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DEUXIÈME ANNÉE
PARCOURS MATHÉMATIQUES
GÉOMÉTRIE 1
Françoise GEANDIER
I Espaces affines · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 1
1. Espaces affines.
2. Applications affines.
3. Lien avec les barycentres.
II Isométries planes · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 9
III Similitudes · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 19
1. Généralités.
2. Utilisation des nombres complexes.
3. Triangles semblables.
IV Isométries de l’espace · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 25
1. Espaces affines
1.1 Définition
−
→
Soit E un ensemble non vide et E un espace vectoriel sur un corps commutatif K ; on dit
−
→
que E est un espace affine associé à l’espace vectoriel E si et seulement si il existe une
application
−
→
ϕ: E×E → E
−→
(A,B) 7→ ϕ(A,B) = AB
vérifiant les conditions suivantes :
−
→ −→
a) ∀ A ∈ E, ∀ − →u ∈ E , il existe un unique point B ∈ E tel que −
→
u = ϕ(A,B) = AB.
b) On a la relation de Chasles : ∀ A,B,C ∈ E, ϕ(A,C) = ϕ(A,B) + ϕ(B,C), i.e
−→ −→ −−→
AC = AB + BC.
−
→
On définit la dimension de l’espace affine E en posant dim E = dim E : on a ainsi la
notion de droite et de plan affine.
1.2 Exemple
L’espace vectoriel Rn peut être muni d’une structure d’espace affine en prenant Rn comme
espace vectoriel associé à l’espace affine Rn et en considérant l’application ϕ suivante
ϕ : Rn × Rn → Rn
(A,B) 7→ ϕ(A,B) = B − A
on constate alors aisément que ϕ vérifie les conditions requises et ainsi Rn est un espace
affine de dimension n.
1.3 Proposition
Soit E un espace affine ; alors pour tous points A, B, C et D de E, on a :
−→ − →
a) AB = 0 ⇐⇒ A = B ;
−→ −→
b) AB = −BA ;
−→ −−→ −→ −−→
c) AB = CD ⇐⇒ AC = BD.
1
1.5 Définition
−
→ −
→
Soient (E,ϕ) un espace affine, A un point de E et F un sous-espace vectoriel de E : on
−
→
appelle sous-espace affine passant par A et de direction F l’ensemble F des points M de
−−→ − →
E tels que AM ∈ F : F est naturellement muni d’une structure d’espace affine grâce à la
−
→
restriction à F × F de l’application ϕ et son espace vectoriel associé n’est autre que F .
−
→ − →
Deux sous-espaces affines F1 et F2 sont dits parallèles si et seulement si F1 = F2 .
2 Applications affines
2.1 Définition
Soient E et F deux espaces affines ; on dit qu’une application f de E dans F est une
−
→ −
→ −
→
application affine s’il existe une application linéaire f de E dans F telle que
−−−−−−→ − → −→
∀ A, B ∈ E, f (A)f (B) = f (AB).
−
→
On dit alors que l’application f (qui est unique) est l’application linéaire associée à
l’application affine f .
Exemples
a) Soit O un point du plan affine P et k un réel non nul ; alors l’homothétie de centre O
et de rapport k définie par
−−−−→ −→
∀A ∈ P, Oh(A) = k OA
est une application affine d’application linéaire associée l’homothétie vectorielle ~h(~u) = k~u.
b) La projection orthogonale p sur une droite ∆ du plan affine euclidien est une application
affine : son application linéaire associée n’est autre que la projection orthogonale sur la
−
→
droite vectorielle ∆.
p(M)
c) La symétrie orthogonale s par rapport à une droite ∆ du plan affine euclidien est une
application affine appelée symétrie axiale d’axe ∆ : son application linéaire associée n’est
−
→
autre que la symétrie orthogonale par rapport à la droite vectorielle ∆.
2
M
∆
s(M)
sP (M)
Preuve :
a) Pour tous points A et B de P on a
−−−−−−→ −−−−→ −−−−→ −−→ −→ −→ −→
h(A)h(B) = Oh(B) − Oh(A) = k OB − k OA = k AB = ~h(AB).
b) Considérons la projection orthogonale p sur une droite ∆ du plan affine euclidien : pour
−−→
tout point M de P , H = p(M) est défini par H ∈ ∆ et MH est orthogonal à e~1 vecteur
directeur unitaire de ∆.
−
→
Notons π la projection orthogonale sur la droite vectorielle ∆ et considérons e~2 un vecteur
−
→
unitaire orthogonal à e~1 : alors (e~1 ,~
e2 ) est une base orthonormée de P et pour tout vecteur
−
→
~u de P , on a π(~u) = h~u|e~1 ie~1 .
Soient M et N deux points de P et H = p(M), K = p(N) leurs images par p, alors on a
−−→ −−→ −−→
MN = hMN |e~1 ie~1 + hMN |e~2 ie~2
et
−−→ −−→
π(MN ) = hMN |e~1 ie~1 .
3
−−−−−−−→ −−→ −−→ −−→
D’autre part on a p(M)p(N) = HK = hHK|e~1 ie~1 car hHK|e~2 i = 0 et
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
hMN |e~1 i = h(MH + HK + KN)|e~1 i = hMH|e~1 i+hHK|e~1 i+hKN|e~1 i = hHK|e~1 i puisque
−−→ −−→
MH et KN sont orthogonaux à e~1 . On en déduit alors que
−−→ −−−−−−−→
π(MN ) = p(M)p(N)
2.2 Proposition
Soient f et g deux applications affines coïncidant en un point A et telles que f~ = ~g ; alors
f = g.
Preuve :
−−−−−−−→ −−→ −−→ −−−−−−→ −−−−−−−→
Soit M un point de E ; alors f (A)f (M) = f~(AM ) = ~g (AM ) = g(A)g(M) = f (A)g(M)
donc f (M) = g(M) et ainsi f = g.
2
2.3 Proposition
Soient E, F et G des espaces affines ; si f est une application affine de E dans F et si g
est une application affine de F dans G, alors g ◦ f est une application affine de E dans G
−−→ → − →
et g ◦ f = −
g ◦ f.
2.4 Proposition
Soit f une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F , alors on a :
−
→
a) f est injective ⇐⇒ f est injective ;
−
→
b) f est surjective ⇐⇒ f est surjective ;
−
→
c) f est bijective ⇐⇒ f est bijective.
2.5 Corollaire
Toute symétrie axiale est une application affine bijective.
2.6 Proposition
Soit f une application affine bijective d’un espace affine E dans un espace affine F , alors
−→ −
→
l’application f −1 est affine et f −1 = ( f )−1 (et nécessairement dim E = dim F ).
4
2.7 Proposition
Soit A l’ensemble des applications affines bijectives ; alors (A,◦) est un groupe.
2.8 Proposition
Soit f une application affine d’un espace affine E dans lui-même ; si f possède un point
fixe A, alors l’ensemble des points fixes de f est le sous-espace affine passant par le point
A et de direction ker(f~ − IdE~ ).
Preuve :
Soit M un point de E, alors on a :
−−→ −−−−−−−→ −−→ −−→
f (M) = M ⇐⇒ f~(AM ) = f (A)f (M) = AM ⇐⇒ AM ∈ ker(f~ − IdE~ )
d’où le résultat.
5
3 Lien avec les barycentres
3.1 Définition
Soient (M1 , · · · ,Mr ) une famille de points d’un espace affine E et (λ1 , · · · ,λr ) une famille
de réels tels que λ1 + · · · + λr = 1 ; on appelle barycentre des points (M1 , · · · ,Mr ) affectés
des coefficients (λ1 , · · · ,λr ) l’unique point G défini par :
r
−→ X −−→
∀ O ∈ E, OG = λi OMi .
i=1
3.2 Proposition
Soient (M1 , · · · ,Mr ) une famille de points d’un espace affine E et (λ1 , · · · ,λr ) une famille
de réels tels que λ1 + · · · + λr = 1 ; alors G est le barycentre des points (M1 , · · · ,Mr )
affectés des coefficients (λ1 , · · · ,λr ) si et seulement si :
r
X −−→ − →
λi GMi = 0 .
i=1
3.3 Théorème
a) Soit f une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F et soit G le
barycentre des points (M1 , · · · ,Mr ) de E affectés des coefficients (λ1 , · · · ,λr ) ; alors f (G)
est le barycentre des points (f (M1 ), · · · ,f (Mr )) de F affectés des coefficients (λ1 , · · · ,λr ).
b) Réciproquement, si f est une application d’un espace affine E dans un espace affine F
vérifiant la propriété suivante (P) :
(P) : pour tout λ ∈ R et pour tous A et B dans E, si G est le barycentre de A(λ) et de
B(1 − λ), f (G) est le barycentre de f (A)(λ) et de f (B)(1 − λ) ;
alors l’application f est affine.
3.4 Corollaire
Si f est une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F , l’image par f
d’une droite est une droite ou un point ; l’image par f d’un plan est un plan, une droite
ou un point ; l’image par f d’un segment est un segment ou un point.
3.5 Définition
Soit E un espace affine de dimension finie n ; on appelle repère barycentrique de E tout
−−−−→ −−−−→
(n+1)-uplet de points (M0 , · · · ,Mn ) de E tels que le système de vecteurs (M0 M1 , · · · ,M0 Mn )
−
→
est une base de E .
Ainsi, un repère barycentrique d’un espace affine de dimension 3 est la donnée de 4 points
non coplanaires, un repère barycentrique d’un plan affine est la donnée de 3 points non
alignés et un repère barycentrique d’une droite affine est la donnée de 2 points distincts.
6
3.6 Proposition et définition
Soit E un espace affine de dimension finie n et (M0 , · · · ,Mn ) un repère barycentrique de
E ; alors à tout point A de E est associé un unique (n + 1)-uplet de réels (λ0 , · · · ,λn )
vérifiant λ0 + · · · + λn = 1 tel que A est le barycentre des points (M0 , · · · ,Mn ) affectés des
coefficients (λ0 , · · · ,λn ) ; les réels (λ0 , · · · ,λn ) sont appelés les coordonnées barycentriques
−−→
du point A dans ce repère : (λ1 , · · · ,λn ) sont les coordonnées du vecteur M0 A dans la base
−−−−→ −−−−→
(M0 M1 , · · · ,M0 Mn ) et λ0 = 1 − (λ1 + · · · + λn ).
3.7 Théorème
Une application affine d’un espace affine E de dimension finie n dans un espace affine F
de dimension finie p est parfaitement déterminée par la donnée de ses valeurs en les points
d’un repère barycentrique de E.
7
.
8
CHAPITRE II - ISOMÉTRIES PLANES
Dans ce chapitre, P désigne le plan affine euclidien : la distance entre deux points A
−→ −→
et B de P est la norme euclidienne kABk du vecteur AB et sera notée simplement AB.
9
les points A, B et C sont alors sur la médiatrice de M et M 0 donc alignés, ce qui est
impossible, donc f = g.
1.5 Corollaire
Toute isométrie est la composée d’au plus trois symétries axiales ; toute isométrie est donc
bijective et son inverse est une isométrie. De plus, toute isométrie est une application
affine.
Preuve :
Il suffit de considérer trois points non alignés A, B et C et d’appliquer le théorème 1.4
aux points A0 = f (A), B 0 = f (B) et C 0 = f (C) : alors par unicité f est la composée d’au
plus trois symétries axiales, et par conséquent est une application affine.
1.6 Proposition
Soit f une application affine de P dans P ; alors f est une isométrie si et seulement si
−
→
son application linéaire associée f est un endomorphisme orthogonal du plan vectoriel
−
→
euclidien P .
Preuve :
Si f est une isométrie plane, alors pour tous points A et B de P , on a f (A)f (B) = AB,
−−−−−−→ −→ −
→ −→ −→ −
→
i.e kf (A)f (B)k = kABk ou encore k f (AB)k = kABk, ainsi f est un endomorphisme
orthogonal et réciproquement.
1.7 Proposition
L’ensemble des isométries planes (Is(2),◦) est un groupe.
Preuve :
On a déjà vu que la loi ◦ est interne à Is(2) ; de plus elle est associative, Id ∈ Is(2) et
est élément neutre, enfin toute isométrie f est bijective et f −1 est une isométrie : ainsi
(Is(2),◦) est un groupe.
10
1er cas : ∆1 //∆2
∆ ∆
1 2
M O1 M1 O2 M’
−−−→ −−−→
soit O1 (resp. O2 ) la projection orthogonale de M sur ∆1 (resp. ∆2 ), alors MM1 = 2O1 M1
−−−→ −−−→ −−−→ −−−→
et M1 M 0 = 2M1 O2 , d’où MM 0 = 2O1O2 . Ainsi s2 ◦ s1 est la translation de vecteur 2− →
u
−
→
où u désigne “l’écart” entre la droite ∆1 et la droite ∆2 .
−
→
Réciproquement, si − →v est un vecteur de P , considérons ∆1 une droite affine orthogonale
à−→v et ∆2 l’image de ∆1 par la translation de vecteur 21 −→v : il est alors facile de voir que
s ◦ s est la translation de vecteur −
2 1
→v.
2ème cas : ∆1 ∩ ∆2 = {O}
∆1
M
M1
w1
O
w2
∆2
M’
Soit −
→ (resp.−
w 1
→) un vecteur directeur de ∆ (resp. ∆ ), alors on a :
w 2 1 2
\
−−→ −−→ −−→→
\ \ −−−→ −−\
−→ − \ −−→0
(OM,OM 0 ) = (OM,− w 1 ) + (−
→
w → −
→
1 ,OM1 ) + (OM1 ,w2 ) + (w2 ,OM )
\ −−−→ −−\
−→ −
= 2 (−
→
w 1 ,OM1 ) + 2(OM1 ,w2 )
→
→,−
= 2 (−
\
w →
1 w2 )
\
= 2(∆1 ,∆2 )
11
\
Ainsi s2 ◦ s1 est la rotation de centre O, l’intersection de ∆1 et ∆2 , et d’angle 2(∆1 ,∆2 ).
∆3
∆ ’2
∆2
∆’3
O
1 ∆
1
O
3
∆1
O1
12
∆ "2
u
2 O
3
∆
’
3
On vérifie facilement que la droite ∆ est la seule droite globalement invariante par f (car
−−−−−→
~u 6= 0) ; de plus pour tout point M ∈ ∆, on a Mf (M) = ~u donc la droite ∆ et le vecteur
~u sont parfaitement déterminés par f . Ainsi f s’écrit de manière unique sous la forme
f = tu~ ◦ s où ~u est parallèle à l’axe ∆ de la symétrie s, de plus tu~ ◦ s = s ◦ tu~ : on dit que
f est la symétrie glissante (ou symétrie-translation) d’axe ∆ et de vecteur ~u.
2.3 Définitions et proposition
a) On appelle déplacement toute isométrie f du plan telle que f~ ∈ O + (P~ ) i.e f~ ∈ O(P~ )
et det(f~) = 1, et on note Is+ (2) l’ensemble des déplacements ; une isométrie f est un
déplacement si et seulement si f est produit d’un nombre pair de symétries axiales, les
éléments de Is+ (2) sont donc les translations et les rotations. Tout déplacement conserve
les angles de vecteurs et Is+ (2) est un sous-groupe de Is(2).
b) On appelle antidéplacement toute isométrie f du plan telle que f~ ∈ O − (P~ ) i.e f~ ∈ O(P~ )
et det(f~) = −1 et on note Is− (2) l’ensemble des antidéplacements , une isométrie f est un
antidéplacement si et seulement si f est produit d’un nombre impair de symétries axiales,
les éléments de Is− (2) sont donc les symétries axiales et les symétries glissantes. De plus
−
→
tout antidéplacement f “renverse” les angles de vecteurs : pour tous ~u et ~v de P , on a
\ [
u),f (~v )) = −(~
(f (~ u,~v ).
Preuve :
La preuve découle du fait que pour toute symétrie axiale s, on a det(~s) = −1.
13
2.4 Composée de deux déplacements
1er cas : composée de deux translations
u
2
φ
2
∆3
O
O’
∆1 ∆2
14
Alors, on obtient r(O,ϕ) ◦ r(O 0,ϕ) = s3 ◦ s2 ◦ s2 ◦ s1 = s3 ◦ s1 = r(O 00 ,ϕ + ϕ0 ) où O 00 est le
point d’intersection des droites ∆1 et ∆3 .
φ+φ ’
2
O"
∆
2
φ
2 φ’
O’ 2
O
∆1
∆3
* si ϕ + ϕ0 = b
0, par un calcul analogue, r(O,ϕ) ◦ r(O 0,ϕ) = s3 ◦ s2 ◦ s2 ◦ s1 = s3 ◦ s1 = tu~
car les deux droites ∆1 et ∆3 sont parallèles puisque ϕ + ϕ0 = b0.
φ
2 φ’
O’ 2
O
∆3
15
3 Etude pratique des isométries planes
3.1 Proposition
Considérons un repère orthonormé direct (O,~i,~j) du plan P et soit f une application affine
de P dans P qui s’écrit dans le repère (O,~i,~j) de la manière suivante
x u x
f: 7−→ +A
y v y
−
→
avec A la matrice de f dans la base orthonormée (~i,~j).
−
→
Alors f est une isométrie plane si et seulement si f est un endomorphisme orthogonal
−
→
de P , i.e si et seulement si A est une matrice orthogonale puisque la base (~i,~j) est
orthonormée ; si t AA = I, f est donc une isométrie plane.
u
1er cas : A = I, alors f est la translation de vecteur .
v
2ème cas : det A = 1 et A 6= I, alors A est de la forme
cos ϕ − sin ϕ
A= où ϕ est défini mod(2π) et ϕ 6≡ 0
sin ϕ cos ϕ
−
→
et f est la rotation vectorielle de mesure ϕ mod(2π) ; ainsi f est une rotation affine de
mesure ϕ mod(2π) et de centre l’unique point fixe de f .
3ème cas : det A = −1, alors A est de la forme
cos ϕ sin ϕ
A= où ϕ est défini mod(2π)
sin ϕ − cos ϕ
−
→ −
→
et f est la symétrie orthogonale parrapport à la droite vectorielle ∆ = ker(A − I)
cos(ϕ/2)
dirigée par le vecteur unitaire e~1 = ; ainsi f est une symétrie glissante
sin(ϕ/2)
d’axe ∆ dirigé par e~1 et de vecteur ~u = λe~1 :
s t
∆
f : M 7−→ ~
u
M1 7−→ M0
on a alors pour tout point M de P ,
−−−→0 −−−→ −−−→0
MM = MM1 + M1 M
M’
e1
u
M
M1
16
d’où −−−→ −−−→
−−−→
hMM 0 |e~1 i = hMM1 |e~1 i + hM1 M 0 |e~1 i
−−−→ −−−→ −−−→
or hMM1 |e~1 i = 0 puisque MM1 est orthogonal à ∆ et hM1 M 0 |e~1 i = h~u|e~1 i = hλe~1 |e~1 i = λ,
d’où en particulier pour le point O
−−−−→ u cos(ϕ/2)
λ = hOf (O)|e~1 i = h | i.
v sin(ϕ/2)
On obtient ainsi le vecteur ~u = λe~1 (si λ = 0, alors f est la symétrie axiale d’axe ∆).
D’autre part, on remarque que la restriction de f à l’axe ∆ n’est autre que la translation
tu~ ; il suffit donc pour déterminer ∆ de résoudre l’équation
x x
f = + ~u.
y y
3.2 Exemples
a) Soit f l’application affine de P dans P qui s’écrit dans le repère orthonormé (O,~i,~j) de
la manière suivante
√
x 0 1 1 − 3 x
f: 7−→ √ + √
y 3 2 3 1 y
√
1
La matrice A = √1 − 3 vérifie t AA = I donc f est une isométrie.
2 3 1
De plus det(A) = 1 donc f est une rotation affine qui a pour centre
√ l’unique point fixe Ω
1 3 π
de f et pour mesure ϕ mod(2π) défini par cos ϕ = et sin ϕ = , i.e ϕ ≡ mod(2π) ;
2 2 3
on détermine le point Ω en résolvant l’équation f (M) = M et on trouve
1 √ −3
Ω= .
2 3
b) Soit f l’application affine de P dans P qui s’écrit dans le repère orthonormé (O,~i,~j) de
la manière suivante
√
x 0 1 1 3 x
f: 7−→ √ + √
y 3 2 3 −1 y
√
1 1 3
La matrice A = √ vérifie t AA = I donc f est une isométrie.
2 3 −1
De plus det(A) = −1 donc f est une symétrie glissante d’axe ∆ dirigé par un vecteur
unitaire e~1 base de ker(A − I) et de vecteur ~u = λe~1 ; le calcul donne
√
1 3
e~1 =
2 1
et √ √
−−−−→ 1 3
λ = hOf (O)|e~1 i = h √0 |
3
i=
3 2 1 2
donc √ √
3 3
~u = .
4 1
17
.
18
CHAPITRE III - SIMILITUDES
Dans ce chapitre, P désigne le plan affine euclidien ; la distance entre deux points A
−→ −→
et B de P est la norme euclidienne kABk du vecteur AB et sera notée simplement AB.
1. Généralités
1.1 Définition
Soit r un réel > 0 ; on appelle similitude de rapport r toute application f de P dans P
vérifiant
∀A, B ∈ P, f (A)f (B) = rAB
on notera S l’ensemble des similitudes.
1.2 Proposition
Soit f une similitude de rapport r ; on considère O un point de P et h l’homothétie de
1
centre O et de rapport , alors h ◦ f est une isométrie. Donc f = h−1 ◦ (h ◦ f ) est une
r
application affine bijective.
Preuve : en effet, pour tous points A et B de P , on a
−−−−−−−−−−−→ 1 −−−−−−→ 1 1
h ◦ f (A)h ◦ f (B) = kh(f (A))h(f (B))k = k f (A)f (B)k = f (A)f (B) = rAB = AB.
r r r
2
1.3 Proposition
L’ensemble des similitudes planes (S,◦) est un sous-groupe du groupe A des applications
affines bijectives et Is(2) est un sous groupe de S.
Preuve :
D’après 1.2, S est contenu dans A et S contient Is(2) de manière évidente (les isométries
sont les similitudes de rapport 1) ; montrons que S est un sous-groupe de A : considérons
deux similitudes f et g de rapports respectifs r et r 0 , alors pour tous points A et B de P
on a
f ◦ g(A)f ◦ g(B) = rg(A)g(B) = rr 0AB
donc f ◦ g est une similitude (de rapport rr 0 ).
D’autre part, si f est une similitude de rapport r, on vérifie facilement que f −1 est une
1
similitude de rapport .
r
2
19
Cet endomorphisme orthogonal ne dépend donc que de f .
Si f~1 = f~2 = f~3 est un déplacement, on dira que la similitude f est directe et si f~1 = f~2 = f~3
est un antidéplacement, on dira que la similitude f est indirecte.
Ainsi, si f est une similitude directe de rapport r, l’endomorphisme orthogonal f~1 = f~2 =
f~3 est une rotation vectorielle d’angle α et on a alors :
(
−→ \ −−−−−−→
(AB,f (A)f (B)) = α
f (A)f (B) = rAB
1.5 Proposition
L’ensemble des similitudes directes S + est un sous-groupe de S.
Preuve : c’est une conséquence immédiate de la définition d’une similitude directe puisque
−
→ −
→
O + ( P ) est un sous-groupe de O( P ).
2
1.6 Proposition
a) Une similitude directe conserve les angles de vecteurs et de droites ; une similitude
indirecte renverse les angles de vecteurs et de droites.
b) Dans un repère orthonormé (O,~i,~j) une similitude directe f de rapport r s’écrit sous
la forme
x u a −b x
f: 7−→ + avec a2 + b2 = r 2
y v b a y
20
b) Soit f une similitude indirecte ; alors il existe un unique a ∈ C∗ et un unique b ∈ C
tels que
∀z ∈ C, f (z) = az̄ + b
De plus, dans les deux cas, |a| est le rapport de la similitude.
Preuve :
a) D’après 1.3, on a pour tout point M de P
−−−−−−−→ − → −−→ −−→
f (O)f (M) = f (OM) = r −
→
ϕ (OM)
où −
→
ϕ est une rotation vectorielle d’angle de mesure α ; ainsi on a
−
→ −−→ cos α − sin α x
ϕ (OM) =
sin α cos α y
donc
xr cos α − yr sin α
f (M) = f (O) +
xr sin α + yr cos α
ainsi en posant a = reiα et en notant b l’affixe du point f (O), on obtient par passage aux
affixes
f (z) = az + b.
\ −
→
où α = 2mes(~i, ∆) et ainsi, en posant a = reiα et en notant b l’affixe du point f (O), on
obtient
f (z) = az̄ + b.
2
2.2 Proposition
a) Une similitude directe qui n’est pas une translation admet un unique point fixe appelé
centre de la similitude directe.
b) Une similitude indirecte qui n’est pas une symétrie glissante admet un unique point
fixe appelé centre de la similitude indirecte.
Preuve :
a) Soit f une similitude directe, alors elle s’écrit sous la forme f (z) = az + b où a ∈ C∗ et
b
b ∈ C ; l’équation f (z) = z possède alors une unique solution z = si et seulement si
1−a
a 6= 1. Si a = 1, on a f (z) = z + b et ainsi f est la translation de vecteur ~u d’affixe b ; par
conséquent f n’admet aucun point fixe si b 6= 0 et une infinité si b = 0.
21
b) Soit f une similitude indirecte, alors elle s’écrit sous la forme f (z) = az̄ + b où a ∈ C∗
et b ∈ C ; alors
f z) = z ⇐⇒ az̄ + b = z ⇐⇒ āz + b̄ = z̄
d’où
f z) = z ⇐⇒ a(āz + b̄) + b = z ⇐⇒ z(1 − |a|2 ) = b + ab̄
b + ab̄
donc f admet un unique point fixe z = si et seulement si |a| =
6 1. Si |a| = 1, alors
1 − |a|2
a s’écrit a = eiα et ainsi l’application g : z 7−→ az n’est autre que la rotation de centre
O et d’angle de mesure α donc peut s’écrire sous la forme g = s∆ ◦ sD où D désigne l’axe
réel ; or l’application z 7−→ z̄ n’est autre que sD et l’application z 7−→ b est la translation
de vecteur ~u d’affixe b, d’où
et f est une symétrie glissante qui n’admet aucun point fixe si b 6= 0 et une infinité si
b = 0.
2
2.3 Proposition
Soient A, B, A0 et B 0 des points de P tels que A 6= B et A0 6= B 0 ; alors il existe une
unique similitude directe (resp. une unique similitude indirecte) f telle que f (A) = A0 et
f (B) = B 0 .
Preuve :
Notons zA , zB , zA0 et zB0 les affixes respectifs des points A, B, A0 et B 0 ; on cherche alors
s’il existe des nombres complexes a et b tels que
azA + b = zA0
azB + b = zB0
comme zA 6= zB et zA0 6= zB0 ce système possède une unique solution donnée par
zA0 − zB0 zA zB0 − zA0 zB
a= 6= 0 et b = : il existe donc une unique similitude directe f
zA − zB zA − zB
telle que f (A) = A0 et f (B) = B 0 .
De même, on démontre qu’il existe une unique similitude indirecte g telle que g(A) = A0
et g(B) = B 0 .
2
3 Triangles semblables
3.1 Définition
Soient A, B et C (resp. A0 , B 0 et C 0 ) des points distincts deux à deux du plan ; on dit que
les deux triangles ABC et A0 B 0 C 0 sont semblables si et seulement si il existe une similitude
f telle que f (A) = A0 , f (B) = B 0 et f (C) = C 0 ; si f est directe (resp. indirecte) ABC et
A0 B 0 C 0 sont dits directement semblables (resp. indirectement semblables).
22
3.2 Théorème
a) Deux triangles ABC et A0 B 0 C 0 sont semblables si et seulement si
A0 B 0 A0 C 0 B0C 0
= =
AB AC BC
3.3 Théorème
a) Deux similitudes directes de même centre commutent.
b) Si les triangles OAB et OA0 B 0 sont directement semblables, alors les triangles OAA0
et OBB 0 sont directement semblables.
Preuve :
a) Soient f1 et f2 deux similitudes directes de même centre O, alors si on choisit O comme
centre d’un repère orthonormé (O,~i,~j), les similitudes f1 et f2 s’écrivent sous la forme
f1 (z) = a1 z et f2 (z) = a2 z où a1 et a2 sont des nombres complexes non nuls. D’où
b) Si les triangles OAB et OA0 B 0 sont directement semblables, alors il existe une similitude
directe f telle que f (O) = O, f (A) = A0 et f (B) = B 0 ; considérons alors l’unique
similitude directe g telle que g(O) = O et g(A) = B : comme f et g ont même centre O,
elles commutent et on a ainsi g(A0) = g(f (A)) = f (g(A)) = f (B) = B 0 , donc OAA0 et
OBB 0 sont directement semblables.
2
24
CHAPITRE IV - ISOMÉTRIES DE L’ESPACE
∗ Soient ∆ une droite de vecteur directeur ~e et P un plan de E, alors on a les cas suivants :
−
→
1er cas : ~e ∈ P , alors soit ∆ ⊂ P , soit ∆ ∩ P = ∅ : dans ce cas on dit que ∆ est parallèle à
P ; on voit facilement que ce cas se produit si et seulement si ∆ est parallèle à une droite
∆0 contenue dans P .
−
→
2ème cas : ~e 6∈ P , alors ∆ ∩ P est réduit à un point.
∗ Soient P1 et P2 deux plans distincts de E sécants selon une droite ∆ ; alors pour tout
plan P3 orthogonal à ∆, les droites P1 ∩ P3 et P2 ∩ P3 sont concourrantes et l’angle entre
ces droites est indépendant du choix du plan P3 : on l’appelle l’angle entre les plans P1 et
P2 .
25
2. Structure des isométries
2.1 Définition
On appelle isométrie de E toute application f de E dans E qui conserve les distances :
∀A, B ∈ P, f (A)f (B) = AB
on notera Is(3) l’ensemble des isométries de E.
2.2 Exemples
a) Soit P un plan de E, alors la réflexion de plan P est une isométrie : en effet son
application linéaire associée est une application orthogonale.
b) Soit ∆ une droite de E, alors la symétrie orthogonale par rapport à la droite ∆ est une
isométrie : on l’appelle le retournement de droite ∆.
2.3 Théorème
Soient A,B, C et D quatre points non coplanaires de E et A0 , B 0 , C 0 et D 0 quatre points
de E tels que
AB = A0 B 0 , AC = A0 C 0 , BC = B 0 C 0 , AD = A0 D 0 , BC = B 0 C 0 , BD = B 0 D 0 et CD = C 0 D 0 .
Alors il existe une isométrie f et une seule telle que f (A) = A0 , f (B) = B 0 , f (C) = C 0 et
f (D) = D 0 . De plus f est la composée d’au plus quatre réflexions donc est bijective.
Preuve : analogue à celle faite pour les isométries planes en considérant les réflexions par
rapport aux plans médiateurs de couples de points.
2
2.4 Corollaire
Toute isométrie de E est la composée d’au plus quatre réflexions ; toute isométrie est donc
bijective et son inverse est une isométrie. De plus, toute isométrie est une application
affine.
2.5 Proposition
L’ensemble des isométries (Is(3),◦) est un groupe.
Preuve : analogue à celle faite pour Is(2).
2
2.6 Proposition et définitions
Soit f une application affine de E dans E ; alors f est une isométrie si et seulement si
−
→
son application linéaire associée f est un endomorphisme orthogonal de l’espace vectoriel
−
→
euclidien E .
−
→
Si f~ ∈ O+ ( E ), on dit que f est un déplacement et on note Is+ (3) l’ensemble des dépla-
cements ; une isométrie f est donc un déplacement si et seulement si f est produit d’un
nombre pair de réflexions.
−
→
Si f~ ∈ O− ( E ), on dit que f est un antidéplacement et on note Is− (3) l’ensemble des
antidéplacements ; une isométrie f est donc un antidéplacement si et seulement si f est
produit d’un nombre impair de réflexions.
L’ensemble des déplacements Is+ (3) est un sous-groupe de Is(3).
Preuve : immédiate.
2
26
2.7 Théorème
−
→
Soit f un déplacement de E, alors f~ ∈ O+ ( E ) donc f~ = Id→ − ou f
E
~ est une rotation
−
→
vectorielle d’axe la droite ∆ = ker(f~ − Id→ − ) orientée par le choix d’un vecteur directeur
E
−
→ − →
unitaire ~e1 et d’angle de mesure ϕ 6≡ 0[2π] mesuré dans le plan P = ∆ ⊥ orienté par le
choix de ~e1 :
−−−−−→
1er cas : f~ = Id→− , alors f est la translation de vecteur ~
E
u = Mf (M) pour tout point M
de E.
−
→
2ème cas : f~ est une rotation vectorielle d’axe ∆ et d’angle de mesure ϕ 6≡ 0[2π], alors on
a:
∗ si f possède au moins un point fixe, l’ensemble des points fixes de f est une droite affine
−
→
∆ de direction ∆ et f est définie de la manière suivante :
−−→\−−−−−→
HM = Hf (M) et mes(HM ,Hf (M)) = ϕ
e
1
M φ
f(M)
P
−
→
∗ si f ne possède aucun point fixe, alors il existe une unique droite ∆ de direction ∆ et
−
→
un unique vecteur ~u ∈ ∆ tels que
27
∆
e
1
M φ
N
P
f(M)
Preuve :
−−−−−−−→ ~ −−→ −−→
1er cas : f~ = Id→
− , alors pour tous points M et N de E, on a f (M)f (N) = f
E
(MN ) = MN
−−−−−→ −−−−→
d’où Mf (M) = Nf (N) par la relation de Chasles : f est donc la translation de vecteur
−−−−−→
~u = Mf (M) pour tout point M de E.
−
→
2ème cas : f~ est une rotation vectorielle d’axe ∆ et d’angle de mesure ϕ 6≡ 0[2π].
Supposons que f possède au moins un point fixe A, alors d’après I 2.8, l’ensemble des
−
→
points fixes de f est la droite affine ∆ passant par A et de direction ∆ ; soient M un point
de E, M 0 = f (M) et H la projection orthogonale de M sur la droite ∆, et soit P le plan
contenant M et orthogonal à ∆, alors H ∈ P (H est en fait l’intersection du plan P et de
−−→ − → −−−→ −−−−−−−→ −−→ −−−→ − → −
→
la droite ∆) d’où HM ∈ P et HM 0 = f (H)f (M) = f~(HM) donc HM 0 ∈ P = f~( P ) et
\
−−→ −−−→
ainsi M 0 ∈ P , HM = HM 0 et mes(HM,HM 0 ) = ϕ ; de plus la restriction de f au plan
P n’est autre que la rotation de centre H et d’angle de mesure ϕ.
Supposons maintenant que f ne possède aucun point fixe ; considérons un point M de E,
M 0 = f (M) et posons g = t− −−→ ◦ f , alors g(M) = t−−−
M 0M
→ (M 0 ) = M et ainsi g possède
M 0M
− ◦f
un point fixe ; de plus ~g = Id→ ~ = f~ donc, d’après le cas précédent, g est la rotation
E
−
→
d’axe ∆, la droite passant par le point M et de direction ∆, et d’angle de mesure ϕ :
g = r(∆,ϕ). On a donc f = t− −−→ ◦ r(∆,ϕ).
MM0
Soit P le plan contenant M et orthogonal à ∆, alors le point N de P , projection ortho-
gonale de M 0 sur P , est tel qu’on ait la décomposition
−−−→0 −−→ −−−→0
MM = MN + NM
−
→ − → − →
dans la somme directe orthogonale E = P ⊕ ∆, alors
d’où
−−→ ◦ t−−→ ◦ r(∆,ϕ)
f = t−
NM0 MN
Notons h = t−−→ ◦ r(∆,ϕ) et montrons que h est une rotation d’angle de mesure ϕ et d’axe
MN
une droite ∆0 parallèle à ∆ : on a de manière évidente ~h = f~, considérons maintenant
28
dans le plan P la rotation r(M,ϕ) de centre M et d’angle de mesure ϕ ; d’après II 2.4, on
a t−−→ ◦ r(M,ϕ) = r(K,ϕ) pour un certain point K de P ; si on note K1 = r(M,ϕ)(K),
MN
on a alors K1 ∈ P et t− −→ (K1 ) = t−−→ ◦ r(M,ϕ)(K) = r(K,ϕ)(K) = K, de plus la
MN MN
rotation r(M,ϕ) n’est autre que la restriction au plan P de la rotation r(∆,ϕ), donc
K1 = r(∆,ϕ)(K), d’où t− −→ ◦ r(∆,ϕ)(K) = t−−→ (K1 ) = K i.e h(K) = K : on en déduit
MN MN
aussitôt que h est la rotation d’angle de mesure ϕ et d’axe la droite ∆0 parallèle à ∆
passant par K.
−−−→
Donc f = t− −−→0 ◦ r(∆0 ,ϕ) = r(∆0 ,ϕ) ◦ t−−−→0 où le vecteur de translation NM 0 est parallèle
NM NM
à la droite ∆0 .
Unicité :
L’angle de f est celui de la rotation vectorielle f~ donc est défini de manière unique.
−
→
Supposons qu’il existe deux droites ∆1 et ∆2 de direction ∆ et deux vecteurs − →
u1 et −
→
u2 de
−
→
∆ tels que
f = t−→ ◦ r(∆1 ,ϕ) = t−
u → ◦ r(∆2 ,ϕ)
u
1 2
alors on a
t−
→ −−
u → ◦ r(∆1 ,ϕ) = r(∆2 ,ϕ)
1 u2
t−
→ −−
u → ◦ r(∆1 ,ϕ)(M) = r(∆2 ,ϕ)(M) = M
1 u2
t−
→−−
u → (M1 ) = M
1 u2
−−−→ → − −
→ −−−→ − → −−−→
donc M1 M = − u1 − →
u2 ∈ ∆ ; or par définition de M1 , on a M1 M ⊥ ∆ d’où M1 M = ~0 et
ainsi −
→
u1 = −
→
u2 , d’où r(∆1 ,ϕ) = r(∆2 ,ϕ) et par conséquent ∆1 = ∆2 .
2.8 Théorème
−
→
Soit f un antidéplacement de E, alors f~ ∈ O− ( E ) donc on a deux cas :
−
→
1er cas : ker(f~ − Id→ ~ est la symétrie orthogonale par rapport au
− ) est un plan P , alors f
E
−
→
plan P et on a :
∗ si f possède au moins un point fixe, alors l’ensemble des points fixes de f est un plan
−
→
P de direction P et f est la réflexion sP de plan P .
−
→
∗ si f ne possède aucun point fixe, alors il existe un unique plan P de direction P et un
−
→
unique vecteur ~u ∈ P telle que
f = sP ◦ tu~ = tu~ ◦ sP
29
M
f(M)
−
→
∗ si f~ 6= −Id→
E
~ + Id→
− alors ker(f − ) est une droite ∆ et il existe une unique droite ∆ de
E
−
→
direction ∆, un unique plan P orthogonal à ∆ et un unique angle de mesure ϕ mesuré
−
→
dans le plan P orienté par le choix d’un vecteur directeur de ∆, tels que
f = sP ◦ r(∆,ϕ) = r(∆,ϕ) ◦ sP
30
M ∆
f(M)
31
−
→ − →
Considérons la droite ∆ = P ⊥ , alors le point N de P projection orthogonale de M 0 sur
P est tel qu’on ait la décomposition
−−−→0 −−→ −−−→0
MM = MN + NM
−
→ − → − →
dans la somme directe orthogonale E = P ⊕ ∆, alors
d’où
f = t−−→ ◦ t−−−→0 ◦ sP
MN NM
Notons h = t−NM0
h=−
−−→ ◦sP et montrons que h est une réflexion ; on a de manière évidente ~ s→
P,
0 0
considérons alors le plan P parallèle à P passant par le point Ω milieu de [N,M ] : on a
−−→ −−→ −−−→ −−→ −−−→
sP (Ω) = Ω1 où Ω1 est le point de E vérifiant ΩΩ1 = 2ΩN = M 0 N donc Ω1 Ω = NM 0 d’où
h(Ω) = t−−−→ (Ω1 ) = Ω et ainsi h est la réflexion de plan P 0 ; on en déduit
NM0
f = tu~ ◦ sP 0 = sP 0 ◦ tu~
−
→ − →
où ~u ∈ P 0 = P .
Unicité :
−
→
Supposons qu’il existe deux plans P1 et P2 de direction P et deux vecteurs −
→
u1 et −
→
u2 de
−
→
P tels que
→ ◦ sP1 = tu
f = tu− → ◦ sP 2
−
1 2
alors on a
t−
→ −−
u → ◦ sP 1 = sP 2
1 u2
t−
→−−
u → ◦ sP1 (M) = sP2 (M) = M
1 u2
t−
→−−
u → (M1 ) = M
1 u2
−−−→ → − −
→ −−−→ −→ −−−→
donc M1 M = − u1 − →
u2 ∈ P ; or par définition de M1 , on a M1 M ⊥ P d’où M1 M = ~0 et
ainsi −
→
u1 = −
→
u2 , d’où sP1 = sP2 et par conséquent P1 = P2 .
2ème cas : ϕ 6≡ 0[2π], alors on constate que ker(f~ − Id→
− ) = {0}.
E
−
→
∗ si f~ 6= −Id→
E
~ + Id→
− , on voit facilement que ker(f − ) est une droite ∆ ; alors si on note
E
−
→ − → −
→ −
→
P = ∆ ⊥ , ~s la symétrie orthogonale par rapport au plan P et ~r la rotation d’axe ∆ et
d’angle de mesure ϕ, on a aussitôt
f~ = ~s ◦ ~r = ~r ◦ ~s.
D’autre part, 1 n’est pas valeur propre de f donc f possède un unique point fixe A :
−
→
considérons alors le plan affine P passant par A de direction P , la droite affine ∆ passant
−
→
par A de direction ∆ et g = r(∆,ϕ)◦sP ; comme P ⊥∆, on a g = r(∆,ϕ)◦sP = sP ◦r(∆,ϕ),
−−−−→ →
de plus A ∈ P ∩ ∆ donc g(A) = A = f (A) et ~g = r(∆,ϕ) ◦ − sP = ~r ◦ ~s = f~, donc f = g est
une réflexion-rotation.
32
Unicité :
L’angle de la réflexion-rotation f est celui de la rotation vectorielle ~r donc est défini de
manière unique.
−
→
Supposons qu’il existe deux droites ∆1 et ∆2 de direction ∆ et deux plans P1 et P2
orthogonaux à ∆1 et ∆2 (donc parallèles) tels que
alors P1 ∩ ∆1 est réduit à un point A1 et P2 ∩ ∆2 est réduit à un point A2 ; ces deux points
A1 et A2 sont des points fixes de f d’où A1 = A2 = A, on en déduit aussitôt que ∆1 = ∆2
et P1 = P2 .
∗ si f~ = −Id→− , alors f possède un unique point fixe A puisque 1 n’est pas valeur propre
E
de f~, et pour tout point M de E on a
−−−−→ −−−−−−−→ ~ −−→ −−→
Af (M) = f (A)f (M) = f (AM ) = −AM
donc f est la symétrie centrale de centre A ; de plus on voit facilement que pour tout plan
P contenant A et toute droite ∆ contenant A et orthogonale à P , on a
f = sP ◦ r(∆,π) = r(∆,π) ◦ sP
f est donc une réflexion-rotation d’angle de mesure π[2π] mais dans ce cas il n’y a pas
unicité du plan et de la droite.
2
33
M
Ω
P
u
f(M)
d’où
−−−−−→ −−−→
h~e1 |Mf (M)i = h~e1 |MM1 i + h~e1 |−
→ui
−−−→
or M et M1 sont dans un plan orthogonal à ∆ donc h~e1 |MM1 i = 0 et ~u est colinéaire à ~e1
−−−−−→ −−−−→
donc il existe λ ∈ R tel que ~u = λ~e1 , d’où h~e1 |Mf (M)i = λ, en particulier λ = h~e1 |Of (O)i.
Calcul de ∆ : les points M de ∆ sont caractérisés par le fait que f (M) = tu~ (M), il suffit
−−−−−→
donc de résoudre l’équation Mf (M) = ~u pour obtenir les équations de ∆.
Remarque : si ~u = ~0, f est la rotation d’axe ∆ et d’angle de mesure ϕ.
d) Si dim ker(A − I) = 0, alors on calcule ker(A + I) (et dans ce cas seulement !) qui est
nécessairement de dimension 1 sauf dans le cas particulier où A = −I.
34
−
→
Si A 6= −I, en prenant ~e1 un vecteur unitaire directeur de la droite ∆ = ker(A + I), ~e2 un
vecteur unitaire orthogonal à ~e1 , et ~e3 = ~e1 ∧~e2 , la matrice de f~ dans la base orthonormée
directe (~e1 ,~e2 ,~e3 ) de R3 est de la forme :
−1 0 0
A =0 0 cos ϕ − sin ϕ où ϕ 6≡ 0[2π].
0 sin ϕ cos ϕ
−
→
Alors f est la réflexion-rotation d’axe ∆ de direction ∆ = ker(A + I) orienté par ~e1 , de
−
→⊥ −
→
plan P dirigé par P~ = ∆ , et d’angle de mesure ϕ calculé dans le plan P orienté par la
base (~e2 ,~e3 ).
Calcul de ϕ : cos ϕ = 21 (tr(A) + 1) et sin ϕ = hf (~e2 )|~e3 i.
Calcul de ∆ et P : on connaît la direction de ∆ et P , de plus ∆ et P se coupent en l’unique
point fixe Ω de f , il suffit donc de résoudre l’équation f (M) = M pour calculer le point
Ω et ainsi déterminer P et ∆.
2.10 Exemples
a) soit f l’application affine de E dans E définie dans un repère orthonormé (O,~i,~j,~k) de
E par
x 1 0 1 0 x
f: y 7−→ 0 + 0 0 1 y
z 1 1 0 0 z
On vérifie facilement que la matrice
0 1 0
A= 0 0 1
1 0 0
est orthogonale, donc f est une isométrie.
1
On calcule ker(A − I) : c’est une droite engendrée par le vecteur unitaire ~e1 = √ (1,1,1)
3
donc f est un vissage d’axe une droite ∆ dirigée par ~e1 , d’angle de mesure ϕ et de vecteur
1
~u = λ~e1 . Choisissons un vecteur unitaire ~e2 orthogonal à ~e1 , par exemple ~e2 = √ (1,−1,0)
2
1
et posons ~e3 = ~e1 ∧ ~e2 = √ (1,1, − 2) ; alors la matrice A0 de f~ dans la base orthonormée
6
directe (~e1 ,~e2 ,~e3 ) de R3 est de la forme
1 0 0
A0 = 0 cos ϕ − sin ϕ
0 sin ϕ cos ϕ
1
d’où 1 + 2 cos ϕ = tr(A0 ) = tr(A) = 0 et ainsi cos ϕ = − ;
√ 2
3 2π −
→ − →⊥
de plus sin ϕ = hf (~e2 )|~e3 i = − donc ϕ ≡ [2π] dans le plan P = ∆ orienté par la
2 3
base (~e2 ,~e3 ).
−−−−→ 2 2
D’autre part, ~u = λ~e1 où λ = h~e1 |Of (O)i = √ donc ~u = (1,1,1)
3 3
35
−−−−−→
Enfin les points M de l’axe ∆ sont caractérisés par Mf (M) = ~u, d’où ∆ est la droite
1 2
dirigée par ~e1 passant par le point A = ( ,0, ).
3 3
b) soit f l’ application affine de E dans E définie dans un repère orthonormé (O,~i,~j,~k) de
E par
x 1 2 2 1 x
1
f : y 7−→ 2 + 2 −1 −2 y
3
z 1 1 −2 2 z
On vérifie facilement que la matrice
2 2 1
1
A = 2 −1 −2
3
1 −2 2
M M1 f (M)
O1 O2
P1 P2
37
et M1 , donc la droite (MM1 ) est orthogonale à ∆, d’où M1 ∈ P et il est clair que M1 est
l’image de M par la symétrie axiale d’axe D1 dans le plan P , de même M 0 ∈ P et M 0 est
l’image de M1 par la symétrie axiale d’axe D2 dans le plan P : donc M 0 est l’image de M
par la rotation de centre H et d’angle 2(D\ \
1 ,D2 ) = 2(P1 ,P2 ), donc s2 ◦ s1 est la rotation
d’axe ∆ et d’angle 2(P\ 1 ,P2 ).
P
P 2
1
M H f (M)
φ
2
D2
D1 M1
3.2 Théorème
Soient P1 et P2 deux plans distincts de E et soient s1 et s2 les réflexions de plans respectifs
P1 et P2 ; soit P un plan orthogonal à P1 et P2 (si P1 n’est pas parallèle à P2 , P est donc
orthogonal à la droite ∆ = P1 ∩ P2 ). Notons D1 = P1 ∩ P , D2 = P2 ∩ P et σ1 , σ2 les
retournements d’axes respectifs D1 et D2 , alors
s2 ◦ s1 = σ2 ◦ σ1 .
Preuve :
On distingue deux cas selon que les plans P1 et P2 sont parallèles ou pas :
38
1er cas : P1 ∩ P2 = ∆
∆
M’
O m’
m H1
H2
D2
D m
1 1
P
M1
39
et D2 du plan P donc est aussi “l’écart” entre les plans P1 et P2 , i.e M 0 se déduit de M
par la composée s2 ◦ s1 .
40