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Énergétique EN: Lansana
Énergétique EN: Lansana
THÈSE
PRÉSENTÉE
COMME EXIGENCE PARTIELLE POUR L'OBTENTION
DU DOCTORAT EN SCIENCES DE
L'ENVIRONNEMENT
PAR
MAI 2005
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Service des bibliothèques
Avertissement
La diffusion de cette thèse se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le
formula ire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles
supérieurs (SDU-522 - Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que «conformément à
l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l 'auteur] concède à
l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de
publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour
des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l 'auteur] autorise
l'Université du Québec à Montréal à reproduire , diffuser, prêter, distribuer ou vendre des
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que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une
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intellectuelle. Sauf entente contraire , [l 'auteur] conserve la liberté de diffuser et de
commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire. »
11
DÉDICACE
Cette tfièse est aéaiée à [a méTrWire ae notre regrettée clière mère f}{::J{agoè 1(aoa qui
nous a précocement quitté [e 23 janvier 2003. f){::J{afi «Maman >J, tu m'as tout
aonné en me aonnant [a vie. Que ton âme repose en pai;r_ et que [e oon 1Jieu t'accorde
son paraais. .9lmen!
Ill
REMERC IEMENTS
Au terme de cette recherche, je tien s à remercier mon directeur de th èse, le professe ur Jean-
Philippe Waaub po ur m' avoir accueilli chaleureusement au se in de so n équipe de recherch e
du Groupe d'Études Interdi sc iplina ires en Géograph ie et Environn ement Régional (GE IGE R)
et pour la co nfi ance qu ' il a placée en mo i pour mene r à bon po1t un e entrepri se aussi
exigea nte. Il a su m'apporter tout au long de ce trava il un réel support académiqu e par ses
sages conseils ainsi qu ' un énorme support mora l. C' est grâce à so n so uti en et à ses
encouragements que cette th èse a vu le jour.
Je rem ercie le professe ur Michel Raymond pour avo ir acce pté de parti ciper à mon com ité de
thèse et à l' évaluati on du rapport, et pour m'avo ir fa it bénéfi c ié de sa vaste expéri ence e n
évaluati on environnementale. Je le remercie également de m' avo ir mi s sur la trajectoire de
cette th èse en m' envoyan t e n stage à Hydro-Québec dan s le cadre de ma maîtri se en gesti o n
de l'environn ement à l' Université Sengh or d' Alexandrie e n Égypte. C'est en étant au Québec
et en côtoyant l' Université du Québec à Montréal (UQÀM) que j ' a i eu le dés ir de faire une
thèse .
Mes vifs remerci ements vont auss i aux membres du jury co mposé de Mess ieurs Pierre
Sé nécal d' Hydro-Québec, Arm e l Boutard de I' UQÀM, Mich e l Raymond de I'UQÀM et
Jean-Philippe Waa ub de I' UQÀ M, pour avo ir accepté de lire et d'éva luer ce travail et po ur
leur co ntributi o n à la rév isio n fin a le du rappo1t de th èse.
Je rem erc ie tous mes co ll èg ues et ami s du GE IGE R pour leur co ll aborat ion et leur am iti é. Ce
sont Djibo Boubacar, Ce lestine Men gue, Émilie Thuilli er, Karim Samoura, Malick N'Diaye,
Marguerite Wotto, Rasmata Barry et Sil via Shardonofsky. J'exprime ma grat itude à Marc-
Antoine Ladouceur pour sa collaboration sur le terrain en Gu in ée, pour ses co nse ils en
aménagement du territoire et SIG.
La réussite de cette thèse est due auss i pa r a illeurs aux personnes qui ont cru en moi e t qui
m'ont apporté leur soutien tout au long de ce projet. À cet égard j 'a imerais remercier le Dr
Marcel Kovana Loua et sa famille, le Dr Gi lbe1t Ouo Ouo Lama, le Dr Nicéphore Malo
lV
Je remercie infiniment mes frères et sœ ur Rich ard Lama, Antoine Lama et Juli enn e Lama,
ain si que mon neveu Michel Haba et mon ami Pierre Lama. Leur présence à mes côtés et la
tendresse avec laquelle il s m'o nt ento uré m'ont été d' un e valeur inestim able.
Mes remerciements vont parti culi èrement auss i à mon épouse Hèny So li é et à nos enfants
Ansoum ane et Ibrahima pour le bonh eur et l'équilibre qu ' ils m'ont apportés et sans lesque ls
je n'a urais pu mener avec succès cette aventure. Leur prése nce à mes côtés m' a bea uco up
aidé à surm onter les moments di ffi cil es . lbrahim a, j e n'oubli erai j amais tes paro les d'enfa nt à
deu x ans: « Maman, j e ve ux papa» quand tu dés irais m'avo ir à côté de to i pour j ouer ;
« Maman, j e ve ux bal ance r, papa il travaille» lorsqu e tu dés irais aller j ouer au parc et qu e tu
ne voul ais pas me déranger.
Je remercie enfin to us ce ux qui , de près ou de lo in, ont co ntri bué à la réa li sati on de ce tte
thèse. Qu' i1 tro uve nt to us ici 1' exp ressio n de ma profonde gratitude!
v
DÉDICACE ............. ....... ....... ..... .... .. ...... ...... ...... ...... .................. ..... ...... .. ...... .... .. .. ......... .......... ...... ii
Remerc iements ................... .. .. ...... .... ........... ............. .... ... ... .. ............................ .................. .. ... .... ... iii
Table des matières ............. ....... ...... .......................................................................... ........ ........ ........ v
Li ste des fi gures .... .. ........................ ........ ...... ... .. .. ..... .............. .................. ............ .. ............. .... ....... ix
Li ste des tab lea ux ............................. .. .. .... ..... ..... ................. .. ............... ................. ................... ...... ix
Liste des ab rév iations et sigles .. ............................. .. ...... .. ....... .......... ...... .. .................... .. ... .......... xiii
Liste des symbo les ... ............... ... .......................... .. ........................... ..................................... ....... xiv
Résum é ... ... .......... ..... .............. .... .... .. ... ............ ....... .................. .................. .... ... .......... .............. .. .. .xv
Introd ucti on ... ... ... ..... .. ........ .................................... ..... .... ................ .. ........... .......... ....... ........ .... .. ... .. 1
C HAPITR E 1
PRÉSENTATION DE LA REC I-I ERC HE............. ....... .. .. ..... .. ....... ...... .. ..... ...... .... ....... .. ...... .. ..... 5
1. 1 Mi se en contexte ..... ..... ........ ..... ...... ....... ..... .. ..... .. .... ..... ..... ........ ............. ...... ...... ........ 5
1.2 Probl ématique généra le de la rec herche .......................................................... .... .. ..... 8
1.3 Problématique spécifique de la recherche ........ ............ .. .. ................ .......... ... ...... .... . ! 0
1.4 Questi ons de recherch e et co ncepts de base .... ........ ........... .............. .. .... ......... .. .. ..... 13
1.5 Hypothèse de recherche ................................................ .. .. .. ....... ..... ... ....... ................ l6
1.6 Objectifs de la thèse ............ .................................... ... ........ .. ........... ...... ................... . 16
1. 7 Co ntributi ons atte ndu es de la rec herche ...... .. ................................... ... .............. ....... 18
1.7.1 Co ntributions th éo riques de la rec herch e .................... .. .... .......... ...... .... .......... . l8
1.7.2 Con tributions app liquées de la rec herche .... .. .. .. ....... .... ................ .... ............... 18
1.7.3 Co ntributi on méthodo logique ....... .... .. ... .......... ... ... ............. ... .... .... ............ ...... 19
CHAPI TRE Il
2.2 Éva luations environnementa les de projets et approc hes méthodo logiq ues ........... ... 25
2.3 Éva luat ions environnementa les stratégiques ......................... .......... .................... .. ... 33
Vl
2.3. 1 Co nsidérat ions gé néra les .......... ...... ..... .. ...................... ... .... ... ... .. ............. ........ 33
2.3.2 Définitions et concepts d'ÉES .. .... ....... ...... ............. .. ....................................... 34
2.3.3 ÉES et développement durable .............................................. ............. ........ ..... 37
2.3.4 ÉES et planification .......................... .. ............ ......................... ...... .................. 39
2.3.5 Processus et procédures d' ÉES ..... .. .......... .... ... ................................... ............ .46
2.3.6 Méthodes d'ÉES .................................................... ..... ......... ........................... .48
2.3.7 Enj eux de développement méthodologique .......... .. ................ .. .... .. ............. .... 5 1
2.4 Aide à la décision et outi ls uti les en ÉES ...................... .................. , ....................... 52
2.4. 1 Uti lisati on des SIG dan s les process us décisionnel s ...... ........ .... ...................... 52
2.4.2 Modèles géograph iques et ana lyse spatiale ..................... ............. ...... .... ......... 54
2.4.3 Aide multicritère à la déci sion et multi-acteurs ............. ....................... .... ....... 60
2.5 Conc lusion partielle .... .. .............................. ....... ............................. ......... .... .... .. ....... 80
CHAPITRE Ill
4.2 Gestion du secteur énergétique en Guinée et constats .. ..... ....... ....................... .... ... ! 13
4.2. 1 Identificat ion des acteurs ........ ................................................................. .... .. 1 13
4.2.2 Les res so urces énergétiq ues ............... .. ...... ... ................................................. 1 15
vu
4.2.3 Les interactions offre/demande ........ ......... .. .... ....... ... .............. .......... ..... ..... ... 11 7
4.2.4 Processus déc isio nn els et prise en compte de l'environnement dan s la
pian ification ............ .. ............................................................. ............................ ......... ..... 125
4.2.5 Les prob lèmes in stitutionne ls et réglementa ires ...... ....... .......... ...... ... ... ........ . 126
4.3 Identification des principaux enje ux ................. ....... ....... ............. ............ .. ......... .... 130
4.4 Co nstruction des optio ns énergétiques ................. .. .......................................... ..... 131
4.4 .1 Description des options construites.................. ........... ...... ......... .. ...... ............ l33
4.4 .2 Desc ription du réseau électriqu e actue l ................................................... ...... 136
4.4.3 Définition d' un résea u intercon necté de base .... ...................... .. ......... ........... 13 7
4.4.4 Équi pements de transport requ is pour chaque option .. ... ... .. ..................... ..... 138
4.5 Spatia lisat ion des optio ns ..................................... ... .. .. ... ..... ... ..... ... ... ........ .... ..... .. .. 14 1
4.6 Co nclusion pariiel le ..... ....... ... ............... ... ....... ........ .. ...... ..... .. .... .... ........ .. ....... .... .... l56
CHAP ITRE V
5.7 Analyses de se nsibili té ........ ..... .............. ... ......... ... .. .. ...................... ........ ... ............. 234
5.8 Discuss ion des résultats et recommandations ............... .. ... ...... .. .... .. ...... .... .... ........ .259
Co nclusion générale ... .... .. ............ ... ...... ........ .. .. ... ................................. ....... ....... ..... ... ..... .......... .. 270
Bib li ograph ie ... .. .. ...... ...................................... .... ......... .... .. ... .. ..... ... ... .... .... ........ ................ ..... ..... 275
Ap pendi ce ......... .... ............................ .......................... ... .... ... .. ....... ..... .... ......................... ... .... ...... 290
Appendice A: Estimation des besoins énergétiques en milieu rural ............................. 291
Vlll
Fi gure 2. 1 Étapes et 1iens entre le process us d'élaboration des PPP et l'ÉES .... .... .... ..... ....... ... ...... .. 48
Fi gure 2.2 Processus adapté d' ÉES dan s le contexte guin éen ...... ............ ........ ......... .... ........ .......... 68
Fi gure 2.3.Les différents types de fonction de préfé rence ...... .. .. .. ...... ..... ..... .. .... ........ ........ ....... ..... 76
Figure 3. 1 Étapes de la démarc he d' ÉES ...................... ....... .. ........ .. .... .... ... ....... ...... ..... ... .... .. .. ...... . 87
Fi gure 4. 1 Unités ad mini stratives en Gu inée maritime ...... ..... ....... ... ..... .. ..... .. .... .... .............. ... ... .. 107
Figure.4.2 Loca li sati on de la zo ne d' étude ... ........................ .. .. ... ...... .... ........... ....... ........ ... . ..... ... .. 108
Figure 4.3 Concentration de pop ulati on par so us préfecture en Guin ée maritim e .... ..... ...... ... ... ... 1 11
Fi gure.4.4 Répartitio n de la consommation fina le d' énergie .. .......... ....... ......... ............ ... .... ... ...... 11 7
Fi gure 4.5 Consommation fina le d' énergie par forme d 'énergie .... .... .......... ...... .. ..... .......... .. .... ... 11 9
Figure 4.6 Répartition de la producti on hydroé lectrique .............. ....... ... ....... ...... ........... ..... ..... .. ... 12 1
Figu re 4.7 Répartition de la produ ction thermique ......................... ... .... .... ... .. ... ....... ... ... ... .. ...... .. . 122
Fi gure 4.8 Schéma du réseau électriqu e actu el ................ ... ... ..... ........ .. .... ...... .... .. .......... .. .. ......... . 13 7
Figure 4.9 Représentation spat iale de l'o ption 1 ... .. ....... ..... ......... ... .. .... .... ...... ....... ... ....... ......... .... 144
Figure 4. 10 Représe ntation spati ale de l'o pti on 2 ... ... .............. .. ..... ....... ..... ......... .. ................ ..... .. . 146
Figure 4.1 1 Représe ntation spatiale de l'opti on 3 ....... ...... ...... ..... .... ..... ....... ........... .. .... ... ..... ..... .... 148
Figure 4. 12 Représe ntati on spatiale de l'option 4 ........ ..... ...... ..... .... ..... ............... ... ..... .. .... ... ... .... .. !50
Figure 4. 13 Représe ntation spatiale de l'optio n 5 ........ ....... .. .. ......... ..... ...... ...... ..... ...... .... ... . .. ... .. ... 152
Figure 4. 14 Représe ntation spati ale de l'option 6 ........... ..... .... ....... ...... ... ... ....... ... ... ..... ..... ..... ... ... . 154
Figure 4. 15 Représe ntation spatial e de l'opti on 7 .......... ........ .... ...... .. .... ......... .......... ... ...... .. .. .... .... 156
Figure 5.1 Graphe de classement PROMETHEE l pour l' ac teur ÉNELG UI ... ... .. ... ........ .... ... ... .... 2 18
Figure 5.2 Comparaison des profils des opt ions Opt4 et opt7 ... ..... .. ... .. .. ... .. .... .. .............. ... ... ..... .. 2 19
Figure 5.3 Pro fi 1de 1' opt io n de référence (Opt 1) ........ .......... ... ........ .... ..... ...... ... .. ... ... .... .... . ....... .. . 220
Figure 5.4 Gra phe de classement PROMETI-I EE Il pour l'acte ur ÉNELGUJ ... ...... ...... .. .. .. .......... 22 1
Figure 5.5 Représe ntation du plan GA IA pour l'acteur ÉNELGUJ ...... .... ... ................ .. ..... ..... ... .. 222
Figure 5.6 Zoo m du plan GA IA pour l' acte ur ÉNELGUJ .. ... ....... .... ......... ..... .. ..... ........... .. ... .. ..... 223
Figure 5.7 Pos iti ons de l'axe de décis ion selon les différents acte urs ... .......... ...... ..... ... ...... .. .. ... ... 225
Figure 5.8. Range ment multi-acte urs des options et plans GA IA .... ............ ....... .......... ... .. . ...... ... . 23 1
Figure 5.9: Profil de l' option Opt7 en fo nction des acteurs .. ..... ......... .. ... ................... ..... .. ........ .. 234
Figure 5. 10 Outil d' ana lyse de sens ibilité fo urni par Decision Lab 2000 ......... ..... ... .. ... ... .. .......... 235
Figure 5. 11 Plan GA IA avec les j eux de poids de base .. .. ....... .. .... ... .... .... ... ....... ........... .... ............. 265
x
Tableau 2. 1 Étapes du process us d' ÉES ..... .... ... ... ..... ..... ............. ... .............. ... ... ..... .. ..... ... ......... ... ...46
Tab leau 2.2 Quelques outi ls uti les en ÉES .. .... ... ... ...... ... .. ....... .... ...... ...... ........ ...... ... ..... ... ... ..... ... ..... 5 1
Tablea u 2.3 Types de traitements avec des donn ées spatiales ....... .... .................... ....... .. .. ....... ...... ... 57
Tab leau 3. 1 Construction des critères à partir de la structurati on des obj ectifs de la fourn itu re
d'énerg ie ... .. ...... ........ .... ..... .. ... ......... ....... ....... ... ........ ... ... ............. ... ...... .... ... ..... ... .. .... .... ......... ... .. ..... 97
Tab leau 3.2 Constructi on des critères à part ir de l'analyse des co nséquences des opt ions .... ........ . 97
Tablea u 4. 1 Liste des gro upes d'acteurs de la table de co ncertati on sur l' énerg ie en Gu inée
marit ime ...... .. ..... .. .. .. ... .. .... ..... .. ...... ... .... .... .... ... .. ...... ..... ........ ... ... ................. ... ... .... .... .......... .... .. ... . 1 14
Tableau 4.2 Démarche systématique d' ÉES du secteur de l' énergie en Guin ée .......... ..... .. .. .. .. .... 115
Tabl eau 4.3 Répartiti on du potentiel hydroé lectrique par région naturelle ....... .... ...... .... ..... .... ... .. 11 6
Tab leau 4.4 Structure de la co nsomm ation fi nale d'énergie en 1984 (mi ll iers de tep) ... .... ... .. .. .. .. 11 8
Tableau 4.5 Évolution de l'approv isio nnement et de la demande d'é lectri cité ......... .... ... .... ........ .. 120
Tablea u 4.6 Demand e so lvab le en MWh à l' horizo n 2020 au ni veau des co nsomm ateurs
autres qu e les mini ers ..... ... .... ..... .............. ... ... ....... ...... .. ..... ...... ... ........ ..... ........... .. ....... .... ...... .... .... 124
Tabl ea u 4.7 Proj ecti on de la producti on requi se pour les chefs lieu de préfecture ..... .. .... ...... ...... 124
Tablea u 4.8 De mand e potentielle des indu stri es mini ères en Guinée maritim e .. ..... .... .. ............ ... 125
Tableau 4.9 Besoin s énergétiques en Gui née maritim e .. ........ .. ......................... ... .. ... ........ .. ... ...... . 132
Tablea u 4. 10 Pourcentage des fi lières par option ... ........ ..... .. ...... .. .... ... ... ... ... ..... .. .. ..... .. ............... .. l33
Tab leau 4. 11 Résea u de transport électrique en Guin ée ... ........ .............. .. ... .. ... .... ... ..... .. ... ........ ..... 136
Ta bleau 4. 12 Longueur en km des types de lignes de transport par option.............. ... .. ..... .. .. ..... ... 14 1
Tableau 4. 13 Superfici e nécessaire par fi lière pour produ ire 1 GWh ........... ..... .. .... ..... .. .. ... .. .. ... .. . 142
Tablea u 4.1 4 Empri se des sites de l'Option de référence ou option statu qu o (O ption 1) ... ...... .... . 143
Tableau 4.1 5 Empri se des sites de l'o pti on ce ntralisée Hydro Therm iqu e (O ption 2) ........ ..... ...... 145
Tableau 4. 16 Empri se des sites de 1'o pti on centralisée Synergie Énergie/Mi nes (Option 3) .. .. .. .. . 147
Tab leau.4 . 17 Empri se des sites de l'o ption centralisée Maximum Hydraulique (Opt ion 4) ..... .. ... 149
Tableau 4. 18 Empri se des sites de l'o ption déce ntrali sée l-l ydro Therm ique et Biomasse
(option 5) ... ... ... ....... .. ......... ..... .. ... ... .. ..... ..... ... .... ............. ......... .......... .. .... ......... ..... ...... ........... .. ..... . 15 1
Tablea u 4. 19 Empri se des sites de l'o ption déce ntra li sée Max imum So laire (O ption 6) ........ .. .. ... 153
Tableau 4.20 Empri se des sites de l'o pt ion décentralisée Maximum de bo is durable (O pt ion
7) ... .... ....... .... .... .... .... ... .. .... .. .. .... ...... .. ....... ... .... ... .... .... .... ..... .. ..... ...... ..... ....... .. ... .... ............. .... ..... .. .. 155
Ta bl eau 5. 1 Enj eux et critères défin is ...... .. ........ .. .. ...... .. .. ... .... ... .. .. ....... ... .... ... .. .. ..... ........ .. ............ 159
Ta bl ea u 5.2. Occ upation du sol par les équipements de prod uction, de transport d'énergie et
des routes d' accès .... .............. .. ... .. .. .. ... .. .. ....... ........ .. .... .............. .. ........... ..... .. ... .. ... .... .. .................. l67
Tablea u 5.3. Indicateur d' impact de l'option 1 sur l' occ upati on du so l .......................... .. .... .. .... .. . 168
Tableau 5.4 Kilomètres de routes co nstru ites par option ..... ........................ .. .. .. .. .. ....... .... .. ......... .. 17 1
Tab leau 5.5. Indicate ur d' impact li é au désenclavement... .. .... .... .. .. ....... .. .. ..... ... .. .. .... .... ....... .. ... .... 172
Tableau 5.6. Proporti on des fi li ères par option (a) ................................. ....... ... .. .... .... .. .. ....... .... .... . 174
Ta bleau 5. 7 Prod ucti ons énergétiqu es par fi lière et par option ..... .. .. .. .. .. ..... ... .. .. ... .... ...... ... .. ... .. ... . 174
Tabl eau 5.8 Émi ss ion de C0 2 équi va lent par fi lière et par option ...... .. .. .............. .. ...... .... ...... ... .. .. 175
Tab lea u 5.9 Éval uation de l'impact des émissions atm osphériques par option .. .. .... .... ... ....... .. ...... 176
Tableau 5. 10 Proport ion des fi 1ières pa r option (b) .... ..... .. ........ .............................. .................. .... . 179
Xl
Tabl eau 5.11 Niveau d'effet relatif à l' impact sur le milieu aquatique .... ....... ....... ..... ... ..... .......... .. 179
Ta bl ea u 5.1 2. Indicateur d' impact sur le milieu aquatique ........ .. .... .. .... .. ................ .. ........... .. .. ..... 180
Tabl ea u 5.1 3 Superfic ie access ibilité dans différentes form ati ons fo restières .. .. .... .... .................. . 183
Tabl eau 5. 14 Calcul de la superfi cie annu elle moye nn e débo isée sans pratiques de foresti ères
durables .. ..................... ........ .. .. .. .. .. ...... .. ..... ............ ... ..... .... ... .. .. .. .. ........... ...... .... ..... .. ...... ... .. .... ...... 183
Tableau 5.1 5 Effet de déforestati on li é à la conso mm ati on du bois énergie ...... .. .. .. .. .. ...... ..... .... ... 185
Tablea u 5. 16 Éva luati on de l'impact du prélèvement de bois énergie sur la défo restati on .... ........ 187
Tableau 5. 17 Proporti on des fi 1ières par option (c) .............................. .. .. ............................. .. ...... . 189
Tablea u 5. 18 Niveau d'effet par opti on sur la modifi cati on des mode de vie .. .. .. .. .. .. ...... .. ..... .. .. ... 189
Tableau 5. 19 Indicateur d' impact lié à la modifi cati on des modes de vie .... ...... ..... .... .. .. ........... .. . 190
Tableau 5.20 Nombre de personnes à dépl acer par opti on .. .. ........ .. .. .. .... .. .. .. .. .... .. .. .. ... .. .. .. ....... .. .. . 192
Ta blea u 5.2 1 1ndi cateur d' impact 1ié au dépl acement de populati on .... .......... ...... .. .. .. .... .. .... .... ..... 192
Tablea u 5.22 Taille des équipem ents de produ cti on thermiqu e et in vesti ssements requi s ...... .. .. ... 193
Tablea u 5.23 Investi sse ment requis par fili ère et les équipements de transport .. ...... .... ...... .. ........ . 195
Tableau 5.24 Investi ssement requi s par option .. .... ........ .. ........ .......... .... .... ............ .. .. .. .. .. .. .. .... .... .. 196
Tabl ea u 5.25 Coût de réali sation des options ........ .. .. .. .. .. .. .... .. .... .. .......... .. .... .......... .... ..... .. .... .. .. .. .. 197
Tablea u 5.26 Exemple de calcul du nombre d' empl o is crées pour l' opti on 3 ...... .. .. .. .. ...... ...... ..... 198
Tableau 5.27 Valeur estim ée de l' indicateur relati f à la créa tion d'empl ois par option (à
maximi ser) ..... ............ ... ... .... .... .. ............... .... ............ .. .... .. ... .. ...... .. .......... ... .... .... ....... .. .. .. .... .. ... ... ... 198
Tablea u 5.28 Estim ati on du nombre d'emplois crées par opti on ...... .. .......... .. .... .... ...... .. .. .. .... .. ..... 199
Ta blea u 5.29 Rapport coût total /produ cti on par opti on énergétique .... .... .......... .. ................. .. .. .... 200
Tabl ea u 5.3 0 Valeurs de l' indicateur d' impact li é à l'accessibilité à l'énergie .. .. ...... .. .. .. .. .. .......... 200
Tabl ea u 5.3 1 Pro porti on des fi lières par option (d) .. .. .. ...~ .. .. ........ .. .. .. .. .......... .. ...... .. .............. ........ 202
Ta bl ea u 5.32 N ivea u d' effet relatif à la techn ologie . .. .. .. .. ...... ........ .... .. .. .. .. .......... .. .. ...... .... ...... .. .. . 202
Tabl eau 5.33 .Rsultats de l'évaluati on de l' indica teur d' impact par option sur le milieu
aquatique .... .. .. .. .. .... .. .. ....... ..... .... .. .... .. ...... .. .... ........ ... .. ... .. .. ........... .. .. .... .. ...... .... .. ... ........................ 203
Ta bleau 5.34 Proportion de la fili ère thermique par option .... .... .. .. .. ...... .. ............ .... .... .... .. .. ... .... .. 205
Tabl ea u 5.35: Val eurs de l' indicateur d' impact li é à la dépendance énergétiqu e .... ...... ........ .. ..... 205
Tableau 5.36 :Mes ure du critèrea relati f à la fl exibilité/ada ptabilité ...... .. .... ........ .. .. .... .. .... .... .. .. .... 207
Tablea u 5.37 Proporti on des fili ères par option (e) .. .... .. .... ............ .. ........ ....... ... .. ...... ........ .. .. .. .... .. 208
Ta bleau 5.38: Indicateur d'effet fl ex ibilité/adaptabilité . .... .. .. .. ... .. ... ..... .. ........ .. .. ...... .. ... .. .......... .. . 208
Ta bl ea u 5.39 : Val eurs de l' indice d' im pact par opti on .... .. ...... ... .. .. .. .... .... .. .. .. .. .... .. .. ... ..... ... ... .. .. .. 209
Tabl ea u 5.40 : Synth èse des critères et des indi cate ur ................... .. ............... .. ... .... ......... .. ....... ... 2 10
Ta bl ea u 5.4 1 : Synth èse des critères et va leurs des in d ica teurs .... ...... ... .... .................. .. .. .. .. .. ........ 2 1 1
Tab leau 5.42 : Matrice des perfonn ances .. .. .. .. .. .......... .. .. .......... .... .. .... ... .. .. .. ... .. .................. .. .... .. ... 2 12
Ta bleau 5.43 : Jeu x de poids attr ibués par les acteurs ............ ...... ...... .. .. .. .... .. .. .. .......... .. ....... ...... .. . 2 14
Ta blea u 5.44 :Types de fonction de préfé rence et se uil s associés .. .. .. ....... ... .. .... .. .. .. ... .... .. ... .. ...... .. 21 7
Tab leau 5.4 5: Position des optio ns énergétiqu es par acteur.. .... .. ...... ... .. ....... .. .... .. ... .. .. ......... .. .. .... 227
Tablea u 5.46: Préfé rences des acteurs par opti on.. .. ...... .. .. .... .... .. .... .. ... .................. .. ............... .. .... 228
Tableau 5.47: Critères choisis pour les analyses de se nsibili té ................................ .. .. .. .... .. ......... 236
Tab lea u 5.48 : Analyse de se nsibi li té po ur l' acteur d irection nati onale de l'é nergie (A 1) .. .. ...... .. 243
Ta bl ea u 5.49: Analyse de sensibilité de l'acteur direc ti on nati onale de l'enviro nn ement (A2) .... 244
Tableau 5.5 0 : Ana lyse de sensibili té de l'acteur di rec tion nat ionale du plan (A3 ) .......... .. .... .... ... 245
Ta blea u 5.5 1 : Ana lyse de se nsibi 1ité de 1'acteur direc tion nati ona le des mines (A4) .. .. .. .. .. .. ....... 245
Ta blea u 5.52 Anal yse de sens ibi lité de l'acte ur Ad ministrati on et contrôle des grands proj ets
(AS) ................. ................................... .............................................................................. .... .... ...... 247
X ll
Tabl eau 5.53 : Ana lyse de sensibilité de l' acteur Directio n natio na le de l' a mé nagement du
territo ire et de l' urba ni sme (A6) .. .... .......... .. ......... ... ...... ...... .... .... ..... .... .. .. ... ... ... .. ... ............ .. ...... .... 247
Tabl eau 5 .54 : An a lyse de sen sibi 1ité de 1'acte ur Directi o n nati o na le des ea ux et fo rêts (A 7) ... ... 248
Tabl ea u 5.55: A na lyse de sensi bilité de l'acte ur Directi o n nati o na le des hyd rocarbures (A8) ... .. 249
Ta bl ea u 5.5 6 : A na lyse de sen s ibilité de l' acte ur Directi o n nati o na le des tra nsports te rre stres
(A9) .. ... ... ...... ..... ... ........ .... ........... .... .. ....... ... .. ... .... .. .. ..... ..... ..... .... ... ... .. .... .. ... .. .. ...... .. .. .. ...... ............ 250
Tabl eau 5.57 : A na lyse de se ns ibilité de l' acte ur Énerg ie é lectriqu e de Guin ée (A 10) ... ... ...... ..... 25 1
Tabl ea u 5 .5 8: A na lyse de sens ibili té de l' acteur Société g uin ée nne d' é lectri c ité (A Il ) .... ..... .. ... 252
Tabl eau 5.5 9 : A na lyse de se ns ibilité de l' acteur ONG en environneme nt (A 12) .. ....... ..... ..... ..... . 253
Ta bl eau 5.60 : A nalyse de sens ibilité de l' acteur Gro upe d ' in térêt en é nergie (A 13) ....... ... ... ..... .. 25 4
Tabl eau 5.6 1 :Ana lyse de se ns ibilité de l' acteur Assoc iat io n des profess io nne ls en ÉIE (A 14) .. 255
Ta bl ea u 5 .62 : A na lyse de se nsibilité de l' acteur C entre de rec herche scie nti fi qu e Co nakry
Rogbané (A 15 ) ..... ... ... .... .. ......... .. .... .. ... ... ..... ..... ... .. ..... ........ ... ... .... .. ..... ... ..... ... .... .. .. ... ......... .... .. .. ... 257
Tabl eau 5 .63 :Ana lyse de sensibilité de l' acte ur C ha ire d ' hydra ulique de l' Uni ve rs ité de
Co nakry (A 16) ... ... .. .... ... .... ......... .... .. .. ... ..... ..... ... .. ..... ...... ... .... ... ... ........ ... .. .... ... .. ... .... .... ... ....... .. .. ... 258
Xlii
RÉSUMÉ
Le processus de planificati on contribu e à l' émergence des choix po litiques en exam in ant
to utes les options envi sageables et en les évaluant en tenant compte d' un ense mbl e de
critères. Ces critères doi vent permettre de guider les choix stratégiques à effectuer po ur le
déve loppement des systè mes de production d'é ne rgie. Il est reco nnu que les outil s
traditi onnel s de planificati on ne permettent pas d'exam iner toutes les options poss ibles ni
d ' intégrer tou s les facteurs non économiques, notamm e nt ce ux re latifs à la prése rvati o n et à la
protection de l' env ironn ement. La tran sparence et le nombre d'o ptions exa min ées so nt do nc
so uvent remi s en cause. En o utre, ces outi ls traditi onne ls posent le problème d'agrégation des
éva luation s quand i1 s'agit de comparer des optio ns. Les tentat ives cl ' intégrati on des
préocc upations environn ementales se font gé néra leme nt au nivea u des proj ets individue ls et
rarement à 1'étape de définiti on des grand es ori entati ons. L' intégrat ion des préoccupat io ns
env iron nem entales le plus en amont poss ible du process us décisionn e l est co nsidérée comme
une avenue prom ette use pour contribuer à la mi se en œ uvre du déve loppement durable et fait
l'obj et de nombreuses recherches.
Le système énergétique d' un pays s' insc rit dan s un système soc io-éco nomiqu e plus g loba l o ù
les objectifs à poursuivre so nt nombreux et variés. Un process us déc isionn el efficace dans le
secteur de l'énergie doit reposer non seulement sur un e bo nne compréhension de la structure
et des ca ractéristiq ues du système d'énergie, ma is sur la connai ssance auss i du cadre
in stituti onnel dans leque l les décisio ns devront être mi ses en œuvre. Il faut auss i noter que
dans les choix à fa ire pour 1'a pprovisionn ement énergétique d' un pays, i1 existe di ffére ntes
options, chacune ayant des répercu ss ions environn ementales spéc ifiques. Pour prendre en
compte l' ensemb le des enj e ux, il importe de déve lop per des ap proches d' aide à la déc isio n
adaptées au contexte et aux beso ins des pays. Les stratégies intégrées so nt à cet effet utiles
pour aborder les questions concernant l'é nergie, l'e nvironnem ent et le déve loppement.
Dans un contexte déci sionn e l stratég ique qui est multi-acteurs et multicr itère, l'o bjectif
gé néra l de cette th èse co nsiste à permettre l' intégrat ion des préocc upat io ns
environnementa les dans l' ana lyse des options énergétiques en vue d'aider à la pri se de
déc ision éc lairée. Il s 'ag it de concevo ir un e ap proche méthodo log ique d' éva lu at io n
environnementale stratég ique permettant aux acteurs du secteur éne rgétique de la Guinée
maritime de pouvoir négoc ier les grand s enj eux et de prendre en compte l' ensemb le des
cri tères pertinents pour la décis ion.
La revue de la li ttérature montre que les apports sc ientifi ques li és au déve loppeme nt des
systè mes d' information géograp hiqu e (S IG), des outil s d' aid e mul ticritères à la déci sion ,
a in si que des théories de la planification sont util es pour appréhender la dimen s ion
environnementale des systèmes énergétiques dans le cadre d' une éva luat ion
environnementa le stratégique (ÉES). Au moyen de ces outils et concepts, un e approche
méthodologique a été forgée pour les cas où il faut réali ser une étud e technique et a nim er la
participation des acte urs. L' expé rim entati on a été faite par une étud e de cas en Guinée
marit ime par le bia is d' une table de co ncertation qui a réuni les acte urs clés du secteur de
1' énergie. Cette expérimentation est centrée sur la problématique environnementale de la
XVl
Guin ée ma ritim e. Les travaux de la tabl e de co nce rtati o n ont permi s de fa ire des co nsta ts
dans le secteur de l' énerg ie, d 'ana lyser le process us déc is io nn e l du mini stère d e
l' Hydra uliqu e et de l' Énerg ie, de cons idére r les grand s enj eux et fin a lement d ' intégrer les
préoccupati ons des acteurs dans 1'a na lyse des o pti ons é labo rées.
La démarc he utili sée a permi s la prise e n compte de 7 opti o ns éne rgétiques, de critè res
d ' éva lu ati o n reflétant les véritabl es e nj e ux et de pondérer le to ut se lo n les di fférents systè mes
de va le urs e n pl ace. Les méth odes PROM ETHEE et GA IA enc hassées da ns le log ic ie l
Dec ision La b 2000 o nt été utili sées pour effectuer l'éva luati o n glo ba le des o pti o ns
é nergétiques construites. Ain si, les o ptio ns basées s ur la produ cti o n déce ntra li sée d ' énerg ie
so nt apparues comm e nettement favo ri sées pa r rapport a ux o pti o ns ce ntra li sées . O n o bserve
la ro bu stesse des rés ultats o btenu s par la méthode de c lasse ment mul ti-acte urs. Fin a le me nt, à
la lumi ère de l' ensembl e des rés ultats, no us avons é la bo ré et proposé un e approc he
méth odo logique po ur produire et gérer l' info rm at io n e nvironn eme nta le dan s la négoc ia ti o n
des enj eux du secte ur de l' énerg ie.
La réa li satio n de cette th èse constitu e une co ntributi on méth odo log ique pour l' évaluati o n
e nv iro nn eme nta le stratég ique des systèmes é ne rgétiques. Ell e appo rte un e me i li e ure
compréhension de la situatio n énergét ique e n G uin ée maritim e et de l' approche à ado pter. fi
s ' ag it de re ndre perfor ma nt l' a ppare il déc is ionn e l da ns la négoc iati o n des gra nds enj e ux et la
produ ct ion de l' info rm ati on env iro nn ementa le, et ce, afin d' é labo rer un e po litique et des
plan s aptes à répondre aux défi s qui se posent a u secteur énergétiq ue. La démarche pro posée
dans ce rapport de th èse se ve ut intégrée c' est à dire perm ettant l' impli cat io n des acte urs et la
production d ' inform ati o ns fi abl es, la prise en com pte des in térêts des di ffé rents gro upes,
l'o uverture des o pti o ns et l' a pproc he glo bal e dans la refl ex io n et la pri o ri satio n des opti o ns.
C ette approche in tégrée perm et a in s i la pri se en compte systémat ique des e nj e ux
e nv iro nn eme ntaux et soc ioéconomiqu es po ur a id e r les pl ani ficate urs dans l' examen et la
gesti o n des systèmes et infrastru ctures énergétiqu es et ce, da ns le cadre de stratég ies e n
adéqu at ion avec le princ ipe de déve lop pe me nt durabl e.
MOTS CLÉS: ÉNE RG IE, O PT ION , ÉV ALUAT ION , ÉES , GU INÉE MA RI T IME, A ID E
À LA D ÉC IS ION MU LTI C RfTÈR E, STRAT ÉG IE, EN VIRONNE M ENT, PROCESSUS,
M ÉTHO D E, ACTEU R.
INTRODUCTION
Il existe un lien étro it entre énergie, environnement et déve loppement socio-éco nomique
(Brundland et coll ., 1988). Les impacts de la producti on et de l' utili sati on de l'énergie sur les
milieux bi ophys ique et humain so nt démontrés et constituent des préocc upati ons maj eures
(Goldmark et Larocco, 1992 ; Shea, 1995). Les activités énergétiqu es gé nèrent des
modifi cati ons dans l'environnement phys ique, soc ial et éco nomique. La satisfacti on des
beso ins énergétiques pose donc des défi s à plus ieurs nati ons pour ass urer leur déve loppement
soci o-éco nomique. Il s'agit, entre autres, d' ass urer de manière fi abl e et sûre les se rvices
énergétiqu es indi spensa bl es à l' ense mbl e de la populati on, de réduire les impacts sur
l' environn ement liés à la produ cti on, la di stributi on et l' utilisati on de l'énergie, de ve iller à
une gesti on prudente et res ponsabl e des resso urces non renouve labl es incluant l' utili sati on du
so l, de mettre en pl ace une politique énergétique qui ass ure un co mpromi s entre la
co ncurrence du marché et les exige nces du se rvi ce publi c (Sarl os et al. , 2002 : p. 16). En
Guinée, la stratégie énergétique vi se à accro ître l' offre afin de sa ti sfa ire les beso in s de
1'économie nati o nale incluant les industri es minières (G uin ée, 2000 : p.3 8). Il est aussi
envi sagé à term e, au regard de so n immense potenti el hydroé lectriqu e, de faire de la Guin ée
un ex portateur d' énergie élec trique dans la sous région ouest afri ca ine.
Il déco ul e de ce qui précède et pour fa ire face aux enj eux exposés, qu e les pouvo irs publi cs
so nt appelés à effectu er des choix pour sati sfaire les beso ins énergétiques de mani ère plus
effi cace et plus res pectu euse de l'environn ement. Ce la suppose d'ado pter une vision et un e
approc he plus globale et interdi sc iplinaire, ain si qu e des actions coo rd onn ées. Pour ce faire,
les acti ons publiques da ns le do maine énergétique do ive nt fa ire l'o bjet d'éva luati ons
perm ettant la pri se en compte des préocc upati ons environne menta les au même titre que les
aspects écono mi q ues et techniques et ce, dès l'étape d'é laborati on des ori entations gé nérales.
L'intégration des préoccupations env iron nementales à l'étape de conception des politiques,
plans et programm es (PPP) est de plus en plus so uha itée pour un e meilleure pri se en compte
des im pacts cumul at ifs et des effets synergiques (Dussau lt et al., 1990 ; Sadl er, 1996).
2
Cet objectif diffi cil e à atte indre par l'étud e d' impact sur l'environnement (É IE) des proj ets
co nstitu e une nouve ll e de mande sociale de produ ction de l' info rm ati on environnementa le
pour a ider à la prise de déc isio n dans un e perspecti ve de déve loppement durabl e. L'évaluati o n
environn ementale stratég ique (ÉES ) est considérée comm e l'outil approprié pour la
producti on de cette info rm ati on. Selon Leduc et Raymond (2 000), I' ÉIE de proj ets est
l' ensembl e des études plu s o u mo in s systématiques sur les impacts prév isibles, tant directs
qu ' indirects, qui résultent d ' un e interve nti on proj etée et impli quant l'environnement. Ces
auteurs co ns idèrent I'ÉIE de proj ets comm e un outil d 'a id e à la déc isio n. Ell e perm et de
bo nifi er et d'optimi se r les projets indi viduels, et de les intégrer harm oni euse ment da ns leur
mili eu réce pteur. Ce penda nt, co mpte tenu de la co mpl ex ité du process us déc isionn e l et du
se ns global que prend la noti on d' en vironn ement, l' évalu ati on environn ementa le do it être
intégrée au processus de planifi cati o n du déve loppement auss i bi en au ni vea u des poli tiques,
des programm es et des plans qu ' à celui des proj ets ( Dussa ult et a l., 1990). L' éva lu ation
environn ementale s' appui e sur I' ÉIE de proj ets re lati vement tard dans le cyc le du proj e t, po ur
s'ori enter alors vers une approche plus globale qui s' éte nd du début à la fin du process us
déc is ionn el (Sadi er, 1996 : p.34 ).
To utefo is, co ntrairement à I' ÉIE, les méth odes et process us d' ÉES ne so nt pas enco re bie n
déve loppés. Ain si, I'ÉES co nstitue un doma ine de rec herche et de prati q ue récent et en pl e ine
évo lution, pouva nt co ntribu er à la mi se en œuvre du déve loppement durabl e (Théri ve l, 1993;
Sad le r, 1996; Partid ari o, 1996; Sadl er, Ve rh ee m, 1996; Théri ve l, Partidari o, 1996). Il s' ag it
en effet, d ' un doma ine d' applicati on de l'éva luation env ironn ementa le re lat ive ment nouveau
pour lequ el on ne trouve qu e peu d ' exe mpl es. L'ÉES vise à intégrer les préocc upati o ns
e nviron nementa les le plus en amo nt poss ible du processus déc isionn e l. En permettant
d' in tégrer les préocc upati ons env iro nn ementa les à ce nivea u, I'ÉES co ntri bue à la pri se de
décision éclairée et éventuell ement au déve loppement du rab le.
La prise en compte des préoccupations environnementa les dès l'étape de la planification dan s
le secte ur de l' éne rgie co nst itue un défi maje ur, notam ment dans les pays en déve loppeme nt.
La planification énergétique est donc l' un des secteurs prioritaires du champ d' app lica tion de
I'ÉES. Toutefois, en raison des limites actuelles inhére ntes à la mi se en place de ce type
3
Le mandat devient alors de faciliter la co ncertati on et la négoc iati on des enj eux entre les
acte urs ; de rendre cohérentes la planification stratégique et la mi se en œuvre des projets ; de
mettre en place des outil s méthodol ogiques d' ÉES ca pables d'adapter les choix en
perman ence se lon les évo lutions constatées. Cette th èse vise à appréhend er la dimension
environneme ntale des choix énergét iques dans l'o ptique d' un e vis ion de pl anifi cat ion globale
du secteur de l'é nergie en Guinée maritim e. A cet égard , un e démarche de réso luti on de
pro blème a été adoptée en réuni ssant les acteurs clés du secteur énergé tiqu e autour d' une
tabl e de co ncertati on pour discuter des grands enj eux et intégrer leurs préocc upations dans
l' anal yse des options. Cette démarche structurée se situe dans un co ntexte de planifi cation
concertée qui est prése ntée dans le chapitre 2.
En effet, le process us de déc ision dans le secteur de l' énergie est co mpl exe en rai so n de la
diversité des acteurs impliqués. Les méth odes de déci sion doive nt prendre en co mpte et
perm ettre de gé rer cette di vers ité d'acteurs (Sarl os et al., 2002: p.778) . Dan s le cas de I' ÉES,
plu sieurs auteurs militent en fave ur de l' intégration de la parti cipati on du public à son
process us, parce qu 'elle perm et d 'aj o uter de l'inform at ion pertinente au process us déc isionnel
et acc roît la créd ibilité des PPP retenus (Sadler, 1996; Sadl er, Verheem, 1996; Thérive l,
Partidari o, 1996). To utefo is, selo n Martel et Roussea u (1993), ce process u de part icipat io n
peut être restreint à certains acteurs en fonction de leurs respo nsabi 1ités et de leurs
co mpétences, ce qui est d'aill eurs pertinent dan s le cas de l'expé rim entat ion effectuée dan s
cette thèse, en raiso n du contexte socioculturel de la zo ne d' étude qui est déc rite au chap itre
4. Cette recherc he contribue à concevo ir, modéli ser, ana lyser et gé rer des opti ons
énergétiques dans le cadre de politiques et stratégies co mpatibles avec le développement
durable.
La thèse est structurée en cinq chapitres. Le chap itre 1 prése nte le co ntexte global de la thèse
en précisant la prob lématique gé nérale, la prob lématique spéc ifique et les objectifs
4
poursu1v1 s. La problématique est surtout caractérisée par les enj eux li és au développement
d' un e approc he méthodologique d' ÉES permettant d' une part de définir des options
énergétiqu es répondant aux besoins et au contexte de la populati on et d'autre part, d' apporte r
aux di fférents acteurs concern és un e aide à la décision qui ti enn e compte des systèmes de
va leur dans les cho ix à effectuer.
Le chapitre Il aborde le cadre théo rique supportant la démarche suivi e dans la thèse. Une
recension de la 1ittérature est effectuée pour retrace r 1'évo luti on de la pensée
environn ementale. Les concepts de 1'évaluati on environn ementale stratégique, a in si qu e les
li ens qu e ce lle-ci entreti ent avec les approches de planifi cati on sont exposés. L' aide à la
déc ision et les outil s util es à 1' ÉES so nt aussi examinés dans ce chapi tre.
L'expérim entati on de la démarche adoptée co nstitu e le cœ ur de cette rec herche. Les chapitres
IV et V traitent de l'expérim entati on par l' étu de de cas réa lisée en Guin ée mari time, les
principaux résultats de la tabl e de co nce rtati on, a insi qu e les résul tats des analyses
mul ticritères. Le chapitre IV dresse tout d'abord un portrait gé néral de la situat io n
environn ementale et soc ioculturelle de la zone d'étu de. Les principaux résultats de la table de
co ncertati on relat ivement aux co nstats sur le secte ur de l'énergie en Guinée sont prése ntés et
d iscutés. La descript ion des options énergéti ques et leurs spat iali sati ons par le biai s du SIG
sont également présentées. Le chapitre V abord e la traduction des enj eux en critères, ains i
qu e le choix et la description d' indicateurs pour les critères d'éva luation retenus. Ce chapi tre
se termine par l'exposé des rés ultats des analyses mu lticritères par les méthodes
PROM ETH EE et GA IA, la discuss ion de ces rés ul tats et les reco mm andati ons.
CHAP ITRE 1
Ce chapitre v1se à prése nter le contexte, la probl ématique, les obj ectifs et les rés ultats
attendus de la thèse. Il consiste donc à démontrer la pertinence de la th èse et à perm ettre une
meilleure compréhension de l'objet de la recherche.
1. 1 Mise en contexte
L'éva luation dev ient de plus en plus un impératif incontournable . Dans les domaines
éco nomique, soc ial, politique, environnemental où des déci sions stratégiques se prenn ent et
où des actions sont menées, l'évaluation s' impose comme un e nécess ité pour appuye r toute
démarche stratég ique (Ro lland-May, 2000 : 17). Cette situation est par nature, multi critère et
multi-acteurs, dans la mes ure où e lle concerne autant la situation environnementale,
économique, soc ial e, poli tique de dépa1t que 1'adéquation entre les obj ectifs fixé s et ce ux qui
so nt rée llement atteints. L'évaluati on se justifie auss i de plus en plu s dans un co ntexte de
co mpl exité du process us décisionne l où les méthodes de décision do ive nt permettre de
prendre en compte plusieurs points de vue. D' où la nécess ité pour les déc ideurs de se doter de
moyens adaptés en méth odes et outil s d' évaluation leur permettant de progresser dan s la
réso lu tion d' un probl ème de déc ision o ù de nombreux systèmes de va leur sont enje u.
Ce constat re latif au caractère multi-acte urs et mul ticritère du process us déci sionn el dan s le
domaine de 1'éva luation est particulièrement pe1tinent en matière de plani fication énergé tique
et de développement régiona l. La pri se en compte des préoccupat ions des acteurs da ns
l'inte ll igence de la démarche décisionnelle se justifie davantage dan s les situations où il faut
négocier et choisir entre différentes options énergétiques.
Le secteur énergétique s' insc rit dans un systè me socio-économique globa l où les obj ectifs à
satisfaire so nt par nature auss i nombreu x que variés (Sarlos et al., 2002 : 797). De ce point de
vue, les aspects techniques et éco nomiques ne peuvent plus être considérés comme les se ul s
6
critères dan s les choix à faire. Ces choi x do ivent tenir co mpte de nombreu x objectifs dont,
entre autres, la protection de 1'environn ement, la prése rvation des resso urces naturell es et le
bi en être social.
La se nsibilité croissante envers un déve loppement durabl e, la nécess ité de gérer au mi eux les
resso urces naturell es fra giles, la conscience cro issante de l' imputabilité des déc isions so nt
autant d'argum ents qui militent en faveur d' un e démarche éva luative. Les approc hes
actuelles d'évaluation sont par ailleurs so umi ses à des questi onn ements et do ive nt être
repensées so us la press ion des contraintes soc ial es et environn ementales (C hri stin, 199 1 ;
Sadl er, 1996). La plupart de ces approches, sur le plan opérati onn el, relèvent des sciences
éco nomiques . Ce lles-ci co nfrontent coüts et ava ntages en un bilan chi ffré c lair et
parfaitement li sible, mais qui est en fait très réducteur par rapport à la co mpl ex ité rée lle des
systèmes, du moin s en ce qui concern e le domaine des éva luati ons environn ementa les.
Les implication s de la gesti on d' un système énergétiqu e so nt nombreuses et compl exes. Les
systèmes énergétiques tout en perm ettant l'enri chi ssement collecti f et l'amé liorat ion de la
qu alité de vi e, conso mm ent des resso urces, perturbent l'environn ement et crée nt des déc hets.
Chaqu e acti vité qui s' in sè re dans un circuit énergétiqu e donn é s'acco mpagne d' un e séri e
d' impacts bi ophys iques et hum ains. Dans les pays en développement, en plus des impacts sur
l'environn ement des tec hn ologies modern es, de sé ri eux problèmes d'e nvironn ement rés ultent
de la fo rte dépend ance à l'égard de l' utili sati on du bois énergie.
Un process us déc isionn el effi cace dans le secteur de l'énergie doit repose r non se ul ement sur
une bonne co mpréhension de la structure et des caractéristi ques des ystèmes énergé tiques,
mais auss i sur le cadre général instituti onn el dans lequ el les déc isions devront être mises en
œuvre (Sarl os, 2002: 797). En Guin ée, l'État a dans le passé joué un rôle im po rta nt dans la
gestion du secteur énergétique. En 1984, à la suite d' un changement de rég ime, l'État a en
grande partie renoncé à cette prérogative au profit du secteur privé par la mi se en place d' un
système d'affermage entre SOGEL et ENELGU I. Ce change ment du rôle joué par l' État est
survenu lorsq ue les partenaires au déve loppement ont att iré son attent ion sur le fa it que
7
planifi er le secteur énergétiqu e au n1veau de l'économie nati onale n'était plu s d ' actu alité
dans un contexte de mondi ali sati on 1 et de libérali sati on des marchés.
Toutefois, l' interventi on du secteur pri vé en tant que gesti onn aire n' a pas améli oré la
fourniture de se rv ices énergétiqu es aux populati ons (BNP, 1999 : p.27), en raiso n de séri eux
probl èmes de déc ision et de planification. Ces problèmes ont contraint l' État guin ée n à
aband onn er, en aoüt 2001 , le système d'afferm age pour revenir au schéma class ique de
gesti on du secteur de l' énergie. Da ns ce sc héma class ique, le secteur de l' énergie élec trique
est géré par un e entrepri se publique en situati on de monopole qui est bureaucratique et
ineffi cace. Cette situation lui a valu des critiques de la part des tenants de la pri vati sa ti o n.
L'État est so uvent responsable d ' un e telle situati on, en raiso n du fa it qu ' il a tendance à
confo ndre ses mi ss ions d' autorité et de tutelle avec ses foncti ons d' acti onn a ire ou de
régul ateur (Perce bois, 2002: p.42). Le secteur de l'é nergie s' in sc rit dans un systè me
soc ioéco nomiqu e global où les objectifs à atteindre so nt par nature auss i nombreux que va ri és
(Sarl os et al. , 2002 : 797). Les proj ets énergétiques ne peuvent être entrepri s et durableme nt
gé rés que si le système d'éva luati on des acti ons prév ues a été bien mené.
L'évaluati on environn ementale stratégique occ upe un e place de choix dans ce système
di sc uté au chapitre 2, et tente de répondre à ce nouvea u besoin en intégrant les
préocc upatio ns environnementales le plus en amont poss ible du process us décisionn el. Ell e
peut favori se r le traitem ent précoce des co nsidérati ons environnementales à 1'étape
approp ri ée de la pl anifi cation au même titre que les as pects économ iques, entre a utres. Ce la
perm et a ux déc ideurs d' intégrer les co nsidérati ons environn ementales, soc ioc ulturell es,
techniques et économiques pour prendre des déc isions éc lairées cla ns un e perspective de
déve loppement durab le. No us all ons préc iser dans la section sui va nte la prob lématique
générale de la rec herche.
1
L'aspect mondi alisation est abordé dans cette thèse par le biais du critère fl ex ibilité des options
énergétiques (Cf. chapitre 4)
8
Les activités énergétiques produi sent des change ments dan s l'environn ement phys ique, soc ial
et économique. Ces changements peuvent affecter non seulement l'environn ement imm édi at
des conso mm ateurs d'énergie, mais auss i peu vent s'étendre géographiquement bi en au de là
des fronti ères nati o nales et des durées de vi es des ge ns pour qui les in vesti ssements so nt
réali sés (S iddayao et Percebois, 1994). Ainsi, l' atte inte d' un e croissa nce éco no mique par la
fourniture de se rvices énergétiques ne doit pas être co nsidérée co mm e le but principal de la
planificati on du développement. Les critères du développement durable do ivent être perçus
comme un e co ntra inte nécessaire (Siddayao et al., 1993), vo ire même une opportunité.
L'évaluati on enviro nnementale stratégique est co ns idérée co mm e un outil pertinent de mi se
en œuvre du déve loppement durabl e. Ce type d'éva luati on est maintenant impl anté dans
ce rtain s pays indu stri ali sés et fait parti e des progrès réalisés dans le domaine de l' éva luati on
environnementale (Sadi er, 1996 ; Crowley, 2000). Se lon Sadl er ( 1996), les enj eux maj eurs
li és à ces progrès sont le perfecti onnement de l'éva luation environn ementale pour assurer le
déve loppement durable et la mise en applicati on de l' ÉES à grande éc helle.
Les réce nts progrès de l'a pplicati on de I'ÉES aux politiques, pl ans et programm es susc itent
beau co up d' intérêt et font 1'o bj et de nombreuses étud es . Cette démarche est co ns idérée
co mm e un e ave nue prometteuse pour intégrer les préocc upati ons environn ementales aux plus
hauts éc helons du processus déc isionnel (Sadl er, 1996). L' insuffi sa nce de méth odologies
co nnu es et testées a insi que le manque de co nn aissances relati ves à la form e de procédure à
adopter co nsti tuent des 1imi tes à la mi se en place de 1' ÉES (Pa rtida ri o, 1996 ; Dom, 1997 ;
Risse, 1998 ).
Les obstacles de m1se en oeuvre de I' ÉES résulte nt de la diffic ulté à tra iter certaines
questi ons fo nda menta les qui ont des impacts maj eurs sur les milieux bi op hys ique et hum ain,
en rai so n du caractère flou des PPP et du fait qu e l' éva luatio n environnementale est plus
app li quée à des projets spécifiq ues. Il est en effet d iffic il e de tra iter à l'éche lle du projet,
certa ines questions te ll es que le traitement d'é lé ments stratégiques dan s la justificat ion du
proj et, les so lutions de rec hange, les effets cumul at ifs et synergiques des impacts (D ussa ul t et
9
al., 1990). À ce la s'aj oute éga lement la di ffi culté de cern er les enJ eux esse nti e ls et
décisionn els, en raison du fait que 1' ÉE est effectuée trop tard dans le processus de
pl anifi cati on des proj ets et qu e les préoccupations des acteurs ne so nt intégrées qu ' à la fin des
process us d'a utori sati on (Gari épy et al. , 1986 ; Lacoste et al., 1988). Dans ce rtain s pays e n
développement, il fa ut auss i signaler la difficulté de remettre en ca use ce rtains proj ets à
caractère politique.
Bien qu e I' ÉIE ne suffi se pas pour la mise en œuvre du déve loppement durable, I'ÉES ne
peut rempl acer la parti e Él E des proj ets. Les systèmes d'évaluati on déc rits au chapitre 2
do ive nt être intégrés pour rendre co hérent le processus d' ÉE. C'est ainsi qu e la CMED nous
fait co nstater qu e les probl èmes ne peuvent être traités de faço n fragmenta ire et suggè re
d'adopter une nouve lle approche qui s' attarde aux so urces des effets. À cet égard , elle
sou 1igne la nécess ité d' un e réform e instituti onn elle et juridique qui perm ette de te nir co mpte
des dim ensions écologiques de s politiques, des plans et programm es en même temps qu e des
aspects éco nomiques, énergétiqu es, agri co les, industri els et autres, afin d' ass urer un
développement durable (B rundtl and et co ll. , 1988).
Les principaux obstac les à l'examen effi cace des facte urs environn ementaux au ni vea u des
PPP conce rn ent les attitud es, les méth odologies, les institu tions et la co nn aissance du milie u
(Jaco bs et Sadi er, 1990). Se lon Dev uyst et al. (2000), les age nts de 1'admini strat io n
dem eurent touj ours les mo ins favo rables à l' implicatio n du public dans le process us de
I' ÉES. Le manqu e de rec ul et d' expéri ence relat if à I' ÉES susc ite auprès des in sta nces
offi cielles conce rn ées, ainsi qu e de leurs burea ux tec hniqu es, un e demand e certa ine d' outil s
méthodo log iques opérat ion nels . Les méthodes de I' ÉIE appliquées à I' ÉES so nt cri tiquab les
d' un po int de vue co nceptue l et peuve nt ne pas s'avé rer uti les da ns la prat ique (Gari épy et a l. ,
1986 ; André et al. , 1999). Ains i, des méthodes propres à I' ÉES doivent être développées.
Étant donn é qu ' il n' y a pas de méthode universe lle adaptée à toutes les situation s, les
méthodes d'ÉES doivent être adaptées aux beso ins et aux co ntextes soc iocu ltu rels. C'est au
niveau de l' exp loitation des données en vue de prendre une déc ision que le prob lème se pose
so uvent. Dans d'autres contextes comme celui des pays en développement, c'est le manq ue
10
de données qui constitue le principal problème. En effet, plusieurs intervenants, avec des
points de vue di scord ants et obéissant à des rati onalités di verge ntes, interviennent dans un
process us décisionn el et leurs préoccupati ons doivent être pri ses en compte. La non pri se e n
compte de ces préocc upati ons peut con sti tuer un fac teur de retard ou de bl ocage des proj ets
de déve loppement. La participati on des acteurs co ncernés en amont des process us
déci sionn els perm et d'éviter ce blocage (Fisher, 1999 ; Sheate, 1994). Il importe de
reconnaître dans un premi er temps, la di versité et la légitimité des systèmes de va leur en
présence et, dans un seco nd te mps, de dépasser les oppos itions et les blocages par le bia is
d' une négoc iation (Sarl os et al. , 2002).
Les o bstacles menti onn és ci-dess us sont inévitables dans un e démarche de planifi cati o n
traditi onnelle qui laisse peu de place à l' implicati on des acteurs. Pour prendre en compte les
implicati ons environn ementales du déve loppement énergétiqu e, il importe d'adopter un e
démarche plus holi stiqu e. La pri se de décision par les approc hes traditi onnell es n' est plus
compatibl e avec la co mplexité du processus déc is ionnel. Il est esse nti el qu e les décideurs
di sposent de process us adéqu ats et de méthodo logies adaptées pour mener à bien leurs tâc hes
et po ur ag ir le plus légitimement poss ibl e. Pour résoudre ces problèmes, I' ÉES s'affirm e
J,.· co mme un instrum ent potentiell ement très effi cace pour éva luer de mani ère plus
systématiqu e et stru cturée les impacts sur l'environn ement des PPP co nce rn ant le secteur de
l'énergie. Elle peut perm ettre de fa ire parti ciper les acteurs, d'e nglober un e perspecti ve plus
large, d'étudi er des so luti ons de rec hange à un stade précoce et de mettre l'accent sur les
probl èmes d' environn ement dès le début de la planifi cati on.
La prob lématique de l'énergie et de l' environ nement dans la plu pa rt des pays en
déve loppement est comp lexe et va ri ée. Ce rtai ns auteurs so utiennent qu'elle est liée aux
prob lèmes de défo restatio n et d' ari dification provoqu és par un faib le ni vea u de
consommation d'énergie électrique et la dégradation des écosystèmes (Siddayao et al. , 1993).
Se lon Siddayao et Perceboi s ( 1994), la haute importance accordée aux comb ustibles
trad it ionne ls dans le bi lan énergétique et les poss ibi 1ités 1im itées de déve loppement des
énergies conventionn elles dues à la mob ilisation de fi nancements extéri eurs et aux transfe rts
11
de technologies ont pour conséquences, d ' une part, une forte pression des populati ons sur les
ressources foresti ères, et d' autre part, les déséquilibres des paiements extéri eurs qui
accentuent l'endettement des pays et co nstituent un frein à leur déve loppement
soc ioécono mique.
Depuis 1978, la Guin ée conn aît un défi cit énergétiqu e chroniqu e dû esse nti ellement à
l' in suffi sance de l' offre par rapport à la demande. Se lon une étude réa li sée par la Banque
mondial e en 1986, la conso mm ati on d'énergie électrique en Guin ée était environ 45
kWh/habitant, alorsqu ' elle était de 100 kWh/habitant au Sénégal et de 90 kWh par habitant
en Côte d' Ivoire. Jusqu ' à prése nt le ni vea u de consommati on d'énergie électriqu e en Guin ée
reste touj ours bas et ne représente qu 'environ 2% de la conso mm ati on totale d' énergie fi nale.
Face à cette situati on persistante, le go uvern ement guin éen a récemm ent mis en pl ace une
po litique sectori elle visant à assurer l'autonomi e énergétique par le déve loppement du riche
potenti el hydroé lectrique du pays d' un e va leur estim ée de 26 000 GWh. Ce qui représente un
obj ectif légitime car il ne peut y avo ir d'activités hum aines ni de progrès économiqu e sans un
minimum de consomm ati on d'énergie (S hea, 1995 : p.74), mais à co nditi on que ce
développement énergétiqu e ne s' effe ctue pas au détrim ent de l' environn ement. La
Commi ss io n mondia le sur l'environn ement et le déve loppement concluait ainsi dans ce rtain s
de ses trava ux : un avenir énergétiqu e, sOr, peu nui sible à l'environnement, éco nomiquement
viabl e et capabl e de soutenir le progrès hum ain est une nécessité absolu e (Brundtland , 198 8).
Toutefois, le déve loppement énergétiqu e prév u en Guin ée et par co nséqu ent la promotion
d' un déve loppement éco nomique rée l ne peut se fa ire sans en envisager les impli cati ons qui
co ndu isent à la modifica ti on de l' environn ement phys iq ue et soc ia l do nt, entre autres, la
défo restati on, la qu alité de l' ea u, le déplacement de popul ations, la perte de sed ime ntati on
aux embo uchures et la pette de fertil ité des es paces agricoles. La maj eure partie des
agress ions co ntre l'environn ement sont imputables à des acti vités énergé tiqu es, qu e l' on fasse
référence à la pollution atm os phériqu e o u à la transfo nn ati on des s ites (S hea, 1995). À titre
d'exemp le, c iton s le barrage d' Assouan en Egypte, les grands aménagements
hydroé lectri ques au Québec et en Chine. Si l' on prend pour acquis la nécess ité d' acc roître
l' app rov isionnement énergétique en Guin ée, di fférentes opti ons sont à co nsidérer, chac un e
12
ayant des répercuss ions environne mentales spécifiques. Une approche de planificati o n
traditi onn ell e2, basée sur les considérations politiques, économiqu es et financi ères ne pe ut
permettre d' effectuer des ch oix éc lairés. Se lon Sarlos et al. (2002), ces cho ix doi ve nt intégre r
des objecti fs gé néraux dont le bien-être social, l'effi cac ité éco nomiqu e, la protecti on d e
l'e nvironn ement, ainsi qu e la séc urité des approvi sionn ements énergétiqu es et la qua lité des
servi ces. La pri se en corn pte de ces objectifs au niveau des PPP nécess ite des méth odes et
outil s qui perm ettent de trouver des solutions pour rencontrer dif férents obj ec ti fs de maniè re
sati sfaisante. Les stratégies intégrées dans le cadre d' un e ÉES sont parti culi è reme nt
impottantes pour abord er les probl èmes touchant l' environn ement et le déve loppeme nt
durabl e qui se pose nt pa r définiti on au niveau global (Sarl os, 2002 : p797). En d 'a utres
term es, il s' agit d' adopter un modèle de gesti on intégrée et négoc iée de l'environn ement qui
facilite l' ouverture du process us à tous les acteurs, la pri se en compte des enj eux, la fl exibilité
et l'adaptabilité (Lang, 1986 ; Taylor et al., 1995).
En Guinée, le manqu e d' outils méth odolog iques, le cloisonnement dans le fonctionn eme nt
des in stituti ons et le manqu e de conce ttati on co nstituent des prob lèmes maj eurs dans la
gesti on du secteur énergétique. Une des critiques formul ées à l' encontre du process us
traditi onn el de planifi cati on est de ne laisser aucun e place à la parti cipati on d'o rgani smes, de
la soci été c ivil e ou de groupes intéressés par le développement régional, la qua lité de
l' environn ement ou les questi ons sociales. Les méthodes de déc ision doivent prendre e n
co mpte et gé rer la di ve rsité des acteurs et leurs préoccupati ons. L' arrim age entre ÉES , SIG et
1' AMCD perm et d' effectuer des cho ix entre di fférentes opti ons énergétiques to ut en intégra nt
les préocc upati ons des acteurs. L' ÉES et ses outil s sont mi s au se rvice d' un process us
déc isionn el adapté, préa lab lement co nçu po ur répo ndre à divers obj ectifs et capabl e de te nir
co mpte des incett itudes et de géné rer des solu tions rob ustes, suffi sa mm ent souples pour
s' adapter à des changeme nts de situati on. Cette thèese mettra l'accent sur le cadrage dont la
pertin ence est établie en mati ère d' ÉES. Il s'agit d' éva luer et de sé lectionner en amont, parmi
les grand es opti ons énergétiques envisageabl es, celles qu i so nt les plus prometteuses pour un e
Le processus trad itionn el de planifi ca ti on a touj ours été de privi légier la gestion d'opérations qu i
brassent directement de l'argent so us form e de projets, d'engage r des resso urces fi nancières pour
des ra isons diverses, avant même qu' une vision et des objectifs clairs n'aient été dé fi nis dans Je
secteur de l' énergie (World Bank, 1995 : p.4)
13
analyse subséqu ente en profo ndeur. Cette évaluation se fera à partir d' un nombre restreint de
variabl es discrimin antes iss ues des enjeux exprimés par les acteurs. La th èse porte ra sur
l'approche méthod ologique d'ÉES mai s avec une réflexion sur un process us adapté.
La Guinée recèle un bon potenti e l hydraulique à la foi s pour le déve lop pement énergétiqu e et
celui de l'irri gation. Le potenti el hydroélectrique est estimé à 26 000 GWh par an, so it 6 000
MW de pui ssance pouvant être in stall ée. De ce riche potenti el mo ins de 1% était exp loité
avec une producti on annuelle de 156 GWh en 1999. Cette limitati on et les contraintes li ées à
l'approvisionnement en énergie so nt l'un des principaux obstacles au déve loppement
économique et l'une des principa les so urces de dégradation de l'environn eme nt. La
dégradati on de l'environnement physique du Fouta Dj all on et du haut bass in du Niger a
entraîné des conséquences hyd rauliques néfastes dépassant les frontières du pays (M RNE,
1991 ). Comment déve lopper le potenti el hydraulique et exploiter les autres resso urces
énergétiques, notamm ent la bio masse, tout en maintenant leur pérennité et leurs effets
tampon sur le régime des rivi ères et fl euves ain si qu e l'approvis ionn ement des nappes
phréatiques qui alim entent les so urces d'ea u? Le déve loppement du potentiel hydra uliqu e et
des autres resso urces énergétiques suppose le choix de stratégies de prod uction énergé tique et
la mi se en œuvre de nombreux proj ets. L'examen des impacts n'est gé néra lement pas fa it en
amont des projets. Or, ces proj ets enge ndrent des effets co mpl exes qui ne peuvent être ce rn és
qu e par les ÉIE (Christin , 1991 ; Pictet, 1996). Ces ÉIE intervi enn ent tard dans le process us
décis ionn el. La co mpl exité des enj eux environn ementaux impose l'élaborat ion d'une
méthodologie de pri se en co mpte de l'e nvironnement située le plus possible en amont du
process us déci sionnel. Une te lle méthodologie permettra-t-elle de répond re à la demande
sociale d'information sur l'environnement pour aider à la prise de décision dans l'élaborat ion
de s stratég ies de prod uction énergétique?
En répondant à ces questions, cette thèse contribue à l'amé li oration de prises de décisions
éc lairées dans l'élaborat ion de stratégies énergétiq ues en permettant :
v' d'identifier un grand éve ntail d'options énergétiques et de procéder à leur éva luat io n
comparat ive dans un process us multicritère et multi-acteurs ;
v' de réaliser l'étud e environnement€tle intégrée d'un ensemble d' options énergétiques de
manière à optimiser la dynamique du territoire et contribuer au dével oppement durable.
Les concepts de base de cette th èse so nt décrits comme ci-dessous.
Option énergétique: c'est un e combin a ison de filières énergétiques, inc luant le résea u de
transport d 'énergie. Le paramètre associé à ce concept est la part occupée par les différentes
formes d'énergie dan s le bilan énergétique.
Parties prenantes: ell es représentent l'ensembl e des acte urs ou décideurs conce rn és dans
l'é laboration et la mi se en œuvre de la politique énergétique. Le gouverneme nt, les
partenaires privés et éco nomiques, les experts, les ONG et les gro upes soc iaux font pa11ie de
cet ensemb le. Se lon Martel et Rousseau ( 1993), le degré d'implicati on des personnes
constitue le paramètre-étalon. Dans cette thèse, c'est la représentati on de ces groupes d' acte ur
au se in d' un e table de concertati on qui est co nsidérée .
Stratégie: elle est l'art de faire conve rger des moye ns pour atte indre les buts et les objectifs
fi xés. La stratégie offre un e perspective perm ettant d'orienter des actions pour répondre
convenablement aux besoins et aux contraintes (adapté de Prou lx, 2002).
Négociation : ce concept est abord é dans cette thèse se lon le sens qui lui est donn é par Sim os
( 1990). La négoc iati on est une interacti on finali sée entre plusieurs acteurs interd épendants
qui perm et, à pa11ir de pos itions initiales di ve rgentes, d'o pter pour un e so lution acceptabl e,
vo ire satisfa isante, po ur ces acteurs.
15
Cohérence : ce concept réfère à une chaîne de cohérence relative au processus d ' évaluation
et de pri se de déci sion, dont chac un des maillons représente un e étape incontourn able qui
s'a ppuie sur les acquis de l'étape précédente en form ant le soc le de l'étape suivante (adap té
de Rolland-May, 2000).
Système énergétique: ce concept réfère à la structure de la consommation et l' ense mbl e des
activités de prod ucti on incluant les approv isionn ements extéri eurs, de tra nsport et de
di stributi on de l' énergie. Il est constitué d' un ensembl e de fili ères qui captent en amont du
système, des ressources telles que cours d' eau, vent, rayo nn ement so laire et bi omasse, les
transform ent et transportent l' énergie so us diverses formes pour satisfa ire en ava l des besoins
en énergie util e (I EPF, 1988).
Processus : ce concept fa it référence dan s cette th èse aux étapes, aux acteurs qui y parti cipent
et aux déc isions qu ' ils prenn ent. Il détermine l' impli cation des acte urs au x différentes éta pes
et les outi ls do nt il s disposent po ur ag ir dans une ap proc he participative.
Procédure : par procéd ure, on ente nd ici l' ensembl e des règles d' organi sation à respecter
dan s le chem ineme nt menant à la pri se de déci sion . Ell e représente donc la chaîne organ ique
d' ordre adm ini stratif qui déterm ine ce qu ' il faut fa ire dan s le process us po ur atte indre les
objectifs fi xés .
Outils : c'est l'e nsemble des moyens uti li sés pour réali se r un e ou plusie urs étapes de
1' éva luati on. Les outi ls peuvent être uti 1isés sé parément ou en combinaiso n.
16
Méthodologie : ce concept est abordé dan s cette thèse comme une approche globale
interdi sc iplinaire perm ettant de produire l' informati on pour les beso in s de pri ses de décisions
(adapté de Leduc et Raym ond, 2000).
Co mme nous l' avons mentionné précédemment, un processus déc isionn el efficace dans le
secteur de l'énergie doit repose r sur un e bon ne compréhension de la structure et des
caractéri stique des systèmes énergét iques, ainsi qu e du cadre instituti onn el dans leq uel les
déci sions pri ses devro nt être mi ses en œuvre. De ce point de vue, une vision globale de la
planificati on du secteur de l'énergie et la recherche d' un e démarch e adaptée au co ntexte
décisionnel s'avèrent une nécess ité. La démarche do it permettre de gé rer la d iversité des
acteurs et la comp lexité du processus déc isionnel. Ainsi, dans cette thèse, 1' hypothèse
ce ntrale . est que : l'aide multiuitère à la décision appliquée à l'ÉES dan s le choix
d'options énergétiques permet d'améliorer la prise de décision dans une perspective du
développement durable. La qu esti o n des choix énergétiques est au cœ ur du déve loppement
·soc ioéco nom ique des pays en déve loppement. Les pays en développement vo ient dans le
concept du déve loppement durab le la poss ibilité de poursuivre un e dynamique de croissance
pour améliorer leurs conditions d'existence . Inév itablement, plu sieurs as pects doivent être
pris e n co mpte pour éc lai rer la prise de déci sion afin d' all er vers un déve loppement soc io-
éco no mique, plus harmoni eux et respectueux des systè mes de soutie n écologique.
L'objectif principal de cette thèse est d'élaborer une méthodologie pour aider au processus
décisionne l en stratég ies éne rgétiques, en tenant compte de s aspects env ironn ementaux,
économiques, techniques et soc ioculturel s. Cet exercice sera limité, dan s l'envergu re de
l'évaluation environnementale stratégique, au nivea u du cadrage ou sco ping. Ce cadrage dont
17
i1 se ra ici qu esti on, consiste à détermin er les éléments priorita ires de l' ÉES à réali se r, en
expl orant les grandes options et en ayant un e di sc ussion sur les grand s enj eux. Une analyse
des grandes options se ra donc réa lisée en mettant 1'accent sur la fi 1ière hydroé lectriqu e étant
donn é so n importance potenti ell e dans la produ cti on énergétique en Guinée. Les autres
fili ères seront également considérées dan s la définition des opti ons pour avoir un e VISIOn
globale.
Cette th èse co nstitue une contribution à l'é laborati on des outil s de gestion de l'e nvironn emen t.
La démarche se situe dan s le cadre d'une recherch e app liquée et co nsistera à co ncevo ir,
expérim enter et va lider un processus déc isionnel d' ÉES intégrant des outil s d'a ide
multicritères à la déc ision, centré sur la problématiqu e environn ementale, et appliqué à la
Guin ée maritime. Ains i, notre cad re d'analyse aura un e po1tée régionale et sera ce ntré sur la
Guin ée maritim e.
Objectifs spécifiques
Les obj ectifs spéc ifiqu es de la th èse so nt :
./ analyse r les fo nd ements du conce pt d' éva luat ion environneme ntale stratégique. Cette
anal yse consti tuera une contributi on th éo riqu e aux différentes réfl ex ions po1tant sur ce
co ncept ;
./ co ncevo ir, expérimenter et va lider un e ap proc he méthodo logique d'aide au process us
déc isionn el dan s l'élaborat ion de stratégies énergétiques, ce ntrée sur la problématique
environnementa le et appliquée à l'écosystème de la Guin ée mari tim e. Pour ce fa ire, nous
réa li sons un e s imul ati on en co ntexte réali ste mais non rée l, c' est à dire que les ac teurs
so nt vra is, de même que les enjeux énergétiques, ma is pas la poli tique énergétique.
Le modè le co nceptue l fa it appel à une méthode intégrée que nous proposon s aux
pl anificateurs pour l'é labo ration de stratégies énergétiq ues et l'aménagement du terri toire,
pa1ticu lièrement pour la concepti on et la m1 se en œuvre d'un plan directeur
d'approv isionn ement énergétique. La réa li sati on de ce projet expérim ental passe par les
phases sui va ntes :
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../ mettre sur pied une table de conce11ation composée d' intervenan ts maJe urs dans le
secte ur de l' énergie en Guin ée et tester les outil s d'aide multicritères à la déci sion ;
../ dresser un constat du secteur de l'énergie et réaliser un portrait de l'état des lie ux pour
identifier les enjeux majeurs et apprécier la dynamiqu e du système territorial à l'étud e ;
../ ana lyser les procédures décisionnelles appliquées par le ministère de l'Hydraulique et
de l' Énergie, ainsi que les méca ni smes de co ll ecte et d'ana lyse de l'informat io n
nécessaires à la pri se de déci sio n afin de défi nir un e démarche d ' ÉES adaptée dan s une
perspective de développement énergétiq ue durable ;
../ identifi er les pote nti alités énergétiqu es et les gra nd s enj eux qui leur sont assoc iés, en
vue d'obtenir une inform ation intégrée sur le fonctionnement de l'écosystème rég iona l ;
../ é laborer des options énergétiques et valider les méthodes qui seraie nt à même de
refl éter le poids des préférences de l'ense mbl e des acteurs concernés ;
../ infére r les leçons de proj ets pour concevo ir une approche méthodologie d' ÉES adaptée
au contexte et aux besoi ns de la Gu in ée .
La réali sat ion de la thèse apporte les contributi ons sui vantes.
La thèse ap porte une contribution au cadre d' analyse du concept d'É ES et aux o util s qu ' il
peut emprunter à l' AMCD.
L' expérimentation réali sée dan s la thèse par une étud e de cas en Guin ée maritim e perm et de
docum ente r le process us déci sionn el, de favori ser l' appropri ation de la démarch e utili sée par
les acteurs, d' id entifier les éléments d' adaptati on au contexte et aux beso ins. À cet égard , la
thèse co ntribue à la culture d' un cadre de concertati on pour définir une politique énergétiqu e
co hére nte qui prend en co mpte les beso ins actue ls et les perspecti ves de déve loppement.
19
No us allons maintenant préc ise r dans le chapi tre sui vant le cadre th éorique de la thèse afi n de
rendre plu s ta ngibles les obj ectifs poursui vis.
CHAPITRE II
Ce chapitre prése nte le cadre théo rique suppo1tant la thèse. Il est structuré en qu atre sections.
La premi ère secti on présente l'évo lution de la pensée environ neme nta le des proj ets aux
po litiques, plans et program mes. Cette section examine les di ffére ntes conceptions relat ives à
l' environn ement et les effo1t s de pri se en co mpte de l' environ nement da ns les activités
hum aines. La deuxième section présente quelques approc hes méthodologiques d'évaluat io n
enviro nnementale de proj ets. La troisième secti on présente un e rev ue de la li ttérature tra itan t
de l'évaluation enviro nnementale stratégique et des théo ri es de plani ficati on sur lesquell es
elle re pose dans le but de circo nscrire la p01tée de la thèse sur les enj eux de développement
méth odologique. L'aide mul ticritère et ses outils utiles en éva luation env ironn ementa le
stratégique sont examinés dans la quatrième section.
2. I Évo luti on de la pen sée environ nementa le des proj ets aux PP P
Il n'existe pas de défi ni tion uni verselleme nt adm ise de l'environnement. L' objet
environn ement est co mplexe, en ra ison des diffic ultés éprouvées à le délimiter de mani ère
spat iale et tempore lle, à co nnaître l'ense mb le de ses com posantes et leurs in terre latio ns
(Roussea ux et Apostol, 2000 : p. l 0). Cette co mplexité de l'environn ement et la vari ab ili té de
ses représentations expl iquent le fai t que chacun peut y trouve r sa propre vision et perception
du monde . Ainsi, les nombreuses défin itions proposées de 1'envi ronnement pe uvent être
regroupées en deu x ou tro is conceptions distinctes se lon les auteurs et ce, en foncti on du se ns
donn é aux relations entre l' homm e et son milieu ambi ant. On di stin gue do nc en gros, tro is
conceptions de l'environnem ent (Rousseau x et Apostol, 2000 : p.l 0-11 , Theys, 1990 cité par
Larru e, 2000 : p.37-38):
un e co nce ption obj ective et bi oce ntri que ass imilée à la nature, dans laqu elle
l'enviro nn ement se défini t co mm e un e co llection d' obj ets naturels à savo ir par exe mpl e
es pèces, milieux, écosystèmes, en interaction, incluant l' homm e, dont il fa ut ass urer la
21
conservati on ou la reproducti on. Cette conce ption perm et d' obse rver chaque obj et a u
travers de la comptabi lité du patrim oine naturel, mai s exc lut les obj ets artifi cie ls
pourtant importants pour caractériser le cadre de vie des acti vités hum aines. Auss i, dans
la co ncepti on biocentrique, l' existence de l' environn eme nt est posé à pri ori,
ind épendamm ent de l' existence de l' homm e ;
3 un e co nception tec hnoce ntriqu e qui fonde la définition de l' environn ement sur les
interrelations entre l' homm e et la nature, en déte rmin ant ce qui dans la nature, est
acce ptable pour l' homme, et ce qui , dan s les act ivités hum ain es est acce ptab le pour la
nature. De ce point de vue, l' environn ement est défi ni co mm e un champ d' act ions
publiques et privées et co mm e un ensemb le de probl èmes, dont la perception va ri e dan s
le temps et dans l' espace.
Les deux premières co ncepti ons, apparemm ent irrédu ctibles, sont à la base des affrontements
entre certain s éco logistes, ca r tous ne sont pas biocentriques, et les tenants du déve loppement.
Pour les prem iers, la préservation de la nature est un obj ect if e n so i. Pour les seco nds,
l' obj ecti f de la préservat ion de la nature est de maximi se r le bien-être hum ain .
En se référant à la conception techn ocentrique, la noti on d' environ nement déve lop pée dans
cette th èse, renvo ie à un champ d' ac ti on publique qui peut être ap préhendé au travers de s ix
dim ens ions au xqu elles il est poss ible d'associer un obj ectif d' in tervent ion pub lique (Lamie,
2000 : p.39) :
- - - -- - - - - - - - - - - - - -- - - -- - - - - -- - - - - -- - - - - - - - - -- - - - - -- - - - - - -- - - - -- - - - - -- -- - - - - - - - - - - - - - - - -
22
la dimension éco log ique v1se à prése rver la divers ité et la vitalité des mili eux
bi ologiques en maintenant leurs conditions de reproducti on ;
2 la dimension pollution vise à minimiser les rejets dans les milieux et à adapter ces rejets
aux capac ités de s upport de ces mili eux ;
3 la dimension séc urité v1se à m1111m1 ser et à prévenir les n squ es sa nita ires,
technologiques et naturel s aussi bien pour l' hom me que pour la nature ;
4 la dim ens ion resso urces nature ll es vi se à assurer l' utili sation rationnelle et durable des
ressources nature ll es, énergie, ea u, sol et autres, en prélevant de manière à ce que les
gé nérations futures pui ssent avoir accès aux mêmes jouissances ;
5 la dim ension cadre de vie vise à amé li orer le cadre et la qualité de vie des hum a ins ;
6 la dimension esthétique et culture ll e vise à co nse rve r et à transmettre aux générat ions
futures les éléments remarqu ab les du patrimoine biologique, paysager et culture l.
La secti on qu1 suit exa mm e les efforts de pn se en compte de l' enviro nn ement dan s les
activités hum aines par le bia is de l'ado ption d' une vision plus large de l' environn ement, de la
tenu e des grandes rencontres enviro nn ementa les et le développement de nouveau x modèles
de pri ses de déci sion.
No us all ons retrace r ic i les étapes importantes de l' évo lu tion des efforts de prise en com pte
des préocc upati ons envi ronn ementa les. Les classes moye nn es et supéri eures des mi 1ieux ta nt
urba in s qu e ruraux dev ie nn e nt de plus en plus attenti ves à la qua lité de l' a ir et de l' eau, à la
présence de produits tox iques, à la bi o accumu lat ion, à la gesti on des déchets, au cara ctère
pi tto resque des paysages, à l'effi c ience énergét ique, à la va leur de la vie sa uvage, et autres
(George u et a l., 1997). La prom ul gat ion du Nationa l Enviro nmenta l Po li cy Act (NEPA) en
23
1969 aux États Uni s marqu ait sans doute l'acte pionni er ex igeant la pnse en compte des
préocc upati ons en vironn ementales dans la pri se de déc ision. Le N EPA représentait la réponse
politique et législati ve de l' admini strati on fédérale améri ca ine à ce1taines préocc upati ons
croissantes de sa populati on (Ledu c et Raymond, 2000 : p.1 7)
Le rapport Brundt land pour sa part a été préparé sous l'égide des Nations Uni es et a été
publi é en 1987. Il a eu pour mé ri te de reprendre les thèmes de fo nd d u ra pport du Club de
Rome so us un angle différent. Les co mmi ssa ires ont profité du rec ul du temps et des
remarqu es portées à l' endroit de la «c ro issance zé ro » pour prése nter un e altern ative de
gesti on de l' environn ement basée non pas sur un e réponse aux effets de la croissa nce
économique mai s plu tôt sur une ini tiat ive pour une me ili eu re rentab i1ité. Il s' agit de
24
s' inquiéte r auss i bien des effets globaux de la cro issance économique sur l'environ neme nt
que des effets plus spécifiques recen sés des agre ss ions co ntre l'environn ement, so it la
dégradation des forêts, du so l, du régime des eaux, sur les perspectives éco nomiques. Le
conse nsus étab li au niveau mondial sur cette problématique a donn é naissance au concepe de
dével oppement durable.
Dans le dom aine de l'énergie le rappo1t stipule qu ' un avenir énergét ique, sür, peu nuis ible à
l' envi ronn ement, économiquement viable et capabl e de so utenir le progrès hum ain est une
nécess ité absolue.
La publication du rappo1t Brundtl and a été su1v1 e de plusieurs réuni ons et accords
internation aux tournant autour de la Co nférence mondi ale sur l'environn ement et le
déve loppement (CMED) tenu e en 1992, ain si qu e la mi se en œuvre de l' Agenda 2 1
(McDona ld, 1998).
La CMED ou Sommet de la terre a été ten ue vingt ans après la Conférence de Stockho lm en
1972 et adopta vingt-sept principes relatifs au lien entre déve loppement et enviro nn ement,
parmi lesq uels dix-sept rel evaient de la mi se en œuvre des études d' impact ur
l' environn ement. La décl arati on fin ale de la CMED s' in sérait dan s l' Agenda 2 1 qui éta it
considéré co mm e un programme pour le XX Ième s ièc le en matière de développement
durable. Ains i, de nombreux problèmes relatifs à la pauvreté, à l'éducation, au logement, à
l' hyg iène et à de meilleures co nditi ons de vie sur notre planéte fa isaient l' obj et de divers
programmes d'intervention. Il faut noter que l' Agenda 2 1, dans son hui tième chap itre, mettait
l' accent sur la nécess ité de l' émergence de nouvelles stratégies dan s la prise de déci sion. Des
3
Ce concept in vite à intégrer la dime nsion environn emental e au se in de toute stratégie ou démarche de
déve loppement. Il convie à réviser les objectifs du développement et la façon de concevoir cel ui -ci
afin d' ass urer la conservat ion des resso urces, la protection des écosystèmes et le maintien de la
quali té des mili eux de vie pour le bénéfice des gé nérati ons actuell es et futures (Dussault et al. , 1990
: p.26)
25
stratégies qui doive nt désorm ais établir un co mp romi s entre facteurs soc iaux, éco nomiques
et environn ementaux dans les process us de pl anifi cati on et gesti on des ressources.
En effet, les préoccupati ons enviro nn ementa les ont été longte mps absentes à l' étape d e
définiti on des grandes ori entatio ns. L' éva luati on environn ementale do it être intégrée à la
planifi cati on du déve loppeme nt, se co nce ntrer sur les é léments signifi cati fs et être o uverte à
la parti cipati on des acteurs.
Pour clore ce bref hi storique, rappe lo ns qu e les ann ées 70 o nt marqué le début des premi ères
ÉIE ce ntrées exc lusivement sur l'environn ement phys ique. Da ns les ann ées 80, o n a
co mm encé à prendre en com pte les préocc upati ons soc iales lors de la réa li sati on des Él E.
Dans les années 90 on a intégré la gesti on environn ementa le à to utes les étapes du cyc le de
vie des projets. Auj ourd'hui , l'évaluati on environn ementale stratégique émerge comm e o util
proactif pour intégrer les préoccupati ons environn ementales au ni vea u des po litiques, pl ans et
programm es. To utes ces dé marches dénotent un effo rt sans précédent de coo pérati o n
intern ati onale pour rég ler les probl èmes environn ementaux à l' éc hell e planétai re.
2.2 Éva luation enviro nn ementa le de proj ets et approc hes méth odologiques
L' éve il à la co nscience environn e mentale a eu pour co nséqu ence dans plu sieurs pays,
l' ado pti on de lois et la mi se en vi gueur de procédures re lat ives à la protecti on de
l' environn ement. Ces di spos itifs légaux ont rempl acé o u renforcé des textes ju ridiqu es
secto ri els en rappo1t avec ce1ta ins as pects des problèmes environn ementaux tels qu e l' eau, les
fo rêts et les sols. La mi se en œ uvre des lég islati ons environn ementa les a nécess ité un e
réfl ex ion sur les méthodo log ies à employe r. Le dés ir de mettre en lu mière la stru cture d ' un
mili eu et de comprendre sa dynamiqu e a entraî né la mi se en pratique de nouve ll es fo rmes de
pe nsée, à travers des méthodes et techn iq ues variées relevant de nombreuses di sc ipl ines
sc ientifiques ( Prév il, 2000 : 25). Le déve loppement de l' évaluat ion environn ementa le s 'est
to ut d' abord effectué en s' inspirant des princ ipes de la planification rati onne lle axés sur
l' obj ectivité du process us, la pri se en co mpte d' a lternatives et la considération d' app roches
sc ientifiques et systématiques (Ri sse, 2003 : 28). To utefo is, les études pionni ères, d ites
environ nementa les, éta ient bea uco up plu s descripti ves et orientées sur les di f fére ntes
26
di sciplines de l'environnement. Elles ont vite montré les limites des études encyc lopédiqu es
et la juxtapositi on des études th ématiques.
La pratique et l'évolution des mentalités relati ves à l' importance de la pri se en charge des
valeurs soci ales et politiques dan s les processus décisionnels ont permi s une reco nn aissa nce
progress ive des facteurs subj ectifs en évaluati on env ironn ementale (Ri sse, 2003 : 28). D' où
la nécessité d' une approche intégrée et interdi sc iplinaire compl ètée par un e utili sati on accrue
de donn ées factuelles. Ainsi, il s'est avé ré pertin ent de repense r les obj ecti fs des étud es
environnementales de manière à dépasse r la dim ension statique des étud es th ématiqu es . Les
approc hes développées dans ce sens ont donc été ori entées vers un e plus grande
démoc ratisati on4 des déc isions (Weston, 2000 : 189 cité par Ri sse, 2003 : 28) et ont été
imprégnées de d iffé rents co urants de pl anificat ion don t nous parl erons plus lo in (vo ir
paragraphe 2.3.4). Cette nouve lle conception du mil ieu naturel et de ses liens avec l' homm e
est multi va ri ée, dynamique et globali sante (G ui go et al., 199 1).
L'étude d' impact sur l'environn ement co ns iste à insé rer harm oni euse ment un proj et dans so n
mi 1ieu réce pte ur. Ell e traite essenti ellement de 1'allocation optimale des resso urces en
rec herchant un co mpromi s acceptabl e entre les objecti fs de déve loppement et ce ux de
protecti on de 1'environn ement.
Les procédures d'éva luation environnementale vari ent se lon les pays et les régions mais, en
règ le gé nérale, ell es co mportent les phases sui va ntes : av is de proj et, définiti on de la
direc ti ve, réa li sat ion de I'ÉIE, prése ntati on du rapport de I'ÉIE, co nsultation publique et pri se
de déc ision (Parent, 1998 : p.259). Les méth odologies utili sées dans les ÉIE relève nt pour la
plupar1 des méthodes économiques. Nous allons passer en revue que lques unes de ces
méthodes (Pare nt, 1998 ; Leduc et Raymond , 2000).
4
Cette démocrati sation doit être basée sur effort d'éducation et d'information des acteurs.
27
proportionnelle à la valeur de so n bénéfice soc ial net pour la société . Selon Graaff ( 1993), il
est poss ibl e d'o btenir la mesure monétaire des coOts et bénéfice s au moyen d' un process us
assez simple qui consiste à additionn er les sommes correspondant aux coOts et bénéfi ces
.
enregistrés par les membres individuel s d' une soc iété. Toutefo is, l' auteur constate qu ' il n'est
pas évide nt de définir exactement cette société, parti culi èrement quand les avantages se
feront se ntir à long term e pour profiter à des gé nérati ons d' individus non enco re nés. De ce
po in t de vue, la mani ère dont les coOts et bénéfices fut urs dev ront être actuali sés dev ient
di sc utable . Dans le domaine des choix énergétiques, l' hori zo n des conséqu ences s'étend sur
plusieurs générati ons, ce qui rend co mplexe l' app lication d' un e ACB .
L'ana lyse éco nomique class ique est généralement limitée à un hori zo n d'un e gé nération so it
30 ans. Elle ignore donc les phénomènes de rentes et de fardeaux pour les gé nérations futures
rés ultant des choix énergétiques actue ls. 11 est gé néralement d iffic ile, en péri ode d' arge nt
cher, de cho isir des taux d' actualisation faibl es pour favo ri se r des so lutions qui ont des coOts
d'investi ssement élevés et par co ntre des coOts d'ex ploitation faib les. Dans le co ntexte des
pays en dével oppement, l' arbitrage en faveur du long term e dev ient particulièrement di ffi cil e,
en rai so n de la rareté des resso urces en capita l et des co nditi ons socioéco nomiques difficiles.
Le choix de taux d'actua li sati on élevés par rapport aux dépen ses prévues à long terme rev ient
à affaib lir la valeur des somm es à investir au prése nt. Même dans ce cas, la ga ranti e de la
pérennité de ces somm es est diffici le à obtenir dan s des co ntextes de cri ses éco nomiqu es et
de s conflits soc io-poli tiques.
La méth ode ACB est so uvent utili sée pour éva luer des programm es po ur lesq ue ls les
réfé rences au prix du marché ne se raient pas pertinentes tels que les investi ssements dans les
domaines de la sa nté, de l' éd ucation, de la protection de l'e nvironn ement.
L'optimisation économique: elle a été initiée par Yilfredo Pareto et évoque une situation
écono mique dans laquelle il est impossib le d'accroître les avantages d' un e personne ou d' un
groupe de perso nnes sans porter préj udice à une autre personne ou un autre groupe. Partant
de cette approche, le principe de la compen sation a été développé dan s les situation s où il y a
des gagnants et des perdants. Ce principe stipule que celui qui est avantagé par une politique
- - - - - - - ·- - - - - - - - -- -- --
28
ou un proj et devrait dédommager le perd ant. Cette démarch e réfère aux outils class iques des
sc iences économiques comm e les modèles, les matrices, les résea ux, les modèles avec
intrants et extrants et les indices. La di fficulté de cette démarche rés ide dans la mani ère de
pond érer et d'évaluer les di fférents éléments du mil ieu de vie.
La situati on s' avère d' autant plus ambi guë qu e chaque expert est libre de proposer sa
fourchette d'estim ati on en foncti on des influences po litiques, de l' importance des groupes de
press ion, de la législat ion, de la récession et des conflits environn ementa ux de l' heure (Munn,
1977).
L'analyse coût efficacité (ACE): elle est utili sée da ns les situati ons où l' ACB est
inappropriée en pratiqu e te l qu e dans le cas des programm es qui so nt poli tiquement bie n
justifi és mais dont les bénéfi ces escomptés ne se fe ront senti r que dans le long terme. Cette
situati on est assez fréquente en déve loppement régiona l quand il s' ag it de supporter les
rég ions marginales. L' ACE mesure la mani ère d'atte indre l'o bj ecti f fi xé au moindre coll t. De
ce po int de vue, ell e est utili sée pour di scri min er des scénari os de proj ets à obj ectifs
s imil aires (J ones, 1972).
Le coût.d'opportunité: il mes ure le coû t conse nti pour atte indre un obj ectif en le co mpa rant
à la va leur qu e ces fonds po urra ient avo ir dans une utili sati on altern ative potentiell ement plus
profitabl e. Il y a un coû t rée l si l'o n constate que l' all ocati on des ressources n' a pas été
optim ale, c'est à dire que l' in vesti sse ment aurait eu un me ill eur rendement dans un autre
usage. Il fa ut noter que ce co ût n'est pas de nature comptab le et n'apparaît donc pas da ns la
balance des paiements. Le coû t d'opportuni té est so uve nt utilisé po ur j ust ifie r co mm ent le
choix d' un projet rep résente la me illeure façon de dépen se r les fonds di sponib les (Hung et
Ri chelle, 1996)
En effet, un investi sse ment peut avo ir un effet multiplicateur dan s la mes ure où il constitue
une so urce de revenu pour les facteurs de production . Ainsi , les revenus dépensés après les
taxes et les épargnes constituent à leur tour des sources de revenus pour d'autres facteurs de
production, et ainsi de suite. L'emploi fourni à un chômeur devi ent la source d' un autre
emploi pour un autre chômeur; tout se passe comme dan s une réacti on en chaîne. Dans ce cas
de fi gure, les retombées se multiplientjusqu ' à ce que la totalité de l' investisse ment initial so it
converti en taxes et en épargnes (Fréchette, 1993). Cette méth ode a été uti 1isée dans
différentes études de la Banque Mondiale pour les pays en déve loppement. Elle est so uvent
utili sée pour se prémunir contre les critiques des groupes environn ementau x dan s les pays
occ identau x et constitue un argument choc pour les promoteurs. Il importe ains i, dan s les
ÉIE, de faire la balance entre les opportunités de reve nu s et d'empl ois face aux impacts
négatifs des projets de développement.
L'approche du coût du déplacement: elle permet d'attribuer une va leur économiqu e à des
biens te ls les monuments, aires protégées et aires de récréati on, en éva luant les coûts
co nse ntis par les gens quand ils se déplacent pour y accéder. La relati on entre les coüts et les
fréq uences des vis ites devient la courbe de la demande du bi en environnementa l. Cette
méthode est bien adaptée dans l'éta blissement de la propension maximale à payer de la
30
c li entèle cible. Ce pend ant, elle sous-estim e, dans d'autres cas, d' autres ava ntages rée ls du s ite
(Hyman and Stiftel, 1988).
La technique du prix hédonique: cette techniqu e, appelée auss i méth ode de l' évaluati o n
foncière, consiste à estim er la va leur implicite attribuée par des ac heteurs d' habitati ons po ur
des attributs environn ementaux. Dans cette méth ode, on présum e qu e le pri x de ve nte d' une
maiso n se ra mo indre dans un environnement médi oc re qu e si ell e était située dans un
e nvironnement de qu alité. Ain si, cette di fférence de pri x, appelée « pri x hédoniqu e », pe ut
être co nsidérée co mm e une estim ati on de la propension des acheteurs à payer pour la quai ité
de l' environnement (Rose n, 1974 ; Des Ros iers et al, 1997).
Cette méth ode est so uve nt utilisée pour éva luer les do mm ages assoc iés au trafi c routi er, à la
proximité des aé roports ou au passage des li gnes électriqu es à haute tension sur la va leur des
habitati ons. La méthode prése nte des limites, car l' accès à un environn ement de qualité pe ut
aussi être apprécié par d' autres facteurs tels qu ' un faible taux de crimin ali té, l'access ibilité
au x centres d' achat, aux servi ces culturels, et autres (Théri ault, M et al. , 1999). La méth ode
hédoniqu e ne fournit pas des chi ffres exacts, mais plu tôt des ordres de grandeur (Godard ,
1997).
D' autres méth odes, autres qu 'éco nomiques, sont également utilisées en éva luation
environn ementale. Ce rtaines sont repri ses ci-dessous
Les matrices et les listes de contrôle : les matri ces permette nt de porte r un jugement sur les
impacts th éo riqu es et relati fs d ' un proj et. Ell es serve nt à la fo is à identifier ou à évaluer les
impacts envi ronn ementa ux. Les deux axes composant la stru cture d' une matrice so nt la
rep rod uction de li stes de co ntrô le reconnu es ou l' adaptat ion de tell es listes au mili eu
d' inse rt ion et les co mposantes du projet (Leduc et Raymond , 2000). La matr ice élaborée par
Léo po ld et al. ( 197 1), à la de man de du Uni ted States Geo logica l Survey, est à l' ori gine du
déve loppement de la méthode matri ciell e. Elle représe nte le premi er effort sc ientifique de
product ion d' un cad re méthodologique de prise en compte de l'évaluation en vironn ementa le
dans to ute son amp litude.
31
La matri ce de Léopold est constituée d' une gri Il e à doubl e entrée de 101 co lonn es pour les
acti ons proj etées liées au proj et, et 86 li gnes représentant les éléments du milieu, groupées en
qu atre classes, biologiques, phys ico-ch im iques, écologiques et culturell es. Bien qu e les
matri ces perm ettent de visuali se r et de présenter l' ense mbl e des impacts d' un proj et, ain si
qu e les interacti ons entre les activ ités proj etées et les éléments du milieu, il n' en demeure pas
moin s qu e leur utilisati on prése nte certaines limites. Que lques unes de ces limites so nt
(Lenco, 1998 cité par Kouroum a, 1999; Prév il , 2000):
L'évaluation écologique: co ntrairement aux autres méth odes qui tentent d' attribu er une
valeur à un bi en ou à un se rvi ce, l'éva luation éco logique sert à identifier l' importance de la
co nservati on de la va leur intrin sèque de la natu re. L' ori gine de la méth ode prov ient de la
superpos ition cartographique qui est elle même iss ue de techniques et de manipul ati ons
utili sées depuis longtemps dans le domaine de l' aménage ment et de la planifi cati on du
territoire. L'approche de supe rpos ition déve loppée par Mcl-l arg ( 1969) est l' un e des plus
empl oyées en planification environn ementale et en évaluati on des impacts
environn ementaux. Elle perm et de déte rmin er les co ntraintes li ées à un e enti té géographiqu e
et de mettre en év idence la co mpatibilité des diffé rentes options avec le mili eu réce pteur.
L' ap proc he de Mcl-l arg a co nnu des déve loppements ul térie urs par des travaux de recherc he
de plusieurs che rcheurs et organi smes portant sur :
" la prise en compte des apt itudes elu milieu et des considérations économ iques ( Falque,
1972; Fa lq ue et co ll. , 1973) ;
./ 1'écogéograph ie uti 1isa nt la tec hnique des ca rtes contra intes/potent iali tés (Tricatt, 1973;
Tricard et Ki Il ian , 1979) ;
32
v' la planificati on écologique, empl oyée réce mm ent pour certain s systè mes d' info rmati o n
géographique (Tarl et, 1985);
v' l' in ventaire du ca pital nature (Jurd ant et coll ., 1972; Jurdant, 1977) ;
v' le cadre éco logique de référence pour un e meilleure interprétati on de la ca pac ité de
suppo1t, des potenti els de production et des ri sques de dégradati on du milieu (MEF et
MAM, 1997);
v' l'élaborati on des ca rtes de sensibilité utili sées dans la loca lisation des li gnes de
transp01t électrique (Hydro-Québec, 1990 et 1994).
Les modèles et systèmes: grâce aux progrès réa lisés dans le domaine de l' inform atiqu e, des
modè les et des bases de donn ées informatiqu es so nt de plu s en plu s utilisés pour préd ire et
éva luer l' impact sur l'environn ement des proj ets de déve loppement dès l'étape de la
planificati on. Les modèles mathémati ques sont les plu s employés en éva luati on
environn ementale. Ces modè les qui s'appuient sur la théo ri e des systè mes (Le Moigne, 1984)
perm ettent de tenir co mpte de la dynamique des éléments environn ementaux, en expliquant
les liens et interacti ons entre les acti vités proj etées et le milieu. Ils perm ettent ain si, de
s imuler la dynamique d' un système et d'examiner di fférentes options dans un e dé marche
itérati ve. Ce pendant, la conce ption de modèles pour les beso in s d'éva luati on
environn ementale se heurte à des di ffi cul tés liées à l' intégrati on de to us les éléments
perm ettant la représe ntati on du fo ncti onn ement d' un milieu donné (Canter, 1977 et 1996).
En prenant en co nsidérati on les forces et fa iblesses des méth odes prése ntées ci-dess us, il
impo1te d'adopter un e approc he holistique de pri se en compte de l' environ nement auss i bien
au ni vea u de l' in te raction entre les actions projetées et les éléme nts environ nementaux, qu'au
ni vea u de l' in teract ion entre acte urs. Un te l but peut être rencontré pa r une éva luat ion de type
in tégré permettant de co nsidérer un ense mble d'enjeux. Selon Gil pin , ( 1995), la qua li té d' un e
évaluation environnementa le repose su r un di spos itif de prospective territoria le et sur un plan
env ironneme ntal rég ional capab les d' identifier l'essent iel des enjeux env iron nementaux. Un
te l dispos itif d' aide à la déc ision permet d'appréc ier les impacts cumul atifs des effets
physiques et biologiques d' un projet et d'établir la compatib il ité des objectifs de
....,...,
..)..)
déve loppement avec ceux qui se rapportent à la protection de 1'environn ement (Georgeu et
al., 1997).
L'ÉES appliquée à la pl anification énergétique doi t supporter et aider la pri se de déc ision de
manière à assurer un e utilisation optimale des resso urces et à améliorer la qualité de vie des
populations. Les Él E, bi en que très répandues et mi ses en prati qu e, reste nt in suffi santes pour
assurer un déve lop pement durable. Au delà de leur utilité ponctuelle, plusieurs critiqu es o nt
été formulée s par rappo1t aux pratiques des Él E, nota mment la non pri se en co mpte des effets
synergiques ou cumulatifs des impacts env ironnementau x, la limitati on du nom bre d'o ptions
véritablement exam inées et l' incapacité d'évaluer correcteme nt certa in dommages tels que la
polution à l'échelle de grand s bassin s versants. L'ÉES tire so n ori gine de ces in suffisances
constatées au nivea u de I'ÉIE des proj ets.
L' ÉES est un domaine d'activité relati vement nouveau qui susc ite bea ucou p d' intérêt auss i
bien chez les cherc heu rs que chez les praticiens en éva luat ion environn ementale. L'ÉES a
un e fonction d'aide à la déc is ion pouvant être mi se au se rvice d' un co ntexte de
développement durable. C'est un e prat ique en construction, qui se déve loppe, se généra lise et
s 'ajuste dan s une perspective à long terme, en dépassa nt la logique des proj ets. Plusieurs pays
et in stitution s internationales ont déve loppé leurs propres systèmes d'évaluation
environnementale stratégique so us différentes formes (Ri sse, 1998). L'ÉES est une prat ique
répandue dans de nombreux pays en Amér ique du Nord, en Europe et en Océan ie (Crowley,
2000). L' ÉES ap paraît comme un e avenue prometteuse pour la prise en compte des
préoccupation s environnementales le plus en amont poss ible du processus décisionnel. La
procédure de l'évaluation env ironnementale actuelle présente un certain nombre de lacunes
méthodologiques qui sont décrites dans la littérature (Lacoste et al., 1988 ; AIEF, 1995 ;
Gauthier et a l., 1999 b) et que pourrai ent corri ger les ÉES. Ces lac unes concerne nt
notamment des di scussions sur la just ification du projet, l' agrégat ion des évaluat ions et les
modes d' implication des citoyens.
34
Les ava ntages présumés de I'ÉES résultent du fait qu ' elle faci lite la démarche d' évalu at io n
environn ementale des proj ets en permettant de gagner en temps à l'étape de pl anifi cation,
d' identifier les problèmes environn ementaux d ' un ensembl e de proj ets et de réso udre la
qu esti on de leur justification à 1' étape des grandes ori entations. Co ntra irement aux Él E,
I'ÉES permet d'exami ner les impacts environnementaux de plusieurs opti ons au ni vea u des
PPP en considérant les impacts cumul atifs, indirects ou seconda ires, ainsi qu e d' identifier des
mes ures d'atténuati on appropriées pour les actions déco ulant des PPP (Thérive l et Pmtidari o,
1996 ; Dom , 1997).
Se lon Falque (1995), I'ÉES encourage l' implication d'o rgani smes dans la pri se de déci sions
aya nt des incidences environn ementales impo1iantes afin de po1ter les mêmes atte ntions aux
qu estions environn ementales que ce ll es po1tées aux as pects éco nom iques et soc iaux.
Toutefo is, la pratique de 1' ÉES se heurte à des di fficultés d'ordres méthodo logique,
institutionne l et budgétaire (Sadl er, 1996). La résistance et l' insuffi sance de capac ités
institutionne ll es, les fl ous méth odo logiques ainsi qu e les fl ous en mat ière de process us
déc isionn els sont, entre autres, que lques difficultés liées à l' impl antat ion des ÉES.
Il existe plusie urs définitions de I'ÉES dans la littérature. L'exa men de ces défi niti ons montre
un e ce1taine évo lution du co ncept d' ÉES dan s le temps. Certaines défin iti ons présente nt
I'ÉES comme un outil qui effec tu e la se ul e prise en charge des effets environn ementa ux des
politiques, plans et programm es déjà formulé s. Voyo ns certa ines de ces défi niti ons.
Dans cet esprit, Brown et Théri ve l (2000) défini ssent I' ÉES comm e:
« Un p rocessus dont la finalité est de fourn ir au proposeur, durant la
f ormulation de la politique, et au décideur, au moment de l 'approbation de
la politique, une comp réhension globale des imp lications environnementales
et sociales de la politique proposée, élargissant la portée des enj eux au delà
des déterminants à l 'origine de cette nouvelle politique. »
Dalai-Ciayto n et Sadl er (2003) déc ri ve nt éga lement I' ÉES co mm e un process us visa nt à
identifier les dim ensions, effets et co nséquences sur l'environn ement en y incluant de plus en
plus les co ns idérati ons soc iales et économiques, des politiques, pl ans et programm es et
d'autres initi ati ves se situant en amo nt des proj ets. Cette approche dev rait constituer une
co ntributi on à la formul ati on des politiques, pl ans et programmes en s' in tégrant au process us
ava nt les pri ses de déc isions inhérentes à cette fo rmul ati on.
Dans cette même perspective, Ri sse (2004) définit I' ÉES comme:
« un processus el un outil d'aide à la décision intégré, visant à é valuer les
incidences environnementales des PPP, incluant leurs alternatives, et à
proposer des recommandarions sur les mesures qui pourraient êrre prises
p our rédu ire ou valoriser ces incidences. Celle démarche vise à impliquer le
p ublic, fa it référence à des autorités publiques imputables et donne lieu à un
rapport d 'évaluation environnementale ».
Pour les beso in s de cette thèse, nous cons idérons I' ÉES comme un process us aya nt à so n
service un ense mb le d' outi ls pour pre ndre en compte les considérations environnementales et
soc iales dans l'élaborati on des PPP . Sous cet ang le, nous examin ons les ato uts des définiti ons
36
ci-dessus par rappor1 à la pri se en co mpte des solution s de rechange, le reco urs à un rappo rt
écrit, 1' intégration précoce de 1' ÉES dans le process us de pl anifi cati on, 1' uti 1ité de coo rd onn er
I'ÉES avec les autres outils de pl anifi cati on, la caractéri sati on de I'ÉES et so n as pect d'a ide à
la décision. To utefois dans le contexte de cette th èse, un e adaptati on co ncern e l' implicati on
des acteurs c lés co ncern és par l'acti on publique à la place d' un e implication du public (vo ir
chapitre Ill et chapitre V).
Plusieurs term es so nt souvent utili sés à trave rs le monde pour dés igner le concept d'ÉES . Il
s'agit entre autres de l'évaluati on d' impacts de politique, l'éva luat ion programm at ique,
l'éva luation environnementale de politiques, plans et programm es, l' éva luat io n
environn ementale sectori e Ile, 1'évaluati on environn ementale de propos itions
go uve rn ementales, ainsi que l'évaluation régionale (Théri ve l et Partidari o, 1996 ; IAIA,
1999 ). Dans l'express ion évaluation environnementale stratégique, le terme stratég ique se
réfère à l' éva luati on qui se situe en amont des proj ets. En effet, les déc isions pri ses en regard
des politiques, plans et programm es influ encent directement l' aménage ment du terri to ire,
l'enviro nn ement et surtout la sélection des proj ets. Les co ncepts de po litique, plan et
programm e sont défi ni s c i-dessous .
./ La politique est un ensembl e de pnn crpes gé néraux adoptés par un e organi sati o n
pri vée ou publique pour l'exe rcice de ses acti vités. Dans le do ma ine public auque l
s' in teresse particuli èrement cette recherche, ce so nt en effet, des actes d' ori entat ion o u
des li gnes de co nduite généra les ado ptées pa r les in stances go uverve mentales po ur
guider les pri ses de décision subséq uentes (Do m, 1997; Sad ler, 1996). Les po li tiques
pren nent souvent la forme de li vres blancs, de lois, de règ lements, ains i que de
déc larations go uvernementa les (Du ssa ul t et al, 1990) .
./ Le plan est un ensemb le structuré d'o bjectifs que se fi xe une organisation privée ou
publi que, ain si que des moye ns qu 'e ll e se do nne po ur les atte indre. Ces objectifs so nt
coordonnés et planifiés dans le temps en vue de la mise en œuvre d' une po li tique dans
un secte ur ou un domaine particu lier (Dom, 1997). Le plan est aussi considéré comme
un e stratégie élaborée, projetée dans l' avenir, souvent assortie de priorités, d' options et
37
de mes ures, le tout serva nt à étayer la politique et à la mettre en œuvre . Il peut s'agir de
plans générau x d' utili sation du sol, de plans d' urbanisation ou de plans de tran sport .
./ Le programme est une suite d'action s qu ' une organi sation privée ou publique se
propose d' accomplir en vue d'atte indre les obj ectifs d' un plan. Il prend la fo rm e d' un
calendrier stru cturé et cohérent d 'engagements, d' in strum ents proposés, d' act ivités ou de
projets dans un secteur ou dans un domaine parti culi er (Sadler, 1996; Dom, 1997).
Objectifs de I'ÉES
Les obj ectifs de I' ÉES sont multiples. Un des objectifs clés de l' ÉES est de favori ser
l' attei nte d' un déve loppement durab le, par l' in tégration de l'envi ronnement et du
déve loppement dan s la pri se de décision afin de concevoir des PPP so utenabl es d' un point de
vue envi ronn emental (Sadler, 1996). Toutefois, vu sous cet angle, 1' ÉES aborde uniquement
le volet environn eme nt du déve loppement durab le alors que ce lui-ci compo rte des
dim ensions soc iales, éco nomiques et techniques. Un autre objectif de I' ÉES co nsiste à
renforcer et à mieu x encadrer les ÉIE en identifiant tôt dans le processus de planification les
impacts génériqu es pote nti els et les effets cumul atifs, en intégrant les enj eux stratég iques
reliés à la justification et la loca li sation des projets et finalement en réduisant le temps et les
eff01ts req ui s à l'éva luat ion de projets individuels.
Le développement durabl e est défini comme une forme de dével oppement qui peut perm ettre
de sati sfaire les beso in s actu els sa ns remettre en cause la capac ité des générati ons futures à
satisfaire leurs besoins. Selon Waaub ( 1993), le concept de développement du rab le s'affirme
co mm e un paradi gme de déve loppemen t en émerge nce. Ce concept ne pouvant être rendu
opérationn el uniquement par les ÉIE de proj ets, I' ÉES est perçue co mm e un outil perm ettant
d'assurer la mi se en œuvre des principes de ces derni ers. L'ÉES, en favori sant la prise en
compte des con sidérations environnementales le plu s en amont poss ible du process us
décisionn el, permet aux décideurs d' intégrer les considérati ons éco nomiques, soc iales et
environn ementales pour prendre des déc isions éc lairées. De ce poin t de vue, I'ÉES pe ut être
38
la recherche de so luti ons se réa li se de mani ère proactive, c'est-à-dire que « les déc isio ns
sont fondées sur l'analyse d'une vaste ga mm e d'options et inspirées de la co nve rge nce des
intérêts des individus et de la soc iété» ;
2 l'obligati on d'intégrer les facte urs économiques, sociaux et environn ementaux dans le
process us de qu estionnement entraîne l'adoption de pratiqu es systémiques reposant sur la
co nn aissa nce des interrelati ons entre les systèmes hum ains et biophysiques et entre
l'économi e et l'environn ement ;
Une éva luation intégrée qu i adopte ces principes n'est pas encore tout à fa it mise au point.
Se lon Sad ler ( 1996), l'évaluation environnementale est une pratique qui se construit dan s un
monde en évo lu tion . Ainsi, ell e a tout d'abord été considérée comme une contrainte
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additi onn ell e imposée à la produ cti on, entraînant par conséquent un coüt suppl émenta ire .
Se lon Ga uthi er et aL ( 1999 b), l'avè nement du co ncept de déve loppement durable a modifi é
co mpl ètement le regard sur cette questi on. Selon ces mêmes auteurs, il est actue llement
admi s, mais non enco re plein ement assum é surtout dan s les pays en deve loppement, qu e la
pri se en co mpte de l' environn ement fait parti e des conditi ons qui perm ettent la produ cti o n.
Nous passons ai nsi d' un e vision réacti ve, telle que véhi cul ée par l'étude d' impacts sur
l' envi ro nn e ment, dans laqu ell e les questions environn ementales sont examin ées après la
conce ption des proj ets, ce qu i est considéré co mm e un e étape tec hni que, à un e vis ion
proacti ve, telle qu e vé hi cul ée par les form es réce ntes d' ÉES dans lesqu e ll e la conce pti on des
PPP intègre a priori la questi on environn ementale (Brown and Théri ve l, 2000).
En tant qu e démarche pl anifi catri ce, l' ÉES est très influencée par les di verses théo ri es de la
planifi cati o n (Waaub, 2003 : 12). Ce lles-ci influencent 1' ÉES sur deux as pects; le mode de
mi se en œuvre de I' ÉES et le mode de part icipati on du public au process us d' ÉES. L' ÉES
s' inscrit dans la prat ique plus large de l'éva luati on qui co nstitu e elle même un e co mposante
du processus de pl ani ficat ion (Ri sse, 2003). Il n' existe pas de défini tion uni que de la
pl anifi cation même si elle est largement véhi cul ée dans la littérature. Toutefo is, ell e peut être
définie co mm e un process us de décision qui repose sur la détermin ati on préa lable des actions
ainsi que des ressources hum aines et physiques nécessa ires po ur atte in dre un obj ectif. De ce
point de vue, e ll e suppose notamm ent l' identifi cati on d'altern atives, l'analyse de chacune
d'e lles et la mise en place d' un process us de sé lection de ces altern atives. Nous exa minons
ci-après qu elques th éo ries de la planifi cation qui so us-tend ent I' ÉES et qui ont influ encé et
influence nt touj ours les process us de prise de décision dans les orga ni sations.
a) La planification rationnelle: ell e est apparue dans les années 1950-1 960, à la suite de la
mi se en évidence d' un beso in de rendre plus« sc ientifique » le processus de la pl ani ficat ion.
Cette form e de planifi cat ion se ca ractéri se par l'établi sse ment d' un e démarche procédura le
li néa ire, qui se ve ut logiqu e, co hérente et systématiqu e (Lawrence, 2000). Se lon Ga ri épy
( 198 6), I'ÉES s' in sc rit dans le prolongement du modè le de la pl an ificat ion ration nelle
l
40
class ique. En d' autres termes, elle s' inscrit dan s une perspective qui conço it la planifi cation
comme un outil d'aide à la décision permettant aux collectivités de faire des choix rati onne ls
en fonction d'obj ectifs préétablis. De ce point de vue, comm e le so uli gne Waa ub (2003 : 7),
I'ÉES s' appuie sur une vision globale de la situation et met en œuvre des outil s perm ettant
d'atteindre des buts précis; elle renvoie à des transformation s structurelles et à des cho ix
co llectifs basés sur la connaissance scientifique dan s un e logique positi viste, détermini ste et
linéaire; elle présum e que la communication ne se fait qu ' entre l' expert et le déc ideur et
qu 'aucune commun icati on externe n' estju gée util e.
Étant basée sur le pnnc1pe se lon lequ el la science perm et de guid er l'act ion publiqu e, la
planification rati onnelle fa it principa lement appel à la conn aissance de l' expert et laisse très
peu de pl ace à la participation pub! ique. Les outil s utilisés en planification rati onn ell e
relèvent de l'analyse coüt-bénéfices et de ses techniques dérivées, les modè les probab ili stes,
l' optim isation et les jugements d'experts. La planification rati onn ell e a fait l'o bj et de
nombreuses critiques dont, entre autres, son rej et des co nnaissances non sc ientifiqu es et no n
techniqu es, sa di fficulté à considérer le rôle central de la concertation et du di alogue dan s le
process us de planification , ain si qu e sa difficulté à prendre en considération la compl ex ité des
process us déc is ion nels (Risse, 2003 : 8), et des systè mes hum ains. La planifi cat io n
rati onnell e s'avère aussi inadéquate pour répondre aux questi ons relatives à l' harm oni sation
de la multiplicité des intérêts diverge nts, voire même co nfli ctu els, et à la prise en charge de la
multiplicité des intérêts dans le processus déc isionn el en environn ement (Gauthi er et a l,
1999a). Elle pose éga lement des prob lèmes opérati onn el importa nts en terme de coüts et de
durée pour réali ser le portrait de la situation, l'in ve ntaire et l'analyse de toutes les options, la
prévi s ion des impacts, l'évaluation et la co mparaiso n des différentes opti ons.
D' autres courants de la planification ont émergé suite au x critiques formu lées à l'éga rd de la
planificati on rati onn elle class ique. Nous passo ns ci-après en rev ue qu elques un s de ces
courants de plan ification au xque ls I'ÉES peut s' arrimer.
41
Le processus de planification stratégique est basé sur le modèle Strengths and Weaknesses,
Opportunities and Threats (SWOT) se lon leque l l' élaboration d' une stratégie dan s une
organ isation découle de l' évalu at ion des menaces et des opportunités auxquelles e ll e fa it face ,
ains i que l' éva luation de ses force s et faib lesses (Mintzberg, 1994 :37). Le process us so us-
jacent au modèle S WOT est composé de plusieurs éta pes6 avec des bouc les de rétroactio n
(Ead ie, 1983 : 448 ; Denhart 1985 : 177-1 78 ; Sorkin, Ferri s et Hud ak in Kaufman et Jaco bs
1996 cités par Ri sse, 2003 : 10). Co ntrairement à la planification rati onne ll e, la planifi cati o n
stratég ique vise à permettre une planification plus
« participative » des organ isatio ns ou des communautés (Denhart 1985 : 175) . Se lon Ri sse
(2003), la planification stratégi qu e fait appe l à des o util s diversifiés axés sur les aspec ts
La stratégie peut être défini e comme un pl an, un guide, une ligne de co nduite, une action dan s
l' aven ir (Eadie 1983 : 448 ; De nhart 1985 : 175). Elle peut être considérée comme une faço n de
fa ire propre à une organi sation ou com me une position adoptée par ce ll e-c i (M intzberg, 1994 : 23,
27). La stratégie est 1'art de fa ire converger des moye ns pour atte indre les buts et les objectifs fixés
( Proul x, 2002)
6
Étapes de la planification stratégique: 1) ident ification des objectifs de l'organi sat ion et
détermination de la portée de l'éva lu ation, 2) évaluation de l'organisation en terme d'opportunités
et de contraintes, 3) examen des forces et des faiblesses de l' organi sation, 4) identificat ion des
valeurs, des intérêts et des as pirations des acteurs impliqués dans la planification , 5) élaborat ion
d'altern atives ou de scénari os de la stratégie, 6) choix de la stratégie satisfaisa nt le mieux les étapes
1 à 4 ; 7) élaboration d' un plan d'actions visant à mettre en œuvre la stratégie, 8) mise en
app li cat ion du plan d'act ions, 9) suivi et mi se à jour du plan d'action s.
42
L'éva luati on environn ementale est actu ellement fortement influencée par le cou rant de la
planification interactive. Selon Waaub (2003 : 12) :
comme dans la planification stratégique, mais fait partie du système d'acte urs. Les outil s
utili sés dans le process us de planification communicationnelle so nt fond és sur l'apprenti ssage
et le dialogue et sont plutôt de nature qualitative (Lawrence, 2000 : 617 ; Healey, 1996 : 24 7 ;
Ri sse, 2003 : 19)
Le modèle d' une gesti on intégrée et négoc iée de l'environnement ca ractéri sé par un e
ouverture du process us à tou s les acteurs, la pri se en compte des e nj eux, la fl ex ibilité et
l'adaptabi lité (Lang, 1986 ; Sad ier, 1986; Taylor et al., 1995) re lève davantage de l' approche
de planification co mmunicationnell e (Gauthier et al. , 1999 b ). La gesti on intégrée de
l'environ nement est définie comme une diversité de po1ieurs d'e nj eux (s takeholders) qui se
réuni ssent pour partage r de l' information et des points de vue, pour se concerte r et collaborer
afin de gérer l'environnement (Margerum , 1999 : 151 ). L'accent mi s sur la fl ex ibilité des
procédure s en gardant toutes les o pti ons ouve1ies perm et d'apporter des modifi cations
constantes basées sur des process us d'apprenti ssage et la va lori sation de diverses form es de
con naissances te ll es qu e les connaissances vernacu la ires ou traditi onn e ll es (Ga uthi er et a l.,
1999 b).
L' approche de gesti on intégrée de l'e nvironn ement met l'acce nt sur les problèmes
orga ni sationn e ls à sa vo ir les relations entre élus loca ux, planificate urs, expe1is, groupes
d'intérêts, citoye ns et autres, et ce, dans un e perspecti ve de réso luti o n des prob lèmes basée
sur la co mpréhension intersubjective du rôle des représe ntatio ns co mm e fondement de
l'acti on (Habermas 1987 in Hame l 1997, p.3 16 c ité par Ga uthier et a l, 1999 b). Se lon ce
modè le intégré, en émerge nce, la parti e ipation du pub! ic se réa lise tout au long du process us
de planification dan s l'o ptique de favor ise r le déve loppeme nt durab le. De ce point de vue, le
processus d'éva lu at ion environn ementale est co nçu com me un in strument priv il ég ié
permettant aux communautés loca les de prendre en charge leur déve loppement et de gére r
leur deve nir (Gauthi er et al., 1999 b ).
large ment débattue et di sc utée (Lawrence, 2000: 611 Ri sse, 2003 : 13). Selon Waa ub
(2003 : 7) :
« La planification incrémentielle par p etits pas s 'appuie sur des décisions
opérationnelles débouchant sur des actions dont les résultats impirent les
actions subséquentes; elle vise à gérer la réalité de façon fo nctionnelle en
insistant sur les moyens d'allocation satisfa isante des ressources
dispon ibles ».
Le processus de planification incrém enti ell e peut être défini comme un e démarche
caracté ri sée par des négoc iations pol itiques et des coa litions, do nn ant lieu à des changements
grad uels dan s le process us de déci sion (N il sson et Dalkmann , 2001 : 3 11 cités par Ri sse,
2003 : 13). La planification incréme nti ell e n'est pas caractéri sée par une procédure de
planification clairement pré déterminée co mme dan s le cas de la planificati on rati onn elle
(Ri sse, 2003 : 13). Elle implique plu sieurs acteurs ayant des intérêts diverge nts, et ce, dans un
process us déc isionnel décentrali sé. Ains i, selon Ri sse (2003 : 13), les décisions de grand e
envergure so nt divi sées en petites déc isions réparti es entre plusieurs petits gro upes d' acte urs
qui travaillent de faç on indépendante en poursui vant leurs propres intérêts. Les outil s ut ili sés
en planification incrémenti e lle sont en gé néral basés sur des anal yses et des étud es axées sur
la pratique et l' expérience (Lawrence, 2000 : 61 1 ; Ri sse, 2003 : 15). Se lon Etzioni ( 1973 :
220 cité par Ri sse, 2003: 15), la planifi cati on incrémentielle n'est pas représentat ive des
intérêts de la communauté, en raison de sa vision plurali ste mais inéquitable de la soc iété. O n
pense aux groupes orga ni sés par oppositi on à la commu nauté en gé néral.
propre VISIOn de la planification (Davidoff, 1996 : 307 ; Chec koway, 1994 : 14 1 ; Ri sse,
2003 : 16). Elle est basée sur un e démarche pluraliste, prenant en compte les va leurs de
différents groupes d'acteurs; ell e s' intègre dan s un process us politique de planifi cati o n
(Davidoff, 1996 : 309 ; Ri sse, 2003 : 16). À cet effet, cette approche de planifi ca ti o n
préconi se essenti ellement des outils perm ettant de mettre en lumière les va leurs qui ori entent
la planifi cati on (Ri sse, 2003 : 17). Les critiqu es formul ées à l'éga rd de la pl anifi cati o n
justifi cati ve conce rn ent sa non prise en compte des va leurs rée ll ement prônées par la soc iété
et son insuffi sante appréc iati on des co mposantes physiques du terri to ire au détrim ent des
co nsidératio ns socio-économiqu es (C hec koway, 1994 : 14 1 ; Hayden, 1994 : 16 1 ; Ri sse,
2003 : 17). Elle a gé néré un e vision de la planifica ti on reliée à des inte racti ons entre acteurs
poursui vant des objecti fs diffé rents dans des logiques d'action di ffé rentes. Ce la est très util e.
Par contre la planifi ca ti on communicati onn elle essaie de fournir un cadre déc isionne l et donc
de réc upérer dans le process us de pl anifi cati on des acteurs qui auraient te nd ance, se sachant
exclus ou se percevant comm e tel, à élaborer des stratégies hors process us, du ge nre tous les
co ups so nt permi s pour gagner.
Pour les besoin s de cette th èse, nous in scrirons I' ÉES dans les co urants de la planifi cati o n
·< stratégique et de la planifi cation co mmuni cati onn elle. En effet, dans un co ntexte stratégique
multi acteurs co mm e celui de la pl anifi cation énergétiqu e, c'est l' approc he de planifi cati o n
co mmuni cati onn elle qu ' il co nvient de pri vilégier parce qu ' ell e favo ri se l' implication des
ac teurs dans le process us déc isionn e l et l'évo luti on de leurs po ints de vue par apprentissage.
Les acteurs abord ent le process us de décision dans un esprit de collaborat ion fo ndée sur un e
perce ption de la situati on de type gagnant. La pl anifi cation stratégique co rrespond au
co ntexte actuel de planifi cati on dans les admini strati ons. Ell e perm et de considérer des
enj eux compl exes et des cho ix à long te rm e qui ne peuve nt être traités dans un cad re de
planifi cati on co mmun icationn ell e. De ce point de vue, la planifi cati on stratégique et la
pl anifi cation co mmuni cati onn elle so nt co mp lementaires. Cette derni ère permet de pre ndre en
co mpte le caractère multiacteurs des impl icat ions environn ementales des choix éne rgétiqu es
tout en favo ri sant la démocratisati on du processus déc isionn el.
46
L'ÉES vi se à foumir un processus par lequel la stratégie est basée sur un ensembl e plus large
de perspectives, d 'o bjectifs et de contraintes que juste ceux initialement identifi és par le
pa11isan ou l' initiateur de la po litique (Brown and Theri ve l, 2000). Ce process us d' ÉES
constitue une démarche qui vi se à la mettre en œuvre à travers un e succession d ' étapes se
traduisant par des opti ons, des choix et des pri ses de déc ision (Risse, 2004). Ce la implique
des interacti ons entre différents acteurs et l' utili sati on d' outils vari és . Il n' y a pas de
process us unique d' évaluation des PPP. Se lon Dom (1997), un processus d ' ÉES est fonctio n
du ni veau de 1' action stratégique et des procédures de pl anifi cation nati onale. Ce pendant, i1
est possible de dégage r un processus gé néral d' ÉES dont les étapes sont les sui vantes (Paca ut,
2000) : le tri pré liminaire, le cadrage, l' analyse des impacts environn eme ntau x, la propositi on
de mesures d 'atténu ati on et de suivi environn emental, l' analyse de la qua li té de l' évaluati on,
la pri se de déc ision à l' égard du PPP et enfin le sui vi et le contrôle des impacts des PPP. Le
tabl eau sui vant indique le contenu de chaque étape :
47
Quant aux procéd ures d'ÉES, ce ll es-ci vari ent énorm ément da ns diffé ren ts pays e t
organi smes en fo ncti on du rô le des acteurs im pliqués, du cadre instituti o nn e l adopté, a ins i
que du degré de co mpl ex ité et de la po1tée de 1' ÉES (Sad 1er, 1996 ; Dom, 1997). Le ca ractè re
procédura l de I' ÉES rés ulte du fa it qu 'e ll e peut se réfé rer à un e séri e de règ les, d ' instructi o ns
ou d 'exige nces pré-établies po ur sa mi se en œuvre ( Ri sse, 2004). Dans ce cas l' application de
I' ÉES est prescrite par un docum ent légal ou même par un manue l d' impl antati on co mm e
c' est le cas pour la directi ve europée nn e.
Dans un contexte d'ÉES, la prise en co mpte des facte urs environnementa ux doi t repose r sur
un e approche itérati ve et intégrée 7 en perm ettant 1'ouve rture à la parti c ipati on publique et le
tra itement des problèmes le plus en amo nt poss ibl e du process us déc i ionne l. Le ni veau
d' intégrat ion de I'ÉES dans le processus de pl ani ficat ion détermine so n influence sur les
déc isions. Cette thèse préco ni se 1' intégrati on d u processus d' ÉES aux process us déjà
ex istants d'é labo rat ion des PPP. Il ex iste en effet des li ens étro its entre I' ÉES et le process us
de planifi cation. L' ÉES peut fo urnir de l' info rm at ion po ur éclaire r la prise de déc ision dans le
process us de plani ficat ion tandi sq ue les données de la pl anifi ca ti on se rve nt à I' ÉES des PP P.
De ce po int de vue, il est so uh aitab le que I' ÉES so it adap tée au process us de pl anifi cat io n
déjà en place et que ce derni er tienne compte des rés ul tats fo urn is par I'ÉES. La fi g ure
sui vante montre les imbrications poss ibles entre ces deux process us.
7
Il s'agit d' insé rer I'ÉES tôt dans le process us de planifi cation, de faire un e ouve11ure du process us
aux acteurs, de cons idérer un grand éventail d'options et d'arrimer I'ÉES avec la prise en compte
d'autres enj eux dans la planification.
48
Figu re 2.1 Étapes et li ens entre le process us d'é laboration des PPP et l'ÉES
Il ex iste une grande va ri été d' outi ls utili sés en éva lu at ion env ironn ementa le stratég ique.
Ce rtain s auteurs considèrent ces outil s comme des méthodes (Leduc et Raymond , 2000;
André et al. , 1999). Ces outils proviennent principalement de deux sources, ceux des ÉIE de
proj ets et ceux de l' an a lyse et de l'éva luation des politiques te lss que l'analyse co ût-avantage,
l'anal yse multicritère et l'a na lyse de scé nari os 8 . Nous avo ns passé en rev ue à la section 2.2
8
Il s'agit de fa ire des projections fondée s sur des hypothèses raisonnées afin de décrire et de comparer
les co nd ition s dan s lesquelles une option proposée peut être mi se en œuvre (Sacl ler, 1996). Les
49
quelques outil s déjà utili sés en ÉIE de projets et qui peu vent être adaptés dan s un contexte
d 'ÉES. D' autres méthodes, telles que l' anal yse du cycle de vie et l'évaluati on de l'effet
cumulé sont en co urs de développement pour répondre aux ex igences particuli ères de 1' ÉES
(Risse, 1998 ; Pacault, 2000; Rou sseau x et Aposto l, 2000).
La méth odologie d'analyse du cycle de vie (AC Y) vise à analyse r des fili ères compl ètes dans
le but d' effectuer une éva luation exhaustive des di ffé rentes form es de pollutio n et de traduire
les rés ultats so us forme d' impacts potent ie ls sur l'environn ement (Rousseaux et Aposto l,
2000). L' anal yse s ' applique au cycle de vie des produits de l' extraction des mati ères
premières à l' éliminatio n en passa nt par la producti o n, la di stribution, la consomm ati on et le
recyclage. La méth odo logie de l' ACY est basée sur qu atre étapes (Roussea ux et Aposto l,
2000): 1) la définiti on des obj ectifs et du champ de l'étud e se lon un e approche systémique,
2) la réa lisati on du bilan mati ère-énergie à pa1iir du géni e des procédés et des systèmes
industriel s pour identifier et qu antifier les flu x de matière et d' énergie entrant et so11ant des
systèmes, 3) la caractéri sati on des impacts se lo n un e ap proc he multidi sciplinaire et
compara ison des bilans, 4) analyse des résultats de compara ison des bilans enviro nn ementaux
et expl oitation pour renco ntrer les obj ectifs fi xés. L' ACY s'avè re un outil approprié
d ' examen et d'évalu ati on des opti ons énergétiqu es. Toutefois, l' appli ca tio n de cet outil
soul ève deu x préocc upat ions importantes: 1) la réa lisati on des bilans mati ère-énergie ex ige
d' impo1iantes coll ectes de données et de rec herc he bibli ographiques, ainsi que la consultati o n
de nombreux acte urs, 2) l' inex istence actue ll e de banqu es de donn ées à l' éc hell e d' un pays
ou d' un e rég ion pour réa li ser les bilans mat ière-énergie.
L' ÉES fa it éga le ment reco urs à de s av is d'expe rt et des rev ues de litté rature. Les av is
d' expert so nt co uramm ent ex plo ités dans le do maine des éva luations environnementa les. Il
s'agit de tirer parti des op inions de personnes ayant des connaissances et de l'expérience dans
un domaine donné. Ce so nt gé néra lement des spéc ialistes ou des professionne ls du domaine
concerné . Les avis d 'expert peuvent être recueill is au moyen de la technique De lph i qui
solutions de rechange so nt formu lées de man ière à ce que chacune pu isse rencontrer des objectifs
environnementaux fixés. On chois it alors parmi l'e nsemb le des solut ions un nombre restreint
d'options suffisamment déta illées pour effectuer l'analyse des impacts et l'a nalyse en vue d' une
décision (Co mmi ss ion des commun autés eu ropée nnes, 1994 ci tée par Pacau lt, 2000).
50
co nsiste à confronter les opinions d' un groupe dont les membres ne se renco ntrent pas, afi n
d' obtenir un co nse nsus sur un aspect incertain de l' évaluati on après quelques tours de
révi sion de leurs jugements. Les avis d' expert peuvent aussi être recueilli s par des tables de
concertation, la technique du groupe nominal ou des ate liers de di scuss ion. Dans ces cas, les
acteurs sont réun is dan s un même lieu à travers une ou plusieurs rencontres structurées et
ce ntrées sur l' identification d'enjeux et la résolution de probl èmes (Sad ler, 1996). La
méthode des avis d'expert est so uple et représente un bon moye n pour obtenir de
l' information dans des situations où l'on manque de données quantitatives . Cette méth ode de
co llecte de l' information est rapide et relativement peu co üteuse (Conseil du tréso r du
Ca nada, 1991 cité par Pacault, 2000). To utefois, certaines diffi cultés reliées à l'app lication de
cette méthode rés ident dan s le choix des experts et le fa it qu e la crédibilité des opinions de
ceux-ci peut être remise en cause. De plus ces experts ne sont pas imputables des
conséque nces des acti ons publiques vis à vis des citoyens.
La revue de littérature en vue de réa li ser des ÉES co nsiste à co llecter de l' information
relative au x PPP et à leur milieu d' inse rti on à partir d'o uvrages spéc iali sés. À cet éga rd les
rapports sur l'état de l'environnement, les études spéc ifiques de proj ets, les suivi s des impacts
des projets existants et les po li tiques sectoriell es sont util es pour effectuer un e rev ue des
con naissances (Sacller, 1996). Aussi, les rappotts d'ÉES de PPP simil aires peuvent être d' une
grande utilité. La rev ue de littérature peut aider suttout à identifier les questions d'éva luation
à examine r à l'étape du cadrage, ainsi que les obstacl es d'éva luati on à co ntourn er tout e n
permettant d'économiser du temps et de l' argent. Par contre les inform at ions iss ues d' une
revue de 1ittérature peuve nt ne pas être pertinentes par rap port au co ntexte des PPP à 1'étud e
en rai so n de l'évo lution rapi de dan s les actions pub li ques. Aus i, il peut être diffici le de
déterminer la fi a bi 1ité des informat ions rec ueiIl ies.
Chacu n des outils mentionnés ci-dessus a ses avantages et ses inconvénients (Pacault, 2000)
et font souvent l'objet d'une uti li sation sim ultan ée de manière comp lémentaire et ce, à des
étapes spéc ifiques de I'ÉES. Le tableau sui vant présente l' utili té de l' usage de quelques un s
de ces outils aux différentes étapes de la méthodologie d'ÉES.
51
Les trois premi ères étapes requirent de 1' inform at ion prove nant du process us de planifi cation
des PPP, tandi s que les étapes 4, 5 et 7 fourni ssent de l' inform at ion pour nourrir le process us
(Nob le, 2002).
Co mm e nous l'avo ns dit précédemm ent, les procéd ures actuelles d'évaluat io n
environnementa le prése ntent un ce rtain no mbre de lac un es méth odologiques décrites dan s la
1ittérature (Sad ler, 1996 ; Dom, 1997; Nob le et Storey, 200 1). Ces dernières concerne nt
notamment la discussion sur la justification du projet, l'agrégation des éva luat ions et les
mod es d' implication des citoyens. Des méthodes efficaces pour effectuer des ÉES manquent
touj ours à l'a ppel (Dom, 1997; Nob le et Storey, 2001 ). Plusieurs adm ini stration s o u
organismes s' intéressent de plus en plus à I' ÉES mais se trouvent confrontés à des problèmes
d 'ordre méthodologique pour effectuer des ÉES efficaces. Pour aider les planificateurs à
52
appliquer I'ÉES aux PPP qu ' il s é laborent, il devient util e de concevo ir des approc hes
adaptées et so upl es de réalisati on des ÉES. À cet égard l'exploration des outils d'aide à la
déci sion qui peuvent être util es à I'ÉES s' avère d' un e grande utilité pour concevo ir des
démarch es d' ÉES au profit du process us de planifi cati on. Les SIG, les modèles
géographiques et analyse spati ale, ain si que l'a ide multicritère à la déc ision so nt
potenti ellement intéressants dans ce contexte.
2.4. 1 Utili sa ti on des SIG dans les process us déc isionn els
Un système d' info rm ati on géographique est un ensembl e de principes, de méth odes,
d' instrum ents et de données à référence spati ale uti 1isés pour sais ir, co nse rve r, transform er,
analyser, modéli se r, simuler et cartogra phier les phénomènes et les process us di stribués dans
1'es pace géographique. Les données so nt ensuite analysées afin de pro du ire 1' inform ati on
nécessaire pour aider les déc ideurs (Théri ault, 1995). Les SIG so nt de plus en plu s utilisés
dans les process us de pl anifi cati on environn ementale. La démarche d' évaluati on des ÉES
tout comme celle de I'ÉIE implique la définiti on des domaines de réfé rence par rappo rt
auxqu els l'évaluati on est réa li sée. Ce ux-ci co nce rn ent notamm ent l'état de référence d u
milieu, l'espace de référence, l' hori zo n de référence et le ni veau déc isionn el. En ce qui
conce rn e l'espace de référence, celui ci est reli é à la noti on de ni veaux de perce ption de
l'espace. Pour les qu esti ons soc iales il y a auss i des ni vea ux d'organi sati on de la soc iété à
co nsidérer. La définiti on des domaines de réfé rence s'avère donc inco ntourn able dans 1'ét ud e
des effets cumul at ifs et synergiq ues qui co nstitue un des principa ux objectifs de I'ÉES. Les
SIG peuvent aider dans la production d' informations intégrées à dimensions multip les. Il s
recè lent le pote nti el nécessaire pou r réa liser des analyses co mparatives d'opt ions
d'aménagement et du suivi des processus environnementaux qu i leur sont associés (Collet et
Hussy, 1995).
De no mbreuses initi ati ves de planifi cation en environn ement ont po ur but de fac ili te r la
négociation des enjeux territoriaux en mettant à la disposition des gestion naires des
ressources méthodo logiq ues adaptées afin de produire des ana lyses et des rapports favorisant
53
la compréhension, la négociation et la co mmunication des enj eux. Le but final est de produire
des informati ons utiles à la pri se de décision en temps rée l dans des co ntextes d' ince rtitud e.
Le conce pt d' informati on constitue un élément central dans le domaine de la planificati o n
énergétique. La pri se de déc ision se déroul e dans un es pace temps appelé temps rée l lorsque
les inform ati ons, sur lesqu elles se basent les déc isions, parcourent la pyramid e déc isio nne ll e
et parvienn ent aux centres de déc is ion avant les échéances (O berm aye r et Pinto, 1994 ).
L'étalon te mps rée l est la durée max imale tolérée pour qu ' un e info rm ation engageant un e
déc ision pui sse parve nir à un récepteur ava nt la pri se de déc ision. Elle peut varier de
qu elques mi croseco ndes dan s le cas d' un ordin ateur co ntrô lant le départ d' un e fu sée, à
plu sieurs mo is dans le cas des systèmes soc iaux (Rosnay, 1975).
Les SIG se réfèrent à l'ense mbl e des logistiqu es qu e ce so it en terme de personn el, maté ri e l
ou logiciel, qui permettent de traiter les données géographiques de ma ni ère à en extra ire des
inform ati ons util es à la déci sion. Le système est un des co nce pts de base des SIG. Il se
rappo11e à un ensembl e d' éléments en interacti on dynamiqu e organi sé en fo nction d' un but.
L'approc he systémique, un des conce pts pri vilégiés dans cette étude, est un e ap proc he
transdi sc ipl inaire par exce ll ence. Cette nouve lle méth odo logie du mac rosco pe cherche à
rasse mbl er et à organi se r les con naissances pour accroître l'effic acité des in terventions
(Ros nay, 1975).
Le cyc le de fo ncti onn ement d' un SIG est li é à l' orga ni sati on des flu x d' info rm ati on et se rt à:
./ sé lec ti onner et orga ni ser les do nnées exte rnes afin que les info rm ations pertin entes à
l' analyse des acti ons soient regroupées et d' un accès efficace, sécurita ire et rap ide ;
./ ap porte r à chaq ue pa lier de l' organi sation, l' information nécessaire à la pri e de
déc ision;
./ rec ueillir auprès de chaqu e pali er de l'o rganisati on l' inform at ion élaborée, la norm alise r
et la rendre di sponibl e pour la gestion terri to ri ale co urante.
Un SIG est composé de données num ériq ues ou alphanum éri ques à savoir des coordo nn ées
de po ints et des tab leau x de donn ées, des donn ées cartographiques où ch aque ca11e, couche
de plan ou c lasses d'o bj ets peut représenter un thème spéc ifiqu e qu e ce so it des parcelles de
54
terra in, un résea u hydrographique, la végétati on, tel qu e ce th ème peut être défini par le
concepteur, ainsi que des images aéro portées du territoire (Montgomery et Schu ch, 1993)
La co nstituti on d' un SIG perm et d'o btenir des inform ati ons en temps rée l. Il aide à identifi er
et à hi érarchi se r les facteurs à consid érer pour la réso luti on d' un problème, en relevant
notamm ent 1' intensité, autant que la qu aiité des interdépend ances, entre les 1ieux en fonctio n
de la di stance géographique, éco nomique, temporelle, culturelle ou soc iale (O penshaw &
Openshaw, 1997).
L' utili sati on des SIG permet d'appréhender les espaces géographiques à travers des
représe ntati ons systémiques du territoire. Dans ce contexte, l' analyse spati ale do it co mposer
avec les lois propres à l'espace géographique relati ves à l'échell e des phé nomènes, la
di stance, la grav itat ion et les résea ux d' interrelat ion. Le rapproc hement entre SIG et analyse
spati ale nécess ite le reco urs à des postul ats et principes spéc ifiques à l'approche systémi que
pour défin ir et circo nscrire le cad re de l' analyse spatiale.
observés spatialem ent. On n' y étudi e pas des lieux, des territoires, mai s des va leurs, des
phénomènes différen ciés spatial ement. On y explique les attributs et non la nature des faits
(Pinchemel et Pinchemel, 1995). À un second ni vea u d' appréhension, les fa its, les lieux o u
les territoires sont étudi és à travers le prisme des matrices déco ul ant de leurs va leurs.
Un système territori al est un système ouvert dan s lequel les so us-systèmes et les phénomènes
so nt hi érarchi sés, emboîtés et corré lés. Il peut être ca ractéri sé par les éléme nts ci-desso us
(Prélaz-Doux, 1995; Ec kert, 1996), pouvant être appliqués auss i bien pour les proj ets qu e
pour les PPP :
v' le ni vea u d'activité: l' activité de base d' un système territori a l est sa produ cti on globa le
d'es pace, so it l'offre d' espace; le système territori al peut être à la fo is co nsidéré co mm e
système de produ cti on ou moye n de re produ cti on de systè mes soc iaux ;
v' 1' éc helle d'obse rvati on : elle correspond aux dim ensions perm ettant un e orga ni sati o n
auto nome et un e nette di ffé renti ati on avec son vo isinage ;
v' la stru cture orga ni sati onn ell e par les limi tes et in te rfaces: les limites d' un système
terri tori al ne sont pas touj ours repérabl es ct peuve nt va ri er se lon les th èmes ou les
phénomènes; 1' interface se rt à régul er les interacti ons du système avec son
environn ement ou à exprimer les limites des aires de margin alité ou de dépend ance des
so us-systèmes territoria ux; l' in te rface n' est pas touj our loca li sée à la périph éri e
géographique du système territorial; ce lle-ci peut être co nstituée par un ma rché publi c
ou un aé roport.
processe urs de la production d'es pace social ; il s ass urent l' intelli ge nce, l'exécuti on et la
coord inat ion de leurs projets; le système de pilotage est à la fois la représentation des
projets et des déci sions des acteurs et le lieu où se réali se l'arbitrage entre les beso ins,
les préféren ces et les projets de ces acteurs, et où s'effectue l'attribution des moyens de
production dont l'es pace lui-même; les acteurs de l'espace entrent en effet en
compétition pour l'attribution des facte urs localisés nécessa ires à la réali sa ti on de leurs
projets. Il y a donc nécessité d' une affectation (Eckert, 1996; Rud o lf, 1998);
Les performan ces du système sont donc la mes ure de sa capacité à innover ou à réagir à des
perturbat ions provenant de so n environn ement (rés i1ience ). Elle évoqu e 1' idée d' un e norme
d'a ppréc iati on du rés ultat mesuré o u obse rvé et représente un ni veau de fo nctionn ement de
l'o bjet d'étude. La perform ance réfè re à l'adéquation entre act ivités et orga ni sation, au coup le
in tra nt et extrant, à la mesure de l'énergie du système, etc. Ell e e t toujours re lat ive dan s le
sens où ell e permet de co mpare r des systè mes territo ri aux même quand les critères de
co mparai son so nt diffi ciles à élaborer. Les notions de structure et de système so nt donc
esse nti ell es à l'analyse spatiale. La modélisa ti on et l' ana lyse spatiale, intégrées aux SIG,
perm ette nt de co mprendre des process us, de décompose r des mécani smes d'évo lu tion, po ur
accumu ler des conn aissa nces et se les approp ri er (Gayte et al., 1997).
L'utilisation en para ll èle ou en série des SIG et des modè les environn ementaux permet aux
SIG de fonctionner comme des engins pour l' anticipation de cho ix environn eme ntaux
alternatifs et pour définir des choix éclairés (Ciaramunt et al. , 1995; King et al., 1991 ). Les
SIG so nt basés sur les concepts de loca li satio n, de di stribution patiale et de re lation . Les
pixels, les objets spatiau x comme les points, les 1ignes et les zones a insi que leurs propriétés
statistiques en so nt les unités de base. Les statistiques co ncernant les objets spatiaux so nt
particulièrement util es en ÉES (vo ir chap itre V), en rai son du fait qu ' à ce niveau de
planification il n' est pas nécessa ire d' avoir une localisation précise des éléments des PPP.
57
Les intera cti ons spati ales se rapportent à la locali sation géo métrique et topologique des
différents é léments (Obermayer et Pinto, 1994), ainsi que les proj ets des acteurs. Par ailleurs,
la mod éli sation environnem ental e est basée sur les concepts de système, d'état, de
co nservati on de la masse et de 1'énergie, de transformati on et de translocati on d' espèces et
d ' indi vidus, et donc, d' interacti on et de dynamiqu e. Les uni tés de base sont les populati ons,
les espèces, les vecteurs environnementaux te ls eau, air, so ls, fo rêts ou autres et les produits
chimiques.
Ainsi, il impotte d'analyser l' espace lorsqu ' il intervi ent dans le déroul ement d' un e acti vité
telle que la produ cti on et le transport de l' énergie, à la fo is comm e suppo rt et facte ur act if
dans la transform ati on. Pour ce la, il faut gérer sa transform ati on dans le temps en foncti on de
sa locali sati on. Les deux unités peuvent être considérées en co ntinu par la durée et l' étendue
et on mesure alors des intensités o u les densités du phénomène, ou di scréti sées par les
évènements, péri ode, lieu ou zone et on caractéri se alors des états di fférents. Le tableau
s ui vant montre les types de requ êtes que l' on peut faire à l' aide des outil s mentionn és plus
haut.
Tabl ea u.2.3 Types de tra itements avec des donn ées spati ales
L'a rrimage des SIG, de l'a na ly e spati ale et de la modéli sati on envi ronn ementale permet
d' élaborer des représe ntati ons th éoriques du territoire pour ensuite les co nfronter à la réa li té
par la superposition. Il devient ainsi poss ib le de vérifi er et d 'ajuster ce rta in s pa ramètres pour
58
Les SIG, à eux seuls, so nt loin de produ ire des inform ati ons adaptées aux enj eux et acteurs
impl iqués dans la pri se de décision co urante en gesti on de l'environn ement.
Thériau lt, ( 1996) nous fait remarqu er que :
9
COR INE, Coord ination de l' inform ati on sur l'environnement (Agence européenn e pour
l'e nvironneme nt: www.eea.e u.int)
59
v' les SIG so nt encore déficients en ressources pour la prév ision et l'analyse des
problèmes env ironnementaux, malgré la pertinence de la représentation spatiale pour
l'analyse de ces phénomènes;
v' les outil s de modéli sati on class iques manquent de flexibilité et so nt souvent
inaccess ibles aux usagers ordinaires qui ne di spose nt pas des connaissances des
spéciali stes;
v' la mod éli sati on environnementale et les SIG gagneront tous les deu x à leur plu s grande
association , voire à une intégration comp lète au plan inform atiqu e ;
v' les SIG nécess itent qu e les information s so ient préalabl ement orga ni sées ce qui alourdit
considérabl ement leur mise en œuvre ;
v' il y a li eu d' intégrer dan s les modèles spatiaux des modes d'observa ti on plu s divers ifiés
s'étendant à la limite jusqu 'aux représentations mental es, aux valeurs, mais auss i des
degrés d' intensité exprimés sur des éc helles ordin ales, vo ire l' éc hell e nomin ale ou
binaire.
De ce qui précède, le manqu e de donn ées demeure une préocc upation dans le process us de
planification. Ce la ne doit pas constituer un frein à la prise de déc ision. La pl anifi cati on vise
à formuler des objectifs et des actions en vi sant leur atte in te même dan s un contexte
d' incertitude (C hevalier et Gagnon, 1994 ). Tout processus de planificati on comporte tro is
étapes fond amentales :
v' fi xati on des objectifs ;
v' élaborati on des va ri antes d'action ;
v' choix de la variante à réali se r.
La déc ision est un acte d' autorité déterminant ce qui doit être fa it ou réali sé alors qu e le choix
est une activité technique permettant de situer les vari antes d' actio n retenues, les un es par
rapport aux autres (S imon, 1977, Buogo et Chevalier, 1995). Il s'e nsuit donc que la déci sion
se ra d'a utant plu s faci le à prendre que les travaux relatifs au cho ix auront été approfond is et
que l' inform at ion relat ive à la déc ision à prendre aura été claire, nette et précise. Dans la
problématique environnementale, en li en avec la planificat ion énergétique, l'enjeu majeu r
dans 1'é labo ration des options cons iste à intégrer les préoccupations des acteurs ayant des
60
Dan s le processus de pri se en charge de plusieurs objectifs contrad ictoires, il est pratiqu eme nt
impossib le de les atteind re tou s à la fo is de manière optimale. En effet, un e opti on prése nta nt
une performance optimale sur un cri tère donné est le plus so uve nt moins perform ante sur
d'autres critères et par rapport à d'autres options. C'est ce qui fa it dire à Sarl os et al.(2002 :
833), que la notion d'optimum dev ient vide de se ns en situati on de décis ion multicritère.
L'a pproche multicritère en s'appuyant en partie sur des hypoth èses mathématiques moins
ri gides et en partie sur des informati ons rec ueillies directement auprès des déc ideurs, permet
de préserver la multiplicité des dimen sions de la questi on et par co nséqu ent la multipli cité
des critères pertinents pour la prise de déc ision (Sarlos, 2002 : 833).
Le choix des options énergétiqu es implique de multiples percepti ons et des co mpromi s.
L' ana lyste doit tenir compte de ces perce ptions dan s la conception et l'éva luation des options
d' intervention afin de procéder à une all ocation optimale des resso urces di sponibl es. L'aide à
la déc ision multicritère est util e à la prise de déc ision dan s des situati ons compl exes,
dynamiques et incertaines.
L'analyse multicritère est un outi l efficace permettant de décider en tena nt compte de points
de vue multiples et devient de ce fa it mu lti-acteurs. Elle permet d' intégrer les différentes
va leurs et préoccupations véhicul ées par les intervenants, dans les processus de déc ision, afi n
de bien cerner les besoins, les attentes ains i que le bien fondé des choix effectués (Prévi l,
2000: 64).
L' approc he traditionnelle de planification énergét ique est principalement basée sur des
considérations économ iques et financières. Une telle approche, orientée exclusivement ve rs
les moyen s de production, néglige les options de conservation de l' énergie et laisse très peu
61
de place à la participati on d' organismes ou de groupes intéressés par le déve lop pement
régional , la qualité de l'environnement ou les questions soc iales (1-lydro-Québec, 1995 : 426).
Une tell e approche prése nte donc des limites pour analyse r l' ensemble des répercuss ions liées
à un développement énergétiqu e. Ces répercussions du secteur de l'énergie sur
l'environ nement biophys ique et hum ain rés ultent des activités de prod uction, de tran sport et
de conso mmation. En se préoccupant de toutes les implicati ons des options énergétiques
envi sageab les, on s' aperço it vite de la complexité du probl ème de la déci sion à prendre. En
effet, compte tenu de la multitude des acteurs impliqués dan s un systè me énergétiqu e et des
interactions importantes entre celui-ci et le reste de l'économ ie, on perço it fac il ement la
diffi culté de la planification. Il apparaît donc opportun de proposer (N ijkam p et al. , 1990;
Marte l et Rousseau, 1993) le recours à une analyse multi critère et mul ti-acte urs, en raiso n du
fait que :
"' plusieurs critères et systèmes de valeur sont en interaction dan s le process us d' évo lutio n
du système;
"' ces c ritères so nt confli ctuels et les va leurs ajo utent pote ntiellement des so urces de
co nflit ;
"' la so luti on opti male n'existe pas en raison du ca ractère co nfli ct uel des critères et les
co mprom is so nt possibl es en prévoyant des stratégies d'arbitrage;
"' la finalité du comp romi s ou de l' arbitrage est de trouver des s ituat ions d' équ ilibre entre
les va leurs di ve rge ntes ou de réa li se r un e vision holistique du développement.
Les ava ntages de l'analyse décisionnelle multi cri tè re par rapport aux méthodes d'éva luat ion
traditi onn e ll es, telles que l'ana lyse coüt avantage viennent du fait qu 'e ll e reco nn aît et
incorpore exp li citement les jugements de va leur, et incorpore forme ll ement les mesures
qualitatives aussi bien que quantitatives permettant d'éva luer des option s énergétiques
retenues pour étude (Siddayo, 1993 : 85). Les modèles d'aide multicritères à la décision ont
déjà été expérimentés dans le contexte de l' évaluation environ nementale dans le but de faire
un arrimage avec le processus de planification (l-I ickey et Jank ows ki , 1997; Maldonado,
1986; De Neuvi lle et Keeney, 1972).
--- ----- --,
62
Le défi actuel consiste à développer un process us d' aide à la déc ision basé sur des principes
d'o pérati onn alité ou de foncti onnalité. Une te ll e démarche devra être ori entée ve rs un e
optimi sati on des conditi ons d' utili sati on grâce à une access ibilité et un e fac ilité d'empl o i
acc rues (Karimi et Houston, 1996). Il faut menti onn er les apports dans ce sens de Brans et
Mareschal (2002 : 8 et 72) au suj et des méth odes PROMETHEE et GA IA qui offrent
l'avantage d'être fac iles à implanter et laissent un e grand e liberté au déc ideur alors qu ' il est
amené à précise r progress ive ment ses préfé rences et fin alement sa déc ision au moye n d' un
j eu de poid s.
L' aide à la déc ision vise à rendre plus sûre la prise de décision dans les situ ations critiqu es .
Elle ne rempl ace pas la pri se de déc ision, mais vise à fo urnir aux déc ide urs une info rm at ion
tec hnique et stratégique qui leur perm ettra de sa isir les co nséquences des décis ions poss ibl es
et de prendre les acti ons nécessaires. Ce la rev ient à construire à chaq ue fo is une
représe ntation fi a ble de la réa lité, définir les obj ectifs à atteindre ainsi que les so lu tions
perm ettant de les atteindre (Sc harli g, 1985). Un processus d' aide à la déc ision co mporte tro is
éta pes (Martel et Ro ussea u, 1993) :
Le processus déc isio nn el relat if à la planificati on énergétiqu e nécess ite la pri se en co mpte de
toutes les co mposa ntes du systè me te rri to ri al à l'étud e afin d'en éva luer la pe rfo rm ance
en viro nnementa ie.
Les déc isions dans le domaine de la pl ani fication énergétiqu e impliquent des considérati ons
d' ordres éco logique, économiqu e, soc ial et tec hniqu e. Les cho ix possibles do iven t do nc être
a nalysés so igneuse ment. De mani ère gé nérale, l'élaborat ion de la déc ision comporte cinq
éta pes (C heva lli er, 1995; Caro n, 1997):
bi en cern er le prob lème à tra iter par l'acqui sition de do nn ées et d' informatio n pertinentes
à la conna issance du problème décisionne l ;
2 concevoi r un e procéd ure de réso lution de problème ou de li tige;
3 construi re et éva luer les options poss ib les ;
4 choisir et docume nter les so lu tions privil égiées;
5 évaluer le cho ix effectué; cette phase est itérati ve avec comparaison entre les options
sélectionnées et négociation entre les parties prenantes de la déc ision.
64
identifier un ensembl e de futurs poss ibles pour le système énergétique. Cette phase
essenti ellement ana lytique de la pl anification débouch e sur la descript ion, auss i précise
que possible, de scénarios d'évo lution du systèm e énergétique nati ona l à 1' hori zo n
temporel que l'o n s'est fi xé;
2 choisir entre les futurs poss ibles ;
3 détermin er un programm e d'action.
Dan s le contexte de la planificati on enviro nnementale, le modèle d'a ide à la déc isio n
comporte les étapes suivantes (F isher et Nijkamp, 1992):
scénari os. Les ressources di sponibl es ainsi qu e les contraintes et les réa li tés du te rritoire
doivent être inventori ées . Il est nécessa ire de j auge r leur pert inence et leur effi cac ité pour
so lutionn er le problème déc isionnel à l'étude. Il est auss i important de s'assurer de la fe rm eté
du co nse nsus existant sur les enj eux et de vérifi er la cohérence de l'adéqu ati on entre obj ectifs
et acti ons poss ibles.
Évaluation et choix
Cette étape co nsiste à circo nscrire les opti ons et les actions les plus réa li te en co nsidérant
leurs perform ances et leur ni veau d' acce ptab i1ité. Des info rm ati ons pri oritaires sont
identifiées pour les acti ons poss ibl es . Dans le cadre d' un e vision ho listique, pour chaqu e
option en tenant compte des critères assoc iés aux va ri ables, on proj ette 1' image du te rri to ire
co rrespond ant afi n de saisir la portée de l'option par rapport à la globa li té du milieu. Ensui te,
la modé lisation des diffé rentes optio ns permet de les comparer les unes par rapport aux autres
pour rac iliter le cho ix, le tri ou le classe ment. Les acti ons rete nues so nt docum entées et
testées de mani ère à éc lairer la déc is ion form ell e prév ue à la phase suivante. S'i l y a lieu, des
mesures compensatoires ou de miti gation pourront être définies. Notons qu e ce process us
n'est pas linéa ire et qu ' il fonctionne de manière itérative et qu ' il s'e nrichit à chaque boucle
grâce aux rétroactions avant de débo ucher sur le choix défin itif. Le but fo nda mental de la
vis ion environne mentale est de préserver la resso urce en fonction de sa rareté et de garder la
marge de manœuvre nécessaire pour les gé nérat ions futures.
66
L' acti visme des groupes environn ementa ux et les rec herches sc ientifiq ues ont, pe u à pe u ,
amen é les politiciens à adopter success ive ment des textes de loi, parfo is globaux, parfo is
sectori els sur différentes face ttes du mili eu de vie (G ui go et a l., 1995; George u, 1997). En
pl anifi cation éne rgétique, le défi rés ide dans la nécess ité de transfo rm er la démarche de pri se
de déc ision en exe rcice de co nce rtati on afin de pouvo ir y intégrer toute la gamm e des
préocc upations environn ementales des parti es prena ntes. La fin alité sera d'esq uisser un e
méthodolog ie à même de produire un e info rm ation environneme ntale éc lairant la pri se de
déc ision co nce rn ant les choix énergé tiq ues .
Pertinence de l'aide à la décision en planification énergétique et en aménagement du
territoire
L'a ide à la décis ion peut être défin ie comme un processus favo ri sant un comporteme nt de
nature à accroître la cohérence entre l'évo lution du processus décisionnel d' une part, les
67
obj ectifs et le systèm e de valeurs au serv ice desqu els un intervenant se trouve placé d'autre
part (Roy, 1985).
Il existe quatre ni veaux dan s l' uni vers de l' aide à la déc ision se lon Zo ller et Béguin ( 1992):
aide passive qui propose des outils sur lesqu els le déc ideur ag it peu, comme par exemple
un système expert;
2 aide traditionnelle basée sur l' hypoth èse se lo n laq uell e la capac ité de gé nérer et
d' analyser plus d'alternatives amé liore l' efficac ité du process us décisionn el ;
3 aide norm ative qui se fonde sur un e approc he th éo rique de l'aide à la déc ision qui do it
guider la conception et la réali sation de toute app lication;
4 aide étendue, interm éd iaire entre les deux derni ères, qui implique un effort explicite pour
influence r et guider la prise de déc ision, tout en respectant la primauté du jugement du
déc ideur, ses attentes, ses attitudes et ses co ncess ions.
Une méthode d'aide au processus décisionnel dev rait d' un côté, tructurer les phénomènes et
leurs relations se lon les principes de gesti on des resso urces nature lles et des équip ements, et
d'autre part, les harmo ni ser avec les objectifs visés et les moye ns prév us par le cadre légal.
L' identification de critères logiques permet d'o rgan iser la hi érarchi e des vari abl es choisies en
fonct ion de leu r pouvoir de di scriminati on. Dans l' univers de la déci sion qui porte sur la
planification éne rgétiq ue centrée sur la problématique environn ementa le, il ne s'agit pas de
défin ir un nombre fini de solutions, mai s il impo1te plutôt de mobili ser et de dynami ser les
acteurs, d'anticiper les évo lutions poss ibles et les co nflits potenti els, de chercher les
opportunités pour étab lir des consensus en term e d'aménagement. De ce point de vue et dans
le but d'améli orer la concertation entre les acteurs la démarche d' ÉES et de planifi cat ion
énergétique peut se déroul er dan s le co ntexte guin ée n, où les services fonct ionnent de faço n
cloiso nnée, se lon le sc héma suivant.
68
Consultation publique
(éventuellement)
Équipe de soutien
Table de concertation
Autorité
compétente pour
l'ÉES
Dans cette thèse, la méthodologie à proposer devra être adaptée pour des décisions peu
structurées, qui ne se réfèrent pas à la routine et qui ne s'appuient pas sur des règles strictes
comme des normes formelles . Elle sera basée sur une hiérarchisation de variables choisies en
fonction de leur pouvoir de discrimination par rapport à des nœuds de décisions prédéfinis.
L' AMCD a été utilisée dans de nombreux domaines dont, entre autres, la gestion intégrée des
ressources en milieu forestier (Martel et Rousseau, 1993 ), le projet de recherche portant sur le
développement durable (Jacobs et Sadler, 1990), la planification territoriale et
69
environn ementa le (Nijkamp & al. , 1990), la réso lution de probl èmes environnementaux pe u
structurés (Hickey & Jankowski , 1997), la gestion des déchets ( Chang et Wang, 1996) et
I' ÉIE de proj ets ( Côté, 1997; Martin et al., 1997). Il existe des ponts interdi sc iplina ires entre
la planifi cati on environnementale et les SIG d' un e part et, d' autre part, entre la planifi cati o n
environneme nta le et l' a ide multi critère à la déc ision, et fin a lement entre le SIG et l' AMC D.
Sur le plan opérati onn e l l' ana lyse multi cri tère est un e méthode ou un ensemble de procédures
perm ettant d' évaluer un probl ème déci sionne l dan s des s ituati ons assez com plexes. S i la
réso luti on d' un problème requi ert, de par les méth odes de la rec herche o pérati onn e ll e,
l'o btenti on de la va leur symbolique d' un se ul cri tè re, l' AMCD qu ant à e ll e cherche un
domaine de résolution de prob lème qui prend en compte l' ensembl e des cri tè res qui so nt à
même d'affecter la déc ision. Le critère est un facteur à prendre en co nsid érati on pour
appréc ier un e optio n donn ée. Il peut se mesurer à l' aide d' un indi cateur pouvant vari er se lo n
l' horizo n de planificati on (Bo urret, 1994; Laarbi , 1995) .
L' an a lyse multi critère permet de déco mpose r la di verge nce et la nature
qu antitati ve/qua iitati ve des c ritères en vue d ' aboutir à un co mpromi s acceptab le (S imos,
1990). Les méth odes d' ana lyse multi critères visent à mettre à la di sposition des déc ide urs des
o util s perm ellanl de progresser dans la résoluti on de problèmes décisionn e ls lorsqu e plu sieurs
po ints de vue, souvent contradi ctoires, doive nt être pri s en compte (S im os, 1990). Sur le pl a n
opérati onn el, l' ana lyse multi cri tè re s' effectue par la compara ison, à savoir par choix, tri ,
rangem ent o u descri pti on, de scénari os d' act ions ou de vari antes, à l' aide de procédures
info rm atiqu es, de fo rmul es math émati ques ou plus simpl ement d 'a lgo ri thm es. Ces
a lgorithm es perm ette nt d'éva lu er les va leurs reportées dans des tablea ux à double entrée
caractér isant des coupl es du genre cr itère et op ti on. Ces tab leaux de perform ance co nstitue nt
des matrices mu lti critères d' éva luat ion (Maystre et al. , 1994)
Il ex iste de nombreuses méth odes d' an alyse mu lticritères. To ute analyse mult icritère da ns un
processus déc isionn el s' articule auto ur de qu atre étapes (Ma1te l et Roussea u, 1993) :
70
v' inventaire de l'ensemble des acti ons poss ibles a; et dés igné par A ={a~, a2, ... , a;, ... a 11 } ;
v' élaborati on de la li ste des critères de perfo rm ance désignée par l'ensembl e C={ 1, 2, ... ,
j, ... m};
" évaluati on de la perfo rm ance de chacune des options pour chacun des cri tè res retenu s
(Voir Chapitre Y); ces critères font référence à des paramètres de mes ure appelés
indicateurs; l' évaluati on où la perform ance d' une acti on a; se lon le critère j est notée par
gj(a;) ;
v' agrégati on des perfonn ances multicritères pou r détermin er le scé nari o prése nta nt la
meill eure évaluati on.
Les méth odes d'agrégati on multicritères sont regroupées en trois grandes approc hes
opérati onnelles (Mmiel et Rousseau, 1993; Scharli g, 1996) : 1'approc he par agrégati o n
compl ète, l'approc he par agrégati on parti elle et l'approc he du juge ment local interact if.
a) L'approche par ag1·égation complète apparti ent à l'éco le de pensée améri ca ine. Elle
perm et de passer du multicritères au mono-critère et est basée sur les postul ats sui va nts:
" il existe un e foncti on d' utilité pour le déc ideur qu ' il cherche à max imi ser dans le cadre
d' un choix ;
" cette foncti on d' utilité est suffi samm ent proc he de la réa li té po ur qu ' elle pu isse être
reproduite par modé li sati on, directement ou in directement.
La robustesse des préfére nces perm et d'agrége r leurs éva luat ions ou uti 1ités loca les de
mani ère additi ve ou multiplicati ve, en un critère uni que qui représente l' utilité tota le. A in s i,
les act ions sont ra ngées de la meilleure à la moins bonn e, en considéran t que le déc ide ur est
parfa iteme nt rat ionn el. Ce la perm et d'arri ver à une appréc iation relative po ur chaque
scénario. Cependant, cette approche écarte toute incomparabi li té et imp lique la transitiv ité
comp lète.
L' incomparabi lité est une situation da ns laque ll e le décide ur peut avo ir à trancher entre de ux
scé narios non comparables mai s tous deux va lables . Quant à l' intransiti vité, elle se réfère à la
notion de préférence faible. Lorsque la différence re lative entre tro is objets n'est pas
significative, on conc lu t que s i a est mei lleur que b et s i b est mei lleur que c, alors a est
mei ll eur que c. Toutefo is, la méthode est appréc iée dans des situat ions à décideur unique,
71
avec des critères quantifi abl es et quand i1 y a plu sieurs critères va ri ant de mani ère co ntinu e
dans l' espace (Eastm an et al, 1993 ; Pereira et al., 1993). Les méth odes d' an alyse
avantages/co üts, les méth odes dites « so mm e et produit », et les méth odes de la
programm ati on math émat ique relèvent de l' approche par agrégati on compl ète. Roy, ( 1985) et
Scharling, ( 1985) formul ent des critiques par rapp01t à l' approc he par agréga ti on co mpl ète:
./ l' optimisati on est bea ucoup plus th éoriqu e que pratiqu e, en raison des fl ous et des
changements dans les préférences des acteurs ;
.,/ l' inco mparabilité et la non transiti vité sont des situations plu s proc hes de la vie
pratique, car les co nflits d'obj ectifs et de va leurs sont généralement inévitables;
./ la méth ode est inappropriée pour étu dier les problèmes où les scénari os sont
di ffi cilement di ssoc iabl es de leur contexte.
Roy (1 985) démontre qu e les hypoth èses de la g lobalité du pro bl ème, de la stabilité du
process us décisionn el et de la compl ète comparabilité transiti ve (a > b et b>c ce qui implique
a>c) qui sont à la base de l' app roche d' optimi sati on, sont rarement réuni es . L'approc he du
surclassement de synthèse est d' ori gine fra nco europée nn e et est reconnu e comm e un e
ap proc he d'agrégat ion partielle. Dans un e tell e approc he, l'objectif ne cons iste pas à
rec hercher un e so lu tion optim ale, ma is pl utôt certaines acti ons parmi le plus in té ressantes.
Cette approche, co ntrairement à celle par agrégati on co mpl ète, adm et 1' incomparabi 1ité et
1' intransiti vi té.
b) L'approche par agt·égation partielle compare deux à deux 1'ensembl e des acti ons de
fa çon à établi r le surclasse ment de synthèse. Dans ce proces us de urclasse ment, tro is
co nditions peuvent surgir, à sa vo ir la préférence, l' indi fférence et l' inco mparabili té. La force
de l'approc he réside dans l'enri chissement du co ntexte déc isionnel, en ra iso n du fa it qu e
l'app roche permet d' établir à la fo is l' ense mb le des relati ons entre les cri tères et entre les
scé nari os. Elle fac il ite auss i l' intégration de critères qualitatifs et qu antitatifs en acceptant des
critères exprimés sur un e échelle ord ina le, nomin ale, d' intervalle ou de rapport. Cela perm et
de di st inguer les so lut ions effi caces de ce lles qui se rai ent se ulement acce ptabl es (Roy, 1985;
Scharli g, 1985).
72
Plusieurs méthodes relèvent de l' approche par agrégation part iell e. Parmi les plus conn ues,
citons la méthode ELECTRE (ÉLi minati on Et Cho ix Trad ui sant la Réalité) et la méth ode
PROMETHEE (Prefere nce Rankin g Optimi sation METHod For E nri chm ent Eva lu at ion). La
méthode ELECTRE fait partie d' une fami ll e de méthodes qui ont été à l'o ri gine du
développement de nombreux log iciels pour l'exploratio n de la re lati on de surc lasse me nt
va lu é. Il s'agit de ELECTRE 1 (Roy, 1968); ELECT RE Il (Roy et Berthi er, 1973) ;
ELECTRE fil (Roy, 1968) ; ELECTRE IV (Roy et Hugonard, 1982) ; ELECTR E 1-S et TRI
(Roy et Bouyssou, 1993). La méth ode PROMET HEE ( Brans et a l. , 1986) quant à e ll e pe rm e t,
entre autre, une analyse de se nsibilité des résultats, une constructi on géométriqu e des actions
et des critères par applicati on d' une ana lyse en composantes principa les (Martin et a l. 1997).
Les critiques formul ées à l'encontre des méth odes par agrégati on partie ll e peuvent être
rés um ées comme suit:
./ le meilleur choix poss ibl e ne s'o btient pas forcement dan s tou s les cas, parfo is o n
ass iste à des situation s d' in comparab ilité tota le;
./ la déc ision repose sur des se uil s comp lexes pouvant s'avérer obsc urs pour le déc ide ur
qui est confronté à éva lue r la co ncordance, la di sco rd ance, le veto et la créd ibilité;
./ les procédures de certaines méthodes de surc lasse ment sont lourdes et compliquées
alors que la fonction d ' utilité s'o btient fac il ement; ce qui fa it dire à Arrow et Raynauld
(in Zo ll er et Béguin , 1992) « Po urqu oi faire co mpliqu é, qu and on peut fa ire sim ple?».
c) L'app•·oche du jugement local interactif, auss i appe lée approche par agrégati on loca le
ou app roche interactive, s'app li que aux cas emb rouill és où le nombre de so lution s est g rand
et distribu é sur un e éc he ll e co ntinu e. Elle se fonde sur le principe se lon leque l la déci sion se
construit par l' en richi ssement mutue l de l'analyste et du décideur. Cette approc he se mbl e
efficace dans les situations où il n' est pas facile pour le décideur de formuler ses préférences
dans un co ntexte de grande incertitude. Le processus se dérou le pas à pas par l'évaluati on
d' un nombre limité de critères. Le but visé est davantage la rech erch e de plusieurs choix
satisfa isants plutôt qu'une so lution optima le (Vinke, 1989; Scharli g, 1985).
73
Les méth odes les plus connues de l'approc he interacti ve so nt la méth ode (définiti on) STEM,
la méth ode de Ziont & Walleniu s ain si qu e la méthode de la programm ati on interacti ve à
obj ecti fs (Vinke, 1989). Les critiqu es formul ées pour l'approche du juge ment loca l interactif
so nt les mêmes que ce lles de l'a pproc he par agrégation parti ell e. De plus, menti onn ons que
l'approche du juge ment local interacti f exige la di sponibilité du déc ideur et qu e des ri squ es
de conflits sont possibles à chaqu e boucle d' itérati on dans les cas où les déc ideurs so nt
nombreux. Par a illeurs, la méth ode est très access ible aux non spéc iali stes.
De ce qui précède, il resso1t qu e les SIG peuve nt perm ettre dans un processus d'É ES de
docum ente r ce rtain s impacts notamm ent ce ux sur l'aménage ment du territo ire et d'éva luer les
indicateurs assoc iés. L' AMCD quant à elle perm et d'encadrer la démarche des acteurs et de
réa lise r les éta pes techniques de stru cturati on des critères et d'éva luati on des options. L'ÉES
contribue à un e bonn e pl ani ficati o n environn ementa le au ni veau global.
Après avo ir dé montré la pertin ence de l'arrim age entre ÉES, pl anifica ti on environn ementale,
SIG et les méthodes d'analyse multi critères, cette thèse co ntri bue à l'ex ploration d' un cad re
conce ptuel perm ettant une rév is ion des process us de pl anifi cati on adaptée à un co ntexte
déc isionn el ce ntré sur des préocc upati ons environn ementales.
Dans la planifi cation qui porte sur la sati sfacti on des beso in s énergét ique et l' aménage ment
du territoire, les problèmes traités peuve nt prése nte r certa ines caractéri ti ques do nt:
-' la problémat ique du choix ou du range ment, avec un contenu socio-po li tique qui pe ut
ex iger la négoc iat ion (Roy et Bouyssou, 1993) ;
-' le cho ix des optio ns énergétiques qu i im plique inévi tableme nt des co mpromi s
(S iddayao, 1993);
-' la nature complexe des prob lèmes qui met en interaction des aspects biophysiques et
humains, les valeurs, les tradit ions et les rapports de force du mi lieu (Laarbi , 1995) ;
74
v- le territoire étant un constru it des acteurs du rn i1ieu (Grassland, 1994 ), 1'éva luation de la
plupati de ses composantes variera en importance se lon le gro upe cible, d'où so n
incomparab ilité (Martin et al, 1997). Ainsi, sa conceptualisation est par essence
multicritère et porteuse de gennes de discordes ou de conflits (Vinke, 1989);
v- la limite et la portée des actions sont difficiles à cerner; elles sont donc semi-structurées
et ne s'accomm odent pas facilem ent d' une démarche de rec herche opérat ionn e lle
(Scharli g, 1985).
En tenant compte de tou s les constats énum érés, nous avons rete nu un e méth ode
d' agrégati on partie lle pour traiter la problématique de range ment d'option s énergétiques. La
méthode est non compensato ire et est bien adaptée dan s un co ntexte de gestion
environn ementale . À titre d'exemp le, un impact maj eur sur un écosystème ne peut être
co mpensé par un impact mineur sur un autre écosystème. Ainsi, pour 1'approc he de
surclassement de synth èse, nous avons accordé la préséa nce aux méthodes PROM ETH EE et
GAIA . Ces méth odes requi èrent du déc ideur un e inform at ion parti culi ère ment simpl e et
claire, consistant à attr ibuer des poids d' importan ce relative aux critères et à établir po ur
chaq ue critère le degré de préférence d' un e act ion par rapport à une autre en fo nct ion de
l'écart observé sur ce critère (Brans et Mareschal, 2002).
L' enrich issement de la structure de préférence du décideur. Cette étape permet de définir
les fonct ions de préfére nce ou critères gé néra li sés. En effet, la première simplification
introduite dans les méthodes PROMETHEE est de choisir pour chacun des critères une
se ul e fonction , appe lée fonct ion de préférence, qui prend des va leu rs comprises en tre 0 et
1 pour exprimer le degré de cette préférence. Ainsi, un e act ion ai ne peut être préférée à
une ak qu ' à droite de la va leur 0; inversement ak ne peut être préférée à ai qu 'à gauche de
75
O. Les méthodes PROMETH EE et GAIA prése ntent en outre l' ori ginalité d'offrir au
décideur la poss ibilité de choisir entre six types différents de foncti ons de préférence
dan s un même process us déci sionnel. Ces types permettent d'o pter pour un e fonction de
préférence qui so it adaptée à chaque critère ; en pratique, il s co uvrent la maj orité des
beso ins des décideurs. Les six fonctions de préférence utilisée dans les méth odes
PROM ETHEE et GA IA so nt décrites ci-après.
76
l'j(n.h) Pas de
Vrai critère •r paramètre
1 à déterminer
:- gj( nl-gj(t>l
q : seui l
1 Fj{a .b) d'indifférence
• qui doit être
Qua i-critère 1
i fixé
(} qj gj(O) ·!\i(b)
p : ·euil de
Critère à 1 Fj( a.b) prétcrcncc
préférence
linéaire /1 rula)-gj(b)
qui doit être
fixé
Il
~
1 Fj( a.b)
Pseudo-critère 112
•
•
(J
r-I
qj pj lÙ{a) · J.'.i( b)
q,p
Critère à
préférence
linéaire avec
1 . - F.iln.bl
q,p
zone ~~
qj pj gJ(nl-gjl h)
d'indifférence 0
Critère
gaussien
1
.J l'j(o. b)
a : écart -
type
0"] &ila)-gj( bl
0
Dans le type 1 correspondant au vrai critère ou critère usuel, la fonction Fj (a,b) traduit une
préfé rence stricte dès qu ' un éca rt, s i petit so it-il, existe entre les éva luati ons de a et de b ; Fj
prend alors la valeur 1. Si Fj=O, il y a indifférence entre a et b.
Le troisième type de critère de form e V appelé critère à préfé rence linéa ire exige la fixation
d' un param ètre p qui représe nte un seuil de préférence. La préfé rence entre les act ions cro it
linéairement jusqu 'au se uil p. Dès qu e l'écart entre les éva luati ons des acti ons devient
supéri eur à p, il y a préfé rence stri cte. Il y a indifférence entre les act ions si l'éca rt est nul.
Le critère à préférence lin éa ire avec zo ne d' inférence correspond au ci nqui ème type de
fonction. Deux paramètres pet q doivent aussi être fixé s. Il y a un e zone d' indiffére nce entre
0 et q, ensuite vient un e zo ne de palier de préférence jusqu 'à pet au delà de p la préfé rence
devient stricte.
Enfin , le sixième type de fonction de préférence est le critère gau ss ien. C'est une foncti on à
un seul paramètre appe lé se uil gauss ien. Si l' éca rt entre les éva luation s des action s est égal à
ce seuil , la préférence est faible.
évaluati ons gj(a;)- gj(ak) sur un critère donné j . Pour obtenir une valeur globale des
préférences, on calcul e un indice multicritère pour l' hypoth èse a; surclasse ak e n
additi onnant toutes les va leurs de préfé rence par critère, chac un e étant mul tipliée par le
poids attribu é au critère corres pond ant. Cet indice traduit le degré de préférence du
déc ideur de l' acti on a; par rapport à l' acti on ak, et ce, pour l'ensembl e des cri tères. Il est
donné par l' express ion sui vante:
Ill Ill
où les wj sont des poids assoc iés aux cri tè res j et représentent l' im portance relat ive de ceux-
ci. Une va leur de f1; k proc he de 0 traduit un e préférence faible alors qu ' un e va leur proc he de
1 traduit une préfé rence forte. Les flu x de surclasse ment perm ettent d'expl oiter la relati on de
préférence .
3 L'expl oitati on des flu x de surclassement pour ra nger les act ions se lon un pré ordre part ie l
PROM ETHEE 1 ou un pré ordre co mpl et PRO METHEE II . Ces deux types de
rangements des opti ons sont établi s en co nsidérant les flu x multi critères sortant et entrant
tout en acceptant les inco mparabilités et les indiffé rences. Le flu x so rtant mes ure le
caractère surclassant d' un e act ion et est donn é par 1'ex press ion sui va nte :
Le flu x entrant mesure le ca ractère surclassé d' un e acti on et est donn é par l' express ion
sui vante:
1 Il
cp·ca;)= - Irr ki
n -1 J= '
Le fl ux mul ticri tère net ou fl ux rés ul tant est la d iffé rence entre le fl ux so rtant et le fl ux
entrant. Les meilleures acti ons sont ce lles qui ont la plus grande va leur pos itive de flu x net.
classement compl et PROM ETH EE II , il est obtenu à partir des flu x multicritères nets. C' est
ce derni er type de classement des opti ons qui est considéré dan s le cadre de cette th èse .
Analyse GAIA : L' anal yse GAIA est un e méth ode de vi sualisati on géométriqu e interactive
permettant de déc rire et d' interpréter les donn ées du tablea u d'éva luati on. Elle compl ète les
rés ultats fournis par PROMETH EE. Le pl an GA IA est iss u de la techniqu e de l' analyse e n
composa ntes prin cipales et consiste en une représe ntati on géométriqu e des donn ées du
tabl eau des éva luati ons en ut ili sant les flu x nets uni-critère <Pj défini par :
Les flu x nets uni -critère déterminent un e matri ce co mparable au ta blea u d'éva luati on initia l,
mai s plus rich e en inform ati ons, notamm ent sur les degrés de préférence attribu és aux écaris
observés entre les éva luati ons des acti ons po ur chac un des critères. Le but du pl an GA IA es t
de visualise r l' inform ati on contenue dans cette matri ce. Pour ce fa ire, chaqu e acti on a; est
représe ntée par un po int a; dan s un es pace rée l à k dim ensions dont les axes so nt
représe ntatifs des critères :
a; : (<!>J{a;), <!>2(a;), .. . <Ma;), ... ~k(a;)); i= l ,2 ... n
On obti ent a lo rs un nu age de n po ints dans Rk centré à l'ori gine. Éta nt donn é la di ffi culté de
visuali se r ce nu age de points dans R\ on obti ent le plan GAI A en fa isa nt un e proj ecti o n
orth ogo nale sur un plan (u,v) passa nt par l'ori gin e de mani ère à perdre le moins
d' inform ati on poss ibl e. Le paramètre 8 pe rm et de mes urer la qu antité d' in fo rm ati o n
prése rvée après la projection du nu age de po ints. Da ns le pl an GA IA, le coordon nées de la
proj ection d' un vecte ur quelconq ue sont défi ni es pa r x' u et x' v. Le critères y so nt
représe ntés par la projection cj (j = 1,2, ... k) des vecte urs unités ej (j = 1,2, ... k). Quant à 1'axe de
déc ision, il est rep résenté pa r la proj ect ion du vecte ur w: (w 1, w2, . .. , Wj, ... wk) des po ids
détermin ant l' im po rtance re lati ve de critères.
L'interprétation du plan GA IA se fait de la man ière suivante. L'axe de décision n: ind ique la
direct ion dans laq uelle se trouvent les mei lleures act ions du classement PROMETI-IEE II.
Ell es déco ul e nt de la projection des action a; sur l' axe de déc ision. La fiab ilité de
80
l' information est d'autant meilleure que les axes cj représe ntant les critères et l'axe de
déci sion n so nt plus longs. La longueur des axes cj permet de compa rer le pouvo ir
di scriminant des différents critères. Plus ces axes so nt longs, plus les critères différenti ent les
actions et influencent la décisi on. La longueur de l' axe TC détermine son degré de pouv o ir de
déc ision. Si il est long, le pouvoir de décision est élevé. Par co ntre le pouvo ir de déc ision de
l' axe TC est faible si sa longueur est courte et un e so lution de compromis doit être recherchée
près de l'ori gi ne. Dans le plan GA IA la pos ition des axes Cj traduit les fonctions de
préfé rence. Les critères de même préfé rence sont ori entés dan s la même direction, les critères
conflictuels sont orientés dan s des directions opposées, tandi s qu e les critères indé pend ants
so nt orth ogo naux. La pos ition des ac ti ons dans la direction de certains axes rep résentant les
critères indique qu ' elles perform ent bi en sur ces derni ers. Cette performance est d' autant
me illeure qu e les action s so nt situées plus lo in de l' ori gine. Deux actions so nt sembl ab les s i
leurs images sont proches dan s le plan GA IA .
Les actions situées près de l' ori gi ne des axes sont des act ions moye nn es qui co nstituent de
bons comprom is lorsque les critères sont très co nfli ctuels. Deux actions deviennent
incom parab les lorsq u'elles sont situées dans des direction s opposées dans le plan , en
présence avec deu x groupes de critères con fli ctuels. Enfin , notons que la positi on re lative des
axes de critères et de l'axe de déci sion indique quels sont les cri tères qui so nt en acco rd avec
la déci sion. Lorsq u'on mod ifi e les poids accordés aux critères, seul es la position et la
longueur de l' axe de décision change nt. Il devient alors poss ibl e d' effectuer un e ana lyse de
se nsibilité sur les poids pour mettre en év idence leur impac t sur le classeme nt
PROMETHEE Il ou sur le process us déci sionne l. Dan s cette étude les act ions so nt
représe ntées par les options énergétiqu es .
Contexte multi-acteurs
Dans un process us décisionn el il y a so uvent plus qu ' un déc ideur même si ce lui-c i déti ent
exc lusive ment un grand pouvo ir de déc ision. Le fo ncti onn ement des méthodes
PROM ETHEE et GAIA décrit ci-dess us est valab le auss i bien pour un seu l acteur que pour
plu sieurs acteurs.
81
Se lon Bel ton et Pictet ( 1997), 1' application d' un modè le d' ana lyse multicritère à la décision
de g roupe est basée sur trois procédures qui sont le partage, l'agrégati on et la compara iso n.
Ces procédures défini sse nt la façon dont les points de vue individuels so nt rasse mbl és pour
parvenir à un e décision de groupe. Les inform ati ons gé nérées individuellement ou en gro upe
peuvent être mi ses à profit dan s un contexte multi-acteurs. Le process us de co nce rtatio n
amène les acteurs à partager de l' info rm ati on et ce, sur un e base de di sc uss ion pour défin ir les
10
options et identifier les critères d' éva lu ati on se lon un e approc he soc io-con structiviste .
Toutefois, certaines règles peuvent être fi xées dans le processus de construction des options
et des critères (Sarlos et al., 2002). Par exe mpl e on peut se donner pour règ le de co nsidére r
toute option qui même aux ye ux d ' un se ul acteur peut permettre l' atteinte des obj ectifs visés.
Ce la év ite de mener des di sc uss ions so uvent inutiles sur les forces et les fa ibl esses d ' une
opti on et de s'e n tenir aux rés ultats d ' éva luat ion. Il en est de même pour la sé lection des
critè res puisque chaque acteur a la li berté d' attr ibuer un poids faib le à un critère qu ' il juge
non pertin ent.
La cons id érati on des systèmes de va leur des acte urs lai sse la possibilité à chac un de défin ir et
de conserver son propre jeu de pa ramètres, te ll e qu e par exempl e la pond érat ion des critères,
sa ns interag ir avec les autre s. Ces différents jeux de paramètres perm ette nt de produ ire des
rés ultats individuel s. L' équipe de souti en effectu e un e compara iso n de ces résul tats pour
so uli gner les pos itions min oritaires et maj orita ires. Enfin, un e procédure d' agrégat ion des
préférences indi vidue ll es est utili sée par l' éq uipe de so uti en pour produ ire un rés ul tat globa l à
partir des rés ultats individue ls.
Dans les méthodes PROMETHEE et GA IA la déci sion de gro upe est analysée à travers la
notion de scéna ri os. Chaque acteu r peut être représenté par un scénario. Tous les scénarios
représe ntant les différents acteurs so nt dé fini s dans un même doc um ent Dec ision Lab qui
perm et le partage des mêmes critè res et options, a in s i que des do nn ées d' éva lu ati on de ce ll es-
c i. Se ul s les param ètres de préférences co mm e la di stributi on des poid s des critères et les
fonction s de préférences peuvent être différents d' un scénario à l' autre . La défin ition des
10
Selon cette approche les critères do ivent être co nstruits par les acteurs sociaux, inc luant les experts
qui débattent de ce qui est convenabl e pour leur mili eu.
82
scénarios permet de les analyser séparément et aussi de les comparer entre eux. Les
classements PROM ETHEE et les plans GAIA 11 de tous les acteurs s'obtiennent à partir de la
co mbinai son des inform ations relatives aux différents scé nari os. Dans une décision de gro upe
les classements PROMETHEE fournissent une informati on sur un consensus poss ibl e tenant
compte du pouvoir de déc is ion de chaque acte ur. Dans la réa lité des poids doivent être
acco rd és aux différents scénarios pour expri mer l' influence relati ve des acteurs sur la
décision . Dans cette recherc he nous avons considéré que tous les acteurs ont la même
influence sur la décision car nous ne pouvions faire autrement en raiso n de la simulation de
ce1iaines étapes du process us décisionnel. Menti onnons enfin que dans l'analyse des résultats
multi-acte urs, deux plans GA IA distincts sont di sponibles le GAIA-Critères et le GA IA-
Scénarios.
Le GAIA-Critères est similaire à celui obtenu pour un se ul scé nari o, ma is dans leq uel les
axes des cri tères correspondent c hac un à une vue agrégée du critère à travers l'ensemb le des
scéna ri os pondérés. Le GAIA-Scénarios représente les scé narios à la place des critères.
Chaque axe représe nte le classemen t multicritère des options dan s un scénario donné. Dans
un e décision de gro upe, ce plan GA IA est util e pour ide ntifi er des coaliti on s d'acteurs ayant
de s opin ions similaires, ainsi que les conflits entre les acteurs.
Les systèmes d ' éva lu ~tio n environn ementa le sont en pleine évo lution à l' échell e
in te rn ationa le dans la plupart des pays. L' éva luat ion env ironnementale stratégique ém e rge
comme une avenue promette use pour in tégrer les préoccupations en vironn ementales au plus
haut niveau du processus décis ionnel. La mi se au po int d ' une méth odologie permettant
d ' évaluer la valeur environnementale des systèmes énergétiques, ain si que les autres
dim ension s concernant les aspects économiqu es et socioc ulturels constitu e l' un des grand s
axes de recherch e en mati ère d' évaluati on environn ementa le. Cette thèse s' inscrit dan s cette
logique. Compte tenu des limites signalées au niveau des outil s méth odo logiques
11
Ces graphiques peuvent être prod ui ts en accedan t aux fonct ions mufti-scénarios de Dec ision Lab au
moye n de l'option Tous Scénarios dans la liste dérou lante de la barre d'outil s Principale.
83
actue llement utilisés en ÉES, le défi cons iste à faire un arnm age entre l' analyse
environn emental e, les systèmes d' inform ati on géographique et l'a ide multi critère à la
déc ision. Le but est de mettre à la di spos ition des acteurs des app roc hes adaptées leur
perm ettant de produire de 1' inform ati on pour l'aide à la déc ision dans 1'élaborat ion de
stratégies énergétiqu es . Les opti ons énergétiqu es recouvrent un e grand e di ve rsité de réa lités
spati ales et soc io-éco nomiqu es et, se ul e un e approc he intégrée et conce rtée perm et de prendre
en co mpte la maj orité des préocc upati ons du mili eu.
L' utilisation des techniques d'anal yse multi critères et des SIG dans le cadre d' une ÉES
s'avère une so lution adaptée à ce beso in . La gesti on des problèmes environn ementaux du
secte ur de l'énergie est compl exe et nécess ite l' utili sa ti on de méth odes multicri tè re , car de
nombreux as pects environnementaux, techniqu es, éco nomiques et soc ioc ulturels do ive nt être
co nsidérés. L'analyse multicritère offre un cadre méth odologique réa li ste perm ettant de
traiter de multipl es critères déc isionn els auss i bien qu antitati fs qu e qu alitatifs. L' approche
multicritère s'avère donc esse nti elle pour élaborer la méth odologie vi ant à intégrer les
préocc upati ons environn ementales dans l'é laborati on des stratég ies de produ cti on
énergétiqu e, au même titre qu e les aspects tec hniqu es et éco nomiques . Dans le contexte
afri ca in il est important qu e les acteurs so ient suffi sa mm ent motivés par le process us
déc isionnel décrit à la section 2.4.3 et qu ' ils y parti c ipent acti ve ment.
To utefois, un co mpromis doit être trouvé entre les so uh aits des acteurs et les co ntrain tes
méth odologiques, notamm ent en ce conce rn e la défi ni tion des cri tè res et des op ti ons
potenti ell es. Auss i, les acteurs ne so nt pas tenu s de pati iciper à toutes les éta pes de la
procédure de déc ision . De ce poin t de vue, le choix des fo ncti ons de préférence et le trava il
d'éva luati on des options pote nti ell es se lon les critères retenus peuve nt être effec tu és par
l'ana lyste en aide à la déci sion. Dan s le contexte africain, le fait d' imp liquer les acteurs aux
étapes d' identification et de négoc iation des enjeux 1iés à la définition des grandes
orientations du secteur de l'é nergie constitue un pas impotiant vers la prise en compte de
l'environnement dan s la prise de décision . C'est aussi le début du chem in qui mè nera vers
une production énergétique durab le et vers un véritab le déve loppement socio-économ ique de
ces pays.
CHAPITRE III
Ce chapitre traite de la desc ripti on de l'approc he méth odolog ique adoptée pour gé nérer les
options énergétiques, définir les critè res d' évalu ati on et éva lu er les opti ons en tenant co mpte
d points de vue multipl es. L'approche est basée sur un process us d'aide mul ticritrère à la
déc ision dans le cadre d' une démarche de déc ision partic ipati ve.
Les procédu res de planifi cation d' une po li tique énergét ique do ivent permettre d' arbitrer les
choix entre les multiples options poss ib les, et de coordonner l'é laboration des projets et les
programmes d' action environnementaux (IEPF, 1988 : p.46). C hacune des options envisagées
a des répercu ss ions spécifiques sur les mil ieux biophysique et huma in.
Des v isites de terra in de ce tta in es infrastructu res énergétiques (Garafiri, Gra nde chute ,
Donkéa) ont été effectuées da ns le but de s' imprégner des impacts de te lles infrastructures et
de prendre connaissance de la dynamique spatiale dan s la zone d 'étude. Ces visites ont été
85
rendu es poss ibles grâce au so uti en logistique de la SOGE L et d' Hydro-Québec Intern ati ona l
(HQI) en Guinée. Elles ont permi s de sai sir les problématiqu es rel ati ves au déve loppement
hydroé lectrique dans le contexte géographique à l'étude.
La tenue d' un e table de co ncertati on regroupant les principaux acteurs du secteur de l'énergie
et l'équipe de souti en a favori sé la co llecte d' une parti e des données de la recherche. Les
groupes d'acteurs ont pu exprimer leurs préoccupati ons en foncti on de leurs systèmes de
va leurs. Les enj eux so ul evés ont été traduits en critères et pond érés se lon les systè mes de
valeurs des acteurs par 1' importance relative acco rd ée aux di ffé rents critères. Ces critères o nt
permi s d' effectuer un e évaluation comparati ve des opti ons énergétiqu es co nstrui tes en
co llaborati on avec les acteurs. Les donn ées concern ant les fi lières perm ettent de justifi er la
pos ition de chaqu e opti on sur l' échelle de mesure des critères. Les méth odes PROMETH EE 1
et Il (Prefe rence Rankin g Organi zati on METI-lod fo r Enri chm ent Eva luat ions) ont été
empl oyées pour procéder à cette évaluati on comparat ive. Ces méth odes so nt très utili sées
dans le domaine de la pri se de déc ision environnementa le co nfrontée à des cho ix d' options
stratégiques (Mm·escha l, 1989).
Une politique énergétiqu e a pour obj et de fa ire des cho ix parmi les opti ons proposées par le
process us de planifi cati on et de déc ider des mes ures à mettre en œuvre pour atte indre les
obj ecti fs fi xés. De ce point de vue, la pl anifi cation énergétique doit envisager un grand
éve ntail d' opti ons et les évaluer. L' éva luati on co mparati ve des opti ons énergétiques imp lique
un e so mm e d' inform ations de plus en plus complexes à trave rs la rec herche de so lu tions de
co mpromi s. Les acteurs en prése nce aya nt des intérêts d ive rge nts, il est so uve nt souh aitable
d'opt imi ser plusieurs c ri tères simu lta néme nt. Toutefo is, lorsque la recherche de so lu tion est
d' ordre mul ticritère, il n' y a plus de so lu tions optim ales car aucun e soluti on n'o pti mise to us
les critères de la même façon en rai so n justem ent de leur caractère conflictue l (Brans et
Maresc ha l, 2002).
La méthode PROMETHEE offre une ce1taine li berté aux décideurs ou aux acteurs en leur
permettant d'attribuer des po ids d' impo1tance relative aux critères: plus le poids d' un critère
est élevé, plus le critère est important selon la préférence du décideur ou des acteu rs.
86
En plus de l'attribution de poids aux critères, les acteurs ou décideurs doivent définir leurs
degrés de préférence d' une action par rapport à une autre, et ce, pour chaque critère. Ce degré
de préférence est défini par le choix d' un e fonction de préférence (Brans et Maresc hal, 2002).
La reco nn aissa nce explicite de la composante subj ective est indi spensable au process us de
déc ision. C'est pourquoi on ap pu ie gé néralem ent l' idée qu ' un problème mul ticritère n' a pas
de solution s si on n' apporte pas un e informati on suppl éme ntaire qui est la préfé rence du
décideur.
L'analyse multi critère à la décision perm et l'agrégal"ion des performances des options, et
l'intégrat ion des préoccupations et des va leurs des acte urs dan s l'éva luat ion des impacts
soc io-éco nomiques et environn ementaux des options. En so mm e, l'agrégati on des
perfo rm ances perm et de choi sir les options qui , globa leme nt, ont reç u les meilleurs
rangements ou résultats, par ord re de préférence.
La figure ci-dessous présente les étapes de la démarche gé nérale de la recherche .
87
~ i
Construction des options énergétiques Identification d'objectifs
possibles
L J
Évaluation des options Spatialisation des options
1 1
Analyses de sensibilité
J
Il est indi spensable dans les évaluations comparatives d'options énergétiques, d' indiquer les
cadres temporel et spatia l dans lesq uels celles-ci s'inscrivent. Dan s l'o ptique de cette
rech erche, un horizon de 20 ans à co mpter de l'année 2000 et un cad re spatial co rrespondant
à la région naturelle et adm ini strative de la Guinée maritime ont été cons idérés. Le choix de
la Guinée maritime se justifie simplement parce qu ' e lle correspond à la région indu striell e de
la Gu inée ayant plus de 70% de la demande énergétiq ue du pays et à cause de son poid s
démographique et économique par rapport au reste du pays.
Nous ex poso ns ici la manière dont les donn ées de terrain ont été utili sées dan s
l'expé rim entation pour parvenir aux résultats, conformément aux qu esti ons et aux obj ectifs de
rech erch e. Premièrement, les rés ultats d' un e sé ri e d'entretiens indi viduels réa li sés avec les
acteurs concernés par le secteur énergétique ont se rvi à la vérification de la pe1iinence des
thèmes d'exploration sélectionnés parmi l'e nse mble des grands enjeux du secte ur de l'énergie.
Cela a permi s de co nstruire et de va lider les critères pertinents par rapport au contexte
déc is ionnel à l' étude. Deuxièmement, à l'aide d'obse rvat ions et d'entreti ens, au se in du
mini stère de l' Énergie, nous avo ns décrit le fonct ionnement de l'a ppareil déc isionnel.
Tro is ièmement, dan s le but de documenter le process us déc isionne l nous avo ns constitué un e
banque de données en répe1ioriant les donn ées ex istantes au ministère de l'É nergie, les
donn ées iss ues de la 1ittérature et cell es obtenues de la table de concertation, ai nsi que les
donn ées inventoriées chez les autres groupes d'acteurs qui n' ont pas vo ulu pa11iciper à la
tabl e de co ncertati on. Ces acte urs n'o nt pas exp li qué les raiso ns de leur non participation à la
table de concertation, mais il s ont co ll aboré à la rec herche en fo urni ssant de l' in format ion.
Enfin, les informations co ntenues dans la banque de données ont été traitées et ont servi à la
co nstruction de la matrice de pe1formance, pour les analyses multicritères, ain si qu 'à la
co nception d' un e approc he méthodologique d' ÉES adaptée au contexte gui néen et au secte ur
de l' énergie. Les éléments co nstitutifs de cette approche ada ptée co ncerne nt notam ment le
processus d' ÉES, le cadre parti cipa tif et le rôl e dévo tu aux acteurs.
89
Comm e nous l' avons dit précédemm ent, notre approc he méth odologique s' appuie sur un e
approche par déci sion participative dans un contexte mu lti-acteurss et mu lticritère. Elle
ad opte un e démarche constructi viste qui reconnaît le ca ractère co nfli ctu el des préférences des
acteurs et sa dynamiqu e au se in du process us déci sionn el. Un modèle d' aide à la décision est
élaboré en cherchant à tirer parti de ce qui sembl e être la parti e stable de la perce pti on du
problème qu 'ont les acteurs (Côté, 1997 : p.45). De ce point de vue, le modèle d'aide à la
déc ision vise à fournir aux acteurs des conce pts, des modes de représenta ti on et de
raiso nn ement leur perm ettant d'enri chir leurs perceptions. La méth ode est empl oyée de
mani ère itérati ve pendant que les acteurs négoc ient pour trouve r des co mpromi s di f fi cil es
entre les multiples opti ons. L'approche méthodologique utilisée dans cette thèse ' inscri t
dans cette logique et les prin cipales étapes so nt déc ri tes ci-après. De plus, ell e sera illustrée
par l'étud e de cas au chapi tre 4.
En mati ère de planifi cati on stratégique, il est souh aitabl e de consid érer non se ul ement les
personn es qui seront affectées par les déc isions prises, mais auss i toute personn e ou groupe
de personnes ayant des intérêts liés à l' obj et de déc ision. C'est ainsi que Marte l et Rousseau
( 1993) recomm and ent 1'exhausti vité dans 1' identifica ti on des acteurs. Dans cette étu de, les
acteurs sont d'abord rec rutés de mani ère active à partir d'un process us d'inform ati on et de
co mmuni cati on entre les dé partements mini stéri els, le groupes d'intérêt en énergie et en
environn emen t, le milieu uni ve rsitaire et les entreprises avec l'appui du mini stère de
l' Énergie et de l' Hydrauliqu e qui est l' initiateur de la politique énergétiqu e (Kouroum a et
Waa ub, 200 1). La consul tat ion d'un pre mi er groupe d'acteurs düm ent ident ifi és a permis d'en
ide ntifie r d'autres. De plus, le process us de conce rtation est resté ouve1i à l' aj out d' autres
acte urs en co urs de chemin . To us les acte urs ont été par la sui te regroupés par secteurs
d'intérêt. Chaqu e secteur a été représenté par un ou deux représentants à la table de
co ncertati on à la suite de l'envoi de lettres d' invitation par le ministère de l' Énergie et de
l' Hydraul iqu e aux di fférents chefs de se rvice.
Des rencontres indi viduell es avec ces acteurs au se in de leurs se rvices ont permi s d'a mé liorer
et de faire accepter les règles de procéd ure de la table de conce rtation, notamm ent la garanti e
90
de la confidentialité des informations fournies à travers un protocole d'entente, l' accord sur
un calendrier des séa nces de travail incluant les pauses café et les repas, la préc ision des
exposés à fa ire, le déroulement des séances de travail, le respect des temps de parole, le
respect des opinions des autres, la définiti on des rô les et responsa bilités de l'équipe de
so uti en. Ces ren contres préparatoires effectuées dans le cadre d'entrev ues exp loratoires ont
aussi aidé à mieux cerner les principaux thèmes à aborder lors des réuni ons de la table de
concertation .
Un examen des docum ents relatifs à la politique de l'énergie et à ce lle de l'env ironnement a
aussi été réa lisé pour compléter les informati ons fournies par les acteurs.
Les différentes donn ées de la thèse ont été co ll ec tées durant le trava il d'une tabl e de
concertation , ain si qu'au moye n d'entretiens expl oratoires et par un e rec herche doc umentaire.
Les act ivités de collectes de donn ées ont eu lieu à Conakry en Guin ée du 4 mai au 20 aoüt
200 1. Les réunions de la tabl e de concertation ont eu lieu une foi s par semaine durant les
mo is de jui n, juillet et aoüt 2001 . La table de co ncertati on a regroupé les principaux acte urs
du secteur de l'énergie. La pri se en compte des préoccupati ons des acte urs dan s l'inte l! ige nce
de la démarche déc isionnelle se justifi e davantage dans les situati ons où il faut négoc ier et
choisir entre di f férentes options énergétiques. La démarc he adoptée dan s cette thèse engage
donc un e communication interactive entre les acte urs. Cette communi cati on prend place à
plusieurs nivea ux, notamment aux éta pes d' identifi cati on des enj eux, de co nstructi on des
options et des critères d 'éva luat ion. Les enj eux so nt identifiés par les acte urs de la tab le de
concertation et l' équipe de so utien . Ces enjeux sont structurés en critères par l' équipe de
so uti en et va lidés par la tab le de concertation. Les indicateurs de mesure so nt déterminés et
va lidés par l'éq ui pe de so uti en et la tab le de co ncertat ion. En ce qui co ncerne la constru ction
des options énergétiques, la philosophie généra le et les objectifs so nt définis par la table de
concertation tandi s que la conception et la desc ription relèvent de l' équipe de soutien.
L'éva luation des opt ions est faite sur le plan technique par l'équipe de outien, mais les poids
des critères sont fixés par la table de concertation. Ensuite l'équipe de soutien revient à la
charge pour simu ler la négoc iation de la table de concertation .
91
La tabl e de conce rtati on orga ni sée dans le cadre de cette recherche s' inscrit dans un mode de
participat ion soc iétale restreinte (vo ir le process us décrit à la secti o n 2.4.3). Ce mode de
partic ipati on est util e à certa ines étapes d ' une ÉES. Se lon Roussea u et Marte l ( 1996), il n'est
pas nécessaire q ue tous les acteurs part ic ipent à toutes les étapes d' un process us de déc ision.
Une parti cipat ion de type restreinte permet un e bonn e efficacité de trava il ma is ne remplit pas
le beso in d' un e consu ltati on sur une base élargie à d' autres éta pes du process us d' ÉES.
Toute fois, le fonctionn eme nt d' un e table de co ncertation limi tée aux acteurs prove nant des
direc ti ons tec hniqu es de di ffé rents départements ministérie ls et à quelques autres acteurs c lés
du secteur de l'énergie co nstitue à notre av is un pas en avant ve rs l'o uve rture et le mode de
démoc ratie instituti onne ll e par rappo rt au mode traditi onne l de planifi ca ti on énergét ique e n
Gu in ée. Une te ll e approc he est bien adaptée à la situation de pays en déve loppement o ù
l' implication publique dan s les process us déc isio nn e ls se heurte à de nombreux obstac les.
Dans l'expérime ntation, nous avo ns choisi de statuer sur la représentativité de l'ensembl e des
acteurs potentiels et sur les méthodes ca pab les de rendre plus performa nts la négoc iati on et
l'éta bli sse ment de conse nsus entre les parti es prenantes. Les déc ision en matière de choix
énergét iques so nt globa les et mu lti sectoriell es. Ell e impliquent de co nsid érations d'ordre
éco logique, éco nomique, soc ioc ulturel en plu s des aspects tec hniqu es li és à la so lution des
probl èmes. Les cho ix énergét iques poss ibl es do ivent être ana lysés so igneu ement.
L'approc he utili sée pour la table de concertati on 'in spire do nc d'un modè le globa l de pri se de
déc is ion centré sur l'a ide mu lticritè re.
L'une des étapes importantes de la planification énergétique est de poser correctement les
questions fondamentales du secteur, d' id entifier les enjeux importants et d'établir un
co nsensus entre les acteu rs sur les so lu tions.
92
Des entretien s exploratoi res avec les acte urs ont été effectués par secteur d' intérêts ava nt de
regrouper tout le monde à la table de co ncertati on. Ces entretiens explorato ires ont permis de
bien définir les principaux th èmes abordés par la suite à la tabl e de conce rtatio n et ce, se lo n
le principe qui consiste à avo ir qu elque chose à proposer pour inciter les di sc uss ions ma is pas
trop structurés pour ne pas donner l' impress ion d' un e s imple va lidat ion par les acteurs. Pour
sa isir les grands enjeu x, l'amp leur des phénomènes ain si que leurs ca uses probab les, il fa ut
di sposer d'informations suffisa ntes rel atives au profil soc io-économique, aux co mposan tes
bi oph ys iques et aux ori entat ions du secteur de l'énergie. Pe ndant les séa nces tenu es à la tab le
de co ncertation, une série de questions portant à la fois sur les obj ectifs et le co nséqu ences
des soluti ons éve ntuelles de la fourniture d'én ergie ont été posées aux acte urs pour leur
perm ettre d'exp rimer leurs points de vue. En premi er lieu, un groupe d'acteurs présente des
exposés portant sur la th ématique du j our. Ensuite les exposés sont sui vis d' un débat au cours
duquel des qu estions so nt posées aux acteurs.
Chaque acteur ou groupe d'acteurs a défini les questions qu i lu i se mb laient importantes par
rapport à la fo urniture d'énergie et a fo rmul é des pi tes de so lu tion s. Auss i, co mm e
menti onn é précédemment, un exa men des doc um ents re lat ifs aux poli tiques secto ri ell es de
l'énergie et de l'environnement a été réa li sé pour comp léter les inform ations fournie s par les
acteurs. Cette étape a se rvi à identifier les gra nds enj eux du secteur de l'énergie. Les enj eux
identifiés ont été stru cturés pa r classes d' impacts de mani ère à fa ci1iter 1' identifi catio n
d'indicateurs de mes ure (vo ir paragrap he 2.2.7). L'ana lyse des beso in s énergétiques et de
l' offre est esse nti elle à l' identificat ion de so lutions permettant de faire un arbitrage entre
production énergétique nationa le et importat ion d'énergie.
3.2.4 Estimation des beso in s énergétiq ues globaux par rapport à l' hori zo n
temporel considéré
La project ion de la demande d'énergie fina le est basée sur l'ana lyse du passé et de la
situation actue ll e du sys tème énergétique (IEPF, 1988: p.51 ). La prévi sion de l'évo lution
93
future de la demande d'é nergie constitue une infom1atio n esse nti elle pou r définir une
stratégie de réali sation des infrastructures et des aménagements éne rgétiq ues (Sat·los et a l. ,
2002). Les besoins énergétiques globaux de la Gu inée maritime en 2020 ont été es tim és dans
le but que chacu ne des options à construire puisse permettre de les sati sfaire . Les méth odes
d'anal yse de l'évo lution de la demande d'énergie so nt très différentes selon qu 'o n s' intéresse
au co urt term e (d ' heure en heure, j ourn ée, mois, saiso n ou, ann ée), au moye n terme (de 1 à
15 ans) ou au lo ng terme (au-de là de 15 ans).
Dans la prése nte thèse, l'ana lyse de l'évo lution de la demand e en énergie est faite à long
term e. Dan s le long te rm e, les mod ifi cations qui peuvent interven ir sur les plans soc ia l,
économique et technol ogique sont tellement importantes qu ' un e anal yse quant itat ive de
l' évo lution dev ient touj ours incertaine. Il faut alors formuler plu sieurs ense mbles
d' hypothèses pour constru ire des options énergét iques va labl es. La demand e g loba le
d'énergie a ainsi été détermin ée en la fracti onn ant en trois composantes: les beso in s e n
énergie pour les ce ntres urbain s, les besoins pour les indu stries mini ères et les beso ins pour
les milieu x rurau x. No us avo ns co nsidéré les rés ultats de l' ana lyse de l' évo lu tion de la
demande en énergie réa lisée par la firm e SNC-Lava lin pour les ce ntres urba in s et les
indu stri es mini ères (MRNE, 1999). Nous avo ns estim é les beso ins énergé tiques en mili e u
rural pour lesque ls il n' exi stait aucune donn ée. L'estim at ion de ces beso ins est fondée sur un
ensemble d' hypothèses pour chac un e des composantes sui va ntes :
" les besoins en énergie liés aux activités productives qui se subdi vise nt en beso in s e n
énergie li és à l' irrigation, les beso in s en énergie liés à la transfo rm ati on agri co le, les
beso ins en énergie dan s les commerces et restaurants, a in si que les beso ins en énerg ie
pour les act ivités artisa nales ;
" les besoins en énergie liés aux infrastructures sociales compre nant les beso in s en
énergie pour le pompage et la distribution de l' eau potab le, les beso ins en énergie pour
l'éc lairage public et les besoins en énergie pour les infrastructures rural es de sa nté;
94
../ les besoins énergétiques domestiques qui se fracti onn ent en beso in s en énerg ie po ur
l'éc la irage, les beso in s en énergie pour la té lévision , les beso in s e n énerg ie po ur la
ventilati on, les beso in s en é nerg ie pour la réfri gération et les beso in s en éne rg ie po ur la
CUI SSO n .
Les données issues de ces étapes de collecte de do nn ées combinées à une analyse de l'offre
permettent de co nstruire des options énergétiqu es représentant des im ages futures du systè m e
énergét ique qui sera requi s.
La co nna issance des enjeux permet en partie de définir les obj ect ifs des o pti o ns à e nvi sager.
Les optio ns de fourniture d'éne rg ie sont construites s ur la base des resso urces di s po nibl es, des
probl èmes id entifiés et des so luti ons pro posées par les acteurs. Étant do nné qu ' i1 est util e d e
pré structurer un pro bl ème à réso udre avant de faire pa rticiper les acte urs co ncernés, no us
avons propo sé a u départ qu e lques opt ions de base composées de fili ères éne rgé tiques te ll es
que l'hydroé lectri c ité, le th ermique, la bi o masse et, le so laire po ur stimuler la réfl exio n des
acteurs. Toutefois, ces options de base ne so nt pas très é labo rées po ur ne pas la isse r
apparaître aux yeux des acte urs que les so luti ons so nt établies à 1'avance. Comm e pro posé
par Kee ney ( 1992) po ur stimul e r la géné rati o n d'o pti o ns, les ac teurs se ront ame nés à se
conce ntrer s ur certa in s objectifs, à am é li orer les o pti o ns déjà gé nérées et à combin e r ces
opti o ns. La comb in a ison de fi li ères éne rgét iques et le c ho ix de s ites de productio n o u de
co nso mmation ont permi s de construire des o pti o ns co mprenant des équipe ments de
production et de transport. C haque o ptio n énergét iqu e est constituée pa r des équipements de
prod uc tio n co mpre nant les so urces hyd rauliques, th e rmiques, so la ires et biomasses.
La propo1t ion de chacune de ces sources dans les différentes opt ions est déterminée e n
fonct ion des beso in s g lobaux à satisfaire et du potentie l énergét iqu e d isponib le ains i que de
ce1taines considérations stratégiques (é lectrifi cat ion rurale, diminution de la dépendance aux
énergies importées, développement du secteur m ini er, autonomie énergétiqu e, potenti e l
hydroé lectrique du pays, etc.). Dans les opt ions décentralisées, le pourcentage d ' énergie
affectée a ux loca li tés est estim é a u prorata de la den s ité de population et tient com pte du
- - - - -·- - - --- - - - -- ---
95
statut économique des localités. Dan s les options centrali sées, ces pourcentages so nt
détermin és en tenant compte des besoins d'énerg ie d' ori gine th ermique pour certa ines
industri es ainsi qu e de l'éloignement de certaines localités par rapport au réseau électriqu e.
Les sites de producti on hydroé lectriqu es ont été retenus sur la base de critères re lati fs a u
potenti el de développement régional, à la qu alité et à la préc ision de l' info rm ati on tec hniqu e
di sponibl e, au x beso in s énergétiqu es, ainsi qu 'au coût unitaire de produ cti on des équipements
(1-I QI, 1985 : p3-4). Les équipements de producti on th ermiqu e et so laire (photovo ltaïque et
éo li enn e) ont été retenus de mani ère à ce que l'éventail des capac ité à installer so it adapté à
la taille des beso ins.
Chaqu e option est ensuite analysée en foncti on de ses répercuss ions sur l'environn ement
naturel et soc io-éco nomiqu e. Cette étape a aidé à dresse r l' in ve ntaire des moyens déj à
di sponibl es ainsi que ce lui des co ntraintes et des réalités du territoire à l'étude. Auss i, à cette
étape, la validati on des enj eux auprès des acteurs a permis de s'ass urer de la ferm eté du
conse nsus existant à leur suj et, de vé rifi er la co hérence de l'adéquation obj ectifs/options.
En effet, les di sc uss ions sur les enJ eux amènent les acteu rs à évoq uer à la fois des
préocc upati ons qui seront traduites en critères par les spéc ialistes d' Aide à la déc ision ; et à la
fois des obj ec tifs et des beso ins qui se rve nt à établir des options. Ces systè mes de va leurs qui
émerge nt dans un cadre de co ntrove rses publiques so nt multipl es et co mpl exes (Côté, 1997 :
p.49). Ain si, on note parfois des inversions de va leurs au ni vea u des acteurs : ce qui pour
ce rtain s fai t parti e de la so lution, pour d'a utres apparaît comm e releva nt du prob lème
(Lim oge et a l. , 1993 cités par Côté, 1997 : p.49).
Les enje ux ayant été identifiés, il faut les tradu ire en critè res. Selon Roy et Bouyssou ( 1993 :
p.80- l 00), les conditions nécessaires à l'élaboration d' une famille de critères présentant un
caractère di scriminant sont l'exhaustivité, la cohésion et la non redondance. L'exhaustivité
concerne la façon de regrouper entre eux les effets ou attributs traduisant les conséquences
des options po ur about ir à une fa mille de critères. La cohésion vi se à ce rner le mini mum
96
d'adéquation entre le rôle dévo lu à un critère quelconque au niveau des préfé rences
restreintes à so n axe de signification et le rôle qui lui est dévolu une foi s intégré au niveau
des préféren ces globales. La redondance consiste à éviter dan s la fam ille de critères retenu s
tout critère superflu dont l'abse nce n' influence pas le rôle j oué par cette famille. La pri se en
compte du caractère di scrimin ant des critères pose parfoi s des probl èmes car du po int de vue
mathématique certain s n' ont pas de raiso n d'apparaître sur la li ste alors que du point de vue
des acteurs il s veu lent les retrouver dan s le modèle. Le spéc ialiste en Aide à la déc ision doit
al rs fa ire attention à la pondérati on pour év iter les redondan ces bien qu ' il so it recommandé
de considérer un critère même s' il est jugé pertinent pour le problème à résoudre qu ' aux ye ux
d' un se ul acteu r ; si un autre acteur juge ce critère non pertinent, il peut à l'étape de
pond ération lui attribuer un faib le po ids ou nul. Ces critères di scriminants peuve nt être
identifiés pour la compréhension de la situation et seront utiles pour la mise en œuvre de la
so lution retenue.
Dans cette étude, certains critères ont été chois is dans la littérature et ada ptés au co ntexte
guin ée n, d'autres ont été constru its avec les acteurs à partir de la représentation de leurs
préférences. Dans ce dernier cas, nou s avo ns utili sé deux approc hes comp lémentaires pour
con struire les critères. La premi ère co nsiste à stru cturer de façon hi érarchique les obj ectifs de
la fourniture d'énergie jusqu'à un ni veau adéqu atement mesurabl e (Keeney, 1992 ; Rou sea u
et Martel, 1996: 20). La second e co nsiste à analyse r l'ensemble des co nséquences des options
pour identifier des axes de s ignificati on afin de choisir des critères environn ementaux et leurs
indicateurs de mesure (Roy, 1985 ; Rousseau et Martel, 1996: 20).
Les tableaux suivants sont un exemp le d' une première ébauche de co nstructi on des critères à
part ir de la li ttérature, et des obj ectifs et enjeu x préa lableme nt id entifi és par les spéciali stes
en Aide à la déci sion de la fourniture d'é nergie en Guinée maritim e. Cette ébauch e a se rvi à
procéder à un e pré stru cturati on du problème à réso udre et a été prése ntée aux acteurs pour
stim u1er leurs réfl exions.
97
Tableau 3.2: Co nstructi on des critères à pa1t ir de l'a nalyse des co nséqu ences des opt ions
Co nséq uences des actio ns Axes de sign ifica tion Critè res
Impacts sur les populations habitudes et dépl ace ments modifi cation des modes de
VIe
Destru ction d'écosystèmes perte de biodi versité modi fica tion d'écosystèmes
f Po ll uti on de l'air émi ssions de poll uants quali té de l'a ir
Impacts sur la stru cturat ion de occ upati on au sol des mod ifi cation de
l'aménagement insta llati ons énergétiques l'aménage ment
acc ide nts dans de rupture de barrage, ri squ es de catastrophe
l'e nvironn ement déve rsement de pétrole
Po llu tion des eaux émiss ions de poll uants da ns qualité des eaux
les ea ux do uces et maritim es
Impacts ph ysico-chimiqu es éros ion des sols po llu tion des sols
sur les so ls
Réchauffement global émission de gaz à effet de change ment c li matiq ue
se rre global
Déforestati on défrichement perte de co uvert végéta l
Cette prem ière ébauche de co nstru ction des cri tè res a été déve loppée avec les acteurs lors des
trava ux de la tab le de conce rtatio n. Certain s critères so nt mes urés quant itat ivement pa r
ca lcul s et d'autres qu alitat ive ment (vo ir 3.2.7). Po ur ces mes ures, les données de base
proviennent des inform ations fourn ies à la table de concertati on et de la recherch e
doc ume nta ire. L'ensemble des critè res est éva lué à partir d' une série d' indicate urs. S i un
98
critère est évalué par l' interm édi aire de plusieurs indicateurs, son évaluati on fin ale est
obtenue par l'agrégati on des va leurs des indicateurs qui le composent. Les critères co nstruits
sont pondérés par les acteurs en foncti on de leurs systèmes de valeur. Cette pond érati on est
effectuée par l'attributi on directe de notes exprimant les préférences des acteurs pour
l' importance re lative des critères les un s par rapport aux autres. En plus de la pondérati on des
critères les acteurs doivent auss i choisir un e foncti on de préférence pour chacun d'eux et fi xer
les se uil s correspondants. Les méth odes PROMET HEE et GA IA offrent aux acte urs la
pos ibilité de choisir entre six types de foncti ons de préférence et deux types de se uil s (vo ir
chapitre II : fi gure 2. 1). Les règles de cho ix des foncti ons de préférence et de fixa ti on des
se uil s sont expliquées au chapitre V.
Après avo ir traduit les enj eux en critères, un ou plusieurs indicateurs ont été défini s pour
chaqu e critère. Les indi cateurs de mesure sont éva lués qu antitati ve ment par des mes ures
préc ises à savo ir coüt, dénombrement ou ca lcul , ou qualitati ve ment sur la base des
co nsidérati ons évoquées ci-dessus et d' un ensembl e d' hypothèses . La méth ode de
surclassement de synth èse favori sée dans cette étud e (vo ir chapitre I1 ), perm et 1' uti 1isatio n
d' un e éc helle ordin ale et d' une éc hell e cardin ale. Le choix du type d'échelle dépend
esse nti ellement de la fi abilité des donn ées. L'éc hell e ordin ale est gé néra lement utili sée quand
on di spose des donn ées peu fi abl es al ors que l'échelle cardin ale est utili sée qu and les donn ées
so nt fiabl es. Dans un e éc helle ordina le, les va leurs en j eu so nt reli ées par les relati ons p lus
petit que, plus grand que et égal à. Dans cette étud e, l'éc helle cardin ale a été esse nti ellement
utili sée pour l' éva luat ion des indicateurs. Une telle échelle est caractéri sée pa r le fa it que les
va leurs peuve nt être représe ntées par les qu atre opé rat ions ari thm étiques de base (Maystre et
al. 1994, p.1 74). La mes ure de certa ins indicate urs s' est fa ite par analyse spatiale à l'aide
d' un SIG élabo ré. Ce la a nécess ité la spatia li sation des opt ions énergéti ques, in cluant les sites
de production et le résea u de transpo rt électriq ue dans un SIG. L'élaboration de la ve rsion de
base de ce SIG a été une contribution du projet de maîtrise de Marc-Antoine Ladouceur pour
une ana lyse approfondie des aspects d' aména gement du territoire re latifs à notre recherc he.
La base de données numérisées à cet effet a été conçue à partir de l'A tlas Jnfogéographique
de la Guinée maritime (formats pap ier et PDF) (Ross i et al. , 2000), d' un e carte topographique
99
Les critères et indicateurs retenus réfèrent à plusieurs enJ eux bioph ys iques, éco nomiqu es,
tec hniques, soc ioculturels et autres, qui doivent être pris en compte dans les opti ons
énergétiques. Nous avons donc élaboré un modè le d ' impacts pour estim er les rés ultats pour
chaque option par rapport à ces critères retenu s. La démarche d'é laborati on des indicateurs de
mes ure détaill és est prése ntée avec les rés ultats dans le chap itre V.
Les enj eux so ul evés par les acteurs ont été stru cturés en indicateurs d' impacts . Pour mesurer
l' impact de chaque opti on, nous avon s élaboré un modèle gé nériqu e d ' impacts qui tient
compte de l'effet re lié au critère, de la se nsibilité du milieu, ainsi que de la technologie ou la
filière énergétiqu e en jeu (Kourouma et Waaub, 2004). Les mes ures initiales conce rn ent les
effets, lesquels so nt qualifiés d' impacts à partir d' un e information suppl émentaire relat ive à
la se nsibilité du milieu et la nature de la technologie utilisée. A cet égard, les opti ons éta nt
composées de filières énergétiques, leurs impacts dépendent non se ul ement de la propot1ion
de ces fili ères, de l'effet de chac un e de ces fili ères, mai s auss i de la nature des milieux
touchés et de la techn ologie uti 1isée . Ainsi, nous avo ns défini des classes d' impac t tenant
compte de la sens ibilité des milieu x susce ptibles d'être touchés par la mi se en œ uvre des
stratégies d'équipement énergétiques. Les impacts de la co nstruction et de l' utili sa ti on d' une
ce ntrale hydroé lectrique ne so nt pas les mêmes que pour un e ce ntrale photovoltaïque. De
même, détruire X km 2 de mangrove n' a pas le même effet que po ur la même superfic ie e n
savane sèc he. Le modèle permet donc de di sc rimin er l' importa nce de l' impact e n
co nsidération de la se nsibilité du milieu et de la nature de la techn ologie utilisée pour la
production énergétique . La nature de la tec hno logie donne des indi cation s sur l' in ten sité de
l' impact ou le niveau de destru ct ion de la composante environnementa le, sa durée et so n
étendue 12 . Pour les indicateurs mes urés par un e éc hell e de mesure cardina le, l'i mpact total
d' une option« i »selon le critère « j »est donné par l' express ion suivante:
12
L' intens ité de l' impact réfère à l' ampleur des modifications affectant le dynam isme ou la
productivité d' un habitat, d' une espèce, d' une communauté ou l' uti lisation d'une composan te
touchée par la source d' im pact. L'étendue correspond au rayonnement de l' impact, el le est éva lu ée
en fonction de la proportion spatiale de la composante qui sera affectée par une ou plusieurs
100
f( n) q(f) p(j)
Où :
E (P(f), X (j)) = mesure de l' effet relié au x critères ou effet d' un proj et sur le mili eu X(j ) pour
le critère j
M p(j) = indice de se nsibilité du milieu X (j) affecté par l' impact
Tec h (f,j) = caractéri stique reli ée à la techno logie de la fili ère qui traduit l' indice d' intensité
de l' impact se lon la fili ère tec hnologique f(n) et le critèrej
f(n) = fili ère énergétique (con stituée de sites potentiels à aménager et/o u d'équipements à
in stall er) variant de 1 à n
P (f) = proj et énergétiqu e variant de 1 à q(f)
Les paramètres M PUl et Tec h (f,j ) pe rm ettent de moduler l' impact en foncti on du mili eu et de
la fili ère utilisée.
L'éva lu ati on des opti ons nécess ite l'estim ati on de la pe rformance des critères et
l'établisse ment des échell es de mesure. Les options étant co mposées de fili ères énergétiqu es,
l'évaluati on de ces fili ères agrégées pour chaqu e option se fa it à partir des pource ntages des
fili è res co nstitu antes. Chacun des critères retenu s do it perm ettre d' assoc ier à chaqu e opti on
un e perform ance donn ée sur un e éc hell e de mes ure. La perform ance d'un critère indique la
mesure à laq uelle un e éva lu ati on élevée traduit l'effet ou le rés ul tat rec herché (Prévi l, 2000 :
p.234). Chac une des op ti ons, y com pri s l'o ption te ndancie ll e de référe nce, est éva luée par
rappo1t à chaque critère se lon le modè le d' impact présenté ci-dessu s. Pour chaque option, en
tenant compte des critères d'éva luation, on projette l'image du territo ire correspondant. Cela
permet de saisir la portée de l'opt ion par rapport à la globalité du milieu, c'est-à-dire avoir une
vision ho li stique. Pour associer à chacune des options un nivea u de performance po ur chac un
so urces d' impact. La durée réfère à la période pendant laquelle 1' impact se fait sentir (HQ, 1995
citée par Kourouma , 1999 : p.4 1-43)
101
des critères, les experts portent des jugements sur les faits en établissant une relati on de ca use
à effet, mais les aspects de l'éva luation des option s qui font appel à des jugements de valeurs
so nt laissées aux autres acteurs (Rousseau et Martel, 1996: 20). Ce dernier type d'évaluation
peut prendre la forme d'un e di stribution de notes représentant l'évaluat ion subj ective des
di ffé rents acteurs.
L' utilisati on du modè le théorique d' impact présenté ci-dess us a permi s d'éva luer la
performance de chaque option énergétique par rapport à chac un des critères et re présente la
mesure des indi cateurs d' impacts. Les rés ultats obtenu s ont permi s de construire la matri ce
des perfonnances utilisée dans l'éva luation co mparat ive des options.
Une fois complétée l'assoc iat ion à chaque option d' un nivea u de performance pour chac un
des critères, il faut procéder à l'agrégation des perfo rm ances. Mais ava nt, les acte urs
défi ni ssent l' importance relat ive des objectifs ou critères. C'est l'étape de spécification
explicite des préfé rences des acte urs pour chaqu e critère traduisant un obj ectif. Ces
préférences ou va leurs so nt en gé néral fondée s sur l'expé ri ence, le jugeme nt scientifique et
technique, ain si que les va leurs personnelles (S iddayao et al., 1993 : p.86). Comm e nous
l'avons dit précéde mment, les acteurs ont simpl eme nt pondé ré les critères par attributi on
directe de points proportionnellement à l' importa nce re lative des critères (i nformat ion inter
critères). De plus, un type de fo nction de préférence et les seuils co rrespondants sont
déterminés pour chac un des critères (voi r chap itre V). Ce la permet de produire de
l' information plus riche concernant les situati ons d' indifférence, de préférence fa ible et
préférence stricte. Par exe nipl e jusqu'à co mbi en d' hectares de forêt détruits, représe ntant
l' écart d'éva luati on entre deux opti on énergétiques, un acteur peut-il se cons idérer
indifférent pour ces option s? La pondération des critères et le choix des fonction s de
préférence et leurs se uil s correspondants ont permi s de compl éter la matri ce des
perform ances que nous avo ns utili sée avec les méth odes PROMETHEE et GA IA pour
l'agrégati on des performan ces.
----,
102
Plu sieurs auteurs ont émis des recommandations sur la façon d'agréger les préférences ou
éva luations. Se lon Tanz & 1-lowar ( 199 1), la méthode utilisée doit être assez simple pour être
comprise par le grand public et le modè le doit être transparent de manière à ce que les
participants puissent constater qu'il s ont un impact sur la solution. Ainsi, Rousseau & Marte l
( 1996: p.25) propose nt d'agrége r des préférences en troi s temps. Premièrement, on agrège les
performances des différentes options de façon à refl éter les préféren ces individue ll es de
chac un des acteurs. Dans une deuxiè me agrégation , on fait la synth èse de l'ense mbl e des
préfé rences des acteurs pour un même secteur d'intérêt. Troi sièmeme nt, on réa lise une
agrégat ion des intérêts des différents secteurs de façon à rep résenter un sys tème de
préférences global es à partir duqu el la recomm andation se ra é laborée. Sim os ( 1990),
Rousseau & Martel ( 1996), Côté et Waaub ( 1997), MaJtin et Waaub ( 1997) so uti enn ent que,
parmi les app roches opérationne ll es pour l' agrégation multicritère, l' approche du
surclassement de synth èse est la plus adéquate pour les problèmes de gest io n de
1'e nvironnement.
Les composa ntes des méthodes PROM ETI-I EE et GA IA appartiennent à cette approc he et
reposent sur trois étapes que nous avo ns décrites en déta il au chap itre Il, 1) l' enrichi sse ment
de la structure de préférence du déc ideur et introd uction de la notion de critère gé néra li sé, 2)
1'e nri chi sse ment de la re lati on de domina nce par la relat ion de surc lasse ment, 3)
l'exploitatio n des flu x de surclassement pour l' a ide à la déc ision en rangeant les opti ons se lo n
PI-IROMETI-I EE 1 et II (Brans et Marsc ha l, 2002: p.5 0). Ces co mposantes des méthodes
PROM ETI-IE E représe ntent un moyen efficace d'agrégation des performances et
d'intégration des préocc upations et des va leurs des acte urs dans l'éva lu at ion des impacts
soc io-éco nomiqu es et environn eme ntaux des options énergé tiques. No us avons utili sé le
log icid 3 Decision Lab 2000 pour mettre en œuv re les méthodes PROMETH EE et GA IA.
L'agrégation des performances permet de choisir les options qui , globa lement, ont reçu les
mei li eu res éva luations.
13
Ce log iciel permet essenti el lement de classer les actions à l' aide de PROMETH EE 1 et I l, d'anal yse r les
don nées à l 'aid e elu plan GA IA et d'autres ou til s de v isualisa tion des données et résultats, ain si que de réali ser
des analyses de sensibilité.
103
Une fois les opti ons classées en fonction des informati ons co ntenu e dans la matri ce des
perform ances, c'est-à-dire ce lles concernant les mes ures des indicate urs d' impacts, les
foncti ons de préfé rence et les po id s des critères, les acteurs peuvent modifi er ces param ètres
pour juge r des di ffé rentes options énergétiq ues et les compromi s qu 'elles impliquent. Pour ce
faire et ce dan s un co ntexte de négoc iat ion, il s peuvent uti 1ise r :
../ les interva ll es de stabilité des poids qui donn ent une indicati on sur les critères à
con s idérer dan s les ana lyses de sensibilité;
../ les profi ls des act ions qui fourni sent les forces et les faib lesses de chaqu e option ;
../ les Wa lki ng Weights qui indiquent l' influence des mod ification apportées aux poids
sur le range ment des options ;
../ les ran ge ments PROMETH EE 1 et Il qui fo urni sse nt un classe ment part iel avec
poss ibilité d' incomparabilité entre les options ou un classement complet de la
mei lieure à la moin s bonne option ;
../ le plan GA IA qui permet de mettre en évidence les conflits entre critères, d' identifier
les comprom is possib le et d'a ider à fixer les priorités.
Ces outi ls d'aide à la déci sion permettent à chaque acteur cl 'a méliorer sa propre
compréhension du prob lème à travers un e mei ll eure perception des pos ition s des autres
104
acteurs. Le but rec herché par les acteurs est de trouver des o ptions qui réuss iront le mi eux à
fournir un e combin a iso n de fili ères énergétiques aux moindres coüts directs, avec le mo in s
poss ible de perturbati ons sur les mili eux hum a in et naturel.
L'analyse de sensibilité consiste justement à faire vari er les va leurs ini tia lement attribu ées
aux paramètres ci-haut menti onnés qui sont d' aill eurs empre intes de subj ectivité o u
d' ince rtitudes, pour étudi er la faço n dont les modi ficatio ns apportées influe nce nt les résul tats
fourni s par PRO METHEE. Les ana lyses de se nsibilité so nt impo rtantes d' un e part, a fin de
s' ass urer qu e des modificati ons légè res n'e ntraî neront pas un bo ul everse ment de rés ultats
obtenu s et, d'autre part, afin d 'étu d ier fac il ement les co nséq uences de modifi cati o ns
importantes des paramètres sur la se nsibilité des résul tats (B rans & Mar chal, 2002 :p. l 19-
120). Dans cette étude, les ana lyses de se nsibili té ont été effectu ées po ur le poids des cri tè res
à l'a ide de la procédure Walking We ights et d'a utres in fo rm at ions fo urni es par les outils de
visuali sati on des donn ées et des résultats. Ces po ids représe ntent 1' es pace de 1iberié des
déc ideurs et j o uent un rôle fond amenta l dans l'a nalyse d' un pro bl ème multi critère. L'a na lyse
de se nsibili té portant sur les se uil s, da ns des limites ra iso nn ab les d'éca ti , assoc iés a ux
fo ncti ons de préfé rences ne prése nte qu ' un in té rêt marg in a l en ra iso n de la robustesse des
classemen ts étab li s PROMETHEE 1 et Il (B rans & Marsc ha l, 2002: p. l33). La rob ustesse
n'est pas li mitée se ul ement aux rés ul tats. Ell e peut co ncerne r auss i bien les méth odes
utili sées que les co nc lus ions tirées.
Se lon Roy (2002), plu sieurs préocc upati ons peuve nt se retrouve r en arri ère plan du conce pt
Robustesse et, auxq ue ll es l' analyse de rob ustesse cherche à appo rter des répo nses. L' aute ur
ment ionne entres autres que lques s ituations typ iques dan s lesq ue ll es l'a na lyse de robustesse
s'avère nécessa ire: a) la déc ision a un caractè re po ntuel et exceptionn e l, l' analyse de
robustesse consiste à mettre en évidene une so lution accompagnée d'argument ou à fa ire des
recommandations permettant de bali se r le champ des décisions en fonction de conclusions
robustes; b) la déci sion concerne l'adoption d' une méthode à uti lise r de façon répétitive dans
des cond ition s et envi ronnements dynamiq ues, l'a na lyse de robustesse vise à pre ndre en
compte la variab ilité des résultats fournis par la méthode selon la procéd ure adoptée: c) la
déci ion a un caractère séquentiel , 1' ana lyse de robustesse consiste à mettre en évidence et à
105
prendre en compte le maintien des poss ibilités d'adaptation et de réaction à chaqu e étape
décisionelle. Dans ce dem ier cas d' ana lyse de sensibi 1ité, 1' accent est sutout mi s sur
l'adaptation et la fl éxibilité. Dans cette étude, il s'agit principalement de s'ass urer qu e les
reco mmandations faites aux déc ideurs de la politique énergétique de la Guinée maritim e et
iss ues du process us d' ÉES n'entrainent pas la pri se de déc isions qui rend ent imposs ibl es les
meilleures possibilités de choix énergétiques ultérieures.
Toute démarche d'a ide à la déc ision doit about ir à l' élaborat ion de reco mm and at ions qui so nt
so umi ses à l' approbation de décide urs offi ciels. Ces reco mmandat ions doivent res pecter les
av is min oritaires, notamment pour gé rer la mise en œuvre des déc isions pri ses . Une fois
toutes les analyses terminées, nous élaborerons des reco mm and ati ons à partir des rés ultats de
l'étude de cas et de la dém arche méth odologique d' ÉES dans le secteur de l' énergie. Cette
approc he se ra adaptée au contexte de la Guinée.
C HAPI TRE IV
La prése ntati on d'un état des lieux est nécessaire dans les étud es environn ementales. Dans
cette th èse, i1 s' agit d' avoir une mei li eure co mpréhension du potenti el énergétiqu e en regard
de la co nfi gurati on naturelle du territoire et du clim at, des beso in s en énerg ie en regard de la
s ituati on démographique et des di sparités entre mili eux urbain et rura l, du ni vea u de
défo restati on de l'environnement et des press ions qui s' exercent afin de pouvo ir évalu er les
impacts des choix énergétiqu es. Ainsi, la présentat ion de l'état des li eux porte sur le co nstat
de la situat ion du secteur de l'énergie, les bases biophysiques ainsi qu e le profi1 soc io-
économique de la Guin ée maritim e. Cette présentat ion de l'état des lieux s'inspire des
démarches de la prospective territoriale qui ti ent compte de la dimension dynamiqu e des
processus de tran sform ati on du territoire. Le but est d'aider au process us déc isionn el par Line
réfl ex ion en profo ndeur sur les as pects en aménagement du territoire (Ladouce ur, 2003) et
sur l'ense mble des grand s enj eux du sec teur de l'énergie. En analysant les procédures utili sées
pour la production de l'inform ati on nécessaire à la pri se de déc ision, cette th èse in troduit un e
méth ode d'aide au processus déc isionn el en stratégies énergétiqu es. Il importe de promouvo ir
l'é mergence d' un e méth odolog ie globale capa bl e de prend re en co nsidéra ti on l'évo luti on des
enj eux, les changements de va leur et leur implication da ns le process us de planifi ca tion
énergétiqu e et sur le caractère prospec tif des affectati ons du territo ire. Cela perm et aux
acteurs de bi en définir des stratégies globa les d'énergie et de mi eux mesurer les conséqu ences
de leur acti on sur le foncti onn ement des écosystèmes.
La Guinée maritim e est l' un e des quatre régions naturelles du pays . Sur le plan admini stratif,
cette région est composée de 3 gouve rn orats, 9 préfectures, 13 com munes urbaines, 33 so us-
préfectu res et 285 districts, incluant Co nakry. A noter qu ' il y a un e com mun e urbaine par
préfecture à l' exception de la capitale Co nakry qui en co nti ent 5. Cette secti on prése nte le
co ntexte envi ronn emental dans lequ el s' in sè re le déve loppement énergétique en Guin ée
mari tim e. Il s' agit donc de présente r le portrait de cette régio n à travers ses caractéristiques
bioph ys iques, hum aines et économiqu es. Les unités administrati ves au ni vea u so us
préfectora l sont présentées sur la fig ure su ivan te.
107
Prefectures de la Guinée
Guinée
a) Localisation géographique
La Guinée maritime s' étend sur près de 300 km, entre la Guinée-Bissau au nord et la Sierra
Leone au sud; c'est une bande côtière large d'environ 100 km à 150 km allant des contreforts
ouest du Fouta-Djalon au littoral de l'océan Atlantique. D'est en ouest, on caractérise les
paysages de cette région par son plateau côtier à partir du contrefort du Fouta-Djalon, auquel
succèdent ensuite un ensemble de plaines et enfin de formations de mangroves qui forment
108
une frontière amphibie entre l'Atlantique et la marge continentale ouest africaine. La zone
d'étude est présentée sur la figure suivante.
Mauritanie
1118/i Niger
Ga~ Vert
Nigeria
Océan Atlantique
. -- -
PrtJduction: hlbrc·A"Kotne l.adouceu'" 2002
b) Relief et hydrographie
La topographie de la Guinée maritime est faible, ce qui favorise la création d'un important
réseau de chenaux. Les eaux douces submergeant les plaines sont ainsi refoulées par le flux
des marées qui remontent assez loin dans les terres. La Guinée maritime abrite les estuaires
de nombreux petits cours d'eau qui prennent leur source dans le massif du Fouta Djallon.
Parmi ces cours d'eau, nous pouvons citer, le Rio Nunez, le Rio Kapatchez, la Mélikhouré, la
Soumbouya, la Mourebaya, la Forécariah, le Cogon et la Konkouré. Ces derniers recèlent un
109
pote nti el énergétique important au ss i bien pour la G uin ée qu e pour les pays environnants. La
géographie ph ys ique de la Guinée maritim e est auss i caractéri sée par son climat tropi cal
humid e bi-modal. Une sa ison pluvieuse qui s'étend d' avril à novembre avec des
préc ipitati ons qui atteignent leur max imum en ao üt et peuve nt dépasse r 4 000 mm à Conakry.
Une sa ison sèche qui s'étend de décembre à mars et qui est ma rqu ée par une diminuti on du
ni vea u hygrométriqu e avec l' arrivée de l' harm attan.
Milieu ri che, très dynamiqu e et sens ible, la mangrove est depui s longte mps explo itée par les
popul ati ons côti ères. En Guin ée maritim e, la forêt couvre moin s de 7% de la superficie de la
région dont 50 000 ha qui reste de la fo rêt dense méso phile et 200 000 ha de mangrove
(MRN E, 199 1 : 31 ), en pleine régress ion. Le co uve11 végétal de la Guin ée maritim e
co mprend les mangroves, la savane boisée et arborée, le palmier à huil e, le cocoti er et les
plantati ons fruiti ères. La mangrove co uvre la bande côtière basse alors que le so l de l' arri è re
rég ion supporte un e végétati on plus vari ée avec des essences do min antes co mm e le
drepanoca rpu s, les palmiers et les cocoti ers (MRN E, 199 1 : 3 1).
14
Cette cueillette de bois-énergie sert à ravitai ller la ville de Conakry et d'autres centres urbains.
L'a pprovisionnement énergétique est essentie llement fait en bois énergie et charbon de bois.
15
Le prod ui t de la pêc he artisa nale est estimé à 26 000 tonn es par an, alors que 80 % du prod ui t est
fumé avec du bois en ut ili sant des tec hniques do nt les rendements so nt faib les.
16
La technique cons iste à dessaler le sol de mangrove par lessivage et à porter à ébu lliti on le filtrat
obtenu jusqu 'à l'obtention du sel crista ll isé.
110
de la mangrove (MRN E, 1991 : 32). La dégradati on de la mangrove princ ipa lement aux
a lentours de la ca pitale Conakry dev ient un e préoccupation maj eure en ra ison de
l' importance de cet écosystème. La resso urce faunique de la mangrove est ri che. On y
retrouve l'av ifa un e composée d' un e gra nde vari été d'o iseaux co mm e le pé li ca ns gri s, les
martin s pêcheurs, le co rmoran afri ca in, l' a igrette à gorge blan che, les va utours, les hérons,
etc. , des re ptiles de type tort ue olivâtre et crocodil e du N il , des mammi fè res te rrestres te ls le
ca ll itriche, le mone de ca mpbe ll , la mango uste, le potamochère, etc., a in si qu ' un e fa un e
aqu ati que ri cheet vari ée (MRN E, 199 1 : 33).
La popu latio n de la Guinée marit ime est estim ée à 2 560 000 habitants (RGPH , 1996). Cette
popu lati on in c lut la populati on de Co nakry dont le po ids démographique représe nte 1 094
000 habita nts, so it un peu plus du ti ers de la popu lati on totale. Le po ids démographique de
Co nakry s'explique par so n statut de ca pita le et de vill e portuaire qui attire les po pu lati ons du
reste du pays . La populati on de la Guinée mari time à 1'exception de ce ll e de Co nakry
re prése nte 20,4% de la pop ul at ion tota le du pays ( RG PH , 1996: 17). La de ns ité de la
popu lati on e n G uin ée maritim e est de 3 1 habitants/km 2 . Ell e est très élevée à Co nakry so it de
2429 habitants/ km 2 (RG PH, 1996 : 22), co mparati ve ment à un e moye nn e nati ona le de 29 .
Les donn ées des rece nse ments de la po pul ati on effec tués en 1983 et en 1996 perm ettent d'e n
déduire un taux de cro issa nce démogra phique relati ve ment é levé pour la Guin ée maritime
(3 ,6 %), excepté Conakry q ui a un ta ux de 3, 1%. La vill e de Co nakry abr ite à e ll e se ul e plu s
de la mo itié de la popu lat ion urba ine d u pays (5 1, 1 %) et le reste de la Guin ée marit ime
15,4% (RGP II , 1996: 25). La Guin ée mari tim e est do nc fo rtement urba ni sée en ra iso n de la
présence de la vill e de Conakry qui abrite 42,9% de la popu lation de cette rég ion. Le gro upe
d' âge de 15-64 ans correspondant à l' âge d'activité rep résente 58,8% de la population tota le
à Conakry et 48,2% pour le reste de la Guinée marit ime (RGPH , 1996 : 39).
La Guin ée maritime et la Guinée fore stière sont les deux rég ions qu i reço ivent des flux
migratoires en provenance des autres régions de la Gu in ée, ainsi que du Libéria, de la Sierra
111
Leone et de la Côte d' Ivoire en rmson de guerres civiles dans ces pays. Des courants
migratoires en provenance du nord et de l' intérieur du continent expliquent aussi le
peuplement de la Guinée maritime (Rossi et al., 2000). La figure 4.3 présente la
concentration de population au niveau sous préfectoral en Guinée maritime. Il existe une
diversité ethnique en Guinée maritime composée des ethnies Balante, Nalou, Landouma,
Mik:hiforé, Baga, Mandenyi, Peul et Soussou. Toutefois, l' ethnie Soussou demeure
dominante et c'est donc la langue Soussou qui est la plus parlée en Guinée maritime.
Guinée
Woye nn e Guinée
J
Océan Atlantique
Sierra Leone
0 à 10 000
80 10000à 20000
20000 /t 50 000
50 000 à 125 000
.......
• 125 000 et pl us
La Guinée di spose d' importantes ressources naturelles. Ell e recè le les 2/3 des réserves
mondi ales de bauxite et les gisements les plus importants sont loca lisés en Guin ée maritim e
(MRNE, 1991 : 30). L'exploitati on minière de bauxite en Guin ée est principalement faite par
la Société d'Économi e Mi xte FRI GU IA, ce lle de OFAB/CBG et l'Offi ce des Ba uxites de
Kindi a (OBK). Ce secteur j oue un rôle crucial dans l'éco nomi e nati ona le en proc urant à
l' État guinéen 88% des recettes d'exportati on et 25% de so n PIB (MRN E, 199 1 : 44 ;
MN RE, 1996). Toutefo is, l' industri e minière de bauxi te tout co mm e les autres industri es so nt
lo in d'atteindre leur pleine capac ité en regard de leurs potentialités rée lles. En Guinée,
l'agri culture, l'é levage et l' artisanat représe ntent les principales acti vités éco nomiques. En
effet, plus de 70 % de la populat ion tire ses reve nus des activités agri co les et d'é levage
(MRN E, 1991 : 38).
La Guin ée maritim e est l' un e des grandes régions agri co les du pays. Son es pace agri co le est
structuré en trois zones (Guinée, 199 1 : 159) : 1) un e zo ne littorale corres pondant à un
système agra ire de ri ziculture, de mangrove et d' ea u douce, 2) un e zo ne co ntin enta le nord et,
3) un e zone co ntin entale sud co rres pondant à un e prod ucti on plu viale. Les rend ements des
cultures sont en gé néral fa ibles et le pays doit importer pour co mbl er le défic it en denrées
alim entaires. La région de la Guinée maritim e offre au pays un e façade littorale de 300 km
avec un e zo ne éco nomique ri che d' environ 33 0 espèces de poisso ns et un e diza ine d'espèces
dom in antes de mac rozoobenth os. Le potenti e l de ces resso urces halieutiqu es est estim é à plus
de 200 000 t (MRNE, 199 1 : 39). La ri chesse exceptionn elle des eaux côti ères de la Guin ée
s'ex plique par les phénomènes« d' up we lling »observés dans les ea ux se pte ntri onales (Ross i
et al. , 2000). To utefo is, cet important poten ti el est pe u exploité par la Gu inée et les ressources
hali eutiqu es sont so uve nt piratées jusq ue dans sa zo ne exc lusive. Le maint ien et
l'amé lioration des act ivités économiques ci-dessus mentio nnées ne peuvent se fa ire sans une
fo urn itu re adéquate d'énerg ie. Cette fo urniture d' énergie ne peut se fa ire sans impacts sur
1' env ironnement.
11 3
Dans un e perspecti ve de déve loppement durable, les acti ons de la soc iété sont déc idées à
partir d' un questi onn ement sur les va leurs (Coté, 1997 : p. l 8). Une approc he multi -acteurs
dans le cadre de l'aide à la déc ision multi critère est donc nécessa ire pour exa min er les
qu esti ons qu e se pose nt les acteurs et trouver des so luti ons. Comm e nous l' avo ns so uli gné
précédemm ent dans notre méth odologie, nous avo ns effectu é une rec herche acti ve d' acteurs
par un process us de communi cati on interacti ve d' identificati on des acteurs co ncern é par le
secteur de 1' énergie dans le cadre de cette étude. Des lettres offi cielles d ' in vitati on ont été
envoyées aux autorités des in stituti ons et organi smes rete nu s qui ont dés igné leurs
représentants pour parti ciper à la table de conce rtat ion. La base du trava il parti cipati f se fa it
avec cette ta ble de conce rtati on à laquelle intervi enn ent les acte urs du Go uve rn ement, les
pmte naires économiques et pri vés, la soc iété civil e et les experts. Le principal but était
d'améli orer la co nce rtati on des acteurs go uve rnementaux et si possible d'o bte nir des inputs
par la co llaboration d' autres acte urs de la soc iété guin ée nn e impliqués ou in téressés par la
planifi cati on énergétique. Le tabl eau 4. 1 prése nte la li ste des groupes d'acte urs identifiés 17
pour parti ciper à cette table de conce rtati on sur l'é nergie en G uin ée. Rappe lons que chaque
groupe d' ac teurs éta it représe nté par un ou deux acte urs.
17
Certa in s acteurs identifi és n'o nt pas voulu participer à la tabl e de concertation, mais ont fourni de
l' informatio n concernant le secteur cie l'énergie en Gu inée. C'est le cas du Ce ntre d' Étude et cie
Recherche en Environnement (CÉRE) et 1'Age nce fl·ançaise de développement en Gui née.
114
Tableau 4. 1 Liste des groupes d' acteurs de la table de concertati on sur l'é nergie en
Guinée maritime.
Les acteurs identifiés ont parti cipé au process us d ' ÉES se lon la démarc he adoptée et basée
sur l' aide multi critère à la déc ision pa11i cipat ive ( Vo ir méthodologie au chapitre Ill ). Cette
démarche vise à fo urnir aux parti cipants de la table de co nce1tat ion des outi ls leur permettant
de progresser dan s la résolution du prob lème décisionn el à l'étud e en prenant en com pte leurs
systèmes de va leurs. Les acteurs ont bénéfi cié de l'appui de deux ana lystes 18 . Le tab leau 4.2
prése nte 1' implication des acteurs et des ana lystes aux différentes étapes de la démarche
adoptée.
18
L'équipe de recherche (Dan Lansa na Kourouma et Marc-Antoine Ladouceur) a joué ici le rôle
d'analystes
- - - - --- ------------ ----- - - -- - -- - --
115
Les étapes ci-dess us ne so nt pas linéa ires, il y a eu des rétroactions en to ut temps perm ettant
de reve nir en arri ère pour révi ser le process us à la lu mière de nouve lles co nsidé rat ions. La
négociation a été simul ée à part ir des donn ées du te rrain en ra ison des co ntraintes de temps et
de resso urces. A l'a ide d' un e démarche structurée et d' un e communi cation interac ti ve mises
à la di sposition des acteurs, les trava ux de la tab le de co ncertati on ont comm encé pa r une
analyse critiqu e de la situati on énergét ique guin éenn e, notam ment en ce qui co nce rn e les
ressources di sponib les, les obj ecti fs du secteur, les problèmes instituti onn els et les process us
de prise de déc ision.
Les ressources éne rgétiques actuell ement exp loitées en Guinée so nt la biomasse,
l' hydroé lectricité et l' énergie so laire cons iderée da ns cette étude par les fi lières
photovo lta ïque et éo lienn e. La prod uction bru te de bois énergie est estimée à 32 mill ions de
m3 par an et celle de boi s accessible à 14 millions de m3 (Banque Mondiale, 1986 : p.8). La
Gu inée possède en effet, un important potentiel fore stier en rai son d' une bo nn e pluviométrie
et de la bon ne qualité des so ls. Le bo is énergie et le charbon de bo is demeu rent les pri ncipa ux
combustibles uti lisés par la pop ulation avec plus de 80 % de la consommation totale
19 Les acteurs ont partiellement pa11icipé à cette étape en pondérant les critères.
116
d'é nergie. Ce nivea u de consommatio n de la biomasse s'explique par le faib le tau x d ' accès à
l' électri cité des populations, so it enviro n 10% qui hab itent surtout dan s les vi lles.
Cette situation co nstitue une des contraintes majeures a u déve loppement soc io-économ ique
du pays et un e menace à la dégradation de l' environn ement. Le potenti e l hydroé lectriqu e est
important et est estim é à 26 000 GW h par an. La répartition de ce potenti e l par régio n
naturelle est présentée dans le tabl ea u 4.3 . Sur 156 sites hyd roé lectriqu es identifi és (vo ir
Appendice B), 123 sont aménageab les pour perm ett re 1' in sta llat ion d' un e pu issa nce tota le de
7 180 MW et la prod ucti on de 23 300 GW h (DNP, 200 1 : p.4). Toutefois, le potenti e l
hydroé lectrique de la Guin ée est enco re très peu exp loité à moins de 2% depui s l' an 2000 .
Quant à l' énergie so laire, son expl o itation est encore au stade expérimental. En effet, le
Centre de recherche scie ntifique Co nakry- Rogbané n'a pas reç u les app ui s po li tiqu es et
fina nciers nécessaires pour déve lopper ses activités de promoti on et de vul gari sati on des
énergies renouvelab les. Les quelques rares installati ons de générateurs PV dan s le pays ne
so nt pas in ve ntoriées par le ministère de l' Hydrauliqu e et de l' Énergie. En plus des resso urces
énergét iques ci-dess us mentionnées, la Guinée importe des produits pétro liers es enti elleme nt
destin és aux secteurs des mines et des transpo1t s.
Tab leau.4.3 Répa1i ition du potenti el hydroé lectriqu e par rég ion naturell e
Avec le plus important potentiel hydroé lectrique de la so us région afri caine, une moye nne
pluviométrique nationale de 2500 mm , un couvert forestier sur 60% de la superfic ie du pays
117
20
1 GWh=86 tep si l'on considère la quantité d' énergie utilisable dans 1 kWh (IEPF, 1988: p.450)
118
l'administrati on, 7,5% pour les soc iétés minières, 3,6% pour les transports et 0,7% pour
autres consommateurs. Le tabl eau 4.4 présente la structure de la consommation finale
d'énergie par forme d'énergie. Si l'on considère uniquement les produits pétro liers et
l' électricité, 58% de la co nso mmation prov ient du secteur mini er, 28% du secteur des
transports, 3% du co mm erce/admini strat ion, 4% de l' industri e et se ul ement 7% pour les
ménages (Banque mondi ale, 1986 : p.3). Cette répa1iition sectori elle de la consomm atio n
d'énergie commerciale refl ète le faible nivea u d' industria lisati on de la Guin ée et le faib le
taux d' accès des populations à l'électri cité.
Tab lea u.4.4 Structure de la consommation fin ale d' énergie en 1984 (milliers de tep)
En 1984, l'estimation de la production énergé tique était de 2 244 370 tep. La co nso mm at ion
tota le étant estim ée à 2 426 000 tep, il en résulte un déficit de 181 630 tep. Ce déficit
concernait essentiell ement les énergies commerciales et notamment l'électricité. Pour cette
derni ère, la production nécessa ire était de 341 G Wh en 1984 alors que l'approv isionnement
réel a été de 200 G Wh , so it un déficit de 141 G Wh. Ce déficit était combl é en pa1tie par des
productions autonomes dans des petits groupes électrogènes. L'approvi sionnem ent en énergie
électrique est aussi très affecté par des pertes considérab les sur le réseau, en raiso n de son état
vétuste. En 1984, les pertes ont été estim ées à 35% de la production brute qui éta it de 200
119
Le 18% des produits pétroliers est essentiellement utilisé par les industries minières et le
secteur des transports. Quant à l'électricité qui compte seulement pour 2% de la
consommation totale d' énergie finale, elle est aussi essentiellement utilisée par le secteur des
mines. En 2000, la production électrique était de 447 GWh alors que la consommation n'était
que de 301 GWh. Cela correspond à des pertes techniques dues à la consommation des
centrales en plus des pertes de réseau et des pertes non techniques, soit les raccordements
illégaux, le tout étant estimé à 32,6%.
21
Le pouvoir calorifique inférieur du bois commercial est de 3 420 kcallkg. Un tep équivaut à environ
42 gigajoules.
120
Tablea u 4.5 Évo lution de l'approv isionn ement et de la demand e d'électri cité
La part de l'hydroé lectri cité dans la pui s ance installée est tombée de 100% en 1970 à 57% e n
1984. Ainsi, la prod uction thermiqu e qui était inex istante en 1970, a augmen té réguli èrement
pour assurer 20% de l'approv is ionn ement tota l en 1984 . En 1999, le thermique a occupé un
fo tt pourcentage dans le bilan énergéti que mais la co nstru cti on du nouveau ba rrage de
Garafiri a changé la situation en 2000.
La producti on hyd rauliqu e a compté, en 2000, pour 82,68% de la produ cti on globale avec
496 960 MW h, contre res pec ti vement 55,32% et 28 1 973 MWh en 1999 (SOGEL, 200 1). Le
site du barrage de Garafi ri a produit 263 254 MWh, so it 52 ,97% de la productio n hydrauli que
de l'ann ée 2000 . La produ ction hydrauli que dan s le réseau interconn ec té s'établi t à 490 524
MW h en 2000 so it 83 ,66% du tota l produ it par ce système, co ntre 275 059 MWh en 1999
(55 ,74%).
121
300
250
200
MWh 150
100
50
01999 . 2000
180 000
160 000
140 000
120 000
MWh 100 000
80 000
60 000
40 000
2000~~~~~~~==~~~~~====~~~~~==~~~~~~
Tombe 1 Tombe 2 Tombe 3 Intérieur
0 1999 • 2 000
Il découle de qui précède, que la situation énergétique de la Guinée reste caractérisée par
l'importance des énergies traditionnelles dans la consommation finale d' énergie et le faible
niveau de consommation des énergies commerciales, notamment l'électricité. Cette situation
persiste jusqu'à présent. L'analyse de la structure de l'approvisionnement du réseau montre
qu'elle n'a pas progressé au même rythme que la demande faute d'investissements suffisants,
de pièces de rechange et d'un entretien approprié. L'analyse de l'ensemble des résultats
observés permet de faire les constats suivants :
"' le déficit entre l' offre et la demande d' énergie concerne essentiellement l'énergie
électrique ;
123
" le développem ent du secteur de l' énergie ne suit pas le rythme d'expansion des act ivités
soc io-économiques et cu lturell es du pays;
" la situation médiocre du secteur de l'énergie constitue un frei n à l' impl antation de
certain s investi sse urs en Gu inée ;
" le secteur de l' énergie contribue très fa ibl ement à l'amé lioration de la qua lité de vie des
populations.
Ce dernier constat exp lique en partie, les press ions sur les resso urces fore sti ères pour la
sati sfaction des beso in s énergétiques domestiqu es. La consommation par tête de combustibles
1igneux est de 2,4 kg par jour en zone rurale et 1, 1 kg en zo ne urbaine (Guinée, 1999). Pour
les centres urbain s à l'exception de Conakry, la consommation de charbon de bo is es t de 0,4
kg par perso nn e et par jour. À Co nakry cette conso mmation de charbon de bo is est de 0,3 kg
par perso nne par j our. La consommation est de 2,3 1 kg pour les ménages urbain s utilisa nt en
parallèl e le bois et le charbon de boi s, so it auta nt que la co nso mm at ion rurale de
combustibles li gneux. Si ces ch iffre s demeurent inchangés, la démographi e influence ra
directement les proj ection s de consommation en combustibl es 1igneux.
Toutefo is, la conso mm at ion de biomasse dans les ménages peut être influencée par les
facteurs tels qu e la taill e du ménage, le re venu du ménage, la di sponibilité en biomasse et la
disponibi lité en énergies de sub stituti on. En Guin ée maritim e, les demandes prévues à
l' hori zo n 2020 en énergie électriqu e sont éno rm es pour sati sfaire les beso in s des in du stries
minières et les grandes agg lomérations. Les tab leaux suivants montrent la projection de
l'évo lution de la demande so lvab le et la production requise en énergie électrique pour les
chefs lieu de préfecture et les ind ustries minières.
r- --
1
124
T abl ea u 4.6 Demande solvabl e en MWh à 1' hori zo n 2020 au niveau des conso mmateurs
autres qu e les miniers.
T abl ea u 4.7 Proj ecti on de la produ cti on requi se pour les chefs li eu de préfecture
l_
125
La demande minière totale de 429 GWh en l'an 2000 atteindra 532 GWh en 2020 (MRNE,
1999). La demande liée aux projets potenti e l qui ont été identifi és à Fomi , Kaléta et Guildé
n'est pas inclu se dans la prév ision ; ce ll e-ci est de l' ordre de 460 G Wh . L'analyse des
informati ons fourni es par la table de concertation (voir secti on 4.4.3) révè le que la principa le
stratég ie d'approvi sionnement électrique consiste à amé nage r les sites hydroé lectriqu es les
plu s prometteurs, de préférence à l'opti on "ce ntrales thermiqu es", et à procéder parall èlement
à l'interconnexion progress ive des résea ux di stincts actue ls et des ce ntres iso lés ain si qu 'à
ce lle des principaux producteurs autonomes, par exe mple les industries mini ères.
4.2.4 Process us déci sionn el et prise en compte de l' environn ement dans la
planifi cati on
soul evées par les différents acte urs. Dans les dix dernières ann ées, auc un e déci sion
impo1ta nte n'a été pri se dan s le secteur de l'é nergie .
En Guinée, la gesti on du secteur de l'é nergie relève à la fois du mini stère de l' Hydra ulique et
de l'Énergie et du mini stè re des Ea ux et Forêts. Le mini stère du Pl an et de la Coo pérat io n
internationale in terv ient aussi en examinant les programmes et les proj ets du ecteur de
1'énergie dan s le cadre de la préparat ion du plan de déve loppement nati onal. Le
Gouvernement guinée n s'est engagé depui s 1985 dans un vaste programme de réfo rme
globale de tous les secteurs éco nomiques du pays. En ce qui co nce rn e le secteur de l'énergie,
les obj ectifs ont été clairement définis dans la lettre de politique sectoriell e No 06 MRNEE
CAB 93 du 26 juin 1992. Il s'ag it d'assurer à terme la couverture totale de la co nso mm at ion
énergétiqu e du pays. L' État, en tant que pui ssance publique, contrôle le secteur, défi nit et met
en œuvre la po litique énergétique et tarifaire, fi xe les règles du j eu et ve ille à leur correcte
appl ication. Pour atteindre cet objectif, un pl an d'acti on en cinq po ints a été défi ni pour être
mi s en œuvre (MRNE, 1999).
1. Ass urer l'autosuffisance énergétique par le déve loppement du potentie l hyd roé lectrique du
pays.
C ' est a insi que le Gouvernement a été amené à prendre la déci sion de libérali ser le secteu r de
l'électricité en mettant en place un cadre léga l par l'adopti on et la promul gati on de la lo i
L 93 039 CTRN du 13 novembre 1993 . C'est en application de cette di spos ition légale que
l' État a signé le 30 av ri 1 1994 avec le groupement d'opérate urs privés co mposés des Soc iétés
Hydro-Québec Intern at io nal , SAU R Internationa l et Électric ité de France Internati onal , un e
conventi on de concession de service public d'é lectricité pour un e péri ode de 10 ans à partir de
so n entrée e n vigueur le 25 juillet 1994. C'est sur cette base qu e la Soc iété Guinéenne
d' Électric ité (SOGEL) a été créée so us forme d'une soc iété autonome rég ie par la loi 92/043
du 8/02/ 1992. La convention de concess io n ·ur la production , le transport et la d istributi o n de
l'énergie é lectrique a été signée le 20 av ril 1994.
La co ncession accordée à la SOGEL est de type affermage, c'est à dire que la SOGEL ag it
tel un fermier chargé d'exploiter les insta ll ations qui lui so nt concédées moye nn ant paiement
d'une redeva nce au propriétaire (BN P, 1999). C'est SOGEL qui a ure la co mm ercia li sa ti o n
de l'énergie produite. Le rô le de propriéta ire des in stall ati ons de produ cti on, tran spott et
di stributi on a été donn é à une Société anonyme à pattic ipation publique, créée 22 par l'État et
dénomm ée Entreprise Nationa le d'Électri c ité de Guinée (ENELGU I). Ce ll e-c i a pour mandat
la gesti on du patrimoine public de produ cti on, de tra nsp01t et de di tribuLi on de l'é ne rg ie
mi se en concess ion, par le financement et la mi se e n œ uvre de programmes de réhabilitati o n,
de renouve ll eme nt et d'exten sion des moye n de production d'é nerg ie. Ma lgré la mi se e n
place de ce sc héma, le secteur est confronté à ce j our à de nombreu e difficultés dont une
s ituati on déficitaire qui s'accentue d'année en année 23 . Le manque de resso urces financières
chez ENELGU I a paralysé la mise en œuvre des programmes de réhabilitation, de
renouvell eme nt du parc de production et de distribution , de même que la réali sati on de
22
Cette créat ion a été consacrée par les dispos ition de la loi L/93 /039/ CTRN en son attic le 24.
23
En 2000, le total des déficits d'exploitation enco urus depuis 1996 était estimé à plus de 24 milliards
de GNF so it plus de 12 millions de dollars américai n .
128
./ une distorsion structurelle se tradui sant par une mauvai se définiti on entre les
attributions respectives des deux sociétés opérant dan s le secteur à savo ir ENE LGU I et
SOGEL. Le manque de dialogue a po1té un préjudice à l'entretien des in stall ations et à la
qualité de service ;
./ un manque de motivation du concess ionnai re qui non seulement n'a aucune o bli gat io n
d'investi ssement, mais est assu ré d'être rémunéré qu elqu e so it par a illeurs les résultats
d'exploitation ;
./ un taux de fraude qui se déve loppe à une grand e éche ll e et qui to uch e to utes les
catégories d'abonnés . La SOGEL estime que les pertes annue ll es dües à la fraude
s'élèvent à plus de 91 millions de kWh , ce qui représe nte 22.5% de l'é lectri c ité fo urnie
au centre principal de Conakry;
./ une culture de non-paiement des factures qui résulte d' un e culture de non-pa ieme nt
des services dan s la période de la première République et qui affecte parti culi èrement les
respon sa bles et l'é lite de la soc iété ;
1
129
la non application de la Loi no 039/99 sur l'é lectricité, ce qu1 fait que le vol
d'él ectricité n' est pas puni .
En rai son de l'effet combiné de l'ensemble de ces prob lèmes et part iculi èrement de séri eux
problèmes d'ordre institutionn el, les deux soc iétés n'ont pas pu cohabiter et ont cessé
d'exister à l'été 2001, en cédant la place à l' Électricité de Guinée (EDG) par un déc ret du
prés ident de la République. La situation actu ell e du secte ur énergétiqu e montre qu e les
obj ectifs fixés par l'État sont loin d'être atte ints.
L'a nalyse des différents so us-secteurs énergétiques en Guinée révè le des probl èmes
in stituti onnel s à chaque niveau. Les probl èmes maj eurs sont la faibl e coo rdin ati on des
activités, la non prise de déci sions, le manque de donn ées fiabl es, 1'absence de planifi cation
réelle, l'insuffi sa nce de resso urces budgétaires pour le bon fon ctionnement des services et
l'entret ien des in stallations existantes, ainsi qu e le manque de motivati on du perso nn el. Le
dénominateur commu n à l'ensemb le de ces probl èmes est le dysfonct ionn ement du cadre
instituti onnel et réglementaire. Ces probl èmes rés ultent esse nti ellement des erreurs de choix
en mati ère de po litique et de stratégies qui se so nt acc umul ées pend ant des ann ées (DNP,
200 1 : p.7). La mauva ise coo rdin ati o n entre les différents mini stères et structures impliq ués
dan s le secteur de l'éne rgie se traduit so uvent par le doub le empl oi et ne permet pa de
percevoir cla irement les responsabilités. Le manqu e de données fï ab les ti ent non se ul ement
au fait que l'on n'a pas clairement défï ni et attribu é les res ponsab ilités concern ant la co ll ecte
et l'anal yse des stati stiqu es d'énergie, mais auss i au fait que l'on n'a pas pri s consc ience de
l'im portance d'un e base de donn ées appropri ées pour la programm atio n des act ivités
énergét iques. Ainsi, l'inex istence d'un système de co llecte et d'analyse des données d'énergie
a pour co nséquence l'absence d'un système d'informati on sur l'énergie, ce qui entrave la
production d'information pour nourrir le processus décisionnel.
Les acte urs prése nts à la table de co ncertati on ont pu identifïer les grands enj eux stratégiques
liés au secteur de l' énerg ie en Guinée. Ces enj eux déco ul ent de la définiti on des obj ecti fs des
politiques énergétique et mini ère du pays. Les grands enj eux à co nsidérer concern ent
1' am élioration de la fo urniture d' énergie pour sati sfaire les besoins énergétiqu es des
indu stries et des centres urba in s, le développement de l'électrifi ca ti on rurale et la pri se en
compte des cons idérati ons environn ementales et sociales. L'améliorati on de la fo urni ture
d'énergie vi se à développer ou à mettre en va leur, à mo indre coüt, les ressources
énergétiqu es du pays, à diminu er la dépendance vis-à-vis de l' im portati on d'énergie, ains i
qu ' à accroître la fl ex ibilité des moye ns de produ cti on pour s' adapter aux besoins des clients
et aux modifi cati ons des co nditi ons soc io éco nomiques.
L' approv isionn ement énergétiqu e en Guin ée pose des probl èmes de fi abilité.
L' approv isionn ement fi able en énerg ie électri que rej oint mo ins de 10 % de la populati on. Les
acteurs présents à la tabl e de co nce rtati on sur l'énergie ont exprim é le souh ait d' avo ir un e
co ntinuité de service, un e stabilité dans la di stribu tion de l'énergie électrique et un e bonn e
so lva bilité des c li ents. Cet enj eu soul ève la nécess ité d'a ugmenter le pa rc de produ ction
énergéti que en Guin ée de mani ère à répo ndre de façon co ntinue et fiab le aux beso in s des
consommateurs en term e de pui ssance et d'énergie. L' enj eu stratégiqu e, lié à la prise en
co mpte des co ns idé rat ions envi ronn ementa les et devant être intégré au processus co nduisa nt
aux choix des option s, vi se à fa ire du développement énergétique durable. Dans cette
perspecti ve, la produ ction énergétiqu e doit se fa ire dans le respect des cri tères du
déve loppement durabl e, et ce, en concertati on avec l'ense mb le des acteurs concern és.
13 1
Se pt options ont été défini es sur la base des resso urces di sponibl es et des info rm at ions
fourni es par les acteurs lors de la table de co ncertation. Ces opti ons ont été va lidées par les
acteurs après avo ir été stru cturées et déc rites par l'équipe de so utien. No us avo ns fa it
l' hypothèse qu e chaqu e opti on doit être en mes ure de satisfa ire les besoin s g lobaux et
esse nti els de la Guinée maritim e po ur l'an 2020. Chacun e des options co nstruites dans le
cadre de cette étude comprend me co mbinaison de fili ères hydroé lectrique, thermiqu e,
so laire (photovo ltaïqu e et éo lienn e) et bi omasse. Les équi pe ments de productio n pourraient
donc comprendre des aménage ments hydroé lectri ques, des groupes di ese l, des ce ntrales
photovo ltaïques et éo lienn es, ainsi qu e de la combusti on de biomasse.
La part de chaqu e fili ère dans les di ffé rentes opti ons est déte rmin ée en fo ncti on des besoins
globaux à sati sfaire et du potenti el énergétique di sponibl e, ainsi que de ce rtaines
co nsidérati ons stratégiques comm e l' électri ficati on rurale, la diminu tion de la dé pendance
aux énergies importées, le déve loppement du secteur mini er, l'a uto nomi e énergétiqu e, le
pote ntiel hydroélectriqu e du pays et d'a utres encore. Les donn ées de base prése ntées c i-
desso us ont été co nsidérées pour détermin er la proport ion des diffé rentes fo rm es d'énergie
dans les opti ons.
a) L es besoins énergétiques tota ux en Guinée maritime se fracti onn ent en d iffë rentes
co mposa ntes.
"' De mande potentiell e en énergie pour le secte ur urbai n, pou r les chefs lieux de
préfectu re, incluant Sangaréd i, Kamsar et Co nakry et les projets miniers actuels de la
Guinée marit ime plan ifié s po ur l'an 2020: 1 581 706 MW h so it 1 582 GW h. Cette
demande inc lut les projets ind ustri els autres qu e les se ul s projets miniers.
"' Demande potentie lle en énerg ie des futurs projets mini ers en 2020: proj et Diandian
avec 288,7 GWh, et le projet de fonderie d'a luminium avec 2689, 8 GWh pour un total
de 2979 GW h.
132
../ Demande potentielle en énergie pour les besoins rurau x de 349 919 MWh , so it 35 0
GWh, ce qui représente 22 % de la demande en énergie pour les centres urbains et les
zones minières. Nous avons estimé les besoin s énergétiques en milieu rural en tenant
compte de certaines hypothèses de déve loppem ent et de planifi ca ti on territoriale. Le
détai l de la démarche méthodologique est présenté à l'appendice A.
Le tableau suivant présente les besoins en énergie des différentes fractions de la demand e.
Tabl eau 4.9 Beso ins énergétiques en Guinée maritim e à l' hori zon 2020
Le tab leau 4.10 prése nte la proporti on de chacune des fi lières énergétiques dans chaq ue
option .
Rappelons qu 'à l'étape d' identification des so luti ons à la tabl e de co ncertation, qu elques
option s de base ont été proposées aux acteur pour stimuler leur réfl ex ion. Les acte urs ont
a lors gé néré à travers leurs débats des éléments d' informat ion qui ont permi s de construire les
option s et par la suite de les fa ire va li der par la table de concert ation. La description de ces
option s est donn ée ci-dessous. Parmi ces opti ons énergét iques, i1 y a un e option de statu quo,
deux opti ons ce ntralisées présentant un grand degré d' intégrati on et nécess itant la
constru ction d' un e grande proporti on d' équipements de plus grand e taili e, trois options
déce ntrali sées nécess itant la constru cti on d'équipements de producti on énergétique de plu s
fa ibl e ta ille. Da ns les options ce ntrali sées, l'exte nsion du résea u in te rconnecté perm et de
sati sfa ire un e bonn e parti e des beso ins du mi lieu rura l, al ors qu e dans les options
décentrali sées, c' est esse ntiellement la produ cti on par centrales autonomes clan s des réseaux
iso lés qui perm et l'électrifi cati on de l'arri ère pay .
134
importa nte pour satisfaire les beso in s industrie ls et l'essentiel de la di stribution publique de la
Guinée maritime. Le surplus énergétique est exporté vers les autres régions de la Gui née
et/ou ve ndu aux pays voisins de la Guinée. L'option co mprend également un e faible
production énergétique d'o ri gine thermique, éo lienne et photovoltaïque, ai nsi qu' un usage
limité de la biomasse.
pour sati sfa ire les besoins. Ce réseau é lectrique interco nn ecté devra être con struit sur la base
du réseau électrique actuel.
~J
Guinée
Moyenne Gulnéa
Préfectures
D Boffa
Océan Atlantique
D Sierra Leone
•
Boké
Conaluy
0 Coyah
0 Dubrék.a
N
D foré cariah
0
0
Fria
Kindia
A
0 Té li mélé
La définition d'un réseau interconnecté de base a été examinée dans le rapport de l' étude sur
la restructuration du secteur électrique en Guinée réalisée par SNC-Lavalin en aoüt 1999 pour
le compte du ministère des Ressources naturelles et de l'Énergie. ll s'agit de raccorder au
réseau électrique de 1999, les centrales hydroélectriques des projets Fomi, Kaléta et Guildé,
138
No us supposons dans l'analyse des o ptions que lo rsqu ' un chef lieu de préfecture est racco rd é
au réseau de transport, tout so n te rritoi re aura accès à l' é lectri c ité au moye n d' un réseau de
di stributi on. Il es t auss i supposé, qu e la longue ur des li gnes de transport est nég li gea ble dans
les cas d' un e a lim entati on déce ntralisée par prod uction th ermiqu e, éo li enn e ou
photovo ltaïque. Les micros centra les au tï l de l' eau ne so nt pas racco rd ées au résea u intégré
et servent essentie ll e ment à l' alim entati on électriqu e de l' arri ère pays .
No us déc ri vo ns ci-a près le résea u de transport é lectriqu e pour chaqu e option. Un tableau
synthèse est présenté à la fin de la descripti on et les ca rtes des di fférents résea ux so nt
presentées à la
section 4.5.
139
Option 1 : Le résea u de transport électrique défini dans cette opti on est le résea u actuel
auquel on intègre la ce ntrale de Gu ildé et ce lle de Korafindi. Cette intégrati on nécess ite la
construction d' une ligne monoterne à Il 0 kV de 20 km entre la ce ntra le de Gu ildé et
Sangarédi , de Il 0 km a llant de la ce ntrale à Kamsa r, en passant par Boké, de 74 km entre la
centrale de Korafindi et Boké, de 25 km entre Koranfindi et Fria, et un e ligne biterne à 1 10
kY de 90 km entre Fria et le poste de Sonfonia.
Option 2 : Dans cette option, le résea u de transport comprend les projets Fomi , Kaléta,
Gui ldé, Tiopo, Ousségué lé, Soukou-Doukourha, Amaria, Dio lo-Y llabé et Korafï nd i intégrés
au résea u électriq ue actuel. Cette option nécessitera donc la construction de : a) une 1igne
biterne à Il 0 kY de 280 km entre la ce ntral e de Fomi et Mamou, de 52 km entre Mamou et
Linsan, de 3 1 km entre Dio loi-Yll abé et Ka léta, de 24 km entre la ce ntrale de Kaléta et Fria,
de 15 km entre Fria et Amaria, de 74 km entre Amaria et le poste de Sonfoni a, de 48 km entre
Soukou-Dourha et le poste de Sonfonia ; b) une li gne monotern e à 11 0 kV de 20 km entre la
centra le de Gu il dé et Sangaréd i, de Il 0 km entre la ce ntrale de Guild é et Kamsar via Boké,
de 74 km en tre Korafindi et Boké, de 25 km entre Korafïndi et Fria, de 42 km entre Gu ildé et
Tiopo, de 100 km entre Tiopo et Ousséguélé; c) une li gne 30 kV de 60 km entre Ousséguélé
et Telimelé et de 60 km entre Fria et Boffa.
Option 3: Le résea u de l'option 3 est défi ni par la co nstructi on : a) d' un e li gne biterne à Il 0
kV de 23 km entre Souapiti et Ka léta, de 24 km entre Kaléta et Fri a, de 98 km entre Fria et
Boké, de 90 km entre Fria et le poste de Sonfoni a; b) d' un e ligne monoterne à Il 0 kV de 20
km entre Guildé et Sangarédi , de 17 km entre Sangarédi et Belidim a, de 3 1 km entre
Belidima et Boké , de 45 km entre Boké et Kam sar; c) d' une li gne 30 kV de 60 km entre Fri a
et Boffa, de 40 km entre Boké et Dabiss et de 53 km entre Souapiti et Télimélé.
Option 4 : Dans cette option, toutes les producti ons so nt inj ectées dans un résea u à forte
intégrati on perm ettant de sati sfaire les be oins industri els, ceux des ce ntres urba ins ainsi que
l'essenti el des beso ins en milieu rural. Le résea u est co nçu de mani ère à ass urer aux grands
centres de consommat ion au mo ins deux so urces d'a li mentati on. Les li gnes à construi re sont:
140
Option 5 : Dans cette option, deux résea ux électriques iso lés so nt construits et ne sont pas
reliés au réseau initial , se ul le projet Soukou-Doukourh a est intégré à ce derni er. Ce résea ux
isolés sont alimentés par les centrales de Amaria et de Korafindi ai nsi que ce ll es de Guild é et
Tiopo . Tous les autres projets so nt en producti on déce ntraiisée près des ce ntres de
consommation. Les li gnes à construire so nt : a) une li gne biterne à Il 0 kY de 15 km entre
Amaria et Fria, de 25 km entre Korafindi et Fria, de 42 km entre Gui ldé et Tiopo, de 48 km
entre Soukou-Doukourha et le poste de Sonfonia; b) une ligne monotern e à 110 kY de 20 km
entre la centrale de Gui ldé et Sangarédi , de 110 km entre la centra le Guild é et Ka1nsar via
Boké, de 93 km entre Sanga rédi et Télimelé; c) un e li gne 30 kY de 60 km entre Fri a et Boffa.
Option 6 : Dans cette option , les proj ets Souapiti , Amaria et Soukou-Dourha ont intégrés au
réseau initial. Tous les autres projets so nt répa1tis en production déce ntrali sée dan s de petits
réseaux iso lés. Les 1ignes à con stru ire so nt : a) un e 1igne bi tern e à 110 kY de 3 8 km entre
Souapiti et Amaria, de 15 km entre Amaria et Fria, de 98 km entre Fri a et Boké, de 74 km
entre Amaria et le poste de Sonfoni a, de 48 km entre Sou kou-Dourh a et le poste de Sonfonia,
b) un e li gne monotern e à Il 0 kY de 45 km en tre Bo ké et Kam ar.
Option 7: Dans cette option , les projets Kaléta, Korafïndi , Gui ldé et Tiopo sont regroupés
dan s un réseau iso lé. Le projet Soukou-Dourha est intégré au réseau initial. Les li gnes de
transpo1t à constru ire so nt : a) une li gne biterne à Il 0 kY de 24 km entre Kaléta et Fri a, 25
km entre Korafindi et Fria, de 62 km entre Korafindi et Sangarédi , de 20 km entre Guildé et
Sangarédi , de 48 km entre Soukou-Doukourha et le poste de Sonfonia,; b) une li gne
141
Le tab lea u suivant résum e la longueur en km des types de li gnes de transport par opti on.
No us avons effectué la spati ali sati on des options énergétiqu es dans un SIG dans le bu t de
mi eux estim er ce rtains de leurs impacts. Dans la spati ali sati on des options, chaque site
énergétiqu e est représenté par un cercle dont la surface correspond à la superfi cie de
l'empri se24 du site au sol. Dans les sites où les barrages avec réservo ir se ront construi ts, le
ce rcle est disposé en amont du site de mani ère à tenir co mpte du sens d'éco ul ement du cours
d' ea u. Le site est un point de la circonférence du ce rcle. Les sites de centrales
photovo ltaïqu es et de barrages au fi 1 de 1'ea u sont au ce ntre des circonférences représe ntant
ain si leur empn se. Les centra les photovo ltaïques et thermiqu es so nt sup posées être
co nstruites da ns les ce ntres d'agg lomérations ou en périp héri e sur les terres agrico les .
L' impact de leur empri se sur les di ffé rents types d'occupati on du so l dépe nd des stat istiques
co nce rn ant ces types d'occupati on. Pour les barrages avec réservo ir, les sites ont été retenus
en considérant les énergies annuelles moyenn es, alors qu e po ur les barrages au fi l de l'eau,
les sites ont été retenus sur la base des énergies annu ell es ga ranties (vo ir appendi ce 8). Pour
24
Espace occupé par les équipements et leurs pourtours imm édiats, inc luant les réservo irs et la zone
d' infl uence environnementale.
142
les fili ères thermique, éo lienn e et photovoltaïque, le pource ntage d'énergie affectée aux
localités de consommati on est estim é au prorata de la densité de populati on et inclut le statut
économique des villes25, pour les opti ons déce ntralisées. Dans les options centra lisées, ces
pourcentages sont détermin és en tenant co mpte des besoin s d'énergie d'ori gine th ermiqu e
pour ce rtaines industri es ain si que de l'éloignement de ce rtaines loca lités par rapport au
réseau électrique.
La demand e globale à sati sfaire en 2020 est de 5 883 GWh . En tenant compte des pertes
estim ées à 4 %, l' énergie à produire réellement dev ient de 6 118 GWh . À part ir de cette
donn ée et des info rm ati ons co nce rn ant les sites retenu s et les fi li ères énergétiqu es, nous
ca lculons les empri ses corres pondant à chaqu e site en y incluant sa zo ne d' influence estim ée
à 30% de son encombrement d irect au sol. Pour ce fa ire, nous considérons les valeurs de
co nsomm ati on d'espace des di ffé rentes fi lières par uni té d'énergie produite. Ces va leurs so nt
co nsignées dans le tabl eau 4. 13.
Les tablea ux ci-après présente nt l' emp rise des sites et la spat iali sat ion pour chaqu e option.
Tableau 4.14 Emprise des sites de l'Option de référence ou option statu quo (Option 1)
Équipements de production
et de transport de l'option 1
Guinée
Moyenne Guinée
fi lières
Y éolienne
. hydrOoélectricité
+ photovoltaïque
A thermique
Réseau élect:sique
~biteme
- - - monotame
Préfectures
Océan Atlantique Sierra Leone
0 Boff;r
0 Bolci
•
0
0
Conikry
Coyah
Dubrék.o~
N
0 Foréca ri ah A
0 Fria
0
0
Kindia
Télimélé
.........
Production: o..n Lansana KDurouma. 2004 Scxroes : Hydro-Ouébec. 11185
Hyct-o-Ouébec. 2000
Guinée, Mnislèno der~...... d< réevage 2000
G\Jinée , Mnis!O.. de rl.lrb>nismo e< dt rfbbl!3t 10111
lnst<ut GOo~ 14a!K>nal 1G68
Projection : l.ongiude /latiude WGS 84
145
Pro portion des fili ères D ema nde à Sites retenus et productio n E mpri se totale au so l
2
dans l'option combler par moyenne annuelle en G Wh en km des
fi li ère (G Wh) ou le pourcentage d ' énergie infrastructu res
à produ ire (surface directe et
zone d ' influe nce)
Amé nage me nts 269 1,92 T io po: 590 153,4
hydroé lectriques.
Opt2 Gui ldé : 300 78
avec réservo ir (44%)
Ko rafin d i : 550 143
30% Fomi : 112 29, 12
So uko u-do uko ura : 190 49 ,4
Amari a 60 : 440 114,4
35 % Oussege l : 55 14 ,3
Dio lo i-Y IIabé : 390 10 1,4
Équipements de production
et de transport de l'option 2
Guinée
Moyenne Guinée
Filières
'Y éolienne:
* hydro fil de l'eau
• hydroélecl!loité
+ photOovoli:aï qu e
A. thermique
Réseau électrique
- - - 30kV
~ biterne
- - - monoterne
Pré'feeturas
Océan Atl antique
0 Boffa Sierra Leone
D Bol<ô
•
0
0
Co naluy
Coyah
Dubréka
N
D Foréeariah [\.
0 fria
0 Kindia
0 Téli mé lé:
Ta bleau 4 . 16 Empri se des sites de l'option centrali sée Synerg ie Énergie/Min es (Opti o n 3)
Guinée
Moyenne Guin ée
Filières
.., éolie nn •
* hydro fi l de reau
. hydroéleotricité
+ photovoltaïque
.Â, theJmique
Réseau él ectrique
- - - 30kV
= biterne
- - - m onoteme
P réfectures
•
0
0
Conalay
Coy ah
Dubréka
D Forécario~h
0 Fria
D Kindia
0 Télimélé
Tabl eau.4 . 17. Emp rise des s ites de l'o pti on ce ntra li sée Max imum Hydra ulique (Option 4)
Équipements de production
et de transport de l'option 4
Guinée
Fili è res
T éolienne
*
•
hydro fil de reiiU
hydro électri cit é
+photovolbïque
, thermique
Réseau él e:etrique
- - - 30kV
- = - bite rna
- - - monoteme
Préfectures
•
D
0
Conakry
Coyah
Dubréka
N
0
0
Fortco~rl.1h
Fria
A
D Kind ia
0 Télimélé
Tab leau 4. 18 Empri se des sites de l'opti o n décentra li sée Hydra Thermique et Biomasse
(O pti on 5) :
Équipements de production
et de transport de l'option 4
Guinée
Flliêres
Y éolienne
* hydre fil de reau
• hyd roé lectriçiié
+ photovoltaïque
A thermique
Rése au électrique
- - - 30kV
= biterne
- - - monote rne
Préfeotures
•00 Conakty
Coy ah
Dubréka
N
D
0
For@c.ariah
Fria
A
0
0
Kindia
Té lim élé ........
Production : Dan bnsan;~ Kourouma, 2004 Sources: Hydro-Oué:bec. 1985
Hydro-Ouébeo, 2000
Guinée. Mnistère de l'J3griwllure et d4l r é evage 2000
Guinée. Mnistère de l'l.ltt~ et de rHabitêrt 1QD1
~stitut GéograpNque National 1968
Projection : longitude 1 ~ftude WO S 64
,---- - - - -- --
153
Tableau.4.1 9 Empri se des sites de l'option décentrali sée Maximum So laire (Option 6)
Équipements de production
et de transport de l'option 6
Guinée
Meyanne Guinée
Filières
Y éolienne
*
•
Hydro fil eau
hyd roé.le:ctricité
+ photovottaïque
A thermiqu e
Réseau ~lt:drique
==~biteme
- - - monoterne
Préfectures
0 Boffa
Océan Atlantique
0
•
Boké
Conakry
D Coy ah
0 Dubréka
0 Forécariah
0 Fria
0 Kind ia
0 Téllmélé
Tab leau 4.20 Empri se des s ites de l'Opti on déce ntra lisée Max imum de bo is durab le (Option
7)
Équipements de production
et de transport de l'option 7
Guinée
Moyenn e Gu in é~
F i li èu~s
• hydroélectricité:
'Y é olienne.
* hydm fi l de l'eau
+ photovoltaïq ue
. th ermiq ue
R ~iii U él8:cl:rique
- - - 30kV
==~ biteme
- - - monot eme
P r~ectures
•
0
Co nakry
Coyah
Dubrék.a
0 foré<:ariah
0 fria
0 Kin dia
0 Télimé lé t0tlllf.11U
Soun:u: Hydro-Ouébec. 1~
Hydro-a..éboc. 2000
Guiné<o. Mristère de fllgio<Jkun! .. de r éevage 2000
Guinée. lolristère de r lkborisme .. de I"H3bia 1991
ln<tkut G0"1ll"pti'I'J<! N>tiM3I IIMIS
Poojecticwl : Longlud< 1 t..lude WG S &4
La Guinée est riche en potentiel énergétique. Ce potentiel est encore très peu exploité en
raison de nombreux problèmes institutionnels et de prise de décision. Pour le développement
énergétique de la Guinée maritime, plusieurs options d' approvisionnement sont
envisageables. Chacune de ces options a des repercussions spécifiques sur l'environnement.
La spatialisation des options permet d' appréhender leurs impacts potentiels et de choisir
celles qui sont moins dommageables à l'environnement. Le chapitre suivant va s'attarder sur
157
la définition de critères d ' évaluat ion en vue d' un e évaluat ion comparative des options
envi sageables.
CHAPITRE V
L' identifi cati on des objec tifs et la co nstru cti on des options ont été pré entées dans le chapitre
précédant. No us all ons maintenant présenter dans ce chapitre les cri tères d'éva luati o n
retenus, l'éva luati on des options énergétiques, la form ali sati on des préfé rence des acteurs,
ain si que l'agrégati on des perform ances . No us te rmin erons par une ana lyse et un e d iscuss ion
des rés ultats obtenu s.
Nous avo ns traduit les enj eux identifiés lors de la tabl e de conce rtati on en critères
d'éva luat ion. Ces critères qui constitu ent une modélisati on de la réa li té do ive nt être co mpri s
et acce ptés par l'ense mbl e des acteurs. De ce point de vue, un critère est co nsidéré co mm e
un e exp ress ion qualitati ve ou qu antitati ve de poin ts de vue, object ifs , aptitude ou co ntraintes
relati ves au co ntexte rée l, perm ettant de j uge r et de co mpa rer entre elles les options
envisagées (Sa rl os, 2002: p.835). La va lidité d' un critère dépend de la pe rt inence de cette
ex press ion par rapport au co ntexte déc isionn el. Les critères iss us des enj eux de cette
rec herche, ain si qu e de la li tté rature sur la problématiqu e de cho ix énergét iques
so nt prése ntés ci-desso us
159
No Enjeux Critères
1 Déve loppement du potentiel énergétique Co ût des options
2 Occupation et structurati on du territoire Impact sur l'occupati on du so l
3 Ri chesse de l'environnem ent naturel Perte de biodi ve rsité
4 Protection des écosystèmes Modificati on des écosystèmes
5 Qualité de l' air Impact sur la qualité de l' air
6 Quaiité des ea ux Impact sur le mili eu aquatique
7 Destructi on des forêts Déforestation
8 Perturbation du regime th ermiqu e des cours d' eau Po llution thermique
9 Santé humaine Impact sur la santé hum aine
10 Protecti on des lieu x de cultes et des sites arc héo logiques Impact sur les li eux de culte et les sites
arc héo logiques
Il Accessibi li té à l'énergie Access ibilité à l'énergie en terme de collt
12 Optimi sation du réseau électrique Perte d'énergie sur le résea u
13 Relocali sati on de population Déplacement de popul at ion
14 Amél iorati on des reve nus Création d' emp lo i
15 Gest ion re sponsab le du secte ur énergétiqu e Qua lité in stitutionn ell e
16 Déve loppement de l' économi e régionale Impact sur le déve loppement de PME-
PM I
17 Amé li orati on des conditions socio-éco nomiques en Déve loppement rural
mi 1ieu rural
18 Ouverture du territoire Désenclave ment
19 Co nditi ons clim at iques globa les Change ments climat iques
20 Perceptions et tensions soc iales Adaptation aux cultures et aux trad iti ons
loca les
21 Approvi sionn ement énergétiqu e Séc urité d'app rov isionn ement
éne rgétiqu e
22 Changeme nts soc iaux Modification des modes de vie
23 Vu lnérab ilité et résilience du système éne rgétique Dépendance énergétiq ue
24 Satisfact ion de la demande énergétique dans le temps Flexibi 1ité et adapta bi 1ité
25 Di sponibilité d' un e main d'œuvre qualifi ée Adéquation du niveau de compétence
techno logique
Se lon Roy et Bouyssou ( 1993), la réun ion de ces critères doit former un en semble cohérent,
exhaustif et sans redondance . Les critères se rvent à régler trois aspects :
1. structu rer et mod éli ser le probl ème de déci sion qui est dans le cas de cette
étude, de comparer des options de poli tiqu es énergétiques de mani ère à ce
160
que les acte urs s'y reconn aissent se lon les enj eux et préoccupations auxquels
il s se rattachent, ce qui exige un e certaine exhaust ivité;
2. di scrimin er les options sur la base des enj eux so ulevés, ce qu1 exige une
famille cohérente de critères; toutefois, un compromis est à faire entre les
exige nces de la modéli sation et les attentes des acteurs;
3. décrire les impacts des options et perm ettre leur éva luat ion comparative;
ce1taines info rmations sont peu utiles pour le processus d'a ide à la déci sion
mai s le sont pour la mi se en œuvre de la so lution rete nue.
Les 25 critères mentionn és ci-dessus so nt con sidérés trop nombreux dan s un contexte d'a ide
à la décis ion. Se lon Martel et Rou sseau ( 1993), un problème bien stru cturé en aide à la
déci sion doit avo ir un nombre de critères de 7 à 12 et parfois un peu plus pour les prob lèmes
comp lexes.
À partir de la li ste initiale des critères identifiés dan s la li ttérature ou iss us des enj eux et
préocc upation s des acteurs, il est possible d'effectuer des analyses stati stiques sur les donn ées
pour éliminer ceux qui so nt redondants et construire un e fami lle co hérente. En l' abse nce de
donn ées sur tous les critères initi alement identifiés et ce, dans le contexte déc isionn el de la
Guin ée maritim e, nous avons procédé à un regroupement des critères. L'examen de la li ste
initiale des critères à partir des opinions exprim ées par les acteurs perm et de les regrouper e n
un nombre restreint de critères tout en tenant co mpte de l'ensemble des enj eux dont ils sont le
reflet. Il faut auss i mentionner que d' une part, le process us de modélisation vise à capter
l'esse nti el des phénomènes et, d'autre part l'équipe de so uti en a en tête qu ' il fa ut pouvoir
mesurer tous les critères retenus par des indicateurs. C'est ain si que les 22 critères ont été
agrégés en 13, de la manière suivante :
c' est-à-dire les effets induits que le dével oppement énergétique peut avo 1r sur le
développement rural et le développement des PME.
o Le critère perte de biodiversité est englobé à la fois dans les critères déforestation,
modification des éco5ystèmes et impact sur 1'occupation du sol.
o Les critères qualité institutionnelle et perte d 'énergie sur le réseau so nt considérés
comme co nditi ons préalables à la réalisati on de toutes les options.
o Le critère pollution thermique est pri s en compte dan s les atteintes à la qualité de l'ea u et
à la vie aquatique so it le critère Impact sur le milieu aquatique.
o Le critère Impact sur la santé humaine est pris en co mpte dans les critères Pollution
atmo5phérique et Impact sur le milieu aquatique.
o Le critère sécurité d'approvisionnement énergétique est appréhendé à travers les critères
dépendance énergétique, flexibilité et adaptabilité, adéquation du niveau de compétence
technologique et accessibilité à l 'énergie en terme de coût sur un e base régu1ière auss i
bien pour les industries que pour les popu lat ions urbaines et rurales ;
o Le critère adaptation aux cultures et traditions locales est pri s en co mpte dans le critère
modification des modes de vie.
o Les critères changements climatiques et impact sur la qualité de 1'air sont agrégés en un
se ul critère appe lé polluti on atmosphérique.
o Le critère modification des écœystèmes est pri s en co mpte dan s le cri tère déforestation.
o Le critère Impact sur les lieux de culte et les sites archéologiques e t pris en co mpte dans
le critère modification des modes de vie.
Nous avons réparti ces 13 critères en 5 dimensions. Ces dimen sion s ont été forma li sées par
l'équipe de so utien à pa1tir des résultats iss us des di scss ion s entre les acteurs. Nous utiliso ns
une codification des critères dan s laque ll e la premi ère lettre rappe ll e la dimen sion
d'appmtenance et les deux dernières lettres le nom du critère.
o Aménagement du territoire :
./ C. l Impact sur l'occ upat ion du sol (Aos)
./ C.2 Désenclavement du territoire (Adt)
o Environnement:
./ C.3 Pollution atmosphérique (Epa)
162
La sectio n sui va nte est consacrée à la desc ripti on des critères de mani ère à bien exposer leur
portée.
o Aménagement du territoire :
C.l Impact sur l'occupation du so l : critère qu antitati f à minimi se r, forma li se
les préoccupations relatives à la co nso mm ati on de surface util es pour d'autres
usages selon le type d'occupat ion du sol par les infrastructures énergétiqu es de
production et de tran sport d'énergie incluant leurs zo nes d'influence.
o Env ironnement:
C.3 Pollution atmosphérique: critère quanti tatif à m 11111111 Ser, abord e les
diverses ém issions de polluants atmosphériques affectant les paramètres de l'air
ambiant et les principales ém ission s de gaz à effet de se rre (C0 2 et C H4).
C.4 Impact sur le milieu aquatique: critère qualitatif à minimi se r, englobe les
atteintes à la qu antité et la qualité de l'eau et à la vie aquatique suite à la mi se en
place des infrastructures de production et de tran sport de l'énergie.
o Socioculturel :
C.6 Modification des modes de vie: critère qualitatif à mm1m1 Se r inclut les
préoccupat ions co ncernant les changements dan s les habitudes traditi onn e ll es des
populations.
C.7 Déplacement de populations: critère qu anti tat if à minimi ser, refl ète les
préocc upati ons reliées à la relocali sat ion de perso nnes suite à la con stru cti on des
infrastructures énergétiques et également les effets sur les popul at ion s dép lacées
et sur le milieu dan s un nouvea u cadre territoria l. L'obj ectif d'améliorati on de la
qu alité de vie des populati ons par le développement énergétique ne dev rait pas
être contred it par des act ivités entraînant le déplacement et la mi sère.
o Économ ique:
C.8 Coût des options: critère quantitatif à minimi ser, traduit les enj eux reliés à
l'end ette ment nat ional et englobe les investissements pour les infrastructures de
production et de tran spo1t de l'é nergie et les coüts d'opération. Ce critère inclut
le fardeau des investissements énergétiques sur le déve loppement qui se mesure
par la prop01tion des investi sse ments publics pour la gé nération d'énergie dan s le
164
o Technique:
C.ll Adéqua tion du nivea u de compétence technologiqu e : critère qualitatif à
maximise r, traduit les préoccupati ons reli ées à l' adéquati on entre le nivea u de
co mpi exité de la mi se en œuvre et de la maintenance de la tec hn olog ie par
rapport aux compétences loca les.
165
Un ou plusieurs indicateurs sont associés à chac un des critères afin de les mes urer.
Après avo ir identifi é les enj eux et les avo ir structurés en critères de déc ision, il faut mes ure r
ces dern iers au moye n d' indi cateu rs. Cette secti on prése nte les indicate urs de mes ure cho isis
pour chaq ue critère. La démarch e de mes ure des incl icateurs cl ' impact de fi 1ières co nstitu ant
les opti ons é nergétiqu es se fait en de ux étapes. La premi ère éta pe co nce rn e la détermin ati o n
de l' indicateur de mesure de l'effet, et la seco nd e étape co ns iste à ca lcul er l' indi cate ur
d' éva luation de l' impact en passa nt de l' effet à l' impact se lon le modèle proposé a u chapitre
1Il.
La synth èse des rés ul tats obtenu par requ êtes da ns Maplnfo e t présen tée dans le ta bleau
sui vant. Les ré ultats déta illés se tro uve nt à l'appendice C.
167
Tableau 5.2 Occupation du so l par les équipements de producti on, de transport d'énerg ie
et des routes d'accès
Les zo nes urba ines ne so nt pas touch ées car nous les avons co nsid éré com me év itées de facto.
Le passage de l'effet à l' impact se fait à part ir des données contenues dan s le tab leau c i-
dessus en fai sant la somm e des prod uits des diverses occ upations du so l par les paramètres
re latifs à la sensibilité du milieu et à la technologie. Un exem ple de ca lcu l est présenté c i-
dessous pour l'option 1. L' ensemb le des résultats pour toutes les opt ions se trouve à
l' appendi ce D.
26
L'agricul ture de type 1 correspond à la zone de la basse côte située en bordure des zones foresti ères
de la ma ngrove. Ell e est caractéri sée par les marécages, les plaines sa lées et d'ea u douce, ainsi que
par les bas-fonds et de tête de va ll ée d'ea u douce.
27
L'agriculture de type 2 correspond à la zone continenta le nord et est caractérisée par des bas fonds
co ntin entaux, des bas pl atea ux côti ers, des plateaux cuirassés et des so ls squ elettiques.
28
Quant à l'agriculture de type 3, ell e correspond à la zo ne contin entale sud et est ca rac térisée par des
bas plateaux côtiers.
168
Tab leau 5.3 Indicateur d ' impact de l ' option 1 sur l ' occupation du so l
Rem arquons qu e les param ètres rel ati fs à la sensibilité du milieu et à l' intensité de l' impact
de la techn o logie vari ent entre 0 et 1. Les va leurs proches de 0 tradui se nt des milieux pe u
sensibles et les va leurs proches de 1, les milieux très sensibles ou très fragiles. De même pour
la techn ologie utilisée les va leurs proc hes de 0 tradui se nt des tec hn ologies de fa ibl e intensité
d' impact alors qu e les va leurs proc hes de 1 tradui sent ce lles de fo rtes in te nsités d' impact.
L' intensité de l' impact représe nte ici le degré de perturbati on du milieu touché.
Le paramètre de se nsibilité du milieu est con idéré éga l à 1 pour la mangrove. La mangrove
est en effet un écosystème très frag il e. C' est un e fo rêt amphibie qui fa it la transition entre la
mer et le co ntin ent et est péri odiquement inond ée par le flu x des marées. Ce mili eu ri che et
dynamique est le siège de nombreuses acti vités soc ioéco nomiq ues (pêche, agri cul ture,
exploitati on fo resti ère) et co nstitue un hab itat pour di verses e pèce bi ologiques, ain si
qu ' un e zone de frayè re de ce rtaines espèces de po issons (Rue, 1995). La mangrove co uvre
une superfi c ie de 25 0 000 ha avec un taux de régress ion d' environ 4% en raiso n des press ions
anthropiques exe rcées sur la resso urce.
Un coeffic ient de frag ilité de 0.6 est affecté au milieu de sava ne arbo rée. Cet écosystème est
mo ins fragile qu e la mangrove . Les zo nes de avane arborée sont nombreuses en Guin ée
maritim e et sont caractéri sées par la prése nce d'a rbres et d' arbustes épa rs. Se lon la natu re d u
so l le tapi s herbacé peut être co ntinu ou non. Ces zo nes sont tout de même le rés ultat de la
dégradat ion des fo rm ati ons bo isées. En Guinée maritim e, les zo nes de savane arborée
subissent la press ion des fe ux de brousse en sa ison sèche.
En Gui née maritime, la forêt sèche comprend une seul e strate d'arbres avec un e hauteur
moyenn e de 10 à 15 mètres et est caractérisée par l'ex istence de bea ucoup d' essences
ex igeant des périodes pro longées d 'enso leill ement. Ces essences sont moins exp loitées en
raiso n de la fa iblesse de la de nsité de pop ul at ion aux alento urs et de l'élo igneme nt par rapport
aux grandes agglomérations. Un coefficient de sen sibilité de 0.3 est affecté à la zone de forêt
sèche.
170
Les coefficients affectés aux trois zo nes agricoles dépendent des conditi ons agro-cl imatiques
et de la fragili té des sols. Le coeffic ient est égal à 1 pour l' agriculture de type 1 car ce ll e ci se
pratique en bordure des zones fore stières de mangrove où les so ls so nt fragile s et déjà so umis
à l'érosion. L'agri culture de type 3 se pratiq uant dans les bas platea ux côtiers reço it un
coefficient de 0.7. Ce milieu est auss i très fragile et les terres peuve nt se dégrad er rapid ement
à la suite de la destruction du co uve1t végéta l par les infrastru ctures énergétiques. Quant à
l'agriculture de type 2, elle se pratique dan s la zo ne continentale nord et est moins fragi le que
les zones précéde ntes . Un coefficient de sensibilité du milieu de 0.4 est retenu pour la zo ne
correspondant à l'agriculture de type 2.
En ce qui co nce rn e les coeffic ients d' intensité des impacts pour les différentes fili ères, ce ux-
ci sont attribués en fonction des hypoth èses ci-ap rès. La fili ère hydroé lectricité avec rése rvo ir
reço it un coefficient de 1. Ce coefficient est de 0.8 pour la fili ère thermique. Ces fili ères
peuve nt provoquer une perturbati on de forte intensité qui altère de faço n significative un o u
de s éléments environnem entaux, remette en ca use leur intégrité ou réduit co nsidérabl ement
leur utilisation ou leur qualité. Pour les fili ères éo lienne et hyd roélectricité au fil de l'eau , les
coefficients so nt respectivem ent de 0.5 et 0.6. L' impact de ces fi lières modifi e un ou des
é léments environnementau x et en réduit légè rement l' utili sati on ou la qu alité. En fin , le
coe ffi cient pour la filière photovo ltaïq ue est de 0.4. L' im pact de cette fi lière mod ifie peu un
ou des éléments env ironnementau x san s modifi er s ignifi cativement leur utili sati o n ou leur
qualité.
acc identée et de 1, 1 pour les sites en zone plate. Les co uches d' inform ati ons nécessaires aux
calcul s sont le réseau routier, les sites d' am énagement hydroé lectriques retenus et les ce ntres
de co nso mmation d'énergie. Les résultats obtenus sont prése ntés dans le tabl eau suivant.
Menti onn o ns ici que les superfi cies empi étées des types d' occ upat ion du so l par les routes
d' accès ont été comptabili sées dans le critère précédent.
é mi ss io ns so nt prises e n co mpte auss i bien pour la fili ère therm iqu e qu e pour les filières
hydroé lectri c ité et bi o masse. Ell es repré se ntent les indi cate urs d'effet re lat if à l'a ug me ntation
de 1'effet de se rre. Les systèmes énergét iques des pays e n développement représe nten t un
moindre pourcentage de l'augmentation des GES. Ce pe nd ant, ces pays ayant un beso in
cro issant en énerg ie é lectrique, leurs systèm es éne rgét iques vont représenter un pourcentage
cro issant dans les bi lans nat ion aux des ém iss ions de G ES (Duc hem in , 2000). La croissance
annue ll e de la production é lectrique de ces pays est est imée entre 6 et 12 %, tandis qu ' e ll e est
de l' ordre de 1% à 2% dans les pays indu str ia li és (Munasinghe, 199 1; Meyers et al. , 1990;
Baldwin et a l. , 1992 cités par Duchemin , 2000). Pour satisfaire la demande énergét iqu e tout
en diminuan t les ém iss ion s de GES, plus ieurs études privilég ient l' utili sation d ' é nerg ies
renouvelables dont la fi 1ière hydroélectrique (1 PCC, 1999). Toutefois, 1' existence d ' un flux
d ' émi ss ions atmosphériques de GES attri buables aux réservoi rs hydroé lectriques est au cœur
173
d' un débat stratégique (Rudd et al., 1993 ; Rosa et Schaeffe r, 1994). L' IPCC reconnaît qu e les
aménageme nts hydroélectriques peuvent avoir des impacts sur le bil an des émissions
anthropiq ues de G ES. En région tropicale, le choix du développement hydroé lectrique a un
impact direct sur le bilan des émissions de GES nati onau x (Duchemin, 2000). Les émi ssions
de GES so nt d'a utant plu s importantes que le rappo1i entre producti on électrique et superficie
inondée est in férieur à 0,005 TWh/ km 2. Il est donc pertin ent d'en tenir co mpte dans une
stratégie de développement énergétique durable .
Sachant que 1 kWh=3,6* 106 J, nous en déd ui sons que 1GWh =3,6 TJ. À partir des
pourcentages des fi lières par opti on et de la demand e globale d'énergie (61 18 GWh), nous
ca lcu lons les productions énergétiques et par la suite les émiss ions po lluantes en tenant
compte des facteu rs d'émi ss ion retenus c i-dessus.
- - - - -- - -- - - - - - - - - - - - - - -- - -- - - - - - -- - - -- -- - - - -- -
174
Tableau 5.6 Pro po rti o n des fili è res par o pti o n (a)
Tableau 5.8 Émi ss ion de C0 2 équiva lent par filière et par option
Tab leau 5.9 Évaluatio n de l'impact des ém issions atmosphériques par opt ion
c: Performance
Émission de Pondération de la Pondération totale par
C02 en t/TJ sensibilité du du paramètre Performance option en
Option Filière (Effet) mi lieu (M) technologique selon les filières Mt/TJ
Hydro 171304 1 0.8 137043.2
Option 1
1 Thermique 65209 .266 1 65209 .266
Biomasse 489440 1 0.3 146832 0.35
Hydro 611800 1 0.8 489440
Option 1
2 Thermique 57058 1.08 1 570581.08
Biomasse 489440 1 0.3 146832 1.21
1-Iyd ro 856520 1 0.8 685 2 16
Option 1
"_) Thermique 130418.53 1 130418 .53
Biomasse 489440 1 0.3 146832 0.96
1-Iydro 110 1240 1 0.8 880992
Opt ion 1
4 Thermique 48906.949 1 48906 .949
Biomasse* 489440 0 0.3 0 0.93
1-Iydro 734160 1 0.8 587328
Opt ion 1
5 Thermique 326046.3 3 1 326046.33
Biomasse 489440 0 0.3 0 0.91
1-Iydro 672 980 1 0.8 538384
Option 1
6 Thermique 2445 34. 75 1 244 534.75
Biom asse* 489440 0 0.3 0 0.78
Hydro 489440 1 0.8 39 1552
Opti on 1
7 Thermiqu e 163 023. 16 1 163023 .1 6
Biomasse* 489440 0 0.3 0 0.55
* Le milieu est sup posé être très pe u pertu rbé dans le cas d' une gestion du rabl e de la
biomasse. La littérature sur les GES mentionne une contribution nette égale à zéro si l'on
177
adopte une stratégie de foresteri e durable. L' in ventaire des émi ssions de gaz à effet de se rre
réali sée en 1994 en Guin ée montra it que ce lles-ci étai ent de 14 266 Gg équi va lent C0 2 co ntre
un e capacité de séqu estrati on de 17 598 Gg ( Guin ée, 2002 : pS-6). Ces donn ées montraient
ain si qu e la Guinée est un important puits de gaz à effet de se rre. To utefo is, cette situati o n
peut être renversée si ri en n'est fait pour freiner le rythm e actuel de déforestati on.
En term e d'émi ss ion de gaz à effet de se rre, l' intensité de l' impact est plu s importa nte dans le
cas de la fili ère th ermique en raiso n de la co mbusti on de combustibl es foss il es. Le paramètre
tec hnologique retenu pour cette fili ère est donc égal à 1. Co mpte tenu de ce qui a été dit
précédemm ent, la fili ère hydroélectri cité en mili eu tropi cal a auss i un impact direc t sur le
bilan des émiss ions de gaz à effet de se rre et reço it un coeffi cient de 0.8 .
process us d'érosion en aval des barrages, ainsi que les modifications de débit et de salinité
dans les estuaires qui perturbent fortement les écosystèmes fragi les de mangrove (MÉH,
2003).
L'effet est moye n pour les filières biomasse non-durable et hydroélectri cité au fil de l' eau. La
filière biomasse non durable recouvre dan s cette étude le prélève ment de resso urces
forestières à des fins énergétiques et ce, en l' absence de pratiques fo restières durab les. Il en
résulte des pertes considérables de couvert végéta l qui ont une incidence sur l'éros ion des
so ls et la régulati on des eaux de rui sse llement. Le régime hydro logique et la qua li té des ea ux
so nt alors modifi és. La filière hydroé lectri cité au fil de l'ea u a moins d' impacts sur le mili eu
aquatique en raiso n de l'abse nce de retenue d'ea u.
L'effet est mineur pour les fili ères éolienn e, photovoltaïqu e et pour la biomasse durable. En
effet, les éq uipements iss us des fi 1ières éo lienne et photovo ltaïque ne néce sitent pas 1' usage
de l'eau et donc la prése nce de cours d'ea u pour leur fonct ionn ement. Ces fi lières ne gé nèrent
pas de po lluants pouvant affecter la qualité des ea ux. La bi omasse durable, en raison des
pratiques forestières durab les, a aussi très peu d' impacts négatifs sur le mili eu aqu at ique.
L' éc hell e de mes ure considérée est: (=mineur à nul, 2=moye n, 3=maj eur.
Les rés ultats des calcul s de l' indicateur d'effet so nt consignés dans le tablea u sui va nt.
Tabl eau 5. 11 Nivea u d'effet relati f à l' impact sur le milieu aq uat ique
Option 7 50 7 43 193 1
Filière Perfonnan
Proportion classe sensibilité Coef, Performance ce par
pptions en% d'impact milieu echnologique par filière option
Hydr oélec- 14
tri cité 3 1 1 42
Hydro fil 0
de l' eau
2 1 0.6 0
The r mique 4 3 1 0.8 9.6
Biomasse 80 2 1 0.5 80
Éo l ienne 1 1 1 0.5 0.5
Option 1.
Photo- 1
vol t aïque 132.5
1 1 0.4 0.4
Hydroélec 44 3 1 1 132
Hydro fil 6
de l ' eau
2 1 0.6 7.2
Thermique 35 3 1 0.8 84
Biomasse 5 2 1 0.5 5
Option 2. * Éol i enne 3 1 1 0.5 1.5
Photovo l taï 7
que 232.5
1 1 0.4 2.8
Hydr oé l ec 63 3 1 1 189
Hydro fi l 7
de l' eau
2 1 0.6 8.4
Thermique 8 3 1 0.8 19.2
Biomasse 17 2 1 0.5 17
Éolienne 2 1 1 0.5 1
Option 3
Photovoltaï 3
que 235.S
1 1 0.4 1.2
Hydroélec 84 3 1 1 252
Hydro fil 6
de l'eau
2 1 0.6 7.2
Option 4. Thermique 3% 3 1 0.8 7.2
Biomasse 4%
durable
1 1 0.3 1.2
Éolienne 1 1 1 0.5 0.5
Photovoltaï 2
que
1 1 0.4 0.8 268.9
181
Filière Perfonnan
Proportion classe sensibilité Coef, Perfonnance ce par
pptions en% d'impact milieu ~echnologique par filière option
Hydroélec 58 3 1 1 174
Hydro fil
de l'eau 2
2 1 0.6 2.4
Thermique 20 3 1 0.8 48
Biomasse
durable 10
~ption 5
1 1 0.3 3
Éolienne 3 1 1 0.5 1.5
Photovoltaï 7
que 1 1 0.4 2.8 231.7
Hydroéle c 52 3 1 1 156
Hydro fil
de l' eau 3
2 1 0.6 3.6
Thermique 15 3 1 0.8 36
Bi omasse
durable 10
Option 6. 1 1 0.3 3
Éolienne 6 1 1 0.5 3
Photovoltaï 14
que 1 1 0.4 5.6 207.2
Hydroélec 33 3 1 1 99
Hydro fil
de l'eau 7
2 1 0.6 8.4
Thermique 10 3 1 0.8 24
Biomasse
durab l e 46
1 1 0.3 13.8
!option 7. Éolienne 2 1 1 0.5 1
Photovoltaï 2
que 147
1 1 0.4 0.8
région ouest africaine (Guinée, 1998). La consommation par tête de comb ustibl es 1igneux e n
3
zone rural e est de 2,4 kg/jour, soit 0,876 m par an.
L'accroissement courant en volume des peuplements forestiers des strates productives est
estimé à 2,4 m3/ha/an. La possibilité annuelle de coupe des 1 308 000 ha de peuplements
productifs est de P0 =3 139 200m3 . À l'année de référence 2000, la balance de consommation
est la différence entre la production Po et la consommation globale Cgo- Pour les années
subséquentes, la production Pn de l'année n se calcule par la somme de la production Po et de
la balance de consommation Bn-l de l'année précédente (Pn=Po+Bn-J ). En tenant compte des
données ci dessus, nous calculons les superficies annuelles moyennes de déboisement dans le
cas d'une exploitation des ressources en l'absence de pratiques forestières durables .
Production annuelle (m 3 ) : offre 3 139 200 5 460 051 4 169 855 -1 221 530 -11 233 849
Reboisement (rn_;)
-
Ressources totales : offre et 3 139 200 5 460 051 4 169 855 -1 22 1 530 -11 233 849
reboisement
Balance Ressources 1 consommation 696986 2 368 811 295 841 -5 975 288 -16 982 388
(m3)
Superficie annuelle moyenne de 24034 81683 10201 <-206044> <-585600>
déboisement (ha) : volume moyen/ha =
29m3/ha
Dans le cas d'une exploitation des ressources forestières sans pratiques de foresteries
durables, la balance ressources/consommation présente un déficit croissant en volume de bois
à partir de 2011. À ce moment, ce déficit de 606 630m3 sera de l'ordre de 15 % de la
consommation globale de 4 041 671m3. Ainsi, les besoins énergétiques en bois ne seront
satisfaits qu ' au prix d'une surexploitation et donc d'une dégradation des ressources
forestières. Les superficies déboisées passent de 209 km 2 en 2011 , à 5856 km2 en 2020 pour
toute la Guinée maritime.
Si l'exploitation des ressources se fait à travers des pratiques de foresteries durables, nous
faisons l' hypothèse dans un cadre d 'analyse au niveau stratégique qu ' il n'y aura pas de
déboisement net à l' horizon temporel considéré. Certaines interventions peuvent en effet être
entreprises pour influencer la consommation de bois, le rythme des déboisements ainsi que la
productivité des peuplements forestiers naturels et des superficies reboisées. Par exemple,
l'introduction de techniques améliorées de fumage et la promotion de foyers améliorés
permettent de réduire la consommation de bois et donc de diminuer la pression sur les
ressources forestières . L'aménagement forestier et les actions de reboisement permettent de
maintenir le capital ligneux.
Sachant que le pouvoir calorifique du bois énergie est de 3420 kcallkg avec un rendement de
conversion de 20% et rapportant la superficie annuelle déboisée en 2020 à l'unité d'énergie
consommée en bois, nous en déduisons ce qui suit.
185
Cette valeur sert d' indicateur d' effet de la déforestat ion liée à la consommation du bo is
énergie dans les options où la biomasse est exp loitée de mani ère non durab le. Le tabl eau
suivant prése nte le calcu l de l' indicateur d' effet par option.
Tab leau 5.15 Effet de défo restatio n lié à la co nso mmat ion du bois énerg ie
L ' indicate ur d ' impact par o pti on se ca lc u le se lo n le modè le géné riqu e d ' impact pa r la
so mm e des produits de l' indi cate ur d ' effe t, du coeffi c ie nt de se ns ibilité du mili e u et du
param ètre techno logiqu e des diffé re nts ty pes de fo rm ati o n fo resti è re . Les rés u ltas so nt
Tableau 5.16 Éva luation de l'impact du prélèvement de boi s énergie sur la déforestati on
Les hypothèses pour la définition des classes d' impact so nt que la filière hydroélectric ité avec
rése rvoir a un impact majeur sur les modes de vie. Le développement de la fili ère
hydroélectrique nécess ite la con struction de barrages et de retenues qui ont des impacts sur
les systèmes soc io-culturels. La modifi cati on du régime hydrologique influence les modes de
vie socio-économiques. À titre d'exempl e, les populations riveraines peuvent changer
d' habitude alimentaire s1 les rése rvo irs et les co urs d'eau so nt co ntam inés. Auss i,
l'empiétement des espaces agrico les par l'emp ri se des infrastructures énergétiqu es peut
contraindre ce1tains agriculteurs à se reconvertir so it en pêcheurs, soit en chasseurs.
L' ouverture du territoire permi se par les programm es de grand s barrages est également
so urce de brassage et de conflits entre groupes soc iaux de cultures di ffé rentes.
Les fi lières th ermique et hydroélectrique au fil de l'ea u ont un impact moyen sur les modes
de vie soc io-économiqu es. Ces deux fili ères empi ètent moins sur le espaces agri co les,
nécess itent moins d' ouverture du territoire et provoquent dans un e mo indre mes ure des
mod ifications du régim e hydrologique.
Les fili ères bi omasse et so laire ont un impact min eur sur les modes de vie. Ces fili ères ne
provoq uent pas d' impacts sign ificat ifs ur le systèmes oc io-c ulturel pouvant entraîner des
modificati ons notables sur les modes de vie.
L' éc hell e de mes ure considérée pour l' indicateur d'effet est: !=min eur, 2=moye n, 3=maj eur.
À partir des e la ses d' im pact défini es ci-dessus et elu quota des fili ère par opti on, nous
ca lcu lons l' indice tota l d'effet pour chaque option. Les propo1tions des différentes fi lières par
opt ion sont présen tées dan s le tabl ea u sui va nt.
18 9
En tenant compte de ces proportions, nous détermin ons pour chaqu e opti on la proporti on qui
correspond à chaq ue ni veau d' impact. Ensuite, nous fa iso ns la somm e des produits des
pourcentages par la classe d' impact correspo ndante. On obtient ain si un indi ce tota l
perm ettant de classer les options se lon leur performance pour chac un des ni veaux d' impact.
Les résultats so nt cons ignés dan s le tableau sui va nt:
Tab lea u 5.18 N iveau d' effet par option sur la modification des modes de vie
Optio n 2 15 35 50 235 4
Optio n 3 22 8 70 248 6
Option 4 7 3 90 283 7
Option 5 20 20 60 240 5
'"1
Option 6 30 15 55 225 .)
Option 7 50 10 40 190 2
190
Le mode de calcul est le même que pour le critère Impact sur le milieu aquatique (Erna)
Tableau 5 .19 Indicateur d' impact lié à la modification des modes de vie
Photovoltaïque
1 1 1 0.4 0.4 89.3
Hydroélectrique 44 3 1 1 132
Hydro fil de 6
Option 2. * l'eau 2 1 0.6 7.2
Thermique 35 2 1 0.8 56
Biomasse 5 1 1 0.5 2.5
Éolienne 3 1 1 0.5 1.5
Photovoltaïque 7
1 1 0.4 2.8 202
Hydroélectrique 63 3 1 1 189
Hydro fil de 7
l'eau 2 1 0.6 8.4
Option 3. Thermique 8 2 1 0.8 12.8
Biomasse 17 1 1 0.5 8.5
Éolienne 2 1 1 0.5 1
Photovoltaïque 3 1 1 0.4 1.2 220 .9
Hydroélectrique 84 3 1 1 252
Hydro fil de 6
l'eau 2 1 0.6 7.2
Thermique 3 2 1 0.8 4.8
Biomasse
Option 4. durable 4% 1 1 0.3 1.2
Éolienne 1 1 1 0.5 0.5
Photovoltaïque
2 1 1 0.4 0.8 266.5
Option 5. !Hydroélectrique 58 3 1 1 174 215 .7
191
192
sous-préfecture et les emprises des sites avec réservoirs. Les résu ltats obtenus sont présentés
dans le tab leau suivant.
Tab leau 5.20 Nombre de person nes à dép lacer par optio n
Tab leau 5. 2 1 Indi ca teur d' impact lié au déplace ment de popul ati on
Tableau 5.22 Ta ille des équipements de production thermique et in vest isse ments requi s.
Pour les beso ins d' analyse stratégiq ue, il est retenu dan s cette étude la moyenne des
puissances des gro upes diesels utilisant le gaso il pour les options énergétiques déce ntrali sées
et la moyenne des puissances des groupes utilisant le fuel lourd pour les options central isées.
Le coüt unitaire total est de 0, 10 $US/kWh pour les centra les di ese l foncti onnant au fue l
lou rd et de 0, 20 $US/kWh 29 pour les ce ntrales fonctionnant au gaso il avec un facteur de
d' utilisation de 55%. Pour les centrales au fuel lourd , le coüt du combu stib le correspond à 43
% des coûts totaux et l' investi sse ment correspond à 4 1%. Dans le cas du gaso il , le co üt du
combustible correspond à 66 % du coût unitaire tota l et l' investi sse ment correspond à 23 %
(MRNE, 1999).
Production de biomasse
Nous avons évalué le coüt de la production de biomasse à partir des donn ées iss ues d' une
expérience pilote de gestion des man groves de la baie de Sangaréya en Guin ée (MARA,
1993). En comparant le coüt global, 4 005 643 000 FG so it 2 002 821 ,5 $US 2003, du pl an
d' aménagement fore stier à la quantité d'énergie pouvant être extraite par la bi omasse
produite de 38 322 m3, nous en dédui sons un co üt unitaire de 0,049336 M$US 2000 pour
produire 1 GWh en biomasse. Ce coüt unitaire est alors utili sé pour calcul er le coüt de
l'énergie prod uite à part ir de la biomasse dan s les optio ns où des aménage ments sont prévus
pour un e utili sation durable de la resso urce. Le coü t unitaire inclut le coü t d'exécuti on des
différentes interventions d'a ménagement ainsi qu e le coüt d' exéc uti on des mes ures
comp lémentaires à l'aménagement. Nous estim ons qu e ces interve nti ons perm ette nt de
fortem ent réduire les superfici es débo isées et par co nséqu ent de freiner co nsidérab leme nt la
dégradati on du ca pital li gneux.
29
1063$/kW/(365 *24 h*0,55)+40$/k W/(365*24h *0,55)+0,004=0,2$ US/kWh
195
Éq uipements de transport
Le coüt du réseau de di stribution n'est pas inclus dans le coüt des optio ns. Les
in vest issements en équipem ents de transport sont esti més sur la base des coüts unitaires
sui vants (MRNE, 1999):
À pm1ir des coüts unitaires rete nus c i-dess us, de la prod uctio n énergétique et de la longueur
des li gnes de transport (voir secti on 4.4.4) des différentes options, nous ca lcul ons le coüt total
par option . Un exempl e de calcul est présenté ci-après pour l' option 2.
Tab leau 5.23 In vestisse ment requis par fili ère et les équipements de transport
Coûts en M$US
Option 1 Option 2 Option 3 Option 4 Option 5 Option 6 Option 7
Équipements de
production
Hydroél ectrique 222,90 795,34 1123,46 1552,46 961, 16 1038,87 636,56
Thermiqu e 48,94 214,13 48,94 18,35 244,72 183,54 122 ,36
Biomasse 0 0 0 12,07 30, 18 30, 19 138,85
Eo lienn e 13,03 39,09 26,06 13,03 39,09 78,17 26,06
Ph otovo ltaïque 122,36 856 ,52 367,08 244,72 856 ,52 1713,04 244 ,72
So us total 407,23 1905.08 1565,55 1840,64 2131 ,67 3043,8 1 11 68,55
Éq uipements de
transport
Il 0 kY bi terne 16,03 25,97 7,91 10,85 15,61 3, 15 12,46
Il 0 kYmonoterne 8,55 49,78 22,325 38,665 12,35 25,935 17,005
30 kY 0 3,876 4,94 19 2,6486 1,938 0 1,938
So us total 24,58 79,626 35, 177 52, 164 29,898 29,085 31,403
Total 432 1985 1601 1893 2162 3073 1200
30
Source : http: //www .w indpower. dk/stat/ index .htm et Vas s i1iki s ( 1995)
198
En tenant co mpte de ces do nn ées, a ins i que de la producti on énergétique des di ffé rentes
o pt io ns, nous estim ons le nom bre d ' emp lo is créés pa r o pti on. Un exempl e de ca lcul est
présenté c i-dessous po ur l'opti o n 3.
Pro po rti on des fili ères D emande à comb ler pa r Unité Tota l
da ns 1'opt ion fi lière (G Wh) d 'em plo i créé
Hydroé lectri c ité (70%) 4282,60 0,4 17 13
Opt3 Th ermi q ue (8%) 489,44 0, 12 59
Bio masse ( 17%) 1040,06 4 4 160
Eo li enn e (2%) 122,36 2,3 28 1
Photovo ltaïq ue (3%) 183 ,5 4 8,3 1523
Tota l 7737
Les rés ultats o btenu s po ur l'e nsem b le des o ptio ns so nt cons ignés dans le tab lea u sui va nt.
Tablea u 5.27 Va le ur estimée de l' in d icateur re lati f à la créat io n d 'e m plo is pa r opti o n (à
max im ise r)
Option 1
20598
O ption 2
668 1
O pti o n 3
7737
O pt io n 4
8006
O pti o n 5
172 16
Option 6
21034
Opt ion 7
55821
199
Tableau 5.28 Estimation du nombre d' empl ois crées par option
31
Bi en que la durée des empl ois crées peut vari er d' une fil ière à l 'a utre, nous considérons que toutes
les fi li ères ont le même degré d'e ffet sur les emplo is.
200
Tableau 5.29 Rapport coüt tota l / production par opt ion énergétique
Les hypothèses de ca lcu l so nt les mêmes que pour le critère coüt des opti ons.
Tab leau 5.30 Va leurs de l' indicateur d' impact lié à l' accessibi lité à l'énergie
Trois classes d' impact sont définies. La filière hydroélectricité a un n1v ea u de comp lex ité
élevé et exige à cet effet un niveau de compétence élevé . En rai so n de l'abse nce d' une main
d'œuvre qua lifi ée répondant à ce niveau de compétence dan s le contexte guinée n, le ni veau
d'adéquati on entre la complexité de la techno logie et les compétences loca les est considé ré
faible .
Les fili ères th ermiqu e et éo lienne ont des technol ogies mo1ns co mpl exes que la fili ère
hydroé lectricité. En gé néra l il existe un ni veau de compétences locales permettant plus o u
mo ins l' install at ion et l'entretien d' équipements iss us de tell es fi li ères. Ain si, l'adéquati o n
entre le ni vea u de co mpl exité de la technologie et les compétences locales est co n idérée
moye nn e pour les fili ères thermiqu e et éo lienn e.
Les équipements iss us de la fili ère photovo ltaïque peuvent être enti èrement in stallés et
entretenus par des co mpétences locales. Ces installati ons et entretiens n'ex igent pas un
niveau de compétence élevé. Quant à la fili ère biomasse, ell e concerne dan s le cadre de cette
étude la réalisat ion de quelques aménagements foresti ers et la mise en œuvre de ce rtain es
pratiqu es de foresterie durab le. li ex iste des com pétences loca les pouvant permettre de
réa li ser facilement de telles ac ti vités. De ce qui vient d'être dit, le ni veau d'adéq uati on entre
complexité tec hn ologique et compétences locales est co ns idéré élevé pour les filières
photovo ltaïques et bi omasse.
L'éc hell e de mesure défini e est: !=fa ible n1 veau d'adéqu at ion de co mpétence
techn ologique: hyd roé lectri c ité ; 2= nivea u moyen d'adéquatio n : thermiqu e et éo li enne ; 3=
niveau élevé d' ad équat ion: photovo ltaïqu e et biomasse.
En tenant co mpte de cette éc helle, des c lasses d' impac t dé fini es ci-dess us et des pro portions
des fili ères dans les différentes options, nous ca lcu lons 1' ind ice tota l d'effet pour chaqu e
option. Les proporti ons des di fférentes fili ères par opti on so nt présentées dans le tabl ea u
suivant.
202
En tenant compte de ces proporti ons, nous détermin ons pour chaq ue opti on la proporti on qui
corres pond à chaque niveau d' impact. Ensuite, nous fa iso ns la somm e des produits des
po urcentages par la classe d' impact correspondante. On obtient ains i un indi ce tota l
permettant de classe r les options se lon leur perform ance pour chac un des ni vea ux d'effet. Les
résultats sont co ns ignés dans le tabl eau suivant :
Option 7 48 12 40 208 2
Tablea u 5.33 Résultats de l'évaluation de l' indicateur d' impact par option sur le ni vea u de
compétence technologique
Performan
Proportion classe sensibi lité Coef, Performance ce par
Options Fil ière en% d'impact mi lieu technologique par fi li ère option
Hydroé lectrique 14 3 1 1 42
Hydro fi l de
l'eau 0 .,
.) 1 0.6 0
Therm ique 4 2 1 0.8 6.4
Option 1. Biomasse 80 1 1 0.5 40
Éo lienne 1 2 1 0.5 1
Photovo ltaïque
1 1 1 0.4 0.4 89.8
Hydroé lectrique 44 3 1 1 132
Hydro fi l de
l'eau 6 3 1 0.6 10.8
Option 2. Thermiq ue
* 35 2 1 0.8 56
Biomasse 5 1 1 0.5 2.5
Éo lienn e 3 .,
2 1 0.5 .)
Photovo ltaïque 7
1 1 0.4 2.8 207. 1
Hydroé lectrique 63 .,
.) 1 1 189
Hydro fi l de 7
l' ea u .,
.) 1 0.6 12.6
Option 3. Therm ique 8 2 1 0.8 12.8
Biomasse 17 1 1 0.5 8.5
Éo lienn e 2 2 1 0.5 2
Photovo ltaïque
.,
.)
1 1 0.4 1.2 226.1
Hydroé lectrique 84 3 1 1 252
Hydro fil de
1'eau 6 .,.)
1 0.6 10.8
.,
Option 4. Thermique .)
2 1 0.8 4.8
Biomasse
durable 4 1 1 0.3 1.2
Éo lienn e 1 2 1 0.5 1
- - -- -- - - - - - -- -- - -- - ~---- - - --- - - - - -- - - - - - - - - - - --
204
Perform an
Proportion classe sensibil ité Coef, Performance ce par
Options Filière en % d'impact milieu technologique par fili ère option
Photovoltaïq ue
2 1 1 0.4 0. 8 270.6
Hydroé lectrique 58 ..,
.) 1 1 174
Hydro fi l de 2
l'eau ..,.)
1 0.6 3.6
Opti on 5. Thermique 20 2 1 0.8 32
Biomasse 10
durable 1 1 0.3 3
Éo lien ne 3 2 1 0.5 3
Photovo ltaïqu e 7
1 1 0.4 2.8 2 18.4
Hydroé lectrique 52 ..,
.) 1 1 156
Hydro fil de 3
l'eau ..,
.) 1 0.6 5.4
Opti on 6. Thermiqu e 15 2 1 0.8 24
Biomasse 10
d urablc ..,
1 1 0.3 .)
Éo lienne 6 2 1 0.5 6
Photovo ltaïqu e 14
1 1 0.4 5.6 200
Hydroé lectrique 33 ..,
.) 1 1 99
Hydro fi l de 7
l'ea u 3 1 0.6 12.6
Option 7. Thermique 10 2 1 0.8 16
Biomasse 46
du rab le 1 1 0.3 13.8
Éo lien ne 2 2 1 0.5 2
Photovo ltaïque 2
1 1 0.4 0.8 144 .2
Une seu le fili ère est en jeu, en l' occ urrence le th ermique et est co ns idérée avo ir un impact
fort sur la dépend ance énergétique. Auss i, la proporti on de cette fi lière par opti on a la même
signifi cati on. Les coéffï cients relati fs à la fi lière et à la sensibilité so nt tous égaux à 1.
Tablea u 5.35 Va leurs de l' indi cateur d' impact lié à la dépendance énergétique
./ les délais d'implantation des filières (à max imi se r) co nce rn ent la durée nécessaire à la
co nstructi on des infrastru ctures. Ce dé lai est long pour la fili ère hydroélectriqu e ( 10 à 15
ans), moye n pour les fili ères thermiques et biomasse (2 à 5 ans), court pour les fïli ères
éo lienne et photovo ltaïqu e ( 1 à 2 ans). L'échelle de mesure est: !=long, 2=moye n,
3=co urt
Menti onn ons que pour fa ire un e agréga ti on parti ell e de ces trois sous indicateurs il faut qu e
les échelles de mes ure soient toutes dans le même sen s d' opti misa tion (ici toutes à
maximiser). Pour ce fa ire nous avo ns utilisé deux éc helles in ve rsées.
La synth èse de ces trois sous indicateurs perm et d' effectu er un e éva luati on globa le du cri tè re .
Les rés ultats sont présentés dans le tablea u sui va nt.
globale
208
En tenant compte de ces rés ultats de l' agrégati on des so us critères et des proportions des
fi 1ières dans les différentes opti ons, nous ca lcu lons 1' indice total d'effet pour chaq ue option.
Les prop01tions des différentes filière s par option so nt présentées dans le tab leau suivant.
Hydro fil de 0 6% 7% 6% 2% 3% 7%
l'ea u
Thermique 4% 35% 8% 3% 20% 15% 10%
Photovoltaïque 1% 7% 3% 2% 7% 14% 2%
Eo lienne 1% 3% 2% 1% 3% 6% 2%
En tenant compte de ces proportions, nous détermin ons pour chaq ue option la proportion qui
co rrespond à chaq ue niveau d' impact. Ensuite, nous fa isons la so mm e des produits des
pourcentages par la classe d' impact correspondante. On obtient ainsi un indi ce tota l
perm ettant de classe r les option s se lon leu r performance pour chacun des niveaux d' impact.
Les rés ul tats so nt consignés dan s le tabl ea u sui vant :
Tab leau 5.3 8 lnd icate ur d' effet fl exib i1ité/ada ptabi 1ité.
Option 1 15 84 1 186 1
'")
Option 2 53 40 7 154 .)
Option 3 72 25 3 131 6
Option 4 91 7 2 111 7
Option 5 63 30 7 144 5
Opti on 6 61 25 14 153 4
Option 7 42 56 2 160 2
209
Les hypothèses de calcu l retenus so nt les mêmes que pour le critère dépendance énergétique.
Les résultats so nt consignés dans le tabl ea u sui vant
Les tablea ux sui va nts rés um ent les critères et leurs indi cateurs de mesure de effets.
2 10
C.9 CoCrt des Montant des in vestissements par opti on. Min
options (Éco) Frais an nu els d'explo itation par option
Le tableau ci-après prése nte la synth èse des valeurs des indicateurs d'effet retenus.
211
C. l3 Flex ibi 1ité et Capac ité d' in vesti ssement, di sponibilité de Max
adaptab i1ité (Tfa) l'expert ise techniq ue et dé lai d' imp lantatio n des
infrastructures
2 12
S.S Synth èse des éva luati ons des options énergétiques
La mes ure des indicateurs d' impact a permi s de juger chacune des options selon chaqu e
critère à l'a ide du modèle génériqu e d' impact (voi r chapitre Ill). Les rés ultats d'éva luati o n
des perform ances de chaque opti on énergétique par rapport aux différents critères perm ette nt
de construire un tabl eau d'évalu ati on appelé auss i matrice des perfo rm ances utilisée po ur
l'anal yse mu lti critère à la déci sion. Les rés ultats ainsi obtenus so nt prése ntés dans le tablea u
ci-après.
Sens d' optimisat ion Min Min Min Min Min Min Min
Option 1 11 6. 12 8.26 0.3S 132. S 166018 89.3 632S
Option2 387.08 S l. 77 1.2 1 232.S 10376 202 23 199
Option3 629.23 22.60 0.96 235. 8 35279 220.9 S432 1
Option4 863.63 73.9S 0.93 26 8.9 0 266.S 71786
OptionS SS0 .03 64.4S 0.9 1 23 1.7 0 2 1S.7 39784
Opti on6 S30.37 16.2S 0.78 207.2 0 19S .2 48634
Option7 27S.32 S2.69 O.SS 147 0 139 127SO
Sens d ' opt imi sat ion Mi n Max Min Max M in Max
Où:
Option 1 :Option de référence ou opti on statu quo
Option2: Option centrali sée Hyd ro-Thermiqu e
Option3: Option centrali sée Synergie Énergie/Mines
Option4: Option centrali sée Max imum Hydraulique
OptionS: Option décentrali sée Hydro Thermique et Biomasse
Option6: Option décentrali sée Max imum So laire
Option7: Option décentrali sée Maximum de bo is durable
Nous avo ns uti lisé les méthodes PROM ETHEE et GA IA pour obtenir un range ment des
options éne rgétiques et effectuer les anal yses mu lticritères. Ava nt d' effect uer les analyses
multicritères, deux paramètres doivent êt re déterminés, la pondé ration des critères et le choix
des fonct ions de préférence. Ce la se fait à 1'étape de défïn ition des préférences des acteurs.
Les acteu rs ont effectué la pondération des critères et 1'éq uipe de so uti en a choisi les
fonctions de préférence.
214
Les acteurs ont eu à attribuer des poids en fonction de l' importance qu' ils accordent aux
différents critères. Ils ont à cet effet utilisé la méthode d'attribution directe de notes, variant
entre 0 et 100, qualifiant ainsi l' importance relative des différents critères. Le tableau suivant
présente les résultats obtenus.
A16 20 8 4 4 5 4 4 5 3 15 10 10 8
Avec :
Al :Direction Nationale de l'Énergie
A2: Direction Nationale de l'Environnement
A3 : Direction Nationale du Plan
A4 : Direction Nationale des Mines et Centre de Promotion du Développement Minier
A5 : Administration et Contrôle des Grands Projets
215
Les critères les plus importants pour la maj orité des acteurs gouvernem entau x so nt le co ût
d 'accès à l 'énergie (Éaé), la déforestation (Edf), l 'impact sur le milieu aquatique (Ema), la
pollution atmosphérique (Epa) et le désenclavement du territoire (Adt). Le go uvern ement
doit en effet assurer un approvisionnement fiabl e en énerg ie aux popu lations et aux industri es
mai s aussi doit tenir de certaines préoccupations d'o rdre environn emental pour sati sfa ire les
ex ige nces d'autres acteurs.
La soc iété civile quant à elle accorde plus d' importance aux aspects qui affectent ou
améliorent les cond iti ons de vie . Il s'agit notamment des dimensions touch ant l'amén age ment
du territoire, l'environnement et le soc iocu lturel.
Les ex perts favorisent les critères Impact sur 1'occupation du sol (Aos), Pollution
atmosphérique (Epa), Déforestation (Edf) et Modification des modes de vie (Smv). Ces
2 16
ac teurs so nt de plus en plus soumi s à un e forte demande soc iale pour évaluer les ri sques liés
aux effets de ce rtaines acti vités huma ines.
Le type de fo ncti on de préférence associé à un cri tè re perm et, pour un e di ffére nce de
perform ance brute entre deux options, d'obtenir une di ffé rence de perform ance norm ée tenant
compte des parti cul arités d'évaluati on relative à ce critère (Caill et, 2003: p. 14). Le cho ix du
type de fonction de préférence co nstitu e un degré de liberté importa nt offert aux acteurs, leur
permettant d'amplifier ou d' atténuer l' impact d' un critère sur le process us de déc isio n (B rans
et Marsc hall , 2002 : p.5 7). Le cho ix des fo ncti ons de préfé rences devrait donc se fa ire par les
acteurs ou en in te racti on entre acteurs et analystes. To utefo is, mentionn ons qu 'en prat ique
cette partie est touj ours ardue pour les acteurs et exige du temps pour qu ' il s co mprenn ent
bien la mécanique et procèdent à des choix adéq uats. Pour ces ra iso ns, l'éq ui pe de souti en a
choisi des fo ncti ons de préférence et leurs se uil s qui refl ètent les systèmes de va leur pe rçus
des acteurs. Parmi les six types de foncti on de préférence, le type Ill a été cho isi pour les
cri tères C2, CJ, CS, C7, C9, C 10 et C 12; le type V pour les critères C 1 et CS; le type IV pour
les critères C4, C6, Ci l et C IJ. Dans le type Ill , le se uil de préfé rence p est fixé à de ux fo is
l'écart type ; dans le type IV et le type V, p est fixé à de ux fois l'écart type et q à un e fo is
1'écart type.
En effet, l' utili sa ti on des fo ncti ons de préférence de type Ill , IV et V est co nseill ée dans les
cas où les éva luati ons sont des nombres rée ls mes urés sur une échelle co ntinu e. Dans les cas
où les évaluat ions sont quali tat ives et mesurées sur une éc helle di sc rète ou préordre
(ord in ale), ce sont les fonctions de préférence de type Il et IV qu i so nt recommandées (Brans
et Marshall, 2002 : p.58). Le tab leau suivant prése nte les types de fonct ion de préférence et
leurs se ui ls défini s pour chacun des critères d'éva luation .
217
Chaque acteur ou groupe d' acteurs ap parenté aya nt effectué son propre exercr ce de
pond érati on, nous nous retrou vo ns avec autant de j eux de po ids que d'acteurs (vo ir tableau
5.43.). Nou s avons donc réali sé autant d' ana lyses que de jeu x de poid s différents pour
respecte r les différences d' opinion des acteurs. Nous prése ntons dan s cette section un e
synth èse des rés ultats obtenu s par acteur ou résultats uni-acteur et sur l'en semb le des acte urs
ou rés ultats multi-acteurs. Cela perm et de montrer d' un e part, les préférences pour les opt ions
énergétiqu es de chaque acte ur en foncti on de la pondérati on indi vidue ll e des critères et,
d'autre part, de fa ire resso rtir la vi sion d'ensembl e des acteurs par option.
,--- - - -- ---
218
L'application de la méthode PROMETHEE permet d'obtenir, pour chacun des seize acteurs,
deux rangements distincts des sept options énergétiques étudiées. Ces deux rangements sont
respectivement donnés par le classement partiel PROMETIIEE I et le classement complet
PROMETHEE II. Les résultats obtenus sont présentés à l'appendice E. Le classement
PROMETIIEE I prend en compte l'incompatibilité entre les options, alors que cette
information est perdue dans le classement PROMETHEE Il Les classements des options
énergétiques sont basés sur le bilan des flux de surclassement qui est la différence entre le
flux sortant et le flux entrant. Les meilleures options sont celles qui ont le plus fort bilan
positif Les figures ci-après montrent un exemple des résultats obtenus pour J'acteur Énergie
électrique de Guinée (ÉNELGUI)
décentralisée Maximum Solaire (Opt6) sont également incomparables mais occupent une
position moins intéressante. Ces incomparabilités sont bien illustrées sur les profils des
options où l'on voit les bons coups (performance) et les mauvais coups sur des critères
différents. À titre d'exemple nous présentons ci-dessous les profils des options Opt4 et Opt7.
-1
L'examen de ces profils d' option montre que les critères sur lesquels l'option Opt4 possède
des forces (par exemple Ci l , Cl2 et C2) correspondent aux faiblesses de l'option 7 et vice
versa (par exemple C9 et C7).
220
L'option de référence (Optl) qui est incomparable à la majorité des options possède le plus
bas flux négatif Cela signifie que cette option se caractérise par des performances très
contrastées sur les critères comme l'indique son profil suivant.
Statu Quo
1
Les classements PROMETHEE I sont utiles pour permettre à chaque acteur d 'avoir un code
de lecture sur les forces (<I>+) et les faiblesses (<I>-) de chaque option et permet de mettre en
32
C'est l'ensemble des options surclassant globalement toutes les autres options. Selon Rousseaux et
Apostol (2000), toute option n'appartenant pas au noyau est surclassée par au moins une autre
option et aucune option du noyau n'est surclassée par une autre option du noyau.
221
évidence les incomparabilités si les forces et faiblesses de deux options sont sur des critères
différents (voir l'exemple des profils présentés ci-dessus).
Toutefois, le classement PROMETHEE II est utile en pratique pour la présentation des
résultats de la meilleure à la moins bonne option. Un exemple de ce type de classement est
présenté ci-dessous pour l'acteur Énergie Électrique de Guinée (ÉNELGUI).
Un autre outil utile à l' analyse des résultats est le plan GAIA. Comme nous l'avons
mentionné précédemment cette approche descriptive permet de mettre en évidence les
conflits entre les critères, d' identifier les zones de compromis et de fixer des priorités. li
permet donc aux acteurs de mieux comprendre l' influence des critères sur les solutions et
peut aussi servir à une meilleure définition des jeux de poids. Un exemple de plan GAIA est
présenté ci-dessous pour l'acteur ÉNELGUI.
222
/
/
...
Opt2
...
Opt5
...
Opt7
...
Opt3
...
Opt1
Opt4
....
A; 76.39%
(è ('
Zoom : 414%
Cl
...
Opt6
...
Opt3
<
A: 76.39% r Dynamic Scaling
(i" ~ Î AIA cen l
La représentation GAIA des données (voir figure ci-dessus) montre que 76% de l'information
totale est expliquée. Ce pourcentage étant supérieur à 70, la représentation fournie par le plan
GAIA peut être considérée de bonne qualité. Les critères sont très conflictuels. Le critère
Pollution atmosphérique (C3), le critère Coût des options (CS) et le critère Dépendance
énergétique (Cl2) sont en conflits avec les critères Désenclavement du territoire (C2),
Déforestation (CS) et Accessibilité à l'énergie (ClO). Les critères. Adéquation du niveau de
L
224
Les options Ce ntrali sées Synergie Énergie/Mine (O pt3) et Maximum Hyd rauliqu e (Opt4)
perform ent bien sur les critères d' évaluati on Adéquation du niveau de compétence
technologique (C 11) et Dépendance énergétique (C 12) qui so nt orientés dans la même
directi on que l'axe de décision n représen tant la combinaison linéa ire des poids. Ces critères
so nt donc en accord avec le flu x multi critère net.
Cet axe étant long, les poids j ouent un rô le discriminant pour cet acteur. L' axe de déc ision a
donc un pouvo ir élevé. L' opti on décentralisée max imum de bois durable (Opt7) quant à ell e
perform e sur les critères Im pact sur l' occ upat ion du so l (C 1), Impact sur le milieu aquatique
(C4), Modification des modes de vie (C6), Déplacement de population (C7), Création
d 'emploi (C9) et Flexibilité et adaptabilité (C 13) (groupe de critères opposés à l'axe de
déci sion) tand is que les options centralisée Hydra-Thermique (Opt2), et décentralisée Hydra -
thermique-biomasse (O pt5) performent sur les critères Désenclavement du territoire (C2),
Déforestation (CS), et Accessibilité à 1'énergie (C 10). L' analyse du plan GA IA révè le au ss i
qu e l' option de référence (Optl ) et l'option ce ntrali sée Maximum Hydraulique (Opt4) ont
des positions très élo ignées des autres options. L'option Op7 est basée en grande partie sur la
foresterie durable et possède une bonne performance environn ementa le.
Le pl an GAIA est le même pour tous les acteurs car il s ont tou s les mê mes donn ées dans le
ta bl ea u d' éva luati on ou la matri ce des petformances. Il n'y a que l'axe de déc ision n qui
chan ge de pos iti on et de longueur en fo ncti on des poids accordés par les acte urs aux
différents critères. No us prése ntons ci-desso us dans un même pl an GA IA les pos itions de
l' axe de déc ision se lon les différents acteurs. Ce plan perm et d'ana lyse r l' importance des
critères dans l' identifi cation des meill eures so lutions se lon les j eux de poids défini s par les
acteurs.
225
Zoom: 414 %
.
Opt3
v
< >
A: 76.39% r Dynamic Scaling
r. r
Dans le cas du jeu de poids de l'acteur Direction nationale de l'énergie (Al), l'axe de
décision est d' avantage orienté vers le critère Flexibilité et adaptabilité (Cl3) lequel a une
grande influence sur la solution. Cet axe étant court, une solution de comprorrùs peut être
trouvée plus près de l' origine des axes. Cette courte longueur de l'axe de décision peut être
expliquée par le fait que des poids importants sont accordés aux critères Coût d'accessibilité à
l'énergie (CIO) et Déforestation (CS) lesquels ont une plus grande influence sur la solution et
22 6
so nt opposés aux critères situés dans la même direction qu e l'axe de déci sion. Il en est de
même pour les acteurs Groupe d'i ntérêt en én ergie (AI 3) et Chaire d' hyrauliqu e de
l' Uni versité de Co nakry (16 ). Les axes de décision de ces derni ers so nt d'avantage
res pecti ve ment situés ve rs les critères Coüt des opti ons (C8) et Impact sur l' occ upati on du so l
(C 1). Pour le j eu de poids de l'acteur Directi on nati onale de l'aménage ment du territoire
(A6), l'axe de déci sion est plus situé vers les critères Impact sur l'occupati on du so l (Cl) et
Flexibilité et adaptabilité (C 13). Le critère Pollution atmos phérique (C3) a également un e
grand e influence sur la solution. Les critères Co üt des options (C8) et Créati on d' empl o i (C9)
ont auss i dans une mo ind re mes ure, un e influence sur la so lu tion. La meilleure so luti on,
située le plus loin poss ible en direc ti on de l'axe de déc ision est l' opti on décentralisée
Maximum de bois durable (O pt7). À l'exce pti on des acteurs Direction nati onale des
hydroca rbures (A8) et Énergie électrique de Guin ée (A 10), les axes de déc isions des autres
acteurs sont ori entés dans la même directi on qu e la maj ori té des critères.
On trouve ra à l'appendi ce E, l'ensembl e des résul tats de c lasse ment des options pour tous les
acteurs. Le tablea u sui vant prése nte la synth èse de ces rés ultats pour les classe ments
PROM ETI-I EE Il.
227
Tab leau SAS Position des options énergétiq ues par acteur
Avec :
A 1 : Directio n Na ti ona le de 1' Énergie
A2 : Directi o n Nati ona le de l' Environn ement
A3 : Directio n Nati onale du Plan
A4: Directi on Nat iona le des Min es et Centre de Pro moti on du Déve loppement Mini er
AS : Admini strat ion et Co ntrô le des G rand s Proj ets
A6: Directi on Nat io na le de l'A ménagement du terr ito ire et de l'Urbani sme
A 7 : Direct ion Nati ona le des Ea ux et Forêts
A8 : Direct ion Nat iona le des Hyd rocarbures
A9: Directi on Nat iona le du Transport Terrestre
228
et
À pattir de l' informat ion co ntenu e dan s le tableau ci-dess us, nou s pouvons étab lir les
préfé rences des acteurs par option . Quelques rés ultats so nt co nsignés dan s le tableau 4.47.
Opt l 2e rang A2 A3 A4 AS A6 A7 A9 A l2 A l4 A IS A l 6
Opt2 Sc rang A4 AS A6 A l4
Opt6 7e rang A l A3 A4 AS A I O A il
L'ana lyse de ces rés ultats montre que tous les acteurs, à l'exce ption des acteurs Société
guinéenne d 'électricité (A Il ) et Énergie électrique de Guinée (A 10) c lasse nt 1' option Opt7
au premi er rang. Ce derni er est toutefois indiffé rent, au prem ier rang, entre 1'o ptio n
centrali sée Max im um Hydraulique (Opt4) et l'option décentra lisée Max imum de bo is durab le
(O pt7). Auss i, 1'opti on de référence (Opt 1) est classée a u deuxième rang par la maj orité des
acteurs ( 1 1116). To utefo is, deux ac teurs (Directi on nati ona le des hydrocarbures et Énerg ie
électrique de Guin ée) c lassent cette option au quatri ème rang et un autre acte ur (d irect io n
nati onale de l' Énergie) la cl asse au c inquième rang dans le range ment PROMETH EE Il.
L' opti on centra lisée Hydra -th ermiqu e- bi omasse (Opt5) est c lassée au tro isième rang pa r 9
acteurs sur 16. L'o pti on ce ntra li sée Max imum hydrau li que (O pt4) et l'opti on déce ntra lisée
Max imum so la ire (O pt6) sont c lassées au quatri ème rang, ma is pas par les mêmes acteurs.
Cela signi fie que les acteurs ont des opini ons partagées à leur suj et. L' option ce ntra lisée
Max imum hydraulique (O pt4) est ce pendant classée au deuxième rang par tro is acte urs q ui
sont la Directi on nat iona le de 1' énerg ie (A 1), la Directio n nati ona l des hyd roca rbures (A8) et
le Groupe d' intérêt en énergie (A 13). L'o ption ce ntra li sée Synergie Éne rgie/ Mine (Opt3) et
l'o ption déce ntrali sée Max imum so la ire (Opt6) so nt c lassées au derni er ra ng pa r la maj orité
des acteurs. Ell es co nstitu ent donc les opti ons les moin s préférées pa r ces acteurs.
En somm e, l' o pti on déce ntra li sée Maximu m de bo is durab le (Opt7) et l' option de référence
(Opt l) so nt ce ll es qui réco ltent de mani ère assez c la ire les fave urs de l' ensemble des acte urs.
To utefois, l' opti on Opt l ne peut co nstitu er un bon cand idat pour la sé lection fina le, en ra iso n
de la grande proportio n de la fi li ère biomasse (non gérée du rab lement) dans cette opt ion et
compte tenu du fait qu' i1 faut accroître la product ion d ' énergie électrique pour sat isfa ire
d' autres besoins no n domestiq ues. Cette situat ion do it fa ire l' objet de disc uss ion entre les
acteurs da ns le process us de négociation . Les opti ons Opt4 et Opt5 so nt globalement bien
appréciées par les acteurs. L'option Opt6 est la plus mal notée.
Les ana lyses qui viennent d' être faite s sont intéressantes po ur éc lairer la positi on individuelle
de chacun des acteurs par rapport aux différentes optio ns én ergétiques et po ur ba li ser le
processus de négoc iati on entre eux. Co mm e mentio nné dans la méthodologie, rappe lo ns qu e,
230
chaque acte ur ag it en fonction de son prop re système de valeur qui dépend non se ul ement de
son statut mais auss i de ses expérie nces passées (Sarlos et al. , 2002). De ce point de vue, une
trop grande divergence des systèmes de va leur peut rendre impossible toute pri se de déc ision
et don c toute acti o n co ll ective. Toutefois, une certaine différence dan s les opini ons est
nécessaire dans un contexte multi-acteurs et constitue d'a illeurs un fa cteur de succès dans
l'évo lution du process us décis ion nel. La non prise en compte de cette variété de systèmes de
va leur ne peut que cond uire à des situations de bl ocage. Dans cette étude la pri se en compte
des systèmes de valeur des acteurs se fait à partir de l' importance qu ' il acco rdent aux
différents critères par pondération. Les poids accordés aux critères ont une influ ence sur le
classement des options.
Cela dit, les résultats de base présentés ci-dessus, qui montrent les pos itions res pectives des
différentes opti ons peuvent faire l'objet d'ana lyse de sensibilité (vo ir section 5.7)
correspondant à 1' indéci sion des acteu rs afi n qu ' ils fi xent leurs pri orités avant la négoc iati on.
L' approche de négoc iation intégrative est à privilégier dans un co ntexte déc isionnel
stratégique multi-acteurs en matière de choix énergétiqu es (Sarlos, 2002 : 845). Cette étape a
été simulée dans la prése nte étude, compte tenu des contraintes de temps et de budget.
Nous all ons mainte nant présenter et analyse r les rés ultats obte nus en co n idérant l'e nse mbl e
des acteu rs.
Un des objectifs de la prése nte étud e est d'éva luer l'acce ptabilité des options énergé tiques. Il
devient donc util e d' exam iner le degré d' accord ou de désaccord entre les acte urs co ncernant
le classeme nt d' un e opt ion donnée. L' ana lyse de scénari os par le logiciel Décision Lab offre
la poss ibili té de mener de telles ana lyses. Co mm e nous l' avo ns menti onné précédemment,
tous les acte urs so nt co nsidérés co mm e aya nt le même po ids sur la déc ision. No us prése ntons
dans cette section , les résultats du rangement multi-acteurs.
231
Selon le classement du groupe l' option décentralisée Maximum de bois durable (Opt7) est la
meilleure option et l'option décentralisée Maximum solaire (Opt6) est la plus mal notée par
l' ensemble des acteurs. L'option Opt7 avec tm flux net de 0,34 est de loin meilleure à
l' option de référence (Optl) qui a un flux net de 0,12 .
c) Plans GAIA
GAIA Plane
/
/
Opt2
•
Opt5
• C7
Opt7
.Â.
Opt3
~
< >
A: 76.39Y. 1 Dynamic Sœ.l ing
(i ~eri~ Î GAIA-Scenarios
233
ONG
....
Opt1
....
Opt4
r GAIA-Criteria r- GAJA-Scenarios
Le graphique ci-dessus montre la coalition entre la majorité des acteurs en faveur de l'option
Opt7. Toutefois, il est facile d'identifier quelques sous groupes d'acteurs ayant des opinions
similaires. Il s'agit par exemple du sous groupe d' acteurs composé par la Direction nationale
des hydrocarbures, l'ÉNELGUI et la SOGEL. Aussi, un autre sous groupe d 'acteurs ayant
des opinions similaires est composé de la Direction nationale de l'énergie, de la Chaire
d'Hydraulique de l'Université de Conakry et du Groupe d' intérêt en énergie. Ces deux sous
groupes sont ceux ayant des avis minoritaires dans le processus de décision. Le reste des
acteurs constitue la majorité et ont des opinions similaires. ils déterminent donc les avis
majoritaires. Le degré d' accord de l'ensemble des acteurs en faveur de l'option Opt7 est
présenté sur la figure suivante.
234
-1
Les résultats fournis par les méthodes PROMETREE peuvent être influencés par les jeux de
poids relatifs aux critères, ainsi que par les fonctions de préférence et leurs seuils
correspondants (Brans et Marschall, 2002 : 119). Une analyse de sensibilité ou de stabilité
des résultats peut donc être effectuée sur ces paramètres et même sur les évaluations. L'utilité
de cette analyse réside dans sa capacité à montrer dans quelle mesure les modifications
apportées à certains des paramètres influencent les résultats obtenus. Dans le cas présent,
l'analyse de stabilité porte sur le poids des critères. Comme nous l' avons dit précédemment,
les gains obtenus pour une analyse de stabilité portant sur les seuils d'indifférence et de
préférence stricts sont faibles. Les critères sur lesquels porte l'analyse de sensibilité sont
choisis à partir de l' examen des intervalles de stabilité fournis par le logiciel Décision Lab,
ainsi que sur la base des intérêts de chaque acteur et des critères susceptibles de faire l'objet
de controverse. Ainsi, dans cette étude nous nous sommes fixés les règles suivantes pour
choisir les critères qui ont fait l' objet d'analyse de sensibilité :
1 l'amplitude de la fourchette de variation des poids fournie par l' intervalle de stabilité.
On effectue des analyses de sensibilité pour des critères ayant une faible amplitude ;
2 la proximité de la valeur du poids accordée à un critère par rapport à l'une des deux
bornes de l'intervalle de stabilité ;
235
3 les critères qui déterminent la solution positivement ou négativement, c ' est à dire
ceux qui dans le plan GAIA sont dans le même sens que l'axe de décision ou opposé à celui-
ci.
Nous avons aussi décidé de faire toutes les analyses à ±l ou ±2 de la valeur de la bor:qe de
l'intervalle de stabilité. Ces analyses consistent donc à modifier les poids des critères et à
observer leur influence sur le classement des options comme illustrée sur la figure suivante.
Figure 5.10 Outil d' analyse de sensibilité fourni par Decision Lab 2000.
Walking Weights ŒJ
0.4
-0.4
Les critères retenus en fonction des règles établies ci-dessus pour fin d' analyse de sensibilité
sont résumés, par acteur, dans le tableau suivant.
236
23 7
Co üt d'accès à l'énergie 15 14 - 19
(Éaé)
Adéq uat ion au ni veau de 10 8- 15
compétence technologique
(Tnc)
Dépendance énergétique 10 10- 1 1
(Tdé)
Flexibi li té et adaptab ilité 8 3- 9
(Tfa)
L' analyse de l' effet des modificati ons des poids des critères sur le rangement des options
permet de faire les constats suivants.
Acteur Al : En dim inuant le poids acco rdé au critère Impact. sur l'occupation du sol (Aos),
d' un e ou de deux unités, la performance de l'opti on de réfé rence (Opt l) diminue et ce lle de
242
l'option centra lisée Max imum Hydraulique (Opt4) s'a méli ore. Toutefois, l' ordre initial de
ran ge ment de toutes les opti ons reste inchangé. En augme ntant le poids acco rdé au critère
Aos, les performances de l'o ption Optl et de l'o ption centra li sée Hydra-th ermique (O pt2)
s'améli orent et ce ll es de l' option centrali sée Synerg ie Éne rgie/Mine (Opt3) et de Opt4
diminuent. Po ur un poids de 8, les optionsOptl et Opt2 surc lasse nt l'o ption Opt3 initia leme nt
au quatrième ran g. Lorsque le poids est de 9 l'o ption décentralisée Maximum de boi s durable
(Opt7) et l'option opt4 demeurent toujours en tête de c lassement, cepend ant l'option Opt l et
l'option décentralisée Hydra-thermique-bi omasse (Opt5) atte ignent la même performance e n
occupa nt le tro isième rang. Ce la s ignifie qu ' il y a indifférence entre ces deux options. Pour le
critère déplacem ent de population (Sdp), l' option Optl es favorisée si l'o n augmente le po ids
à 6 puis à 7. Dans le premier cas l'o ption Optl surclasse l'o ption Opt3 au quatri ème rang et
dan s le second cas, e ll e atteint la même performance que 1' option Opt5 au troi sième rang
avec un flux net de - 0,02.
L'acteur est indiffé rent aux options Opt 1 et Opt3 lorsque le po ids du critère pollution
atmosphér ique est fixé à 6. En so mme, les résu ltats des ana lyses de sensibilité montrent que
les options Opt7 et Opt4 sont touj o urs les deux premières meilleures options et l'o ption Opt6
est toujours la mo ins bonne. Le flu x net de l'o ption Opt7 e t le plus so uvent deux foi s
supérieu r à ce lui de l' option Opt4 . Pour les autres options l' écart entre les flu x nets est
so uvent de l' ordre d' un e ou de deu x unités. Les rés ultats obte nu so nt co n ignés dan s le
tab lea u sui va nt.
243
Tableau 5.48 Analyse de sensibilité pour l'acteur direction nationale de l'énergie (Al)
Acteur A2 : Les analyses de sensibilités effectuées sur le jeu de poids défini par l'Acteur
Direction nationale de l'environnement conflnnent l'option centralisée maximum de bois
durable (Opt7) comme première meilleure option et l'option de référence (Optl) comme
deuxième meilleure option. L'option décentralisée Hydro-thermique-biomasse est conftnnée
au troisième rang. Toutefois, les analyses montrent que l'option centralisée Hydro-thermique
(Opt2) prend le dessus sur l'option centralisée Maximum Hydraulique (Opt4) au cinquième
rang. L'option Opt3 est aussi pratiquement confumée dans sa dernière position, c' est à dire
comme étant l 'option la moins bonne pour cet acteur. Trois cas d'indifférence entre certaines
options (voir tableau ci-dessous) sont enregistrés respectivement pour les critères Impact sur
l 'occupation du sol (Aos), désenclavement de territoire (Adt) et Modification des modes de
vie (Smv). Ces indifférences concernent cependant des options les moins préférées par
l'acteur. Les résultas obtenus sont présentés dans le tableau suivant.
244
Acteur A3 : Le rangement des options reste pratiquement inchangé pour les options en tête
de classement et la dernière option par rapport au classement initial de l'acteur Direction
nationale du plan. Toutefois, l'option centralisée Maximum Hydraulique (Opt4) initialement
avant-dernière occupe le quatrième rang pour tous les critères testés. On note quelques
indifférences entre les options Opt4, Opt2 et Opt3. Les résultats obtenus sont présentés dans
le tableau suivant.
245
Acteur A4: Les résultats otenus pour l' acteur Direction nationale des mines et Centre de
promotion du développement minier sont très stables. Ils sont pratiquement les mêmes que
ceux obtenus pour le jeu de poids initial à part quelques légères différences pour lesquelles
les options Opt4 et Opt5 permutent de positions. Les résultats obtenus sont présentés dans le
tableau suivant.
Tableau 5.51 Analyse de sensibilité de l'acteur Direction nationale des mines (A4)
Acteur AS: Les modifications apportées aux critères Dépendance énergétique (Tdé),
Déplacement de population (Sdp) et Flexibilité et adaptabilité (Tfa) améliorent la
performance de l' option centralisée Maximum Hydraulique (Opt4). Celle-ci surclasse alors
l'option décentralisée Hydro-thermique-biomasse (Opt5) initialement au troisième rang. Le
rangement des autres options reste inchangé par rapport au rangement initial. Les résultats
obtenus sont consignés dans le tableau suivant.
247
Tableau 5.52 Analyse de sensibilité de l'acteur Administration et contrôle des grands projets
(AS)
Acteur A6 : Pour les critères testés, il s'avère que les positions des options centralisées
Hydre-thermique (Opt2), Maximum hydraulique (Opt4) et l' option décentralisée Maximum
solaire (Opt6) ne sont pas tout à fait stables. À l 'exception des indifférences, l'option Opt4
surclasse toujours l'option Opt2 contraiment au rangement initial sauf dans le cas du critère
pollution atmosphérique (Epa) où l'option Opt2 surclasse l'option Opt6 au quatrième rang.
Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau suivant.
Acteur A7 : Pour cet acteur, les modifications apportées aux critères coüt des options (Éco)
et coüt d'accessibilité à l' énergie pour les utilisateurs améliorent la performance de l' option
Opt3 qui prend le dessus sur l'option Opt6 au cinquième rang. Les autres rangements restent
pratiquement inchangés par rapport au rangement initial correspondant au jeu de poids défini
par l'acteur. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau suivant.
Tableau 5.54 Analyse de sensibilité de l'acteur Direction nationale des eaux et forêts (A7)
premières places conformément aux résultats du classement initial. L'option Opt7 reste
toujours en tête avec un écart considérable par rapport aux autres options. À part les
indifférences entre l'option centralisée Hydro-thermique (Opt2) et l'option décentralisée
maximum solaire (Opt6), cette dernière est toujours préférée à Opt2. Ces indifférences ne
sont pas utiles étant donné qu' elles concernent des options de dernier rang et donc moins
préférées par l'acteur. Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau suivant.
Tableau 5.55 Analyse de sensibilité de l'acteur Direction nationale des hydrocarbures (A8)
Tableau 5.56 Analyse de sensibilité de l' acteur Direction nationale des transports terrestres
(A9)
Acteur 10 : Les résultats des analyses de sensibilité montrent souvent une indifférence entre
l'option décentralisée Maximum de bois durable (Opt7) et l' option centralisée Maximum
hydraulique (Opt4) et ce, dans les premiers rangs. Dans tous les autres cas les modifications
apportées aux différents critères favorisent l' option Opt7 qui devient alors la meilleure o~tion
et l'option Opt4, la seconde meilleure option. TI est intéressant de constater que plus l'acteur
ÉNELGUI (AIO) accorde de l'importance aux préoccupations environnementales en
accordant plus de poids au critère déforestation (Edf), plus la performance de l'option de
référence Optl diminue. Dans ce contexte, la performance de l' option décentralisée Hydro-
therrnique-biomasse (Opt5) s'améliore et elle surclasse l'option Optl au quatrième rang. Les
résultats obtenus sont présentés dans le tableau suivant.
251
Acteur A12 : Pour cet acteur, les résultats des analyses de sensibilité montrent que lorsqu' il
n' y a pas indifférence entre l'option décentralisée Hydro-thermique-biomasse (Opt5) et
l'option décentralisée maximum solaire (Opt6), c' est cette dernière qui prend le dessus sur
Opt5 au troisième rang. L' option décentralisée maximum de bois durable demeure toujours
en tête de classement. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau suivant.
Acteur A13: Les modifications apportées aux différents critères confirment que l'option
centralisée Maximum hydraulique (Opt4) au deuxième rang à l'exception des critères impact
sur l'occupation du sol (Aos), dépendance énergétique (Tdé) etjlexibilité et adaptabilité
(Tfa) pour lesquels on note une indifférence entre l' option Opt4 et l 'option de réfèrence Optl.
L' option décentralisée maximum de bois durable (Opt7) possède un flux net qui est le plus
souvent deux fois supérieur à celui de l'option Opt4. Les résultats obtenus sont présentés
dans le tableau suivant.
Tableau 5.60 Analyse de sensibilité de l'acteur Groupe d ' intérêt en énergie (Al3)
Acteur A14 : Les modifications des poids des critères n' apportent pas de bouleversements
notables par rapport à l' ordre initial de rangement des options de l'acteur. Toutefois, l'option
centralisée Hydre-thermique (Opt2) initialement cinquième occupe le quatrième rang lorsque
l'acteur augmente le poids du critère déplacement de population (Sdp) ou diminue le poids du
critère dépendance énergétique (Tdé). Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau
suivant.
Tableau 5.61 Analyse de sensibilité de l'acteur Association des professionnels en ÉIE (A14)
Acte ur AIS : Les troi s prem ières options mainti enn ent leurs pos itions par rapport au
range ment initia l. L'o ption centralisée hydro-th erm iq ue (Opt2), initialement avant-d erni ère,
se c lasse au quatri ème ran g lorsqu 'o n dim inue le po ids acco rd é au critère p ollution
atmosphérique (Epa) ou lorsqu ' on augmente ce lu i du critère déplacement de population
(Sdp). De même, l'o ption centrali sée Maximum hydrau lique (Opt4) prend le dessus sur
l' option déce ntra li sée Maxim um so laire (Opt6) au qu atri ème rang à la suite de ce rtaines
modificati ons apportées aux poids des critères appartenant aux dimensions Aménagement d u
terr itoire, Économique et Tech niq ue. On observe un e indifféren ce au quatri ème ran g entre les
options Opt2 et Opt6 pour le critère déplacement de population (Sdp), ainsi qu 'entre les
options Opt4, Opt2 et Opt6 pour le critère création d 'emploi (Éce). L'o ption déce ntralisée
Maximum de bois durable (Opt7) demeure en tête de ran ge ment avec un flu x net bea uco up
plus grand qu e ceux des autres options. La diffé rence entre les flu x nets des options est
so uvent d' un e ou deux unités à partir du troi sième ran g. Les ré ultats obtenus sont co nsignés
dans le tab lea u suivant.
257
Ac:teur A16: Les modifications apportées aux poids des critères n'affectent pas l'ordre de
classement des quatre premières options et la dernière option par rapport au rangement initial
258
de l'acteur. L'option Opt7 demeure toujours en tête malgré ces modifications . Les résultats
des analyses de sensibilité sont présentés dans le tableau suivant.
259
En rés um é, les analyses de se nsibilité effectu ées sur les poids des critères montrent qu e les
modificati ons app01tées à ce ux-ci, co rres pondant à l' indécision des acteurs, ne provoqu ent
pas des change ments maj eurs dans les rés ultats iss us des j eux de po id s de base. Les
conclusions qui déco ul ent donc des an alyses sont relati vement stables. L' option décentrali sée
Max imum de bo is durabl e (Opt7) emerge comm e la premi ère meilleure option. L' opti on de
réfé rence (Opt 1), l' option centrali sée Max imum l-l ydraul ique (Opt4) et 1' option décentraiisée
l-l ydro-therm igue-biomasse (Opt5) sont classées par la maj orité des acteurs, respecti ve ment,
co mm e deuxième, tro isième et quatri ème meilleure option. L'option déce ntrali sée Maximum
so laire (Opt6) est la moins préférée par les acteurs.
Le but prin cipal de l'étude de cas était de considérer un grand éventail d' opti ons
énergétiqu es et de les évaluer dans un contexte multi-acteurs, au moyen d' un e méthode
multicritère, afin d' intégrer les préocc upations environn ementa les dans le process us de
planifi cati on. Nous avo ns donc été appelés à orga ni ser un e table de co nce rtation regroupant
les principaux acteurs concern és par le secteur énergétique en Guinée afin qu e leurs
préocc upati ons soient intégrées à la définiti on et à l' éva luati on des options. Ces derni ères
co nstruites à partir de co mbin aisons de fili ères énergétiqu es ont été étudi ées sur un e même
base de comparaison, c'est-à-dire la qu antité d'énergie à produi re pour sat isfa ire les beso in s
énergéti ques de la Guin ée maritim e à l' hori zon de 2020. Sous cet angle, nous avons éva lué
les impacts des opti ons énergétiqu es ainsi défi ni es en fo ncti on d' un ce1ta in nombre de
critères env ironn ementau x, tec hni ques, économiques et ocioc ulturels refl étant les
préocc upations des acteurs. Par la sui te, nous avons emp loyé un e approc he d' aide mul ticritère
à la déc ision , basée sur les méthodes PROM ET HEE et GAIA, afi n d'effect uer l'éva luati o n
co mparative globa le des opti ons énergétiques au moyen de l' ensemble des critères retenus.
Ces méthodes co mbinées avec un SIG se sont avérées ad équ ates pour répondre aux exige nces
de I'ÉES to ut en perm ettant la pri se en compte des préocc upat ions des acteurs.
Les méthodes PROMET HEE et GA IA font parti e des méth odes d'agrégat ion pa rti elle, no n
compensa to ires qui so nt parfa itement adaptées au domaine de la gestion de l' en vironn ement.
260
Co ntrairement aux méth odes compensa to ires qui cherchent à agréger tous les as pects du
problème en un se ul critère de décision, elles favo ri sent les options moye nn es au détrim ent
d'o pti ons très bonn es sur ce rtains critères et mauva ises sur d'a utres (Roussea u et Aposto l,
2000 : p. l24). La démarche parti cipati ve de réso lu tion de problème expérim entée dans le
cadre de cette étude a permis aux acteurs de trouver des éléments de réponse aux qu esti ons
qu ' il s se pose nt au fur et à mes ure qu ' il s avance nt dans le déroul ement du process us. Le
process us déc isionn el dev ient ainsi le siège d' un apprentissage pour les acte urs perm etta nt à
chacun d'amé li orer non se ul ement sa propre compréhension du problème mais auss i ce ll e des
autres acteurs. Cette co mpréhension des di ffé rents po ints de vue a aidé à trouve r des so lu tions
qui n' auraient pas été envisagées autrement.
Les délais de réa li sati on consti tuent un a pect important lorsqu 'on met en œuvre un process us
d' ÉES dans le cas de la planifi cat ion du secteur de l'énergie et pourraient entraîner des
di ffi cultés dans l'adopti on de I'É ES dans le contexte guin ée n, en raiso n du fa it qu e les
po liticiens ve ul ent réa liser le pl us rapidement poss ible afin de se fa ire reé lire. Ain si, le fa it de
restre indre la dé marche parti cipati ve à quelques acteurs clés, gesti onn aire et planifi cateurs
de services tec hn iques de que lques départeme nts mini stéri els se ul ement, nous a semb lé
adapté au contexte de la Guinée po ur effectuer des ÉES rap ide et efficace . Toutefo is, il est
esse nti e l que le choix de ces acteurs soit basé sur des cri tères de légitimité et de com pétence,
c' est-à-dire que ces acte urs so ient reco nnu s, capab les de fo urnir de l' info rm at ion et de
défendre des po in ts de vue. Les rés ultats obtenus dans le cadre de nos acti vités de te rrain , a u
moye n des info rm ati ons fo urni es par les acte urs lors des séa nces de la tab le de co nce rtati on,
au cours de la phase des échanges sur la s ituat ion énergétique en Guin ée mar itime, ont pe rmi s
d'identifi er de nombreux prob lèmes dan s les différents so us-secteurs de l'énergie, a insi que
dans la structure organ isationne ll e du ecteur énergétiq ue dan s so n en emb le.
Ces résultats ont permi s de mieux décrire le contexte décisionnel actuel et les méthodes
d'é laboration et de mise en œuvre de s PPP. L'identification des leviers sur lesquels il faut
agir pour rendre l'apparei l déci sionnel davantage performant et intégrer les préoccupations
environn eme ntales dans le process us de piani fic at ion en a été fa ci1itée. Le manque de critères
uniformes et app licab les à tout le secteur ains i que l'absence d' une méthode appropriée de
261
planification concertée met en relief l' urgence de propose r une approche méthodologique
adaptée afin de rendre l'a ppareil déci sionnel du ministère de l' Hydraulique et de l'Énergie
plus apte à remplir ses fonctions en ce qui concerne la négoc iation des enjeux du secteur
énergétique.
Cette approche adaptée devrait pail ier les retards de pnses de déc ision dans le secteur
énergétique, le manqu e de coordinati on, le manque de données fi abl es et l'abse nce d' un
process us rée l de planification . Toutefois, l'adoption d' un process us adapté d' ÉES et la mi se
au point d'o util s méthodo logiques ne peut être co rrectement mi se en place sa ns que ne so ient
allouées les resso urces budgétaires nécessa ires pour ass urer les dépenses de fonctionnem ent.
L' exercice de concertation a éga lement révélé que le mini stère de l' Hydraulique et de
l'Énergie a so uvent tendance à s' impliquer dan s la promotion et la mise en œuvre des proj ets
d'énergie. Nous pensons qu ' il dev rait plutôt limiter so n rôle à la définiti on des orientati ons
gé nérales du secteur, à l' examen et au suivi des PPP proposés par l'e ntrep ri se nati onale de
production d'é nergie et les autres interv enants, pour s'ass urer de leur compatibilité. A cet
égard , et pour ass urer un e bonn e planifi cation, le mini stère en charge de l' énergie devrait se
doter d' un système d' inform at ion permettant de co ll ige r et d'analy er les stati stiques sur
l'énergie et l'environn ement.
De ce qui précède, et dans une perspective d' amé liorati on de l'appa reil déci sionn el au niveau
in stituti onn el, il se rait so uh a itab le de créer un co mité nat ional de coo rdin ati on dan s le secteur
de l'é nergie. Ce co mité pourrait être co mposé de l'ensem ble des acteurs clés, à sa voir les
départements mini stériel s, les ex pe1is, les groupes d' intérêt, la soc iété civil e et les autres
organi smes, co ncern és par le secte ur de l' énergie. En amé li ora nt le cad re de co nce1ta ti on
entre ces groupes d'acteurs, il dev ient possible comme nous l'avons démontré d' intégrer dans
la planification énergétique des qu estions stratégiques incluant l' environnement et
l'aménagement du territoire plus en amont dan s l'évaluation des options et ce faisant,
d' amé li orer le cadre de pri se de décision par rap port aux projets individuel s. Cet apport
permet éga lement au mini stère de l' Hydrauliqu e et de l'énergi e d'effectuer un e meill eure
coord inat ion des différents so us secte urs énergétiques afi n que ceux-ci forment un tout
262
cohérent. Le pl an sectori el globa l d'énergie peut a1ns1 tenir compte des enj eux
environn ementaux, au même titre qu e les préocc upations économiques et techniques.
En Guin ée, les pl ans sectori els élaborés par di ffé rents départements mini stériels son t souve nt
so umi s à l' examen du ministère du Plan qui s'ass ure qu ' ils sont co mpat ibles avec les plans
sectorie ls d' autres Départements mini stériels et co nform es aux critères de déve loppement
nati ona l. Le fai t d' élaborer un plan sectori el en concertati on avec d' autres départements
ministéri els peut fac iliter grandement l'exe rcice d'examen effectué par le mini stè re du Plan.
Les préocc upati ons environn ementales pourraient a insi être intégrées à certaines étapes de
différents niveaux de planification. Il est en effet plus pertin ent d' intégrer la procédure d' ÉES
aux procéd ures de déc ision déj à existantes qui re lèvent de l'élaborati on et de l' approbati on
des PPP33 qu e de mettre en place un processus parall èle d' identificati on ou de pri se en
compte des enj eux environnemen taux. Cette procédu re d' ÉES dev rait être à la fo is soupl e et
large de mani ère à pouvo ir être appliquée aux ni vea ux politiques, plans et programm es . Te l
qu e décrit ci-dess us, une telle structure perm ettrait d'améli orer la coo rdin ati on des acti vités
du secteur de l' énergie, ain si que l' in tégrati on des préocc upati ons environnementales dans
ces activités.
Bien que les acteurs de la table de conce rtati on aient mani festé un in térêt enve rs l' in tégrati o n
de I'É ES au process us de planifi cati on, il s ne possède nt pas de compétence en mat ière d' ÉIE
et encore moins en ÉES, qui exige l' implication de resso urces hum aines qualifiées. Ains i,
bien que la pratiqu e de I' ÉES so it so uh aita ble, elle reste conditi onnée par les resso urces et les
capac ités dispo nibl es . Un programm e de form at ion et de re nfo rcement des ca pac ités pour les
cadres plan ificateurs se rait donc nécessaire. Le mini stère de 1' Environ nement et notam ment
le CÉRE de l' uni ve rsité de Cona kry po urra ient j ouer le rôle d'o rgan ismes resso urces pour la
mise en œuvre du processus et des procédures d'ÉES. Le CÉRE se positionne co mm e un
acteur clé en matière de gestion durab le de l' environnement au niveau national en Guinée et
au ni vea u de la so us région ouest afri ca ine.
33
La Di rection nationale de l'énergie avec ses divisio ns techniques const itue un niveau approprié
d' intégration de la pratique de I'ÉES.
263
La démarche expéri mentée dan s cette th èse compo rte une étape de négoc iation que nous
n'avons pas pu réali ser avec les acteurs en raison du manque de temps et de budget.
Cependant, les informations de base fournie s par les acteurs ont permi s de bi en simul er cette
étape. Com me nous 1'avons mentionné dan s notre cadre théorique, 1'approche de la
négoc iation concertée est hautement va lab le dan s un contexte déc isionn el multi-acteurs et
multicritère pour effectuer I' ÉES des choi x énergétiques . Elle perm et de fa ire participer les
acteurs aux différentes étapes du process us d'ÉES et de favori ser l'évo luti on des po ints de
vue des acteurs par apprentissage, ainsi que l' émerge nce de so lutions ori ginales . Cette étape
qui survi ent après la producti on des rés ultats de l' évaluation comparative des options est donc
essentie ll e dan s un e démarch e pa rt icipative d' aide à la déc ision.
A cette étape de la négociation, la présentat ion aux acteurs des intervall es de stabi 1ité des
poid s et du pl an GAIA pourrait les aider à mi eux saisir l' influence des critères sur la so luti on
envi sagée et leur permettre de les rév iser par des j eux de poids. Afin d'assurer un e meilleure
co nipréhension des résultats fo urnis par le logicie l, ceux-ci doive nt être prése ntés aux acteurs
se lon un mode de communication adéquat. Plusieurs critères indépendants peuvent avo ir des
influences variab les sur la solution et il est nécessaire de détermine r ce ux auxq uels il faut
acco rder plus d' importance.
Les jeux de po ids effectués par les acteurs ont permi s d'analyse r les se pt opti ons
énergét iques . Les rés ultats obtenus des classements individuel s montrent qu e l'o ption
décentrali sée Max imum de bois durable (Opt7), l'option de référence (Optl ), l'o ption
centra li sée Maximum hyd rauli que (Opt4) et l'option déce ntra li sée Hydra-thermi que-
264
bi o masse (O pt5) so nt les plu s favori sées par les acte urs. L'a na lyse du pl an GAI A du g ro upe
d ' acte urs mo ntre que l'opti on O pt7 pe rfo rme e n fo ncti o n du plu s grand nombre de c ritè res
d 'éva lu atio n. Les critères po llutio n atm osph ériqu e (C3) et co üt des o pti ons (C8) influ ence nt
to utefo is le plu s la décis io n, ca r l'axe de déc ision se s it ue dava ntage de leur côté . L' o pti o n
O pt7 est e n effet plus res pectu euse de l' e nviro nn eme nt en ra ison de son ca ractère décentra li sé
et parce qu ' e ll e préco ni se un e gesti o n dura bl e de la bio masse . Ell e pe ut en o utre être mi se e n
œ uvre en mo bili sant des resso urces e nd ogènes. Le s autres opti o ns, surto ut les plu s
ce ntra li sées, so nt pé nali sées e n ra iso n de leurs impac ts s ur l' occupato n du so l et sur le
dépl acement de po pul ati o ns. C ' est le cas par exempl e des o pti o ns centra li sée Hydra -
th ermiqu e (Opt2) et Syne rg ie énerg ie/mine (Opt3). To utefo is, e ll es affi chent un certa in
ni veau de pe rfo rm a nce par ra ppo rt au critè re coût. L' o pti o n de référe nce (Opt 1) occ upe
éga le ment une bo nn e pos iti o n se lon le rangement de la majo rité des acteurs. To utefo is, il
se ra it di ffi c il e en pratique de répondre au x o bj ecti fs du secte ur énergétique guin éen a u moye n
de cette o pti o n en ra iso n de sa mauva ise pe rfo rm ance sur le pl an e nv iro nn ementa l et c ompte
tenu de la nécess ité d ' accroître la productio n d ' é nerg ie é lectrique . Mê me si cette opti o n
perm et d ' attei ndre ce rta in s o bj ecti fs à court term e, ses co nséquences se ra ient domm ageabl es
à l' env iro nn e ment à lo ng term e pui squ ' e ll e est basée s ur l' expl o itati o n no n rati o nn e ll e de la
bi o masse . Le rés ul tat co nce rn a nt cette o pti on no us appa raît co ntre intui tif. Il faut note r
ce pe ndant que ce rta in s acteurs c lasse 1' o pti o n O pt 1 dans les dernie rs rangs .
Le pl a n GA IA g ro upe corres po ndant aux je ux de po id s ini tiaux est prése nté s ur la fi g ure
sui vante. Ra ppe lon s qu e le pl an GA IA est une re prése n t~t i o n géométriqu e des donn ée"s
co nte nues da ns la matri ce des perform ances. En d ' a utres term es, il représe nte un e
co nstruct io n géo métri q ue des opt io ns et des c ri tères par app li cati o n d ' une an a lyse de s
co mposa ntes p rinc ipa les (Martin , St-O nge et Waa ub, 199 7).
265
D.e<isiOn St:K~ . . . ~
Opt5
.Â. Opt7
.Â.
C7
Opt3
.Â.
Opt4
.Â.
) 1
L'option Opt4 performe bien sur les critères techniques et l'option Opt5 sur le critère
déforestation (CS) ainsi que, dans lUle moindre mesure, en fonction des critères
désenclavement de territoire (C2) et coût d'accessibilité à l'énergie (ClO). Les résultats de
classement des options sont relativement stables après avoir fait l'objet des analyses de
266
se nsibilité que nous avo ns effectu ées sur les poids accordés aux critères. Ces anal yses
étaient nécessaires en raison du caractère subj ectif du procédé de pond érati on des critères
par les acte urs.
Ces analyses ont par ailleurs été effectuées pour chac un des acteurs et montrent par exemp le
que le critère déforestation est l'un des plus influents en ce qui conce rn e le ran gement
individuel des options. Lorsque la pondérati on du critère déforestation est augmentée, les
options décentrai isées so nt nettement favorisées car elles obtienn ent les meili eures notes sur
ce critère. En effet, quand un critère dev ient prépond érant, la pos ition des options les un es
par rapport aux autres dépend fortement de leurs éva luat ions sur ce critère.
Cette étude de cas a permi s d'effectuer un e éva luation co mparative globa le des options
énergétiques en fonction de 1'ense mbl e des critères retenu s. Ces critères répondent aux
préocc upat ions des acteurs impliqués et à leurs obj ectifs de déve loppement durabl e (object ifs
partagés par l'ensemble des acteurs). Les rés ultats obtenus rés ultent toutefoi s d' un contexte
préc is et so nt basés sur des options hypothétiqu es, des critères étab li s par une table de
conce1iati on spécifique et des donn ées di sponibl es. Les rés ul tats doive nt donc être replacés
dan s ce contexte.
En effet, l'aide à la déci sion n'est va lab le que dan s le co ntexte inform ati onn el utili sé . Il est
donc impo1iant de bien cibl er les enj eux, préocc upati ons, critères et indicateurs. Le rôle des
spéciali stes en aide à la décision con siste à acco mpagn er les acte urs dan s le process us
déc is ionn el afi n de s'ass urer que leurs systèmes de va leur so ient bi en refl eté et donner de la
co hérence au processus.
Que lques aspects du processus, comme l' éva luat ion des critères à la lu mière de nouvelles
informations, ainsi que l'ajout de tout autre critère pertinent de décision , pourraient améliorer
le processus expérimenté. Toutefo is, l'approche méthodologique utili sée peut contribuer à
bon ifier I'ÉES des choix énergétiques en mettant en place un cadre de réflexion et d' analyse
de leurs impacts.
267
Pour cette rai son, et compte tenu des enseignements dégagés, nous proposons l'applicati on
de l'approc he méth odo logique d' ÉES du secteur de l'énergie en Guinée dans le contexte
d' un processus qui comporterait six étapes pas forcement linéai res, te ll es qu e prése ntées ci-
dessous.
2. L' identifi cat ion des enj eux et la construction des critères : la faço n de procéder à
cette étape consiste rait à fa ire travailler les acteurs sur des th ématiques relatives au
problème à résoudre et à les inciter à exprimer leurs opini ons sur les conséque nces
et/ou les solutions éventuell es par le biais de prése ntations, de question s, de débats et
de di scussions. Cette étape permet d' identifier les grands enj eu x. Il rev ient à l'éq uipe
de soutien de formali ser ces enj eu x en les tradui san t en critères. Pour ce faire , e ll e
peut analyser les obj ecti fs et les conséquences des solu tions jusqu ' à un ni vea u
adéq uate ment mesurable. Par la suite, dan s le but d' éliminer des critères redondants
et d'o btenir une fami lle cohérente de critères, l'équipe de so uti en peut procéder aux
tests stati stiques requi s afin de s' ass urer qu e les critères retenu s so nt pertinents par
rapport au co ntexte déc is ionn el et qu ' ils refl ètent bien les enj eux identifiés par les
acte urs. À cet éga rd , la li ste de cri tères rete nus doit être so umi se aux acte urs pour
rév ision et va lidation afin qu ' il s s'y reco nn a isse nt.
3. La produ cti on des options: cette étape consiste à détermin er les so lutions au
prob lème déc isionnel ou les solutions permettant d'atte in dre les obj ec ti fs fi xés.
268
L'examen des ressources di sponibles et des beso ins à sati sfaire, ams1 que des
co nsidérati ons d'o rdre stratégique constitue un po int de dépa1t pertin ent pour les
acteurs. Toutefo is, étant donné la diffi culté de 1:éunir les acteurs autour d' un
problème décisionnel qui n'est pas préa lablement structuré ou formul é, l'équipe de
so uti en doit proceder à une préstru cturati on du problème. Cette derni ère co nsistera it à
proposer qu elques opti ons de base dans le seul but de stimul er la réfl exion des
acteurs, mais pas très élaborées afin d'év iter de laisse r cro ire aux acteurs qu e les
so lutions sont déj à établi es.
4. L'évaluation comparati ve des options: cette étape vise à éva luer chaqu e option en
foncti on de chacun des critères de déc ision retenus. La co n titution de bases de
donn ées portant sur l'énergie et l'aménage ment du territoire peut être pa1ticuli èment
util e pour effectu er cette étape d'évaluati on des opti ons, notamm ent 1'éva luat ion des
indicateurs d'effet. Ces donn ées peuve nt être réguli èrement mi ses à jour pour les
beso in s d' ÉES et de planifi cati on. Nous proposons que l' éva luati on des indi cateurs
d' impact so it effectuée selon le modèle gé nérique d' impact prése nté au chapi tre Ill .
L'équipe de so uti en j oue 1c1 un rôle important en favo ri sant l'express ion des
préfére nces des acteurs et en les aidant à choisir un e méthode d'agrégation qlll
perm et d'effectu er l' éva luation co mparati ve des opti ons. Les méthodes
PROMETH EE et GA IA so nt part iculi èrement util es à cet effet. Elles so nt no n
compensatoires et bien adaptées au contexte de la gesti on de l' environn ement.
5. La négoc iati on : cette étape co nsiste rait à va lider les résultats obtenus et à trouver des
zo nes de compromis . Pour ce fa ire, les acteurs do iven t avec l'a ide de l'équipe de
so utie n examin er 1' influence de 1' importa nce relati ve (po id s) acco rdée aux cri tè res
sur le range ment des opti ons. Tout d'abord, des ana lyses individue lles doivent être
effectuées afi n d'étudier le problème décisionnel en fonction du système de va leur de
chaque acte ur, ainsi que de l' adéqu at ion entre les intérêts indi viduels et co llectifs.
Ensu ite, les acteurs doivent procéder à des négoc iations qui perm ette nt de retenir un
nombre restreint d' options afin qu e les obj ectifs puissent être atteints. Les rés ultats
269
des négociati ons ne les obligent pas un retour sur les outil s d' an alyse multicitrère et
peuve nt simpl ement se traduire par la propos ition de mes ures d' atténu ati on.
6. La constituti on des recomm andati ons pour la déc ision : tout processus déc isionn e l
do it aboutir à des recomm and ati ons. Celles-ci do ivent être so umi ses au décideur
ultim e. Elles doivent intégrer les av is min oritaires afin de bi en gé rer la mi se en œuvre
des options préconi sées.
270
CONCLUSION GÉNÉRAL E
L' intégrati on des préoccupati ons environn ementales le plus en amont possibl e du process us
déc isionnel dev ient de plus en plus une nécess ité à l'éc helle mondi ale. Les méth odes à
utili se r pour y parve nir font l'o bj et de nombreuses recherches. Cette thèse visait à co ntribu er
à ces efforts en se focali sa nt sur un aspect particulier : I' ÉES appliquée à la planifi cati on
énergétiqu e à l'étape du scoping, mais un scoping tout de même approfondi . La demande en
ÉES est pressante dans des domaines co mm e celui de la gesti on énergétique (E7, 2003 : p.6).
Les différentes probl ématiqu es re liées à la produ cti on énergétique et au déve loppement, ain s i
qu 'aux impacts environn ementaux qu 'elle entraîn e doive nt tenir compte de la co mplex ité du
système de gesti on énergétique. À cette fin , Comm oner ( 1976) suggè re de s' in spirer du mode
de foncti onn ement écosystémique pour abord er les systè mes énergétiqu es. Cette approc he
exige en effet un rega rd global sur l'obj et d'étud e. Elle reco nnaît le ca ractè re co mpl exe de
toute situati on et favori se l'adoption d' une fo rm e de pensée holi stique pour aborder cette
compl exité. Or, les méth odes de gestion énergétiqu e utilisées jusqu 'à nos j ours laisse nt très
peu de place à la pri se en co mpte des préocc upati ons des acteurs co nce rn és ainsi qu 'à
l'examen de la di versité des so lutions de rechange. La démarche d'aide au process us
déc isionn el en pl anifi cati on énergétique propo ée da ns cette thèse répond à cette
problématique gé nérale. La démarch e é laborée dans le co ntexte de l'expéri ence relatée
co nstitu e l'abouti sse ment de l'o bjectif principal de la thèse. No us avo ns à ce t effet cherché à
intégrer dan s un process us d' ÉES trois outil s méthodologiques à savo ir l'analyse
environn ementale, le SIG et l'a ide multicritère à la déc ision afin de pallier aux in suffisa nces
so uli gnées.
La revue de la li ttérature pertinente a révé lé les opportu ni tés offertes pa r ces outil s pour
co ncevo ir un e approche intégrée de pl anification énergétique . Notre étude a permis de tester
le potentiel d' une approc he mul ticri tè re pou r réa liser les étapes techni ques et encad rer la
participation des acteurs. L'aide mu lticritère à la décision est en effet, un mode de pensée, un
outil de commun ication et une méthode d'a nalyse (B runelle et D' Av ignon, 1996: p. l ). Se lon
Vinke ( 1989), ell e est l' action de ce lui qui fournit à un déc ideur les outils qui lui permettent
de progresser dans la résol ution d' un problème déc isionn el où plusieurs po ints de vue doivent
271
être pri s en co mpte. La confrontation des points de vue des acteurs ne peut qu 'a ider à contre r
l' inerti e propre au système énergétique, tout en permettant à ceux-ci de mi eux s'adapter à la
complexité cro issante du secteur de 1'é nergie en temps réel (Duchemin, 1997 : p. l9). La
constituti on d' un groupe de trava il autour d' une table de co ncertat ion perm et en effet de
co nsidérer les préocc upati ons des acteurs en leur perm ettant d'exprimer leurs préférences.
Tout d'abord , les travaux de la table de concertati on ont co mm encé par l'établi ssement du
co nstat dans le secteur énergétique en Guinée. Ces trava ux ont ain si permi s, en doc um entant
le process us de décision, de dresser un portrait gé néral de la situati on énergétiqu e et
co rres pondent au premi er objectif spéc ifique de la thèse. Cette étape a permi s d' identifi er les
faibl esses de la planifi cation énergéti que du système déc isionn el du ministère de
l' Hydrauliqu e et de l' Énergie. Après avo ir identifié les obj ecti fs de la po litique énergétiqu e et
préc isé les enj eux qui refl ètaient les préocc upati ons des acteurs, nous les avo ns traduits en
critères d'évaluati on qui ont été pri s en co nsidérati on dans la comparaiso n des opti ons
énergétiques. C~s critères co uvrent les as pects économiqu es, en vironn ementaux, techniqu es
et soc io-c ulture ls34 . Leur opérati onn ali sation dans le cadre d' une ÉES appliquée à la
pl anifi cation énergétique favo ri se rait le déve loppement durable du systè me énergétique. Cette
durabilité nécess ite un e grill e politique d' interp rétati on des co mpromis à fa ire après I' AMC D.
Une autre étape importante de la mi se en pl ace de la co nce rtati on entre les acteurs et les
analystes a été l' élaborati on des opti ons énergétiques en regard de obj ectifs dé fini s. Cette
étape a permi s de sc ruter plusieurs poss ibilités d'approv isionn ement énergé tiqu e tout en
te nant co mpte des ressou rces disponibl es et des beso ins. Les options élaborées so nt
constituée de combinai sons de fi lières énergétiqu es, inc luant le réseau de transpo rt
d' énergie. Nous avons détermin é po ur chaque option l' impo rtance de di fférentes sources
d'énergie. Les sites prometteurs de producti on hydroé lectriqu es qui ont été identifiés dans le
passé ont été mi s à profit à cet effe t. Ensuite, nous avo ns éva lué chaqu e option par rapport à
chacun des critères au moyen d' indicateurs précis de mes ure et la co llec te de donn ées
34
L'exercice d'é va luation effectué dans cette rec herche dépasse le vo let pu ren1ent Environn ement.
ous avo ns fa it un e éva luati on stratégique incluant l'environn ement.
272
complémentaires. Le SIG élaboré s'est avéré particu lièrement util e pour l'évaluation des
options par rapport aux critères reli és à l'aménagement du territoire.
En effet, la prise en compte de toutes les dim ens ions du problème à réso udre montre que
chaque opt ion possède ses avantages et ses inconvénients. Fort de s rés ultats de la revu e de
li tté rature et de l' expérimentation relat ive à la réa lisa tion de l'étude de cas, nous avo ns
é laboré une approc he méthodologique d' ÉES adaptée au contexte et aux beso ins de la
Guinée. Cette approche dyn amique a permis de composer avec la comp lexité de la gestion
énergétique et d'améliorer le process us de décision par l' in staurati on d' un e communication
interactive de négociation des enjeux entre les parties prenantes, l'o btention et la gestion de
1' inform ation environn ementale et son intégration dans le process us décisionnel. L'approche
proposée, compte tenu des enseignements, comporte 6 étapes: l'établisseme nt des co nstats et
273
la définition des objectifs, l' identifi cation des enJ eux et la construction des critères, la
production des options, l' éval uati on comparative des optio ns, la négoc iati on et enfin la
constitution des reco mmandations pour la décision.
Ces étapes ne so nt pas forcément linéaires, des rétroactions peuvent survenir d' un e étape à
1' autre. Le ca ractère dyn amique de 1' approc he exige notamment que les donn ées co nce rnant
le processus de pl anificati on énergétique soient régui ièrem ent mi ses à jour. Cette mi se à jour
permet de mener le processus de planification en temps rée l, par intervalles de 5 ans, en ayant
reco urs à des information s de qualité afin d' optimi ser les plans d' approv isionn ement
énergét ique en fonction de points de vue environn ementau x, économiques, tec hniques et
soc io culturel tout en offrant l'o pportunité de contribuer au déve lop pement durable.
L'approche est globale et tient en même temps co mpte de la nature des problèmes enge ndrés
par les di îférents so us-secteurs énergétiques.
À cet égard, l' app roche est plus pertinente pour formu ler un e politique, ain si que des plans et
programmes cohérents de gesti on énergétique. L' atte inte des objectifs de la th èse a co ntribué
à 1' instaurati on d' un cadre de concertati on entre les acteurs du secteur énergétiqu e, à
doc umen te r le process us décisionn el, à évaluer un ensem ble de projets de man ière intégrée
afi n d' optimise r la dynamique territoriale dans un e perspec tive de déve loppement durable, à
considérer des options énergétiques variées et à les éva luer sur la base de critères pond érés
selon le système de va leur des acteurs. La rec herche a également contribué au déve lop peme nt
des capac ités de pl anifi cati on endogè nes des acteurs.
To utefois, notre recherch e comporte certaines limi tes qui décou lent de la subj ectivité dan s
l'éva luat ion de ce ttain s indicateurs et des approxim at ions qui ont été fa ites pour simplifier la
réali té. Il est par exe mpl e diffi cile de détermin er avec exactitude le déplace ment de
populations assoc ié aux options é nergétiqu es à l' éc hell e stratégique. D'a utres limites
découl ent éga lement du temps, des resso urces, de la culture admini strati ve et de l' implicati on
perso nn ell e des acteurs en 1' absence des ordres hi érarchiques. Étant donn é qu e dans
1'expérim entati on de 1'étude de cas, le con texte déc isionn el exa min é est reli é aux hypoth èses
274
de constructi on des options et aux données di sponibles, les rés ultats obtenus ne sont donc
va lables que dans ce co ntexte préc is.
Cepend ant, l'approc he méth odologique déve loppée peut être adaptée à d' autres situati ons.
L' option qu e nous avons privil égiée dan s cette thèse co nsistait à mettre l'acce nt sur la
conception de l' approc he méth odologique. Cette derni ère peut être boni fiée en implanta nt un
contexte réglementaire qui favo ri serait la réali sati on des ÉES, tout en améliorant la
co ncertati on entre les acteurs et en poursui vant l' expérim entati on de l'approche dans la
perspective d' une meill eure pri se en charge des di verses fo nctions du système énergétiqu e,
d' une meilleure co nsidérati on de leurs impacts, ainsi que de l' intégrati on de nouvea ux
critères déc isionn els. Ces nouveau x critères pourra ient éve ntuellement émerger de
l'apprentissage des acteurs simulés et de l' approc he méthodo logique e lle même.
L' implantati on de la dé marche proposée dans cette thèse perm ettra de contribu er à la mi se en
pl ace d' un process us d' aide à la déc ision pour la prise en co mpte des préocc upati ons
environn ementales dans la pl anifi cati on énergétique stratégique. Elle offrirait un e rée lle
opportunité aux acteurs pour négoc ier les grands enj eux du secteur énergétiqu e en prenant la
parole et en réfl éc hi ssant de mani ère conce rtée.
275
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290
APPENDICE
291
1. Les beso ins en énergie 1iés aux acti vités produ cti ves
1.1 Les besoin s en énergie liés à l' irri gati on
1.2 Les besoin s en énergie liés à la transform at ion agr ico le (moulin déco rtiqu eur)
1.3 Les beso in s en énergie dans les comm erces et restaurants
1.4 Les beso in s en énergie po ur les acti vités arti sa nales
2. Les beso ins en énergie liés aux infrastructures soc iales
2. 1 Besoin s en énergie pour le pompage et la di stri bution de l' eau potabl e
2.2 Besoin s en énergie pour l' éc lairage publi c
2.3 Beso in s en énergie pour les infrastructures ru ra les de santé
3. Beso in s énergéti ques domestiques.
3. 1 Beso in s en énergie pour l'éclai rage.
3.2 Beso in s en énergie pour la télév ision.
3.3 Beso in s en énergie pour la venti lation.
3.4 Besoins en énergie pour la réfri gérati on.
3.5 Beso in s en énergie pour la cu isso n.
293
1. Les beso in s en énergie liés aux acti vités produ cti ves
Beso in Total = 360 000 ha* 400 kWh/ha= l44 000 000 kWh so it 144 000 MWh so it 144
GWh
1.2 Les beso ins en énergie liés à la transform ati on des prod ui ts agri co les (moulin
décort iqueuse, égrenage, moutu re, râpage, tri age).
Hypoth èses de ca lcul :
No mbre de di stri cts : 285
Chaqu e di strict possède en moye nn e 2 machin es pour le déco rt icage ( 10 cv), 2 mac hin es
pour l'égra inage (3cv), 2 mach ines pour la moutu re ( 10 cv), 1 cv=0,736 kW
Chacune des mac hines fo nctionne 10 heures par jour et 365 jours/an.
Rendement d' un moteur électrique : 80%
Beso in total = 10 cv *2 mac hin es* 0,736 kW * 1Oh* 365j * 0.80 * 285 di stri cts+ 10 cv *2 *
0,736 kW * 1Oh * 365j * 0.80 * 285 distri cts+ 3 cv* 2 * 0,73 6 kW* 1Oh *365j* 0.80 * 285
di stri cts =
28 174 964 kW h so it 28 175 MW h so it 28 GW h.
1.3 Les besoins en énergie dan s les comme rces, bars et restaurants
Hypothèses de ca lcul :
Nombre de di stri cts: 285
Consommation par an: un commerce de détail 4 000 kWh et un restaurant 3000 kWh
En moyenne on compte 3 commerces et 4 restaurants par district.
294
Beso in total = 3 * 4 000 kWh * 285 + 4* 3 000 kWh * 285 = 6 840 000 kWh so it 6 840 MWh
so it 7 GWh
1.4 Les besoins en énergie liés aux acti vités arti san ales (extract ion de se l et fum age du
poisson)
Hypoth èses de calcul :
1ière -Consommation de sel de mangrove = 5kg/personne/an
-Populati on rurale = 2 14 1 9llhab.
-Besoin s en boi s pour l'extracti on de sel = 3, 1 kg bo is/ 1 kg de se l
-Besoin s en sel destin é à l'élevage= 30% des besoin s domestiqu es
- Pouvo ir ca lorifique du bois :3 420 kca l/kg soit(3 420 1 860) kWh/kg
- Rend ement de conversion du bois : 20 %
Beso ins énergie= 5 kg/habt* 2 14 1 9 1 1habt* 3, 1 kg * (3 420 1 860) kWh/kg * 0,20 + 0,3 * 5
kg/habt* 2 14 1 91 1habt* 3.1 kg bois * (3 420 1 860) kWh/kg * 0,20 = 34 326 863 ,4 kWh
Beso in total pour l'ense mble des acti vités artisanales= 34 326 863 ,4 kW h + 4 1 358 139,6
kW h
= 75 685 003 kW h so it 75 685 MWh
so it 75,6 GW h
Beso in total : 2 432 kW * 12 heures* 365 = 10 65 1 192 kWh so it 10 65 1 MWh soit Il GWh
2.2 Besoins en énergie pour l'éc lairage public. Ces beso ins sous-tendent qu e chaque vill age
doit avo ir accès à un écl airage public (trotto irs, mosqu ées, éco les primaires, ce ntres
commun auta ires etc.) Ainsi, le fait d' entrevo ir un minimum d'éc lairage public co ntribu e à
offrir un minimum au ni veau des serv ices essenti els aux popul ati ons villageo ises.
Hypoth èses de ca lcul :
Popul ati on ru ra le de la Guin ée maritim e: 2 141 9 11 h
Co nsomm ati on : 1W/ha
Éc lairage 1j our: 1 1 heures
On suppose qu e l' éc lairage est fo urni durant 365 j/an
Beso in tota l= 2 141 9 11 ha* Il h * 365 j ours = 8 599 773 kW h so it 8 600 MW h ou 8,6 GWh
Besoin en énergie = 3 000 kWh * 285* 2 = 1 7 10 000 kWh soit 1 7 10 MWh soit 1,7
GWh
3.5 Beso ins en énergie liée à la biomasse (o n co nve rtit les besoins prév isi bles comb lés par la
biomasse en terme d'é lectricité).
l
297
299
~ Région ID Ref. No m No m du site Puissance Energie Energie Superficie Volume Volume Apport Coût classe Délais Date
0 retenu régular moyen KW I-l en d'étude
Code variante Cours d'cau installée annuelle annuelle du bassin
Du (MW) moye nne garantie (km') (moi m3 (moi m3 (moi m3) Insta llé année
site (FF)
1 GM lOlA c COGO N TIOi>O 150 120 590 510 3300 2820 250 11 5 296F MACRO 5 1982
2 GM 1018 D COGON GUILDE 36 156 1930 1950 1560 11 5 159F MACRO 1982
3 GM IOIC E COGON COGON 20 83 1000 1290 830 11 5 1982
4 GM 102 A TINGUILI NTA TINGU ILI NTA 25 100 2820 2500 2000 11 5 OOOF MI NI 1980
5 GM 102A A TI NGUILI NTA BELIDIMA 13 71 5536 900 1250 11 00 115 050 F MI NI 3 1980
6 GM 103 A KEL ELOUM A KOUTOUYII 9 36 620 650 450 000 MIN I
7 GM 104 A FATALA KAKARA 7 29 5500 290 640 000 MIN I 1982
8 GM 105 8 FA TALA KAKAR A 15 59 2550 210 35 000 MIN I 1982
9 GM lOS A c FA TALA KORAF INDI 100 550 405 3650 2100 2460 4555 337 MACRO 5 1980
10 GM 106 A FA TALA FA TALA 2 439 2120 0 130 000 MICRO 1980
Il GM 106A 13 FAT ALA FA TALA Il 33043 2300 210 310 000 MINI 3 1980
12 GM 107 A FATA LA DIOLOL YALA BE 80 39 330 180040 1800 1550 2140 000 MINI
13 GM 108 A 8ATAFON 8ATAFON 1.5 6 130 30 000 MICRO 2 1980
14 GM 109 A YOPLAR E YOLA RE 2 8 65 90 000 MICRO 2 1980
15 GM 11 0 A KAMBO FANSIYA 18 96 80 140 105 70 039 MI NI 1980
16 GM Ill A WOKO RE KONKO URE 1 3 65 90 80 000 MICRO 1980
17 GM 112 A KOF IOU KOFIOU 0.5 1 180 70 50 000 MI CRO 1980
18 GM 113 A KITOU NI KITOUNI 1 3 750 120 100 MICRO 1980
19 GM 114 A KILI SS I KILI SSI 6 25 400 700 500 000 MINI 1980
20 GM 115 A SANTA SA NTA 4 17 10800 300 250 MI NI 1980
21 GM 116 A KONKOU RE SOUAP ITI 750 3667 3500 16 17000 9000 11 605 1008 MACRO 6 1978
22 GM 117 A KON KO URE AMAR IAIOO 366 2450 20 16500 10000 19016 835 MACRO 6 1979
23 GM 117 8 1-.: 0N J-.: OU RE AMARIA80 300 400 16200 7680 12000 190 16 538 MACRO 6 1979
24 GM 117 c 1-.: 0N J-.: OU RE AM ARIA50 120. 440 16200 1920 12000 19016 405 MACRO 6 1979
25 GM 11 7 DA KON J-.: OU RE KE ITA 80 410 410 190 16 082 MAC RO 4 1984
26 GM 11 8 A SOU KOU DOU K SOUKO UDOUKO 45 100 140 340 280 155 MACRO 5 194
OU RA URA
27 GM 11 9 A DABOYA 2.5 7.3 7.3 51 017 MICRO 3 1984
2265.5 3971.6 10305.3 7500
300
no du Ret Nom cours installée moyenne garantie versant retenu regular (moi installé en Dates
ordre Réqion site Variante d'eau Nom du site l'KW) GWh GWh) km2) moi m3) moi m3) m3) FF) Classe année d'études
133 GF 17 A MAKONA SINGEAGA A 6 41 .2 26.3 1250 163 460 1455 76 17 F micro 4 1982
134 GF 17 MAKONA SINGEAGA B 12 48.2 1982
135 GF 17 MAKONA SIN GEAG A C 18 78 1982
136 GF 20 Dl ANI 10 39.5
137 GF 20 Dl ANI 28 114
138 GF 20 Dl AN I 48 210
139 GF 27 Dl ANI 20 79
140 GF 27 Dl AN I 32 130
141 GF 27 DIANI 48 200
142 GF 1 MAFISSA 12 50
143 GF 7 DOFFE 10 40
144 GF 14 MAKONA 14 55
145 GF 8 OUAOU 7 30
146 GF 11 BOYA 10 40
147 GF MAKONA 4 18
148 GF MAKONA 12 60
149 GF OUIN OUIN 1.8 3.9
150 GF NONGOA A 8
151 GF NONGOA B 4.5
152 GF BIND I 4.5
153 GF KONSANKORO 3.6
154 GF KONSANKORO 3.6
155 GF KONSANKORO 2
156 GF KONSANKORO 2
Sous total GF 32 1 41 .2 122 1.9 1250 -
303
37 HG KISSIDOUG NIGER
2 9 230
38 HG FARANAH BALÉ 4 14 700
39 HG KISSIDOUG MA FOU
5 20 780
40 HG KISSIDOUG KOUYA
0,5 2 90
41 HG KANKAN MA FOU 4 18 1530
42 HG KÉROUANÉ KONOWA 4 15 70
19,5 78 3400
305
306
N°0r Nom du site Préfecture Co urs d ' eau Objectif de Puissance installée Prod uctibl e annuel Niveau Partenaires et années Observati ons
cire l' ouvrage (MW) (GWh) d'études d ' études
24 So lon Gao u! So lon E 0.22 IJ2 R
25 Balaya Lé louma Go uba E 0.23 IJ8 R
26 Wossogo Lélouma Kassa E 0.23 1.32 A ménagé
27 Bombo ly Pia Wou ri wo l E 0.26 1.56 R
28 Net cre Pit a Vi nk e E 0.26 1. 56 R
29 W ataga la Dinguiraye E 0.28 1. 56 R
30 Kouncla Mali Ka mbara E 0.30 1.80 R
31 Sareya nooya Mali Sala n E 0.30 1.80 R
32 Lou kou ta Pila Louk out a E 0.30 1.80 R
33 N ino uélanclé Pt a Loupoumawol E 0.32 1.92 R
34 Yancl i Mali Lcno ué E 0.40 2.40 R
35 Macliana Kouta Mali Kanta E 0.40 2.40 E
36 Touwc lgnam a Mali Kibcr i E 0.40 2.40 R
37 Sa ran Gao ual Ko untama E 0.40 2.40 R
38 Nérécé Pi ta N iélcwo l E 0.40 2.40 R
39 Mael in a Bourouwal Lé louma Sa lo u E 0.40 2.40 R
40 Soryba fin ya Dingui raye Kotomory E 0.46 3.00 R
41 Kassogo Lé loum a Kassigo E 0.50 3.00 R
42 Dokora Lé lou ma Dokora E 0.50 3.00 R
43 Bombol y Pila Oury E 0.67 4.70 R.S EGU IBEL
44 Ka léa Gaoual Kount ama E 0.70 4.20 R
45 N'D iré Koubia Coy a E 0.70 4.20 R
46 Ga ya Labé Do mbélé E 0.80 4.20 R
47 O unclou Koundara Ouncl ou E 0.90 5.40 R
48 Ga ya Mali Tan to E 0.90 5.40 R
49 Sop ira Mali Kou mba E 0.96 5.76 R
50 Naupi Koubia Nauppi E 1.00 5.76 R
51 Bagat a To ugué K ioma E 1. 10 4.40 R
52 Di ofo Labé Do mbélé E 1.40 4.40 R
53 Dou nkimaona Dal aba E 0.40 2. 10 R POLYTECNA
18.51 104.00
MOYENNE GUINÉE
307
INVENTA I RE DU POT ENT I EL D ES M ICROCEN TRAL ES HYDRO ÉLECT RI QUE (pui ss ance in stall ée 10-3500 KW)
D E LA GU INÉE MARlTIME
N d ' ordre Nom du site Préfecture Cours d 'eau Objectif Puissance Productible N iveau Parten aires et Observation
(M W) ann uel d ' étude année d' études
(G Wh)
54 K ansagui Télémélé Souk in E 0.02 0.12 R SN H
55 Dj oundé Boké Bouroundou E 0.03 0. 18 R SN H
)6 Ta ménomia Té lémélé E 0.03 0.75 R MCI-I E
57 Ki lissi 1 Ki ndia Takou ré E 0.05 1.24 Am énagé CO REENO RD
58 Kili ss i Il K india Takou ré E 0.05 0.90 Amé nagé CO REENO RD
)9 Bssérè Télémélé Baladou E 0.05 0.36 R MCI-IE
60 Gouba Télémélé Doutou E 0. 12 0.60 R SN I-l
61 Lop i Télémélé Si kali E 0. 10 0.60 R SN I-l
62 T aboun a Kindi a Santa E 0.20 1.20 R CB
63 Koba Bo iTa E 0.28 0. 18 R SN I-l
64 K arfima pont Télémélé K aflima E 0.30 1. 80 R MCI-IE
65 K amba Fo rékaria Koul iyéré E 0.30 1. 08 R
66 San ta Fo rékaria Kotli ou E 0.50 1 R CB
67 Goléya K ind ia Sogui Sogui E 0. 10 0.60 R SN H
68 Gougo uj yè Télémélé K affi ma E 0.20 1.20 R MCI-IE
69 Sou li gu i Télémélé Samako E 0.48 1. 00 P.E MC I-I E/CO REE
70 mo ussaya Fo rékar ia E 0.50 1.20 R MCI-IE
71 Bomdabon Dubréka Bomdabon E 0.60 1.6-2.65 R MCI-IE
72 Sou mba Dubréka Bomdabon E 1. 00 2.75 R MCHE
73 Sand énia Fo rékaria Mél ikouré E 1. 00 3.0 E.S MCI-IE
74 Santi gu iya K ind ia Ki ttoumi E 1. 00 3.00 R CB
75 Ki li Fo rékar ia E 1. 20 ?.50 R MCHE
76 Samaya Koya E 1. 50 3.00 E.S MCI-IE
Bagayakh oi K in di a Fo ro E 1.5-3.7 5 3.50-6.55 A PD CRG (ITALIE)
78 Wawa K indi a Wawa E 1. 50 3.45 R CREE
79 N iabél i Télémélé Batabou E 1.50 3.50 R MC HE
80 N iabéli Télémélé Batabou E 1.50 6.00 R CB
81 Péra Té lémélé Fatala E 1.50 5.75 R CB
-
15 .6 1 47.68
308
INVENTA IRE DU POTENT IEL DES M IC RO CENT RAL ES HYDRO ÉLECT RI QUE (pui ssance instal lée 10-35 00 KW)
DE LA HAUTE GU INÉE
N No m du site Préfecture Cours d'eau Objectif Puissance Productible N iveau Pmtenai res et Observation
d'ord re (MW) annuel d'étude année
(GWh) d'études
82 Para Mm·ella Faranah Mo n .~o 0.02 0. 14 R
83 Nyé nomia Faranah Tombol en 0.03 0.18 R
84 Da bad ou Kérouané Konoa 0.05 0.30 R
85 Boka Dabo la Bendougou 0.09 0.53 R
86 Kassado u Kérouané Lénko 0. 11 0.66 R
87 Bon ka Dabo la Ko ndetta 0. 11 0.66 R
88 Bantangou Di guiraye Barfi ng 0. 11 0.68 R
89 So koboli Di guiraye Wossouwo l 0.24 0 1.68 R
90 Wantaga la Diguiraye Kond ekoudé 0.28 1. 68 R
91 Kankaya Dabo la Ban in 0.24 1.44 R
92 Fou la Dabo la Tingui sso 0.3 1 1.86 APD
93 Chutes tingui sso Dabo la Tingui sso 0.31 1. 86 Aménagé
94 Kobedougou Kanka n Milo 0.36 2. 16 1
95 So ri bafinya Di guiraye Kotomori 0.46 2.16 R
96 Yékérédou Ki ssidou Ma fou 0.50 2 R
100 No un kando ugou Kéro uné Oussou 1 4 ES
L ......
4.22 22.35 - - ----- -
'
309
INVEN TA IRE DU POTENTIEL DES M IC RO CENTRALES HYDRO ÉLECTR IQUE (puissance insta ll ée 10-35 00 KW)
DE LA GU INÉE FORESTI ÈE RE
N Nom du site Préfecture Cours d' eau Objectif Puissance Procluctible Niveau Partenaires et Observation
d'ord re (MW) annuel d'étude année
(GWh) d'études
10 1 To non Lola Gouan 0.01 0.06 R
102 Souéssou Il Bey la Soucssou 0.0 1 0.08 R
103 No ngoa Guéckédo u Ma li ssa 0.06 3.00 R Pas d'étiage
104 Lokoua N' Zéréko ré Lo fa 0.05 0.50 R
105 So uessou 1 Bey la So uessou 0.08 0.48 R
106 Kabieta N'Zérékoré Huwoya 0.08 0.48 R
107 Botema Maccnta Boya 0.08 0.48 R
108 Sgwoenina Bey la Di on 0. 12 0.48 R
109 Gué ra Maccnta Diffë El 0. 17 1.02 R
11 0 Sandia Gu~ckédou Boya 0.25 0.59 R
Ill Djibaya Macenta Di égui 0.25 1 R
11 2 Diégui Mace nta Makona 0.30 130 R
11 3 Ko udougou Bey la Monsoron E 0.32 1. 92 R
11 4 Go un angalaye N'Zérékoré Loro 0.34 1 R
11 5 Ouin Ouin Macenta Loffa 0.37 0.52 R
11 6 Gbé Bey la Gbé 0.40 175 R
11 7 Sanfi ako Bey la Kou ray i 0.40 2.94 R
11 8 Dj ibaya Macenta Makona 0.50 2 R
11 9 Koundou Gu~c k édo u Ma lo 0.04 0.50 R
120 Ouaze mui Mace nta Makona El 0 .. 58 3 R
121 Sanguédou Il Guéc kédou Ma lo 0.72 4 R
122 Sérédou Il Macenta Vérè E 0.80 4 R
123 Sérédou 1 Macenta Labayie E 0.90 4 R
124 To rmay i Mandatta E 0.96 5.76 R
125 No nsoron Bey la Lo nou E 0.97 5.82 R
126 Mon go Guéckédou Mako na E 1 5.90 R
127 Fandougou Bey la M'bo E 1 3 R
128 Komorod ou Macenta Mandal a E 1 5 R
129 M'bo Bey la Makona E 1 4 R
310
N Nom du site Préfecture Cours d'eau Objectif Puissance Productib le Niveau Partenaires et Observation
d 'o rdre (MW) annuel d 'étude année
(GW h) d 'études
130 Wa li N'Zérékoré Gékè E 1 6 R
13 1 Mandala Macenta Ma ndal a E 1 5 R
132 Kèeno Guéc kédou Makona E 1.40 3.70 R
133 Oui n Ou in Macenta Loffa E 1.50 1.50 R
134 Corssedo u Macenta Mand ala E 1.50 5.50 R
135 Bog holèe ne Lo la Bog ho E 1. 50 3 R
136 Nyè Yomou E 1.5 6 .30 R
22.35 95.58
60.69 269.6 1
31 1
APPEND ICE C:
RÉSU LTATS DE L ' ÉVALUATION DE L ' IN DICATEU R D' EFFET SU R
L 'OCCU PATION DU SOL PAR OPTION
312
Superficies touchées en km 2
Op tion Proportion des filières Sites retenus Production en GWh Unité occupation so l
dan s chaque option km 2/GWh Mangrove Savane Forêt Agriculture Agriculture Agriculture
arborée sèche type 1 type 2 type 3
Gui lcl é 300 0.2 0 50.2687 21.81 12 0 3.886 1 0
Hydra . avec réservoi r ( 14%)
Daboya : 7.3 0.2 0 0 0 0 0 1. 9097
I<.orafincli : 550 0.2 0 47.7057 26.3396 0 68.989 0
Li gnes é lectriqu es ns Il S Il S 1.2356 1.7421 1. 742 1 0.3369 4.6677 2.2 124
routes d'accès ns Il S Il S 0 0. 1539 0.0386 0 0 0.06 16
Opt.l Sous total 1.2356 99.8704 49.93 15 0.3369 77.5428 4.1 837
1
Superfi cies touchées en km 2
Option Proportion des fil ières Sites reten us Production en GWh Unité occupation sol
dans chaqu e option km 2/GWh Mangrove Savane Fo rêt Agriculture Agriculture Agricultur9
arborée sèche type 1 type 2 type 3 '
--
Sogo lon ( 15%) 64.239 0.055 0 4.59 15 0 0 0.0005 0.0040
314
Superficies touchées en km 2
Op ti on Proportion des fi lières Sites retenus Producti on en GWh Unité occ up ation so l
dans chaque option km 2/GWh Mangro ve Savane Forêt Agriculture Agriculture Agri culture
arborée sèc he type 1 type 2 type 3
Option Proportion des tili ères Si tes retenu s Production en GWh Un ité occupation sol
dan s chaque option km 2/GWh Mangrove Savane Forêt Agriculture Agri cul tu re Agriculture
arborée sèche type 1 type 2 type 3
Opt.4 1--l yd ro. avec réservo ir (84%) Tiopo C: 590 0.? 0 76.827 1 2.7536 0 70 .9397 0
G uilcl é: 300 0.2 0.0762 51.3316 2 1.7939 0 3.8742 0
*A maria 60: 440 0.2 0 5.58 17 0 0 0 108.5720
Dio lo l-ya lbé C : 450 0.2 0 18.0356 0 0 98.7883 0
317
Option Proportion des fi lières Sites retenus Prod ucti on en GWh Unité occ upation sol
dans chaque option km2/G Wh Mangrove Savane Forêt Agricu !ture Agriculture Agri cul ture
arborée sèche type 1 type 2 type 3
25 0.004 0 0 0 0 0. 13 0
So us tota l 0 0.0907 0 0 0.55354 0.038
Boké: 16 % : 195 ,77Gwh 195.78 0.0002 0 0 0 0 0.0530 0
Superficies to uchées en km 2
Option Proportion des l"ilières Sites retenus Production en GWh Unité occupation sol
dans chaque option km 2/GWh Mangrove Savane Forêt Agriculture Agricu !ture Agricu lture
arborée sèche type 1 type 2 type 3
T ingui li ta: 100 0.004 0 0 0 0 0.52 0
Koutou ya: 36 0.004 0 0 0 0 0. 1872 0
Hydo au fi l de l' cau (3% ) Yola re : 8 0.004 0 0 0 0 0.04 16 0
Ki liss i : 25 0.004 0 0 0 0 0. 13 0
Kitouni : 3 0.004 0 0 0 0 0.0 156 0
Daboya : 7.3 0.004 0 0 0 0 0 0 .0380
Fata la : 5 0.004 0 0 0 0 0.026 0
Sous tota l 0 0 0 0 0.9204 0.038
Sa ngarédi (8% ): 73.4 16Gwh 73.4 16 0.0002 0 0.020 1 0 0 0 0
Thermiqu e ( 15%) Té limé lé (24% ): 220.25 0.0002 0 0 0 0 0.06 15 0
Bo tTa (22%) : 20 1. 89 0.0002 0 0.0530 0 0 0 0
Boké (46%): 422.14 0.0002 0 0 0 0 0.11 33 0
So us tota l 0 0.073 1 0 0 0.1748 0
Ka nfa ranclé ( 16%) 58.733 0. 125 0 0 9.5054 0 0 0
Éo li enn e (6%) KatllSar (65 % ) 238.6 0. 125 0 1.9623 9.2752 20.747 1 6.6832 0
Kakossa ( 12% ) 44.05 0. 125 0 0 0 7. 1587 0 0
Khor ira (7%) 25.696 0.125 0 0.8747 3.2773 0 0 0
So us tota l 0 2.837 22.0579 27.9058 6.6832 0
Ph otovo ltaïqu e ( 14% ) Mou ssaya (32% ) :2 74 Gwh 274.09 0.055 0 0. 1583 0 0 0 19.4634
So ugueta ( 16%) 137.04 0.055 0 0.83 16 0 0 0 9.0038
Mi ss ira (25 % ) 2 14. 13 0.055 0 0. 1673 15. 1666 0 0 0
Mael ina Ou la ( Il % ) 94.2 17 0.055 0 6.6639 0 0 0 0.0279
Mal apouya (6%) -
5 1.39 1 0.055 0 0.0234 0 0 3.639 1 0
319
Option Proportion des tilières Sites retenus Production en GWh Unité occupation so l
dan s chaq ue option km 2/GW h Mangrove Savane Forêt Agriculture Agricu lture Agri cul ture
arborée sèche type 1 type 2 type 3
1-l yd ro. avec réservo ir (33%) Tiopo C : 590 0.2 0 76.827 1 2. 7536 0 70 .9397 0
So ukou-Doukoura : 190 0.2 0 23.6995 0.0000 0 0 25.7827
Kora nfind i B : 550 0.2 0 47.7057 26 .3396 0 68.9890 0
Dio loi-Yllabe : 390 0.2 0 14. 12 19 0 0 87. 1652 0
Lig nes électriques 0.346 1 10.464 7 2.4876 1. 6933 5.6538 1.884 1
routes d'accès 0 0. 1595 1 0.36088 0 0. 12 168 0. 12558
Sou s tota l 0.3461 223.2082 1 53.71318 1.6933 236. 74358 27.79238
Ka leta: 4 10 0.004 0 0 0 0 2. 11 09 0
1-l yd o au 111 de l'eau (7%) Yo lare : 8 0.004 0 0 0 0 0.04 16 0
Kito uni : 3 0.004 0 0 0 0 0.0 156 0
Daboya: 7.3 0.004 0 0 0 0 0 0.0380
Sou s tota l 0 0 0 0 2.1681 O.ü38
Fria (32%) : 195.776 Gwh 195.78 0.0002 0 0 0 0 0 0.053 1
Option Fili ère Types Consommation Pondération Pondération Performance Performance totale
occupation d'espace en km 2 de la du paramètre selon les par option
sol (Effet) sensibilité du technologique filières
milieu (M)
Option Fi li ère T ypes Consommation Pondération Pondération Performance P erforma nce totale
2
occupation d'espace en km de la du paramètre selon les par opti on
sol (Effet) sensibi lité du techn olog ique fi lières
milieu (M)
Option Fi lière T ypes Consommation Pon dération Pondération Performa nce Performance totale
occupation d'espace en km 2 de la du paramètre selon les par option
sol (Effet) sensibilité du technologique ti 1ières
mi li eu (M)
326
Option Fil ière Types Consommation Pondération Pondération Performance Perforn.1ance total e!
occupation d'espace en km 2 del a du p aramètre selon les par opt1on
sol (Effet) sensi bilité du technologique filières
mili eu (M)
Option Fili ère Types Consommation Pondération Pondération Performance Performance totale
occupation d'espace en km 2 de la du paramètre selon les par option
sol (Effet) sensibi li té du technologique fi 1ières
milieu (M)
1
Mangrove 0 1 0.8 0
Th erm iqu e Sav. arborée 0. 1569 0.6 0.8 0.075312
Forêt sèche 0 0.3 0.8 0
AgriType l 0 1 0.8 0
AgriType2 0.05 3 0.4 0.8 0.01696
AgriType3 0 .1 067 0.7 0.8 0.05975 2
Mangrove 1.799 1 1 0.5 0.89955
Éo li e n n e Sav. arborée 2 .8787 0 .6 0.5 0.86361
Forêt sèch e 0.475 3 0 .3 0.5 0.071295
Agri 1 24.6807 1 0.5 12.34035
Agri 2 0 0.4 0.5 0
Agri 3 0 0 .7 0.5 0
Mangrove 0 1 0.4 0
Ph otovo ltaïqu e Sav. arborée 0 0.6 0.4 0
Forêt sèche 6.692 1 0. 3 0.4 0.803052
Agri 1 0 1 0.4 0
Agri 2 23.9035 0.4 0.4 3.82 45 6
Agri 3 0 0.7 0.4 0
Total 550.039753 550.039753
Mangrove 1.5008 1 1 1.5008
O pt io n 6 Hyd ro a v ec réservo ir Sav. arborée 0.6
430.5610 1 258 .3366
Forêt sèch e 44.8114 0. 3 1 13.44342
AgriType l 1.3764 1 1 1.3764
-
328
Option F ili ère Types Consomm ation Pondération Pondération Performance Performance tota le
occupation d'espace en km 2 de la du paramètre selon les par option
so l (Effet) sensibi lité du technologique fi lières
mi lieu (M)
33 1
APPEND ICE D:
RÉSU LTATS DE L 'É VALUATION DE L ' IND ICATEU R D ' IMPACT SUR L 'OCCUPATION DU SOL PAR OPTION
332
333
Option Fili ère Types Con sommation Pondération Pondération Performance Performance
occupation d'es pace en de la se lon les totale par
du paramètre
so l km 2 (Effet) sensibilité du fi 1ières option
milieu (M) techno logique
M angrove 0 1 0.8 0
T hermique Sav. arborée 0.2137 0.6 0.8 0.102576
Forêt sèche 0 0.3 0.8 0
Agri Typel 0.053 1 1 0.8 0 .04248
A griType2 0. 166 0.4 0 .8 0.053 12 1
Option Fili ère Types Con sommation Pondération Pondération Performance Performance !
A gr i 1 0 1 0.4 0
A gri 2 2.5994 0.4 0.4 0. 41 5904
A gri 3 0 0.7 0.4 0
Total 629.226893 629.226893
Option 4 Man grove 1.7340 1 1 1.734
Hydro avec rés ervoir Sav. arborée 841.5323 0.6 1 504.9 1938
Forêt sèche 91.2215 0.3 1 27.36645
A griTypel 1.4552 1 1 1.4552
A griType2 182.7348 0.4 1 73.09392
A griType3 357 .2297 0.7 1 250.06079
Mangrove 0 1 0.6 0
Hydro fil eau Sav. arborée 0.0000 0.6 0.6 0
Forêt sèche 0.0000 0.3 0.6 0
A griTypel 0.0000 1 0.6 0
A griType2 2. 1109 0.4 0 .6 0.5066 16
A griType3 0.0000 0.7 0 .6 0
Mangro ve 0 1 0.8 0
Therm ique Sav. arborée 0.0154 0.6 0.8 0.007392
Forêt sèche 0 0.3 0.8 0
A griTypel 0 1 0.8 0
A griType2 0.0113 0.4 0.8 0 .003616
A griType3 0.0201 0.7 0.8 0.0 11 256
Éo lienne M angrove 0 1 0.5 0
-
337
Option Fil ière Types Con somm ati on Pondération Pondération Performance Performan ce
occupation d'es pace en de la se lon les totale par
du paramètre
sol km2 (Effe t) sensibi lité du fili ères option
milieu (M) technologique
Option Fil ière Types Con sommation Pondération Pondération Performance Perform ance
occupation d'espace en de la selon les totale par
du para mètre
sol km 2 (Effet) sensibilité du fi 1ières option
milieu (M) technologique
Man grove 0 1 !
0 .6 0
Hydro fi l eau Sav. arbo rée 0.0000 0.6 0.6 0
Forêt sèche 0.0000 0 .3 0.6 0
AgriTypel 0.0000 1 0.6 0
AgriType2 2. 1681 0.4 0 .6 0.520344
AgriType3 0.0380 0.7 0 .6 0.01596
Mangrove 0 1 0.8 0
Thermique Sav. arborée 0.0455 0 .6 0.8 0.02184
Forêt sèche 0 0.3 0.8 0
AgriType l 0.03 14 1 0.8 0.02512
AgriType2 0.03 14 0.4 0.8 0.010048
Agr iType3 0.0531 0.7 0.8 0.029736 1
341
M angrove 0 1 0.5 0
Éol ie nne Sav. arborée 0.011 7 0.6 0.5 0 .00351
Forêt sèche 9. 182 0.3 0.5 1.3773
A gri 1 9.6867 1 0 .5 4 .84335
Agri 2 1.0446 0.4 0.5 0 .20892
Agri 3 0 0.7 0.5 0
Mangrove 0 1 0.4 0
Photovo ltaïqu e Sav. arb orée 1.29 14 0.6 0.4 0.309936
Forêt sèch e 2.1 626 0.3 0.4 0 .259512
A gri 1 0.5277 1 0.4 0 .21108
Agri 2 0. 5277 0.4 0.4 0 .084432
A gri 3 4. 1828 0.7 0.4 1 .171184
Total 275.32265 275 .32265
342
APPEND ICE E :
GRAP HIQUES DES RÉSU LTATS DE L' ANALYSE MULTICRITÈRE À PARTIR DES
VALEU RS IN ITIALES DES POIDS DES CRITÈRES.
343
c) Plan GA IA
Opt2
....
Opt5
.... C7
Opt7
..Â.
...
Opt3 Opt1
....
...
Opt4
Zoo rn : ~1 ~ %
Opt3
À
v
346
347
c) Plan GAIA
Opt2
•
Opt5
• C7
Opt7
•
Opt3 Opt1
Â.
•
...
Opt4
Zoo m : 414 %
Opt3
Â
349
a) Classement PROMETH EE 1
_44
.31
350
c) Plan GA IA
/
/
Opt2
~
...
Opt5
C7
Opt7
~
Opt3 Opt1
~ ~
Opt4
...
Zoom : ~1~ % 1 A
......
Opt3
~
>
Il : 76.39% r Dy nam1 c Scalmg
(i ,~,"· .;.i-' '<?
352
a) C lassement PROMETHEE 1
b) Classeme nt PROMETHEE Il
353
c) Plan GA IA
Opt2
•
Opt5
• Opt7
•
Opt3
• Opt1
•
Opt4
Zoom • 4H% ~
"
·········
C7
.lt."
C5
x,
Opt6
""-·
...
"-
.
#:/// _,,
• .t
y //
. 3
6
---..:..-:::·::-~.:::_~,, /~;o:;:::
~:-.:~~- 1...:'<'::.,;:. ~~-
c 11
·--
-----------------Il ~~---
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\
\
'1
il
~~
"'-"'
. ---.
·,"-è8'--.., C3
\ ~
\
\
\
'1
...
Opt3
\\
\ 1
~\12
Il v
-
< J >
A: 76.39% 1 Dyna.m1c Scalmg
35 5
a) Classement PROMETHEE l
b) Classe me nt PROMETHEE Il
356
c) Plan GA IA
/
/
.
Opt2
.
Opt5
C7
Opt7
Â.
Opt3
Â. ...
Opt1
...
Opt4
b. :
r
76.39%
.
r Dynamic Scaling
r
35 7
Zoom 414 % 1 A
C7
)1
i11
'
C5 Opt6
• iR .... ' / . 3
'-,
..._ ., //:/ 6
---~-""'
~-~~0
,.d:, / /
;/----~- 1
- ~
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C1 1
--~-
'
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~ '~
·~ ~---~
" '11
C&-, -- ---
C3
.•
\
-
\
Opt3
... \\
\ 1
1
d~ 2
<
h.: 76. 39%
l
• r
>
v
-
Dynamic Scaling
(i" ·J (' ,, .
35 8
.09
.29
c) Plan GA IA
/
/
Opt2
....
Opt5
.... .
Opt7
...
Opt3
.
Opt1
.
Opt4
Zoom : 414% 1
C7
/~
Opt3
~
\
\
\
<
Il : 76.39%
•
C\1 2
j
>
v
Dynamic Scaling
36 1
a) Classement PROMETHEE f
c) Plan GAIA
/
/
Opt2
~
Opt5 Opt7
~
C7 ~
...
Opt3 Opt1
~
Opt4
~
C7
C5 Opt6 ?
~--
/ C1 .
.. / .3
~ "~
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a) Classement PROMETHEE 1
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c) Plan GA IA
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a) Classement PROMETHEE 1
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c) Plan GA IA
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11 : 76 .39% r · Srctl
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a) Classement PROMETHEE 1
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b) Classement PROMETI-IEE Il
34
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c) Plan GA IA
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382
a) Classement PROMETHEE 1
b) Classement PROMETHEE Il
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383
c) Plan GA IA
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a) Classement PROMETHEE 1
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Zoorn 414 % 1
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.t.: 76 .39% l Dynarn ic Scaling
388
b) Classeme nt PROMETHEE II
c) Plan GA IA
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389
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Opt4
Zoom : 414 %
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A: 76.39% 1 Dynarn ic Scaling
39 1
.35
.36
b) classement PROMETHEE Il
392
c) Plans GA IA
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Opt1
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A : 84.47% Dynarnic Scalinç
(è fëiAiA~crlieriô) r GAIA-Scenarios
394
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ONG
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