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Article 

Norme 7-103. Certification des comptes des


formations politiques.
Introduction 
1. La présente norme a pour objet de définir des principes fondamentaux et de préciser
leurs modalités d'application, concernant la mission des deux commissaires aux
comptes désignés, en application de l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988 modifiée,
par les formations politiques.
2. Les commissaires aux comptes procèdent au contrôle des comptes d'ensemble de la
formation politique.
Ils établissent, au titre de chaque année civile un rapport dans lequel ils certifient que
ces comptes sont établis conformément aux dispositions légales et au référentiel
comptable qui leur sont applicables et signalent, le cas échéant, les irrégularités et
inexactitudes relevées.
3. Le terme de "formation politique" utilisé dans la présente norme désigne les "partis" et
"groupements" politiques y compris les "comités de soutien", au sens des articles 11
de la loi du 11 mars 1988 modifiée et L. 52-12 du Code électoral, bénéficiant de l'aide
publique directe et ceux qui, ayant obtenu l'agrément d'une association de financement
ou disposant d'un mandataire personne physique, recueillent par leur intermédiaire des
fonds pouvant donner lieu à réduction d'impôt au titre des articles 200 et 238 bis du
Code général des impôts.

Désignation des commissaires aux comptes et


acceptation de la mission 
4. Les commissaires aux comptes et leurs suppléants sont désignés pour six exercices par
la plus haute instance dirigeante de la formation politique ou, le cas échéant, par la
personne désignée dans les statuts pour procéder à leur nomination.
Lorsque la formation politique cesse d'être tenue aux obligations de l'article 11-7 de la
loi du 11 mars 1988 modifiée, les commissaires aux comptes restent en fonction
jusqu'au terme de leur mandat, en l'absence de toute disposition légale ou
réglementaire prévoyant dans ce cas l'expiration de leurs fonctions.
5. Préalablement à l'acceptation de la mission, les commissaires aux comptes s'assurent
qu'ils respectent les principes fondamentaux de comportement et les règles générales
du Code de déontologie professionnelle, notamment en matière d'indépendance et de
compétence.
Parmi les situations susceptibles de remettre en cause l'indépendance, ou l'apparence
d'indépendance, des commissaires aux comptes d'une formation politique, il convient
de citer notamment celles où ceux-ci seraient :
o membres d'un organe directeur du parti ou groupement ou d'une entité entrant
dans le périmètre défini à l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988 ;
o titulaires d'un mandat électif national ou européen (sénateur, député,
parlementaire européen) ;
o membres d'un conseil régional ou général, ou d'une assemblée équivalente ;
o experts-comptables de la formation politique ou d'une entité entrant dans le
périmètre défini à l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988 modifiée ;
- experts-comptables présentant le compte de campagne à l'élection
présidentielle d'un membre de la formation politique, ou d'un nombre
significatif de comptes de campagne de candidats présentés ou soutenus par la
formation politique ;
o mandataires financiers ou membres d'une association de financement de la
formation politique.

Un mandat électif dans une collectivité locale peut également, dans certaines
situations, être susceptible de compromettre l'apparence d'indépendance des
commissaires aux comptes.
Il résulte également des dispositions du Code de déontologie professionnelle que les
commissaires aux comptes ne peuvent accepter le mandat qui leur est proposé que s'ils
appartiennent à, ou représentent, des cabinets distincts.
Au regard de la compétence, les commissaires aux comptes possèdent ou acquièrent
une connaissance appropriée de l'environnement légal et réglementaire dans lequel
s'inscrit le fonctionnement d'une formation politique.

6. Les commissaires aux comptes confirment leur acceptation de la mission par une lettre
adressée à l'instance dirigeante de la formation politique les ayant désignés.
7. Les commissaires aux comptes conviennent avec la direction de la formation politique
des termes et conditions de leur mission. Ceux-ci sont consignés dans une lettre de
mission.
Les dispositions des articles 120 et 121 du décret du 12 août 1969 concernant les
honoraires ne sont pas applicables à la mission des commissaires aux comptes prévue
par l'article 11 de la loi de 1988 modifiée.
Le montant des honoraires est fixé d'un commun accord entre les commissaires aux
comptes et la formation politique, eu égard à l'étendue des diligences nécessaires pour
atteindre les objectifs de la mission.

Obligations légales et réglementaires des formations


politiques 
8. Les dispositions légales et réglementaires applicables aux formations politiques sont
notamment :
o la loi n° 88-227 du 11 mars 1988 modifiée notamment par les lois 90-55 et 95-
65 relatives au financement de la vie politique ;
o le décret n° 90-606 du 9 juillet 1990 pris pour application de la loi 90-55 du 15
janvier 1990.

Ces dispositions conduisent les formations politiques à satisfaire notamment aux


obligations suivantes :

o tenir une comptabilité conforme à l'avis du CNC n° 95-02 qui doit "retracer"
tant les comptes de la formation politique que ceux des organismes, sociétés ou
entreprises dans lesquels la formation politique détient la moitié du capital
social ou des sièges de l'organe d'administration, ou exerce un pouvoir
prépondérant de décision ou de gestion ;
o établir des comptes d'ensemble chaque année au 31 décembre, les faire certifier
par deux commissaires aux comptes appartenant à des cabinets distincts et les
déposer avant le 30 juin de l'année suivante à la CNCCFP [1] qui assure leur
"publication sommaire" au journal officiel.

Tout manquement à ces obligations entraîne pour la formation politique, l'année


suivante, la perte des avantages prévus par les dispositions des articles 8 à 10 de la loi
du 11 mars 1988 modifiée.

9. Il appartient à la formation politique de définir, conformément à la loi, les structures


dont les comptes doivent être retracés dans la comptabilité prévue à l'article 11-7 de la
loi précitée, conformément à l'avis n° 95-02 du Conseil national de la comptabilité.
Les comptes d'ensemble de la formation politique comprennent les comptes de la
formation politique et de toutes entités ou sociétés dans lesquelles la formation
politique détient la moitié du capital social ou des sièges de l'organe d'administration
ou exerce un pouvoir prépondérant de décision ou de gestion.
Le périmètre des comptes d'ensemble comprend ainsi notamment :
o le siège ou le centre national de la formation politique ;
o les mandataires visés à l'article 11 de la loi du 11 mars 1988 (associations de
financement ou personnes physiques) lesquels entrent sans conteste dans le
périmètre défini par la loi ;
o les organisations locales, comme par exemple les fédérations, sauf exception
dûment justifiée.

En ce qui concerne les autres structures, notamment celles où les critères objectifs liés
à la détention de la moitié du capital ou des sièges de l'organe d'administration ne sont
pas satisfaits, il appartient à la formation politique de déterminer si celle-ci exerce sur
ces structures un pouvoir prépondérant de décision ou de gestion de nature à les
inclure dans le périmètre de ses comptes d'ensemble.
La CCFP apporte, dans sa circulaire annuelle, des précisions concernant la définition
du périmètre des comptes d'ensemble des formations politiques. 

10. Les formations politiques adressent à la CCFP, à sa demande avec les comptes
d'ensemble, des informations complémentaires sous forme " d'additifs " à ces comptes.
11. Les formations politiques sont tenues de respecter les obligations légales relatives à
leur financement, notamment l'interdiction qui leur est faite d'obtenir des dons de
personnes morales, au travers, par exemple, de la fourniture de biens ou services à des
prix inférieurs à ceux qui sont habituellement pratiqués.
Seules les personnes physiques dûment identifiées peuvent faire des dons d'un
montant maximal de 7 600 euros par an et par formation politique (article 16 de la loi
du 19 janvier 1995).
Sont autorisés les contributions, avantages en nature et autres ressources provenant
d'autres formations politiques. Sont aussi autorisés les versements provenant des
associations de financement électorales ou des mandataires financiers personnes
physiques de candidats, au titre de la dévolution des comptes de campagne, dans la
mesure où le mandataire de la formation politique est une association de financement.
Nature et objectifs de la mission des commissaires aux
comptes 
12. La mission des commissaires aux comptes définie par l'article 11 de la loi du 11 mars
1988 modifiée, relève d'une mission d'audit prévue par le cadre conceptuel des
interventions du commissaire aux comptes.
13. Le contrôle par les commissaires aux comptes des comptes d'ensemble a pour objectif
d'obtenir l'assurance raisonnable que ces comptes sont établis dans tous leurs aspects
significatifs conformément au référentiel comptable et aux dispositions légales qui
leur sont applicables. Cette assurance est exprimée sous la forme d'une certification.
Dans ce cadre, les commissaires aux comptes considèrent le respect des dispositions
légales relatives au financement des formations politiques contenues dans le titre III de
la loi du 11 mars 1988 modifiée.
14. Le contrôle des commissaires aux comptes ainsi défini n'a en aucun cas pour objectif
de vérifier l'opportunité des dépenses engagées ou des opérations réalisées par la
formation politique.
15. Dans le cadre de leur mission, les commissaires aux comptes ont par ailleurs :
o un devoir d'information des organes de la formation politique, des irrégularités
et inexactitudes dont ils ont connaissance au cours de leur mission [2],
o une obligation de révéler au procureur de la République, les faits délictueux
dont ils ont connaissance au cours de leur mission [3].

Cette démarche d'information et/ou de révélation s'inscrit parmi les interventions


prévues par le cadre conceptuel, qui consistent à "porter à la connaissance, signaler
des faits, des situations, des informations ...".

Diligences
16. Pour la certification des comptes d'ensemble, les commissaires aux comptes mettent
en oeuvre les normes applicables à l'audit de comptes [4], en tenant compte des
objectifs et des particularités de leur mission décrits aux paragraphes .12 à .15 de la
présente norme.
Les modalités et les effets de cette prise en compte sur la démarche d'audit sont
explicités dans les paragraphes qui suivent.

Planification de la mission 
17. Dans le cadre de leur prise de connaissance générale, les commissaires aux comptes
possèdent ou acquièrent une connaissance appropriée de l'activité et de l'organisation
de la formation politique, ainsi que des textes régissant, d'une manière générale, les
formations politiques et les conditions de leurs activités.
Les commissaires aux comtpes prennent notamment connaissance des documents
précisant les modalités de mise en oeuvre des dispositions légales applicables aux
formations politiques (avis 95-02 du Conseil national de la comptabilité, circulaires de
la Commission des comptes de campagne et de financement des partis politiques) ainsi
que des documents internes propres à la formation (statuts, règlement intérieur, livre
de procédures, documentation informatique ...).
Les commissaires aux comptes obtiennent les informations souhaitées sur
l'organisation administrative et comptable mise en place au sein de la formation
politique. Ils complètent celles recueillies précédemment, au cours d'entretiens avec
les organes dirigeants et les personnes concernées. Ils se font communiquer la liste des
entités et des structures dont les comptes doivent être intégrés dans les comptes
d'ensemble de la formation politique.
18. Les commissaires aux comptes apprécient le risque que des anomalies provenant de
fraudes ou d'erreurs affectent de manière significative les comptes d'ensemble de la
formation politique.
Les commissaires aux comptes apprécient notamment dans quelle mesure
l'organisation générale de la formation politique et le degré d'implication de ses
dirigeants dans les systèmes comptable et de contrôle interne, peuvent être porteurs de
tels risques.
Ces risques peuvent être par exemple :
o l'enregistrement d'opérations sans fondement ;
o l'altération de la comptabilité ou de documents comptables justifiant des
paiements ;
o la perception de dons en provenance de personnes morales et le dépassement
des limites fixées pour les dons des personnes physiques ;
o l'achat de biens et de services à des conditions non conformes aux dispositions
légales applicables.

Analyse des systèmes comptable et de contrôle interne


19. Dans le cadre de leur appréciation du risque lié au contrôle interne, les commissaires
aux comptes prennent connaissance et apprécient la conception et le fonctionnement
des procédures mises en place par la formation politique afin d'assurer le respect de
ses obligations.
20. Les tests de conformité et, le cas échéant, de procédures réalisés par les commissaires
aux comptes portent ainsi sur les procédures en matière d'engagement des dépenses,
d'enregistrement et de paiement des factures, ainsi que sur les procédures de collecte et
d'enregistrement des dons, cotisations et contributions ; ils portent également sur les
procédures en matière de dépenses et de recettes liées aux campagnes électorales.
Ils visent à rassembler des éléments probants au regard, par exemple :
o de l'identification de l'origine des dons et cotisations des personnes physiques
et des contributions des autres formations politiques,
o de l'autorisation préalable des dépenses,
o de l'identité des personnes autorisées à effectuer des paiements.

Dons et contributions
21. Les commissaires aux comptes vérifient par des sondages appropriés que les dons et
contributions reçus de personnes morales par la formation politique ne proviennent pas
de personnes autres que des formations politiques. De même, ils vérifient le respect
des dispositions légales concernant les limites relatives au versement et à l'acceptation
de dons par des personnes physiques.
L'étendue des sondages à mettre en oeuvre est fonction des risques liés à
l'environnement général de contrôle interne identifiés lors de la phase de prise de
connaissance, de l'appréciation de la conception et du fonctionnement des procédures
de collecte et d'enregistrement des dons, cotisations et contributions.
Dans la mise en oeuvre de ces sondages, les commissaires aux comptes tiennent
compte également du seuil de signification fixé afin de pouvoir détecter les anomalies
significatives au regard des comptes d'ensemble de la formation politique.

Avantages directs et indirects consentis par des


personnes morales
22. La notion d'avantage direct et indirect n'est pas précisée par les textes ; en l'absence de
critères objectifs, les commissaires aux comptes ne sont pas à même d'apprécier a
priori leur existence.
Toutefois, les commissaires aux comptes font preuve d'esprit critique lors de leurs
contrôles portant sur les charges engagées par la formation politique.

Financement public
23. Les commissaires aux comptes s'assurent notamment de la concordance du montant du
financement public inscrit dans le compte de résultat d'ensemble de la formation
politique avec celui des décrets annuels d'attribution.

Contrôle des comptes d'ensemble.


24. Les commissaires aux comptes s'assurent que le périmètre retenu pour l'élaboration
des comptes d'ensemble de la formation politique répond aux dispositions légales et
comptables prévues en la matière.
Ils mettent en oeuvre des contrôles destinés à s'assurer que :
o les comptes des participations devant être intégrés dans les comptes d'ensemble
sont consolidés conformément aux dispositions de l'avis 95-02 du CNC ;
o les comptes des entités incluses dans le périmètre sur un fondement autre que
celui de la détention de capital [5], sont agrégés dans les comptes d'ensemble
en additionnant aux éléments des comptes du siège (ou du centre national) de
la formation politique, les éléments d'actif et de passif, les charges et les
produits de ces entités, et en éliminant les résultats internes et les comptes
réciproques.
25. Les commissaires aux comptes s'assurent que les options comptables retenues sont
conformes à l'avis du CNC n° 95-02 et sont correctement décrites et justifiées dans
l'annexe des comptes d'ensemble de la formation politique.

Lettre d'affirmation
26. Au terme de leurs travaux, les commissaires aux comptes obtiennent de la direction de
la formation politique, une lettre d'affirmation à une date la plus rapprochée possible
de la date de signature de leur rapport.
Cette lettre contient notamment les déclarations de la direction sur les sujets suivants :
o l'exhaustivité et la conformité du périmètre des comptes d'ensemble au regard
des dispositions légales et comptables ;
o l'absence de fourniture de biens ou de services ou autres avantages directs ou
indirects consentis par des personnes morales à des prix inférieurs à ceux
habituellement pratiqués, à l'exception de ceux provenant d'autres formations
politiques ;
o le respect des dispositions légales relatives au financement des formations
politiques et des circulaires d'application diffusées par la CCFP.

Rapport
27. Les commissaires aux comptes établissent, au titre de chaque année civile, un rapport
qui comporte :
o a) un intitulé ;
o b) le destinataire du rapport ;
o c) le rappel du cadre légal de leur intervention, l'identification des comptes
d'ensemble et l'année civile concernée ;
o d) la mention de l'organe dirigeant responsable de l'établissement des comptes
d'ensemble de la formation politique ;
o e) la nature et les objectifs de la mission des commissaires aux comptes ;
o f) la référence aux normes professionnelles applicables en France et la
description des contrôles prévus, accompagnée du rappel que ceux-ci ne
portent pas sur l'opportunité des dépenses ;
o g) une opinion, exprimée sous la forme d'une certification, portant sur la
conformité des comptes d'ensemble de la formation politique au regard des
dispositions légales et comptables qui leur sont applicables, soit une
description des faits qui font l'objet d'une réserve ou d'un refus de certifier ;
o h) le cas échéant, la mention d'irrégularités relevées pouvant porter notamment
sur le financement de la formation politique et qui n'affectent pas la
certification des comptes d'ensemble ;
o i) la date du rapport ;
o j) l'adresse et l'identification des signataires.
28. Les comptes d'ensemble de la formation politique sont joints au rapport des
commissaires aux comptes.
29. Les commissaires aux comptes expriment leur opinion sur les comptes d'ensemble de
la formation politique qui peut être soit une certification sans réserve, soit une
certification avec réserve(s), soit un refus de certifier. Les réserves ou refus de certifier
sont fondés sur les notions de désaccord, limitation ou incertitude.
Le principe d'importance relative gouverne l'attitude des commissaires aux comptes
dans l'expression de leur opinion, pour ce qui concerne les désaccords portant sur les
comptes d'ensemble de la formation politique et les limitations apportées à la mise en
oeuvre des diligences estimées nécessaires.
30. Les désaccords des commissaires aux comptes peuvent notamment porter sur :
o les méthodes d'évaluation et de présentation retenues pour l'établissement des
comptes d'ensemble, notamment lorsque celles-ci ne sont pas conformes à
celles prévues par les dispositions comptables applicables aux formations
politiques ;
o l'application des dispositions de l'article 11-7 de la loi du 11 mars 1988
modifiée, notamment pour ce qui concerne le périmètre retenu par la formation
politique ;
o le non respect des dispositions relatives au financement contenues dans le titre
III de la loi du 11 mars 1988 modifiée, dès lors que celui-ci a une incidence
significative sur les comptes.
31. Dès lors qu'une opération telle que celle décrite au dernier point du paragraphe .30 a
pu être régularisée avant la date d'arrêté des comptes, ses conséquences n'ont plus
d'incidence sur les comptes d'ensemble et l'opération n'est plus de nature à affecter la
certification des commissaires aux comptes.
Toutefois, les commissaires aux comptes considèrent dans quelle mesure cet
événement est susceptible de remettre en cause leur appréciation du contrôle interne et
leur évaluation du risque d'anomalies significatives dans les comptes liées au non
respect des dispositions relatives au financement de la formation politique.
Par ailleurs, les commissaires aux comptes signalent cette irrégularité dans leur
rapport, conformément aux dispositions prévues au paragraphe .33 ci-dessous.
32. Dans certains cas, le rapport comporte, dans un paragraphe distinct placé après la
formulation de l'opinion des commissaires aux comptes, des observations dont
l'objectif est d'attirer l'attention du lecteur sur un point concernant les comptes
d'ensemble de la formation politique et exposé de manière pertinente dans l'annexe.
Tel est le cas, par exemple :
o des modifications significatives et justifiées intervenues dans la présentation
des comptes d'ensemble ou dans les méthodes d'évaluation, ;
o des incertitudes décrites de manière pertinente dans l'annexe dont la résolution
dépend d'évènements futurs et qui pourraient affecter de manière significative
les comptes d'ensemble de la formation politique.
Dans ce paragraphe d'observations, les commissaires aux comptes précisent
que celles-ci ne remettent pas en cause l'opinion précédemment exprimée.
33. Les irrégularités et inexactitudes relevées par les commissaires aux comptes, qui
n'affectent pas d'une manière significative les comptes d'ensemble et, notamment,
celles liées au financement de la formation politique, sont signalées dans un
paragraphe placé après la formulation l'opinion, qu'elles aient été régularisées ou non
au cours de l'exercice.
Les commissaires aux comptes précisent la nature des faits et situations concernés et
rappellent leur absence d'incidence sur l'opinion précédemment formulée sur les
comptes d'ensemble.
34. Les commissaires aux comptes adressent leur rapport à l'organe dirigeant de la
formation politique, ou à la personne ayant procédé à leur désignation, dans un délai
compatible avec l'obligation légale faite à la formation de déposer ses comptes dans le
premier semestre de l'année suivant celle de l'exercice concerné, à la Commission
nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
Les commissaires aux comptes sont en droit de faire valoir le respect du délai
habituellement admis par le Code de commerce en matière de mise à leur disposition
des comptes à certifier.

Communication avec les organes dirigeants de la


formation politique
35. Les commissaires aux comptes communiquent aux organes dirigeants de la formation
politique les irrégularités et inexactitudes, affectant ou non la certification des comptes
d'ensemble, dont ils ont eu connaissance au cours de leur mission.
Ils attirent notamment leur attention sur la nature et la portée des sanctions encourues
et demandent, lorsque cela leur semble possible, la régularisation des faits relevés.

Révélation de faits délictueux au procureur de la


République
36. Si, au cours de leur mission, les commissaires aux comptes ont connaissance de faits
susceptibles d'être constitutifs de faits délictueux, ils révèlent les faits concernés au
procureur de la République en application des dispositions prévues par l'article L. 225-
240 (par renvoi de l'article L. 820-1 du Code de commerce).
Entrent dans le champ de la révélation des commissaires aux comptes de la formation
politique les faits délictueux dont ils ont connaissance, quelle que soit la qualité ou la
fonction des personnes auxquelles ils sont imputables, et quelle que soit l'entité ou la
structure dans laquelle ces faits sont commis et dont les comptes sont retracés dans les
comptes d'ensemble de la formation politique. Les commissaires aux comptes ont
l'obligation de révéler les faits relevés dès lors que ceux-ci sont significatifs et
délibérés.
37. Dans le cas où il existe un commissaire aux comptes dans l'entité dans laquelle les
faits délictueux relevés ont été commis, les commissaires aux comptes de la formation
politique se rapprochent de leur confrère afin de se concerter sur la nature et la portée
des faits relevés. Ils se tiennent informés de leurs décisions respectives au regard de
leur obligation de révélation.

Annexes 
Exemples de rapports et de formulations

E1- Exemple de rapport sans réserve, sans paragraphe d'observation et sans


irrégularité signalée
Rapport des commissaires aux comptes sur les comptes d'ensemble de [6].
année ... 

A ...

En exécution de la mission prévue par l'article 11-7 de la loi n° 88-227 du 11 mars 1988
modifiée, qui nous a été confiée par... (mentionner l'organe ou la personne compétente), nous
avons procédé au contrôle des comptes d'ensemble de la formation politique..., relatifs à
l'année..., tels qu'ils sont joints au présent rapport.

Ces comptes d'ensemble ont été arrêtés par ... (mentionner l'organe ou la personne
compétente). Il nous appartient, sur la base de notre audit, d'exprimer une opinion sur ces
comptes.

Nous avons effectué notre audit selon les normes professionnelles applicables en France ; ces
normes requièrent la mise en oeuvre de diligences permettant d'obtenir l'assurance raisonnable
que les comptes d'ensemble ne comportent pas d'anomalies significatives. Un audit consiste à
examiner, par sondages, les éléments probants justifiant les données contenues dans ces
comptes. Il consiste également à apprécier les principes comptables suivis et les estimations
significatives retenues pour l'arrêté des comptes et à apprécier leur présentation d'ensemble.
Toutefois, en l'absence de dispositions de nature légale ou réglementaire précisant l'objet des
dépenses pouvant être engagées par une formation politique, cet audit ne saurait comporter le
contrôle de l'opportunité des dépenses. Nous estimons que nos contrôles fournissent une base
raisonnable à l'opinion exprimée ci-après. 

Nous certifions que les comptes d'ensemble de la formation politique sont établis
conformément aux dispositions légales et comptables qui leur sont applicables.

Lieu, date et signature

E2- Exemple de formulation avec réserve pour désaccord.

Nous formulons une (des) réserve(s) sur le(s) point(s) suivant(s) ...
(Description motivée et chiffrée des désaccords faisant l'objet de la réserve). 

Sous cette réserve, nous certifions que les comptes d'ensemble de la formation politique sont
établis conformément aux dispositions légales et comptables qui leur sont applicables.

Lieu, date et signature

E3- Exemple de formulation avec refus de certifier pour désaccord 

Au cours de notre audit nous avons fait les constatations suivantes qui s'opposent à la
certification
(description motivée et chiffrée des désaccords conduisant au refus de certification) 

En raison des faits exposés ci-dessus, nous sommes d'avis que les comptes d'ensemble de la
formation politique ne sont pas établis conformément aux dispositions légales et comptables
qui leur sont applicables.

Lieu, date et signature

E4- Exemple de formulation avec refus de certifier pour limitation


(Indication et description des limitations conduisant au refus de certification)

En raison des faits exposés ci-dessus, nous ne sommes pas en mesure de certifier si les
comptes d'ensemble de la formation politique sont établis conformément aux dispositions
légales et comptables qui leur sont applicables.

Lieu, date et signature

E5- Exemple de formulation d'un paragraphe d'observation soulignant une


information donnée dans l'annexe
Sans remettre en cause l'opinion exprimée ci-dessus, nous attirons votre attention sur le point
suivant exposé dans la note XX de l'annexe concernant...
(exposé du point concerné)

Lieu, date et signature

E6- Exemple de formulation d'un paragraphe signalant les irrégularités et/ou


inexactitudes relevées, sans incidence sur l'opinion émise sur les comptes
d'ensemble

Sans remettre en cause l'opinion formulée ci-dessus, nous vous signalons les irrégularités
et/ou inexactitudes suivantes, relevées au cours de notre mission :
(exposé des irrégularités et/ou inexactitudes relevées)

Lieu, date et signature

[1] Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques


(CNCCFP).
[2] En application des articles L. 225-237 et L. 225-240 al. 1 du Code de commerce auxquels
renvoie l'article L. 820-1 de ce Code.
[3] En application de l'article L. 225-240, al. 2, auquel renvoie l'article L. 820-1 du Code de
commerce.
[4] Normes 2-100 à 2-600
[5] Exercice d'un pouvoir prépondérant de décision ou de gestion.
[6] Indiquer le nom de la formation politique.

Référence de la page : 718

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