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Annales de réadaptation et de médecine physique 47 (2004) 56–63

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Article original

Étude comparative de deux protocoles d’électrostimulation du quadriceps


après chirurgie du ligament croisé antérieur. Étude de faisabilité
Comparison of two electrical stimulation protocols on quadriceps muscle
after anterior cruciate ligament surgery. Feasability study
A. Laborde a,b,*, H. Rebai a, L. Coudeyre c, S. Boisgard d, M. Eyssette b, J. Coudert a
a
Service des explorations fonctionnelles respiratoires et sportives, hôpital G.-Montpied, CHU de Clermont-Ferrand, BP 69,
63003 Clermont-Ferrand cedex 01, France
b
Service de rééducation et de réadaptations fonctionnelles, hôpital Henry-Gabrielle, hospices civils de Lyon, route de Vourles,
69230 Saint-Genis Laval, France
c
CRF Notre-Dame, 4, avenue Joseph-Claussat, 63400 Chamalières, France
d
Service de chirurgie orthopédique I, hôpital G.-Montpied, CHU de Clermont-Ferrand, BP 69, 63003 Clermont-Ferrand cedex 01, France

Reçu le 20 février 2003 ; accepté le 23 septembre 2003

Résumé

Objectifs. – Le but de ce travail était d’étudier la faisabilité d’une étude comparant deux protocoles d’électrostimulation du quadriceps
après chirurgie du ligament croisé antérieur.
Méthodes. – Sept hommes sportifs, d’âge moyen 26 ans, ont été tirés au sort en deux groupes : un groupe de quatre patients stimulés à 20 Hz
et un groupe de trois patients stimulés à 80 Hz. Tous les patients ont bénéficié en postopératoire d’une électrostimulation du quadriceps cinq
fois par semaine pendant 12 semaines, en plus d’un programme standard de contractions volontaires. Le programme d’évaluation, avant et
trois mois après la chirurgie comprenait la mesure des éléments suivants : peak torque du quadriceps et des ischio-jambiers à 90, 180 et
240°/seconde, force isométrique maximale à 75° du quadriceps et volumes musculaire et de la graisse sous-cutanée des cuisses, évalués par
résonance magnétique.
Résultats. – Après 12 semaines de rééducation, le déficit du volume musculaire, côté opéré par rapport au côté sain, variait entre 3 et 9 %
pour le groupe 80 Hz et entre 1 et 2 % pour le groupe 20 Hz. Le déficit de la force quadricipitale, côté opéré par rapport au côté sain, était
inférieur à 30 %, sauf pour deux patients du groupe 80 Hz en isocinétique. Il était en isométrique, supérieur à 30 % sauf pour deux patients du
groupe 20 Hz.
Conclusion. – La comparaison de deux protocoles d’électrostimulation après plastie ligamentaire est possible avec une durée d’électros-
timulation n’excédant pas quatre semaines.
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

Objectives. – To evaluate the feasibility of a study comparing the effects of two protocols of electrical stimulation of the quadriceps femoris
after anterior cruciate ligament surgery.
Material. – Seven sportsmen with a mean age of 26 yrs were randomly grouped in two: a 20 Hz stimulated group (4 patients) and a 80 Hz
stimulated group (3 patients). After surgery all patients received electrical stimulation of the quadriceps femoris, five days a week, for
12 weeks, and had a standard program of voluntary contractions. The main outcome assessed before and three months after surgery were:
quadriceps and hamstring peak torque at 90, 180 and 240°/second, maximal isometric quadriceps at 75 degrees of flexion and muscle and
subcutaneous fat volumes of the thigh using MRI.
Results. – After 12 weeks of rehabilitation, the thigh muscle volume deficit of the operated limb was between 3 and 9% in the 20 Hz
stimulated group and between 1 and 2% in the 80 Hz stimulated group. Quadriceps peak torque deficit was less than 30% except for two

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : alexandre.laborde@free.fr (A. Laborde).

© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.


doi:10.1016/j.annrmp.2003.09.007
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patients in the 20 Hz stimulated group. Maximal isometric quadriceps deficit of the operated limb was higher than 30% except for two patients
in the 20 Hz stimulated group.
Conclusion. – The study showed that comparison of two protocols of electrical stimulation of the quadriceps femoris after anterior cruciate
ligament surgery is possible if stimulation period is not more than four weeks.
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Ligament croisé antérieur ; Électrostimulation ; Quadriceps ; Isocinétique ; Imagerie par résonance magnétique

Keywords: Anterior cruciate ligament; Electrical stimulation; Quadriceps; Isokinetics; Magnetic Resonance Imaging

L’amyotrophie et le déficit musculaire des muscles de la • d’accepter une rééducation postopératoire comprenant
cuisse, en particulier du quadriceps, est un problème majeur de l’électrostimulation quadricipitale ; prise en charge
après une chirurgie du ligament croisé antérieur (LCA). Pour réalisée en hospitalisation complète (6 semaines) puis
limiter la perte des capacités musculaires du quadriceps, de en hôpital de jour (6 semaines) dans le même centre de
nombreuses équipes [7,14,18,19,25,27,28,33] proposent rééducation par la même équipe kinésithérapique.
l’électrostimulation neuromusculaire comme moyen de réé- Chaque sujet a été considéré comme inclus qu’après avoir
ducation. Les paramètres optimaux d’électrostimulation du rempli et signé un formulaire de consentement éclairé.
quadriceps après plastie ligamentaire restent à ce jour un Les patients ont effectué, cinq fois par semaine pendant
problème encore non élucidé. Dans ce cadre, la plus grande 12 semaines, une rééducation postopératoire standard com-
efficacité de l’électrostimulation, associée ou non aux prenant une électrostimulation et un programme de contrac-
contractions volontaires, comparée aux contractions volon- tions musculaires volontaires. Les patients se déplaçaient
taires seules est controversée [1,6,7,9,15,17,20,21,24,25, avec une attelle d’extension trois semaines et avec des cannes
28,30,32]. Les résultats divergents de ces études sont proba- canadiennes tant qu’il existait un risque de dérobement du
blement liés à la grande diversité des paramètres d’électros- genou. En plus des séances de physiothérapie habituellement
timulation : la fréquence, l’intensité, la durée des impulsions, prescrites avec notamment de la cryothérapie, la prise en
le temps de travail et de repos ainsi que le nombre et le charge rééducative initiale a comporté l’utilisation d’un
placement des électrodes. Ainsi, par exemple, la fréquence arthromoteur.
reportée dans la littérature varie entre 10 Hz [18] et 200 Hz
[9]. Or, dans le premier cas, une fréquence de 10 à 20 Hz est 1.1. Programme de contractions musculaires volontaires
plus adaptée à l’endurance des fibres I et dans le deuxième
cas, la fréquence supérieure à 40 Hz est plus adaptée aux Le programme de contractions musculaires volontaires
contractions tétaniques des fibres rapides II. (Tableau 1), était réalisé cinq fois par semaine par tous les
Le but de ce travail était d’étudier la faisabilité d’une étude patients.
comparant, après chirurgie du ligament croisé antérieur, deux
protocoles d’électrostimulation du quadriceps, l’un adapté 1.2. Protocole d’électrostimulation du quadriceps
aux fibres I et l’autre adapté aux fibres II. Notre propos a été
de déterminer non seulement le choix des paramètres d’élec- Les patients ont bénéficié d’une électrostimulation du
trostimulation mais aussi la faisabilité pratique d’une telle quadriceps selon deux protocoles ; pour les uns, un pro-
étude. gramme de lutte contre l’atrophie musculaire, adapté aux
fibres I [24] et pour les autres un programme de renforce-
1. Matériel et méthode ment musculaire, adapté aux fibres II [3]. La répartition des
patients s’est faite par tirage au sort. Nous n’avons pas inclus
Après accord du comité consultatif régional de protection un troisième groupe sans stimulation. Un troisième groupe
des personnes dans la recherche biomédicale, les patients ont avec biofeedback nous imposait de faire réaliser aux patients
été inclus dans cette étude prospective. Ils avaient une rup- des deux autres groupes une contraction volontaire associée à
ture isolée du ligament croisé antérieur, à l’origine d’une la contraction électro-induite. Or, la qualité de la contraction
instabilité. Ils ont tous été opérés par le même chirurgien qui quadricipitale volontaire, dans les suites d’une plastie liga-
a réalisé sous arthroscopie une ligamentoplastie de type mentaire, est très variable d’un sujet à l’autre.
Kenneth-Jones du LCA à l’aide d’un transplant rotulien. Les L’électrostimulation a été délivrée par un électrostimula-
critères d’inclusion étaient : teur portable TENStem (Schaw-médico) fonctionnant avec
• un âge compris entre 18 et 35 ans ; des batteries rechargeables.
• l’absence de maladie évolutive ; Le patient choisissait, pour chaque séance d’électrostimu-
• l’absence de contre-indication à l’électrostimulation, à lation, l’intensité maximale tolérée. Il ne réalisait pas de
l’imagerie par résonance magnétique et à l’isocinéti- contractions volontaires durant la contraction électro-
que ; induite.
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Tableau 1 postopératoire et durant 12 semaines, à raison de cinq


Programme des contractions musculaires volontaires réalisé après plastie fois par semaine ;
ligamentaire par les patients cinq fois par semaine
• la forme et la durée des impulsions. La stimulation était
À partir du 8e jour postopératoire, deux fois par jour : obtenue par une impulsion rectangulaire positive, de
• contractions statiques du quadriceps en écrasant un coussin, 5° de courant constant, monophasique, compensée [14]. La
flexion : dix contactions lentes de dix secondes et dix contractions rapides
de deux secondes. Le temps de travail est égal au temps de repos. Le
largeur d’impulsion égale à 250 µs avait une durée iden-
temps de repos est d’une minute entre les séries ; tique à la chronaxie [14] ;
• contractions statiques des ischio-jambiers à 30 et à 60° de flexion selon • le placement des électrodes. Les électrodes de stimula-
le même protocole que précédemment. tion étaient placées, après dégraissage de la peau, en
regard approximativement du point moteur du rectus
À partir du 21e jour postopératoire, deux fois par jour : femoris, du vastus lateralis et du vastus medialis ;
• co-contraction quadriceps–ischio-jambiers en chaîne cinétique fermé, • le temps de travail et de repos selon les groupes. Le
contre le plan du mur, genou entre 30 et 90°, décubitus dorsal ;
temps de travail était de 15 secondes et le temps de repos
• début du travail du quadriceps en chaîne cinétique fermée entre les bar-
res parallèles, se relever d’un tabouret ; de 10 secondes pour le programme de lutte contre l’atro-
• travail des ischio-jambiers en isotonie contre la pesanteur en décubitus phie musculaire dont la fréquence était de 20 Hz. Pour ce
abdominal ; programme, la fréquence est habituellement comprise
• travail du triceps sural contre le poids du corps : élévation sur les pointes entre 10 et 30 Hz [27]. Pour que le nombre des impul-
des pieds. sions soit identique dans les deux protocoles et compte
tenu des autres paramètres, en particulier de la durée de
À partir du 30e jour postopératoire, deux fois par jour : séance de stimulation, une fréquence de 20 Hz a été
• travail en chaîne cinétique fermée ave c charge, sans résistance puis
choisie. Le temps de travail était de 15 secondes [14,28]
contre la r ésistance d’un élastique ;
• travail dynamique des ischio-jambiers contre résistance élastique ;
et le temps de repos de 75 secondes de travail pour le
• le temps du travail comportant 70 contractions est égal au temps du programme de renforcement musculaire dont la fré-
repos ; quence était de 80 Hz. Pour ce programme, nous avons
• proprioception en chaîne cinétique semi-fermée. choisi une fréquence supérieure à la fréquence maxi-
male de tétanisation des fibres IIb car d’après Ferry [11],
À partir du 45e jour postopératoire, u ne fois par jour : la pente de tétanisation est obtenue plus rapidement ;
• renforcement musculaire en chaîne cinétique fermée, en charge et pro- • la durée de la séance d’électrostimulation. La durée de
gressivement contre une résistance ;
la séance d’application a été choisie afin que le nombre
• cycloergomètre sans résistance et à faible allure puis à résistance pro-
gressive ;
d’impulsions électriques soit identique pour tous les
• proprioception en chaîne cinétique fermée. patients. Elle était de 54 minutes pour le protocole à
80 Hz et de 60 minutes pour le protocole à 20 Hz ;
À partir du 60e jour postopératoire, une fois par jour : • la position du genou. Le genou était fléchi à 75° [4]
• proprioception en chaîne cinétique fermée à difficulté progressive ; pendant l’électrostimulation dans les deux groupes, dès
• cycloergomètre de rééducation, dix à 20 minutes par jour ; que la flexion du genou l’autorisait.
• début du travail à la presse horizontale ;
• travail avec les deux jambes avec charge faible et progressive ; 1.3. Les procédures d’évaluation
• la charge de travail augmente de 5 kg tous les trois jours ;
• dix exercices par série, cinq séries par jour avec cinq minutes de repos L’étude n’a pas été réalisée en aveugle en ce qui concerne
entre les séries ; l’évaluation. La force isométrique et isocinétique ainsi que le
• monter et descendre les escaliers. volume des muscles des deux cuisses ont été mesurés une
semaine avant la ligamentoplastie et après 12 semaines de
Les caractéristiques du protocole de l’électrostimulation rééducation postopératoire. La force électro-induite du qua-
étaient (Tableau 2) : driceps de la cuisse lésée n’a été enregistrée qu’en préopéra-
• la durée du traitement étudié. La stimulation électrique toire.
du quadriceps a été appliquée dès le troisième jour
1.3.1. Évaluation de la force des muscles de la cuisse
Tous les patients ont été testés sur un appareil d’isociné-
Tableau 2
Paramètres des deux protocoles d’électrostimulation tisme Cybex Norm®.
Paramètres Programme de Programme de lutte
renforcement contre l’atrophie 1.3.1.1. La force musculaire isocinétique. L’évaluation a
musculaire musculaire porté sur les extenseurs et les fléchisseurs des genoux côté
Fréquence (en Hz) 80 20 sain et pathologique. La force musculaire isocinétique a été
Temps de travail (en s) 15 15 mesurée, en mode concentrique, à 90, 180 et 240°/seconde
Temps de repos (en s) 75 10 [5,12,26] entre 0 et 60° de flexion du genou.
Durée de la séance d’applica- 54 60 À chaque vitesse, une série comportait quatre répétitions ;
tion (en min)
une répétition étant l’ensemble du mouvement flexion–ex-
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tension. Chaque série était précédée de dix essais. Entre les répétition de 2000 millisecondes et un temps d’écho de
séries, le patient se reposait deux minutes. Entre le test et les 15 millisecondes. Le champ de vision était de 450 mm. Les
essais, il avait une minute de repos. À chaque série, l’exami- images acquises ont été codées dans une matrice de 256 ×
nateur encourageait verbalement le patient afin de réaliser un 256 de cinq millimètres d’épaisseur. En raison d’un manque
effort maximal. de discrimination entre les voxels de la moelle osseuse et du
Pour chaque vitesse, a été recueilli, sur la série de quatre muscle au niveau de l’épiphyse, la masse musculaire étant
contractions, le peak torque en Newton-mètre (Nm). par ailleurs peu importante à ce niveau, seulement les vingt
premières coupes de la cuisse, à partir de la hanche ont été
1.3.1.2. La force musculaire isométrique. La force isométri- considérées. Une méthode de transformation spécifique de
que maximale du quadriceps a été mesurée, le genou fléchi à l’image [2] a permis de distinguer les voxels appartenant au
75°. Une série comportait trois contractions de trois secondes muscle, ceux appartenant à la graisse intermusculaire et à la
entre lesquelles le sujet se reposait 30 secondes. graisse sous-cutanée. La mesure de la graisse intermuscu-
laire n’a pas été retenue car la segmentation n’était pas
1.3.1.3. La force électro-induite. Une stimulation électrique reproductible, du fait de petits volumes. Connaissant la taille
du quadriceps, côté lésé, a été appliquée durant cinq secon- d’un voxel (15,4 mm3) et le nombre de voxels, le volume
des, à intensité maximale tolérée. La fréquence était de 20 Hz musculaire (du quadriceps et des ischio-jambiers) et le vo-
pour les patients qui allaient bénéficier du programme de lume de la graisse sous-cutanée ont été calculés en cm3.
lutte contre l’atrophie musculaire et de 80 Hz pour ceux du
programme de renforcement musculaire.
La mesure de la force électro-induite a été effectuée, 2. Analys e des résultats
genou fléchi à 75°, après rasage et dégraissage de la peau.
Elle était exprimée en pourcentage de la force isométrique La faible taille des échantillons était telle que les tests non
maximale volontaire comme le recommande Marque [23]. paramétriques était inutilisables. Cependant, les moyennes et
les valeurs extrêmes sont précisées.
1.3.1.4. Déroulement type d’une séance d’évaluation. Avant Il faudra avoir un nombre final d’au moins 23 sujets pour
chaque acquisition de mesure, le sujet effectuait dix minutes obtenir une différence significative en ce qui concerne le
d’échauffement consistant à pédal er sur un ergocycle. déficit pourcentuel du peak torque du quadriceps à
Le test était réalisé sur le côté sain puis le côté lésé. Les 90 °/seconde, avec un risque ␣ = 0,05 et une puissance 1 –
mesures ont été faites d’abord en isocinétique à 180, 90 et b = 0,90.
240°/seconde puis en isométrique. La force électro-induite a
été mesurée en dernier. Ces mesures ont été réalisés deux
fois. Seule, la valeur maximale a été retenue. 3. Résultats

1.3.2. Évaluation du volume musculaire et de la graisse L’étude n’a pas été menée à son terme pour cinq patients
sous-cutanée du fait d’un manque de disponibilité au cours du troisième
L’imagerie par résonance magnétique a été choisie d’une mois opératoire. Les sujets du groupe 80 Hz étaient au
part de par son caractère non irradiant et d’autre part elle nombre de trois (sujets 1, 2 et 3), ceux du groupe 20 Hz
permet le meilleur suivi des volumes des tissus mous (mus- étaient au nombre de quatre (sujets 4, 5, 6 et 7) (Tableau 3).
culaires et adipeux) [16,32]. Les valeurs ci-dessous exprimées en pourcentage concer-
Le volume de la masse musculaire et de la masse grasse nent toutes des valeurs du côté lésé par rapport au côté sain, à
sous-cutanée des muscles de la cuisse, côté sain et lésé, a été l’exception des valeurs de la force électro-induite qui sont
estimé à partir d’images par résonance magnétique nucléaire exprimées par rapport à la force isométrique maximale.
(RMN) et à l’aide de programmes informatiques [2]. Au stade préopératoire, le peak torque du quadriceps, côté
Les images RMN ont été acquises avec un appareil IRM lésé, était proche voire le plus souvent meilleur que le côté
Magneton 42SP à 1 Tesla (Siemens, Erlangen, Germany) sain sauf pour le sujet 4, tandis que celui des ischio-jambiers
avec une séquence spin écho. Nous avons utilisé un temps de était déficitaire sauf pour le sujet 1 et le sujet 6. L’écart
Tableau 3
Comparaison des groupes 20 et 80 Hz. Données générales de la population
Caractéristiques
Groupe 80 Hz Groupe 20 Hz
Sujet 1 Sujet 2 Sujet 3 Sujet 4 Sujet 5 Sujet 6 Sujet 7
Âge (année) 21 24 26 25 26 25 34
Indice de masse corporelle –21 25 26,5 27 29 24 18,5
Délai rupture LCA-ligamentoplastie (mois) 3 13 6 3 4 11 1
Activités sportives pratiquées Tennis de football basket rugby football football Course à
table pied
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Tableau 4
Comparaison des groupes 20 et 80 Hz. Données dynamométriques isocinétiques
Groupe 80 Hz Groupe 20 Hz
Sujet 1 Sujet 2 Sujet 3 Sujet 4 Sujet 5 Sujet 6 Sujet 7
Préopératoire
Quadriceps 90 °/s –17 3 9 –19 18 9 –3
180 °/s –5 –12 –13 –10 3 20 8
240 °/s 12 25 26 –10 –3 7 –21

Ischiojambiers 90 °/s 4 –11 –9 –18 –10 7 –4


180 °/s 12 –18 –6 –23 –10 39 –8
240 °/s –3 –20 –15 –24 –20 9 –6

Postopératoire
Quadriceps 90 °/s 4 –11 –37 –18 –3 7 21
180 °/s –43 –16 –44 –19 –23 –28 –16
240 °/s –50 16 4 –6 –5 –10 –21

Ischiojambiers 90 °/s –28 –25 –18 12 –14 –18 –6


180 °/s –45 –25 –11 9 –35 10 –14
240 °/s –35 –15 –10 –2 –34 6 –5

important entre les valeurs extrêmes révélait la grande varia- toléré la force électro-induite la plus importante (37 %)
bilité individuelle entre les résultats (Tableau 4). (Tableau 5).
La force isométrique maximale du quadriceps de la cuisse Le déficit du volume musculaire de la cuisse atteinte était
lésée était proche de celle de la cuisse saine, sauf pour le sujet plus important dans le groupe 80 Hz (3 à 9 % contre 1 à 2 %
2 (déficit de 24 %) et le sujet 4 (déficit de 15 %) (Tableau 5). pour le groupe 20 Hz) (Tableau 6).
La force isométrique électro-induite maximale était très Les patients n’ont pas présenté de complications (flessum
variable d’un sujet à un autre : entre 18 et 103 Nm. Le résiduel, algodystrophie, sepsis) limitant la récupération
pourcentage de la force électro-induite par rapport à la force musculaire. Les amplitudes articulaires du genou opéré
isométrique maximale (de la cuisse lésée) était bien plus étaient normales au 3e mois postopératoire.
élevé chez les sujets stimulés à 80 Hz (22 à 32 %) que ceux Au troisième mois postopératoire, le déficit du peak tor-
stimulés à 20 Hz (7 à 14 %), si l’on excepte le sujet 6 qui a que et de la force isométrique maximale du quadriceps était
Tableau 5
Comparaison des groupes 20 et 80 Hz. Données dynamométriques isométriques
Force isométrique du quadriceps
Groupe 80 Hz Groupe 20 Hz
Sujet 1 Sujet 2 Sujet 3 Sujet 4 Sujet 5 Sujet 6 Sujet 7
Préopératoire
Force électro-induite a 32 30 22 8 7 37 14
Déficit pourcentuel de force maximale b 0 –24 4 –15 –4 4 –9

Postopératoire
Déficit pourcentuel de force maximale b –56 –38 –50 –46 –25 –57 –21
a
En pourcentage par rapport à la force isométrique maximale.
b
Côté lésé par rapport au côté sain.

Tableau 6
Comparaison des groupes 20 et 80 Hz. Données volumétriques
Groupe 80 Hz Groupe 20 Hz
Sujet 1 Sujet 2 Sujet 3 Sujet 4 Sujet 5 Sujet 6 Sujet 7
Préopératoire
Déficit pourcentuel a du volume musculaire –9 –3 –3 –2 – –1 –2
Proportion de la masse grasse sous-cutanée de la cuisse lésée 9 16 10 19 – 24 12

Postopératoire
Déficit pourcentuel a du volume musculaire –16 –11 –5 –8 0 –4 –8
Proportion de la masse grasse sous-cutanée de la cuisse lésée 12 17 9 27 27 25 12
a
Côté lésé par rapport au côté sain.
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systématique dans les deux groupes mais beaucoup plus tique. Dans le cas où le temps effectif de stimulation est de 9
marqué pour les sujets 1 et 3 dans le groupe 80 Hz (Ta- minutes pour les deux programmes, la durée de la séance de
bleaux 4 et 5). stimulation pour le protocole utilisant 20 Hz n’aurait été que
L’asymétrie moyenne entre les ischio-jambiers des deux 15 minutes. Dans l’autre cas où le temps effectif de stimula-
membres inférieurs s’accentuait au détriment de la cuisse tion est de 36 minutes pour les deux programmes, la durée de
lésée notamment pour le sujet 1 du groupe 80 Hz (Tableau 5). la séance de stimulation pour le protocole utilisant 80 Hz
Le déficit du volume musculaire de la cuisse atteinte était aurait été beaucoup trop longue : plus de deux heures malgré
plus important dans le groupe 80 Hz (0 à 8 % pour le groupe un rapport temps de repos/temps de stimulation réduit à trois.
20 Hz et 5 à 16 % pour le groupe 80 Hz) (Tableau 6). La durée totale de stimulation était très longue : 12 semai-
nes. Elle a été maintenue jusqu’à ce que les tests d’évaluation
de la force maximale puissent être réalisés sans risque pour le
4. Discussion transplant rotulien comme l’a montré Maitland [22]. Cette
longue période étant le facteur principal limitant le nombre
Cette étude comporte des faiblesses méthodologiques. La final de sujets. Il aurait peut-être été préférable de choisir une
raison principale tient à la durée totale de la rééducation durée de trois à quatre semaines ; durée au cours de laquelle
postopératoire en centre de rééducation fixée à 12 semaines. l’observance est généralement excellente et durant laquelle
Par ailleurs, la comparaison de deux programmes d’élec- d’une part la sidération quadricipitale est habituellement
trostimulation, l’un adapté aux fibres de type I et l’autre présente et d’autre part la repousse pileuse n’est pas encore
adapté aux fibres de type de II impose un choix judicieux des complète. En revanche, dans ce cas, il aurait été difficile de
caractéristiques de ces deux programmes. connaître l’impact réel de l’électrostimulation sur la force du
L’utilisation de la fréquence 20 Hz, plus adaptée aux fibres quadriceps, évaluée à trois mois. De plus, il faut rappeler que
I [24], entraîne d’abord une stimulation des fibres II. Le l’électrostimulation ne constitue qu’une partie du pro-
mode de recrutement en stimulation suivant l’ordre inverse gramme de rééducation.
de la contraction physiologique quelle que soit la fréquence, La quantité de courant réellement présente au sein du tissu
les fibres II sont recrutées avant les fibres I. Le courant, à musculaire est très variable d’un individu à l’autre. Pour
cette fréquence, surimpose une activité tonique à des fibres améliorer la comparaison des deux groupes, l’intensité de
II, phasiques. Ainsi, il peut entraîner une transformation stimulation aurait pu être déterminée à trois voire quatre fois
réversible des fibres II en fibres I s’il est appliqué plusieurs l’intensité liminaire. Mais, il faut rappeler que nous avions
heures par jour [24]. choisi de réaliser l’étude dans les conditions habituelles
L’utilisation de la fréquence 80 Hz entraîne le recrutement d’utilisation de l’électrostimulation. Or, il est peu probable
de fibres IIb [3], peu recrutées physiologiquement dans la que les patients acceptent le rasage de la face antérieure de la
journée. Une fatigabilité de ces fibres [17] a pu apparaître cuisse pendant trois mois.
d’autant plus que la durée journalière de stimulation était Wigerstad Lossing et al. [35] ont montré en 1988 que la
supérieure à celle couramment utilisée : 54 minutes au lieu de contraction électro-induite était plus efficace si elle était
30 minutes. Pour éviter que les fibres recrutées se fatiguent, associée à une contraction volontaire. Toutefois, la contrac-
le rapport temps de repos/temps de stimulation était de cinq, tion quadricipitale volontaire, dans les suites d’une plastie
c’est-à-dire maximum d’après les recommandations de Go- ligamentaire, est variable pour un même sujet et d’un sujet à
belet [13]. l’autre. Il n’était donc pas possible d’associer dans notre
La durée du train d’impulsion était de 15 secondes pour le étude une contraction volontaire à la contraction électro-
programme de renforcement musculaire afin d’améliorer les induite.
capacités glycolytiques musculaires. Pour faciliter la compa- Dans notre étude, la masse grasse sous-cutanée est un
raison des deux protocoles et en accord avec les recomman- facteur qui influence peu la force électro-induite. Le rasage et
dations de Gobelet [14], la durée du train d’impulsion était le dégraissage systématique de la peau avant chaque séance
également de 15 secondes pour le programme d’atrophie d’électrostimulation est un moyen de réduire le biais lié à la
musculaire. conductibilité des tissus cutanés. Nous avons choisi de ne pas
La durée de la séance de stimulation a été limitée à raser la peau des patients puisqu’en pratique quotidienne la
60 minutes pour obtenir une bonne observance malgré les stimulation électrique est appliquée sur une peau non rasée.
recommandations de Roques [27] qui préconise une durée L’augmentation de l’intensité du courant (en moyenne de
supérieure à une heure. Afin que le nombre d’impulsions soit 30 %) a compensé l’augmentation de la résistance cutanée
identique dans les deux protocoles, la durée de stimulation consécutive à la repousse des poils. Dans notre étude, la force
utilisant 80 Hz était de 54 minutes. Elle était plus importante isométrique électro-induite était logiquement plus faible
que celle recommandée dans la littérature [4,27,29]. Le chez ceux ayant une proportion de masse grasse sous-cutanée
temps effectif de stimulation était, ainsi, quatre fois inférieur la plus élevée, c’est à dire du groupe 20 Hz (Tableau 6). En
dans le groupe 80 Hz (9 minutes) que dans le groupe 20 Hz revanche, le sujet du groupe 20 Hz qui avait la force électro-
(36 minutes). Pour comparer les deux protocoles, il n’était induite la plus importante (lors du test préopératoire, réalisé
pas possible de choisir un temps effectif de stimulation iden- après rasage et dégraissage de la peau) avait une proportion
62 A. Laborde et al. / Annales de réadaptation et de médecine physique 47 (2004) 56–63

de graisse sous-cutanée importante (25 %). De plus, ce sujet Au cours de l’étude du volume musculaire des cuisses, il
était celui dont le quadriceps avait perdu le plus de force au 3e apparaît important de distinguer le volume du quadriceps de
mois postopératoire. Ainsi, l’intensité de la contraction celui des ischio-jambiers.
électro-induite est, pour ce sujet, insuffisante pour obtenir un Afin d’améliorer le protocole d’évaluation nous pensons
gain de force [20] si la peau n’est pas bien rasée et dégraissée. qu’il est nécessaire d’ajouter un test isocinétique d’endu-
L’efficacité de l’électrostimulation dépend aussi du seuil rance pour apprécier l’impact de l’électrostimulation sur les
individuel de tolérance à la stimulation électrique, seuil très fibres I. Par ailleurs, la composante musculaire bioénergéti-
variable d’un sujet à l’autre. que pourrait être étudiée à l’aide de la spectroscopie au 31P
Le passage du courant à travers la peau varie aussi avec la [34].
fréquence. Il est facilité lors de l’augmentation de la fré-
quence du fait de la diminution de la résistance cutanée [27].
5. Conclusion
Il n’est pas étonnant que dans notre étude, la force électro-
induite était plus importante dans le groupe 80 Hz que dans le
Notre étude montre qu’il est difficile de comparer deux
groupe 20 Hz.
protocoles d’électrostimulation après plastie ligamentaire.
Après 12 semaines de rééducation comprenant une élec- La faisabilité du protocole nous conduit à recommander une
trostimulation du quadriceps, les patients des deux groupes durée d’électrostimulation n’excédant pas quatre semaines.
ont conservé une atrophie et un déficit des muscles de la La quantification volumique musculaire et de la masse
cuisse, notamment localisé au quadriceps comme habituelle- grasse sous-cutanée, à l’aide d’images par résonance magné-
ment observé. tique, devrait permettre d’évaluer l’influence d’un pro-
Les sujets 1 et 3 du groupe 80 Hz sont ceux qui ont eu la gramme de rééducation chez le sportif.
perte de force quadricipitale la plus importante.
Un temps effectif de stimulation quatre fois supérieur à
20 qu’à 80 Hz pourrait expliquer des résutats en faveur de Remerciements
l’application d’une stimulation à 20 Hz. Par ailleurs, la sti-
mulation à 20 Hz est plus adaptée aux fibres I, les plus Les auteurs remercient les patients d’avoir participé à
touchées par l’amyotrophie postopératoire [8,10] mais elle l’étude. Nous remercions aussi le professeur Roques pour
n’est pas adaptée aux fibres II, responsables de la force son avis et ses conseils concernant l’électrostimulation.
musculaire. En fait, d’une part, Thepaut-Mathieu [31] a sou-
ligné qu’une stimulation électrique ne touche pas qu’un seul
Références
type de fibres. D’autre part, les fibres II sont stimulées les
premières, même avec un courant de faible intensité, étant [1] Arvidsson I, Arvidsson H, Eriksson E, Jansson E. Prevention of
situées à la périphérie des muscles et ayant une vitesse de quadriceps wasting after immobilization: An evaluation of the effect
conduction plus grande. of electrical stimulation. Orthopedics 1986;9:1519–28.
Pour que cette étude puisse être faisable, la durée de [2] Barra V, Mario B, Colin A, Vermorel M, Boire JY. Automatic assess-
ment of muscle/fat temporal variations on MR images of the thigh.
l’électrostimulation doit être raccourcie. Sa durée pourrait 1996 Proc IEEE/EMBS, 18e conf, Amsterdam 247-248.
être rapportée à quatre semaines ; durée pendant laquelle la [3] Cabric M, Appell HJ, Resic A. Fine structural changes in electro-
sidération quadricipitale est parfois présente et durée qui stimulated human skeletal muscle. Eur J App Physiol 1988;57:1–5.
correspond à la plus grande disponibilité des patients. Nous [4] ChatrenetY, Kerkour K. Électrostimulation neuromusculaire et réédu-
cation du genou ligamentaire. Rééducation des lésions ligamentaires
préconisons aussi :
du genou chez le sportif. Paris: Masson; 1996. p. 87–105.
• l’application d’une électrostimulation sur peau glabre [5] Croisier JL, Delcour JP, Crielaard JM. Ligamentoplasties du genou :
après application des électrodes au niveau des points l’état musculaire préopératoire conditionne-t-il le degré
moteurs du rectus femoris, du vastus lateralis et du d’amyotrophie postopératoire ? Ann Réadaptation Méd Phys 1994;
vastus medialis, marqués et repérés lors de la première 37:463–8.
[6] Delitto A, Rose S, McKowen J, Lehman R, Thomas JA, Shively R.
séance d’électrostimulation ; Electrical stimulation vs voluntary exercice in strengthening thigh
• de fixer comme intensité maximale pour tous les patients musculature after anterior cruciate ligament surgery. Phys Ther 1988;
trois ou quatre fois l’intensité liminaire. 68:660–3.
En ce qui concerne l’évaluation, nous pensons qu’elle doit [7] Draper V, Ballard L. Electrical stimulation versus electromyographic
biofeedback in the recovery of quadriceps femoris muscle function
être réalisée en aveugle à la douzième semaine postopéra- following anterior cruciate ligament surgery. Phys Ther 1991;71:455–
toire ; dès que l’évaluation de la force musculaire maximale 64.
est possible sans risque pour le transplant. Une telle évalua- [8] Edström L. Selective atrophy of red muscle fibers in the quadriceps in
tion, huit semaines après les séances d’électrostimulation, long-standing knee-joint dysfunction injuries to the anterior cruciate
permettrait de savoir si le bénéfice du programme d’électros- ligament. Journal of Neurological Sciences 1970;11:551–8.
[9] Eriksson E, Haggmark T. Comparison of isometric muscle training
timulation se maintient. Dans ce cas, le niveau d’activité and electrical stimulation supplementing isometric muscle training in
physique est bien sûr à préciser pendant cette période pour the recovery after major knee ligament surgery. Am J Sports Med
les patients des deux protocoles. 1979;7:169–71.
A. Laborde et al. / Annales de réadaptation et de médecine physique 47 (2004) 56–63 63

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