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ENTRETIEN ET
NETTOYAGE

Le problème de l’entretien, quelque soit la nature de l’objet concerné, bâtiment ou


matériel, est complexe et imparfaitement défini.

Il est complexe, même dans les seuls domaines du bâtiment, en raison de l’usage
de l’installation considérée et de la technique qu’il est nécessaire d’appliquer.
La complexité est encore augmentée parce que les constructions sont de technique,
d’âge et d’état différents.
Ses limites sont aussi imparfaitement définies
On parle d’entretien à l’occasion du balayage journalier des locaux comme pour la
remise en état d’un bâtiment.
Les entreprises industrielles font appel à des sociétés spécialisées et à leurs
techniciens.

Dans les structures d’accueil, aux moyens plus modestes, le gestionnaire gère cette
dimension technique. Cette fonction aura un impact sur l’hygiène, la qualité de
l’accueil, la préservation du patrimoine.

Ce dossier, avec ses définitions, ses descriptions, ses présentations est une aide.
Il sert aussi de dossier d’enseignement pour les formations gestion / économat.

Betty MICHEL
Danièle MONTAGNE

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ENTRETIEN ET NETTOYAGE

DEFINITIONS :

Biocontamination : C’est la contamination d’une surface inerte par des micro


organismes qui tendent à s’y développer

Nettoyer : C’est rendre un matériau propre, le débarrasser de ses


souillures, le préparer à recevoir dans de bonnes
conditions un produit d’entretien. C’est le rendre propre
visuellement.

Entretenir : C’est tenir en bon état. C’est donner au matériau une


présentation agréable et une protection contre l’usure, les
salissures, les poussières, l’humidité

Lessiver : C’est l’action de laver des surfaces verticales ou des


plafonds

Décontaminer Action au résultat momentané. Eliminer, tuer ou inhiber


des micro organismes

Désinfecter : C’est éliminer ou tuer des micro organismes dangereux


et/ou inactiver les virus présents au moment de l’opération
sur un matériau. C’est une action au résultat momentané.
La désinfection n’a lieu que sur un matériau préalablement
nettoyé.

Stériliser : C’est une désinfection au résultat durable. C’est éliminer


toute vie microbienne, y compris les virus sur un milieu
inerte par des procédés physiques ou chimiques (ex. :
stérilisation de matériels). L’objet ou le produit traité est
emballé et ainsi protégé de toute nouvelle contamination
(définition de l’AFNOR*).

Bio-nettoyage : C’est un procédé de nettoyage destiné à réduire la bio-


contamination d’une surface à l’aide d’un produit
détergent-désinfectant ou d’un désinfectant. Le résultat est
momentané.

Fongicide : C’est un produit ayant la propriété de tuer les


champignons y compris leurs spores (norme NF T 72
102**)

Virucide : C’est un produit ayant la propriété d’inactiver les virus


(norme NF T 72 102)

* AFNOR : Association Française de Normalisation

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**La référence aux normes doit être contrôlée sur les étiquettes de produits
d’entretien
Pour toute opération, il faut connaître :

 la nature des souillures


 les différents procédés d’entretien
 la nature des supports

1 - La nature des souillures :

les poussières :

 d’origine organique : débris de laine, poils d’animaux, cheveux, débris


alimentaires....

 d’origine minérale : sable, terre, craie, cendres

 d’origine métallique : débris de métaux

Les poussières sont véhiculées :

 par le vent, l’air, les courants d’air : fumées, vapeurs grasses. Elles souillent alors
les surfaces : noircissement des peintures, encrassement des vitres, altération
des métaux,....

 par le brouillard et/ou par la pluie : les poussières sont alors retenues par les fines
gouttelettes d’eau dans l’air.

Les poussières servent de moyen de transport pour les bactéries : 1 gramme de


poussière peut contenir environ 1,5 millions de bactéries / cm3
Il est donc nécessaire de les éliminer.

Les poussières forment un dépôt plus ou moins adhérent :

 selon la nature du support : lisse ou rugueux

 selon le degré d’humidité : les salissures restent collées après évaporation de


l’eau ou des vapeurs grasses

 selon l’état électrique : attraction électrostatique de certains supports.

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Les taches :
Ce sont des souillures d’origine accidentelle, plus ou moins imprégnées dans le
support, parfois difficile à identifier. Elles sont classées suivant leur nature :

 taches grasses : huile, rouge à lèvres...


 taches maigres :
 origine protidique : sang, œuf....
 origine glucidique : sirop, confiture...
 taches végétales : herbe, vin, café...
 taches chimiques : mercurochrome, iode...
 taches complexes : café au lait, sauce....

les oxydations métalliques :


Les souillures font alors partie de l’objet lui-même : rouille, vert de gris....

2 - Les différents procédés d’entretien :

Ils sont classés en fonction de la nature de l’action exercée :

Action mécanique :
Elle ne détermine aucune modification de la nature ni de l’état de la souillure.

 essuyage
 brossage
 abrasion
 aspiration

Action physique :
Elle ne détermine pas une modification de la nature de la souillure mais un
changement d’état physique :

 dissolution
 fusion

Action chimique :
Elle détermine une modification de la nature de la souillure :
 oxydation
 réduction

Le plus souvent, dans une action de nettoyage, plusieurs procédés sont utilisés
conjointement.

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3 – La nature des supports :

Types de support Risque

Bois Abîmé par les produits chlorés

Fragiles, difficiles d’entretien : ils absorbent les


Revêtements textiles
poussières et les micro salissures

Métaux et alliages :

- aluminium Sensible aux produits très alcalins. Se raye.

- acier doux Rouille surtout en présence d’eau de Javel.

- acier inoxydable Bleuit en cas de surchauffe. Se raye facilement.

Matières plastiques Très sensibles à la chaleur et aux rayures.

Marbre et pierres marbrières Revêtements naturellement poreux et sensibles


(comblanchien, travertin,…) aux rayures. Chers à l’achat.

Verre Sensible aux rayures. Fragile.

Produits céramiques :
Poreuse.
- terre cuite
Imperméables mais sensibles aux rayures.
- terre cuite émaillée et faïence
Aucun risque majeur : matériau très résistant et
- grès
imperméable.

Risques variables selon les matériaux :

Ex. : une peinture mate est plus fragile qu’une


Peintures et papiers peints peinture satinée.

un papier peint lessivable supporte mieux


l’eau qu’un papier peint épongeable.

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PERIODICITE DE L'ENTRETIEN

Il faut distinguer 3 types d'entretien :

L'entretien courant ou journalier :

Il s'effectue chaque jour et correspond au nettoyage des surfaces horizontales


(meubles et surfaces de travail, sol) et des appareils sanitaires (lavabos, douches,
W.C., poignées de portes).

Dans certains cas, il faut procéder à des entretiens pluri-journaliers : salles à


manger, cuisine, par exemple, où l'entretien est nécessairement réalisé après
chaque utilisation.

L'entretien hebdomadaire :

Il s'effectue une fois par semaine. C'est un entretien plus approfondi. Il complète
l'entretien journalier. On y ajoute alors les vitres, les radiateurs, les surfaces
horizontales hors de portée habituelle (dessus d'armoires...).

L’entretien mensuel ou trimestriel ou annuel :

Il est fait en début et fin de séjour de centres de vacances, ou mensuellement, en


moyenne, dans le cadre de structures permanentes.

C'est un entretien en profondeur de l'ensemble des matériaux constituant un local :


mobiliers et équipements (intérieur et extérieur), fenêtres complètes (vitres et
encadrements, intérieur et extérieur), éclairages, radiateurs, surfaces verticales
(murs, portes, plinthes), sol.

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LES TECHNIQUES DE NETTOYAGE

1° Le dépoussiérage

Il consiste à éliminer les poussières superficielles.


Le dépoussiérage à sec est interdit en collectivité. Il doit nécessairement s’effectuer
par l’intermédiaire d’un milieu humide.

 meubles et équipements :

Il faut utiliser un chiffon de coton imprégné d’un produit agglutinant ou légèrement


humidifié à l’eau OU une gaze jetable prête à l’emploi (déjà imprégnée d’un produit
agglutinant mais c’est un peu cher).
La technique consiste à essuyer le support dans le sens du matériau, en faisant des
bandes parallèles.

 sol :

Le balayage à sec est interdit. Un balayage ordinaire avec un balai en coco ou en


soie donne le résultat suivant :

 1/3 des poussières est poussé à l’avant


 1/3 des poussières repasse derrière le balai (peu hygiénique dans des
collectivités d’enfants où ceux-ci jouent et respirent souvent au ras du sol)
 1/3 des poussières est remis en suspension dans l’air (un dépoussiérage ne
les enlèvera pas nécessairement car certaines poussières mettent jusqu’à 48
heures pour se redéposer).

Rappelons qu’en moyenne 1 cm 3 d’air contient environ 1,5 millions de bactéries.


Après un balayage à sec, elles sont encore environ 85 000 / cm 3.

Le balayage humide évite 99 % de ces inconvénients. Après un balayage humide, il


n’y a plus que 8 000 bactéries / cm 3.

 Sur un sol lisse : dalles thermoplastiques, parquets cirés ou


vitrifiés…

o Le balai trapèze  : sa forme particulière permet d’accéder à tous


les recoins. Il s’utilise avec une gaze en coton, réutilisable,

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humectée avant emploi ou avec une gaze à usage unique pré-
imprégnée.
Sa technique d’emploi est :
 au "poussé" : en poussant le balai devant soi, pour les
pièces dégagées de tout mobilier, couloir par exemple.
 à la "godille" : en reculant, faire des "S" pour ramasser toutes
les salissures, pour les pièces encombrées de tables,
chaises, armoires, …

le balai à franges : il est composé de franges de coton,


maintenues sur un support métallique. Ces franges sont lavables en
machine à 90° et sont largement réutilisables. Selon les lieux à
entretenir, les franges peuvent être de plusieurs largeurs (de 35 à
180 cm de large).
Les techniques d'utilisation sont les mêmes que pour le balai
trapèze (au poussé ou à la godille). L'emploi de gaze s'avère
indispensable tout comme pour le balai trapèze (mêmes
caractéristiques de gazes) pour des raisons d'hygiène (franges
difficiles à entretenir).
Ce type de balai reste cependant à utiliser prioritairement pour les
zones dégagées ou de grandes surfaces.
Remarque : l'usage d'une gaze pour le sol nécessite de la changer à
chaque pièce nettoyée.

Durant l'entretien, les gazes en coton sales sont stockées dans un sac
en plastique pour être lavées et désinfectées en fin de travail.

Il existe des balais à franges de très grande largeur : les balais ciseaux.

 Sur un sol comportant des joints en ciment


(grès cérame…) et/ou des parties
antidérapantes :
il faut utiliser la raclette à sol.

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TECHNIQUE :

Répandre de l'eau sur le sol et pousser la raclette devant soi vers une
bouche d'évacuation des eaux usées.
Cette technique est utilisée sur les sols en cuisine.

 - Sur un sol recouvert d'un revêtement textile :


Seule la technique de l'aspiration est satisfaisante, avec un aspirateur
muni d'un filtre sur la sortie d'air.
 Pour les surfaces verticales :

Utiliser un chiffon imprégné d'un produit agglutinant ou d'eau.


Essuyer les surfaces et changer de chiffon aussi souvent que nécessaire.
Utiliser un manche télescopique pour atteindre les zones hautes.

2° Le lavage
Cette opération doit éliminer toutes les traces qui n'ont pas été enlevées par le
balayage.

 Mobilier et plans de travail

Matériel : lavettes ou chiffons parisiens (les éponges sont interdites en


collectivité)
seaux (au moins 2)
tampon abrasif si le matériau le supporte (le blanc est moins abrasif
que le vert ; le noir est le plus dur : le réserver pour des décapages
sur des surfaces non fragiles)
chiffons ou torchons d'essuyage
raclette à mains

Produits : eau chaude


détergent avec ou sans rinçage ou, pour la cuisine, un détergent-
désinfectant pour contact alimentaire (attention aux normes NF
présentes sur les étiquettes)

Technique : laver les surfaces avec la lavette et le produit approprié


rincer si nécessaire
laisser agir dans certains cas (lire le mode d'emploi)
certains produits ont un effet rémanent : il ne faut pas les rincer.
Leur action bactéricide persiste après le séchage.
sécher à l'aide de la raclette à mains.

Raclette à mains Séchage d'un plan de travail

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 Sols lavables

Matériel : chariot de lavage : 2 seaux de couleurs différentes : le seau le plus


clair contient l'eau de lavage
1 presse sur le seau de rinçage
des franges courtes de coton fixées sur un support particulier : c'est
le balai de lavage à plat ou balai rasant

Produits : eau chaude et détergent pour sol ou détergent désinfectant dans le


seau le plus clair
eau claire chaude dans l'autre seau

Technique : tremper les franges dans la solution détergente


commencer par l'endroit le plus éloigné de la sortie
travailler en reculant et sur une largeur de bras en faisant des "S"
sur le sol (méthode à la godille)
tremper et essorer les franges dans la presse au-dessus du seau
d'eau claire, ce qui permet de les rincer et de retarder la salissure
de l'eau de lavage
reprendre un peu de solution détergente et essorer à nouveau les
franges
repasser les franges sur la surface pour ramasser l'eau et les
salissures dissoutes
renouveler l'opération
procéder par bandes parallèles
changer l'eau aussi souvent que nécessaire

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LE CHARIOT DE LAVAGE LE BALAI RASANT

POUR UN LAVAGE APPROFONDI OU SUR UNE GRANDE SURFACE : une


monobrosse équipée en lavage et un aspirateur équipé en fonction eau sont d'un
bon rendement. Cette technique monopolise 2 personnes.

La monobrosse est équipée d'une brosse en Nylon et d'un réservoir contenant la


solution détergente. Elle est passée sur le sol en reculant et en effectuant des
mouvements circulaires, en insistant bien sur les taches. Parallèlement, l'eau est
ramassée avec l'aspirateur à eau en avançant. Les 2 personnes travaillent donc face
à face.

CAS PARTICULIER D'UN ESCALIER :

Pour des commodités d'utilisation, il est fortement conseillé de laver les escaliers par
moitié afin de ne pas interdire le passage ou de ne pas rendre celui-ci dangereux
parce que mouillé. Certains matériels, de faible encombrement, sont spécialement
conçus pour ce type de travail.

REMARQUE GENERALE SUR LE LAVAGE DES SOLS :

L'usage du balai-brosse et de la serpillière est fortement déconseillé. En effet, la


serpillière n'est pas hygiénique car il faut sans cesse tremper ses mains dans la
solution détergente. Son emploi n'est pas rationnel car elle trempe toujours dans le
même seau et transporte ainsi les salissures d'un bout à l'autre de la pièce. Enfin,
cette technique est fatigante car il faut en permanence se baisser pour ramasser la
serpillière, la tordre ou la poser sur le balai.

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 Surfaces verticales peintes (portes, murs, …)

Matériel : 2 seaux, 2 lavettes, 1 chiffon de coton

Produit : 1 détergent doux, adapté au type de peinture

Technique : le lavage s'effectue de bas en haut avec une lavette imbibée de


produit détergent adapté (les coulures éventuelles glisseront sur une
surface mouillée et ne laisseront donc pas de trace)
Il est nécessaire de bien rincer, cette fois de haut en bas et de sécher
avec un chiffon sec et propre.

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 Fenêtres (encadrement + vitres)
Matériel : 1 mouilleur (voir schéma) ou, à défaut, une lavette utilisée sur la
raclette à mains
2 seaux, si possible rectangulaire (au moins de la largeur du mouilleur)
1 chiffon de coton non pelucheux

1 manche télescopique si le travail se situe en hauteur

Produit : détergent à vitre

Technique : commencer par dépoussiérer les boiseries et les laver


nettoyer les vitres à l'intérieur (les moins sales en général), puis les
vitres à l'extérieur en utilisant le mouilleur imbibé de détergent :
masser les vitres en mouvements circulaires. La raclette s'utilise en
mouvements verticaux, en hauteur, et en mouvements horizontaux, à
"hauteur d'homme"
essuyer à chaque passage la raclette sur le chiffon

 Sanitaires
 les lavabos
Matériel : lavette, tampon abrasif blanc, chiffon de coton

Produit : détergent-désinfectant, produit anti-calcaire si dépôt de tartre

Technique : laver le lavabo sans oublier la robinetterie


bien rincer
laisser éventuellement agir le produit anti-calcaire
rincer à nouveau soigneusement et sécher
ne pas oublier la faïence murale

 les W.C.
La désinfection est obligatoire. Elle doit être minutieuse et journalière, voire 2 fois
par jour.

Matériel : lavette qui ne servira qu'à cet usage et qui sera soigneusement
désinfectée après usage. Elle peut être choisie de couleur rouge pour
se distinguer des autres matériels
Produits : détergent-désinfectant ou détergent et eau de Javel
détartrant
Technique : Tirer la chasse d'eau
Nettoyer l'intérieur de la cuvette avec la balayette et le détergent-
désinfectant. Laisser agir selon le mode d'emploi
Nettoyer pendant ce temps les accessoires, l'extérieur de la cuvette, le
réservoir d'eau
Rincer la cuvette en tirant la chasse d'eau
Si le détergent a été employé seul, utiliser l'eau de Javel en
désinfection en la laissant agir
Nettoyer les poignées de porte avec du détergent-désinfectant
Détartrer la cuvette des W.C. une fois par semaine seulement.

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LES PRODUITS D’ENTRETIEN

1 - RAPPELS DE QUELQUES NOTIONS DE BASE

Le pH ou potentiel hydrogène d'un produit

Il exprime le degré d'acidité ou d'alcalinité d'une solution aqueuse sur une échelle
allant de 0 (produit très acide ; ex. : acide chlorhydrique, acide sulfurique, acide
nitrique,…) à 14 (produit très basique ; ex. : la soude ou l'ammoniaque) en passant
par 7 (produit neutre ; ex. : l'eau).
Le pH se mesure à l'aide de bandelette de papier réactif (papier pH à la précision
relative, environ 1) ou d'un pH mètre (appareil plus précis, environ 0,1).

La dureté de l’eau

C’est la teneur de l’eau en sels de calcium (Ca) et de magnésium (Mg) dissous.

C’est une eau dite « dure » quand elle contient beaucoup de sels de Ca et de Mg.
Sous l’action de la chaleur, ces sels se transforment en carbonates insolubles qui
précipitent.
L’eau dure nuit à la qualité du travail en entretien des locaux. Ainsi, de nombreux
produits de nettoyage contiennent des séquestrants qui agissent sur les ions Ca et
Mg et atténuent la dureté de l’eau.

La dureté de l’eau est mesurée grâce au degré hydrotimétrique ou °TH.

1°TH en France = 4 mg de calcium / litre ou 100 mg de carbonates / litre.

°TH français Dureté de l’eau


5 eau très douce
10 eau douce
20 eau moyennement dure
30 eau dure
> 40 eau très dure

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2 - LES COMPOSANTS DES PRODUITS DE NETTOYAGE ET


D'ENTRETIEN

LES SOLVANTS :

Un solvant est une substance liquide permettant la dissolution d'autres substances


liquides ou solides.

- l'eau :

C'est le solvant de base. L'eau entre dans la composition de tous les produits de
nettoyage du fait de ses propriétés.

L'eau mélangée à des produits diminue leur concentration. C'est le pouvoir diluant

L'eau entraîne les salissures, les micro-organismes, les impuretés au cours des
opérations de lavage et de rinçage. C'est le pouvoir véhiculant

L'eau dissout les salissures mais à des degrés divers selon la durée de contact et la
température de l'eau. C'est le pouvoir de dissolution.
Ex. : la solubilité des protéines et des lipides dans l'eau est assez faible.

- les autres solvants :

D'autres solvants sont très employés dans les produits de nettoyage, principalement
pour solubiliser les salissures lipidiques ou les cires.

Ainsi sont utilisés assez souvent : le white spirit, obtenu par distillation du pétrole et
qui est un solvant de la peinture

l'essence minérale , autre dérivé du pétrole et


entrant dans la composition des cires pour en
faciliter le séchage

l'essence de térébenthine, d'origine végétale,


entrant dans la composition des cires et
encaustiques pour solubiliser les corps gras

le trichloréthylène et le perchloréthylène, produits


hautement dangereux, et utilisés comme solvants
des graisses et entrant dans la composition de
beaucoup de produits détachant et de décapant
pour sols cirés

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LES TENSIOACTIFS
Notion de tension superficielle :

Un volume d'eau est composé de molécules qui s'attirent les unes les autres. En
surface, il n'y a attraction que vers l'intérieur ce qui empêche la goutte d'eau de
s'étaler. La surface tend à être réduite au maximum.

A l'extrémité d'une pipette, une goutte d'eau a une forme sphérique


qui permet d'obtenir la plus petite surface possible par rapport au
volume de la goutte. Chaque molécule exerce une force d'attraction
vis-à-vis de sa voisine. C'est la tension superficielle.
Ce phénomène physique est gênant en entretien car il empêche l'eau
d'avoir un bon contact avec les salissures;

Les tensioactifs sont des produits qui agissent sur la tension superficielle en la
diminuant.

Leur structure chimique est particulière : leur molécule comporte :


- une partie hydrophile ("qui aime l'eau") qui sera symbolisée

- une partie hydrophobe ("qui n'aime pas l'eau") qui sera symbolisée

Le tensioactif est particulièrement efficace sur les taches grasses (pouvoir


dégraissant) et son mode d'action est progressif :

Il se fixe sur la tache grasse : c'est son pouvoir mouillant et


d'étalement

tache grasse
Il s'introduit dans la salissure : c'est son pouvoir pénétrant

Il fractionne la molécule de c'est son pouvoir dispersant


graisse :

Il enveloppe les particules de c'est son pouvoir émulsifiant et


graisse, les décolle de leur anti-redéposition
support et les empêche de se
redéposer :

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EXEMPLES DE TENSIOACTIFS :

Savons (tensioactifs anioniques) - Sels d'ammonium quaternaires (utilisés en


secteur hospitalier pour leur grand pouvoir mouillant et leur action fongicide et
bactéricide) - Amphotères (utilisés dans le lavage des mains)...

LES DESINFECTANTS

Ce sont des produits qui luttent contre la prolifération des micro-organismes en


diminuant leur nombre et en inactivant les virus présents au moment de l'opération
sur des surfaces inertes (résultat momentané).

Il faut cependant distinguer un produit bactéricide qui détruit les bactéries et un


produit bactériostatique qui empêche leur croissance et leur développement.
Le produit fongicide détruit les champignons.

L'eau de Javel : un désinfectant très utilisé :

Composition :

L'eau de Javel est une solution d'hypochlorite de soude contenant du chlorure de


sodium c'est-à-dire du sel, de formule Na Cl O, Na Cl, H 2O (partie active : Na+, Cl O-)
Sa coloration artificielle permet de ne pas la confondre avec de l'eau.

Concentration :

Elle est liée à sa teneur en chlore et s'exprime en degré chlorométrique.


Le degré chlorométrique correspond au nombre de litres de chlore gazeux qu'un litre
d'eau de Javel peut dégager.

Elle se trouve dans les concentrations suivantes :

- à 12°Chl en bouteille plastique de 1 litre


- à 47°Chl en berlingot ou flacon de 25 cl qu'il faut diluer dans l'eau pour
obtenir 1 l de solution
- à 30°Chl en jerricans pour l'industrie

Action :

L'eau de Javel agit par oxydation : l'oxygène naissant va se combiner aux matières
organiques :

Na Cl O Na Cl + O

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eau de Javel oxygène "naissant"
+ souillures organiques
Cette réaction est sans danger en milieu alcalin.
Par contre, en milieu acide, il y a dégagement de chlore qui peut être
particulièrement dangereux :

Na Cl O + 2 H + ½ Cl2 + Na+ + H2O

eau de Javel acide chlore gazeux

Il ne faut donc jamais mélanger de l'eau de Javel avec un produit acide (détartrant,
par exemple).

Conseils pour la prévention des accidents et incidents :

L'eau de Javel est un produit désinfectant très efficace. Il doit donc être manipulé
avec beaucoup de précautions et employé en respectant bien le mode d'emploi et
les dosages conseillés.
Pour éviter des accidents, il est recommandé :

- de diluer rapidement les berlingots : au plus tard dans les 3 mois qui
suivent la date de fabrication. Le produit dilué a une stabilité très supérieure.

- de choisir une bouteille prévue pour cela. Ne pas stocker dans


n'importe quel contenant (risque que le matériau ne supporte pas le contact avec le
produit, risque qu'un enfant se trompe...)

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QUELQUES EXEMPLES D'UTILISATION DE L'EAU DE JAVEL

Ce qu'il faut Dosage eau de Javel Recommandations


Comment désinfecter
désinfecter à 12°Chl particulières
Ne pas mélanger
0,20 l pour 10 l d'eau. l'eau de Javel à des
Au moins 1 fois par
Laisser agir 5 mn et produits de nettoyage
Sols - surfaces semaine après
éventuellement rincer non prévus à cet effet
lavage et rinçage
pour éliminer l'odeur (produit ammoniaqué
par exemple)
Après lavage, 1 fois
par semaine. Fermer
la bonde. Faire couler
de l'eau à mi-hauteur Ne jamais verser
et ajouter de l'eau de d'eau de Javel dans
0,5 l d'eau de Javel
Lavabos - sanitaires Javel. Continuer de les fosses septiques.
pour 10 l d'eau
remplir jusqu'au trop Ne pas mélanger au
plein. Laisser agir 10 détartrant.
à 15 mn avant
d'évacuer et de rincer
abondamment.
Après chaque 0,1 l d'eau de Javel
Poubelles nettoyage et pour 1 l d'eau.
quotidiennement Laisser agir 10 mn
Lavage nécessaire
avant désinfection
Hachoirs à viande,
après chaque 1 à 2 cuillères à
moulinette, Attention aux parties
utilisation soupe d'eau de Javel métalliques qui
par litre d'eau. nécessitent un
Lavage nécessaire et Laisser agir 4 à 5 mn
rinçage attentif et un
trempage souhaitable
Clayettes de séchage soigneux
dans l'eau de Javel
réfrigérateur...
diluée 1 fois par
semaine
Ne pas mélanger
0,40 l d'eau de Javel
l'eau de Javel à des
Préventivement : au pour 10 l d'eau.
produits de nettoyage
prélavage Laisser agir 10 mn
non prévus à cet
Vaisselle effet.
0,03 l d'eau de Javel
Ne pas oublier de
Désinfection après pour 10 l d'eau.
désinfecter le
lavage et rinçage Laisser agir 5 mn.
matériel de lavage
Rincer.
(évier, lavette....)
En cas de nécessité,
Après lavage et 1 l d'eau de Javel la dose peut être
rinçage, immerger le pour 10 l d'eau. augmentée, voire
Ustensiles de malade
matériel ou le remplir Laisser agir 15 mn. doublée en présence
d'eau javellisée Rincer et sécher. de B.K. (bacille
tuberculeux)

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LES ABRASIFS

Les abrasifs contiennent des particules minérales sous forme de grains dont le
diamètre est variable (de quelques micromètres à 500 micromètres). Leur dureté
varie selon la nature du minéral employé.

L'emploi d'abrasifs est utile sur les salissures ayant de l'épaisseur et non incrustées
dans le matériau. L'utilisation d'un abrasif peut entraîner une usure et/ou une
dégradation du support.

La qualité et donc le prix d'un abrasif sont liés au calibrage plus ou moins régulier
des grains.

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RECAPITULATIF DES DIFFERENTS PRODUITS UTILISES EN ENTRETIEN

TYPE DE
ACTION PROCEDES PRODUITS EXEMPLES OBSERVATIONS
D’APPAREILS
A utiliser sur :
ABRASIF
paille de fer
* dur
tampon métallique support dur
Mécanique ABRASION parier de verre
* moyen poudre à récurer support moyen
crème à polir
* doux
support tendre
sciure, terre de
pas d’action avec le
ABSORPTION ABSORBANT Sommières, talc,
support
éponge
A utiliser sur support
peu sensible aux
FUSION Fer à repasser
augmentations de
températures
Aérosol à
SOLIDIFICATION gaz réfrigérant
chewing-gum
organique
Physique
Trichloréthylène
essence térébenthine
sur support résistant
DISSOLUTION SOLVANT minéral
aux solvants
essence F
à base d’eau
alcool

EMULSIFICATION TENSIO-ACTIFS anioniques : savon

acide acétique
ACIDES acide chlorhydrique sur souillures basiques
détartrant
NEUTRALISATION
BASES soude, potasse, sur souillures acides
Chimique ammoniaque
eau de Javel
Action décolorante et
OXYDATION OXYDANTS eau oxygénée
bactéricide
permanganate
hyposulfite compense les effets
REDUCTION REDUCTEURS
bisulfite oxydants
Produits pour sols, diminuent les
DISSOLUTION
Physico- pour vitres, pour souillures complexes
OU DETERGENTS
chimique vaisselle, pour ou multiples sur un
EMULSIFICATION
surfaces, pour linge même support

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PRINCIPAUX SYMBOLES
EXEMPLE DE
SYMBOLES SIGNIFICATION PRÉCAUTION D’EMPLOI
PRODUIT
TOXIQUE
Les molécules passent dans le
sang et peuvent altérer tout
Antimite - antigel Ne pas ingérer
l’organisme ou léser certains
organes cibles : système
nerveux, rein, foie...

COMBURANT
Pastilles d’eau de Javel Tenir éloigné de toute flamme ou incandescence
facilite la combustion

FACILEMENT Alcool à brûler - white-spirit Tenir éloigné de toute flamme


INFLAMMABLE - aérosols Conserver dans un endroit bien ventilé

Xi : IRRITANT Produits lessiviels - produit


Eviter le contact avec la peau et les yeux
décapant pour four -
Eviter d’en respirer les vapeurs
Xn : NOCIF trichloréthylène

CORROSIF
pouvant entraîner la
destruction de la peau ou des Acide chlorhydrique - Eviter tout contact avec la peau
muqueuses, des voies soude caustique - eau de Si contact : rincer à grande eau et consulter un
respiratoires et provoque des Javel médecin
lésions graves parfois
mortelles

Tenir éloigné de toute flamme


EXPLOSIF Gaz butane et propane Ne pas fumer
Manipuler avec précaution

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LE CLASSEMENT UPEC DES MATERIAUX


Ce classement date de 1959. Il a été établi par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB).
Il permet de repérer rapidement l'utilisation d'un revêtement de sol selon son degré de résistance et en fonction de
l'usage du local.

La lettre U : elle désigne l'usure :

Elle étudie les effets dus à la marche ou au piétinement.

- U1 : résistance légère
- U2 : résistance normale locaux à usage privé individuel
- U2S : résistance élevée

- U3 : résistance modérée
- U3S : résistance normale locaux à usage collectif
- U4 : résistance élevée

La lettre P : elle désigne le poinçonnement

Elle repère l'action des pieds de meubles, roulettes, talons, chutes d'objets.

- P1 : résistance faible
- P2 : résistance moyenne au mobilier lourd
- P3 : résistance élevée au mobilier lourd
- P4 : résistance excellente à l'utilisation intensive de mobilier mobile lourd

La lettre E : elle désigne l'eau

Elle renseigne sur le comportement à l'eau (quantité et fréquence d'utilisation)

- E0 : entretien humide déconseillé. Entretien à sec exclusivement


- E1 : nettoyage humide supporté occasionnellement
- E2 : nettoyage normal humide ou lavage supporté
- E3: lavage possible à grande eau

La lettre c : elle désigne la résistance aux substances chimiques utilisées au cours d'un entretien (effet
chimique ou physico-chimique sur le matériau)

- C0 : aucune résistance du matériau : n'employer aucun produit chimique


- C1 : résistance à une projection accidentelle de produits alimentaires, ménagers ou pharmaceutiques
- C2: résistance normale aux produits alimentaires, ménagers ou pharmaceutiques
- C3 : résistance à tous les produits
Source : d'après le Cahier du CSTB n°2183 - septembre 1987
EXEMPLES : Sanitaires collectifs U3P2E3C1
Cuisine collective U4P3E3C2
Chambres - locaux privatifs U2SP2E1C0

CLASSEMENT AU FEU
La tenue au feu est déterminée d'après des tests réalisés en laboratoires selon un protocole précis.
Les matériaux sont classés en 6 catégories :
M0 : matériau dit "non-feu" : totalement incombustible
M1 : matériau non inflammable
M2: matériau difficilement inflammable. Il ne propage pas la flamme
M3 : matériau moyennement inflammable
M4 : matériau facilement inflammable
M5 : matériau très facilement inflammable

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LES T.M.S. NOUS GUETTENT ! …

Les Troubles Musculo-Squelettiques sont en progression et représentent pour la première fois


plus de la moitié des maladies professionnelles.

QUELQUES NOTIONS D’ANATOMIE POUR COMPRENDRE

(Dossier réalisé à l’aide du manuel GESTES ET POSTURES DE SECURITE DANS LE TRAVAIL édité par l’INRS)

Examinons quelques aspects de notre anatomie et en particulier de notre colonne vertébrale.

LE SQUELETTE

Le squelette se compose d’environ 200 os qui constituent la charpente du corps humain.


On distingue quatre parties principales :
- la tête
- les membres supérieurs
- les membres inférieurs
- le tronc dont la colonne vertébrale est la clé et qui relie entre elles les trois parties
précédentes.
Les os s’assemblent au niveau des articulations qui sont
- mobiles : coude - genou
- semi-mobiles : côtes
- rigides : crâne – bassin

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LE SQUELETTE

LES MUSCLES

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LA MUSCULATURE
L’enveloppe musculaire recouvre le squelette et lui confère sa mobilité et détermine en partie la
forme du corps.

Les muscles représentent environ 45% du poids du corps chez l’homme, 35% chez la femme.
Les muscles se répartissent en deux catégories :
- les muscles striés : muscles de travail rapide ex : biceps, abdominaux
- les muscles lisses : muscles de travail lent, pour la plupart inclus dans les tissus
organiques ex : muscles de l’estomac, de l’intestin.

LA COLONNE VERTEBRALE
Elle est formée d’un assemblage de 32 à 34 os appelés vertèbres.
Elle présente cinq régions :
- la région cervicale
- la région dorsale
- la région lombaire
- le sacrum
- le coccyx

Vu de profil la colonne vertébrale présente des courbures : concave dans la région cervicale et
lombaire ; convexe dans la région du dos et du sacrum.

Source : INRS

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LA VERTEBRE - L’ARTICULATION VERTEBRALE
Chaque vertèbre se compose d’une partie massive : le corps vertébral, en arrière duquel se
trouve un arc osseux qui délimite un orifice circulaire : le trou vertébral.

La superposition des trous vertébraux forme le canal rachidien dans lequel se situe la moelle
épinière.

Source : INRS

En arrière de l’arc neural on trouve l’apophyse épineuse dont l’ensemble constitue l’épine
dorsale.

Les vertèbres sont articulées entre elles grâce aux apophyses articulaires, aux disques
vertébraux.

L’assemblage d’une vertèbre par rapport à l’autre laisse latéralement deux orifices : les trous
de conjugaison à l’intérieur desquels passent les fibres nerveuses provenant de la moelle
épinière.
A chaque trou de conjugaison correspondent des nerfs qui innervent des parties déterminées
de notre corps.

Le disque intervertébral :
Entre chaque vertèbre se trouve un disque intervertébral. Celui-ci est formé d’un anneau
externe composé de cartilage fibreux et d’un noyau interne, mou, gélatineux qui est capable de
se déformer sans se laisser comprimer. Ce disque renferme environ 90% d’eau.
Lorsqu’une pression s’exerce sur la colonne vertébrale elle est transmise d’une vertèbre à
l’autre par le disque intervertébral. Le noyau gélatineux répartit cette pression dans toutes les
directions.
De par leur situation au bas du tronc les disques intervertébraux de la région lombaire sont les
plus sollicités par ces pressions.

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Source : INRS

LES POSSIBILITES DE LA COLONNE VERTEBRALE


L’articulation d’une vertèbre par rapport à l’autre est de type semi-mobile.
Certains mouvements sont limités dans leur amplitude : flexion arrière, flexion latérale, rotation.

Source : INRS

Les mouvements de flexion avant sont peu limités, sauf dans la région du dos par les côtes.
Les mouvements de rotation de la tête sont de grande amplitude grâce à la forme particulière
des deux premières vertèbres cervicales : l’Atlas et l’Axis.

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Lors des mouvements de flexion, le noyau ne reste pas au centre du disque intervertébral et
est chassé par le pincement des plateaux vertébraux vers l’arrière.

Lors des mouvements d’extension, c’est l’inverse qui se passe, le noyau est chassé vers
l’avant.

Dans les mouvements d’inclinaison latérale, des phénomènes de même nature se produisent,
le noyau est alors chassé vers le côté opposé au mouvement. Ce type de mouvement est très
détériorant.
L’ACCIDENT DE LA COLONNE VERTEBRALE
La répétition de mouvements imposant au disque intervertébral des efforts anormaux conduit à
la longue à une détérioration du disque intervertébral et en particulier des lamelles de l’anneau
fibreux qui risquent de se distendre ou de se craqueler.

Au moment du redressement une partie du noyau peut se trouver coincée dans ces lamelles et
provoquer une douleur plus ou moins intense en fonction de l’état d’usure du disque.

Accidents de la colonne vertébrale Schémas

Le lumbago aigu :
Seuls les nerfs sensitifs sont irrités et
provoquent le blocage musculaire.

La sciatique :
La déformation créée par le noyau chassé
vers l’arrière est plus importante et vient
toucher le nerf sciatique, provoquant une vive
douleur qui descend dans la jambe.

La hernie discale  :
Il y a distension de l’enveloppe périphérique
du disque intervertébral ou rupture de celui-ci,
ce qui atteint le nerf sciatique et parfois la
colonne vertébrale.

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Le tassement discal  :
C’est le stade le plus grave de la détérioration
discale. L’enveloppe du noyau éclate et la
substance gélatineuse se répand dans
l’anneau fibreux, le disque se tasse, entraînant
un rapprochement des vertèbres. Ce
rapprochement peut amener le pincement des
nerfs passant par les trous de conjugaison et
le frottement des plateaux vertébraux l’un
contre l’autre : il y a risque de formation de
becs de perroquet.

LES FACTEURS AGGRAVANTS


LE VIEILLISSEMENT DE LA COLONNE VERTEBRALE
Le vieillissement du disque intervertébral est un phénomène naturel qui débute aux alentours
de 25 ans.
La teneur en eau des éléments constituant le disque diminue. De plus les cellules cessent
d’être alimentées par le sang à la fin de la croissance. Toute lésion devient alors irréversible.

Le vieillissement se traduit par :


- une transformation du noyau, il devient granuleux, se rétracte et se décolle des
plateaux vertébraux ;
- les lamelles concentriques de l’anneau fibreux deviennent moins élastiques et des
fissures apparaissent.

Source : INRS
Le disque ne peut plus remplir sa fonction de répartiteur des pressions lors des mouvements
de la colonne vertébrale.
Ce vieillissement augmente les risques d’accidents de la colonne vertébrale.

LES POIDS
De par leur situation au bas du tronc les vertèbres lombaires sont soumises à la totalité des
charges portées par les membres supérieurs et le tronc. Leurs disques intervertébraux sont
donc très souvent sollicités.
Des calculs expérimentaux ont permis des mettre en évidence que :
lors d’un levage d’un objet lourd, la charge appliquée sur les disques est cinq fois plus
importante dans une mauvaise position : dos rond, objet éloigné du corps ; que dans

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une bonne position : dos droit, centres de gravité de l’objet et du corps rapprochés au
maximum.

Le poids constitue un facteur aggravant le risque d’accident de la colonne vertébrale lors :


- d’un levage d’une charge unitaire lourde
- d’un levage répétitif de charges légères.

DEFORMATIONS PERMANENTES
Les personnes souffrant de l’une de ces déformations sont plus exposées à des
problèmes de troubles musculosquelettiques.

REGLEMENTATION

Le Code du Travail indique que :

- Le poids maximum à porter seul doit être : pour un homme de 55 kg


pour une femme de 25 kg

Recommandations ergonomiques : normes AFNOR : NF X 35109 d’avril 1989

- Port de charges occasionnel : une fois au plus par 5 min


- de 15 à 18 ans : pour un homme 15 kg
pour une femme 12 kg

- de 18 à 45 ans : pour un homme 30 kg


pour une femme 15 kg

- de 45 à 65 ans : pour un homme 25 kg


pour une femme 12 kg

- Port répétitif : plus d’une fois toutes les 5 min pendant plusieurs heures
- de 15 à 18 ans : pour un homme 12,5 kg
pour une femme 10 kg

- de 18 à 45 ans : pour un homme 25 kg


pour une femme 12 kg

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- de 45 à 65 ans : pour un homme 20 kg
pour une femme 10 kg

La loi du 31 décembre 1991 définit : LES PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION

- éviter les risques


- évaluer les risques inévitables
- combattre les risques à la source
- adapter le travail à l’homme
- tenir compte de l’évolution de la technique
- remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas ou moins dangereux
- planifier la prévention
- prendre des mesures de protection collective en priorité sur la protection
individuelle
- donner des instructions appropriées aux travailleurs

APPLICATIONS DES TECHNIQUES D’ERGONOMIE DANS LES TACHES


PROFESSIONNELLES

Pour monter l’escalier : se pencher Pour passer l’aspirateur : utiliser un long tuyau
en avant pour répartir le poids du corps. ce qui évite de plier le dos.

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Pour un travail au bureau : s’asseoir au fond Pour un travail de nettoyage : (bac ou
de la chaise et la rapprocher de la table. évier assez bas) mettre les jambes en fente.
Dos droit.

Pour le travail au sol : s’agenouiller pour reposer le dos

Pour soulever une charge : il faut faire travailler les muscles des membres inférieurs, car ils
sont plus toniques et plus résistants.

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Pour déplacer une charge : Il faut se placer le plus près possible de celle-ci, pour éviter de
fatiguer le dos : a) bonne position, b) mauvaise position.

Quand votre dos a trop travaillé…allongez-vous bien droit, des coussins sous les cuisses : la
colonne vertébrale repose bien à plat.

LES REGLES D’OR POUR TRAVAILLER EN SECURITE

1 – Réfléchir avant d’agir


Cet impératif de bon sens permet de prévoir :
- une bonne stabilité avant de faire l’effort,
- les gestes et déplacements à faire,
- éventuellement le nombre d’opérateurs et leur coordination.

2 – Se rapprocher
Il faut se placer le plus près possible de l’objet à déplacer, pour éviter d’étirer le dos, de le
courber an avant.

3 – Utiliser ses membres inférieurs


Les muscles des cuisses sont à utiliser en priorité, car ils sont plus toniques et plus résistants.
Le travail des cuisses évite de trop solliciter le dos.

4 – Travailler sans à-coups


Les gestes brusques et violents peuvent provoquer des lésions vertébrales ou musculaires,
même pour des manœuvres simples et apparemment sans risques. Des gestes bien
enchaînés et souples évitent ces inconvénients.

5 – Se faire aider

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Il est souhaitable dans certains cas d’obtenir de l’aide. En effet, quelques situations peuvent
présenter un risque difficilement maîtrisable : matériel inadapté, trop lourd, situation d’urgence.
Cette aide peut être fournie par un collègue. Il faut alors qu’une seule personne donne des
consignes claires, précises.

6 – Ménager ses efforts


Il n’y a pas de petites économies !
Plutôt que de soulever, on peut essayer de rouler, glisser, pivoter en utilisant tout son corps.

7 - Entraîner son corps à l’effort


On peut sans danger, même si on a déjà souffert du dos, pratiquer la marche, le footing, la
natation, le ski de fond, la bicyclette. Ces exercices musclent le dos, renforcent les structures
ligamentaires, évacuent la fatigue et aident ainsi à travailler en sécurité.

8 – Dormir en reposant son dos


Sommier rigide et matelas ferme sont de rigueur. Eviter les oreillers durs et épais.

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BIBLIOGRAPHIE

L'entretien en collectivités - Les sols


S. et J. PETIT et G. WIMMER
Editions J. LANORE

Maintenance et Hygiène des locaux - Les techniques de la propreté


F. MARECHAL-BOLLET et T. DUBROCA
Editions J. LANORE

Technologie des équipements et des produits (fiches techniques)


B. ROUGIER - A. CHRETIEN
Editions B.P.I.

Sciences appliquées aux équipements et installations des locaux


professionnels
M.L. BLATEYRON – A. PACCARD – N. BUJOC –M. TISSET
Editions FOUCHER

Démarche H.A.C.C.P. en restauration – Guide pour l’analyse des


dangers
Editions BPI

Bonnes pratiques d’hygiène et plans de nettoyage


Editions BPI

Chambre Syndicale de l'eau de Javel


125 boulevard Malesherbes
75017 PARIS

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