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Cystoprostatectomies totales
laparoscopique et robot-assistée
pour cancer de la vessie
J. Guillotreau, X. Gamé

La cystectomie totale par voie ouverte est le traitement de référence des tumeurs infiltrant et n’infiltrant
pas le muscle en échec de traitement conservateur par immunothérapie ou par chimiothérapie endovési-
cale. Depuis les années 2000, les cystoprostatectomies laparoscopique et robot-assistée sont de plus en
plus proposées, du fait d’un bénéfice en termes de saignement peropératoire et de morbidité périopéra-
toire et ce malgré l’absence de résultats oncologiques à long terme. Les étapes-clés de cette intervention
sont successivement l’identification et la dissection des uretères, la dissection de l’espace recto-vésico-
prostatique, la dissection des faces latérales de la vessie, le contrôle des ailerons vésicoprostatiques,
la dissection antérieure avec le contrôle du plexus veineux dorsal et de l’urètre, la dissection des faces
latérales prostatiques, puis après extraction de la pièce, la réalisation de la dérivation urinaire.
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Mots-clés : Cancer de la vessie ; Cystectomie totale ; Cystoprostatectomie ; Laparoscopie ; Robotique

Plan La première cystectomie laparoscopique a été décrite en 1992


par Parra [3] . Il s’agissait d’une cystectomie simple chez une
■ Introduction 1 patiente tétraplégique. Sanchez [4] a rapporté, en 1993, le cas d’une
cystectomie totale laparoscopique chez une patiente de 64 ans
■ Indications et contre-indications 2 pour une tumeur vésicale infiltrant le muscle.
■ Préparation préopératoire 2 Depuis le début des années 2000 ont été rapportés des cas
■ Installation 2 ou des séries limitées de patients ayant eu une cystectomie
Patient 2 totale laparoscopique pour tumeurs de la vessie. Une des pro-
Organisation de la salle et matériel nécessaire 2 blématiques est restée pendant longtemps la réalisation de la

dérivation urinaire par voie intra- ou extracorporelle. Ainsi,
Technique opératoire : cystoprostatectomie totale 3
Gill [5] a rapporté, en 2000, une expérience initiale de deux cas
Mise en place des trocarts 3
de cystectomie totale laparoscopique avec dérivation urinaire
Étapes des cystoprostatectomies totales laparoscopique
transiléale selon Bricker, réalisée entièrement par laparoscopie.
et robot-assistée 4
Gaboardi [6] a rapporté, en 2002, le premier cas de cystectomie
■ Dérivation urinaire 5 radicale laparoscopique avec une néovessie iléale réalisée de
■ Soins postopératoires 6 manière mixte (extracorporelle et intracorporelle) et Gill [7] , en
Surveillance pendant hospitalisation 6 2002, une série de cinq cas de cystectomie radicale laparosco-
Surveillance après l’hospitalisation 6 pique avec néovessie iléale continente de type Studer réalisée
■ Résultats 6 entièrement par voie laparoscopique. Depuis, la procédure s’est
Morbidité-Complications 6 standardisée et l’ensemble des équipes s’accorde pour réaliser le
Résultats oncologiques 10 temps de dérivation urinaire par voie extracorporelle.
Perspectives : orifice unique (« single port ») 10 L’ère de la robotique a débuté en 2003 avec les premiers cas
de cystectomies totales robotiques réalisés par Menon [8] avec
■ Conclusion 10 dérivation urinaire réalisée par voie extracorporelle. L’avantage
serait une courbe d’apprentissage plus courte pour les chi-
rurgiens n’ayant pas d’expérience en laparoscopie [9, 10] . De
même, le robot pourrait faciliter la réalisation de la néoves-
sie, des anastomoses urétéronéovésicale et néovésico-urétrale
 Introduction en intracorporel. Deux registres internationaux des cystecto-
mies totales laparoscopiques [11] et cystectomies totales robotiques
La cystectomie totale par voie ouverte est le traitement de réfé- ayant pour but de standardiser la procédure, d’établir des bases
rence des tumeurs infiltrant et n’inflitrant pas le muscle en échec de données au long terme et de réaliser des études pros-
des traitements conservateurs par immunothérapie ou par chi- pectives dans le futur ont été mis en place [11] . Même si la
miothérapie endovésicale [1, 2] . cystectomie radicale par chirurgie ouverte reste le traitement de

EMC - Techniques chirurgicales - Urologie 1


Volume 5 > n◦ 3 > juillet 2012
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0879(12)41529-3
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référence [2, 12] , la faisabilité et le bénéfice en termes de morbi-


dité des cystectomies totales laparoscopique et robotique ont été
démontrés [5, 7, 13–20] . Les résultats oncologiques à court et moyen
termes semblent encourageants [21] . Au cours de cet exposé sont
détaillées l’évaluation préopératoire et les différentes étapes d’une
cystectomie totale laparoscopique et d’une cystectomie totale
robotique.

 Indications
et contre-indications
Devant l’absence de résultats carcinologiques à moyen terme
de la cystectomie laparoscopique, la laparoscopie est réservée aux
patients ayant une tumeur de la vessie non infiltrant le muscle en
échec des traitements conservateurs ou une tumeur de la vessie
infiltrant le muscle de stade inférieur ou égal à T3a clinique [16]
et radiologique. Cette intervention peut être également proposée
aux patients ayant une tumeur infiltrant le muscle après chi-
miothérapie néoadjuvante en cas de bonne évolution clinique et
radiographique.
En pratique, les principales contre-indications sont :
• fixation de la vessie aux structures adjacentes à l’examen cli-
nique ;
• envahissement extravésical ou adénopathies suspectes au scan-
ner préopératoire ;
• antécédent de chirurgie pelvienne extensive, de radiothérapie
abdominopelvienne ou d’une affection pelvienne inflamma-
toire ;
• contre-indications à la laparoscopie (antécédent de pneumo-
thorax spontané, décollement de rétine, etc.).
Figure 1. Installation de la salle opératoire lors d’une cystoprostatecto-
mie totale laparoscopique. 1. Colonne d’anesthésie ; 2. anesthésiste ;
 Préparation préopératoire 3. aide opératoire ; 4. chirurgien ; 5. instrumentiste ; 6. table de
l’instrumentiste ; 7. générateur électrique ; 8. colonne vidéo.
Selon les recommandations, tous les patients ont, préalable-
ment à la chirurgie, un bilan d’extension comprenant un scanner
thoraco-abdomino-pelvien plus ou moins avec une scintigra- nement du patient. Le patient est ensuite maintenu à la table
phie osseuse en cas de point d’appel clinique [1, 2] . L’opportunité en utilisant des bandes élastiques, type Élastoplast® . L’inclinaison
de réaliser une cystectomie radicale doit être décidée en de la table peut être accentuée, surtout en chirurgie robotique,
réunion pluridisciplinaire d’onco-urologie, réunissant onco- nécessitant la mise en place d’épaulières. Après insufflation, la
logues, radiothérapeutes, radiologues, anatomopathologistes et table est positionnée avec un Trendelenburg d’environ 30◦ . Une
urologues. sonde vésicale est mise en place avant le début de l’intervention.
Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) systéma- L’installation du patient en laparoscopie et en robotique est
tique est réalisé 1 semaine avant l’entrée des patients afin de traiter exposée.
une éventuelle infection urinaire.
La préparation digestive préopératoire consiste en un régime
sans résidus 5 jours avant l’intervention.
Une prophylaxie des thromboses veineuses profondes associe Organisation de la salle et matériel nécessaire
l’injection sous-cutanée d’héparine de bas poids moléculaire et le En laparoscopie
port de bas de contention dès le jour même de l’intervention, pour
une durée de 4 semaines au total [22] . Le chirurgien se tient sur le côté gauche du patient pen-
L’antibioprophylaxie est réalisée comme celle définie selon dant que l’aide opératoire n◦ 1 se tient à l’opposé, du côté
les recommandations du Comité d’infectiologie de l’Association droit. L’instrumentiste se tient à droite de l’aide opératoire.
française d’urologie sur l’antibioprophylaxie en chirurgie urolo- La colonne vidéo est installée aux pieds du patient. Un sys-
gique [23] . tème d’aspiration est installé à la tête du patient du côté de
Le cas échéant, le repérage de l’orifice de stomie est réalisé en l’assistant n◦ 1. Le bistouri électronique et la pince bipolaire
préopératoire. Cela a le double avantage de s’assurer que l’orifice sont reliés au générateur placé aux pieds du patient à côté de la
de stomie soit bien placé et de faire prendre conscience au patient colonne vidéo. L’organisation de la salle d’opération est résumée
de l’appareillage éventuel. (Fig. 1).
L’ensemble du matériel nécessaire est résumé (Tableau 1).

 Installation En robotique
Patient Le chirurgien se place au niveau de la console, l’aide opé-
ratoire à gauche du patient et l’instrumentiste à gauche de
Le patient est installé en décubitus dorsal, les membres infé- l’aide opératoire avec la table d’instrumentation. La colonne
rieurs légèrement écartés et en légère flexion sous les genoux. Les vidéo avec l’écran pour l’aide se tient du côté droit en face de
bras sont placés le long du corps et maintenus par enroulement l’aide opératoire. Le robot est placé aux pieds du patient entre
dans des draps ou par des gouttières afin d’éviter tout déplacement les jambes de ce dernier. L’organisation de la salle est exposée
secondaire. Tous les éventuels points de pression sont protégés (Fig. 2).
par la mise en place d’appuis ou gel de silicone afin de prévenir Les instruments nécessaires à l’intervention sont détaillés
toutes neuropathies postopératoires provoquées par le position- (Tableau 2).

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Tableau 1.
Instruments nécessaires pour une cystoprostatectomie totale laparoscopique.
Équipement Périphériques Agents hémostatiques
Trocarts : 10 mm × 2 ; 5 mm × 3 Colonne vidéo Ciseaux monopolaires 5 mm
Dissecteur à angle droit 10 mm Source de lumière Pince bipolaire 5 mm
Porte aiguilles × 2 Insufflateur CO2 Ciseaux HarmonicTM 5 mm
Aspiration Système d’aspiration Applicateurs de clips métalliques
Sac d’extraction 10 mm × 3 Générateur Pinces à Hem-o-Lok® 10 mm
Pinces à préhension 5 mm × 3

Tableau 2.
Instruments nécessaires pour une cystoprostatectomie totale robot-assistée.
Équipement Périphériques Agent hémostatique
Trocarts : 12 mm × 2 ; 8 mm × 3 ; 5 mm × 1 Colonne vidéo Ciseaux monopolaires Hot
Dissecteur à angle droit 10 mm Source de lumière ShearsTM EndowristTM
Porte aiguilles × 2 Insufflateur CO2 Pince bipolaire Maryland
Aspiration Système d’aspiration EndoWristTM
Sac d’extraction 10 mm × 3 Générateur Applicateurs de clips métalliques
Pinces à préhension de cœlioscopie 5 mm × 2 Pinces à Hem-o-Lok® 10 mm
Pince à préhension EndoWristTM × 1

Figure 3. Positionnement des trocarts en laparoscopie. En rouge :


10 mm ; en orange : 5 mm.

et un de 5 mm en fosse iliaque gauche. Un cinquième trocart


Figure 2. Installation de la salle opératoire lors d’une cystoprostatecto- (5 mm) peut éventuellement être ajouté sur la ligne médiane 4 cm
mie totale robot-assistée. 1. Colonne d’anesthésie ; 2. anesthésiste ; sous l’ombilic ou en fosse iliaque gauche. Le positionnement des
3. chirurgien ; 4. console ; 5. aide opératoire ; 6. colonne vidéo ; trocarts est résumé (Fig. 3).
7. instrumentiste ; 8. table de l’instrumentiste ; 9. robot ; 10. générateur
électrique.
Robotique (aide opératoire placé à gauche
du patient)
 Technique opératoire : La mise en place du trocart de 12 mm est réalisée sous contrôle
de la vue au-dessus de l’ombilic (1,5-2 cm, distance à 20 cm
cystoprostatectomie totale de la symphyse pubienne). Trois trocarts da Vinci® de 8 mm
sont positionnés sur une ligne horizontale située à 2 cm en des-
Mise en place des trocarts sous de l’ombilic. Deux trocarts sont mis en fosse iliaque à
droite et à gauche, à 8 cm de l’ombilic. Le troisième est mis
Laparoscopie plus latéralement à droite à l’intersection avec la ligne axillaire
La mise en place du trocart de 12 mm est réalisée, sous contrôle antérieure.
de la vue, au niveau de l’ombilic. Les premiers temps opératoires Pour l’aide opératoire, deux trocarts, un de 12 mm et un de
sont réalisés grâce à trois autres trocarts, un de 10 mm au niveau 5 mm, sont mis en place du côté gauche. Celui de 12 mm est
du flanc droit, un de 5 mm en fosse iliaque droite (aide opératoire) positionné en fosse iliaque à deux travers de doigts au-dessus de

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Dissection des uretères


L’objectif de cette étape est de disséquer les uretères le plus loin
possible, puis de les lier et de les sectionner au plus près de la
vessie.
Les adhérences sigmoïdiennes sont libérées afin d’assurer la
mobilité du sigmoïde.
L’incision péritonéale est prolongéelatéralement en remontant
vers la bifurcation des vaisseaux iliaques où il est facile de trouver
l’uretère. Celui-ci est disséqué le plus loin possible en distalité en
respectant la graisse péri-urétérale ; la même dissection est réalisée
du côté controlatéral.
Les deux uretères sont clipés et sectionnés, une recoupe est
adressée pour analyse anatomopathologique extemporanée.

Dissection postérieure
L’objectif de cette étape est de mobiliser la vessie et la base
prostatique du rectum.
Le premier temps de la dissection consiste à inciser le péri-
toine en regard de la berge antérieure du cul-de-sac de Douglas
et à réaliser une dissection première des vésicules séminales avant
ouverture large du fascia de Denonvilliers.

Libération des faces latérales de la vessie


L’objectif est d’ouvrir l’espace entre les faces latérales de la vessie
et la paroi pelvienne afin de faciliter l’exposition et le contrôle des
ailerons vésicoprostatiques.
Figure 4. Placement des trocarts en robotique. En bleu, trocart de L’incision péritonéale est prolongée latéralement en direction
12 mm pour la caméra ; trocarts de 8 mm pour les bras 1 (en jaune), 2 (en de l’orifice inguinal interne jusqu’au croisement du canal déférent
vert) et 3 (en rouge) du robot ; en noir : trocarts de l’aide opératoire, un qui est sectionné. La face latérale de la vessie est libérée jusqu’à
de 12 mm en fosse iliaque gauche et un de 5 mm, situé environ à 12 cm l’aponévrose pelvienne qui est ouverte afin d’accéder à la face
au-dessus du trocart du bras 2. latérale de la prostate.
Un triangle est alors défini latéralement par rapport à l’aileron
vésical, en glissant le long de l’uretère. La même manœuvre est
réalisée du côté opposé.

Section des ailerons vésicaux et prostatiques


La section des ailerons vésicaux est débutée ; l’hémostase est
assurée par l’utilisation de ciseaux HarmonicTM ou d’une pince à
thermofusion ou de clips, et les artères ombilicoprévésicales sont
clipées et sectionnées.
Après section des ailerons vésicaux, la dissection est poussée le
plus loin possible le long des ailerons prostatiques. Une conser-
vation des pédicules vasculonerveux peut éventuellement être
envisagée à ce niveau.

Libération de la face antérieure de la vessie


et dissection de l’apex prostatique
Cette étape permet de totalement libérer la vessie et d’accéder
au plexus veineux dorsal de Santorini qui est lié au fil résorbable
2/0 puis sectionné sans retour. L’apex prostatique et l’urètre sont
ensuite disséqués.
L’urètre est sectionné et son extrémité prostatique est aveu-
glée par un point en X. L’urètre bulbaire est éventuellement
doublement clipé puis sectionné en cas de dérivation externe.
Il est important d’assurer une étanchéité complète de l’urètre
Figure 5. Anatomie laparoscopique du pelvis. 1. Vessie ; 2. canal défé-
prostatique afin d’empêcher toute dissémination de cellules uro-
rent droit ; 3. cul-de-sac de Douglas ; 4. rectum ; 5. vaisseaux iliaques
théliales.
externes ; 6. uretère droit.

Libération complète de la pièce


l’épine iliaque antérosupérieure, et celui de 5 mm à environ 12 cm Après libération de ses dernières attaches, la pièce de cystopros-
au-dessus du trocart da Vinci® de 8 mm. Le placement des trocarts tatectomie est placée dans un sac.
est résumé (Fig. 4).
Curage lymphonodal
Étapes des cystoprostatectomies totales Un curage lymphonodal sous-veineux ilio-obturateur et iliaque
laparoscopique et robot-assistée primitif est réalisé à gauche et à droite. Le curage doit être étendu,
c’est-à-dire qu’il faut remonter jusqu’à la bifurcation aortique afin
Il est important, avant de débuter l’intervention, d’identifier de limiter le risque de sous-stadification du statut ganglionnaire.
les principaux repères anatomiques. L’anatomie laparoscopique L’extension du curage a un rôle pronostique important plus que
du pelvis est exposée (Fig. 5). curatif [1, 2, 24] .

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Tableau 3.
Principales étapes de la cystoprostatectomie totale laparoscopique et
robot-assistée.
Dissection des uretères Identification des uretères
Dissection et ligature des
uretères
Dissection postérieure Incision du péritoine postérieur
Dissection de l’espace
rectovésical
Dissection latérale Incision latérale du péritoine
Dissection des faces latérales
vésicales jusqu’à l’aponévrose
pelvienne
Dissection et contrôle des
ailerons vésicoprostatiques
Dissection antérieure Ligature du plexus veineux
dorsal
Contrôle de l’apex et de l’urètre
Dissection prostatique Dissection des faces latérales
prostatiques
± préservation nerveuse
bilatérale
Section de l’urètre Figure 7. Dissection postérieure et libération des vésicules séminales.
Libération complète de la Mise en place d’un Hem-o-Lok® 1. Vessie ; 2. canal déférent et vésicule séminale ; 3. incision péritonéale
pièce opératoire puis section de la sonde vésicale postérieure ; 4. rectum ; 5. uretère.
Mise en place de la pièce
opératoire dans un sac de type
EndoBag®
Curage ganglionnaire pelvien
bilatéral
Dérivation urinaire Temps réalisé en extracorporel
Anastomoses urétérales
Anastomose urétrovésicale en
cas de néovessie

Figure 8. Dissection et contrôle des ailerons vésicoprostatiques et des


faces latérales de la vessie. 1. Dissection des faces latérales de la ves-
sie ; 2. vessie ; 3. vésicule séminale et déférent ; 4. uretère distal ; 5. aileron
vésicoprostatique ; 6. rectum ; 7. uretère proximal.

 Dérivation urinaire
La dérivation urinaire peut être continente sous la forme d’un
remplacement orthotopique de vessie ou d’une dérivation uri-
naire continente, ou non continente par la réalisation d’une
urétérostomie cutanée transiléale (intervention de Bricker) ou plus
Figure 6. Identification et dissection des uretères. 1. Vessie ; 2. canal rarement d’urétérostomies cutanées bilatérales.
déférent ; 3. cul-de-sac de Douglas ; 4. rectum ; 5. incision péritonéale ; La décision, quant au mode de dérivation à choisir, est
6. vaisseaux iliaques externes ; 7. uretère droit. complexe. Elle doit prendre en compte les critères relatifs à
la tumeur (stade et localisation), les comorbidités associées, les
aspects techniques chirurgicaux, mais aussi le désir du patient
Résumé des principales étapes quant à sa future qualité de vie (Tableau 4) [25, 26] .
Si le désir du patient vis-à-vis d’un mode de dérivation doit être
Les principales étapes de la cystoprostatectomie radicale lapa- pris en compte, il faut, également, le prévenir du risque de chan-
roscopique et robot-assistée sont résumées (Tableau 3) (Fig. 6 à 8). gement de dérivation en peropératoire, du fait d’un mésentère

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Tableau 4.
Critères influençant le choix de la dérivation urinaire.
Critères oncologiques Critères généraux Critères techniques Qualité de vie
Risque de récidive locale Âge Fonctionnalité de l’urètre Compliance
Antécédent d’irradiation Antécédents de chirurgie Localisation tumorale Fonction sexuelle
pelvienne Fonction rénale/hépatique Capacité à s’autosonder Image corporelle
Besoin de traitement adjuvant Comorbidités associées Longueur du mésentère Qualité mictionnelle
Localisations secondaires État du tractus gastro-intestinal Temps opératoire Soutien familial
Envahissement du col vésical Habitus État du grêle Soins journaliers
et/ou de l’urètre

trop court ou du fait de la tumeur (recoupes urétrales positives, périopératoire, nous conseillons de réaliser la voie extracor-
envahissement local trop important pour assurer un contrôle car- porelle [17] . La reconstruction ainsi que les réimplantations de
cinologique satisfaisant). Pour ces raisons, tout patient prévu pour l’uretère sont réalisées à travers une minilaparotomie médiane
une néovessie orthotopique doit avoir un marquage, réalisé par sous-ombilicale de 4-6 cm. Les deux uretères sont cathétérisés
un(e) stomathérapeute, pour la réalisation d’une éventuelle uré- par des sondes urétérales 8 Ch. Lors de la réalisation d’une
térostomie cutanée transiléale ou d’une dérivation continente dérivation non continente, des sondes simple J peuvent être
cutanée, au cas où il y ait un changement en peropératoire. Enfin, utilisées.
il existe des contre-indications absolues et/ou relatives à réaliser
certaines dérivations urinaires (Tableau 5).
Après cystectomie totale laparoscopique et robotique, le temps  Soins postopératoires
de dérivation urinaire peut se faire de trois manières :
• extracorporelle, au travers d’une minilaparotomie [13, 14, 16, 20] , Surveillance pendant hospitalisation
technique la plus décrite et la plus utilisée, car elle est la plus
rapide et la moins morbide. Une incision est réalisée en sous- La prophylaxie antithrombotique est maintenue selon les
ombilical. La pièce et les curages sont extraits par l’incision. La recommandations [22] .
dérivation et les anastomoses sont réalisées à travers la laparo- La sonde gastrique mise en place pendant l’intervention est
tomie ; habituellement enlevée en salle de réveil ou le lendemain de
• intracorporelle ou laparoscopique pure [5, 7, 15] , avec réalisation l’intervention. La réalimentation est progressive. Elle débute par
complète de toute l’intervention par laparoscopie ; la reprise des apports liquides dès le premier jour. En fonction de
• mixte ou technique de Milan [6] qui consiste à réaliser la cys- la tolérance, l’alimentation solide est reprise progressivement.
tectomie radicale par laparoscopie, la dérivation urinaire par La perméabilité des sondes urétérales est contrôlée pluriquoti-
une minilaparotomie sous-ombilicale, et un troisième temps de diennement et un lavage de ces dernières est réalisé en moyenne
reconstruction par laparoscopie (anastomoses urétéro-iléales, trois à quatre fois par jour. Elles ne sont enlevées qu’après une
anastomose urétronéovésicale et fermeture de la vessie). reprise complète et normale du transit intestinal, en général à
Pour des raisons pratiques (diminution du temps opératoire, partir du 10e jour.
limitation de la fatigue du chirurgien) et pour limiter la morbidité
Surveillance après l’hospitalisation
Tableau 5. Une surveillance doit être mise en place selon les recomman-
Contre-indications absolues/relatives pour néovessie orthotopique dations du Comité de cancérologie de l’Association française
ou cutanée. d’urologie [1] . Cette surveillance consiste en un examen clinique,
Contre-indications absolues la réalisation d’examens biologiques et d’imagerie (tomo-
Fonction rénale détériorée densitométrie thoraco-abdomino-pelvienne avec injection de
Fonction hépatique détériorée produit de contraste).
Incapacité motrice et/ou mentale à réaliser des autosondages
Patient non motivé
Contre-indications relatives  Résultats
Comorbidités associées
Âge avancé Morbidité, complications
Nécessité de traitement adjuvant
Antécédent d’irradiation pelvienne Après avoir démontré la faisabilité et la reproductibilité de la
Pathologies intestinales sous-jacentes cystectomie laparoscopique, les auteurs ont rapporté la faible mor-
Risque de récidive urétrale bidité ou du moins des résultats similaires à ceux de la cystectomie
Maladie à haut risque de récidive locale radicale par chirurgie ouverte [4–7, 11, 13–20, 27–33] . Le taux de morbi-
dité varie entre 12 % et 42 %. Les avantages et inconvénients de la

Tableau 6.
Avantages et inconvénients des différentes techniques chirurgicales.
Cystoprostatectomie totale Cystoprostatectomie totale
Laparoscopie/robot-assistée Chirurgie ouverte
Avantages Pertes sanguines limitées Résultats oncologiques démontrés
Meilleur résultat esthétique Pas d’entraînement chirurgical supplémentaire
Diminution des douleurs postopératoires Tous les types de curages sont réalisables
Préservation nerveuse plus facile Pas de problème de retour de force (par rapport au robot)
Récupération plus rapide
Inconvénients Absence de résultats oncologiques à long terme Pertes sanguines
Courbe d’apprentissage Récupération plus longue
Étendue du curage limitée Préservation nerveuse plus difficile
Incision abdominale nécessaire pour l’extraction de la pièce
opératoire et le temps de dérivation urinaire
Coût

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Tableau 7.
Cystectomie totale laparoscopique et morbidité.
Auteurs Nombre de Dérivation urinaire Mode de dérivation Durée opératoire Pertes sanguines (ml) Complications Durée hospitalisation (j) Durée de
Année patients EC/IC/mixte suivi (mois)
Puppo et al. [28] 5 Bricker 4 EC 6-9 h NR NR 7-11 NR
1995 UCB 1
Denewer et al. [32] 10 Coffey EC 160 min (140-190) NR Quatre patients NR NR
1999 Dérivation 55 min
Gill et al. [5] 2 Bricker IC 10,8 h (10-11,5) 1 100 (1 000-1 200) 0 6 NR
2000
Turk et al. [27] 5 Coffey IC 7,4 h (6,9-7,9) 245 (190-300) 0 10 NR
2001
Gupta et al. [30] 5 Bricker IC 7-8 h 300-400 Trois complications 7 (6-22) 24
2002
Gill et al. [7] 3 Studer IC 10,5 h 200-400 Un patient 5-12 1-13
2002

Cystoprostatectomies totales laparoscopique et robot-assistée pour cancer de la vessie  41-190-A


DeGer et al. [15] 20 Rectosigmoid pouch IC 485 min (365-830) 200 (190-800) Deux patients 15 (11-30) 33 (13-42)
2004
Hemal et al. [29] 11 Bricker EC 6,1 h (4,3-8) 530 (300-900) Cinq patients 10,5 18,4 (1-48)
2004
Vaessen et al. [20] 13 Bricker 7 EC (Bricker) 400 min ± 108 390 Un patient 14,2 ± 3,5 < 12
2004 Camey 6 Mixte (néovessie)
Simonato et al. [19] 10 Néovessie 6 IC (Coffey) Néovessie 425 min 310 (220-440) 0 Néovessie 8,1 (7-9) 30,4 (23-36)
2005 UCB 2 Mixte (néovessie) Coffey 345 min Coffey 8 (7-9) UCB 5
Coffey 2 UCB 280 min
Cathelineau et al. [14] 84 Bricker 33 Mixte 280 min (215-330) 550 (150-2000) 15 (18 %) 12 (8-31) 18 (1-44)
2005 Néovessie 51
Gerullis et al. [31] 34 Bricker 18 EC (Bricker) 244 min (180-420) 325 (100–700) 0 NR 12
2007 Néovessie 9 Mixte (néovessie)
UCB 4
Pouches 3
Basillote et al. [13] a 13 Néovessie iléale EC 8,0 h ± 77 min 1 000 ± 414 Majeures 30,7 % 5,1 ± 1,2 NR
2004 Mineures 15,4 %
Porpiglia et al. [33] a 20 Bricker 10 EC (Bricker) 284 min (260-305) 520 (400-620) 30 % 18,1 (15–22) 19,5
2007 Néovessie 10 Mixte (néovessie)
Guillotreau et al. [16] a 38 Bricker 13 EC (Bricker) 382,2 min ± 92,1 429,7 ± 335,9 Majeures 7,9 % 12,7 ± 4,1 30,5 ±17,2
2009 Néovessie 24 Mixte (néovessie) Mineures 26,3 %
UCB 1

UCB : urétérostomie cutanée bilatérale ; NR : non renseigné ; EC : extracorporel ; IC : intracorporel. a Série comparant la cystectomie totale laparoscopique à la chirurgie ouverte.

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41-190-A  Cystoprostatectomies totales laparoscopique et robot-assistée pour cancer de la vessie


Tableau 8.
Cystectomie totale robotique et morbidité.
Auteurs Nombre de Dérivation urinaire Mode de dérivation Durée opératoire Pertes sanguines (ml) Complications Durée hospitalisation (j) Durée de
Année patients EC/IC/mixte suivi (mois)
Menon et al. [8] 14 Néovessie 14 Mixte CP : 140 min < 150 Hémorragie 1 NR NR
2004 Bricker 3 Bricker 120 min Conversion 1
Néovessie 168 min
Beecken et al. [41] 1 Studer Mixte 8,5 h 200 0 0 5
2003
Guru et al. 20 Bricker 17 EC (Bricker) 442 min 555 Majeures 2 10 NR
2007 [42] Néovessie 2 Mixte (néovessie) Mineures 2
Pruthi et al. [43] 20 Bricker 10 EC 6,1 h (4,3-7) 313 (100-700) 36 % 4,4 NR
2007 Néovessie 10
Murphy et al. [36] 23 Bricker 19 EC 397 min ± 83,8 278 ± 229 26 % 11,6 ±3,8 17 ±13
2008 Studer 4
Pruthi et al. [38] 100 Bricker 61 EC 4,6 h 271 41 complications 4,9 18,4 (5-44)
2010 Néovessie 39 8 % majeures
Ng et al. [37] a 83 Bricker 47 EC et mixte 6,25 h ± 1,5 460 ± 299 Total 41 % NR NR
2010 Néovessie 26 Mineures 16,9 %
Indiana 10 Majeures 9,6 %
Khan et al. [44] 50 Bricker 45 EC (Bricker) 361 min ± 73 340 (100-1 150) 17 (34 %) 10 (5-24) NR
2010 Studer 5 Mixte (néovessie)
Hayn et al. [10] 156 Bricker 145 IC et EC 6,3 h (5,0-7,1) 400 (250-700) 186 complications NR 9 (3-19)
2011 Néovessie 11 recensées chez 102
patients
65 % des patients ont au
moins présenté une
complication

CP : cystoprostatectomie ; NR : non renseigné ; EC : extracorporel ; IC : intracorporel. a Série comparant la cystectomie totale robotique à la chirurgie ouverte.
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Tableau 9.
Résultats oncologiques de la cystectomie totale laparoscopique et de la cystectomie totale robotique.
Technique Auteurs Nombre Suivi (mois) Nombre de Survie Survie Survie sans Nombre de Marges (+) Récidive Métastases Métastases Métastases sur
Année de patients avec globale spécifique récidive ganglions locale à distance locale et à orifice de
patients 5 ans de suivi prélevés distance trocart
Laparoscopie Gupta et al. [30] 5 24 0 60 % NR NR NR 0 0 0 0 0
2002
Basillote et al. [13] 13 NR 0 NR NR NR NR 0 NR NR NR NR
2004
DeGer et al. [15] 20 33 (13-42) 0 90 % NR NR 10 (5-16) NR 0 3 0 NR
2004
Cathelineau et al. [14] 84 18 (1-44) 0 100 % NR 83 % NR NR 2 8 3 0

Cystoprostatectomies totales laparoscopique et robot-assistée pour cancer de la vessie  41-190-A


2005
Simonato et al. [19] 10 30,4 (23-36) 0 50 % NR 50 % 17 (8-24) 0 0 4 NR 0
2005
Gerullis et al. [31] 34 12 0 94 % NR NR 14 (2-49) 2 0 2 NR 0
2006
Haber et al. [35] 37 31 (1-66) 8 (22 %) 63 % 92 % 92 % 14 (2-24) 2 0 2 0 0
2007
Guillotreau et al. [16] 38 30,5 ± 17,2 0 NR NR NR 11,9 ± 5,3 4 NR NR NR 0
2009
Robotique Dasgupta et al. [34] 20 23 (7-44) 0 95 NR 90 % 16 (6-28) 0 0 0
2008
Murphy et al. [36] 23 17 ± 13 0 95,6 % 91,3 % 91 % 16 ± 8,9 0 NR 2 0
2008
Pruthi et al. [38] 100 18,4 (5-44) 0 91 94 NR 19 (8-40) NR 2 11 2 0
2010
Ng et al. [37] 83 NR NR NR NR NR 17,9 (10,4) 6 (7,2 %) NR NR NR NR
2010

NR : non renseigné.

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41-190-A  Cystoprostatectomies totales laparoscopique et robot-assistée pour cancer de la vessie

cystectomie totale laparoscopique et de la cystectomie totale robo- [7] Gill IS, Kaouk JH, Meraney AM, Desai MM, Ulchaker JC, Klein EA,
tique par rapport à la cystectomie radicale par chirurgie ouverte et al. Laparoscopic radical cystectomy and continent orthotopic ileal
sont résumés (Tableau 6). neobladder performed completely intracorporeally: the initial expe-
Les avantages démontrés de la laparoscopie intéressent surtout rience. J Urol 2002;168:13–8.
le saignement peropératoire, la douleur postopératoire, le délai [8] Menon M, Hemal AK, Tewari A, Shrivastava A, Shoma AM, Abol-
de reprise du transit et la durée d’hospitalisation. Concernant la Ein H, et al. Robot-assisted radical cystectomy and urinary diversion in
cystectomie totale robotique, les résultats semblent similaires à female patients: technique with preservation of the uterus and vagina.
ceux rapportés pour la cystectomie radicale laparoscopique. Mal- J Am Coll Surg 2004;198:386–93.
[9] Pruthi RS, Smith A, Wallen EM. Evaluating the learning curve
gré une courbe d’apprentissage plus rapide, les temps opératoires
for robot-assisted laparoscopic radical cystectomy. J Endourol
sont plus longs et le coût de la procédure plus élevé. L’intérêt du 2008;22:2469–74.
robot par rapport à la laparoscopie repose sur la vision 3D et sur [10] Hayn MH, Hellenthal NJ, Hussain A, Andrews PE, Carpentier P, Castle
la réalisation de gestes par les bras du robot qui permettent une E, et al. Does previous robot-assisted radical prostatectomy expe-
dissection plus précise et dans tous les axes des structures anato- rience affect outcomes at robot-assisted radical cystectomy? Results
miques. L’ensemble des résultats sur la morbidité périopératoire from the International Robotic Cystectomy Consortium. Urology
est exposé (Tableaux 7, 8). 2010;76:1111–6.
[11] Haber GP, Rozet F, Cathelineau X, Barret E, Vallancien G, Piechaud
T, et al. Le registre international des cystectomies laparoscopiques : à
Résultats oncologiques propos de 492 cas. Prog Urol 2006;16:40A.
[12] Stein JP. Contemporary concepts of radical cystectomy and the treat-
Peu de séries étudiant les résultats oncologiques ont été rappor- ment of bladder cancer. J Urol 2003;169:116–7.
tées dans la littérature et le recul carcinologique est actuellement [13] Basillote JB, Abdelshehid C, Ahlering TE, Shanberg AM. Laparosco-
limité [13–16, 19, 30, 31, 34–38] . Seules cinq séries ont un suivi supérieur à pic assisted radical cystectomy with ileal neobladder: a comparison
24 mois [15, 16, 19, 34, 35] . Un seul cas de métastase de cancer de la ves- with the open approach. J Urol 2004;172:489–93.
sie sur orifice de trocart a été rapporté en 2005 par El-Tabey [39] [14] Cathelineau X, Arroyo C, Rozet F, Barret E, Vallancien G. Laparo-
après cystectomie totale robotique. Les résultats oncologiques scopic assisted radical cystectomy: the Montsouris experience after 84
à court et moyen termes sont encourageants et semblables à cases. Eur Urol 2005;47:780–4.
ceux de la cystectomie par voie ouverte. Ces résultats devront [15] DeGer S, Peters R, Roigas J, Wille AH, Tuerk IA, Loening SA.
être confirmés par des études prospectives multicentriques. Les Laparoscopic radical cystectomy with continent urinary diversion
données oncologiques et fonctionnelles à plus long terme sont (rectosigmoid pouch) performed completely intracorporeally: an inter-
toujours attendues. L’ensemble des résultats oncologiques est mediate functional and oncologic analysis. Urology 2004;64:935–9.
[16] Guillotreau J, Game X, Mouzin M, Doumerc N, Mallet R, Sallusto F,
résumé (Tableau 9).
et al. Radical cystectomy for bladder cancer: morbidity of laparoscopic
versus open surgery. J Urol 2009;181:554–9 [discussion 9].
[17] Haber GP, Campbell SC, Colombo Jr JR, Fergany AF, Aron M, Kaouk
Perspectives : orifice unique (« single port ») J, et al. Perioperative outcomes with laparoscopic radical cystectomy:
La première série de cystectomies totales laparoscopiques (trois “pure laparoscopic” and “open-assisted laparoscopic” approaches.
patients, deux hommes et une femme) par trocart unique (single Urology 2007;70:910–5.
port) a été publiée par l’équipe de la Cleveland Clinic [40] . Aucune [18] Haber GP, Crouzet S, Gill IS. Laparoscopic and robotic assisted
radical cystectomy for bladder cancer: a critical analysis. Eur Urol
complication peropératoire n’a été rapportée. Le temps opératoire
2008;54:54–62.
était plus long par rapport à la laparoscopie standard. Néanmoins, [19] Simonato A, Gregori A, Lissiani A, Bozzola A, Galli S, Gaboardi F.
cette technique demeure en évaluation en raison de sa difficulté Laparoscopic radical cystoprostatectomy: our experience in a conse-
technique. cutive series of 10 patients with a 3 years follow-up. Eur Urol
2005;47:785–90 [discussion 90-2].
[20] Vaessen C, Mouzin M, Malavaud B, Game X, Berrogain N, Rischmann
 Conclusion P. Cysto-prostatectomie laparoscopique, expérience initiale à propos
de 13 cas. Prog Urol 2004;14:590–3 [discussion 3].
Les cystoprostatectomies totales laparoscopique et robotique [21] Stephenson AJ, Gill IS. Laparoscopic radical cystectomy for muscle-
invasive bladder cancer: pathological and oncological outcomes. BJU
sont une technique chirurgicale bien définie avec un taux de mor-
Int 2008;102(9PtB):1296–301.
bidité acceptable. Les résultats oncologiques à moyen terme sont [22] Samama CM, Albaladejo P, Benhamou D, Bertin-Maghit M, Bruder
encourageants. Cependant, cette technique doit être réservée à N, Doublet JD, et al. Venous thromboembolism prevention in sur-
des équipes expertes et les résultats fonctionnels et oncologiques gery and obstetrics: clinical practice guidelines. Eur J Anaesthesiol
doivent être confirmés par des études multicentriques, prospec- 2006;23:95–116.
tives et randomisées. [23] Bruyère F, Sotto A, Escaravage L, Cariou G, Mignard JP,
Coloby P, et al. Recommandations de bonnes pratiques cli-
niques : l’antibioprophylaxie en chirurgie urologique, par le Comité
 Références d’infectiologie de l’Association française d’urologie (CIAFU). Prog
Urol 2010;20:101–8.
[24] Stein JP. The role of lymphadenectomy in patients undergoing radical
[1] Pfister C, Roupret M, Wallerand H, Davin JL, Quintens H, Guy L, et al.
cystectomy for bladder cancer. Curr Oncol Rep 2007;9:213–21.
Recommandations en onco-urologie 2010 : tumeurs urothéliales. Prog [25] Parekh DJ, Donat SM. Urinary diversion: options, patient selection,
Urol 2010;20(suppl4):S255–74. and outcomes. Semin Oncol 2007;34:98–109.
[2] Stenzl A, Cowan NC, De Santis M, Jakse G, Kuczyk MA, Mersebur- [26] Hautmann RE, Abol-Enein H, Hafez K, Haro I, Mansson W, Mills RD,
ger AS, et al. The updated EAU guidelines on muscle-invasive and et al. Urinary diversion. Urology 2007;69(suppl1):17–49.
metastatic bladder cancer. Eur Urol 2009;55:815–25. [27] Turk I, Deger S, Winkelmann B, Schonberger B, Loening SA. Lapa-
[3] Parra RO, Andrus CH, Jones JP, Boullier JA. Laparoscopic cystec- roscopic radical cystectomy with continent urinary diversion (rectal
tomy: initial report on a new treatment for the retained bladder. J Urol sigmoid pouch) performed completely intracorporeally: the initial 5
1992;148:1140–4. cases. J Urol 2001;165(6Pt1):1863–6.
[4] Sanchez de Badajoz E, Gallego Perales JL, Reche Rosado A, Gutierrez [28] Puppo P, Perachino M, Ricciotti G, Bozzo W, Gallucci M, Carmignani
de la Cruz JM, Jimenez Garrido A. Laparoscopic cystectomy and ileal G. Laparoscopically assisted transvaginal radical cystectomy. Eur Urol
conduit: case report. J Endourol 1995;9:59–62. 1995;27:80–4.
[5] Gill IS, Fergany A, Klein EA, Kaouk JH, Sung GT, Meraney AM, et al. [29] Hemal AK, Kumar R, Seth A, Gupta NP. Complications of laparo-
Laparoscopic radical cystoprostatectomy with ileal conduit performed scopic radical cystectomy during the initial experience. Int J Urol
completely intracorporeally: the initial 2 cases. Urology 2000;56:26–9 2004;11:483–8.
[discussion 9-30]. [30] Gupta NP, Gill IS, Fergany A, Nabi G. Laparoscopic radical cystectomy
[6] Gaboardi F, Simonato A, Galli S, Lissiani A, Gregori A, Bozzola A. with intracorporeal ileal conduit diversion: five cases with a 2-year
Minimally invasive laparoscopic neobladder. J Urol 2002;168:1080–3. follow-up. BJU Int 2002;90:391–6.

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Cystoprostatectomies totales laparoscopique et robot-assistée pour cancer de la vessie  41-190-A

[31] Gerullis H, Kuemmel C, Popken G. Laparoscopic cystectomy with [38] Pruthi RS, Nielsen ME, Nix J, Smith A, Schultz H, Wallen EM. Robo-
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[32] Denewer A, Kotb S, Hussein O, El-Maadawy M. Laparoscopic assisted [39] El-Tabey NA, Shoma AM. Port site metastases after robot-assisted
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rience. World J Surg 1999;23:608–11. [40] Kaouk JH, Goel RK, White MA, White WM, Autorino R, Haber
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et al. Open versus laparoscopy-assisted radical cystectomy: results of vic lymph node dissection: initial experience and 2-year follow-up.
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Elhage O, et al. Robotic assisted radical cystectomy: short to medium- Robotic-assisted laparoscopic radical cystectomy and intra-abdominal
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A comparison of postoperative complications in open versus robotic radical cystectomy using a standardized reporting system. Urology
cystectomy. Eur Urol 2010;57:274–81. 2011;77:357–62.

J. Guillotreau.
Glickman Urological and Kidney Institute, Center for laparoscopic and Robotic Surgery, Cleveland Clinic Foundation, Cleveland, Ohio, États-Unis.
X. Gamé (xaviergame@hotmail.com).
Département d’urologie, Centre hospitalier universitaire Rangueil, TSA 50032, 31059 Toulouse cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Guillotreau J, Gamé X. Cystoprostatectomies totales laparoscopique et robot-assistée pour cancer de la
vessie. EMC - Techniques chirurgicales - Urologie 2012;5(3):1-11 [Article 41-190-A].

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Dissection de l'uretère gauche. En blanc est représenté le trajet de l'uretère gauche. Les deux lignes orange délimitent le pédicule
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Section des uretères (a, b).
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Ouverture du fascia de Denonvilliers.
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Position du patient en décubitus dorsal, en position de Trendelenburg avec les jambes écartées et semi-fléchies (a, b).
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Anastomose urétronéovésicale par laparoscopie.
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Libération des faces latérales et section des ailerons par robot.
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Section des ailerons vésicoprostatiques par laparoscopie.
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Libération de la face antérieure et de l'apex par laparoscopie.
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Libération de la face antérieure et contrôle de l'apex par robot.
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