PRATIQUE DU CONTROLE DES TRAVAUX DE

CONSTRUCTION OU D’ENTRETIEN ROUTIER

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 SEQUENCE 01:

RELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS

INTERVENANTS

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CAMEROON - EUROPEAN UNION COOPERATION
PROGRAMMES ROUTIERS 9e FED - C2D
MISSION D'ASSISTANCE TECHNIQUE CONJOINTE

Le Maître d’œuvre est à la charnière entre l’Administration d’une part (comprenant le Maître
d’Ouvrage, le Chef de Service du Marché et l’Ingénieur du Marché) et avec l’Entreprise de l’autre.

Leurs rapports et les moyens dont dispose le Maître d’œuvre pour communiquer avec les
différents interlocuteurs se présentent ainsi qu’il suit :

1. - LES RELATIONS MISSION DE CONTROLE - ENTREPRISE

1.1. L’esprit de ces relations

Chaque partie doit être imprégnée de l’idée qu’elle est là pour contribuer à la réalisation d’une
tâche commune. Le but à atteindre est le même : C’est l’ouvrage qui, en fin de compte sera mis à la
disposition du public.

Dans ces conditions il est facile de comprendre que chacun doit collaborer à la réalisation dans les
meilleurs délais d’un ouvrage de la meilleure qualité possible et à un prix acceptable.

Mais les objectifs des protagonistes sont différents : pour l’entreprise c’est le profit qu’elle va
réaliser sur le chantier qui est sa raison d’être.

Pour l’Ingénieur de contrôle, c’est l’utilisation optimale des ressources dont il dispose pour la
réalisation d’un ouvrage d’une qualité maximale à un meilleur prix.

Les clauses du Marché et les prescriptions techniques permettent fort heureusement de normaliser
les relations entre les deux acteurs. Mais au-delà des règles formelles, il est des pratiques qui peuvent
largement contribuer au succès du chantier. Leur mise en œuvre dépend autant de l’Ingénieur de
contrôle que l’entreprise.

L’Ingénieur de contrôle a plusieurs moyens d’aider l’entreprise dans son fonctionnement

quotidien, citons par exemple :
♦ la vérification et l’approbation rapide des documents qui lui sont présentés pour agrément,
♦ la disponibilité pour se rendre aux invitations de l’entreprise : parcours préalable, constats des
travaux, etc.
♦ La vérification sans tarder de la situation des travaux, la préparation du décompte, son
expédition pour transmission aux services centraux,

L’entreprise sera probablement reconnaissante à l’Ingénieur de suivi de lui faciliter ainsi la tâche
au-delà de ce qui est requis et ceci ne peut qu’améliorer leurs relations.

Mais si l’Ingénieur peut, par son dynamisme contribuer à l’accélération du déroulement des
travaux, cela ne signifie pas pour autant qu’il soit aux ordres de l’entreprise, mais que, en tant que
Maître d’œuvre délégué, il va devoir prendre, en toute connaissance de cause les décisions propres à
garantir l’ouvrage de la meilleure qualité possible, faire le meilleur usage des ressources disponibles et
rester dans les limites de l’enveloppe.

On retiendra donc que tout en étant d’une grande rigueur quant à l’observation des prescriptions
techniques, le contrôle doit s’efforcer de faciliter la tâche de l’entrepreneur.

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Mission d'assistance technique Tel : +237 22 23 95 85 / 22 23 95 86 BP 4761 Yaoundé Cameroun
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Un manque de coopération peut avoir une incidence désastreuse sur le bilan financier de
l’entreprise. Or une entreprise qui perd de l’argent, soit pour des raisons techniques, soit tout
simplement parce que le contrôle rend sa tâche difficile fera rarement un bon travail.

Les relations hostiles qui seront instaurées avec la MDC compliqueront la tâche de l’ingénieur
comme celle de l’entrepreneur, mais ne contribueront jamais à l’exécution d’excellentes prestations.

L’Ingénieur doit garder à l’esprit que la qualité est au premier chef le fait de l’entrepreneur.
Celui -ci doit avoir le souci de ne présenter à l’organisme de contrôle que des ouvrages à l’abri de
toute critique.

Quant à la Mission de Contrôle, elle a pour mission de vérifier que la qualité requise est bien
atteinte. Son action reste indispensable. Mais il est bien évident que tout sera beaucoup plus facile si les
deux acteurs travaillent dans le même esprit : la recherche de la qualité.

1.2 - La communication Ingénieur de Contrôle - Représentant de l’entreprise

Le mode normal de communication est la communication verbale.

La plupart des questions seront réglées par une simple discussion qui aboutira à un accord sur la
solution retenue.
Elle sera ensuite suivie de l’exécution par l’entreprise.

Mais il arrive que l’entreprise, après plusieurs rappels, résiste ou semble mettre de la mauvaise
volonté à s’exécuter. Il sera alors nécessaire de lui adresser une lettre ou note de chantier qui aura plus
de force et formalisera la demande de l’Ingénieur.

Au-delà, c’est l’Ordre de service qui imposera à l’entreprise de s’exécuter. Si elle n’est pas
d’accord sur la demande qui lui est formulée, elle signera « sous réserves » et explicitera celles-ci dans
une correspondance.

Le Maître d’œuvre ne signe que les ordres de services à caractère technique

1.3 - Le moyen privilégié de la réunion de chantier

a) Périodicité

La réunion est hebdomadaire.

La première réunion sera le moment où le besoin sera la plus fort :
- discussions sur tout ce qui va former le cadre des futures relations Entreprise-Mission de
contrôle. Chacun doit pouvoir exprimer son point de vue sur les nombreuses questions à régler à
ce moment,
- analyse du programme de l’entreprise, observations de l’ingénieur,
- analyse des dispositions prises pour l’installation de l’entreprise et de la MdC,
- rappel à l’entreprise de ses obligations concernant la production des documents qui doivent être
fournis en phase de démarrage et le point sur leur avancement,
- vérification de la programmation correcte des recherches de gîtes et carrières, etc.

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L’Ingénieur étant présent sur le chantier de façon permanente, la plupart des problèmes peuvent
être discutés au jour le jour. Il ne faut tout de même pas descendre en dessous du rythme de la
périodicité demandée dans les Termes de Références.

b) La forme

¾ Généralité
Les principaux points qui sont discutés sont auparavant communiqués à l’entreprise. Celle-ci
formule également les questions qu’elle souhaite voir traiter. L’ensemble constitue l’ordre du jour.
Les débats sont dirigés par l’Ingénieur de contrôle. Mais l’entreprise doit pouvoir s’exprimer sur
les différents points qui sont abordés.
A l’issue de la réunion (ou pendant lorsque l’on dispose d’un secrétaire de séance), le compte-
rendu est rédigé par la Mission de contrôle.
Il est présenté en minute à l’entreprise qui, si elle n’a pas d’observation à formuler, le signe sur le
champ. L’Ingénieur signe également.
Ce document constitue une référence pour le déroulement futur du chantier.

¾ Déroulement de la réunion
La réunion sera utilement précédée d’une visite collective de chantier au cours de laquelle
l’Ingénieur et l’entrepreneur pourront préciser les différentes demandes qu’ils ont à formuler
Pour donner un cadre un peu plus formel, nous proposerons le plan de déroulement suivant qui est
souvent appliqué en matière des travaux publics et qui pourra servir de cadre au compte-rendu :
♦ Recensement des présents et absents. L’entrepreneur est tenu d’être présent.
♦ Recueil des observations sur le précédent compte-rendu s’il n’a pas été signé à la fin de la
précédente réunion,
♦ Communication par l’entreprise des effectifs et de son matériel,
♦ Situation de l’avancement et comparaison par rapport aux plannings :
9 des travaux,
9 des approvisionnements,
9 analyse des causes de retard,
9 mesures correctives
♦ Echanges entre l’ingénieur et l’entreprise
9 communication des « décisions » du maître d’ouvrage (augmentation des délais,
approbation d’avenants),
9 demandes de l’Ingénieur ne nécessitant d’Ordre de Service,
9 demande d’information, de plans, d’intervention de l’Ingénieur ou de l’Entrepreneur,
9 demande de confirmation écrite ou OS pour travaux supplémentaires ou des modifications
importants au projet,
9 remise de documents (de l’Ingénieur ou de l’Entrepreneur),
9 questions à inscrire à l’ordre du jour de la prochaine réunion, documents à remettre lors de
cette prochaine réunion.

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c) Le fond
Ce sont des questions intéressant le chantier qui sont débattues, exemple :
- discussion du plan d’installation de l’entreprise,
- commentaire sur les gîtes des matériaux proposés par l’entreprise,
- désignation des carrières retenues, etc.
- mais aussi
- remarques à l’entreprise sur la qualité du travail qu’elle produit (aménagement des aires de
stockage par exemple, rappel des recommandations faites verbalement, etc.),
- commentaires d’une série de résultats de laboratoire qui implique des mesures correctives,
- et encore
- comparaison de solutions en fonction de leur intérêt technique et de leur coût,
- demande d’aménagement pour accélérer la production (apport de nouvelles machines, etc.),
- examen de demandes de l’entreprise (changement de gîtes, proposition de nouvelle carrière,
etc.),
La plupart des questions débattues en réunion de chantier vont recevoir une réponse immédiate.
Le compte-rendu permettra d’enregistrer les décisions prises. Il en subsistera une trace écrite et en
principe, les points abordés ne seront plus discutés.

d) La préparation,

Il est essentiel pour l’Ingénieur de préparer ces réunions avant de s’y rendre.
Il doit être capable de diriger les débats.
Pour cela il aura intérêt à arriver à la table de réunion avec une parfaite connaissance des dossiers
et en sachant quelles questions il va poser.
Il doit aussi s’être préparé à répondre aux demandes qui lui seront formulées de façon, autant que
faire se peut, à apporter sur le champ les solutions aux problèmes qui lui seront soumis.

2. - LES RELATIONS ADMINISTRATION - MISSION DE CONTROLE

Le Chef de la Mission de Contrôle exerce la fonction de Maître d’œuvre.

Il répond donc directement devant la personne qui lui aura délégué ses pouvoirs.
Ce sera la plupart du temps le Chef de service du Marché (DIER, DRR) ou l’un de ses
représentants.

Le Chef de la Mission de Contrôle répondra en fait au premier degré à l’Ingénieur du Marché.

Au dessus de lui, c’est le Sous-directeur de l’entretien routier du réseau considéré qui est son
interlocuteur et qui peut assister aux réunions de chantier.

Le Chef de la Mission de Contrôle sera aussi amené à répondre également aux demandes
d’information qui seront formulées par le Maître d’Ouvrage. Mais ces demandes lui parviendront (sens
descendant) par voie hiérarchique.

Deux fonctions essentielles seront à assurer par le chef de la Mission de Contrôle vis-à-vis de ces
supérieurs hiérarchiques :
♦ les informer de la marche du chantier, notamment de l’évolution financière ;
♦ répondre à leurs demandes.

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2.1. Les relations du bas vers le haut : le moyen du rapport mensuel de travaux

Bien que les responsables du Ministère rendent périodiquement visite aux chantiers afin de se rendre
compte de leur fonctionnement, il est nécessaire de leur présenter chaque mois un document faisant la
synthèse de ce qui a été réalisé pendant cette période.
Le chef de la Mission de Contrôle est responsable de la production de ce document.
Les autres agents de la Mission de Contrôle seront sollicités pour rédiger la partie ou produire les
documents qui ressortent de leur responsabilité ou activité dans la Mission de Contrôle.

Avec le concours des Ingénieurs (Techniciens) de suivi, il produit le document de synthèse.

Les plans de rapport peuvent comporter quelques variantes, mais les principales questions à traiter
entrent dans le schéma suivant :
♦ un résumé ;
♦ un rappel du cadre contractuel (marché des travaux, marché de contrôle) ;
♦ situation des activités de l’entretien
♦ activité de l’entreprise dans le mois (études, travaux) ;
♦ condition d’exécution (personnel, matériel, matériaux, météo) ;
♦ examen de l’avancement ;
♦ activité de la mission de contrôle (topo, labo, synthèse des contrôles) ;
♦ analyse de l’évolution financière du marché ;
♦ tableau de bord.
♦ Environnement et conditions générales,
♦ Problèmes et observations particulières,
♦ Recommandations
♦ Illustrations photographiques

2.2. Les relations du haut vers le bas : les demandes de l’Administration centrale

Les responsables de l’Administration seront amenés par les circonstances à solliciter le concours
de l’Ingénieur pour leur apporter les informations dont ils ont besoin pour administrer leur département.

Il faudra leur répondre sous forme de note ou de rapport. Ils seront par exemple amenés à préparer
ces documents tels que :
♦ les notes sur l’avancement du chantier,
♦ les prévisions de budget pour l’année,
♦ la réévaluation des travaux,
♦ l’avis de l’Ingénieur sur les réclamations de l’entreprise

La préparation de ces informations représente quelquefois une lourde charge de travail pour
l’Ingénieur de contrôle. Mais c’est lui qui connaît le mieux le chantier dont il est responsable. Il doit
donc être en mesure de répondre aux demandes et de produire rapidement ces informations.

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3. - LES RELATIONS ADMINISTRATIONS CENTRALES - ENTREPRISE

Ces relations ne concernent que par directement l’Ingénieur, mais il est utile de connaître la
forme que ces relations doivent prendre.

Nul ne peut nier que ces relations sont nécessaires, mais les responsables des services centraux
du Ministère qui connaissent bien les conséquences que cela pourrait avoir sur l’autorité de l’Ingénieur
au chantier, devront mettre tout en œuvre pour éviter de le mettre en situation de porte-à-faux vis-à-vis
de l’entreprise

Ils devront recueillir son avis avant de prendre une décision sur les demandes qui leur seraient
directement formulées.

Ils devront éviter de donner des instructions directement à l’entreprise. Ils feront en sorte que ce
qu’ils souhaitent voir exécuter soit directement ordonné par l’ingénieur auquel la maîtrise d’œuvre aura
été déléguée

Faute de respecter ce processus, l’autorité de l’Ingénieur de contrôle vis-à-vis de l’entreprise

risque d’être gravement entamée et il va se trouver en difficulté pour faire exécuter ses instructions.

L’immixtion du maître d’œuvre (voire Maître d’Ouvrage) dans le processus de contrôle des
travaux est à proscrire.

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