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L’évolution de la notion d’environnement écologique est liée à celle des primates et de l’appariation de
l’espèce « Homo sapiens» ou l’homme moderne. La population des grands primates (gorilles,
chimpanzés, orang-outang), occupant la terre il y a de cela 10 millions d’années, est constituée de
100.000 individus. C’étaient des êtres craintifs, mal armés par la nature, plutôt décimés à des
prédateurs et se nourrissaient de plantes et de petites proies. L’homme moderne a pu, en très peu de
temps, transformer la biosphère. Grâce à ses capacités cérébrales permettant les apprentissages
rapides, l’adaptation aux changements environnementaux ainsi que la transmission des
connaissances, l’homme est arrivé, il y a 100 milles ans, à maîtriser le feu, se chauffer, s’éclairer,
éloigner ses prédateurs et à créer des groupes sociaux. Ces actions ont permis d’augmenter sa durée
de vie et d’assurer son expansion démographique. La figure I-1 montre l’évolution de l’espèce
humaine à travers le temps et dans le monde.
L'environnement est défini comme l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un
individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins, ou encore
comme «l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles
(sociologiques) susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines.
Environnement et Développement Durable
Dans la loi n° 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l'environnement dans le cadre du
développement durable journal officiel de la république algérienne n° 43, du 20 juillet 2003,
l'environnement est définie comme suit :
Les ressources naturelles abiotiques et biotiques telles que l’air, l’atmosphère, l’eau, le sol et le sous-
sol, la faune et la flore y compris le patrimoine génétique, les interactions entre lesdites ressources
ainsi que les sites, les paysages et les monuments naturels.
L'histoire de l'environnement est une sous-division de l'histoire qui intéresse de plus en plus de
chercheurs. Son but est d'étudier rétrospectivement l'état de l'environnement à différentes époques et
ses interactions avec les activités humaines.
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I.4 .1 Avant le XIX siècle
La prise de conscience de l'existence d'un environnement s'est développée par vague et de manière
différente selon les époques, les régions et les cultures humaines.
Certaines interprétations animistes ou religieuses, ont favorisé un certain respect de la vie, des
ressources naturelles, et des paysages. Ce respect était motivé avant tout par des croyances
religieuses, bien plus que par un réel désir de protection des milieux naturels. En effet, les concepts
d'environnement économique, urbain ou civique tel que nous les définissons aujourd'hui ne semblent
pas avoir été relevés par les ethnologues ni par les historiens.
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I.4 .2 Au XIX siècle
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Au XIX siècle, en Occident, le romantisme a mis en avant la beauté des paysages sauvages, parfois
en les opposants aux paysages et à la misère des mondes ouvriers, et industriels. En vantant les
beautés de la nature, les romantiques ont fait prendre conscience que ce bien était précieux et devait
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être préservé. C'est par cet intérêt porté au paysage que les sociétés humaines vont commencer à
prendre en compte l'environnement. 3
Les États-Unis créent le statut de parc national, avec le président Abraham Lincoln le 30 juin 1864 et
la Yosemite Valley devient le premier site naturel protégé au monde. Le parc national de
Yellowstone deviendra en 1872 le premier parc national. La France, en 1906, vote sa première loi sur
la protection du paysage. À cette époque, c'est plutôt le paysage, et non l'écosystème qui guide les
choix des élus pour les sites à protéger, comme le montre par exemple le classement des boucles de
la Seine peints par les impressionnistes.
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I.4 .3 Au XX siècle
De nombreux outils scientifiques et techniques ont également contribué à une meilleure connaissance
de l'environnement et donc à sa perception. Parmi les principaux, citons l'observation, puis l'analyse et
la synthèse, photographie aérienne, puis satellitaire, et plus récemment, la modélisation prospective.
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Vers la fin du XX siècle, la prise de conscience de la nécessité de protéger l'environnement devient
mondiale, avec la première conférence des Nations unies sur l'environnement à Stockholm en juin
1972. En juin 1992, lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro, l'environnement est défini comme
un bien commun et un bien public. Depuis les années 1990, les mentalités évoluent très rapidement
pour se rapprocher de la perception que nous avons aujourd'hui de l'environnement.
Dès le début du XXème siècle, des mesures pour la sauvegarde de la nature sont adoptées. Le 19
mars 1902, la première convention internationale de protection des espèces sauvages, la convention
relative à la protection des oiseaux utiles à l’agriculture, est adoptée à Paris par 9 pays. Cependant,
elle se limite à répondre à des besoins immédiats ne voyant que l’aspect utilitaire des espèces en
question. Il faudra attendre le premier Congrès International de Protection de la Nature de Paris en
1923 et la Convention relative à la conservation de la Faune et de la Flore à l’état naturel en Afrique,
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adoptée le 8 novembre 1933 à Londres, pour aborder les notions d’espèces menacées d’extinction,
de réserves naturelles intégrales et de parcs nationaux. 4
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I.4 .3 Au XXI siècle
Après avoir domestiqué le feu, les hommes ont commencé à modifier leur environnement et ce, en
favorisant la production de certains végétaux utiles, en exterminant les animaux venimeux et
dangereux et en allumant des incendies pour défraîchir et ouvrir des espaces. L’Homo sapiens a été
aussi accusé de l’extinction de la mégafaune nord tempérée (mammouth, rhinocéros laineux et autres
grands animaux). D’autres facteurs climatiques et catastrophes naturelles ont contribué à la
raréfaction de ces espèces comme les périodes de glaciations successives
Autres que les effets de l’agriculture sur la faune et la flore, l’apparition de forge, de verrerie, de
constructions navales, de tanneries,... a contribué à défraichir les forêts et à polluer les rivières. Ceci a
concerné une partie limitée de l’Europe, puis ça s’est généralisé à une grande partie du monde. La
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progression des effectifs de l’humanité s’est accompagnée d’un synchronisme quasi-parfait de notre
entrée dans une société, dont l’activité industrielle est basée sur l’exploitation des énergies fossiles 6
dites ressources non renouvelables. Ces dernières (charbon, pétrole et gaz naturel) ont favorisé
l’expansion du progrès technologique. Ces phénomènes technologiques ont amélioré la productivité
agricole par la mécanisation des activités agricoles ancestrales. Les impacts d’un tel phénomène
peuvent être résumés par la figure I.2.
Figure I-2. Effet du progrès technique sur les activités agricoles et par conséquent sur
l’environnement écologique
Après une longue période de faible croissance démographique, la population humaine a connu un
èm ème.
essor considérable au XIX e et au XX On estime qu’elle devrait plafonner à la fin du XXI siècle
aux alentours de 10 milliards d’individus (Figure I-3). Une question se pose :
Par convention, on dira que tout dépend du projet social adopté (les choix prior itaires en
matière de développement économique et social), c’est ainsi que notre démographie
conditionnera l’ampleur de l’impact de nos activités sur la biosphère (d’après Lévêque et
Sciama., 2005).
Références bibliographique
[2] loi n° 03-10 du 19 Joumada El Oula 1424 correspondant au 19 juillet 2003 relative à la protection
de l'environnement dans le cadre du développement durable journal officiel de la république
algérienne n° 43, du 20 Joumada El Oula 1424 correspondant 20 juillet 2003.
[3] Carlos Milani, « La complexité dans l’analyse du système monde : l’environnement et les
régulations mondiales », Droit et Société 46-2000, p. 429