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thermodynamique et à la
physique statistique
Clément BARUTEAU
Introduction
Ce livre est une introduction à la physique statistique, enseignée en deuxième
cycle universitaire. Il comporte en premier lieu des rappels de thermodynamique
classique, qui font l’objet du cours de premier cycle universitaire. Ils sont – pour
la plupart – essentiels à la compréhension des chapitres suivants, seuls les rappels
sur les machines thermiques et les changements d’état pourront être considé-
rés comme complémentaires. Le cours de physique statistique commence dès le
second chapitre. Son contenu est relativement classique : après un chapitre intro-
ductif destiné aux outils de la physique statistique, nous nous intéressons dans
l’ordre aux situations suivantes : microcanonique, canonique puis canonique gé-
néralisée (ensembles grand-canonique et isotherme-isobare), avant d’étudier les
statistiques quantiques (fermions, bosons, photons).
iv
Table des matières
Introduction iii
v
vi TABLE DES MATIÈRES
3 La situation microcanonique 43
3.1 Distribution microcanonique des microétats . . . . . . . . . . . . 43
3.1.1 Principe fondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.1.2 Méthode des multiplicateurs de Lagrange . . . . . . . . . 44
3.1.3 Entropie microcanonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.2 Equilibre entre sous-systèmes d’un système isolé . . . . . . . . . 45
3.2.1 Equilibre thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.2.2 Généralisation à l’échange de volume et de particules . . . 49
3.3 Retour sur la description classique du gaz parfait monoatomique 50
4 La situation canonique 53
4.1 Distribution canonique des microétats . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.1.1 Méthode classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.1.2 Méthode des multiplicateurs de Lagrange . . . . . . . . . 55
4.2 Distribution statistique de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.2.1 Cas général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.2.2 Cas des systèmes macroscopiques (limite thermodynamique) 57
4.3 Fonction de partition et énergie libre . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.3.1 Calcul des propriétés thermodynamiques du système . . . 59
4.3.2 Evolution spontanée après relachement d’une contrainte . 61
4.3.3 Retour sur la limite thermodynamique . . . . . . . . . . . 61
4.4 Systèmes de particules indépendantes et identiques : description
canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.4.1 Particules identiques et discernables . . . . . . . . . . . . 63
4.4.2 Particules identiques et indiscernables . . . . . . . . . . . 64
TABLE DES MATIÈRES vii
7 Statistique de Fermi-Dirac 95
7.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
7.1.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
7.1.2 Le “métal de Sommerfeld” . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
7.2 Etude du facteur de Fermi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
7.3 Gaz de fermions libres sans structure interne . . . . . . . . . . . 96
7.3.1 Equations générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
7.3.2 Comportement à haute température . . . . . . . . . . . . 98
7.3.3 Comportement à température nulle . . . . . . . . . . . . . 98
7.3.4 Comportement à T TF . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
viii TABLE DES MATIÈRES
Bibliographie 123
Index 127
Chapitre 1
Thermodynamique
classique : rappels
1.1 Introduction
1.1.1 Généralités
La thermodynamique étudie les relations entre l’énergie thermique et l’éner-
gie mécanique pour des systèmes matériels formés d’un grand nombre de parti-
cules élémentaires, que l’on assimile à des points matériels. On distingue :
- la thermodynamique classique, qui utilise un petit nombre de paramètres
mesurables (T , P , V . . . ) pour décrire les propriétés macroscopiques d’un
système à l’équilibre.
- la thermodynamique statistique, qui exploite le comportement collectif des
molécules pour faire des prévisions sur les propriétés macroscopiques d’un
système à l’équilibre.
1.1.2 Définitions
Un système thermodynamique est un ensemble de corps contenus à l’inté-
rieur d’une surface fermée réelle ou fictive. Il peut être isolé s’il n’échange rien
avec l’extérieur (ni matière, ni énergie), fermé s’il n’échange pas de matière avec
l’extérieur ou bien ouvert dans le cas contraire.
Les paramètres d’état sont les grandeurs physiques qui permettent de dé-
crire l’état d’un système, i.e. sa situation à un instant donné, indépendamment
de l’évolution passée du système. Ce sont en général la pression, le volume, la
température . . . Ils peuvent être extensifs s’ils dépendent des dimensions du sys-
tème considéré (comme la masse, le volume. . . ), ou bien intensifs dans le cas
contraire (c’est la cas de la température).
1
2 Chapitre 1. THERMODYNAMIQUE CLASSIQUE : RAPPELS
Un système est dit homogène si les grandeurs intensives qui lui sont rela-
tives ont la même valeur en tout point du dit système. On appelle alors phase
toute fraction homogène d’un système.
De même, un système est en équilibre thermodynamique lorsque tous
ses paramètres d’état sont constants (uniformes et invariables dans le temps),
ce qui suppose que le système est en équilibre mécanique (pression constante),
thermique (température constante) et osmotique (potentiel chimique constant).
On appelle enfin équation d’état (ou fonction d’état) la relation de dépen-
dance entre les paramètres d’état P , T et V , définie par f (P, V, T ) = 0.
N mu2
P = (1.5)
3V
√
où u = < v 2 > est la vitesse quadratique moyenne des particules de gaz parfait,
N le nombre de molécules contenues dans le volume V de gaz parfait. En fait, la
distribution de vitesses des molécules est une distribution de Maxwell, les
√ valeurs
moyennes des trois composantes de la vitesse sont nulles et ainsi u = < v 2 >.
1 3 3 R
< Ec > = mu2 = kB T = T (1.6)
2 2 2 NA
ce qui définit la température cinétique (en kelvins), et redonne aussi, avec l’équa-
tion (1.5), l’équation d’état du gaz parfait.
5 5
UGPD = N kB T = nRT
2 2
Dans tous les cas, nous retenons que l’énergie interne d’un gaz parfait ne
dépend que de la température :
UGP = U (T ) (1.8)
VGR = VGP + b
D’autre part, étant donné que les molécules de gaz parfait évoluent sans
interactions mutuelles, la force de pression exercée par le gaz réel sur une paroi
d’un récipient est nécessairement moins forte que celle exercée par le gaz parfait.
On explicite ceci par la relation :
a
PGP = PGR +
V2
où a est un paramètre réel strictement positif, caractéristique du gaz.
Ainsi, l’équation d’état vraie pour les gaz parfaits permet de déduire l’équa-
tion d’état des gaz réels (du moins pour une mole de gaz réel) :
a
P + 2 (V − b) = RT (1.9)
V
6 Chapitre 1. THERMODYNAMIQUE CLASSIQUE : RAPPELS
Conséquences :
- Le premier principe de la thermodynamique n’est rien d’aute que l’expres-
sion mathématique – équation (1.11) – de la conservation de l’énergie.
- ∆U = UEF − UEI : ∆U ne dépend que de l’état initial et de l’état final du
système, et pas du type de transformation entre les deux.
- ∆Ucycle = 0 : si E constante (∆E = 0), alors W = −Q.
- Pour un système isolé, W = Q = 0 ce qui signifie que la somme U + E est
constante.
δW ~
= F~ext .dr
= Fext dx
= Pext × |{z}
Sdx
dVext
8 Chapitre 1. THERMODYNAMIQUE CLASSIQUE : RAPPELS
P2
P1
V1 V2 V
P2
P1
V1 V2 V
Conséquences
- Pour les gaz parfaits : U = U (T ) donc dU = ∂U ∂T dT = CV dT ; de même
dH = CP dT . C’est important car cela signifie que, sous l’hypothèse que
les capacités thermiques ne dépendent pas du temps – voir par exemple
les relations (1.19) et (1.20) ci-dessous –, les relations pratiques :
∆U = nCv,m ∆T
∆H = nCp,m ∆T
sont vraies en toutes circonstances. En outre, pour les gaz parfaits, ∆U =
∆H = 0 pour des transformations monothermes ou isothermes.
Dans le cas des gaz parfaits diatomiques, les degrés de liberté internes inter-
viennent différemment selon la température :
a) pour T < 30 K : seuls les trois degrés de liberté de translation sont à
considérer : U = 32 RT et de nouveau γ = 35 .
b) pour 300 K < T < 2000 K (cas usuel) : on a trois degrés de liberté de
translation et deux degrés de liberté de rotation supplémentaires ; d’après
le théorème d’équipartition de l’énergie : U = 25 RT et H = 72 RT . Donc
γ = 57 .
1.3.9 Calorimétrie
La calorimétrie est l’ensemble des techniques de mesure des transferts ther-
miques. On utilise pour cela – usuellement – le calorimètre de Berthelot. La
méthode est toujours la même :
- le système étudié subit une transformation monobare donc Q = ∆H.
- le système est thermiquement isolé donc Q = 0.
- H est une grandeur extensive additive d’où ∆H = ∆Heau +∆Hcalorimètre +
∆Hsystème . . ..
On introduit par ailleurs la valeur en eau du calorimètre µ : c’est la
masse d’eau qui aurait la même capacité thermique que le calorimètre et ses
accessoires. On définit enfin la chaleur massique de l’eau co : co = 4, 18J/g/K.
D’où la 1ère Loi de Joule : un gaz obéit à la première loi de Joule si son
énergie interne U ne dépend que de T, i.e. s’il ne subit pas de variation de
température lorsqu’on lui fait subir une détente de Joule – Gay Lussac.
1.4.2 Compléments
* Transformation adiabatique et quasi statique d’un gaz parfait : on établit
la loi de Laplace :
P V γ = constante (1.21)
La relation P V = nRT donne accès aux variantes de la loi de Laplace.
* Le coefficient γ : on montre que γ = χχQ
T
= pente de l’adiabatique QS /
pente de l’isotherme (γ > 1).
Il s’agit de la formule de Reech.
pression.
1.5. Second Principe de la thermodynamique 15
∂U ∂U
dU = dT + dV = Cv dT
∂T ∂V
car une source de chaleur conserve un volume constant (dV = 0 ⇒ δW = 0).
Le premier principe donne : dU = δQ d’où δQ = Cv dT ou :
δQ
dT = (1.26)
Cv,source
Attention : Une pseudo source de chaleur est une source de chaleur dont
la température varie continûment, sans rester constante.
b) Bilans d’entropie
Pourquoi effectuer un bilan d’entropie sur un système ? Essentiellement
pour avoir accès à son entropie de création, qui détermine si la transfor-
mation qu’il subit est réversible ou pas. Deux cas se présentent :
- soit le système est isolé, dans ce cas on effectue directement un
bilan entropique sur le système en question.
- soit le système n’est pas isolé, on doit effectuer un bilan d’en-
tropie sur l’univers car seul le signe de ∆Sunivers donne accès à l’en-
tropie de création du système. En effet, l’extensivité de S donne :
∆Su = ∆SΣ + ∆SΣ0 + ∆Ss , avec ∆SΣ0 = 0 (on rappelle qu’un
système mécanique parfait évolue de façon isentropique). De plus,
16 Chapitre 1. THERMODYNAMIQUE CLASSIQUE : RAPPELS
Qs QΣ Q
∆Ss = =− =−
Ts Ts Ts
Donc
Q
∆Su = ∆S − ≥0
Ts
soit
Q
∆S ≥ (1.27)
Ts
c) Remarques
- S’il existe plusieurs sources, on a par extension,
X Qi
∆S ≥ (1.28)
i
Ts,i
Q
≤0 (1.30)
Ts
b) Couple (T,P)
Partons cette fois-ci de la seconde identité thermodynamique : dH =
T dS + V dP , soit :
dH V dP
dS = −
T T
de même que précédemment,
V nR
=
T P
et
nRγ
dH = nCpm dT = dT
γ−1
d’où
nRγ dT dP
dS = − nR
γ−1 T P
soit après intégration de T entre T1 et T2 , de P entre P1 et P2 :
γ T2 P2
∆S = nR ln − ln (1.32)
γ−1 T1 P1
c) Couple (P,V)
On repart du calcul établi pour le couple (T, V ) pour obtenir
nR dT dV
dS = + nR
γ−1 T V
Reste à différencier logarithmiquement l’équation d’état des gaz parfait :
dP dV dT
+ =
P V T
et à l’injecter dans l’équation précédente pour faire disparaître la dépen-
dance en T , ce qui donne :
nR dP dV dV
dS = + + nR
γ−1 P V V
nR dP dV
= +γ
γ−1 P V
Après intégration de P entre P1 et P2 et de V entre V1 et V2 , il vient
finalement :
nR P2 V2
∆S = ln + γ ln (1.33)
γ−1 P1 V1
2 Car on fait l’hypothèse – inexacte comme on le verra plus loin en physique statistique –
Q1
W<0
Q1>0
Q2<0
1
W>0
Q1>0 Q2<0
2
Q2
3
W>0
4
Q1<0
Q2<0
W>0
Q1<0
Q2>0
Q1=−(T1/T2)Q2 Q1=−Q2
W = −Q1 − Q2 (1.35)
Remarque : pour les deux cycles dithermes “intéressants”, i.e. les cycles
moteur et récepteur, on remarquera que W et Q2 sont de même signe.
Q1
e=− (1.39)
W
Q1 Q2
+ =0 (1.40)
T1 T2
Fig. 1.4 – Diagramme de Clapeyron du cycle de Carnot d’un gaz parfait : les
deux isothermes réversibles se situent entre les points A et B puis C et D ; les
deux adiabatiques réversibles se situent entre les points B et C puis D et A.
d’où
T2
rc = 1 − (1.41)
T1
Il est assez remarquable de constater que le rendement de Carnot ne dé-
pend que des températures des sources froide et chaude, et ce indépen-
dament de la perfection mécanique du moteur de Carnot. Bien entendu,
il ne faut pas perdre de vue que ce rendement n’est que théorique puisque
l’on fait l’hypothèse forte que le cycle étudié est réversible. Il n’est donc
jamais utilisé en pratique, d’autant plus que le travail qu’il peut fournir
est loin d’être considérable (l’aire du cycle sur le diagramme de Clapeyron
figure 1.4 est faible).
−1
≤
1 − TT21
donc
T2
efrigo réel ≤ (1.43)
T1 − T 2
* et enfin pour la pompe à chaleur réelle :
Q1
epac réelle ≤ −
W
Q1
=
Q1 + Q 2
1
= Q2
1+ Q 1
1
≤
1 − TT12
donc
T1
epac réelle ≤ (1.44)
T1 − T 2
Remarque : On pourrait généraliser tout ce qui vient d’être fait au cas des
machines polythermes, c’est-à-dire en contact thermique avec un nombre
arbitrairement grand de sources de chaleur, de même que pour les sys-
tèmes en contact avec des pseudo-sources de chaleur. Nous terminons ce
paragraphe en insérant le graphe représentant le cycle récepteur réel sur
la figure (1.5), page 23.
W>0
liquéfaction
SOURCE
SOURCE
FROIDE
CHAUDE
(Evaporateur) (condenseur)
vaporisation
Détendeur
à une autre est appelée changement d’état, elle peut être exothermique si
l’état final a une énergie plus faible que l’état initial, ou endothermique dans le
cas contraire.
On définit la variance comme le nombre de paramètres d’état intensifs néces-
saire et suffisant pour définir un état d’équilibre d’un système. La relation entre
la phase φ et la variance v d’un système est donnée par la règle des phases
de Gibbs :
v =c+2−φ−r (1.45)
où c est le nombre de constituants mis en jeu par la ou les réactions et r le
nombre de réactions (attention : une réaction réversible compte pour une seule
réaction). On peut l’illustrer sur l’exemple suivant : considérons de l’étain fondu
dans un creuset et étudions son refroidissement au cours du temps (figure (1.6),
page 24). Nous observons que :
- Lorsque l’étain est sous une seule phase (liquide ou solide), la température
diminue donc varie indépendamment de la pression qui reste constante.
Pour définir l’état de ce système sous une seule phase, deux paramètres
d’état intensifs sont ainsi nécessaires (T et P dans de cas).
- Lorsque l’étain se retrouve sous deux phases (ici lors de l’équilibre des
phases liquide et gazeuse), la température comme la pression restent cons-
tantes. Il existe donc une relation entre température et pression à l’équi-
libre, et un seul paramètre d’état intensif est donc nécessaire pour décrire
l’état de notre système quand il est diphasé.
24 Chapitre 1. THERMODYNAMIQUE CLASSIQUE : RAPPELS
S n(l)
S n(l) S n(s)
Tf
S n(s)
surfusion
Fig. 1.6 – Evolution avec le temps du refroidissement d’un bloc d’étain dans un
creuset : illustration de la règle des phases de Gibbs.
P P
fusion
fusion Liquide Liquide
Solide Solide
C C
vaporisation vaporisation
T T
Gaz Gaz
sublimation sublimation
T T
Fig. 1.7 – Diagramme (P,T) dans la cas général puis dans le cas particulier de
l’eau
26 Chapitre 1. THERMODYNAMIQUE CLASSIQUE : RAPPELS
Chapitre 2
Afin d’illustrer ces propos, nous nous proposons d’aborder la physique sta-
tistique sur un exemple introductif, celui de la détente de Joule – Gay Lussac.
Nous l’avons déjà rencontrée au chapitre précédent dans le cadre de la thermo-
dynamique classique : nous en avons fait une étude cinématique, en insistant
sur l’irréversibilité de la détente. Il s’agit à présent de l’analyser d’un point de
vue statistique.
27
28 Chapitre 2. LES OUTILS DE BASE EN PHYSIQUE STATISTIQUE
N!
Ω(NG ) = (2.1)
NG ! N D !
Ω(m)
PN (m) = (2.3)
2N
1 Notre système étudié est effectivement isolé et se trouve en situation microcanonique. On
verra au chapite suivant que les microétats accessibles à un système en situation microcano-
nique sont tous équiprobables.
2.1. Exemple introductif : la détente de Joule – Gay Lussac 29
La valeur la plus probable de m est nulle, ce qui signifie que les valeurs les
N
plus probables pour NG et ND sont précisément égales à , ce que nous avions
2
intuitivement prédit.
Ω(0) − m22
PN (m) ≈ e 2N (2.5)
2N
Conclusions :
* à l’état d’équilibre d’état final, on a exactement NG = ND = N/2.
* par la loi des grands nombres, les prévisions statistiques, que l’on aurait
pu croire incertaines, s’avèrent être exactes.
Dès lors, les microétats du système sont les états propres φ` de l’hamilto-
nien approché. Cependant, sous l’influence de W , ces états propres ne sont pas
des états stationnaires mais des états pseudo-stationnaires. Par conséquent, le
système n’occupe pas une fois pour toute un microétat donné mais effectue des
transitions aléatoires entre microétats. Il est donc naturel de chercher à calculer
la probabilté d’occupation, par le système, d’un microétat donné. Pour cela, la
méthode la plus intuitive est de réaliser un très grand nombre de mesures – N –
afin de déterminer le nombre de fois N (`) que le système passe par le microétat
φ` . La probabilité de réalisation de ce dernier est alors :
N (`)
P` = lim (2.7)
N →∞N
Pour décrire notre système macroscopique, nous avons besoin en plus d’outils
pratiques :
32 Chapitre 2. LES OUTILS DE BASE EN PHYSIQUE STATISTIQUE
dφ
dN (E) = φ(E + dE) − φ(E) = dE = ρ(E)dE
dE
d’où :
dφ(E)
ρ(E) = (2.9)
dE
Remarques :
* signification physique de dE : dE est un intervalle énergétique à la fois
très grand devant l’échelle microscopique : dE |E` − E`+1 |, et très petit
devant l’échelle macroscopique, représentée par l’incertitude de mesure de
l’énergie.
* de la nature d’un système macroscopique ; il y a deux façons de concevoir
un système macroscopique : ou bien il s’agit d’un système contenant un
très grand nombre de particules, ou bien il s’agit d’un système constitué
d’un petit nombre de particules mais contenu dans une “enveloppe” de
taille macroscopique.
kz
π /L x
π /L z
π /L
y
ky
kx
4 πV 3
φ(E) = (2mE) 2 (2.11)
3 h3
dφ 2πV 3 √
ρ(E) = = 3 (2mE) 2 E (2.12)
dE h
Remarque : Nous avons négligé les effets de bord dans le calcul de φ(E)
– prise en compte de kx , ky et kz nuls – ce qui est licite dans la mesure où
le rayon de la sphère accessible dans l’espace des ~k est très grand devant
le côté d’un parallélépipède élémentaire.
1 ~
φ(x, y, z) = √ eik.~r
V
2.5. Principe ergodique 35
0 2 0 2 0 2
~2 n n y n
En0x ,n0y ,n0z = × 4π 2 x2 + 2 + z2
2m Lx Ly Lz
0 Lα
avec ∀α, nα = kα × . Là encore, on remarque que l’énergie de la particule
2π
2mE 0
est donnée par (2.10), et que kx2 + ky2 + kz2 ≤ . Comme les nα sont des
~2
entiers relatifs quelconques, les microétats accessibles au système r sont cette
2mE
fois-ci contenus dans toute la sphère de centre l’origine et de rayon et
~2
non plus seulement dans son huitième comme précédemment. Cependant, ce
facteur est compensé par le fait que le volume d’un parallélépipède élémentaire
8π 3
est désormais de . On retrouve donc comme prévu les mêmes expressions
V
pour φ(E) et ρ(E) que dans le cas des conditions aux limites strictes.
3N
×
Γ 2 −1 ~2
N
2π 2π 2π (2π)3N
Le volume d’un parallélépipède est : × × = . Par
Lx Ly Lz VN
conséquent, nous obtenons :
3N 3N
π 2 2mE 2
φ(E) = 3N
×VN × (2.13)
Γ 2 −1 h2
3N
3N VN 2mπ 2
× E( −1)
3N
ρ(E) = × × 2 (2.14)
2 Γ 3N
2 −1
h2
Nous verrons toutefois au chapitre suivant que ces résultats se révêlent in-
exactes dans le cas où les particules de gaz sont toutes identiques...
N (`)
où P` = lim et, comme précédemment, N est le nombre de mesures
N →∞ N
effectuées et N (`) le nombre de fois que A prend la valeur A` .
N`
Or on a vu que pour N assez grand, = P` . D’où pour N assez grand,
N
nous avons : X
<A>=A= A ` P` (2.15)
`
px
1/2
(2m[E+dE])
1/2
(2mE)
x
0
E + dE. . . ce qui fait en fait une infinité de couples de points ! Néanmoins, l’iné-
galité d’Heisemberg va simplifier la recherche des microétats : dans la mesure où
l’on doit satisfaire à l’inégalité dx × dpx & ~, on voit immédiatement que deux
couples de points compris dans la même “cellule” dont l’aire – dans l’espace des
phases – est de l’ordre de grandeur de ~ vont correspondre au même microétat.
4 3
c’est-à-dire : V × π (2mE) 2 . La taille d’une cellule élémentaire est, d’après ce
3
qui précède, h3 (attention, on est à trois dimensions), d’où :
4 πV 3 2πV 3 √
φ(E) = (2mE) 2 ρ(E) = (2mE) 2
E
3 h3 h3
ce qui correspond exactement aux résultats du calcul quantique – cf. (2.11) et
(2.12) –.
38 Chapitre 2. LES OUTILS DE BASE EN PHYSIQUE STATISTIQUE
N!
P (n) = CnN pn q N −n = pn q N −n (2.17)
n! (N − n)!
N
X N
X N
Remarquons que : P (n) = CnN pn q N −n = (p + q) = 1.
n=0 n=0
∂ N
= p (p + q)
∂p
N −1
= N p (p + q)
ment.
2.7. Quelques distributions importantes 39
Variance de la distribution :
2
La variance σnr 2 de la distribution est définie par σnr 2 = < (nr − < nr >) >
i.e.
σnr 2 = < n2r > − < nr >2
N
X
Or < n2r > = n2r CnNr pnr q N −nr . Comme précédemment, on utilise
nr =0
l’astuce suivante : si p et q sont des variables indépendantes et continues, nous
2
∂pnr ∂
avons : n2r pnr = nr × p = p pnr . Ainsi,
∂p ∂p
2 X
N
∂
< n2r > = p CnNr pnr q N −nr
∂p nr =0
2
∂ N
= p(p + q)
∂p
∂
= p N p(p + q)N −1
∂p
= N p (p + q)N −1 + p(N − 1)(p + q)N −2
= N p (1 + (N − 1)p) = N p (N p + q)
= N 2 p2 +N pq
| {z }
<nr >2
Donc :
σnr 2 = < n2r > − < nr >2 = N pq (2.19)
N nr nr −N p
Ainsi, P (nr ) = CnNr pnr q N −nr ≈ p e . Posons λ = N p :
nr !
λnr −λ
P (nr ) = e (2.20)
nr !
Variance de la distribution :
N
X nr −2 N
X
λ λnr −1
= λ2 e−λ + λe−λ
nr =2
(n r − 2)! n =1
(nr − 1)!
r
2
= λ +λ
|{z} car N nr
<nr >2
2.7. Quelques distributions importantes 41
dG(x)
e
=0 ⇒ x=x
dx
Z ∞ √
1
et G(x)dx = √ × 2πσ 2 = 1
−∞ 2πσ 2
42 Chapitre 2. LES OUTILS DE BASE EN PHYSIQUE STATISTIQUE
Chapitre 3
La situation
microcanonique
43
44 Chapitre 3. LA SITUATION MICROCANONIQUE
Tous les microétats sont ainsi équiprobables. Cette distribution est bien nor-
malisée dans la mesure où :
Ω(E,x) Ω(E,x)
X X 1
P` = =1
Ω(E, x)
`=1 `=1
Ω(E,x) Ω(E,x)
X λ
− k 1 −1
X
Puis P` = e B × 1 = 1.
`=1 `=1
| {z }
Ω(E,x)
D’où finalement :
1
∀`, P` =
Ω(E, x)
E
en faisant intervenir ε = , énergie moyenne par degré de liberté du système.
f
Ainsi :
∗ dE
S (E, x) = kB ln [ρ(E, x)ε] + kB ln ×f
E
dE
= kB ln ρ(E, x)ε + kB ln + kB ln f
| {z } E
|{z}
≈f
1
Cette dernière relation est importante car elle indique que l’entropie micro-
canonique S ∗ ne dépend plus de dE. On peut même aller plus loin dans les
approximations en partant de (3.4) et en prenant le logarithme népérien de
quantités dimensionnées :
S ∗ (E, x) = kB ln ρ(E, x) + kB ln dE
∂φ(E, x)
Enfin, étant donné que ρ(E, x) = , nous déduisons de même :
∂E
E
dE E
f1 + f 2
soit :
ρ1 (E1 ) × ρ2 (E − E1 )dE
P (E1 ) = (3.8)
Ω
où nous notons par commodité Ω = Ωs (E1 + E2 ). Recherchons à présent
la valeur Ef1 de E1 rendant cette probabilité maximale, valeur atteinte à
l’équilibre thermique. Au lieu d’étudier P (E1 ) directement, nous considé-
rons son logarithme :
dE
ln P (E1 ) = ln ρ1 (E1 ) + ln ρ2 (E − E1 ) + ln
Ω
D’où :
d ln P (E1 ) d ln ρ1 (E1 ) dE2 d ln ρ2 (E2 )
= + ×
dE1 dE1 dE1 dE2
d ln ρ1 (E1 ) d ln ρ2 (E2 )
= − car E2 = E − E1
dE1 dE2
d ln ρ1 (E1 )
Introduisons les fonctions β1 et β2 par β1 (E1 ) = et
dE1
d ln ρ2 (E2 ) f1 est atteinte lorsque d ln P (E1 ) = 0, i.e. :
β2 (E2 ) = . Ainsi, E
dE2 dE1
f1 ) = β2 (E − E
β1 ( E f1 ) (3.9)
3.2. Equilibre entre sous-systèmes d’un système isolé 47
f1 = f1 E
E (3.10)
f1 + f 2
1 1 ∂ρ(E, x)dE
= kB × ×
T∗ ρ(E, x)dE ∂E
∂ ln ρ(E, x)
= kB
∂E
= kB β(E)
1
β= (3.12)
kB T
f1 ) = T2 ∗ (E − E
T1 ∗ ( E f1 ) (3.13)
E2
où nous avons posé σ1 2 = .
f
La distribution de probabilité P (E1 ) est donc approximativement une gaus-
f1 et d’écart quadratique moyen ∆E1 = √ E
sienne centrée sur E . Déterminons
f
à présent l’amplitude relative des fluctuations de E1 autour de sa valeur la plus
probable Ef1 :
∆E1 1 E
= √ ×
f1
E f Ef
1
1 f2
= √ × 1+ d’après (3.10)
f f1
s
f1 f2 (f1 + f2 )2
= ×
(f1 + f2 )3 f1 2
soit enfin : s
∆E1 1 f2
=√ × (3.16)
f1
E f1 f1 + f 2
Ainsi, même dans le cas limite où f2 f1 – cas de la situation canonique –
∆E1 1
nous avons encore ∝ √ , avec f1 de l’ordre de NA .
f
E1 f1
Conséquence : l’amplitude relative des fluctuations de E1 autour de E f1 est
tellement faible devant 1 que nous pouvons assimiler la distribution de proba-
f1 , aussi valeur moyenne de E1 . En
bilité P (E1 ) à un pic de Dirac centré sur E
3.2. Equilibre entre sous-systèmes d’un système isolé 49
3N
π 2 3N
c’est-à-dire : L3N × 3N
× (2mE) 2
.
Γ 2 −1
* le volume d’une cellule élémentaire de cet espace est h3N (N particules à
trois dimensions).
* on en déduit les expressions de φ(E) puis de ρ(E), l’on obtient sans surprise
les mêmes résultats qu’en 2.4.2, i.e. :
3N 3N
π 2 N 2mE 2
φ(E) = × V ×
Γ 3N2 −1
h2
3N
3N VN 2mπ 2
× E( −1)
3N
ρ(E) = × × 2
2 3N h2
Γ −1
2
| {z }
≈ 3N
2 !
A ceci près que nous avions anoncé au chapitre précédent que ces résultats
s’avèrent être inexactes. En effet, dans le calcul de φ(E), nous avons fait l’hy-
pothèse implicite que les N particules de gaz sont discernables. Analysons les
répercutions sur le calcul de l’entropie microcanonique ; le système étant bien
entendu macroscopique, nous utilisons la relation S ∗ (E) = kB ln φ(E) :
3N 2πm 3N 3N 3N 3N
S ∗ (E) = kB N ln V + ln + ln E − ln +
2 h2 2 2 2 2
3 4πm 3 E 3
= N kB ln V + ln + ln + (3.19)
2 3h2 2 N 2
Pour lever ce paradoxe, on rajoute ainsi dans φ(E) un terme correctif d’in-
discernabilité des particules de gaz en considérant que les microétats – au sens
classique du terme – obtenus par permutation des numéros des N particules sont
identiques ; il nous suffit alors de diviser l’expression précédente de φ(E) par N !.
Il s’agit de l’approximation de Maxwell - Boltzmann dont on reparlera au
chapitre 5. Attention, on répète que cette approximation ne s’applique que si
les particules de gaz sont identiques. Par conséquent :
3N 3N
VN π 2 2mE 2
φ(E) = × 3N × (3.20)
N! 2 !
h2
3 Voir Diu, Guthmann, Lederer, Roulet : Physique Statistique pages 193 et suivantes pour
plus de détails.
52 Chapitre 3. LA SITUATION MICROCANONIQUE
Chapitre 4
La situation canonique
53
54 Chapitre 4. LA SITUATION CANONIQUE
1 × ρT (E0 − E` )δE0
P` =
Ωs∪T (E0 )
ΩT (E0 − E` )
=
Ωs∪T (E0 )
D’où P` ∝ ΩT (E0 − E` ).
Or :
∂ 1 ∂
ln ΩT = (kB ln ΩT )
∂ET E0 kB ∂ET E0
∗
1 ∂S 1
= =
kB ∂ET E0 kB TT∗ (E0 )
= βT (ET ) = β
D’où
E`
ln ΩT (E0 − E` ) = ln ΩT (E0 ) − + O(E`2 )
kB T
soit : E`
−k
P` ∝ e BT
e−βE`
P` = (4.4)
Z
1 Nous justifierons par la suite pourquoi on peut négliger le second ordre du développement.
4.1. Distribution canonique des microétats 55
Justifions à présent que l’on pouvait négliger le terme d’ordre deux dans le
développement limité de ln ΩT (E0 − E` ) ; pour cela, nous évaluons le quotient
des termes d’ordre deux et d’ordre un :
2
1 2 ∂
2 E ` ∂ET2 ln Ω T ∂βT
E`2 ∂E
E0 = T
E` ∂
ln ΩT 2E` βT
∂ET E0
1 ∂βT
∝ E`
βT ∂ET
E` ∂ fT
=
βT ∂ET ET
E` fT fs
= − or E` ≈ ET d’après (3.10)
βT ET2 fT
fs
= − 1 par hypothèse
fT
Il était donc licite de se contenter du terme d’ordre un dans le développement
limité précédent.
= kB ln(Z) + λ2 Ec
∂S 1
Ainsi, = λ2 = , nous retrouvons donc la distribution canonique des
∂Ec T
microétats occupés par le système :
E`
−k
e BT
P` = (4.5)
Z
La distribution canonique s’applique donc a priori dans deux situations :
pour les systèmes en contact thermique avec un thermostat et pour les systèmes
dont l’énergie moyenne est fixée. Toutefois, pour fixer l’énergie moyenne d’un
système, il est nécessaire de le mettre en contact avec un thermostat : ces deux
situations sont donc les mêmes en pratique.
1
P (E` ) = g(E` )e−βE` (4.6)
Z
1
dP (E) = ρ(E)e−βE dE (4.8)
Z
1 S∗k(E) − k ET
dP (E) = e B B (4.10)
Z
a) Calcul de Ec :
1 X
Nous avons par définition Ec = E` e−βE` , mais d’après (4.3),
Z
`
∂Z X 1 ∂Z
−βE`
=− E` e , donc Ec = − . Finalement, l’énergie moyenne
∂β Z ∂β
`
du système en situation canonique est :
∂
Ec = − ln(Z) (4.16)
∂β
∂ ∂F ∂F ∂F ∂T
De plus, d’après (4.15), Ec = (βF ) = F +β et = ×
∂β ∂β ∂β ∂T ∂β
|{z}
−1/kB β 2
soit :
∂F
Ec = F − T (4.17)
∂T
b) Calcul de ∆Ec :
2
L’écart type énergétique ∆Ec est donné par ∆Ec 2 = Ec2 − Ec . Il nous
faut calculer Ec2 :
1 X 2 −βE`
Ec2 = E` e
Z
`
1 X ∂
= − E` e−βE`
Z ∂β
`
1 X ∂ 2 e−βE`
=
Z ∂β 2
`
1 ∂2Z
=
Z ∂β 2
2
1 ∂2Z ∂ 1 ∂Z 1 ∂Z ∂2 2
Or = + 2 = (ln Z) + Ec .
Z ∂β 2 ∂β Z ∂β Z ∂β ∂β 2
60 Chapitre 4. LA SITUATION CANONIQUE
2 ∂ 2 ln Z
∆Ec 2 = Ec2 − Ec = (4.18)
∂β 2
∂Ec
On remarquera en outre que ∆Ec 2 = − .
∂β
c) Calcul de Cv :
La capacité thermique à volume constant s’obtient facilement par (4.17) :
∂Ec ∂F ∂F ∂2F
Cv = = − −T donc :
∂T ∂T ∂T ∂T 2
∂2F
Cv = −T (4.19)
∂T 2
d) Calcul de Sc :
Pour le calcul de l’entropie canonique, on repart de l’expression générale
X e−βE`
Sc = −kB P` ln P` avec P` = . Ainsi :
Z
`
−F
T
z }| {
kB X −βE` kB ln Z X −βE` 1
Sc = β E` e + e , or kB β =
Z Z T
` `
| {z } | {z }
= ZEc = Z
Ec F
Sc = −
T T
D’où finalement
1
Sc = Ec − F (4.20)
T
Reste à identifier cette dernière relation avec (4.17) pour obtenir que :
∂F
S=−
∂T
Pour la pression et le potentiel chimique canoniques, on les définit de la
façon suivante :
e) Définition de pc :
∂F
pc = − (4.21)
∂V
f) Définition de µc :
∂F
µc = (4.22)
∂N
4.3. Fonction de partition et énergie libre 61
E`
On a vu en 4.1.1 que ln ΩT (E0 − E` ) = ln ΩT (E0 ) − à l’ordre deux en
kB T
1 E`
près, on peut donc considérer que ST∗ (E0 − E` ) = ST∗ (E0 ) − . D’où :
T T
X 1X
Ss∪T = Sc + ST∗ (E0 ) P` − P` E `
T
` `
| {z } | {z }
=1 E
E − T Sc
= ST∗ (E0 ) − i.e.
T
F
Ss∪T = ST∗ (E0 ) − (4.23)
T
D’où :
Z ∞
Z = ρ(E)e−βE dE
E0
“ ” Z ∞ “ ”2
1 e
S ∗ (E) e
E
kB − kB T − √ε−Ee
= ×e × e 2∆E dε
dE E0
e
S ∗ (E) e
E
ln Z ∼ − (4.24)
kB kB T
soit encore :
e − T S ∗ (E)
Fc = E c − T S c ≈ E e (4.25)
On avait déjà établi en 4.2.2 l’équivalence entre les énergie microcanonique et
canonique pour un système macroscopique à la limite thermodynamique. Nous
voyons à présent qu’il en est de même pour l’énergie libre et l’entropie. On
généralise sans problème le procédé aux autres grandeurs thermodynamiques,
ce qu’on explicite dans le tableau 4.1, page 63.
D’où finalement :
X
Z = zN avec z= e−βελ (4.26)
λ
F = −kB ln Z = −N kB ln z i.e. F = Nf
∂ ln Z ∂ ln z
E = − = −N donc E = Nε
∂β ∂β
2 ∂ 2 ln Z ∂ 2 ln z √
∆E = = N donc ∆E= N ∆ε
∂β 2 ∂β 2
∆E 1 ∆ε
On remarquera que = √ × . Or pour une particule donnée, la
E N ε
∆ε
dispersion de l’énergie est assez importante – cf. (5.11) – et typiquement ≈1
ε
∆E 1
si bien que : ∼√ .
E N
Gaz parfaits à
l’approximation de
Maxwell-Boltzmann
5.1 Introduction
Nous étudions dans ce chapitre N particules identiques, indépendantes et in-
discernables, enfermées dans un volume V en contact avec un réservoir d’énergie.
On suppose de plus que la limite thermodynamique est atteinte, ce qui signifie
que N est suffisament important afin que les fluctuations relatives des grandeurs
étudiées soient négligeables devant leur valeur moyenne, mais pas trop pour que
l’approximation de Maxwell-Boltzmann soit justifiée. La fonction de partition
du système total est donc :
N
z0
Z=
N!
où z 0 , fontion de partition d’une particule, s’écrit :
X 0
z0 = e−βελ
λ
65
66 Chapitre 5. GAZ PARFAITS À L’APPROXIMATION DE MAXWELL-BOLTZMANN
c’est-à-dire :
X
z = g(ε0 ) + e−βελ (5.1)
λ6=0
Comme zel est une constante, elle n’interviendra pas dans le calcul des
propriétés thermodynamiques du système : on dit qu’il y a gel des de-
grés de liberté électroniques. En revanche, cette approximation n’est
plus valable si l’on prend en compte la structure fine ou même hyper-
fine des molécules (exemple du chlore atomique gazeux), la température
électronique pouvant être du même ordre de grandeur que la température
d’expérimentation.
D’où :
32
2πmkB T
ztr = V (5.5)
h2
La quantité :
h
Λ = √ (5.6)
2mπkB T
est donc homogène à une longueur et peut s’écrire, d’après la loi de De
Broglie, comme le quotient de la constante de Planck h par une impulsion p.
1 Son expression est analogue à celle de la température électronique.
68 Chapitre 5. GAZ PARFAITS À L’APPROXIMATION DE MAXWELL-BOLTZMANN
√
Cette dernière s’écrivant p = 2mεtr , Λ apparaît comme la longueur d’onde
thermique de De Broglie que l’on peut associer à une particule d’énergie πkB T .
V
z = g0el (5.8)
Λ3
Dans son expression, nous avons conservé g0el mais pas g0nucl , alors qu’il s’agit
de deux constantes ne contribuant pas à la détermination des propriétés thermo-
dynamiques du système (celles-ci faisant intervenir des dérivées du logarithme
de la fonction de partition). Cela permet en effet de rappeller qu’il peut ne pas
y avoir gel des degrés de liberté électronique, chose impossible avec les degrés
de liberté nucléaires.
Λd (5.9)
Cette dernière inégalité est importante : non seulement elle indique le critère
d’application de l’approximation de Maxwell-Boltzmann mais aussi la condition
de validité de l’approximation classique.
On remarque ainsi que l’énergie d’une particule de gaz est relativement dis-
persée. On peut effectuer le même calcul pour N particules, l’énergie moyenne
et ses fluctuations relatives sont ainsi :
3
E = N kB T (5.12)
2
r
∆E 1 2
=√ (5.13)
E N 3
Cette fois-ci, avec N particules de gaz, l’amplitude relative des fluctuations
de l’énergie autour de sa valeur moyenne est très faible devant l’unité.
V
ztr = (5.14)
Λ3
s
h2
où Λ=
2πM kB T
b) zel : Là encore, nous écrirons que :
θel
zel ≈ g0el + g1el e− T
ωv
où σe = est le nombre d’onde de vibration (exprimé en cm−1 ).
2πc
Niveaux d’énergie de rotation
L2
Nous avons vu que l’hamiltonien de rotation s’écrit hrot = , donc
2Ie
[hd c2
rot , L ] = 0. Notons | `, m > une base de vecteurs propres communs aux
opérateurs L c2 et L
cz :
~2 `(` + 1)
hrot | `, m > = | `, m >
2Ie
~2 `(` + 1)
ε` = = hcBe `(` + 1) (5.17)
2Ie
h
où Be = est le nombre d’onde de rotation.
8π 2 cI e
Remarques :
- A ` fixé, ε` possède une dégénérescence g` égale à 2` + 1, tandis que
les énergies de vibration ne sont pas dégénérées.
- Les niveaux d’energie de rotation-vibration valent εrot−vib ∼ ε` + εv .
- En général, σe Be donc εv ε` .
v=0
X∞
θv
= e− T v
v=0
soit :
1
zvib = θv (5.18)
1 − e− T
~ωv
θv = (5.19)
kB
`=0
∞
X θr
= (2` + 1)e− T `(`+1)
`=0
D’où :
T
zrot = (5.21)
θr
à condition, rappelons-le, que θr T .
N 3N
1 V VN mkB T 2
Ztr = =
N! Λ3 N! 2π~2
N
Zel = g0el
N
1
Zvib =
− θv
1 −eN T N
T kB T
Zrot = =
θr hcBc
5.3. Gaz parfaits diatomiques 73
∂ ln(Ztr ) 3 3
Etr = − = N kB T ⇒ Cv,tr = N kB
∂β 2 2
∂ ln(Zel )
Eel = − = 0 ⇒ Cv,el = 0
∂β
∂ ln(Zrot )
Erot = − = N kB T ⇒ Cv,rot = N kB
∂β 2 θv
∂ ln(Zvib ) N k B θv θv eT
Evib = − = θv ⇒ Cv,vib = N kB θv
∂β e T −1 T (e T − 1)2
où :
* Ψrot représente les harmoniques sphériques : Ψrot = Y`m (θ, φ).
* mi1 et mi2 sont les nombres quantiques magnétiques de spin des deux
atomes.
Ainsi, permuter les étiquettes des deux noyaux revient à échanger θ en π − θ,
φ en φ + π, mi1 en mi2 et inversement. En revanche, les degrés de liberté élec-
troniques, de translation et de vibration restent inchangés par une telle trans-
formation. Les propriétés générales des harmoniques sphériques indiquent que
si ` est pair, Y`m est symétrique dans l’échange des noyaux et inversement si `
est impair :
Y`m (π − θ, π + φ) = (−1)` Y`m (θ, φ) (5.22)
Par conséquent :
- si les deux noyaux sont des bosons : la fonction d’onde totale de la molécule
est symétrique dans la permutation des deux noyaux, d’où :
. ou bien ` est pair : il est alors nécessaire que la fonction d’onde nu-
cléaire Ψnucl soit symétrique i.e. Ψnucl(mi1 , mi2 ) = Ψnucl (mi2 , mi1 ).
. ou bien ` est impair, cette même fonction d’onde nucléaire doit être
antisymétrique : Ψnucl (mi1 , mi2 ) = −Ψnucl(mi2 , mi1 ).
- de même, si les deux noyaux sont des fermions, la fonction d’onde totale
est antisymétrique dans l’échange des deux noyaux donc :
. ou bien ` est pair : il faut ainsi que Ψnucl soit antisymétrique.
. ou bien ` est impair : Ψnucl est alors symétrique.
74 Chapitre 5. GAZ PARFAITS À L’APPROXIMATION DE MAXWELL-BOLTZMANN
Tab. 5.1 – Tableau récapitulatif des résultats : dépendance des symétries des
fonctions d’onde nucléaire et de rotation en fonction de la parité de `, nombre
quantique orbital des atomes.
` pair
X θr
zrot,impair = (2` + 1)e− T `(`+1)
` impair
zrot T
zrot,pair = zrot,impair ≈ = (5.23)
2 2θr
si bien que, que les noyaux soient des fermions ou des bosons, l’expression de la
fonction de partition nucléaire-rotationnelle est la même :
T
znucl,rot = (2i + 1)2 (5.24)
2θr
La fonction de partition du gaz s’écrit, avec l’hypothèse que θr T :
Z = Ztr × Zel × Znucl,rot × Zvib
où :
N
1 V
Ztr =
N! Λ3
N
Zel = g0el
N
1
Zvib = θv
1 − e− T N
2N T
Znucl,rot = (2i + 1)
2θr
3 3
Etr = N kB T ⇒ Cv,tr = N kB
2 2
Eel = 0 ⇒ Cv,el = 0
2 θv
N k B θv θv eT
Evib = θv ⇒ Cv,vib = N kB θv
e T −1 T (e T − 1)2
Erot = N kB T ⇒ Cv,nucl,rot = N kB
76 Chapitre 5. GAZ PARFAITS À L’APPROXIMATION DE MAXWELL-BOLTZMANN
Situations canoniques
généralisées
A - Situation grand-canonique
Elle correspond à l’étude d’un “petit” système noté s en équilibre avec un
réservoir R d’énergie et de particules. Par conséquent, le nombre N de parti-
cules de s devient une variable interne, au même titre que son énergie. Nous
allons donc attribuer à s une distribution statistique, c’est-à-dire déterminer les
différentes quantités N , ∆N , E et de ∆E.
77
78 Chapitre 6. SITUATIONS CANONIQUES GÉNÉRALISÉES
d’où :
∗ ∗ E µ
SR (E0 − E, N0 − N ) ≈ SR (E0 , N0 ) − + N (6.3)
T T
1 × ΩR (E0 − E` , N0 − N` )
P` =
Ωtotal
∝ ΩR (E0 − E` , N0 − N` )
∗
Par ailleurs, par définition de l’entropie microcanonique, SR = kB ln(ΩR )
∗
SR
donc ΩR = e kB . En utilisant (6.3), il vient donc :
∗
SR (E0 − E` , N0 − N` )
P` ∝ exp
kB
( )
SR (E0 , N0 ) − ET` + N` Tµ
∗
∝ exp
kB
d’où :
P` ∝ e−β(E`−µN` )
P
Posons ainsi P` = Ae−β(E` −µN` ) ; la condition de normalisation ` P` = 1
donne finalement :
e−β(E` −µN` )
P` = (6.4)
Ξ
P
où Ξ = ` e−β(E` −µN` ) est la grande fonction de partition canonique.
∀` , −kB ln(P` ) − kB − λ1 − λ2 E` − λ3 N` = 0
d’où : λ λ λ
−1− k 1 − k 2 E` − k 3 N `
P` = e B e B B
donc :
λ
−1− k 1 1
e B =P λ λ
−k2 E` − k 3 N `
`e
B B
et ainsi : λ λ
− k 2 E` − k 3 N `
e B B
∀` , P` = P λ λ
− k 2 E` − k 3 N `
`e
B B
eβµN X
P (N ) = e−βE`
Ξ
l, N` =N
Finalement :
eβµN
P (N ) = Z(T, N ) (6.5)
Ξ
où Z(T, N ) est la fonction de partition canonique de s pour N particules, à N
fixé.
e−β(F −µN )
P (N ) = (6.6)
Ξ
6.3. Grande fonction de partition et grand potentiel 81
6.2.2 Energie
La probabilité P (E) que s ait l’énergie E est :
X
P (E) = P`
`, E` =E
X e−β(E` −µN` )
P (E) =
Ξ
`, E` =E
donc :
e−βE X
P (E) = e−βµN` (6.7)
Ξ
`, E` =E
∞
X
On peut également exploiter (6.5) et la condition P (N ) = 1 pour obte-
N =0
nir :
∞
X
Ξ= eβµN Z(T, N ) (6.9)
N =0
où ρ(E, N )dEdN est le nombre d’états propres de s dont l’énergie est comprise
entre E et E + dE et le nombre de particules compris entre N et N + dN , soit :
Z ∞ Z ∞
Ξ= dN ρ(E, N )e−β(E−µN ) dE (6.10)
0 E0 (N )
Remarque : La relation (6.9) est intéressante car elle fait intervenir le fac-
teur eβ µ , noté d’ordinaire φ, appelé fugacité du système. On peut donc écrire Ξ
sous la forme d’un développement en série des puissances de la fugacité :
∞
X
Ξ= φN Z(T, N ) (6.11)
N =0
82 Chapitre 6. SITUATIONS CANONIQUES GÉNÉRALISÉES
* Calcul de N :
X e−β(E` −µN` )
N = N`
Ξ
`
X11 ∂
N = e−β(E` −µN` )
Ξ β ∂µ
`
1 ∂Ξ
N = kB T ×
Ξ ∂µ
∂
N = kB T ln Ξ
∂µ
∂J
N =− (6.13)
∂µ
* Calcul de E :
Pour cela, on utilise l’astuce de calcul suivante :
∂ 1 ∂Ξ
ln Ξ =
∂β Ξ ∂β
1X
= − (E` − µN` )e−β(E` −µN` )
Ξ
`
X1 X1
= − E` e−β(E` −µN` ) + µ N` e−β(E` −µN` )
Ξ Ξ
` `
∂
ln Ξ = −E + µN
∂β
Donc :
∂
E = µN − ln Ξ (6.14)
∂β
∂J ∂
E = −µ − (−βJ)
∂µ ∂β
∂J ∂J
= −µ +β +J
∂µ ∂β
donc :
∂ ∂
E =J+ β −µ J (6.15)
∂β ∂µ
* Calcul de SG :
Nous avons :
X
SG = −kB P` ln(P` )
`
X1
SG = −kB e−β(E` −µN` ) [−β(E` − µN` ) − ln Ξ]
Ξ
`
1X1 µX1
SG = E` e−β(E` −µN` ) + N` e−β(E` −µN` )
T Ξ T Ξ
` `
| {z } | {z }
=E =N
X1
+ kB ln Ξ × e−β(E` −µN` )
| {z } Ξ
`
J
=− T | {z }
=1
Finalement, on obtient :
1
SG = E − µN − J (6.16)
T
J = E − µN − T SG
∂J
SG = − (6.17)
∂T
* Calcul de la pression :
∂J
pG = − (6.18)
∂V
84 Chapitre 6. SITUATIONS CANONIQUES GÉNÉRALISÉES
D’où finalement :
∗ J
Ss∪R = SR (E0 , N0 ) − (6.19)
T
Or l’entropie d’un système isolé ne peut qu’augmenter au cours d’une évo-
∗
lution spontanée : comme SR (E0 , N0 ) est une constante, J ne peut ainsi que
diminuer.
Finalement, l’évolution spontanée d’un système maintenu en équilibre avec
un réservoir d’énergie et de particules s’accompagne d’une diminution de son
grand potentiel. Le nouvel état d’équilibre correspond au minimum de J, comp-
tatible avec les contraintes restantes.
e :
chimique imposé par le réservoir. Développons ainsi P (N ) au voisinage de N
2
1 ∂ ln P (N )
ln P (N ) ≈ ln P (Ñ ) + (N − Ñ )2
2 ∂N 2 Ñ
Or
∂ 2 ln P (N ) ∂2F
2
= −β
∂N ∂N 2
donc :
1 ∂2F
−β{F (T, N )−µN }−ln Ξ = −β{F (T, Ñ)−µÑ }−ln Ξ− β(N − Ñ )2
2 ∂N 2 Ñ
soit : 2
1 −β[F (T,N )−µN ] 1 − (N −Ñ)
e = e−β[F (T,Ñ)−µÑ ] × e 2(∆N )2
Ξ Ξ
D’où :
(N −Ñ)2
− 2(∆N )2
P (N ) = P (Ñ )e (6.20)
où l’on a posé :
kB T
(∆N )2 = ∂2F
∂N 2 Ñ
2
1 − (N −Ñ)
P (N ) = p e 2(∆N )2 (6.21)
2π(∆N )2
Finalement : p
Ξ = e−β[F (T,Ñ)−µÑ ] 2π(∆N )2 (6.22)
1
J = F (T, Ñ) − µÑ − kB T ln(2π(∆N )2 ) (6.23)
2
avec µ = µc (Ñ ).
86 Chapitre 6. SITUATIONS CANONIQUES GÉNÉRALISÉES
Nous avons négligé en effet le dernier terme devant les deux premiers, tous
deux proportionnels à N . Cette dernière relation aura son importance dans les
chapitres suivants. Par ailleurs,
∂J ∂F
SG = − ≈− = Sc
∂T ∂T
E0 ≤ E + ER ≤ E0 + δE0 (6.25)
V + VR = V0 (6.26)
L’entropie microcanonique du réservoir est :
∗ ∗
∗ ∗ ∂SR ∂SR
SR (E0 − E, V0 − V ) ≈ SR (E0 , V0 ) − E −V
∂E V ∂V E
6.5. Distribution T-p des microétats et fonction de partition T-p 87
∗
∗
∂SR 1 1 ∂SR p∗ p
Or = = et = = d’où :
∂E T∗ T ∂V T∗ T
∗ ∗ E pV
SR (E0 − E, V0 − V ) ≈ SR (E0 , V0 ) − − (6.27)
T T
e est :
où, après normalisation, la fonction de partition T − p, notée Z,
Z ∞ X
e=
Z dV e−β(E` +pV ) (6.29)
0 `
e
G(T, p, ...) = −kB T ln Z(T, p, ...) (6.30)
Nous allons montrer que l’on peut accéder aux différentes grandeurs ther-
modynamiques du système en connaissant Ze ou G. Par exemple :
88 Chapitre 6. SITUATIONS CANONIQUES GÉNÉRALISÉES
Z ∞ X
1
V = V dV e−β(E` +pV )
e
Z 0 `
Z
1 X ∞ −β(E` +pV )
= Ve dV
e
Z 0
`
!
1 ∂Z e
= −
βZe ∂p
T
!
e
∂ ln Z
= −kB T
∂p
T
Donc :
∂G
V = (6.31)
∂p T
e
∂Z
La relation (6.29) donne immédiatement = −β(E + pV ) d’où finale-
∂β
ment :
e
∂ ln Z
E = −pV − (6.32)
∂β
* Entropie T-p :
Nous avons :
X
ST −p = −kB P` ln(P` )
`
X e−β(E` +pV` ) h i
ST −p = −kB e
−β(E` + pV` ) − ln Z
e
Z
`
1 X 1 pX 1
ST −p = E` e−β(E` +pV` ) + V e−β(E`+pV` )
T Ze T e `
Z
` `
| {z } | {z }
=E =V
X 1
+ kB ln Ze× e−β(E` +pV` )
| {z } e
Z
`
=− GT | {z }
=1
Finalement, on obtient :
1
ST −p = E + pV − G (6.33)
T
G = E + pV − T ST −p
avec la condition : X
Nλ = N.
λ
C’est cette condition qui nous a posé problème : les Nλ n’étant pas indépen-
dants, nous n’avions pas pu exprimer Z(T, N ) avec les fonctions de partition
canoniques des particules individuelles. Dorénavant, nous supposons que N est
suffisament grand pour considérer que la limite thermodynamique est atteinte
et exploiter l’équivalence des trois situations canoniques. En l’occurrence, nous
allons utiliser les résultats de l’ensemble grand-canonique pour nous tirer d’af-
faire.
X X
Par conséquent, nous avons les relations : N` = Nλ et E` = Nλ ε λ .
λ λ
Ainsi :
X
Ξ = e−β(E` −µN` )
`
X P
Ξ = e−β λ Nλ (ελ −µ)
{Nλ }
Donc : Y
Ξ= ξλ (6.34)
λ
où X
ξλ = e−βNλ (ελ −µ) (6.35)
Nλ
J = −kB T ln Ξ
X
J = −kB T ln(ξλ )
λ
donc :
∂J X
N =− = Nλ
∂µ
λ
où :
∂
Nλ = k B T ln(ξλ ) (6.36)
∂µ
Mais, limite thermodynamique oblige, nous pouvons écrire que :
X
N =N = Nλ (6.37)
λ
A partir de ces deux relations, on peut avoir accès à toutes les propriétés
thermodynamiques du système : J, S, F , p...
6.8. Statistiques quantiques 91
et Z ∞
1
E= ερ(ε)dε
ε0 eβ(ε−µ) ±1
1
NλF = (6.40)
1+ eβ(ελ −µ)
Expression de Z :
soit finalement :
X
ln(Z) = ln(1 + e−β(ελ −µ) ) − βµN
λ
c’est-à-dire :
1
ξλB = (6.42)
1− e−β(ελ −µ)
Attention : pour que la somme de la série géométrique converge, il est né-
cessaire et suffisant que ∀λ, ελ > µ, et surtout “là où cela fait mal”1 c’est-à-dire
au fondamental ; ce qui revient en fait à imposer que ε0 > µ. Ainsi, pour un
système de bosons, l’équilibre n’est possible que si le potentiel chimique imposé
par le réservoir R est strictement inférieur à l’énergie du niveau fondamental.
1
NλB = (6.43)
eβ(ελ −µ) − 1
ξλB = 1 + NλB
Expression de Z :
Recherche de µ
X
N = Nλ
λ
X
= e−β(ελ −µ)
λ
X
βµ
= e e−βελ
λ
βµ
N = e z
soit finalement : N
µ = kB T ln (6.44)
z
1 expression de C.Boulet
6.8. Statistiques quantiques 93
Calcul de Z
D’où finalement :
zN
Z≈ (6.45)
N!
94 Chapitre 6. SITUATIONS CANONIQUES GÉNÉRALISÉES
Chapitre 7
Statistique de Fermi-Dirac
7.1 Introduction
7.1.1 Position du problème
Le système étudié est constitué de N fermions identiques, indépendants et in-
discernables : il s’agit donc d’un gaz parfait de fermions. Nous ferons l’hypothèse
que N est suffisamment grand pour considérer que la limite thermodynamique
est atteinte : notre système peut donc être étudié dans l’une quelconque des
trois situations canoniques. L’approximation continue est de plus justifiée et
nous exploiterons les formules établies au chapitre précédent :
Z ∞
1
N= ρ(ε)dε β(ε−µ) (7.1)
ε0 e +1
relation donnant implicitement accès à µ,
Z ∞
1
E= ερ(ε)dε (7.2)
ε0 eβ(ε−µ) + 1
ainsi que : Z ∞
J = −kB T ρ(ε) ln(1 + e−β(ε−µ) )dε (7.3)
ε0
∂J ∂J
On en déduit alors : S = − , F = E − T S, et p = −
∂T µ,N ∂V µ,T
95
96 Chapitre 7. STATISTIQUE DE FERMI-DIRAC
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
-10 -5 0 5 10
1
où s = 2 (fermions), donc :
4πV 3√
ρ(E) = 3
(2m) 2 E
h
ce qu’on notera désormais sous la forme :
√
ρ(E) = AV E (7.5)
où
4π 3
A= 3
(2m) 2
h
Calcul de µ
On applique (7.1) :
Z ∞
1
N = ρ(ε)dε β(ε−µ)
0 e +1
Z ∞
√ 1
= AV dε ε β(ε−µ)
0 e +1
Z ∞ √
3 xdx
= AV (kB T ) 2 ex
0 φ +1
3
N = AV (kB T ) 2 I 21 (φ) (7.6)
Cette dernière relation est importante : c’est elle qui donne implicitement
accès à µ. Pour cela, on résout graphiquement l’équation :
N
3 = I 21 (φ)
AV (kB T ) 2
Calcul de E
L’énergie du système est donnée par (7.2), un calcul identique à ce qui pré-
cède donne facilement :
5
E = AV (kB T ) 2 I 23 (φ) (7.7)
Calcul de J
98 Chapitre 7. STATISTIQUE DE FERMI-DIRAC
soit :
2 3
N = AV µ(0) 2 (7.10)
3
ou bien :
32
~2 6π 2
µ(0) = n (7.11)
2m 2s + 1
De même, l’énergie – moyenne – du système est :
Z ∞ 3
ε 2 dε
E = AV
0 eβ(ε−µ) + 1
Z µ(0)
3
E = AV ε 2 dε
0
2 5
E = AV µ(0) 2
5
3
Or AV = 32 N µ(0)− 2 , d’où finalement :
3
E= N µ(0) (7.12)
5
L’énergie moyenne d’un fermion est donc 35 µ(0). On introduit ici la tempé-
rature de Fermi du système par
µ(0) = kB TF
Dans l’espace des vecteurs d’onde, on représente tous les états occupés par
les fermions à l’intérieur d’une sphère, la sphère de Fermi. Son rayon, appelé
~2 k 2
norme du vecteur d’onde de Fermi, est donné par la relation : µ(0) = 2mF , soit :
p
2mµ(0)
kF =
~
100 Chapitre 7. STATISTIQUE DE FERMI-DIRAC
εF = µ(0) (7.13)
7.3.4 Comportement à T TF
Méthode de développement de Sommerfeld
√ 3
Par exemple, f (ε) = ε pour N, f (ε) = ε 2 pour E . . .
Z µ Z ∞
δg(T, µ) ≈ δN F f (ε)dε + δN F f (ε)dε
−∞ µ
Z µ Z ∞
1 1
≈ − 1 f (ε)dε + f (ε)dε
−∞ eβ(ε−µ) + 1 µ eβ(ε−µ) + 1
0 1
f (µ + kB T x) − f (µ − kB T x) ≈ 2kB T xf (µ) + (kB T x)3 f (3) (µ)
3
D’où :
h Z ∞ Z ∞ i
0 x 1 3 (3) x3
δg(T, µ) ≈ kB T 2kB T f (µ) x
dx + (k B T ) f (µ) x
dx
e +1 3 e +1
|0 {z } |0 {z }
π2 7π4
= 12 = 120
Finalement :
π2 0
g(T, µ) = g(0, µ) + (kB T )2 f (µ) + O(T 4 ) (7.14)
6
Calcul de µ(T )
Nous avons :
Z ∞
N √
= N (ε, µ, T ) εdε
AV 0
102 Chapitre 7. STATISTIQUE DE FERMI-DIRAC
d’où :
Z µ(T )
N √ π2 1
= εdε + (kB T )2 p
AV 0 6 2 µ(T )
2 3 π2 1
= µ(T ) 2 + (kB T )2 p
3 12 µ(T )
2 3
= µ(0) 2 d’après (7.10)
3
Nous cherchons µ(T ) sous la forme : µ(T ) = µ(0) 1 + aT 2 + · · · . Par consé-
quent, en se contentant de développements limités au second ordre en TTF , il
vient :
2 3 2 3 3 π2 1 a
µ(0) 2 = µ(0) 2 [1 + aT 2 ] + (kB T )2 µ(0)− 2 [1 − T 2 ]
3 3 2 12 2
soit : 2
3a aπ 2 T π2
0= − + 2
2 16 TF 8TF
| {z }
1
d’où
π2
a=−
12TF2
et finalement :
( 2 " 4 #)
π2 T T
µ(T ) = µ(0) 1 − +O (7.15)
12 TF TF
Calcul de E(T )
D’où :
" 2 #
2 5 5π 2 T π2 5
E(T ) = AV µ(0) 2 1 − +··· + AV (kB T )2 µ(0)−2+ 2
5 24 TF 4
" 2 2 #
2 5 5π 2 T 5π 2 T
= AV µ(0) 2 1 − + +···
5 24 TF 8 TF
" 2 #
3 5π 2 T
= N µ(0) 1 + +···
5 12 TF
c’est-à-dire finalement :
( 2 " 4 #)
5π 2 T T
E(T ) = E(0) 1 + +O (7.16)
12 TF TF
3
où E(0) = N k B TF .
5
Calcul de CV (T )
∂E
CV (T ) = donne l’expression de la capacité thermique à volume
∂T V
constant, à température très petite devant la température de Fermi :
" #
3
5π 2 T T
CV (T ) = E(0) 2 + O
6 TF TF
" #
3
5π 2 3 T T
= × N k B TF × 2 + O
6 5 TF TF
donc :
" 3 #
π2 T T
CV (T ) = N kB +O (7.17)
2 TF TF
Calcul de J(T)
2
On a déjà vu que J = − E donc :
3
( 2 " #)
4
2 5π 2 T T
J(T ) = − E(0) 1 + +O (7.18)
3 12 TF TF
104 Chapitre 7. STATISTIQUE DE FERMI-DIRAC
Calcul de S(T)
∂J
S=− d’où :
∂T
" 2 " ##
4
∂ 5π 2 T T
S(T ) = − − E(0) +O
∂T 18 TF TF
" 3 #
5π 2 E(0) T T
= +O
9 TF TF TF
D’où :
" 3 #
π2 T T
S(T ) = N kB +O (7.19)
3 TF TF
Calcul de F(T)
F (T ) = J(T ) + N µ(T )
( 2 " #)
4
2 5π 2 T T
= − E(0) 1 + +O +
3 12 TF TF
( 2 " #)
4
5 π2 T T
E(0) 1 − +O
3 12 TF TF
( 2 " #)
2 4
5π 2 T 5π 2 T T
= E(0) 1 − − +O
18 TF 36 TF TF
soit finalement :
( 2 " 4 #)
5π 2 T T
F (T ) = E(0) 1 − +O (7.20)
12 TF TF
Calcul de p(T)
On a :
J 2E
p=− =
V 3V
donc :
( 2 " #)
4
2N 5π 2 T T
p(T ) = µ(0) 1 + +O (7.21)
5V 12 TF TF
7.3. Gaz de fermions libres sans structure interne 105
CV (T ) = γT + aT 3 (7.22)
Métaux Li Na Cu Ag Au
γexp
2,2 1,2 1,4 1,03 1,17
γth
106 Chapitre 7. STATISTIQUE DE FERMI-DIRAC
Chapitre 8
Statistique de Bose –
Einstein
relation donnant implicitement accès à µ, avec la condition µ(T ) < ε0 pour que
l’intégrale converge effectivement. Par suite,
Z ∞
1
E= ερ(ε)dε β(ε−µ) (8.2)
ε0 e −1
ainsi que : Z ∞
J = kB T ρ(ε) ln(1 − e−β(ε−µ) )dε (8.3)
ε0
∂J ∂J
On en déduit alors : S = − , F = E − T S, et P = −
∂T µ,N ∂V µ,T
107
108 Chapitre 8. STATISTIQUE DE BOSE – EINSTEIN
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Bien entendu, pour que NλB ≥ 0 ∀λ, il est nécessaire que µ < ε0 , énergie
du niveau fondamental. Le graphe NλB = f (ε) suivant montre que NλB est
maximal pour ε = ε0 , ce qui signifie que l’état le plus peuplé est bien le niveau
fondamental.
µ(T ) < 0
Par suite : Z ∞
1 √
N = AV eβε
εdε
0 φ −1
D’où, posant x = βε dans l’intégrale et connaissant l’expression de A depuis
le chapitre précédent :
3
(2s + 1) 2m 2
A=
4π 2 ~2
nous obtenons :
23 Z ∞ √
4π 2 ~2 x
n= ex dx (8.5)
2s + 1 2mkB T −1
| {z } |0 φ
{z }
= cstte = IB (φ)
8.3. Le gaz de bosons libres et sans structure interne 109
1 φ
N0 = =
e−βµ −1 1−φ
φ
où N0 = .
1−φ
L’astuce consiste alors à admettre que :
- il n’existe pas d’autres singularités que le niveau fondamental et on peut
alors effectuer l’approximation continue pour les niveaux excités.
- le potentiel chimique du système est nul à T < TB .
D’où :
Z ∞
1
N = N0 + βε − 1
ρ(ε)dε
0 e
Z ∞ √
3 x
N = N0 + AV (kB T ) 2 x−1
dx
e
|0 {z }
√
π 3
2 ζ( 2 )
V 3
N = N0 + ζ( )
Λ3 2
Par conséquent, la fraction d’atomes dans le niveau fondamental est :
N0 3 1
= 1−ζ 3
N 2 nΛ (T )
3
Λ(TB )
= 1−
Λ(T )
8.4. Condensation de Bose – Einstein 111
3 3 1
car nΛ(TB ) = ζ . Puisque Λ(T ) ∝ √ , on a finalement :
2 T
32
N0 T
=1− (8.8)
N TB
3 V
= × 1, 341 3 (kB T )
2 Λ (T )
3 N Λ3 (TB )
E = × 1, 341 3 (kB T )
2 Λ (T ) ζ( 3 )
| {z2 }
V
=N
D’où finalement :
32
T
E = 0, 77N kB T (8.9)
TB
b) Calcul de Cv :
112 Chapitre 8. STATISTIQUE DE BOSE – EINSTEIN
c) Calcul de J :
i.e. :
2
J =− E (8.11)
3
d) Calcul de F :
∂F
Nous avons S = − d’ou :
∂T
2 ∂E
S =
3 ∂T
2 5E
= ×
3 2T
donc :
5E
S= (8.13)
3T
8.4. Condensation de Bose – Einstein 113
∂F
P = −
∂V
2 ∂E
=
3 ∂V
donc :
2E
P = (8.14)
3V
Il s’agit de l’équation d’état du gaz de bosons en condensation de Bose –
Einstein, c’est-à-dire pour T ≤ TB . De plus, (8.14) s’écrit encore :
m 32 5
P = 1, 341(2s + 1) (kB T ) 2 (8.15)
2π~2
Autrement dit, la pression obtenue avec la condensation de Bose – Einstein
ne dépend pas du volume ni du nombre de particule, mais seulement de
la température.
115
116 Chapitre 9. GAZ DE BOSONS EN NOMBRE INDÉTERMINÉ
2π
limites périodiques (voir chapitre 2) : kλ = nλ , où nλ est un entier relatif.
Lα
Comme nous faisons l’hypothèse de la propagation d’ondes électromagné-
tiques planes i.e. transverses, chaque mode propre possède deux directions de
polarisation, qui sont les deux directions orthogonales à celle du vecteur d’onde
correspondant.
Dès lors, les états propres de l’hamiltonien du gaz de photons sont décrits
par la configuration des Nλ . Il s’ensuit généralement un changement de langage
afin de décrire les niveaux énergétiques du champ quantifié :
- au niveau fondamental d’énergie nulle on associe un nombre nul de pho-
tons.
- au premier état excité d’énergie ~ω est associé l’occupation d’un photon.
- le deuxième état excité d’énergie 2~ω est peuplé par 2 photons...
Plus généralement, Nλ est le nombre de photons présents dans l’état indivi-
duel λ.
Reste maintenant à définir le spin du photon. Celui-ci est étroitement lié aux
directions de polarisation du champ électromagnétique. Comme en l’occurrence
il y a deux directions de polarisation possibles par mode propre, on s’attend
à ce que le nombre quantique magnétique de spin du photon ait deux valeurs
possibles. Dans ce cas, la mécanique quantique nous dit que S = 21 ! Ce qui
est évidemment faux dans la mesure où le photon est un boson et non pas un
fermion. On admettra en fin de compte que le spin du photon est égal à 1, donc
ms = −1, 0, 1. Néanmoins, le photon est ultrarelativiste et ne peut pas être au
repos, la valeur ms = 0 est impossible. En conclusion :
S=1 (9.4)
mS = −1, 1 (9.5)
X Nous savons de plus que les photons évoluent en nombre non conservé, donc
Nλ 6= N . Par conséquent :
λ
X X X
Z = e−βN1 ε1 × e−βN2 ε2 × . . . × e−βNµ εµ . . .
N1 N2 Nµ
Y 1
=
1 − e−βελ
λ
∂
Nλ = −kB T ln(Z)
∂ελ
X ∂
= kB T ln(1 − e−βελ )
∂ελ
λ
e−βελ
=
1 − e−βελ
118 Chapitre 9. GAZ DE BOSONS EN NOMBRE INDÉTERMINÉ
D’où
1
Nλ = (9.6)
eβελ − 1
Mais à la base, les photons sont des bosons, et la statistique de Bose-Einstein
nous a appris au chapitre précédent que le nombre moyen de bosons dans l’état
individuel λ est :
1
Nλ = β(ε −µ) (9.7)
e λ −1
L’identification de (9.6) et (9.7) nous permet d’affirmer que le gaz de photons
est un gaz de bosons de potentiel chimique nul.
~ ω3
u(ω, T ) = × (9.8)
π 2 c3 eβ~ω−1
ω2
dE = V kB T dω
π 2 c3
et la densité spectrale ainsi obtenue était :
kB T 2
u(ω, T ) = ω
π 2 c3
ce qui n’est pas autre chose que la loi de Rayleigh-Jeans, mais valable pour toute
gamme de fréquence... problématique car contraire aux résultats expérimentaux
et diverge grossièrement de toute façon. C’est pour cela qu’il s’agit de l’une des
premières expériences non expliquables en termes de mécanique “classique”.
π 2 kB 4 4
u(T ) = T (9.12)
15 ~3 c3
c’est-à-dire u(T ) ∝ T 4 .
V
D’autre part, nous avons vu que ρ(ε) = ε2 , donc :
π 2 ~3 c 3
Z ∞
V
J = kB T 2 3 3
ε2 ln 1 − e−βε dε
π ~ c 0
Z
V k B T n ε3 −βε
∞ β ∞ ε3 o
= 2 3 3
ln 1 − e − βε
dε
π ~ c 3 0 3 0 e −1
| {z }
→0
4 Z ∞
1 V~ kB T x3
= − 2 3 × dx
3π c ~ 0 ex − 1
1
J =− E (9.13)
3
b) Calcul de P :
∂J
Le calcul de la pression utilise la relation P = − ; d’après l’expression
∂V
de J ci-dessus, on a :
4 Z ∞
1 ~ kB T x3
J= × dx
3 π 2 c3 ~ 0 ex−1
i.e. :
1
P = u(T ) (9.14)
3
c) Calcul de S :
9.3. Les lois du rayonnement thermique 121
∂J
Nous avons S = − , d’où :
∂T
4 Z ∞
4 ~ kB 3 x3
S= T × dx
3 π 2 c3 ~ 0 ex − 1
i.e. :
4E
S= (9.15)
3T
d) Calcul de F :
1
F =J =− E (9.16)
3
122 Chapitre 9. GAZ DE BOSONS EN NOMBRE INDÉTERMINÉ
Bibliographie
123
124 BIBLIOGRAPHIE
Table des figures
125
126 BIBLIOGRAPHIE
Index
A Degrés de liberté
électroniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Approximation
gel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
continue . . . . 57, 81, 87, 95, 105, 116
nucléaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
de Maxwell-Boltzmann . . . . . . . . . . . . .
Densité d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32, 96
51, 65, 68, 92, 98, 107
Diagramme
gaussienne . . . . . . . . . . . . . . 58, 84, 85
de Raveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
B P – T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Distribution de Maxwell . . . . . . . . . . . . . 4
Boltzmann
constante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 E
facteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54, 56
Bose – Einstein Efficacité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
condensation . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Energie
Boson . . . . . . . . . . . . . . . . 73, 75, 76, 91, 113 canonique
nombre moyen . . . . . . . . 92, 105, 116 moyenne . . . . . . . . . . 59, 68, 73, 75
variance . . . . . . . . . . . . . . . . . 59, 68
C de Fermi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Calorimétrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 grand-canonique . . . . . . 97, 102, 109
Capacité moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
thermique à pression constante . . . . . interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4, 7, 12
10, 18 isotherme-isobare . . . . . . . . . . . . . . 88
thermique à volume constant . . . . . . . libre
9, 58, 60, 103, 109 canonique. . . . . . . . . . . . . . . . 59, 61
Carnot – Clausius grand-canonique . . 104, 110, 119
égalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Enthalpie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
inégalité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 19 libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Cellule élémentaire . . . . . . . . . . . . . . 37, 50 Entropie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Coefficients thermoélatiques . . . . . . . . . 2 de mélange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Conditions grand-canonique. . 83, 103, 110, 118
aux limites périodiques 34, 35, 114 isotherme-isobare . . . . . . . . . . . . . . 88
aux limites strictes . . . . . . . . . . . . 32 microcanonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
de Born – Van Karman . . . . . . . . 34 44, 45, 50, 51, 57, 77, 86
Cycle statistique . . . . . . . . . . . . . . 31, 55, 79
de Carnot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Equation
ditherme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 d’état. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
monotherme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 de Sackur – Tétrode . . . . . . . . . . . 51
moteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Equilibre
récepteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2, 86
osmotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2, 77
D
thermique . . . . . . . . . . . . 2, 53, 77, 86
Détente thermodynamique . . . . . . . . . . . . . . 2
de Joule – Gay Lussac. . . . . . 11, 27 Espace
de Joule – Thomson . . . . . . . . . . . 12 des phases . . . . . . . . . . . . . . 36, 50, 96
127
128 INDEX
troisième . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6, 7
R U
Réservoir Univers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 V
d’énergie et de particules . . . 77, 80
d’énergie et de volume . . . . . . . . . 86 Van der Waals
Relations de Mayer . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Rendement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Variable interne . . . . . . . . . . . . . . 43, 49, 53
Variance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
S
Situation
canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
grand-canonique. . . . . . . . . . . . 77, 89
isotherme-isobare . . . . . . . . . . . . . . 86
microcanonique . . . . . . . . . . . . 43, 58
Sommerfeld
métal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
méthode de développement . . . 100
Système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
isolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1, 7
macroscopique . . . . . . . 32, 35, 49, 57
ouvert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
T
Température
électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53, 57
cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
de Bose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
de Fermi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
de rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
de vibration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
microcanonique . . . . . . . . . 47, 51, 53
nucléaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
thermodynamique . . . . . . . . . . . . . 14
Théorème
d’équipartition de l’énergie 4, 5, 11
de Gibbs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
de la limite centrale . . . . . . . . . . . 30
Thermostat . . . . . . . . . . . . . . . 7, 15, 53, 113
Transformation
adiabatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
cyclique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
irréversible . . . . . . . . . . . . . . . 6, 13, 14
isentropique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
isobare . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
isochore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
monobare . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
ouverte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
quasi-statique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
réversible . . . . . . . . . . . . . . . . 6, 13, 14