Ie son cieuwe.
ISBN : 2-84597-QS7-7.
' Diffusion Le Seuil
L'homme
dans 'le paysage
Dans la même collection
Georges Duby, An 1000 an 2000, sur les traces de nos peurs, 1995
Michelle Perrot, Femmes publiques, 1997
Roger Chartier, Le Livre en révolutions, 1997
Jacques Le Goff, Pour l'amour des villes, 1997
Serge Berstein, La République sur le 31, 1998
Denis Bruna, Piercing, sur les traces
d'une infamie médiévale, 2001
ISBN : 2-84597-027-7
1 sommaire
7 Comment l'espace
devient paysage
99 Pratiques d'espace
183 Notes
gens est construit d'une autre manière que celui des per-
sonnes âgées et que l'aptitude à la lecture d'un clip n'est
pas la même. Il faut s'arrêter à chacune de ces étapes
si l'on veut comprendre la manière dont.les individus
pouvaient voir et regarder.
Expliquez un peu.. .
Sensible, signifie ici que l'auteur étudie ses émotions,
à différents moments, en différents lieux de la ville. Il
nous communique ainsi ce qu'il a éprouvé lors de la
découverte d'une localité inconnue, au petit matin, et
cela provoque chez son lecteur la réminiscence d'im-
pressions voisines.
Il en est ainsi des simples croix sur les bords de la route ...
Les membres du Directoire avaient compris la force de
cette emprise sur l'espace puisque tout marquage reli-
gieux du paysage a été, un temps, interdit, y compris les
signes sonores.
ce qui est mobile, tout ce qui est ventilé, est perçu comme
sain. Cela est alors plus important que la qualité de l'eau :
ainsi, l'on a longtemps douté de l'origine hydrique du
choléra. Un tel système de convictions scientifiques a
conduit à goûter les espaces ventilés et à déprécier très
fortement les paysages au sein desquels semblait régner
une totale immobilité. Quand l'eau stagnait en même
temps que l'air, cela semblait l'abomination.
Est-ce que vous vous êtes interessé aux endmits que l'on continue
e n c m à nommer? Aux Kerguelen, existe une commission
de toponymie qui se réunit deux fois par an pame qu'il Este
des endmits sans appellation. La dé72omination est l'œuvre
d'individus qui, bien souvent, ne les ont jamais vus.
Jean-Paul Kaufmann raconte cela dans son l i m sur les Keryuelen.
La dénomination constitue, en elle-même, un révélateur
des manières d'apprécier l'espace et donc de construire
Le paysage sous influences
La réf-ce
à l'ancienne physique
des élements se trouve
tout à la fois magnifiée
et brouillée. La mer,
l'air, le feu, la t m
se confondent en
un chaos sublime.
E n 1835,
Turner renouvelle
enpr0f-r
le pathétique
du naufrage du siècle
précédent. Il n'est
plus, ici, question
de récapitulation
des sentiments
et des gestes. Le destin
de l'individu se fond
dans le tragique qui
constitue la scène.
E œ u m témoigne
du changement
du m g a ~ ùposé
sur l'espace.
Elle fait mssentir,
par le pamxysme
manière dont l'homme
peut, &sormais,
s'éprouver dans
le paysage.
Caspar David Friedrich, Les historiens de l'art ont multiplié les intkrpétations du Promeneur,
Le Promeneur au-dessus presque aussi c61ébm que La Joconde. Nous renvoyons d leurs
de la mer de nuages, 1818. analyses. En ce qui nous concerne, nous y lisons l'illustration
Huile sur toile, du nouveau statut de l'homme-spectateur face au sublime
74,8 x 94,8 cm. de la na- qui lui fait, tout d la fois, &muver sa petitesse
Hambourg, Kunsthalle. et sa grandeur. Le choc perceptif que produit le tableau
sur le spectateur de ce spectateur reiève, lui aussi, du sublime.
Il le m v o i e d sa propre condition. La délectation du paysage revêt,
ici, une portée métaphysique qui est bien, désonnais, celle
de la nouvelle posture de l'homme dans le paysage.
Le paysage sous influences
Cette mndonnke,
nurlgré la rampe
de fer, ne semble pas
aempte de danger.
En cette extrême fin
de l ' h victorienne,
apprécier l'espace,
se délecter de certains
paysages implique
de savoir se vaincre
par l'effort.
Ici, les joies nées
de l'~dmiI'ati0n
de la natum se font
récompases
et s'accompagnent
d'une réeUe
hélmsation de soi.
Robert Dudley,
Passagers sur le pont
du Great Eastern en 1865, 1868.
Huile sur-toile, 101 x 143,5cm.
Collection privée.
Page suivante :
Train de permissionnaires
photog~phiéd'un dirigeable.
Photographie, 1918.
A l'occasion de cette a p p a m t e
joute entre le train à vapeur
et le dirigeable, le photographe
anonyme réussit bien à saisir
le nouveau a régime scopique
(J. Crary) instauré par
meteores
Paysage et météores
Sans que l'on sache trop pour quelles misons, les his-
toriens du paysage ont longtemps négligé le rôle de
la pluie, de la brume, de la neige, de l'ouragan et,
plus généralement, de tous les météores sur l'histoire
de l'appréciation sensorielle de l'espace. Or, le seul
exemple du brouillard montre ici l'importance que
revêtent ces phénomènes. 11 en va de même de l'al-
ternance du jour et de la nuit ou des manières de se
représenter les saisons. Que l'on songe au rôle, au sein
de notre société, de tout ce qui relève de ce « baro-
mètre de l'âme >> (Jean-JacquesRousseau) qui fait
varier l'être intime selon les aléas de la météorologie.
Paysage et rnkthores
preservation
du paysage
L'homme et la préservation du paysage
À contempler écluse
de la Loue, on mesure
la dificuité de l'enEreprise
qui consiste, non pas
à sauvega*, mis
à recréer le paysage que
Courbet nous présente
(cf.'p. 173).
En p7èS d'un siècle
et demi, la végétation
s'est modifiée. En 1866,
la vie des habitants
des campagnes était
fondée sur un artisanat
et des installations
techniques - moulins,
écluses, etc. - dont
la ~econstitutionne peut
êEre qu'artificielle.
Est-il légitime de
muséifier l'espace selon
des r k f h c e s paysagèms
prestigieuses ?
Telle est la question
que la contemplation
de écluse de la Loue
conduit chacun
à se posa.
Maurice Denis,
Rage au petit garçon,
1911.
Huile sur toile,
78 x 114 cm.
Neuss, Clemens-Sels
Museum.
Page 113
Randonneurs aux aleniours de
Zermatt. Photographie, vers 1900.
O AKG, Paris.
L'homme dans le paysage 1