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LE PROJET CITOYEN
Face à la disparition du lien social et au sentiment de solitude de l’individu, il faut rendre à la citoyenneté toutes ses
dimensions de dignité, de solidarité et d’engagement au quotidien.
Nous devons avant toute chose retrouver un projet collectif.
Le choix de la dignité
L’exercice du rôle de citoyen suppose la dignité qui seule permet d’être pleinement citoyen. C’est pourquoi sera créé un
revenu citoyen.
Le revenu citoyen serait accessible à tous les citoyens français majeurs. Il serait versé sur une base mensuelle – avec les
mêmes procédures par lesquelles le nouvel impôt sur le revenu serait retenu à la source- à un niveau de 850 euros en
l’absence de toute ressource (une personne âgée au minimum vieillesse, un bénéficiaire du Rsa, un étudiant par exemple)
Pour toutes les autres personnes disposant de revenus (du travail ou de remplacement, retraites, allocations chômage) de
moins de 1500 euros mensuels, le revenu citoyen serait versé de façon dégressive en fixant comme principe qu’aucune
personne ne puisse être découragée à travailler.
A rebours de la logique d’assistanat il s’agit de créer et d’encourager de nouvelles activités :
Pour les jeunes, le revenu citoyen pourrait être mis à disposition sous forme de capital bloqué de 70 000 euros,
utilisable pour créer une entreprise, pour assurer l’autonomie (logement) ou pour financer une formation. En cas
de revenus avant l’âge de 25 ans, les sommes dépensées seraient en partie remboursables sur l’impôt sur le
revenu.
Les sommes du revenu citoyen pourraient être mises en commun pour créer une entreprise dans le cadre de
l’Economie Sociale et Solidaire.
La simplification des allocations existantes crée une lisibilité et une responsabilisation individuelle
Le coût net de la mise en œuvre du revenu citoyen, qui se substitue aux allocations sociales existantes, serait de l’ordre de
30 milliards d’euros.
Le choix de la responsabilité
Cela passe par la codification d’un statut du citoyen consacrant ses droits, ses devoirs et ses responsabilités.
Des devoirs civiques doivent être énoncés par la loi :
L’obligation d’inscription sur les listes électorales et l’obligation du vote (avec reconnaissance du vote blanc dans
les suffrages exprimés)
Le paiement de l’impôt sur le revenu par tous les citoyens en fonction de leurs facultés contributives, y compris à
titre symbolique.
L’accomplissement des devoirs en cas de nécessité de défense nationale
Le concours à l’administration de la justice, comme juré d’assise
Cela passe également par la création d’un grand impôt citoyen, en remplacement de l’impôt sur le revenu des personnes
physiques et de l’impôt de solidarité sur la fortune :
Il doit être signe de simplicité. Il doit s’agir d’un impôt unique sur le revenu retenu à la source, en fusionnant la
CSG, la CRDS et l’Impôt sur le Revenu. Un euro de revenu, quelle que soit son origine, doit être taxé de la même
manière.
Il doit être signe de justice sociale.
o La progressivité doit être renforcée, grâce à un taux de 60% pour les très hauts revenus (supérieurs à un
million d’euros par an).
o La fiscalité sur le patrimoine doit être intégrée par des mécanismes spécifiques à ce même impôt, en
prenant en compte l’ensemble des revenus du patrimoine, des plus-values (hors résidence principale),
des transmissions à titre gratuit, au barème d’imposition sur le revenu.
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o La franchise des petits patrimoines doit être garantie pour favoriser l’indépendance économique et
soutenir les classes moyennes. Cela suppose une franchise d’imposition du patrimoine jusqu’à hauteur
du seuil actuel de l’ISF.
Il doit être signe d’engagement civique. Cet impôt serait payable par tous, personnellement, même à titre
symbolique.
Le choix de l’engagement
Le statut de citoyen c’est aussi un engagement librement assumé vis-à-vis des autres, à travers un engagement à assumer
une activité d’intérêt général : travail, bénévolat, engagement, création.
La solidarité des citoyens doit s’incarner dans un service citoyen.
Ce service citoyen serait obligatoire pour une durée d’un an, fractionnable en plusieurs séquences de deux ou trois mois
pour l’ensemble des Français de 18 à 25 ans. Car il s’agit aujourd’hui de nous appuyer en premier lieu sur les énergies de
notre jeunesse.
Ce service serait ouvert à toutes les personnes de plus de 25 ans souhaitant y consacrer une part de leur temps soit pour des
activités d’intérêt général, soit pour encadrer les activités de service citoyen des jeunes. Ces périodes ouvriraient droit à un
congé sans solde avec conservation de l’ensemble des avantages sociaux et de carrière, dans une certaine limite de durée.
Le revenu citoyen assurerait la rémunération pendant cette durée.
Il s’agit de développer le brassage social des jeunes effectuant leur service citoyen
Il s’agit en même temps de leur permettre d’agir en faveur de l’intérêt général.
Il s’agit d’œuvrer dans le sens d’une responsabilisation des citoyens en favorisant à la fois les parrainages
citoyens et l’encouragement par les pairs (à travers de groupes de 5 à 7 jeunes du service citoyen responsables en
commun de leur mission)
Le service citoyen est un support de missions d’intérêt général. Plusieurs types de missions seront envisagés :
Des missions d’appui au service public, s’adressant notamment à des publics spécialisés (personnels soignants et
d’accompagnement, personnels éducatifs) pour intervenir dans les services publics de proximité sous la
supervision d’agents spécialisés (dispensaires, locaux éducatifs en pied d’immeuble).
Des missions liées aux besoins de collectivités territoriales qui l’auraient exprimé.
Des missions liées à la demande sociale qui pourraient être déterminées par une bourse interactive, en recueillant
notamment l’ensemble des demandes d’acteurs associatifs reconnus d’utilité publique.
Des missions à l’étranger dans le cadre de la coopération et du volontariat international, dans le cadre
d’entreprises françaises ou d’associations humanitaires.
Des missions de préparation militaire de réserve pour ceux qui le souhaitent
Le service citoyen peut être aussi un cadre d’accompagnement, de formation et d’insertion pour aider chacun à trouver une
place dans la société (permis de conduire, premiers secours, formation professionnelle, validation des acquis de
l’expérience).
C’est un service ouvert en général à l’ensemble des citoyens à temps partiel ou complet pour la durée de leur choix. Ils
auraient deux types de missions :
Encadrer les activités des plus jeunes dans leur domaine de compétences
Se mettre directement au service de la collectivité (par exemple pour des maraudes du samu social).
S’ajouteraient deux dispositifs spécifiques :
Un service citoyen adapté et obligatoire serait créé pour toute personne naturalisée.
Un service citoyen à titre de stages exploratoires pour les élèves, dans le cadre de l’enseignement d’éducation
civique.
L’essentiel du financement repose sur le versement du revenu citoyen. Les installations et infrastructures seraient prises en
charge par les collectivités locales (fournitures de locaux)
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IL Y A DES SOLUTIONS
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REFONDER LES PILIERS DE LA REPUBLIQUE
Nous sommes aujourd’hui dépourvus de moyens d’action concrète, dans le cadre de l’Europe, de la mondialisation et de la
crise budgétaire et morale de l’Etat. Cela suppose six politiques de refondation préalables à la libération des énergies
collectives aujourd’hui bridées.
C’est également assurer la tranquillité publique. Il faut pour cela nouer avec les citoyens une nouvelle relation, qui ne soit
ni la militarisation de l’action policière véhiculée par la droite, ni le malaise de la gauche.
Il faut un partage des tâches clair entre une police nationale, d’Etat, assurant les missions de répression judiciaire
et de maintien de l’ordre et une police municipale complètement réorganisée, avec un recrutement national sur
concours et une harmonisation des effectifs policiers entre villes riches et villes pauvres. Des séances de compte-
rendu de l’action policière à l’échelon local, se tiendront en partenariat avec les autorités municipales ou
métropolitaines.
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Il faut une police présente sur tout le territoire, sept jours sur sept, nuit et jour. Cela passe par l’établissement
dans chaque quartier difficile d’une permanence de police, notamment dans le cadre d’une maison des
services publics associant différents services de l’Etat et des collectivités territoriales. Ces effectifs dépendront du
commissariat le plus proche et resteront en contact permanent avec lui. Les locaux seront mis à disposition par les
municipalités. Tous les moyens techniques et humains doivent être employés, comme la vidéosurveillance.
L’enjeu aujourd’hui, c’est de répondre à toutes les formes de délinquance au bon niveau
Cela passe par la constitution d’une chaîne d’intervention, depuis des Groupements d’Intervention Européens,
jusqu’aux Groupements d’Intervention Régionaux en passant par un Groupement d’Intervention National
interservices, afin de mener une lutte acharnée contre le grand banditisme et les mafias.
Il faut fixer des priorités claires à l’action de la police en ciblant la délinquance générale qui est la plus pénible
au quotidien. Le travail est pollué aujourd’hui par des activités inefficaces – les procédures pour possession
limitée de haschich, le traitement des arrestations d’immigrés illégaux. L’essentiel du travail de la police doit
pouvoir se tourner vers la délinquance générale qui est source d’inquiétude.
Notre modèle social est en péril. Pourtant il est au cœur de notre identité. C’est la cause principale des doutes qui minent
les Français.
Face à la mondialisation, notre qualité de vie semble en danger. Pourtant, nous devons prendre conscience que c’est notre
principal atout et c’est notre identité dans la mondialisation. Un modèle social redevenu exemplaire contribuera à nous
faire revenir dans le jeu mondial.
Aujourd’hui, notre conception se limite à un modèle où s’affronte le public, incarné par l’Etat, et le privé, sans aucun lien
avec l’intérêt général. Il faut définir une nouvelle philosophie du rôle de l’Etat et du service public, articulé sur trois
échelons.
Premier niveau, l’Etat. Il y a les garanties essentielles à la cohésion sociale et nationale, les missions régaliennes et
républicaines, qui doivent être assumées par un Etat fort et respecté, comme la sécurité, la défense, l’éducation. Cela
suppose une fonction publique capable d’assumer ses missions dans la durée.
Un statut de la fonction publique unifié imposant des conditions d’exercice, notamment en termes de continuité
et de neutralité, mais aussi de transparence, en associant les agents publics aux choix et orientations budgétaires
de leurs services.
La codification. Il faut retrouver l’esprit du code pour lutter contre l’insécurité juridique. Il convient de créer au
Parlement une Section de Codification travaillant à l’intégration législative et à la mise en cohérence. Les codes
doivent par ailleurs être rendus accessibles sur internet à l’ensemble des citoyens de manière claire et
pédagogique.
Deuxième niveau, le service public. Il y a l’ensemble des activités d’intérêt général qui supposent une régulation
publique des intérêts privés et une intervention publique en appui pour corriger les inégalités. Cela suppose de construire
de nouveaux services publics, en matière de services bancaires, de logement, de consommation, d’accompagnement des
parcours professionnels, de la petite enfance.
Troisième niveau, le service citoyen. Le service citoyen doit offrir le cadre de solidarités concrètes et des réponses à
des problèmes vécus au quotidien, notamment en termes de maillage territorial de la santé, de l’éducation ou en termes de
préservation du patrimoine.
Grâce à cette armature, nous pourrons revitaliser notre modèle social autour de trois axes.
La santé doit être à nouveau une source de sécurité pour tous les Français en faisant vivre une logique de service public de
la santé.
Il faut renouveler le maillage territorial du service public de santé en articulant un nouvel hôpital public décentralisé
en trois échelons.
Un centre hospitalier pour les soins les plus importants et les moyens de recherche.
Des centres hospitaliers de proximité pour les soins courants et en ambulatoire
Des dispensaires, adossés aux pharmacies, dans toutes les communes et les quartiers où c’est nécessaire, pour
assurer une présence de personnels soignants, notamment dans le cadre du service citoyen. Il s’agit également de
développer la télémédecine. La modulation des exonérations de charge doit favoriser l’installation des
médecins en libéral dans les territoires déficitaires, ainsi que le développement de l’exercice regroupé dans les
Maisons de Santé Pluridisciplinaires.
Il faut au-delà donner des missions de service public aux personnels de santé :
Développer l’éducation thérapeutique, notamment par les pharmaciens, et la prévention comme une mission à
part entière et reconnue.
Renforcer la médecine scolaire en redéfinissant ses missions.
Mettre en avant dans le cadre du service citoyen le développement de l’offre d’activités physiques et sportives.
Le financement de la santé doit être garanti et préservé. Le financement et le besoin doivent être associés au plus près.
Une nouvelle gouvernance de l’Assurance-maladie avec régime unique d’assurance maladie divisé en grandes
régions permettra une meilleure lisibilité et un meilleur pilotage du système de soins, en prenant appui pour le
pilotage sur les ARS, tout en maintenant une péréquation de moyens entre les grandes régions.. Il faut associer les
professions médicales à la gestion des dépenses.
Une nouvelle prise en compte de la dépense, par un financement plus réaliste de l’hôpital public. Une
tarification plus souple mêlant tarification aux actes et tarification forfaitaire doit permettre d’approcher au plus
près de la réalité vécue de la santé publique.
L’enseignement supérieur doit être davantage en prise avec les besoins des citoyens dans le cadre d’une société de la
connaissance.
L’université doit pouvoir prendre en compte l’ensemble des besoins sur ces territoires pour assumer l’ensemble des
parcours étudiants, assurer une formation de qualité et réaliser les objectifs de 50% d’une classe d’âge au niveau licence.
Cela se fera par la création de grands établissements d’ampleur régionale, capables d’assumer de façon
décentralisée à la fois le rôle de proximité et le rôle d’excellence. Ils doivent être réunis avec les grandes écoles et
intégrer également les classes préparatoires.
L’ouverture nationale et mondiale des établissements doit être favorisée en interdisant le recrutement local des
enseignants-chercheurs.
L’autonomie de financement doit s’appuyer sur une capacité de modulation des droits d’inscription des
établissements d’enseignement supérieur dans le cadre des possibilités spécifiques fournies par le revenu citoyen
des jeunes de 18 à 25 ans.
L’enseignement supérieur doit être capable de faire face aux demandes de professionnalisation et de développement des
nouvelles techniques.
Pour la revalorisation des savoirs techniques et professionnels, pour que l’intelligence de la main soit reconnue à
égalité, il faut ouvrir les universités aux savoir-faire, notamment à travers la création de Grandes Ecoles
Professionnelles qui permettraient de fédérer et d’aiguillonner les apprentissages dans certains domaines clés –
hôtellerie, agriculture, compétences spécifiques des techniciens de l’aéronautique ou des chantiers navals.
De même, je souhaite que la France se dote de deux ou trois Cités de l’Artisanat concentrant les savoir-faire de
domaines d’excellence grâce à la mise à disposition d’infrastructures, grâce à un effort de diffusion par les
pouvoirs publics, grâce enfin à un soutien à l’activité par des franchises fiscales.
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La situation des femmes, notamment dans le cadre de la vie professionnelle et dans le partage des tâches
domestiques, impose une action volontariste.
o Attaquons nous aux causes réelles des inégalités plutôt que de déplorer les symboles. Les femmes
s’engagent de plus en plus dans des carrières exigeantes, en temps et en souplesse. Il faut des cadres de
service public de la petite enfance pour mieux prendre en charge les enfants, notamment à proximité de
leur lieu de travail. Cette prise en charge pourrait être fortement mutualisée par les entreprises en incitant
à la création de crèches d’entreprise, interentreprises ou dans le cadre de l’Economie Sociale et
Solidaire.
o Faisons du respect de la parité un critère de responsabilité des entreprises pris en compte dans la
modulation de l’impôt sur les sociétés.
L’ensemble des discriminations doit être combattu.
o En réponse aux réalités concrètes de l’homoparentalité, de la transsexualité, des familles recomposées et
monoparentales, il s’agira de définir le meilleur consensus concret pour sortir des hypocrisies et offrir
des solutions à toutes et à tous pour vivre au mieux, au quotidien et dans la plus grande sécurité juridique
possible.
o Il faut faire de l’égal respect dû à tous les citoyens, quelle que soit leur origine, leur croyance ou leur
couleur de peau un axe fort de l’action publique, en mettant en œuvre dans le cadre du service citoyen
des actions de sensibilisation, de prévention et de contrôle (notamment opérations test).
L’équilibre de nos territoires est une condition essentielle pour donner à tous les Français les garanties de l’égalité dans ce
temps de changement. Il suppose un nouvel ancrage régional des politiques publiques.
La mondialisation impose des contraintes fortes sur la cohésion de nos territoires, sur l’égalité entre les citoyens. Il y a là
une exigence de volontarisme mais aussi sur la conception même de ces territoires.
Et nous ne pourrons offrir un espoir qu’en changeant radicalement les modes de vie.
Dans le cadre du Plan Vert, chaque ville française sera amenée à se doter d’un quartier écologique, dont le projet
sera financé dans le cadre de partenariats public-privé, et à engager une transformation de ses centres-villes vers
le passage des transports individuels à des formes nouvelles de transports collectifs, notamment la location
ponctuelle de véhicules électriques.
Des réseaux de transport mieux développés et des programmes spécifiques, pour encourager les populations
dans les zones rurales dépendant de la ville, doivent faire respirer la ville, en ouvrant la possibilité de créer pour
les très grandes agglomérations des dispositifs de péages urbains, assorties de conditions d’équité strictes.
Tous les Plans Locaux d’Urbanisme et d’occupation des sols, en s’appuyant sur les ressources techniques des
intercommunalités, devront prendre en compte des critères environnementaux, notamment en termes de
constructions de bâtiments basse consommation et de schémas locaux de transports. L’habitat durable sera au
cœur des projets, en mettant en œuvre pour les communes une mutualisation des moyens, une formation des élus
et des échanges de bonnes pratiques. Par ailleurs les équilibres naturels devront être préservés dans le cadre des
Zones Natura 2000.
Il faut une garantie d’égalité républicaine pour nos banlieues, car ces quartiers populaires sont devenus les symptômes
d’un mal français qui est la ségrégation et l’accroissement des inégalités.
La métropole doit devenir le niveau d’une politique de la ville à la fois complète et proche des besoins. Le
désenclavement, la mixité sociale, les déplacements travail-domicile sont des enjeux à traiter au niveau des
nouvelles métropoles, qui sont gage de mise en commun des moyens et de vision d’ensemble pour les
problématiques de ségrégation, de sécurité, de transport et d’activité économique.
Les habitants des quartiers doivent avoir la capacité de prendre en main leur destin. C’est pourquoi au sein de ces
métropoles ils doivent recevoir une représentation spécifique fondée sur des conseils de quartier élus au
suffrage universel. Ces conseils auront notamment compétence pour conclure avec les élus locaux des projets
territoriaux.
Les quartiers sensibles doivent bénéficier d’une stratégie systématique d’accès aux services publics par deux
moyens, d’une part la création de Maisons des Services Publics à direction unique et d’autre part à travers
l’emploi de locaux mis à disposition au sein des grands ensembles pour assurer des missions de santé et de
prévention, du soutien scolaire, du lien social, dans le cadre du service citoyen.
Le sujet majeur c’est l’emploi. Il manque pour cela un outil, à côté de l’ANRU et de l’ACSEC. Les quartiers
sensibles doivent également être revitalisés économiquement par une Agence Nationale de Développement
Economique capable de fédérer l’ensemble des initiatives privées, publiques, associatives en la matière.
Il faut aussi une garantie de vitalité pour nos territoires ruraux.
C’est pourquoi dans le cadre du service citoyen, je souhaite que chaque commune mette à disposition un local
pour accueillir quelques intervenants qui seront capables, selon les cas, d’accompagner les personnes âgées,
d’offrir des services de transport ponctuels, de donner une aide juridique et administrative.
Il faut développer les transports collectifs individualisés – comme les taxis collectifs.
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Les paysages sont au cœur de l’identité française. Or aujourd’hui, l’enlaidissement des abords des villes est ressenti par
tous comme une perte. La beauté et l’art de vivre sont aussi notre patrimoine.
Une Charte des paysages doit permettre la valorisation des identités, par une législation plus stricte en matière
d’affichage publicitaire notamment.
La préservation des terres agricoles doit être renforcée notamment à la périphérie des villes, en faisant le choix
d’une emprise urbaine moins dense au profit de la revitalisation de villages de proche périphérie grâce à un
meilleur accès aux infrastructures.
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IL Y A DES SOLUTIONS
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CREER LES LEVIERS DE LA TRANSFORMATION ECONOMIQUE DE LA FRANCE
L’économie française décroche, non seulement vis-à-vis des pays émergents, mais aussi vis-à-vis de certains de nos
partenaires. Il s’agit de faire naître un nouveau modèle économique en prise avec le monde afin de faire de la France un
pays pionnier de la révolution écologique et énergétique et d’anticiper les changements structurels de l’économie de
l’avenir, notamment sur les nouvelles interdépendances entre services et industries.
Premier levier, une fiscalité moderne pour enclencher un changement de modèle économique.
Un levier fiscal moderne doit assurer l’enclenchement d’un changement de modèle économique fondé sur le maintien de
l’emploi, notamment industriel, en France, la conversion vers un modèle économique fondé sur l’environnement et la force
de notre production vers l’exportation.
C’est le sens d’une TVA 3E (Environnement, Emploi, Exportation), à la fois modulable en fonction de critères
environnementaux et remplaçant une part des cotisations sociales salariales et patronales. Il s’agit d’un côté de
responsabiliser les consommateurs et de les sensibiliser au vrai prix des biens qu’ils achètent en prenant en
compte les coûts cachés et de l’autre côté de faire baisser le coût de la production française par rapport aux
importations, également mises à contribution dans ce dispositif. Le taux de TVA normal fluctuerait ainsi entre
19,6 et 24,6 avec un niveau moyen de 22 points. Le taux de TVA sur les produits de première nécessité
demeurerait inchangé à 5,5%. Ce afin d’obtenir une réduction massive de 4 points des charges sociales, à la fois
patronales pour soutenir la compétitivité, la relocalisation industrielle et la création d’emplois, et salariales pour
soutenir les salaires et le pouvoir d’achat, afin que le travail soit récompensé à sa juste valeur. Cette baisse serait
rendue possible par un mix fiscal entre Tva, impôt sur les sociétés et CSG.
La fiscalité doit aussi renforcer la responsabilité des entreprises face à l’intérêt général. C’est le sens de la
création d’une part modulable de l’Impôt sur les Sociétés qui permettra de mettre l’intérêt général au cœur de
la fiscalité en compensant les excès et en récompensant les efforts. L’emploi des jeunes et des seniors, la parité
homme-femmes, la responsabilité environnementale, les négociations salariales seront des conditions objectives
de la modulation.
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Troisième levier, un pilotage fort pour la transformation de notre économie.
Il nous faut pour cela, afin d’assumer les difficultés d’une période de sortie de crise économique et de reconstruction de
l’économie mondiale, un grand Conseil National Stratégique.
Il se réunirait sous l’autorité du Président de la République tout en associant l’ensemble des présidents de région,
les partenaires sociaux et les parlementaires représentants des commissions concernées à l’Assemblée Nationale
et au Sénat. C’est un gage de consensus.
Il aurait sous son autorité les organismes statistiques et économétriques ainsi que les organismes de soutien au
commerce international (Ubifrance, Coface). C’est un gage d’analyse de qualité.
Il piloterait l’ensemble des instruments de financement de l’économie – FSI, participations de la Caisse des
Dépôts et Consignations, Oseo. C’est un gage d’efficacité.
Son action s’inscrirait dans le cadre d’une vision de long terme ayant pour objectif de mettre en vingt ans (horizon 2030) la
France en pointe de l’économie verte, le Plan Vert :
Une contribution énergie carbone taxant les biens et les services en fonction de leur consommation carbone
aurait pour but d’engager une transformation de la société vers plus de sobriété.
Un Grenelle de l’Energie permettrait de redéfinir le mix énergétique français à l’horizon 2030 notamment en
fixant des objectifs ambitieux en termes d’énergies renouvelables de 50% de la production électrique, et de
réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité. Le résultat serait sanctionné par un référendum
sur la politique énergétique de la France, pouvant inclure l’option d’une sortie du nucléaire.
Une Banque Verte serait chargée de mobiliser l’ensemble des recettes nées de la contribution énergie carbone
pour financer, avec un effet de levier sur les capitaux privés, des programmes d’efficacité énergétique, des
initiatives d’excellence à vocation mondiale en matière de technologies environnementales.
La clé de la transformation sera l’innovation et la recherche
Il faut fixer des objectifs ambitieux de dépenses de recherche et développement, pour atteindre en l’espace de
cinq ans l’objectif de 3% du PNB consacré à la R&D, en maintenant et accentuant l’effort public.
Il est nécessaire de créer un institut de recherche appliquée permettant de faire le lien entre les laboratoires de
recherche et les besoins des entreprises, grâce à un pilotage mixte public-privé, sur le modèle des Instituts
Frauenhofer allemands.
La bataille pour l’emploi doit rester notre premier objectif dans le temps de la sortie de crise :
Une suppression temporaire du dispositif d’exonération des heures supplémentaires jusqu’au retour du
chômage sous les 7,5%, sa situation en 2007 avant la crise, doit permettre de financer forfaitairement une partie
du salaire de toute personne dont l’embauche fait augmenter les effectifs en CDI de l’entreprise.
La création d’un service public des parcours professionnels chargé non seulement de l’indemnisation et de la
recherche d’emploi mais aussi de la gestion, la sécurisation et la valorisation des parcours professionnels
o En se consacrant au suivi des personnes en emploi et sans emploi (dimension de prévention des risques
et d’accompagnement), salariées ou indépendantes.
o En articulant l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle, en assurant une unité réelle entre la
formation permanente et l’enseignement technique et professionnel.
o En créant des encadrements des taux de précarité dans l’entreprise à travers une modulation de l’impôt
sur les sociétés.
Il s’agit enfin de tourner l’économie française vers le monde à travers un véritable patriotisme économique :
Un label « Produit de France » avec un logo unique clairement identifiable doit soutenir la production française
à l’étranger.
Mais la clé de l’exportation c’est aussi un marché intérieur protégé, dans le cadre des normes existantes et dans un
esprit de réciprocité avec nos partenaires commerciaux. A cette fin, et dans le cadre d’un service public de
consommation, la grande distribution doit se fixer des objectifs de produits français.
Quatrième levier, il faut la mobilisation de toutes les énergies.
Il faut instaurer une logique de participation des salariés à la décision comme aux profits.
Une cogestion à la française permettrait d’enclencher une dynamique de dialogue et de solidarité. Un tiers des
sièges des conseils d’administration et de surveillance doivent être attribués aux représentants des salariés.
Une participation des salariés aux profits de l’entreprise est également nécessaire, en rendant plus contraignants
les dispositifs mis en place par la loi de 2006. Des plans d’actionnariat salarié permettront la constitution d’une
épargne de long terme encourageant la fidélisation des salariés au sein du groupe.
Une régulation de l’écart des salaires dans les entreprises par une négociation obligatoire par branche pour fixer
les écarts acceptables entre les 10% de revenus les plus faibles et les 10% les plus élevés.
Il faut mobiliser la jeunesse autour d’un projet d’avenir :
L’accent sur l’emploi des jeunes et la lutte contre la précarité doit leur permettre de s’inscrire dans un projet.
C’est pourquoi l’emploi des jeunes doit apparaître clairement comme une priorité en s’accordant avec les
entreprises sur un taux de jeunes en emploi, en formation ou en alternance au sein des effectifs des entreprises
de plus de 500 salariés, avec en cas d’impossibilité d’un accord, le recours à la loi.
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Le succès, ce sont aussi des essais et des échecs dont on a tiré les leçons. Il faut un logique de deuxième chance
pour les jeunes entrepreneurs, par un retour d’expérience et un accompagnement dans le nouveau projet.
Le service citoyen doit permettre la constitution d’expériences et l’accompagnement du dynamisme économique,
notamment en ouvrant ce service citoyen à l’activité dans des PME françaises à l’étranger, notamment pour la
prospection de marchés.
Il faut créer une dynamique de filières entre les différents acteurs : grandes entreprises, PME, banques, pouvoirs publics.
La loi doit encourager les regroupements de PME pour leur permettre d’atteindre ensemble une masse critique
tout en leur permettant de conserver leur identité propre. Ces structures assureront la mutualisation et le portage
de compétences.
Les grandes entreprises doivent être encouragées à parrainer et accompagner des PME françaises, dans le
cadre de partenariats de développement.
Il faut mobiliser l’épargne des Français en assurant un encadrement des pratiques bancaires dans une démarche
de service public pour orienter les capitaux vers le financement de l’économie réelle, notamment en mobilisant
10% des flux nouveaux d’encours d’assurance vie, soit 10 milliards d’euros par an pour le financement des PME.
Il faut renforcer l’ensemble de nos atouts :
Une politique agricole volontariste orientée vers une agriculture de qualité et de sécurité. Le modèle actuel est
condamné à moyen terme. Il s’agit dès aujourd’hui d’aider les agriculteurs à faire des choix d’avenir – sur l’usage
d’intrants, sur les circuits courts de distribution, sur la possibilité de conversion en bio. Les relations avec la
grande distribution doivent prendre en compte des facteurs d’intérêt général plus large, imposant des contraintes
sur les achats de la grande distribution. La structuration des filières entre IAA et exploitants peut être davantage
développée pour devenir un champion mondial de l’alimentation de qualité.
Une politique industrielle tournée vers le maintien des activités sur le territoire national, grâce à l’ensemble de
l’action menée et l’anticipation des reconversions.
Misons sur l’économie de l’avenir en développant l’économie numérique. Un programme d’infrastructures
pour le développement de l’accès au très haut débit, notamment sur projet local, autour de quelques pôles de
revitalisation rurale et dans les collectivités d’Outre Mer. Faisons aussi le choix d’un axe de financement
spécifique pour l’économie numérique (logiciel notamment) pour favoriser l’émergence de nouvelles capacités
dans un domaine où la France a de nombreux atouts reconnus à l’international. Favorisons également le logiciel
libre au niveau français. Les services publics doivent ouvrir la voie en se mettant à l'heure de l'Internet mobile.
Misons aussi sur l’Economie Sociale et Solidaire en renforçant la structuration et la visibilité de ce secteur
d’avenir, notamment en ouvrant les subventions publiques à la recherche à l’innovation sociale et en créant une
certification claire.
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IL Y A DES SOLUTIONS
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DEFENDRE UNE AMBITION POUR LA NATION DANS LE MONDE
Il faut renouer avec une ambition culturelle mondiale.
La France a perdu son rôle de pôle culturel mondial et une partie de son attractivité et de son rayonnement. C’est le
premier objectif à fixer à une politique culturelle ambitieuse pour une véritable économie de la culture.
Cela passe par une meilleure diffusion à l’étranger. La culture française peine à l’exportation et inversement elle
se replie sur elle-même parce qu’elle ne parvient pas à rayonner. Il faut enrayer cet engrenage par le volontarisme
de l’Etat dans le cadre d’une véritable Agence Culture France réunissant les acteurs publics et privés autour
d’une stratégie mondiale, sous l’autorité du Président de la République, en remédiant notamment aux effets de
seuil qui les brident – par la prise en charge de la traduction, du doublage par exemple. Elle fédèrerait les
directions régionales de l’action culturelle.
Cela passe par des filières de création qui associent les créateurs et les grandes structures, avec une strate
intermédiaire de petits groupes de création. C’est à l’audiovisuel public (France Televisions) de montrer
l’exemple en la matière.
Il convient de concrétiser une exception culturelle française qui permettrait à tous les créateurs de bénéficier
d’une exemption fiscale, en dessous d’un certain plafond de revenus, afin de reconnaître leur contribution à
l’intérêt général. De même les grands créateurs de notre temps doivent être attirés en France où ils créeront une
dynamique favorable : donnons-leur la possibilité de payer l’impôt par dation d’œuvres à nos musées nationaux.
La culture doit être un bien public accessible à tous les citoyens grâce à un service public de la culture
L’accessibilité aux œuvres culturelles partout sur le territoire à l’heure d’internet passe par la licence globale, en
échange évidemment d’une juste rémunération pour les auteurs. Hadopi et le cadre de DAVDSI seront conservés
pour lutter contre les abus (sites à but lucratif de téléchargement gratuit, téléchargement avant le délai légal de
diffusion après première sortie, quatre mois pour les œuvres cinématographiques par exemple)
La valorisation du patrimoine doit donner lieu à un Portail unique de la culture fédérant l’ensemble des accès aux
données et œuvres (INA, BNF…)
Cela passe par le goût de toutes les formes artistiques et culturelles, la pratique et l’éducation musicale, picturale.
Je propose la création de maisons des arts et de la culture dans le cadre de chaque cité scolaire qui
accueilleraient les élèves mais aussi les adultes le souhaitant pour les différentes pratiques, découvertes et
apprentissages artistiques.
Renouons avec l’indépendance et la vocation de la France à défendre un message original dans le monde.
Notre position mondiale est affaiblie à la fois par le manque de stratégie européenne et par la perte de marges de
manœuvre nationales. Il nous faut là aussi les bons outils :
La création d’un Conseil de Politique Etrangère, indépendant, pluridisciplinaire et interministériel dans son
approche, associant des agents détachés des ministères des affaires étrangères, de la défense, des finances, du
commerce extérieur, de l’enseignement supérieur. Il devrait être ouvert sur la société, sur l’université et sur le
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secteur privé. La France doit jouer en équipe. Ce conseil aurait vocation à soumettre des analyses et des
propositions au Président de la République. Ce Conseil serait adossé à une fondation rassemblant des chercheurs
français et étrangers ayant pour vocation de produire une expertise publique et pluraliste. En appui viendrait
également un Conseil des Sages, réunissant régulièrement les Anciens Présidents et les Anciens Premiers
Ministres autour des enjeux internationaux majeurs.
Il faut renouveler notre indépendance par une cohérence accrue, impliquant la remise en cause de notre présence
dans le commandement intégré de l’OTAN, la proposition de la mutualisation de la dissuasion nucléaire
française à l’échelle franco-allemande ou européenne et des progrès significatifs de l’Europe de la Défense et de
son indépendance à l’égard de la politique américaine.
Il faut fixer un cadre aux engagements militaires de la France dans les opérations extérieures en imposant un
mandat international, un calendrier initial contraignant et la clarté dans la définition des missions. Cette démarche
doit s’appliquer tout de suite au conflit en Afghanistan, par l’organisation d’une Conférence Nationale des forces
politiques afghanes, d’une Conférence régionale des puissances liées au conflit afghan, permettant la mise en
œuvre d’un engagement immédiat du départ des troupes françaises.
Il faut également tourner notre politique étrangère vers le nouveau monde qui se dessine :
Redéployer nos moyens diplomatiques en privilégiant les pays émergents : Inde, Chine, Brésil
Organiser dans le cadre européen des grandes discussions sur les règles de réciprocité commerciale à appliquer
avec ces grands pays, car nous restons le premier client mondial et nous avons des intérêts à défendre.
Réunissons un Conseil Européen extraordinaire en vue d’une stratégie mondiale pour l’Europe à l’horizon
2020.
Enfin, le monde se dirige dangereusement vers de grands conflits si nous ne saisissons pas l’occasion aujourd’hui de
construire les passerelles nécessaires à une multipolarité harmonieuse. Nous devons nous convaincre que la concurrence
générale n’est pas une fatalité et qu’il y a un chemin pour la coopération.
C’est pourquoi je propose la mise en place de grands projets de coopération internationale associant pays
développés et pays émergents, notamment la Chine et l’Inde, sur deux sujets majeurs, repousser encore davantage
notre frontière commune qu’est l’espace grâce à un grand projet de recherche spatiale, impliquant les Etats-Unis,
la Russie, l’Europe; l’Inde et la Chine, et faire face ensemble au défi planétaire majeur de notre temps, le
réchauffement climatique par un programme de recherche mondial sur les technologies vertes et de rupture
énergétique.
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La prise en compte d’un droit aux allers retours permettra de développer une nouvelle forme d’immigration
intermittente dans une logique souple de codéveloppement avec les pays d’origine.
La mise en œuvre d’un service citoyen adapté obligatoire pour tous les nouveaux citoyens français permettra de
reconnaître l’accomplissement d’un parcours d’intégration républicaine
Dépasser le déni en matière d’immigration clandestine pour retrouver la clarté, la fermeté et la visibilité
Depuis une décennie, la France connaît annuellement autour de 20 000 mesures d’éloignement et 20 000
régularisations. Les deux démarches nécessitent des règles plus claires. Il convient de mettre en œuvre une
politique réaliste qui donne un statut d’attente, une situation administrative provisoire claire, en termes de
droits et d’obligations, aux personnes en situation irrégulière durant l’examen administratif ou judiciaire.
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LE FINANCEMENT DU PROJET
Les besoins de financement : 273 milliards d’euros sur le quinquennat, (30 milliards en 2012, 75 milliards d’euros
par an après 2017 par rapport à la situation actuelle)
Evolution de la dépense publique avec une hypothèse de +0,8% (inférieure à l’inflation) : 10 milliards par an à l’horizon
2017, (40 milliards d’euros sur le quinquennat)
Réduction des déficits pour revenir à moins de 2,5% à l’horizon 2017 et dans la perspective de l’équilibre en 2020 : 30
milliards par an en 2017 (90 milliards sur le quinquennat)
Revenu citoyen, 30 milliards d’euros par an (avec mise en place graduelle, 90 milliards sur le quinquennat)
Abondement et capitalisation publique de la Banque Verte, 10 milliards d’euros par an (53 milliards d’euros sur le
quinquennat)
Les financements : Recettes totales 273 milliards sur le quinquennat (dont une partie au moyen d’une pression
fiscale augmentée de 1,6 points de PIB à l’horizon 2017, pour partie à titre temporaire)
Les recettes liées à la croissance :
Avec une hypothèse de croissance de 2,5% l’an, cohérente avec les prévisions des grands partis : +30 milliards de recettes
du budget de l’Etat en 2017 par rapport à aujourd’hui (76 milliards sur le quinquennat)
Les recettes liées à l’action fiscale :
Contribution Energie Carbone : 10 milliards d’euros (53 milliards sur un quinquennat)
Augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu (taux marginaux les plus élevés), réduction des niches
fiscales et impôt sur le patrimoine, les plus values, les transmissions : 19 milliards d’euros en rythme annuel (101
milliards d’euros sur un quinquennat)
Surcote l’impôt sur les sociétés des grandes entreprises de 10 points: 9 milliards par an à la création (43 milliards sur le
quinquennat)
Cela implique une augmentation de la pression fiscale liée aux dépenses d’Etat à l’horizon 2017 totale d’1,6 points de PIB,
dont une partie à titre temporaire, au niveau atteint par les prélèvements obligatoires en 1999.
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LE PROJET EN 20 POINTS
Ce projet propose une méthode pour sortir le pays de l’impuissance et de la dépression actuelle.
En premier lieu, il faut recréer un projet collectif autour du citoyen.
(1) Un revenu citoyen de 850 euros pour les personnes sans ressources e(t dégressif pour les personnes aux
revenus inférieurs à 1500 euros, pour garantir la dignité de chaque citoyen.
(2) Un statut du citoyen qui fixe les droits et les devoirs du citoyen, notamment l’obligation de voter.
(3) Un impôt citoyen progressif, unifiant tous les impôts actuels sur le revenu et le patrimoine et qui devra être
payé même symboliquement, par chaque citoyen.
(4)Un service citoyen pour donner un visage à la solidarité, service obligatoire pour les jeunes et ouvert à tous.
Ainsi, nous pourrons nous donner les outils politiques par une refondation politique
(5) Des institutions plus efficaces, huit à dix ministres, pour recentrer l’action, huit à dix régions pour aller au
bout de la décentralisation.
(6 Le défi de l’équilibre des territoires : une collectivité territoriale, la métropole, capable d’assumer les défis de
la lutte contre la ségrégation des banlieues au niveau le plus adéquat, grâce à des projets territoriaux élaboré par
les habitants dans le cadre de conseils de quartiers.
(7) Une justice indépendante grâce à un Procureur Général de la Nation.
(8) Une école plus juste et plus efficace en dépassant le Collège Unique par une Ecole du Socle et une Ecole de
la Détermination au sein de Cités Scolaires à direction générale unifiée.
(9) Une police plus efficace par une division des tâches entre une police nationale chargée du judiciaire et du
maintien de l’ordre et une nouvelle police métropolitaine, à recrutement national, en charge de la tranquillité
publique sous l’autorité du maire, présente dans tous les quartiers, forte en effectifs et bien équipée.
Nous pourrons par une refondation sociale affronter les conséquences de la mondialisation chez nous :
(10) Le défi du service public : de nouveaux services publics pour garantir l’intérêt général par la régulation, et
notamment un service public bancaire, à la fois pour garantir l’accès aux services de base et pour orienter la
finance vers l’économie réelle et un service public du logement, notamment pour développer les missions
d’intérêt général des bailleurs privés de façon contractuelle, logement social et encadrement des loyers pour els
classes moyennes.
(11) Le défi de l’accès à une santé de qualité : un hôpital public décentralisé, repensé et en prise avec les
territoires et une gouvernance de l’Assurance maladie unifiée et régionalisée pour associer au plus près la
maîtrise des financements et la connaissance des besoins.
(12) Le défi de la société de la connaissance : de grands pôles universitaires réunis avec les grandes écoles et les
classes préparatoires pour entrer dans la société de la connaissance.
Nous pourrons ainsi par une refondation économique devenir une économie pionnière de l’environnement et de
l’innovation dans la mondialisation.
(13) Avec un instrument de régulation : la TVA 3E sociale et environnementale permettant de responsabiliser les
consommateurs et de soutenir la production française.
(14) Avec un instrument de pilotage : le Conseil National Stratégique et le Plan Vert, pour plus de cohérence et
de compétitivité de l’économie française.
(15) Avec un instrument de mobilisation : la cogestion avec un tiers des sièges dans les Conseils
d’Administration et de Surveillance pour les salariés.
(16) Avec un instrument de lutte contre le chômage : un service public des parcours professionnels intégrant
chômage, formation professionnelle et sécurisation des parcours.
Enfin nous pourrons par une refondation de notre regard sur le monde nous doter d’une ambition du rayonnement
et de l’indépendance
(17) Une exception culturelle française accordant une exemption fiscale sur les revenus des créateurs, afin
d’attirer en France les grands noms et de soutenir les jeunes créateurs.
(18) Une garantie de souveraineté au sein de l’Europe en nous dotant des outils d’une coopération étroite et
quotidienne avec l’Allemagne, notamment sur l’euro, un Haut Conseil permanent franco-allemand
(19) Une garantie d’indépendance en articulant la sortie du commandement intégré de l’OTAN avec des
progrès d’une Europe de la Défense indépendante
(20) Une maîtrise de l’immigration, grâce à un parcours d’immigration et d’intégration qui accompagne les
étrangers en situation régulière par des droits et des autorisations de séjours croissants avec le temps.
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La continuité d’un projet
Des succès en 2007– un projet pour 2012
600 000 chômeurs en moins en 2007 qu’en 2005 à 7,8% (aujourd’hui 9,2%)
Deux points de déficit public en moins en deux ans et une réduction du poids de la dette inédite à 65%
(aujourd’hui 82%).
La fin de l’érosion de la balance commerciale de la France, stabilisée à 45 milliards d’euros (aujourd’hui à 51)
Quelles sont les lignes de continuité entre le projet d’aujourd’hui et le bilan de 2007 ? Douze idées qui ont fait leurs
preuves et qui demandent à être amplifiées :
(1) Sur la citoyenneté : la loi de 2006 ouvrait la création du service civil volontaire. Il faut l’élargir et le rendre
obligatoire pour les jeunes et ouvert à tous
(2) Sur la fiscalité : la logique d’un bouclier fiscal à 60% est préservée par un grand impôt citoyen dont le taux
effectif supérieur pour les très hauts revenus est de 60%.
(3) Sur la politique d’immigration : les Contrats d’Accueil et d’Intégration rendus obligatoires par la loi de 2006
ont mis l’accent sur l’accompagnement de l’intégration. Il faut aller plus loin dans l’idée d’un parcours
d’immigration et d’intégration avec un titre de séjour unifié.
(4) Sur la politique de compétitivité : les efforts pour la création des Pôles de Compétitivité et de l’Agence de
l’Innovation Industrielle
(5) Sur l’école : la création des RAR (Réseaux Ambition Réussite) qui mettent en réseau les écoles d’un même
secteur pour un meilleur suivi des élèves. La logique de la Cité Scolaire donne son unité à un tel dispositif.
(6) Sur la justice : à la suite de la Commission Outreau, le gouvernement a engagé en 2006 une réforme du
recrutement des juges et de nomination des juges d’instruction en sortie d’école. Aujourd’hui il faut entièrement
refonder l’ENM.
(7) Sur l’emploi : la création des Contrats de Transition Professionnelle créés en 2006, parallèlement à la
Convention de Reclassement Personnalisé, ouvrant la voie à la sécurisation des parcours professionnels. C’est
dans la filiation que se situe la démarche d’un service public des parcours professionnels.
(8) Sur l’égalité des chances et les banlieues : la loi de Cohésion Sociale et d’Egalite des Chances de 2006 a créé
l’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances. A côté de l’ANRU, il faut désormais un
troisième pilier, une Agence Nationale de Développement Economique.
(9) Sur le logement : la loi DALO crée en 2007 un droit effectif au logement. Il faut pousser cette logique plus loin
dans un service public du logement.
(10) Sur la réforme de l’Etat : la tenue d’audits des finances publiques ouvrant la voie à une réduction raisonnée et
justifiée du nombre des fonctionnaires, sans rabot aveugle. Aujourd’hui il faut aller plus loin et associer les
citoyens à une grande discussion sur les missions de l’Etat.
(11) Sur la santé : la mis en œuvre du parcours de soins place le patient au cœur du dispositif de soin en accentuant la
proximité. C’est sur cet aspect qu’il faut jouer davantage encore par un nouvel hôpital public décentralisé.
(12) Sur l’enseignement supérieur et la recherche : la création des Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur
(PRES) est rendue possible par la loi de 2006. La création des grands pôles universitaires réunis aux grandes
écoles et aux CPGE s’inscrit dans la logique de cette démarche.
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