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Document 20210715 120302
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744
TEXTE INTÉGRAL
Rejet
ECLI : ECLI:FR:CCASS:2015:C101190
numéros de diffusion : 1190
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 31 janvier 2013), que Mme Diatta X... a acquis de la
société Toulon diffusion automobile (la société TDA) un véhicule neuf de marque Toyota ;
qu'invoquant un vice caché ayant provoqué plusieurs pannes, elle a assigné en responsabilité la société
TDA, laquelle a appelé en garantie la société Toyota France (la société Toyota), constructeur du
véhicule ;
Attendu que la société Toyota France fait grief à l'arrêt de condamner la société TDA à payer à Mme
Diatta X..., au titre de la garantie d'un vice caché affectant le véhicule litigieux, la somme de 12 073,60
condamnation ;
Attendu que, sous le couvert de griefs non fondés de défaut de base légale, le moyen ne tend qu'à
remettre en discussion devant la Cour de cassation le pouvoir souverain des juges du fond qui, d'une
part, ont estimé que les éléments apportés par Mme Diatta X... établissaient que le véhicule était affecté
d'un vice caché constitué par le caractère impropre à son usage de chaque volant moteur ayant
provoqué des détériorations du système d'embrayage, ajoutant que Mme Diatta X... justifiait avoir fait
régulièrement procéder aux révisions de son véhicule et que l'imputation d'un défaut de vidange n'était
qu'un prétexte invoqué par la société Toyota pour échapper à sa responsabilité, d'autre part, ont évalué
le préjudice subi par Mme Diatta X... au regard des justifications produites, sans être tenue de suivre la
société Toyota dans le détail de son argumentation ; que le moyen ne peut être accueilli ;
Et attendu que, par suite du rejet du pourvoi principal, le pourvoi incident éventuel est devenu sans
objet ;
REJETTE le pourvoi ;
Vu l'article 700 du code de procédure civile, rejette les demandes des sociétés Toulon diffusion
automobilie et Toyota France, condamne cette dernière à payer à Mme Diatta X... la somme de 3 000
euros ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le président en son
Moyen produit au pourvoi principal par la SCP Tiffreau, Marlange et de La Burgade, avocat aux
au titre de la garantie d'un vice caché affectant le véhicule litigieux, la somme de 12.073,60 ¿ à titre de
AUX MOTIFS QUE « par application de l'article 1641 du code civil, le vendeur est tenu de la garantie
à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l'usage auquel on la destine, ou
qui diminuent tellement cet usage, que l'acquéreur ne l'aurait pas acquise ou n'en aurait donné qu'un
moindre prix, s'il les avait connus ; il appartient à Madame DIATTA X..., qui se prévaut de l'existence
de ce vice caché, d'en apporter la preuve ; Madame DIATTA X... a acquis auprès de TDA le véhicule
TOYOTA RAV 4 litigieux le 9 octobre 2002 ; il s'agissait d'un véhicule neuf ; le 15 janvier 2004, alors
que le véhicule avait roulé 32.243 km, le véhicule a subi une première panne qui l'a immobilisé ; il s'est
avéré que le volant moteur était défectueux ; dans le cadre de la garantie constructeur, le volant moteur
a été remplacé ; le 24 novembre 2008, alors que le véhicule avait roulé 119.158 km, il subit une
seconde panne immobilisatrice ; une première expertise amiable est réalisée par Monsieur David Y...,
cabinet d'expertise automobile MENOUD, expert mandaté par la société CIVIS PROTECTION
FRANCE ; il est constaté de manière unanime que l'origine des désordres provient d'un défaut de
serrage de vis, provenant d'un défaut de fabrication ; la société venderesse accepte de procéder de
nouveau à un second remplacement du volant moteur, intervention prise en charge par le constructeur ;
à deux reprises, la première après 32.213 km, la seconde fois à 119.158 km, soit 86.945 km après le
premier incident, le véhicule a été immobilisé pour des raisons analogues et à chaque fois, la société
venderesse, avec la garantie du constructeur, la société TOYOTA, a reconnu devoir changer le volant
moteur ; le 12 mai 2010, à peine 15 mois après le deuxième remplacement du volant moteur, alors qu'il
affichait 136.623 km, soit à peine 17.465 km après ce remplacement, de nouveau le véhicule subit une
panne mécanique ; une nouvelle expertise est effectuée par Monsieur David Y..., cabinet d'expertise
dénier le caractère contradictoire ; quant au constructeur, il a été invité à participer à cette expertise
comme il l'avait fait la fois précédente, mais cette fois, bien que dûment avisé, il n'envoie aucun
contradictoire de cette expertise ; il estime que cet expert est partial ; mais il n'a pas au moment de
l'expertise soulevé cette partialité ; les observations de l'expert Y... sont en conséquence des éléments à
prendre en considération au soutien de la preuve du vice caché ; l'expert constate des dommages au
niveau de la boîte de transfert, du volant moteur et de la boîte de vitesse, que le volant moteur est hors
d'usage ; il note que la détérioration des cannelures du disque d'embrayage et de l'arbre d'entrée de la
boîte de vitesse est consécutive à des à-coups successifs dus à la défaillance du volant moteur bi-masse ;
il rappelle que la fonction d'un volant moteur bi-masse est d'absorber l'énergie due aux différents à-
coups ; il explique que le volant moteur étant hors d'usage, les cannelures du disque d'embrayage et de
l'arbre d'entrée de la boîte de vitesse ont absorbé l'énergie due aux différents à-coups, de sorte que petit
à petit le disque d'embrayage et l'arbre d'entrée de la boîte de vitesse se sont détériorés ; Monsieur Y...
estime que les dommages sont dus à une défaillance du volant moteur bi-masse ; une autre expertise est
réalisée par le cabinet VATEX, à la demande de la société TOYOTA FRANCE et cet expert estime
que les dommages sont en relation avec un défaut de lubrification de la boîte de transfert causé par une
insuffisance d'huile dans celle-ci ; les éléments apportés par Madame DIATTA X... établissent que le
volant moteur du véhicule est affecté d'un vice caché, alors que chaque volant moteur, chaque fois
défectueux, a provoqué par son caractère impropre à son usage, des détériorations du système
d'embrayage ; la société TOYOTA FRANCE et la société TDA estiment que c'est le défaut de vidange
de la boîte de transfert, le défaut d'entretien par Madame DIATTA X... qui a provoqué les dommages ;
Madame DIATTA X... justifie avoir procédé : - le 11 juillet 2003 à la révision des 15.000 km au garage
TDA, -le 24 décembre 2003 à la révision des 30.000 km au garage TDA, le 7 janvier 2005 à la révision
des 60.000 km au garage TDA, - le 18 août 2005 à la révision des 75.000 km au garage TDA, - le 11
avril 2007 à la révision des 90.000 km au garage TDA ; la société TOYOTA FRANCE a dit que la
vidange de la boîte de transfert n'aurait pas été faite à 120.000 km, en dépit des préconisations
constructeur ; mais c'est à ce kilométrage, alors que le véhicule avait roulé 119.158 km, que le 24
novembre 2008, le véhicule est immobilisé pour la seconde fois ; la société TDA a changé le volant
moteur avec une garantie constructeur ; il va de soi qu'il appartenait à la société TDA, à l'occasion de
cette intervention importante, de procéder à cette vidange ; Madame DIATTA X... ne pouvait
cette imputation de défaut de vidange n'est qu'un prétexte trouvé par TOYOTA FRANCE, et repris
par TDA, pour tenter d'échapper à sa responsabilité alors que, désireuse de ne plus prendre en charge
les conséquences du vice caché pour un véhicule de 130.000 km, TOYOTA FRANCE a décidé de ne
plus participer et de se prévaloir de l'absence de document écrit remis sur la vidange à Madame
DIATTA X... à l'occasion du 3ème changement du volant moteur ; il est établi que le véhicule
TOYOTA litigieux était atteint d'un vice caché tenant au volant moteur, qui à trois reprises s'est révélé
mettre le véhicule en panne l'immobilisant totalement ; la première fois le véhicule a pu rouler 32.213
km avec un volant moteur, la seconde fois 86.945 km et la troisième fois seulement 17.465 km ; ce vice
km, rend le véhicule impropre à son usage normal ; il s'agit d'un vice caché au sens de l'article 1641 du
code civil, rendant le véhicule impropre à son usage et en raison duquel Madame DIATTA X... ne
l'aurait pas acquis si elle l'avait connu ; ¿ la société TDA est fondée à former une action en garantie
contre la société TOYOTA FRANCE ; la société TOYOTA FRANCE ne prouve pas que la société
TDA aurait mal procédé à la pose du troisième volant moteur ou aurait omis de procéder aux vidanges
nécessaires à cette occasion ; il est établi que le vice tient à un défaut du volant moteur ; la garantie du
constructeur TOYOTA FRANCE doit être accordée à TDA ; la société TDA, vendeur professionnel,
doit indemniser Madame DIATTA X... de son préjudice résultant du vice caché ; Madame DIATTA
X... demande la prise en charge du prix des réparations nécessaires, des frais exposés et de son préjudice
de jouissance ; en ce qui concerne les réparations, leur montant a été évalué à 14.925, 80 ¿ par
Monsieur Y..., expert, Madame DIATTA X..., compte tenu de la valeur actuelle du véhicule et de sa
vétusté, a limité sa demande à ce titre à 9.603,60 ¿ TTC ; cette somme est justifiée ; ¿ il n'appartient pas
à la cour de calculer les taxes applicables, le préjudice retenu sera de 9.603,60 ¿ + 1.260 ¿ + 210 ¿ +
ALORS QUE 1°), le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui
la rendent impropre à l'usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l'acheteur
ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné qu'un moindre prix, s'il les avait connus ; que seul le vice
affectant la chose antérieurement à la vente relève de la garantie des vices cachés ; que la société
TOYOTA FRANCE se prévalait expressément d'un défaut d'entretien du véhicule par Madame
DIATTA X..., en se fondant sur les conclusions de l'expert du cabinet VATEX, qui attribuait les
désordres récidivants, malgré le remplacement du volant moteur du véhicule à deux reprises, à une
insuffisance d'huile dans la boîte de transfert (conclusions, pp. 12 et 13) ; qu'en se bornant, pour retenir
l'existence d'un vice caché, à relever que l'expert Monsieur Y... avait constaté des dommages au niveau
de la boîte de transfert, du volant moteur et de la boîte de vitesse, et que le volant moteur était hors
d'usage, sans rechercher, comme il le lui était demandé, si les désordres récidivants n'étaient pas dus à
une insuffisance d'huile dans la boîte de transfert et si le défaut constaté sur ce volant moteur par
Monsieur Y... n'était donc pas postérieur à la vente, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa
ALORS QUE 2°), le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui
la rendent impropre à l'usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l'acheteur
ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné qu'un moindre prix, s'il les avait connus ; que seul le vice
affectant la chose antérieurement à la vente relève de la garantie des vices cachés ; que la société
TOYOTA FRANCE se prévalait expressément d'un défaut d'entretien du véhicule par Madame
DIATTA X..., en se fondant sur les conclusions de l'expert du cabinet VATEX, qui attribuait les
désordres récidivants, malgré le remplacement du volant moteur du véhicule à deux reprises, à une
insuffisance d'huile dans la boîte de transfert (conclusions, pp. 12 et 13) ; qu'en se bornant, pour retenir
l'existence d'un vice caché, à des constatations inopérantes relatives à la réalisation ou non d'une
vidange du véhicule lors de l'intervention de 2008, sans rechercher, comme elle y était invitée, si les
désordres observés étaient imputables à un défaut de lubrification ayant entraîné la détérioration des
roulements et de la boîte de transfert, la cour d'appel n'a pas caractérisé l'existence d'un vice antérieur à
la vente du véhicule, et a privé sa décision de base légale au regard de l'article 1641 du code civil ;
ALORS QUE 3°), subsidiairement, le vendeur professionnel peut être condamné à réparer l'intégralité
du préjudice provoqué par le vice affectant la chose vendue ; que la société TOYOTA FRANCE
faisait valoir, dans ses conclusions (p. 16), que l'expert Y... avait commis une erreur manifeste de calcul,
puisqu'il avait indiqué que les réparations nécessitaient 9 heures de main d'oeuvre, à 55 ¿ HT l'heure, et
qu'il avait retenu un montant total de 4.945 ¿ HT (rapport d'expertise, p. 7), aux lieu et place de la
somme de (9 x 55 ¿) = 495 ¿ HT ; que la société TOYOTA FRANCE en déduisait que le montant des
réparations aurait dû s'élever, selon les modalités de calcul fixées par l'expert, à la somme de 7.603,60 ¿
fournitures), soit 9.603 ¿ TTC, auquel il convenait de déduire 2.000 ¿ au titre du taux d'usure, ainsi que
l'avait indiqué l'expert et que l'avait admis Madame DIATTA X... ; qu'en se bornant à indiquer, pour
condamner la société TDA, garantie par la société TOYOTA FRANCE, à payer une somme de
9.603,60 ¿ à Madame DIATTA X..., que le montant des réparations avait été évalué à 14.925 ¿ par
Monsieur Y..., expert, mais que Madame DIATTA X... avait réduit cette somme, en tenant compte de
la valeur actuelle du véhicule et de sa vétusté, à 9.603,60 ¿ TTC, sans rechercher, ainsi que l'y invitait
du préjudice subi par Madame DIATTA X... devait être fixé à la somme de 7.203,60 ¿, en reprenant le
calcul corrigé de l'expert judiciaire et la déduction de 2.000 ¿ au titre de la vétusté du véhicule, admise
par Madame DIATTA X..., la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard de l'article 1645
du code civil, ensemble le principe de la réparation intégrale. Moyen produit au pourvoi incident
éventuel par la SCP Richard, avocat aux Conseils pour la société Toulon diffusion automobile
IL EST FAIT GRIEF à l'arrêt d'attaqué d'avoir condamné la Société TOULON DIFFUSION
AUTOMOBILE à payer à Madame Oulimata DIATTA X..., au titre de la garantie d'un vice caché
affectant le véhicule TOYOTA RAV 4 acquis auprès de cette société, la somme de 12.073,60 euros à
titre de dommages-intérêts ;
AUX MOTIFS QUE la Société TDA, vendeur professionnel, doit indemniser Madame DIATTA X...
de son préjudice résultant du vice caché ; que Madame DIATTA X... demande la prise en charge du
prix des réparations nécessaires, des frais exposés et de son préjudice de jouissance ; qu'en ce qui
concerne les réparations, leur montant a été évalué à 14.925,80 ¿ par Monsieur Y..., expert ; que
Madame DIATTA X..., compte tenu de la valeur actuelle du véhicule et de sa vétusté, a limité sa
demande à ce titre à 9.603,60 ¿ TTC ; que cette somme est justifiée ; que la somme correspondant aux
frais de dépannage de 1.260 ¿ et celle correspondant à la dépose du moteur de 210 ¿ sont justifiées ;
qu'en ce qui concerne le préjudice de jouissance, il sera alloué à Madame DIATTA X... une somme de
1.000 ¿ ; qu'il n'appartient pas à la Cour de calculer les taxes applicables ; que le préjudice retenu sera
de 9.603,60 ¿ + 1.260 ¿ + 210 ¿ + 1.000 ¿ = 12.073,60 ¿ ; que la Société TDA sera condamnée à verser
ALORS QUE le vendeur professionnel peut être condamné à réparer l'intégralité du préjudice
provoqué par le vice affectant la chose vendue ; que l'expert Y... avait commis une erreur manifeste de
calcul, puisqu'il avait indiqué que les réparations nécessitaient 9 heures de main d'oeuvre, à 55 ¿ HT
l'heure, et qu'il avait retenu un montant total de 4.945 ¿ HT (rapport d'expertise, p. 7), au lieu et place
s'élever, selon les modalités de calcul fixées par l'expert, à la somme de 7.603,60 ¿ TTC, correspondant
TTC, auquel il convenait de déduire 2.000 ¿ au titre du taux d'usure, ainsi que l'avait indiqué l'expert
et que l'avait admis Madame DIATTA X... ; qu'en se bornant à indiquer, pour condamner la Société
TDA, à payer une somme de 9.603,60 ¿ à Madame DIATTA X..., que le montant des réparations avait
été évalué à 14.925 ¿ par Monsieur Y..., expert, mais que Madame DIATTA X... avait réduit cette
somme, en tenant compte de la valeur actuelle du véhicule et de sa vétusté, à 9.603,60 ¿ TTC, sans
rechercher si le montant des dommages-intérêts effectivement dus en réparation du préjudice subi par
Madame DIATTA X... devait être fixé à la somme de 7.203,60 ¿, en reprenant le calcul corrigé de
l'expert judiciaire et la déduction de 2.000 ¿ au titre de la vétusté du véhicule, admise par Madame
DIATTA X..., la Cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard de l'article 1645 du Code