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INTRODUCTION

Le diagnostic financier consiste en un ensemble d’outils et de méthodes permettant de


porter une appréciation sur la situation financière et les performances d’une entité. Elle a pour
objectif de formuler des jugements de valeur concernant la structure financière, la cohérence
entre les moyens et les ressources, ainsi que l’équilibre et la santé financière de l’entité. Ces
appréciations sont faites d’abord à la base du bilan comptable. Mais pour se prêter à des analyses
plus pertinentes, le bilan comptable doit être remanié de façon à donner des informations en
phase avec les objectifs de celle-ci.
Le diagnostic financier s’appuie sur des normes (c’est-à-dire sur des critères, quantitatifs ou non)
pour porter un jugement de valeur sur la santé d’une entité.
Les critères de jugement sont déterminés par les contraintes et les objectifs financiers
fondamentaux définis par la théorie financière. Le respect des normes est contrôlé par des
indicateurs tels que les ratios.
Le diagnostic financier a pour objectif de répondre à quatre interrogations essentielles du chef
d’entité :
- Appréciation de la structure financière : il permet de s’assurer que les moyens
économiques de l’entité (immobilisations et besoins en fonds de roulement) financent ses
ressources.
- Mesure de la performance de l’entité : il faut comparer les moyens mis en œuvre aux
résultats obtenus. Ces derniers sont mesurés par des indicateurs de rentabilité.
- Mesure de la croissance : l’entité doit mesurer la croissance de son activité.
- Apprécier les risques encourus par l’entité : risque de cessation de paiement, risque
financier.
Le diagnostic financier est alors une des composantes principales du diagnostic stratégique
général. Il permet de mettre en lumière nombre de choix de gestion opérés dans l’entité et a pour
objectif la prise de décision (octroi d’un prêt, augmentation de capital, investissement, partenariat
industriel ou commercial, et.).
Comme les objectifs poursuivis par les utilisateurs des états financiers sont divers, l’analyse
financière sera menée de façon différente :
- Les managers de l’entité : Leur objectif consiste à aider la direction à la prise de décision,
à élaborer des prévisions financières, à aider au contrôle de gestion, à juger la rentabilité,
la solvabilité, la liquidité… et les plus-values.
- Les actionnaires : Ils s’intéressent aux bénéfices attendus et à la qualité de la gestion dont
dépend leur rémunération par les dividendes.
- Les prêteurs : Dans une optique de prêt à court terme, seule la liquidité de l’entité est
étudiée. Dans une optique à long terme, la solvabilité et la rentabilité doivent être
étudiées.
- Les salariés : Ils sont aussi intéressés à la situation financière de leur entité car une
défaillance entraîne la perte de leur emploi. Aussi, la législation leur confère le droit à
participer aux résultats.
- Les autres partenaires extérieurs : Certaines entités sont amenées à réaliser des analyses
financières pour déterminer la valeur d’une entité, ses forces et ses faiblesses, ceci pour
éviter de s’exposer à des difficultés en se liant à des firmes peu viables.
L’analyse utilise quelques concepts de base : rentabilité, risque solvabilité, liquidité.

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 1


La rentabilité mesure la capacité de l’entité à dégager des bénéfices avec le moins possible de
moyens.
Le risque est la variable pondératrice des décisions des investisseurs et des dirigeants. L’analyse
financière a donc pour objectif, après avoir mesuré la rentabilité de l’entité, d’évaluer le degré de
risque auquel les ressources prêtées ou investies sont soumises. Le niveau de risque est
notamment appréhendé au travers de la notion de solvabilité.
La solvabilité mesure la capacité de l’entité à faire face à moyen ou long terme à ses obligations
(dettes financières à long et moyen terme, fournisseurs d’immobilisations,..). Pour être solvable,
l’entité doit donc avoir un actif supérieur à ses dettes. Cette définition de la solvabilité générale
inclut donc la notion de liquidité.
La liquidité mesure la capacité de l’entité à faire face à court terme à ses obligations (salaires,
charges fiscales,…). Elle est évaluée en comparant l’actif à moins d’un an de l’entité (stocks,
créances clients, disponibilités,…) au passif exigible à moins d’un an (fournisseurs, salaires,
dettes fiscales et sociales, concours bancaires, …). Plus l’actif disponible est supérieur au passif
exigible, plus le degré de liquidité de l’entité est élevé.
L’objectif de l’analyse financière est alors de combiner les outils permettant d’évaluer ces quatre
dimensions caractéristiques de la santé de l’entité pour faciliter la prise de décision (pour les
investisseurs, partenaires financiers, clients, fournisseurs, etc.)

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CHAPITRE I LES INFORMATIONS COMPTABLES

Les entités sont tenues d’établir au moins une fois par an des documents comptables de
synthèse (bilan, compte de résultat, le tableau des flux de trésorerie et des notes annexes)
présentant la situation et les résultats.

I LE BILAN

Le bilan se présente sous la forme d’un inventaire, à une date donnée, récapitulant
l’ensemble des ressources dont dispose l’entité et la façon dont elle les a utilisées. Les ressources
qui proviennent soit des associés ou de l’entité elle-même (capitaux propres) soit des tiers
(dettes), sont portées au passif du bilan. Les emplois qui correspondent aux biens et aux créances
détenus par l’entité sont inscrits à l’actif. Le bilan est en pratique un des documents privilégiés de
l’analyse financière.

1/ La structure de l’actif

Il est constitué des postes suivants :

 Les immobilisations incorporelles : ce sont :


- les frais de recherche et de développement (sont liés à des projets individualisés et
dont les chances de réussite sont sérieuses. Ils doivent être amortis de la même
manière que les frais d’établissement);
- les brevets, les licences, le fond commercial,…
 Les immobilisations corporelles. Il s’agit de tous les actifs physiques durables qui
composent l’essentiel du capital de production de l’entité (terrains, bâtiments, matériel et
outillage,…).
 Les immobilisations financières. Elles comprennent :
- les titres de participations : ils sont les actions ou parts sociales que l’entité détient en
permanence pour contrôler une autre société ;
- les prêts consentis à des tiers.
 L’actif circulant : éléments qui ne font que transiter dans l’entité et qui se renouvellent
avec le cycle d’exploitation :
Les stocks : c’est l’ensemble des marchandises, des matières et fournitures, des produits
semi-ouvrés, des produits finis et des emballages commerciaux qui sont la propriété de
l’entité.
Les créances nées des opérations d’exploitation : les clients, les effets émis en
représentation de ces créances et les fournisseurs pour les avances et les acomptes versés.
 La trésorerie-Active :
Les titre de placements : il s’agit de titres négociables acquis et cessibles à tout moment
en vue d’en tirer un revenu.
Les disponibilités : on regroupe sous cette rubrique l’ensemble des moyens de règlement
dont dispose l’entité et notamment les comptes bancaires et la caisse.
 Les écarts de conversion – Actif. Ils proviennent de l’évolution défavorable pour l’entité,
des différentiels du taux entre la monnaie d’origine des dettes et créances et leur
évaluation en FCFA à la clôture de l’exercice.

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2/ La structure du passif

Le passif du bilan enregistre l’ensemble des ressources de l’entité :


 Les ressources durables :
Le capital et les primes : le capital représente la valeur nominale des actions ou des parts
sociales détenues par les associés en fonction de leurs apports. Les primes liées au capital
constatent la différence entre les apports effectués par les associés et l’accroissement du
capital correspondant.
Les réserves : il s’agit de bénéfices non distribués et affectés de façon permanente dans
les ressources de l’entité.
Le report à nouveau : c’est le résultat ou la partie du résultat qui n’a pas été affectée par
l’assemblée générale.
Le résultat de l’exercice.
Les subventions d’investissement : ce sont des fonds apportés définitivement à l’entité par
des tiers pour l’aider à investir ou à financer des activités à long terme.
Les provisions réglementées : d’origine fiscale, elles sont assimilables ; pour tout ou
partie, à des réserves non disponibles.
Les dettes financières (emprunts, provisions pour risques et charges, dettes de crédit bail).
 Le passif circulant :
Les dettes d’exploitation (fournisseurs, effets à payer).
Les dettes fiscales et sociales.
 La trésorerie-Passif :
Les soldes créditeurs de banques et les concours bancaires courants.
 Les écarts de conversions – Passif. Ils proviennent de l’évolution favorable pour l’entité,
des différentiels du taux entre la monnaie d’origine des dettes et créances et leur
évaluation en FCFA à la clôture de l’exercice.

II LE COMPTE DE RESULTAT

L’activité de l’entité est synthétisée dans le compte de résultat qui mesure, sur une année, le
résultat de l’exercice.
Le résultat est formé par la différence entre les produits et charges de l’entité l’exercice.  Les
produits et les charges sont séparés en trois grandes masses : l’exploitation (activité récurrente
de l’entité), le financier (coût du financement de l’activité), l’exceptionnel (activité non
récurrente de l’entité).

1 – Explication de certains postes :

a) Production stockée, ou destockage (côté produits) :


La variation de stock est définie de la même façon que précédemment : stock final – stock initial.
Mais, dans les produits, une augmentation du stock (variation positive) vient majorer la
production (et une diminution, la minorer).

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La production stockée s’ajoute donc avec son signe aux trois autres postes de la production
(produits finis, intermédiaires et résiduels).

b) Le chiffre d’affaires :
Le chiffre d’affaires est composé :
- des ventes de marchandises
- des ventes de produits fabriqués
- des travaux et services vendus
- et des produits accessoires.

Présentation du compte de résultat avec les soldes caractéristiques de gestion :

TA Ventes de marchandises (A) +


RA Achats de marchandises -
RB Variation de stocks de marchandises -/+
XA MARGE COMMERCIALE
TB Ventes de produits fabriqués (B) +
TC Travaux, services vendus (C) +
TD Produits accessoires (D) +
XB CHIFFRE D’AFFAIRES A+B+C+D
TE Production stockée ou déstockage -/+
TF Production immobilisée +
TG Subvention d’exploitation +
TH Autres produits +
TI Transferts de charges d’exploitation +
RC Achats de matières premières et fournitures liées -
RD Variation de stocks de matières premières et fournitures liées -/+
RE Autres achats -
RF Variation de stocks d’autres approvisionnements -/+
RG Transports -
RH Services extérieurs -
RI Impôts et taxes -
RJ Autres charges -
XC VALEUR AJOUTEE (XB + RA + RB) + TE à RJ
RK Charges de personnel -
XD EXCEDENT BRUT D’EXPLOITATION (XC + RK)
TJ Reprises d’amortissements, provisions et dépréciations +
RL Dotations aux amortissements, aux provisions et dépréciations -
XE RESULTAT D’EXPLOITATION (XD + TJ + RL)
TK Revenus financiers et assimilés +
TL Reprises de provisions et dépréciations financières +
TM Transferts de charges financières +
RN Frais financiers et charges assimilées -
XF RESULTAT FINANCIER (somme de TK à RN)
XG RESULTAT DES ACTIVITES ORDINAIRES (XE + XF)
TN Produits des cessions d’immobilisations +

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TO Autres produits HAO +
RO Valeur comptables des cessions d’immobilisations -
RP Autres charges HAO -
XH RESULTAT HAO (somme TN à RP)
RQ Participations des travailleurs -
RS Impôts sur le résultat -
XI RESULTAT NET (XG + XH + RQ + RS)

Mieux qu’un compte de résultat ne distinguant que les produits et les charges, il permet de
comprendre comment ce résultat a été obtenu.

2 – La marge commerciale correspond à l’excédent dégagé par les ventes de marchandises sur les
achats de marchandises vendues. Elle mesure ainsi l’essentiel des ressources d’exploitation de
l’entreprise de négoce ou de l’entreprise industrielle pour leur part d’activité commerciale. C’est
un indicateur de rentabilité pertinent pour les entreprises de négoce, car elle mesure le solde
dégagé pour couvrir les coûts de commercialisation, d’administration et réaliser un bénéfice.

3 – Valeur ajoutée :

La valeur ajoutée exprime une création de valeur ou l’accroissement de valeur que l’entité
apporte aux biens et services en provenance de tiers dans l’exercice des activités professionnelles
courantes (plan comptable général). Elle permet de mesurer le poids économique de l’entité et
son aptitude à créer de la richesse. Correspondant à l’apport de l’entité dans la production de
richesse, elle représente pour celle-ci l’indication de son activité économique. Elle permet
également d’apprécier la structure de l’entité, c’est-à-dire :
- son intégration (VA/CA) : si ce rapport est voisin de 1, l’entreprise est intégrée, faisant en
conséquence appel aux tiers ;
- le rendement des structures (mesure de l’efficacité de la mise en œuvre des facteurs internes de
la production).

4 – Excédent brut d’exploitation (EBE) ou insuffisance brute d’exploitation:

Valeur ajoutée
- Charges de personnel (dont personnel extérieur).

L’excédent brut d’exploitation mesure les ressources dégagées par l’exploitation de l’entité. Il
correspond à la performance économique, la plus significative de l’entité puisqu’il est
indépendant :
- de sa politique d’amortissement ;
- de sa politique financière (charges et produits financiers) ;
- de ses éléments aléatoires (HAO).
L’EBE est donc considéré comme un critère relativement objectif de comparaison des
performances économiques inter entités.

5 – Résultat d’exploitation :

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Il s’agit du résultant de l’activité normale de l’entreprise. C’est la différence entre le total des
produits d’exploitation et le total des charges d’exploitation. Ce solde représente la ressource
tirée de l’activité de l’exploitation avant la prise en compte des éléments financiers et HAO. Ce
solde contribue à rémunérer les capitaux propres et empruntés et à assurer le paiement de l’impôt
et de la participation.
Il peut être utilisé pour des comparaisons inter entités.

6 – Résultat financier :
Total Produits financiers – total Charges financières
Il renseigne sur la politique de financement de l’entité.

7 – Résultat HAO :
Autres Produits HAO – Autres Charges HAO
Le résultat obtenu sur les opérations non récurrentes. Ce solde de gestion est utilisé pour analyser
les changements de structure ou de stratégie de l’entité.

Résultat AO :
Résultat d’exploitation + Résultat Financier
Le résultat est utilisé dans l’analyse des performances de l’entité.

8 – Résultat Net :
Résultat AO – Participation des travailleurs – Impôts sur le résultat
C’est la différence entre les produits et les charges liés à l’ensemble des activités de l’entité.
Sa signification économique est altérée par le poids des éléments à caractère financier et HAO.
Le résultat net représente le revenu qui revient théoriquement aux associés.

III – TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE

Le tableau de flux de trésorerie retrace les mouvements « entrée » ou « sortie » de liquidités de


l’exercice.
Une synthèse des mouvements patrimoniaux fournira une information sur la variation de la
trésorerie de l’entité au cours de l’exercice du 1er janvier au 31 décembre.
Le SYSCOHADA distingue trois catégories de flux de trésorerie :
- Flux de trésorerie des activités opérationnelles ;
- Flux de trésorerie des activités d’investissement ;
- Flux de trésorerie des activités de financement.

1 – Principales composantes du tableau de flux de trésorerie


Le flux de trésorerie fait apparaître :
- La trésorerie nette en début d’exercice (poste AZ).
- Les flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles (postes FA à FE).
- Les flux de trésorerie provenant des investissements (postes FF à FJ).
- Les flux de trésorerie provenant des capitaux propres (postes FK à FN).
- Les flux de trésorerie provenant des capitaux étrangers (postes FO à FQ) et
- La trésorerie nette de fin d’exercice (poste ZH).

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2 - Principaux retraitements
D’une manière générale, les retraitements opérés pour l’obtention de ces différentes catégories de
flux sont les suivants ;
a/ Trésorerie de début exercice : il est obtenu par la différence entre la trésorerie-actif de N-1
(corrigée de la variation du compte 472 versements restant à effectuer sur titres de placement non
libérés de l’année N-1) et la trésorerie passif de l’année N-1.
b/ Flux provenant des activités opérationnelles : le compte de résultat fournit des soldes
intermédiaires de gestion, le regroupement de postes ci-dessus décrits permet de dégager dans le
tableau des flux de trésorerie des « soldes financiers » intermédiaires. Le SYSCOHADA en
retient cinq :
- La capacité d’autofinancement globale (C.A.FG) de l’exercice résulte
 De l’excédent brut d’exploitation (poste XD du compte de résultat de
l’exercice) corrigé par un rajout du solde des valeurs comptables des cessions
courantes d’immobilisation (solde débiteur du compte 654 de la balance de fin
de l’exercice) et par une déduction des produits des cessions courantes
d’immobilisations (soldes créditeur du compte 754 de la balance de fin de
l’exercice).
 Du résultat financier (poste XF du compte de résultat de l’exercice).
 Des autres produits HAO (poste TO du compte de résultat de l’exercice).
 Des autres charges HAO (poste RP compte de résultat de l’exercice).
 De la participation des travailleurs (poste RQ du compte de résultat de
l’exercice).
 Et des impôts sur le résultat (poste RS du compte de résultat de l’exercice).
Elle est calculée à partir des produits et des charges comptabilisés et non à partir des
encaissements et décaissements correspondants enregistrés au cours de l’exercice. Il s’agit d’une
trésorerie potentielle disponible sur l’exercice pour financer l’investissement et éventuellement
pour rémunérer les propriétaires de l’entité. Des corrections sont donc nécessaires pour passer de
la CAFG aux flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles. La CAFG est ainsi
corrigée de la variation du besoin de financement lié aux activités opérationnelles.

La C.A.F.G est calculée à partir de L’EBE, selon la logique suivante :


CAFG = EBE
– Charges décaissables restantes (après calcul de l’EBE)
+ Produits encaissables restants (après calcul de l’EBE)

La formule de calcul :

EBE
+ Valeurs comptables des cessions courantes d’immobilisation (compte 654)
- Produits des cessions courantes d’immobilisations (compte 754)
= CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT D’EXPLOITATION
+ Revenus financiers
+ Gains de change
+Transferts de charges financières
+ Produits HAO
+ Transferts de charge HAO

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- Frais financiers
- Pertes de change
- Participations des travailleurs
- Impôt sur les résultats
= CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT GLOBALE

La capacité d’autofinancement d’exploitation représente l’ensemble des ressources de


financement internes dégagées par l’activité d’exploitation de l’entité. Elle constitue un flux
résiduel de trésorerie effective ou potentielle généré par les opérations d’exploitation.

La capacité d’autofinancement globale (CAFG) est la capacité globale, compte tenu non
seulement du circuit d’exploitation mais aussi des opérations financières et HAO, et après impôts
sur les bénéfices. Elle représente la trésorerie potentielle globale, disponible sur une certaine
période, dont l’entité peut disposer pour financer l’investissement. Le niveau de la CAFG est
l’expression de l’aptitude de l’entité :
- à renouveler ses investissements (maintien de son capital technique) ;
- à réaliser, au-delà, des investissements de croissance.
La CAFG est donc le principal indicateur du potentiel de financement de la croissance de l’entité.

Passage de la CAFG au flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles :

Le passage de la CAFG aux flux de trésorerie des activités opérationnelles nécessite la prise en
compte de la variation des créances et des dettes et la neutralisation de la variation des stocks.

Capacité d’Autofinancement Globale (CAFG)


- Variation de l’actif circulant HAO (exercices N-N-1)
- Variation des stocks et encours (exercices N-N-1)
- Variation des créances et emplois assimilés et des intérêts courus des immobilisations
financières (exercices N-N-1)
+ Variation du passif circulant et des intérêts des emprunts et dettes financières courus (exercices
N-N-1)
= Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles

Si les stocks ou les créances augmentent, la variation est négative. Elle est positive dans le cas
contraire.
Si les dettes augmentent, la variation est positive. Elle est négative dans le cas contraire.

- La variation du besoin de financement liée aux activités opérationnelles résulte, après


annulation de la correction de la créance et ou de la dette de l’écart de conversion s’il
y a lieu, de la variation :
 De l’actif circulant HAO (poste BA des bilans) à l’exclusion de la variation
créances liées aux immobilisations, comptes 485 ;
 Des stocks et encours (poste BB des bilans) ;
 Des créances et emplois assimilés (poste BG des bilans) à l’exclusion de la
variation :

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 Des créances liées aux immobilisations, compte 414,
 Des créances des apporteurs de capital, compte 467 apporteurs restant
dû sur capital appelé,
 Des fonds à recevoir des fonds de dotation et des subventions
d’investissement, compte 458, organismes internationaux, fonds de
dotation et subvention à recevoir et 4494 Etat subvention
d’investissement à recevoir.
 Du compte transitoire, ajustement spéciale lié à la révision du
SYSCOHADA compte 4751.
 Du passif circulant (poste DP des bilans) à l’exclusion de la variation :
 Des dettes liées aux immobilisations, comptes 404, 481, 482.
 Des dettes des apporteurs de capitaux propres, compte 467 Apporteurs
restant dû sur capital appelé.
 Du compte transitoire, ajustement spécial lié à la révision du
SYSCOHADA compte 4752.
 Des dettes liées au titre de placement, compte 472 versements restant à
effectuer sur titres non libérés.

c/ Flux de trésorerie provenant des activités d’investissement : le SYSCOHADA détermine la


trésorerie affectée aux acquisitions ou provenant de la cession des immobilisations. Les
immobilisations acquises ou cédées à crédit doivent être corrigées du montant des dettes et des
créances si l’entité bénéficie ou octroie un crédit partiel de financement.
Toute variation d’immobilisations qui n’a pas généré de flux de trésorerie ne figurera pas dans les
flux de trésorerie.

- Les acquisitions d’immobilisations peuvent être déterminées à l’aide du bilan par la


sommation de :
 Variation des immobilisations nettes, incorporelles (poste AD), corporelles
(poste AI) financières (poste AN) des bilans des deux exercices successifs.
 Les dotations aux amortissements et aux dépréciations ainsi que la valeur nette
de cession des immobilisations de l’exercice.
De cette somme seront déduits :
 Le montant de la réévaluation libre ou légale des immobilisations
(montant enregistré au crédit des comptes 106 Ecart de réévaluation et
154 Provision spéciale de réévaluation au cours de l’exercice) inscrit en
contrepartie des comptes d’immobilisations corporelles et financières.
 Le montant de la provision pour démantèlement ou remise en l’état
d’un site inscrit en contrepartie d’un compte d’immobilisation.
 Le montant des acquisitions d’immobilisations financées par une dette
de location-acquisition (contrat de location chez le preneur : location-
acquisition) car n’ayant fait l’objet d’aucun encaissement.
 Le montant des créances à long terme inscrit au débit du compte 2714
Créances de location financement/location-vente (contrat de location-
vente chez le bailleur : location-financement) car n’ayant fait l’objet
d’aucun décaissement. En revanche, la part de l’encaissement relative
au remboursement de la créance de location (crédit du compte 2714

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Créances de location financement/location-vente) est considérée
comme un remboursement d’immobilisation financière.

- Le décaissement lié aux acquisitions d’immobilisations est obtenu :


 En cas d’achat d’immobilisations au comptant, par le montant de
l’investissement acquis reconstitué ci-dessus,
 En cas d’achat d’immobilisations financé en partie à crédit par la
déduction de la dette fournisseurs d’investissements du montant des
biens acquis reconstitué ci-dessus. La dette fournisseurs
d’investissement peut être déterminée à l’aide des comptes
481Fournisseurs d’investissements et 404 Fournisseurs acquisitions
courantes immobilisations :
 En cas d’acquisition d’immobilisations à l’aide d’avances et acomptes
par la déduction des fonds versés antérieurement au dernier exercice.
Ils sont déterminés à l’aide du compte 25 Avances et acomptes versés
sur immobilisations.
 En cas de paiement des dettes fournisseurs relatives aux
immobilisations acquises aux cours des exercices précédents, par le
montant du paiement au cours de l’exercice. Il est reconstitué, à l’aide
des comptes 481 Fournisseurs d’investissements, 482 Fournisseurs
d’investissement, effets à payer et 404 Fournisseurs acquisitions
courantes d’immobilisations de l’exercice à l’exclusion de toute somme
relative au virement interne du compte fournisseurs dettes en compte,
au compte fournisseurs effets à payer.
 En cas de versement d’avances et d’acompte sur immobilisations, par
le montant des avances et acomptes versés au cours du dernier
exercice. Il est déterminé à l’aide du compte 25 Avances et acomptes
versé sur immobilisations.

- L’encaissement lié aux cessions d’immobilisations sera reconstitué :


 En cas de paiement comptant, par le crédit des comptes 82 Produits de
cessions d’immobilisations ou 754 Produits des cessions courantes
d’immobilisations ;
 En cas de paiement en partie à crédit, par la différence entre le crédit
des comptes 82 Produits des cessions d’immobilisations ou 754
Produits des cessions courantes d’immobilisations et le débit du
mouvement débit de la balance du dernier exercice des comptes 485
Créances sur cessions courantes d’immobilisations ;
 En cas de paiement de la créance sur cessions d’immobilisations des
exercices précédents, à l’aide des comptes 485 Créances sur cession
d’immobilisations et 414 Créances sur cessions courants
d’immobilisations.

d) Flux de trésorerie provenant des capitaux propres : le SYSCOHADA détermine la trésorerie


provenant ou prélevée par les propriétaires de l’entité. Il s’agit :
- d’augmentation de capital par apport nouveau. Il est obtenu par la variation :

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 des comptes de la classe 10 Capital à l’exclusion des comptes 106 Ecarts de
réévaluation et 109 Apporteurs capital souscrit non appelé,
 du compte 467 Apporteurs restant dû sur capital appelé,
 du compte 4581 Organismes internationaux, fonds de dotation à recevoir ;
- subvention d’investissement, il est obtenu à l’aide :
 de la variation du compte 14 Subvention d’investissement ( à l’exclusion de la
quote-part virée au résultat au cours de l’exercice),
 de la variation des comptes 4582 Organismes internationaux, subvention
d’investissement à recevoir et 4494 Etat subvention d’investissement à
recevoir, et
 des avances reçues sur subvention.
- Prélèvement sur capital, il est obtenu par la variation des comptes de la class 10
Capital à l’exclusion des comptes 106 Ecarts de réévaluation et 109 Apporteurs capital
souscrit non appelé ;
- Dividendes versés : il est obtenu à l’aide du mouvement débit du compte 465
Associés, dividendes à payer (à l’exception des mouvements inscrits au débit du
compte 465 ne traduisant pas un flux de trésorerie comme par exemple le paiement de
dividendes en actions).

e) Flux de financement provenant des capitaux étrangers : il est obtenu à l’aide de la variation des
comptes 16 Emprunts et dettes assimilés, et 18 Dettes liées à des participations (à l’exception des
intérêts courus). Les dettes de location acquisition (compte 17) ne sont pas retenues car elles ne
font pas d’un encaissement. En revanche, la part du décaissement relative au remboursement de
la dette (débit du compte 17 Dettes de location acquisition) est considérée comme un
remboursement de dettes financières.

f) Trésorerie de fin d’exercice : elle est obtenu par la différence entre la trésorerie-actif de l’année
N (corrigée de la variation du compte 472 Versement restant à effectuer sur titres de placement
non libérés de l’année N) et la trésorerie-passif de l’année N.

IV LES NOTES ANNEXES

Les notes annexes complètent et précisent l’information donnée par les autres états financiers.
Elles tiennent compte de toutes les informations utiles à la prise de décisions. Des informations
déjà portées, au bilan, au compte de résultat et au tableau des flux de trésorerie, n’ont pas à être
reprises dans les notes annexes.
Chaque élément des états financiers de synthèse doit faire l’objet d’une référence croisée vers
l’information liée figurant dans les notes.

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CHAPITRE II CONCEPT DE BILAN PATRIMONIAL ET DE BILAN FONCTIONNEL

Dans les approches conceptuelles concernant le bilan en tant que support d’analyse,
l’approche du bilan patrimonial et celle du bilan fonctionnel se distinguent par leur valeur
théorique et leur intérêt pratique.

I LE BILAN PATRIMONIAL

L’approche financière présente un intérêt particulier pour :


- les actionnaires qui veulent connaître la valeur de l’entité,
- et les créanciers pour lesquels le patrimoine représente la dernière garantie de leurs
droits.
Dans cette optique, les postes du bilan sont pris en considération à leur valeur nette.
Le bilan patrimonial est utilisé pour :
- l’évaluation préalable d’une entité en vue d’être vendue ou liquidée ;
- l’appréciation de la solvabilité et de l’équilibre financier ;
- le diagnostic de la structure financière.
La démarche pratique de l’analyse du bilan patrimonial suppose la construction du bilan par le
retraitement et le classement des postes du bilan.

A - Retraitement des différents éléments patrimoniaux.


Ce retraitement consiste en l’élimination des non-valeurs :
Ce sont des éléments patrimoniaux inscrits dans l’actif du bilan mais qui, en cas de cession, n’ont
aucune valeur.

Ce sont :
- les frais de recherche et développement, mais ces derniers ne sont pas éliminés de
façon systématique ;
- les écarts de conversion d’actifs : ces postes ont la signification d’une perte latente. Ils
supposent la diminution des créances ou l’augmentation des obligations, suite à
l’évolution défavorable des taux de change pour l’entité.

Résumé :

Actif Passif

Elimination des frais de recherche- Déduction des capitaux propres


développement (non systématique)

Elimination des écarts de conversion d’actif Déduction des provisions pour risques et
charges

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 13


La correction de certains éléments patrimoniaux par la prise en compte de leur valeur réelle. La
réévaluation des différents actifs permet une actualisation de leur valeur patrimoniale, en fonction
des conditions de marché. Les écarts d’évaluation sont enregistrés dans le bilan patrimonial de la
manière suivante :
- l’augmentation ou la diminution de la valeur des actifs soumis à la réévaluation,
- la correction dans le même sens, de la valeur des capitaux propres.
Dans le cas d’une plus-value d’évaluation, il convient de prendre en compte la dette fiscale
générée. Généralement cette revalorisation est délicate. Elle peut influer fortement sur le
diagnostic. Pour ces raisons l’analyste conserve le bilan en valeurs comptables, mais note les
actifs qui devraient être réévalués.

B - Classement des postes d’actif et de passif

Ces postes sont classés suivant les critères de la liquidité des actifs, et de l’exigibilité du
passif. Ce classement nécessite une analyse plus détaillée concernant les termes de réalisation des
actifs et des passifs. Ainsi certains éléments d’immobilisations, surtout financières, peuvent
devenir liquide à moins d’un an. Dans ce cas elles sont déduites des actifs immobilisés et ajoutées
aux actifs circulants. De même certains actifs circulants peuvent avoir une durée de réalisation
supérieure à une année. Ils sont déduits des actifs circulants et transférés aux actifs immobilisés.

La structure simplifiée du bilan patrimonial :

Actif immobilisé Capitaux permanents


Actif circulant
Disponibilités Dettes à court terme

Où : capitaux permanents = capitaux propres + dettes à long terme.

II LE BILAN FONCTIONNEL

Le concept de bilan fonctionnel : Les opérations réalisées par une entité génèrent des flux de
ressources qui permettent de financer des emplois. Les ressources ont pour effet d’augmenter la
trésorerie disponible. C’est en prélevant sur cette trésorerie que l’entité finance les emplois. Si les
ressources d’une période excèdent les emplois, il en résulte une augmentation nette de trésorerie.
Dans le cas opposé, la trésorerie diminue.
Dans un bilan fonctionnel, les ressources (postes de passif) et les emplois (postes d’actif) sont
évalués à leur valeur d’origine des flux de recettes et de dépenses.
Dans un bilan fonctionnel, les ressources et les emplois sont classés selon le cycle
(investissement, financement, exploitation) auquel appartient la recette ou la dépense d’origine.

Le cycle d’investissements comprend l’ensemble des décisions prises pour acquérir des actifs qui
restent à la disposition de l’entité pour une longue période.
Le cycle d’exploitation représente l’unité des opérations d’approvisionnement, de production, de
stockage et de vente. Il regroupe les opérations liées à l’activité cyclique.

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 14


Le cycle de financement regroupe l’ensemble des opérations ayant pour but de réunir les
ressources financières (capital, emprunt) nécessaires au financement des besoins durables. Il
permet à l’entité de faire face au décalage entre les flux monétaires d’entrée et de sortie.
Le détail des bilans fonctionnels peut varier d’un auteur ou d’un praticien à l’autre.
Dans le bilan fonctionnel, les ressources stables du haut du passif sont censées financer en
priorité les emplois stables du haut de l’actif.
Les éléments du bilan fonctionnel : Le bilan fonctionnel repose sur la distinction entre cycles
longs et le cycle court.
A – Les grandes masses du bilan fonctionnel :
1 – les ressources et les emplois stables :
a – les ressources stables : elles résultent des décisions de financement ayant engagé l’entreprise à
long terme.
Elles comprennent :
- les ressources propres (capitaux propres, amortissements, dépréciations et provisions,
subventions d’investissement) ;
- les dettes financières.
Elles figurent en haut du passif du bilan fonctionnel.
b – les emplois stables : ils résultent des décisions d’investissement. Ils correspondent à l’actif
immobilisé brut et figurent en haut de l’actif du bilan fonctionnel.
2 – les éléments cycliques et de trésorerie :
a – les éléments cycliques résultent du cycle d’exploitation (montant brut des stocks, créances,
dettes de fournisseurs, dettes diverses) ;
b – la trésorerie c’est-à-dire les disponibilités et les soldes créditeurs des banques.

Le bilan fonctionnel présente la structure suivante :

ACTIF PASSIF
Emplois stables Ressources stables
Actif circulant Dettes circulantes
Trésorerie-Actif Trésorerie-Passif
Total Total

B – Synthèse des reclassements et retraitements du bilan fonctionnel

Il faut procéder à des reclassements et à des modifications pour obtenir un véritable bilan
fonctionnel à partir du bilan comptable.

Les retraitements au sein du bilan :

a – les amortissements et les dépréciations sont ajoutés aux ressources propres du passif (avec les
provisions qui y figuraient déjà). Ils sont éliminés de l’actif soustractif.
Les amortissements et les provisions représentent des capitaux épargnés pour financer le
renouvellement des immobilisations ou de possibles dépréciations. A ce titre, ils constituent des
ressources de financement.
b – le poste «capital non appelé » est retranché des capitaux propres au passif.

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 15


Nb : les capitaux propres ne représentent ainsi que les seuls capitaux appelés.
c – les comptes courants d’associés créditeurs sont souvent classés parmi les dettes financières.
Cette solution est justifiée lorsque ces comptes représentent des fonds à la disposition laissés de
manière permanente à la disposition de la société. C’est le cas, notamment, des comptes bloqués.
Par contre, ils doivent figurer dans les dettes diverses lorsqu’ils représentent des dépôts
temporaires.
d – les intérêts courus sur emprunts sont retranchés des dettes financières et ajoutés aux dettes à
court terme.
Par analogie, les intérêts courus sur les créances immobilisées sont retranchés des
immobilisations financières et ajoutés aux créances de l’actif circulant (à la rubrique des créances
diverses).
e – les écarts de conversion doivent être éliminés aussi bien à l’actif du bilan qu’au passif. En
contrepartie, les créances et les dettes concernées par ces écarts doivent être ramenées à leur
valeur d’origine.
f – les titres de placement ; selon leur nature, ils seront considérés comme un élément de l’actif
exceptionnel (en cas de risque de perte, par exemple des actions, ou s’ils sont peu liquide) ou
comme un élément de la trésorerie active (s’ils sont liquides et sans risque de perte).

La structure des grandes masses du bilan fonctionnel constituée par la prise en compte des
principes énoncés nous donne les schémas suivants :

 Cycle d’investissement :

Actif Passif
Immobilisations incorporelles brutes Capitaux propres (moins les dividendes à payer)
+ Immobilisations corporelles brutes (y - Capital souscrit non appelé
compris crédit-bail) + Dépréciations de l’actif
+ Immobilisations financières brutes + Provisions pour risques et charges
- Intérêts courus non échus sur prêts + Amortissements (incluant les amortissements
des immobilisations en crédit-bail)
+ Dettes financières (y compris valeur nette
crédit-bail).
- Ecarts de conversion actif si relatifs à une
ressource durable
+ Ecarts de conversion passif si relatifs à une
ressource durable
- Intérêts courus non échus sur dettes financières
∑ actifs stables ∑ ressources stables

 Cycle d’exploitation :

Actif (en valeur brute) Passif

Stocks + Créances d’exploitation en valeur Dettes d’exploitation


brute (y compris effets escomptés non échus) + Dettes fiscales et sociales d’exploitation

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 16


+ Ecart de conversion actif concernant +Ecarts de conversion passif concernant
l’exploitation l’exploitation
- Ecarts de conversion passif concernant - Ecart de conversion actif concernant
l’exploitation l’exploitation
+ Avances et acomptes versés sur commandes + Avances et acomptes reçus sur commandes
+ Charges d’exploitation constatée d’avance + Produits d’exploitation constatés d’avance
+ Autres créances d’exploitation d’exploitation
∑ actifs cycliques d’exploitation ∑ ressources cycliques d’exploitation

NB : Une partie de ce cycle peut être exceptionnelle :

(En valeur brute)

Créances exceptionnelles Dettes exceptionnelles


+ Capital souscrit appelé non versé + Dettes sur immobilisations
+ Intérêts courus non échus sur les + Dettes sur impôts sur résultat
immobilisations financières + Intérêts courus non échus sur emprunts
+ Titres de placement non liquides et/ou risque +Autres dettes HAO
de moins-value sur prêts -ECA relatifs aux dettes HAO
+ ECA relatif à l’actif HAO +ECP relatifs aux dettes HAO
- ECP relatif à l’actif HAO +Comptes courants d’associés si non bloqués
+ Charges constatées d’avance HAO et non destinés à être incorporés au capital
+ Intérêts courus non échus

 Cycle de trésorerie :

Actif Passif
Titres de placement si liquides et sans risque Crédits bancaires courants
de perte Découverts à la banque (y compris effets
Disponibilités (banques et caisse) escomptés non échus)
Trésorerie-Actif Trésorerie-Passif

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 17


CHAPITRE III ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER PAR LE FONDS DE
ROULEMENT

I LE CONCEPT DE FONDS DE ROULEMENT

Le fonds de roulement est la part de ressources mise à la disposition de l’entité de manière


durable depuis son origine et provenant soit des apports des associés ou des tiers, soit de son
activité (rentabilité) et qui, non affectée aux emplois destinés à demeurer dans l’entité (outils de
production), servent à couvrir des besoins de financement liés au cycle d’exploitation
(approvisionnement-fabrication-commercialisation).

A – Le fonds de roulement net

Le bilan financier permet de calculer le fonds de roulement net. Il peut être appelé fonds
de roulement financier.
Il se calcule à partir du haut du bilan :
Fonds de roulement net = Capitaux permanents – Actif immobilisé net.
En raison de l’équilibre entre l’actif et le passif du bilan on peut le calculer à partir du bas du
bilan :
Fonds de roulement net = (Actif circulant + Trésorerie-Actif) – (Passif circulant + Trésorerie-
Passif).

B – Le fonds de roulement net global (FRNG)

Le fonds de roulement net global est calculé à partir du bilan fonctionnel, et suit le
principe suivant : les ressources utilisées pour le financement des actifs doivent rester dans
l’entreprise pour une période égale à la durée de vie des actifs financés. Selon cette règle, les
ressources stables sont utilisées pour le financement des actifs stables, tandis que les dettes à
court terme financent les actifs cycliques. En réalité, il n’y a pas une telle affectation des
ressources aux actifs. C’est la raison pour laquelle, pour assurer la sécurité financière de l’entité,
les ressources stables financent d’une part les actifs stables, et d’autre part une partie des besoins
cycliques d’exploitation. Le FRNG est généralement positif. Si le FRNG est négatif, cela signifie
que l’entité finance des emplois stables (immobilisations par exemple) à l’aide de ses dettes
d’exploitation ou de sa trésorerie passive. En cas de diminution de son volume d’activité, l’entité
risque alors de ne plus pouvoir financier ses emplois stables et de se retrouver dans une situation
critique.
Le fonds de roulement net global représente la partie des ressources stables allouées au
financement des actifs cycliques.
Comme le fonds de roulement patrimonial, le fonds de roulement net global peut être
calculé :
À partir du haut de bilan :

FRNG = Ressources stables – Actifs stables

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 18


Les ressources stables sont constituées de :

 Ressources stables propres :


- d’origine interne : réserves, report à nouveau, résultat de l’exercice, amortissements et
provisions ;
- d’origine externe : capital social, primes liées au capital, subventions
d’investissement.
 Ressources empruntées :
- Emission d’obligations, dettes financières à long terme, autres dettes assimilées.
Le fonds de roulement constitue une marge de sécurité pour l’entité.

C – Les possibilités de modifications du fonds de roulement net global

Le fonds de roulement net global se modifie par la variation des postes d’actif et de passif
impliqués dans son calcul.

Ainsi les opérations qui l’augmentent sont :


- l’amélioration du résultat de l’exercice ;
- la diminution des actifs immobilisés ;
- l’augmentation de capital ;
- l’obtention de subvention pour investissement ;
- l’augmentation des dettes financières (émission d’obligations, octroi de nouveaux
crédits à long terme) ;

Les opérations qui le diminuent sont :


- la distribution des dividendes ;
- l’enregistrement des pertes ;
- la réintégration des subventions pour l’investissement ;
- la diminution des amortissements ;
- le remboursement des dettes financières ;
- l’augmentation des actifs immobilisés.

D – Appréciation de la valeur du fonds de roulement

En matière d’analyse financière, pour apprécier le niveau du fonds de roulement, il est


recommandé d’utiliser les méthodes suivantes :
- l’analyse en corrélation avec la spécificité du secteur d’activité ;
- l’analyse par la méthode des ratios ;
- l’analyse par rapport au besoin en fonds de roulement.
Le secteur d’activité a dans tous les cas une influence décisive sur la valeur du fonds de
roulement. Ainsi, dans l’industrie lourde et dans le secteur à cycle long de fabrication, s’impose
l’existence d’un fonds de roulement important, capable d’assurer le financement d’une partie ou
tout du besoin d’exploitation. Dans le secteur de la distribution l’activité normale se fait avec un
fonds de roulement faible, voire négatif. Cela s’explique par le fait que dans ce secteur les
créances ont un poids et une rotation rapide, par rapport aux dettes, qui ont un poids élevé et une

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 19


rotation plus lente. Le secteur des services impose l’existence d’un fonds de roulement, même si
les entités possèdent un faible stock. Ce fonds de roulement a pour rôle d’ajuster le décalage entre
la durée des créances et des dettes.

II LE BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT (BFR)

A - Concept du besoin en fonds de roulement

Le besoin en fonds de roulement indique le montant des financements nécessaires pour financer
le décalage entre l’avance des dépenses d’exploitation (achats de matières premières, salaires,
etc.) et la perception effective des recettes (encaissement des paiements des clients). Les crédits
accordés aux clients restent peu de temps dans l’entité mais se renouvellent et vont générer un
besoin permanent de financement. Ce besoin sera diminué par les dettes en lien avec l’activité
(dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales, etc.). Ce besoin de financement du cycle est
qualifié de besoin en fonds de roulement d’exploitation.
Le schéma suivant résume ces différentes phases.

Paiements des différentes charges Décalage à financer Encaissements de la vente

| | |
Achats Stockage Production Stockage Ventes

Si les besoins de financement de l’actif sont supérieurs aux ressources de financement du passif,
il en résulte un besoin net de financement : le BFR. À l’inverse, des ressources de financement
excédentaires vont créer une ressource nette de financement. On parle alors de BFR négatif ou
d’excédent en fonds de roulement (EFR).

Il faut donc que ce besoin soit financé par des ressources durables, autrement dit le fonds de
roulement net global, c’est-à-dire le solde des ressources durables disponibles une fois couverts
les emplois stables.

Remarque :
Le besoin en fonds de roulement dans les entités du secteur de la grande distribution peut
être négatif. La vitesse élevée de rotation des stocks, le paiement au comptant des clients
et le crédit obtenu sur les achats génèrent une ressource qui finance les immobilisations
sans risque d’insolvabilité.

B – Calcul du besoin en fonds de roulement


On distingue généralement le besoin en fonds de roulement d’exploitation du besoin en fonds de
roulement HAO.

1 – Le BFR d’exploitation :
Stocks
+ Créances d’exploitation (dont EENE et les différences de conversion)
+ Charges constatées d’avance

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 20


- Dettes fournisseurs (dont les différences de conversion)
- Dettes fiscales et sociales d’exploitation
- Produits constatés d’avance d’exploitation.
= BFRE

Le BFRE représente la composante la plus importante de BFR. Il est issu du décalage entre les
flux réels et les flux financiers qui vont créer :
- un besoin de financement à l’actif, généré par l’exploitation de l’entité (stocks, créances
commerciales, TVA déductible par exemple qui sont destinés à rester peu de temps dans l’entité
mais se renouvellent) ;
- une ressource de financement au passif, engendrée par l’exploitation de l’entité (crédit
fournisseurs, TVA à payer, dettes sociales qui sont de courte durée mais se renouvellent
également).
Le BFRE a un caractère structurel dans la mesure où il dépend de la nature de l’activité de
l’entité ainsi que des conditions générales d’exploitation.
Le BFRE a également un caractère conjoncturel dans la mesure où il dépend des fluctuations du
volume d’affaires (qui influent sur les ventes, donc sur les stocks et le montant des créances
clients lors de la clôture de l’exercice), du volume de l’activité, des mesures de gestion
(allègement des stocks, réduction du crédit client par exemple).

2 – Le BFR HAO :
Créances HAO
+ Charges constatés d’avance HAO
- Dettes HAO
- Produits constatés d’avance HAO.
= BFRHAO

Le BFRHAO est en général une composante mineure du BFR. Il est souvent lié aux opérations de
financement et d’investissement. Le BFRHAO n’est généralement pas stable car dépendant
d’éléments exceptionnels. Son caractère conjoncturel le rend peut prévisible.

C – Action sur le besoin en fonds de roulement

L’entreprise peut réduire son BFR :

1/ en agissant sur les temps d’écoulement c’est-à-dire :


- soit allonger la durée des crédits obtenus ;
- soit réduire la durée d’écoulement des stocks ;
- soit réduire la durée des crédits consentis.

2/ en faisant appel aux concours bancaires ; dans ce cas l’entreprise a le choix parmi une diversité
de financement à court terme (crédit d’escompte, facilité de caisse…).

Une gestion prudente et efficace voudrait que le fonds de roulement s’ajuste en moyenne au
besoin en fonds de roulement de l’exercice afin de financer des besoins permanents par des
capitaux permanents et d’employer au mieux ces capitaux.

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 21


III LA TRESORERIE NETTE

A – Définition

La trésorerie est le montant des disponibilités à vue ou facilement mobilisables, possédées par
l’entreprise, de manière à couvrir sans difficultés les dettes qui arrivent à échéance.

B – Calcul de la trésorerie

Titres de placement
+ Disponibilités courantes (banques, chèques postaux, caisse, les valeurs à encaisser)
- Découverts
- Crédits d’escompte
- Crédits de trésorerie

C – L’EQUILIBRE FR/BFR/TN

De manière générale, une relation lie le FRNG, le BFR, la trésorerie. L’analyse statique est très
intéressante, mais c’est aussi et surtout l’analyse des évolutions respectives des composantes de
l’équilibre financier qui constitue une aide précieuse à la décision et permet de trouver
d’éventuelles solutions à la dégradation de la trésorerie, premier indicateur d’un déséquilibre dans
le bilan.
FRNG = BFRE + BFRHAO + TN
Au sens strict, les emplois stables de l’entité doivent être financés intégralement par des
ressources stables. Cela correspond à un FRNG positif.
Cependant, une marge de sécurité supplémentaire est nécessaire en raison des décalages dans le
temps des différentes opérations ainsi que des aléas de la vie de l’entité. C’est pourquoi,
l’absence de problèmes de trésorerie est garantie par l’existence d’un fonds de roulement
supérieur au besoin en fonds de roulement. Pour améliorer la trésorerie, on peut donc de manière
concrète augmenter les ressources stables, diminuer les crédits aux clients, diminuer la durée de
stockage ou encore augmenter les crédits auprès des fournisseurs.
La gestion de l’équilibre financier est donc un élément fondamental du rôle des dirigeants et des
experts comptables. Des capitaux propres insuffisants limitent le FRNG et fragilisent donc
d’autant l’entité face aux variations de son activité.

D – LES DIVERSES SITUATIONS FINANCIERES


Différentes configurations peuvent se présenter en fonction de l’importance respective du fonds
de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie.
Trois situations où les BFR sont positifs :
1 – Le FR couvre les BFR. La trésorerie est positive. Les BFR constatés sont entièrement
financés par les ressources durables dont l’importance permet de dégager des disponibilités. Cette
situation est apparemment la plus favorable pour l’entreprise.
Il convient de s’interroger sur la rentabilité des excédents de trésorerie qui peuvent être trop
importants ou mal placés.

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 22


2 – Les BFR sont financés en partie par des ressources durables, en partie avec des concours
bancaires.
Il convient d’apprécier l’importance du risque bancaire. Pour réduire le niveau des concours
bancaires, l’entité peut augmenter son FR en accroissant les ressources propres ou les dettes
financières. Par ailleurs, elle peut réduire le BFR par une diminution des stocks, une réduction
des créances clients ou une augmentation des dettes fournisseurs.
3 – Le FR est négatif et la trésorerie est négative, c’est-à-dire que les concours bancaires couvrent
une partie des actifs fixes, les BFR et les disponibilités. Cette situation est mauvaise
L’entité doit restructurer son FR en augmentant les financements longs et en améliorant son
autofinancement. Elle peut également diminuer son BFR.

Trois situations où les BFR sont négatifs :


1 – Le FR est positif et la trésorerie positive. Les ressources induites par le cycle d’exploitation
s’ajoutent à un excédent de ressources permanentes pour dégager un excédent de liquidités
important. Cette situation est exceptionnelle (courante pour les entités de grande distribution mais
rare pour les entités industrielles).
L’entité se doit de surveiller les modalités de gestion de sa trésorerie : existe-t-il un sous-emploi
de capitaux ?
2 – Le FR est négatif mais la trésorerie positive. Les ressources issues du cycle d’exploitation
couvrent un excédent de liquidités, éventuellement excessives mais encore une partie de l’actif
immobilisé. Les fournisseurs et les avances de la clientèle financent le cycle mais aussi une partie
des immobilisations. Il s’agit d’un cas typique de la grande distribution.
L’entité risque d’être dépendante de ses fournisseurs. Il convient donc de s’interroger sur
l’insuffisance de FR, conjoncturel ou structurel. Un renforcement des ressources stables est à
examiner.
3 – Le FR et la trésorerie sont aussi négatifs. Les ressources durables ne couvrent qu’une partie
de l’actif immobilisé et leur insuffisance est compensée par les fournisseurs, les avances de la
clientèle et les concours bancaires. Il s’agit d’une situation similaire au cas précédent.
De manière générale, il s’agit d’une situation précaire pour l’entité : elle est dépendante de ses
fournisseurs et des banques. Le risque est cependant plus important dans le cas d’une entité
industrielle. La structure des financements est à revoir pour reconstituer le FRNG.

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 23


CHAPITRE IV L’ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER PAR LES RATIOS

Pour juger l’équilibre financier d’une entreprise, il est nécessaire de compléter l’étude du fonds
de roulement par une étude de la structure financière fondée sur la méthode des ratios.

I DEFINITION

Un ratio est le rapport entre deux grandeurs significatives. Celles-ci peuvent recouvrir différents
postes de bilan ou groupe de postes de bilan, ainsi que des données plus élaborées telles que la
valeur ajoutée, le fonds de roulement.
Selon les éléments qui sont comparés, les ratios donneront une information susceptible
d’informer l’analyste financier sur un des nombreux aspects de l’entreprise qu’il souhaite mettre
en valeur : rentabilité, indépendance financière, etc.

II INTERÊT DE L’ANALYSE

L’analyse financière par la méthode des ratios permet au responsable financier de suivre les
progrès de son entreprise et de situer l’image qu’elle offre aux personnes intéressées
(actionnaires, banquiers, clients, fournisseurs et personnel).
L’objectif fondamental de la méthode des ratios consiste à mieux connaître l’entreprise et à
évaluer précisément l’importance de ses qualités et de ses défauts. Le choix des ratios doit se
faire avec du bon sens.

III ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER

L’équilibre financier de l’entreprise est apprécié à partir des ratios de situation et des ratios de
gestion.

A – Les ratios de situation

Les ratios de situation mettent en évidence la structure de l’organisation interne de l’entreprise,


exemple : le niveau des grands équilibres entre l’actif et le passif. Selon sa taille et sa branche
d’activité, l’entreprise a une structure différente. On distingue trois catégories de ratios de
situation :
- les ratios de structure ;
- les ratios d’endettement ;
- les ratios de liquidité.

1/ Les ratios de structure


Ces ratios comparent les différents postes d’actif et de passif du bilan regroupés en grandes
catégories, au total du bilan.

a) Structure de l’actif :

 Actif immobilisé/Actif total

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 24


 Stocks/Actif total
 Créances et Disponibles/Actif total.

Ces ratios donnent une mesure du degré de liquidité de l’ensemble du capital. Il existe pour
chaque secteur une composition idéale du capital.
L’objectif de chaque entreprise est de maintenir la structure la plus proche de cet idéal.
Il est utile de mesurer le degré d’amortissement des immobilisations avec le rapport : Cumul
amortissements/Immobilisations brutes.
Ce ratio mesure le degré d’usure de l’outil de production et de savoir si l’entreprise assure un
renouvellement régulier de ses moyens de fabrication ou si, au contraire, elle laisse vieillir et
donc péricliter son potentiel d’efficacité.

b) Structure du passif :

 Capitaux propres/Passif total


 Dettes à long terme/Passif total
 Dettes à court terme/Passif total.

2/ Les ratios d’endettement


L’impact de l’endettement sur la situation financière à plus long terme est analysé par la notion
de solvabilité. La solvabilité se définit comme la capacité de l’entité à payer ses dettes lorsque
celles-ci arrivent à échéance.

Ce sont des ratios qui mesurent les parts respectives du financement propre et de l’endettement,
et permettent d’apprécier le risque financier.

a) Ratio d’endettement global :

 Dettes globales/Passif total

Ce ratio exprime le poids des obligations dans le patrimoine de l’entreprise. L’écart par rapport à
l’unité signifie la diminution des dettes et l’augmentation de l’autonomie financière.

b) Ratios d’autonomie financière :

 Capitaux propres/Capitaux permanents


 Ou Capitaux propres/Dettes à long terme.

Ces ratios mesurent la possibilité pour l’entreprise d’obtenir des crédits d’investissements auprès
des organismes financiers. Ils doivent, en principe, être respectivement supérieurs à 0,5 et 1,
l’autonomie financière est dans ce cas assurée. La capacité d’endettement de l’entreprise est
saturée quand ces ratios sont respectivement inférieurs à 0,5 et 1. Plus ces ratios sont
respectivement supérieurs à 0,5 et à 1 plus les possibilités d’endettement seront importantes.
Ce sont des ratios à suivre régulièrement afin de mesurer la dépendance financière extérieure. Il
n’existe pas de règle en la matière. Mais l’orthodoxie financière et les normes bancaires

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 25


recommandent un rapport supérieur à 0,5 ou à 1. L’observation révèle que nombre d’entreprises
ont des niveaux d’endettement très supérieurs aux ressources propres.
Cet endettement excessif est d’autant plus favorable que :
La fiscalité est plus favorable à la dette (la rémunération des emprunts est fiscalement
déductible, alors que celle du capital social ne l’est généralement pas).

c) Ratio de capacité de remboursement des emprunts :

 Dettes à long terme/Autofinancement.

Ce ratio indique le nombre d’exercices théoriques nécessaires pour que les ressources dégagées
par l’exploitation couvrent les emprunts.
Il permet de vérifier si les ressources dégagées par l’entreprise non affectées à la rémunération du
capital, sont suffisantes pour faire face aux charges de l’endettement à terme.
Le milieu financier recommande la prudence en fixant un niveau d’endettement inférieur ou égal
à trois années d’autofinancement. Le ratio s’exprime en nombre d’années.

3/ Les ratios de liquidité

Ces ratios permettent de porter un jugement sur la liquidité de l’entité.


La liquidité est définie comme la capacité de l’entité à faire face à ses engagements de court
terme.
En pratique, la liquidité est assurée lorsque la valeur des actifs permet théoriquement de
rembourser les dettes pour un même terme de liquidité/exigibilité. Elle mesure en quelque sorte la
vitesse de rotation de l’actif par rapport au passif.
Une durée des emplois supérieure à celle des ressources génère un risque d’illiquidité. Dans ce
cas l’entité ne dépose pas obligatoirement son bilan. Il lui faut en revanche chercher de nouvelles
ressources de court terme avec une contrainte de dépendance supplémentaire. En période
difficile, cela peut être impossible et contraindre l’entité à déposer son bilan.

a) Ratio de liquidité générale (ratio du fonds de roulement) :

 Actif circulant & Trésorerie de l’actif/DCT


Il mesure l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses dettes à court terme.

Si ce ratio est supérieur à 1, cela signifie que le fonds de roulement est positif ; l’entreprise
dispose donc d’une marge de sécurité. Il constitue la mesure de solvabilité à court terme la plus
courante puisqu’il montre dans quelle proportion les éléments d’actif susceptibles d’être convertis
en espèces à court terme couvrent les dettes venant à échéance à court terme. Ce ratio doit en
principe être supérieur à au moins 1 à cause du fait que l’entreprise ne peut espérer obtenir des
flux monétaires réguliers.

b) Ratio de liquidité relative (ou réduite) :

 Créances & Trésorerie de l’actif/DCT

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 26


Ce ratio indique si les créances et les disponibles sont suffisants pour couvrir les dettes à court
terme. En d’autres termes, il indique la mesure dans laquelle l’entité pourrait faire face au
règlement de toutes ses dettes à court terme (acomptes exclus) sans être tenue de vendre du stock.
Il est généralement inférieur à l’unité ; mais il est préférable que ce ratio soit supérieur à 1 pour
être intéressant. Ce ratio ne tient pas compte des délais de paiement clients fournisseurs, ainsi que
la vitesse de la rotation des stocks. Ces rotations influencent de manière fondamentale la liquidité
de l’entreprise.

c) Ratio de liquidité immédiate :

 Trésorerie de l’actif/DCT
Par définition : la trésorerie immédiate est la somme algébrique des disponibilités et de l’exigible
à court terme.
Ce ratio indique la proportion des dettes à court terme couverte par les disponibilités et de fait
payable immédiatement. Il est peu significatif ; néanmoins, trop faible il laisse présager des
difficultés de paiement. Trop élevé, témoigne d’une trésorerie pléthorique.
Ces ratios de liquidité ne permettent pas de porter un jugement sur la situation de trésorerie réelle
de l’entreprise, les variables influençant la trésorerie étant très nombreuses et très fluctuantes.
L’interprétation de ces ratios doit être prudente.

B – Les ratios de gestion (ou d’activité)

Le besoin en fonds de roulement d’une entreprise dépend des conditions d’exploitation qui lui
sont propres : rotation des stocks, crédit consenti aux clients, crédit obtenu des fournisseurs en
sont les principales caractéristiques.

1/ La rotation des stocks

Il faut distinguer l’entreprise commerciale et l’entreprise industrielle.


Dans l’entreprise commerciale, les stocks sont composés essentiellement de marchandises dont le
délai moyen exprimé en jours est :

 marchandises : Stock moyen x 360 j


Coût d’achat des marchandises vendues

avec Stock moyen = (Stock initial + Stock final)/2


et Coût d’achat des marchandises vendues = Achats – Δ Stocks (±) ; (Δ = SF – SI).

Dans l’entreprise industrielle qui achète des matières premières pour les transformer en produits,
il faut calculer un délai moyen de rotation pour :

 matières premières : Stock moyen x 360 j


Coût d’achat de matières consommées

avec coût d’achat des matières consommées = Achats - Δ Stocks (±) ; (Δ = SF – SI).

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 27


Ces deux ratios mesurent la durée de stationnement du stock de marchandises et des matières
premières dans l’entreprise.

 produits finis : Stock moyen x 360 j


Coût de production des ventes

NB : Le coût de production des produits vendus exact ne pouvant être donné que par une
comptabilité analytique, à défaut on utilise les ventes HT.
Ce ratio mesure la vitesse d’écoulement des produits finis après leur fabrication.

2/ Le délai clients

La durée moyenne du délai clients, exprimé en jours, est évaluée par le ratio :

 (Clients et comptes rattachés + Effets escomptés non échus – Avances reçues) x 360 j
Chiffre d’affaires TTC

Ce ratio établit le délai moyen consenti à la clientèle. Ce délai clients dépend essentiellement du
secteur d’activité, de la nature du produit, des rapports existant entre l’entreprise et ses clients. Il
doit toujours être comparé à celui de la profession.

3/ Le délai fournisseurs

Le délai moyen de crédit accordé par les fournisseurs d’exploitation est indiqué par le ratio :

 (Fournisseurs et comptes rattachés – Avances versées) x 360 j


Achats TTC

NB : Ajouter éventuellement les services extérieurs faisant l’objet d’un crédit fournisseurs.

4/ Autres ratios d’activité

a) Rémunération du facteur travail :

 Frais de personnel
Valeur ajoutée

b) Rémunération des capitaux empruntés :

 Frais financiers
Valeur ajoutée

c) Rémunération de l’entreprise :

 Capacité d’autofinancement
Valeur ajoutée

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 28


Ces ratios donnent une vue globale sur l’utilisation de la valeur ajoutée. Ils représentent le poids
détenu par chaque composant (c’est-à-dire la rémunération des différents partenaires) dans la
valeur ajoutée.

C- Les ratios pour l’analyse de la rentabilité


La rentabilité est définie de manière générale comme le rapport entre le résultat et les moyens mis
en œuvre pour l’obtenir. Il existe plusieurs approches de la rentabilité.

1/ Rentabilité d’exploitation

a) Taux de marge brute (entreprise commerciale) :

 Marge commerciale/Chiffre d’affaires HT

Ce ratio mesure le taux de marge qui permet de couvrir toutes les charges de l’entreprise, à
l’exception du coût d’achat des marchandises vendues.

b) Taux de valeur ajoutée (entreprise industrielle) :

 Valeur ajoutée/Production

Ce ratio mesure l’aptitude de l’entreprise à créer ou à accroître la valeur de biens ou services


obtenus des tiers.

c) Taux de rentabilité nette d’exploitation :

 Résultat d’exploitation/Chiffre d’affaires HT

Ce ratio montre la capacité de l’entreprise à secréter un bénéfice après calcul de tous les coûts
d’exploitation (y compris les amortissements et les provisions) et permettant de rémunérer les
fournisseurs de capitaux engagés (prêteurs associés) et de participer à la répartition du revenu
national (impôts).
 Bénéfice net/Chiffre d’affaires HT
Ce ratio indique le bénéfice net réalisé pour un francs de vente. Il mesure la profitabilité de
l’entreprise et traduit la productivité du chiffre d’affaires. En d’autres termes, il permet
d’apprécier la capacité de l’entité à générer du bénéfice par franc du chiffre d’affaires. La
profitabilité ne doit pas être confondue avec la rentabilité. Elle en est seulement une composante
essentielle.
Une marge de profit net à la hausse peut être le résultat d’une augmentation de prix,
d’introduction de produits plus rentables, d’un meilleur contrôle sur les coûts, etc. Il s’agit de
comparer les résultats avec une société de même secteur et avec les données passées de
l’entreprise pour en isoler les causes. Il est souhaitable de prendre deux entreprises de même
taille.

2/ Rentabilité globale

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 29


a) Rentabilité de l’activité :

 Capacité d’autofinancement/Chiffre d’affaires HT

Ce ratio mesure la rentabilité nette de l’affaire lui permettant de maintenir son potentiel et de
l’accroître, après paiement de toutes les charges décaissées.

b) Rentabilité financière ou rentabilité des capitaux propres :

 Résultat net de l’exercice/Capitaux propres


On peut décomposer cette rentabilité financière afin de faire apparaître les déterminants sur
lesquels on pourra éventuellement agir :

Résultat net/ Chiffre d’affaires × Chiffre d’affaires/Actif total ×Passif total/ Capitaux propres

Autrement dit, pour être rentable, il faut :


- avoir le résultat le plus élevé possible : c’est évidemment une condition essentielle pour être
rentable mais c’est loin d’être la seule ;
- minimiser les actifs (immobilisations et BFR) nécessaires pour obtenir ce résultat ; le ratio ci-
avant l’exprime différemment (mais cela revient au même) en indiquant que pour un même
chiffre d’affaires, l’entité doit avoir le moins d’actif possible ;
Réduire la part des capitaux propres, il faut augmenter l’endettement tout en appréciant le risque
de cette stratégie.
Ce ratio mesure l’aptitude de l’entrepreneur à rentabiliser les capitaux qu’il a engagés dans son
affaire. Il exprime le rendement des fonds propres dont dispose l’entreprise.

Le ratio peut donner lieu à distribution ou à mise en réserve. Aussi, l’actionnaire minoritaire
privilégie le bénéfice distribué :

 Dividendes/Capitaux propres.

c) Rentabilité des capitaux engagés dans l’exploitation (ou rentabilité économique)

 Résultat net + charges d’intérêt/Capitaux propres + Dettes financières

La rentabilité économique mesure les résultats dégagés par les capitaux engagés pour assurer une
activité.
Ces capitaux engagés sont financés à la fois par les actionnaires et les créanciers. Donc le ratio
doit mesurer le rendement de l’actif en fonction de ces deux catégories d’investissement.

d) Le taux de rotation de l’actif


 chiffres d’affaires/actif total

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 30


Ce ratio exprime le niveau du chiffre d’affaires par franc d’investissement. Plus ce taux
est élevé, plus l’entité fait de chiffre d’affaires avec le même montant d’investissement, et
plus la rentabilité sera forte.
Pour mieux apprécier la rentabilité des actifs, on peut remplacer le numérateur du ratio
précédent (chiffre d’affaires) par un résultat ; on obtient le ratio c).

D – Structure financière et rentabilité

Sous certaines conditions, plus l’entité est endettée plus sa rentabilité financière sera forte. En
effet, plus l’entité est endettée, moins elle fait appel à ses actionnaires et, pour un même résultat,
la rentabilité des capitaux investis par les propriétaires est élevée. On peut préciser cette
affirmation grâce à la formule de l’ « effet de levier financier » :

r = [e + (e – i) × DF/CP] × (1 – t)

r : Rentabilité financière


e : Rentabilité économique avant IS
CP : Capitaux propres
DF : Dettes financières
i : Taux d’intérêt des emprunts
t : Taux d’impôt sur les bénéfices.
Mais en admettant qu’il n’y ait pas de BFRHAO et de trésorerie dans le bilan, nous avons :
e = Résultat d’exploitation / (Actif immobilisé + BFRE) = Résultat d’exploitation / (CP + DF)
donc : e × (CP + DF) = Résultat d’exploitation
Cette formule qui explique dans quelles conditions l’endettement a un effet favorable sur la
rentabilité financière n’est utilisable que dans des cas simples (pas de produits financiers, ni
d’éléments exceptionnels).

Théoriquement, si la rentabilité économique est supérieure au taux d’intérêt des emprunts, la


différence (e – i) est positive et l’effet de levier est en faveur de l’entité ; il sera d’autant plus
élevé que l’entreprise sera endettée (DF/CP élevé). Ce raisonnement a des limites dans
l’appréciation des risques (risque de baisse du résultat ou risque d’insolvabilité : les emprunts,
ressource exigible, si leur part est trop importante dans la structure financière, ils peuvent placer
l’entité en situation d’insolvabilité c’est-à-dire dans l’impossibilité de rembourser ses dettes).

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Plan du rapport de diagnostic (Tiré de Finance d’entreprise, Manuel et applications de Michèle
Mollet, Georges Langlois, Annaïck Guyvarc’h et Arnaud Thauvron. 6ème édition, Sup’ Foucher)

Introduction

Une introduction présentera l’entreprise :


- Historique rapide
- Description de l’activité principale et secondaire
- Le problème posé : qui fait le diagnostic ? dans quel but ?
- La date à laquelle le diagnostic est fait : la situation économique d’ensemble peut
souvent aider à comprendre les problèmes.

Diagnostic général

- Diagnostic économique (ou étude du potentiel commercial)


Les points suivants doivent être analysés :
 Les produits fabriqués : portefeuille de produits (points forts et points faibles)
 Le marché
 La politique de distribution
 La politique de prix, de publicité…
- Diagnostic social
Les points suivants doivent être analysés :
 La pyramide des âges
 Les catégories socioprofessionnelles
 La politique de l’emploi
 Les indicateurs du bilan social…
- Diagnostic de la production
Les points suivants doivent être analysés :
 L’outil de production ; son importance, son âge, sa performance
 Les locaux
 L’organisation de la production…

Diagnostic financier

Il comprend trois parties.


- Etude statique des bilans
Elle permet de commenter la structure de l’entreprise.
- Etude dynamique des bilans
Elle permet d’analyser les variations des postes du bilan au cours de l’exercice.
- Analyse du compte de résultat
Elle permet d’apprécier l’activité, la profitabilité, la rentabilité et le risque de
l’entreprise.

Michel N’DOUA, enseignant au Département Finance et Droit (INPHB) 32


Conclusion d’ensemble

- Les points forts ;


- Les points faibles ;
- Les remèdes envisagés et conseil ;
- Une note d’optimisme ou de pessimisme.

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