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RD Congo : Eruption volcanique à Goma

Rapport de situation No. 2


26 Mai 2021

Ce rapport est produit par OCHA RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période
du 25 au 26 mai 2021, 15:00 heure de Kinshasa1. Le prochain rapport sera publié le 27 mai 2021.

FAITS SAILLANTS

• Les besoins sont toujours en cours d'évaluation


• Pas de nouveaux décès rapportés
• Les secousses sismiques continuent
• Les aéroports de Goma et de Bukavu restent
fermés jusqu’à nouvel ordre

CATASTROPHE NATURELLE
A Bwene, dans le nord de Goma, un quartier entier a
totalement été rasé par la coulée de lave. 23 mai 2021.
© HEKS/EPER

31 175 20 952 4 500


Personnes Enfants recherchés Personnes Ménages déplacés
décédées par leurs parents déplacées2

APERÇU DE LA SITUATION
Au 26 mai, la ville de Goma continue d’enregistrer de fortes secousses sismiques, cependant de manière moins
régulières. Les mêmes phénomènes géo-sismiques ont aussi été observés à petite échelle dans la ville voisine
de Gisenyi au Rwanda.

La coulée de lave, le rejet des cendres et de gaz ainsi que les multiples tremblements de terre ont entrainé la
destruction de nombreuses habitations, édifices publiques (écoles, structures de santé), champs, mais aussi
des systèmes d’approvisionnement en eau potable et électricité, et l’interruption des voies de communication.

Deux jours après l’éruption (25 mai 2021), les marchés auraient réouvert, tandis que quelques boutiques
d'articles non-alimentaires seraient restées fermées. Les commerçants ont rapporté une hausse notable des
prix des articles alimentaires. Selon des sources locales, le prix du bol de haricots aurait augmenté de +17,6
pour cent, et le prix du kg de pommes de +20 pour cent3 dans certains marchés.

La présence d'une fissure dans le marché de Kituku a également été rapportée, sans que l'on soit en mesure
d'estimer son impact exercé sur la fonctionnalité du marché. Un autre point de vigilance est lié à la fermeture
des banques (rapportée le 24 mai) qui risque de poser des difficultés d’accès aux liquidités aussi bien pour les
commerçants (impact sur leur capacité de réapprovisionnement) que pour les clients.

1 Les informations sont collectées au fur et à mesure auprès des partenaires, les données sont donc susceptibles d’être modifiées.
2
Selon l’IOM, voir le rapport complet.
3 Ces prix sont strictement indicatifs et n’ont pas vocation à être généralisés à l’ensemble de la ville de Goma.

La mission du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) est de
Coordonner la réponse d'urgence mondiale pour sauver des vies et protéger les personnes en cas de crise humanitaire.
Nous plaidons pour une action humanitaire efficace et fondée sur des principes, menée par tous et pour tous.
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Logistique
L’inaccessibilité de la route Goma-Rutshuru au niveau de Kibati, toujours bloquée par la lave sur près de 2 km,
risque d’entraver l’approvisionnement en provenance de plusieurs territoires du Nord-Kivu (Rutshuru, Lubero,
Oicha, Beni et Butembo). Sur 32 commerçants interrogés à Goma vendant des céréales, 10 d’entre eux se
fournissaient dans les territoires auxquels l’accès est permis par la route Goma-Rutshuru-Butembo (territoires
de Rutshuru, Lubero, Oicha, Butembo et Beni). Les travaux de dégagement de la route sont en cours.

Une attention particulière est portée à l’évolution de l’ouverture de la frontière avec le Rwanda, étant donné les
dynamiques transfrontalières d’approvisionnement en produits alimentaires et non-alimentaires vendus à
Goma.

Un mouvement continu de la population par voie lacustre entre Goma et Bukavu est observé, avec le départ
des bateaux deux fois par jour. Les aéroports de Goma et de Bukavu sont toujours fermés jusqu'à nouvel ordre.

Eau, hygiène et assainissement


L’adduction d’eau entre Usine et Bushara a été endommagé
par la coulée de lave, coupant ainsi tout approvisionnement
en eau au nord de la ville de Goma. Les évaluations sont en
cours pour déterminer combien de personnes sont affectées
par cette coupure. Seul le village de Muheto détient un centre
de point d’eau accessible mais insuffisant pour desservir sa
population ainsi que les villages avoisinants. Le village de
Buhene n’a plus accès à l’eau et se réapprovisionne grâce à
des tanks. Dans les aires de santé de Kanyaruchinya et de
Kibati, des tuyaux, des bornes fontaines et des citernes ont
été ensevelis par la lave.
La rupture de l'approvisionnement en eau crée un risque de
flambée de choléra, d'autant plus que les personnes
retournées de Sake reviennent d'une zone endémique.
La lave a fortement endommagé le nouveau réservoir d’eau
construit par Mercy Corps. 24 mai 2021. © HEKS/EPER

Protection – Violence Basée sur le Genre (VBG)


Il est rapporté que la plupart des personnes déplacées sont revenues à Goma après l’arrêt de coulée de lave
bien que les autorités n’aient pas encore autorisé le retour dans la zone. Elles sont hébergées dans les écoles
et églises, avec le risque d'être exposées aux toxines contenues dans la lave.

Les besoins spécifiques en protection/VBG incluent la réunification des familles, l’assainissement (les femmes
et filles se lavent la nuit dehors et sont à risque), les abris (les femmes passent la nuit dans les mêmes salles
de classe que les hommes, ce qui augmente le risque de VBG), et la prise en charge psychosociale des
personnes affectées et survivantes.

La ligne verte pour les enfants et la réunification familiale est toujours opérationnelle (+243 970 351 202 et +243
974 551 013).

Sécurité alimentaire
L'évaluation des besoins en alimentation et nutrition est toujours en cours. Cependant, quelques acteurs se
sont positionnés afin d'assurer l’accès à la nourriture aux populations affectées. Ainsi, le PAM et l'ONG Help
Child ont la capacité de distribuer des vivres à environ 2 200 ménages. La FAO peut fournir un appui à la
production agricole d'urgence à 2 000 autres ménages. Pour réduire l’impact et les conséquences de l’éruption
sur les moyens de subsistance des populations affectées, l'ONG Tearfund est prête à soutenir 10 000 ménages
en cash multisectoriel4.

4 Pas d’information fournie sur la date de début de ces distributions.

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Santé
Selon les évaluations couvrant les trois communes de Goma, Nyiragongo et Karisimbi réalisées par la société
civile, la DPS, le Ministère de la Santé et l’OMS, l’accès aux soins de santé reste limité pour la population
affectée.

Les centres médicaux et dispensaires (notamment le dispensaire EMMANUEL, SAYONI, CATHOLIQUE et


8ème CEPAC) ont brûlé compliquant ainsi l’accès aux soins de santé. Cette situation a occasionné
l’augmentation des coûts des soins médicaux ainsi que la réduction du personnel médical dans les centres de
santé.

Environ une dizaine de personnes ont été intoxiquées par les gaz provenant des laves dans la localité de Kibati.

Les épidémies de choléra et diarrhée aqueuse sont récurrentes dans ces communes depuis 2017.
L’approvisionnement difficile en eau potable accentue et perpétue le risque de choléra et les diarrhées.

Un important afflux de patients est observé dans les services de gynécologie-obstétrique. En chirurgie, le taux
d’occupation est passé de 65 à 100 pour cent (cas de traumatismes donc 23 cas signalés en date du 22 mai,
un cas venu de Saké). Une rupture totale du stock de sécurité en médicaments et le manque de services
d’alimentation pour les malades ont été rapportés.

Education
Au 26 mars 2021, il est rapporté que 6 écoles ont été détruites (4 écoles primaires et 2 écoles secondaires), et
3 écoles accueillent actuellement les populations rescapées. Au total, 2 438 élèves et 124 enseignants sont
affectés. Le cluster Education en collaboration avec le Ministère de l’enseignement primaire, secondaire et
technique (EPST) a identifié 5 écoles pour accueillir les enfants et élèves rescapés.

COORDINATION
Une réunion de coordination humanitaire a été organisée ce 26 mai entre les autorités provinciales représentées
par le coordonnateur de la Protection civile du Nord-Kivu et le coordonnateur du service de prévention de
risques et les membres de l’inter cluster et du Comité de coordination opérationnelle pour la réponse rapide
aux alertes humanitaires (CORAH). Cette réunion était également élargie à l’ensemble des organisations
humanitaires avec une capacité de réponse.

De multiples missions d'évaluation rapide sont en cours. En plus des abris, services en eau, nourriture, articles
ménagers essentiels et services de protection, le besoin de soutien en santé mentale a été identifié. OCHA a
mis en place une cellule de crise à Goma pour coordonner toutes les évaluations et réponses. L’OIM signale la
présence de près de 21 000 personnes déplacées.

APERÇU DE LA SITUATION HUMANITAIRE

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CARTES
En collaboration avec OCHA, l’Initiative REACH a élaboré deux cartes préliminaires montrant l'étendue de la
coulée de lave (pour la versée sud) et les bâtiments sous-jacents.

La première carte montre l'étendue complète de la versée sud qui s'est arrêtée à la limite de la ville de Goma,
s'écoulant sur plusieurs localités/quartiers (Buhima, Bugeregere, Kabaya, Bushara, Rukoko et Ngangi I).
La deuxième est une version centrée sur la zone urbaine affectée. La partie au Nord de la zone cartographiée
a également subi l’impact de l’éruption, qui a affecté la RN2, mais n’est pas représentée sur cette carte.

Pour plus d’information, veuillez contacter :


Joseph Inganji, Chef de Bureau OCHA RDC, inganji@un.org, Tel : +243 970 003 670
Emmanuelle Osmond, Cheffe de Bureau adjointe, emmanuelle.osmond@un.org, Tel : +243 971 015 446
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