Vous êtes sur la page 1sur 8

11 MAI 2020 N° 6220-6221

SECOND CAHIER (2/2)

WWW.PLAYBACPRESSE.FR
ISSN 1288 - 6939

DÈS 13 ANS L’ACTUALITÉ EN 10 MINUTES PAR JOUR


100 % FAITS - 0% OPINIONS 0,70 € On en apprend tous les jours !

CONCOURS WORLD PRESS PHOTO

LES MEILLEURES PHOTOS


D’ACTUALITÉ DE 2019

N. Berger/APress
Des pompiers combattant les flammes en Californie, aux États-Unis, le 3 août 2019. Cette photo a remporté le 2e prix dans la catégorie «environnement».
page 2 • Lundi 11 mai 2020 – second cahier (2/2)

Concours photo World Press

UNE MANIFESTATION EN POÉSIE


À Khartoum, au Soudan (Afrique), le 19 juin 2019

U
n jeune Soudanais, éclairé par la lumière de télé-
phones portables, dit un poème lors d’une mani-
festation dans la capitale de son pays. Cette image
a remporté le célèbre concours de photographies World
Press Photo, qui récompense chaque année des photo-
graphes de presse. Les jurés ont voté parmi 73996 images
prises dans le monde entier. Cette photo a été réalisée par
Yasuyoshi Chiba, 48 ans, un photographe japonais ins-
tallé à Nairobi, au Kenya (Afrique). Il travaille pour l’Agen-
ce France-Presse (AFP)*. Au Soudan, des manifestations
ont commencé en décembre 2018 pour protester contre
l’augmentation du prix du pain. Début 2019, des milliers
de personnes se sont réunies sur la place principale de la
capitale pour demander le départ du dictateur** Omar
el-Bechir. Celui-ci a été chassé du pouvoir par l’armée le
11 avril 2019. Des militaires se sont alors installés à la tête
du pays. Les manifestations se sont poursuivies. Le 3 juin,
des soldats ont tiré sur la foule de manifestants, tuant des
dizaines de personnes. Les dirigeants du Soudan ont
ensuite coupé Internet et provoqué des pannes d’électri-
cité pour tenter d’arrêter les manifestations... mais elles
ont tout de même continué. Finalement, un accord a été
signé le 17 août, pour que le pouvoir soit partagé entre les
militaires et un parti politique*** représentant les manifes-
tants. «J’ai vu que la forte volonté des gens était là et
qu’elle ne pouvait pas être étouffée par la violence»,
a raconté le photographe Yasuyoshi Chiba.
UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT

World Press Photo/Y. Chiba/AFP


*Entreprise qui emploie des journalistes et
des photographes partout dans le monde, pour fournir
des informations et des images à d’autres médias.
**Chef, souvent violent, décidant de tout
et éliminant ses opposants.
***Groupe de personnes ayant les mêmes idées
pour gouverner un pays.
UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT

Concours photo World Press

FUIR LES FEUX


À Bega, en Australie (Océanie), le 31 décembre 2019

A
bigail (au centre, avec le masque), une
enfant australienne, joue avec des amis
dans un centre d’accueil*. Cette photo,
prise par le photographe australien Sean Davey,
a reçu le 2 e prix dans la catégorie «enjeux
contemporains**». Abigail et sa famille avaient été
évacuées d’un camping alors qu’un feu de forêt
Lundi 11 mai 2020 – second cahier (2/2) • page 3

ravageait les alentours, le soir du Nouvel An.


À cause de la sécheresse et de vents violents,

World Press Photo/S. Davey/AFP


d’énormes incendies ont ravagé la Nouvelle-Galles
du Sud, dans le sud-est du pays, entre septembre
2019 et février 2020. Environ 30 personnes ont été
tuées et près de 3000 maisons ont été détruites.

*Ici, lieu où sont accueillies des personnes


ayant été obligées de fuir les incendies.
**Ici, problèmes de notre époque.
page 4 • Lundi 11 mai 2020 – second cahier (2/2)

Concours photo World Press

LE PARAPLUIE DE LA RÉVOLTE
À Hong Kong, en Chine (Asie), le 1er octobre 2019

U
ne femme brandit une pancarte et un parapluie
(symbole de la protestation) lors d’une manifes-
tation. Cette photo, réalisée par le Danois Nicolas
Asfouri, installé à Pékin, a été récompensée dans la caté-
gorie «informations générales, reportages ». Cette image
est issue d’une série de photos prises lors des manifesta-
tions de 2019-2020 à Hong Kong. De mars à octobre 2019,
des habitants de cette petite région chinoise (colonie*
britannique de 1842 à 1997) ont manifesté pour protester
contre un projet de loi facilitant les arrestations et les
extraditions** vers la Chine continentale***, où les lois sont
plus strictes qu’à Hong Kong. Au fil des semaines, les
manifestants sont devenus de plus en plus nombreux. Le
jour où cette photo a été prise, la police a tiré sur certains
d’entre eux. Le 23 octobre, le projet de loi a été aban-
donné. Mais les manifestations se sont poursuivies jusqu’à
début 2020, notamment pour demander davantage d’in-
dépendance**** par rapport au gouvernement chinois.

*Ici, territoire ou pays occupé et dirigé par un autre pays.


**«Livraisons» de prisonniers pour qu’ils soient jugés.
***Ici, partie du continent la plus proche de l’île
de Hong Kong (= tout le reste de la Chine).
**** Ici, fait d’avoir le droit de prendre
des décisions concernant Hong Kong sans demander
l’accord du gouvernement chinois.

World Press Photo/N. Asfouri/AFP


UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT
UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT

Concours photo World Press

DES TIGRES D’AMUSEMENT...


À Myrtle Beach, aux États-Unis (Amérique), le 30 avril 2019

L
’équipe d’un parc animalier pose avec des tigres
dans une piscine. Ces félins sont utilisés chaque
jour pour des spectacles. L’auteur de cette photo,
l’Américain Steve Winter, a reçu le 2e prix dans la catégorie
«enjeux contemporains, reportages». Entre 5000 et
10000 tigres vivent en captivité aux États-Unis. Plusieurs
zoos en élèvent et font payer les visiteurs qui veulent les
caresser et faire une photo avec eux. Des Américains en

World Press Photo/S. Winter/National Geographic


achètent pour en faire des «animaux de compagnie». En
comparaison, il ne reste plus que 3900 tigres à l’état
sauvage (tous en Asie) et 1659 autres dans les zoos du
Lundi 11 mai 2020 – second cahier (2/2) • page 5

monde (hors États-Unis) ! En 1973, une loi protégeant les


espèces menacées de disparition (dont le tigre fait partie)
a été votée aux États-Unis. Mais elle ne concerne que les
animaux capturés dans la nature, pas ceux nés en captivité.
Dans certains États* américains (Nevada, Wisconsin...),
aucun contrôle n’est effectué concernant les animaux
de compagnie. Mais une nouvelle loi, interdisant d’avoir
un lion ou un tigre chez soi, sera peut-être bientôt votée.

*Ici, régions.
page 6 • Lundi 11 mai 2020 – second cahier (2/2)

Concours photo World Press

DE NOUVELLES MAMANS
À Sibolangit, sur l’île de Sumatra, en Indonésie (Asie),
le 22 janvier 2019

C
es femmes emmènent de jeunes orangs-outans
vers une «école de la forêt», où ils vont apprendre
à grimper aux arbres. L’auteur de cette photo, le
Belge Alain Schroeder, a reçu le premier prix dans la caté-
gorie «nature, reportages». Ces singes sont orphelins :
leurs parents ont été tués. Auparavant, on trouvait des

World Press Photo/A. Schroeder/National Geographic


orangs-outans sur toute l’île de Sumatra. Maintenant, ils
vivent seulement dans le nord de l’île. La forêt, leur lieu de
vie, est détruite par les êtres humains pour extraire* des
minerais** ou planter des champs de palmiers à huile***.
Or, les orangs-outans ne descendent presque jamais au
sol. Ils sont donc menacés de disparition. À Sibolangit, les
UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT

soigneuses «remplacent» les mères des bébés singes,


auxquelles les petits ont besoin de s’accrocher jusqu’à
l’âge de sept ou huit ans.

*Ici, faire sortir de terre.


**Roche.
***Plante produisant de l’huile de palme, utilisée
dans des aliments et des produits d’hygiène.
UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT

Concours photo World Press

UNE VILLE EN FÊTE


À Liverpool, au Royaume-Uni (Europe), le 2 juin 2019

L
es Reds (les footballeurs de l’équipe de
Liverpool) défilent, installés sur le toit d’un
bus, après leur victoire en finale de la Ligue
des champions* contre Tottenham (2-0), un autre
club anglais, à Madrid (Espagne), la veille. Cette
photo du Britannique Oli Scarff a reçu le 3e prix
dans la catégorie «sports». Plus de 750000 fans
étaient venus assister au défilé, pour célébrer la
victoire. Le club n’avait gagné aucun titre depuis la
Coupe de la Ligue anglaise, en 2012. Les joueurs de
Liverpool sont entraînés par l’Allemand Jürgen
Klopp. Fin 2019, son contrat** a été prolongé
jusqu’en 2024.

*Compétition européenne réunissant les meilleurs


clubs de chaque pays.
**Ici, document écrit précisant les droits
et les devoirs de l’entraîneur.
Lundi 11 mai 2020 – second cahier (2/2) • page 7

World Press Photo/O. Scarff/AFP


08 interview santé claire boulle-geronimi

CV Née en 1966 à Châlons-en-Champagne


(Marne). À la suite de ses études de médecine,
infectieuse...). Après avoir travaillé 15 ans à Lens
(Pas-de-Calais), elle rejoint le centre hospitalier
elle obtient différents diplômes (anesthésie- de Douai (Nord) en février 2009. Elle y est
réanimation, réanimation médicale, pathologie cheffe du service réanimation depuis mai 2009.

“En réanimation, l’organisme d’un


malade du Covid-19 souffre beaucoup”
Comment votre hôpital a-t-il dû se réorganiser pour faire face
à l’afflux de malades atteints du Covid-19 ?
Dr Boulle-Geronimi : Il a fallu faire face très vite, en quelques jours,
à l’arrivée de patients en nombre. Pour diagnostiquer les malades,
nous leur faisons passer un scanner des poumons. Nous avons
sollicité les différents services de l’hôpital (ex. : le service cardio-
logie) pour augmenter le nombre de lits de réanimation. Nous
sommes passés de 10 à 18 lits disponibles ! Près de la moitié des
patients en réanimation actuellement sont des malades du Co-
vid-19. Au début, nous avions beaucoup de personnes avec des
facteurs de comorbidité (surpoids ou obésité, diabète, hyper-
tension...), mais aussi des patients assez jeunes, sans comorbi-
dité. Aujourd’hui, ce sont surtout des personnes âgées. Le ser-
vice de réanimation a été partagé en deux : un service « Covid »
et un « non-Covid ». Il est important de dire que nous continuons
de soigner tout le monde !

Pendant combien de temps les personnes gravement malades


du Covid-19 restent-elles en réanimation ?
Elles restent sous assistance respiratoire durant deux ou trois semaines,
en moyenne. Souvent, pour ces malades, un « basculement » se produit
autour du septième jour, avec une dégradation rapide de leur
état respiratoire liée à une forte inflammation des poumons
causée par le coronavirus.

Quand les malades sortent de réanimation,


le chemin est-il encore long pour eux ?
Oui, il faut consolider leur état de santé. On les
transfère donc dans d’autres unités de l’hôpital.
Souvent, ils restent ici un mois de plus, au mini-
mum. Leur organisme a souffert. On leur a don-
né des médicaments de réanimation : de puis-
sants anti- douleurs, des paralysants (les
curares)... Certains ne se rendent pas bien comp-
A. Andria

te de ce qu’ils ont vécu : il existe un « trou de la


réanimation ». Les patients présentent aussi des
séquelles musculaires, car ils sont restés immo-
biles longtemps. Il faut leur faire faire de la kiné.
Enfin, on s’inquiète aussi des possibles troubles du
Play Bac Presse SARL,
comportement, des troubles neurologiques, de la confusion mentale, des syndromes de 14 bis, rue des Minimes, 75140 Paris Cedex 03
stress post-traumatique... En plus des corps, il faudra aussi soigner les « âmes ». Rédaction : 14 bis, rue des Minimes, Paris IIIe
ABONNEMENTS. Adresse : L’actu
60643 CHANTILLY Cedex. Tél. : 0825 093 393
(0,15 € TTC/min). E-mail : abo.playbac@ediis.fr
Cette épidémie a créé, sans doute, encore plus de solidarité au sein du personnel soignant Direction de la publication : Jérôme Saltet –
et non soignant de l’hôpital... Directrice de la diffusion et du marketing :
Mélanie Jalans – Rédacteur en chef :
Oui. Il y a eu une grande entraide entre tous les services. L’agence régionale de santé nous François Dufour – Réd. en chef adjoint :
Sébastien Courtieux – Réd. en chef technique  :
a, elle aussi, beaucoup aidé. Elle a été très à l’écoute de nos besoins. À l’hôpital, beaucoup Nipul Ahangama–Walawage - Responsable
fabrication : Micheline Letellier - Secrétaire
de personnes nous ont aidés pour le service de réanimation. Nous sommes très protégés de rédaction : Sabine Hervy - Correction :
Hélène Soula. Abonnements : F. Vadivelou
grâce à nos équipements : nous ne pensons pas au risque de contamination, les équipes – Publicité/partenariats : Marina Duprez
(m.duprez@playbac.fr)
sont en confiance, nous faisons notre travail. Ce bel élan va changer les mentalités. Je – Créa/promotion : A. Sueur.
Relation lecteurs : lactu@playbac.fr Twitter : @lactu
suis fière de ce travail d’équipe et fière d’être médecin ! Les témoignages des patients qui Play Bac Presse SARL. Gérant Jérôme Saltet, Groupe Play Bac,
François-Jérôme, Financière G. Burrus. Comité de direction :
sortent guéris et les remerciements de leur famille nous touchent beaucoup. F. Dufour, J. Saltet, M. Jalans. Dépôt légal : mai 1997.
CPPAP n° 0623 C 89742. Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les
publications destinées à la jeunesse. Conception : Mignon-Media.
 Interview par Olivier Gasselin Imprimerie : SIEP – Origine du papier : Suisse – Taux de
fibres recyclées : 85 % – Eutrophisation : Ptot 0.013 kg/tonne

Vous aimerez peut-être aussi