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Chapitre 1 : Tension Superficielle

Chapitre 1

Tension Superficielle

1.1 Introduction aux Phénomènes de Surface


Les phénomènes de surface ou « phénomènes d’interface » qui apparaissent à la surface qui
limite d’un liquide avec un gaz, un liquide ou solide se rencontrent dans de nombreux domaine
de la chimie, de la physico-chimie, dans les industries pétrolières et dans plusieurs domaines
de génie des procédés de façon plus générale.
Ils prennent leur origine dans les interactions moléculaire. A l’intérieur du liquide chaque
molécule est soumise à l’attraction de toutes les molécules environnantes ; elle les maintient à
une certaine distance grâce à l’agitation thermique et aux chocs qui en résultent. Au total les
actions ont un effet isotrope statiquement nul (figure 1.1).

Au contraire, les molécules situées en surface sont soumises à une action asymétrique par
rapport à l’interface. Elles sont plus attirées vers l’intérieur du liquide que vers l’extérieur. Il en
résulte pour la surface une tendance à se restreindre. Par conséquent, le passage d’une molécule
du sein du liquide à la surface entraine une augmentation de son énergie potentielle. Il faut
donc lui fournir de l’énergie pour effectuer ce passage.

Figure (1.1) : Interface liquide-vapeur

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1.2 Tension Superficielle


1.2.2 Définition
La tension superficielle est une énergie libre de surface qui s'oppose à toute tentative
d'augmenter l'aire de l'interface. C'est-à-dire, pour augmenter l'aire d'une surface d’un
incrément dA= l.dx , il faut amener des molécules de l'intérieur vers la surface, on doit donc
effectuer un travail contre les forces de cohésion à l'intérieur du liquide.

Il y a une proportionnalité entre le travail dW que l’on fournit et l’augmentation dA de


l’aire de la surface liquide ; on écrit simplement :

dW = σdA = dG (1.1)
Le coefficient de proportionnalité σ est appelé tension superficielle
dG
σ= ( ) (1.2)
dA T,P

dW : le travail effectué par la surface qui s'accroit d'une quantité dA
dG : la variation d'énergie libre
Remarquant que l’énergie dépensée pour augmenter l’aire superficielle correspond au travail
d’une force F.
𝑑𝑊 = 𝐹. 𝑑𝑥 (1.3)

dA= l.dx

Figure (1.2) : Surface de l’interface eau/air

Compte tenu de la relation (1.3) :


𝐹. 𝑑𝑥 = 𝜎 . 𝑑𝐴 = 𝜎. 𝑙. 𝑑𝑥 (1.4)
𝐹
On aura : 𝜎= (1.5)
𝑙

énergie M L2 T −2 M L T −2 force
σ= = 2
= =
surface L L longueur

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Donc l'unité de la tension superficielle est (J/ m2 ) ou (N/m), mais pour des raison plus pratiques,
elle est exprimé en (erg/cm2) ou (dyne/cm), ceci est du fait que les dimensions qui intervient
dans les phénomènes de surface sont de l'ordre du cm et cm2.

1.2.3 Observation
La tension superficielle qui permet à la goutte d'eau de ne pas s'étaler sur une feuille d’arbre,
au trombone de flotter à la surface d'un verre d'eau et aussi aux certains insectes (le gerris) à
patiner et se déplacer à grande vitesse (1 m/s) à la surface de l’eau comme s’ils glissaient sur
un film souple.

Figure (1.3) : Une goutte d'eau


Figure (1.4): Le trombone Figure (1.5): Le gerris
sur une feuille de papillon

1.3 Pression sur les surfaces


Le phénomène de tension superficielle fait apparaitre une grandeur intensive propre aux
liquides, qui intervient principalement dans les phénomènes de capillarité et dans la
formation des gouttes, ainsi que dans les propriétés de mouillabilité des surfaces par les
liquides.

1.3.1 Loi de Laplace


On considère une goutte sphérique de liquide entouré de sa vapeur. La pression à l’intérieur de
la sphère est Pi et la pression à l’extérieur, dans la phase vapeur est Pe.
La résultante de toutes les forces de tension superficielle a pour effet d’exercer une compression
de façon à réduire la surface de la sphère. Il existe donc une surpression à l’intérieur de la
sphère.
L’existence de cette bulle suggère que la pression interne Pi est supérieure à la pression externe
Pe.
Les travails des forces de pression au cours de cette opération sont :
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4
𝑑𝑊𝑒 = − 𝑃𝑒 𝑑𝑉 = −𝑃𝑒 𝑑 ( 𝜋𝑅 3 ) = −𝑃𝑒 4𝜋𝑅 2 𝑑𝑅
3
4
𝑑𝑊𝑖 = 𝑃𝑖 𝑑𝑉 = 𝑃𝑖 𝑑 ( 𝜋𝑅 3 ) = 𝑃𝑖 4𝜋𝑅 2 𝑑𝑅
3

Le travail total est donc :


𝑑𝑊 = (𝑃𝑖 − 𝑃𝑒 ) 4𝜋 𝑅 2 𝑑𝑅

Le travail des forces de tension superficielle :

𝑑𝑊 = 𝜎 𝑑𝐴

𝑑𝑊 = 𝜎 𝑑(4𝜋 𝑅 2 ) = 8 𝜎 𝜋 𝑅 𝑑𝑅

Figure (1.6): Goute d’eau


Par identification on aura :
2𝜎
∆𝑃 = (𝑃𝑖 − 𝑃𝑒 ) = 𝑅 (1.6)

Ce résultat est valable pour les interfaces liquide-liquide est gaz-liquide.

Pour une surface courbe plus générale, de rayons de courbure R1 et R2 ,

L'équation prend la forme de LAPLACE :

1 1
∆𝑃 = 𝜎 ( + ) (1.7)
𝑅1 𝑅2

Figure (1.7): surface courbé

1.3.2 Ascension capillaire

L’ascension capillaire est due aux forces superficielles appliquées en tout point du contour
du ménisque. La résultante F de ces forces équilibre le poids P du liquide soulevé. Le poids
de la colonne de liquide dans le tube est équilibré par la force de tension superficielle s'exerçant
sur la ligne de raccordement entre le liquide et la paroi du tube.

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P = F' avec (F' = F . cosθ )

P= m g = π r² ρ g h

F= 2 π r σ cosθ

Avec:
r
r : rayon intérieur du tube

ρ: masse volumique du liquide

g : accélération de la pesanteur

σ: tension superficielle du liquide

θ: angle de contact liquide/solide

Figure (1.8): Ascension capillaire

cos θ: parce que seule la composante verticale contribue à la résultante F

On obtient ainsi la Loi de JURIN :

2𝜎 𝑐𝑜𝑠𝜃
ℎ= (1.8)
𝑟. 𝜌. 𝑔

Si on tient compte de la masse volumique du fluide ambiant 𝜌0 , la formule générale s’écrit :


1 1
𝜎= 𝑔. ℎ. (𝜌 − 𝜌0 ). cos 𝜃 . 𝑟 (1.9)
2

Si le fluide est un gaz, sa densité est négligeable, on aura :


1 1
𝜎= 𝑔. ℎ. 𝜌. cos 𝜃 . 𝑟 (1.10)
2

Dans le cas du mouillage parfait, cos θ= 1, l'équation prend la forme


1
𝜎= 𝑔. ℎ. 𝜌. 𝑟 (1.11)
2

Application de l'Ascension Capillaire

On plonge un tube capillaire dans un liquide, ce dernier monte dans le tube, la hauteur de l'élévation
sera spécifique pour chaque liquide. Si on utilise des liquides de tension superficielle connue, on peut
étalonner le tube en tension superficielle.
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Soit deux liquide A et B, Si B est pris comme référence, en appliquant l'ascension capillaire pour
chaque liquide, on peut écrire :

1 1
𝜎𝐴 = g . ℎ𝐴 . 𝜌𝐴 et 𝜎𝐵 = g . ℎ𝐵 . 𝜌𝐵
2 2

ρB hB
σA = σB . . (1.12)
ρA hA

L'eau est généralement considéré comme référence : 𝜎eau = 72.75 dyne/cm à 20°C

Tableau1. 1 : Tension superficielle de quelques substances


Substance tension superficielle σ (dyne/cm) à 0°C
Cyclohexane 30.40
Aldéhyde propaoique 29.82
Benzène 28.81
Chloroforme 26.70
Acétate d’éthyle 23.97
Acétone 24.02 à 20°C
Mercure 480 à 15°C

1.4 Les Fonctions Thermodynamiques de Surface


1.4.1 Potentiel chimique
Dans le cas d'un système à plusieurs constituants, l'énergie de Gibbs est une fonction de
température, pression et de la composition ;

𝐺 = 𝑓( 𝑇, 𝑃, 𝑛1 , 𝑛2 , … … 𝑛𝑐 )
Où:
ni : nombre de mole
c: nombre de constituant
Le dérivé total est donc :

∂G ∂G c n ∂G
dG = (∂ T) dT + (∂ P) dP + ∑i=1 (∂ n ) dA (1.13)
P,ni T,ni i T,P

𝜕𝐺 𝜕𝐺 𝜕𝐺
𝑑𝐺 = (𝜕𝑇 ) 𝑑𝑇 + (𝜕𝑃 ) 𝑑𝑃 + ∑𝑐𝑖=1 (𝜕𝑛𝑖) 𝑑𝑛 (1.14)

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De la thermodynamique classique :
𝜕𝐺 𝜕𝐺
(𝜕𝑇 ) = 𝑉, (𝜕𝑇 ) = −𝑆

Donc on définit le potentiel chimique µ de l’espèce i :


∂G
μi = (∂n)P,T,nj (1.15)

Il s’ensuit :

𝑑𝐺 = − 𝑆𝑑𝑇 + 𝑉𝑑𝑃 + ∑𝑐𝑖=1 𝜇𝑑𝑛𝑖 (1.16)

Dans les conditions de température, pression et le nombre de moles des autres espèces j# i
restent constants :

𝑑𝐺 = ∑𝑛𝑖=0 𝜇𝑖 𝑛𝑖 (1.15)

On aura donc : G = ∑𝑛𝑖=1 μi ni (1.16)

1.4.2 Isotherme de Gibbs

On considère une solution à 2 composantes : le solvant 1 et le soluté 2. Soit n1 le nombre de


moles du solvant et n2 le nombre de moles du soluté. Si A est la surface et 𝜎 sa tension
superficielle. L'énergie de Gibbs de la surface à température et à pression constantes est donnée
par :

G = 𝜎.A + µ1 .n1 + µ2 .n2 (1.17)

𝜎.A : représente l'énergie de formation de la surface

Une différentiation de cette expression donne :

dG = 𝜎 dA + A d 𝜎 + µ1 dn1 + n1 d µ1+ µ2 dn2 + n2 dµ2

Lorsque le système est à l'équilibre dG = 0 , n1; n2; A constants :

𝜎 dA = µ1 dn1 = µ2 dn2 = 0

En divisant par A, on obtient :

n n
d𝜎= − (A) dµ1 − (A) dµ2

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𝑛
Le terme ( ) appelé concentration superficielle, il est noté Г
𝐴

d𝜎= − г1 dµ1 + − г 2 dµ2

L'adsorption est dite positive si le soluté a tendance à s'accumuler à la surface de la solution,


c'est-à-dire : n1 =0 г1 = 0

d 𝜎 = − г 2 dµ2 (1.18) C'est l'expression de GIBBS.

Par définition le potentiel chimique s’écrit :


µi = µi0 + RTLn ai (1.19)

Où a est l'activité de l'éspèce i;

Ainsi pour un mélange de gaz parfaitbon peut écrire pour chaque constituant:

µi = µi0 + RTLn Pi (1.20)

Par analogie on peut écrire la relation suivante pour une solution à deux constituant :

µ1 = µ10 + RTLn C1 et µ2 = µ20 + RTLn C2

En dérivant : dµ2 = RT. Ln C2


La formule de GIBBS donne:
d 𝜎 = − г 2 RT. dLnC2
La concentration superficielle est alors égale à:
1 𝑑𝜎
г 2 = − 𝑅𝑇 (1.21)
𝑑𝐿𝑛 𝐶2

𝑑𝐶2
Sachant que : dLnC2 =
𝐶2
L'équation s'écrit encore de la façon suivante et qui est la forme la plus utilisé :
𝐶2 𝑑𝜎
г 2= − (1.22)
𝑅𝑇 𝑑𝐶2

C'est l'équation de l'Isotherme d'adsorption de GIBBS.

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𝑑𝜎
 Le signe (-) montre que si le soluté abaisse la tension superficielle ; est négative ;
𝑑𝐶2
il sera adsorbé positivement à la surface. Dans le cas contraire l'adsorption sera
négative.
 Les composés dont les molécules ont tendance à s'accumulé en surface sont appelés
tensioactifs, tan disque ceux dont les molécules ont tendance à s'éloigner de la
surface sont appelés tensio-inactifs.
 Les tensioactifs abaissent la tension superficielle alors que les tensio-inactifs
augmentent la tension superficielle.

1.5 Effet de la concentration sur la tension superficielle

1.5.1 Règle de TRAUBE


Il a était démontré expérimentalement dans le cas des solutions diluées, la pente de la courbe
𝜎 =f© est une droite, l'abaissement est donc proportionnel à la concentration.
TRAUBE a proposé la formule empirique suivante :

𝜎0 – 𝜎 = K.C (1.23)

𝜎0 : Tension superficielle du solvant,


𝜎 : Tension superficielle de la solution,
K: constante caractéristique du soluté.

Figure (1.7): tension superficielle en fonction de concentration

1.5.2 Comportement de la couche adsorbé

La différenciation de l'équation (1.22) s’écrit :


𝑑𝜎
− = K
𝑑𝐶
En la substituant dans l'équation (1.20) l'Isotherme de GIBBS il vient :
𝐶.𝐾
г = (1.22)
𝑅𝑇
De l'équation (1.21) en déduit K:
𝜎0− 𝜎
𝐾= 𝐶
(1.23)

En remplaçant dans l'équation (1.22) il vient :

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𝜎0− 𝜎
г = (1.24)
𝑅𝑇

La concentration superficielle pour une mole de soluté s'écrit aussi г = 1/A , d'où :

A.( 𝜎0 – 𝜎) = RT (1.25)

Cette équation est du même type que celle des gaz parfaits, par analogie le terme
(𝜎0 – 𝜎) = 𝜋 est appelé pression superficie (erg/cm2), pour n moles l'équation s’écrit :

A.( 𝜎0 – 𝜎) = 𝜋.A = n RT (1.26)

C'est donc une équation d'état pour l'adsorption positive, ceci suggère que les molécules du
soluté adsorbé à la surface se comportent comme un gaz parfait à deux dimensions.

1.5.3 Mesure de l’aire moléculaire


Les allures suivantes représentent la concentration superficielle pour une série homologue des
acides gras (CnH2n+1COOH), contenant n, n+1, n+2,…atomes de carbone, les courbes ont la
même valeur de гmax pour une concentration maximale.

г (mol/cm3 )

n+5 n
гmax

C2 (mol/l)

Figure (1.7): Concentration superficielle en fonction de concentration du soluté

Les molécules ont une orientation bien définie à la surface de l'eau, leurs groupes carboxyliques
hydrophiles plongent dans l'eau et la chaine hydrophobe s'agite à la surface de l'eau figure (1.9).

Queue hydrophobe Tête hydrophile

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Figure (1.8) : Molécule de Sodium Lauryl Sulfate

Le palier indique une saturation de la surface en moles de soluté. C'est un état où toutes les
molécules de soluté qui couvrent la surface sont les unes devant les autres. Si on suppose qu'il
y a une monocouche, l'aire occupée par une molécule peut être calculé par :

1
𝑎𝑚 = 𝑁.Γ (1.27)
𝑚𝑎𝑥

Avec:
am : la section transversale de la chaine carbonée
Ɲ: nombre d'AVOGADRO.

1.5.4 Règle de SZTSZKOWSKI


Pour les solutions concentrées la tension superficielle s'écrit :
𝜎0 – 𝜎 = a log(1+bC) (1.28)
a et b représente les constantes caractéristiques de la substance dissoute
C: la concentration.

1.6 Variation de la tension superficielle en fonction de la température


Soit un système ou l'énergie de Gibbs ne dépend que de la température, et de l’étendue de la
surface A, on supposera que le système est à pression constante, et que la variation du nombre
de mole est négligeable. Il vient :
𝐺 = 𝑓(𝑇, 𝐴)

La forme différentielle de G est exprimé par :

𝜕𝐺 𝜕𝐺
𝑑𝐺 = (𝜕 𝑇) 𝑑𝑇 + (𝜕 𝐴) 𝑑𝐴
𝐴,𝑃 𝑇,𝑃

𝜕𝐺 𝜕𝐺
Sachant que (𝜕 𝑇 ) = −𝑆 et (𝜕 𝐴 ) = 𝜎
𝐴 𝑇

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On aura : 𝑑𝐺 = −𝑆𝑑𝑇 + 𝜎 𝑑𝐴

L’évolution d’un système thermodynamique vers un état d’équilibre est conditionnée par l’inégalité de
dG < 0 . La tension superficielle est une quantité positive, il vient alors dA < 0 : traduit une tendance
naturelle des surfaces à se contracter. En d’autres mots, l’interface doit nécessairement diminuer sa
surface libre pour être à l’équilibre thermodynamique

Lorsque la température s'élève, les corps se dilatent, les forces d'attractions mutuelle entre les molécules
internes et celles se trouvant à la surface diminuent, ceci entraine une décroissance de la tension
superficielle.

Plusieurs relations empiriques ont été proposées pour expliquer cette dépendance ; en voici deux
exemples :

𝑇
Relation d’Eötvös 𝜎 = 𝜎0 (1 − 𝑇𝑐
) (1.29)

𝑀 2/3
Relation Ramsay-Shield 𝜎 (𝜌) = 𝑘 ′ (𝑇𝑐 − 𝑇 − 6) (1.30)

Où :
Tc : la température critique
M : la masse moléculaire
ρ : la masse volumique du liquide.
K’ : constante dépendant de la substance considérée.

Tableau1. 2 : Tension superficielle de l’eau en fonction de la température


T(C°) σ (dyn/cm)
0.01 75.64
10 74.23
20 72.75
50 67.94
80 62.67
100 58.91
200 37.69
300 14.30
374 0.00

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1.7 Etude Physico-chimique de la tensioactivité


1.7.1 Introduction
La surface libre d'un liquide ou d'un solide est en effet une interface liquide-vapeur, solide-
vapeur. Du point de vue des tensioactifs d'autres interfaces existent, il s'agit d'interfaces,
liquide-liquide responsable des émulsions, les interfaces liquide-solide qui intervient dans le
mouillage est la détersion.
1.7.2 Tension Interfaciale
Si on a deux liquides non miscible A et B, il se crée une interface AB qui sera caractériser par
une tension interfaciale : 𝜎AB

Figure (1.9):Interface liquide-liquide

1.7.3 Adhésion et Cohésion dans les Interfaces liquide-liquide

I.7.3.a Cohésion
On considère une colonne de liquide homogène dont la section transversale est de 1cm2 (figure
(1.9).Le travail ou l'énergie de cohésion se définit par :

WC = 2 𝜎 LV (1.31)

Figure (1.10): Cohésion d’une colonne liquide

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I.7.3.b Energie d'Adhésion de deux liquides

On considère une colonne de deux liquides différents collés A et B (figure (1.10), l'énergie
d'adhésion est l'énergie qu'il faut fournir pour les séparer. Cela revient à créer une unité de
surface de A et de B, et à supprimer une interface AB.

Wadh = 𝜎A+ 𝜎B−𝜎AB (1.32) Relation de DUPRE

Figure (1.11): Adhésion de deux corps

I.7.4 Mouillabilité et Angle de contact


Lorsqu’une petite quantité du liquide est placé sur une surface plane, l’aspect de la goutte
dépendra de la nature des forces entre les deux phases. S’il y a répulsion le liquide aura tendance
à former un globule, on dit que le liquide ne mouille pas la surface.
Par contre si les interactions solide-liquide seront plus attractives que les interactions liquide-
liquide, la goutte s'aplatit, on dit que liquide mouille la surface. L'angle de contact entre le liquide et la
surface du solide est généralement utilisé comme index de mouillabilité. On dit que liquide mouille la
surface lorsque θ est aigue (˂90°)

θ=180°

θ=0°

Figure (1.12) : Angle de contact et Mouillage

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Tableau 1. 3: Angle de contact de quelque substance


Liquide Solide θ

Mercure Verre 140°

Eau Paraffine 107°

Eau Argent 90°

Eau Verre 0°

Ethanol Verre 0°

Ether Verre 0°

CH2I2 Quartz 33°

I.7.5 Condition d'Etalement et Coefficient d'Etalement


Un liquide A s'étalera sur une surface de liquide B si son énergie de cohésion est inférieur à
son énergie d'adhésion à B, c'est- à-dire s'il s'satisfait à la relation :
WC ˂ WAB

C'est-à-dire: 2 𝜎 LV ˂ 𝜎A+ 𝜎B−𝜎AB

on étudie l'étalement de l'eau sur le mercure donc 𝜎 LV est 𝜎 LV

Ou encore : 𝜎A+𝜎AB - 𝜎 B ˂ 0

On trouve : 𝜎B ˃ 𝜎A + 𝜎AB (1.33)

Harkins a appelé coefficient d'étalement la quantité :

Cét = WAB - WC = 𝜎A+ 𝜎B−𝜎AB − 2 𝜎 A

Pour qu'il y a étament il faut que le coefficient d'étalement soit positif ou nul, c'est-à-dire :

𝜎B−𝜎AB − 𝜎A ≥ 0 (1.34)
I.7.6 Energie d'Adhésion solide-liquide

L'équation de DUPRE est transposable au cas des interfaces solide-liquide, et devient :

WSL = 𝜎S+ 𝜎L−𝜎SL (1.35)

𝜎S : Tension de surface du solide

𝜎L : Tension de surface du liquide


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𝜎SL : Tension de l'interface solide- liquide


 Le fluide s'étend sur le solide avec un angle de contact nul, si l'énergie d'Adhésion
solide-liquide est supérieure à l'énergie de cohésion du liquide c'est-à-dire :
𝜎S+ 𝜎L−𝜎SL ˃ 2𝜎L

Alors le fluide mouille parfaitement le solide, et nous dirons que le solide à haute énergie
de surface par rapport au liquide.

 Le fluide ne mouille pas parfaitement le solide, si l l'énergie de cohésion du liquide est


supérieure à l'énergie d'Adhésion solide-liquide c'est-à-dire :

𝜎S+ 𝜎L−𝜎SL ˂ 2𝜎L

Alors nous dirons que le solide à faible énergie de surface par rapport au liquide.

1.7.7 Equation de Young


Les solides à faible énergie de surface donnent généralement des angles de contact non nuls
avec les liquides, l'équation du DUPRE est reliée l'angle de contact par l'équation de Young

𝜎SL + 𝜎L cos θ = 𝜎S (1.36)

d’où :
σS − σSL
cosθ = (1.37)
σL
Figure (1.12) : Angle de contact et Mouillage

1.8 Action d'un mouillant


L'addition d'un agent mouillant à l'eau produit une adsorption de cette substance à la surface
de l'eau et à l'interface eau-solide, par conséquent 𝜎SL et 𝜎L diminuent, En appliquant la
formule de Young, θ diminuent, il se produit donc un mouillage par étalement.

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1.9 Propriétés physico-chimiques des agents de surface


Grâces d'une part, à leur adsorption aux interfaces, et d'autre part à la possibilité qu'ils aient de
donner des micelles, les tensio-actifs présentent un certain nombre de propriétés intéressantes
qui sont : le pouvoir moussant, pouvoir mouillant, pouvoir émulsionnant, pouvoir dispersant et
le pouvoir détergent.

1.9.1 Définition d’une mousse


Une mousse est définit comme l'existence d'une phase gazeuse dispersée dans un liquide. Les
mousses savonneuses par exemple sont constituées de bulles de savon.
La bulle est alors une fine couche d’eau entre deux couches de savon et renfermant de l’air.
La partie hydrophile du savon enferme l'eau dans l'épaisseur de la bulle, tandis que la partie
hydrophile, tournée vers l'air, forme une membrane.

Figure 1.13: Bulle de savon

1.9. 2 Mécanisme de détersion par les tensio-actifs

La détersion est définie comme le déplacement à l'aide d'une solution aqueuse, de toutes sorte
de contaminations graisseuses généralement rencontrées : à la surface des tissus, des métaux,
de la peau, de la céramique et de verre. Pour remplir son rôle, le détergent doit être capable de
permettre à la solution de mouiller la surface du solide, les étapes sont :

1. La surface est recouverte de graisse (saleté) et l'eau est incapable de la déplacer, du fait de
sa tension superficielle élevée, et de son mouillage inefficace.

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2. En ajoutant le détergent à l'eau, des micelles se forment.


3. La queue hydrophobe s'accroche à la graisse, en réduisant son adhésion au solide.
4. Les têtes hydrophiles se repoussent entre elles, provoquant une agglomération de la tache
5. Une agitation modérée décolle la tache de graisse du tissue, les micelles ainsi formées se
dispersent dans l'eau car elles se repoussent.

Micelle

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