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Chapitre 7 Définitions, exemples Les distributions sont des objets qui, comme on va le voir, généralisent les fom localement intégrables et les mesures de Radon sur RY. L’un des princi intéréts de la théorie des distributions, outre son caractére unifieateur, est de py mettre de construire un calcul différentiel qui protonge le calenl différentie! ordi ‘et pour lequel toute distribution est infiniment dérivable. Cette théorie est de un outil essentiel, notamment dans l'étude cles équations aux dérivées partielle, Bl a aussi permis une modélisation mathématique précise de nombrewe phénomd physiques Liidée & la base de la théorie est: de définir les distributions par leur action sur espace de fonetions appelées fonctions-test. On peut noter que eette idée apparal deja dans la définition de mesures par la méthode de Daniell (ef. chapitee 2) ot particulier dans la définition des mesures de Radon. Dans un premier paragraphe, nous allons inteoduire les différents espaces fonctions-test. Nous nous placons sur un ouvert @ de l'espace R“, Dans les notations, Je symbole 0 sera souvent omis dans le cas ot © = Rt 1. Fonctions-test 1.1. Notations Fixons d’abord quelques notations. — Sim €N, £"(M) désigne Vespace des fonctions A valeurs complexes sur 9 classe C™ et E(®) celui des fonctions de classe C™. Par convention, €%(9) oa - Un ie p € MN est appelé un multiindice. Si p = (pi,...,pe) es ua multiindice, on pose [p| =p, +++++py (longueur de p) et p! = p,!.. -pil. Lt semble N# est supposé muni de ordre produit : si p et q sont deux multiindices, on note p Sq sim Sais.) Pa S Gu. Si pg € Net si g < p, on pose (3)-(2)-aeeae ot ( de ) représente le coefficient bindmial ——P* — Si1 . Notous (0) ensemble des compacts de 2. On pose pr(ay= U Dea) EKIQ) En d'auttes termes, l'espace ‘D™(M) est Pespace des fonctions de classe C” support compact dans @. En particulier, D'() = C.(2). Clairement, m’ > m implique D” (Q) c D"(). On pose alors DQ) = |] DLN). Ainsi, espace D(Q) est l'espace des fonctions de classe C™ A support compact dans ©, appelées fonetions-test sur 9. Si K est: un compact de St, on note enfin Dx (2) espace des fonctions de classe C™ & support contenu dans A; De) = 1) DEO) ={F € EQ) ta. Supp f cK} meh Ainsi, DO)= UYU DxtQ) Kex(n) ‘Test clair qu'une fonetion de D'*() (resp. ‘D(M)) prolongée par 0 sur RN, d inslément de D™(R4) (resp. D(R!)). Ainsi, D"(®) et ‘D(O) peuvent étre cons idérés: comme des sous-espaces de, respectivernent, D”(IR*) et ‘D(R*), On fera souvent cette “ilentification sans toujours le préciser. Inversement, un élément f de D"(R*) (resp. “D(R)) appartient & tous lea espaces D'™(0) (resp. D(Q)) tels que 2 > Supp f. 12. Différentes notions de convergence Il n'est pas nécessaire pour la suite munir formellement les espaces fonctionnels introduits plus haut de structures topologiques précises. On se contentera done ici d'y définir simplement la notion de site convergente. Convergence dans Djz(@) et Dx(M) Soit K un compact de ©. On dit qu’um suite (fa)new de Tespace Dy(Q) (resp. Dy-(Q)) converge vers f € Dy() (resp. f € Dg(O)) dans Dz(O) (resp. Djc()} si et seulement si, pour tout multiindi p € NW tel que |p| < m (resp. pour tout p € N4), la suite (DPf,),cw converge uniformément vers D? f. La convergence ainsi définie dans l'espace Dz(%) correspond clairement & convergence pour la norme |. |) définie sur D7i() par Wik = Xo Des, vig oi ||| désigne la norme uniforme. Par contre, il n’existe pas de nome sur Dy( pour laquelle les suites convergentes sont celles définies ici. Convergence dans D"(() et D() On dit qu'une suite (Jq)nen de lespace D™ (0 (resp. D(M)) converge vers ¢ € D™(M) (resp. D(M)) dans D™() (resp. D(O)) § existe un compact K de © tel que Suppéc K, WneN Suppo,cK et tel que la suite (bn)ncn converge vers o dans Pespace DB (0) (resp. Di{)}. Convergence dans £"(0) et £(9) On dit qu'une suite (fn)ncw d'éléments £0) (resp. E(Q)) converge vers f € £™(Q) (resp. f € E{)) si et seulement si pour tout multiindice p tel que |p| < m (resp. pour tout p € N*), et pour tout compact JC de Q, la suite (D? f,)nen converge vers D?f uniformément sur Kc. Pour m = 0, la convergence dans £°(M) ainsi définie est la convergence uniforms) sur tout compact définie dans l'exercice 12, p. 49 Remarquons que les définitions de suites convergentes qui précedent s'étendent immédiatement & des familles (@) of A décrit une partie de B et A — Ao, avec do € [-29, +9]. Iest possible de munir les espaces D x (), £"(Q) et £(Q) de structures d’espi métriques complets pour lesquelles les suites convergentes sont exactement celles définies plus haut (cf. exercice 7). Par contre, on peut montrer que la convergence: definie ci-dessus dans les espaces ‘D"(Q) et D(2) ne correspond & la convergence dans aucune structure d’espace métrique. En fait, les sewles notions topologiques que nous utiliserons 4 propos de « ‘espaces de fonctions seront celles de continuité et de densité, qui peuvent toujous se traduire, dans le cas d’espaces métriques, en termes de suites. Dans toute ta suite, les notions de densité et de continuité sur les espaces fonctionnels introduit ‘plus haut, notamment sur les espaces D"() et ‘D(M), seront définis en termes d suites. Par exemple, une partie H de D"() sera dite dense dans D"(Q) si, tout ¢ € D™(0), il existe une suite (4,)yen de H qui converge vers 6 dans D™(0) De méme, une fonction F de D(®) A valeurs dans un espace métrique, ou da Définitions, exemples 2T tn des espaces préeédents, sera dite continne si, pour toute suite (,)ncn de D(Q) convergeant vers @ dans D(Q), la suite (F(n) new converge vers F(é) dans l'espace considéré, On yérifiera aisément que ceci équivaut a dire que la restriction de F a chaque espace métrique Dx(@). pour K’ compact de ©, est continue. Par exemple, l'injection canonique de D"(2) dans €”(Q), cest-a-dire Pappli- tation qui, & un élément 4 de ‘D"(0), assocée la méme fonction 4, considérée cette {his comme élément de £7(0), est continue. Ceci signifie simplement que toute suite de D"(M) qui converge dans ‘D™(0) converge également dans €"() (vers la méme Timnite}. De méme, les injections canoniques de D(S) dans 6() ou dans D"(S) sont continues. 1.3. Régularisation Commencons par montrer Pexistence déléments non triviau de D (= D(R*)). Soit dabord la fonction p définie sur R par _ fete a apo m= log as nso. “Alors ¢ € €(R). En effet, on démontre aisément par récurrence que, paur tout entier neéN, pest de classe €" et que pl”) est. de la forme { ee si z>0 si r<0, 0" a} Hy, est une fonction polyndmiale: On pose ensuite, pour x € RY, A(x} = p(1 —|z|*), ot, comme d'habitude, |x| teprésente la norme euclidienne eanonique de x dans BY: [r|* = 2x2-4---+22. Soient enfin a = [ o(x)dx > 0 et x = d/a, On vérifie alors que la fonction satisfait les propriétés suivantes:: ve DR), y20, fxladr=1 et Suppx = B(0.1) ‘Bn particulier, si Yon pose, pour n € N°, xn(z) = n“x(nz), alors la suite (Xa)nene st une approximation de l'unité normale (ef. p. 152) formée de fonctions de classe , appelée encore suite régularisante. On fixe maintenant une suite régularisante (in) Proposition 1.2 Soit @€ D™, (m EN). Pour tout entier n> 1, 6#Xq appartient aDet lim $+xn=¢ dans D”. Démonsiration. Les fonctions ¢ et Yq étant & supports compacts, il en est: de méme de} + y,. Plus précisément, Supp($+ Xn) C Supp + Supp x» C Suppé+ B(0, 1/n} c Supp d+ B(0,1). Diautre part, le théoréme classique de dérivation sous les intégrales entraine facile- ment que, d'une part @+ y,, est de classe C™ et done @* Xn € D, et d’autre part,

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