Vous êtes sur la page 1sur 12

Traitements thermomécaniques

Austénitoformage
par Yves MEUNIER
Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers
Chef de Travaux à Creusot-Loire Industrie, Division Creusot-Marrel,
Centre de Recherches des Matériaux du Creusot

1. Différents traitements thermomécaniques ...................................... M 1 130 - 2


1.1 Définition ...................................................................................................... — 2
1.2 Classification ................................................................................................ — 3
1.2.1 Traitements thermomécaniques avant un changement
de phase .............................................................................................. — 4
1.2.2 Traitements thermomécaniques en cours de changement
de phase .............................................................................................. — 4
1.2.3 Traitements thermomécaniques après un changement
de phase .............................................................................................. — 4
1.3 Commentaires bibliographiques................................................................ — 4
2. Traitement thermomécanique d’austénitoformage ....................... — 5
2.1 Préambule .................................................................................................... — 5
2.2 Amélioration des propriétés mécaniques par austénitoformage............ — 5
2.2.1 Durcissement ...................................................................................... — 5
2.2.2 Résilience et résistance à la propagation des fissures .................... — 5
2.3 Influence des paramètres du traitement d’austénitoformage ................. — 7
2.3.1 Influence de la composition chimique du matériau ........................ — 7
2.3.2 Influence des conditions de déformation sur le durcissement....... — 7
2.4 Étude des facteurs à l’origine du durcissement par austénitoformage .. — 7
2.4.1 Observations expérimentales............................................................ — 8
2.4.2 Origines du durcissement.................................................................. — 8
2.5 Applications industrielles du traitement d’austénitoformage ................. — 10
3. Conclusions ............................................................................................... — 10
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 1 130

a mise en forme à chaud est une étape capitale du cycle de fabrication des
L aciers. Qu’il s’agisse de laminage, de forgeage ou d’extrusion, les conditions
de la déformation et du cycle thermique subséquent influent sur le coût du produit
fini et sur ses propriétés d’emploi.
Les adaptations des conditions de mise en forme peuvent contribuer à amé-
liorer sensiblement la valeur moyenne des propriétés mécaniques d’un acier
donné en provoquant l’apparition d’une structure métallographique différente
7 - 1990

de celle qui est obtenue classiquement. Cette observation est à l’origine de l’uti-
lisation de divers procédés de mise en forme dont les conditions sont choisies
dans un but bien précis : les traitements thermomécaniques (TTM).
M 1 130

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 130 − 1
TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES _____________________________________________________________________________________________________

1. Différents traitements la pièce finie est soumise à un refroidissement apte à lui conférer
la microstructure souhaitée, éventuellement suivi d’un traitement
thermomécaniques thermique ou mécanique final.
À titre d’exemples, et en se reportant à l’organigramme de la
figure 1, les quelques TTM suivants peuvent être décrits
1.1 Définition succinctement :
— le laminage contrôlé, qui comporte une déformation de l’aus-
On peut définir simplement ces traitements comme des procédés ténite stable suivie d’un refroidissement naturel à l’air ; il correspond
permettant de rechercher la meilleure combinaison des mécanismes donc à la trajectoire ➀ - ➂ ;
structuraux mis en jeu par la déformation à chaud (consolidation, — le TTMHT, qui se distingue du laminage contrôlé par le refroi-
restauration, recristallisation, précipitation) et la transformation allo- dissement final accéléré, permettant de conférer à l’acier une
tropique, afin d’obtenir des propriétés mécaniques améliorées pour structure martensitique ou bainitique, auquel on ajoute un traite-
un acier donné, comparativement aux caractéristiques obtenues sur ment de revenu à basse température ; il correspond ainsi à la
la même nuance par les méthodes classiques de laminage et de trai- trajectoire ➀ - ➃ ;
tements thermiques postérieurs au laminage [1] à [7]. — le traitement d’austénitoformage, qui est constitué d’une défor-
D’une manière générale, tout traitement thermomécanique peut mation de l’austénite métastable, avec transformation partielle
être décomposé en 4 ou 5 grandes étapes (figure 1). La matière à éventuelle, suivie d’une trempe avant toute recristallisation ; il est
mettre en forme (billettes, tôles...) est tout d’abord réchauffée à une généralement complété d’un revenu, et correspond donc à la
température fixée pendant un temps imposé par les impératifs de trajectoire ➁ - ➃, également applicable au traitement thermomé-
la production ou les buts métallurgiques visés. Elle est ensuite trans- canique des aciers TRIP (transformation induced by plasticity ), dont
férée du four de réchauffage à l’outil de mise en forme : laminoir, la déformation finale à froid induit une transformation martensitique
pilon de forge... Pendant ce transfert, le refroidissement peut être conférant au matériau une très bonne ductilité lors de son utilisation ;
naturel ou accéléré, selon la microstructure sur laquelle la défor- — les traitements d’isoformage ou de perlitoformage, qui
mation doit être imposée pour conduire aux résultats escomptés. consistent à déformer une structure ferrite-perlite formée par trempe
Les opérations de mise en forme sont alors réalisées dans des isotherme (ou refroidissement continu) et à imposer un revenu au
conditions de température, de vitesse et de sévérité de taux de défor- produit fini ; ils correspondent donc à la trajectoire ➁ - ➂ à laquelle
mation déterminées par les buts poursuivis. Après mise en forme, s’ajoute le revenu final.

Figure 1 – Différentes étapes du traitement thermomécanique (d’après [1])

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
M 1 130 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
_____________________________________________________________________________________________________ TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES

1.2 Classification 1.2.3 Traitements thermomécaniques


après un changement de phase
Les nombreux TTM existants peuvent être classés en trois grands Le traitement de perlitoformage consiste à déformer une struc-
groupes selon que la déformation qu’ils font intervenir est imposée ture ferrite-perlite à une température correspondant au domaine de
au métal avant la transformation allotropique, pendant celle-ci ou formation de cette structure, avec ou sans refroidissement inter-
aux produits de transformation. Les trois grandes classes ainsi médiaire. La déformation est suivie d’un recuit au-dessous de Ac1 .
définies peuvent encore être subdivisées pour tenir compte de l’état La déformation permet d’accélérer la vitesse de globularisation de
structural de la phase métallique subissant la déformation. Le la cémentite et d’obtenir des structures adoucies et malléables plus
tableau 1 illustre cette classification en rappelant le schéma de prin- rapidement que par traitement thermique de recuit. Son champ
cipe des principaux traitements thermomécaniques ainsi que les d’application est celui des aciers destinés à la frappe à froid.
nuances d’aciers auxquelles ils peuvent être appliqués.
Le traitement qui consiste à déformer la martensite avant revenu,
Les commentaires suivants peuvent être formulés pour chacune que l’on appelle marstraining, permet également d’atteindre des
des classes de TTM précédemment définies. (0) durcissements importants.

1.2.1 Traitements thermomécaniques


avant un changement de phase 1.3 Commentaires bibliographiques
Ceux qui ont fait l’objet d’études détaillées peuvent être classés
en distinguant successivement les traitements à haute et à basse Tous les auteurs s’accordent pour dire que les TTMHT donnent
températures. un gain appréciable des propriétés lorsque la température de la (ou
des) déformation(s) est basse (voisine de Ac 3), lorsque le maintien
Dans les traitements à haute température TTMHT (température entre la fin de la dernière déformation et le début du refroidissement
comprise entre 800 et 1 200 oC), conduisant après transformation et est court, et que la vitesse de refroidissement est rapide. On peut
écrouissage à une phase austénitique stable, les phénomènes de res- ajouter qu’une grande vitesse de déformation est favorable.
tauration ou de recristallisation sont importants. On distingue sou-
vent le laminage contrôlé du laminage à tiède ou hot-cold rolling. Ces conditions rappellent les problèmes d’écrouissage et de recris-
Dans ce dernier, la déformation est effectuée à haute température tallisation après déformation à haute température. L’état structural
(au-dessus de A3) et on cherche à « bloquer » la structure introduite de l’austénite est très important puisque l’on assiste à une compéti-
au cours de la déformation par une trempe rapide. Dans le laminage tion entre l’écrouissage et la recristallisation. Tous les artifices
contrôlé, on impose un cycle précis de températures de déformation préconisés visent à obtenir un état structural de l’austénite qui est
et d’écrouissage lors des dernières passes, la dernière passe de le plus à même de fournir de bonnes propriétés après une trans-
laminage étant toujours effectuée au voisinage du point de trans- formation sans diffusion (martensite) ou après une transformation
formation γ → α (au-dessus ou au-dessous). avec diffusion (ferrite-cémentite).
Dans les traitements à basse température TTMBT (température Pour cette raison, il n’y a pas unanimité sur l’importance de la
inférieur à Ac 3), conduisant après transformation et écrouissage à déformation idéale. En effet, ce paramètre est lié à tous les autres
une phase austénitique métastable, le TTM qui a été le plus étudié par le biais des recristallisations statique et dynamique.
est certainement l’austénitoformage, appelé encore ausforming En général, tous les facteurs qui conduisent à une structure aus-
dans la littérature anglo-saxone, pour lequel la déformation est effec- ténitique modifiée par écrouissage sont favorables, pour peu que
tuée dans le domaine de l’austénite métastable. Ce traitement est cet état reste suffisamment stable dans le temps vis-à-vis des ciné-
développé plus en détail dans cet article. tiques de recristallisation, pour que la transformation ait lieu sur cette
austénite différente de celle que l’on obtiendrait dans le traitement
thermique de référence. C’est pourquoi, dans le cas du laminage
1.2.2 Traitements thermomécaniques contrôlé (ferrite-cémentite), on peut compenser la faible vitesse de
en cours de changement de phase refroidissement en écrouissant un peu avant Ar3 (température à
laquelle l’austénite commence à se transformer en ferrite au
En se référant aux phases qui apparaissent au cours d’un maintien refroidissement).
isotherme ou d’une trempe, on peut distinguer deux types de Enfin, concernant la relation entre les TTM des types I a et I b ,
traitement. l’accroissement de résistance mécanique obtenu par les TTMHT
n’est pas aussi important que celui obtenu avec un procédé comme
■ L’isoformage : ce traitement qui consiste à effectuer la déforma- l’austénitoformage. Les figures 2 et 3 montrent qu’un traitement
tion dans le domaine des températures où s’effectue la transforma- thermomécanique de type austénitoformage (ausforming ) permet
tion austénite-ferrite proeutectoïde et perlite est encore appelé dans d’obtenir, par l’intermédiaire d’une diminution de la température de
la littérature anglo-saxone isoforming. Il permet d’obtenir une laminage et d’une augmentation du taux de déformation, un accrois-
répartition fine de carbures de fer Fe3C dans une matrice ferritique sement simultané de la limite d’élasticité et de la résistance méca-
finement polygonisée, conduisant à d’excellentes propriétés de nique à la rupture d’aciers, sans détérioration importante de leur
traction et de résistance aux chocs pour des aciers se transformant ductilité.
normalement en ferrite et perlite.
Les développements suivants sont axés sur le traitement thermo-
■ Le marformage : ce traitement, correspondant à une déformation mécanique dans le domaine de l’austénite métastable, type austé-
à basse température, voisine de Ms , est bien connu dans l’utilisation nitoformage, avec étude de l’influence des paramètres de ce TTM
des aciers inoxydables austénitiques. En effet, il est possible de et des facteurs à l’origine du durcissement par austénitoformage.
relever le point Ms correspondant à la transformation austénite-
martensite en appliquant une contrainte. La transformation marten-
sitique ainsi induite par déformation permet d’obtenir des limites
d’élasticité importantes tout en conservant une ductilité appréciable.
Diverses dénominations sont utilisées dans la littérature anglo-
saxone pour ce traitement comme zerolling ou marworking.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 130 − 3
TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES _____________________________________________________________________________________________________

Tableau 1 – Différentes classes de traitements thermomécaniques [1]


Moment
de la déformation Température Produit sur
Schéma
par rapport Type de lequel s’effectue Dénomination Aciers concernés
du traitement
à la transformation déformation la déformation
de l’austénite

TTMHT Tous
Ia

au-dessus de A3 Austénite stable


Avant I
Laminage Aciers
contrôlé de construction
métallique

Ib Austénite TTMBT Aciers faiblement


au-dessous de A3 métastable Austénitoformage ou fortement alliés

Austénite Aciers
IIa entre A1 et Ms et ferrite-perlite Isoformage à transformation
ou perlite perlitique

Pendant II

Marformage :
Austénite — traitement des Aciers austénitiques
IIb proche de Ms et martensite et semi-austénitiques
aciers TRIP (1)
— zerolling (2)

Aciers à
IIIa au-dessus de Ms Ferrite-perlite Perlitoformage transformation
perlitique

Après III

IIIb au-dessous de Ms Aciers à structure


Martensite Marstraining
martensitique

(1) TRIP : transformation induced plasticity.


(2) Marformage (§ 1.2.2).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
M 1 130 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
_____________________________________________________________________________________________________ TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES

2. Traitement
thermomécanique
d’austénitoformage
2.1 Préambule
En 1954 est publiée la description d’un nouveau procédé de dur-
cissement par traitement thermomécanique [8] au cours duquel la
déformation se réalise au-dessous de la température de recristalli-
sation, et cela d’autant plus que le domaine d’existence de
l’austénite métastable est important et que la température de
déformation peut être atteinte sans formation appréciable de fer-
rite. Pour un acier type nickel-chrome (4,5 % Ni, 1,5 % Cr, 0,35 % C)
qui présente ordinairement, par traitement conventionnel, les pro-
priétés mécaniques suivantes :
— dureté Rockwell C ............................................................... 56,5
— limite d’élasticité ...................................................... 2 032 MPa
— allongement .......................................................................... 2 %
— striction ................................................................................. 5 %
l’application du TTM précédemment défini conduit à leur améliora-
Figure 2 – Effet de la température de laminage sur la limite tion comme suit :
d’élasticité et la striction d’un acier à 0,44 % C - 3,0 % Cr - 1,5 % Ni
— dureté Rockwell C .................................................................. 58
(d’après [7])
— limite d’élasticité ...................................................... 2 756 MPa
— allongement ........................................................................ 12 %
— striction ............................................................................... 42 %
Depuis, l’amélioration des propriétés mécaniques à l’aide de ce
traitement a été confirmée par de nombreuses études aux États-Unis
à partir de 1960, ainsi que dans les Centres de Recherches Européens
et dans les pays de l’Est. Ce traitement est appelé ausforming dans
les pays anglo-saxons et austénitoformage en France.

2.2 Amélioration des propriétés


mécaniques par austénitoformage

Les résultats de la littérature sont très nombreux. Ce traitement


thermomécanique a été appliqué à une gamme très large d’aciers,
et son influence a été mesurée sur l’ensemble des propriétés
mécaniques [6].
Les aciers à hautes caractéristiques ont la meilleure réponse au
traitement. Le gain sur la limite d’élasticité et sur la résistance à la
traction est de 30 % environ. La ductilité est conservée le plus
souvent. Les propriétés de résilience et de résistance à la propagation
de fissures sont largement améliorées.
Les conditions de traitement varient d’un auteur à l’autre, mais
les résultats sont néanmoins directement comparables.

2.2.1 Durcissement

Le tableau 2 rassemble les compositions chimiques d’aciers


Figure 3 – Effet du taux de déformation par laminage
issues de la littérature. La limite d’élasticité à 0,2 % d’allongement
sur les propriétés mécaniques de traction d’un acier
résiduel et la résistance à la traction sont les caractéristiques méca-
à 0,31 % C - 3,0 % Cr - 1,5 % Ni (d’après [7])
niques les plus étudiées. Les résultats sont reportés dans le
tableau 3.
■ Pour des aciers peu alliés, le durcissement est de 10 % environ et
la ductilité est en général peu affectée. Pour l’acier au chrome-
molybdène-vanadium 37 CDV 12, la limite d’élasticité passe
de 1 370 à 1 650 MPa pour 70 % de déformation par laminage
à 525 oC suivie d’un revenu de 1 h à 500 oC, la résistance à la trac-
tion de 1 780 à 2 250 MPa, tandis que la ductilité est abaissée de 14,5
à 8 %.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 130 − 5
TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES _____________________________________________________________________________________________________

■ Le durcissement des aciers alliés est de l’ordre de 30 %. La résis- ■ Les aciers inoxydables martensitiques du type 13 % de chrome
tance la plus élevée est obtenue avec l’acier Z 40 CDV 5 : réagissent de la même façon au traitement thermomécanique.
— après 60 % de déformation par forgeage, la limite d’élasticité
passe de 1 800 à 2 360 MPa, la résistance à la traction de 2 040
à 2 640 MPa et la ductilité de 10 à 5 % ; 2.2.2 Résilience et résistance
— après 70 % de déformation par traction à 500 oC et revenu à la propagation des fissures
de 2 h à 475 o C, la limite d’élasticité est augmentée de 1 480
à 2 550 MPa, la résistance à la traction de 2 040 à 2 960 MPa ; À la température ambiante, la résilience mesurée par l’énergie
— après 70 % de déformation par laminage à 500 oC et revenu nécessaire pour rompre l’éprouvette Charpy V est, pour la plupart
de 2 h à 475 oC, l’augmentation de résistance à la traction est impor- des aciers, supérieure, après austénitoformage (tableau 4), à celle
tante (2 040 à 2 860 MPa) ; la ductilité est maintenue à 20 %. obtenue par les traitements thermiques classiques.
On note que le mode de déformation n’a pas d’influence sensible (0)
sur les propriétés mécaniques.

Tableau 2 – Composition chimique (%) des aciers étudiés [6]


Désignation C S P Si Mn Ni Cr Mo V
27 NCD 16 0,27 0,012 0,009 0,20 0,53 3,93 1,11 0,14 –
37 CDV 12 0,37 – – 0,26 0,54 0,13 2,98 0,90 0,23
38 NCD 7 0,385 0,013 0,020 0,28 0,62 1,75 0,81 0,23 –
40 NCD 18 0,40 – – 0,30 0,40 4,55 1,55 0,50 –
 (1) 0,41 0,060 0,012 1,00 0,24 – 5,12 1,39 0,49
Z 40 CDV 5 
 (2) 0,40 – – 1,00 – – 5,00 1,50 0,50
Z 15 CDV 12 0,14 – – – 0,75 0,22 11,75 0,59 0,22
 (1) 0,30 – – 0,43 0,48 0,05 13,57 0,08 0,03
Z 30 C 13  (2) 0,31 – – 0,22 0,30 0,20 13,40 0,01 0,01

(1) TRIP : transformation induced plasticity.
(2) Marformage.

(0)

Tableau 3 – Amélioration des caractéristiques mécaniques de traction par austénitoformage [6]


Rp 0,2 Rm A
Classe d’aciers Désignation Traitement thermomécanique
(MPa) (MPa) (%)

Trempe + revenu 1 h à 550 oC ........................................................... 920 1 170 18


27 NCD 16
Déformation 70 % par laminage à 500 oC + revenu 1 h à 550 oC ... 1 160 1 220 –
Aciers Trempe + revenu 1 h à 500 oC ........................................................... 1 370 1 780 14,5
peu 37 CDV 12
alliés Déformation 70 % par laminage à 525 oC + revenu 1 h à 500 oC ... 1 650 2 250 8
Trempe + revenu 1 h à 220 oC ........................................................... 1 600 1 960 10
38 NCD 7
Déformation 72 % par laminage à 540 oC ........................................ 2 000 2 220 10

Trempe ................................................................................................ 1 220 2 500 20


40 NCD 18
Déformation 70 % par traction à 500 oC ........................................... 2 100 2 850 20
Trempe + revenu à 540 oC ................................................................. 1 800 2 040 10
Aciers Z 40 CDV 5 (1)
alliés Déformation 60 % par forgeage + revenu 540 oC ............................ 2 360 2 640 5
Trempe + revenu 2 h à 475 oC ........................................................... 1 480 2 040 20
Z 40 CDV 5 (2) Déformation 70 % par traction à 500 oC + revenu 2 h à 475 oC ..... 2 550 2 960 –
Déformation 70 % par laminage à 500 oC + revenu 2 h à 475 oC ... – 2 860 20

Trempe + revenu 1 h à 550 oC ........................................................... 1 200 1 690 20


Z 15 CDV 12
Déformation 55 % à 550 oC + revenu 1 h à 550 oC .......................... 1 530 1 930 20
Trempe + revenu 1 h à 500 oC ........................................................... 1 430 1 940 5
Aciers Z 30 C 13 (1) Déformation 55 % par traction à 500 oC + revenu 1 h à 500 oC ..... 2 140 2 500 20
inoxydables
martensitiques Déformation 70 % par laminage à 500 oC + revenu 1 h à 500 oC ... – 2 500 12
Trempe ................................................................................................ – 900 –
Z 30 C 13 (2) Déformation 68 % à 400 oC ............................................................... – 1 370 –
Déformation 40 % à 550 oC ............................................................... – 1 050 –
(1) TRIP : transformation induced plasticity.
(2) Marformage (§ 1.2.2).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
M 1 130 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
_____________________________________________________________________________________________________ TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES

(0) Les résultats indiqués au tableau 3 tendent à montrer que les dur-
cissements les plus importants sont obtenus quand les éléments
d’alliage sont fortement carburigènes, comme le chrome, le moly-
Tableau 4 – Amélioration de la résilience des aciers bdène, le vanadium et le tungstène [10]. On notera que le silicium
par austénitoformage [6] contribue à améliorer la résistance après revenu à basse tempéra-
ture, le manganèse élargissant seulement le domaine de l’austénite
Énergie de rupture métastable.
sur éprouvette
Charpy V (J)
Désignation Traitement thermomécanique 2.3.2 Influence des conditions de déformation
trempe déformation sur le durcissement
+ +
revenu revenu L’étude de l’influence des différents paramètres du traitement
d’austénitoformage des aciers sur leurs caractéristiques mécaniques
Déformation 70 % à 500 oC 21 49 permet de formuler les conclusions suivantes [2] [11] :
27 NCD 16 Déformation 70 % à 500 oC + revenu à 400 oC 10 67 — la température et la durée d’austénitisation contrôlent la gros-
Déformation 70 % à 500 oC + revenu à 550 oC 12 120 seur du grain austénitique et la remise en solution des carbures
38 NCD 7 Déformation à 540 oC + revenu à 540 oC 5à7 8 à 16 dans les aciers alliés ; l’influence sur le durcissement est très faible
(figure 6) ;
— les résultats concernant la température de déformation sont
La ténacité ou résistance à la propagation brutale des fissures, contradictoires, mais, dans la mesure où la déformation a lieu sans
mesurée par le paramètre KIc , est de même améliorée par austénito- changement de phase, on constate que la température n’a pas
formage. Pour l’acier au chrome-molybdène-vanadium Z 40 CDV 5, d’influence sensible dans le domaine compris entre 400 et 550 oC
traité conventionnellement à 2 100 MPa de résistance à la rupture, (figure 7) ;
KIc mesuré sur tôle d’épaisseur 25 mm est égal à 55 MPa m . Après — le taux de déformation est la seule variable qui contrôle essen-
tiellement la valeur du durcissement supplémentaire apporté par la
austénitoformage et revenu conduisant à 2 960 MPa de résistance déformation en phase austénitique métastable (figure 8) :
à la rupture, KIc est égal à 158 MPa m . • la dureté, la limite d’élasticité, la résistance à la traction aug-
mentent avec le taux de déformation,
• la forme de la courbe de durcissement n’est pas générale et
2.3 Influence des paramètres varie avec chaque acier,
• on observe très souvent une limite du durcissement à partir
du traitement d’austénitoformage de 70 % de déformation et une déformation préalable de 20 %
environ est nécessaire pour enregistrer un durcissement
2.3.1 Influence de la composition chimique appréciable ;
du matériau — le durcissement produit par la déformation de l’austénite est
conservé pour toutes les températures de revenu et à des tempé-
L’austénitoformage n’est applicable qu’aux aciers dont le dia- ratures de revenu supérieures comparativement à un état non
gramme TTT (Temps - Température - Transformation) (figure 4) déformé ; le pic de durcissement secondaire dans les aciers corres-
répond aux conditions suivantes : pondants est souvent plus faible et décalé vers les températures
— la courbe de début de transformation perlitique est repoussée supérieures (figure 9). En résumé, pour durcir par austénitoformage,
à droite du diagramme ; la courbe représentant la loi de refroidis- un acier doit contenir du carbone (0,30 % par exemple) et des
sement du métal, de la température d’austénitisation à la tempéra- éléments d’alliage carburigènes ; le durcissement ne dépend essen-
ture de déformation, ne doit pas traverser le domaine perlitique afin tiellement que du taux de déformation.
d’éviter la transformation d’une partie de l’austénite en perlite ;
— la courbe de début de transformation bainitique doit également
être repoussée à droite du diagramme ; 2.4 Étude des facteurs à l’origine
— le domaine d’austénite métastable doit être assez large pour
que les variations de température au cours de la déformation (de
du durcissement par austénitoformage
l’ordre de 50 oC en laminage) ne provoquent pas un changement
de phase ; Avant de décrire les divers facteurs à considérer pour expliquer
— le domaine d’austénite métastable doit s’étendre vers des le durcissement introduit par le traitement d’austénitoformage, on
temps assez longs pour permettre la mise en température et la défor- peut tout d’abord rapporter un certain nombre d’observations
mation du métal. expérimentales sur le comportement de l’austénite en cours de
déformation et sur celui de la martensite au cours du revenu,
Ce traitement est, par conséquent, limité aux aciers suffisamment comportement consécutif à l’écrouissage en phase austénitique
alliés. Cependant, tous les aciers qui possèdent un diagramme TTT métastable.
répondant aux conditions précédentes ne durcissent pas par
austénitoformage. La présence de certains éléments d’alliage est
nécessaire. 2.4.1 Observations expérimentales
La figure 5 montre que le durcissement obtenu par austénito-
formage est sensiblement indépendant de la teneur en carbone [9]. Les premiers renseignements sont fournis par l’étude de la défor-
Aucune étude systématique n’a été entreprise pour déterminer le mation plastique de l’austénite. Une forte valeur du coefficient
rôle des divers éléments d’addition, les aciers étudiés étant pour la d’écrouissage correspond à un durcissement important de la
plupart des aciers connus pour les hautes caractéristiques qu’ils martensite [11]. Des discontinuités sur les courbes de déformation
permettent d’obtenir par un traitement conventionnel consistant en révèlent par ailleurs la présence du phénomène Portevin – Le
une trempe martensitique suivie d’un revenu. Cependant, le dur- Chatelier, article Essais mécaniques des métaux. Détermination des
cissement obtenu est d’autant plus important que la contrainte lois de comportement [M 120] dans le présent traité. À la suite de
d’écoulement de l’austénite est élevée, celle-ci étant contrôlée par ce phénomène de vieillissement dynamique au cours de la défor-
la teneur en éléments d’addition. mation, les atomes de carbone et des éléments carburigènes ne sont
pas répartis au hasard dans la solution solide, mais sont ségrégés,

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 130 − 7
TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES _____________________________________________________________________________________________________

Figure 7 – Influence de la température de déformation par traction


sur la résistance à la traction de l’acier Z 40 CDV 5 (d’après [11])
Figure 4 – Diagramme schématique de transformation isotherme
montrant une transformation perlitique avec longue durée d’incubation
(d’après [2])

Figure 5 – Influence de la teneur en carbone sur l’augmentation


de la limite d’élasticité de différents aciers par austénitoformage
(d’après [9])

Figure 8 – Influence du taux de déformation par traction


sur la résistance à la traction de différents aciers
après austénitoformage (d’après [11])

L’austénite déformée à 500 oC peut s’observer directement à la


température ambiante sur des alliages austénitiques du type fer-
nickel-chrome-carbone. Au microscope électronique on note une
très grande densité de dislocations (figures 10 et 11) [12] [13]. La
présence de précipités après déformation n’a pas été clairement mise
en évidence. L’observation au microscope optique montre qu’il n’y
a pas de modifications importantes du faciès de la martensite formée
à partir de l’austénite déformée. Les plaquettes de martensite
hériteraient des défauts de l’austénite [12].
Le comportement au revenu de la martensite est différent après
austénitoformage. Dans le cas de l’acier à 13 % de chrome Z 30 C 13
par exemple, les plaquettes de martensite sont plus fines dans les
Figure 6 – Influence du temps d’austénitisation sur la résistance
échantillons déformés. La précipitation de cémentite Fe3C est, pour
à la traction et sur la limite d’élasticité de l’acier Z 30 C 13
une même température, moins abondante (§ 2.4.2). Les aiguilles de
(d’après [11])
cémentite sont plus petites (figure 12) [11]. Les carbures complexes
(Cr23C6 , Cr2C), qui apparaissent à haute température (500 oC), sont
également plus finement répartis.
au moins partiellement, au voisinage des dislocations pour former
des « atmosphères ».

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
M 1 130 − 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
_____________________________________________________________________________________________________ TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES

Figure 9 – Comparaison de l’évolution de la dureté d’un acier


Figure 11 – Réseau dense et confus de dislocations
Z 40 CDV 5 traité ou non par austénitoformage
pour un acier martensitique 35 NCD 16 après austénitoformage
en fonction de la température de revenu (d’après [11])
(d’après [13])

Figure 10 – Structure d’austénite en cellules allongées


de dislocations après laminage d’un acier à 0,42 % C et 24,3 % Ni
(d’après [12])

2.4.2 Origines du durcissement

À partir des observations précédentes, il est possible de dégager


les facteurs du durcissement les mieux établis [2] [6] [11] [13] :
— le premier facteur durcissant est l’affinement des plaquettes de
martensite produit par la déformation du grain austénitique ; son
influence est cependant assez faible ;
— le deuxième facteur important est l’augmentation de la densité
de dislocations. La martensite se comporte en effet comme une
martensite écrouie avant revenu ; elle hérite des défauts introduits
par la déformation de l’austénite ; Figure 12 – Comparaison de la précipitation de Fe3C et de Cr23C6
— le troisième facteur à considérer dans la consolidation de la pour un acier Z 30 C 13 austénitoformé ou non (d’après [11])
martensite par austénitoformage est la précipitation dans l’austénite,
précipitation étant comprise au sens général du terme, la nature aurait pour effet de diminuer la teneur en carbone, en solution solide,
exacte de cette précipitation (formation de véritables précipités de de la martensite. L’adoucissement qui en résulte est largement
carbures pouvant être identifiés ou formation d’« atmosphères »)
n’est cependant pas encore parfaitement établie. Cette précipitation

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 130 − 9
TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES _____________________________________________________________________________________________________

Figure 13 – Schéma d’explications qualitatives de la consolidation de la martensite par traitement d’austénitoformage (d’après [11])

compensé par le durcissement dû aux précipités et aux deux 2.5 Applications industrielles
premiers facteurs qui ont été mentionnés précédemment.
du traitement d’austénitoformage
La figure 13 présente un schéma d’explications qualitatives de la
consolidation de la martensite après traitement thermomécanique
Le traitement thermomécanique d’austénitoformage nécessite le
[11], en appelant pour un état donné : contrôle de la température du produit en cours de formage et une
• σ S : le durcissement de surstructure (joints de grains, mâcles...); puissance mécanique disponible suffisante fournie par les outillages
• σ D : le durcissement dû à la densité de dislocations ; pour réaliser des taux de déformation voisins de 80 %, ces deux
• σ SS : le durcissement de solution solide dû au carbone ; contraintes étant liées à la forme du diagramme T T T de l’acier
• σ P : le durcissement dû à la précipitation (véritables précipités utilisé [11].
ou atmosphères).
En effet, d’après la forme de celui-ci et en conservant le traitement
À l’état trempé, non vieilli, la consolidation de la martensite par d’austénitoformage proprement dit, c’est-à-dire une déformation
déformation de l’austénite provient essentiellement de l’augmenta- uniquement dans le domaine de l’austénite métastable, on constate
tion de la densité de dislocations et de la précipitation, le durcisse- que, par exemple pour l’acier Z 30 C 13, l’opération n’est envisa-
ment de solution solide étant plus faible qu’à l’état non déformé. geable que dans le domaine de température de 350 à 550 oC environ.
Le fait que le durcissement supplémentaire apporté par le traite- La déformation effectuée à ces températures relativement faibles et
ment soit fonction essentiellement du taux de déformation, et non sur des aciers riches en éléments durcissants nécessite des
de la vitesse, et surtout de la température à laquelle est effectué contraintes importantes. Ainsi, pour produire à 500 oC une défor-
l’écrouissage, suggère que la consolidation est due principalement mation de 70 % pour l’acier Z 40 CDV 5, la contrainte d’écoulement
à l’augmentation de la densité de dislocations. Le carbone et l’élé- mesurée en traction est voisine de 1 500 MPa. Par contre, pour l’acier
ment carburigène seraient cependant nécessaires pour donner un 40 NCD 18, dont la teneur en éléments carburigènes est plus faible
effet durcissant par vieillissement dynamique. et qui permet de réaliser la déformation à de plus hautes tempéra-
Au voisinage de 150 oC, la diminution du durcissement de solution tures, les niveaux de contrainte pour produire la déformation sont
solide de la martensite trempée est compensée par la précipitation nettement plus faibles. Ainsi à 500 oC, la contrainte d’écoulement
des carbures ε. Dans ce domaine de température, les modifications conduisant à une déformation de 70 % est voisine de 1 000 MPa ;
de σ P et de σ SS sont plus faibles puisque la sursaturation en carbone pour des essais à 600 oC, elle est réduite à 750 MPa pour le même
est plus faible. taux de déformation.
Aux environs de 300 oC, température de précipitation de la cémen- Les applications industrielles de l’austénitoformage, pour obtenir
tite, σ SS pour la martensite provenant de l’austénite déformée est des produits finis à hautes caractéristiques mécaniques, demandent
conservé à des températures supérieures, l’apparition de Fe3C étant donc la mise en œuvre de moyens de déformation puissants, selon
retardée. Dans l’état trempé, cette précipitation qui se fait la nuance choisie, la température et le taux de déformation requis.
préférentiellement sur les défauts plans (joints de grains, joints de Les caractéristiques de résistance mécanique, de ductilité et de
mâcles...) ne contribue pas à un durcissement important à l’état résistance à la rupture fragile des aciers « ausformés » permettent
trempé. l’emploi de ces matériaux pour des applications dans la construction
Pour un acier contenant des éléments fortement carburigènes, le métallique (boulons à haute résistance, câbles) ou mécanique dans
durcissement de précipitation vers 500 oC est celui associé à la for- les industries aéronautique (ailettes de turbine, enveloppes de
mation de carbures d’éléments d’addition (Mo, V...). Le durcissement moteurs de fusée) et automobile (axes de piston, engrenages) [2]
qui lui correspond est certainement plus important dans l’état [10] [14].
déformé étant donné la finesse de la répartition de ces phases
comparativement à l’état trempé. Par ailleurs, le durcissement σ P
est plus important, la structure étant moins restaurée. Cette dimi-
nution de la vitesse de restauration est due vraisemblablement à une
meilleure répartition des carbures de revenu (cémentite et carbures
3. Conclusions
alliés) qui « épingle » de façon plus efficace la structure.
Le traitement thermomécanique d’austénitoformage consiste en
la déformation de l’austénite métastable à basse température (infé-

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
M 1 130 − 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
_____________________________________________________________________________________________________ TRAITEMENTS THERMOMÉCANIQUES

rieure à Ac 3 ), avec transformation partielle éventuelle, suivie d’une Le taux de déformation est la seule variable importante du trai-
trempe avant toute recristallisation ; il est généralement complété tement, le durcissement, fonction croissante du taux de déformation,
d’un revenu. étant maximal à partir de 60 à 70 % de déformation.
L’étude de l’influence des différents paramètres du traitement Le durcissement produit par la déformation de l’austénite est, de
d’austénitoformage en relation avec l’amélioration des propriétés façon générale, conservé pour toutes les températures de revenu
mécaniques des aciers : et à des températures de revenu supérieures comparativement à
— composition chimique de l’acier ; un état non déformé.
— conditions de déformation sur le durcissement ; Les applications industrielles des aciers « ausformés », qui
montre que ce traitement permet d’obtenir des caractéristiques demandent des moyens de déformation puissants pour leurs opé-
mécaniques élevées associées à de bonnes qualités de plasticité rations de mise en forme, se sont développées dans les domaines
(ductilité et résilience). de la construction métallique et des industries aéronautique et
automobile.
Cette amélioration des caractéristiques est obtenue sur des aciers
alliés, contenant des éléments fortement carburigènes Cr, Mo, V, W,
déformés dans un intervalle de température de 500 à 600 oC.
D’une façon générale, on note que, par rapport aux traitements
classiques, le gain sur la limite d’élasticité et sur la résistance à la
traction est de 30 % environ ; la ductilité est le plus souvent
conservée.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 130 − 11
P
O
U
Traitements thermomécaniques R
Austénitoformage E
par Yves MEUNIER N
Ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers
Chef de Travaux à Creusot-Loire Industrie, Division Creusot-Marrel,
Centre de Recherches des Matériaux du Creusot
S
A
V
Références bibliographiques
[1] LAMBERIGTS (M.) et GREDAY (T.). – Rapport [6] MOURIER (R.). – Traitement thermoméca- [11] PINEAU (A.). – Étude du durcissement des
O
de synthèse des recherches sur les traitements nique dans le domaine de l’austénite métas- aciers par un traitement thermomécanique
thermiques des aciers, CRM, Liège, Belgique,
EUR 5828 d, e, f, i (1977). [7]
table : austénitoformage. Ibid. [4].
JUSTUSSON (W.M.) et SCHMATZ (D.J.). –
(austénitoformage) et d’un alliage par préci-
pitation cohérente et ordonnée. Thèse de
I
Doctorat ès Sciences Phys., Université de
[2] LEPOT (L.), GREDAY (T.) et HABRAKEN (H.). –
Traitements thermomécaniques des aciers,
CRM, Liège, Belgique, 15 nov. 1968.
Some observations on the strength of mar-
tensite formed from cold worked austenite.
Trans. of the ASM, vol. 55, p. 640-653 (1962). [12]
Nancy, Fac. des Sc., déc. 1969.
SKAREK (J.), HABROVEC (F.), KOVNICKY (J.)
R
[3] LE BON (A.). – Les traitements thermoméca- [8] LIPS (E.M.H.) et VAN ZUILEN (H.). – Improved et RYS (P.). – Inheritance of defects by marten-
niques à haute température, Rapport IRSID hardening technique. Met. Progr., Aug., site in the process of ausforming. JISI,
RFP 199, janv. 1977. p. 103-104. (1954). p. 330-331, mars 1967.
[4] LE BON (A.) et ROFES-VERNIS (J.). – Les trai-
tements thermomécaniques à haute tempé-
rature. Centre d’Actualisation Scientifique et
[9] KULA (E.B.) et RADCLIFFE (S.V.). – Thermo-
mechanical treatment of steel. J. of Met.,
p. 755-762, oct. 1963.
[13] REMILLIEUX (Y.) et CIZERON (G.). – Influence
d’un traitement thermomécanique en phase
austénitique métastable sur les caractéris-
P
Technique, Traitements thermomécaniques
des aciers, INSA, Lyon (1970).
[10] ABRASSART (F.), LECROISEY (F.), MOURIER
(R.), PAQUETON (H.) et PINEAU (A.). – Durcis-
tiques mécaniques d’un acier du type
35 NCD 16. Mém. Scient. Rev. Métallurg.,
LXIX, no 1, p. 1-10 (1972).
L
[5] PINEAU (A.). – Introduction aux traitements sement des aciers par traitements thermo-
thermomécaniques à basse température. Ibid.
[4].
mécaniques et mécanothermiques. Trait.
therm. no 75, p. 39-53, mai 1973.
[14] LATHAM (D.J.). – The current position of
thermomechanical treatments applied of
engineering and tool steels. JISI, p. 50-7, janv.
U
1970.
S
Manifestations
e
24 colloque de métallurgie INSTN. Les traitements thermomécaniques :
aspects théoriques et applications. Saclay, juin 1981.
Journées d’étude. Comportements thermomécaniques des matériaux
durant leur transformation de phase. École Nationale d’Ingénieurs de Metz 5-
6 mai 1988.
Colloque : Mécanique et matériaux. Tarbes, 18 au 20 nov. 1987.
7 - 1990
Doc. M 1 130

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques Doc. M 1 130 − 1

Vous aimerez peut-être aussi