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Yamina Tadjeddine
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La finance
comportementale,
une critique cognitive
du paradigme classique
de la finance
Le paradigme classique de la finance repose sur deux postulats : la rationalité de la
décision et l’efficience des prix. Les observations faites sur les marchés et en labo-
ratoire ont remis en cause ce cadre théorique ouvrant ainsi la voie à de nouvelles
explications. La finance comportementale s’est ainsi constituée à partir du début des
années quatre-vingt-dix, en formulant de nouvelles hypothèses plus réalistes pour
appréhender les comportements financiers. Mobilisant la théorie des perspectives de
Kahneman et Tversky et des résultats en psychologie cognitive, ce courant a permis
d’expliquer nombre de faits considérés dans le paradigme classique comme des
anomalies ou des irrationalités.
La finance constitue un champ d’inspiration et que la finance produit de nombreuses données quan-
Yamina Tadjeddine, d’expérimentation fécond pour les économistes, titatives sur les transactions (prix et volumes de
maître de conférences
en sciences une sorte de laboratoire géant permettant de tester titres échangés), mais aussi des informations précé-
économiques à des modèles, de vérifier des hypothèses, de forger dant l’échange, grâce au carnet d’ordres qui enre-
l’université de Paris-
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particulièrement adapté pour tester la pertinence vers financier se résume donc à un ensemble de points
des modèles. dans un espace à deux dimensions, ordonnés suivant
Un modèle a longtemps dominé le champ finan- leur niveau de risque (généralement en abscisse) et
cier : l’approche classique de la finance. Cette leur rendement espéré. Les titres les moins risqués se
approche, qui sera décrite dans la première partie situent vers l’axe d’origine avec un rendement attendu
de cet article, repose sur deux postulats distincts : faible, tels la monnaie et les bons duTrésor, les titres les
l’un au niveau microéconomique, la décision plus risqués sont dans la zone nord-ouest.
rationnelle en univers risqués et l’autre au niveau Cette caractérisation des titres comme des loteries
macroéconomique, l’efficience des prix. Ces deux permet l’application en finance de la théorie de la déci-
piliers constituent le paradigme libéral avec les deux sion en univers risqué. Les axiomes de von Neumann-
modèles emblématiques du Capital Asset Model Pricing Morgenstern fondent le modèle rationnel de la
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(Markowitz et Sharpe ) et de l’hypothèse de marche décision en univers risqué et permettent de définir un 1 H. Markowitz, « Portfolio
3 4 Selection », Journal of
aléatoire des cours (Fama ). Ce paradigme domine comportement normatif optimal fondé sur l’utilité Finance, vol. 7, 1952,
7 p. 77-91.
les sciences financières et a inspiré la mutation du espérée . Ces axiomes concernent les préférences des
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secteur. Toutefois, au cours des années quatre-vingt, individus face aux loteries. Savage a étendu ce modèle 2 W. Sharpe, « Capital Asset
Prices: a Theory of Market
de nombreux travaux économétriques ont remis en en contexte d’incertitude, les probabilités objectives Equilibrium under Conditions
cause l’efficience des marchés et le modèle de porte- étant remplacées par des probabilités subjectives. Les of Risk », Journal of Finance,
19, 3, 1964, p. 425-442.
feuille optimal. Ces critiques ont fondé un nouveau préférences individuelles qui satisfont ces axiomes
3 On représente l’évolution
champ, la finance comportementale, qui réfute la ont une fonction d’utilité linéaire dans les probabi- des cours comme une
9
rationalité substantielle et s’appuie sur les travaux lités (von Neumann et Morgenstern ). La loterie succession de pas effectués
« au hasard » : à chaque
cognitifs avec en premier chef la théorie des perspec- choisie par l’agent rationnel est celle qui produit la instant, l’évolution du cours
5
tives de Kahneman et Tversky [1, 2] . La troisième plus importante satisfaction. Par extension, le titre dépend du cours présent mais
pas des cours passés (NDLR).
partie de cet article s’attachera à présenter les carac- ou l’ensemble de titres choisis est celui qui donne
4 E. Fama, « Random Walk in
téristiques et les résultats de ce champ. Bien qu’ayant l’utilité espérée la plus grande. Markovitz (1952) et Stock Market Price », Financial
enrichi la compréhension des comportements finan- Sharpe (1964) proposent cette extension en choisis- Analyst Journal, 21, 5, 1965,
p. 55-59.
ciers, la finance comportementale présente certaines sant une fonction d’utilité quadratique et en faisant
5 Les nombres entre crochets
limites liées à sa nature inductive et cognitive qui l’hypothèse que les actifs financiers sont des variables
renvoient à la bibliographie en
interdisent le fondement d’une théorie holiste pour normales caractérisées par leurs deux moments, fin d’article.
comprendre la dynamique des marchés. l’espérance et la variance. Il est dans ces conditions 6 P.L. Bernstein, Des idées
Le paradigme de la finance classique l’investisseur financier. L’agent étant supposé averse 7 R. Guesnerie, « Rationalité
économique et anticipations
Le paradigme de la finance classique réunit les au risque cherche à réduire son exposition en diver- rationnelles », Idées
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Pour légitimer la finance comme un espace de Line). Dans ces conditions, il est possible d’exprimer
raison, le choix financier fut très tôt associé à l’univers le rendement d’un titre comme une fonction linéaire
6
du calcul, des mathématiques (Bernstein ). Si l’arith- du rendement de l’actif sans risque et du rendement
métique fut d’abord mobilisée, ce sont les probabilités de marché. La prime de risque mesure l’écart entre
qui constituent l’outil de prédilection pour appré- le rendement espéré du titre et celui de l’actif sans
hender le champ financier. L’évolution du prix d’un risque. Elle récompense le risque pris. Le bêta d’un
titre financier peut être définie comme une loterie titre exprime la dépendance du rendement du titre
caractérisée par une espérance et une variance. L’uni- par rapport au rendement du portefeuille de marché ;
informationnelle de l’efficience à savoir que le prix lidées lors de leur confrontation avec la réalité du
du marché reflète instantanément toute l’informa- marché. Ces invalidations empiriques, dénom-
tion disponible sur le marché. Il adopte le modèle de mées énigmes, puzzles ou anomalies, ont d’abord
marche aléatoire qui vérifie deux propriétés fonda- été marginalisées. Leur récurrence a engendré de
mentales : l’absence d’opportunité d’arbitrage et nombreux débats et des questionnements sur le
l’égalisation du prix avec la valeur fondamentale. Par paradigme classique. Ces invalidations concernent la
19
la suite, Fama abandonne la référence à la valeur remise en cause du modèle CAPM avec notamment 19 E. Fama, « Efficient Capital
Markets: a Review of Theory
fondamentale en distinguant trois types d’efficience le puzzle Mehra-Prescott et l’efficience-marche and Empirical Work », Journal
(faible, semi-forte et forte) suivant la nature de l’in- aléatoire des prix, avec notamment les « anomalies » of Finance, 25, 2, 1970,
p. 383-417.
formation contenue dans le prix (séries passées des de marché.
prix, l’information publique, l’information publique
et privée). La remise en cause du modèle CAPM
Le second pilier du paradigme classique de la Le modèle d’équilibre général intertemporel du
finance est assez atypique en sciences économiques, C-CAPM lie données macroéconomiques et données
puisqu’il s’intéresse aux fluctuations des prix sans financières à travers la fonction de consommation.
chercher à en donner une explication économique. Il est donc intéressant et relativement aisé de tester
Fama (1965) cherche à concilier finance et équilibre certains de ses résultats, puisque les données sont
concurrentiel de façon ad hoc sans toutefois proposer accessibles aisément. Un calibrage possible de ce
un modèle. Ainsi paradoxalement, la thèse de l’effi- modèle est de considérer la prime de risque. Mehra
cience informationnelle en finance conduit à justifier et Prescott [3] montrent que sur le marché améri-
l’imprévisibilité des cours. cain, sur la période 1889-1978, le rendement des
Citons en particulier, les travaux qui pointent l’in- rendements statistiquement moindres ce jour-là que
suffisante diversification des portefeuilles au regard les autres jours.Tous ces travaux remettent en cause
des prédictions du modèle. Mais, plus encore, les les différentes acceptions de l’efficience :
portefeuilles semblent systématiquement privilé- - la capacité du prix à rendre compte de la valeur
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gier certains titres, notamment les titres qui leur fondamentale à travers les travaux de Shiller ;
sont familiers et les titres domestiques (biais domes- - la nature aléatoire des fluctuations des cours avec
tique). A contrario, les actions semblent systémati- les effets lundi et janvier ;
quement délaissées au profit d’actifs moins risqués - l’indépendance des cours avec les effets de
comme les produits monétaires ou les obligations. surréaction ou de retour à la moyenne.
Ces différents travaux contribuent à remettre en Ces invalidations empiriques et expérimentales
cause la logique originelle du modèle CAPM, à ont amené les tenants du paradigme classique à
savoir l’arbitrage rendement/risque (Broihanne et modifier certaines hypothèses de leurs modèles. De
alii [4]). Des résultats similaires apparaissent dans nouvelles versions du CAPM ont été publiées, de
les travaux d’économie expérimentale, soulignant même les tenants de l’efficience ont reconnu la non
ainsi la permanence de ces anomalies. Une impor- efficience au moins à court terme des cours. Toute-
tante littérature s’est aussi attachée à montrer que fois, d’autres travaux ont considéré que ces résultats
certaines routines utilisées par les praticiens de la impliquaient une refonte radicale du cadre théorique
finance permettaient de réaliser des profits supé- mobilisé en finance. C’est ainsi qu’est né le champ
rieurs à ceux attendus par l’allocation optimale de de la finance comportementale dont les fondateurs
marché. Ainsi, la taille de la capitalisation s’avère sont précisément les jeunes économètres qui avaient
avoir un effet négatif sur le rendement (plus la taille mis en exergue les limites du paradigme classique :
est grande, moins le rendement est élevé). Des résul- Robert Shiller, Richard Thaler, Meir Statman, Hersh
tats similaires ont été obtenus en tenant compte du Shefrin.
ratio valeur comptable sur valeur de marché des
capitaux propres (« book to market ratio »). Enfin, le La finance comportementale, une
recours au Price Earning Ratio (cours/bénéfice par réponse aux anomalies financières
action) permet de classer les titres (en valeur de Le courant de la finance comportementale
croissance « growth », et en valeur « value ») et de propose de reconsidérer les hypothèses comporte-
réaliser des performances supérieures à celles du mentales en abandonnant les axiomes de la décision
20 S. Lardic, V. Mignon,
rendement de marché. rationnelle et la thèse de l’efficience des marchés. Ce
L’Efficience informationnelle
champ récent (les premiers articles datent des années des marchés financiers,
Paris, La Découverte, coll.
La remise en cause de l’efficience : quatre-vingt-dix) est devenu une discipline à part « Repères », 2006.
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moins risqués, comme les bons du Trésor. Dès lors, L’effet des heuristiques décisionnelles
le prix des obligations est structurellement plus fort Kahneman et Tversky [1] ont aussi défini trois
et les rendements attendus moindres, les actions heuristiques sources de biais. Ces mécanismes
étant à l’inverse avec des prix structurellement bas s’avèrent inhérents au processus décisionnel puisqu’en
et des rendements plus élevés. simplifiant le monde, ils permettent de fonder une
La présence conjuguée d’aversion aux pertes et décision. Mais dans le même temps, ils peuvent
de myopie explique, selon Benartzi et Thaler (1996) engendrer des erreurs identiques. Ils distinguent trois
l’écart très fort entre le rendement des actions et routines mobilisées par les agents lors de leur déci-
celui des obligations. Des études ultérieures ont sion en incertitude : représentativité, disponibilité et
précisé que pour parvenir à expliquer la prime, il ancrage. Ces trois heuristiques sont aussi présentes
était nécessaire de supposer une fréquence très dans le domaine financier et permettent d’expliquer
courte d’évaluation. certaines anomalies.
La routine de « représentativité » explicite un
Une diversification moindre, l’influence de la comportement particulier des agents qui se réfèrent
comptabilité mentale à un signal qui lui semble pertinent pour fonder leur
La comptabilité mentale est aussi retenue pour jugement, alors même que, du point de vue des proba-
expliquer la moindre diversification des portefeuilles bilités, celui-ci n’a qu’un faible (voire aucun) contenu
que prédit le modèle CAPM. Les individus appré- informatif. Kahneman et Tversky illustrent ce méca-
hendent les répercussions de leur choix au regard nisme par le jeu de la roulette. Les joueurs condi-
d’un référent, fonction du contexte. L’allocation tionnent la couleur future (noir ou rouge) à la série
du portefeuille n’échappe pas à cette contextuali- passée de couleurs qui est sortie. Ainsi, si le rouge est
considéré mais que l’on peut aisément connaître et L’optimisme qui conduit à surpondérer les événe-
mobiliser. Les agents vont établir les fréquences sur ments dont les conséquences sont positives a été
des échantillons pas nécessairement représentatifs. observé chez les analystes financiers qui ont tendance
Cette routine psychologique crée un biais dans l’es- à faire plus de recommandations à l’achat qu’à la vente.
25
timation de la probabilité de réalisation d’un événe- Shefrin et Statman mobilisent un autre biais : le
ment. Tversky et Kahneman donnent l’illustration biais de disposition pour expliquer le fait que les inves-
suivante. Quand un individu assiste à un accident de tisseurs sont plus prompts à vendre les titres qui leur
voiture ou à un incendie de voiture, il a tendance à font gagner de l’argent qu’à vendre les titres qui leur
surestimer la probabilité que lui survienne un tel acci- font perdre de l’argent.
dent. Broihanne et alii [9] illustrent ce biais par le fait Des travaux ont aussi souligné l’effet du genre, les
26
que les investisseurs individuels seraient plus prompts hommes ayant tendance à prendre plus de positions
27
à racheter des titres précédemment détenus si leur que les femmes sur les marchés (Barber, Odean ).
prix a augmenté depuis leur cession.
La routine d’ancrage enfin indique que les agents Conclusion : apports et limites
ont tendance à fonder leur jugement en fonction La finance comportementale a permis de formuler
des premières informations qu’ils ont acquises, sans des hypothèses plus réalistes pour comprendre les
intégrer la totalité des données qui leur sont acces- comportements financiers. Chaque trait compor-
sibles. Ils se font une idée globale du problème dès les temental donne une explication à un phénomène
premières informations qui leur sont communiquées observé sur les marchés ou en laboratoire, qui entrait
et ne modifieront cette croyance que lentement. préalablement en contradiction avec les résultats du
L’heuristique d’ancrage incite les agents à accorder paradigme classique. La remise en cause de l’efficience
beaucoup d’importance aux premières informa- et l’abandon du modèle de rationalité substantielle
tions et à ne modifier que lentement leur jugement. constituent une véritable révolution qui permet à la
Ce trait de comportement peut amener les agents finance d’être actuellement un des espaces les plus
financiers à croire à leurs intuitions initiales en conser- féconds et interdisciplinaires des sciences écono-
vant leurs positions malgré une évolution contraire des miques. En effet, la quête d’explications aux anoma-
cours. lies observées a été l’occasion pour les chercheurs de
s’intéresser aux sciences cognitives et sociales afin de
Les facteurs émotionnels : surconfiance renouveler les facteurs influençant la décision humaine.
en soi, optimisme, effet de disposition Si la finance comportementale a privilégié les aspects
La finance comportementale propose aussi des cognitifs et psychologiques, d’autres ont opté pour
24 Les marchés spot sont
explications psychologiques aux biais observés. La des facteurs culturels, sociaux, voire politiques. Par
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finance comportementale n’est pas en rupture radicale à fournir un modèle général expliquant l’ineffi-
avec le paradigme classique de la finance. Il s’agit seule- cience des cours. Il pointe ainsi une limite réelle de
ment d’une redéfinition du modèle de rationalité : en la méthodologie de la finance comportementale. Sa
lieu et place de l’utilité espérée trônerait désormais la nature inductive et réaliste conduit à la découverte de
théorie des perspectives. facteurs expliquant le comportement financier sans
En 1998, Fama [12] publie une réponse aux proposer de modèle général pour appréhender l’in-
critiques de l’efficience faites par le champ de la fluence de l’ensemble de ces facteurs sur la formation
finance comportementale. Si l’auteur prend acte du prix. L’absence d’une telle théorie rend impos-
des résultats empiriques invalidant la thèse de l’effi- sible la contestation scientifique du modèle de finance
cience, il note aussi l’incapacité des contestataires comportementale.
Bibliographie
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[5] DE BONDT W., THALER R., « Does the Stock Market Overreact ? », Journal of Finance, 40, 1985, p. 793-808.
[6] SCHINCKUS C., « La finance comportementale ou le développement d’un nouveau paradigme », Revue d’histoire des sciences humaines,
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[8] FRANKFURTER G., MCGOUN E., « Resistance is Futile: the Assimilation of Behavioral Finance », International Review of Financial Analysis,
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[9] BROIHANNE M. H., MERLI M., ROGER PH., « Le comportement des investisseurs individuels », Revue française de gestion, 157, juillet-août
2005, p. 145-168.
[10] DE BONDT W., THALER R., « Financial Decision-making in Markets and Firms: a Behavioral Perspective », Handbooks in Operations
Research and Management Science: Finance, 9, 1995, p. 385-410.
[11] AKERLOF G., SHILLER R., Les Esprits animaux. Comment les forces psychologiques mènent la finance et l’économie, Paris, Flammarion,
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[12] FAMA E., « Market Efficiency, Long-Term Returns and Behavioural Finance », Journal of Financial Economics, 49, 3, 1998, p. 283-306.
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