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Présenté par Lionel NDO TOUNG, Spécialiste en Droit des

Affaires et Fiscal, Manger Général LIGES CONSULTING


Cabinet Juridique & Fiscal, Formateur et chargé de cours dans
les grandes Ecoles (EM-Gabon, ESGIS, AUM).
MODULE DROIT DES SOCIETES

CREATION

FONCTIONNEMENT

FIN
SOMMAIRE
INTRODUCTION

CHAPITRE PRELIMINAIRE: Les formes juridiques


d’entreprise

CHAPITRE 1: Les règles communes de création des


sociétés

CHAPITRE 2: Les règles communes de fonctionnement des


sociétés

CHAPITRE 3: Les règles communes de fin des sociétés

CHAPITRE 4: Les règles spéciales des sociétés


INTRODUCTION

Le droit commun des sociétés est l'ensemble


des règles gouvernant les personnes morales de
droit privé (les sociétés) qui procèdent de la mise
en commun des biens ou d'industrie en vue d'en
partager les bénéfices ou de profiter de l'économie
qui pourra en résulter.
INTRODUCTION

Ainsi, le législateur africain la définit selon


l'article 4, alinéa 1 de l’AUDSCGIE en ces termes
« La société commerciale est créée par deux (2)
ou plusieurs personnes qui conviennent, par
un contrat, d’affecter à une activité des biens
en numéraire ou en nature, ou de l’industrie,
dans le but de partager le bénéfice ou de
profiter de l’économie qui pourra en résulter.
Les associés s’engagent à contribuer aux pertes
dans les conditions prévues par le présent Acte
Uniforme ».
INTRODUCTION

L’alinéa 2 énonce que: « La société commerciale


est créée dans l’intérêt commun des associés ».

Toutefois, ces principes souffrent d’exceptions,


en effet selon l’article 5 dudit Acte « La société
commerciale peut être également créée, dans
les cas prévus par le présent Acte Uniforme,
par une seule personne, dénommée « associé
unique », par un acte écrit ».
INTRODUCTION
Ces définitions sont relatives à celles
commerciales. A ces propos, la société civile est le
contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
mettent en commun des apports et constituent une
personne morale pour les exploiter et se partager les
profits ou les pertes qui résulteront de cette activité.

Le réglementation de la société civile est


moins formaliste que celle de la société
commerciale. En effet, elle se caractérise par la non
exigence d’un écrit comme condition de sa validité.
INTRODUCTION
La société est alors l’acte par lequel plusieurs
personnes décident de mettre en commun des
moyens, des biens et de partager ce qui en résulte.

La société a un intérêt économique dans la


mesure où quel que soit sa forme, elle permet aux
entrepreneurs de réunir des capitaux ou des crédits
pour financer les investissements nécessaires à la
création d’une nouvelle activité ou encore assurer le
développement d’une activité.
INTRODUCTION
L’intérêt juridique de la société, c’est qu’elle
permet d’affecter à son activité une partie
seulement des biens, contrairement à une
entreprise individuelle.

Le principe de séparation des patrimoines


peut être tempéré : il ne s’applique qu’aux sociétés
pour lesquelles la responsabilité de l’associé est
limitée à son apport.
INTRODUCTION
Relativement à l’intérêt fiscal, la société peut
être soumise à l’IS et l’entreprise individuelle à l’IR.

Pour ce qui est de l’ intérêt social, tout


dirigeant pourra bénéficier du statut protecteur du
salarié contrairement à l‘Entrepreneur Individuel.
INTRODUCTION

Il est nécessaire d’analyser les principaux


acteurs de la société: associés et dirigeants.

Les premiers se regroupent pour créer une


société.

Si la société est créée par un associé unique,


c’est une société unipersonnelle, si elle est créée par
plusieurs, il s’agit d’une société pluripersonnelle.
INTRODUCTION
Il y a des associés fondateurs et ceux qui
rentrent en cours de vie. Il faut pour cela qu’un
associé fondateur cède ses droits à un tiers pour
qu’un nouvel associé entre dans la société. Les
associés peuvent être des personnes physiques ou
morales. Ils mettent des ressources à la disposition
de la société et espèrent en tirer des bénéfices.

Les deuxièmes, dirigent la société qui sont


choisis par les associés.
INTRODUCTION
Il est légitime que les associés désignent les
dirigeants, car ce sont eux qui subissent les
conséquences des décisions prises par ceux-ci. Les
dirigeants ont pour fonction de représenter la
société à l’égard des tiers : ils agissent pour le
compte de la société. Ils engagent la société.

C’est la loi qui indiquera pour chacune des


sociétés, les dispositions applicables relatives aux
pouvoirs des dirigeants et les limites dans
lesquelles ils peuvent engager la société.
INTRODUCTION
En effet, leur pouvoir n’est pas absolu: Ils
peuvent être des personnes extérieures à la société
n’ ayant pas la qualité d’associé. Ils n’ont donc pas
d’implication financière dans la société.

Pour l’heure, la base juridique qui nous


servira de repère dans ce cours est l’acte uniforme
révisé relatif au droit des sociétés commerciales et
des GIE; adopté le 30 / 01 / 2014 à Ouagadougou
(BURKINA FASO).
INTRODUCTION

Les chapitres qui seront développés


concerneront les formes juridiques d’entreprise
(Chapitre préliminaire) , les règles communes de
création (Chapitre I), les règles communes de
fonctionnement (Chapitre II) et les règles
communes de fin des sociétés (Chapitre III).
CHAPITRE PRELIMINAIRE : Les
formes juridiques d’entreprise

Toute unité économique qui implique la mise


en œuvre de moyens humains et matériels, de
production ou de distribution des richesses,
reposant sur une organisation préétablie, peut
revêtir des formes juridiques nombreuses et
variées.
CHAPITRE PRELIMINAIRE : Les
formes juridiques d’entreprise
Si l’on classe les entreprises selon leur forme
juridique, on aboutit à la distinction entre
entreprises publiques et celles privées.

Relativement aux entreprises privées qui nous


intéressent dans ce cours, il en est reconnu trois
types : l’entreprise individuelle, la société et le
Groupement d’Intérêts Economique.
CHAPITRE PRELIMINAIRE : Les
formes juridiques d’entreprise

Section 1 : L’entreprise individuelle

Section 2 : La société

Section 3: Le GIE
Section 1 : L’entreprise individuelle

Paragraphe 1 : Définitions de l’entreprise

Paragraphe 2 : L’entreprise individuelle

Paragraphe 3 : L’entreprise sociétaire


Paragraphe 1 : Définitions de l’entreprise

L’entreprise est une notion économique. On


peut la considérer comme une société, mais cela
ne signifie pas que les deux notions soient
synonymes.

Il existe des entreprises exploitées par des


personnes physiques à l’exemple des agriculteurs, des
artisans…, sans l’idée d’une société constituée.
Paragraphe 1 : Définitions de l’entreprise

L’existence d’une entreprise se vérifie par sa


comptabilité. A ce stade, seule la personne morale
tient une comptabilité (le bilan dans lequel il
recense les actifs et les passifs).

Ainsi, nous sommes en présence de deux


patrimoines (dettes et biens professionnels/
dettes et biens personnels).
Paragraphe 1 : Définitions de l’entreprise

L’idée d’unité du patrimoine « tous les biens


d’une personne répondent de toutes ses
dettes » appréciée par Aubry et Rau voudrait qu’on
mette tout dans le même panier. Or, de nos jours
une législation a mis en place une technique
permettant de mettre son patrimoine privé à l’abri
de ses créanciers professionnels. Cet aspect
bouleverse considérablement la notion d’unité du
patrimoine.
Paragraphe 1 : Définitions de l’entreprise
L’entreprise ne se confond pas avec
l’entrepreneur, ce dernier est une personne juridique ;
qui peut être une personne morale ou physique.

Or, l’entreprise n’est pas une personne juridique,


n’ayant pas de biens et ne passant pas de contrats.

L’entreprise n’est pas l’entrepreneur. Elle ne se


confond pas avec les biens affectés à l’activité, ni avec
le fonds de commerce. Enfin, elle ne se limite pas non
plus aux salariés.
Paragraphe 1 : Définitions de l’entreprise

A bien des égards, l’entreprise est un


ensemble d’éléments matériels et humains
(entrepreneurs, actifs, dettes, salariés) organisé
en vue d’une activité économique.
Paragraphe 2 : L’entreprise individuelle

C’est un ensemble de moyens humains,


matériels et financiers dont une personne est à la
fois propriétaire et dirigeant.

C’est la forme d’entreprise la plus facile à créer


et les frais de constitution sont un peu élevés.
Paragraphe 2 : L’entreprise individuelle
Elle est exploitée par une personne physique
appelée entrepreneur. Il est le pivot de la vie juridique
de l’entreprise.

En d’autres termes, c’est lui qui passera les contrats


relatifs au fonctionnement de l’entreprise. Il détient
les biens affectés à l’entreprise, en tant que
propriétaire ou locataire.

C’est aussi lui qui sera débiteur des dettes de


l’entreprise vu que c’est lui qui passe les contrats et il
détient les actifs.
Paragraphe 2 : L’entreprise individuelle

En principe, l’entrepreneur va répondre de ses


dettes sur l’ensemble de son patrimoine, ses
créanciers vont pouvoir se payer sur n’importe
quels actifs de lui, c’est la conséquence du principe
d’unité du patrimoine.

Toutefois, cette entreprise présente des


inconvénients suivants :
Paragraphe 2 : L’entreprise individuelle

Elle n’a pas d’existence juridique autonome (pas


de personnalité juridique) par rapport à
l’entrepreneur ;

Le financement d’une entreprise importante


dépasse, la plupart du temps, les capacités
patrimoniales d’un seul individu ;
Paragraphe 2 : L’entreprise individuelle

La responsabilité de l’entrepreneur est illimitée :


en cas de non-paiement de ses dettes, l’intégralité
de ses biens tant « personnels » que
« commerciaux » pourront être saisis pour le
paiement de la dette ;

Cette entreprise est directement liée au bon


vouloir et à la vie de l’entrepreneur, son décès
peut provoquer sa disparition ;
Paragraphe 2 : L’entreprise individuelle

Le mariage du chef de l’entreprise et l’adoption


d’untel ou tel régime matrimonial, peut se révéler
fatal à la confiance que les fournisseurs et les
clients de l’entreprise doivent avoir dans la
signature de celui qui se trouve à sa tête.
Paragraphe 3 : L’entreprise sociétaire

Contrairement à l’entreprise individuelle, celle-ci


est exploitée par une société. Ce sont les dirigeants de
la société qui passent les contrats au nom de la société
d’où c’est elle qui sera partie au contrat, c’est elle qui
conclut les contrats, c’est elle qui sera l’employeur.
C’est la société qui détient les actifs, les biens affectés à
l’entreprise, elle sera soit locataire, soit propriétaire.
Paragraphe 3 : L’entreprise sociétaire

Enfin, c’est la société qui sera


débitrice des dettes nées de l’exploitation. Le
dirigeant n’est tenu de rien, cependant les
dirigeants des petites sociétés sont amenés à
donner leur cautionnement.
Section 2 : La société

La société est définie par l’AUDSCGIE. Elle est


un contrat d’après la définition des articles 4 et 5.
La société n’est pas toujours un contrat
(paragraphe 1) et, elle est en tout état de cause,
plus qu’un contrat (paragraphe 2).
Section 2 : La société

Paragraphe 1 : La nature non contractuelle de la


société

Paragraphe 2 : La société est plus qu’un contrat


Paragraphe 1 : La nature non contractuelle
de la société

Il est généralement admis que le contrat soit un


accord entre deux ou plusieurs volontés ; ainsi la
société n’échappe pas à cette règle. Toutefois, dans la
pratique on constate deux situations qui seront
analysées :

- D’une part, une société peut être créée par


plusieurs personnes, et qu’au cours de sa vie toutes les
parts sociales soient réunies en une seule main;
Paragraphe 1 : La nature non contractuelle
de la société

- D’autre part, une société peut être créée par une


seule personne (commerçant, artisans…). Dans les
groupes de société, il peut arriver qu’un jour ou l’autre
on crée une nouvelle filiale qui soit créée par la société
seule.

Certains associés uniques peuvent avoir tendance


à prendre dans la caisse, pensant que c’est pour eux, ce
qui n’est pas vrai car il ne respecte pas l’autonomie de
la société.
Paragraphe 2 : La société est plus qu’un
contrat

Au-delà de l’acte juridique unilatéral ou du


caractère contractuel de la société, cette dernière est
un contrat à l’origine matérialisé par des statuts, ils
matérialisent des contrats, il a une certaine durée. Une
fois conclut ce contrat va avoir sa propre vie. Cette
société aura une vie, une mort. Le mot désigne donc
deux choses : le contrat constitutif et l’institution.
Paragraphe 2 : La société est plus qu’un
contrat

Une institution est généralement définie comme


un organisme qui exprime une volonté distincte de la
volonté de ceux qui le compose, et qui va défendre des
intérêts propres qui ne sont pas les intérêts de ses
fondateurs. L’institution est une construction humaine
qui transcende la volonté, les intérêts de ceux qui l’ont
institué.
Paragraphe 2 : La société est plus qu’un
contrat

Ainsi, on déduit deux choses, les sociétés seront


des personnes morales sous réserve d’une formalité qui
est l’immatriculation au Registre du Commerce et du
crédit mobilier. L’immatriculation n’est pas qu’une
formalité de publicité, elle a un rôle décisif car elle
donne la personnalité juridique à la société concernée.
Paragraphe 2 : La société est plus qu’un
contrat

Mais, il y a des sociétés qui n’auront pas la


personnalité juridique car elles ne sont pas
immatriculées au RCCM : c’est la société en
participation (c’est une forme sociale parmi
d’autre, elle est très souple et elle est discrète, elle
n’est pas immatriculée donc elle peut être occulte.
Cette société n’a pas la personnalité juridique.
C’est la seule forme sociale dénuée de
personnalité juridique). (Voir article 854
AUDSCGIE)
Paragraphe 2 : La société est plus qu’un
contrat

On en a une autre, la société créée de fait, c’est


une société sans personnalité morale car non
immatriculée (les dispositions applicables aux
sociétés en participation s’appliquent aux
sociétés créées de fait. Il n’y a pas de
réglementation pour la société créée de fait. Ce
n’est pas un type de société que l’on choisit par
comparaison avec d’autres, c’est une société qui
n’est pas voulu par les associés, c’est un
comportement qui va donner lieu à une
qualification de société créée de fait).
Section 3: Le GIE

C’est l’entreprise qui a pour but exclusif de


mettre en œuvre pour une durée déterminée tous les
moyens propres à faciliter ou à développer l’activité
économique de ses membres, à améliorer ou à
accroître les résultats de cette activité. (Voir 869
AUDSCGIE)
Section 3: Le GIE

Son but est de faciliter ou de développer l’activité


de ses membres, d’accroître les résultats de cette
activité. Son but n’est pas de réaliser des bénéfices,
mais il peut accessoirement en réaliser. Il peut être
constitué sans capital

Son activité doit se rattacher à celle économique


de ses membres. Autrement dit, elle doit avoir un lien
avec l’activité professionnelle de ses membres.
Section 3: Le GIE

Il jouit de la personnalité morale et de la pleine


capacité à compter de son immatriculation au RCCM.

NB : Les membres du GIE doivent avoir


obligatoirement une activité économique avant la
création du GIE.
CHAPITRE 1: Les règles communes de
création des sociétés
Section 1 : Les règles de fond

Section 2 : Les règles de forme et de


publicité

Section 3: Les sanction de la violation des


règles de création des sociétés
Section 1: Les règles de fond

Paragraphe 1: La volonté de s’associer

Paragraphe 2: La capacité de s’associer

Paragraphe 3: La régularité de l’objet social

Paragraphe 4: La régularité de la cause

Paragraphe 5: Les apports


Paragraphe 1: La volonté de s’associer

Elle est nécessaire pour la création, L’associé


unique exprime juste sa volonté.

C’est l’élément intentionnel de chacun de


participer en tant qu’associé au sort de l’entreprise.
C’est ici qu’on distingue le contrat de société de celui
de travail. Le consentement de l’associé, c’est sa
volonté de participer à l’effort commun et de
collaborer.
Paragraphe 1: La volonté de s’associer

Contrairement au salarié, il n’est tenu à


l’entreprise que par un lien de subordination, il ne
participe pas à l’organisation et à la gestion de
l’entreprise dans le but de profiter des bénéfices.
Paragraphe 2: La capacité de s’associer
C’est l’aptitude d’avoir des droits et de pouvoir les
exercer.

Qui peut juridiquement s’associer pour créer une


société ?

Toute personne physique ou morale, y compris


les mineurs et les majeurs incapables peuvent être
associés dans les sociétés où la responsabilité est
limitée aux apports.
Paragraphe 2: La capacité de s’associer

L’article 7 alinéa 1er de l’AUDCG énonce que « Le


mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut avoir la
qualité de commerçant ni effectuer des actes de
commerce ».

Donc, les mineurs non émancipés et les majeurs


incapables ne peuvent pas être associés dans les
sociétés où la responsabilité des associés est indéfinie
et solidaire.
Paragraphe 2: La capacité de s’associer

De même, deux époux ne peuvent pas être


associés dans une même société où la responsabilité
est indéfinie et solidaire. Ce sont les articles 7 alinéa 2
de l’AUDCG et 9 de l’AUDSCGIE qui en témoignent
dans les termes suivants:

Article 7 alinéa 2 AUDCG « Le conjoint du


commerçant n’a la qualité de commerçant que s’il
accomplit les actes visés aux articles 3 et 4 ci-dessus, à
titre de profession et séparément de ceux de l’autre
conjoint ».
Paragraphe 2: La capacité de s’associer

Article 9 AUDSCGIE « Deux époux ne peuvent


être associés d’une société dans laquelle ils seraient
tenus des dettes sociales indéfiniment ou
solidairement ».
Paragraphe 3: La régularité de l’objet
social

C’est l’activité de la société, qui doit être licite,


ceci signifie conforme à l’ordre public et aux bonnes
mœurs (construire des voitures, faire la
maintenance d’appareils de climatisation, etc.) ;
donc une société de fabrication de drogue est illicite.

L’objet doit être précisé dans les statuts, possible


à effectuer et licite.
Paragraphe 4: La régularité de la cause

La cause est le motif ou la raison déterminant qui


a amené les associés à se mettre ensemble.

Pour les sociétés, elle est la recherche de profit. Si


les associés ont une autre cause que de faire du profit,
il n’y a pas de société. On pourra penser à une
association (but non lucratif).
Paragraphe 5: Les apports

Ce sont tous les biens mis en commun par les


associés lors de la création d’une société.

Les différents types d’apport sont énumérés par


l’article 40 de l’AUDSCGIE de la façon suivante :

Les apports en numéraire : espèces sonnantes


et trébuchantes ;
Paragraphe 5: Les apports
Les apports en nature : ce sont les biens
mobiliers ou immobiliers, corporels ou incorporels ;

Les apports en industrie : les connaissances


techniques, professionnelles ou de services.

Les apports en numéraire et en nature composent le


capital social qui constitue le gage des créanciers de la
société.
Paragraphe 5: Les apports

Les apports en industrie n’en font pas partie en


raison de leur évaluation (risques de surévaluation
ou de sous-évaluation). D’où le recours à un
commissaire aux apports pour leur évaluation.

La contrepartie des apports est le titre


correspondant, proportionnel au montant des apports.
Ces titres prennent le nom d’actions ou de parts
sociales, suivant le type de société.
Paragraphe 5: Les apports

Lors de la création de la société, les associés


souscrivent au capital. Le fait de verser le montant des
apports qu’ils ont souscrits s’appelle la libération du
capital.
Section 2: Les règles de forme et de
publicité
Paragraphe 1: La rédaction des statuts

Paragraphe 2: L’immatriculation au RCCM

Paragraphe 3: La publicité
Paragraphe 1: La rédaction des statuts

La création de la société doit être constatée par


un écrit sous seing privé (signé par les fondateurs)
ou par acte notarié. Si un immeuble est apporté à la
société, l’acte notarié sera incontournable.

Ils ne peuvent être modifiés qu’en la même


forme.
Paragraphe 1: La rédaction des statuts

Les statuts constituent soit le contrat de


société, en cas de pluralité d’associés, soit l’acte de
volonté d’une seule personne, en cas d’associé unique.

Les statuts de la société doivent comporter


obligatoirement les mentions prévues à l’ article 13
AUDSCGIE
Paragraphe 2: L’immatriculation au RCCM

Elle donne à la société sa personnalité juridique


morale (article 98 AUDSCGIE). Les fondateurs
agissent en leur nom personnel pour la société
constituée mais non encore immatriculée, puisqu’elle
n’existe pas juridiquement. Ces derniers assurent
personnellement la responsabilité des actes accomplis.

Normalement, toutes les sociétés doivent être


immatriculées au RCCM, sauf les sociétés en
participation (article 97 AUDSCGIE).
Paragraphe 2: L’immatriculation au RCCM

NB : Les sociétés qui ne font pas l’objet


d’immatriculation ne peuvent pas avoir de
personnalité juridique.

L’immatriculation doit se faire dans le mois qui


suit le début des activités.

Au Gabon, elle se fait par le dépôt du dossier à


l’ANPI où se trouve le Guichet Unique. La déclaration
est accompagnée des pièces selon les indications de
chaque Etat partie.
Paragraphe 3: La publicité

Pour informer les tiers de la création de la


société, il est exigé la publication de la constitution de
la société dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales : le journal quotidien l’union, le
journal hebdomadaire d’informations et
d’annonces légales (hebdo informations)
Section 3: Les sanction de la violation
des règles de création des sociétés

Paragraphe 1 : La nullité de la société

Paragraphe 2 : La responsabilité des dirigeants et


des fondateurs
Paragraphe 1 : La nullité de la société
La nullité est la sanction par laquelle le juge
prononce la disparition de la société pour l’avenir.

Elle ne peut résulter que d’une disposition de


l’AUDSCGIE ou des textes qui régissent la nullité des
contrats en général ou du contrat de société en
particulier (article 242 AUDSCGIE).

Exemple : Dans les SCS et les SNC,


l’accomplissement des formalités de publicité est
requis à peine de nullité (art 245).
Paragraphe 1 : La nullité de la société

La nullité absolue concerne l’objet et la cause


illicite.

La nullité relative porte sur les vices du


consentement et l’incapacité. Il faut faire une
distinction, dans les sociétés de personnes, ils sont
toujours causes de nullité ; or dans les SARL, ils ne
sont causes de nullité que si tous les associés
fondateurs sont atteints.
Paragraphe 1 : La nullité de la société

Elle peut être demandée au juge par toute


personne intéressée, si elle est absolue, et par la
personne dont la loi a voulu assurer la protection : Si
est relative.

La prescription acquisitive est, en principe, de


trois ans à partir de l’immatriculation.
Paragraphe 1 : La nullité de la société

La loi permet aux associés d’éviter l’annulation


de leur société. Ils peuvent convoquer une assemblée
générale pour régulariser leur société. Dans une
pareille hypothèse, le tribunal est tenu d’accorder le
délai nécessaire.
Paragraphe 2 : La responsabilité des
dirigeants et des fondateurs

L’annulation peut entraîner la responsabilité


solidaire de ceux à qui elle est imputable.

Ainsi, les fondateurs et les premiers membres


des organes de gestion, de direction ou
d’administration sont solidairement responsables du
préjudice causé.
Paragraphe 2 : La responsabilité des
dirigeants et des fondateurs

Soit par le défaut d’une mention obligatoire dans les


statuts ;

Soit par l’omission ou l’accomplissement irrégulier


d’une formalité prescrite pour la constitution de la
société.
CHAPITRE 2 : Les règles communes de
fonctionnement des sociétés

Section 1 : La participation des associés

Section 2: La participation des dirigeants


Section 1 : La participation des associés

Paragraphe 1: Le droit de prendre part aux décisions


collectives

Paragraphe 2 : Le droit de participer aux bénéfices


Paragraphe 1: Le droit de prendre part
aux décisions collectives
Tout associé a, en principe, le droit de participer
aux décisions collectives, en usant de son droit de vote
(article 125 AUDSCGIE). Toute clause contraires des
statuts est réputée non écrite (n’est pas valable).

En cas d’absence, tout associé peut se faire


représenter par un mandataire dans les conditions
prévues par l’acte ou par les statuts. A défaut de ces
dispositions, le mandat ne peut être donné qu’à un
autre associé.
Paragraphe 2 : Le droit de participer
aux bénéfices
Les associés ont le droit de profiter des résultats
positifs de l’exploitation sociale, ils ont droit à une part
des bénéfices.

Ainsi, selon l’article 142 de l’AUDSCGIE: L’AG


décide de l’affectation du résultat dans le respect
des dispositions légales et statutaires,

Elle constitue les dotations nécessaires à la


réserve légale et aux réserves statutaires.
Section 2: La participation des dirigeants

Paragraphe 1: Les pouvoirs des dirigeants

Paragraphe 2: La responsabilité des dirigeants


Paragraphe 1: Les pouvoirs des
dirigeants

1) Les pouvoirs des dirigeants dans leurs rapports


avec les associés

2) Les pouvoirs des dirigeants dans leurs rapports


avec les tiers
1) Les pouvoirs des dirigeants dans
leurs rapports avec les associés

Ces pouvoirs sont déterminés par les statuts.

Mais, lorsqu’il n’y a pas de limitation de pouvoir


par les statuts, les associés peuvent faire tous des actes
de gestion dans l’intérêt de la société.
2) Les pouvoirs des dirigeants dans
leurs rapports avec les tiers

A l’égard des tiers, les dirigeants engagent la


société sans avoir à justifier d’un mandat spécial
(article 121 AUDSCGIE). Cette règle connaît des
limites selon la forme de la société.

NB : la société n’est cependant pas engagée, si elle


prouve que les tiers savaient ou ne pouvaient ignorer,
compte tenu des circonstances, que les actes du
dirigeant dépassaient l’objet social.
Paragraphe 2: La responsabilité des
dirigeants

Ils sont responsables individuellement, envers la


société, les associés et les tiers, des fautes commises
dans l’exercice de leurs fonctions (articles 161 et 162
AUDSCGIE).

Si plusieurs dirigeants ont participé à la


réalisation du dommage, leur responsabilité sera
solidaire. Il appartiendra au juge de déterminer la part
contributive de chacun.
CHAPITRE 3 : Les règles communes de
fin des sociétés
Section 1: L’arrivée du terme
Section 2: La réalisation ou l’extinction de l’objet
Section 3: La stipulation statutaire
Section 4: La liquidation des biens
Section 5: La dissolution pour juste motif
Section 6: La dissolution pour réunion des parts ou
actions entre les mains d’un associé
Section 7: La dissolution anticipée décidée par les
associés
Section 1: L’arrivée du terme

La société prend fin par l’expiration du temps


pour lequel elle a été constituée.

C’est le lieu ici de rappeler que la durée de la


société ne peut excéder 99 ans à compter de
l’immatriculation au RCCM (article 28 AUDSCGIE).

Toute fois, le législateur a prévu une prorogation de la


société une ou plusieurs fois (article 32 AUDSCGIE).
Section 2: La réalisation ou
l’extinction de l’objet

La réalisation c’est lorsque l’opération pour


laquelle la société a été constituée est définitivement
accomplie.

L’ extinction c’est lorsque l’exercice de l’activité


se révèle impossible :
Section 2: La réalisation ou
l’extinction de l’objet

Soit en raison d’un obstacle de fait, par exemple la


fermeture du fonds de commerce dont l’exploitation
était l’unique objet de la société ou destruction des
machines ;

Soit en raison d’un obstacle de droit, par exemple


l’objet de l’activité devient illicite.
Section 3: La stipulation statutaire

Les statuts peuvent prévoir la dissolution de la


société en cas de survenance d’un événement
déterminé.

Si cet événement se réalise, la société sera


automatiquement dissoute.
Section 4: La liquidation des biens

La société peut prendre fin par l’effet d’un


jugement prononçant la liquidation des biens.

La dissolution n’est pas attachée à un jugement


prononçant le redressement judiciaire, c’est-à-dire
qu’on peut dissoudre une société sans passer par
l’étape de redressement.
Section 5: La dissolution pour juste
motif
La dissolution peut prendre fin par celle
anticipée prononcée par le tribunal pour juste motif.

Le tribunal statue à la demande d’un associé.

La loi ne définit pas l’expression pour juste motif,


mais elle cite comme exemple l’inexécution par un
associé de ses obligations et la mésentente (désaccord
qui paralyse durablement le fonctionnement de la
société).
Section 6: La dissolution pour réunion
des parts ou actions entre les mains
d’un associé

La réunion des droit sociaux entre les mains d’un


seul associé est une cause de dissolution des sociétés à
l’exception de la SARL et de la SA (article 60
AUDSCGIE).

Si la régularisation n’est pas intervenue dans le


délai d’un an le tribunal pourra prononcer la
dissolution.
Section 7: La dissolution anticipée
décidée par les associés

Les associés ont le droit de mettre fin par


anticipation à la société qu’ils ont créé. La règle est
logique, il est normal de permettre à la volonté
commune de défaire ce qu’elle avait faite.

La mise en œuvre de cette clause de dissolution


dépend du type de société. Les règles de majorité sont
celles retenues pour les modifications statutaires.
Section 7: La dissolution anticipée
décidée par les associés

NB : la dissolution de la société n’a d’effet à l’égard des


tiers qu’à compter de sa publication au registre du
commerce.
CHAPITRE 4: Les règles spéciales des
sociétés
Contrairement aux chapitres précédents
nous examinerons sommairement les sociétés
civiles (Section 1) afin de ressortir une nette
distinction d’avec celles commerciales.
Relativement aux sociétés commerciales,
les règles spéciales concerneront les sociétés en
nom collectif (Section 2), les sociétés en
commandite simple (Section 3), les sociétés
en participation (Section 4), celles à
responsabilité limitée (Section 5) et
anonymes (Section 6).
Section 1 : Les règles particulières des
sociétés civiles
Contrat par lequel deux ou plusieurs
personnes mettent en commun des apports et
constituent une personne morale pour les exploiter
et se partager les profits ou les pertes qui
résulteront de cette activité.

Ainsi, seront étudiées les particularités des


sociétés civiles relatives à leur création
(Paragraphe 1), fonctionnement (Paragraphe 2)
et fin (Paragraphe 3).
Paragraphe 1 : La création particulière
des sociétés civiles

La réglementation de la création des sociétés


civiles est moins formaliste que celle de la société
commerciale. En effet, elle se caractérise par la non
exigence d’un écrit comme condition de sa validité.

Il n’y a pas de capital minimum exigé.


Paragraphe 1 : La création particulière
des sociétés civiles

Les mineurs et les majeurs incapables ne


peuvent pas être associés ici ; par contre rien ne
s’oppose à ce que deux (2) époux puissent être
associés dans une même société civile.

En dehors de cette particularité des règles, la


création d’une société civile doit respecter les règles
communes à toutes les sociétés.
Paragraphe 2 : Le fonctionnement
propre des sociétés civiles

On parlera des associés (A) ; des dirigeants


(B) et de la cession des parts sociales (C).
A/ Les associés

Ils sont conjointement responsables des


dettes impayées. Le montant de la somme à payer
est divisé à part égale entre eux.

Ces derniers sont également responsables


personnellement des dommages causés par leur
faute de gestion.
A/ Les associés

Les associés peuvent librement décidés de la


façon de distribuer les bénéfices entre eux.

Leurs décisions collectives doivent se prendre


en principe à la majorité pour être valable.
B/ Les dirigeants

L’administration ou la gestion de cette société


est confiée à un ou plusieurs dirigeants appelé
gérant qui peuvent être associés ou non et dont les
fonctions seront rémunérées ou gratuites.

Les associés nomment le gérant lors de la


création de la société ou lors d’une décision
collective postérieure. Sa désignation peut se faire
aussi suivant les usages et la durée de son mandat
est déterminée librement.
B/ Les dirigeants
Remarquons toutefois qu’en l’absence de désignation
d’un gérant, ce sont tous les associés qui seront considérés
comme des cogérants.

Les pouvoirs des gérants leur permettent d’agir au


nom de la société. Ils engagent celle-ci à l’égard des tiers
pour tous les actes entrant dans l’objet social. Ils sont
responsables de leurs fautes envers les associés et les tiers.

La révocation d’un gérant et sa démission ne peuvent


se faire que sur la base d’un motif légitime.
C/ La cession des parts sociales

Elle est libre en principe. Toutefois, la loi


exige le consentement des trois quarts des associés,
si la cession est faite à un tiers ; et la majorité
absolue, si la cession est faite à un associé.
Paragraphe 3 : La fin particulière
des sociétés civiles
En plus des causes communes de dissolution
des sociétés, la fin d’une société civile peut aussi
résulter de :

La mort d’un associé ;


La volonté d’un des associés ;
La perte totale du capital social ;
La faillite, l’interdiction ou de la déconfiture d’un
associé.
Paragraphe 3 : La fin particulière des
sociétés civiles

Toutefois, le contrat de société peut prévoir la


continuation de la société. A défaut, les autres
associés pourraient décider à l’unanimité la
continuation de l’exploitation sociale.
Section 2 : Les règles propres aux
sociétés en nom collectif (SNC)

Société dans laquelle tous les associés sont


commerçants et répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales mérite qu’on
examine sa création particulière (Paragraphe 1),
son fonctionnement (Paragraphe 2) et sa fin
(Paragraphe 3).
Paragraphe 1 : Les règles spéciales de
la création

Après le respect exigé des règles générales de


formation, celles relatives aux particularités de la
SNC portent sur les associés (A), le capital social
(B) et l’objet (C).
A/ Les associés
Ici, il faut deux associés au minimum pour sa
création et un maximum non fixé par la loi. Tous
ces associés doivent avoir la capacité juridique.

Il est strictement interdit d’avoir deux époux


associés dans cette forme d’entreprise juridique.
B/ Le capital social

Il n’existe pas de montant minimal car dans


cette société la garantie des associés c’est moins le
capital social que la fortune des associés.

L’apport en industrie est autorisé.


C/ L’objet

Etant donné que c’est l’objet qui fixe les


limites des pouvoirs des gérants, ces derniers
n’engagent en effet la société que pour les actes
entrant dans l’objet social ; d’où la nécessité pour
les associés de veiller particulièrement à la
détermination de l’objet dans les statuts.
Paragraphe 2 : Les particularités du
fonctionnement

Elles sont visibles dans le statut des dirigeants


(A) et des associés (B).
A/ Les dirigeants

Les dirigeants sont appelés des gérants dans


cette société. Nous parlerons de leur désignation
(1), de leurs pouvoirs (2) et de la fin de leurs
fonctions (3).
1) La désignation des gérants

En conformité avec l’article 276 dans son


alinéa premier de l’AUDSCGIE, les associés
bénéficient d’une grande liberté pour
déterminer, dans les statuts, les modalités de la
désignation des gérants.

Le choix peut porter soit sur les associés, soit


sur les tiers. Le gérant peut être une personne
physique ou une personne morale.
1) La désignation des gérants

En cas de silence statutaire, tous les associés


sont réputés être gérants.

La rémunération des gérants est fixée par les


associés à la majorité en nombre et en capital ; sauf
clause contraire des statuts.
2) Les pouvoirs des gérants

Tout rapport avec les tiers, les gérants ont tout


pouvoir d’engager la société par les seuls actes
entrant dans l’objet social.

Cependant, les décisions qui excèdent leurs


pouvoirs sont prises à l’unanimité par les associés.
3) La fin des fonctions des gérants
Plusieurs raisons peuvent entrainer la fin des
fonctions des gérants à savoir : l’arrivée du terme
fixé, le décès, la démission, la survenance d’une
incapacité, la faillite personnelle ou l’interdiction
de gérer.

Autre raison, par la décision de révocation des


associés. Sous cet angle, elle donne lieu à des
condamnations de dommages et intérêts, si elle
intervient sans juste motif.
3) La fin des fonctions des gérants

Toute révocation dépend de la qualité du


gérant :

Tous les gérants sont associés ou sont


désignés dans les statuts : leur révocation ne peut
être décidée qu’à l’unanimité des autres associés.

Elle entrainera la dissolution de la société sauf


si sa continuation avait été prévue par les statuts ou
si elle est décidée à l’unanimité par les autres
associés.
3) La fin des fonctions des gérants

Tout gérant qui n’est pas nommé par les


statuts, sa révocation est décidée par les associés à
la majorité en nombre et en capital.

Tout gérant associé est révoqué par les autres


à la majorité en nombre et en capital.
B/ Les associés

Ils ont une responsabilité solidaire et


indéfinie (1) d’où l’importance de l’intuitu
personae (2).
1) La responsabilité solidaire et
définie des associés
N’importe quel associé peut être poursuivi
pour le paiement de tout le passif social sur
l’ensemble de ses biens saisissables.

Pour faire jouer cette responsabilité, le


créancier doit d’abord mettre en demeure de payer
la société par acte extrajudiciaire.
1) La responsabilité solidaire et définie des
associés
Ce n’est qu’après un silence de soixante jours
au moins que la poursuite contre les associés
devient possible. Toutefois, ce délai peut être
prorogé de trente jours au plus par ordonnance du
président du tribunal.

Le débiteur, contraint de payer le passif social,


pourra ensuite se retourner contre les autres afin
qu’ils contribuent à la dette. Cette contribution se
fait proportionnellement au nombre de parts que
chacun détient dans le capital.
2) L’intérêt de l’intuitu personae

La considération des qualités de la personne


(intuitu personae) de chaque associé est très
importante dans la SNC en ce qui touche la
réglementation de la cession des parts.

Les parts ne peuvent être cédées (vendues ou


données gratuitement) qu’avec le consentement
unanime des associés. A défaut de l’unanimité, la
cession ne peut avoir lieu, mais les statuts peuvent
aménager une procédure de rachat (cession à un ou
des associés) pour permettre le retrait de l’associé
cédant.
2) L’intérêt de l’intuitu personae

Lorsque les associés consentent à la cession, il


faut remplir certaines conditions pour la validité et
l’efficacité de cette cession :

Il faut d’abord que la cession soit constatée


par écrit ;

Il faut ensuite l’accomplissement de l’un des


trois formalités suivantes :
2) L’intérêt de l’intuitu personae

__ Signification à la société de la cession par exploit


d’huissier ;
__ Acceptation de la cession par la société dans un
acte authentique ;
__ Dépôt d’un original de l’acte de cession au siège
social contre remise par le gérant d’une attestation
de dépôt.

Il faut enfin, une publication de la cession au


registre du commerce et du crédit mobilier
Paragraphe 3 : Les particularités
de la fin

L’intuitu personae est tellement ressenti que


le décès d’un associé (A), la liquidation des biens,
la faillite ou la survenance d’une incapacité (B)
peuvent entrainer la fin de la SNC.
A/ Le décès d’un associé

Cette situation est source de fin de la SNC à


chaque fois que les statuts ne prévoient pas de
clause de continuation.

Ladite clause précisera les rapports entre les


associés survivants ou avec les héritiers de l’associé
décédé ou certains d’entre eux avec ou sans
agrément.
A/ Le décès d’un associé

A chaque fois que la société continuera avec


les seuls associés survivants, ces derniers devraient
racheter les parts revenant aux héritiers évincés. Il
en est de même lorsque les associés n’agréent que
certains d’entre les héritiers. La valeur des parts est
fixée à défaut, d’accord, par un expert désigné soit
par les parties, soit par décision de justice.
A/ Le décès d’un associé

Il peut survenir une difficulté lorsque parmi


les héritiers, un ou plusieurs mineurs sont non
émancipés. Ainsi, ceux-ci répondent des dettes que
jusqu’à concurrence des parts de la succession de
leur auteur. En outre, la société devra être
transformée dans le délai d’un an, à compter du
décès. A défaut, elle est dissoute.
B/ La liquidation des biens, la faillite
ou la survenance d’une incapacité
La fin de la SNC peut arriver lorsqu’il y’a un
jugement de liquidation des biens, lorsqu’il y’a un
jugement prononçant la faillite d’un associé ou
lorsqu’il y’a des mesures d’incapacité ou
d’interdiction prononcés à l’égard d’un associé.

Les statuts, toutefois, peuvent prévoir la


continuation de la société. A défaut, les autres
associés pourraient décider à l’unanimité la
continuation de l’exploitation sociale.
Section 3 : Les règles particulières aux
sociétés en commandite simple (SCS)

Forme sociale où coexistent un ou plusieurs


associés indéfiniment et solidairement
responsables des dettes dénommés « associés
commandités », avec un ou plusieurs associés
responsables des dettes sociales dans la limite de
leurs apports dénommés « associés
commanditaires » ou « associés en commandite »
et dont le capital est divisé en parts sociales. Son
mode de fonctionnement (Paragraphe 1) et sa fin
nous intéressent (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les particularités du
fonctionnement

C’est la forme sociale où tous les associés


commandités gèrent, sauf stipulation contraire des
statuts qui peuvent désigner un ou plusieurs
gérants, parmi ces derniers ou, en prévoir les
modalités de leur désignation par un acte ultérieur.
Paragraphe 1 : Les particularités du
fonctionnement

Pour les associés commanditaires, ils ne


peuvent être nommés gérants et ne peuvent passer
aucun acte de gestion externe, même en vertu
d’une procuration. Dans le cas contraire, ils sont
obligés indéfiniment et solidairement avec les
associés commandités pour les dettes et
engagements de la société qui résultent de l’acte de
gestion qu’ils ont fait.
Paragraphe 1 : Les particularités du
fonctionnement
Les gérants des SCS ont les mêmes pouvoirs que
ceux de la SNC.

La considération des qualités de la personne de


chaque associé est très importante ici. Elle se
manifeste dans la réglementation de la cession des
parts sociales.

Ces parts ne peuvent être cédées qu’avec le


consentement de tous les associés. Cette règle n’est
cependant pas d’ordre public ; ainsi, les statuts
peuvent prévoir :
Paragraphe 1 : Les particularités du
fonctionnement
Que les parts des associés commanditaires sont
librement cessibles entre associés ;

Que les parts des associés commanditaires peuvent


être cédées à des tiers avec le consentement de tous les
associés commandités et de la majorité en nombre et en
capital des associés commanditaires ;

Qu’un associé commandité peut céder une partie de


ses parts à un associé commanditaire ou à un tiers avec le
consentement de tous les associés commandités et de la
majorité en nombre et en capital des associés
commanditaires.
Paragraphe 2 : Les particularités de la
fin

Le décès d’un associé en commandite entraine


la dissolution de la société en cas d’absence de
clause statutaire de continuation. Contrairement
au décès d’associé commanditaire qui n’est pas une
cause de dissolution.
Section 4 : Les règles spécifiques aux
sociétés en participation

Forme de sociétés dans laquelle les associés


conviennent qu’elle ne sera pas immatriculée au
RCCM et qu’elle n’aura pas la personnalité morale.
Elle n’est pas soumise à publicité et son existence
peut être prouvée par tous moyens. Elles sont liées
au fonctionnement (Paragraphe 1) et à la fin de la
société (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Le fonctionnement de
la société en participation

Les biens relatifs au bon fonctionnement de la


société sont mis à la disposition du gérant,
cependant, chaque associé reste propriétaire du
bien apporté. Aussi, les associés peuvent convenir
de mettre certains biens en indivision.

Chaque associé peut contracter à l’égard des


tiers en son nom personnel et est le seul engagé.
Paragraphe 1 : Le fonctionnement de
la société en participation
Une particularité à cette règle existe, en effet
lorsque les associés agissent expressément en
qualité d’associé auprès des tiers, chacun de ceux
qui ont agi, est tenu par les engagements des
autres.
De même lorsqu’un associé par son
immixtion a laissé croire au cocontractant qu’il
entendait s’engager, à son égard, il sera tenu. Il
faudra cependant rapporter que la preuve de
l’engagement a tourné à son profit.
Paragraphe 2 : La fin de la société en
participation
Comme les SNC, la dissolution de la société
en participation intervient pour les mêmes causes.

Toutefois, les associés peuvent prévoir la


continuation malgré les événements qui peuvent se
présenter. Lorsque la durée de la société n’est pas
fixée, la dissolution pourra résulter d’une
notification adressée par l’un des associés aux
autres à condition que celle-ci soit de bonne foi.
Section 5 : Les règles propres aux
sociétés à responsabilité limitée
(SARL)
Société dans laquelle les associés ne sont
responsables des dettes qu’à concurrence de leurs
apports et dont les droits sont représentés par des
parts sociales. Elle peut être formée par une
personne morale ou physique ou entre deux ou
plusieurs personnes. Ainsi, nous analyserons sa
création (Paragraphe 1), son fonctionnement
(Paragraphe 2) et sa fin de la SARL (Paragraphe
3).

Paragraphe 1 : La création particulière
de la SARL
Respect des règles générales de formation applicables
à toutes les sociétés s’impose toujours avant l’application des
règles spécifiques à la SARL.

Ainsi, la SARL peut être constituée par un seul associé


et la loi ne fixe pas de maximum.

Le capital social doit être de cent mille (100.000) francs


CFA au moins. Ce capital est divisé en parts sociales égales
dont la valeur nominale ne peut être inférieure à cinq mille
(5.000) francs CFA.
Paragraphe 1 : La création particulière
de la SARL
Les apports en nature sont évalués par un
commissaire aux apports dès lors que la valeur est
supérieure à cinq millions (5.000.000).

Tous les fonds qui proviennent de la


libération des parts sociales doivent faire l’objet
d’un dépôt immédiat par les fondateurs dans une
banque sur un compte ouvert au nom de la société
en formation ou, à l’étude d’un notaire. Ce dépôt
est constaté par la remise d’un récépissé et par un
acte notarié.
Paragraphe 1 : La création particulière
de la SARL
Ces fonds restent indisponibles jusqu’à
l’immatriculation de la société, date à laquelle, ils
sont mis à la disposition du ou des gérants.

A défaut d’immatriculation dans le délai de


six mois à compter du premier dépôt, les associés
peuvent, soit individuellement, soit par mandataire
les représentant collectivement, demander au
président de la juridiction compétente
l’autorisation de retirer leurs fonds.
Paragraphe 2 : Les particularités du
fonctionnement

Nous examinerons les dirigeants (A), la


cession des parts sociales (B), la décision des
associés (C), les organes de contrôle (D) et les
modifications du capital (E).
A/ Les dirigeants

Ils sont nommés à partir des statuts ou par


une délibération postérieure. Pour la délibération,
la décision est prise à une majorité des associés
représentant plus de la moitié du capital. Les
statuts peuvent prévoir une majorité plus forte.

De quatre (4) ans est la durée du mandat, sauf


stipulation contraire des statuts. Les gérants
peuvent être réélus.
Leurs fonctions peuvent être gratuites ou
rémunérées et prennent fin, soit à l’arrivée du
terme, soit par la démission ou par la révocation.

Par ailleurs, le gérant est révocable par le


tribunal en charge des affaires commerciales dans
le ressort duquel est situé le siège social, pour cause
légitime, à la demande de tout associé.
Les dirigeants ont tout pouvoir d’engager la
société à l’égard des tiers pour les actes entrant
dans l’objet social, mais aussi pour ceux qui ne
relèvent pas dudit objet.

Toutefois, la société n’est pas engagée si elle


prouve que les tiers savaient ou ne pouvaient
ignorer compte tenu des circonstances que les actes
du dirigeant dépassaient l’objet social.

La preuve de cette connaissance ne peut


résulter que de la seule publication des statuts.
B/ La cession des parts sociales

Les parts sociales peuvent être cédées entre


associés (1), à des tiers (2) ou pour cause de mort
(3).
1 La cession entre associés
Elle est fixée par les statuts, à défaut elle est
libre.
Sa validité est :

Constatée par un écrit,


Soumise à l’accomplissement de l’une des trois
formalités suivantes :
__ La signification à la société de la cession par
exploit d’huissier,
__ L’acceptation de la cession par la société dans un
acte authentique,
__ Le dépôt d’un original de l’acte de cession au
siège social contre remise par le gérant d’une
attestation de dépôt,

Soumise par une publication de la cession au


registre du commerce.
2 La cession à des tiers
Ici, à défaut des statuts, il faut le
consentement de la majorité des associés non-
cédants représentant les trois quarts des parts
sociales déduction faite des parts de l’associé
cédant.

La société a un délai de trois mois à compter


de la dernière notification pour faire connaître sa
décision dès que le projet de cession lui a été
notifié et à chaque associé. A défaut, le
consentement est réputé acquis.
Les associés seront tenus dans le délai de trois
mois qui suit la notification du refus à l’associé
cédant, s’il y’a, d’acquérir les parts à un prix fixé
d’accord parties. A défaut d’accord, le prix est fixé
par un expert nommé par le président de la
juridiction compétente, à la demande de la partie la
plus diligente (article 319 alinéa 4).
3 La transmission pour cause de mort
Dans ce cas, les parts sont librement
transmissibles. Les statuts peuvent cependant
prévoir que les héritiers de l’associé décédé ne
pourront devenir associés qu’après avoir été agréés
dans les conditions qu’ils définissent.

Dans cette hypothèse si l’agrément est refusé,


les parts devront être rachetées dans les mêmes
conditions que pour la cession entre associés.
C/ La décision des associés
Il n’est pas méconnu que le pouvoir souverain
appartient aux associés, alors il convient de voir
comment ces derniers l’exercent et prennent leurs
décisions.

Généralement les décisions sont prises en


assemblée. Cependant, les associés peuvent prévoir
dans les statuts que toutes les décisions ou
certaines d’entre elles seront prises par
consultation écrites des associés, sauf le cas de
l’assemblée générale annuelle.
Cette dernière se réunit dans les six mois de la clôture de
l’exercice. A cet effet, tout associé peut participer
aux décisions en personne ou par l’intermédiaire
d’un mandataire.

Chaque associé dispose d’un nombre de voix


égal au nombre de parts qu’il possède. En présence
d’un associé unique, ce dernier prend seul les
décisions de la compétence de l’assemblée.

Il existe de genres des décisions collectives:



D’une part, les décisions collectives
ordinaires ; celles-ci n’entraînent pas la
modification des statuts ; elles sont prises par plus
de la moitié du capital, donc de la majorité absolue.

Si cette majorité n’est pas obtenue lors de la


première convocation ou consultation, les associés
sont, selon le cas, convoqués ou consultés une
seconde fois et les décisions sont prises à la
majorité des votes émis quelle que soit la
proportion de capital représentée.
D’autre part, les décisions collectives
extraordinaires, elles ont pour objet de modifier les
statuts et prises par les associés représentant au moins
les trois quarts du capital social. Toute clause contraire
est réputée non écrite.

L’unanimité est requise dans trois cas :

 Au cours de l’augmentation des engagements des


associés ;
 A la transformation de la société en SNC ;
 Au transfert du siège social dans un Etat autre qu’un
Etat partie.
D/ Les organes de contrôle
Il s’agit ici du commissaire aux comptes
(CAC).
Les sociétés ayant un capital supérieur à dix
millions de francs sont obligées de désigner un
commissaire aux comptes.

Aussi, ne sont pas en reste, celles qui remplissent


l’un des deux conditions suivantes :

Chiffre d’affaires annuel supérieur à deux cent


cinquante million de francs CFA ;
Effectif permanent supérieur à 50 personnes.

Pour les autres SARL ne remplissant pas ces


critères, la nomination est facultative. Elle peut
toutefois être demandée en justice par un ou
plusieurs associés détenant, au moins, le dixième
du capital social.

Les commissaires aux comptes sont nommés


pour trois exercices par un ou plusieurs associés
représentant plus de la moitié du capital social.
Si cette majorité n’est pas obtenue et sauf
stipulation contraire des statuts, ils sont nommés à
la majorité des votes émis, quelle que soit la
portion du capital représentée.

Si une décision est prise, sans la désignation


régulière d’un commissaire aux comptes ou sur des
rapports de celui resté en fonction irrégulièrement,
elle est nulle.
Toutefois, l’action en nullité est éteinte si la
délibération est confirmée par une assemblée
statuant sur les rapports d’un commissaire
régulièrement désigné.
E/ Les modifications du capital

Nous parlerons de l’augmentation (1) et de la


réduction du capital (2).
1) Augmentation du capital
Certaines circonstances peuvent rendre
nécessaire l’augmentation du capital ; nous les
listons :

Il peut s’agir tout d’abord de l’incorporation des


bénéfices ou des réserves. Ainsi, la décision est
prise par dérogation à l’article 358 par les associés
représentant au moins la moitié des parts ;
Il peut s’agir de souscription de parts en
numéraire ;
Il peut s’agir d’apports en nature.
2) Réduction du capital
Lorsque les pertes subies par la société font
que ses capitaux propres deviennent inférieurs à la
moitié du capital, le gérant ou le commissaire aux
comptes, doit, dans les mois qui suivent
l’approbation des comptes ayant fait apparaître
cette perte, consulter les associés sur l’opportunité
de prononcer la dissolution anticipée de la société
(article 371).
Si les associés ne sont pas consultés, tout
intéressé peut demander la dissolution de la
société. Il en est de même si ayant été consultés, ils
n’ont pu délibérer valablement.
Lorsque les associés sont consultés, ils ont
deux possibilités :

Prononcer la dissolution anticipée de la société ;

Ecarter la dissolution.

Dans ce dernier cas, la société est tenue, dans


les deux ans qui suivent la date de clôture de
l’exercice déficitaire, de reconstituer ses capitaux
propres jusqu’à ce que ceux-ci soient à la hauteur
de la moitié au moins du capital social.
A défaut, elle doit réduire son capital d’un
montant au moins égal à celui des pertes qui n’ont pu
être imputées sur les réserves.

Même en l’absence de perte, la société peut


réduire son capital. Elle peut se faire, soit par
réduction du nominal des parts, soit par diminution
du nombre de parts.

Même si la société ne peut pas racheter ses


propres parts, l’assemblée qui autorise la réduction,
peut autoriser le gérant à acheter un nombre
déterminé de parts pour les annuler.
Ainsi, il faut le respect de certaines règles
fondamentales :

D’une part, la réduction ne doit pas avoir pour


effet de faire passer le capital à un montant inférieur
au minimum légal, sauf augmentation corrélative du
capital lors de la même assemblée pour le porter à un
niveau au moins égal au montant légal. Si le capital est
réduit à un montant inférieur au minimum légal, tout
intéressé peut demander en justice la dissolution de la
société après avoir mis en demeure les représentants
de celle-ci de régulariser la situation. L’action en
dissolution s’éteint s’il y a régularisation au moment de
la décision.
D’autre part, la réduction ne doit pas porter
atteinte à l’égalité des associés. Le procès-verbal de
délibération doit être déposé au registre du
commerce.
Paragraphe 3 : La fin particulière de la
SARL

Elle prend fin lorsque le capital tombe en


dessous du minimum légal et lorsque les capitaux
propres deviennent inférieurs à la moitié du capital
sans régularisation.

Le décès d’un associé n’est cause de


dissolution que si les statuts le prévoient.
Section 6 : Les règles particulières aux
sociétés anonymes (SA)

Forme sociale dans laquelle les actionnaires


ne sont responsables des dettes sociales qu’à
concurrence de leurs apports et dont leurs droits
sont représentés par des actions. Cette société peut
ne comprendre qu’un seul associé. Nous
analyserons sa création particulière (Paragraphe
1), son mode de fonctionnement et sa fin
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : La création particulière
de la SA

Nous verrons les conditions de fond (A) et de


forme (B) à respecter relatives à la création
particulière de la SA.
A/ Les conditions de fond
Retenons que la SA peut être formée par un
ou plusieurs actionnaires et son capital doit être au
moins de dix millions de francs CFA. Ce dernier
doit être entièrement souscrit avant la date de la
signature des statuts ou de la tenue de l’assemblée
générale constitutive.

Le capital minimum des sociétés dont les


titres sont inscrits à la bourse des valeurs et des
sociétés faisant appel public à l’épargne est de cent
millions.
Le capital est divisé en action d’un montant
nominal qui ne peut être inférieur à dix mille
(10.000) francs CFA.

Les actions en numéraire doivent être libérées


(versées) au moins d’un quart au moins de leur
valeur nominale lors de la souscription du capital.

Le surplus doit être libéré au plus tard trois
ans à compter de l’immatriculation au RCCM, selon
les modalités définies par les statuts ou par une
décision du conseil d’administration ou de
l’administrateur général.

Lorsque les actions représentant des apports


en numéraire non intégralement libérées, elles
doivent rester sous la forme nominative.
B/ Les conditions de forme

Nous analyserons les conditions générales (1)


et celles relatives aux sociétés faisant appel public à
l’épargne (2).
1) Les conditions générales

Nous allons distinguer la constitution de la SA


sans apport (a) et avec apport en nature (b).
a- La constitution sans apport en
nature

La souscription des actions représentant des


apports en numéraire est constatée par un bulletin
de souscription établi en deux exemplaires
originaux.

Les fonds provenant de la souscription sont


déposé, soit chez un notaire, soit dans une banque
sur un compte ouvert au nom de la société en
formation.
Les statuts établis par écrit, sont signés par
tous les souscripteurs, en personne ou par un
mandataire spécialement habilité à cet effet, après
la déclaration de souscription et de versement.
b- La constitution avec apport en nature
L’intervention du commissaire aux apports et
la réunion de l’assemblée générale constitutive
dans ce cas sont nécessaires.

L’intervention du Commissaire Aux Apports

L’évaluation des apports en nature et/ou les


avantages particuliers doivent être évalués par un
Commissaire Aux Apports choisi sur la liste des
commissaires aux comptes.
Après cela, le commissaire aux apports établit,
sous sa responsabilité, un rapport qui est déposé,
trois jours au moins avant la date de l’assemblée
générale constitutive, à l’adresse prévue pour
accueillir le siège social.

L’Assemblée Générale Constitutive

Elle est convoquée à la diligence des


fondateurs après la déclaration notariée de
souscription et de versement des fond.

L’assemblée ne délibère valablement que si les
souscripteurs présents ou représentés possèdent au
moins la moitié des actions.

A défaut de quorum, il y’a une deuxième


convocation. Pour celle-ci, l’assemblée ne délibère
valablement que si les souscripteurs présents ou
représentés possèdent au moins le quart des
actions.
A défaut de ce dernier quorum, l’assemblée doit se
tenir dans un délai de deux mois à compter de la date fixée
pour la deuxième convocation. Sur troisième convocation,
l’assemblée ne délibère valablement que si les conditions
de quorum exigées pour la deuxième réunion sont réunies.

L’assemblée statue à la majorité des deux tiers des


voix dont disposent les souscripteurs présents ou
représentés, sous réserve des décisions concernant la
réduction des apports en nature et la modification des
statuts pour lesquelles, il faut l’unanimité des
souscripteurs intéressés ou de tous les souscripteurs selon
le cas. Il n’est tenu compte des bulletins blancs pour le
calcul de la majorité.
L’assemblée générale constitutive a les missions
suivantes :

Constater que le capital est entièrement souscrit et


que les actions sont libérées ;

Adopter les statuts de la société qu’elle ne peut


modifier qu’à l’unanimité ;

Nommer les premiers administrateurs ou


l’administrateur général, selon le cas, ainsi que les
premiers commissaires aux comptes ;
Statuer sur les actes accomplis pour le compte de
la société en formation, conformément aux
dispositions de l’article 106 ;

Donner, le cas échéant, mandat à un ou plusieurs


membres du conseil d’administration ou à
l’assemblée générale, selon le cas, de prendre les
engagements pour le compte de la société en
formation.
Il faut signaler la présence des règles
spécifiques lors de la délibération sur les apports
en nature. Chaque apport en nature et avantage
particulier doit faire l’objet d’un vote spécial de
l’assemblée, qui approuve ou désapprouve le
rapport du commissaire aux apports.

A l’occasion de cette délibération, les actions


de l’intéressé ne sont pas prises en compte pour le
calcul du quorum et de la majorité même si celui-ci
également fait des apports en numéraire. Par
ailleurs, celui-ci n’a pas voix délibérative ni pour
lui-même, ni comme mandataire.
L’assemblée ne peut réduire la valeur des apports en
nature ou des avantages particuliers qu’à l’unanimité
des souscripteurs et avec le consentement exprès de
l’intéressé.
2) Les conditions relatives aux
sociétés faisant appel public à
l’épargne

Toute société qui fait publiquement appel à


l’épargne pour offrir des titres doit, au préalable,
publier dans l’Etat partie du siège social de
l’émetteur et, le cas échéant, dans les autres Etats
parties dont le public est sollicité, un document
destiné à l’information du public et portant sur
l’organisation, la situation financière, l’activité et
les perspectives de l’émetteur ainsi que les droits
attachés aux titres offerts au public.
Le projet de documents d’information est
soumis au visa de l’organisme de contrôle de la
bourse des valeurs de l’Etat partie au siège social de
l’émetteur et, le cas échéant, des autres Etats
parties dont le public est sollicité. En l’absence de
cet organisme, il est soumis au visa du ministre
chargé des finances de ces Etats parties.
Les fondateurs doivent aussi publier, avant le
début des opérations de souscription des actions,
une notice dans les journaux habilités à recevoir les
annonces légales de l’Etat partie du siège social et,
le cas échéant, des Etats parties dont l’épargne est
sollicitée.

En plus de la notice, il y’a les circulaires


destinées à informer le public.
Paragraphe 2 : Le fonctionnement et
la fin de la SA

Nous présenterons les organes


d’Administration et de Direction (A), les
Assemblée d’Actionnaires (B), les organes de
Contrôle (C) et la fin de la SA (D).
A/ Les organes d’Administration et de
Direction

D’une part, nous verrons les organes


d’Administration (1) et d’autre part ceux de
Direction (2).
1) Les organes d’Administration

Il y’a dans la SA soit un Conseil


d’Administration (a) et Administrateur Général
(b).
a-SA avec Conseil d’Administration
Cette société est dirigée soit par un P.D.G, soit par
un P.C.A et un D.G.

Le CA est composé de trois membres au moins et


de douze membres au plus. S’il s’agit d’une SA faisant
appel public à l’épargne, le nombre des membres peut
aller jusqu’à quinze.

Tous les administrateurs ne sont pas


nécessairement des actionnaires. Mais le nombre des
administrateurs non actionnaires ne doit pas dépasser
le tiers des membres du CA.
Les modalités de l’élection des
administrateurs sont fixées par les actionnaires
dans les statuts, qui peuvent prévoir une
répartition des sièges en fonction des catégories
d’action.

Les administrateurs sont rééligibles sauf


stipulation contraire des statuts. Il leur est interdit
d’appartenir simultanément à plus de cinq conseils
d’administration de SA ayant leur siège sur le
territoire d’un même Etat partie.
Les fonctions d’administrateurs prennent fin
par l’arrivée du terme, la démission ou la
révocation prononcée par l’AGO.

La rémunération des actionnaires est fixée par


l’assemblée générale ordinaire.

Le conseil a les pouvoirs les plus étendus pour


agir au nom de la SA. Il précise les objectifs de la
société et l’orientation qui doit être donnée à
l’administration, il exerce un contrôle permanent
de la gestion assurée par le P.D.G ou par le D.G, il
arrête les comptes de l’exercice.
Il intervient pour autoriser les conventions
entre la société et l’un des administrateurs,
directeurs généraux ou directeurs généraux
adjoints. Il intervient aussi pour autoriser les
conventions dans lesquelles ces personnes sont
indirectement intéressées.

NB : Les conventions soumises à l’autorisation


préalable du conseil et qui ont été conclues sans
cette autorisation peuvent être annulées si elles ont
des conséquences préjudiciables pour la société.

La nullité peut être demandée par les organes
de la société ou par tout actionnaire agissant à titre
individuel.

Le CA intervient enfin pour autoriser les


cautions, avals, garanties souscrits par la société
pour des engagements pris par des tiers.
b-SA avec Administrateur Général
Lorsque la SA comporte un nombre d’actionnaires
égal ou inférieur à trois, elle peut constituer un conseil
d’administration et désigner un administrateur général qui
assume, sous sa responsabilité, les fonctions
d’administrateur et de direction de la société. Il la
représente dans ses rapports avec les tiers.

Le premier administrateur général est désigné dans


les statuts ou par l’assemblée générale constitutive. En
cours de vie sociale, l’administrateur général est nommé
par l’assemblée générale ordinaire.
Il est choisi parmi les actionnaires ou les tiers.
La durée de son mandat est fixée librement par les
statuts sans pouvoir excéder six ans en cas de
nomination en cours de vie sociale et de deux ans
en cas de nomination par les statuts ou l’assemblée
générale constitutive. Ledit mandat est
renouvelable.

Ses fonctions prennent fin par le décès, la


démission, l’arrivée du terme ou la révocation.

Certaines conventions lui interdisent de


contracter des emprunts auprès de la société.

Sur sa proposition, il peut donner mandat à


une ou plusieurs personnes physiques pour
l’assister en qualité d’administrateur général
adjoint.
2) Les organes de Direction

La SA avec conseil d’administration est dirigée


soit par un PDG (a), soit par un PCA et un DG (b).
a-Le P.D.G
Le P.D.G est nommé par le CA parmi ses
membres. Son mandat peut prendre fin par le
décès, la démission, l’arrivée du terme ou la
révocation.

Il préside le CA, les assemblées générales et


assure la direction générale de la société et
représente celle-ci dans ses rapports avec les tiers.

Sa rémunération est fixée par le conseil.


La CA peut sur proposition du PDG donner
mandat à une ou plusieurs personnes physiques, de
l’assister en qualité d directeur général adjoint
(DGA).

La durée des fonctions du D.G.A est


déterminée librement par le CA en accord avec le
P.D.G. Dans ses rapports avec les tiers, il a les
mêmes pouvoirs que le P.D.G.
b-Le P.C.A et le D.G
Le P.C.A est désigné par le conseil
d’administration parmi ses membres. Il préside les
réunions du CA et les assemblées générales. Il doit
veiller à ce que le CA assume le contrôle de la
gestion de la société confié au DG.

A toute période de l’année, le P.C.A opère les


vérifications qu’il juge utiles.

Sa rémunération est fixée par le C.A.


Le D.G est nommé par le CA parmi ses
membres ou en dehors d’eux. Il peut être révoqué à
tout moment par le conseil. Le DG assure la
direction générale de la société et représente celle-
ci dans ses rapports avec tires.

Sur proposition du DG, le CA peut donner


mandat à une ou plusieurs personnes physiques
d’assister le DG en qualité de D.G.A.
B/ Les Assemblées d’Actionnaires

Ces assemblées peuvent être généralement


ordinaire (1) ou extraordinaire (2). A côté d’elles, il
y a une dernière catégorie c’est l’assemblée spéciale
(3).
1) Assemblée Générale Ordinaire
Elle prend toutes les décisions, à l’exception
de celles qui sont expressément réservées aux
A.G.E et spéciales.

Elle statue sur les états financiers de synthèse


de l’exercice, décide de l’affectation du résultat,
nomme les membres du conseil d’administration
ou l’administrateur général ; statue sur les
conventions passées entre les dirigeants sociaux et
la société, émet les obligations, approuve les
rapports du commissaire aux comptes.
L’A.G.O est réunie au moins une fois par an,
dans les six mois de la clôture de l’exercice, sauf
prorogation décidée par le tribunal.

Elle ne délibère valablement, sur première


convocation, que si les actionnaires présents ou
représentés possèdent au moins le quart des
actions ayant le droit de vote.

Sur deuxième convocation, aucun quorum


n’est exigé. Les décisions sont prises à la majorité
des voix exprimées. S’il est procédé à un scrutin, il
n’est pas tenu compte de bulletins blancs dont
disposent les actionnaires présents ou représentés.
2) Assemblée Générale Extraordinaire
Elle est la seule habilitée à modifier les statuts. Elle
est seule compétente pour autoriser les fusions, scissions,
transformations et apports partiels d’actif ; transférer le
siège social en toute autre ville de l’Etat partie où il est
situé ou, sur le territoire d’un autre Etat ; dissoudre par
anticipation la société ou en proroger la durée.

Elle ne délibère valablement que si les actionnaires


présents ou représentés possèdent au moins la moitié des
actions, sur première convocation, et le quart des actions,
sur deuxième convocation.
Lorsque le quorum n’est pas réuni, l’assemblée
peut être convoquée une troisième fois dans un délai
qui ne peut excéder deux mois à compter de la date
fixée par la deuxième convocation, le quorum restant
fixé au quart des actions.

Les décisions sont prises à la majorité des deux


tiers des voix exprimées. Lorsqu’il est procédé à un
scrutin, il n’est pas tenu compte de bulletins blancs.

Lorsqu’il s’agit du transfert du siège de la société


sur le territoire d’un autre Etat, la décision est prise à
l’unanimité des membres présents ou représentés.
3) Assemblée spéciale

Sa présence n’est justifiée que pour approuver


les décisions des assemblées générales, lorsqu’elles
modifient les droits de ses membres.

En effet, la décision d’une assemblée générale


qui modifie les droits relatifs à une catégorie
d’action, n’est définitive qu’après approbation par
l’assemblée spéciale des actionnaires de cette
catégorie.
Cette assemblée ne délibère valablement que si les
actionnaires présents ou représentés possèdent au moins
la moitié des actions, sur première convocation, et le quart
des actions, sur deuxième convocation.

A ce défaut de ce dernier quorum, l’assemblée doit se


tenir dans un délai de deux mois à compter de la date fixée
par la deuxième convocation. Le quorum reste fixé au
quart des actionnaires présents ou représentés possédant
au moins le quart des actions.

Les décisions sont prises à la majorité des deux tiers


des voix exprimées et il n’est pas tenu compte des bulletins
blancs.
C/ Les organes de Contrôle ou les
Commissaires aux Comptes
Les SA faisant publiquement appel à l’épargne sont
tenues de désigner au moins deux commissaires aux
comptes et deux suppléants.

Les autres SA sont tenues de désigner un


commissaire aux comptes et un suppléant.

Les premiers commissaires aux comptes et leurs


suppléants sont désignés dans les statuts ou par
l’assemblée générale constitutive pour deux exercices.
En cours de vie sociale, ils sont désignés par
l’assemblée générale ordinaire pour six exercices.

Le CAC peut être révoqué en cas de faute ou


d’empêchement ou, récusé par le tribunal.

Ses honoraires sont à la charge de la société


ainsi que les frais de déplacement et de séjour
engagés dans l’exercice de leurs fonctions.
Le CAC peut être révoqué en cas de faute ou
d’empêchement ou, récusé par le tribunal.

Ses honoraires sont à la charge de la société


ainsi que les frais de déplacement et de séjour
engagés dans l’exercice de leurs fonctions.
Sa mission permanente, à l’exclusion de toute
immixtion dans la gestion, est de vérifier les valeurs
et les documents comptables de la société, de
contrôler la conformité de sa comptabilité aux
règles en vigueur.

Le CAC contrôle que l’égalité entre les


associés est respectée, notamment que toutes les
actions d’une même catégorie bénéficient les
mêmes droits.
D/ La fin de la SA

La SA prend fin lorsqu’il y’a une perte de plus


de la moitié du capital.
FIN
A BIENTOT

MERCI

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