève de la chirurgie d'urgence soit que l'on opère en
ayant porté ou seulement suspecté le diagnostic, soit qu'on les reconnaissent au cours
d'une laparotomie exploratrice systématique pour plaie ou bien contusion abdominale ou
thoraco-abdominale ayant pu léser d'autres organes.
Le traitement anti-choc et la transfusion mis en oeuvre le plus rapidement possible
doivent permettre d'intevenir sous anesthésie générale.
L'icision de départ est en règle une médiane à cheval sur l'ombilic, car il importe de
vérifier l'ensemble des organes abdominaux.
Une fois que l'on a apprécié l'importance de l'hémopéritoine et fait le bilan des lésions,
différentes méthodes de traitement de l'atteinte hépatique peuvent être utilisées,
220
surélevée, immobile; le cul-de-sac pleural est souvent comblé; il existe parfois des
opacités parenchymateuses de la base droite.
Les test immunologiques ont une valeur diagnostique considérable. Les réactions
de précipitation en milieu gélifié (immunodiffusion, immunoélectrophorèse, électro-
synérèse), spécifiques, sont de réalisation délicate; les techniques d’immuno-
fluorescence indirecte (sur étalement d’amibes), d’hémagglutination passive ou
d’agglutination de particules sensibilisées (latex), plus commodes, exposent à quelques
faux positifs. Une sérologie fortement positive est très évocatrice d’amibiase viscérale,
en particulier hépatique; cependant, des taux élevés s’observant parfois au cours d’une
amibiase intestinale aiguë ou longtemps après la guérison d’une amibiase tissulaire
connue ou non. A l’inverse, une sérologie négative n’élimine pas formellement l’amibiase
hépatique, surtout au début.
Pour préciser la topographie et le volume du ou des abcès, en fonction des
possibilités locales, on peut demander une échotomographie, ou un examen tomo-
densitométrique du foie. L’échographie met en évidence une ou plusieurs zones
d’échostructure liquidienne (hypoéchogène ou anéchogène), ou mixte, hétérogène, sans
renforcement périlésionnel comme dans les abcès à pyogène. La scintigraphie
hépatique à l’or ou au technétium n’est plus guère utilisée. La tomodensiométrie
(“scanner”) décèle avec encore plus de précision des foyers de nécrose amibienne. Ces
2 techniques permettent de suivre l’évolution de l’abcès traité médicalement. La
régression des lésions est lente, en plusieurs mois, et la persistance définitive de
séquelles iconographiques possible.
La ponction exploratrice à l’aiguille garde son intérêt en zone tropicale lorsqu’il est
impossible de faire une échotomographie et des tests immunologiques; en effet, elle
affirme l’abcès amibien lorsqu’elle ramène un pus chocolat stérile (et le plus souvent
sans amibes car elles restent dans la paroi de l’abcès) et elle permet, après drainage,
d’apprécier la taille de la poche grâce à l’injection d’air et de lipiodol suivie de la prise de
clichés radiographiques: en revanche, dans les centres bien équipés, elle ne s’indique
qu’à titre thérapeutique sous échographie pour drainer des abcès volumineux (ponction
écho-guidée).
L’échec du traitement médical est rare dans les cas vus suffisamment tôt. Il peut
être clinique (persistance de la fièvre au-delà du 10è jour, a fortiori complication),
biologique (vitesse de sédimentation très accélérée à la fin du 1er mois) ou iconographie
(agmentation du volume de la zone hypoéchogène ou persistance durable). Toutes ces
éventualités imposent un drainage: ponction à l’aiguille ou hépatotomie chirurgicale.
Formes symptomatiques. La fièvre peut être isolée, manquer ou rester discrète. Les
douleurs sont souvent atténuées ou ectopiques. Contrairement à l’opinion classique, un
ictère de type variable cytolytique ou rétentionnel peut survenir. Les complications
pleuropulmonaires sont parfois plus bruyantes que les manifestations hépatiques.
Formes topographiques. Les abcès postérieurs ou du lobe gauche, rares et trompeurs
se révèlent souvent par une complication. Leur pronostic est sévère du fait du retard
diagnostique et thérapeutique.
Formes subaiguës, voire chroniques. Elles évoluent à bas bruit, simulent un cancer
primitif du foie ou une cirrhose et correspondraient à des formes anatomiques
particulières: abcès fibreux de Kiener, hépatite nodulaire de Achard et Foix.
Le cancer primitif du foie fréquent en Afrique noire, simule d’assez près l’amibiase
hépatique. L’échec du traitement d’épreuve au métronidazole, l’absence habituelle
d’anticorps spécifiques amibiens à un titre élevé, la mise en évidence d’une
alphafoetoprotéine dans le sérum du malade, les données laparoscopiques et
223
Le kyste hydatique du foie surinfecté peut étre confondu avec une amibiase.
L’erreur est grave quand elle conduit à la ponction du kyste.
Autres localisations
PROPHYLAXIE
Prophylaxie individuelle. Les règles d’hygiène sont ici essentielles: propreté des
mains, filtration ou ébullition de l’eau de boisson, nettoyage soigneux des fruits et des
légumes. La chimioprophylaxie par amoebicide de contact n’est pas utilisée: en effet, les
cures prolongées sont mal tolérées et leur efficacité est douteuse.
224
I. PANCREAS
1. Pancréas annulaire
2. Pancréas divisium
3. Pancréatite
4. Tumeurs
II. RATE
1. Anatomie et Physiologie
2. Splénectomie
3. Autres techniques
I. PANCREAS
A. MALFORMATIONS CONGENITALES
1. PANCREAS ANNULAIRE.
2.PANCREAS DIVISUM.
B. LA PANCREATITE.
La pancréatite est une affection inflammatoire, non bactérienne, causée par l’activation,
la libération interstitielle et l’auto-digestion du pancréas par ses propres enzymes.
L’affection peut ou non s’accompagner de modifications morphologiques et
fonctionnelles de la glande.
On en sait plus sur les étiologies des pancréatites que sur la compréhension
fondamentale “du désordre initial” responsable du phénomène de pancréatite aiguë ou
chronique.
225
ETIOLOGIES.
Il existe des différences importantes dans les manifestations et l’histoire naturelle est
fonction de cette étiologie.
Pancréatite biliaire
Pancréatite alcoolique
40 % des cas. Six fois plus fréquente chez l’homme que chez la femme. En général chez
des buveurs de vin et d’alcool fort. Elle évolue souvent et inéluctablement vers la
pancréatite chronique même si l’éthylisme est interrompu.
Causes rares:
Postopératoire ou post-traumatique: intervention sur la voie biliaire, ERCP (3 % des
cas), sphinctérectomie endoscopique ou chirurgicale etc.
Anomalies anatomiques exocrines: pancréas divisum.
Tumeurs pancréatiques: le cancer de la tête du pancréas avec obstruction du
système exocrine peut être la première manifestation. Donc, toujours rechercher une
tumeur pancréatique après une poussée aiguë chez un sujet de plus de 50 ans et ne
présentant pas d’étiologie précise.
Médicaments: contraceptifs oraux avec oestrogènes, corticostéroïdes, azathioprine,
thiazide et tétracycline.
Infection : oreillons.
Troubles métaboliques : hyperlipidémie
Troubles endocriniens : hypercalcémie de l’hyperparathyroïdie.
Pancréatite idiopathique: 15 % environ des cas. Cependant, ces patients vont
souvent développer, ultérieurement, une lithiase biliaire.
226
LA PANCREATITE AIGUE.
- CONSIDERATIONS GENERALES
La pancréatite aiguë, qu’elle soit de type oedémateux ou de type hémorragique, est une
manifestation du même processus pathologique; la symptomatologie de départ et
l’exploration biologique de départ sont identiques. La pancréatite oedémateuse
régressera rapidement et la pancréatite hémorragique continuera d’évoluer avec ses
complications et un taux de mortalité élevé.
- SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE
L’attaque de pancréatite suit souvent un repas copieux, bien arrosé, et elle se traduit par
une douleur brutale dans l’épigastre avec irradiation dorsale. La douleur est constante;
les nausées sont la règle et les vomissements fréquents. L’état de déshydratation est
précoce et peur aller jusqu’au choc. La tachycardie est constante.
Examens clinique :
Après plusieurs jours, on peut également palper une masse dans la région épigastrique
correspondant à une collection péri-pancréatique.
- DONNEES BIOLOGIQUES.
Hématocrite élevée conséquence de la déshydratation,
Hyperleucocytose fréquente et en-dessous de 15.000 en l’absence de complication
infectieuse,
227
- EXAMENS RADIOLOGIQUES
Cet examen permet d’exclure une occlusion grèle basse par absence de niveau
hydroaérique bas et une péritonite par perforation par absence de pneumo-
péritoine.
Radiographie du thorax:
Echographie :
Tomodensimétrie (scanner) :
Examens biliaires :
La cholécystographie orale peut être réalisée ultérieurement pour rechercher une lithiase
vésiculaire.
L’endoscopie rétrograde (CPRE) doit être réalisée lorsqu’il y a forte suspicion de lithiase
cholédocienne. Elle peut permettre d’évacuer un calcul enclavé dans le bas cholédoque
ou de vérifier l’état de la papille qui vient d’être forcée par un calcul.
Elle doit cependant être réalisée par des mains expertes car cet examen ne peut injecter
les voies exocrines pancréatiques sous peine d’infecter la pancréatite.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL.
COMPLICATIONS.
La forme oedémateuse est donc bénigne dans 99 % des cas. La forme nécrotique ou
nécrotico-hémorragique est redoutable par ses complications. Il est souvent nécessaire
de prolonger l’hospitalisation durant plusieurs semaines afin d’avoir l’assurance que le
patient est à l’abri de tout incident.
a. Complications locales :
1. Extension de la nécrose péritonéale pouvant fuser vers le pédicule mésentérique,
l’aire péri-rénale, le pédicule hépatique, voire le médiastin au travers de l’hiatus
diaphragmatique.
2. Infection des foyers de nécrose: la cause première de mort dans les pancréatites
aiguës est l’infection du rétro-péritoine. Cette infection peut être provoquée par un
geste opératoire inutile, par une ERCP ou par les nombreux sites de pénétration
de cathéter veineux.
Elle se caractérise par l’apparition d’une température élevée, d’une
hyperleucocytose à plus de 15.000, par un état toxi-infectieux du patient.
L’infection est une indication formelle de drainage soit par voie percutanée,
229
b. Complications à distance :
1. Rénales: insuffisance rénale aiguë fonctionnelle de bon pronostic ou nécrose
corticale de pronostic sombre malgré l’hémodialyse.
2. Pulmonaire : du simple épanchement gauche au syndrome de détresse
respiratoire (ARDS), réclament dans les formes graves une assistance
respiratoire prolongée.
3. Autres: cardiaque par endotoxinémie ou greffe valvulaire ou bactérienne.
Confusion mentale fréquente notamment chez les éthyliques.
Surveiller également l’apparition d’une CIVD. On a noté aussi des stéatonécroses
systématiques même cutanées.
PRONOSTIC.
La pancréatite aiguë est une affection grave dont la mortalité moyenne se situe aux
environs de 15 %. Dans les formes hémorragiques, elle peut atteindre 30 a 40 %. La
cause de décès est surtout l’infection mais il faut également surveiller les problèmes
systémiques, le choc et l'’nsuffisance rénale. Les critères de Ranson (voir plus haut) sont
un bon test pronostique. La tomodensitométrie régulière est également un examen à
pratiquer toutes les 48 heures au début de l’affection.
TRAITEMENT.
Ses buts sont de réduire la sécrétion pancréatique et ses stimuli et, surtout, de corriger
les désordres liquidiens et électrolytiques.
Ce traitement est donc essentiellement médical, la chirurgie étant réservée aux
complications et aux cas ne répondant pas au traitement médical. Cependant, le malade
sera idéalement suivi en milieu chirurgical car un geste d’intervention doit parfois se
décider rapidement et nombre de complications tardives réclament également une
intervention.
TRAITEMENT MEDICAL :
Tels sont les points importants du traitement médical d’une pancréatite aiguë.
THERAPEUTIQUES DISCUTEES:
TRAITEMENT CHIRURGICAL :
LA PANCREATITE CHRONIQUE.
Essentiel :
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Trois principes :
TECHNIQUES.
Cette intervention est idéale lorsque les conditions anatomiques le permettent . Elle
donne 80% d’excellents résultats sur la douleur. Elle ne semble pas empêcher l’évolution
naturelle vers le diabète et l’insuffisance éxocrine.
RESULTATS.
La morbidité et la mortalité sont très faibles car un pancréas pathologique est fibreux et
permet des sutures d’excellentes qualités avec l’intestin. Ceci n’est pas vrai lorsque le
pancréas est sain; une anastomose pancréatique après pancréatectomie pour cancer
est sujette à complication et à fistulisation.
C. TUMEURS DU PANCREAS
1. Tumeurs kystiques.
Il est important de distinguer ces deux formes car l’une a une potentialité maligne. Ces
lésions kystiques représentent 10 à 15 % de tous les kystes du pancréas. Le chirurgien
peut les confondre avec un faux kyste; il est dès lors dangereux de se contenter d’un
drainage de cette lésion. Donc, lorsqu’il y a drainage chirurgical d’un pseudo-kyste, il faut
233
2. Tumeurs neuro-endocrines.
3. Adénocarcinome du pancréas.
Ce point est très important car le pronostic d’un adénocarcinome est médiocre et, à
partir d’un certain volume tumoral, on est tenté de ne pas intervenir ou résequer. Au
contraire, les tumeurs neuro- endocrines doivent être résequées largement car le
pronostic est nettement meilleur et on note des survies de plusieurs années pour des
tumeurs volumineuses. La chimiothérapie adjuvante est également intéressante.
Comme pour tout cancer digestif, il n’y a l’espoir de guérison que par une exérèse
chirurgicale large. Le pronostic de ce cancer est cependant médiocre car les survies à 5
ans n’atteignent pas 10 %. L’explication peut se situer sur le plan anatomique et dans la
proximité du pancréas avec les aires lymphatiques, les pléxus nerveux et le réseau
veineux très riche de la région. La chirurgie ne permet pas facilement une exérèse large
telle que celle réalisée pour un cancer colique ou gastrique.
Dans nombre de cas cependant, l’ERCP n’est pas nécessaire. L’apparition d’un
ictère cholostatique et la découverte d’une tumeur au scanner ou à l’échoendoscopie
doivent poser l’indication chirurgicale sans passer par l’ERCP.
II. LA RATE
SPLENECTOMIE.
La splénectomie ne peut se faire que par voie chirurgicale, soit par une laparotomie
médiane, soit par une incision sous-costale gauche. Lorsque la rate est de volume
normal, le geste est facile et peu hémorragique, cependant, dans les affections
médicales, la rate est souvent augmentée de volume voire monstrueuse (plusieurs kilos);
cette chirurgie s’accompagne d’une dyscrasie sanguine avec thrombocytopénie et
requiert une minutie d’hémostase afin d’éviter tout incident hémorragique grave.
La ligature du pédicule vasculaire peut blesser la terminaison du pancréas et entraîner
une pancréatite de la queue du pancréas. Donc, dans le décours d’une splénectomie, si
température et collection de l’hypochondre gauche, penser à une blessure pancréatique
qui doit être drainée.
1.1 .Indications:
Peuvent être d’ordre médical: tumeur (sarcome), abcès, anémie hémolytique,
hypersplénisme primaire, purpura thrombocytopénique etc.
Dans ces diverses indications, un bilan de coagulation doit toujours être minutieux et
l’intervention accomapagnée quelques fois de transfusions plaquettaires. Celles-ci ne
seront cependant réalisées qu’après ligature de l’artère splénique afin de ‘récuperer’ le
maximum de plaquettes concentrées au niveau de la rate.
La splénectomie est le plus souvent réalisée pour traumatisme. La rate est un organe
fragile et le plus souvent concerné dans un traumatisme fermé de l’abdomen. La rupture
splénique se produit soit par la désinsertion de la rate de ses attaches lors d’une
décélération brutale, soit par contusion ou déchirure par des fractures du gril costal
gauche.
La tendance est cependant de tenter de conserver la rate, surtout chez l’enfant; son rôle
immunologique n’est pas négligeable. Si le choc est contrôlé , la surveillance se fera par
échographie ou tomodensimétrie. Seule la progression de l’hémorragie ou sa récidive
justifiera la splénectomie. Dans quelques cas favorables, une splénectomie partielle
d’hémostase sera réalisée.
Une autre indication de splénectomie pour traumatisme est de type iatrogène: une
traction sur l’estomac ou le grand épiploon peut provoquer une déchirure de la capsule
splénique; la rate étant très richement vascularisée, elle saigne abondamment et une
hémostase ne peut toujours être obtenue.
236
Lorsque le taux de plaquettes est trop élevé, il est prudent de donner durant quelques
semaines un traitement par des agents anti-plaquettaires telle l’aspirine.
Des vaccins ont été développés contre le pneumocoque pour prévenir cet incident. Chez
les enfants de moins de deux ans, l’antibiothérapie prophylactique doit être donnée
durant plus d’un an.
1. Splénectomie partielle
2. Splénorraphie : suture de la rate
3. Greffe splénique (mettre un tout petit morceau de tissu splénique dans l'épiploon ou
derrière le muscle grand droit).
VIII. LE COLON
1. Le cancer du colon
2. Le cancer de l'ampoule rectale
3. Le prolapsus du rectum
I. LE CANCER DU COLON
Plusieurs facteurs alimentaires ont été envisagés. Le rôle d’un déficit en fibres
alimentaires a été suggéré dans la pathogénie du cancer du côlon et de certains états
pré-cancéreux. Il n’est pas formellement démontré mais un régime riche en fibres réduit
nettement l’apparition de tumeurs coliques expérimentalement induites chez la souris.
l’existence de polyadénomes.
L’influence de l’âge. L’incidence du cancer du côlon s’élève de façon significative à
partir de 40 à 45 ans pour doubler toutes les décades et atteindre un maximum à 75
ans. Cette constatation rejoint les résultats publiés au sujet des polypes. L’âge est
également un facteur important dans le pronostic du cancer recto-colique car
l’incidence des métastases lymphatiques s’élève à 70 % chez les malades de moins
de 40 ans et tombe à 40 % chez les sujets ayant plus de 70 ans.
Le rôle d’une prédisposition génétique est certain pour les polyposes familiales. e.
Il est possible que des facteurs génétiques jouent un rôle dans le développement des
adénomes et des cancers, mais l’influence de l’environnement ne doit pas être
négligée.
Les antécédents de cancer colique. Loin d’exclure ou de diminuer toute possibilité
d’une nouvelle localisation colique d’un cancer primitif, ces antécédents multiplient le
risque par 3 par rapport à une population témoin.
Les maladies inflammatoires intestinales. Le risque est en effet élevé dans la
rectocolite hémorragique et atteint après 20 ans d’évolution 20 à 30 % de
cancérisation dans certaines séries.
238
Formes anatomo-pathologiques
L’extension de la tumeur se fait vers la profondeur de la paroi colique vers les chaînes
lymphatiques et vers les viscères voisins, le foie essentiellement. Si l’on considère la
notion de temps de doublement de la cellule cancéreuse, on peut admettre qu’au
vingtième doublement la tumeur n’a qu’un millimètre de diamètre et qu’au 30è
doublement elle a 1 cm de diamètre. C’est seulement à partir de là qu’elle devient visible
ou détectable. La vie naturelle du cancer étant limitée à 42 ou 44 doublements, ce qui
représente une tumeur de 8 à 16 mm, on voit bien qu’il n’y a pas véritablement de
diagnostic précoce, mais cependant le diagnostic reste utile puisqu’un cancer de 1 cm
de diamètre n’a pas encore envahi les tissus profonds et dans un certain pourcentage de
cas n’a pas encore donné de métastases ganglionnaires. Les cancers du côlon et du
rectum ont dans l’ensemble un meilleur pronostic que le cancer de l’estomac car leur
temps de doublement est en moyenne plus long que l’adéno-carcinome gastrique.
Circonstances de diagnostic
Eléments de diagnostic
Ils sont représentés par le lavement baryté en double contraste et la coloscopie. Les
cancers multiples ne sont pas exceptionnels (2 à 5 % des cas). Toute image
radiologique douteuse implique un contrôle endoscopique obligatoire.
La stratégie des explorations, ayant pour but de conduire à la découverte des lésions
(en dehors du dépistage de masse), varie en fonction des circonstances:
- les sujet sans aucun trouble mais se présentant parce qu’ils ont été
sensibilisés par une campagne d’information = une sigmoïdoscopie;
- les sujets présentant des symptômes intestinaux alarmants (rectorragies,
syndrome rectal) ou plus banals (colopathie fonctionnelle) doivent être
explorés par coloscopie “complète” u par la pansigmoïdoscopie et le lavement
baryté en double contraste dans les autres cas;
- les sujets à risque élevé ayant présenté une lésion tumorale colique doivent
être étroitement surveillés: coloscopie complète après la découverte de tout
adénome puis surveillance à intervalle réguliers de 3 à 5 ans (endoscopie
et/ou radiologie);
- les sujets à très haut risque doivent subir une coloscopie complète une fois par
an tant qu’ils n’ont pas été soumis à une colectomie totale.
L’administration de 5 F.U. par voie intraveineuse a pu, dans certains cas, assurer une
régression transitoire du volume tumoral, il n’a jamais été démontré qu’elle augmente la
durée de survie.
Tout malade ayant été opéré d’un cancer colo-rectal doit être soumis à une surveillance
attentive: coloscopie tous les ans au cours des 5 premières années après l’intervention.
L’intérêt du dosage de l’antigène carcino-embryonnaire peut, ici, être souligné en tant
que critère de surveillance post-opératoire.
240
CANCER DU RECTUM
Plan
I. Définition
II. Gneralites
III. Anatomie pathologique
IV. Propagation
V. Clinique
VI. Bilan pronostic thérapeutique
VII. Traitement
C’est un cancer qui a beaucoup bénéficié de la chirurgie. La radiothérapie n’a pas eu les
résultats que l’on attendait.
C’est le plus fréquent des cancers digestifs. C’est un des meilleurs cancers digestifs: il
est satisfaisant et de bon pronostic s’il est dépisté et traité précocement.
Souvent hélas les malades viennent consulter assez tardivement. L’idéal serait le
dépistage systématique.
I. DEFINITION
II. GENERALITES
1. Anatomie
Le rectum :
2. Sexe
3. Lésions
L’aspect macroscopique d’un cancer du rectum est en relation avec son stade évolutif.
Schématiquement , tant que le polype reste bénin, mais aussi au début de
dégénérescence, la lésion est ou reste bourgeonnante. Le développement du cancer par
des phénomènes d’ischémie et de nécrose tissulaire creuse la tumeur en son sommet et
lui donne un aspect ulcéro-bourgeonnant. Lorsque ce processus s’accentue, la lésion
s’aplanit, infiltre et creuse la musculeuse rectale et réalise une forme ulcérante. L’aspect
macroscopique et la taille de la lésion sont donc un bon témoin du stade évolutif; plus la
lésion est d’aspect polypoïde, plus elle est petite et moins le risque d’extension
ganglionnaire est élevé.
1. Siège
b. Tumeur végétante.
e. Tumeur ulcéro-végétante
- cylindrique, typique
- cylindrique atypique
- colloïde ou mucoïde
- mélanome (rare)
1. Siège
- au-dessus du Douglas
2. Aspect
IV. PROPAGATION
A. PROPAGATION LYMPHATIQUE
B. EXTENSION LOCALE
b. En arrière :
- au sacrum
- au coccyx
- Chez la femme :
- au vagin
- à la cloison recto-vaginale
- à l’utérus
- Chez l’homme :
- à la prostate
- aux vésicules séminales
- à l’urètre
B. METASTASES A DISTANCE
V. CLINIQUE
Circonstaces de diagnostic
“STADE DEPASSE”
Aux deux stades précédents succède une phase évoluée où la symptomatologie traduit
les conséquences générales du cancer (altération de l’état général), l’extension
régionnale (douleurs à type de sciatique par envahissement pelvien) et l’extension à
distance (foie métastatique, adénopathie de Troisier).
A. Circonstances de découvertes
a. Cas typiques
- Sensations douloureuses
- Pesanteurs anales ou pelviennes
- Ténesme
- Troubles de la défécation
- Faux besoins
- Épreintes douloureuses
245
Ce sont des signes pour lesquels le malade ne vient consulter que tardivement.
L’hémorragie précède ou enrobe les selles alors que dans les hémorroïdes elles
succèdent à l’exonération intestinale.
Plus rarement :
- Ecoulements anomaux :
- glaireux
- purulents
- Troubles du transit :
- diarrhée
- constipation
- alternance de diarrhée et de constipation.
b. Cas atypiques :
- Découverte fortuite
- hémorroïdes
- fissures
- fistules
- Symptomatologie fonctionnelle abdominale :
- douleur vague
- flatulence
Ce sont des formes vicieuses n’orientant pas spécialement le diagnostic vers le cancer
du rectum. C’est un examen complet qui le découvrira.
- Altération de l’état général chez un vieillard sans explication
- asthénie
- anoréxie
- amaigrissement
- Etat anémique inexpliqué
- Etat fébrile sans étiologie
Ces signes peu évocateurs doivent faire pratiquer un examen général et un toucher
rectal.
3. L’examen
- Il localise la tumeur :
- En hauteur par rapport à l’anus. Cela a une grande valeur thérapeutique.
- En surface
- Par ses limites.
- Technique
- se fait sur un rectum évacué
- avec une technique parfaite
- Valeur
- Défauts
- Technique inadéquate
- Refoulement de la paroi qui ne permet pas de mesurer la hauteur
- Peut cacher une lésion sus-sphinctérienne.
c.La biopsie
- Permet un examen histologique
- Résultats
- La valeur est capitale si le résultat est positif
- La valeur est nulle si le résultat est négatif.
d. Le lavement baryté
- Technique
- Sur rectum évacué avec préparation parfaite
- Avec plusieurs incidences
- Images:
- Soit image de lacune
- Soit aspect marécageux
- Soit image de lacune circulaire.
En pratique, le bilan pré-opératoire d’un malade porteur d’un cancer du rectum est centré
sur deux axes de recherche.
Existe-t-il une ou plusieurs autres localisations tumorales sur le cadre colique ? Cette
éventualité fréquente doit être recherchée soit par le lavement baryté en double
contraste, soit par une coloscopie,
Existe-t-il des métastases viscérales (en particulier hépatique) (phosphatase
alcalines, gamma GT, parfois laparoscopie) ? Leur présence contre-indique une
radiothérapie pré-opératoire et peut être même un geste chirurgical mutilant. Dans
certains cas, une UIV peut être utile.
B. CANCER RECTO-SIGMOIDIEN
1. Circonstances de découvertes
- Diarrhée :
- Elle amène souvent à consulter.
- Alternance de diarrhée et constipation.
2. Examen
“Il fait parler de lui très tôt “: Mais il prend un aspect banal qui a tendance à ne pas
alarmer le médecin.
1. Signes :
a- Il est douloureux, très douloureux au moment de l’exonération (++)
b- Il donne la sensation de corps étranger dans le rectum
c- Il s’accompagne de rectorragies.
2. Examen
a- Une ulcération
- dure
- douloureuse
- saignante.
b- Une fissure indurée
c- Une marisque (hémorroïde thrombosée) il s’agit alors d’une forme:
- végétante
- dure
1. En profondeur:
2. Antérieure :
- cloison recto-vaginale
- isthme utérin, urètre
- prostate, vésicule séminale
- vessie (cystoscopie)
3. Postérieure : rare, urétère (urographie).
- Tare
- Obésité
- Infection
VI – TRAITEMENT (plan)
La radiothérapie externe, si elle est utilisée de façon isolée, doit être considérée
comme une thérapeutique à visée palliative. Elle permet, chez des malades inopérables,
de réduire le volume tumoral, de diminuer la symptomatologie fonctionnelle et peut-être
de ralentir l’évolution. Elle devient à visée curatrice si elle est associée à la chirurgie et
réalisée en pré-opératoire. Il n’est pas évident qu’elle permette d’augmenter les chances
de guérison, mais elle réduit la fréquence des récidives locales, en particulier chez
l’homme, surtout lorsqu’il s’agit d’une tumeur bas située (durée trois semaines, dose
totale 3 000 rads).
Traitements locaux. Ils sont représentés par une tumorectomie, réalisée soit par
électro-coagulation, soit par radiothérapie de contact, soit même par exérèse chirurgicale
trans-anale. Cette tumorectomie comporte une grave incertitude: n’existe-t-il pas
d’éventuelles métastases ganglionnaires au niveau de hile rectal qui pourraient être
enlevées par une exérèse chirurgicale ? Les défenseurs de ces méthodes estiment
qu’une telle éventualité est rare (6 à 8 %), et qu’elle est compensée par l’absence de
mortalité opératoire. Cet argument est difficilement acceptable et l’indication de ces
méthodes est essentiellement fonction de l’âge et de l’état général des malades.
Par contre, les pourcentages de survie à 5 ans après les procédés locaux sont
comparables à ceux de la chirurgie classique lorsque l’indication est valable: tumeur de
petite dimension, dont le calibre est inférieur à 3 cm, d’aspect macroscopique
bourgeonnant, car il s’agit alors de lésions peu évoluées pour lesquelles le risque
d’extension ganglionnaire est relativement faible.
Les techniques qui permettent d’enlever la tumeur et son socle musculaire (électro-
exérèse, électro-coagulation) permettent de s’assurer de l’absence d’envahissement de
la musculeuse, ou de préciser la situation inverse qui imposerait une amputation
secondaire.
250
Traitement chirurgical
Il est chirurgical et consiste en deux opérations :
- la résection
- l’amputation avec anus iliaque définitif
A- CAS GENERAL
1. Cancer recto-sigmoïdien
- résection par voie abdominale
Les techniques chirurgicales utilisées dans le traitement des cancers du rectum sont
nombreuses et leur choix dépend pour l’essentiel du siège de la tumeur.
Les cancers du tiers inférieur du rectum, situés de 0 à 6 cm de la marge de l’anus,
ont une double extension lymphatique, vers la chaine hémorroïdale supérieure, mais
aussi latéralement vers les hémorroïdales inférieures. Leur traitement relève
systématiquement de l’amputation abdomino-périnéale. L’exérèse, large, enlève le
rectum, l’anus, l’appareil sphinctérien et la peau de la marge de l’anus. Elle est, en
fait, une pelvectomie postérieure. Elle est suivie d’un anus iliaque définitif. Cette
intervention large et mutilante, outre la colostomie, détermine des troubles génitaux
et urinaires. La survie globale à 5 ans est de l’ordre de 50 %.
Les cancers du tiers supérieur du rectum (de 11 à 15 cm de la marge de l’anus) ont
une extension lymphatique ascendante, exclusivement vers la chaîne hémorroïdale
supérieure. Ils sont accessibles par laparotomie. On peut par cette voie, réaliser
l’exérèse de la lésion et le rétablissement de la continuité. Cette intervention qualifiée
de résection antérieure consiste, en fait, à élargir aux cancers du rectum le traitement
habituellement utilisé pour les lésions sus-jacentes.
Les cancers du tiers moyen (6 à 11 cm) sont ceux qui posent le plus de problèmes
d’indication thérapeutique.
- Ils sont parfois traités comme les lésions sus-jacentes par résection antérieure;
mais cette solution n’est pas satisfaisante sur le plan carcinologique car, du fait de
l’étroitesse du bassin et de la nécessité de conserver un segment inférieur suffisant
pour réaliser une anastomose, la section passe trop près de la tumeur, ce qui
explique les mauvais résultats carcinologiques. Cette méthode doit être rejetée.
- Ils sont souvent traités comme les lésions sous-jacentes par amputation du rectum;
mais l’amputation est inutilement mutilante pour ces lésions qui peuvent être traitées
par un procédé conservateur avec des résultats carcinologiques identiques.
251
Après dilatation anale lorsque la tumeur est directement accessible, une électro-
résection peut être réalisée. On peut également extérioriser la tumeur par traction
sur les fils implantés tout autour (technique du parachute), ou bien on peut attirer la
tumeur vers la marge anale par dissection d’un “lambeau tracteur”, c’est à dire d’une
bandelette muqueuse et musculaire commençant à la marge anale et remontant
jusqu’au pôle supérieur de la lésion.
On fera la résection avec un anus iliaque temporaire pour éviter que les sutures
ne lâchent.
CONCLUSION :
C’est une maladie dans laquelle la paroi entière du rectum descend à travers l’anus. Ce
prolapsus doit être différencié du prolapsus muqueux qui est particulièrement commun
au niveau des hémorroïdes.
Présentation clinique.
Dans la forme la plus complète, le diagnostic est évident: on voit une masse qui fait
protrusion à travers l’anus. Dans les cas initiaux, le prolaps peut ne pas être visible à
l’inspection seule, il faut demander au patient de faire un effort de défécation pour voir
apparaître le prolaps.
Dans la position prolabée, la muqueuse devient irritée, elle saigne facilement, elle
secrète du mucus. Du fait de l’élargissement continuel de l’anus, on a également une
incontinence quasi constante. Outre la démonstration par l’augmentation de la pression
intra-abdominale de la présence du prolapsus, on peut apprécier l’importance de la
faiblesse de la musculature pelvienne et de l’anneau sphinctérien par toucher rectal, en
demandant au patient de contracter son sphincter. On peut ainsi se rendre compte de la
diminution de la force musculaire sphinctérienne.
Diagnostic différentiel.
Essentiellement, les formes frustes de prolaps rectal doivent être différenciées des
prolaps purement hémorroïdaires.
Complications.
Traitement.
Le premier point est de décider si le patient est dans un état général suffisant pour
justifier un traitement chirurgical.
Quand on a affaire à des patients à bons risques, la meilleure façon est d’aborder en
trans-abdominal et de mobiliser le rectum.
On entre dans l’espace présacré, postérieur par rapport au rectum, on tire doucement
sur le rectum et une fois qu’il est réintégré, il est profondément ancré à la paroi
antérieure du sacrum.
Divers procédés ont été testés: de toute façon, il en résulte toujours une fibrose
périrectale qui contribue à ancrer le rectum en bonne position, en avant du sacrum.
Une autre technique consiste à faire une résection du rectum avec une anastomose
antérieure basse entre le côlon et la partie tout inférieure du rectum. Certains proposent
également de faire la résection recto-colique par voie périnéale, en coupant la jonction
cutanéo-muqueuse et en tirant sur l’excès de rectum et de côlon. On observe à peu près
85 % de succès par ces diverses techniques, mais il faut dire que, si le patient est
incontinent avant l’intervention, il le reste après celle-ci.
253
PHYSIO-PATHOLOGIE
Le système porte est un système clos où le sang artériel se trouve déversé à forte
pression provenant :
- du tronc coeliaque
- des mésentérique inférieure et supérieures.
L’ensemble de cet apport sanguin artériel est drainé par un système veineux qui
se rassemble en un tronc unique qui se ramifiera à nouveau dans le foie.
On conçoit qu’un obstacle sur les branches principales, le tronc porte lui-même,
ou dans le foie, provoque très rapidement une hypertenstion veineuse en amont.
Cet obstacle peut se trouver situé à 3 niveaux :
1. Extra-hépatique ou pré-hépatique:
- Les branches de la veine porte (VP) et particulièrement la veine splénique, ou
le tronc porte lui-même seront intéressés dans ce cas.
- Les causes de l’obstacle peuvent être :
- congénitales : par aplasie
par duplication de la VP
- acquises : pancréatite chronique.
2- Intra-hépatique :
a) Pré-sinusoïdal :
Bilharziose, avec des cellules hépatiques à peu près intactes, la sclérose porte
intéresse les ramifications de l’espace porte et les sinus.
b) Persinusoïdal et post-sinusoïdal :
Dans les cirrhoses communes la sclérose englobe le sinus rameux sus-
hépatique et surtout les nodules de régénération viennent comprimer les
veines sus-hépatiques.
3. Supra-hépatique
MANIFESTATIONS
I. HEMORRAGIES DIGESTIVES
Qui mettent en jeu le pronostic vital d’avantage par rupture de varices
oesophagiennes que par méïopragie capillaire.
a) Anastomoses porto-caves
Du point de vue anatomique, elles sont relativement peu nombreuses et
l’examen d’un schéma met en évidence la primauté des voies veineuses
oesophagienne et para-oesophagienne.
- les veines coronaires stomachiques,
- les vaisseaux courts de l’estomac,
- la veine gastrique postérieure
- les vaissseaux cardio-tubérositaires
relient directement les veines oesophagiennes.
b) Des traumatismes :
- alimentaires et chimiques par reflux gastrique
- hypertension abdominale lors d’un effort de toux par exemple.
La transsudation et la fragilité capillaire joue un rôle moins important que les
traumatismes sur les varices oesophagiennes et la muqueuse fragile.
II. ASCITE
a. Splénectomie
Car l’artère splénique est branchée directement sur l’aorte par l’intermédiaire
du tronc coeliaque et fournit environ 30 % du courant portal.
De plus l’hypersplénisme entraîne des troubles hématologiques.
255
b. Déconnection péri-cardio-oesophagienne
La section musculeuse et la ligature des veines rencontrées est insuffisante et
nécessite une transsection.
c. Certains ont proposé la transsection gastrique
Au niveau de l’union ½ supérieur 1/3 moyen avec réanastomose ensuite.
d. D’autres préfèrent la transsection oesophagienne mais le risque opératoire est
plus grave car l’anastomose est plus précaire.
Cette technique touche les varices elles-mêmes mais représente surtout une
intervention de déconnection avec 16 % de mortalité et la possibilité de récidives.
Mais nécessite non seulement une pression portale suffisante en valeur absolue
(25 cm H20) mais surtout un gradient de pression suffisant (20 cm. H20).
TYPES D’ANASTOMOSES
I. TRONCULAIRES
1. La pression au-delà du clamp vers le foie diminue brusquement , le foie n’est plus
vascularisé et une ischémie est à redouter.
2. La pression loin de s’abaisser monte encore, l’artérialisation hépatique était telle que
le système porte par ses varices drainait le sang des autres viscères et le sang
hépatique, c’est pourquoi la suppression de ce retour par la VP à contre-courant
exposerait donc le foie à l’anoxie par stase.
3. La pression portale diminue mais se maintient à un taux qui permet d’espérer une
oxygénation hépatique suffisante.
C’est le seul cas où une anastomose termino-latérale puisse être envisagée sans
256
danger. Tout ceci est très clair sans doute mais en fait trop schématique et trop
théorique.
II. RADICULAIRES
A. Spléno-rénale termino-latérale
B. Mésentérico-cave
Après splénectomie le bout terminal de la veine splénique est implanté sur le bord
supérieur de la veine rénale.
INDICATIONS
Le plus souvent il s’agit d’un homme de 50 ans cirrhotique, ayant présenté brusquement
une hémorragie dramatique.
On tiendra compte :
- de son âge
- de l’altération hépatique par les examens biologiques
- d’un début d’ascite.
TRAITEMENT D’URGENCE :
Par la sonde de Blakemore qui 8 fois sur 10 sera efficace. Mais il faut savoir que l’on
devra dégonfler toutes les 6 heures pour éviter une ischémie de la paroi oesophagienne.
D’autre part, ce procédé sera inefficace dans les hémorragies d’origine cardiale.
Elle objective:
- les anastomoses et les V. oesophagiennes
- l’HTP car normalement il n’y a pas de reflux coronaire stomachique ou
mésentérique inférieur
- la taille de la veine splénique
- l’existence ou non de thrombose portale.
257
Ainsi une fois ce bilan réalisé on envisagera les différentes sanctions thérapeutiques
selon le niveau de l’obstacle.
TRAITEMENT DE L’ASCITE
RESULTATS
10. LA PROCTOLOGIE
1. Sémiologie proctologique
2. Hémorroïdes
3. Fissure anale
DEFINITION
RAPPELS ANATOMIQUES
RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
ANAMNESE PROCTOLOGIQUE
EXAMEN PROCTOLOGIQUE:
INSPECTION
PALPATION, TOUCHER RECTAL
ENDOSCOPIE
MANOMETRIE ANO-RECTALE
DEFECOGRAPHIE
ELECTRO-MYOGRAPHIE
MATERIEL
AFFECTIONS PRINCIPALES:
FISSURES ANALES
SUPPURATIONS: PERIANALES: MALADIE DE VERNEUIL
MALADIE PILONIDALE
ANALES : ABCES
FISTULES.
TROUBLES DE LA STATIQUE ANO-RECTALE :
DESCENDING PERINEAL, SYNDROME
PROLAPSUS (INTUSSUSEPCION) MUQUEUX
RECTOCELE
PATHOLOGIE DERMATOLOGIQUE : DERMITE PERIANALE
PRURIT ANAL
ECZEMA, PSORIASIS…
MALADIES SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES :
CONDYLOMES ACUMINES
SYPHILIS
ANORECTITES: GONOCOCCIQUES
A CHLAMYDIA TRACHOMATIS (NICOLAS-FAVRE)
HERPETIQUES.
DOULEURS REBELLES : PROCTALGIES FUGACES
COCCYALGIES
NEVRALGIES ANORECTALES.
TUMEURS ANALES BENIGNES
RECTALES MALIGNES
259
SEMIOLOGIE PROCTOLOGIQUE
ANAMNESE
1º Les douleurs
S’agit-il d’une douleur aiguë ou d’une simple gêne, d’une pesanteur ou la douleur est elle
ressentie et quels sont ses rapports précis avec la défécation ?
Une fissure anale est ressentie par une douleur aiguë, comme une brûlure débutant
après la défécation et se prolongeant longtemps pour devenir à la longue presque
permanente au point que le patient se retient d’aller à la selle.
Une douleur violente continue, d’apparition soudaine s’atténuant après quelques jours
évoque une thrombose hémorroïdaire.
Il faut dissocier des douleurs anales, les douleurs ressenties au niveau du coccyx
(coccydynies) et de la région sacro-coccygienne (abcès sacro-coccygien).
Enfin certains patients se plaignent d’un prurit parfois féroce rarement associé à des
troubles de la sensibilité du périnée.
Habituellement une perte anale de sang inquiète fort les malades d’autant plus qu’il suffit
d’une faible quantité pour que l’eau du vase et la cuvette prennent une bonne teinte
rouge qui impressionne.
260
Une tuméfaction évoque des marisques, une thrombose hémorroïdaire, des hémorroïdes
prolabées, parfois étranglées, un prolapsus du rectum, sa nature sera précisée par
l’examen clinique.
4º Troubles de la défécation
Par la douleur, une fissure anale ou un abcès de l’anus entraîne une rétention des
matières.
On fera préciser toute modification de la défécation: constipation récente, diarrhée,
alternance de diarrhée et de constipation. On demandera s’il n’existe pas de “faux
besoins” en expliquant qu’il s’agit d’un besoin qui n’aboutit qu’à l’émission d’un peu de
glaire parfois teintée de selles ou de sang : cette symptomatologie évoquant toujours
l’hypothèse d’une tumeur rectale ou rectosigmoïdienne bien qu’elle peut aussi s’observer
dans les prolapsus hémorroïdaires. On évoquera l’existence possible de selles
rubannées ou de calibre rétréci.
EXAMEN PROCTOLOGIQUE
Le patient est mis en position génu pectorale, appuyé sur les coudes fléchies et le dos
creusé pour faire saillir le postérieur et provoquer un léger écartement des fesses.
Il faut disposer d’un bon éclairage, de doigtiers, au minimum d’un anuscope ou mieux
d’un recto-sigmoïdoscope flexible avec éclairage à la lumière froide.
Il faut alors demander au patient de pousser “comme s’il allait à la selle” et l’on voit
s’extérioriser des hémorroïdes internes ou un prolapsus anal ou rectal.
Les doigts seront alors protégés par un doigtier ou mieux la main sera gantée et
l’examen se poursuit par la palpation.
PALPATION
ANUSCOPIE
L’introduction d’un anuscope permet un examen visuel jusque 7 à 8 cm. L’idéal est de
disposer d’un rectoscope rigide de 15 cm qui permet un examen de la totalité de
l’ampoule rectale.
L’appareil est introduit délicatement avec son obturateur, il est bien lubrifié, il sera orienté
dans l’axe du canal anal (c’est-à-dire pointant vers l’ombilic) on demande au malade de
pousser légèrement comme pour aller à la selle ce qui relâche le sphincter et facilite
l’introduction.
Après 2 à 3 cm d'introduction l'orientation de l'appareil est modifiée pour qu'il pointe vers
le sacrum et on poursuivra avec douceur l'introduction.
L'examen est alors terminé d'autres détails sont parfois nécessaires, ils seront décrits
avec les différents aspects de la pathologie ano-rectale.
HEMORROIDES
INDICATION: Peut être utile à tous les stades de gravité des hémorroïdes.
Plus efficaces dans les stades les moins graves.
A. REGLES HYGIENO-DIETETIQUES
1. REGULARISER LE TRANSIT :
Régime riche en fibres.
Son de froment.
Mucilages.
Boissons abondantes.
Pas de laxatifs irritants (cascara, sénosides, phénolphtaléine)
Huile de paraffine. (Agarol. Lansoyl)
3. ALIMENTATION :
Supprimer : les irritants (épices)
Les vasodilatateurs: café, thé, alcools.
B. MEDICATIONS.
BUTS: diminuer l’oedème
l’inflammation.
1. GENERALES :
VEINOTROPES: action: contraction de la paroi veineuse
Diminution de la perméabilité capillaire
Augmentation de la résistance capillaire
(Venoruton 300; Reparil; Fragivix; Glyvenol; Daflon)
à forte posologie A.I.N.S.: pendant une courte durée. (Voltaren; Rofenid)
2. LOCALES:
ONGUENTS. (lésions externes)
SUPPOSITOIRES. (lésions intra-canalaires)
Corticoides (anti-inflammatoires)
263
Anesthésiques locaux
MentholSous-gallate de bismuth (astringent, antiseptique)
(Scheriproct; Ultraproct; Trianal; Procto-Synalar; Proctyl)
TRAITEMENTS GENERAUX :
Sédatifs
Antihistaminiques
Nizoral
Sporanox
C. CHIRURGIE
FISSURE ANALE
La fissure anale est une ulcération superficielle de la partie sous-vavulaire du canal anal.
Elle s’accompagne assez souvent de formations para-fissuraires: un repli cutané externe
(dit “hémorroïde sentinelle”) et une papille hypertrophiée (ou “polype fibreux
hémorroïdaire interne”). C’est une lésion fréquente, cause majeure des douleurs anales,
avec les thromboses hémorroïdaires et les abcès. Elle s’observe surtout entre 20 et 50
ans, frappant également les deux sexes avec une légère prédominance féminine.
Etiopathogénie
Diagnostic
Evolution
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Ces différents aspects des fissures représentent divers stades évolutifs et toutes les
transitions existent. La fissure anale évolue par poussées successives avec alternance
de périodes de calme et de récidives douloureuses. Elle peut se compliquer d’infection
locale, réalisant un abcès sous-fissuraire qui évolue vers la fistulation.
Formes cliniques
La fissure de l’enfant se distingue essentiellement par l’absence ou le caractère modéré
de la contracture. L’évolution est fréquemment favorable sous la seule influence du
traitement médical.
La fissure du vieillard est rare, réalisant souvent une ulcération atone, sans contracture.
L’état fissuraire. Il s’agit d’une simple fragilité de la muqueuse anale qui provoque une
brève sensibilité au moment de la défécation et des éraillures superficielles
commissurales postérieures à la traction des plis. Cet état peut guérir ou évoluer vers
une fissure véritable.
Diagnostic différentiel
Il faut différencier la fissure anale vraie primitive des autres ulcérations de l’anus:
- le chancre syphilitique (plus latéral que commissural, à fond induré en carte de visite,
accompagné constamment d’une adénopathie inguinale);
- le cancer anal à forme fissuraire (reposant sur une induration se prolongeant en coulée
dans le canal anal, avec des bords bourgeonnants imposant au moindre doute une
biopsie);
Traitement
Le rôle primordial de la contracture du sphincter interné explique les diverses tentatives
thérapeutiques.
Traitement médical
Les analgésiques. Par voie locale, l’application in loco de gel Tronothane ®, de gel
Xylocaïne ® ou de pommade Nestosyl ®, peut amener un soulagement temporaire de la
douleur fissuraire après la défécation. Mais des réactions d’intolérance sont possibles et
265
en limitent beaucoup l’intérêt. Par voie orale, les antalgiques généraux sont prescrits à la
dose de 1 à 2 comprimés, dragées ou sachets au moment des douleurs, soit de dérivés
salicylés (Aspirine, Aspégic ® soit de Glifanan ® ou Salgydal ®.
Les cicatrisants peuvent être donnés par voie orale (application bi-quotidienne de
pommade Mitosyl ® ou Plasténan ® ou Placenta Soca ® ) ou par voie générale: soit
orale Jonctum ® (4 à 6 gélules par jour) soit injectable de Bépanthène ® ou Solcoséryl ®
IM ou IV.
Cette longue liste de médicaments ne doit cependant pas faire illusion sur l’efficacité
réelle du traitement médical. Il soulage parfois un syndrome fissuraire mais guérit très
rarement une fissure (sauf certains cas de fissure jeune). Sur le plan pratique,
l’ordonnance comportera: des mesures hygiéno-diététiques, le traitement de la
constipation, un antalgique décontracturant par voie orale (Lumirelax ®, Adalgur ® ou
Valium ®), localement par exemple, un suppositoire Proctolog ® avec pommade Mitosyl
® à son extrémité matin et soir.
Traitement sclérosant
Il est réalisable par le médecin généraliste. Il consiste à injecter dans la zone sous-
fissuraire, un produit anesthésiant (2 à 3 cc de Xylocaïne ®) puis quelques gouttes d’un
produit sclérosant juste sous le plancher de la fissure (Kinurea ®) avec une aiguille de
type intra-musculaire, de préférence siliconée. L’effet est parfois spectaculaire, la
douleur disparaissait dès la première injection. Parfois, cependant, 2 ou 3 séances sont
nécessaires à trois ou quatre jours d’intervalle. Si la cicatrisation n’est pas obtenue
malgré la disparition des douleurs, la récidive du syndrome fissuraire est probable et la
poursuite des injections sous-fissuraires inutile et dangereuse. Le risque essentiel de la
méthode est la survenue d’un abcès sous-fissuraire qui peut apparaître tardivement
parfois. Les récidives sont également fréquentes. La fissure évoluée, fibreuse, avec
formations para-fissuraires importantes sont des contre-indications des infiltrations sous-
fissuraires.
Traitement chirurgical
Plusieurs techniques permettent de traiter la fissure. Elles reposent toutes sur la notion
pathogénique du rôle du sphincter interne et consistent à supprimer la contracture
sphinctérienne.
La dilatation anale est la méthode la plus ancienne, elle risque d’être soit trop efficace,
soit inefficace.
On lui préfère actuellement la sphinctérotomie interne qui peut être soit latérale, sans
enlever le tissu fissuraire (réalisable sous anesthésie locale), soit postérieure et
généralement, selon la technique d’Arnous et Parnaud, associée à une résection de la
zone fissuraire qui élimine les tissus pathologiques, et une anoplastie qui assure, par
abaissement de la muqueuse rectale et sa suture aux bergers du sphincter interne
sectionné, l’apport d’un tissu souple et solide dans le canal anal et facilite la cicatrisation.
Le traitement médical peut toujours être préconisé mais il n’a de chance de réussite
que dans les états pré-fissuraires et dans de rares cas de fissures jeunes.
En cas de fissure jeune résistant à deux ou trois séances de scléroses, et dans toutes
les autres formes de fissures (anciennes, infectées, compliquées d’un abcès, associées
à des formations para-fissuraires importantes, à des hémorroïdes volumineuses, ou à un
rétrecissement anal serré), c’est l’indication du traitement chirurgical. Le choix de la
technique dépendra de l’état de la fissure et des hémorroïdes éventuellement associées,
de l’âge du malade, et de l’expérience de l’opérateur. Correctement effectué, le
traitement chirurgical donne un résultat efficace et de bonne qualité.
FISTULES ANALES
Cure chirurgicale
Iº L’anesthésie peut être générale, mais aussi locale : celle-ci est parfaite à tous points
de vue.
2º La dilatation est utile pour voir s’il y a un orifice interne. Elle s’exécutera donc de façon
instrumentale, à l’aide du dilatateur à trois branches, qu’on maintien légèrement
entrouvert pour voir ce qui se passe.
3º On injecte en effet 1 cm3 de bleu de méthylène ou d’encre de chine en se protégeant
contre les inévitables éclaboussures. Le produit instillé par l’orifice externe emplit le
267
Surprises.
a) Il peut ne pas y avoir d’orifice profond : la fistule est dite borgne externe. Malgré tout,
le doigt intrarectal sent le bout de la sonde bien près de lui et il n’est pas besoin
d’appuyer très fort pour que, au bout de son trajet, ladite sonde effondre le minuscule
pont muqueux qui résistait encore : c’est exactement ce qu’il faut faire, et on retombe
sur le problème précédent.
b) Il peut y avoir plusieurs trajets en clapiers : on le voit grâce au repérage, parce que le
bleu dans plusieurs directions. Il faut les suivre à la sonde et mettre à plat par le
même procédé les trajets qui sont superficiels et ne risquent pas de faire léser le
sphincter.
Suites opératoires
Une compresse grasse, pommadée au mercurochrome ou au collargol fait office
de pansement : il tombe à la première selle, qu’il n’y a lieu de différer par aucun artifice.
Ensuite, la propreté élémentaire tiendra lieu de pansement, et une simple gaze, de
protection.
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TYPES DE COMPLICATIONS
1. Infections
2. Hémorragies
3. Iléus post-opératoire
4. Eviscérations
5. Douleur
6. Ictère post-opératoire
7. Pancréatites post-opératoires
8. Complications pulmonaires
9. Rétention urinaire
10. Hoquet
PROBLEMES SPECIFIQUES
. Gastrectomies
. Chirurgie colo-rectale
. Chirurgie biliaire
I.- GENERALITES
1) Les infections :
Il est important de se souvenir que l’âge, l’état nutritionnel, la maladie de base, la durée
de l’hospitalisation pré-opératoire, la qualité du chirurgien ainsi que la durée de
l’intervention sont autant de facteurs capables de modifier le taux d’infections.
La panniculite est une infection des flancs (parties déclives) due aux sécrétions
venant de la plaie ou de la sortie d’un drain. Placard rouge chaud, sans
induration, parfois avec une zone d’anesthésie.
Germes: Streptocoques
Anaérobes: Clostridium donnant la gangrène gazeuse (30 % de mortalité)
Peptocoque
Bactéroïdes
Traitement: drainage en cas de collection
Antibiotiques : Péni G
Traitement : drainage
Traitement de l’affection causale
Eviter toute dissémination (arguments pour ou contre une antibiothérapie).
2) Les hémorragies:
Accident de moins en moins fréquent grâce aux examens pré-opératoires dépistant les
troubles de la crase et grâce aux améliorations des techniques chirurgicales visant à
obtenir une hémostase rigoureuse. On les distingue en pariétales, intra-abdominales et
intra-luminales.
Risques: infection
Paroi peu solide
nappe.
Hémostatiques locaux
Tamponnement
Il faudra environ 24h pour l’estomac, 1h pour le grêle s’il n’a pas été touché, 6h s’il
a été manipulé, 24h après vagotomie et 48h pour le côlon.
Cas particulier: dilatation aiguë de l’estomac. Peut survenir après toute laparo-
tomie. Se manifeste vers le 2è jour post-opératoire par des vomissements biliaires
très importants, altération de l’état général. Amélioration spectaculaire dès la mise
en place d’une sonde naso-gastrique.
Causes: Hypokaliémie
Interventions rétro-péritonéales (sympathectomies, vasculaires, rénales)
Péritonite
Hémopéritoine
TRAITEMENT: causal
Aspiration gastrique
Prostigmine et lavement doux
Traitement: ré-intervention
Proscrire la prostigmine.
4) Eviscération:
Eventration: distension progressive d’une cicatrice dans les mois ou les années qui
suivent l’intervention. Les viscères ne sont jamais extériorisés.
5) Douleur
Phénomène subjectif et individuel avec une part psychique certaine (anxiété, au sujet de
l’intervention, crainte de complications, peur de réveiller une douleur).
Ne pas oublier tout de même que la douleur peut être le symptôme d’une complication.
6) L’ictère post-opératoire:
Les causes sont multiples et le diagnostic souvent difficile. La distinction se fait entre un
ictère obstructif et un ictère mixte ou libre.
L’ictère d’origine infectieuse tel qu’on le trouve dans la cholangite, les abcès intra-
hépatiques ou une sepsis, est souvent accompagné de fièvre et d’un état toxique.
Après toute intervention d’une certaine importance ayant nécessité des transfusions, il
faut penser à l’hémolyse comme premier diagnostic. Outre les examens de laboratoire,
le scan et l’ultrasonographie sont très utiles. Il faut parfois recourir à la cholangiographie
transcutanée pour arriver au diagnostic.
Réanimation intensive, réintervention pour nettoyer les nécroses (ni trop tôt, ni trop tard).
Les patients décèdent de complications pulmonaires (poumon de choc) ou
hémorragiques ou rénales.
8) Complications pulmonaires:
Après avoir incriminé tous les facteurs possibles, on en est arrivé à une évidence:
l’encombrement bronchique.
Ne pas oublier que l’apparition tardive d’une insuffisance respiratoire aiguë peut être le
seul signe d’une complication intra-abdominale (péritonite).
9) La rétention urinaire:
Il est évidemment primordial de distinguer l’anurie du globe vésical banal. Parfois, il est
nécessaire de procéder à un sondage pour que les choses soient claires.
La rétention urinaire est souvent liée à la difficulté d’uriner au lit, à la distension vésicale,
à la décompensation d’un prostatisme pré-existant.
Garder à l’esprit que le cathétérisme uréthral n’est pas un geste banal: lésions
uréthrales avec sténoses tardives (souvent très difficiles à traiter), fausses routes,
infections. Il est possible que le drainage sus-pubien améliore les choses mais il peut
être malaisé (paroi cicatricielle, absence de globe).
Pour mémoire, à rappeler que l’anurie du sujet laparotomisé est souvent due à un
problème de volume circulant. Des viscères à l’air offrent une énorme surface
d’évaporation qui n’est pas toujours suffisamment compensée.
Les risques de lésion des voies excrétrices sont grands dans la chirurgie colo-rectale et
pour cela sont rares car tout chururgien y est particulièrement attentif.
10) Le hoquet:
Peut survenir en tant que phénomène isolé ou en tant que symptôme d’une complication
(abcès sous-phrénique, irritation péritonéale). Fatigue beaucoup l’opéré. Remèdes
variés pas toujours efficaces.
Le plus souvent disparaît seul.
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1) Les gastrectomies:
Hémorragies: se méfier de l’hémorragie intra-luminale (présence de sang frais à
l’aspiration gastrique)
Attention aux lésions de la rate par un écarteur ou par arrachage d’un vaisseau court.
Fuite ou lâchage du moignon duodénal: principale cause de mort après gastrectomie. Se
présente comme une douleur subite suivie d’un état de choc avec fièvre, ictère.
2) Chirurgie colo-rectale
3) Chirurgie biliaire:
Hémorragies: lâchage de la ligature de l’artère cystique
Lésion de la branche artérielle de la branche hépatique droite dit
vésiculaire
Attention aux hématomes sous-hépatiques qui finissent par se sur-
infecter.
Fistule biliaire: lâchage de la ligature sur le cystique
Plaie ignorée des voies biliaires
Attention à l’iléus et à la péritonite biliaire.