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La Gay Pride, 4 juillet 2020, à Paris.

Photo © Benjamin Girette/AP/SIPA

Haine anti-flics, guerre des sexes, carré en non-mixité...


Plongée dans les méandres de la Gay Pride à Paris
Par Éloi Roche-Bruyn
Publié le 06/07/2020 à 17:30

Dans une ambiance malsaine et faussement ouverte d'esprit, le cortège s'est pavané dans
les rues parisiennes entre Pigalle et la place de la République. Laboratoire de la
fantasmée convergence des luttes, le mouvement s'est transformé en pot-pourri de toutes
les revendications des minorités “oppressées“. Reportage au pays de la compétition
victimaire.

L’année 2020 marquait le 50e anniversaire de la Gay Pride. Seulement, beaucoup de


manifestations du lobby LGBT étaient annulées en raison de la crise sanitaire. La ville de Paris
n'a pas eu ce privilège. Ainsi, samedi dernier à 16h00, débute la fameuse Marche des Fiertés.
Rassemblés autour du slogan « Nos fiertés sont politiques », quelques milliers d’ultra-
progressistes sont venus abattre l'« ordre cishétéro, patriarcal blanc » (sic). Au milieu des
badauds intrigués par cette étrange manifestation, la rédaction de Valeurs actuelles s'est initiée
au militantisme d'extrême-gauche.
Femmes seins nues et poils sous les aisselles, drapeaux en tout genre accompagnés de slogans
bidons, les classiques sont au rendez-vous. La jeunesse militante issue de la diversité des beaux
quartiers parisiens bat le pavé. En quête de sens dans leur vie de canapé et imprégné de la culture
anglo-saxonne repentante, tout ce petit monde se retrouve dans une ambiance festive. Au milieu
d’eux se cachent aussi des militants du collectif Justice pour Adama, des militants antifascistes,
des membres du syndicat du travail du sexe (STRASS), des adhérents au collectif Queer Racis-
és autonomes, tous à l'unisson contre un système raciste, transphobe, homophobe, putophobe,
patriarcal...

Un cortège racialisé
En tête de cortège, les premières lignes de la manifestation sont « en non mixité pour les racisés
». Comprendre zone réservée aux personnes noires ou arabes et strictement interdite d’accès
aux personnes blanches. Par ailleurs, il est défendu de les prendre en photo au risque de se faire
morigéner par le service d’ordre. La raison ? « Ces personnes peuvent être menacées si leur
visage apparaît dans les journaux ou sur les réseaux sociaux », explique l’un des vigiles du
carré des « racisés ». Apparemment, leur orientation sexuelle n’est pas acceptée dans les
quartiers dont ils sont originaires… Comble du spectacle, à mi-parcours, il est rappelé à
l'ensemble des « non-racisés » de quitter prestement le carré VIP des « racisés ». Et le privilège
blanc, alors ?
En tête de cortège, les « racisés » progressent groupés derrière une banderole où l’on peut lire
« ACAB » l’acronyme anglais « All cops are bastards » (« Tous les flics sont des salauds »), un
slogan utilisé, tagué et scandé par les militants antifascistes. Aussi, l'extrême-gauchisme
transpire sur toutes les pancartes. Les chants n’ont pas de quoi casser trois pattes à un canard :
« Tout le monde déteste la police », « Christine Boutin, c'est dégueulasse », « Pute est un métier,
pas une insulte ».

Lutte des sexes, lutte des races, lutte des classes


Le faux invité surprise du cortège est le collectif Justice pour Adama. Intrigués, nous entamons
une discussion avec une membre du Comité pour tenter de comprendre le lien entre leurs
revendications et celles du lobby LGBT. Début de non-explication qui dresse un parallèle entre
la police vichyste et l’actuelle police républicaine. Le fonds de commerce idéologique ne
change pas, seul le cadre diffère. Pourtant, on remarque quelques petits ajouts de dernières
minutes sur les pancartes brandies par les militants : « Blacks Trans Lives Matter. »
A tous les coins de rue, nos petits bourgeois de salon se croient transgressifs et scandent le
fameux « pas de justice, pas de paix » du collectif Adama Traoré ; tout cela au milieu d'une
centaine de gendarmes suréquipés, venus pour protéger les manifestants et éviter tout
débordement. Entre LGBT, noirs et prolétaires (du XVIe arrondissement), même combat : la
lutte contre le grand capital patriarcal blanc LGBTphobe : le plus grand fourre-tout de l'histoire
de militantisme néo-marxiste.

La lutte des sexes est clairement revendiquée dans le discours. Sur l'une des pancartes, on peut
lire « Gouines contre hétérosexuels ». Si l'on tend un peu l'oreille, on distingue un chant un peu
particulier qui promeut ni plus ni moins la négation de la nature humaine : « Les hétéros
n'existent pas. » Arrivé place de la République, le mouvement prépare son bouquet final. A
genoux, le poing levé, le troupeau rend hommage aux victimes de la société sous les
incantations d'une militante en furie.
En fin de soirée, la manifestation se termine dans le calme. Il est temps pour nous de quitter les
lieux. Venus comprendre les revendications de nos adversaires idéologiques, le choc fut brutal.
Fin d'un cauchemar qui aura duré quatre heures.

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