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Cour d’introduction à la criminologie

Première candidature droit


Adrien Masset

1. Introduction :

Étymologie : racine Grecque et Latine.

La criminologie est apparue en 1877. C’est l’étude du crime, du criminel et de la réaction sociale.
« La notion de crime n’est qu’une grille de lecture des conduites humaines ».  Il faut comprendre ce qui
pousse quelqu’un à commettre un crime.

Le criminologue est un roi sans royaume. C’est un spécialiste de tout et de rien. Certains réduisent :
« Le criminologue a une attitude critique et pragmatique ».

La Criminologie est une science humaine, une science qui travaille avec des jugements de valeurs
(comme la médecine (santé, maladie,..), opposition aux mathématiques). Elle travaille sur des notions telles que
la responsabilité, les peines, etc..
La finalité de la criminologie n’est pas de punir le crime mais de le prévenir.

Le criminologue est un spécialiste multidisciplinaire et c’est pourquoi il travail dans des équipes : - au
sein des équipes de police(il conseille sur la prévention par exemple).

Il y a deux types de criminologie : - Générale : Elle voit les phénomènes de masse (le crime).
- Clinique : Elle voit les phénomènes individuels (le
criminel)

Une autre distinction : Criminologie du passage à l’acte : Pourquoi quelqu’un devient-il criminel ?
Criminologie de la réaction sociale : Comment la société réagit ?

2. Historiquement :

Les précurseurs : Rousseau, Voltaire, Montesquieu  Encyclopédistes.

Les pionniers : Lombrozo, Ferry

Les guides :

1) Sutherland  Il s’intéresse surtout à la criminalité en col blanc. Il érige la théorie des associations
différentielles. Il rejette la théorie génétique pour le passage à l’acte (il rejette l’inné) et prône la théorie
selon laquelle c’est l’environnement qui pousse à l’acte (théorie de l’acquis).
2) Le Professeur De Greeff (professeur belge à l’UCL) : le crime est un drame humain vecu par l’intéressé. il
met l’accent sur le degré de personnalité du criminel.

Les évolutions récentes : différentes écoles font leur apparitionici : apparition de la victimologie  la victime
doit être prise en considération.

Différents thèmes de recherche :

- Production de normes pénales (ex: diminutionde l’âge de la majorité pénale).

- Domaine des polices publiques.

- Intérêt pour le service administratif (ou para-administratif) d’inspection. (ex : c’est une société d’inspection du
travail qui surveille si les norme de travail sont respectées ; ordre des avocats ; des notaires ; services fiscaux)
- Administration de la justice : - solution des conflits  médiation pénale (rencontre entre auteurs et victimes).
- Impact de la détention préventive.

- Police privée.

- Milieu des prisons :  toutes les mesures qui permettent d’éviter la prison.

- Mécanisme de prévention.

- Perception du crime par la société (victimisation  recherche de qui a déjà été victime d’une infraction).

- Enquête sur le sentiment d’insécurité.

Différentes techniques de recherches criminologiques :

- Statistiques
 Transversales ou longtudinales.
- Techniques d’approche appliquée( qui part de l’individu).

3. Le détecteur de mensonge ou polygraphe :

C’est un instrument de police technique. Le premier moyen utilisé par cette police technique (scientifique) sont
les empruntes digitales.

Historique de la police scientifique :

- Loi de 1991 : art 88bis qui autorise le repérage téléphonique. (On identifie une personne par son numéro de
téléphone). Cette technique a véritablement révolutionner les recherches policières en Belgique.

- Loi de 1994 : art 90 ter du code d’instruction criminel qui autorise à enregistrer les conversations
téléphoniques.

- La technique d’analyse ADN (art 90 undecies du code d’instruction criminelle en 1999). Mais si on retrouve
l’ADN de quelqu’un sur le lieu d’un crime, ça ne veut pas dire que c’est lui le coupable. Il devra juste expliquer
ce qu’il faisait à cet endroit.

- Loi de 2000 : art 39 bis + 88 tercie : Criminalité et perquisition informatique.

- Loi de 2000 : art 91 bis du code d’instruction criminel : possibilité d’interroger des mineurs victimes ou
témoins d’infractions avec enregistrement vidéo.

- Loi de 2000 ; Mécanisme de vidéo conférence pour les confrontations ou les interrogatoires.

Ces techniques ont l’avantage d’être réglementées par la loi. On a fixé des limites. L’avantage de la loi est que
l’on peut imposer ces recherches dans certain cas.

Opposons le détecteur de mensonges à d’autres techniques :

Que connaît-on comme techniques de preuves peut sûres ?

1. Le sérum de vérité (narco-analyse) : Il n’a jamais été retenu par la justice car :


a) Scientifiquement, son efficacité n’a jamais été fixée.
b) Juridiquement : 1. Droit de ne rien dire car présomption
d’innocence.
2. faculté de mentire.
3. droit de ne pas s’auto-accuser.
 Avec le sérum de vérité on nie les droits fondamentaux ci-dessus.

2. L’hypnose : le problème est identique mais on peut interroger une personne qui n’est pas accusée sous
hypnose.

Que penser du détecteur de mensonge ?


Le problème est le même que dans les deux cas précédents.

Comment fonctionne exactement le polygraphe ?

C’est un instrument de mesure des réactions physiologiques. Détecteur de mensonge est un nom propre.
Lorsque quelqu’un ment il doit faire un effort intérieur qui n’est pas contrôlable.
Plusieurs capteurs sont installés sur la personne et mesurent certains facteurs :
1. Rythme cardiaque
2. Pression sanguine
3. Respiration
4. Transpiration
5. Volume sanguin qui est couplé à un moniteur de mouvement.

Certaines personnes arrivent à passer au travers de ces mesures.


Ex :
- Les psychopathes.
- Les personnes sous influence de stupéfiants ou d’alcool.
- Les personnes atteintes de troubles émotionnels.
- Les personnes qui ont des troubles cardiaques, auditifs.
- Les personnes enceinte.
- Les personnes en état de fatigue importante.

Comment se passe ce test ?

- Il est entièrement filmé.


- Il commence par un entretient sur le test même où on lui répète plusieurs fois qu’il peut l’arrêté quand il veut
et où on lui explique son fonctionnement.
- Ensuite il y a un test « pour rire »  cartes.
- Quelques questions anodines.
- Le test lui même.

Sur le plan scientifique : - Pour les partisans : dans 95% des cas les résultats sont fiables
- Pour les opposants : dans 57% quand le sujet est innocent.
dans 75% quand le sujet est coupable.

Le Canada et la société scientifique des États-Unis ont condamné ce système.

Sur le plan juridique : Plusieurs objections :


1. On a le droit de se taire.
2. Faculté de mentire
3. On a le droit de ne pas s’auto-accuser.

Même si la personne a tout le temps le choix dans le fond qui quelqu’un le refuse il parait coupable (devant sa
famille, devant les magistrats,….).

4. Méthodologie de criminologie et d’enquête dans le cadre des agressions contre les PME (entre 25 et 250
travailleurs) :

Enquête menée par l’université de Liège.


Pour cette recherche on s’aperçoit que parfois des entreprises (personnes morales) peuvent être victime
d’infractions.
Ces agressions contre les entreprises ont une conséquence pour le consommateur  les produits peuvent devenir
plus cher pour contrebalancer le vol ou les dégâts.
Le personnel est tantôt victime tantôt auteur de l’infraction.
L’importance du problème est méconnue. La littérature quasi inexistante d’où l’intérêt de cette étude.
L’objectif de cette recherche était de dresser un état des lieux et ensuite de chercher des solutions aussi bien dans
le cadre de la gestion des ressources humaines (personnel) que dans le domaine des risques (assurances, alarmes,
etc..).

Méthodologie de l’enquête :

1. Élaboration d’un questionnaire type (interrogation d’une quinzaine de chefs d’entreprises) :


Élaboration d’un canevas :

- Questions sur le profil d’entreprise (localisation, caractéristiques de l’entreprise,…).


- Questions sur la problématique de la délinquance.
- Questions sur la politique de gestion et de prévention de la délinquance.
- Questions sue les actes de délinquance dont les entreprises ont été victimes durant les 5 dernières années.

2. Sélection des entreprises :

- 21 entreprises Wallonnes ont été interrogées (déjà travailler avec l’unif de Liège).
- Ensuite 400 entreprises ont été contactées : 32% ont répondu au questionnaire.

3. Analyse des résultats :

a) On s’inquiète de la délinquance : purement mathématique. Une entreprise sur deux est affectée par des
problèmes de délinquance et 15% d’entre elles estiment que c’est un grave problème. 70% ont été victime
au cour des 5 dernières années, 6% déclarent n’avoir connu aucun problème. On est loin des statistiques
policières et judiciaires (cf. chiffre noir).
b) Par ordre d’importance : - En tête, les vols commis dans l’entreprise (65%).
- Vols de véhicules.
- Délinquance gratuite, vandalisme.
- Cambriolages.
- Agressions, menaces
- Fraudes.
- Incendies volontaires.
- Corruption.

c) Mesures de prévention :
- Uniquement 20% des entreprises intègrent cette problématique dans leur gestion (ex : désigner quelqu’un
pour la sécurité).
- 5% ont une partie de leur budget prévu pour cela.
- C ‘est plus souvent après les faits que les entreprises réagissent. Il faut atteindre un seuil critique pour qu’il y
ait une réaction.

d) Recherche sur les auteurs de ces infractions : Distinction entre la délinquance interne et externe :

1. Interne : le vol :
- Dans 60% des cas il s’agit de vol de matériel de travail ou d’outillage  entreprises.
- Argent et portefeuilles  collègues : ça relève de la gestion du personnel.
2. externe : Gestion des risques (alarme, gardes, caméras,…)
Vols de voitures, vandalisme, cambriolage,…

e) Gestion du sinistre :

- Impose l’identification de l’auteur : externe/interne dans ce cas, grade réticence des entreprises pour
dénoncer et pas couvert par les assurances.
- il faut porter plainte pour que l’assurance fonctionne.
f) Évaluation des dommages :

Pratiquement rien n’existe au sein des entreprises pour connaître le coup réel.

g) Adaptation prises après les sinistres : attitude réactive

Fréquente installation d’anti-vols, renforcement des portes et fenêtres, recours à des services de gardiennage,
mieux protéger les objets de valeur, contrôle des accès, caméras des surveillance.

h) facteurs aggravants :

- Il y a plus de délinquance gratuite en milieu urbain qu’en milieu rurale (plus du simple au double)
- Pour le reste pas de corrélation.
- Dans les zonings industriels : semble plus sûr.
- Certains secteurs d’activités sont multi victime : construction et métallurgie (plus de vols internes).
- Le fait de recourir à des intérimaires n’est pas perçu comme étant en corrélation avec une délinquance
particulière.

Conclusion :

1. Phénomène important : sous-estimé par les autorités et par les entreprises.


2. Les aspects de gestion étaient souvent peu assurés jusqu’alors.
3. La nature du problème est considérablement influencée par le fait que l’auteur soit interne ou externe ;
4. Lorsque c’est interne et que ça touche l’entreprise : - Situation + difficile à gérer.
- Relève de la gestion du personnel.
- Peu de plaintes déposées.
-
Solution : le plus
souventC4licenciement.
- Réaction : caméras, etc..

Lorsque la délinquance est interne et touche les membres de l’entreprise, les employés :
- Moins de problème point de vue coût pour l’entreprise.
- Problèmes d’ambiance de productivité.

Lorsque la délinquance est externe et touche l’entreprise elle-même:


- surtout des cambriolages et des actes de vandalisme.

Lorsque la délinquance est externe et touche le personnel de l’entreprise :


- Surtout vol de véhicules
- Victimes laissées à leur sort.
- Sociétés moins concernées.

5. Certains secteurs sont plus victimisés que d’autres : construction et mécanique surtout.

5. Les Maisons de justice :

Elles sont très présentes aujourd’hui, on les retrouves fréquemment dans les affaires pénales.
Institutions à la fois simples et complexes.

Comment la maison de justice est-elle née ?

C’est en août 1996, au moment le plus dur de l’affaire Dutroux qu’apparaît l’idée de « maisons de justice » sous
les propos de Stefaan de Clerck.
En octobre 1997, on en reparle et le même ministre relance l’idée :
1. Réforme du système juridique.
2. Création de maisons de justice.
3. Restructuration.
En juin 1997, les maisons de justice apparaissent officiellement.
Ministre : double constat :
1. Approche novatrice de la justice pénale.
2. 3 missions au travers des textes :
A. Que la justice devienne plus accessible : que la justice soit plus compréhensible et l’on veut aboutir à ce
but en créant des maisons de justice dans chaque arrondissement.
B. Que la justice devienne plus humaine : Renforcer les modes de résolution alternatif des conflits et
contribuer à une approche moins froide.
C. Que la justice devienne plus efficace.

Le service des maisons de justice :

= La structure administrative qui regroupe les personnes qui travaillent dans les maisons de justice.

Schéma : Central
/
Au niveau de chaque cour d’appel  un directeur général
/
Au niveau de chaque arrondissement judiciaire une maison de justice

Que fait-on et que peut-on faire dans les maisons de justice ?

1. L’aide sociale de première ligne :


Si l’un de nous s’y présente, il peut recevoir une aide de la part d’un assistant de justice. Or on peut également
recevoir des renseignements accessibilité.
2. L’aide juridique de première ligne :
Faite par des avocats. Incombe au barreau. Pour que la maison de justice devienne le lieu de renseignement, …
d’information sur le fonctionnement de la justice. Avec un accord, il peut y avoir aussi une aide juridique de
première ligne. Sous la forme de permanences.
3. Accueil des victimes :
Vous êtes une victime, ce service va vous accompagner. (exemple : dernier hommage au défunt).

Mission pénale :

1. La médiation pénale:
 procès verbal parquet proposition d’une médiation pénale… Ca permet d’éviter les désagréments d’un
procès et certaines peines.
ATTENTION : il faut veiller à ce que l’accord soit respecté. L’accord ou la médiation permettent à l’auteur des
faits de faire une thérapie, une formation ou des travaux d’intérêt généraux.
2. Sursis ou suspension du prononcé :
Avec condition probatoire de suivre une formation (par exemple apprendre à écrire, apprendre des choses
manuelles, une formation de mode de résolution des conflits,…) ou travaux d’intérêt généraux.
a) Travail de préparation : pour que le magistrat puisse prendre une meilleure décision, s’il désire des infos qui
ne sont pas dans le dossier. ( avant la décision)
b) Enquête sociale ou rapport d’information succinct  voir si l’accusé est capable de réaliser la peine
(physiquement,…) et ensuite surveiller si l’accusé réalise bien cette peine. Parfois l’accusé est soumis à une
guidance sociale (pendant l’exécution de la peine, l’assistant de justice va parler avec l’accusé,…)
 trois travaux de contrôle et d’accompagnement.
3. La peine de travail :
Voir cour même schéma que T.
4. La mise en liberté sans condition ou alternative à la détention préventive :
Le juge peut décider d laisser l’accusé en liberté sous certaines conditions et le assistants de justice sont
mandatés pour surveiller le respect de ces conditions.
5. Rôle important dans le cadre de la libération conditionnelle :
 Surveillance des assistants de justice des maisons de justice de l’arrondissement concerné.
6. Enquête congé :
Faite par les assistants de justice.
Missions civiles :

Exemple : - Lors d’un divorce, le juge des référés peut faire appel aux assistants de justice pour obtenir certaines
informations.
- Infractions faites par un mineur  idem.

6. Analyse économique du droit pénal :

Il faut raisonner en terme de marché. MARCHE = point d’équilibre.

Introduction :

1. Pourquoi doit-on criminaliser certains comportements ?


Point de vue débat de société : ex : l’euthanasie
L’avortement
 Différentes valeurs interfèrent : la sanction pénale n’est pas évidente à
déterminer.

2. Pourquoi droit civil ?  C’est une sorte de droit de secours.


Ensemble de règles de plus en plus précises.
Touche l droit des obligations ? des contracts.

FAUTE-DOMMAGE-LIEN DE CAUSALITE
(Le droit pénal a une fonction supplétive du droit civil car celui-ci n’est pas suffisant)

Justification économique du droit pénal :

1. Le droit pénal sert à : - Dissuader des comportements asociaux par des sanctions.
- Poser des interdits (la détermination des interdits peut être différente de la
défense des déterminations
naturelles)
Le droit pénal se reconnaît une sphère d’influence que le droit civil ne peut déterminer.
( Le filet du pénal et de plus en plus étendu)
2. Le droit pénal pallie le manque de règles qui découlent du droit civil :
ex : accident sur un lieu de travail : un ouvrier perd un membre.
 dédommagement complet réparé par le droit civil MAIS ça ne remplace pas la perte.
 au fond, il n’y a jamais de dédommagement complet.
Le code pénal parle d’une responsabilité quasi objective d’une entreprise pour couvrir le préjudice que le droit
civil ne saurai compenser :
SANCTION

 On veut rompre une logique purement dédommagement qui est la logique su droit civil.
3. Rôle du droit pénal : corriger et influencer l’application de la règle civile.
Ex : Vol d’un gsm qui vaut 500 fr.
Règle civile : remboursement de 500 fr.
Donc le voleur a intérêt à le voler.

Point de vue de l’auteur :

1. Faiblesse de l’approche économique du droit pénal : considération de l’auteur comme un être rationnel : -
Pourtant, on peut tuer sous la
colère.
- La décision de commettre une infraction  évaluation du coût - avantage.
2. Quels sont les risques que peut prendre l’auteur d’une infraction ?
Risque que son acte soit découvert.
Risque de subir une sanction.
U = P D  désagrément (amende, prison,..)
P (peine)
La peine d’amende apporte moins de désagréments qu’une peine de prison MAIS une peine de prison – en soi –
ne coûte rien ; elle ne coute que 24 heures de « non-liberté ». Différente de la peine d’amende, qui représente un
montant d’argent à verser.

Ex : 15000 francs d’amende pour quelqu’un qui gagne un million par mois, ce n’est presque rien. Par contre, une
peine de prison peut lui être plus défavorable.

Le modèle économique de la dissuasion :

Dissuader le passage à l’acte


Augmenter la probabilité de découverte de l’action (P)
Augmenter les sanctions (amendes, emprisonnement,..)

Si on augment le P : c’est très coûteux… Par contre augmenter la sanction représente un moindre coût. C’est une
solution que les économistes
retiennent.
On punit moins de criminels mais de manière plus sévère.
Il faut bien se souvenir du but : Il faut atteindre un point d’équilibre pas éradiquer la criminalité.

Notion d’élasticité : on va mesurer la réaction d’une variable par rapport à la variation d’une autre.

Point de vue droite pénale on peut avoir un impact sur les infractions
Ex : infractions de roulage.

On augmente les sanctions : Plus de personnes sont prêtes à commettre une faute de stationnement plutôt que
de franchir un feu rouge même si
l’amende est la même.
On augmente la probabilité de découverte de l’action : installation de caméras de surveillance  coût
beaucoup plus élevé.

Limites et bénéfices de cette analyse :

Limites : 1. On constate que la dissuasion marche beaucoup plus si la sanction est proche dans le temps même si
celle-ci est beaucoup moins forte.
2. le fait de trop sanctionner amène 2 conséquences : a) Elles peuvent devenir inopérantes.
b) Elles peuvent faire basculer un délinquant
d’une qualité légère à une qualité
grave.
Ex : si le vol et le meurtre sont punis de la même
façon.
Bénéfices : Elle peut être utilisée par les autorités de trois manières :
1. Augmenter les chances de découverte, d’élucidation des actions.
(ex : Pour les tueurs du Brabant, on va augmenter la période de prescription pour pouvoir
continuer l’enquête et peut-être finir par trouver les coupables)
2. Cette analyse tend à déterminer un niveau « optimal » de criminalité.
Comment l’atteindre ? : Volonté de réduire le comportement criminel jusqu’à un point où les
coûts marginaux de cette criminalité sont égaux aux avantages marginaux de celle-ci.

7. Le terrorisme :

Actualité :

WTC  N-Y : notion de terreur, de panique


Chacun aurait pu se trouver là.
Ce phénomène n’est pas nouveau : terreur pendant la révolution française.
Les mouvements de libération nationale sont souvent victimes de ce phénomène.
Les E-U avaient été épargnés jusqu’ici.
En Europe occidentale : la bande à Bader en Allemagne (fraction armée rouge) années 70
France : Corse
GB : I.R.A.
Italie : Brigades rouges
Espagne : E.T.A.
Terrorisme interne mais aussi externe (détournement d’avion en 70) : Lockerbie en Ecosse

En Belgique :
- CCC (dans les années 80)
Le dernier membre a été relâché récemment
- Tueries du Brabant (80-85)
Incertitudes sur la méthode, sur les auteurs

Approches de ce phénomène :

1. Approche sociologique : Les terroristes contestent l’état actuel des choses.


Modèles politiques : Durkheim disait que « le crime est un facteur
d’évolution sociale ».
Le terrorisme peut participer au renversement de certains régimes, il peut
faire progresser les valeurs dans une société
Si le but peut être légitime, les moyens mis en œuvre ne le sont pas.

2. Approche psychologique : Les terroristes sont de véritables fanatiques acquis tout entiers à leur cause. Ils
entrent en rupture complète avec les réalités concrètes et quotidiennes.
Ces mouvements ne sont absolument pas suivis par la population.
Il y a différents degrés d’engagements :
- les activistes
- les soutiens financiers ou logistiques : personnes qui se fondent dans la société

Il y a aussi l’approche psychologique des victimes : syndrome de Stockholm : prise d’otage, etc.… Les
victimes, après un certain stade, arrivent à avoir plus de sympathie pour les preneurs d’otages que pour
le pouvoir en place.
La situation dans laquelle ils sont leur apparaît comme venant de ce pouvoir en place.

3. Approche criminologique : diverses catégories :


- selon les mobiles : gauche/droite
- selon les méthodes mises en place

Sanction pénale : on s’intéresse surtout à la signification de ces sanctions.


L’objectif de réinsertion dans la société est très difficile.
En général, on le met à l’écart : mesure de protection de la société.

4. Approche économique : Il y a un coût direct : WTC


Il y a également un coût indirect : systèmes de sécurité, etc.

Nécessité d’une définition juridique du terrorisme

1. Perspective de droit comparé : divers pays ont pris différentes mesures :


a) Allemagne : dans le code pénal : on incrimine la constitution ou la participation à une
organisation terroriste
Déf. Objective : organisation dont l’activité dirigée vers une liste d’infractions : prise d’otage,
assassinat, incendie …

b) Italie : stratégie de la tension : la population a été elle-même demander ou au gouvernement de


réduire les libertés.
Lorsque l’on a affaire à un contexte terroriste (recours à la terreur), cela donne une
circonstance aggravante.
c) En Espagne : incrimination d’association terroriste (mais pas de définition)
d) En G.B. : définition subjective : recours à la violence à des fins politiques. Le R.U. a établi une
liste fermée des associations terroristes
e) En France : introduit une incrimination en 92 : objective et subjective (synthèse)
Une série d’infractions sont versées mais elles doivent être commises dans le but de troubler
l’ordre public par la terreur ou l’intimidation
f) Aux E-U : critère de compétence judiciaire. Tout ce qui touche les E-U est de sa compétence.
Déf. En matière d’immigration : motif de refus : être lié à des org. Ter.En matière
commerciale : embargos
g) Pays-Bas et Belgique : pas d’infraction terroriste en tant que tel. Si on a affaire à des actes
terroristes, on appréhende cela par des lois classiques.

2. Le terrorisme en procédure pénale

Il existe des procédures pénales spéciales pour juger les terroristes.


Pour ce faire, une définition est primordiale
Ex. Durée de garde à vue (F)
Ecoute des communications
Perquisitions
Interrogatoires plus musclés (BG)
Isolement complet (All)
Devant cela, des recours vont être lancés devant des juridictions internationales.

On peut aussi créer des régimes spéciaux


Règles plus sévères
Régime pénitentiaire spécial

La Belgique a aussi pris des règles pour la criminalité grave et organisée


Enquête pro-active (avant que l’infraction ne soit commise)
Ecoutes tél.
Parquet et police particuliers : P. fédéral
L’U.E. s’est intéressée au terrorisme : en décembre 2001, elle a adopté des règles spéciales : mandats européens.

La Belgique a quand même une dif. Dans 3 lois :


- Loi sur le blanchiment  (1993 complétée en 95) : impose aux banques de dénoncer à un organisme
les comportements qui paraissent louches (dont le terrorisme) : mais pas de déf.
- Loi de 1998 sur l’organisation des services de renseignement et de sécurité : sûreté de l’état, sûreté
militaire
Dans leur champ d’activité, il y a une obligation de prendre des renseignements dans certains cas.

 Terrorisme : infractions commises avec usage de violence à l’encontre de personnes ou d’intérêts matériels
pour des motifs idéologiques et politiques dans le but d’atteindre ces objectifs par la terreur, l’intimidation ou
des menaces.

- Loi du 21 juin 2001 : instauration du parquet fédéral  (poursuit des infractions ter.) : introduit l’art.
144 ter du C.jud.
Même déf. qu’en 98

8. LE BRACELET ELECTRONIQUE : (mesure de surveillance des condamnés)

Historique :

La Belgique, en Europe, a été un peu pionnière dans le domaine


1998 : circulaire ministérielle : prérogative du Ministre (ce n’est pas discuté aux Parlements)
La B. est le 5e état en Europe à essayer ce système
Actuellement, il y a +/- 150 détenus qui sont concernés
On dit que c’est la 33e prison (virtuelle) en Belgique
Conditions d’accès :

1. Seules les personnes condamnées peuvent en bénéficier


Différent de détention préventive (en Italie, assignation à domicile)
2. Il faut être condamné à moins de 3 ans pour en bénéficier directement (il faut faire une
demande)
3. Sinon, en fin de peine (- de 6 mois à purger)
4. Si plus de 6 mois, il faut un avis positif de la conférence du personnel dans le cadre de la
libération conditionnelle
5. Ne peuvent en bénéficier les personnes qui ont commis certaines infractions (ex. mœurs sur les
mineurs, trafic d’êtres humains, trafics organisés de stupéfiants, personnes qui ne sont pas en
ordre de séjour)
6. Il faut que le condamné soit d’accord et les personnes avec qui il cohabite : cette personne doit
avoir un logement qui est stable
7. Son habitation doit être pourvue d’une ligne téléphonique
Notion de contrat (prison-condamnés-cohabitants)
8. Il faut que le condamné ait une occupation de préférence professionnelle
9. Il ne faut pas qu’il y ait de contre-indications (traits de personnalité particuliers, risque certain
de violences de la part du condamné : victimes, etc.…)

Procédure :

1. Tenue d’une enquête sociale :


- externe s’il n’est pas encore en prison
Un assistant social du centre national de la surveillance électronique va lui rendre visite et
vérifier que toutes les conditions soient remplies
- interne s’il est déjà en prison
Externe + assistant social interne à la prison aura des entrevues avec lui.

2. Décision du service des cas individuels : administration


Si elle est positive, elle est transmise au centre national de surveillance élect.
3.  Mise en place effective du matériel :
- bracelet placé sur la cheville droite du condamné (caution de 5.000 F)
- placement d’un boîtier sur la ligne tél. qui transmet des informations requises
On restreint donc la liberté de l’intéressé : facteur de localisation et non pas de surveillance de
l’intéressé

4. Suivi hebdomadaire de cette mesure : faite par l’assistant social


5. En cas d’infraction aux règles :
a) Alarme : réaction assez rapide : au + tard dans les 4 heures
b) Retrait temporaire ou définitif de la mesure

Avantages et inconvénients :

1. Le Québec et la Nouvelle-Zélande ont abandonné ce système


2. Le Parlement Européen a pris une résolution invitant les états à remplacer cette technique par une
surveillance de l’ho.
3. Point de vue économique :
- un détenu coûte 4.000 F par jour dans une prise
- un détenu avec bracelet : 1.000 F
- bracelet : 40.000 F

L’objectif est de désengorger les prisons

4. Le bracelet va-t-il accélérer la resocialisation du condamné ?


Si c’est le cas, les conditions de temps devraient être assouplies
Il faut également une certaine compréhension des cohabitants et collègues du condamné
5. Il peut y avoir des problèmes pour la famille : elle doit jouer le rôle de surveillant
6. On insinue au public que l’état peut s’infiltrer dans la vie privée
7. Le travail social s’amenuise an profit de la technique
On remplace des mesures humaines par des mesures techniques
8. point de vue exécution des peines :
- si on permet tôt ou tard ce système comme alternative à la détention préventive, ça étendrait
le nombre de personnes concernées
- cela pourrait devenir une peine autonome : bonne chose

Alcool et criminalité

Introduction :

Fait divers : Cour d’assise de Liège : un homme imbibé d’alcool a mis le feu à un immeuble
entraînant la mort de sa femme : 17 ans de prison (normalement à perpétuité)
Le nombre d’infractions commises sous influence de l’alcool est énorme.
On pourrait penser que lorsqu’une personne est sous influence de l’alcool, elle n’est pas punissable
car il manque un élément constitutif de l’infraction : la conscience volontaire de commettre l’infraction.
Mais un régime spécial est réservé aux délinquants commettant des infractions sous influence de
l’alcool : punissable tout de même.

Sous l’angle de l’idéologie dominante :

Mr Gassin a consacré un ouvrage à la criminologie et a étudié les rapports entre l’alcool et la criminalité. Selon
lui, chaque société a ses valeurs. De notre société (occidentale) : recherche de l’argent et du prestige,
individualisme, …
Mr Gassin dit qu’il y a 5 manières de se comporter face à ces valeurs :
1. Conformiste : accepte les valeurs de la société, ses objectifs, ses moyens légitimes pour y
arriver
2. Novateur : on accepte les valeurs mais on utilise des moyens illégitimes : criminalité en
col blanc.
Non respect de la législation
3. Ritualiste : on refuse les valeurs mais on accepte les moyens légitimes : grande masse des
pauvres et des médiocres
4. Evasion : on refuse les deux, on rejette tout en bloc. On se situe en marge des valeurs de la
société : alcooliques classiques, drogués, clochards, vagabonds modernes
5. Rébellion : on rejette les deux mais de manière violente et on utilise des moyens
illégitimes violents : terroristes et révolutionnaires

Trois problèmes se posent : sur les points 2,4 et 5

Alcoolisme : on trouve les alcooliques dans ceux qui adoptent le profil d’évasion ou de ritualisme.
Le Professeur Gassin a relevé que dans 50 à 75 % des cas, des homicides et des coups et blessures
volontaires sont posés par des personnes sous l’influence de l’alcool.
Mauvais traitement aux enfants : ¾ alcooliques
Délit sexuel : ½
Incendie volontaire : 50 %
Accident de la route :

Sur le plan de la criminalité générale, il n’y a pas de statistiques satisfaisantes, mais point de vue
récidivistes : 50 %.

Point de vue médical :

Le Docteur Hene s’est intéressé aux problèmes liés à l’alcool. Il relève 3 formes d’absorption d’alcool :
1. Alcoolisation : alcool consommé par la société en général : pas de problème
2. Alcoolisme : maladie de liberté individuelle
3. Etat alcoolique : état dangereux soit pour elle-même soit pour la société : inquiétant point de vue
criminalité.

Sous l’influence de l’alcool, les freins éventuels s’estompent.

Statistique :

Mr Constant (ancien prof. de pénal à Liège). Cette approche statistique date des années 60-70
- il a fait un séminaire et il en tire comme conclusion que les agressions sont les
plus fréquentes le dimanche, le lundi (bcp d’ouvriers chôment), le samedi (les
ouvriers recevaient leur paye)
- il étudie aussi les endroits où les infractions sont commises : CAFES.
- comparaison entre les périodes où l’alcool est en vente libre, réduite ou
interdite. Lorsqu’elle est libre, la criminalité est plus grande
- criminalité des étudiants prédominante dans le domaine des injures, des insultes
et rebellions à agent et dégradation des propriétés

Quel type de contrôle social ?

4 façons : 1. Prohibition : on ne peut pas ni vendre ni consommer d’alcool


2. Inculquer au public l’abstention ou la modération pdv alcool : système éducatif
3. Réglementer : le type de boisson, les prix, les méthodes de distribution, accès en
fonction de l’âge, du sexe
4. Réduire la consommation d’alcool en proposant des substituts équivalents sur le
plan fonctionnel : ex : organisation de loisirs

Manière dont la Belgique réagit légalement à ce phénomène :

Il y a essentiellement 2 lois :
1. Arrêté loi de 1939 (14 nov.) : relatif à la répression de l’ivresse. Elle est prise à une période où
les ouvriers sont plus représentés (Loi Vandevelde). Les cafés sont obligés de l’afficher.
Art 1. incrimine non pas celui qui boit mais celui qui est trouvé en état d’invresse dans un lieu
public. Il risque une amende (actuellement 25 eur) et s’il y a récidive, il peut y avoir
emprisonnement.
Si en plus cette personne cause du désordre, elle peut faire l’objet d’une arrestation administrative
(pdt max 2 h dans un dépôt communal)
Qu’est-ce que l’ivresse (jurisprudence) : celui qui est sous l’influence de la boisson et qui n’est plus
en contrôle permanent de ses actes
Art 4. Incrimine la personne qui sert de l’alcool à quelqu’un qui est manifestement ivre
Art 5. Interdiction de servir de l’alcool à des jeunes de moins de 16 ans
Art 6. Sanctionne celui qui fait boire quelqu’un jusqu’à l’ivresse manifeste
Art 8. Circonstances aggravantes lorsque cela a entraîné des problèmes sur la santé de la
personne ivre
Art 9. Ceux qui proposent ou qui participent à un défi de boire
Art 11. Interdit de servir de la nourriture ou des boissons dans les maisons de débauche
Art 17. On ne peut être poursuivi en justice si on ne paie pas sa boisson enivrante

2. Arrêté royal de 1968 (16 mars)


Art. 34 à 37 du code de roulage
2 notions :
1. intoxication alcoolique : purement mathématique : au-delà de 0,8 : infraction
La peine est plus élevée si on est au-delà de 0,8
a. ivresse : subjectif. On n’est plus en pleine possession de ses actes
Ce sont les verbalisants qui jugent de l’état d’ivresse

Lorsqu’on est au-dessus de 0,8, on est verbalisé de min. 1.000 euros, accompagné d’une déchéance du
droit de conduire qui peut être à vie.
Cela peut être accompagné d’examens (théorique, pratique, médical ou psychologique) pour récupérer
son droit de conduire.
Le maintien ou la disparition de la cour d’assise

Cour d’Assise : juridiction pénale :


- crimes relevant de la compétence de la CA
- délits de presse et politique

Fonctionnement en quelques mots :


Juridiction bicéphale :
- jury populaire : 12 jurés tirés au sort dans la population (+ réserviste)
- 3 magistrats professionnels avec un président qui vient de la cour d’appel, assistés par 2 magistrats
qui viennent du tribunal de 1e instance.

Juge d’instruction le premier à être entendu, puis enquêteur, puis des témoins des faits, témoins de moralités
(dire du bien ou du mal), puis des experts, médecin légiste, expert en balistique, expert psychiatre, expert
psychologue.
Réquisitoire du ministère public.
Si partie civile, elle s’exprime avant le procureur général, puis la défense.
On juge la culpabilité de l’accusé.
Les 12 juges se retirent et décident si l’accusé est coupable ou non coupable.
Si non coupable : acquitté.
Si 6 coupable contre 6 non coupable : acquitté.
Si 8 coupable contre 4 non coupable : coupable
Si 7 coupable contre 5 non coupable : les 3 magistrats professionnels délibèrent et il en faut 2/3 pour une
décision.
Si l’accusé est déclaré coupable, on va plaider sur la peine. La partie civile ne peut prendre la parole, il n’y a que
l’accusation et la défense qui peuvent plaider.
Ensuite, on fixe la peine. Les 12 + 3 vont délibérer dans la salle de délibération. On commence par le juré le plus
jeune jusqu’au plus âgé, du plus jeune des 3 magistrats jusqu’au plus vieux, puis le président.

Arguments pour la CA :

1. Il faut favoriser la participation citoyenne. Ex de souveraineté pop. : forme de démocratie.


Pdv historique : jury pop. Instauré à la fin de l’ancien régime qui se méfiait des magistrats de carrière :
jury pop. Date de l’époque napoléonienne en 1814 : aboli par les hollandais puis réinstauré en 1831.
Les citoyens tirés au sort sont belges et ont entre 30 et 60 ans.
France : 23 ans. Sur la culpabilité la cour se réunit avec le jury

Qui retrouve-t-on dans le jury qui ne veulent pas se faire dispenser :


- fonctionnaires
- enseignants
- employés
La composition n’est pas le reflet de la société.

2. La CA véhicule un certain symbolisme : on rappelle la norme. Vertu pédagogique.


3. Les débats se font oralement car les 12 jurés ne connaissent rien de l’affaire et vont se faire une idée
réelle, une intime conviction au départ de ce qu’il a entendu. Mais peut-être inconvénient si des
personnes hésitent ou parlent bien.
4. Le procès se fait d’un seul tenant. Du lundi au vendredi. Dans la foulée : avantage.

Arguments pour la suppression de la CA :

1. Pas de spécialistes dans le jury : quelqu’un qui ne supporte pas les étrangers, a des idées bizarres,
nerveux, etc.… Ont entre leurs mains le sort de quelqu’un.
Pour trouver la vérité, il suffit du bon sens, mais dans des matières, le bon sens ne suffit pas toujours.
Notions juridiques non connues par le jury.
Question sur les sciences humaines passent au-dessus.
Problème entre experts
Fct de la peine
Question juridique importante qui risque de passer au-dessus des jurés.

2. Art 352 du code instruction criminelle qui dit que si la majorité s’est faite à 8 contre 4 ou 12 contre 0,
en cas de verdict de culpabilité du jury, les 3 magistrats peuvent l’annuler.

3. Influence de la presse. Y aurait-il à la CA en B quelqu’un qui acquitterait Dutroux ? Presse peut aussi
influencer un juge prof. mais il est habitué à trancher des litiges. Jury pop. Est impressionné par ce qu’il
lit.

4. Pas de motivation à la décision, on ne dira pas pourquoi elle est coupable.


Par contre, la peine doit être motivée : ce sont les 3 magistrats qui vont motiver la peine (loi du
30.06.00 : la loi de la réformation de la cour d’assise).

5. Pas d’appel possible


6. La lourdeur et les lenteurs de l’institution
Jeu de rôle mis en avant
7. On fait tout pour éviter les procès d’assise. Loi de 1967 sur les circonstances atténuantes qui permet de
correctionnaliser les crimes : correctionnalisé au max.
Affaire Riga : mort d’un jeune homme sur une propriété privée.
Défense : homicide involontaire
Accusation : meurtre
Jury : coup et blessures volontaires et a donné la mort sans avoir voulu le faire
Jusqu’en 1985, les viols commis sur les enfants de moins de 10 ans pouvaient être correctionnalisés.

La victimologie

Manière de s’intéresser à la victime


Une partie de la criminologie s’y est intéressée
Le droit belge a introduit des réformes pour ces victimes

Historiquement, on peut distinguer deux périodes (Pr. R.Gassin) :

Situation pré-criminelle : passage à l’acte

Qu’est-ce qui fait qu’une personne passe à l’acte. On peut l’étudier du point de vue du délinquant mais
aussi de la victime : relations auteur-victime
- Modalités de ces rapports
- Facteurs qui l’influencent
- Mécanismes qui interviennent

Est-ce que la victime n’est pas un peu coupable de ce qui lui arrive.
2 classifications faites par R.Gassin:

a) victimologique des crimes : position de la victime par rapport au délinquant

1. crime contre les victimes réelles (celui à qui on vole 300 eur)
2. crime contre les victimes fictives (faux en écriture). L’ordre public est troublé, la santé
publique (dioxine). Outrage public aux mœurs, …
3. crime contre les victimes potentielles (infraction de mise en danger : infractions de roulage,
etc.)
4. Crimes sans victimes (usage de stupéfiants à titre personnel, prostitution (dans certains
pays), etc.

b) Classification des victimes elles-mêmes :


1. La victime est indifférenciés : rencontrée par hasard (pickpocket, …)
2. La victime latente : en position de devenir victime (personnes qui se mettent d’elles-mêmes dans
des situations périlleuses, …)
Matière des mœurs, viols, …
Il a été prouvé scientifiquement qu’une personne violée peut avoir tendance à se remettre en
dater.
3. Victime spécifique : rapports particuliers entre l’auteur et sa victime (proxénète et prostituée,
parricide, grande majorité des abus sexuels, …)
4. Criminel-victime : une même personne peut être victime ou délinquant selon le moment (bagarre,
carambolage, …)

Victimologie de l’action :

Egalement appelée criminologie de la réaction sociale (1975-1980)


On s’intéresse à la situation, au statut de la victime : victimité
On considère la victime en tant que telle : il y a des éléments matériels et des éléments psychologiques
que l’on doit prendre en compte.
On veut rétablir le lien social : justice réparatrice (on s’intéresse plus à la victime qu’à l’auteur). Le fait d’être
victime est un risque social.

2 courants importants :

1. l’affirmation du droit des victimes


2. développement de modèles transactionnels

1) On impose qu’elle soit indemnisée : intervention de l’Etat (de même que l’état doit intervenir
pour les catastrophes naturelles)
2) Modèle de négociation, de transaction, … : justice négociée
But : atténuer les effets de la délinquance mais pas supprimer les causes de cette délinquance.
Exemples : 1) Il y a eu des réformes récentes
Les victimes ont toujours 3 revendications :
1. reconnaissance du fait qu’elle est victime : qu’une personne est
délinquante
2. accompagnement, aide
3. droit à obtenir réparation : souvent une indemnisation
Ces 3 droits vont être traduits dans le procès pénal (3 stades :
- information, instruction
- jugement
- exécution

- information et instruction : des réformes affirment le droit des victimes


a) Loi Franchimont :
- a introduit quelques nouveautés :
art 3bis : les victimes doivent être traitées de manière correcte et consciencieuse
- droits complémentaires : peut demander l’accès au dossier
peut demander des recherches, des études supplémentaires

b) loi de réforme des services de police : (avant 3 structures de police, maintenant une seule)
Obligation d’accueil des services de police , d’orientation vers les services adéquats et obligation
d’information sur les droits des victimes
Il y a maintenant des associations qui ont le droit de protéger les droits de certaines victimes (en matière de :
- racisme
- Traite des êtres humains
- Violence au sein du couple)
L’association elle-même peut se constituer partie civile à la place de la victime.
L’Etat va également s’appuyer sur certaines associations pour épauler la victime (Child Focus)

Une victime qui est mal reçue dans un service de police au dans un tribunal est victime une seconde fois :
victimisation secondaire.

- jugement :
- on va tout d’abord lui permettre de faire valoir ses droits pendant un temps plus long : notamment
le cas en matière de mœurs (délai seulement à partir de leur majorité)
- devant le tribunal de police spécialement, on va réserver l’indemnisation de la victime
Effet : la personne accusée va alors être face à deux adversaires : accusation privée et publique .
(Dans les pays anglo-saxons : 1 seul adversaire.
Dans les tribunaux internationaux, les victimes n’ont pas droit à des indemnisations).

- Exécution des peines : On va permettre à la victime de donner son avis


Ex : - libération conditionnelle (loi de 1998)
- réhabilitation (loi de 93) : le condamné ne peut être réhabilité si la victime n’a pas été indemnisée
- Des conditions peuvent être imposées : éloignement, interdiction de prise de contact avec la famille
de la victime
- Facilitation de l’indemnisation :
a) Fonds d’aide aux victimes d’actes intentionnels de violence.
C’est un fonds public (ex. drame du Heysel)
Il fonctionne depuis 1985 et est alimenté par des conditions
imposées aux condamnés et la la dotation publique
b) Loi sur l’indemnisation des usagers faibles. L’assurance d’un
véhicule va indemniser automatiquement les piétons, les
cyclistes, les passagers…
Mais on ne parle que des dommages corporels
c) On voit se développer des assurances privées (en plus des
assurances obligatoires : conduite et chasse). La victime est
indemnisée directement.
Ex. vol, incendie, RC familiale

2) (Développement des modèles transactionnels) : médiation et transaction pénale

12. La contribution de la criminologie à la Justice Pénale

Est-elle à ce point utile ou non à cette justice pénale ?

Les observations préliminaires :

1. Fonctions différentes :
Justice pénale : assurer le respect des valeurs sociales dominantes. Il faut maintenir à un
niveau acceptable de criminalité
Criminologie : ne participe pas directement dans la justice pénale.
Elle a une fonction d’observation, de réflexion et de recherche scientifique
Elle ne fait pas référence à des valeurs. Elle doit être indépendante
C’est une activité universelle (diff. justice pénale : nationale)

2. Options idéologiques sous-jacentes à la criminologie :


Elle se situe quand même dans des courants de pensée : chaque criminologue se dit d’une école.
Le résultat produit par le criminologue peut cautionner la justice pénale ou la contester
3. Il y a une crise de la justice pénale : lit de la criminologie
On constate un crash de la justice pénale, avec augmentation de la délinquance

Apports de la criminologie à la justice pénale :

La justice pénale, c’est d’abord des choix de stratégie et ensuite ce sont des acteurs (services de police, parquets,
…)

1. Stratégie de la justice pénale : politique criminelle : ensemble des procédés que la société trouve
pour riposter à la criminalité.
Pour riposter de la sorte, il y a des organes en Belgique. C’est le Ministre de la justice qui décide de la
politique criminelle. Il est responsable devant le Parlement.
Il a donc une responsabilité politique. Il s’appuie sur différents organes pour ce faire : le Collège des
procureurs généraux qui va aider le Ministre à établir la politique criminelle et va faire appliquer ses
décisions. Il va imposer ses solutions à tous les membres de différents parquets. Cette politique
criminelle ne change pas la loi mais la met en application de façon intelligente.
De nombreuses considérations passent avant les criminologues (économiques, sociales, …)
Ex. : social : élargissement du temps de prescription après l’affaire des tueurs du Brabant : législation de
panique prise dans l’urgence
Le criminologue quant à lui a besoin de temps.
Le Ministre est secondé par le service de politique criminelle (créé en 1994)

2. Les acteurs : administration de la justice pénale


Elle fonctionne en temps réel et avec des données concrètes. Le criminologue en travaillant avec ces
données concrètes arrive souvent à des conclusions abstraites (la méthode n’est pas la même). Mais la
criminologie a tout de même fait de bonnes études p.ex. en matière de victimisation, récidive, criminalité en col
blanc.
La criminologie n’est pas là pour supprimer le crime mais pour donner les éléments nécessaires pour
obtenir une meilleure riposte de la société à cette criminalité.

Les canaux de communication :

Il y a une grande incompréhension, une grande méfiance entre les deux parties.
Raisons :
1. Combat entre le réformisme (criminologues) et le conservatisme (juristes) (cf. règle du précédent en
droit anglais, règle de la jurisprudence en droit belge)
2. Importance de l’opinion publique : elle est terriblement répressive et sévère
Les Ministres et les parlements doivent en tenir compte
3. Portée pratique limitée de la recherche criminologique
Ex : jargon criminologique peu compris par le reste des gens
Il y a des acteurs qui sont purement et simplement incompréhensibles : discrédit.

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