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Conséquences de la fermeture des usines

La pandémie frappe de plein fouet l’économie du monde, notamment le Maroc,


et cause des dégâts considérables sur le volet économique, près de 142000
entreprises, soit 57% du tissu économique, ont arrêté définitivement ou
temporairement leurs activités. Les TPE sont les plus touchés : elles
représentent 72% des entreprises en difficulté, tandis que 26% sont des PME et
seulement 2% des grandes entreprises.

Cette crise a déclenché une fermeture en cascade d’un ensemble des


usines et des manufactures. L’industrie automobile est l’un des secteurs
industriels les plus touchés par la crise du covid 19. Dépendant essentiellement
de l’export, le secteur a souffert de la double peine du confinement et donc
l’arrêt de la production ainsi que la perturbation des chaines
d’approvisionnement, mais aussi de la baisse brutale de la demande due à la
crise économique qui a frappé le monde entier. L’industrie automobile nationale
poursuit sa descente aux enfers depuis le début du confinement. À fin mai,
l’atonie du secteur automobile s’est davantage concrétisée et la baisse des
exportations est passée à près de 40 %, en particulier pour les produits
intermédiaires.
En valeur absolue, la baisse des exportations automobiles est de 13.9 milliards
de dirhams sur les cinq premiers mois de l’année, si le secteur clôture l’exercice
sur la même contre-performance, une perte de 3,3 milliards de dirhams est à
constater sur les bénéfices, soit -3% du PIB.

Le groupe Renault Maroc subit à son tour la crise après la fermeture de


ses deux usines a Tanger et à Casablanca, les chiffres à l’export le montrent à
souhait : entre janvier et juillet 2020, les exportations automobiles du Maroc ont
baissé de près de 35,3% dans la filière construction. Une situation qui déteint
également sur l’ensemble de l’écosystème : le câblage a perdu 35% à l’export,
tandis que le segment « intérieur véhicules et sièges » a lâché 23,3%.

Les difficultés rencontrés par le groupe, la crise majeure à laquelle est


confrontée l’industrie automobile et les urgences liées à la transition
écologique, sont autant d’impératifs qui conduisent l’entreprise à accélérer sa
transformation, des centaines de postes risquent la suppression.
Cette fermeture des usines avait aussi des conséquences négatives sur le
niveau social puisque nombreux sont ceux qui ont été licenciés et qui ne
bénéficient ni d’indemnités ni de couverture sociale ce qui met la plupart d’eux
en situation de pauvreté et accentue la précarité sociale et le taux de chômage
qui a passé de 9.2% en 2019 à 11.9% en 2020, la pandémie a causé la perte de
432000 poste au niveau national ,68% d’eux noté dans le milieu urbain.
Sur le niveau écologique et environnemental, la pandémie a
apparemment un effet positif, L’un des premiers effets du confinement a été
l’amélioration de la qualité de l’air. A l’échelle mondiale d’abord, une étude
publiée dans Nature Climate Change avance que la pandémie aurait entraîné une
baisse de 9% des émissions de CO2 (entre le 1er janvier et le 30 avril 2020). En
Chine, les scientifiques de la Nasa ont observé une diminution de 10 à 30% des
émissions de dioxyde d’azote dans la région de Wuhan, entre le 1er janvier et le
25 février 2020. Ainsi, selon le chercheur François Gemenne, membre du
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat la diminution
de la pollution atmosphérique aura épargné plus de vies que le virus n’en aura
coûté.

En France, le confinement a entraîné une nette amélioration de la


qualité de l’air, aussi bien en zone urbaine que rurale. En Île-de-France par
exemple, la circulation a baissé de 90% avec pour conséquence directe une
amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30%. Mais ce sont les
régions Occitanie et Pays de Loire qui détiennent le record, avec une baisse de
70% des concentrations de NO2.

Le confinement a également eu pour conséquences la réduction de la


pollution sonore. Ceci est majoritairement dû à la forte réduction des flux
aériens et routiers. L’organisme Bruitparif, chargé de mesurer la pollution
sonore en Île-de-France, estime que le niveau de bruit près de certaines voies à
Paris intra-muros a chuté jusqu’à 90%. En plus de signifier un confort pour les
populations, cette baisse est également bénéfique pour la faune. En effet, la
pollution sonore réduit la portée acoustique des animaux, pourtant nécessaire à
la recherche de nourriture et de partenaire sexuel, indispensable à la survie des
espèces.

Enfin, le confinement a également eu pour effet de permettre à de


nombreuses espèces d’évoluer plus librement dans leur environnement. Dans le
parc national des Calanques, dauphins, puffins, hérons et fous de bassan ont été
observés à de nombreuses reprises. Des dauphins ont également été aperçus dans
le port de Sardaigne et les Canaux de Venise. La Ligue de Protection des
Oiseaux (LPO) tient cependant à rappeler qu’il ne s’agit pas d’une dynamique
de ré ensauvagement des espaces. En effet, même si ces phénomènes se sont
multipliés, la population était plus susceptible de les observer dans le cadre du
confinement.

L'ampleur de cette crise aura certainement des répercussions


économiques sociales peu réjouissantes. Le Maroc devrait trouver le bon
équilibre entre son action pour éviter les effets sociaux et économiques de la
pandémie tout en veillant à ce que l’économie soit prête à se remettre
rapidement après la fin de la pandémie. La culture de l’entreprise citoyenne et de
l’entraide doivent être le mot clé de toutes les actions privilégiant l’important de
l’accessoire et le nécessaire du superflu. Et surtout adopter et mettre en place des
mesures écologiques pour sauver notre environnement, en fait cette crise devrait
être saisie comme une opportunité réelle en vue de procéder à des changements
radicaux, en investissant massivement dans les énergies renouvelables et la
croissance verte.

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