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57e année
Numéro 1015
15 juin -
15 juillet 2019
Dispensé de timbrage
autorisation n° 956
L’INVITÉ DE CONJONCTURE
ARNAUD VAISSIÉ
E-commerce
En route vers de
nouveaux modes
de consommation
Dossier spécial : bilan Driss Guerraoui, invité À Paris, la CFCIM L’actualité vue par le
des Assises de la du Forum Adhérents co-organise la Matinale Service économique de
Fiscalité 2019 de la CFCIM 15 juin - 15 juillet 2019
Africaine de la Finance - Conjoncture N°de
l’Ambassade 1015France
-1
2 - Conjoncture N° 1015 - 15 juin - 15 juillet 2019
Editorial
Dans le monde entier, l’e-commerce a profondément bouleversé les habitudes des consommateurs. Preuve
en est l’incroyable montée en puissance des géants tels que Amazon qui, en quelques années seulement, a
construit un empire international.
Les circuits de distribution classiques ont dû, pour assurer leur survie, s’adapter à cette nouvelle donne.
Si ce nouveau mode de consommation menace directement certains types de commerce, il offre en revanche
d’extraordinaires opportunités pour ceux qui jouent la carte de la complémentarité et savent tirer profit
des puissants outils marketing proposés par le digital. D’où l’importance pour le commerce traditionnel de
développer des circuits spécifiques de distribution via internet, parmi lesquels les sites e-commerce et les
plateformes dites « marketplaces ».
Au Maroc, le secteur est en plein essor. Très friands de technologies internet et mobiles, les Marocains
sont de plus en plus nombreux à faire leurs achats en ligne. Seuls freins à cet engouement, la sécurité des
transactions et la livraison. Les opérateurs ont su rassurer leur clientèle sur ces points, mais des difficultés
subsistent notamment en ce qui concerne l’acheminement des marchandises vers les zones rurales.
Selon une étude du cabinet BCG, l’e-commerce représenterait même une chance de stimuler l’ensemble du
tissu économique africain et de générer des millions d’emplois directs et indirects.
En matière de e-commerce, la France n’est pas en reste au point que les hypermarchés commencent à en
ressentir durement l’impact. Le pays exporte même son savoir-faire digital à travers son label « French
Tech », de plus en plus reconnu à l’international.
Notre invité du mois, Arnaud Vaissié, Président de CCI France International, nous livre justement son
analyse sur le commerce extérieur de la France. Parmi les dispositifs phares lancés par le pays, la Team
France Export que la CFCIM est très fière d’avoir rejointe il y a quelques mois.
Conjoncture est édité par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc 15, avenue Mers Sultan
20 130 Casablanca. Tél. LG : 05 22 20 90 90. Fax : 05 22 20 01 30. E-mail : conjoncture@cfcim.org. Site Web : www.cfcim.org
Directeur de la publication Philippe-Edern Klein Président du Comité de rédaction Serge Mak
Secrétaire de rédaction Nadia Kabbaj Ont collaboré à ce numéro Marie-Cécile Tardieu, Laurence Jacquot, Société de Bourse
M.S.IN, Sofya Benchekroun, Rémy Pigaglio, Dounia Z. Mseffer , Sylvain Alassaire, les administrateurs et collaborateurs de la CFCIM
Crédits photos CFCIM, Fotolia, Ambassade de France, DR Conception graphique Sophie Goldryng Mise en page Mohamed Afandi
Impression Direct Print (Procédé CTP) ISSN : 28 510 164 Numéro tiré à 7 000 exemplaires.
8
Heetch porte plainte contre Careem devant le Conseil de la
Concurrence
Le cabinet Michael Page présente les perspectives en matière
16
d’emploi et de rémunérations au Maroc
10 Dossier spécial Assises de la Fiscalité
16 Driss Guerraoui, invité du Forum Adhérents
18 Arnaud Vaissié, invité de Conjoncture
20 Service économique de l’Ambassade de France
22 Indicateurs économiques et financiers
Echos International
24 16 startups marocaines au salon VivaTech à Paris
24 Hausse des investissements étrangers en France en 2018
ZOOM 25
E-commerce : en route vers de
nouveaux modes de consommation
26 E-commerce au Maroc : où en sommes-nous ?
30 Entretien avec Mikael Naciri, Directeur général du Centre Monétaire
Interbancaire
31 Le profil du consommateur en ligne marocain
34 E-commerce : le boom des marketplaces
38 Emploi et e-commerce en Afrique
40 Les règles d’or pour créer un site de e-commerce
Regards d’experts
43 Juridique
ion
diat s
Expert RH
44 Juridique : La convention de garantie d’actif et de passif Mé
Actus CFCIM
47 La CFCIM vous donne rendez-vous en octobre pour le prochain
Forum d’Affaires Maroc-France à Dakhla
50 Le CEFOR Entreprises de la CFCIM signe une convention avec
50
l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé
On en parle aussi...
54 L’association du mois : Association Oumnia
54 Agenda Culturel de l’Institut français du Maroc
L
a compétition acharnée forme a longtemps défié Uber jusqu’à
entre applications de VTC ce que le géant américain la rachète en
et taxis a franchi une nou- février dernier. Paradoxalement, Uber
velle étape. Arrivé sur le avait annoncé la « suspension » de son
marché marocain en 2018, service au Maroc en février 2018 en
Heetch a annoncé avoir porté plainte raison de « l’incertitude réglementaire
en mars dernier contre Careem de- actuelle ».
vant Conseil de la Concurrence pour L’entreprise émirienne, confrontée à
concurrence déloyale. cette même incertitude et à des ten-
Deux modèles s’affrontent. Heetch a sions avec les chauffeurs de taxi, avait
choisi dès son implantation au Maroc décidé en juillet dernier de nouer une
© Fotolia
de s’appuyer sur les petits taxis et a si- alliance avec deux syndicats, l’Union
gné une série d’accords avec leurs syn- Nationale des Taxis (UNT) et le
dicats. Careem, en revanche, travaille avec des particuliers, même Syndicat Démocratique des Transports (SDT).
si l’entreprise a aussi tenté de faire appel en partie aux petits taxis. Comme l’avait révélé Conjoncture en septembre 2018, l’UNT s’était
« Pour faire ce métier, c’est-à-dire conduire un taxi, il faut avoir un retiré de l’accord. Du côté du SDT, l’accord est toujours en vigueur,
agrément. C’est un secteur très réglementé. De plus, l’État a mis en mais bat de l’aile. « Honnêtement, la mise en place de l’accord a posé
place un système d’autorisation des applications mobiles. Pourtant, problème parmi nos chauffeurs. Beaucoup n’ont pas fait d’effort en
Careem travaille avec des voitures de tourisme sans agrément », ar- ce qui concerne l’état de la voiture, de la tenue, de la limitation du ra-
gumente Hicham Amadi, Président du Conseil d’Administration de colage... », indique Hamid Belattar, Coordinateur National du SDT.
Heetch Maroc. Selon lui, seuls 30 à 35 chauffeurs de son syndicat sont partenaires de
Pour Hicham Amadi, l’objectif de la plainte est aussi de pousser à la Careem, contre 100 à 120 au début.
réflexion sur la mise en place d’un modèle de développement pour le Careem n’a pas répondu aux sollicitations de Conjoncture. Il n’a
secteur au Maroc. « Il y a 75 000 agréments pour 90 000 chauffeurs, donc pas été possible de recueillir la réaction de l’entreprise et,
qui ont des familles à charge. Il n’est pas possible de simplement notamment, de vérifier si elle est titulaire d’une autorisation de tra-
augmenter le nombre d’agréments, car cela diviserait le revenu des vailler.
chauffeurs, qui gagnent environ 170 dirhams nets par jour. L’État a- Heetch, de son côté, assure avoir obtenu cette autorisation de la part
t-il conscience de la précarité de ce secteur ? », lance Hicham Amadi, du Ministère de l’Intérieur en 2018. « Nos accords avec les syndicats
qui considère que Careem aggrave cette précarité. de taxis prévoient une assurance maladie individuelle pour les
Le Conseil de la Concurrence, réactivé grâce à la nomination de nou- chauffeurs et des formations. L’adhésion est gratuite », précise
veaux membres en décembre dernier, peut prononcer des sanctions Hicham Amadi. L’entreprise, qui a levé début mai 34 millions d’euros,
contre des entreprises « pour mettre fin aux pratiques anticoncur- compte se déployer en Afrique sur ce même modèle de collaboration
rentielles ». Elles peuvent atteindre au maximum 10 % du chiffre avec les taxis. Au Maroc, elle est présente aujourd’hui à Casablanca,
d’affaires mondial de la société. Rabat, Marrakech, Tanger et Agadir.
Careem est aujourd’hui disponible dans les villes de Rabat, Salé,
Tanger et Casablanca. Bien implantée dans les pays arabes, la plate- Z Rémy Pigaglio
L
’Association des Utilisateurs des Systèmes d’Informa- renforcement de leurs capacités ». Le programme prévoit aussi la
tion au Maroc (AUSIM) lance le programme de bourses mise à disposition d’une bourse de vie, d’un équipement informa-
d’excellence « AusAiducation by AUSIM », en partena- tique, d’un dispositif de coaching, de cours de soutien en langues
riat avec la Fondation Marocaine de l’Étudiant. Selon ainsi que d’un système de tutorat professionnel assuré par les
un communiqué de l’AUSIM, ces bourses visent à « contribuer membres de l’AUSIM. La première promotion cible un bachelier
à faire émerger les talents, notamment du secteur digital, parmi par grande région (cinq au total) et accueillera 60 % de filles, en
les bacheliers marocains brillants et socialement démunis, par le privilégiant les zones hors des principales agglomérations.
L
e 3e Global Influencers Summit s’est déroulé du 4 au 7 avril les besoins en commerciaux sont importants », détaillent les
dernier à Essaouira, parrainé cette année par André Azoulay, auteurs.
Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Président D’autres catégories sont favorables aux candidats : « Digital,
de l’Association Essaouira Mogador. Organisé par l’agence Marketing & Communication », « Distribution & Commerce »,
Brand Factory, l’événement avait pour thématique « Influenceurs, qui « Finance & Comptabilité » ou encore « Hôtellerie & Tourisme ».
sont-ils ? Comprendre les nouveaux leaders d’opinion ». À l’inverse, la catégorie « Construction, Immobilier & Maîtrise
Selonuncommuniqué,ilaréuni200personnes,dontdesinfluenceurs, d’ouvrage » affiche des perspectives négatives.
des institutionnels, des représentants de marques, des spécialistes Michael Page a relevé que 64,5 % des répondants pensent que la
du digital, des médias… Au programme : des keynotes animés par situation du marché de l’emploi va s’améliorer dans les six pro-
l’influenceuse Leila Ghandi et le CEO de Webeuz, Mehdi Mourabit. chains mois. 80 % d’entre eux envisagent la possibilité de dévelop-
Mais aussi des panels pour mieux comprendre les évolutions et les per leurs compétences dans les 12 prochains mois, tandis que 68 %
enjeux de ce nouveau métier et ses interactions avec les entreprises. espèrent voir s’étendre leur périmètre de responsabilités et que
Et enfin, des master class étaient organisées par des experts pour 64 % misent sur une progression de leur niveau de rémunération.
partager leurs connaissances.
« Civisme fiscal et
démocratie sont
profondément liés »
Interview de Mohamed Berrada, Professeur à l’Université Hassan II, ancien Ministre
des Finances, Président du Comité Scientifique des 3es Assises de la Fiscalité
Conjoncture : Quel bilan peut-on qui peut se manifester par un développement des ser-
vices sociaux. La question est donc de chercher com-
tirer des dernières Assises de la Fiscalité dont l’une
thématiques centrales était l’équité fiscale ? ment on peut réduire la pression fiscale tout en redyna-
misant la croissance et en faisant progresser le service
public ! C’est en fait le défi lancé aux assises.
Mohamed Berrada :
Les Assises de la Fiscalité, dont la dernière édition Quelles ont été les pistes évoquées afin de réduire les
a eu lieu il y a six ans, ont été un moment d’écoute et disparités entre les contribuables ?
d’échanges. Le monde évolue à grande vitesse : la mon- Pour réduire les inégalités, il faut d’abord produire,
dialisation et l’ouverture des frontières ont créé dans et produire plus. Car c’est par la production que sont
notre pays de nouvelles tensions sur le plan écono- générés les revenus, la consommation et l’investisse-
mique et social, mais aussi de nouveaux défis auxquels ment. Notre modèle de développement doit donc faire
nous devons nous adapter. Le moment est venu de faire une translation d’un modèle basé sur la demande à un
le bilan de notre système fiscal, de constater ce qui fonc- modèle basé sur l’offre. Cela signifie que nous devons
tionne et de diagnostiquer ce qui reste à mettre en place, renforcer notre compétitivité économique pour mieux
mais il s’agit surtout de voir dans quelle mesure il peut affronter la concurrence. La politique fiscale à elle
contribuer à relever notre niveau de croissance. seule ne va pas résoudre nos problèmes économiques
Le fait de placer les Assises sous le thème de l’équité a et sociaux. Elle doit s’intégrer dans une vision globale.
permis de fédérer toutes les forces vives de notre société Dans les discours, on a tendance à privilégier l’aspect
pour réformer notre système fiscal et parvenir à un techniciste de l’impôt, sans le placer dans un contexte
consensus national. plus global, dans un environnement où la sociologie
En fait, la fiscalité est un sujet d’actualité partout dans le et la science politique deviennent déterminantes pour
monde et chez nous aussi. Je reconnais que ces Assises mieux comprendre ses fonctions.
ont généré de multiples attentes et doléances. Avec La fiscalité ne répond pas seulement à une fonction
comme principale préoccupation du public, l’apparente financière, mais aussi à une fonction de régulation
contradiction entre le ras-le-bol fiscal et la demande de économique, en ciblant par exemple des secteurs prio-
service public. ritaires vecteurs de croissance comme l’industrie, la
Mais est-ce vraiment une contradiction ? Je ne le pense recherche et le développement. Elle revêt également
pas. La baisse de la pression fiscale et l’amélioration une fonction sociale grâce à une politique de redistribu-
du service public sont en fait liées par deux principes tion par l’impôt progressif vers les plus pauvres, ainsi
majeurs : d’une part l’équité fiscale, qui peut se traduire qu’une fonction territoriale, en cherchant à réduire les
par une augmentation des recettes fiscales et, d’autre inégalités fiscales sur le territoire national. Enfin, la fis-
part, l’efficacité dans la gestion de la dépense publique calité a surtout une fonction politique, dans la mesure
où l’impôt représente la contribution du citoyen au Quelle pourrait être la nouvelle approche sur le plan
financement des politiques publiques d’intérêt général de la gouvernance fiscale ?
et où les opérateurs économiques sont aussi appelés à Il faut analyser le problème à ses origines. Par exemple,
assumer leur responsabilité. si les textes sont généralement pleins de bonnes inten-
C’est cette fonction qui lui donne une légitimité poli- tions, leur applicabilité pose souvent des problèmes.
tique et qui définit le pacte social basé sur un consen- Toute mesure fiscale devrait ainsi subir au préalable
tement volontaire des hommes aboutissant au civisme un test pour savoir si elle peut être concrétisée sur
fiscal et au renforcement de la démocratie. Civisme fis- le terrain. Les textes sont fréquemment ambigus et
cal et démocratie sont profondément liés ! donnent lieu à plusieurs interprétations qui sont source
de conflits. Les textes doivent être clairs et simples afin
Pour encourager le civisme et lutter contre la fraude de prévenir le conflit au lieu de subir un contentieux qui
fiscale et l’informel, faut-il selon vous adopter une crée du mécontentement.
approche plutôt incitative ou coercitive ? Quel type Il est important de rechercher un meilleur équilibre des
de mesures peut-on préconiser ? droits et devoirs du contribuable et de l’Administration.
Le consentement naturel à l’impôt est l’esprit qui a tou- Celle-ci ne doit pas être juge et partie, c’est-à-dire qu’elle
jours guidé nos réflexions. Nous croyons en l’adhésion doit élaborer les textes, les appliquer et en contrôler
volontaire et spontanée. Il ne faut pas oublier que notre l’exécution. Il faut renforcer l’indépendance des orga-
système est en grande partie déclaratif. Cela veut dire nismes d’arbitrage. La création d’un conseil national
que l’on fait confiance au contribuable dès le départ ; ce des prélèvements obligatoires pourrait constituer un
qui est une sorte de présomption d’innocence. Évidem- terrain de concertation et d’évaluation des politiques
ment, cette confiance ne doit pas être trahie. fiscales et faciliter cette mutation.
Dans cet esprit, et pour amener les contribuables à Enfin, il faut surtout veiller à ce que l’administration
respecter les règles du jeu, notre stratégie consiste à fiscale soit imprégnée des principes édictés plus haut
réduire graduellement les taux d’imposition en élar- afin qu’une plus grande part de la population adhère à
gissant la base fiscale, notamment en luttant contre la l’impôt et ceci par une meilleure communication. Cher-
fraude fiscale et en intégrant progressivement le secteur cher à développer une administration à visage humain
informel dans le formel. où la confiance devient une règle de départ.
J’ajoute qu’en élargissant la base imposable, on devrait
étendre en même temps la base des prélèvements Il a également été question de la pression fiscale sur
sociaux pour une meilleure couverture de santé et de les entreprises : quelle est la situation au Maroc ?
retraite au profit d’une partie de la population dont le La pression fiscale se calcule en divisant les recettes
travail est précaire et qui évolue principalement dans fiscales par le PIB. Il suffit donc, pour diminuer la
le secteur informel. Il existe 1,68 million d’unités de pression fiscale, d’augmenter le PIB qui, quant à lui,
production informelles qui emploient 2,4 millions de représente la somme des valeurs ajoutées, c’est-à-dire
personnes. Il faut chercher comment les intégrer pro- la rémunération des facteurs travail et capital. Si la
gressivement dans le secteur formel par un dispositif valeur ajoutée augmente, les recettes fiscales liées à
simplifié et clair, une sorte de forfait à payer, qui leur ces deux facteurs augmentent aussi. Cela signifie que
permettrait de bénéficier éventuellement de la couver- les recettes fiscales sont finalement liées à la variation
ture sociale. Nous devons lutter contre la précarité et il de la valeur ajoutée, c’est-à-dire à la croissance écono-
faut bien comprendre que notre vision fiscale est aussi mique. Notre objectif est de voir comment créer de la
d’essence sociale. croissance et mieux la répartir entre ces deux facteurs
Quant à la lutte contre la fraude fiscale, elle est bien sûr de production.
fondamentale. Vous savez, notre administration fiscale Notre pression fiscale est de 22,50 %. Mais toute com-
a réalisé de grandes avancées au niveau de son organi- paraison avec d’autres pays est inadaptée ! Car, si l’on
sation, de la compétence de ses cadres et des techniques écarte du dénominateur le PIB agricole et les autres
utilisées. Télédéclaration, règlement par internet, déve- activités exonérées, la pression fiscale serait de 25 %.
loppement d’algorithmes… les futurs recrutements de Mais le problème n’est pas là. Cette pression est iné-
la DGI se feront surtout dans ces domaines. En consé- galement répartie ! Il s’agit de déterminer la pression
quence, la lutte contre la fraude se fera de plus en plus optimale pour un pays comme le Maroc, sachant par
d’une manière indirecte en développant des systèmes exemple qu’en Turquie, pays concurrent, elle n’est que
de recoupement informatique. de 19 %.
Moins de 1 % des sociétés paient 80 % de l’IS. Il en est de suivants : 0-10-20-30 % - et garantir sa neutralité. Le
même pour l’IR. 60 % des recettes de l’IR proviennent butoir est appelé à disparaitre ou à être remboursé.
des prélèvements à la source des salariés. 73 % de l’IR De même en ce qui concerne l’impôt sur le revenu. Le
sur salaires est issu d’à peine 4,3 % des salariés. 50 % barème de l’IR sera revu pour tenir compte de l’abatte-
du chiffre d’affaires déclaré émane de 387 entreprises ment actuel sur les salaires en vue de situer le seuil de la
seulement. Ce n’est pas équitable ! Nous sommes en tranche exonérée à sa vraie valeur pour que le système
face d’une concentration excessive des recettes fiscales, gagne en lisibilité. Étudier la possibilité de la mise en
qui traduit en fait certaines réalités de notre économie : place, à terme, du « foyer fiscal ». Lever la discrimina-
le poids inégal dans la production nationale entre les tion actuelle entre les salariés et les non-salariés en par-
grandes entreprises d’une part, et les PME-TPE et le ticulier les professions libérales en matière d’incitations
petit commerce d’autre part. À la base de la concentra- fiscales relatives à la déduction des cotisations sociales
tion fiscale se trouve une concentration économique et ou de retraite complémentaire.
c’est à ce niveau qu’il faut d’abord agir. Il faut soutenir Le caractère global de l’impôt sur le revenu sera consa-
la croissance de nos PME-TPE, ainsi que leur compé- cré pour une plus grande équité. Cela signifie que le
titivité et leur rentabilité, tout en faisant en sorte que les caractère libératoire de certains prélèvements sera
grandes entreprises deviennent des locomotives pour remplacé par un crédit d’impôt, dans l’attente de la
les PME, pour une meilleure intégration du tissu éco- déclaration annuelle de l’IGR.
nomique, comme ce fut le cas en Corée du Sud.
La fiscalité locale a également été l’une des préoccu-
Quelles dispositions ont été proposées pour réduire pations majeures des participants aux assises : quelle
la pression fiscale, notamment en matière de barème en est la raison ?
d’IS et de TVA ? Pour une raison bien simple ! C’est une fiscalité de
Au niveau de l’IS, nous proposons de consolider le proximité, et donc une source de mécontentement aussi
principe de progressivité, de baisser graduellement bien pour les contribuables que pour l’administration.
le taux marginal fixé actuellement à 31 % sur cinq ans, Pourquoi ? En raison de sa complexité et sa pluralité. La
en fonction de l’élargissement de l’assiette. Il faut donc taxe professionnelle telle qu’elle est conçue aujourd’hui
arrêter une règle rationnelle pour la mesure de cet élar- est un frein à l’investissement. Nous proposons de la
gissement et normaliser au fur et à mesure les taux bas remplacer par une taxe sur l’activité. La taxe d’habi-
sectoriels et ceux appliqués à l’export, aux ZFE (Zones tation et celle des services communaux pourraient
Franches d’Exportation) et à CFC (Casablanca Finance être substituées par une seule taxe foncière locale. Les
City), mais aussi au secteur de l’industrie, des hautes 27 taxes locales pourraient être réunies en 2-3 taxes à
technologies, de la recherche & développement et de travers une simplification et une clarification des rôles
l’innovation, et de l’économie verte. d’émission et de recouvrement. Enfin, nous devons
Nous proposons également de constituer une fiscalité nous orienter vers une convergence des fiscalités de
de groupe, conséquemment à la mise en place d’un IS l’État et de la fiscalité locale par la mise en place d’un
progressif. En facilitant le regroupement, on pousse Code unique qui intégrerait même la parafiscalité.
le résultat aux taux supérieurs, pour une plus grande
équité. Quelles sont les préconisations concernant les exoné-
Par ailleurs, la cotisation minimale nous semble un rations accordées par le passé à plusieurs secteurs et
prélèvement injuste. 67 % des personnes morales qui ont aggravé la dépense fiscale ?
déclarantes présentent des résultats déficitaires ou C’est vrai que la dépense fiscale a atteint un niveau
nuls. Certaines entreprises fuient l’impôt et doivent considérable - 30 milliards de dirhams - sans qu’elle
être contrôlées. D’autres font réellement des pertes et soit justifiée par rapport au principe édicté plus haut.
souffrent pour survivre dans un marché concurrentiel Une évaluation de toutes les exonérations existantes
et devant lutter à armes inégales et avec des problèmes est en cours. On doit veiller, pour tout dispositif d’in-
de trésorerie continus. La cotisation minimale aggrave citation en faveur d’une branche d’activité donnée, à
leur situation. Elle devrait être supprimée progressive- apprécier l’impact de cette décision sur le secteur consi-
ment sur cinq ans. déré, mais aussi sur les autres secteurs. L’exemple de
Concernant la TVA, il existe beaucoup de distorsions l’immobilier est révélateur sachant qu’un bon nombre
avec la règle du butoir par exemple. Cela s’explique par d’industriels se sont convertis dans l’immobilier pour
le fait de certaines exonérations et de la multiplicité des se réfugier dans des projets plus rentables, créateurs de
taux, ce qui conduit à une surcharge fiscale pour cer- situations de rente. Certaines exonérations pourraient
taines entreprises. Elle est la principale composante être remplacées par des subventions contractuelles
de la dépense fiscale d’ailleurs. Il faut étendre le champ directes, comme une participation aux infrastructures
de la TVA à toutes les activités économiques, réamé- industrielles que certaines entreprises sont amenées à
nager ses taux - en retenant probablement les quatre effectuer sur leurs sites.
« Les gens
confondent égalité
et équité fiscale »
Interview d’Abdelaziz Arji, Expert-comptable et Commissaire aux comptes,
Président de la Commission Juridique, Fiscale et Sociale de la CFCIM
Conjoncture : Que doit-on retenir les plus faciles à taxer puisqu’ils sont prélevés à la
source sans possibilité d’optimisation. Ils envient les
des dernières Assises de la Fiscalité ?
chefs d’entreprises qui disposent de leviers et d’outils
pour optimiser leur fiscalité ;
Abdelaziz Arji : • Les chefs d’entreprises, qui se plaignent des contrôles
Parmi les éléments qui permettent de bâtir une démo- fiscaux de plus en plus fréquents et souhaiteraient
cratie : un système fiscal juste et équitable. Pour un que l’administration lutte davantage contre l’infor-
système fiscal juste, l’idée - issue de la Déclaration mel qui représente 20 % du PIB et qui ne participe
des droits de l’Homme - est que chaque citoyen doit pas au système fiscal déclaratif.
contribuer aux charges publiques en proportion de
sa richesse. Pour juger du caractère juste ou injuste L’équité fiscale est-elle compatible avec les incita-
de la fiscalité marocaine, il faut d’abord s’intéresser à tions fiscales ?
l’assiette de l’impôt. Or, nous constatons que des impôts Je pense que les gens confondent égalité et équité fiscale.
prépondérants tels la TVA ou la TIC sont des taxes qui L’égalité veut dire que les forts et les faibles bénéficient
frappent toutes les couches sociales sans distinction. des mêmes droits. L’équité signifie que les sociétés qui
L’impôt progressif phare au Maroc est l’IR. Mais, au connaissent certaines difficultés ou dont l’investisse-
lieu de jouer son rôle d’impôt juste, il est décrié, car les ment a des retombées importantes doivent être épau-
tranches de son barème sont tellement basses que les lées. C’est le cas de l’auto entrepreneur ainsi que du
revenus moyens paient proportionnellement autant logement social dont l’impact sur les populations est
que les très hauts revenus. De plus, il n’est pas prévu majeur. C’est aussi le cas des investissements étrangers
de « quotient familial » qui permet d’amortir l’effet de dans l’industrie ou les services qui génèrent des emplois
l’impôt sur les familles nombreuses. Il ne faudrait tou- et des devises en masse. En revanche, accorder des exo-
tefois pas tuer la poule aux œufs d’or. Le système fiscal nérations à des activités de rente comme l’exploitation
doit ménager les titulaires de revenus et de patrimoine de carrières ou les grandes exploitations agricoles, ce
élevés de peur de les voir s’enfuir vers d’autres pays sont des incitations qu’il faut évaluer et réformer.
plus cléments. Pour moi, l’équité fiscale est assurée par des incita-
Pour un système fiscal équitable, tout d’abord, les tions ciblées. Ces dernières doivent aller dans deux
citoyens doivent être égaux face à l’impôt. Aucun indi- sens. Premièrement en privilégiant les entreprises qui
vidu ne peut bénéficier d’une exemption ou d’un pri- créent de l’emploi et apportent des devises, ou bien qui
vilège fiscal non accessible aux personnes se trouvant ont des retombées sociales importantes. Deuxième-
dans une situation similaire. ment, il est nécessaire de rétablir l’équilibre entre les
Ensuite, l’impôt doit être collecté en fonction de la capa- sociétés qui produisent le « Maid in Morocco » et celles
cité contributive de chacun. qui inondent le marché local de produits bon marché
Aujourd’hui, le système fiscal marocain a créé deux importés en profitant des failles des conventions de
catégories de citoyens qui s’accusent mutuellement : libre-échange que le Maroc a signé avec certains pays
• Les salariés, qui se lamentent d’être les contribuables comme la Turquie ou la Tunisie.
« Le Conseil de la Concurrence
a pour objectif de “libérer les
énergies” »
Driss Guerraoui était l’invité du Forum Adhérents qui s’est tenu à la
CFCIM le 2 mai dernier. Le Président du Conseil de la Concurrence a
consacré son intervention à « La nouvelle dynamique du Conseil de
la Concurrence ».
© CFCIM
A
près des années de avec une dynamique institutionnelle ment les concentrations ». Enfin, cette
sommeil, le Conseil incarnée par les instances de lutte autorité administrative indépendante
de la Concurrence contre la corruption, les autorités de a des attributions consultatives.
a été réactivé après régulation de l’audiovisuel ou encore
la nomination en le Conseil Économique, Social et Une importante marge d’action
novembre dernier de Environnemental (CESE). « Le Conseil « Ce qui a changé avec la Loi de 2014,
Driss Guerraoui au poste de Président, de la Concurrence s’inscrit dans le c’est que le Conseil est passé de pou-
puis de ses nouveaux membres en volet de la démocratie économique », voirs uniquement consultatifs à des
décembre dernier. « Cette réactivation souligne Driss Guerraoui. pouvoirs d’instruction et de larges
est intervenue à un moment crucial Le Conseil de la Concurrence a trois pouvoirs de décision », indique Driss
dans le domaine de la gouvernance éco- missions essentielles. D’abord, il Guerraoui. Le Conseil a à sa dispo-
nomique de notre pays », estime Driss contrôle le comportement des acteurs sition des sanctions pécuniaires qui
Guerraoui. « Elle correspondait à une du marché, donc des entreprises. peuvent atteindre 10 % du chiffre d’af-
attente à la fois du monde politique, « Plus particulièrement, il contrôle les faires de l’entreprise et des sanctions
du monde des affaires, mais aussi des ententes et les abus de position domi- pénales qui vont de deux mois à un an
citoyens. », ajoute-t-il. nante ». Ensuite, il surveille la struc- d’emprisonnement. « On peut parler
La réactivation coïncide également ture des marchés, « et plus particulière- de gendarme de l’économie, dans le
« Les leviers de
notre commerce
extérieur sont liés à
notre compétitivité
intérieure »
Arnaud Vaissié, Président de CCI France International
Conjoncture :Quel est votre regard « Hope for the best, plan for the worst » : espérer le
meilleur dénouement, mais planifier pour le pire scé-
sur l’évolution du commerce extérieur de la France
ces dernières années ? nario possible. Il est très difficile de faire des pronostics
à ce stade tant le pays semble être dans une impasse
Arnaud Vaissié : Le commerce politique. Il est clair que le Brexit génère une forte
extérieur est un élément de puissance économique et insécurité et les entreprises redoutent l’incertitude.
politique d’un pays. Or, le déficit de la balance com- Par conséquent, l’impact est important sur les inves-
merciale de la France est de 60 milliards d’euros (2018) tissements au Royaume-Uni. Je copréside « Le Cercle
et le dernier solde positif date de 2002. Notre maillon d’outre-Manche », ce think tank économique basé à
faible est connu, nous n’avons pas assez de PME Londres qui rassemble 50 patrons français issus de
exportatrices : 5 % des PME françaises sont exporta- tous secteurs d’activités. Nous avons mené un sondage
trices, deux fois moins qu’en Italie et trois fois moins il y a quelques semaines dans lequel plus de 40 % de nos
qu’en Allemagne. Quand nos PME exportent, il est membres indiquent que le Brexit a eu une incidence
frappant de voir qu’elles ont un fonctionnement inter- sur leurs décisions d’investissement au Royaume-Uni
national assez artisanal : 80 % d’entre elles exportent au cours de ces 30 derniers mois. Un grand nombre
sans passer par un intermédiaire, 15 % le font sans d’entreprises ont soit repoussé, soit annulé, les inves-
site internet et, sur les 85 % qui ont un site, 37 % n’ont tissements qu’elles avaient prévu de faire avant le vote
qu’une version française. Il est donc crucial de cibler en faveur du Brexit. Le manque d’investissement sur
ces entreprises, et en particulier les sociétés primo- une période donnée ne se rattrape pas. Il n’est donc pas
exportatrices, pour leur apporter une aide dont elles surprenant que les investissements directs étrangers
ont grandement besoin pour favoriser leur dévelop- (IDE) au Royaume-Uni aient enregistré en 2018 leur
pement à l’international. plus bas niveau depuis près de 10 ans.
Par ailleurs, il est important de rappeler que, pour Quant à l’impact économique du Brexit sur la France,
encourager ce développement à l’international, nos il est réel puisqu’il y a aujourd’hui 30 000 entreprises
entreprises ont besoin d’un cadre réglementaire et fis- françaises qui exportent au Royaume-Uni et 3 400
cal national qui soit compétitif pour être à jeu égal avec entreprises qui y sont implantées. Le Royaume-Uni
leurs concurrentes étrangères. Force est de constater est le premier excédent commercial de la France. Une
que les entreprises françaises ont des taux de marge étude de l’assureur-crédit Euler Hermes évalue à 3 mil-
très inférieurs par rapport à ceux de nos voisins euro- liards d’euros la perte en valeur pour les entreprises
péens : 31 % pour la France contre plus de 40 % pour françaises en cas de « no deal », d’où l’importance de s’y
l’Espagne et l’Allemagne par exemple. Cela pèse sur préparer. Les grands groupes ou les secteurs très expo-
la compétitivité de nos entreprises et sur leur capacité sés comme les laboratoires pharmaceutiques ont, pour
de projection à l’international. Il est essentiel que la la plupart, mis en place des plans B en diversifiant leur
France se rapproche au moins de la moyenne euro- voie d’approvisionnement par exemple. En revanche,
péenne qui se situe à 38 %. Les leviers de notre com- cela est plus difficile pour les PME qui n’ont pas forcé-
merce extérieur sont évidemment liés à notre compé- ment les ressources nécessaires pour appréhender et
titivité intérieure. faire face aux conséquences d’un « hard Brexit ».
Le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne
Comment imaginez-vous le dénouement du Brexit ? est un coup dur pour l’Union. Face à la force des éco-
Depuis trois ans, les entreprises présentes outre- nomies américaine et chinoise, l’UE est évidemment
Manche vivent quotidiennement avec ce dicton : plus forte avec la 6e puissance économique mondiale
L
l’information sur les dispositifs existants en e flux net d’investissements
faveur des jeunes professionnels, comme directs étrangers (IDE) au
Marie-Cécile TARDIEU HOMERe encore trop peu connu. Maroc s’est inscrit en hausse
marie-cecile.tardieu@dgtresor.gouv.fr L’envoi de jeunes avec des profils qui en 2018, à 34,2 Mds MAD
ne concurrencent pas le marché local (+34,2 % par rapport à 2017). Cette forte
Jeunesse. Le déplacement au Maroc, du 8 de l’emploi permet de construire une croissance intervient pour la seconde
au 10 juin, du ministre de l’Europe et des plus grande compréhension culturelle année consécutive, après une chute
affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, entre nos deux pays. Cela contribue au de 33 % entre 2015 et 2016. Les IDE au
est porteur d’un signal fort en faveur de développement des investissements Maroc repassent ainsi au-dessus du
l’insertion professionnelle des jeunes. La français, à la prospection de PME sur le plus haut niveau précédemment atteint
rencontre avec son homologue, M. Nasser marché marocain et à la transmission en 2015 (31,8 Mds MAD).
Bourita, a permis d’annoncer la relance du savoir-faire. Former des talents à La France a été à l’origine de 21,3 %
immédiate du dispositif des Volontaires l’international les rend capables de des flux nets d’IDE au Maroc sur les
internationaux en entreprise (V.I.E) dont travailler, dans le futur, avec le Maroc et 5 dernières années et se positionne
les recrutements avaient été interrompus d’être les ambassadeurs du développement ainsi sur cette période à la première
au Maroc depuis plusieurs mois. du Royaume. place des pays investisseurs étrangers
au Maroc, devant les Emirats Arabes
Unis (13,2 %) et l’Irlande (9,33 %). Elle
arrive néanmoins en seconde posi-
La Chronique économique tion en 2018, du fait d’une opération
exceptionnelle sous drapeau irlan-
L’écosystème de la finance participative se consolide dais, le rachat de Saham Assurances
par le Sud-Africain Sanlam pour
Le cadre réglementaire de la finance parti- est attendu au premier trimestre de l’année 10 Mds MAD étant passé par la filiale
cipative est en place au Maroc depuis la loi 2020, mais leur validation doit s’accommo- irlandaise du groupe.
bancaire de 2014. L’octroi d’un agrément au der du calendrier législatif et de l’avis de En 2018, les IDE français au Maroc ont
profit de 5 banques et de 3 fenêtres partici- conformité préalable du Conseil supérieur drainé 8,1 Mds MAD, concentrés sur les
patives a permis un démarrage de l’activité des Oulémas.
secteurs de l’immobilier (27 %), l’indus-
courant 2017. A fin mars 2019, les établisse- Le Takaful viendra utilement renforcer l’éco-
trie (24 %), le commerce (20 %) et les acti-
ments participatifs ont accordé 5,7 Mds MAD système naissant de la finance participative.
vités financières (10 %).
de financements selon Bank Al-Maghrib. Dans cette même perspective, le Maroc a
réalisé l’émission de son premier Sukuk sou-
En stock, la France demeure, de
Les contrats concernent en premier lieu
les projets immobiliers (5,2 Mds MAD), verain le 5 octobre 2018 (1 Md MAD). L’achè- loin, le premier investisseur, avec
suivent le financement de la consommation vement du cadre réglementaire devrait per- 10,2 Mds EUR à fin 2017 d’après
(383 M MAD) puis l’équipement (88 M MAD). mettre de répondre à l’émergence de besoins la Banque de France. L’Office des
A ce stade, l’écosystème ne propose pas de financement et de garantie divers, par changes calcule pour sa part que le
encore de produit d’assurance participa- exemple l’émission de nouveaux types de stock des investissements français
tive pour garantir les différents contrats de Sukuks par les banques et sociétés d’assu- représente 35,1 % du stock total des
financement (Mourabaha notamment), ce qui rances participatives elles-mêmes. IDE au Maroc.
limite leur développement. Le démarrage de
l’activité des produits d’assurance « Takaful » simon.pineau@dgtresor.gouv.fr simon.pineau@dgtresor.gouv.fr
Secteur à Affaires
l’affiche Relations France-Maroc à suivre
ESS : l’Université Visite du Ministre de l’Europe OOO
Le Centre d’incubation et de
Fès pour rencontrer des Arabes Unis) et à Green of Africa
(Maroc), dans le cadre de l’appel
recherche-action en économie
sociale et solidaire (CIRA-ESS) a
entreprises françaises d’offres international relatif à la
conception, au financement, à
été inauguré le 2 mai dernier à la la construction, à l’exploitation
Faculté des sciences juridiques, et maintenance de la 1ère phase
économiques et sociales Aïn Chock, du projet Noor Midelt. La combi-
en présence de M. Mohamed Sajid, naison des technologies photo-
Ministre du Tourisme, du transport voltaïque et solaire thermique à
aérien, de l’artisanat et de l’écono- concentration permettra d’obte-
mie sociale. Les trois missions du nir un kWh à 0,68 MAD en heure
Centre sont : soutenir et favoriser la de pointe. Le lancement des
concrétisation de projets innovants travaux de la centrale est prévu,
à fort impact social et environne- selon MASEN, à l’automne 2019
© Ambassade de France
mental, accompagner les projets Attijariwafa Bank Europe
portés par les organisations de l’ESS signe un nouveau partenariat
et par les jeunes et offrir un appui avec le mutualiste français Mat-
personnalisé dans le cadre d’un Rencontre de M. Le Drian avec des entreprises françaises à mut. La filiale française du pre-
parcours d’incubation. Mme Amina l’Université Euromed de Fès. mier groupe bancaire marocain
Kchirid, Professeur à l’Université proposera à partir de juin dans
Hassan II, en est la coordonnatrice. ses agences les produits d’assu-
L
Cette initiative est soutenue par le e Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, rance habitation du mutualiste,
Ministère en charge de l’économie M. Jean-Yves Le Drian, s’est déplacé au Maroc du 8 au 10 et suivront ensuite les produits
sociale, l’Agence universitaire de la juin, à Rabat puis à Fès. Pour la séquence économique de d’assurance automobile en oc-
francophonie au Maghreb, l’Open cette visite, M. Le Drian s’est rendu à l’Université Euro- tobre, et d’assurance dommages
Society Foundations et INCO, Méditerranéenne de Fès (UEMF). Le Président, M. Mostapha en 2020 Maroc Telecom
spécialisé dans l’accompagnement Bousmina, a présenté le développement ambitieux de cette institution a annoncé la cession par l’Etat
des entrepreneurs, qui a déployé au qui accueille 1200 étudiants. L’UEMF, créée en 2012 à l’initiative du d’une part maximale de 8 % du
sein de l’Université le premier accé- capital et des droits de vote de
Roi Mohammed VI, est une université à gestion privée. Au nombre des
lérateur universitaire d’innovation l’opérateur à travers des cessions
sociale du Maroc, INCO Scholar. facultés et écoles la constituant, on compte, depuis septembre 2015,
de blocs d’actions et d’une offre
Les six premiers étudiants porteurs l’INSA Euro-Méditerranée, un projet soutenu par les gouvernements publique de vente sur le marché
de projets, choisis en mars dernier, français et marocain depuis la Rencontre de Haut Niveau de 2012. boursier marocain. Il s’agit de
bénéficient d’ores et déjà d’un Après avoir visité deux laboratoires de l’Université au sein desquels la première opération de priva-
accompagnement personnalisé et des projets de recherche (impression 3D, matériau composite) sont tisation, parmi celles prévues
gratuit de 6 mois. INCO a lancé un menés à l’initiative de groupes français, M. Le Drian a échangé avec par la loi de finance pour 2019.
2ème appel à projets de pré-incuba- des entreprises françaises sur le thème de la contribution de la France L’Etat est aujourd’hui action-
tion qui permettra de sélectionner à la montée en gamme technologique du Maroc. Etaient présents, naire de Maroc Telecom à hau-
huit autres étudiants dans les pro- outre les dirigeants de l’UEMF et le Directeur de l’INSA Euromed, les teur de 30 % de son capital
chaines semaines. L’Agence nationale des ports
représentants de Alten, Teads, Alstom et sa filiale Cabliance, Safran,
L’ESS a connu un essor important a communiqué sur son plan
ces dernières années et représente
Thales, le think-tank Idate ainsi que le Président de la CFCIM.
d’investissement pour la période
aujourd’hui 2 % du PIB et plus de Cette rencontre a permis de mettre en lumière l’apport du savoir– 2019-2021 (3,16 Mds MAD) qui
600 000 emplois. Son potentiel faire technologique français sur le territoire marocain ; d’identifier les vise à remplir les objectifs de la
serait plus important. L’ESS pourrait synergies entre opérateurs français et université pour répondre aux stratégie portuaire nationale à
peser jusqu’à 10 % du PIB et inté- besoins en formation afin de permettre au Royaume de poursuivre son horizon 2030. L’effort sera no-
grer 2 millions de personnes selon développement et de se positionner face à la concurrence mondiale ; tamment concentré sur le port
Mazars, qui a mené une étude sur d’échanger sur la complémentarité des chaines de valeur entre les de Casablanca, qui recevra 50 %
ce secteur. Le CIRA-ESS, par ses deux rives de la Méditerranée et son impact positif en termes de de l’enveloppe globale en 2019.
missions, contribuera à cette dyna- création d’emplois. Ce plan sera financé en partie
mique annoncée. par un emprunt obligataire de
laurence.jacquot@dgtresor.gouv.fr
1 Md MAD que l’Agence a émis
laurence.jacquot@dgtresor.gouv.fr fin mai.
Indicateurs économiques
et financiers
Retrouvez chaque mois dans Conjoncture les principaux
indicateurs économiques et financiers du Maroc.
Une rubrique réalisée par la société de Bourse M.S.IN.
73 801
160 118
2018
Avril
73 248
2018
Avril
96 084
2 522
- 64 034
81 729
2019
Avril
100 372
- 67 264 6 751
Importations globales Exportations globales Déficit commercial Recettes ordinaires Dépenses ordinaires Compensation
11 600
3 000
11 400
21 139 2 500
11 200
2018
Avril
10 800 1 500
10 600
20 520 1 000
2019
Avril
10 400
22 671 500
10 200
10 000 0
décembre 18 janvier 19 Février 19 Mars 19 Avril 19 Mai 19
Transferts MRE Recettes voyages Volume MC (MMAD) MASI
Inflation
En glissement annuel, l'inflation s'est établie à 0,2 en avril, après -0,1% au
mois précédent. L'inflation sous-jacente, quant à elle, a enregistré une
décélération de 0,9% à 0,8%.
Échanges extérieurs
Var %/pts
À fin avril 2019, la situation des échanges
Importations globales (en mdh) avril 18/ 160 118 167 636 4,70 % extérieurs a été marquée par une aggra-
Exportations globales (en mdh) avril 19 96 084 100 372 4,46 % vation de 5 % du déficit commercial qui
Échanges Déficit commercial -64 034 -67 264 5,04 % s’est établi à 67,3 milliards de dirhams.
extérieurs Taux de couverture (en %) 60,01 % 59,87 % -13,33 Pbs Cette évolution s’explique par une hausse
plus marquée des importations (+4,7 %
Transferts des MRE (en mdh) 21 139 20 520 -2,93 %
ou 7,5 milliards de dirhams) par rapport à
Recettes voyages (en mdh) 22 328 22 671 1,54 % celle enregistrée par les exportations (4,5 %
Agrégat M3 (en mdh) avril 18/ 1 258 527 1 310 871 4,16 % ou 4,3 milliards de dirhams). Par consé-
Réserves Internationale Nettes avril 19 quent, le taux de couverture s’est situé à
(en mdh) 229 406 232 338 1,28 %
59,9 % au lieu de 60 % à fin avril 2018.
Créances nettes sur l’adminis- BTP
Monnaie tration centrale (en mdh) 177 722 198 992 11,97 % Les ventes de ciments ont augmenté de
et Créances sur l’économie (en mdh) 987 426 1 027 103 4,02 % 5,9 % au terme des quatre premiers mois
crédit Dont Créances des AID (en mdh) 836 770 870 490 4,03 % de 2019. Elles ont atteint 4,8 millions de
Crédit bancaire 830 616 863 657 3,98 % tonnes contre 4,5 millions de tonnes à fin
avril 2018. Pour sa part, le financement
Crédits immobiliers (en mdh) 261 265 271 111 3,77 %
du secteur immobilier poursuit sa pro-
Crédits à l’équipement (en mdh) 171 577 174 627 1,78 % gression durant la même période, grâce
Crédits à la consommation (en mdh) 52 234 54 940 5,18 % à une hausse, en glissement annuel, de
Indice des prix à la consom- avril 18/ 3,8 % des crédits immobiliers. Ces derniers
mation (100=2006) avril 19 s’établissent à 271,1 milliards de dirhams,
portés notamment par le bon comporte-
Indice des prix à la consommation 119,8 119,7 -0,08 %
ment des crédits alloués à l’habitat (+5,3 %
Produits alimentaires 128,6 126,5 -1,63 % pour un montant de 209,9 milliards de
Prix
Produits non-alimentaires 113,3 114,3 0,88 % dirhams).
Taux de change (prix vente)
1 EURO déc. 18/ 10,95 10,84 -1,03 % Les taux d’intérêt
1 $ US mai 19 9,57 9,72 1,62 % Au cours du mois d’avril 2019, les taux
moyens pondérés des bons du Trésor
Taux d’intérêt (en %) Pb sur le marché primaire se sont orientés à
(13 semaines) déc. 18/ 2,45 % 2,33 % -12,0 la baisse. Ils ont globalement affiché des
Taux
(26 semaines) avril 19 2,60 % 2,41 % -19,0 diminutions comprises entre 3 et 8 points
d’intérêt de base, à l’exception du taux des bons à
(52 semaines) 2,86 % 2,65 % -21,0
52 semaines qui a enregistré une légère
(2 ans) 3,37 % 3,06 % -31,0
hausse de 1 pd et de celui des bons à 30
Bourse MASI (en points) déc. 18/ 11 364,31 10 999,88 -3,21 % ans qui s’est accru de 2 pd par rapport à la
Des MADEX (en points) mai 19 9 233,00 8 941,19 -3,16 % dernière émission d’octobre 2017.
valeurs
Bourse de Casablanca
Activités sectorielles Au terme du mois de mai 2019, le MASI
Énergie appelée nette (GWH) mars 18/ 8 742 9 101 4,11 % s’est établi à 10 999,88 points, affichant une
Énergie contre-performance annuelle de -3,21 %.
Consommation d’électricité (GWH) mars 19 7 380 7 317 -0,85 %
Au niveau sectoriel, les plus fortes pro-
Exportation de l’Automobile (en MDH) avril 18/ 27 169 27 245 0,28 % gressions mensuelles ont été enregistrées
Industrie
avril 19 respectivement par les secteurs Chimie
Chiffres d’affaires à mars 18/ 9 598 11 566 20,50 %
(+17,81 %), Équipements électroniques
Mines et électriques (+14,58 %) et Assurances
l’exportation OCP (en mdh) mars 19
(+7,02 %). Les performances négatives du
Vente de ciment (en milliers de tonnes) avril 18/ 4 542 4 809 5,88 % mois ont concerné, notamment, les indices
BTP
avril 19 des secteurs Immobilier (-8,48 %), Télé-
communications (-7,34 %) et Ingénieries et
Tourisme Nuitées dans les EHC fév. 18/ 3 218 3 271 1,65%
biens d’équipement industriels (-6,39 %).
Arrivées de touristes y compris fév. 19 1 481 1 594 7,63%
Source : DEPF, Bank Al Maghrib
S elon Business France, l’année 2018 a été marquée par un record en matière
d’investissements étrangers en France. Dans son bilan 2018 des investissements
internationaux en France publié en avril dernier, elle a dénombré 1 323 nouvelles
décisions d’investissements étrangers, un chiffre en progression de 2 % par rapport à l’année
2017, permettant de créer ou de maintenir 30 302 emplois.
Ces investissements proviennent de 58 pays. 8 projets étaient d’origine marocaine. Les
© Fotolia
États-Unis et l’Allemagne sont les premiers investisseurs dans le pays, avec respectivement
18 % et 14 % des décisions d’investissement.
Business France, qui est l’agence publique chargée d’attirer les investissements étrangers en France, indique que l’Hexagone accueille
environ 28 600 entreprises étrangères qui emploient 2 millions de personnes. Elles représentent 21 % des dépenses totales en R&D et
31 % des exportations françaises. Selon ce bilan, 61 % des cadres dirigeants étrangers estiment que l’attractivité de la France a progressé
au cours des deux dernières années, soit une hausse de 7 points par rapport à 2017. 4
E-commerce : en route
vers de nouveaux modes
de consommation
© Fotolia
E-commerce au Maroc : où en
sommes-nous ?
Tous les chiffres le prouvent, le e-commerce a de beaux jours devant lui.
Le nombre de sites web marchands ne cesse de grandir, de même pour
celui de personnes connectées. Le Maroc est en effet en 5e position
dans le classement 2018 de la Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le Développement. Éclairage.
© Fotolia
A
ujourd’hui, tous les indicateurs d’acheteurs en ligne, le niveau de sécurité des
confirment la croissance soute- serveurs et la facilité de paiement et de livraison.
nue du e-commerce au Maroc. Dans ce domaine, le Maroc se positionne au-des-
Selon le classement international sus de la moyenne africaine (26 %) et même mon-
2018 de la Conférence des Nations diale (54 %), puisque 62 % des Marocains utilisent
Unies sur le Commerce et le Développement internet alors que les trois quarts de la population
(CNUCED) basé sur l’indice du commerce élec- du continent n’en ont pas encore l’accès.
tronique d’entreprise à consommateur (B2C), le Le pays décroche ainsi la première place en
Maroc se hisse au 5e rang derrière d’autres pays Afrique, ex aequo avec le Gabon et devant
comme le Nigéria et l’Afrique du Sud en matière l’Afrique du Sud (59 %) et la Tunisie (56 %).
de taille de marché de l’e-commerce. Le Royaume Concernant le taux de pénétration de serveurs
est ainsi passé de la 85e à la 81e place sur 151 pays internet sécurisés, il s’élève à 54 % au Maroc (soit
évalués. Rendu public dans le cadre de la Semaine 15 points de plus par rapport à 2017) et s’avère très
africaine du commerce électronique qui s’est performant comparé à celui de l’Afrique du Sud
tenue à Nairobi, au Kenya en décembre 2018, le (83 %), de l’Île Maurice (56 %) ainsi qu’au niveau
rapport de la CNUCED se fonde sur le nombre international (56 % également).
© Fotolia
teurs exportateurs… la croissance est de 90 % par
an », explique Mikael Naciri, Directeur général du
Centre Monétaire Interbancaire (CMI).
D’après les chiffres communiqués en mai 2019, les majeures et un line-up de produits et de services
paiements par carte bancaire sur des TPE repré- de plus en plus large. Si l’on tient compte que les
sentent 38 milliards de dirhams. Le règlement par Marocains sont de plus en connectés et que les
carte bancaire sur des sites internet marchands usages mobiles se répandent chaque jour davan-
totalise 3 milliards de dirhams et le paiement à
D’après le CMI, tage, il est clair que l’e-commerce a de très beaux
travers les canaux digitaux des banques (eban- les secteurs qui jours devant lui », constate Karim Debbar, Direc-
king, mbanking, guichets automatiques) atteint teur général de Glovo Maroc.
les 14 milliards de dirhams. « Tous ces paiements représentent Thomas Bincaz, Country Manager Morocco de
électroniques ont représenté autour de 4.5 % du Mister Auto Maroc, une filiale du groupe PSA,
PIB en 2018. Notre rôle est de permettre que ces
la plupart des souligne quant à lui : « Le e-commerce est un
paiements soient sécurisés et que les commer- opérations par autre moyen de distribution où l’on élimine les
çants puissent effectuer leurs transactions sans intermédiaires. C’est donc d’une certaine manière
se soucier d’un éventuel impayé (comme pour le carte bancaire un facilitateur de distribution. Il a également per-
chèque) », poursuit Mikael Naciri. mis de dématérialiser la distribution. C’est le cas
sur internet sont notamment avec les télécoms, le téléchargement
De plus en plus de produits et services dispo- les compagnies de logiciels… »
nibles sur le web
Toujours d’après le CMI, les secteurs qui repré- aériennes, les E-paiement : des freins qui subsistent
sentent la plus grande part des opérations par Cependant malgré des résultats très prometteurs,
régies de dis- la transition numérique n’est pas complètement
carte bancaire sur internet sont essentiellement
les compagnies aériennes, les régies de dis- tribution d’eau achevée et des défis importants restent à relever
tribution d’eau et d’électricité, les télécoms et pour faire de l’achat en ligne une pratique quoti-
l’hôtellerie. Les paiements des frais de scolarité et d’électricité, dienne et anodine. En effet, si les Marocains sont
connaissent également une progression impor- aujourd’hui habitués à commander en ligne, ils
les télécoms et préfèrent toujours régler en liquide. Les chiffres
tante (+40 %), de même pour les achats chez cer-
tains commerçants en ligne dans la mode et le l’hôtellerie. du CMI le prouvent : le paiement cash à la livrai-
prêt-à-porter. son représente 95 % des ventes e-commerce.
« Tous les indicateurs (internet, mobile, ventes en « C’est un chiffre qui est difficilement vérifiable,
ligne, etc.) pointent le développement accéléré de mais c’est la part déclarée par nos principaux
l’e-commerce au Maroc avec des plates-formes clients qui acceptent la carte bancaire », précise
Cela fait un peu moins d’un an que vous avez Concernant la deuxième question, chez Glovo, nous
démarré vos activités au Maroc, quel bilan ne parlons pas de vendeurs, mais de partenaires, à
dressez-vous ? part entière, c’est comme cela que nous le conce-
Glovo est l’un des acteurs les plus dynamiques du vons. Être partenaire de Glovo c’est bénéficier d’une
secteur de la livraison dans le monde. L’application visibilité significative additionnelle sur un canal en
permet de commander, livrer et envoyer n’importe pleine expansion (le digital) dont la répercussion
quel article en quelques minutes seulement. Et ce, directe est une augmentation du chiffre d’affaires.
dans 99 villes et 22 pays à ce jour, dont le Maroc C’est également profiter de l’expertise logistique
où nos services sont disponibles à Casablanca, et opérationnelle aux standards internationaux
Marrakech, Rabat et Tanger, soit les plus grandes sans avoir à en assumer la complexité de la gestion.
villes du pays. Nos utilisateurs sont donc essentiel- Enfin, tous nos partenaires bénéficient d’un accom-
lement des urbains à la recherche d’une solution
3 questions à pagnement personnalisé visant à améliorer leur
digitale, simple et efficace pour commander et se Karim Debbar, performance sur la plateforme Glovo, qu’elle soit
faire livrer une foule de choses, comme les courses opérationnelle ou commerciale. En contrepartie, les
de la semaine, des fleurs, des idées cadeaux ou des Directeur général partenaires versent une commission sur les ventes
produits de boutiques : téléphones, appareils élec- de Glovo Maroc. additionnelles générées sur la plateforme Glovo.
troménagers, ordinateurs, etc. L’accueil est très
positif. Nous avons augmenté nos effectifs de plus de 200 % depuis Quid de la logistique, l’acheminement des marchandises ?
notre lancement en juin 2018 et nous créons chaque mois de nou- Comment faites-vous pour sécuriser la chaîne de com-
velles opportunités économiques pour nos coursiers. merce ?
Aujourd’hui, Glovo est, dans le jargon de notre industrie, un opé-
Comment fonctionne Glovo : quel est le statut de vos rateur de 2e génération. Cela veut dire que Glovo est présent sur
coursiers au Maroc ? Côté vendeur, combien cela coûte-t-il toute la chaîne de valeur : depuis la passation de la commande
de faire affaire avec vous ? sur l’application jusqu’à la livraison à l’adresse indiquée. C’est ce
Pour devenir coursier, il suffit d’avoir le statut d’auto-entrepreneur, qui nous permet de garantir au maximum la qualité du service en
un casier judiciaire vierge et de posséder un deux-roues motorisé. gardant la main sur les volets opérationnels. L’atout majeur de
Glovo délivre ensuite une formation et la personne peut alors Glovo réside dans son algorithme. Grâce à un système de Machine
démarrer son activité. Grâce à l’accord international d’assurance Learning, l’algorithme garantit la fiabilité et l’optimisation des
de notre maison-mère, nos coursiers au Maroc disposent tous opérations de bout en bout. 4
d’une assurance maladie et hospitalisation contractée auprès d’un
assureur local. Z Propos recueillis par Dounia Z. Mseffer
Conjoncture : Vu la croissance des transac- Le deuxième concerne le m-paiement. Ce sont des services de porte-
tions électroniques, peut-on conclure que les habitudes de feuille électronique (wallet) qui utilisent des comptes de paiements
paiement des consommateurs marocains ont réellement pour les opérations de transfert de personne à personne, les paiements
changé ? chez les commerçants ou encore les recharges télécom ou le règlement
des factures, en utilisant un téléphone mobile. C’est un nouvel éco-
Mikael Naciri : Tout à fait. L’usage de la carte système qui vient de voir le jour et qui s’adresse principalement aux
bancaire et des paiements digitaux a véritablement changé la façon populations non bancarisées, les très petits commerçants, l’informel…
de payer. En ce qui concerne les habitudes de consommations, ce pour qui l’accès aux services bancaires demeure cher (frais de tenue de
que nous constatons c’est l’engouement pour les livraisons de repas, comptes, frais d’opération classiques, virement, etc.).
pour les courses alimentaires en ligne, pour les achats de tickets de Ce nouveau dispositif qui a connu l’agrément de nouveaux établis-
train et de car… Les Marocains n’ont plus le temps de se déplacer, sements de paiement par la banque centrale n’en est qu’à ses débuts.
trouver un taxi ou un stationnement, faire la queue... pour régler Il présente certes un potentiel – sur le papier – maintenant il faut
une facture, ou un menu fast food. Nous sommes entrés dans l’ère équiper, former, sensibiliser, communiquer… Bref, l’ensemble des
de l’instantanéité et les modalités d’achat doivent s’adapter à cela. acteurs doit investir aujourd’hui pour l’avenir pour créer le besoin.
Le paiement en ligne ou à travers une application mobile sont les
solutions idoines pour répondre à ce changement. Pouvez-vous nous parler de la nouvelle gamme de terminaux
de paiement électroniques intelligents que vous venez de
La mise en place de la 3D Secure a-t-elle contribué à la hausse lancer ?
des transactions ? Ce sont de nouveaux terminaux basés sur la technologie Android qui
Oui. Cela sécurise aussi bien le commerçant que le porteur. Le taux acceptent aussi bien les cartes bancaires, les wallets mobiles maro-
de fraude sur carte marocaine est quasi nul depuis. cains et étrangers, le paiement sans contact, mais également via
diverses applications que le marchand peut télécharger (paiement
Le manque de confiance reste cependant le principal obstacle de factures, recharges, gestion des stock, facturation, etc.). Ces ter-
dans l’essor de la monétique. Selon vous, comment peut-on minaux sont plus faciles à maintenir et à mettre à jour et offrent une
pallier cette difficulté ? expérience client digitale identique à celle que l’on a avec un smart-
Sensibilisation, communication, éducation financière… Le CMI mobi- phone de dernière génération.
lise avec les banques des moyens considérables pour atténuer cette
méfiance à travers des campagnes de communication grand public. Quelles sont vos perspectives de l’évolution du secteur cette
année et quels sont selon vous les défis qui restent à relever
Qu’en est-il du mobile banking dont on parle beaucoup der- dans le secteur de l’e-commerce au Maroc ?
nièrement ? Est-ce que selon vous cela devra révolutionner le 2019 sera à mon sens l’année du décollage du paiement sans contact
paysage du e-commerce et d’achat en ligne au Maroc comme que ce soit avec une carte ou avec un mobile. Pour le e-commerce
cela a été le cas en Afrique ? il ne faut pas s’attendre à une révolution, mais nous observons de
Il ne faut pas confondre m-banking et m-paiement. Le premier est plus en plus un intérêt vers la création de marketplaces de la part
un service offert par les banques à leurs clients détenteurs d’un de grands acteurs marocains. Par ailleurs, nous sommes sur le star-
compte bancaire pour effecteur des consultations (relevé, opé- ting-block pour le lancement du paiement en ligne pour la grande
rations) ou des transactions (virement, paiement de factures ou distribution. 4
de taxes). L’engouement que l’on connait aujourd’hui porte sur
le règlement des factures qui sont proposées sur ces applications. Z Propos recueillis par Dounia Z. Mseffer
A
ujourd’hui, acheter en ligne est la génération « Y ») sont deux fois plus nom-
devenu une pratique assez cou- breux à acheter en ligne que les 45 ans et plus
rante chez les consommateurs (23 % contre 11 %). Contrairement aux chiffres
marocains, surtout ceux vivant de l’ANRT, l’étude montre que ce sont les
dans les grandes villes. Mal- femmes qui achètent davantage en ligne que
gré la montée en puissance du phénomène, les hommes : elles sont 11 % à avoir effectué
il existe peu de données sur nos e-shoppers un achat en ligne entre juillet et septembre
nationaux. 2018. Toujours d’après l’enquête de Sunergia,
les CSP A/B sont plus enclines à utiliser le net
Portrait-robot du e-shopper marocain pour effectuer leurs achats (18 % des sondés,
D’après l’étude sur l’usage des TIC par les contre 8 % pour les catégories C et 5 % pour
ménages publiée par l’ANRT en septembre les catégories D/E). En ce qui concerne l’écart
2018, 17,3 % des personnes ayant effectué des entre milieu urbain et rural, les résultats du
achats en ligne en 2017 vivent en milieu urbain, sondage de Sunergia rejoignent relativement
contre seulement 3,6 % en milieu rural. 14,6 % ceux de l’ANRT : 12 % des citadins affirment
sont des hommes et 11 % sont des femmes. avoir effectué des achats en ligne au cours de
Selon un sondage réalisé au cours de l’été 2018 la période contre seulement 3 % des habitants
(portant sur trois mois, de juillet à septembre) en zones rurales. Casablanca-Settat enregistre
par Sunergia auprès de 1000 personnes, ce le plus fort taux d’achat en ligne (14 %) alors
sont les jeunes qui effectuent le plus d’achats que l’Oriental et le Drâa-Tafilalet arrivent
en ligne. En effet, les 15-34 ans (en particulier dernières (avec respectivement 3 % et 4 %),
les autres régions se situant dans la moyenne.
Nombre d’achats/commandes effectués en ligne en 2017
Les motivations d’achat des e-shoppers
2,2 2,6 % 1,8 %
« De ma propre expérience d’e-commerçante
19,4 17,4 % 22,0 %
au Maroc, un grand changement s’est opéré ces
quatre dernières années dans le comportement
Plus de 10 fois du consommateur marocain qui accepte plus
facilement de changer ses habitudes d’achat.
6 à 10 fois Aujourd’hui, l’utilisateur des sites marchands
47,7 44,8 %
51,6 %
2 à 5 fois peut être aussi bien rural qu’urbain, étudiant
ou cadre, col blanc ou col bleu, mère au foyer
Une fois que femme cadre ! Certains recherchent la
30,6 35,2 %
commodité, car ils n’ont pas le temps et veulent
24,5 % éviter les embouteillages, et d’autres achètent
en ligne, car ils peuvent profiter de la compéti-
tivité des prix ! », constate Salma Ammor, Fon-
Global Homme Femme
datrice de l’agence Go Online Africa, spécia-
Source : enquête « Usages des TIC dans les ménages et par les individus » portant sur l’année 2017, publiée par l’ANRT en septembre 2018. lisée dans l’accompagnement en e-commerce.
Selon une enquête publiée en 2016 par Quels sont les produits les plus achetés ?
l’Institut Averty en partenariat avec Genious D’après tous les acteurs du e-commerce, la télé-
Communication, sur 1000 répondants âgés de phonie et le high-tech sont les catégories de pro-
16 ans et plus répartis sur 40 villes marocaines, duits les plus fréquemment achetés sur inter-
13 % effectuent au moins un achat par mois sur net. La mode, la beauté ainsi que les produits de
internet. Le produit et/ou service acheté en ligne grande consommation connaissent également
a une valeur de plus de 2000 dirhams pour 19 % un succès croissant. D’après l’étude de l’ANRT,
des répondants, entre 1000 et 2000 dirhams 72,3 % des personnes ayant effectué des achats
pour 16.2 % d’entre eux et moins de 1000 en ligne en 2017, ont acquis des vêtements et
dirhams dans 64.8 % des cas. Les acheteurs accessoires (voir le graphique ci-après)
de produits et services en ligne sont d’abord Selon le sondage de Sunergia, entre les mois
motivés par la praticité de l’achat en ligne, le prix, de juillet et de septembre 2018, les catégo-
la livraison à domicile, la variété de l’offre et la ries de biens les plus prisées sont la mode
qualité. Par ailleurs, chez 23.7 % des répondants, (34 %), à la beauté/hygiène/santé (21 %) et
le principal critère d’achat demeure le prix, suivi les produits high-tech (14 %), les hommes
par la sécurité du paiement en ligne (15.9 %), le étant davantage intéressés par les produits
choix (13.3 %), la possibilité de livraison (11.9 %) high-tech et les femmes par les produits
et la notoriété du site (11.5 %). mode et beauté.
Source : enquête « Usages des TIC dans les ménages et par les individus » portant sur l’année 2017, publiée par l’ANRT en septembre 2018.
Source : enquête « Usages des TIC dans les ménages et par les individus » portant sur l’année 2017, publiée par l’ANRT en septembre 2018.
Source : enquête « Usages des TIC dans les ménages et par les individus » portant sur l’année 2017, publiée par l’ANRT en septembre 2018.
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U
ne marketplace est une place de sente dans 14 pays d’Afrique qui, tous réunis,
marché internet dont l’objec- représentent 72 % du PIB du continent (soit
tif est de mettre en relation des 2 000 milliards d’euros) et 74 % de ses dépenses
vendeurs et des acheteurs. Cela de consommation (soit 1 400 milliards d’euros
implique donc une grande diver- en 2018).
sité d’assortiment et une réelle compétitivité des Au 31 décembre 2018, Jumia comptait 81 000
prix. Parmi les plus célèbres : eBay, Alibaba, vendeurs actifs et 4 millions de consomma-
Amazon… En Afrique, et au Maroc également, à teurs actifs au total. Le chiffre d’affaires quant
l’instar de ce qui se passe ailleurs dans le monde, à lui s’est élevé à 130,6 millions d’euros en 2018
plusieurs plateformes de e-commerce adoptant contre 94 millions d’euros en 2017. Le site pro-
le modèle des marketplaces ont émergé et des pose un line-up extrêmement varié de produits
groupes internationaux s’y sont installés. avec quatre millions de références. Cela va de la
Plateforme panafricaine par excellence, fondée mode à la téléphonie en passant par les réserva-
en 2012 au Nigeria, Jumia est actuellement pré- tions d’hôtels ou d’avion, la livraison de repas, la
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des produits proposés », explique Larbi Alaoui
Belrhiti, CEO de Jumia Maroc.
Pour consolider son développement en Afrique, caines dans l’industrie automobile, ainsi que ses
et tout particulièrement au Maroc, Glovo a bou- différentes actions d’ouverture sur l’Afrique,
clé une levée de fonds de 150 millions d’euros. constituent pour la filiale un atout majeur. Le site
« L’Afrique est un continent qui recèle de grandes propose actuellement 4 000 modèles de pneus
opportunités avec une population très jeune, des et 450 000 références de pièces de rechange
économies qui se digitalisent, des usages mobiles neuves pour plus de 50 marques. « Toutes
croissants et un secteur de la distribution qui se les semaines, nous importons des pièces de
développe rapidement. De ce fait, nous avons rechange et nous livrons en 12 jours maximum,
aussi l’intention d’étendre notre présence sur c’est un service dans la mesure où l’on met à dis-
le continent avec des opérations prochaines au position des consommateurs des pièces neuves
Ghana, au Nigeria et en Tanzanie », annonce qui n’existent pas au Maroc à moindre prix par
Karim Debbar, DG de Glovo Maroc. Pour bénéficier rapport à la maison-mère. Cela nous impose
Au Maroc, Glovo est déjà présente à Casablanca, donc de devoir en permanence assurer une
Marrakech, Rabat et Tanger. « En raison de sa de la manne logistique complète de bout en bout », explique
stabilité, de ses fondamentaux et de sa position, Thomas Bincaz, Country Manager de Mister
à cheval entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc
potentielle du Auto Maroc.
est un centre d’affaires majeur et une destina- e-commerce,
tion attrayante pour de nombreuses marques Un large potentiel de développement en
qui cherchent à se développer dans la région, et les opérateurs Afrique
plus largement sur le continent. De multiples doivent se posi- D’après Salma Ammor, Fondatrice de l’agence
efforts sont ainsi déployés pour attirer des d’accompagnement en e-commerce Go Online
investissements et digitaliser l’économie, avec tionner dès main- Africa, « La population africaine connait une
des résultats positifs à la clé. En capitalisant sur croissance exponentielle (elle comptera 2,5 mil-
les retours d’expériences positifs, nous projetons tenant sur les liards de personnes d’ici 2025) avec l’émergence
aujourd’hui d’étendre notre activité très rapide- canaux digitaux. d’une classe moyenne dont le pouvoir d’achat
ment à d’autres villes, avec l’objectif de disposer s’améliore. Le commerce électronique vient donc
d’une flotte de plus de 2 000 coursiers cette répondre à un vrai besoin d’accès aux produits
année. Nous prévoyons également de renfor- de biens de consommation. La population rurale,
cer notre équipe opérationnelle au Maroc pour qui constitue 60 %, n’a que très peu d’alterna-
accompagner cette dynamique de croissance », tives dans les modes traditionnels de distribu-
précise Karim Debbar. tion et n’a plus besoin d’attendre de se déplacer
Un autre exemple de site de e-commerce est en ville pour faire ses achats. Par ailleurs, l’accès
mister-auto.ma, première implantation africaine aux malls ou aux commerces reste très limité. À
de la plateforme spécialisée dans la distribu- cela s’ajoutent d’autres piliers de croissance : la
tion de pièces de rechange créée en 2007 par le jeunesse de l’Afrique, l’urbanisation galopante et
Groupe PSA. La stratégie et les ambitions maro- l’adoption rapide des technologies numériques.
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N’est-il pas un peu inquiétant pour le ner l’envie et les raisons de nous rejoindre. Notre but
consommateur d’aller sur une Marketplace est d’être aussi plus attractifs pour recruter et fidéliser
comme Jumia où les vendeurs ne sont pas les meilleurs profils.
identifiés ? Qu’est-ce qui lui garantit que tout
se passera bien ? Suite à votre entrée en bourse, un rapport de
C’est une très bonne question et je suis heureux Citron Research accuse Jumia de falsification
de pouvoir y répondre et de montrer que Jumia de chiffres, quelle est votre réaction après la
met tout en œuvre pour sécuriser les achats de ses publication de ce rapport et quelles sont les
clients. Tout d’abord, le nom du vendeur est visible répercussions sur la filiale Maroc ?
sur la fiche du produit proposé. Ensuite, l’acheteur De récentes allégations concernant Jumia ont été
peut mesurer la fiabilité du vendeur à travers les formulées sur la base de faits choisis, partiaux ou non
commentaires publiés et les étoiles décernées par
3 questions à vérifiés, avec pour objectif clair de porter atteinte à
les clients ayant déjà acquis un article auprès de Larbi Belrhiti, l’image de Jumia. Nous avons tenu une conférence
ce dernier. Le seller score est une note attribuée téléphonique le lundi 13 mai dernier au cours de
par Jumia qui prend en compte plusieurs critères, Directeur général laquelle nous avons dévoilé nos résultats du premier
comme la qualité du produit, les délais de livraison, de Jumia. trimestre, des chiffres dont nous sommes très satis-
le nombre de produits rejetés... Par ailleurs, il est faits. De plus, nous avons présenté des informations
important de noter que les clients ont la possibilité de retourner le démontrant que ces allégations sont fausses.
produit si celui-ci n’est pas conforme ou s’ils ont changé d’avis. Avec Nous nous en tenons aux informations que nous avons fournies
un remboursement à la clé. dans notre prospectus, et qui décrivent avec précision nos activités
et les risques associés. Nous sommes très enthousiastes concer-
Vous avez fait votre entrée dans la bourse en avril dernier, nant nos perspectives. Nous ne nous laisserons pas distraire ni
qu’est-ce qui vous y a encouragé ? éloigner de notre stratégie et de notre mission par des personnes
Nous sommes une entreprise privée depuis sept ans et ouvrir notre qui cherchent à semer le doute afin d’en tirer profit. En mars, le
capital au public présente beaucoup d’avantages pour nous. Cela va BCG a publié un rapport expliquant que les marketplaces étaient
nous permettre de renforcer la confiance de nos consommateurs, créatrices d’emploi en Afrique et qu’elles devraient en générer 3
en particulier ceux qui ne sont toujours pas à l’aise avec le e-com- millions d’ici 2025. Nous croyons beaucoup à l’impact positif de la
merce, d’accroître notre notoriété et de recruter plus de vendeurs technologie et de Jumia sur le continent. 4
sur Jumia. En effet, aujourd’hui de nombreux vendeurs ou parte-
naires ne nous connaissent pas encore et nous souhaitons leur don- Z Propos recueillis par Dounia Z. Mseffer
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L
es sites de e-commerce pourraient Dans le détail, le rapport estime que le nombre
créer environ trois millions de d’Africains directement employés par les mar-
nouveaux emplois à travers toute chés en ligne, qu’il s’agisse de développeurs de
l’Afrique d’ici 2025. C’est ce qui plateformes, d’opérateurs ou de responsables
ressort de la dernière étude publiée marketing, atteindra environ 100 000. Les
par le Boston Consulting Group en mars 2019, emplois indirects générés par les marchés,
intitulée « Comment les marketplaces digitales y compris les travailleurs tels que les mar-
peuvent propulser l’emploi en Afrique ». Plate- chands, les commis à la logistique, les conduc-
formes numériques associant essentiellement teurs de véhicules de tourisme ou encore le
des fournisseurs tiers indépendants de biens personnel des hôtels, représenteront un mil-
et de services à des clients, les marketplaces lion de postes supplémentaires. De plus, 1,8
pourraient également stimuler les économies million d’emplois seront « induits » ou créés
africaines en augmentant l’offre et en rendant par le biais de l’activité économique stimulée
les actifs plus productifs. par les marchés en ligne.
F
ace au nombre croissant de sites tiels des articles mis en vente sur le web. Les
de e-commerce, la concurrence est réseaux sociaux sont parfaits pour cela. Cela
aujourd’hui de plus en plus rude permet de se faire une idée sur l’âge, la catégo-
pour toute personne qui souhaite rie, les centres d’intérêt, mais aussi les motiva-
se lancer dans le e-commerce. Même tions d’achat. Avec un sondage, il est également
si de nombreux sites et outils sur le Web pro- possible d’identifier l’utilisation que la cible fera
posent de créer rapidement et presque gratuite- du produit proposé. Enfin, la troisième phase
ment un site internet de vente en ligne, rien ne correspond à l’estimation des objectifs à réali-
garantit qu’il sera pertinent, robuste et surtout ser. « Il faut se projeter dans l’avenir : quelles
rentable. Aussi pour s’assurer de disposer d’un sont les ventes à atteindre dans les six mois ? Et
bon site de vente en ligne, dont les coûts de la dans les douze mois ?... Il est conseillé d’estimer
création pour les sites web standards varient aussi la valeur du panier moyen d’un acheteur
entre 15 000 et 40 000 dirhams, il est indis- et de définir les produits qui génèrent le plus
pensable de respecter certaines règles. d’achats… », poursuit Salah Eddine Mimouni.
Les contributions à la rubrique « Regards d’experts » sont soumises à l’approbation du Comité de Rédaction de
Conjoncture et peuvent faire l’objet d’une adaptation rédactionnelle. Sont exclus les contenus publicitaires et/ou à
caractère promotionnel.
Contact : conjoncture@cfcim.org
La convention de garantie
d’actif et de passif
S
i le pacte d’actionnaires a pour fina- étendue, ne révèlera pas tout ; sa réalisa- paiement de l’indemnité. Il pourra ainsi
lité de structurer les relations entre tion n’en est pas moins opportune pour demander le paiement au garant de son
les anciens et les nouveaux action- les parties qui s’appuieront dessus pour choix. Lorsque la prise de participation a
naires de la société en cette qualité, ou négocier les termes de la garantie. lieu sous la forme d’une augmentation de
certains d’entre eux, la garantie d’actif et capital, c’est en principe l’associé principal
de passif remplit un tout autre objectif. Il La mise en place de la garantie qui se porte garant.
s’agit de corriger les conséquences dom-
mageables pour le nouvel actionnaire pou- • Formalisation de la garantie. • Étendue de la garantie.
vant résulter d’événements postérieurs à La garantie prend la forme d’une conven- La garantie a pour objet de protéger
l’investissement, mais dont la source est tion qui est soumise au droit commun des financièrement l’investisseur contre un
antérieure. contrats. Son contenu relève de la liberté risque dont la réalisation aura pour effet
Alors que la négociation d’un pacte d’ac- des parties et, même si la plupart des de remettre en cause le prix d’acquisition
tionnaires est habituelle lors d’une prise clauses sont devenues aujourd’hui habi- des droits sociaux. Toute la difficulté est de
de participation, le cédant est plutôt réti- tuelles, les parties utiliseront cette liberté définir clairement l’étendue de la garantie.
cent, voire opposé, à l’idée de garantir le pour en adapter le contenu à leur besoin. Cette dernière couvre en premier lieu les
nouvel actionnaire (que l’on désignera par La garantie doit être la plus précise pos- postes comptables convenus. C’est là que
« investisseur »). Pourtant, il est désormais sible pour éviter les conflits d’interpréta- très souvent les conflits surgissent. En
courant pour un investisseur de négocier tion ; à défaut, il appartiendra au juge ou effet, les postes couverts par la garantie
une garantie d’actif et de passif (que l’on aux arbitres d’interpréter les dispositions ou son étendue sont très mal définis et,
indiquera par le terme de « garantie ») afin en cause et la décision rendue n’ira pas for- en raison de cette imprécision, le garant
de préserver ses intérêts financiers en cas cément dans le sens attendu par le deman- ou le bénéficiaire en tirera argument pour
de survenance d’un passif nouveau et/ou deur. Enfin, la garantie peut faire l’objet défendre sa position. À ce titre, il faut dis-
d’une dépréciation, et/ou d’une disparition d’une convention autonome ou être inté- tinguer la garantie de passif de la garan-
d’un actif de la société postérieurement à grée dans la documentation juridique pro- tie d’actif. En cas de garantie de passif,
la date de l’investissement, mais dont l’ori- prement dite relative à l’investissement. le garant s’engage à prendre à sa charge
gine est antérieure (répercutions que l’on toute augmentation du passif de la société
dénommera « risque »). • Parties à la garantie. dont la cause ou l’origine est antérieure
De nature conventionnelle, deux éléments Elles sont deux : le garant et le bénéficiaire. à une date déterminée (date de la ces-
expliquent principalement la mise en place Le garant est la personne qui indemnisera sion ou d’établissement des comptes qui
d’une garantie. D’une part, les conflits sus- le bénéficiaire qui sera l’investisseur ou ont servi de référence pour la fixation du
ceptibles de naître lors de la survenance la société selon les termes de la garantie. prix), mais qui viendrait à se révéler après
d’un risque trouvent rarement de solu- L’associé qui cède ses droits sociaux est cette date. Quant à la garantie d’actif, elle
tions dans le droit commun des contrats en principe le garant. S’il existe plusieurs porte sur la diminution ou la dépréciation
et de la vente, et quand bien même des cédants, il peut y avoir plusieurs garants. de tout ou partie de l’actif dont la cause
solutions seraient possibles, seraient-elles Dans ce cas, le bénéficiaire aura tout inté- ou l’origine est également antérieure à la
appropriées pour l’investisseur ? D’autre rêt à ce qu’ils soient solidairement tenus au date déterminée et qui viendrait à se révé-
part, même si ce dernier procède à des paiement de la garantie pour ne pas avoir ler après cette date. Mais, très souvent,
investigations sous la forme d’un audit à diviser son action en paiement contre l’investisseur exige que la garantie porte
d’acquisition, celui-ci, quelle que soit son chacun des garants en cas de défaut de à la fois sur l’actif et le passif de la société.
12 nouvelles zones
Trois initiatives « zéro Ramsar au Maroc
déchet » primées à VivaTech LE WWF AFRIQUE DU NORD vient
d’annoncer l’inscription de douze nouvelles
zones humides du Maroc sur la liste
d’importance internationale de la convention
Ramsar qui a pour objectif la conservation et
l’utilisation rationnelle de ces zones humides.
Ce sont : les lacs d’Imouzzer du Kandar, la
lagune et le barrage de Smir, l’Oued Tizguite,
le littoral de Jbel Moussa, l’Oued Sakia El
Hamra à Laâyoune, les Assifs Ahançal-Melloul,
les Assifs Régaya-Aït Mizane, la côte des
Bokkoyas, l’Assif Mgoun, la côte Aftissate-
Boujdour, le cap Ghir-Imsouane et le Haut
L
a région Provence-Alpes-Côte qui imagine une alternative aux
d’Azur et le réseau ANIMA produits pétrochimiques grâce à des Oued Lakhdar. Selon le WWF Afrique du Nord,
Investment Network ont biomatériaux à l’approvisionnement cette inscription est le fruit de la collaboration
dévoilé l’issue de leur challenge « Zéro 100 % local. Enfin le projet libanais entre le Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts
déchet plastique en Méditerranée LiveLoveRecycle, qui a permis selon et à la Lutte contre la Désertification, l’Institut
en 2030 » en marge du salon de les organisateurs de créer 420 emplois Scientifique de Rabat, le Grepom/Birdlife
l’innovation et des startups VivaTech en collectant 30 tonnes de déchets en Maroc et le WWF Afrique du Nord. Au total, 38
organisé à Paris fin mai dernier. moins de 9 mois à Beyrouth. sites sont classés Ramsar au Maroc.
Trois solutions ont été primées. La Le comité d’organisation avait reçu
française Iadys, qui développe un 60 propositions en provenance
robot marin de surface nettoyeur de 11 pays. 15 projets avaient été
de déchets flottants et de nappes sélectionnés pour participer à un
d’hydrocarbures. Une autre
initiative française, MycoConcept,
« bootcamp » à Marseille et à Aix-en-
Provence. 4 2e sommet des
énergies renouve-
20 projets de recherche et lables d’Afrique du
d’innovation financés par Nord
l’Iresen L’HÔTEL SHERATON DE CASABLANCA
recevra les 24 et 25 juin prochains le 2e
L ’Institut de Recherche en Énergie Solaire et en Énergies Nouvelles (Iresen) sommet des énergies renouvelables d’Afrique
a lancé, par une cérémonie de signatures en avril dernier, le financement de du Nord. L’événement, organisé par PEAK
20 projets dans le cadre des appels à projets annuels Green Inno-PROJECT Events s’intéressera particulièrement aux
et Green Inno-BOOST. énergies solaire et éolienne et au stockage
Selon l’Iresen, ces projets de recherche appliquée et d’innovation représentent de l’énergie. Un partenariat a été conclu
une enveloppe de 30 millions de dirhams. Ils sont portés par 23 universités et ins- avec Masen pour permettre aux participants
titutions de recherche marocaines, et 22 entreprises marocaines. 10 universités, de visiter la centrale d’énergie solaire
institutions de recherche et une entreprise venues de Belgique, du Canada, de Noor d’Ouarzazate. Le sommet accueillera
Côte d’Ivoire, d’Espagne, de France, du Liban et du Togo y participent aussi.
des intervenants de Masen, de la Banque
Le projet Green Inno-PROJECT a pour objectif le développement de nouveaux
produits, services ou procédés orientés marché. Le projet Green Inno-BOOST,
Européenne de Reconstruction et de
quant à lui, vise à soutenir des porteurs de projets en phase d’incubation et d’accé- Développement (BERD) ou encore de l’ONEE,
lération dans les domaines des énergies renouvelables de l’efficacité énergétique mais aussi des entreprises GE Renewable
ou encore de la mobilité durable. 4 Energy, Enel Green Power, de Voltalia ou
Sahara Wind.
Ftour After-Work
à Laâyoune
L e 27 mai dernier, les After-Works 100 %
B to B de la CFCIM ont débarqué à
Laâyoune ! Cette rencontre networking
a pour objectif de rassembler la communauté
business dans un cadre convivial et décontracté.
© CFCIM
© CFCIM
NB : Les Cycles professionnalisants sont organisés par le CEFOR Entreprises sur le Campus de Formation de la CFCIM à Aïn Sebaa.
Ces formations sont toutes déclinables en intra-entreprise pour le compte spéciÀque de votre société.
Pour toute information complémentaire concernant les conditions d’inscription, tarifs et modalités de remboursement par l’OFPPT,
merci de bien vouloir contacter :
Rédouane ALLAM, 06 67 03 03 25, rallam@cfcim.org
Salma LITIM, 05 22 34 55 98, 05 22 35 02 12, slitim@cfcim.org
© Fotolia
Nabyl Lakhdar, Directeur Général de l’Administration des Douanes et Impôts Indirects et
des opérations liées au transport
© DR
Olivier Antoniotti, Directeur Général de M&M Maroc.
international.
Agenda fiscal
Calendrier fiscal de juin 2019
Impôt sur le revenu sur les profits de cession de valeurs mo- 4/ Versement du deuxième acompte
1/ Revenus salariaux, traitements, bilières opérées par les intermédiaires provisionnel de 2016 (25 % de l’impôt
indemnités et émoluments, pensions, financiers habilités teneurs de comptes payé en 2015).
rentes viagères : Versement par les em- titres, effectuée sur les cessions du 5/ Déclaration du résultat fiscal pour
ployeurs et débirentiers des retenues mois précédent. les sociétés non résidentes n’ayant pas
opérées à la source le mois précédent. 7/ Versement par les cliniques et éta- d’établissement au Maroc, au titre des
2/ Versement des retenues opérées blissements assimilés de l’IR retenu à plus-values résultantes de la cession
à la source le mois précédent sur les la source sur les honoraires et revenus des valeurs mobilières réalisées au
redevances, rémunérations, cachets et versés aux médecins non patentables. Maroc.
versés à des personnes non domiciliées
fiscalement au Maroc. Impôt sur les sociétés Taxe sur la valeur ajoutée
3/ Versement de la retenue à la source 1/ Versement par les sociétés des rete- 1/ Déclaration et versement avant le 20
sur les revenus des capitaux mobiliers nues effectuées le mois précédent sur du mois (avant la fin du mois pour les
du mois précédent. les produits bruts versés à des sociétés déclarations sur support magnétique)
4/ Déclaration pour demande de res- étrangères non résidentes. par les redevables soumis au régime
titution auprès du receveur de l’enre- 2/ Versement de la retenue à la source de la déclaration mensuelle (chiffre
gistrement de l’impôt sur les profits de sur les produits des capitaux mobiliers. d’affaires taxable supérieur ou égal
cessions de valeurs mobilières. 3/ Versement par les sociétés des rete- à 1.000.000 de dirhams par an ou sur
5/ Perte de loyer : requête en réduction nues opérées le mois précédent, sur option).
ou décharge. les intérêts et produits de placement à 2/ Demande de remboursement de la
6/Versement de la retenue à la source revenus fixes. TVA, date limite du 2ème trimestre 2015.
Contacts CFCIM
Fès
Service Appui aux Centre de Z Wissale Naaza
Adhésions Investisseurs Médiation pour Tél. : 05 35 94 30 36
Z Séloua El Maataoui et à la Création l’Entreprise fes@cfcim.org
Tél. : 05 22 43 96 11 d’Entreprise Z Khalid Idrissi Kaitouni Marrakech
selmaataoui@cfcim.org Z Khalid Idrissi Kaitouni Tél. : 05 22 43 96 04 Z Siham Belain
Z Wafaâ Laachir centredemediation@cfcim.org
Tél. : 05 22 43 96 04 Tél. : 05 24 44 94 91
Tél. : 05 22 43 96 48 kidrissi@cfcim.org marrakech@cfcim.org
wlaachir@cfcim.org Parcs Industriels Meknès
Z Karim Batata
Pôle Salons et Z Mounir Benyahya Z Noura Moustir
Tél. : 05 22 43 96 12
kbatata@cfcim.org
Évènementiel Tél. : 05 22 59 22 04 Tél. : 05 35 52 22 10
Z Mehdi Laâchach
parcsindustriels@cfcim.org meknes@cfcim.org
Tél. : 05 22 43 96 27 Laâyoune
Service Visas mlaachach@cfcim.org Campus de Z Mimouna Tolba
Z Loubna Marill
Formation +212 (0)6 66 28 43 33
Tél. : 05 22 43 96 47
lmarill@cfcim.org
Missions de Z Mounir FERRAM laayoune@cfcim.org
Agenda Culturel
L’association du mois
Association Oumnia, pour un accès à la santé
des enfants les plus démunis
L’association Oumnia a un domaine de la santé, elle mène
objectif simple, mais primor- également quelques actions
dial : assurer aux enfants les dans le domaine de l’éducation
plus démunis un accès à la et du social, comme des distri-
santé. Les bénévoles de l’asso- butions de paniers alimentaires
ciation, fondée il y a trois ans, ou de vêtements. Oumnia est
consacrent toute leur énergie à financée principalement par
accompagner des enfants qui ont besoin des dons de particuliers et d’entreprises.
de soins lourds. Le plus souvent, ce sont Des activités, comme des ateliers de yoga,
des interventions chirurgicales. Avec sont aussi organisées par des soutiens
le temps, Oumnia s’est concentrée en de l’association pour réunir des fonds.
particulier sur les cardiopathies, qui ont Les actions d’Oumnia s’inscrivent dans
représenté 80 % de ses actions. Pour les quatre valeurs : la transparence, qui se
jeunes patients, le soutien d’Oumnia est matérialise par la présence d’un commis-
critique, car, selon l’association, la car- saire aux comptes ; l’indépendance, ce qui
diopathie doit être traitée dès la première signifie que l’association n’est liée à aucun
année de l’enfant. Mais d’autres interven- organisme ; la responsabilité, c’est-à-dire
tions sont concernées, comme la pose que les engagements de l’association
d’implants cochléaires ou des opérations auprès des bénéficiaires sont tenus, quoi
d’orthopédie. Depuis la création de l’as- qu’il arrive ; et enfin l’équité, ce qui veut
sociation, une vingtaine d’interventions dire que toute discrimination est exclue. Juin
ont été prises en charge. En moyenne, Des valeurs et une équipe au service de la • Exposition « Les couleurs de
elles coûtent 80 000 à 90 000 dirhams. santé pour tous !. l’impressionnisme »
Les bénéficiaires ont tous moins de 16 Jusqu’au 31 août
ans. Après l’acceptation du dossier, l’as- Z Contact
Au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et
sociation accompagne le patient jusqu’à Facebook : @associationoumnia
Contemporain de Rabat.
la fin de la prise en charge médicale. Si Tél. : 06 03 07 30 11
l’association agit principalement dans le Courriel : meryemnaim@gmail.com
• Challenge franco-marocain de
l’entrepreneuriat
En juin
Emlyon campus de Casablanca
Juillet
• La Nuit Électronique
En juillet
À Agadir, Casablanca, Marrakech, Rabat et
Tanger.