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Revue Philosophique de Louvain

Elmar Holenstein, Linguistik. Semiotik. Hermeneutik. Plädoyers für


eine strukturale Phänomenologie
Ludwika Malewska-Mostowicz

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Malewska-Mostowicz Ludwika. Elmar Holenstein, Linguistik. Semiotik. Hermeneutik. Plädoyers für eine strukturale
Phänomenologie . In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, tome 83, n°59, 1985. pp. 454-456 ;

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454 Comptes rendus

Cette thèse est alors envisagée selon divers points de vue, tels la
sémantique, la pratique discursive, les problèmes posés par la polémique.
Des analyses de textes du xvne siècle notamment jansénistes
illustrent l'argumentation, la rendant concrète et attrayante. Elles
permettent à l'auteur de nouer des dialogues avec un certain nombre de
penseurs actuels, tels Foucault, Serres, Barthes, Greimas. Si l'on éprouve
parfois un certain malaise, c'est peut-être parce que description et
spéculation n'apparaissent pas toujours suffisamment distinctes. Le
dialogue ne peut s'engager sur une grille posée à l'avance. Néanmoins ce
court traité offre bien des éléments intéressants à la réflexion
philosophique sur le langage.
Luce Fontaine-De Visscher.

Elmar Holenstein, Linguistik. Semiotik. Hermeneutik. Plàdoyers


fur eine strukturale Phànomenologie. Un vol. 20 x 12 de 229 pp.
Francfort sur le Main, Suhrkamp Verlag, 1976.
Le problème social de toutes les sciences humaines revient au
dilemme de l'universalité et de la relativité de la connaissance, de la
science et de la compréhension. Le problème semble s'enraciner à
l'époque de Wilhelm von Humboldt, à la frontière du classicisme et du
romantisme. Les controverses sur l'articulation de ce problème sont
aujourd'hui vivantes et concernent le statut et le rôle des sciences qui
prétendent à l'universalité. Le livre d'E. Holenstein est une tentative
d'esquisser la structure du problème et d'en proposer la solution. Cet
entrelacs linguistique avec les autres sciences révèle le problème
fondamental des sciences humaines à aspiration universelle. Les domaines sont
liés; ils présentent aussi beaucoup de différences et de spécificités
concrètes quant à la méthode et au sujet. Le côté fascinant du livre est la
démonstration de la relation paradoxale de liaison et de contradiction
entre linguistique, sémiotique et herméneutique.
Le livre est structuré d'après le critère du rôle central du
structuralisme phénoménologique de R. Jakobson. Cette théorie est située, selon
l'A., aux sources du structuralisme linguistique. On peut la considérer en
tant que «pont» entré le point de départ de la linguistique contemporaine
<le cercle de Prague et le formalisme), et la psychologie cognitive, la
psychanalyse et l'herméneutique (de Dilthey jusqu'à Heidegger et
Gadamer). La prédominance des prémisses sur les structures du langage est
très importante pour la compréhension et l'interprétation du monde
(comme monde de signes); elle constitue dans le livre, de façon
prééminente, la théorie sémiotique de la culture. L'A. souligne l'enracinement et
la complémentarité des domaines dominants de la philosophie
contemporaine dans l'histoire.
Philosophie du langage 455

Les chapitres i et n du livre présentent le «chiasme» du


structuralisme de Jakobson et de la phénoménologie de Husserl. L'A. parle des
liaisons (historiques, fonctionnelles et structurelles) des deux méthodes
de pensée et des deux façons techniques de la recherche des structures
universelles de la langue, de la communication et de la culture. Le
troisième chapitre illustre les exemples de liaisons mutuelles (du
structuralisme et de la phénoménologie), qui sont enracinées dans la tradition et
que Holenstein appelle «le structuralisme phénoménologique» (on
trouve une description plus large de cette théorie dans E. Holenstein, R.
Jakobsons Phànomenologische Strukturalismus, 1975). L'illustration de
cette relation concerne aussi «les entrelacs» des domaines à aspirations
universelles. «L'entrelacs» est illustré d'exemples qui servent à la
démonstration de la possibilité d'appliquer la méthode de Jakobson à
différentes sciences humaines. Holenstein souligne donc le rôle dominant
et efficace de cette méthode en tant que «médiation» dans les
contradictions de la philosophie contemporaine. On doit, selon l'A., comprendre
l'efficacité de cette méthode dans le contexte des deux axes du langage
(paradigmatique et syntagmatique) et leur transformation dans le
contexte des quatre axes (différenciation, désignation et substitution,
sélection et commutation, combinaison). L'examen de la théorie des deux
axes entre dans le cadre de la théorie du langage psychanalytique,
associatif et psycho-physiologique et prépare la transformation, qui est
articulée dans le contexte de l'étude de Jakobson, dans le domaine des
quatre axes. L'A. voit dans la théorie de Jakobson le fondement de la
recherche des structures cognitives universelles. Paradoxalement, il
trouve ce fondement dans les travaux de Jakobson sur l'aphasie et la poésie,
où l'on peut articuler les structures cognitives avec les facteurs non-
cognitifs.
Je crois que la réflexion de Holenstein est inspirée par la pensée de
Kant (la recherche de Ya priori), mais en soulignant la primauté de la
raison pure. Cette controverse touche à la thèse de Kant sur la primauté
de la raison pratique (la morale) et à «l'accord de toutes les facultés»
selon des lois de la faculté de juger (l'esthétique, l'art, le génie). Le
problème de la complémentarité de tous les domaines de la raison et de
l'entendement (au sens kantien) en tant que problème actuel (au sens de
la complémentarité des méthodes de la philosophie contemporaine du
langage et de la communication) est un «retour» à la réflexion sur les
délimitations et sur l'ouverture (des limites de la raison pure) pour le
dialogue mutuel. On peut parler, dans le contexte du livre, de la
complémentarité des «aspects de la raison» et des méthodes: «épochè»
et «constitution» de Husserl, «structuralisme phénoménologique» de
Jakobson, «structure universelle du langage» (Jakobson) et «analogie
des familles de mots» (Wittgenstein).
456 Comptes rendus

Dans la présentation de la complémentarité, l'A. examine la preuve


de la supériorité de la méthode du structuralisme de Jakobson. S'il s'agit
de Ya priori du livre en tant qu'a priori de l'hypothèse de l'A., c'est la
structure du problème qui est articulée dans la discussion. L'a priori de
l'hypothèse concrète sert à l'hypothèse plus générale sur Ya priori
universel qui est lu «à travers» la structure de complémentarité de la
linguistique, sémiotique, herméneutique. Cette complémentarité est la
structure à aspiration universelle (dans le cadre de la philosophie
linguistique et sémiotique, ch. vi et vu). La notion enracinée dans les
dernières sciences la notion de «compréhension» est un fondement
pour la conclusion du livre (ch. vm).
L'A. fut le collaborateur d'H. Van Breda aux Archives Husserl de
Louvain et également de R. Jakobson à Louvain et à Harvard
University. Il a participé au projet de la recherche des structures universelles
(Universalienprojekt) à «l'Institut fur Sprachwissenschaft» de
l'Université de Cologne. Actuellement, il est professeur à l'Université de
Bochum. Ses travaux les plus importants sont: Phânomenologie der
Assoziation (1972); R. Jakobsons Phànomenologische Strukturalismus
(1975); Sprachliche Universalien (1985); Menschliches Selbstverstàndnis
(1985).
Ludwika Malewska-Mostowicz.

Elmar Holenstein, Von der Hintergehbarkeit der Sprache. Kognitive


Unterlagen der Sprache. Anhang : Zwei Vortràge von Roman Jakobson
(Suhrkamp Taschenbuch Wissenschaft, 316). Un vol. 18 x 1 1 de 205 pp.
Francfort sur le Main, Suhrkamp Verlag, 1980. Prix: 11 DM.
Ce livre pose la question, qui sert de fil conducteur à tous les travaux
de l'A., sur la possibilité et la méthode de la solution du dilemme:
relativisme ou universalisme dans la communication humaine par la
langue des signes. C'est aussi une règle de la structure du livre. Sa thèse
principale est la démonstration des «implications philosophiques» des
«changements cognitifs» dans la psychologie et dans les sciences
linguistiques (par exemple, dans l'ethno-, neuro-, psycho-linguistique, p. 7). Ce
changement donne la possibilité de la compréhension de l'entrelacs et de
l'analyse limitée à certains côtés (concrets ou généraux) de la
communication mutuelle, c'est-à-dire la possibilité de la synonymie relative, de la
séparation et de la synthèse de la langue et du langage qui sont les deux
côtés de la communication interhumaine.
L'A. estime que le changement dans la linguistique et dans la
psychologie était possible grâce à la destruction des barrières des
ethnocentrismes, par les processus sociaux et politiques et par les
influences mutuelles de cercles très différents. Pour examiner les transfor-

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