Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Règles générales
Traditionnellement, la majuscule ne peut être que la première lettre d'un mot 1, sauf dans le cas de noms composés (Pays-
Bas, le Très-Haut).
En outre, si la première lettre est ligaturée, alors toute la ligature est en capitale (Œuvre).
Le fait que la première lettre d'un mot soit une majuscule ou une minuscule dépend de la nature du mot et de sa place dans
En français, « l'accent a pleine valeur orthographique »2. L'Académie française recommande donc l'usage d'accent
ou tréma sur une majuscule, tout comme l'utilisation de la cédille. Ainsi les publications de qualité écrivent les majuscules
(tout comme les capitales) avec les accents et autres diacritiques, au même titre que les minuscules. En effet, les signes
diacritiques ont un rôle important dans les langues qui les utilisent.
Cependant, dans une grande partie du monde francophone (Suisse romande notamment3, mais pas au Québec4), seuls les
minuscules et les mots entièrement écrits en capitales sont accentués dans les textes courants 5. Les signes diacritiques
restent toutefois reproduits par les éditeurs de publications académiques, dictionnaires 6, encyclopédies, certains livres de
poche. On trouve donc écrit en règle générale État, mais Etat dans les publications les moins soignées.
La pratique de l'accentuation a connu une évolution dans la langue française. Elle existe à la fin du Moyen Âge et se
normalise tardivement. Dès les débuts de l'imprimerie, les imprimeurs s'efforcent de graver et reproduire les signes
diacritiques tels qu'ils apparaissent dans les manuscrits. La bible de Gutenberg les reproduit déjà, et la question est réglée
dès les années 1470 pour les alphabets plus compliqués comme l'alphabet grec.
La pratique tendant à ne pas indiquer les accents sur les majuscules et les capitales trouve sa source dans l'utilisation de
caractères de plomb à taille fixe en imprimerie. La hauteur d'une capitale accentuée étant supérieure, la solution était alors
soit de graver des caractères spéciaux pour les capitales accentuées en diminuant la hauteur de la lettre, soit de mettre
Les systèmes informatiques et les claviers nationaux laissent subsister des problèmes : sous Microsoft Windows, sur les
claviers français AZERTY, où l'accent grave et l'accent aigu sont systématiquement associés à des lettres minuscules
(é, è, à, ù), la pose de ces accents sur des majuscules ne peut se faire directement à partir du clavier. Il faut utiliser le pavé
de caractères spéciaux, ou, dans les logiciels de traitement de texte, utiliser la fonction « insérer caractères spéciaux » ou,
plus simplement, définir ses propres raccourcis claviers. Ces derniers permettent d'utiliser les capitales accentuées dans la
frappe courante : par exemple, on peut choisir la combinaison Ctrl+à pour insérer le caractère À, etc. L'opération est plus
facile quand les accents disposent de « touches mortes » : c'est le cas de l'accent circonflexe, du tréma, de l'accent grave
(en AltGr+7) ou du tilde (en AltGr+2) sur le clavier français, ou avec un clavier utilisé avec GNU/Linux, ou encore avec un
clavier Macintosh. Il n’y a pas de touche morte pour l’accent aigu, car seul le e l'emploie. Sur Mac OS et GNU/Linux,
taper é alors que Verrouiller Maj est actif donne É. Bien sûr, l'emploi d'une disposition de clavier autre que l'AZERTY et
ergonomique, comme la disposition Dvorak ou la disposition bépo, résout le problème puisque les lettres accentuées ne
Toutefois, la possibilité de plus en plus grande offerte par les systèmes d'exploitation – ajoutées au développement
d'Unicode désormais présent dans tous les systèmes – pour changer à sa guise de clavier estompe actuellement ces
difficultés.
Pour pallier les insuffisances du clavier Azerty français, Microsoft propose un logiciel nommé MSKLC (Microsoft Keyboard
Layout Creator)8permettant de créer ses propres pilotes de clavier 9. Par ailleurs, le seul clavier fourni avec Windows qui
permet d’écrire directement en français (y compris ligatures), sans faire appel à des programmes extérieurs qui modifient le
registre, et qui peuvent être soumis à des droits d’administrateur, est le clavier canadien multilingue standard, de type
Qwerty10. Toutefois, il existe désormais un logiciel, Portable Keyboard Layout (PKL), basé sur plusieurs scripts
AutoHotkey 11 permettant de changer de disposition de clavier sans avoir à installer les pilotes Windows 12, et donc sans
droits d’administrateur.
au premier mot d'un alinéa : c'est notamment traditionnellement le cas en poésie au début de chaque vers ; dans
le cas d'une phrase divisée en alinéa, cette règle n'est plus toujours respectée aujourd'hui ;
au premier mot suivant un point (également après le point d'interrogation, le point d'exclamation et les points de
Quand la majuscule est due à la place du mot, elle ne se place qu'à la première lettre d'un nom composé dont les éléments
sont reliés par des traits d'union. Exemple : « Avant-hier, je me suis couché tard. »
Attribution de la majuscule en fonction de la nature du mot
Règles générales d'attribution
pour certains mots comme marque de déférence (ainsi, certains auteurs mettent la majuscule aux possessifs et
Quand la majuscule est due à la nature du mot, elle se place à la première lettre d'un nom composé dont les éléments sont
reliés par des traits d'union, ainsi qu'aux premières lettres de tous les substantifs, adjectifs et verbes formant ce nom
Cherche-Midi.
Antonomases
De nom propre
Certains noms propres sont devenus des noms communs. Dans ce cas, ils perdent la majuscule, sauf si le rapport avec la
valeur primitive est toujours perceptible. Ainsi, les appellations génériques de certains vins ou fromages sont des noms
communs, alors qu'elles viennent de noms de région ou de ville. Par exemple, on écrit un bordeaux pour désigner un vin
de Bordeaux et un cantal pour désigner un fromage du Cantal. Des noms de personnes sont également touchés par le
phénomène de l'antonomase : un browning désigne une arme inventée par Browning. Par contre, on écrira un Van
De nom commun
Le procédé d’antonomase inverse consiste à transformer un nom commun en un nom propre pour désigner une réalité ou
une personne en particulier, et non plus seulement la chose générale définie par le nom commun. Ce nom propre, mis à la
place de ce qu'il désigne dans la phrase, peut être composé, il faut voir les règles s'y rapportant. [pas clair] Le mot prend alors la
valeur d’un nom propre, y compris pour l'usage de la majuscule. C’est, par exemple, le cas de « État » et « Homme ».
Un « état » est une manière d’être. En revanche l’autorité qui gouverne un territoire est l’« État ». Par contre, le mot
« états » au sens d'« assemblée provinciale chargée de voter l'impôt en dehors des pays d'élection » garde une minuscule
un coup d'État;
En science, on met une majuscule à « homme18 » lorsque celui-ci désigne l’ensemble de la catégorie Homo, le mammifère
l’homme de Cro-Magnon ;
Autres exemples :
l'Empereur (désignant Napoléon Bonaparte) ;
Noms composés
La majuscule est utilisée pour le premier mot d'un nom composé tel que le requiert la règle générale et pour les mots qui, à
Afrique du Sud ;
L'adjectif d'un nom composé ne prend de majuscule que dans les cas suivants :
s’il est placé devant le mot qu’il détermine et que ce dernier porte une majuscule :
le Nouveau Testament,
s’il est lié par un trait d’union au mot qu’il qualifie, auquel cas il constitue en réalité une seule unité lexicale, et que
le massif du Mont-Blanc ;
s’il est le seul élément de caractérisation d’un nom de lieu unique (éléments géographiques, hydrographiques,
monuments, etc.) :
Elle suit les différences entre les conventions sur les noms composés. Par exemple, en Suisse romande, l’usage est de lier
par un trait d’union l'adjectif aux mots « mont, aiguille, bec, cime, dent, pierre, pointe, rocher, tête, tour » alors qu'en France,
l'usage est de ne pas utiliser le trait d'union. Ces usages donnent, par exemple :
Il existe plusieurs conventions d'usage des majuscules pour les noms des institutions françaises.
Dans la plupart des ouvrages scientifiques, ces noms s’écrivent sans majuscule pour les institutions qui ne sont pas
uniques mais avec une majuscule au premier mot de l’entité pour les institutions qui ont un caractère unique :
le Conseil d’État, le Sénat ou la Bourse, quand il s’agit de celui, unique, propre à un pays.
Les publications officielles, en particulier celles du Journal officiel de la République française, utilisent peu de majuscules,
notamment pour les désignations des ministères, par exemple : « ministre/ministère des affaires étrangères » et non
« Ministre/Ministère des Affaires Étrangères », « directeur » et non « Directeur » (mais « Direction », « Président de la
Un moyen couramment utilisé dans la presse est de faire suivre de telles appellations par leur sigle entre parenthèses afin
d’en marquer la fin : « le Parti socialiste (PS), la Banque centrale européenne (BCE), la Société nationale des chemins de
Ces conventions ne sont cependant pas suivies par tous les éditeurs. L’usage commercial25 consiste à mettre une
L'usage des majuscules pour les noms de marques commerciales qui ne sont pas utilisées comme noms communs est
Pour les marques utilisées comme nom commun, cet usage n'est pas une règle. C'est par exemple le cas de Kleenex,
Klaxon, Frigidaire, Frigo, Scotch ou Rimmel lorsqu'ils font référence à « mouchoir en papier », « avertisseur »,
« réfrigérateur », « ruban adhésif » et « fard à cils ». En effet, l'usage de la majuscule se retrouve dans les dictionnaires
l'Imprimerie nationale alors qu'il ne se retrouve pas dans des ouvrages tels que Le Petit Robert, le TLFi, et le Guide du
Typographe romand.
Langues [modifier]
Les noms et adjectifs désignant une langue ou le locuteur d'une langue ne prennent pas de majuscule. Le locuteur d'une
langue (un francophone par exemple) ne doit pas être confondu avec le gentilé (un Français par exemple). Cela permet
dans certains cas une meilleure compréhension : Le Français (un gentilé) est compliqué, ne veut pas dire la même chose
un anglophone, un francophone ;
certains Yougoslaves parlent le serbo-croate ;
Pays [modifier]
Les dénominations désignant le régime politique d’un pays ou d’une zone géographique tel que : empire, fédération, pays,
principauté, province, république, royaume, etc (termes génériques) prennent une majuscule initiale s'ils
sont immédiatement suivis d'un nom commun (terme spécifique, complément du nom générique) ou encore d'un ou de
l'Empire romain ;
la Confédération suisse ;
la Fédération russe
le Pays gallois ;
la Principauté andorrane ;
la Province romaine ;
la République française ;
le Royaume franc.
Par contre, le même type de dénomination conserve la minuscule au terme générique lorsqu'il est immédiatement suivi d'un
l'empire de Charlemagne ;
la fédération de Russie ;
le pays de Galles ;
la principauté de Monaco ;
la république d'Italie ;
Le terme générique garde sa minuscule si le nom composé ne représente pas une entité unique, plus facile à définir avec
Dans les dénominations utilisant un trait d'union, les noms et/ou adjectifs faisant partie du spécifique, prennent une
majuscule :
la Haute-Volta ;
Utilisés seuls les différents génériques se voient appliquer la règle de l’antonomase inverse suivant le sens :
la République nous appelle ;
Dans une dénomination désignant un événement historique, on met une minuscule au nom générique et une majuscule au
nom spécifique :
la bataille d'Angleterre ;
le traité de Paris ;
la guerre de 1914 ;
la monarchie de Juillet ;
la guerre du Golfe ;
Lorsqu’il n’y a pas de nom spécifique dans la dénomination historique, le générique prend la majuscule (ainsi que le ou les
adjectif(s) qui le précède éventuellement, mais pas le ou les adjectifs qui le suit) :
la Renaissance ;
le Moyen Âge ;
le Moyen Âge occidental ;
la Belle Époque ;
l’Ancien Régime ;
la Troisième République.
Les termes relatifs aux grandes divisions de la préhistoire ne sont pas considérés comme des événements historiques et ils
le néolithique ;
le quaternaire ;
le paléolithique ;
l’âge de la pierre ;
l’âge du bronze.
De même, les mouvements littéraires (ou philosophiques) et des courants artistiques prennent la minuscule, car ils ne sont
le classicisme ;
le romantisme ;
le surréalisme.
Mouvements philosophiques :
le pythagorisme ;
le stoïcisme.
Courants artistiques :
le baroque ;
le cubisme ;
le rococo ;
l’impressionnisme.
On emploie une majuscule au premier substantif de la dénomination des grandes manifestations d'ordre artistique,
commercial, sportif, etc., ainsi qu’à l'adjectif qui le précède, mais pas à celui qui le suit.
le Carnaval de Rio ;
les Jeux olympiques.
Gentilés, membres de dynastie [modifier]
Article détaillé : Gentilé.
L'usage général considère que les gentilés (noms des habitants d’un lieu, d’une région, d’une province, d’un pays, d’un
continent, ou une identité nationale ou ethnique) et les membres de dynastie constituent des noms propres, qui prennent
une majuscule :
à Cayenne, vivent des Français américains, qui sont aussi des Américains français ;
les Juifs (en tant que peuple mais les juifs en tant qu'adepte de la religion juive) et les Arabes qui ne sont pas
forcément musulmans ;
les Carolingiens succèdent aux Mérovingiens ;
un Maasaï ;
un Celte ou un Franc.
Les noms de gentilés, membres de dynastie employées comme adjectifs prennent toujours une minuscule. Il en va de
les stoïciens ;
les platoniciens ;
la dynastie capétienne ;
Le peuple maasaï ;
un roi franc ;
l'art celte.
Les mots composés ayant un rapport avec un gentilé, un membres de dynastie, ne sont pas reliés par un trait d'union
quand ils sont formés à la fois d'un nom (substantif prenant une majuscule) et d'un adjectif placé après (prenant une
minuscule) :
les Capétiens directs ;
un Franc salien ;
le Celte breton ;
un Maasaï sédentaire.
Les mots composés ayant un rapport avec un gentilé sont reliés par un trait d'union quand ils sont formés soit de deux
noms ou de deux adjectifs, soit d’un nom ou d’un adjectif précédés d'un nom de point cardinal (nord, sud, est, ouest).
les Franco-Italiens ;
les Gallo-Romains ;
la frontière franco-allemande ;
une Nord-Coréenne ;
Quelle que soit leur place dans le texte, les points cardinaux prennent une majuscule :
le Sud-Est asiatique27,
le pôle Nord27,29,
« Le climat du Midi est plus agréable que celui du nord de la France 27 »,
le dialogue Nord-Sud29.
Cependant, les points cardinaux prennent une minuscule s'ils sont employés adjectivement ou s'ils désignent une direction,
l'hémisphère nord28,30 ;
l’ouest de la France30.
Madame, Mademoiselle et Monsieur [modifier]
Historique [modifier]
Les règles pour les mots madame, mademoiselle et monsieur sont complexes. Historiquement, l'usage de la majuscule était
destiné à marquer dans le discours direct la déférence vis-à-vis de son interlocuteur. Jean-Charles de Laveaux indique en
1846 dans son Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires de la langue française :
« Quand on adresse la parole à une personne ou à un être quelconque, le nom qui désigne cette personne ou cet être, fut-il
appellatif, doit avoir une majuscule. C'est par la même raison qu'on écrit avec une majuscule Monseigneur, Monsieur, Madame,
Mademoiselle en adressant la parole aux personnes. Hors ce cas, on n'emploie point la majuscule et on écrit « j'ai remis votre lettre
à monsieur, à madame, à sa majesté. » […] Nous convenons que, quand les majuscules sont nécessaires pour prévenir une
équivoque, on fait fort bien de les employer ; mais nous pensons qu'excepté ces cas, qui n'ont lieu que dans un très petit nombre de
mots et ceux où les lettres sont prescrites par un usage uniforme et constant, on fait fort bien de les supprimer, et qu'il n'y a rien
« On écrit avec une lettre majuscule les mots Monseigneur, Monsieur, Madame, Mademoiselle quand on les adresse à une
personne. Par exemple : « Je vous prie, Monsieur, de communiquer cela à vos amis. » On traite de même les titres de Majesté,
Altesse, Excellence, Grandeur et autres semblants. Mais on écrira : « Remettez cette lettre à monsieur R. ». »32
Cet usage s'est peu à peu perdu dans le temps, tant du fait de l'expansion éditoriale que de la généralisation des formes
abrégéesM., Mlleet Mme, toujours pourvues d'une majuscule. Ainsi, Grevisse écrit dans Le Bon Usage :
« Quand on s'adresse à une personne par écrit, on met ordinairement la majuscule à Monsieur, Madame, Mademoiselle,
Monseigneur, Maître, Docteur, Sire et aux noms des dignités, titres, fonctions. Lorsqu'on reproduit par écrit des paroles prononcées,
l'usage est assez flottant, mais la minuscule l'emporte. Monsieur, Madame, Mademoiselle, Monseigneur s'écrivent souvent avec une
majuscule à propos de personnes dont on parle, surtout si on croit leur devoir de la déférence et quand les mots ne sont pas suivis
du nom propre. »34
terme qui exprime la qualité de cette personne dans les textes qui lui sont adressés. Pour certains termes (monsieur, madame,
docteur, maître) la question se double du problème de l'abréviation. Vous choisirez d'écrire « Cher Monsieur » ou « Cher
monsieur » selon que vous voulez honorer plus ou moins votre correspondant. Signalons cependant que l'usage de la majuscule se
généralise pour éviter que la minuscule ne soit interprétée comme une marque de mépris. Quand on parle d'un tiers, on reste
parfaitement libre : « J'ai vu monsieur Dubois » ou « J'ai vu Monsieur Dubois ». Une troisième possibilité s'offre à nous et elle réunit
Tout en reconnaissant qu'« il ne s'agit pas toujours d'une règle figée et son usage, comme celui de la langue en général,
évolue. Cet usage est même parfois flottant, et les codes typographiques eux-mêmes divergent sur bien des points »36 ; de
nombreux grammairiens préconisent l'usage modéré de la majuscule afin de préserver cette notion de déférence 37, ce que
« Que la publicité abuse de la majuscule, rien de plus facile à comprendre : le procédé est vraiment peu coûteux. En outre, il est
insidieux. C'est une publicité indirecte, excellente. Dans les rapports entre les hommes, on devine ce que la majuscule peut
apporter : d'un homme, elle fera un seigneur ! Le simple monsieur devient de plus en plus Monsieur, titre, à l'origine, réservé au
frère du roi ! […] De détail graphique qu'elle était au départ, la majuscule devient un élément important dont on note les
répercussions tant dans le domaine économique que dans les relations sociales. Mais on peut voir aussi où conduit l'abus de la
majuscule : multipliée sans raison, elle perd fatalement de son pouvoir ; elle voulait apporter de la clarté, elle risque de provoquer la
confusion ; son emploi était rationnel, il devient ridicule. Mettre la majuscule à tous les mots équivaut à se passer de ses services :
autant vaudrait la supprimer, ce que font certains. Et il ne faut pas chercher très loin pour trouver des illustrations de ces deux
tendances. La majuscule apparaît donc comme une aide précieuse dont il ne faut pas abuser et qu'il ne faut pas négliger. La
prodiguer émousse sa valeur ; l'ignorer paralyse l'expression. De là l'importance de son emploi judicieux. »38
Règle générale [modifier]
Dans le texte courant, les mots madame, mademoiselle et monsieur s’abrègent généralement lorsqu'ils sont suivis d'un
Albert Doppagne précise que « l'abréviation est permise et tout à fait courante quand on parle d'un tiers, mais elle est absolument
proscrite pour désigner le destinataire du message : « Cher M. Dubois » pourrait être ressenti comme grossier ou tout au moins
impoli. Une tradition de politesse estime que, dans un texte suivi, madame ou mademoiselle ne s'abrègent pas »40. Les
Lorsqu'ils sont écrits au long (c'est-à-dire en entier), le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie
nationale préconise lamajuscule lorsque :
« Madame Mère » ;
Valéry ».
Il préconise la minuscule lorsque :
les mots sont inclus « dans le corps d'une lettre, d'une circulaire, de faire-part divers ou d'autres formules de
correspondance » :
on emploie la forme de politesse à la troisième personne (et plus généralement quand on s'adresse à la
personne) :
Dans les autres cas, ces mots prennent une minuscule, notamment lorsque :
montagne. »44 (où l'on peut noter l'abréviation dans le texte s'agissant de Mme Richard à qui le dialogue ne
s'adresse pas).
Fonctions et titres civils [modifier]
Les mots caractérisant une fonction ou un titre civil ou administratif prennent une minuscule :
le gérant du magasin ;
le président de la République45.
Si les publications non officielles, utilisent souvent une majuscule pour les mots caractérisant la fonction d'un
ministre car c'est là sa caractéristique et en quelque sorte son nom propre, elles conservent la minuscule pour
le ministre de la Santé ;
le ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la
Famille ;
le Premier ministre45 ;
Au Canada le terme s’écrit tout en minuscules, sauf lorsqu'on s'adresse directement à la personne auquel cas il
les titres ou fonctions lorsqu'ils désignent dans un ouvrage une personne précise en se substituant
au nom propre45.
Exemples : l'Empereur (Napoléon), le Pape (Jean XXIII), le Régent (Philippe d'Orléans), le Duce (Benito
Mussolini), etc.
Liens Internes [modifier]
Madame ; Protocole épistolaire
Religion [modifier]
Noms de religions et leurs membres [modifier]
Les noms de religions ainsi que leurs membres prennent toujours la minuscule :
les catholiques, les musulmans, les protestants, les bouddhistes, les juifs (juif s'écrit en minuscule quand on parle
de la religion, mais avec une majuscule quand on parle du peuple juif : les Juifs)
Les dirigeants et leurs hiérarchies [modifier]
Le titre de fonction des dirigeants et de leurs hiérarchies, lorsqu'il désigne une personne précise en se substituant à son
nom propre prend une majuscule, mais utilisé au sens généraliste, le titre de la fonction prend toujours la minuscule :
Si on s'adresse à ces mêmes personnes oralement (transcrit), ou par écrit, le titre de fonction prend une majuscule :
(pour une supérieur général de l'ordre des bénédictins), Révérendissime Père Abbé ;
(pour une supérieur général de l'ordre des dominicains), Mon Très Révérend Père.
De plus en plus de religieux, se font appeler plus simplement, Père, Mère ou Mon Père, Ma Mère. Ces formules sont à
employées seulement pour les personnes qui vous en ont fait personnellement la demande.
Textes sacrés [modifier]
la Bible ;
les Évangiles ;
la Genèse ;
Le Coran ;
Le mot « église » prend une minuscule pour désigner un bâtiment mais une majuscule pour désigner une institution. Cette
l’église du village ;
Dans les toponymes (noms de lieu) et les odonymes (voies de circulation), seul le terme spécifique prend la majuscule
la rue de l'Église ;
la place de l'Église ;
le village de Colombey-les-Deux-Églises.
Fêtes religieuses [modifier]
Les noms de fêtes religieuses prennent une majuscule. S’il est suivi d'un adjectif, celui-ci prend une minuscule.Mais celui
le Noël orthodoxe ;
le Vendredi saint ;
la Saint Valentin.
Les noms de fêtes religieuses composés de deux nom, prennent une minuscule au générique et une majuscule au
spécifique :
le lundi de Pâques ;
le carême ;
l’avent ;
le ramadan.
Dieu [modifier]
Dans les religions monothéistes, le terme dieu est devenu un nom propre (antonomase inverse) puisqu’il ne désigne plus
qu’une seule entité unique (ainsi que tous les autres termes qui le désignent) ; il prend donc une majuscule.
Yahvé ;
Jehovah ;
Allah ;
Saint-Esprit ;
Dans le même esprit, pour certains termes désignant une entité ayant un rapport avec Dieu, la règle s'applique :
la Terre sainte ou Terre Sainte, désigne les pays où Jésus vécut. En revanche, dans un expression comme
« refuser d'enterrer les excommuniés en terre sainte », il y a lieu d'utiliser une minuscule.
Saints [modifier]
Quand on parle de la personne, le mot saint est un adjectif, qui suit donc les règles pour les adjectifs. Il ne prend pas de
majuscule. La même règle est valable pour les dénominations, moins fréquentes, de « vénérable » et « bienheureux ». Par
ailleurs, on ne met pas de trait d'union48. On peut éventuellement abréger « saint » en « St »49 (auquel cas le S est en
l'apôtre saint Paul ;
St Paul.
On écrit toutefois Sainte Vierge. Certains grammairiens comme Adolphe Victor Thomas font aussi une exception de Saint
Louis (Louis IX), probablement par imitation des autres surnoms de souverain, qui prennent la majuscule : Philippe le
Bel, Charles le Chauve50.
Par contre, dans les noms de lieux, de fêtes (sauf les fêtes fictives qui prennent le trait d'union, mais pas la majuscule),
d'églises, d'institutions, il est intégré au nom du saint. Il prend donc une majuscule et est lié avec un trait d'union à ce nom :
le col du Grand-Saint-Bernard ;
l'église Saint-Pierre ;
la ville de Saint-Étienne51.
Enfin, en cas d'antonomase, surtout pour les vins (saint-émilion) et les fromages (saint-paulin), ainsi que quelques autres
La règle générale dit que, pour un titre d'œuvre ou de périodique, les règles applicables aux noms propres s'appliquent et
que les mots autres que les noms propres ne prennent une majuscule que s'ils sont le premier mot du titre. On écrira, par
exemple, Mon oncle, Une saison en enfer ou Voyage au centre de la Terre. Grevisse est à cet égard le plus radical : il
indique dans Le Bon Usage que « pour éviter l'arbitraire et les discordances, l'usage le plus simple et le plus clair est de
Cependant les conventions d'usage des majuscules pour les titres d'œuvres restent mal établies. Par exemple, les règles
typographiques édictées par le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale sont contredites dans
certains cas par l'usage flottant et parfois excessif de la capitalisation parmi les éditeurs. L'Université Laval (Québec)
indique à ce sujet que : « sur la couverture d’un livre, par exemple, le graphiste peut décider de n'employer que des bas de
casse (minuscules d’imprimerie), même dans les noms propres ; il peut mettre des majuscules à tous les mots ou même
utiliser systématiquement les capitales sur toute la page. […] Il ne convient pas, dans un texte, de restituer l’effet visuel,
esthétique ou calligraphique, car il faut demeurer fonctionnel et neutre. Pour cette raison, on ne doit jamais se fier à la façon
dont on a orthographié ou présenté le titre d'un livre ou d'une revue sur la page de couverture, voire le titre d’un film sur le
générique. Il est préférable d'appliquer intégralement les règles de la majuscule, qui régissent l’emploi des titres dans un
texte. »53.
Si le titre forme une phrase, alors seul le premier mot prend une majuscule :
Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
Si le titre est composé seulement d'un adjectif suivi d'un substantif, alors le substantif prend également une majuscule :
Tendre Voyou
Tristes Tropiques
Si le titre est composé seulement de deux substantifs successifs, alors chaque substantif prend une
majuscule :
Paris-Presse
France Soir
Si le titre commence par un article défini (le, la, les) et qu'il ne constitue pas une phrase verbale,
une majuscule :
Le Grand Meaulnes
Les Très Riches Heures du duc de Berry
Si le titre est constitué de substantifs énumérés ou mis en opposition (et, ou, ni), chaque substantif prend une
majuscule :
La Belle et la Bête
Guerre et Paix
Candide ou l’Optimisme
Émile, ou De l'éducation
Les titres professionnels (« professeur », « docteur », « avocat », etc.), officiels (« ministre », « député »,
« président », etc.), religieux (« abbé », « rabbin », etc.) ainsi que les grades militaires (« général », « capitaine », etc.)
ou honorifiques (« chevalier », « commandeur », etc.) prennent une minuscule sauf lorsqu'ils sont placés en début de
titre54.
Quand l'auteur a clairement choisi une typographie originale, il est préférable de la respecter si cette graphie est
L'Université Laval précise cependant : « Au cinéma, on peut même non seulement privilégier la couleur, mais
surtout le mouvement et toutes sortes d’effets visuels laissés à l’imagination de l’artiste. On comprendra que le
graphiste ou l’artiste a tout avantage à jouer sur les formes graphiques, notamment les majuscules, les capitales,
les bas de casse, l'esperluette (&), etc. Il s'agit là de procédés strictement calligraphiques qui ne tiennent pas
Qu'il soit écrit en minuscule ou en capitale, le sigle suit les règles d'usage des majuscules applicables aux noms propres.