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Elements d’analyse fonctionnelle Cours et exercices avec réponses Francis Hirsch Professeur a I'université d’Evry-Val d'Essonne Gilles Lacombe Maitre de conférences a l'université d’Evry-Val d'Essonne DUNOD Prologue Suites Les suites jouent en analyse un réle clef. Nous allons, dans ce chapitre prélimi- ‘naire, rassembler différents résultats les concernant. 1. Dénombrabilité Ce premier paragraphe est consacré 4 la notion de suite d’un point de vue en- sembliste. Un ensemble X est dit infini dénombrable s'il existe une bijection ¢ de N sur X, cest-d-dire si l'on peut ordonner X en une suite X = {9(0), 6(1),..-..0(n) ~ ott $(n) # ofp) si n # p. La bijection d peut aussi étre notde de fagon indicielle: O(n) = 24; alors X= (tot, 0-5tns-2 = {tn ners Un ensemble est dit dénombrable s'il est fini ou infini dénombrable. Exemples 1. N est évidemment infini dénombrable. Z lest également: on peut écrire Z comme la suite Z = {0,1,-1,2,-2,3,-3,...,m,—n, Tlest clair qu’il ne peut exister de bijection de N sur Z qui soit monotone pour les ordres naturels de N et Z. 2, Liensemble N? est dénombrable, En effet on obtient une bijection de N sur N? en posant, pour tout p > 0 et tout n € [p(p + 1)/2, (p +.1)(p + 2)/21, moapoe ee) Cette écriture compliquée signifie seulement que l’on écrit N? en mettant bout & bout les ensembles finis A, = {(9,r) € N? t.q. ¢-+r =p}, eux mémes ordonnés suivant Vordre croissant de la premiére composante IP = {(0,0), (0,1), (1,0), (0,2), (1, 1)5 (2,0), (0,3), (1, 2), 0.4). On voit que ’écriture explicite d'une bijection de N sur un ensemble dénombra- le X risque d’étre souvent inextricable. Heureusement elle est en général inutile pour démontzer la dénombrabilité de X. On utilise plutot des résultats de stabilité comme ceux que nous allons maintenant énoneer Proposition 1.1 Un ensemble non vide X est dénombrable si et seulement si il existe une surjection de N sur X- 2 Suites Démonstration. Si X est infini dénombrable il existe une surjection de N sur X. Si X' est fini de cardinal n > 1 il existe une bijection @ de {1,..-.n} sur X. Cette bijection peut étre prolongée arbitrairement en une surjec- tion de N sur X. jection et done une Supposons, réciproquement, qu'il existe une surjection ¢ de N sur X et que X soit infini. Définissons par récurrence la suite (np)pen par ng =0- et YEN np =minfn tg. o() ¢ {4(m), dni), --- old} }- Cette suite est bien définie car X est infini; de plus Vapplication p++ (np) est par construction une bijection de N sur X. 0 Corollaire 1.2 SiX est dénombrable et sil existe une surjection de X sur Y, alors Y est dénombrable. En effet la composition de deux surjections est une surjecti Corollaire 1.3 Toute partie d'un ensemble dénombrable est dénombrable. En effet si Y c X, il est clair qu'il existe une surjection de X sur Y, Corollaire 1.4 Si¥ est dénombrable ct s'il existe une injection de X dans Y, alors X est dénombrable. Démonstration. Une injection f de X dans ¥ définit une bijection de X sur f(X). Si ¥ est dénombrable alors f(X) Pest aussi d’aprés le corollaire précédent et done X est dénombrable, 0 Corollaire 1.5 Un ensemble X est dénombrable si et seulement si il existe une injection de X dans N. Un autre résultat important de stabilité est le suivant Proposition 1.6 Si X1, Xp,...,Xq sont des ensembles dénombrables, alors le pro- duit cartésion X =X, x Xz x ++. x X, est dénombrable, Demonstration. 1 suffit de démontrer le résultat pour n = 2 et raisonner par récur- rence. Supposons que X; et X» soient dénombrables et soient f;, fp des surjections de N sur X;, X» (cf. proposition 1.1). L’application (my,12) ++ (film), fa(ra)) est alors ume surjection de NP sur X. Comme IV est dénombrable il suffit dappliquer le corollaire 1.2. 0 ‘Nous finirons par un résultat concernant les réunions dénombrables d'ensembles: dénombrables: Proposition 1.7 Soit (Xi)ier une famille d'ensembles dénombrables indexée par un ensernble dénombratle F. L’ensemble X = () NX; est dénombrable. Démonstration. Il est clair que si pour chaque ¢ € J, fi est une surjection de N sur Xj, alors application f de I x N (qui est dénombrable) dans X définie par fica} = fin) est une surjection. 0 Suites Remarquer qu'un produit dénombrable d’ensembles dénombrables n'est en géné- ral pas dénombrable (voir par exemple exemple 5 ci-dessous). Exemples et contre-exemples 1. Qest dénombrable. En effet 'application f : Z=N' + Q définie par f(r p) = n/p est surjective et Z x IN est: dénombrable, 2. Les ensembles N*, Q", Z", (Q + iQ)",... sont dénombrables (cf. proposition 1.6). . Rn’est pas dénombrable. Pour le prouver raisonnons par labsurde et. supposons que R est dénombrable. Alors son sous-ensemble (0, 1] lest aussi. On a done [0,1] = {a Juen. On peut alors construire une suite de sous-intervalles [,, = (oq.2n) de [0,1] vérifiant, pour tout entier n € N, Inti CIny ta In (In) = 3 La construction s’effectue simplement par récurrence: pour n = 0 on choisit par exemple pour Jp un des deux intervalles [0,1/3], [2/3,1] qui ne contient pas 2; de méme si ’on suppose I, construit, on choisit pour Jay un des deux intervalles [a,,a,+3°-"~'], [b2 — 3-"~',b,] qui ne contient pas tn+1 Coci étant, Mera = {x}, ot.x est la limite commune de la suite croissante (a) et de la suite décroissante (b,). Clairement « € [0,1], mais pour tout n ¢ N, r# r,, ce qui est contradictoire. Plus généralement aucun espace complet sans point isolé n'est dénombrable (voir par exemple l'exercice 6, p. 15). Remarquons aussi que si R était dénombrable il serait de mesure de Lebesgue mille, ee qui n'est pas le eas. Liensemble P(N) des parties de N n'est pas dénombrable. Supposons en effet quill existe une bijection @ de N sur P(N) et posons A = {n ENtqn¢ o(n}} € P(N). Puisque ¢ est ume surjection, A admet au moins un antécédent par ¢. Notons a l'un d’entre eux. On voit alors que a ne peut étre ni un élément de A (puisque par définition de A cela entrainerait que a ¢ é(a) = A), ni un ément de N\A (puisque cela entrainerait que a € @(a) et donc a € A), ce qui est absurde, Remarquons que ce raisonnement démontre plus généralement que si X’ est un ensemble quelconque, alors il ne peut y avoir de surjection de X sur P(X) (théoréme de Cantor). Liensemble C = {0,1} formé des fonctions de N dans {0,1} (c"est-i-dire des suites & coefficients dans {0,1}) n'est pas dénombrable. En effet l'application de P(N) dans € qui A une partie A de N associe sa fonetion caractéristique 14 (définie par 14(n) = 1 sin € A, 0 sinon) est clairement une bijection: sa bijection réeiproque est l'application qui A une fonction ¢ de N dans {0,1} associe la partie Ade N définie par A = {n € Nt.q. 6(n) = 1} Notons que € {et donc aussi P{N)) est en bijection avec R (voir exercice 3 ciedessous) 6, L'ensemble R\ Q des nombres irrationnels n'est pas dénombrable, car sinon R serait dénombrable. . Tensemble P;(N) des parties finies de N est dénombrable ; en effet l'application J de {0}UU,cre NP (qui est dénombrable d’aprés la proposition 1.7) dans P(N) 4 Sustes définie par f(0)}=0 et YpeN fim,.-..m) est aurjective, 8. L’ensomble QLX] des polynémes a une indéterminée A coefficients dans Q est dgnombrable puisque Papplication f de Uper @ (qui est dénombrable d’aprés la proposition 1.7) dans QEX] définie par F(t, {myst} p) = Oe $QX + e+ tqyXP! est surjective. On démontre de fagon analogue que l'ensemble Q[X1, ..., Xn] des polynémes & n indéterminées a coefficients dans Q est dénombrable. 9. Si Aest une famille d’intervalles ouverts de R non vides et deux A deux disjoints, alors A est dénombrable. Soit en effet @ une bijection de N sur Q. Si J € A, soit n(J) le premier des entiers n pour lesquels (n) € J. L'applieation de A dans N qui & J associe n(J) est visiblement injeetive et done A est dénombrable 0 pour lequel ]r.a2+n[OA=0. Démontrer que A est, dénombrable. Tndication. Soient x et y deux points distincts de A. Démontrer que si les deux intervalles Ja,2°+[ et Jy, y+e[ ne rencontrent pas A, alors leur intersection est vide. Soit f une fonction croissante d'un intervalle ouvert non vide J de R A valeurs dans R. Soit l'ensemble des points de discontinuité de f. Siz € I, on note ‘Ale,) et f(~)les limites & droite et A gauche de la fonction f au point x (bien Siir, puisque f est monotone ces limites existent en tout point de I). a, Démonirer que $={r€ltq. f(r) < f(z)} b. Six € 8 on note , =}f(x-), f(e4)|- En considérant la famille (Jz)zes, démontrer que $ est: dénombrable. Réciproquement, soit $ = {xp }nen une partie dénombrable de J. Démontrer quil existe une fonction croissante dont l'ensemble des points de disconti- uité est exactement $, Indication. Poser f(a) = D225 2-"Ie,,,4201(@)- Plus généralement une fonction dun intervalle ouvert non vide I de R & valeurs dans un espace normé est dite réglée si elle admet une limite & droite et une limite & gauche en tout point de J. Soit f une fonction réglée de I dans R a, Soit J un intervalle compact contenu dans 7. Si ¢ > 0, on note Je= {ce dtq. max(|f(x+) — fle], [fe — f(e-))) > Démontrer que J_ n'a pas de point d’accumulation. Indication. Démontrer qu'en un point d'accumulation de J, la fonction f ne peut avoir & Ia fois une limite & droite et gauche b. Bn déduire que J, est fini c. En déduire que ensemble des points x € T ott la fonction f n'est pas continue est dénombrable 8 Soient A et B deux parties dénombrables et denses de J0,1[. On cherehe construire une bijection strictement croissante de A sur B. a, On suppose tout d’abord que A est ensemble suivant A= {p2*avec p,q EN et p <2}. i, Vérifier que A est dénombrable et que six est un élément de A, alors il existe un couple (p,q) unique d’entiers tels que a = p2-*, avec g € N’ et p impair, p < 2%. ii, On note B = {z,.n € N} et l'on définit application f de A dans B par récurrence sur q de la facon suivante = g=1: (1/2) =20 = Supposons tous les f(p2-") construits pour 1 2}. L'élément z+ 1 s'appelle le successeur de x. Ainsi, tout élément de I (sauf au plus un) admet un successeur. Un élément non nul de J qui n’est le successeur d’aucun élément de I est appelé élément fimite, Si x est un ément de I, on définit par récurrence x + n pour tout entier n (si c'est possible) par la relation: + (n+1) = (x+n) +1. i. Un exemple: on suppose dans cette question que I= N? et que < est Vordre lexicographique sur N? : (nym) < (n',m') => (n0 3nEN ta d(tz) 0. Soit p un entier tel que 1/p < ¢/2; il existe certainement un entier n € N tel que d(x,:,) < 1/p. Mais alors 2 € Bl,,1/p) 0; done (n,p) EU et dla, tn) <2/p 0 il existe une partie finie {1,,...,r,} de D et des sealaires 4,..., An © K tels que Ie = Do Agel < Proposition 2.5 Un espace normé est séparable si ed seulement si il contiend une famille totale dénombrable. Démonstration. La condition est bien sir nécessaire puisque: une famille dense est totale, Réciproquement soit D une famille dénombrable totale d’un espace normé E. Soit D ensemble des combinaisons linéaires d’éléments de D a coefficients dans le corps @ = Q (si K = R) o1 @ + iQ (si K = ©). Alors D est dense dans E car son adhérence contient certainement l'adhérence de V'espace vectoriel engendré par D qui est E. D'autre part D est dénombrable, car c'est limage de Pensemble dénombrable Unc (Q" = D") par Vapplication f définie par POV ele nde, =e Ne, A 0 A Remarque. Rappelons que dans un espace normé les sous-espaces ce dimension finie sont fermés (car complets), Il en résulte qu'une famille engendrant un espace Suites coriel de stimension finie (en particulier une famille finie) est totale si et seulement ‘est génératrice, famille libre et totale d’un espace normé E est appelée base topologique "Ona alors: sition 2.6 Un espace normé est séparable si et seulement si il contient une pologique dénombrable. stration. Le fait que la condition est suffisante découle immédiatement de la m préeédente. Pour montrer qu’elle est nécessaire, il suffit de considérer un normé £ séparable de dimension infinie. D'aprés la proposition précédente, jent une suite totale (x,). On définit par récurrence no = min{n € Nt.q. 2, #0} our tout p € N, Nyy = min{n EN t.q. 2m F [Enys- 12m, } que E est supposé de dimension infinie, la suite (np) est. bien définie (cf. Ia que ci-dessus). Par construction, la famille (2,,)pen est libre et engendre le sousespace que la famille (z,)ycw, done elle est totale. 0 1. Soit X un espace métrique. On dit qu'une famille ouverts (Ujrer de X est ne base d’outerts de X si pour tout ouvert non vide U de X et pour tout ‘réU il existe uni € J tel quer Ee UCU. a. Soit i une base d’ouverts de X. Démontrer que tout ouvert de X est égal & la réunion des éléments de ¢ qu'il contient. b. Démontrer que X est séparable si et seulement si il posséde une base dé- nombrable d’ouverts. Indication. Si (x,) est une suite dense dans X, alors la famille (BGtn, 1/(P + 1)))nipen est une base d’ouverts de X. Réciproquement, si (U,,) est une base d’ouverts de X, alors toute suite (x,,) telle que pour tout n, x, € Us, est dense dans x. 2. Soit X un espace métrique séparable. a. Démontrer qu’il existe une injection de X dans R. Indication. Soit (Vj) nex une base dénombrable d’ouverts de X (voir exercice 1). Considérer application de X dans P(N) qui a un point « de X associe {neN re Va} b, Démontrer qu'il existe une injection de l’ensemble &¢ des ouverts de X dans Rk Indication. Démontrer que V'application de W dans P(N), qui & un ouvert U de X associe {n EN, Va CU}, est injective. 10 Suites 3. Soit X un espace métrique séparable. 7, a, Soit f une fonction de X dans R et soit M Vensemble des points de X ot Jf atteint un extremum local. Démontzer que f(.M) est dénombrable. Indication. Soient M+ l'ensemble des points de X oi f atteint un maxie mum local et {¢ une base dénombrable d’ouverts de X (voir exercice 1) Démontrer qu'il existe une injection de f(M*) dans U. b. Soit f une fonction continue de R dans RK. Démontrer que si f admet un extremum local en tout point de R, alors f est constante. . Théoréme de Lindeléf. Démontrer qu'un espace métrique X est séparable si et seulement si de tout recouvrement de X en une réunion queleonque ouverts, on peut extraire un recouvrement dénombrable. Indieation. Condition nécessaire: soient, (Vj,) une base dénombrable d’ouverts de X (voir exercice 1) et (Uz)scr une famille douverts qui recouvre X. Soit n € Ni Si Vj est contenu dans un Uj, on choisit ifn) un des éléments de I tels que V, C Uyq); sinon, on choisit pour in) un élément queleonque de I. Démontrer que la famille (Ujq))new recouvee X. Pour la réciproque, on pourra raisonner comme dans la démonstration de la proposition 2.1 . Soit X un espace métrique séparable et soit W une famille non dénombrable ouverts de X. Démontrer qu'il existe un point de X qui appartient & une infinité non dénombrable d’éléments de U4. Théoréme de Cantor-Bendizon. Soit X un espace métrique separable, Démon- trer qu'il existe une partie E de X, fermée et sans point isolé et une partie de X dénombrable telles que X = BU Det END = 0) Indication, On pourra choisir pour E ensemble des points de X’ qui n'ont aucun voisinage dénombrable, Soit un nombre réel supérieur ou égal A 1. On note & ensemble des suites de nombres complexes « = (a) telles que la série > |ay|" est convergente, que Von munit de la norme suivante: vp Nelly (= out) : nett On note également & l'ensemble des suites bornées de nombres complexes, nmini de la norme suivante: [lalla = sup | M 1 On note enfin cp la partie de & formée des suites qui tendent vers 0. a. Démontrer que (? et & sont des espaces de Banach, b. Quelle est l'adhérence dans é° de l'ensemble des suites presque nulles (suites dont seul un nombre fini de termes ne sont pas nuls)? ¢. Quelle est ladhérence dans £° de 2? d. Démontrer que cy muni de la norme ||.|j.. est an espace de Banach séparable, e. Démontrer que ® est séparable. f. Démontrer que ( n'est. pas séparable. Indication. Verifier que {0,1}" C &* et que si a et 9 sont deux éléments distincts de {0,1}, alors ||a — |. = 1, Utiliser alors la proposition 2.4 et le fait que {0,1} n'est pas dénombrable. Suites n g. Démontrer que ensemble des suites convergentes munies de la norme |) loo est un espace de Banach separable. Soit J un ensemble. $i f est une application de J dans [0, #00 on note Hier F(4) Ja borne supérieure de Yensemble de toutes les sommes finies de la forme Dies f(i), avec SC 1, J fini. ‘a. Démontrer que si Dye f{i) < +00, alors ensemble J défini par J = {i € T tq. f(i) £0} est dénombrable. Indication. Vérifier que J est la réunion des ensembles E, définis pour chaque entier naturel strictement positif n par E, = {ie I tq. f(é) > In} bb. Soit p un nombre réel supérieur ou égal A 1. On note (*(J) l’espace vectoriel formé des fonctions f de J dans C telles que Dyer |f(@)|? < +00. On définit sur (1) application |[.||p par ub=(Suer)” ia Démontrer que |f |p est une norme pour laquelle @(Z) est un espace de Banach. ¢, Démontrer que (J) est séparable si et seulement si J est dénombrable. _ Extraction diagonale Nous allons dans ce paragraphe introduire une méthode <’extraction de sous- 5, dite méthode d'extraction diagonale, et en présenter quelques applications. dabord qu'une suite extraite (ou sous-suite) d'une suite donnée (n)nen tiers, Une telle suite & + my peut etre aussi considérée comme une fonction ictement croissante de N dans N. La suite extraite (r,,) peut alors étre notée y)ten. Comme par ailleurs la fonction ¢ est caracté in EN, o(n) est le (n + 1)-ime terme de A pour ordre naturel de N), la suite (24x) een est déterminée par l'ensemble infini A et on la note aussi (tT, )nca. lisera dans la suite ces trois notations. 8.1 Soit (Xp, d,)scn tne suite d’espaces métriques et, pour tout entier lp, S0it (tmp)nen une suite de X,. Sipour tout p € N l'ensemble {, », » € N} nent compact dans X,, alors il existe une fonction strictemen! eroissante IN dans N teile que pour tout p € N la suite (74(n)p)nen est convergente dans Rappelons qu’une partie ¥ d’un espace métrique X est dite relativement. com- acte dans X s'il existe un compact K de X tel que ¥ C K ou, ce qui revient au si Padhérence de ¥ dans X est compacte. En termes de suites, ¥ est rela- compact si et seulement si de toute suite de Y on peut extraire une su nte (dont la limite est dans X' mais pas nécessairement dans Y). n Suites La partie remarquable du théoréme est que la fonction ¢ définissant les différentes suites extraites ne dépend pas de p, Démonstration. Grace & Vhypothése de relative compacité, il est possible de cons- truire par récurrence une suite décroissante (4,,) de parties infinies de N telle que, pour tout entier naturel p, la suite (7,5)nca, Soit convergente dans X,. Le procédé extraction diagonale consiste & définir l'application } par @(p) = le (p + 1)-ieme élément de Ay. Ainsi o(p-+1) est strictement supérieur au (p-+1)-idme élément de Ay1, qui est lui méme supérieur au (p + 1)-iéme élément de A, c"est-d-dire #(p). La fonction @ est, done strictement croissante. De plus, pour chaque entier naturel p la suite (t4npy)np est une suite extraite de la suite (tap)neay, car sin 2 p, O(n) € Ay C Ay; la suite (xo(njpnew est done convergente. O Considérons & nouveau une suite (Xp,dy}pen espaces métriques (d, étant La. distance sur Xp) et posons X = [pen Xp, c'est & dire X = {c= (e%)pen ta. Vp € N ty € Xp}. On vérifie aisément que la relation te A(e.y} = D0 2? min{dy (ap, Ye), 1) = définit sur X une distance d; e’est la distance produit sur X. Pour cette distance dune suite (2™)nen de points de X converge vers le point x © X si et seulement si pour tout entier naturel pon a: lity y02% = % Si les espaces métriques (Xp, dy) sont tous identiques: (Npydp) = (1.4), om note X= Y™; X est Vensemble des suites de points de Y ou, ce qui revient au méme, Vensemble des fonctions de N dans Y muni de la distance de 1a convergence simple. On peut alors réexprimer le théoréme précédent, sous la forme suivante: Corollaire 3.2 (Théoréme de Tychonoff) Soit (X,),

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