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POUR ELLE,…IL LE FAUT 

L’espoir s’est tu en moi,


Quand tonnaient dans l’air
Les bruits orphelins de ces soirs timides.
Ces soirs d’Octobre où nous, maman (N’néou) et papa (M’baaa)
Laissions les boules vides de plaisir
Germer par centaines sur les parois
Certaines de notre cœur de paix.
Ces soirs balafrés de sourires mâles et femelles.
Ces soirs… sont point carré
Sur le matelas de mes souvenirs
Les plus entêtés.
Et quand me parle cette voix mature
Au centre de ma conscience en flamme
Je peux voir flotter devant mes larmes
Mes paires s’allaitant à la mamelle du regret.
Et me revient ce sifflement de pitié : pourquoi ?
Pour le confort d’un fauteuil.

Aaaahhhhhh

Mais mon père est là,


M’BAAH est là, et il nous veille.
M’BAA DO SIN NIINMIN JOO DÔ,
YE WE KWA WONYA GBAN PEPE BÂ!

Hummmmmm !
Il est des choses que les mots n’osent dire,
Il est des choses que seul le cœur peut entendre

1
Christian LOUA
Car ce langage silencieux est plus bavard
Et seuls les cœurs préparés peuvent se disposer
A boire de son liquide breuvage fait de paix.

Quand la nuit m’encercle, sur ma table et mes miroirs


Flotte en mon âme un sentiment GODJO.
Et si mes yeux veulent entendre par ici, une voix
Alors c’est le sublime visage piétiné de ma terre qui m’apparaît,
En lambeaux, couché à plat ventre sur ses belles dents,
Et donc ma plume se tait et reste bouche bée.
Et du haut de mes sentiments, je veux la contempler pourtant,
Toute parée d’estimes jetés par trois fois sur ses dessous légitimes.

Hélas le mal s’est invité au gala des sourires,


A la table des fils prodigues et trois a pesté
A gorge déployée, sans crier gare !

Et notre mère est tombée, et N’néou est tombée :

Doummm !

Mais mon père est là,


M’BAAH est là, et il veille sur elle.
M’BAA DO SIN NIINMIN JOO DÔ,
YE WE KWA WONYA GBAN PEPE BÂ!

Et pour qu’elle se remette de sa chute macabre

Il faut rire, oui, il le faut !


Rires en cascades malades, sur les joues brumeuses de la vie.
Rire pour découvrir la poitrine enfiévrée de l’existence, quand les maux piétinent aux abords du
bonheur les délices du présent.

2
Christian LOUA
Il faut rire, OUI, sans brèche tenue jusqu’à la lisière du verbe déchainé, afin que s’abreuve
l’esprit à l’ombre des parfums poudreux que distille le sentiment à la morale isolée dans la
fournaise du mal.
Rire dès que les paupières du jour paraissent, sous les légitimes bavardages de midi et sous les
jupes pompeuses du déclin astral où se disputent les énergies noires et pas noires, pour pulvériser
les sèves amères que déposent sur le matelas de l’amour, toutes nos hontes surchauffées.
Il faut rire, OUI, avec énergie, énergie gigantesques aux biceps du moment,
Il faut rire, OUI, avec énergie tricotée de la semence éjaculatoire des beaux avenirs,
Il faut rire, OUI, avec énergie-force sans verser des liquides infestes sur les seins mûrs de la vie.
Il faut rire, OUI, sans frénésie moribonde, car demain est incertain et l’heure d’après est déjà
demain.
Parce le temps, défriche notre humanité au galop de l’inconscient embusqué dans les jupons du
cervelet. Parce qu’éliminer de nos espaces sacrés, les dents blanches d’aujourd’hui, et redire en
chaine les litanies de monsieur-tout-le-monde, est crédo sanctifié sur l’autel macabre de
l’immoral.
Il faut rire, OUI, sans raison aucune, même lorsque l’arrogance nous imagine épris dans son filet
décousue, même quand derrière le mur de notre être, comme un dragon asthmatique, le bonheur
tousse et crache de tout son courage bafoué…il faut sourire…

Pour que notre terre se réveille,


Non, s’éveille au son du balafon,
Qui encense dans la nuit,
La démarche soutenue de la chair, La belle chair noire.

26 – 16 – 17
11 :16

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Christian LOUA

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