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Austénitoformage
par Yves MEUNIER
Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers
Chef de Travaux à Creusot-Loire Industrie, Division Creusot-Marrel,
Centre de Recherches des Matériaux du Creusot
a mise en forme à chaud est une étape capitale du cycle de fabrication des
L aciers. Qu’il s’agisse de laminage, de forgeage ou d’extrusion, les conditions
de la déformation et du cycle thermique subséquent influent sur le coût du produit
fini et sur ses propriétés d’emploi.
Les adaptations des conditions de mise en forme peuvent contribuer à amé-
liorer sensiblement la valeur moyenne des propriétés mécaniques d’un acier
donné en provoquant l’apparition d’une structure métallographique différente
7 - 1990
de celle qui est obtenue classiquement. Cette observation est à l’origine de l’uti-
lisation de divers procédés de mise en forme dont les conditions sont choisies
dans un but bien précis : les traitements thermomécaniques (TTM).
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1. Différents traitements la pièce finie est soumise à un refroidissement apte à lui conférer
la microstructure souhaitée, éventuellement suivi d’un traitement
thermomécaniques thermique ou mécanique final.
À titre d’exemples, et en se reportant à l’organigramme de la
figure 1, les quelques TTM suivants peuvent être décrits
1.1 Définition succinctement :
— le laminage contrôlé, qui comporte une déformation de l’aus-
On peut définir simplement ces traitements comme des procédés ténite stable suivie d’un refroidissement naturel à l’air ; il correspond
permettant de rechercher la meilleure combinaison des mécanismes donc à la trajectoire ➀ - ➂ ;
structuraux mis en jeu par la déformation à chaud (consolidation, — le TTMHT, qui se distingue du laminage contrôlé par le refroi-
restauration, recristallisation, précipitation) et la transformation allo- dissement final accéléré, permettant de conférer à l’acier une
tropique, afin d’obtenir des propriétés mécaniques améliorées pour structure martensitique ou bainitique, auquel on ajoute un traite-
un acier donné, comparativement aux caractéristiques obtenues sur ment de revenu à basse température ; il correspond ainsi à la
la même nuance par les méthodes classiques de laminage et de trai- trajectoire ➀ - ➃ ;
tements thermiques postérieurs au laminage [1] à [7]. — le traitement d’austénitoformage, qui est constitué d’une défor-
D’une manière générale, tout traitement thermomécanique peut mation de l’austénite métastable, avec transformation partielle
être décomposé en 4 ou 5 grandes étapes (figure 1). La matière à éventuelle, suivie d’une trempe avant toute recristallisation ; il est
mettre en forme (billettes, tôles...) est tout d’abord réchauffée à une généralement complété d’un revenu, et correspond donc à la
température fixée pendant un temps imposé par les impératifs de trajectoire ➁ - ➃, également applicable au traitement thermomé-
la production ou les buts métallurgiques visés. Elle est ensuite trans- canique des aciers TRIP (transformation induced by plasticity ), dont
férée du four de réchauffage à l’outil de mise en forme : laminoir, la déformation finale à froid induit une transformation martensitique
pilon de forge... Pendant ce transfert, le refroidissement peut être conférant au matériau une très bonne ductilité lors de son utilisation ;
naturel ou accéléré, selon la microstructure sur laquelle la défor- — les traitements d’isoformage ou de perlitoformage, qui
mation doit être imposée pour conduire aux résultats escomptés. consistent à déformer une structure ferrite-perlite formée par trempe
Les opérations de mise en forme sont alors réalisées dans des isotherme (ou refroidissement continu) et à imposer un revenu au
conditions de température, de vitesse et de sévérité de taux de défor- produit fini ; ils correspondent donc à la trajectoire ➁ - ➂ à laquelle
mation déterminées par les buts poursuivis. Après mise en forme, s’ajoute le revenu final.
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TTMHT Tous
Ia
Austénite Aciers
IIa entre A1 et Ms et ferrite-perlite Isoformage à transformation
ou perlite perlitique
Pendant II
Marformage :
Austénite — traitement des Aciers austénitiques
IIb proche de Ms et martensite et semi-austénitiques
aciers TRIP (1)
— zerolling (2)
Aciers à
IIIa au-dessus de Ms Ferrite-perlite Perlitoformage transformation
perlitique
Après III
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2. Traitement
thermomécanique
d’austénitoformage
2.1 Préambule
En 1954 est publiée la description d’un nouveau procédé de dur-
cissement par traitement thermomécanique [8] au cours duquel la
déformation se réalise au-dessous de la température de recristalli-
sation, et cela d’autant plus que le domaine d’existence de
l’austénite métastable est important et que la température de
déformation peut être atteinte sans formation appréciable de fer-
rite. Pour un acier type nickel-chrome (4,5 % Ni, 1,5 % Cr, 0,35 % C)
qui présente ordinairement, par traitement conventionnel, les pro-
priétés mécaniques suivantes :
— dureté Rockwell C ............................................................... 56,5
— limite d’élasticité ...................................................... 2 032 MPa
— allongement .......................................................................... 2 %
— striction ................................................................................. 5 %
l’application du TTM précédemment défini conduit à leur améliora-
Figure 2 – Effet de la température de laminage sur la limite tion comme suit :
d’élasticité et la striction d’un acier à 0,44 % C - 3,0 % Cr - 1,5 % Ni
— dureté Rockwell C .................................................................. 58
(d’après [7])
— limite d’élasticité ...................................................... 2 756 MPa
— allongement ........................................................................ 12 %
— striction ............................................................................... 42 %
Depuis, l’amélioration des propriétés mécaniques à l’aide de ce
traitement a été confirmée par de nombreuses études aux États-Unis
à partir de 1960, ainsi que dans les Centres de Recherches Européens
et dans les pays de l’Est. Ce traitement est appelé ausforming dans
les pays anglo-saxons et austénitoformage en France.
2.2.1 Durcissement
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■ Le durcissement des aciers alliés est de l’ordre de 30 %. La résis- ■ Les aciers inoxydables martensitiques du type 13 % de chrome
tance la plus élevée est obtenue avec l’acier Z 40 CDV 5 : réagissent de la même façon au traitement thermomécanique.
— après 60 % de déformation par forgeage, la limite d’élasticité
passe de 1 800 à 2 360 MPa, la résistance à la traction de 2 040
à 2 640 MPa et la ductilité de 10 à 5 % ; 2.2.2 Résilience et résistance
— après 70 % de déformation par traction à 500 oC et revenu à la propagation des fissures
de 2 h à 475 o C, la limite d’élasticité est augmentée de 1 480
à 2 550 MPa, la résistance à la traction de 2 040 à 2 960 MPa ; À la température ambiante, la résilience mesurée par l’énergie
— après 70 % de déformation par laminage à 500 oC et revenu nécessaire pour rompre l’éprouvette Charpy V est, pour la plupart
de 2 h à 475 oC, l’augmentation de résistance à la traction est impor- des aciers, supérieure, après austénitoformage (tableau 4), à celle
tante (2 040 à 2 860 MPa) ; la ductilité est maintenue à 20 %. obtenue par les traitements thermiques classiques.
On note que le mode de déformation n’a pas d’influence sensible (0)
sur les propriétés mécaniques.
(0)
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(0) Les résultats indiqués au tableau 3 tendent à montrer que les dur-
cissements les plus importants sont obtenus quand les éléments
d’alliage sont fortement carburigènes, comme le chrome, le moly-
Tableau 4 – Amélioration de la résilience des aciers bdène, le vanadium et le tungstène [10]. On notera que le silicium
par austénitoformage [6] contribue à améliorer la résistance après revenu à basse tempéra-
ture, le manganèse élargissant seulement le domaine de l’austénite
Énergie de rupture métastable.
sur éprouvette
Charpy V (J)
Désignation Traitement thermomécanique 2.3.2 Influence des conditions de déformation
trempe déformation sur le durcissement
+ +
revenu revenu L’étude de l’influence des différents paramètres du traitement
d’austénitoformage des aciers sur leurs caractéristiques mécaniques
Déformation 70 % à 500 oC 21 49 permet de formuler les conclusions suivantes [2] [11] :
27 NCD 16 Déformation 70 % à 500 oC + revenu à 400 oC 10 67 — la température et la durée d’austénitisation contrôlent la gros-
Déformation 70 % à 500 oC + revenu à 550 oC 12 120 seur du grain austénitique et la remise en solution des carbures
38 NCD 7 Déformation à 540 oC + revenu à 540 oC 5à7 8 à 16 dans les aciers alliés ; l’influence sur le durcissement est très faible
(figure 6) ;
— les résultats concernant la température de déformation sont
La ténacité ou résistance à la propagation brutale des fissures, contradictoires, mais, dans la mesure où la déformation a lieu sans
mesurée par le paramètre KIc , est de même améliorée par austénito- changement de phase, on constate que la température n’a pas
formage. Pour l’acier au chrome-molybdène-vanadium Z 40 CDV 5, d’influence sensible dans le domaine compris entre 400 et 550 oC
traité conventionnellement à 2 100 MPa de résistance à la rupture, (figure 7) ;
KIc mesuré sur tôle d’épaisseur 25 mm est égal à 55 MPa m . Après — le taux de déformation est la seule variable qui contrôle essen-
tiellement la valeur du durcissement supplémentaire apporté par la
austénitoformage et revenu conduisant à 2 960 MPa de résistance déformation en phase austénitique métastable (figure 8) :
à la rupture, KIc est égal à 158 MPa m . • la dureté, la limite d’élasticité, la résistance à la traction aug-
mentent avec le taux de déformation,
• la forme de la courbe de durcissement n’est pas générale et
2.3 Influence des paramètres varie avec chaque acier,
• on observe très souvent une limite du durcissement à partir
du traitement d’austénitoformage de 70 % de déformation et une déformation préalable de 20 %
environ est nécessaire pour enregistrer un durcissement
2.3.1 Influence de la composition chimique appréciable ;
du matériau — le durcissement produit par la déformation de l’austénite est
conservé pour toutes les températures de revenu et à des tempé-
L’austénitoformage n’est applicable qu’aux aciers dont le dia- ratures de revenu supérieures comparativement à un état non
gramme TTT (Temps - Température - Transformation) (figure 4) déformé ; le pic de durcissement secondaire dans les aciers corres-
répond aux conditions suivantes : pondants est souvent plus faible et décalé vers les températures
— la courbe de début de transformation perlitique est repoussée supérieures (figure 9). En résumé, pour durcir par austénitoformage,
à droite du diagramme ; la courbe représentant la loi de refroidis- un acier doit contenir du carbone (0,30 % par exemple) et des
sement du métal, de la température d’austénitisation à la tempéra- éléments d’alliage carburigènes ; le durcissement ne dépend essen-
ture de déformation, ne doit pas traverser le domaine perlitique afin tiellement que du taux de déformation.
d’éviter la transformation d’une partie de l’austénite en perlite ;
— la courbe de début de transformation bainitique doit également
être repoussée à droite du diagramme ; 2.4 Étude des facteurs à l’origine
— le domaine d’austénite métastable doit être assez large pour
que les variations de température au cours de la déformation (de
du durcissement par austénitoformage
l’ordre de 50 oC en laminage) ne provoquent pas un changement
de phase ; Avant de décrire les divers facteurs à considérer pour expliquer
— le domaine d’austénite métastable doit s’étendre vers des le durcissement introduit par le traitement d’austénitoformage, on
temps assez longs pour permettre la mise en température et la défor- peut tout d’abord rapporter un certain nombre d’observations
mation du métal. expérimentales sur le comportement de l’austénite en cours de
déformation et sur celui de la martensite au cours du revenu,
Ce traitement est, par conséquent, limité aux aciers suffisamment comportement consécutif à l’écrouissage en phase austénitique
alliés. Cependant, tous les aciers qui possèdent un diagramme TTT métastable.
répondant aux conditions précédentes ne durcissent pas par
austénitoformage. La présence de certains éléments d’alliage est
nécessaire. 2.4.1 Observations expérimentales
La figure 5 montre que le durcissement obtenu par austénito-
formage est sensiblement indépendant de la teneur en carbone [9]. Les premiers renseignements sont fournis par l’étude de la défor-
Aucune étude systématique n’a été entreprise pour déterminer le mation plastique de l’austénite. Une forte valeur du coefficient
rôle des divers éléments d’addition, les aciers étudiés étant pour la d’écrouissage correspond à un durcissement important de la
plupart des aciers connus pour les hautes caractéristiques qu’ils martensite [11]. Des discontinuités sur les courbes de déformation
permettent d’obtenir par un traitement conventionnel consistant en révèlent par ailleurs la présence du phénomène Portevin – Le
une trempe martensitique suivie d’un revenu. Cependant, le dur- Chatelier, article Essais mécaniques des métaux. Détermination des
cissement obtenu est d’autant plus important que la contrainte lois de comportement [M 120] dans le présent traité. À la suite de
d’écoulement de l’austénite est élevée, celle-ci étant contrôlée par ce phénomène de vieillissement dynamique au cours de la défor-
la teneur en éléments d’addition. mation, les atomes de carbone et des éléments carburigènes ne sont
pas répartis au hasard dans la solution solide, mais sont ségrégés,
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Figure 13 – Schéma d’explications qualitatives de la consolidation de la martensite par traitement d’austénitoformage (d’après [11])
compensé par le durcissement dû aux précipités et aux deux 2.5 Applications industrielles
premiers facteurs qui ont été mentionnés précédemment.
du traitement d’austénitoformage
La figure 13 présente un schéma d’explications qualitatives de la
consolidation de la martensite après traitement thermomécanique
Le traitement thermomécanique d’austénitoformage nécessite le
[11], en appelant pour un état donné : contrôle de la température du produit en cours de formage et une
• σ S : le durcissement de surstructure (joints de grains, mâcles...); puissance mécanique disponible suffisante fournie par les outillages
• σ D : le durcissement dû à la densité de dislocations ; pour réaliser des taux de déformation voisins de 80 %, ces deux
• σ SS : le durcissement de solution solide dû au carbone ; contraintes étant liées à la forme du diagramme T T T de l’acier
• σ P : le durcissement dû à la précipitation (véritables précipités utilisé [11].
ou atmosphères).
En effet, d’après la forme de celui-ci et en conservant le traitement
À l’état trempé, non vieilli, la consolidation de la martensite par d’austénitoformage proprement dit, c’est-à-dire une déformation
déformation de l’austénite provient essentiellement de l’augmenta- uniquement dans le domaine de l’austénite métastable, on constate
tion de la densité de dislocations et de la précipitation, le durcisse- que, par exemple pour l’acier Z 30 C 13, l’opération n’est envisa-
ment de solution solide étant plus faible qu’à l’état non déformé. geable que dans le domaine de température de 350 à 550 oC environ.
Le fait que le durcissement supplémentaire apporté par le traite- La déformation effectuée à ces températures relativement faibles et
ment soit fonction essentiellement du taux de déformation, et non sur des aciers riches en éléments durcissants nécessite des
de la vitesse, et surtout de la température à laquelle est effectué contraintes importantes. Ainsi, pour produire à 500 oC une défor-
l’écrouissage, suggère que la consolidation est due principalement mation de 70 % pour l’acier Z 40 CDV 5, la contrainte d’écoulement
à l’augmentation de la densité de dislocations. Le carbone et l’élé- mesurée en traction est voisine de 1 500 MPa. Par contre, pour l’acier
ment carburigène seraient cependant nécessaires pour donner un 40 NCD 18, dont la teneur en éléments carburigènes est plus faible
effet durcissant par vieillissement dynamique. et qui permet de réaliser la déformation à de plus hautes tempéra-
Au voisinage de 150 oC, la diminution du durcissement de solution tures, les niveaux de contrainte pour produire la déformation sont
solide de la martensite trempée est compensée par la précipitation nettement plus faibles. Ainsi à 500 oC, la contrainte d’écoulement
des carbures ε. Dans ce domaine de température, les modifications conduisant à une déformation de 70 % est voisine de 1 000 MPa ;
de σ P et de σ SS sont plus faibles puisque la sursaturation en carbone pour des essais à 600 oC, elle est réduite à 750 MPa pour le même
est plus faible. taux de déformation.
Aux environs de 300 oC, température de précipitation de la cémen- Les applications industrielles de l’austénitoformage, pour obtenir
tite, σ SS pour la martensite provenant de l’austénite déformée est des produits finis à hautes caractéristiques mécaniques, demandent
conservé à des températures supérieures, l’apparition de Fe3C étant donc la mise en œuvre de moyens de déformation puissants, selon
retardée. Dans l’état trempé, cette précipitation qui se fait la nuance choisie, la température et le taux de déformation requis.
préférentiellement sur les défauts plans (joints de grains, joints de Les caractéristiques de résistance mécanique, de ductilité et de
mâcles...) ne contribue pas à un durcissement important à l’état résistance à la rupture fragile des aciers « ausformés » permettent
trempé. l’emploi de ces matériaux pour des applications dans la construction
Pour un acier contenant des éléments fortement carburigènes, le métallique (boulons à haute résistance, câbles) ou mécanique dans
durcissement de précipitation vers 500 oC est celui associé à la for- les industries aéronautique (ailettes de turbine, enveloppes de
mation de carbures d’éléments d’addition (Mo, V...). Le durcissement moteurs de fusée) et automobile (axes de piston, engrenages) [2]
qui lui correspond est certainement plus important dans l’état [10] [14].
déformé étant donné la finesse de la répartition de ces phases
comparativement à l’état trempé. Par ailleurs, le durcissement σ P
est plus important, la structure étant moins restaurée. Cette dimi-
nution de la vitesse de restauration est due vraisemblablement à une
meilleure répartition des carbures de revenu (cémentite et carbures
3. Conclusions
alliés) qui « épingle » de façon plus efficace la structure.
Le traitement thermomécanique d’austénitoformage consiste en
la déformation de l’austénite métastable à basse température (infé-
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rieure à Ac 3 ), avec transformation partielle éventuelle, suivie d’une Le taux de déformation est la seule variable importante du trai-
trempe avant toute recristallisation ; il est généralement complété tement, le durcissement, fonction croissante du taux de déformation,
d’un revenu. étant maximal à partir de 60 à 70 % de déformation.
L’étude de l’influence des différents paramètres du traitement Le durcissement produit par la déformation de l’austénite est, de
d’austénitoformage en relation avec l’amélioration des propriétés façon générale, conservé pour toutes les températures de revenu
mécaniques des aciers : et à des températures de revenu supérieures comparativement à
— composition chimique de l’acier ; un état non déformé.
— conditions de déformation sur le durcissement ; Les applications industrielles des aciers « ausformés », qui
montre que ce traitement permet d’obtenir des caractéristiques demandent des moyens de déformation puissants pour leurs opé-
mécaniques élevées associées à de bonnes qualités de plasticité rations de mise en forme, se sont développées dans les domaines
(ductilité et résilience). de la construction métallique et des industries aéronautique et
automobile.
Cette amélioration des caractéristiques est obtenue sur des aciers
alliés, contenant des éléments fortement carburigènes Cr, Mo, V, W,
déformés dans un intervalle de température de 500 à 600 oC.
D’une façon générale, on note que, par rapport aux traitements
classiques, le gain sur la limite d’élasticité et sur la résistance à la
traction est de 30 % environ ; la ductilité est le plus souvent
conservée.
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Traitements thermomécaniques R
Austénitoformage E
par Yves MEUNIER N
Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers
Chef de Travaux à Creusot-Loire Industrie, Division Creusot-Marrel,
Centre de Recherches des Matériaux du Creusot
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7 - 1990
Doc. M 1 130