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Quelle est la méthodologie du commentaire

d’arrêt ?
par Partiels-droit.com | Méthodologie juridique et conseils

SOMMAIRE [Masquer]
 1 Généralités sur la méthodologie du commentaire d’arrêt
o 1.1 Aperçu général de la méthode du commentaire d’arrêt
 1.1.1 Présentation du commentaire d’arrêt
 1.1.2 Les aptitudes pour réaliser un bon commentaire d’arrêt
o 1.2 La préparation : Clé de la réussite du commentaire d’arrêt
 1.2.1 Méthodologie du commentaire d’arrêt : Le travail préparatoire
 1.2.2 Les préalables au commentaire d’arrêt
 2 La méthode du commentaire d’arrêt
o 2.1 La rédaction du commentaire d’arrêt
 2.1.1 L’Élaboration du plan
 2.1.2 Le contenu du commentaire d’arrêt
o 2.2 Les éléments techniques du commentaire d’arrêt
 2.2.1 Les différents types d’arrêts de cassation
 2.2.2 Les raisons de cassation des arrêts

Maîtriser la méthodologie du commentaire d’arrêt est indispensable

lorsque l’on étudie les sciences juridiques. En effet, avant d’obtenir une
licence de droit et/ ou un master par la suite, l’un des exercices habituels

auxquels les étudiants sont soumis dans le cadre de leurs études est le

commentaire d’arrêt.

Cet exercice revient non seulement au cours des travaux dirigés, mais

aussi au moment des examens finaux. Pour en venir à bout, il ne suffit pas

de maîtriser simplement son cours de droit ou son précis d’Introduction au

droit. Il est important aussi pour tout étudiant d’ avoir une méthodologie

conforme à celle qui est recommandée par les correcteurs (e n règle

générale, les chargés de TD et plus rarement les professeurs des cours

magistraux).

La méthodologie du commentaire d’arrêt est un exercice qui est situé à mi -

chemin entre le cas pratique et la dissertation en ce sens qu’il est à la fois

pratique et théorique. Pour réussir cet exercice, il est important de

respecter la méthodologie requise et de ne pas la confondre avec tous les

autres exercices juridiques.

En vue de présenter la méthodologie du commentaire d’arrêt, nous allons

procéder en deux volets. Dans une première partie, nous allons présenter

les généralités sur le commentaire d’arrêt lui -même, et dans une seconde

partie, nous aurons pour tâche de présenter la méthodologie du

commentaire d’arrêt de manière détaillée.

Prêt à découvrir tous les secrets qui se cachent derrière la méthode du

commentaire d’arrêt ? Let’s go ! J


GÉNÉRALITÉS SUR LA MÉTHODOLOGIE DU
COMMENTAIRE D’ARRÊT
Aperçu général de la méthode du commentaire
d’arrêt
Présentation du commentaire d’arrêt
Présentation générale

Avant d’aborder la méthodologie du commentaire d’arrêt, il est impérieux

de présenter ce que c’est que le commentaire d’arrêt lui -même. Il s’agit

d’un exercice auquel feront face les futurs juristes durant leurs cursus

d’études de droit. Cet exercice se situe à mi -chemin entre les exercices

pratiques comme les cas pratiques en droit, et les exercices théoriques

comme la dissertation juridique.

Dans un commentaire d’arrêt, une décision de justice est présentée à

l’étudiant. A ce niveau, il faut mentionner que tout type de décision peut

être présenté pour un commentaire aux étudiants en droit (même si bien

souvent il s’agit d’arrêts majeurs et cli vants). Le schéma ci -dessous

présente les différents types de décision qui font habituellement l’objet du

commentaire d’arrêt.
Légende : Les cours suprêmes regroupent la cour de cassation, le conseil

d’État et le conseil constitutionnel. Quant aux cours d’appel, ce peut être

une cour d’appel de droit commun ou une cour administrative d’appel.

Concernant les tribunaux, on retrouve tous les tribunaux de l’ordre

judiciaire (tribunal de grande instance, tribunal de première instance) ou

encore un tribunal administratif.

Dans certains cas particuliers du commentaire d’arrêt, plusieurs décisions

peuvent être jointes et soumises aux étudiants en droit. Il peut s’agir par

exemple d’un arrêt de la cour d’appel joint à un arrêt de la Cour de

cassation. La même méthodologie devra être respectée, à ceci près que

l’on demandera aux futurs juristes de formuler un commentaire comparé

des décisions.

Dans certains cas encore où la décision de justice émane de l’une des

juridictions internationales comme par exemple une décision de la Cour de

Justice de l’Union européenne (la CJUE) et que cette décision rendue est
longue (ce qui est souvent le cas), il est proposé à l’étudiant en droit, un

extrait de ladite décision.

Toutefois, quel que soit le cas, la méthodologie du commentaire d’arrêt

reste la même. Elle permet d’établir le lien entre une règle de droit qui

existe dans un des domaines du droit et des faits d’espèce qui se sont

produits puis qui ont été soumis au jugement des juges. C’est pour cela

que l’on dit que le commentaire d’arrêt est un exercice à mi -chemin entre

la théorie et la pratique.
La classification des commentaires d’arrêts

Même si la méthodologie du commentaire d’arrêt est assez uniforme (la

même méthodologie est proposée dans toutes les universités françaises à

peu de chose près), il existe différents types de styl e du commentaire

proposé aux étudiants.

On distingue :

Le commentaire d’arrêt classique :

Pour faire un commentaire classique, on demande à l’étudiant en droit de

donner une explication d’une règle générale ou d’un principe général.

Cette explication sera ensuite appliquée sur un cas d’espèce, un fait réel

où le raisonnement du juge s’est appuyé sur le principe précédemment

expliqué.

Le commentaire d’arrêt ayant consacré un revirement de

jurisprudence :
Quand on parle de revirement de jurisprudence, il s’ag it du cas où une

juridiction revient sur sa propre décision ou une décision antérieure

rendue par une autre … Ici, on demande à l’étudiant de donner explication

à la solution de la cour qui est une solution nouvelle impliquant l’abandon

de celle qui était anciennement admise.

Le commentaire présentant l’originalité de la solution de l’arrêt :

Dans certains cas, notamment dans un arrêt de principe, la solution

apportée par une haute juridiction in téresse tous les praticiens du droit

parce qu’il s’agit d’une solution originale. Ces décisions connues sous le

nom d’attendues de principe sont présentées aux étudiants afin qu’ils en

ressortent le caractère original.


Quelques distinctions entre commentai re d’arrêt et les autres
exercices en Droit

Le commentaire d’arrêt est différent de la dissertation juridique

Dans une dissertation juridique, le candidat mène une réflexion sur une

partie du cours. Il n’est pas obligatoirement soumis à un fait précis. Or

dans un commentaire de texte décisionnel (arrêts, jugements, sentences,

etc.), il est bien question de faits qui se sont déroulés dans le passé.

Il est demandé à l’étudiant d’analyser les conditions, les étapes et tous les

instants ayant conduit à la décision du juge. On peut dire ici que l’étudiant

joue littéralement le rôle du juge. Ainsi, le commentaire d’arrêt plonge le

candidat dans la partie pratique du droit. Vu sous cet angle, le

commentaire d’arrêt semble poser plus de difficultés aux étudiants que la

dissertation.
Les aptitudes pour réaliser un bon commentaire d’arrêt
Les buts visés par le commentaire d’arrêt

Dans la plupart des commentaires d’arrêts, l’examinateur s’attend à

retrouver certains éléments importants, quel que soit le type de l’arrêt. Il

existe trois éléments fondamentaux auxquels devra veiller celui ou celle

qui rédige un commentaire d’arrêt.

Le correcteur tient à ce triptyque fondamental dans tout devoir de

commentaire d’un arrêt. Nous allons expliquer ce que recouvre chacune de

ses composantes dans les prochains développements.

Le sens de la décision
À ce niveau, la décision de la cour doit être scrupuleusement examinée et

expliquée par l’étudiant. Avant d’en venir au r aisonnement du juge,

l’étudiant peut d’ores et déjà montrer de quel type d’arrêt il est question.

Par exemple, les arrêts de la Cour de cassation sont de deux types, soit il

peut s’agir d’arrêts de cassation ou alors il sera question d’arrêts de rejet.

Il est primordial pour l’étudiant, avant de s’atteler au problème de droit,

qu’il puisse situer le correcteur sur le terrain de l’arrêt sur lequel porte le

commentaire.

Une fois que cela est fait, l’étudiant doit démontrer qu’il a saisi le sens

global de l’arrêt, qu’il comprend la question du droit qui y est évoqué, mais

également l’interprétation juridique qu’en a faite le juge avant de trancher

le litige.

La valeur de la décision

À ce niveau, on demande à l’étudiant de se mettre à la place des juges en

faisant une analyse de l’arrêt rendu par la cour. Autrement dit, il va

commenter la décision des magistrats en fournissant un point de vue

personnel par rapport à leur position.

La valeur de la décision permet à l’étudiant de faire état de son esprit

critique et d’émettre des réserves à la décision rendue non seulement par

les juges du fond, mais aussi par le juge de droit.

Si l’étudiant pense que la juridiction qui a rendu la décision n’a pas

interprété le droit comme cela se devait ou encore que l’arrêt rendu

manque de cohérence logique, il doit faire ressortir tous ces éléments


dans les lignes de son commentaire. Par ailleurs, si le raisonnement

juridique des juges n’est pas en conformité avec le droit positif, il est

important que l’étudiant le signale, c’est ce qui permet de questionner la

valeur des décisions rendues.

Dans la méthodologie du commentaire d’arrêt, il est essentiel de ne pas

négliger la valeur de la décision et bien souvent c’est elle qui permet de

différencier les étudiants qui ont pu faire un commentaire appréciable de

ceux qui sont restés superficiels dans leur commentaire. C’est pour cela

que le candidat doit comparer les différents arrêts ou décisions, au cours

de chaque commentaire, à ce que veut la morale, la justice et l’équité

selon les normes admises en droit français.

La portée de la décision

La troisième composante du triptyque ci -dessus énoncée est l’analyse de

la portée de l’arrêt. Ici, il est demandé à l’étudiant de rechercher si l’arrêt

en cours pourrait avoir des conséquences fut ures sur le droit positif

français. Pour y parvenir, l’étudiant doit pouvoir classer le type d’arrêt

auquel il fait face : Est-ce un arrêt de cassation ou un arrêt de rejet ?

L’arrêt est-il ancien ou nouveau ? Etc.

Si l’arrêt n’est pas nouveau et avait été déjà consacré par la

jurisprudence, l’étudiant pourra facilement en évaluer la portée. Dans ce

cas, il va d’abord faire cas de la jurisprudence antérieure à l’arrêt. Suite à

cela, il va falloir énoncer les décisions qui ont suivi, autrement dit, si les

arrêts qui ont suivi avaient un caractère confirmatif ou infirmatif. Si l’arrêt


a également permis une réforme législative, l’étudiant doit le mentionner.

Enfin, le point de vue de la doctrine face à l’arrêt est aussi d’une

importance non négligeable.

Cependant, si l’arrêt n’est pas nouveau, l’étudiant aura un peu de difficulté

à en ressortir la portée. Dans ce cas, il est obligé de spéculer en

prévoyant quelles pourraient être les retombées de l’arrêt sur le droit

interne voire sur le droit international. L’ étudiant pourra notamment dire si

l’arrêt est original ou non c’est -à-dire s’il s’agit d’un attendu de principe ou

d’un simple arrêt d’espèce.

En vue de faire cette démarcation, il lui suffit de voir quelle juridiction a

rendu la décision. Si l’arrêt provient par exemple de l’Assemblée plénière

de la Cour de cassation, il y a de fortes chances qu’il influence le droit

positif dans l’avenir. Il en est ainsi s’il provient d’une des chambres de la

haute juridiction.

Pour rappel, la Cour de cassation est s ubdivisée en plusieurs chambres :

une première chambre civile, une deuxième chambre civile et une

troisième chambre civile. À celles-ci, il faut ajouter une chambre sociale et

une chambre criminelle. Par ailleurs, on note la présence d’une chambre

commerciale, économique et financière. Ces chambres sont permanentes

au niveau de la cour. Cependant, la haute juridiction peut constituer une

assemblée permanente lorsque certains cas particuliers le requièrent.


A contrario, s’il s’agit d’un arrêt d’appel, l’étud iant devra se rendre compte

que la décision a peu de chance d’influencer le droit positif, ce qui

restreint sa portée générale.


Les prédispositions pour la rédaction du commentaire d’arrêt

Pour rédiger un bon commentaire, il ne suffit pas de maîtriser la

méthodologie du commentaire d’arrêt, encore faut -il maîtriser le fond du

droit. Il est important que l’étudiant arrive à cerner les motifs et le

dispositif de tout arrêt avant d’en faire un commentaire acceptable.

Parfois, la formulation des motivations du juge semble difficile à

appréhender, ce qui peut compliquer la tâche à celui qui réalise un

commentaire d’arrêt. Il respectera la méthodologie du commentaire d’arrêt,

mais s’en sortira avec un travail de faible qualité parce qu’il ignore le fond

du droit.

Note : La majorité des professeurs de CM présentent le fond du droit

des arrêts importants durant le cours magistral. Ainsi, essayez

d’avoir le maximum de concentration quand vous êtes en c ours

magistral de droit afin de pouvoir bien prendre en note chaque

information importante concernant les arrêts évoqués (notamment

lorsqu’il s’agit d’un arrêt de principe).


Les étapes primordiales du commentaire d’arrêt

Un examen minutieux de la méthodolo gie du commentaire d’arrêt fait

ressortit quatre grandes parties. Le schéma ci -dessous résume les phases

essentielles d’une bonne méthodologie du commentaire d’arrêt.


Chacune de ces étapes sera développée dans la suite de notre analyse.
La préparation : Clé de la réussite du commentaire
d’arrêt
Méthodologie du commentaire d’arrêt : Le travail préparatoire
Les erreurs à éviter dans le commentaire d’arrêt

Le commentaire d’arrêt obéit à une méthodologie claire, ce qui implique

qu’il est important de veiller à certains détails en vue de ne pas tomber

dans des erreurs qui peuvent se révéler fatales lors du rendu du devoir.

Utiliser les règles de la dissertation juridique

La méthodologie du commentaire d’arrêt n’est pas pareille à celle de la

dissertation. Ainsi utiliser l’une à la place de l’autre est une erreur que l’on

est souvent tenté de commettre, ce qui peut mettre en péril l’exercice du

commentaire produit.

Tout d’abord, pour rédiger un commentaire, il n’est nullement besoin de

réciter tout le cours de droit sans tenir compte de l’arrêt de l’exercice. Il


faut au contraire commenter le sujet sans s’écarter des faits, des règles de

droit utilisées par le juge et des autres éléments factuels propres à l’arrêt.

La méthodologie du commentaire d’arrêt recommande d’ailleurs de faire

mention de l’arrêt en début de chaque partie. C’est la raison pour laquelle,

il est très important de savoir comment prendre des notes en cours de

droit. Ainsi, vous pourrez facilement vous souvenir des parties

importantes de l’arrêt.

Les grandes parties du commentaire d’arrêt pe uvent se composer de la

manière qui suit :

Faire de la paraphrase

Par ailleurs, l’autre erreur consiste à paraphraser l’arrêt soumis à l’analyse

de l’étudiant. La paraphrase consiste à reprendre les mêmes idées en

utilisant de nouveaux mots ou de nouvell es tournures. Même si procéder

de la sorte semble permettre de faire plusieurs paragraphes, il ne s’agit

pas d’un commentaire d’arrêt à proprement parler.


Pour éviter de tomber dans ce piège, l’étudiant devra garder en tête que

l’objectif visé consiste à démontrer à travers son commentaire qu’il a

compris le problème juridique posé par l’arrêt. C’est pour cela qu’il doit

non seulement parler des faits de l’arrêt, mais aussi faire ressortir les

fondements juridiques auxquels les magistrats ont eu recours pou r régler

les litiges et plus particulièrement ceux qui ont servi à régler le litige en

question.
Rédaction de la fiche d’arrêt

Dans la méthodologie du commentaire d’arrêt, la rédaction de la fiche

d’arrêt a une place très importante. C’est elle qui servira de base à

l’introduction et qui donnera une orientation au travail proprement dit. Pour

mieux la réaliser, il est recommandé aux étudiants de la concevoir d’abord

au brouillon.

Dans le travail préparatoire conduisant à la rédaction de la fiche d’arrêt,

certains aspects essentiels doivent être considérés. Ensuite d’autres

éléments additionnels pourront être consignés au brouillon.

Les éléments essentiels de la fiche d’arrêt

Méthodologie du commentaire d’arrêt : Tout d’abord, il faut citer des faits

tels que mentionnés par l’arrêt. En effet, d’autres détails non mentionnés

par l’arrêt ne doivent pas être développés par l’étudiant au risque de se

retrouver hors du contexte de l’arrêt. La réutilisation de certains termes

essentiels est toujours possible dans le rappel des faits.


Cependant, mentionnons que les faits doivent être rappelés dans un ordre

chronologique afin de permettre à l’examinateur de bien suivre la

progression du devoir. Par exemple si nous sommes en droit des contrats,

il faudra rappeler la date à laquelle le contrat fut signé entre les parties,

celle où chacun doit rendre son obligation, etc.

La qualification des parties en jeu est aussi très importante pour une

bonne analyse de l’arrêt. Par exemple, si l’arrêt porte sur le droit des

affaires, mentionner qu’une des parties a le titre de commerçant revêt une

importance de taille.

Ainsi, pour illustrer l’importance dont il est question, prenons l’exemple

d’un litige entre un commerçant et un simple acheteur. Si c’est le

commerçant qui a introduit le litige, c’est -à-dire si c’est lui le demandeur, il

ne peut poursuivre l’autre partie, c’est-à-dire le défendeur, non-

commerçant devant n’importe quelle juridiction. Ce sont des détails qui

compteront dans l’analyse de l’arrêt.

Par ailleurs, l’étudiant doit retracer la procédure civile ou la procédure

pénale ayant conduit à l’arrêt, selon que l’on est dans un arrêt rendu en

droit civil ou en droit pénal. Il s’agit de commenter brièvement la

procédure sans s’appesantir sur des détails non importants.

À côté de ces éléments, la problématique posée par l’arrêt doit être

ressortie de même que la solution à cette problématique. En effet, il est

utile de faire transparaître la règle de droit qui a conduit à la solution du


juge. Cette règle que l’on retrouve généralement dans le visa permet au

juge d’appliquer son contenu aux fai ts en espèce.

Enfin, la dernière pièce essentielle à mettre sur le brouillon est l’intérêt

scientifique que comporte l’arrêt rendu par la cour par rapport au droit

positif.

Au total, une fiche d’arrêt doit comporter les éléments ci -après : les faits,

la procédure, les prétentions des parties, le problème de droit et

la solution rendue par l’arrêt.

Construction de la problématique du commentaire d’arrêt

Dans la méthodologie du commentaire d’arrêt, la problématique peut être

obtenue de deux manières. Tout d’abord, l’étudiant peut partir de la

solution donnée par la Cour pour aboutir sur la problématique. Mais il peut

aussi procéder par le chemin inverse en présentant de prime abord la

problématique et en ressortant la solution de la cour in fine.

Toutefois, en règle générale, la première option est la plus recommandée.

Elle permet en effet de jeter les bases de la question qui se pose dans

l’arrêt. La réponse à cette problématique posée sera alors la solution

apportée par la cour. Dès lors, l’étudiant peut s e servir de la solution pour

créer l’annonce du plan.

Cependant, lorsque certains cas spécifiques l’imposent, le candidat sera

dans l’obligation de procéder en sens inverse. Il en est ainsi lorsque la

solution de la cour ne semble pas très claire ou induit un revirement

jurisprudentiel.
Les préalables au commentaire d’arrêt
La lecture de l’arrêt

Avant de démarrer la phase rédactionnelle, la méthodologie du

commentaire d’arrêt commence par la lecture et la relecture de l’arrêt

soumis à l’analyse du candidat. En effet, le commentaire d’arrêt est l’un

des exercices juridiques qui demandent une compréhension très profonde

du texte proposé avant sa rédaction.

Si le candidat n’a pas bien cerné un terme, une formulation juridique ou

une partie de l’arrêt, la méthod ologie juridique du commentaire lui

recommande de relire l’arrêt jusqu’à ce qu’il touche le nœud de la décision

qui lui est présentée.

Pour une première lecture, le candidat cherchera à comprendre l’idée

générale dégagée par l’arrêt, les parties en cause, etc. Dans les autres

lectures qui suivront, l’objectif consistera à rentrer dans les détails

techniques en déterminant certains éléments : est-ce une décision

attaquée par l’une des parties qui a fait un pourvoi en cassation ? Quelles

sont les différentes phases de l’arrêt qu’on peut retenir à travers la

décision ? S’agit-il d’un moyen unique ?

À la fin de sa lecture, l’étudiant doit être sûr d’avoir identifié les

éléments ci-après :
Détermination de la question de droit

Si la question de droit n’est pas bien identifiée, le commentaire peut être

fait dans un sens différent de celui recherché par le correcteur, autrement

dit, le candidat peut aller jusqu’au hors -sujet.

Pour présenter la question de droit, le candidat doit constamment faire un

aller-retour entre les faits présentés par l’arrêt et le droit. Le circuit peut

se résumer en trois volets.

Quel est le droit applicable ?

La première question à se poser est de déterminer le droit qui serait

appliqué : est-ce le droit privé ou le droit public ? Quelle branche du droit

doit être considérée pour résoudre la question juridique de l’arrêt.


Quelle règle générale est à retenir ?

Lorsque l’étudiant a identifié le droit applicable, il se pose à lui la question

de savoir quel principe général de ce droit est à u tiliser. Autrement, quelle

règle semble analogue aux faits en cours.

Application de la règle

À ce niveau, l’étudiant doit pouvoir procéder à une juxtaposition de la

règle retenue au cas d’espèce.

Au total, pour déterminer la question de droit, l’étudiant s e base d’abord

sur les faits, ce qui lui permet de dégager le droit à appliquer, puis il

retourne aux faits en procédant à la concordance entre la règle dégagée et

le cas d’espèce.
LA MÉTHODE DU COMMENTAIRE D’ARRÊT
La rédaction du commentaire d’arrêt
L’Élaboration du plan

Le plan constitue une partie essentielle pour un commentaire d’arrêt

parfaitement rédigé. C’est pour cela qu’il doit être réalisé avec le plus

grand soin.
Techniques pour l’obtention d’un bon plan

L’étudiant peut faire face, à ce nive au, à deux cas. Soit, il dispose déjà

d’un début de plan ou alors il doit monter un plan de bout à bout.

Premier cas : L’étudiant dispose d’un début de plan

Ici, l’étudiant sait déjà comment orienter son argumentation au niveau de

chaque sous-partie et il connait donc déjà les idées à insérer dans


chacune de ces parties. Ceci est possible lorsque le plan se dessine

aisément à travers l’arrêt.

Prenons le cas d’un arrêt en droit constitutionnel qui porte sur les modes

de saisine du juge constitutionnel. Il est facile pour l’étudiant de diviser le

travail en deux parties, la première concernant la saisine directe du juge

constitutionnel et la seconde concernant un e saisine indirecte à l’occasion

d’une question prioritaire de constitutionnalité par exemple.

Dans ce type de situation, il est recommandé au candidat de mettre sur

son brouillon l’ossature du plan. Rappelons que le plan doit être bipartite

et subdivisé de la même manière dans chaque sous-partie. Ainsi l’étudiant

mentionne sur sa copie les grandes parties et sous -parties de son devoir,

en suivant le schéma ci -après.


Ensuite, il sera question pour l’étudiant de donner des intitulés et des

titres à chacune des parties. Pourtant, il existe aussi des cas où

malheureusement l’étudiant n’a aucune idée en tête sur comment devra se

présenter le plan du commentaire d’arrêt. Pas de panique, on vous dit tout

juste en dessous 😉

Second cas : L’étudiant doit former un plan de bout à bout

Lorsque l’étudiant ne dispose pas d’un début de plan, la méthode

conseillée est qu’il fasse un brainstorming. À travers cette technique,

l’étudiant va répertorier sur son brouillon toutes les grandes idées qui lui

viennent par rapport à l’arrêt. Il doit s’inspirer de tout ce qui concerne la


décision : que ce soit le dispositif d’arrêt, les termes de l’arrêt, les faits et

moyens, etc.

Par ailleurs, c’est l’occasion pour lui de puiser son inspiration dans le

Code civil, le code de procédure civile ou tout autre code qui concerne

l’arrêt commenté et la jurisprudence qu’il maîtrise puis de s’appuyer sur

certains termes juridiques pour élaborer le plan.

Une fois, toutes ces idées importantes mises sur son brouillon, il va

organiser le plan du commentaire en mettant en lumière quatre blocs avec

les informations qui vont de pair. À l’aide d’un surligneur ou de stylos de

différentes couleurs, l’étudiant va procéder à un marquage des

informations par centre d’intérêt. Le fut final consiste à organ iser toutes

les informations recueillies en quatre sous -groupes qui serviront pour la

rédaction de son commentaire.


Utilisation des plans types

Si malgré tout, l’étudiant ne dispose toujours pas d’idées pouvant lui

permettre de commenter une décision, il peut opter pour le choix d’un plan

type. Voici, dans un tableau, comment se présente le plan type pour

présenter l’intérêt de l’arrêt au correcteur.


Il est utile de mentionner qu’il ne faut utiliser ce plan que lorsqu’il n’existe

plus d’autre alternative.

Par ailleurs, il n’est pas interdit que le candidat décide de réaliser un plan

en trois parties (même si cela est plus risqué). Toutefois, il est important

de reconnaître qu’en règle générale c’est le plan bipartite qui est conseillé.
Le contenu du commentaire d’arrêt
L’introduction du commentaire d’arrêt

L’introduction est la phase d’ouverture sur le commentaire réalisé par

l’étudiant, elle doit être bien rédigée de sorte à attirer le correcteur et à lui

donner l’engouement nécessaire pour poursuivre la lecture. Pour cela, il

est essentiel d’accorder du temps pour la rédaction de l’introduction.

Essentiellement, c’est la fiche d’arrêt qui permet de rédiger l’introduction.

Mais il ne s’agit pas de simplement recopier la fiche en lieu et place de


l’introduction. Il faut d’abord démarrer par une phrase d’accroche. Il s’agit

d’une phrase qui donne le contexte général de l’arrêt et permet

d’introduire la fiche d’arrêt. Dans la méthodologie du commentaire d’arrêt,

la fiche doit être précédée de certaines informa tions. Ce peut être la date

où la décision a été rendue, le champ d’application voire le domaine

juridique de l’arrêt.

Ensuite, le candidat doit rédiger une problématique claire et concise de

telle sorte qu’il n’y subsiste aucune ambiguïté. À la lecture de la

problématique, l’examinateur pourra alors se rendre compte si le candidat

a réellement cerné le sujet ou non.

Enfin, comme tout devoir juridique, pour finir toute introduction, l’étudiant

doit annoncer un plan.

À quel moment rédiger l’introduction ?

Il se pose souvent la question de savoir s’il faut rédiger l’introduction

avant de concevoir le plan du commentaire d’arrêt ou plutôt s’il faut partir

du plan pour arranger l’introduction.

La première manière qui consiste à d’abord procéder à la rédaction de

l’introduction avant celle du plan n’est pas très recommandée. En effet,

elle ne permet pas de rédiger l’introduction une fois pour toutes, mais de

le faire de façon séquencée puisque toute modification du plan risque

d’entrainer des modifications de l’in troduction.

Ensuite elle peut casser la suite logique du commentaire en ce que

l’introduction va annoncer un plan qui n’est pas encore fait au préalable.


Il serait alors judicieux pour l’étudiant de se concentrer d’abord sur le plan

avant d’attaquer la rédaction de l’introduction.


Le développement de la rédaction

À cette étape, le candidat devra faire attention à plusieurs détails.

Les titres et les intitulés de chaque partie

Les titres renseignent sur le contenu de chaque partie, il faut donc choisir

des formulations qui permettent de résumer toute la partie dans un intitulé

évocateur. Si le correcteur se rend compte qu’un titre ne correspond pas

au développement qu’il annonce, le commentaire risque d’être mal noté.

Par ailleurs, les titres ne doivent pas c ontenir des verbes conjugués ni des

phrases trop longues avec des structures complexes.

Les chapeaux et les phrases de transition

Les différentes parties du commentaire doivent être reliées par des

transitions. Les phrases de transition permettent de relier deux

paragraphes ou deux idées. Quant aux phrases de transition, elles relient

des parties entre-elles, elles annoncent de quoi sera composée la partie

qui vient. Elles permettent un enchainement harmonieux dans la rédaction

La question de la conclusion

Bien souvent, les étudiants se demandent s’il faut rédiger une conclusion

lors d’un commentaire d’arrêt. La réponse est non. En effet la conclusion

n’est pas obligatoire, elle risque même d’aboutir à des répétitions qu’il faut

éviter. À moins qu’elle n’apporte un élément nouveau comme une

perspective ou une ouverture sur un autre arrêt complétant celui de


l’étude, il serait plus prudent de ne pas faire de conclusion à la fin du

commentaire d’arrêt.
Les éléments techniques du commentaire d’arrêt
Une fois le cadre et le contenu d’un commentaire d’arrêt présentés, il est

aussi utile de présenter certains éléments techniques qui aident à réaliser

un bon commentaire d’arrêt.


Les différents types d’arrêts de cassation
Le processus devant la Cour de cassation ou le Conseil d’État

Lorsqu’une décision est attaquée devant une cour de cassation, celle -ci a

deux possibilités. Soit, elle peut casser l’arrêt. Dans ce cas, la juridiction

suprême annule la décision demande son renvoi devant une nouvelle cour

d’appel. L’autre alternative est que la haute juridiction rejette le pourvoi. À

ce niveau, l’arrêt est maintenu et réexpliqué à travers un nouveau

raisonnement de la cour. La Cour de cassation peut juste reprendre le

raisonnement des juges du fond, ou alors apporter quelques nouveaux

points de précision.

La même procédure est presque adoptée en droit public. Ainsi, en droit

administratif, le Conseil d’État peut casser et annuler un arrêt de la cour

administrative d’appel. Le conseil peut également rejeter le pourvoi formé

contre un arrêt de la CAA.


Ossature des arrêts de cassation

Les arrêts de cassation se présentent souvent sous la forme suivante :


Ossature des arrêts de rejet

Les arrêts de rejet se présentent souvent sous la forme suivante :

Les raisons de cassation des arrêts

Pour clôturer cette analyse technique des arrêts, il est important pour celui

qui veut réaliser un bon commentaire d’arrêt de savoir les motifs probables
pouvant conduire à la cassation d’un arrêt. Deux raisons principales

peuvent conduire les juges à casser un arrêt.


Le cas d’une violation de la loi

Lorsqu’on se retrouve dans une situation où il y a une violation de la loi

par les juges du fond, la Cour de cassation casse et annule la décision

rendue par ces derniers.

Ainsi, si la cour d’appel a rendu un arrêt sans avoir appliqué une règle de

droit précise aux faits en cours, sa décision sera annulée. Il en va de

même lorsqu’une cour d’appel applique la mauvaise règle de droit à un fait

ou fait une mauvaise interprétation de la loi.


Une absence de base légale

Lorsque les juges de la cour d’appel, dans leur arrêt, ne respectent pas la

forme requise, ceux-ci sont cassés et annulés par les juges de droit. Il en

va de même lorsqu’ils ne fournissent pas de précisions claires à leur s

décisions de telle sorte que la Cour de cassation ait la possibilité

d’exercer un contrôle adéquat.

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