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Propriétés Physico-Mécaniques de Mortiers d'Enduit de Restauration à Base

de Chaux Aérienne et Pouzzolanes artificielles

Conference Paper · October 2007

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3 authors, including:

Mohamed Riadh Labiadh Mongi Ben Ouezdou

École Nationale d'Ingénieurs de Tunis National Engineering School of Tunis, University of Tunis El Manar
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 Propriétés Physico- Mécaniques de Mortiers d’Enduit de Restauration
à Base de Chaux Aérienne et Pouzzolanes artificielles
Med Riadh Labiadh1 Mongi Ben Ouezdou1, Rechid El Mensi1
1 Laboratoire de Génie Civil, ENIT.BP 37 le Belvédére, 1002 Tunis
E-mail : MohamedRiadh.Labiadh@isteub.rnu.tn
Abstract
Des formulations de mortiers à base de chaux grasse et
de pouzzolanes artificielles ont été soumises à
différents essais aux laboratoire et in situ. Les
matériaux non standards (chaux- sable et tuileau) ont
été préalablement caractérisés. Les résultats indiquent
qu'il est possible de préparer des enduits de mortier de
chaux ayant des propriétés similaires à ceux anciens,
compatibles avec les supports anciens et faciles à
mettre en œuvre.
1. Introduction
La chaux éteinte et le plâtre ont été utilisés depuis
l’antiquité comme principaux liants des mortiers de
toutes natures. A partir du 18éme siècle, cette chaux a
été graduellement remplacée par la chaux hydrauliques
pour être finalement remplacé par le ciment dans la
quasi-totalité des constructions. Actuellement, la
pratique de ce liant en Tunisie, se limite à des travaux
de badigeonnage, de chaulage et dans quelques
interventions de restauration d’enduit. Lesquels enduits
doivent non seulement être compatibles avec les
supports des monuments historiques, mais doivent être
composer de matériaux semblables à ceux d’origine, et
ce en conformité avec les exigences et
recommandations du traité de Venise [1]. Toutefois, la
perte du savoir faire de la chaux et l’ignorance du
fonctionnement des maçonneries anciennes expliquent
les pathologies observées sur des chantiers de
restauration d’enduit en Tunisie. Ces désordres ont
généré souvent des dommages irréversibles qui non
seulement défigurent les vieux monuments mais
entraînent parfois la ruine des monuments, tels que ça
s’est produit sur les sites historiques de Ghar El Melh,
surtout au niveau du mur de l’aqueduc (fig.1). Ces
pathologies sont dues essentiellement, soit à
l’utilisation d’un liant rigide à indice de Vicat
relativement élevé, soit à une mauvaise préparation de
la chaux grasse ou éventuellement à une mise en
œuvre défectueuse.
Ces constats d’échecs observés dans la majorité des
chantiers de restauration, surtout ceux en milieu
humide, ont conforté à tort les préjugés défavorables
vis-à-vis de la chaux. Sa lenteur de prise et sa
vulnérabilité au jeune âge continuent à occulter les
multiples avantages de la chaux, et font oublier les
développements réalisés par les romains sur les
mortiers de chaux. Pour mesurer à quel point les
bâtisseurs contemporains maîtrisent peu les techniques
de la chaux, il suffit de penser aux bains romains, le
canal de l’aqueduc de Ghar el Melh et autres
monuments construits avec ce liant et constamment en
contact avec l’eau. Les analyses minéralogiques et
chimiques effectuées sur les enduits de pareils
monuments, si bien préservés, ont montré qu’ils sont à
base de chaux aérienne bâtardiser avec des pouzzolanes
ou des composants hydrauliques.
Dans cette étude, différents ajouts pouzzolaniques, tels
que le tuileau pilé, le plâtre, le ciment et le sel d’alun
ont été mélangés à la chaux grasse préalablement
analysées et préparées selon les méthodes
traditionnelles, et ce dans l’objectif de proposer des
formulations d’enduit de restauration avec leurs mises
en œuvre appropriées. Des essais physiques et
mécaniques ont été effectués sur ces diverses
formulations. Ces derniers ont été également appliqués
sur un support ancien afin d’étudier leurs
comportement in situ, à partir des essais
d’arrachement, d’ultrasons et de résistance aux chocs.
)LJXUH
)LJXUH
XUH5HVWDXUDWLRQHUURQpHGHO¶HQGXLWGXPXU
5HVWDXUDWLRQHUURQpHGHO¶HQGXLWGXPXU
GHO¶DTXHGXF
GHO¶DTXHGXFGH*KDU(O0HOK
GH*KDU(O0HOK
2. Méthodes expérimentales
2.1. Choix des matériaux
La chaux vive utilisée, provient d’un gîte de la région
de Zaghouan (Nord est de la Tunisie), son extinction
par excès d’eau a été effectuée dans un bassin
maçonné, selon la méthode traditionnelle. Cette
opération a duré 8 semaines pour obtenir une chaux
éteinte ayant un rendement de 2,6. Elle a été ensuite
broyée et tamisée. Afin d’expliquer l’effet de la durée il y a formation de molécules d’eau, qui contribuent à
de mûrissement de la chaux sur son comportement, la l’humidification de l’enduit, ce qui retarde le processus
macération quotidienne d’une portion de la chaux en de carbonatation à l’origine de l’évolution des
pâte a été prolongée pendant une année. En effet, les résistances [4].
romains, pour ne citer qu’eux, étaient obligés d’utiliser Ca(OH)2 + CO2 ĺ CaCO3 + H2O (2)
la chaux éteinte qu’après trois années [2]. Dans cette étude, la terre pilée, le plâtre, le sel d’alun et
C’est une chaux très réactive (fig.2), dont l’analyse aux le ciment ont été retenus pour être mélangés à la chaux.
fluorescences x a révélé sa nature calcique ainsi que sa Ces matériaux ont pour effet de conférer aux mortiers
très faible hydraulicité (tab.1). Son indice de Vicat des propriétés hydrauliques et de pallier ainsi aux
« I » est proche de zéro (1). défaillances du liant aérien.
Le tuileau a été obtenu par broyage des déchets de
%CaO + % MgO brique, il est composé essentiellement d’alumine,
I= (1) d’oxyde de fer et de silice. Ses caractéristiques figurent
% SiO2 + % Fe2 O3 + % Al 2 O3 dans le tableau 3.
7DEOHDX
7DEOHDX3ULQFLS
3ULQFLSDX[FRPSRVDQWV
3ULQFLSDX[FRPSRVDQWV
DX[FRPSRVDQWV
&KLPLTXHV
&KLPLTXHV
&KLPLTXHVGXWXLOHDX
XWXLOHDX
&D2 0J2 $O2 )H 6L2 3HUWHDX
    IHX

     

Le plâtre est le ciment sont du type normalisé,

respectivement selon NT 47.23 et NT 47.01. Quant au
sel d’alun « K2SO4,Al2(SO4)4, 24H2O », il a été souvent
additionné aux badigeons de chaux comme fixatif .Il a
un D50% égal à 0,7mm avec un refus à 80μm de 4%.

2.2. Dosages des mortiers d’enduit

)LJXUH5pDFWLYLWpGHODFKDX[DpULHQQH
)LJXUH5pDFWLYLWpGHODFKDX[DpULHQQH Pour déterminer le dosage des différents constituants
entrant dans la confection de mortiers de chaux, un
7DEOHDX3ULQFLSDX[FRPSRVDQWV
7DEOHDX3ULQFLSDX[FRPSRVDQWV
intérêt a été accordé aux anciennes formulations
&
&KLPLTXHV
KLPLTXHVGHODFKDX[
GHODFKDX[
figurants dans la bibliographie d’époque [5], ainsi
&D2 0J2 $O2 )H 6L2 3HUWHDX
    IHX qu’aux résultats des analyses les plus récentes sur les
enduits anciens prélevés sur des monuments
   WUDFH   historiques [6]. Egalement, une enquête auprès des
artisans de l’Institut National du Patrimoine a été
Les autres essais d’identification de la poudre obtenue effectuée, pour récolter des informations sur les
confirment bien qu’il s’agit d’une chaux grasse (tab 2). techniques locales afférentes au travail de la chaux.
Cette approche, nous a permis de définir les
7DEOHDX3URSULpWpVGHODFKDX[JUDVVH
7DEOHDX3URSULpWpVGHODFKDX[JUDVVH proportions du mélange : 3 volumes de sable de
,QGLFH )LQHVVH 5HIXVj &D&2 carrière pour une part de chaux, Ce rapport est
GHFODUWp

FP J NjP d’autant plus justifié qu’il correspond au remplissage
 des vides du sable utilisé. Des essais d’étalement et de
§    temps d’écoulement ont été effectués sur chacune des
formulations afin de déterminer la quantité d’eau
nécessaire pour une meilleure ouvrabilité, aussi bien
Le sable 0/2 employé est du type quartzeux. Il provient pour le gobetis que pour le corps d'enduit.
des gîtes d’El Khlédia. Sa propreté a été établie par son Pour ne pas perdre les avantages de la chaux
équivalent de sable de 84% et sa valeur au bleu de (souplesse, perméabilité à la vapeur, isolation…), et
0,057. Il a également une porosité de 40%. afin de connaître l’effet des pouzzolanes artificielles ci-
Selon les époques et les régions, divers ajouts dessus mentionnées, on a procédé à des substitutions
pouzzolaniques ont été additionnés à la chaux et au partielles de la chaux par ces différents matériaux. Seul
sable, afin de permettre au mélange une prise plus le sel d’alun a été ajouté et non pas substitué. Les
rapide, même en présence d’eau. Ces pouzzolanes ont artisans du métier préconisent l’addition de 5kg de sel
pour rôle de consommer la portlandite Ca(OH)2 en d’alun pour 100kg de chaux. Les formulations retenues
formant des silicates de calcium hydratés et/ou des sont représentées dans le tableau 4.
aluminates de calcium [3]. Durant la carbonatation (2),


 7DEOHDX
7DEOHDX)RUPXODWLRQVGHVPRUWLHUVG¶HQGXLWjEDVHGHFKDX[&$(%
)RUPXODWLRQVGHVPRUWLHUVG¶HQGXLWjEDVHGHFKDX[&$(%
&RPSRVLWLRQ 6DEOH &KDX[ 6XEVWLWXDQW (DXYROXPH
1DWXUH YROXPH YROXPH YROXPH *REHWLV &RUSVG¶HQGXLW
GXVXEVWLWXDQW
     
/HSOkWUH     
    
7XLOHDX     
    
    
/HFLPHQW     
    
    
après 7 j sur une portion du gobetis, a été lissé après 1 h
de sa mise en oeuvre.
La formulation composée uniquement de chaux et de
Les différents enduits ainsi appliqués, ont subi à 90 j
sable a été appelée « formulation de base ».
d’age des essais d’arrachement afin d’évaluer les
contraintes d’adhérence avec le support et entre couches.
2.3. Les essais Au même age, des essais au scléromètre et aux ultrasons
ont été réalisés afin de déterminer les résistances aux
Les porosités des différentes formulations ont été rebonds, les résistances à la compression, les modules
déterminées. Elles conditionnent le processus de d’élasticité dynamique. En parallèle, le taux de
carbonatation en laissant respirant le support [7]. carbonatation de chaque formulation a été déterminé par
Un suivi de la prise au cours du temps s’impose pour l’essai volumétrique de Dietrich Fruhler.
estimer l’apport de chaque substitut ou ajout, en fonction
de sa proportion, en terme d’accélération de la prise.
Cette étude est faite à l’aide de l’aiguille de Vicat. Une
comparaison des temps de prise entre deux formulations
de base, l’une constituée d’une chaux grasse obtenue
après 8 semaines d’extinction et l’autre formée d’une
chaux mûrit pendant une année, a été aussi effectuée.
Le pourcentage d’air occlus a été déterminé pour toutes
les formulations à l’aide d’un aéromètre pour mortier. La
multiplication de microbulles d’air améliore les
caractéristiques thermiques du mortier et diminue le
retrait au jeune âge.
Des éprouvettes 4x4x16 ont été confectionnées à partir
des Formulations des mortiers de corps d’enduit ; Sur
ces éprouvettes, des essais de résistances à la traction par
flexion et à la compression ont été réalisés à 28 jours )LJXUH
)LJXUH
XUH$SSOLFDWLRQ
$SSOLFDWLRQGHVGLIIpUHQWHVIRUPXODWLRQV
$SSOLFDWLRQGHVGLIIpUHQWHVIRUPXODWLRQV
GHVGLIIpUHQWHVIRUPXODWLRQV
d’ages. G¶HQGXLW
G¶HQGXLWVXUXQVXSSRUWDQFLHQ
VXUXQVXSSRUWDQFLHQ
Afin de connaître le comportement « réel » de ces
mortiers appliqués sous forme d’enduit, nous avons 3. Résultats et discussions
revêtu un support ancien composé de pierres hourdées
avec un mélange terre/chaux aérienne (fig.3). Le support
Les résultats des divers essais physiques effectués sur les
en question se trouve au fort ottoman de Ghar El Melh,
différentes formulations de mortier de corps d’enduit
dit fort « Sidi Ali El Mekki », daté du 17éme siècle. Ce
sont présentés dans le tableau 4.
monument se trouve au bord de mer, ce qui constitue un
Les porosités totales des différentes formulations sont
milieu agressif. Cette opération a été effectuée en
assez élevées, de l’ordre de 30%. Ces valeurs sont
partenariat avec l’Institut National du Patrimoine. Les
couramment rencontrées dans les mortiers rustiques [8].
enduits ont été exécutés en deux couches conformément
Elles favorisent la carbonatation et évitent les
à la méthode d’application traditionnelle. Le rempochage
condensations, surtout si la résistance au gel n’est pas
des cavités du support par un mortier de chaux
une exigence, comme c’est le cas en Tunisie. L’effet de
hydraulique naturelle a permis d’assurer une bonne
« bâtardisation » des mortiers de chaux sur
planéité et de minimiser l’épaisseur de l’enduit à 1,5cm.
l’accélération de la prise est significatif avec chacun des
Les épaisseurs assez importants appliquées sur des
trois matériaux : ciment, tuileau et plâtre. Tandis que
supports à faible pouvoir absorbant ralentissent la
L’ajout du sel d’alun en quantité de 5kg par 100 kg de
diffusivité du CO2 tout en compromettant l’adhérence de
chaux grasse (CAEB) n’a pas développé d’effet notable
l’enduit par la formation d’une pellicule d’eau à
sur les temps de prise.
l’interface enduit/support. Le corps de l’enduit, appliqué
 
7DEOHDX
7DEOHDX
OHDX&DUDFWpULVWLTXHVSK\VLTXHVGHVPRUWLHUVG¶HQGXLW
&DUDFWpULVWLTXHVSK\VLTXHVGHVPRUWLHUVG¶HQGXLW
DUDFWpULVWLTXHVSK\VLTXHVGHVPRUWLHUVG¶HQGXLW
3RX]]RODQH GH 3RURVLWp $LURFFOXV 0DQLDELOLWp 3ULVHKHXUH
DUWLILFLHOOH 6XEV WRWDOH *REHWLV &RUSVGH *REHWLV &RUSVGH 'pEXW )LQ
O¶HQGXLW O¶HQGXLW  
        
       
&LPHQW

       

       
       
3OkWUH

       

       
       
7XLOHDX

       

       
&KDX[VHOG¶DOXQ       

PRUWLHUWUqVIOXLGH
PRUWLHUWUqVSODVWLTXH
L’ hydraulicité des trois pouzzolanes artificielles
ont accéléré le début et la fin de prise
proportionnellement au pourcentage de substitution,
sauf pour le tuileau ou la fin de prise de 20%
tuileau est plus rapide que celle de 30%, ce qui
prouve qu’il existe une proportion optimal de
substitution. Plus la quantité de tuileau augmente,
plus la quantité d’eau contenue dans les pores de
cette dernière est grande, ce qui retarde la prise de
la chaux. La diffusivité du CO2 dans l’eau est 10
fois plus faible qua dans l’air [9].
La fin de prise de la formulation de base
aucun effet favorable sur l’adhérence. Pour les
mortiers à prise rapide, supérieur à 20% de ciment
et à 30% de tuileau, la carbonatation à l’intérieur de
l’enduit sera inhibée et ainsi l’accrochage sera
compromis.
Pour les enduits chaux/tuileau et chaux /ciment, les
résistances aux chocs sont proportionnelles aux
pourcentages de substitution, à l’inverse des
mortiers chaux/plâtre (tab.7), ceci s’explique par la
sensibilité du plâtre aux contacts de l’humidité.
7DEOHDX
7DEOHDX5pVLVWDQFHVPpFDQLTXHV
5pVLVWDQFHVPpFDQLTXHV
GHV
GHVGLIIpUHQWV
GHVGLIIpUHQWVPRUWLHUV
GLIIpUHQWVPRUWLHUV
PRUWLHUV
confectionnée à partir d’une chaux conservée GHVXEV (VVDLDXODERUDWRLUHjM
durant une année est nettement plus précoce que 5pVLVWj 5pVLVWj
celle formée de la même chaux macérée pendant 8 /DIOH[LRQ ODFRPSUHVVLRQ
semaines. Plus le temps de mûrissement est grand 0SD 0SD
   
et plus sa réactivité avec le CO2 est plus rapide,
Justifiant ainsi pourquoi les enduiseurs jadis   
&LPHQW

conservaient la chaux pendant des mois.   

Les diverses substitutions pouzzolaniques ont   
amélioré les résistances mécaniques des mortiers de   
chaux (tab.6). Ceci n’est pas dû seulement à
3OkWUH

l’hydraulicité de ces substituts, mais aussi à leurs   

granulométries, situées entre celles de la chaux et   
du sable, faisant ainsi des mortiers binaires. Les   
7XLOHDX

résistances à la traction par flexion sont   

proportionnelles aux taux de substitution, ce qui
n’est pas le cas pour les résistances à la
compression. Au delà de 10% à 20% de tuileau ou
de plâtres, les caractéristiques mécaniques de ces
mortiers n’enregistrent pas une amélioration
significative, voir une régression des résistances en
compression.
Au delà de 20% de ciment, une nette accélération
de la prise s’opère. A cause de la lenteur de la
carbonatation, L’adhérence des différents enduits
est faible (tab.7). Les diverses substitutions n’ont
  
&KDX[VHO  
G¶DOXQ
Quant aux modules d’élasticité dynamique, leurs
faibles valeurs confirment la souplesse des mortiers
de chaux grasse (tab.7). Ils sont inversement
proportionnels aux quantités de ciment, ceci
s’explique par la présence de microfissures de
retrait à court terme; Ce sont le ressuyage du corps
de l’enduit et la rigidité du ciment qui sont à
l’origine de l’apparition du faïençage. Ceci n’est
pas le cas des mortiers Chaux/plâtre, puisque le
 plâtre ne développe pas de retrait. Compte tenu de
ce qui précède, un pourcentage de substitution de
l’ordre de 10% de ciment est plus indiqué. En effet,
ce faible pourcentage prévient la formation [10],
surtout s’il y a contact avec un milieu marin ou
pollué. Aussi, le principe de réversibilité des
travaux de restauration figurant dans la Charte de
Venise sera respecté [1].
Le sel d’alun, ajouté pour son pouvoir fixatif, n’a
pas amélioré sensiblement l’adhérence pour le
dosage recommandé par les artisans de 5kg/100kg
de chaux. En contrepartie, les résistances à la
traction et surtout à la compression ont été
améliorées (+35% à la traction et + 63% à la
compression).
7DEOHDX
7DEOHDX5pVXOWDWVGHVHVVDLV
5pVXOWDWVGHVHVVDLV
LQVLWXVXUHQGXLWV
LQVLWXVXUHQGXLWV
LQVLWXVXUHQGXLWV
l’utilisation du tuileau, plutôt que le ciment, étant
donné que ces deux substitutions ont donné des
résultats comparables et qu’ainsi, on prévient les
dégradations dues aux teneurs en sulfates de
calcium solubles et alcalis. En effet ces composés
présents dans le ciment forment des barrières
imperméables à la vapeur en empêchant l’échange
d’humidité entre le support et l’environnement.
Ces dosages retenus, constituent un optimum
permettant l’exécution en deux couches
relativement minces, exécutées à intervalle de 7
jours au moins, pour des conditions favorables à la
carbonatation. Cette carbonatation sera d’autant
plus rapide que la chaux a été macérée le plus
longtemps possible.
Le sel d’alun, ajouté en quantité de 5kg par 100kg
de chaux grasse, n’a pas amélioré l’adhérence des
mortiers sur le support, ni accéléré la prise. En
 (VVDLVLQVLWXjM
 GH (G\Q 5DUU 5FKRF contrepartie, les résistances à la Compression et la
VXEV 0SD 0SD flexion ont été améliorées.
    
    5. Références
&LPHQW

    [1] International Concil on Monuments and Sites,
    “International Charter for the conservation and
restoration of monuments and sites- Venice Charter”,
   
Venice, 1964, pp. 1-5.
3OkWUH

    [2] L. Sbordoni-Mora, “Les matériaux des enduits
    traditionnels “, Symposium: Mortars, Cements and
Grouts used in the Conservation of historic buildings,
    ICCROM, Novembre 1981, Rome, pp. 375-383.
7XLOHDX

   
   
&KDX[   
VHOG¶DOXQ
(G\Q0RGXOHG¶pODVWLFLWpG\QDPLTXH
5DUU5pVLVWDQFHjO¶DUUDFKHPHQW
5FKRF5pVLVWDQFHDX[FKRFV
4. Conclusion
Souvent les restaurateurs expliquent l’échec des
travaux d’enduisage à la chaux aérienne aux
qualités, « jugés à tort », médiocres de la chaux
aérienne. Les raisons de ces échecs doivent être
cherchées non seulement dans la mauvaise
préparation de la chaux, qui conditionne sa
réactivité, mais aussi dans le mauvais choix des
granulats, du dosage ou une exécution défectueuse.
Sachant que tous les monuments sont plus ou moins
exposés aux actions de l’humidité, les diverses
expériences réalisées avec des liants bâtards chaux/
pouzzolane artificielle, nous ont permis de mieux
connaître la technologie du crépi à la chaux, d’en
saisir les particularités. Toutefois, l’addition d’une
quantité faible de ciment ou de tuileau, de 10% à
20%, améliore les résistances mécaniques, accélère
sensiblement la prise sans modifier
fondamentalement les propriétés d’un mortier de
chaux, telles que la souplesse, la perméabilité à la
vapeur. Toutefois, il est mieux recommandé
[3] C.Shy and R.L. Day, “Comparaison of different
methods for enhacing reactivity of pouzzolanas”, Cement
and Concrete Research, N° 31, 2001, pp. 813-818.
[4] R.M.H. Lawrence, T.J. Mays, P. Walker and D.
D’Ayala, “Determination of carbonation profiles in non-
hydraulic lime mortars using thermogravimetric
analysis”, Thermochimica Acta, N° 444, 2006, pp. 179–
189.
[5] M.L. Vitruve, « Les dix livres d’architecture corrigés
et traduits en 1684 par C.Perrault » , Ed. Pierre
Madraga, Paris, 1988.
[6] P. Maravelaki-Kalaitzaki, A. Bakolas and A.
Moropoulou, “ Physico-Chemical study of Cretan ancient
mortars”, Cement and Concrete Research, N° 33, 2003,
pp.651-661.
[7] M.Tricaud , « Mortiers et enduits traditionnels: La
chaux reste la référence », Les cahiers techniques du
bâtiment, N°201, 1999, pp. 28-31.
[8] A. Moropoulo, A. Bakolas and S. Anagnostopoulo,
“Composite materials in ancient structure”, Cement &
Concrete Composites, N° 27, 2005, pp. 295-300.
[9] R. Cerny´, A. Kunca a, Vratislav, V. Tydlitát, J.
Drchalová, and P. Rovnanýková, “Effect of pozzolanic
admixtures on mechanical, thermal and hygric properties
of lime plasters”, Construction and Building Materials,
N° 20, 2006, pp. 849–857.
[10] G. Zappia, C. Sabbioni, M.G. Pauri, and G. Gobbi,
“Mortar damage due to airbone sulfur compounds in a
simulation chamber”, Materials and Structures, N°27,
1994, pp. 469-473.

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