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TRANSFORMATION DE PHASE ET

INTERFACESCHANGEMENTS D’ÉTAT ET
PROPRIÉTÉS ANÉLASTIQUES DES SOLIDES
MÉTALLIQUES
P. Gobin

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P. Gobin. TRANSFORMATION DE PHASE ET INTERFACESCHANGEMENTS D’ÉTAT ET
PROPRIÉTÉS ANÉLASTIQUES DES SOLIDES MÉTALLIQUES. Journal de Physique Colloques,
1971, 32 (C2), pp.C2-65-C2-82. �10.1051/jphyscol:1971217�. �jpa-00214543�

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TRANSFORMATION DE PHASE ET INTERFACES

CHANGEMENTS D'ÉTAT ET PROPRIÉTÉS ANÉLASTIQUES


DES SOLIDES MÉTALLIQUES

P. F. GOBIN
Laboratoire de Métallurgie Physique et de Physique des Matériaux, 1. N. S. A., Lyon

Résumé. - Les transformations à I'état solide sont souvent complexes et la somme de travaux
effectués dans ce domaine est considérable.
Cependant la mesure des propriétés anélastiques a été relativement peu utilisée et le plus souvent
comme simple moyen de mise en évidence du phénomène. La raison principale paraît en être la
grande difficulté d'interprétation des résultats obtenus.
Il est donc nécessaire de relier les manifestations anélastiques aux mécanismes permettant la
transition. Dans ces conditions l'étude des caractéristiques anélastiques pourra devenir une tech-
nique d'analyse des transformations à I'état solide d'autant plus puissante qu'elle peut souvent
être utilisée pendant le changement d'état lui-même.
Après un rappel rapide sur la nature et le classement des transformations l'auteur passe en
revue les principaux résultats expérimentaux obtenus, dans le cas des transformations du premier
ordre (transformations polymorphiques des métaux purs et des alliages réalisées par diffusion ;
transformation martensitique ;transformation ordre-désordre) et du second ordre (ordre-désordre-
transformations magnétiques...).
Dans une deuxième partie I'auteur signale et compare les modèles permettant une interprétation ;
l'accent est essentiellement mis sur les transformations hétérogènes.
Abstract. - Solid state transformations are generally complex and there is a considerable
amount of work done on this subject.
However anelastic measurements in that field are few, and when used, are merely a mean of
observation of the phenomena because the interpretation of results seems to be difficult.
It is necessary to relate the anelastic changes to the mechanism involved in transition. The study
of the anelastic properties would then be a technique to analyse solid state transformations ; the
usefulness of that technique being that very often it can be used during the transformation itself.
After a look at the different types of transformations and their classification, principal experi-
mental results are reviewed for the first and second order transformations.
Models leading to an interpretation are given and discussed in the second part, mainly for
heterogeneous transformations.

1. Introduction. - Les transformations à l'état mations sur des mécanismes de transformation encore
solide sont souvent complexes et la tâche du physicien mal connus.
qui tente de classer et d'expliquer les phénomènes
est délicate. II. Classement des transformations. - Avant de
La somme des travaux effectués dans ce domaine passer en revue les principaux résultats expérimentaux,
est considérable mais la mesure des propriétés ané- il est important de classer brièvement les changements
lastiques a été relativement peu utilisée et le plus d'état en phase solide.
souvent en tant que simple moyen de mise en évidence On peut se borner à un classement sur des critères
du phénomène. La raison principale paraît en être thermodynamiques (transitions de première ou de
la grande difficulté d'interprétation des résultats seconde espèce) mais il sera également utile pour
obtenus. notre propos de classer les transformations suivant
En effet si des auteurs ont depuis longtemps signalé des critères plus directement en liaison soit avec les
les anomalies de propriétés anélastiques accompagnant mécanismes qui permettent de les réaliser, soit avec
des transitions à l'état solide, il n'y a encore que quel- la nature des interfaces qui séparent la phase mère
ques tentatives tendant à relier les observations expé- du produit.
rimentales aux modifications structurales et aux Les transformations sont dites « homogènes »
mécanismes permettant la transition. Il est nécessaire ou « hétérogènes ».Une transformation « homogène »
de résoudre ce problème dans quelques cas simples est caractérisée par le passage graduel du système
pour que cette technique puisse apporter des infor- par une série d'états intermédiaires entre l'état initial

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1971217


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et l'état final. Certaines transformations de seconde Les techniques employées sont généralement soit
espèce, et les ségrégations d'atomes d'impuretés autour la méthode de résonance des barreaux dans le domaine
des dislocations (effet Cottrell) (l) appartiennent à du kHz soit le pendule inversé basse fréquence. Les
cette catégorie. auteurs opèrent de deux façons ; le plus souvent ils
Une transformation « hétérogène » au contraire mesurent en continu le frottement intérieur et la
implique la présence de deux régions macroscopique- période (ou le module) au cours d'un cycle thermique ;
ment distinctes dont certaines sont transformées et certains cependant procèdent par paliers de tempé-
d'autres non. Les transformations « hétérogènes » rature et attendent pour faire la mesure à chaque
se divisent d'autre part en deux grands groupes : palier que l'état d'équilibre soit atteint.
les transformations nécessitant une diffusion et les La figure 1 représente la variation de Q - 1 observée
transformations « martensitiques » ou sans diffusion. en conditions dynamiques en fonction de la tempé-
Les transformations hétérogènes sont essentiellement rature dans le cas de la transformation du cobalt où
de première espèce. Ie passage a + E s'effectue par cisaillement. On note
Au lieu de classer les transformations hétérogènes que :
à partir des processus qui permettent la croissance, 1) Il apparaît un pic de frottement intérieur à la
c'est-à-dire le déplacement de l'interface phase mère- température de transformation ; ce pic est d'autant
produit on peut envisager la nature des interfaces qui plus net que la vitesse de passage à cette température
intervient dans le mode de dissipation d'énergie. est plus grande. Les modules élastiques présentent
On distinguera : également une anomalie.
Les joints « glissiles » qui se déplacent - même 2) La position des anomalies sur l'axe des tempé-
à basse température - sous une contrainte convenable ratures ne dépend pas de la fréquence des oscillations
et dont le mouvement ne nécessite pas l'intervention mais elle correspond à la vitesse de transformation
de processus thermiquement activés. Le mouvement maximale repérée par d'autres techniques (dilato-
d'un tel joint entraîne une déformation du solide ; métrie, résistivité).
nous en rencontrerons dans les transformations 3) La hauteur des pics de frottement intérieur varie
martensitiques. en raison inverse de la fréquence et paraît augmenter
Les joints « non glissiles » qui ne peuvent se déplacer avec l'amplitude de déformation mais cet effet n'est
qu'avec l'aide des fluctuations thermiques : leur mou- ni très net, ni très général.
vement n'interviendra donc qu'à une température
suffisante. De tels joints existent dans les solides où
la transformation s'est opérée par diffusion. -
OP6

III. Revue des résultats expérimentaux. - Nous 0.05 -


passerons d'abord en revue les résultats obtenus dans Pendule
le cas de transformations hétérogènes. 0,OL - B
C

III. 1.TRANSFORMATIONS POLYMORPHIQUES (MÉTAUX


003
PURS). - C'est en principe le cas le plus simple ?,O
pour aborder l'étude des propriétés anélastiques
associées aux changements d'état (ici du premier o , 0 I 2 ~ -
- o ~ 9

ordre) puisqu'il s'agit de systèmes biphasés de métaux 0,OI


purs.
De telles études ont été réalisées depuis longtemps 07
0,s
dans le cas du cobalt (1 à 7, 15) du fer (8, 9, Il), du O 100 200 300 400 500 600 7 0 0
titane (10) et plus récemment dans le cas du Pluto-
nium (6), de l'uranium (6, 10, 16)' du Béryllium (l l ) ,
du Zirconium (11, 12), du Strontium (13), du Nep- FIG. 1. - Variation avec la température du frottement intérieur
et du module relatif dans le cas de la transformation hc Z? c. f. c.
tunium (14) ; les transformations observées sont de du cobalt. Les résultats sont obtenus sur deux pendules A et B
deux types : soit du type « martensitique » par un à des fréquences voisines de l'Hz (A 0,86 Hz) (B ; 0,82 Hz).
mécanisme de cisaillement, soit du type transforma- Les vitesses de chauffage sont très voisines (A 2,7 OC/min)
tion avec diffusion où la germination et la croissance (B 2,2 OCJmin). (d'après la référence [4]).
de la nouvelle phase sont thermiquement activées.

(1) Nous ne traiterons pas ici de la formation des atmosphères 4) Quand on stoppe la variation de température
par interaction dislocation-défaut ponctuel qui a été examinée dans le domaine de transformation le frottement
par ailleurs, bien qu'il s'agisse d'une transformation «homo- intérieur chute rapidement vers une valeur d'équilibre ;
gène >> entraînant un appauvrissement de la matrice et agissant
considérablement sur les propriétés anélastiques associées soit il ne reprend une valeur élevée que si l'on fait à nou-
aux défauts ponctuels eux-mêmes soit aux mouvements des veau varier la température dans le sens d'un avance-
dislocations. ment de la réaction.
CHANGEMENTS D'ÉTAT ET PROPRIÉTÉS ANÉLASTIQUES DES SOLIDES MÉTALLIQUES C2-67

Les pics de frottement intérieur obtenus dans le c) Dans l'un et l'autre cas il n'apparaît pas en géné-
cas de transformations s'opérant par diffusion sont ral de pic à la température de transformation.
moins nets et leurs caractéristiques sont moins bien A l'aide de ces règles Selle et ses collaborateurs
connues que dans le cas précédent : On doit noter que ont abordé l'étude des transformations dont les méca-
l'influence de la fréquence est très différente puisque nismes étaient mal connus pour YUranium, le Plu-
dans le cas du Fer, R. 1. Garber (55) signale l'existence tonium et le Neptunium. Ces auteurs ont pu ainsi
d'une valeur maximale de l'amortissement pendant affirmer que la transformation p -, y de l'uranium
la transformation a - y pour une période de 2,86 S. et son inverse s'effectuent par diffusion.
L'influence de la vitesse de passage peut être pré- En fait, la méthode n'apparaît pas aussi simple
pondérante puisque Garber et al. (20, 56), ont signalé que les règles précédentes pourraient le laisser croire,
l'existence de 2 pics à la même transformation cx - y et il est souvent difficile d'établir par exemple une
du Fer si le passage se fait au ralenti (0,6 OC mn-l). distinction nette entre les deux modes de variations
La hauteur du premier pic est sensible à la fréquence (lente ou rapide) des modules. Il semble que les résul-
de mesure mais ne varie pas avec l'amplitude de la tats en conditions dynamiques contiennent plus d'in-
déformation maximale appliquée ; le second pic formations sur les mécanismes de transformation
présente les caractéristiques inverses : insensible à puisqu'ils sont obtenus pendant la transformation
la fréquence il augmente avec l'amplitude (Fig. 2). elle-même. Mais les résultats actuels sont fragmentaires
et une étude systématique de l'influence des conditions
d'essais (vitesse de passage, fréquence, amplitude)
s'impose pour chacun des types de transformation.

Remarques :
1. - On peut également envisager le cas de la
recristallisation où de nouveaux cristaux plus parfaits
se développent aux dépens d'une matrice écrouie
min. min métastable. Les études systématiques dans ce domaine
OC
sont rares (17) ; il apparaît un maximum de frotte-
FIG. 2. - Comportement du frottement intérieur pendant la ment intérieur associé à la recristallisation primaire
transformation du fer (a) chauffage (b) refroidissement. Dans et le grossissement du grain abaisse le fond continu.
le domaine de transformation les vitesses de chauffage et de
refroidissement sont maintenues constantes ( E l,l Clmin). L'interprétation est délicate car ces phénomènes se
Fer ARMCO (0,03 % de carbone) (1,5 v 4 Hz) manifestent, pour les matériaux impurs, dans le
1,s < E < 4,5 1,5 10-6) (d'après la référence 1561). domaine de température où apparaissent les pics de
(1) fond continu, (2) pic sensible à la fréquence, (3) pic sensible joints de grains. Il se peut également que la restaura-
à l'amplitude. tion agisse sur le niveau du frottement intérieur (60).
D'autres études ont été effectuées sur des échantillons
Au contraire Selle (6, 7, 14) estime que les résultats recuits à des températures croissantes puis testés à
obtenus en conditions statiques - et se rapportant à température ambiante (18-19). Ce type d'essai entre
l'état d'équilibre atteint pour chaque température de dans la catégorie des études concernant l'interaction
mesure - sont caractéristiques des phases obtenues des dislocations avec les autres défauts du réseau.
et des mécanismes de transformation (diffusion ou 2. - Dans les changements de phase du ler ordre
cisaillement). se rangent également des transitions sans modifica-
Se basant sur l'étude de transformations dont les tions de structure mais accompagnées de réarrange-
mécanismes sont bien connus grâce à d'autres techni- ments électroniques. On en a observé par exemple
ques Selle a établi les règles empiriques suivantes : dans le cas du chrome (80) du cérium (81) qui avec
a) Dans le cas des transformations par cisaillement: une variation de 16,5 % à la transition y -+ a (c. f. c.-
1) Les valeurs du frottement intérieur au-dessus c. f. c.) est un cas unique parmi les métaux. Il est
et au-dessous de la température de transformation possible que des transitions de ce type interviennent
sont approximativement égales. également dans le cas du praséodyme et du sama-
2) Les variations relatives de module s'effectuent rium (82). On observe pour ces transitions des
dans un domaine de température relativement large. anomalies de module (80, 81, 82) et des pics
d'atténuation ou de frottement intérieur (80, 82).
b) Dans le cas des transformations par diffusion :
1) Les valeurs du frottement intérieur au-dessus 111.2. TRANSFORMATIONS DANS LE CAS DES ALLIA-
et au-dessous de la température de transformation GES. - Il s'agit là encore de transformations du
sont très différentes. le' ordre, mais nous séparerons plus nettement les
2) Les variations relatives de module se produisent transformations martensitiques et les transformations
dans un intervalle de température très étroit (2 à avec diffusion car la diffusion a pour conséquence un
3 degrés). phénomène supplémentaire : la diffusion du soluté.
III. 2.1 Transformations martensitiques dans les Dans le cas des alliages d'aluminium des études
alliages. - Comme dans le cas des métaux purs ont été effectuées sur :
polymorphes, les changements de phase des alliages - l'Aluminium-Argent (35, 36,42) où l'on aperçoit
se manifestent par des anomalies de frottement inté- après vieillissement un pic stable à 150 OC dont la
rieur et de module élastique. On a étudié par cette hauteur croît proportionnellement à la concentration
méthode les alliages Fer-Nickel (21, 22, 23, 32), entre 2,5 et 30 % atomiques (Fig. 4) ;
Fer-Nickel-Manganèse (24), Fer-Nickel-Chrome (25),
Fer-Manganèse (26, 31), Cobalt-Nickel (27,28,29,30),
Cuivre-Aluminium-Nickel (33), Cuivre-Manganèse,
où la transformation martensitique t. f. c. -+ c. f. C.
est associée à la disparition de I'antiferromagnétisme
(83) ; le composé intermétallique Ti-Ni (100), etc..,
A notre connaissance les mesures n'ont été faites
jusqu'à maintenant dans le cas des alliages qu'en
conditions dynamiques. Les anomalies obtenues sont
qualitativement identiques à celles observées en dyna-
mique dans le cas du cobalt et on y retrouve les
quatre caractéristiques signalées au paragraphe III. 1.
On note en particulier dans le cas de la figure 3 que
les pics associés aux transformations des alliages
Co-Ni correspondent aux vitesses maximales de
transformation révélées par l'essai dilatométrique.

FIG. 4. - Pics de frottement intérieur dans le cas des alliages


AI-Ag de différentes compositions (v E 1 Hz) ( E < 3,lO-4)
(d'après la référence [361).

- l'Aluminium-Zinc (37) où il semble que la


FIG. 3. - Variation du frottement intérieur et analyse dilato- précipitation ne soit pas associée à un pic stable mais
métrique (partie supérieure) dans le cas des alliages Co-Ni à un maximum du fond continu ;
à 2 % à (gauche) et Co-Ni à 23 % (à droite) (l,5 < v < 18 Hz) - l'Aluminium-Cuivre (38, 57) où un large pic
(10-5 < e < 10-3) (vitesse de chauffage 6 OC/min)
(d'après Ia référence [29]). paraît associé à la précipitation de 8' tandis que la
précipitation de 8 ne fait qu'accroître le fond continu.
On observe également d'autres anomalies parfois
III. 2.2 Transformations nécessitant une diflusion. - difficiles à reproduire (43-58). De plus un pic attribué
Les transformations par diffusion peuvent se séparer à un effet Zener a été observé vers 180 OC pour une
en deux groupes : fréquence de l'ordre de 1,5 Hz (61) :
Dans la précipitation « discontinue >> les change-
ments de structure et les variations de composition - l'Aluminium-Magnésium [39-401 pour lequel
se produisent dans les régions immédiatement voisines on aperçoit un pic stable vers 150 OC et un pic instable
de l'interface mobile. La phase mère reste pratique- à plus basse température.
ment inchangée jusqu'au passage de cet interface et Sur I'alliage ternaire Al-Mg-Si, K. J. Williams [41]
la transition est alors complète ; les réactions eutec- observe pendant le vieillissement un pic qui se déplace
toïdes appartiennent à cette catégorie (34). de 185 à 230 OC.
Dans la précipitation « continue » la composition Entwistle [44-451 a également observé des pics
moyenne de la phase mère change de façon continue sur les alliages quaternaires Al-Cu-Mg-Si.
jusqu'à la valeur d'équilibre et les changements On doit également noter quelques études sur des
structuraux sont localisés à l'interface matrice préci- alliages à base de cuivre (Cu-Be-Cu-In) [46] (fig. 5)
pité. Cu-A1 (à la composition eutectoïde) [34] Cu-Ni 1761
Ces deux sortes de précipitations paraissent agir [79], de Cobalt (Co-W) [47-481 de Tantale (Ta-H) [59],
sur le frottement intérieur. etc...
3) A partir de 350 OC le frottement interne augmente
très rapidement ; c'est le début du pic des joints de
grains.
Dans un tout autre domaine il apparaît que la
mesure des propriétés anélastiques permet de détecter,
avec plus de finesse semble-t-il que les méthodes de
diffraction, les premiers stades de cristallisation dans
les fibres de verre binaire Li,O, SiO, 1491.
Dans cet ensemble d'expériences il faut bien dis-
tinguer entre les études effectuées après trempe où
l'on observe soit en conditions isothermes 134-431
soit au cours d'un chauffage continu [36-511 le retour
progressif à l'état d'équilibre physico-chimique, et
celles où l'on détecte l'apparition d'une nouvelle
phase au cours du refroidissement [59].
Dans le premier cas il apparaît un maximum transi-
Temps h toire du frottement intérieur dont les caractéristiques
dépendent évidemment de la température de vieillisse-
FIG. 5. - Variation de frottement intérieur pendant le vieillis-
sement d'un alliage Cu-In (à 15 % d'Indium en poids) à 245 OC ment. Cependant les résultats sont rares, parfois
(1) et à 420 OC (2) (v = 1,5 kHz) (d'après la référence [34].) contradictoires comme dans le cas de l'Aluminium-
Cuivre, et nous manquons d'informations précises
sur l'effet de paramètres importants comme la fré-
Il faut ici faire une place particulière au cas des quence et l'amplitude de déformation.
alliages Fer-Carbone pour lesquels la précipitation Dans le second cas les expériences sont plus nom-
observée pendant le revenu d'une martensite ou d'une breuses ; pour l'Aluminium-Argent ( 2 ) on peut
bainite [52] a été assez étudiée par mesure des pro- décrire ainsi le comportement d'un alliage à 10 %
priétés anélastiques. On trouvera à ce propos une en poids d'argent trempé à l'eau à partir de 520 OC.
liste de références dans l'article de J. N. Mc Grath [50]. Pendant le premier chauffage on observe à partir
Suivant H. Marquis et al. [51] on observe au cours du de 1000C une forte augmentation de frottement
chauffage d'une martensite les stades suivants (Fig. 6). intérieur assez complexe que certains auteurs décompo-
sent en deux pics [42]. Un maintien prolongé à 240 OC
3.5 ( Acier C 1 fait décroître le fond continu et apparaître un pic dont
le maximum se situe vers 150 OC (Fig. 7). Comme nous
l'avons déjà signalé la hauteur du pic à 150 OC varie
proportionnellement à la concentration et le frotte-
ment intérieur est indépendant de l'amplitude. Enfin

FIG. 6. - Variation du frottement intérieur avec la température


dans le cas d'un acier (carbone 0,93 Mn 0,35 Si 0,20 Ni 0,lO).
Trempe eau +
10 % NaCl 850 OC. Vitesse de chauffage 1 OCImin
(v cx 1 Hz) (d'après la référence 1511).

1) A basse température il apparaît un piégeage


associé à la migration des interstitiels vers les dislo-
FIG.7. - Formation d'un pic de frottement intérieur pen-
cations ; le pic de Snoëk n'est pas visible. dant le vieillissement d'un alliage Al-Ag à 10 %
2) On observe un pic vers 210 OC ; ce pic se produit (d'après la référence [36]).
à la même température dans les aciers écrouis (pic
de Koster) ; une bosse sur la partie basse température ( 2 ) Dans cet alliage on connaît bien la séquence de précipi-
de ce pic (vers 100 OC) a été attribuée par Kê [53] tation (54) zones G. P. sphériques + précipité intermédiaire h. c.
à un pic d'interface martensite-carbure. semi-cohérent y' -+ précipité d'équilibre h. c. incohérent y.
C2-70 P. F. GOBIN

la position du maximum varie avec la fréquence de 11 apparaît depuis les travaux de Nowick [70] de
mesure. Le Claire et Lomer 171) de Shmatov [78] et de Welch
Il apparaît donc que dans ce cas particulier la préci- et Le Claire [72] qu'il s'agit d'une modification ther-
pitation a deux conséquences :l'augmentation transi- miquement activée de l'ordre à courte distance sous
toire du fond continu, et, l'apparition d'un pic qui l'influence de la contrainte. Dans ces conditions il est
présente les caractéristiques d'un pic de relaxation. probable que le degré d'ordre à grande distance doit
La première conséquence paraît être une caractéris- influer sur l'intensité de la relaxation.
tique générale des études de précipitation continue Pour vérifier cette hypothèse Lulay et Wert d'une
ou discontinue par mesure de frottement intérieur part [67], et Chomka [68] d'autre part, ont mesuré
bien que le moment où l'augmentation de fond continu la hauteur d'un pic d'ordre à courte distance en fonc-
se manifeste ne soit pas clairement relié à un stade de tion de la concentration dans le cas de l'alliage Mg-Cd.
la précipitation. Il n'en est pas de même de la seconde On observe sur la figure 8 une croissance jusqu'à
conséquence car il n'existe pas dans tous les cas, à
un stade donné de l'avancement de la précipitation,
un pic stable ayant les caractéristiques d'un pic de
relaxation. Enfin quand ce pic apparaît il semble
associé à un précipité intermédiaire (y' dans l'Al-Ag ;
0' dans l'Al-Cu).

III. 3. TRANSFORMATIONS ORDRE-DÉSORDRE. - Les


transformations ordre-désordre peuvent être de pre-
mière espèce (Cu,Au, CuPd, AuMn) si l'ordre à
grande distance qui subsiste à la température critique
Tc disparaît brusquement à cette température, ou
de deuxième espèce (Cu-Znp) si le degré d'ordre à
grande distance tend continûment vers zéro.
On peut cependant satisfaire presque parfaitement
aux exigences de l'ordre sans pour autant définir
un ordre à grande distance, s'il existe des domaines
où la mise en ordre est totale mais qui sont en oppo-
sition de phase avec leurs voisins et séparés d'eux par
des parois d'antiphase. Il devient alors nécessaire de
définir également un ordre à courte distance pour
lequel on peut montrer qu'il n'existe pas de température FIG. 8. - AM (2 Q-1 max) en fonction de la concentration
critique et qui par conséquent subsiste au-dessus de Tc. en Cadmium dans les alliages Mg-Cd (0,5 Hz)
(d'après la référence [68]).
A chaque température correspond une valeur
d'équilibre des paramètres décrivant l'ordre à grande
et à courte distance et ces valeurs - perturbées par 21 % de Cadmium suivie d'une décroissance
l'application d'une contrainte - ne reviennent pas jusqu'à 25 % et d'une remontée brutale jusqu'à
instantanément à leurs valeurs initiales. Il existe donc 31 % : pour les faibles valeurs de la concentration
une possibilité de dissipation d'énergie sous l'action AM (= 2 Q-' max) varie normalement avec le carré
de contraintes cycliques puisque les variations d'ordre de la concentration.
s'accompagnent soit de variations dimensionnelles [95] Il apparaît ensuite entre 15 et 25 % une tendance à
soit de variations de constantes élastiques. l'ordre à grande distance qui inhibe progressivement
Les études dans ce domaine sont assez nombreuses les possibilités de relaxation dues à l'ordre à courte
bien qu'elles n'aient pas toujours eu pour objectif distance (qui se manifeste par un pic obtenu vers la
principal l'étude de la transformation ordre-désordre. température ambiante pour une fréquence de l'ordre
Depuis les travaux de Zener [69] sur les alliages du cycle par seconde) (3). La croissance rapide au-delà
Cu-Zn à 30 % de Zn on a observé un maximum de de 25 % peut s'expliquer dans l'hypothèse où l'écart
frottement intérieur pour certaines températures et à la stoechiométrie entraîne une disparition partielle
fréquences sur de nombreux alliages de substitution. de l'ordre à grande distance et la création de nouvelles
Les résultats principaux de ces études sont les sui-
vants : (3) Les observations aux rayons X [73] ont montré qu'il
existe entre 16 et 25 % de Magnésium un mélange de 2 phases
1) L'amplitude de l'effet est proportionnelle au dont l'une est ordonnée et correspond a la composition MgCds.
carré de la concentration en soluté dans un alliage On pourra donc s'attendre dans ce domaine à une possibilité
binaire. de relaxation par déplacement des limites de phases mais il est
probable que pour les conditions expérimentales adoptées le
2) Il s'agit d'un processus de relaxation activé produit wz correspond à ce type de relaxation est très différent
thermiquement. de l'unité ;l'effet n'est donc pas visible (voir paragraphe IV).
CHANGEMENTS D'ÉTAT ET PROPRIÉTÉS A.NÉLASTIQUES DES SOLIDES MÉTALLIQUES C2-71

possibilités de relaxation pour l'ordre à courte distance. du premier ordre. Siegel [62] a étudié les transfor-
On peut également étudier l'influence d'un retour mations ordre-désordre et désordre-ordre dans les
vers l'ordre à grande distance (transformation désor- alliages Au-Cu, en conditions isothermes. Ces expé-
dre-ordre) sur un alliage trempé àpartir d'une tempé- riences ont été reprises par Lord [63] qui pense que
rature supérieure à T, et réchauffé dans un domaine de l'ordre à grande distance s'établit d'abord par for-
température où la solution solide s'ordonne. Wert [74] mation de domaines antiphases, puis par coalescence
a observé dans ces conditions une diminution de de ces domaines.
l'intensité de relaxation associée à l'ordre à courte
distance quand l'ordre à grande distance réapparaît ; III. 4. ALLIAGEMÉTAL-HYDROGÈNE. - A partir
on note des effets semblables dans le cas du laiton P [66] de l'examen des diagrammes d'équilibre et des mesures
et de l'alliage Fe-A1 à 40 % [75]. Chomka [68] a de solubilité de l'hydrogène dissous dans différents
étudié pour sa part la transformation ordre-désordre métaux, Niobium, Tantale, Vanadium, Palladium,
(fig. 9) en mesurant le frottement intérieur en fonction etc... on peut penser qu'une transition gaz-liquide
de la température dans un alliage à 29,5 at % de Mg ; se produit dans la matrice métallique d'une façon
analogue à ce qui se passe dans le cas de l'hydro-
gène libre 11201. On peut donc considérer le point
critique de la lacune de miscibilité de l'alliage Nb-H
par exemple comme le point critique d'une transition
gaz liquide.
Ce type de transition peut être étudié grâce à un
type de relaxation associé à tout défaut ponctuel
(symétrique ou asymétrique) pourvu qu'il déforme
le réseau. En effet si la contrainte appliquée provoque
un gradient de déformation le défaut ponctuel se
déplace dans ce gradient et on observe une déformation
visco-élastique associée à la diffusion à grande dis-
tance (effet Gorsky) [141].
L'intensité de la relaxation associée à cet effet dans
les alliages Nb-H augmente fortement près du point
critique [142] et Alefeld et al. [143] ont montré que
les interactions attractives entre les atomes d'hydro-
gène au moment de la transition de phase sont d'ori-
gine élastique.

III. 5. TRANSITIONS MAGNÉTIQUES. - La transfor-


FIG.9. -Variation du frottement intérieur en fonction de la mation ferromagnétique est un exemple classique de
température dans un alliage Mg-Cd à 29,5 atomes % de Cadmium transition de 2e espèce. En effet, la présence d'une
(d'après la référence [68]). aimantation spontanée est la conséquence d'un ordre
magnétique à grande distance associé à un parallé-
il apparaît deux pics, le premier à basse température lisme des moments magnétiques élémentaires qui
dû à l'effet Zener ; le second au-dessus de la tempé- disparaît au point de Curie.
rature de transition serait d'après l'auteur un pic Comme dans le cas précédent (III. 3) il existe une
de joints de grains puisqu'il n'apparaît pas sur un possibilité de dissipation d'énergie car le retour à la
monocristal [123]. Il ne semble pas qu'à cette fré- valeur d'équilibre du paramètre d'ordre perturbé
quence (de l'ordre de l'Hz) le frottement intérieur par l'action d'une contrainte n'est pas instantané.
soit sensible à la transformation ordre-désordre. On observe également au point de Curie une ano-
Dans le cas du laiton /? Artman [65] opérant malie des constantes d'élasticité (cas du Nickel [84]
au kHz n'observe pas non plus d'anomalies de et des alliages de la classe de 1'Invar [86]). Le raison-
frottement interne à la transformation ordre-désordre, nement précédent s'applique également aux solides
contrairement à Clarebrough qui opérant à l'Hz antiferromagnétiques ou la transition observée au
note une remontée importante de frottement intérieur MHz s'accompagne à la fois d'anomalies de constantes
dans le voisinage et au-dessous de TG,sans disconti- élastiques et d'un pic d'atténuation. On observe de
nuité à la température de transition. tels effets au point de Néel dans le cas du Cérium,
Par contre on obtient toujours dans une transfor- du Praséodyme, du Néodyme, du Samarium [81] [82]
mation ordre-désordre une forte baisse des constantes des alliages Mn-Cu [83] et de composés divers
élastiques de rigidité [64] [65] légèrement au-dessous Mn-F, [87], etc...
de la température de transition et une discontinuité Remarque :
à Tc. Des variations analogues de constantes élas- Transitions ferroélectriques. - Les ferroélectriques
tiques sont obtenues dans le cas d'une transformation constituent un ensemble de solides dans lesquels on
GOBIN

observe un alignement spontané de moments dipo- IV. Interprétation des effets d'anélasticité associée
laires électriques. La polarisation spontanée de ces aux changements d'état. - IV. 1. A notre connais-
solides disparaît au point de Curie ferroélectrique. sance les premières tentatives d'interprétation des
Sur de tels matériaux étudiés dans le domaine du effets anélastiques associés aux phénomènes de préci-
MHz on observe au point de Curie [88] un amortis- pitation sont à porter au crédit de Damask et
sement anormalement fort des ondes élastiques qui Nowick [35] (1955)' mais il a fallu attendre 1969
provoquent un déplacement dans le plan de polari- pour que cette analyse soit reprise à la fois dans
sation et aucune anomalie semble-t-il pour des modes l'un des cas particulier (Al-Ag) [36] et sur un plan
non liés à la polarisation. On note également une plus général par Schoeck [96].
anomalie des constantes élastiques. Indépendamment semble-t-il, l'école Russe, et
plus particulièrement Krivoglaz [97] a dès 1960
III. 6. TRANSITION ÉTAT NORMAL. ETAT SUPRA- développé une théorie plus complexe qui permet
CONDUCTEUR. - Le passage d'un métal à l'état supra- d'après son auteur de rendre compte des transforma-
conducteur en l'absence d'un champ magnétique est tions polymorphiques des métaux purs et des alliages,
également une transition de phase de deuxième de la décomposition des solutions solides ; et (sauf
espèce qui se manifeste par des anomalies de cons- dans certains cas particuliers) des transformations
tantes élastiques ou d'atténuation. ordre-désordre de première espèce. Plus généralement
On observe de telles anomalies sur le Plomb, cette théorie peut décrire des phénomènes de rela-
1'Etain 1921, le Niobium [90], etc... L'effet croît en xation associés à la redistribution des atomes de
fonction de la fréquence ce qui permet de comprendre soluté entre certaines zones perturbées et le reste du
les écarts plus faibles obtenus dans le domaine du cristal. Néanmoins cette analyse récemment raffinée
kHz [91]. par Darinskiy et Levin [98] aussi bien que celle de
Enfin on a observé dans l'état supraconducteur une Nowick ne peuvent en principe interpréter que les
très grande influence de l'amplitude des oscillations transformations par diffusion (4), où la présence de
sur le niveau de l'atténuation ; du reste pour des phénomènes thermiquement activés est à l'origine
amplitudes suffisamment élevées on n'observe pas d'une relaxation.
la transition [89] [93] [94], (fig. 10). Il semble que Ces théories reposent sur l'hypothèse selon laquelle
les variations locales de température et de contraintes
qui accompagnent la propagation d'une onde élastique
perturbent l'équilibre d'un système biphasé et provo-
quent un changement de phase. Dans ces conditions
si les deux phases ont des volumes spécifiques diffé-
rents, et des constantes élastiques différentes, la trans-
formation qui s'effectue dans le cas des transforma-
tions hétérogènes par le déplacement thermiquement
activé de l'interface produit-phase mère a pour consé-
quence une déformation supplémentaire associée à
la transformation.
La vitesse de l'onde élastique ne sera donc plus
entièrement déterminée par le module du solide initial
et la transformation pourra être suivie par la variation
FIG. 10. -Variation de l'atténuation (v = 51 MHz) en fonc- des constantes élastiques. On obtiendra d'autre part
tion de la température dans un monocristal de Plomb pur
(99,999 %).
une dissipation d'énergie particulièrement importante
A amplitude maximale quand la période des oscillations et le temps de rela-
x - divisée par deux xation de la transition seront du même ordre de
O - divisée par 50 grandeur.
(d'après la référence 1891.) Dans le cas des transformations martensitiques il
n'existe à notre connaissance que deux approches
celle de Belko et al. [29] et celle plus phénoménolo-
dans l'état normal l'interaction dislocations-électrons
gique de Delorme et al. [99], bien que comme nous
soit importante ; c'est pourquoi compte tenu des
le verrons la théorie de Schoeck [96] puisse sans doute
amplitudes utilisées on ne désancre pas les dislocations
s'appliquer partiellement à ces phénomènes.
et il n'y a pas d'effet d'amplitude. Par contre à l'état
Nous allons rapidement passer en revue ces théories
supraconducteur, la viscosité du gaz électronique
diminue et il n'y a plus freinage des dislocations qui et nous nous bornerons à une présentation succincte
peuvent se désancrer pour des amplitudes beaucoup
(4) Elle peut également s'appliquer à toute transformation
plus faibles. Cette hypothèse est confirmée par le hétérogène ou le déplacement réversible des interfaces sous
fait que l'effet est d'autant plus net que le métal est l'effet de la contrainte présente un comportement visqueux d'ori-
plus pur et qu'il n'est pas sensible à la fréquence. gine physique quelconque (paragraphe IV-3).
CHANGEMENTS D'ÉTAT ET PROPRIÉTÉS A?~ÉLASTIQUES DES SOLIDES MÉTALLIQUES C2-73

permettant une interprétation de certains résultats En cours de transformation le temps de relaxation


présentés dans la IIIe partie. est essentiellement déterminé par les valeurs de u
vitesse de déplacement de l'interface et r taille moyenne
IV. 2.1 Métaux purs. - Nous envisagerons d'abord des zones transformées.
le cas d'un système biphasé à un seul constituant, L'auteur a envisagé une série d'autres cas (conducti-
ce qui permet l'interprétation des transformations bilité thermique, faible, conditions isothermes, etc...),
polymorphiques de métaux purs s'effectuant par mais il apparaît que l'exemple choisi s'adapte le mieux
diffusion. 11 n'existe à notre connaissance pour ce cas aux transformations polymorphiques des métaux
précis que les études de Krivoglaz [97]. purs. Garber et al. ont en effet interprété dans ce
Compte tenu de certaines hypothèses, conductibi- cadre l'un des pics perçu au moment de la transfor-
lité thermique élevée, fréquence de sollicitation faible, mation a -+ y du fer et a + du Zirconium [20] 1121
vitesse de déplacement de l'interface limité par la (5 III. 1) puisqu'il est sensible à la fréquence (').
transformation elle-même (c'est-à-dire par le transfert L'accord quantitatif paraît même raisonnable dans
des atomes à travers l'interface), l'auteur montre ces cas particuliers mais il est certain que les résultats
que l'amortissement est donné par l'expression : sont trop rares pour se faire sur ce point une opinion
définitive.
D'autre part bien que les expressions ci-dessus [Il
à [5] ne soient valables que pour un solide élastique-
ment isotrope on doit obtenir qualitativement des
ou c0 et c, sont respectivement les vitesses de propa- résultats semblables - dans le cas d'oscil1ations
gation des vibrations élastiques à basse et haute fré- transversales ou de torsion d'éprouvettes polycristal-
quence, et 2 le temps de relaxation qui pour un pro- lines. En effet, ces éprouvettes étant constituées de
cessus adiabatique et dans le cas d'ondes longitudinales cristaux élastiquement anisotropes, chaque cristal
se propageant dans un barreau est donné par : sera soumis non seulement à des contraintes de cisail-
lement mais aussi à des contraintes de compression et
de tension.
Cette remarque permet de penser qu'en l'absence
d'une théorie définitive des pics de joints de grains il
avec est peut-être possible d'utiliser cette approche semi-
phénoménologique pour rendre compte des effets de
relaxation observés sur les polycristaux (voir 4 V).
En effet, par suite de l'anisotropie des constantes
élastiques, le passage d'une onde élastique peut favo-
riser la croissance de grains favorablement orientés
et donc le déplacement thermiquement activé des
interfaces. Une approche plus physique nécessiterait
évidemment un calcul de u à partir des modèles de
joints de grains ( 6 ) .
avec Cette analyse pourrait vraisemblablement rendre
compte également de phénomènes observés par
Williamns et Leak sur le Cu [118] et par Povolo et
Bisogni [105] sur les alliages Zirconium hydrogène et
attribués par ces auteurs à un déplacement de joints
de macles.
Enfin dans le cas de transitions accompagnées de
ou K et Ka, sont les modules de compressibilité moyens réarrangement électronique (4 III, remarque 2) l'in-
isothermes et adiabatiques q la chaleur latente de troduction d'une vitesse de déplacement d'interface u
transformation, Cp la chaleur spécifique moyenne à suffisante permet de comprendre pourquoi de telles
pression constante du mélange des deux phases. transitions ne donnent un pic d'atténuation que pour
R, T, p et p ont leurs significations habituelles, u est des fréquences de l'ordre du MHz.
la vitesse de déplacement thermiquement activée de
l'interface, a est le coefficient de dilatation volumique IV. 2.2 Alliages binaires. - Quand l'onde élastique
du mélange, r est un paramètre qui joue le rôle d'une traverse un système biphasé à deux constituants le
taille de grain, V = V I - V2 est la différence entre problème se complique car le déplacement des inter-
les volumes molaires V I et V2 des deux phases, Vest
(5) Le deuxième pic paraît dû aux dislocations créées lors
le volume molaire moyen ; AV' = b' V I - b" V, du changement de phase ; il ne dépend pas de la fréquence ;
ou b' et b" sont des coefficients de proportionnalité il est par contre très sensible a l'amplitude de mesure.
qui relient les valeurs des contraintes à la surface de ( 6 ) Un modèle particulièrement séduisant est celui développé
séparation des deux phases. récemment par Gleiter [131].
GOBIN

faces s'accompagne d'une redistribution du soluté Cette analyse de Krivoglaz a été utilisée par Polot-
entre les phases. Cette redistribution est conditionnée skii et Mordyuk [34] pour rendre compte des valeurs
par les processus de diffusion et se produit en général maximales de frottement intérieur mises en évidence
beaucoup plus lentement que les variations de tempé- pendant le vieillissement isotherme des alliages Cuivre-
ratures. Nous disposons dans ce cas des analyses de Berrylium et Cuivre-Indium. Ces auteurs ont évalué
Krivoglaz et Schoeck que nous envisagerons succes- tous les paramètres entrant dans les formules 1 2 3' 4'
sivement. et 5 et obtenu z N s dans le cas du Cu-Be et
N 2 x dans le cas du Cu-In. L'amortissement
IV. 2.2.1. - Krivoglaz envisage encore une série
maximal calculé était compris entre 9 x et
de cas (isothermes ou adiabatiques, phénomènes divers
5 x IO-' et les valeurs expérimentalesentre 4,5 x 10-
contrôlant le déplacement de l'interface, etc...). Nous
et 1,3 x IO-' : comme on le voit l'accord est excel-
nous bornerons ici à donner des résultats obtenus dans
un cas qui correspond généralement aux effets de lent, voire troublant.
précipitation dans un alliage métallique. Cette théorie a été reprise et complétée par Darinskiy
On admet donc que la concentration volumique et Levin 1981 dans le cas d'un système biphasé à deux
en précipité x2 est faible. Ce précipité est présent sous composants. Ces auteurs ont tenu compte de l'influence
forme de particules que l'on supposera sphériques, des contraintes élastiques existant près des particules
de rayon ro et situées à une distance R l'une de l'autre. de précipité sur la cinétique de la transformation.
On suppose également que la cinétique de croissance Ils ont ainsi montré que la prise en compte de ces
et de dissolution n'est conditionnée que par la valeur contraintes peut modifier d'une façon importante la
du coefficient de diffusion D du soluté. valeur du temps de relaxation z et que leur théorie
En conditions adiabatiques et à basse fréquence permet d'interpréter l'étude par frottement intérieur
l'amortissement est donné par la formule (1) z par (2) de la précipitation de la cémentite dans un acier au
Km par (5) mais les valeurs z, et de Ko diffèrent : carbone hypereutectoïde [101].
IV.2.2.2. - Dans le cas particulier des alliages
Tantale-Hydrogène Cannelli et Mazzolai [59] donnent
une interprétation toute différente des effets d'ané-
KaTAV lasticité associés à l'apparition d'une nouvelle phase.
Ko=KII+--- 4 Ils attribuent deux pics aperçus lors du refroidisse-
ment d'alliages suffisamment chargés en hydrogène
au déplacement de l'hydrogène dans la solution
solide a(P,) et dans une phase Pz tétragonale centrée
(Pz). Pour les fréquences utilisées l'apparition de Pz
(4') correspond à une augmentation sensible de frottement
K, cc, q, AV, T, C,, V ont la même signification que intérieur entre 120 0K et 300 0K. Donc pour une
précédemment ; C2 est la concentration en soluté concentration en hydrogène donnée, l'augmentation
dans la phase précipitée. AVA et AVB sont les change- brutale de frottement intérieur observée au cours du
ments de volume correspondant à l'introduction d'un refroidissement à une température Tt correspond à
atome de A ou d'un atome de B respectivement, et l'apparition de Pz. Cette étude permet aux auteurs de
Q A et QB les chaleurs de dissolution correspondantes. tracer le diagramme d'équilibre Ta-H entre 180 0K
D'après la formule (1) on observe donc un frotte- et 300 OK.
ment interne maximal
IV. 2.2.3. - Schoeck [96] a pour sa part, introduit
dm,, =
cg - c:
pour
C
o z = 2N 1
l'intéressante notion d'énergie d'interaction contraintes
2 Co c m c m
appliquées-précipité. Cette énergie d'interaction égale
au travail fourni contre les forces appliquées pendant
où z est donné par l'expression (2). Dans ces conditions la formation du précipité (') est calculée dans
la relation entre z et la température n'est plus donnée l'hypothèse d'un milieu élastique continu et isotrope
par l'expression simple classique z = P exp(U/kT) [102] [107], et sa valeur maximale constitue la limite
et la position du maximum sur l'axe des températures supérieure de la quantité d'énergie qui peut être
dépend des conditions d'avancement de la précipitation dissipée pendant un cycle. L'auteur fait également des
par l'intermédiaire de z, donné par (3'). hypothèses sur la nature de l'interface et sur les
Il est possible en principe de garder la température variations de volume spécifique et de constantes
et le degré d'avancement de la réaction constante et élastiques associées à la précipitation.
d'utiliser la relation (1) reliant l'amortissement à la Dès lors il distingue trois cas :
fréquence de sollicitation. Si l'on met en évidence un 1) Le précipité est cohérent et possède les mêmes
maximum ; le produit o z sera voisin de 1 ce qui per-
mettra la mesure de z. Par contre la relation 6 = f (X) (7) Elle est aussi &galeà la différence entre I'énergie élastique
peut être complexe et passer par une valeur maximale emmagasinée dans la solution solide mère seule et dans l'alliage
sans que pour autant la relation o z N 1 soit satisfaite. biphasé.
constantes élastiques que la matrice, mais sa présence A ce stade de son analyse Schoek introduit une
entraîne un changement de forme ou de taille. différence fondamentale entre les deux premiers cas
2) Le précipité est cohérent, et possède des constan- et le troisième. Pour obtenir un pic de frottement
tes élastiques différentes de celles de la matrice mais intérieur il faut que la période des contraintes appli-
sa présence n'entraîne ni changement de forme ni quées soit de l'ordre de grandeur du temps de rela-
changement de volume. xation du phénomène. Or, selon cet auteur cette
3) Le précipité est non cohérent (ou semi-cohérent). condition n'est pas réalisée dans les deux premiers
On peut montrer que dans les trois cas l'énergie cas ou l'équilibre n'est pratiquement jamais atteint
d'interaction est donnée par les expressions (6) (7) Par contre les joints d'interphase pourraient comme
et (8) : les joints de grains être à l'origine de vrais pics stables
dans un domaine de fréquence raisonnables (l'Hz
cas no 1 et au-delà).
A partir de cette hypothèse Schoeck et Bisogni [36]
ont développé un modèle détaillé permettant d'inter-
préter le pic observé sur l'alliage AI-Ag. D'après leurs
cas no 2 résultats expérimentaux et les études de cinétiques de
. = - -pS3
E int - SV précipitation [103] [104] le pic à 150 OC est dû à la
2 fi présence du précipité y'. Ce précipité de composition
Ag,Al et de structure hexagonale se présente sous
avec forme de disques ou de lentilles de diamètre moyen
1 p et d'épaisseur de l'ordre de 100 A.
La transformation c. f. c., hc peut se décrire par le
passage de dislocations partielles a/6 [Il21 dans un
plan compact sur deux de la structure c. f. c. Dans
ce cas il semble que les vecteurs de Burgers des dislo-
(7*) cations partielles soient tels que leur somme soit
cas no 3 nulle par groupe de 3 ; ainsi la présence de ces dislo-
cations ne crée pas de contrainte à grande distance
ce qui est vérifié par les observations expérimen-
tales [103]. Dans ces conditions la cohérence précipité-
ou P: représente les forces appliquées et e: les défor- matrice n'est assurée que dans le plan de base ; la
mations associées à la transformation ; u est le volume croissance parallèlement au plan de base se fait par le
du précipité - Ap = pl - p la différence des modules déplacement de dislocations partielles d'interface
de cisaillement. Dans les cas 2 et 3 on considère que dont la mobilité dépend du coefficient de diffusion
le solide n'est sollicité qu'en cisaillement pur P l , du soluté. Perpendiculairement au plan de base la
étant ce cisaillement. So est un facteur de forme qui croissance s'effectue par la naissance spontanée de
varie de 0,5 à - 0,25 quand le précipité évolue de défauts d'empilement supplémentaires. Le modèle
l'état de disque plat à celui d'aiguille ; a = (A/n)% est donc basé sur l'image d'un disque de précipité
ou A est l'aire de i'interface matrice-précipité. bordé par une paroi de dislocations partielles. Les
Il est intéressant de noter que dans les 3 cas l'énergie auteurs calculent la déformation anélastique associée
d'interaction est proportionnelle au volume du préci- au déplacement sous l'effet de la contrainte appliquée
pité si les contraintes appliquées sont homogènes. des dislocations qui bordent le précipité. Ce dépla-
La dissipation d'énergie provient dans le premier cement s'effectue à vitesse finie puisque la croissance
cas d'une croissance ou d'une dissolution thermique- ou la décroissance du précipité y' selon un plan (1 11)
ment activée du précipité sous l'effet des contraintes de la matrice exige la diffusion des atomes d'argent
(par le déplacement de l'interface matrice-précipité). vers l'intérieur ou l'extérieur du défaut d'empilement.
Dans le second cas une dissipation d'énergie peut II y a donc dissipation d'énergie sous l'effet d'une
provenir d'un changement de forme des précipités contrainte cyclique et on peut calculer le temps de
contrôlé par la diffusion. relaxation d'une part et la valeur maximale du frotte-
Enfin, dans le dernier cas l'auteur estime qu'il ment intérieur associé à un tel phénomène d'autre
s'agit d'une dissipation associée à la présence de part.
« joints visqueux » d'interphase.
On obtient une estimation par excès du frottement
intérieur à partir de la définition générale.

(8) Schoeck appuie son argument sur l'augmentation du fond


continu croissant avec la température qui accompagne les pre-
miers stades de la précipitation dans I'AY-Ag et qui décroît
et ou West l'énergie élastique maximale emmagasinée. ensuite pour laisser apparaître un pic stable.
C2-76 P. F. GOBIN

2h d'une contrainte sinusoïdale et en tirent l'expression


Q-1 =- C du frottement intérieur.
rnax
PP~O
ou D est le coefficient de diffusion de l'argent, h la
distance entre deux dislocations ; b et b, les modules
des vecteurs de Burgers des dislocations parfaites et où t& est le volume du solide, transformé pendant
partielles de Schockley, p une constange, B la concen- l'unité de temps.
tration atomique relative en soluté dans le précipité
(p = 3) et r, le rayon moyen des précipités. IV. 3 . 2 . - Dans leur approche plus phénoméno-
Dans ce cas le temps de relaxation présente une logique Delorme et al. [99] estiment que sous de
variation classique avec la température, seule la faibles contraintes la transformation n'est pas provo-
valeur du frottement interne maximal varie avec la quée par la contrainte mais qu'elle est orientée de
fraction précipitée et le rayon moyen des particules façon à donner une composante efficace de la défor-
de la seconde phase. Expérimentalement l'apparition mation cp dans le sens de l'effort appliqué.
d'un véritable pic stable est effectivement en accord E~ = f (n) E, (14)
avec la relation (10).
où f (n) est fonction de l'avancement de la réaction
Schoeck et Bisogni associent l'existence de ce
c'est-à-dire de la quantité relative de phase trans-
pic stable observé à basse fréquence à la présence
formée n ;E, est la déformation élastique de la matrice
d'une paroi d'imparfaites qui exerce sur chaque dislo-
sous la contrainte appliquée.
cation une force de rappel et conduit à une valeur
Les auteurs appuient cette hypothèse sur des expé-
raisonnable du temps de relaxation. Ils appuient
riences de microdéformation effectuées pendant la
cette hypothèse sur l'augmentation avec la température
transformation elle-même qui leur permettent de
du fond continu attribué aux dislocations qui bordent
montrer que f (n) est une fonction linéaire de la quan-
des zones de défauts d'empilement riches en argent
tité transformée tant que celle-ci reste faible. Dans
mais qui ne font pas encore partie d'une paroi. Par
ces conditions la déformation plastique irréversible
maintien à 220 OC le fond continu baisse au fur et à
se produisant pendant un cycle est due à I'avancement
mesure que les imparfaites entrent dans des parois
de la réaction lié lui-même à la variation de tempé-
et contribuent au pic qui se développe au contraire
rature. On aboutit à l'expression :
à cette température.
Des pics d'interfaces ont été également signalés
par exemple dans les laitons [66] mais il n'existe pas
à notre connaissance d'analyse aussi fine de leur
origine. les expressions [13] et [15] sont assez voisines et en
accord avec les variations expérimentales de Q - l
IV. 3. TRANSFORMATIONS SANS DIFFUSION. - Les avec la frequence ; d'autre part la « déformation de
théories précédentes s'appliquent aux transformations transformation >> intervient également dans 1151
ou l'interface matrice précipité peut se déplacer de par l'intermédiaire de df(n)/dn. Enfin les deux expres-
façon réversible. Elles s'appliquent donc très proba- sions rendent également compte d'une variation
blement bien que les auteurs cités n'en fassent pas linéaire de Q-1 max avec la vitesse de chauffage dans
mention [33] au cas des martensites thermoélastiques l'hypothèse où t& est au sommet du pic proportionnel
rencontrées par exemple dans les alliages Cu-Al-Ni. à 2.
Il n'en est pas de même par contre pour les transfor- Par contre le produit kT qui apparaît au dénomi-
mations martensitiques classiques ou les changements nateur de [13] et qui provient de l'hypothèse de la
de phase sont irréversibles. variation d'énergie d'activation sous l'influence de la
contrainte implique que toute chose égale par ailleurs
IV. 3.1. - Belko et al. [29] estiment que la trans- Q - l doit varier en raison inverse de la température,
formation s'amorce sur des embryons répartis dans ce qui n'est pas du tout vérifié par l'expérience. Cette
la matrice et que l'énergie d'activation nécessaire au remarque paraît indiquer que les contraintes à ce
passage embryons-germes est fonction de la contrainte faible niveau n'agissent pas sur le taux de transfor-
appliquée suivant l'expression (12) mation qui est entièrement déterminé par la tempé-
rature [99].
Remarque :
où U(,, est l'énergie d'activation fonction de la tem-
pérature en l'absence de contraintes : P est le volume On peut utiliser pour ce type de transformation le
formalisme du cas no 1 de Schoeck si l'on sait cal-
du germe critique et e$ la « déformation de transfor- culer la quantité
mation ».
Dans ces conditions les auteurs calculent la défor-
mation supplémentaire qui résulte de l'application
pendant chaque cycle en fonction de la température.
Le phénomène n'est évidemment pas réversible.
IV.4. ALLIAGES ORDONNÉS. - Dans ces alliages en tenant compte de (18) le temps de relaxation qui
les études ont surtout porté sur la dissipation d'énergie décrit le retour à l'état d'équilibre peut s'écrire
due à la présence d'un ordre à courte distance et on
s'est même servi de ces possibilités de relaxation
pour étudier l'apparition d'un ordre à grande dis-
tance [74] dans un domaine de fréquences ou
apparemment l'ordre à grande distance ne se mani- On voit que le temps de relaxation croît quand oir
feste pas. approche de la température critique et l'établissement
Ce type d'essai qui nécessite l'obtention d'un état de l'équilibre se fait ainsi d'autant plus lentement
désordonné par trempe à partir d'une température que l'on approche de Tc (9).
T > Tc est limité aux alliages présentant une transi- On doit donc quelles que soient les conditions
tion de première espèce car il paraît difficile d'obtenir expérimentales obtenir un pic d'atténuation près de
par exemple un laiton /3 désordonné après trempe. Tc. En fait dans les expériences d'Artman [65] effec-
Quand, au cours de l'apparition où de la disparition tuées à 21 kHz le frottement interne décroît dans la
de l'ordre à grande distance l'alliage est biphasé, zone de la température de transition ; par contre
l'application d'une contrainte conduit dans le cas Clarebrough [66] en accord avec les résultats de
d'une transition de première espèce à une variation Koster [77] note une importante remontée de I'amor-
d'ordre par déplacement des limites de domaines ; tissement près de Tc mais cette montée persiste à
la théorie de Krivoglaz doit alors s'appliquer mais les plus haute température. II apparaît donc nécessaire
résultats expérimentaux manquent pour l'affirmer. d'étudier systématiquement l'influence de la fréquence
Dans le cas d'une transition de 2e espèce Postnikov et de l'amplitude sur la mise en évidence de ce type
[106] a précisé à partir de la théorie de Landau [85] de transition dans les alliages ordonnés.
les conditions de dissipation d'énergie près de telles
transitions. IV. 5. TRANSITIONS MAGNÉTIQUES. - L'analyse du
Près de la température de transition le potentiel paragraphe précédent concernant les transitions de
thermodynamique est donné par l'expression : seconde espèce s'applique à ce type de transformation
et on doit noter près du point de Curie et du côté
des basses températures une atténuation importante
ou p et T représentent la pression et la température, des ondes élastiques. Le potentiel thermodynamique
et y le degré d'ordre C est < O et A < O pour T < Tc ; d'un corps isotrope monodomaine peut s'écrire près
A > O pour T > Tc les points de transition dans le du point de Curie [106].
diagramme p, T sont donc représentés par la rela-
tion (17).

Si la transition se fait à pression constante, on peut


écrire au voisinage du point de transition
où a et /3 sont deux coefficients thermodynamiques,
I l'intensité d'aimantation y la constante de magnéto-
striction, Eo le module d'Young, o la contrainte de
où a = (g) T=Tc
est une constante tension uniaxiale (on se place dans le cas simple où
l'orientation du champ H et de l'aimantation coïnci-
on détermine la valeur de y en fonction de la ternpé- dent avec la direction de la tension).
rature dans le voisinage du point de transition en Si l'on déséquilibre le système par le passage d'une
annulant ôcplay : il vient donc onde de contrainte l'intensité d'aimantation reviendra
vers sa valeur d'équilibre suivant l'équation cinétique.

si on suppose que le passage d'une onde de contrainte


déséquilibre le système le retour de y à sa valeur
où k est un coefficient cinétique. Un calcul parallèle
d'équilibre y, se fera suivant l'équation cinétique
à celui présenté au paragraphe précédent permet
d'obtenir dans le cas simple où le champ appliqué

(9) Remarque : Une expression plus raffinée du temps de


si l'on décompose ôcp/ay en série autour de y, l'équa- relaxation établie par Shmatov [los] indique également une
tion (20) devient en se limitant au premier terme croissance de z quand on approche de Tc.
GOBIN

est nul la valeur de la discontinuité de module au où F(T) et G(T) sont des fonctions complexes de
point de Curie et du temps de relaxation dans son b [106]. Les relations [28] et [29] tendent évidemment
voisinage. vers l'unité pour la température critique. (as/cr,,)
diminue avec la température par contre (a,/+,)
augmente avec les températures décroissantes et
l'augmentation du libre parcours moyen des phonons.

Z=
1
2 ka(T, - T)
avec a = ($1 T=TC
(25)
Ces prévisions théoriques concordent de façon
convenable avec l'expérience à condition de tenir
compte de l'atténuation due aux dislocations et dont
on obtient un maximum de frottement intérieur pour on sait qu'elle change de nature entre l'état normal et
o z = 1 et on détermine la température de ce maximum l'état supraconducteur (3 III. 5). Cette correction
pour H = O à partir de la relation (25). est importante car elle permet à partir des valeurs
corrigées d'obtenir une meilleure détermination de
la largeur de la bande séparant les électrons normaux
des électrons dans l'état supraconducteur [94].
L'application d'un champ déplace le maximum
vers le point de Curie et en diminue l'amplitude. V. Pics de joints de grains. - Les théories que
Un raisonnement analogue peut s'appliquer aux nous avons passées en revue dans le texte précédent
transitions antiferroparamagnétiques et aux transi- font largement appel au déplacement réversible des
tions ferroélectriques ; on observe effectivement des interfaces métal-métal, ou phase mère-précipité.
valeurs maximales de l'atténuation aux points criti- Cependant les analyses sont le plus souvent phéno-
ques. ménologiques et une approche plus physique de
Il faut également signaler que le comportement mécanismes élémentaires permettrait sans doute de
des alliages Nb-H près du point critique (9 111.4) grands progrès. C'est pourquoi il nous a paru néces-
est phénoménologiquement identique à celui d'un saire de faire brièvement le point sur les pics de joints
solide ferromagnétique près du point de Curie 11421. de grains et les théories microscopiques proposées
pour leur interprétation. Les lignes qui siiivent sont
IV.6. TRANSITION ÉTAT NORMAL. ETAT SUPRA- issues pour l'essentiel des travaux de Siddel et Szopiak
CONDUCTEUR. - Comme cette transition est du [114] et de Gacougnole [115].
second ordre on doit observer une absorption anor-
male de l'énergie des oscillations mécaniques près V . 1. - C'est Kê [116] qui le premier observe sur
de Tc. un polycristal d'aluminium un maximum absent
On étudie le rapport cl,/a, (ou as et a, sont respec- dans le cas d'un échantillon monocristallin. Ce pic
tivement les atténuations obtenues dans l'état supra- apparaît vers 2800C pour une fréquence de 1 Hz
conducteur et dans l'état normal) en fonction de la et les résultats ultérieurs [Il71 [118] [119] ont pour
température [109] [llOj [Il 1] [112] [113]. Le calcul l'essentiel confirmé les résultats de Kê. Cependant
a été effectué dans deux cas, o s 2-1 o < 2-1 Williams et Leak [118] ont mis en évidence un deu-
(2. à IO-' s). Dans le premier cas on ne tient xième pic vers 580 OC et lié semble-t-il à une texture
pas compte à haute fréquence des processus de rela- « bambou » de l'éprouvette. Nous conviendrons donc
xation ;il vient d'appeler L. T. P. le pic à 280 OC et H. T. P. le pic à
580 O C ('O).
Des études analogues ont été effectuées sur de
nombreux métaux purs Mg [57], Cu [117] [Il81 [57]
[121] [122], Fe [57] [123] [124] [125], Ag [Il71 [126],
Sn [127], Ni [121] 11271 [128], Au [129], Zn [138],
Cd [139].
Dans les solutions solides de substitution apparaît
l'expérience confirme bien cette loi. un troisième pic situé à une température intermédiaire
A basse fréquence on décompose aS/aN en deux, (1. T. P.) [130].
une partie due à l'excitation électronique. Les pics de joints de grains sont des pics de rela-
xation beaucoup plus larges qu'un pic théorique à
un seul temps de relaxation [117]. On admet générale-
ment qu'ils sont bien décrits par l'analyse de Nowick
et Berry [134] et que la distribution Gaussienne des
et une partie due à l'absorption de l'énergie sonore temps de relaxation se fait autour du temps le plus
par les phonons
(10) Remarque : L. T. P. Low temperature peak.
H. T. P. High Temperature peak.
1. T. P. Intermediaire Temperature peak.
probable déterminé par changement de fréquence. ment. C'est évidemment le L. T. P. qui étant le mieux
Ces pics sont par ailleurs définis par leur position et connu expérimentalement a fait l'objet des théories
leur hauteur. les plus élaborées. On doit du reste constater que les
théories se sont appuyées sur les modèles de joints
V.2. - La position des pics de joints de grains est proposés mais qu'il n'apparaît guère à l'inverse que
assez mal définie car il faut retrancher le fond continu les résultats obtenus par mesure des propriétés ané-
de la courbe expérimentale ; de plus la position varie lastiques aient fait progresser nos connaissances sur
avec la taille des grains et les teneurs en impuretés la structure des joints. Le premier modèle est dû
ou en éléments d'alliage. Cependant on peut estimer à Kê et s'inspire du modèle de joint de Mott. Par
que le L. T. P. se situe vers 0,4 TI (ou Tfest la tem- suite de la facilité des sauts atomiques dans les îlots
pérature de fusion) et le H. T. P. vers 0'8 Tf.Il est de mauvaise matière le joint se comporte comme
également bien établi que la position du L. T. P. une couche visqueuse et dans cette hypothèse l'énergie
varie en fonction du carré de la taille du grain [119] d'activation apparente du L. T. P. sera probablement
[128] mais on manque de données précises pour les inférieure à l'énergie d'autodiffusion en volume.
deux autres pics.
Leak [125] suppose pour sa part un déplacement du
V.3. - Sauf dans le cas de l'aluminium et peut- joint perpendiculaire à lui-même et reprend le modèle
être de cuivre [118], la hauteur du L. T. P. paraît- de Shockley et Read. L'énergie d'activation apparente
être une fonction linéaire décroissante de la taille sera là encore de l'ordre et probablement inférieure à
des grains Fe [125] Fe-CFe-N [132] Ni [128]. Il n'y l'énergie d'autodiffusion en volume. Ce modèle est
a pas semble-t-il de relation simple dans le cas de évidemment sous cette forme, limité aux joints à
1'1. T. P. et la hauteur du H. T. P. est proportionnelle faible désorientation.
au nombre de grains ayant une taille égale au diamètre C'est un progrès dans la connaissance de Ia structure
de l'éprouvette. des joints de grains et l'apparition du modèle de
L'addition d'éléments d'alliage en substitution fait « joint de coïncidence » [135] [136] qui ont amené
disparaître le L. T. P. [119] [133] [128] ; 1'1. T. P. Roberts et Barrand à proposer un modèle qui peut
apparaît ensuite et augmente avec la teneur en addi- s'appliquer aux joints à forte désorientation [137].
tion tant qu'il n'y a pas apparition d'une nouvelle Ce type de joint possède une structure en « terrasses »
phase. L'addition d'éléments en insertion carbone ou correspondant aux plans denses du réseau de coïnci-
azote commence par augmenter la hauteur du L. T. P. dence et un ensemble de dislocations qui constitue
du Fer [132] qui disparaît ensuite pour des teneurs une sorte de sous-joint dans le réseau de coïncidence.
plus élevées [125]. Il apparaît enfin que la hauteur du Ce modèle envisage donc comme le précédent le
L. T. P. augmente linéairement avec l'énergie de déplacement par montée des dislocations et cette
défaut d'empilement dans le cas des c. f. c. [117]. montée sera d'autant plus facile que l'énergie de
V .4. - De nombreux auteurs ont essayé de compa- défaut d'empilement du métal sera plus &ande.
rer l'énergie d'activation apparente déduite du dépla- Cette conclusion est en accord avec les résultats de
cement des pics en fonction de la fréquence à l'énergie Cordea et Spretnak [Il71 qui sont du reste à la base
d'activation pour l'autodiffusion en volume ou dans du modèle de Roberts et Barrand. Ce modèle inter-
les joints. Les avis sont partagés mais il semble que prète également la position relative des énergies
l'énergie d'activation apparente du L. T. P. soit d'activation apparentes entre I'énergie d'activation
comprise entre les deux valeurs de l'énergie d'auto- pour l'autodiffusion en volume ou dans le joint.
diffusion. Les énergies d'activation apparentes des Les mêmes auteurs appliquent également ce modèle
3 pics L. T. P., 1. T. P., H. T. P. sont évidemment au 1. T. P. ; les impuretés bloquent les dislocations et
croissantes et celle de 1'1. T. P. dépend de la nature font décroître le L. T. P. mais pour une température
et de la teneur en élément d'addition. La valeur trouvée supérieure les dislocations se désancrent ou se dépla-
dans le cas des H. T. P. montre que ces pics mettent cent avec leur nuage et 1'1. T. P. apparaît. Les deux
en jeu des mécanismes moins aisés que l'autodiffusion pics apparaissent ensemble dans un alliage dilué qui
en joint ou en volume. A titre d'exemple le tableau 1 contient à la fois des dislocations libres et des dislo-
ci-dessous donne les valeurs trouvées dans le cas du cations ancrées. Dans un alliage concentré toutes les
cuivre et de l'aluminium. dislocations sont saturées et 1'1. T. P. subsiste seul.
Roberts et Barrand ont également avancé un modèle
qualitatif pour le H. T. P. [140] ce pic est dû au cisail-
QL.T.P. QH.T.P.
lement des joints de grains d'une structure « bambou »
- - grâce au mouvement thermiquement activé des crans
Al 38 kcal 76 kcal sur les dislocations contenues dans le joint. Le pic
Cu 36 kcal 106 kcal est donc plus élevé dans les métaux à haute énergie
de défaut d'empilement. La disparition du H. T. P.
Les modèles proposés devront tenir compte des par addition d'impuretés s'explique par le blocage
caractéristiques que nous venons de décrire briève- des crans.
Conclusion. - Les changements d'état se manifes- simples et spécifiques de chaque sorte de transfor-
tent toujours par I'apparition près des points de transi- mation.
tion d'anomalies importantes dans l'évolution ther- En résumé bien que l'étude des effets d'anélasticité
mique des propriétés des solides. La nature de ces soit l'une des méthodes expérimentales les plus sensi-
anomalies par contre, dépend des caractéristiques bles pour saisir les changements d'état il reste beau-
spécifiques de chaque transformation et il ne semble coup à faire au niveau de l'expérience et de la théorie.
pas possible pour l'instant de donner une description Expérimentalement il importe d'abord de bien séparer
générale des effets d'anélasticité associés aux change- les effets associés aux transitions du fond continu et
ments de phase ; c'est pourquoi nous avons été de phénomènes annexes ; en outre la réalisation d'ex-
amenés à décrire brièvement une série d'exemples. périences couplées permettant l'examen en parallèle
Il apparaît cependant que dans les transformations des effets anélastiques et d'une autre propriété plus
hétérogènes il soit possible d'associer principalement facilement interprétable pourrait apporter des infor-
la dissipation d'énergie au déplacement des interfaces mations précieuses.
précipité-matrice sans connaître du reste très préci-
Enfin il est nécessaire dans la plupart des cas de
sément les mécanismes élémentaires qui sont à la
préciser les mécanismes élémentaires qui sont à la
base de ces déplacements. C'est pourquoi au para-
base de la dissipation d'énergie.
graphe V nous avons rappelé les caractéristiques des
pics de joints de grains pour lesquels des modèles Dans ces conditions l'étude des caractéristiques
physiques s'ébauchent. anélastiques pourra devenir une technique d'analyse
Par contre dans le cas des transitions de seconde des transformations à l'état solide d'autant plus
espèce, la situation est moins nette et les effets d'ané- puissante qu'elle peut souvent être utilisée pendant
lasticité sont associés au mouvement de défauts plus le changement d'état lui-même.

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