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Travail 3

Présenté à
Professeur : Éric Hudier

Étude d’un contaminant, l’acide perfluorooctanoïque

Gen44108-05
Ingénierie et environnement

Université du Québec à Rimouski

Jacob Bellavance

31 Octobre 2021
III. Production et utilisation du composé au Québec

Comme il a été vu au chapitre précédent, l’acide perfluorooctanoïque n’est pas


un composé se trouvant naturellement dans l’environnement. En effet, la première
synthétisation de ce composé remonterait à l’an 1940 lors du projet Manhattan de
développement de la bombe atomique. Celle-ci avait servi à rendre les chars d'assaut
utilisés lors de la Seconde Guerre mondiale étanche [1]. Selon la même source, il
semblerait qu’en date de mai 2020, 99% de la population mondiale présentait des
traces de PFOA dans leur sang. [1]. Ainsi, il apparaît pertinent de couvrir les données
existantes sur la production de celui-ci au Québec. En effet, ce composé synthétique
nous parvient d’une multitude de façons, nous renseigne Santé Canada : « Il est utilisé
lors de la fabrication de revêtements résistant à l’eau contenus dans divers produits
grand public de même que dans certaines applications chimiques spécialisées telles
que les mousses extinctrices, les fluides hydrauliques et les détachants de moquettes.
» [2]. De plus, la parution du film Dark Waters en 2019 réanima les enjeux liés à
l’utilisation du APFO. Ce long-métrage dénonçait les produits de la marque Téflon.
Cette compagnie de cuisine produisant des poêles en Téflon qui est en fait une longue
molécule assemblée de petites molécules d’APFO [2].  Ainsi, il apparaît donc logique
qu’une plus grande concentration d’APFO dans l’environnement soit liée à deux
causes. D’une part, la proximité à des industries utilisant l’APFO en grande quantité et,
d’autre part, la proximité à des endroits où des mousses extinctrices à base d’APFO
auraient été utilisées pour éteindre des feux. 

IV. Les données disponibles (ministère de l’Environnement) sur les


niveaux de concentration observés au Québec

Au Québec, les données ayant trait à la concentration d’APFO dans l’eau


proviennent de campagnes d’échantillonnages réalisées par le Ministère lors d’un
programme intitulé « surveillance de la qualité d’eau potable » [2]. En effet, le site
gouvernemental Santé Canada nous indique qu’en « 2007 et 2008, 84 analyses de
PFOA [APFO] ont été réalisées à l’eau traitée de 7 installations de production d’eau
potable alimentée en eau de surface » [2]. Le choix des emplacements n’a pas été
décidé au hasard. Effectivement, ces analyses se sont déroulées à des endroits choisis
en fonction de la susceptibilité à détecter cette substance, c’est-à-dire à des endroits
tels que des villes dotées d’une population importante ou bien près d’industries de
textiles. Selon les résultats de ces analyses, l’APFO aurait été « détecté à au moins une
occasion à l’eau traitée de toutes les installations échantillonnées [...] et 75% des
échantillons prélevés ont présenté un résultat supérieur à la limite de détection » [2].
Bien que la limite de détection ne nous renseigne pas sur la valeur exacte, celle-ci
permet de savoir si les résultats dépassent la plus faible quantité que la méthode
permet de détecter. Il apparaît donc évident que l’APFO se retrouve bel et bien au
Québec, mais selon quels niveaux de concentration ? Selon le comité fédéral-
provincial-territorial sur l’eau potable, « la concentration maximale mesurée était de
0,073 µg/L » [2]. Ce résultat apparaît rassurant pour les habitants de la province du
Québec puisque, selon la même source, la concentration maximale acceptable (CMA)
pour ce composé est de 0,2 µg/L. Ainsi, le résultat des analyses des 7 installations de
production d’eau potable effectuées en 2007 et 2008 au Québec se situe beaucoup
plus bas que la CMA. Cependant, étant donné que ces analyses ont été effectuées il y
a plus de 10 ans, il serait peut-être adéquat de refaire des analyses pour voir si la
concentration d’APFO se situe toujours en bas du seuil de concentration maximale
acceptable ou même afin de voir s’il y a eu un changement par rapport à sa
concentration dans l’eau potable. 

VIII. Normes disponibles

Maintenant que les dangers liés au contaminant qu’est l’acide


perfluorooctanoïque sont explicités, il peut s’avérer intéressant d’explorer les différentes
normes appliquées à cette molécule. Selon NSF International, la National Sanitation
Foundation International, l’agence de protection environnementale américaine (EPA)
aurait établi un avis de santé par rapport à l’exposition d’une vie entière à l’APFO égale
à 70 ppt ( parts per trillion) [3]. Tandis qu’en juin 2017, de l’autre côté de l’océan
atlantique, « la Commission européenne a conclu que la fabrication, l’utilisation ou la
mise sur le marché du PFOA (...) [entraînait] un risque inacceptable pour la santé
humaine et l’environnement » [1]. Tandis qu’au Québec, Santé Canada nous renseigne
que « le PFOA ne fait pas l’objet d’une norme au Règlement sur la qualité de l’eau
potable ». [2] En effet, les résultats des analyses montrés au chapitre IV serviraient à
justifier le choix de ne pas ajouter une norme pour l’APFO au Québec. [2] 

IX. Bibliographie

[1] : Téflon : les molécules toxiques « s’incrustent partout, jusqu’aux tréfonds de l’Arctique »,
Alexandre-Reza Kobaki pour Reporterre, 19 mai 2020, https://reporterre.net/Teflon-les-
molecules-toxiques-s-incrustent-partout-jusqu-aux-trefonds-de-l-Arctique

[2] : Document de consultation publique sur L’acide perfluorooctanoïque dans l’eau potable
(Partie I), gouvernement du Canada/Santé Canada, Date de consultation : 25 octobre 2021 

[3] : Article sur l’APFO intitulé : PFOA/PFOS in Drinking Water, juillet 2021,
https://www.nsf.org/consumer-resources/articles/pfoa-pfos-drinking-water

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