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Lycée La Bruyère, Versailles Pour le mercredi 10/10/2012

ECS 2 – Mathématiques – A. Troesch

DM no 4 : Autour de la fonction Γ (DEVOIR FACULTATIF)

Correction du problème –
Partie préliminaire : quelques rappels
1. Pour tout x ∈ R fixé, la fonction t 7→ tx−1 e−t est continue sur ]0, +∞[, donc l’intégrale n’a d’impropretés qu’en
0 et +∞.
• On a : t2 tx−1 e−t = tx+1 e−t −→t→+∞ 0, d’après les croissances comparées, donc :
 
x−1 −t 1
t e =o 2 .
t
Z +∞
dt
Comme les fonctions en jeu sont positives, et que converge en tant qu’intégrale de Riemann de
1 t2
Z +∞
paramètre 2 > 1 en +∞, on en déduit que tx−1 e−t dt converge, d’après le théorème de comparaison par
1
négligeabilité, ceci quelle que soit la valeur de x. Z 1
• On a tx−1 e−t ∼ tx−1 , et les fonctions étant positives, l’intégrale tx−1 e−t dt est de même nature que
t→0+ 0
Z 1
x−1
l’intégrale de Riemann t dt, donc elle converge si et seulement si 1 − x < 1, donc si et seulement si
0
x > 0.
par conséquent, l’intégrale définissant Γ converge si et seulement si x > 0, donc le domaine de définition de Γ
est DΓ =]0, +∞[ .
2. Soit x > 0. On a : Z +∞
Γ(x + 1) = tx e−t dt.
0
On pose u et v les fonctions de classe C 1 sur ]0, +∞[, définies par :
∀t ∈]0, +∞[, u(t) = tx , u′ (t) = xtx−1 , v(t) = −e−t , v ′ (t) = e−t .
On a alors :
∀t ∈]0, +∞[, u(t)v(t) = −tx e−t ,
et comme x > 0, et d’après les théorèmes de croissance comparée en +∞, il vient :
lim u(t)v(t) = 0 et lim u(t)v(t) = 0.
t→0 t→+∞

Ainsi, on peut faire l’intégration par parties directement sur les intégrales impropres, et, l’intégrale Γ(x + 1) de
laquelle on part étant convergente, cela nous assure la convergence de l’intégrale obtenue à l’issue de l’intégration
par parties. On peut donc écrire :
h ilim+∞ Z +∞
Γ(x + 1) = u(t)v(t) + xtx−1 e−t dt = xΓ(x) = Γ(x + 1) .
lim0 0

Par itération, on a alors, pour n ∈ N :
Γ(n) = (n − 1)Γ(n − 1) = (n − 1)(n − 2)Γ(n − 3) = · · · = (n − 1)!Γ(1).
Or, Z +∞
Γ(1) = e−t dt = − lim e−t + 1 = 1.
0 t→∞

Ainsi, pour tout n ∈ N∗ , Γ(n) = (n − 1)! .


3. On a, pour tout x > 0,
Γ(x + 1)
Γ(x) = .
x
Or, puisqu’on admet la continuité de Γ(x) (donc notamment en 1), lim+ Γ(x + 1) = Γ(1) = 1, et donc :
x→0

1
Γ(x) ∼+ .
0 x

1
Partie I – Une expression de Γ(x)

1. Soit n un entier supérieur ou égal à 1.


(a) • La fonction f : u 7→ ln(1 − u) est de classe C 2 sur [0, 1[, et :
1 1
∀u ∈ [0, 1[, f ′ (u) = − , f ′′ (u) = − 6 0.
1−u u2
Ainsi, f est concave, donc son graphe est situé au dessous de sa tangente en 0. Ainsi :

∀u ∈ [0, 1[, ln(1 − u) 6 f ′ (0)u + f (0) = −u.

On obtient bien, pour tout u ∈ [0, 1[, ln(1 − u) 6 −u .


• Soit t dans [0, n]. Si t = n, le résultat est immédiat. Si t ∈ [0, n[, on nt ∈ [0, 1[, donc, d’après la question
précédente,    
t t t
ln 1 − 6− donc: n ln 1 − 6 −t,
n n n
et l’exponentielle étant croissante,
 n
t
= en ln(1− n ) 6 e−t .
1
1−
n
 n
t
Ainsi, pour tout n ∈ [0, n], 1− 6 e−t .
n
√ t2
   
t
(b) Soit ϕ définie sur [0, n[ par ϕ(t) = ln 1 − − t − n ln 1 − .
n n

La fonction ϕ est dérivable sur [0, n[, en tant que composée de fonctions dérivables (car pour tout t dans
2
cet intervalle, 1 − tn > 0, et 1 − nt > 0). On a alors :
√ −2t 1 −2t n −2t t
∀t ∈ [0, n[, ϕ′ (t) = 2 − 1 + t = −1+ = +
n 1 − tn 1− n
n − t2 n−t n − t2 n−t

Après simplifications, il vient :


√ −t2 + 2t − n
∀t ∈ [0, n[, ϕ′ (t) = t · .
(n − t2 )(n − t)

Puisque 0 6 t < n 6 n, ϕ′ (t) est du signe de −t2 + 2t − n. Or, le discriminant de ce polynôme de degré 2
et 4 − 4n 6 0, car n > 1. Ainsi, comme ce polynôme n’admet pas deux racines réelles distintes, il garde un
signe constant sur R, égal au signe de son coefficient dominant, donc négatif.

Ainsi, pour tout t ∈ [0, n[, ϕ′ (t) 6 0, d’où le tableau suivant :

x 0 n

ϕ′ (x) −

0
ϕ(x)
−∞

On a donc, pour tout t ∈ [0, n[,
t2
   
t
ϕ(t) 6 0, donc: ln 1 − − t 6 n ln 1 − ,
n n
donc, l’exponentielle étant croissante,
n
t2
 
t
−t
1−e 6 1− .
n n

Cette inégalité étant aussi trivialement vérifiée pour t = n, on en déduit que :
n
√ t2
  
t
∀t ∈ [0, n], 1− e−t 6 1 − .
n n

2
n
√ t2
  
−t t
(c) Pour tout t ∈ [ n, n], on a : 1− e 606 1− .
n n

Ainsi, d’après la question précédente, affirmant cette inégalité sur [0, n], et d’après 1(a), il vient :
n
t2 −t

t
∀t ∈ [0, n], e−t − e 6 1− 6 e−t .
n n

Soit x > 0. On a, pour tout t ∈ [0, n],


 n
1 x+1 −t t
tx−1 e−t − t e 6 tx−1 1 − 6 tx−1 e−t ,
n n
donc, en intégrant entre 0 et n (les intégrales étant convergentes, car les intégrandes étant continues,
positives, et équivalents à tx−1 en 0), il vient :
Z n n
1 n x+1 −t
Z Z n  Z n
x−1 −t x−1 t
t e dt − t e dt 6 t 1− dt 6 tx−1 e−t dt.
0 n 0 0 n 0

Le terme de droite tend vers Γ(x) lorsque n tend vers +∞. De plus,
Z n
1 n x+1 −t
Z
lim tx+1 e−t dt = Γ(x + 1) ∈ R, donc: lim t e dt = 0,
n→+∞ 0 n 0
Ainsi, on a également Z n n 
1
Z
x−1 −t x+1 −t
lim t e dt − t e dt = Γ(x).
n→+∞ 0 n 0
D’après le théorème d’existence de la limite par encadrement, on obtient donc l’existence de la limite de
t n x−1
Rn
0
1 − n t dt n∈N∗ lorsque n tend vers +∞, et :
Z n  n
t
lim 1− tx−1 dt = Γ(x) .
n→+∞ 0 n

2. (a) Soit x > 0, et n ∈ N∗ .


La première intégrale est une intégrale de Riemann en 0 (l’intégrande est continue ailleurs), de paramètre
Z 1
1 − x < 1, donc y x−1 dy est convergente.
0

La fonction g : y 7→ y x−1 (1 − y)n est continue sur ]0, 1], donc l’intégrale possède une unique impropreté en
0. Or,
g(y) ∼ y x−1 ,
0
x−1
et g, ainsi que y 7→ y sont positives. D’après le théorème de comparaison par équivalents, et la conver-
Z 1
gence de la première intégrale, il vient que y x−1 (1 − y)n dy est convergente
0

(b) Soit n > 1, et x > 0. On calcule Bn (x) à l’aide d’une intégration par partie, en posant les fonctions de
classe C 1 définies pour tout y de ]0, 1] par
yx
u(y) = (1 − y)n , u′ (y) = −n(1 − y)n−1 , v(y) = v ′ (y) = y x−1 .
x
Puisque x > 0, u(y)v(y) admet une limite finie lorsque y tend vers 0, et cette limite est nulle. Ainsi, on
peut faire l’intégration par partie directement sur les intégrales impropres ; l’intégrale Bn (x) de laquelle on
part étant convergente, il n’y aura pas de problème de convergence. Ainsi :

1h x i1 n 1 x
Z
n
Bn (x) = y (1 − y)n + y (1 − y)n−1 dy. = Bn−1 (x + 1).
x lim0 x 0 x
Par itération, il vient :
n n(n − 1) n(n − 1) . . . (n − (n − 1))
Bn (x) = Bn−1 x + 1 = Bn−2 (x + 2) = · · · = Bn−n (x + n)
x x(x + 1) x(x + 1) · · · (x + n − 1)
n!
= B0 (x + n).
x(x + 1) · · · (x + n − 1)

3
Or, (l’intégrale n’est pas impropre ici, car n > 1) :
Z 1 h y x+n i1 1
B0 (x + n) = y x+n−1 dx = = .
0 x + n 0 x + n
On obtient bien, pour tout n ∈ N∗ , et tout x > 0 :

n!
Bn (x) = .
x(x + 1) . . . (x + n)

Or, on a, pour tout n ∈ N,


n
! n
Γ(x) × Γ(n + 1) Y Γ(x + i) Y 1
= × n! = n! ,
Γ(x + n + 1) i=0
Γ(x + i + 1) i=0
x+i

d’après la relation de la question 2 de la partie préliminaire. Ainsi, en comparant à l’expression de Bn (x)


trouvée ci-dessus, il vient effectivement :

Γ(x) × Γ(n + 1)
Bn (x) = .
Γ(x + n + 1)

(c) On effectue un changement de variables u = nt (de classe C 1 strictement croissant bijectif de ]0, n[ dans
]0, 1[) sur l’intégrale de la question I-1(c) :
Z n n Z 1
t x−1
1− t dt = (1 − u)n (nu)x−1 n du = nx Bn (x).
0 n 0

Ainsi, d’après la question I-1(c), et l’expression de Bn (x) obtenue dans la question I-2(b), on obtient :

nx n!
Γ(x) = lim nx Bn (x) = lim .
n→+∞ n→+∞ x(x + 1) . . . (x + n)

L’agencement des questions me semble maladroit, car je ne vois pas très bien pourquoi on nous fait ré-
exprimer Bn (x) dans le résultat que l’on vient d’établir : on obtient directement, du fait de la limite (en
exprimant le terme au rang n − 1, ce qui ne change pas la validité de la limite :
Γ(x)
Γ(x) ∼ (n − 1)x Bn−1 (x) ∼ nx Bn−1 (x) donc: Bn−1 (x) ∼ .
n→+∞ +∞ +∞ nx
Ainsi, en reprenant l’expression de Bn (x) en fonction de Γ trouvé en I-2(b) (et exprimée au rang n − 1), on
trouve :
Γ(x)Γ(n) nx Γ(x)(n − 1)!
Γ(x + n) = ∼ donc: Γ(x + n) ∼ nx (n − 1)!
Bn−1 (x) +∞ Γ(x) +∞

(d) On a, pour tout n ∈ N∗


r
Γ(n) (n − 1)! (n − 1)! 2
λ2n = =  ∼ 1 ∼ ,
Γ (f rac12 + n) Γ 12 + n +∞ n 2 (n − 1)! +∞ 2n

d’après la question précédente, appliquée avec x = 12 . De même,

Γ 21 + n
1
 r
n 2 (n − 1)! 1 2
λ2n+1 = ∼ =√ ∼ .
Γ(n + 1) +∞ n! n +∞ 2n + 1
r
∗ n
Posons donc pour tout n ∈ N , un = λn · . D’après ce qui précède, et pas définition des équivalents,
2
lim u2n = lim u2n+1 = 1, donc (un )n∈N∗ admet une limite, égale à 1, et par conséquent :
n→+∞ n→+∞

r
2
λn ∼ .
+∞ n

Partie II – Dérivabilité de la fonction Γ et conséquences

4
1. (a) Soit k ∈ N∗ , et x ∈ R∗+ . La fonction
f : t 7→ tx−1 (ln t)k e−t
est continue sur ]0, +∞[, en tant que composées et produits de fonctions qui le sont. Ainsi, la fonction valeur
Z +∞
absolue étant continue, la fonction |f | est aussi continue sur ]0, +∞[. Ainsi, l’intégrale |f (t)| dt admet
0
deux impropretés en 0 et en +∞.
• Étude en 0
Comme x > 0, il existe α ∈]0, x[. Soit un tel réel α. On a alors :

∀t ∈ R∗+ , |t1−α f (t)| = tx−α | lnk t|e−t .

Puisque x − α > 0, d’après les croissances comparées en 0,

lim tx−α | lnk t|e−t = 0.


t→0+
  1
1
dt
Z
Ainsi, au voisinage de 0, |f (t)| = o . Or,
est une intégrale de Riemann de paramètre 1 −
0 t t1−α
1−α
α < 1, en une borne finie, donc elle converge. Les fonctions comparées étant positives, d’après le théorème
Z 1
de comparaison des intégrales impropres par équivalence, on obtient le convergence de |f (t)| dt.
0
• Étude en +∞
D’après les croissances comparées, on a, au voisinage de +∞ :

t2 |f (t)| = tx+1 lnk te−t = o(tx+1+k )e−t ) = o(et e−t ) = o(1).


1

Ainsi, |f (t)| = o , et, à nouveau par comparaison avec une intégrale de Riemann convergente (car de
t2 Z +∞
paramètre 2 > 1 en une borne infinie), et par positivité, on obtient la convergence de |f (t)| dt.
1
Z +∞ Z +∞
Par conséquent, |f (t)| dt converge, donc tx−1 (ln t)k e−t dt converge absolument.
0 0

(b) • Si t ∈]0, 1], la fonction x 7→ tx−1 = e(x−1) ln t est décroissante sur [a, b], donc son maximum est atteint en
a. Ainsi :
sup tα−1 = ta−1 .
α∈[a,b]

x−1 (x−1) ln t
• Si t > 1, la fonction x 7→ t =e est croissante sur [a, b], donc son maximum est atteint en b.
Ainsi :
sup tα−1 = tb−1 .
α∈[a,b]

On obtient bien : (
ta−1 si t 6 1
∀t > 0, sup tα−1 =
α∈[a,b] tb−1 si t > 1

Ainsi
Z 1: Z 1
• (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt = (ln t)2 ta−1 e−t dt et cette intégrale converge d’après la question II-1(a).
0 α∈[a,b] 0
Z +∞ Z +∞
• (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt = (ln t)2 tb−1 e−t dt et cette intégrale converge d’après la question
1 α∈[a,b] 1
II-1(a).
Z +∞
On en déduit que (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt converge.
0 α∈[a,b]

(c) Soit [a, b] un segment de R∗+ . Soit x0 et x deux éléments distincts de ]a, b[.
Pour tout t ∈]0, +∞[, on note ft la fonction qui à y ∈ R∗+ associe ty−1 e−t . On a alors, à t fixé

∀y ∈ R∗+ , ft (y) = e(y−1) ln t e−t .

Ainsi, ft est de classe C 1 sur R∗+ (composées et produits de fonctions de classe C 2 ), et :

∀y ∈ R∗+ , ft′ (y) = e(y−1) ln t (ln t)e−t = ty−1 (ln t)e−t ,

5
puis :
∀y ∈ R∗+ , ft′′ (y) = e(y−1) ln t (ln t)2 e−t = ty−1 (ln t)2 e−t .
La fonction t 7→ ty−1 admet une borne supérieure sur cet intervalle (voir argument de la question précé-
dente). On a alors :
∀y ∈ [1, b], |ft′′ (y)| 6 (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t .
α∈[a,b]

Ce majorant est indépendant de y. Ainsi, d’après l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 1 entre x et x0 ,


appliquée à la fonction ft de classe C 2 sur [a, b], donc entre x et x0 , il vient :

(x − x0 )2
|ft (x) − ft (x0 ) − (x − x0 )ft′ (x0 )| 6 · (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t .
2 α∈[a,b]

Z +∞
Comme (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt converge d’après la question précédente, il en est de même de
0 α∈[a,b]
Z +∞
|ft (x) − ft (x0 ) − (x − x0 )ft′ (x0 )| dt, d’après le théorème de comparaison des intégrales de fonctions
0
positives. Ainsi, d’après la croissance de l’intégrale
Z +∞ +∞
(x − x0 )2
Z
|ft (x) − ft (x0 ) − (x − x0 )ft′ (x0 )| dt 6 · (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt.
0 0 2 α∈[a,b]

Grâce à l’inégalité triangulaire et à la linéarité de l’intégrale on obtient alors :


Z +∞ Z +∞ Z +∞


|Γ(x) − Γ(x0 ) − (x − x0 )g1 (x0 )| = ft (x) dt − ft (x0 ) dt − (x − x0 ) ft (x0 ) dt
0 0 0
Z +∞

= (ft (x) − ft (x0 ) − (x − x0 )ft′ (x0 )) dt
0
Z +∞
6 |ft (x) − ft (x0 ) − (x − x0 )ft′ (x0 )| dt,
0

d’où finalement :
+∞
(x − x0 )2
Z
|Γ(x) − Γ(x0 ) − (x − x0 )g1 (x0 )| 6 (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt.
2 0 α∈[a,b]

En divisant cette inégalité par |x − x0 | > 0 (si x 6= x0 ), on a

|x − x0 | +∞

Γ(x) − Γ(x0 )
Z
− g 1 (t) 6 (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt,
x − x0 2 0 α∈[a,b]

Z +∞
Or, l’intégrale (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt ne dépendant pas de x :
0 α∈[a,b]

+∞
|x − x0 |
Z
lim (ln t)2 ( sup tα−1 )e−t dt = 0.
n→+∞ 2 0 α∈[a,b]

Le théorème d’encadrement permet alors d’affirmer l’existence de la limite lorsque x tend vers x0 du taux
Γ(x) − Γ(x0 )
d’accroissement | , donc la dérivabilité de Γ en x0 , et
x − x0

Γ(x) − Γ(x0 )
Γ′ (x0 ) = lim = g1 (t) .
x→x0 x − x0

(d) Soit x0 ∈ R∗+ , on peut choisir a et b dans R∗+ tels que x0 ∈]a, b[, par exemple a = x20 et b = 2x0 . Alors, le
raisonnement précédent permet d’affirmer que Γ est dérivable en x0 , et Γ′ (x0 ) = g1 (x). Ainsi, Γ est dérivable
en tout x0 ∈ R∗+ , donc Γ est dérivable sur R∗+ , et Γ′ = g1 .
2. On ne reprend pas tout, on se contente d’exposer rapidement les grandes lignes. On refait pareil, en utilisant
pour commencer l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 1 pour la fonction ft′ entre x0 et x fixés distincts

6
(3)
dans un intervalle [a, b] donné. Puisque pour tout x ∈ R∗+ , ft (x) = tx−1 (ln t)3 e−t , on obtient de même que
précédemment,
(x − x0 )2
|ft′ (x) − ft′ (x0 ) − (x − x0 )ft′′ (x0 )| 6 (ln t)3 sup tα−1 )e−t ,
2 α∈[a,b]

donc, en divisant par |x − x0 | > 0



ft (x) − ft′ (x0 ) |x − x0 |
− f ′′
t (x )
0 6
(ln t)3 sup tα−1 e−t ,
x − x0 2 α∈[a,b]

Puis, en utilisant la croissance de l’intégrale et l’inégalité triangulaire,

|x − x0 | +∞

g1 (x) − g1 (x0 )
Z

(x − x0 ) − g (x )
2 0
6 (ln t)3 sup tα−1 e−t dt.
2 0 α∈[a,b]

la convergence de cette dernière intégrale se montrant de la même manière que celle de la question 1(b).
Comme la valeur de cette dernière intégrale est indépendante de x, le terme de droite tend vers 0 lorsque x
tend vers x0 , donc, d’après le théorème d’encadrement, on en déduit la dérivabilité de g1 en x0 , et l’égalité
g1′ (x0 ) = g2 (x0 )
On fait comme dans la question précédente pour en déduire que g1 est dérivable sur R∗+ , et que g1′ = g2 . Comme
g1 = Γ′ , il vient que Γ est deux fois dérivable sur R∗+ , et Γ′′ = g2 .
Remarque : on montrerait facilement par récurrence, sur le même argument, que pour tout n ∈ N∗ , Γ est n fois
dérivable, et Γ(n) = gn .
1
3. (a) Soit k ∈ N∗ . La fonction t 7→ t est décroissante sur [k, k + 1], donc, pour tout t ∈ [k, k + 1],

1 1 1
6 6 .
k+1 t k
En intégrant cette relation entre k et k +1, les fonctions étant continues et non égales, il vient (par positivité
stricte de l’intégration) :
k+1 k+1 k+1
1 dt dt dt 1
Z Z Z
= < < = .
k+1 k k+1 k t k k k
Soit n > 2. En sommant ces inégalités pour tout valeur de k entre 1 et n − 1, il vient alors :
n−1 n−1
X Z k+1 dt n−1
X 1 X1
< < ,
k+1 k t k
k=1 k=1 k=1

et en faisant un changement d’indice dans la première somme, et en utilisant la relation de Chasles pour la
seconde, il vient :
n Z n n−1
X 1 dt X 1
< < .
k 1 t k
k=2 k=1

Le calcul de cette intégrale amène alors le résultat :

n n−1
X 1 X1
< ln n < .
k k
k=2 k=1

On a alors, si n > 2 :
n−1 n
X 1 X1
− < − ln n < − ,
k k
k=1 k=2
n
X 1
et en ajoutant aux trois membres, après simplification des sommes :
k
k=1

1
< γn < 1 donc: 0 < γn 6 1 .
n
Cette inégalité est trivialement satisafaite aussi pour n = 1, puisque γ1 = 1 (raison pour laquelle on n’a au
final qu’une inégalité large, afin d’englober le cas n = 1 ; pour les valeurs de n strictement supérieurs à 1,
l’inégalité est stricte, d’après l’argument précédent).

7
(b) On a, pour tout n ∈ N∗ :
n+1 n
X 1 X1 1 n
γn+1 − γn = − − ln(n + 1) + ln n = + ln .
k k n+1 n+1
k=1 k=1

Or, d’après la question I-1(a),


 
n 1 1
ln = ln 1 − 6− ,
n+1 n+1 n+1

donc, pour tout n ∈ N∗ , γn+1 − γn 6 0. Ainsi, (γn )n∈N∗ est décroissante


4. (a) Soit x > 0, et n ∈ N∗ . On a :
n h n
! n
!
Y x  x i Y 1 X 1
1+ exp − = (k + x) exp −x
k k k k
k=1 k=1 k=1
exp(−x(γn + ln n))
= · (x + 1)(x + 2) . . . (x + n)
n!
n−x
= exp(−xγn ) · (x + 1)(x + 2) . . . (x + n),
n!
et donc finalement :
n h
Y x  x i (x + 1)(x + 2) . . . (x + n)
1+ exp − = exp(−xγn ) × .
k k nx n!
k=1

(b) On a, pour tout n ∈ N∗ ,


n
X x  x
ln(vn (x)) = − + ln 1 + .
k k
k=1
x
Or, puisque n tend vers 0 quand n tend vers +∞, on a :

x2 x2
   
x  x x x 1 1
− + ln 1 + =− + − 2 +o =− +o .
n n n n 2n n2 2n2 n2

Ainsi, on obtient l’équivalent suivant :

x  x x2
− + ln 1 + ∼ − 2.
n n +∞ 2n
P x2
Comme ces deux termes sont négatifs (le premier par concavité du ln), et que 2n2 est une série conver-
gente (série de Riemann de paramètre 2 > 1), on déduit du théorème de comparaison des séries à termes
équivalents de signe constant, que la série de terme général − nx + ln 1 + nx est convergente. Or, ln(vn (x))


est la somme partielle de cette série, donc admet une limite finie. L’exponentielle étant continue, (vn (x))n∈N∗
admet une limite finie en +∞.
On note ℓ(x) sa limite.
On a, pour tout n ∈ N∗ ,
1 x(x + 1) . . . (x + n)
vn (x) = exp(−xγn ) · · .
x nx n!
Or, puisque (γn ) converge vers γ et que l’exponentielle est continue, lim exp(−xγn ) = exp(−xγ), et
n→+∞
d’après la question I-2(c),
nx n!
lim = Γ(x) 6= 0.
n→+∞ x(x + 1) . . . (x + n)

Ainsi,
exp(−xγ)
ℓ(x) = lim vn (x) = .
n→+∞ xΓ(x)
Xx  x
5. (a) Nous avons déjà justifié la convergence de − ln 1 + dans la question II-4(b).
n n

8
(b) D’après la question II-4(b), ln(vn (x)) est la somme partielle de cette série, donc, par continuité du loga-
rithme,
+∞ h
X x  x i
lim ln(vn (x)) = ln(ℓ(x)) = − − ln 1 + .
n→+∞
n=1
n n

6. Pour tout x > 0, on a :

Γ(x + 1) = xΓ(x) donc: ln(Γ(x + 1)) = ln x + ln(Γ(x)).

En dérivant cette dernière égalité,


1
∀x > 0, ψ(x + 1) = + ψ(x) .
x

On a donc pour tout x > 0, ψ(x) = − x1 + ψ(x + 1).


Or, Γ est deux fois dérivable sur R∗+ , donc de classe C 1 . Ainsin par composition, ln ◦Γ est aussi de classe C 1 sur
R∗+ . En particulier, ψ est continue en 1. Ainsi,
 
1
lim ψ(x + 1) = ψ(1) donc: ψ(x + 1) = o ,
x→0+ x

1 1
le o (au voisinage de 0) découlant du fait que x tend vers +∞. Ainsi, on obtient : ψ(x) ∼ − .
0 x
Par ailleurs, par itération, pour tout entier n > 2,
1 1 1 1 1 1
ψ(n) = + ψ(n − 1) = + + ψ(n − 2) = · · · = + + · · · + + ψ(1).
n−1 n−1 n−2 n−1 n−2 1

n−1
X 1
On obtient bien : ψ(n) = ψ(1) + .
k
k=1

7. (a) D’après la question 5(b), pour tout x > 0, A(x) = ln(ℓ(x)). Or, d’après l’expression de ℓ(x) trouvée en
4(b), et puisque Γ est deux fois dérivable sur R∗+ , on en déduit que ℓ est deux fois dérivable sur R∗+ .
Donc, par composition par le ln, qui est aussi deux fois dérivable sur son domaine, en en déduit que
A est deux fois dérivable sur R∗+ .
On a alors, d’après 4(b) :
∀x > 0, A(x) = −xγ − ln x − ln(Γ(x)).
Ainsi,
1 Γ′ (x) 1 Γ′′ (x)Γ(x) − Γ′ (x)2
∀x > 0, A′ (x) = −γ − − et A′′ (x) = − .
x Γ(x) x2 Γ(x)2

En particulier, exprimer pour tout réel x strictement positif, A′ (x) et A′′ (x) en fonction de Γ(x), Γ′ (x) et
Γ′′ (x).
(b) Un est de classe C ∞ sur R∗+ , et

1 1 −x −x
∀x > 0, Un′ (x) = − = ∼ .
x+n n n(x + n) +∞ n2
x
Ainsi, |Un′ (x)| ∼ .
+∞ n2
Par comparaison à une série de Riemann, les termes étant positifs, la série de terme général |Un′ (x)| cone-
verge, donc la série de terme général Un′ (x) converge absolument .
Soit maintenant k > 2. On a :
(−1)k−1 (k − 1)!
∀x > 0, Un(k) (x) = ,
(x + n)k
α
donc |U (k) (x)| ∼ , où α est un réel indépendant de n. Ainsi, de même que plus haut, puisque k > 2,
+∞ nk
(k)
on obtient la convergence de la série de temre général |Un (x)xs| est convergente, pas comparaison à une
(k)
série de Riemann. Ainsi, pour tout k > 2, la série de terme général Un (x) converge absolument .

9
8. D’après la question 7(a),
A′ (1) = −γ − 1 − ψ(1).
Or, d’après le résultat admis,
+∞ +∞  

X X 1 1
A (1) = Un′ (1) = − = −1
n=1 n=1
n+1 n

(somme télescopique). Ainsi, ψ(1) = −γ .


On déduit alors de la question 6 que
n n
X 1 X 1
ln n − ψ(n) = ln n − − ψ(1) = ln n − + γ = −γn + γ.
k k
k=1 k=1

Ainsi, lim ln n − ψ(n) = 0.


n→+∞

9. (a) G est de manière évidente positive et strictement croissante (inverse d’une fonction strictement croissante
Z +∞
strictement positive). De plus, G est continue sur [1, +∞[ (car x > 0), donc l’intégrale G(t) dt
1
1
admet une impropreté en +∞. Comme G admet une primitive t 7→ − x+t qui tend vers 0 en +∞,
Z +∞
l’intégrale G(t) dt est convergente .
1
Z +∞
(b) G étant positive, non nulle et continue, d’après la stricte positivité de l’intégrale, 0 < G(t) dt.
1
De plus, G étant décroissante, pour tout k ∈ N∗ , pour tout t ∈ [k, k + 1] :
G(t) 6 G(k),
et les deux fonctions sont non égales et continues, donc, par stricte positivité de l’intégrale :
Z k+1 Z k+1
G(t) < G(k) dt = G(k).
k k

En sommant pour k ∈ [[1, n]], et en utilisant la relation de Chasles, puis en passant à la limite lorsque n
tend vers +∞, (du fait de la convergence, y compris de la série, par le théorème de comparaison entre série
et intégrale), on obtient :
Z +∞ +∞
X
G(t) dt < G(k).
1 k=1
Z +∞ +∞
X
On obtient bien la double inégalité : 0 < G(t) dt < G(k).
1 k=1
(c) On remarque que G(k) = −Uk′′ (x). Ainsi, d’après les résultats admis avant la question 8, on obtient :
Z +∞
0< G(t) dt < −A′′ (x).
1
+∞
1 ilim+∞ 1
Z h
Or, dt = − = .
1 x+t 1 x+1
Or, pour tout x ∈ R∗+ ,
1 1
A(x) = −xγ − ln x − ln ◦Γ(x) donc: A′ (x) = −γ − − ψ(x) donc: A′′ (x) = − ψ ′ (x).
x x2
Ainsi, on obtient l’inégalité :

1 1 1 1
− + ψ ′ (x) > donc: ψ ′ (x) > + .
x2 x+1 x2 x+1

On a alors :
x + 1 + x2 x(x + 1) + 1 1 1 1
ψ ′ (x) > 2
= 2
= + 2 > .
x (x + 1) x (x + 1) x x (x + 1) x
1
On obtient donc bien : pour tout x > 0, ψ ′ (x) > .
x

10
Partie III – Caractérisation de Γ(x) par la convexité de ln(Γ(x))

1. Préliminaire : formule de Cauchy-Schwarz pour les intégrales


(a) On suppose la convergence de toutes les intégrales en jeu. Ainsi :
Z +∞  Z +∞  Z +∞
2 2
λ f (t)t x−1 −t
e dt + 2λ f (t)g(t)t x−1 −t
e dt + g 2 (t)tx−1 e−t dt
0 0 0
Z +∞
λ2 f 2 (t) + 2λf (t)g(t) + g 2 (t) tx−1 e−t dt

=
0
Z +∞
2
= (λf (t) + g(t)) tx−1 e−t dt,
0

et donc
Z +∞  Z +∞  Z +∞
2 2
λ f (t)t x−1 −t
e dt + 2λ f (t)g(t)t x−1 −t
e dt + g 2 (t)tx−1 e−t dt > 0
0 0 0

par la propriété de positivité de l’intégrale impropre.


(b) Le polynôme de degré 2 en λ de la question précédente est donc de signe constant sur R, il n’admet donc
pas deux racines réelles distinctes (sinon il ne serait pas du même signe entre les racines et à l’extérieur des
racines). Ainsi, son discriminant vérifie ∆ 6 0, soit :
 Z +∞ 2 Z +∞  Z +∞ 
2 f (t)g(t)tx−1 e−t dt −4 f 2 (t)tx−1 e−t dt g 2 (t)tx−1 e−t dt 60
0 0 0

soit encore :

Z +∞ 2 Z +∞  Z +∞ 
x−1 −t 2 x−1 −t 2 x−1 −t
f (t)g(t)t e dt 6 f (t)t e dt g (t)t e dt .
0 0 0
Z +∞ Z +∞ R +∞
(c) Soit x > 0. Les trois intégrales (ln t)tx−1 e−t dt, (ln t)2 tx−1 e−t dt et 0
tx−1 e−t dt sont conver-
0 0
gentes d’après II-1(a) pour les deux premières, en en tant qu’intégrale Γ(x) pour la dernière. On peut donc
appliquer les résultats des questions précédentes, en posant :

∀t ∈ R∗+ , f (t) = ln t et g(t) = 1.

Il vient alors bien :


Z +∞ 2 Z +∞  Z +∞ 
x−1 −t 2 x−1 −t x−1 −t
(ln t)t e dt 6 (ln t) t e dt t e dt .
0 0 0

2. La fonction Γ est deux fois dérivable, d’après les questions II-1 et II-2. Ainsi, le ln étant aussi deux fois dérivable,
par composition, la fonction ln ◦Γ est deux fois dérivable, et :
Γ′ (x)
∀x ∈ R∗+ , (ln ◦Γ)′ (x) = ,
Γ(x)
puis :
Γ′′ (x)Γ(x) − Γ′ (x)2
∀x ∈ R∗+ , (ln ◦Γ)′′ (x) = .
Γ(x)2
Le signe de (ln ◦Γ)′′ est donc le même que celui de Γ′′ (x)Γ(x) − Γ′ (x)2 .
Or, d’après les questions II-1 et II-2, on a, pour tout x > 0 :
Z +∞  Z +∞  Z +∞ 2
′′ ′ 2 2 x−1 −t x−1 −t x−1 −t
Γ (x)Γ(x) − Γ (x) = (ln t) t e dt t e dt − (ln t)t e dt ,
0 0 0

et par conséquent, d’après la question précédente,

∀x > 0, Γ′′ (x)Γ(x) − Γ′ (x)2 > 0, donc: (ln ◦Γ)′′ (x) > 0.

On en déduit que ln ◦Γ est convexe.

11
3. Soit, pour tout n dans N∗ , la propriété P(n): f (n) = (n − 1)!.
La propriété P(0) découle de l’hypothèse (i) : f (1) = 1 = 0!
Soit n ∈ N∗ tel que P(n) soit vérifié. Alors, d’après la propriété (ii) et l’hypothèse de récurrence,
f (n + 1) = nf (n) = n · (n − 1)! = n!
et P(n + 1) est aussi vérifié.
Par conséquent, P(1) est vraie, et pour tout n dans N∗ , P(n) entraîne P(n+1). D’après le principe de récurrence,
P(n) est vraie pour tout n dans N∗ .
Ainsi, pour tout n ∈ N∗ , f (n) = (n − 1)!
4. Soit x ∈]0, 1[, et k > 2.
(a) La fonction ln ◦f étant convexe, d’après l’inégalité de convexité entre k et k + 1, en posant λ = 1 − x ∈]0, 1[ :
(1 − x) ln(f (k)) + x ln(f (k + 1)) = λ ln(f (k)) + (1 − λ) ln(f (k + 1))
> ln ◦f (λk + (1 − λ)k + 1)) = ln ◦f ((1 − x)k + x(k + 1)),

et donc : (1 − x) ln(f (k)) + x ln(f (k + 1)) > ln(f (x + k)) .


x
De même, l’inégalité de convexité entre k − 1 et x + k, avec λ = 1+x ∈]0, 1[, donne :
   
x 1 x(k − 1) x + k xk + k
ln(f (k − 1)) + ln(f (x + k)) > ln ◦f + = ln ◦f
1+x x+1 1+x x+1 1+x
x 1
et donc : ln(f (k − 1)) + ln(f (x + k)) > ln(f (k))
1+x x+1
(b) En isolant le terme f (x + k) dans la deuxième inégalité de la question précédente, on obtient un minorant
de f (x + k), qui, combiné avec la première inégalité, donne l’encadrement suivant, pour tout k > 2 :
(x + 1) ln(f (k)) − x ln(f (k − 1)) 6 ln(f (x + k)) 6 (1 − x) ln(f (k)) + x ln(f (k + 1)).
Or, k, k − 1 et k + 1 sont dans N∗ , donc d’après la question III-3, il vient
(x + 1) ln((k − 1)!) − x ln((k − 2)!) 6 ln(f (x + k)) 6 (1 − x) ln((k − 1)!) + x ln(k!),
soit encore :
k−1
X k−2
X k−1
X k
X
(x + 1) ln(i) − x ln(i) 6 ln(f (x + k)) 6 (1 − x) ln(i) + x ln(i),
i=1 i=1 i=1 i=1

et après simplification, il vient enfin :


k−1
! k−1
!
X X
ln(i) + x ln(k − 1) 6 ln(f (x + k)) 6 ln(i) + x ln(k),
i=1 i=1

L’exponentielle étant croissante, il vient :


k−1
! ! k−1
! !
X X
exp ln(i) + x ln(k − 1) 6 f (x + k) 6 exp ln(i) + x ln(k)
i=1 i=1

puis ! !
k−1
Y k−1
Y
ln(i) x ln(k−1) ln(i)
e e 6 f (x + k) 6 e ex ln k
i=1 i=1
et enfin :
(k − 1)!(k − 1)x 6 f (x + k) 6 (k − 1)!k x .
De plus, d’après la propriété (ii) satisfaite par f ,
f (x + k) = (x + k − 1)f (x + k − 1) = (x + k − 1)(x + k − 2)f (x + k − 2) = · · · = (x + k − 1)(x + k − 2) . . . xf (x).
Ainsi,
f (x + k)
f (x) = ,
x(x + 1) · · · (x + k − 1)
donc, en divisant l’encadrement précédent par x(x + 1) · · · (x + k − 1) > 0, il vient

(k − 1)!(k − 1)x (k − 1)!k x


6 f (x) 6
x(x + 1) · · · (x + k − 1) x(x + 1) · · · (x + k − 1)

12
nx n!
(c) D’après la question I-2(c), Γ(x) = lim .
n→+∞ x(x + 1) · · · (x + n)
(k − 1)!(k − 1)x
 
Ainsi, avec n = k − 1, cela donne l’existence d’une limite de , égale à Γ(x).
x(x + 1) · · · (x + k − 1) k>2
De plus, k ∼ k − 1, donc, x étant fixé, k x ∼ (k − 1)x , et par conséquent, le terme de droite de l’encadrement
+∞ +∞
admet la même limite que le terme de gauche, donc Γ(x).
Puisque le terme du milieu est une constante (indépendante de k), l’utilisation du théorème d’encadre-
ment est ici inutile, le résultat provient alors d’un simple passage à la limite dans les deux inégalités de
l’encadrement, qui amène :

Γ(x) 6 f (x) 6 Γ(x), donc: f (x) = Γ(x)

5. D’après la question précédente, pour tout x ∈]0, 1[, f (x) = Γ(x).


Soit maintenant x > 1.
• Si x est un entier, f (x) = (x − 1)! = Γ(x).
• Si x n’est pas un entier, alors x − E(x) ∈]0, 1[, et par itération de (ii) :

f (x) = (x − 1)f (x − 1) = · · · = (x − 1) . . . (x − E(x))f (x − E(x)) = (x − 1) . . . (x − E(x))Γ(x − E(x)),

puisqu’on a montré que f et Γ coïncident sur ]0, 1[. En itérant la relation (ii) satisfaite pour la fonction Γ,
d’après le préliminaire, il vient également :

(x − 1) . . . (x − E(x))Γ(x − E(x)) = Γ(x),

donc f (x) = Γ(x).


Ainsi, ∀x ∈ R∗+ , f (x) = Γ(x)

Partie IV – Calcul d’une valeur approchée de ln(Γ(x))

1. Soit x > 1.
(a) D’après I-2(c), lim un (x) = Γ(x). Ainsi, le logarithme étant continu en Γ(x) > 0, (ln(un (x))) admet une
n→+∞
limite, et
lim ln(un (x)) = ln(Γ(x)) .
n→+∞

n+1
1
Z
(b) On peut faire une comparaison avec l’intégrale dt : la fonction t 7→ 1t étant décroissante, elle est
n t
1
minorée sur [n, n + 1] par n+1 , et en intégrant cette inégalité sur [n, n + 1], il vient :
  n+1 n+1
n+1 dt dt 1
Z Z
ln = > = .
n n t n n+1 n+1

Une autre façon de faire est d’utiliser l’inégalité de concavité classique ln(1 + x) 6 x pour tout x > −1 (la
courbe de x 7→ ln(1 + x) est sous sa tangente en 0) :
       
n+1 n 1 1
ln = − ln = − ln 1 − >− − ,
n n+1 n+1 n+1
 
n+1 1
et donc ln > .
n n+1
(c) Soit n ∈ N∗ . On a :  x
un+1 (x) n+1 n+1
= · ,
un (x) n x+n+1
donc    
n+1 x x x
ln(un+1 (x)) − ln(un (x)) = x ln − ln 1 + > − = 0.
n n+1 n+1 n+1

Ainsi, (ln(un (x)) est croissante, et par croissance du logarithme, (un (x))n∈N est croissante.

13
(d) Soit n ∈ N∗ , il découle de façon immédiate du calcul effectué dans la question précédente que
   
1 x
ln(un+1 (x)) − ln(un (x)) = x ln 1 + − ln 1 + .
n n+1

Posons f : x 7→ ln(1 + x), de classe C 2 sur ] − 1, +∞[, et vérifiant


1 1
∀x ∈] − 1, +∞[, f ′ (x) = et f ′′ (x) = − .
1+x (1 + x)2

D’après l’égalité de Taylor-Lagrange entre 0 et n1 appliqué à la fonction f , il existe c1 ∈]0, n1 [, tel que :
   
1 1 1 1 1 1
ln 1 + =f = f (0) + f ′ (0) + 2 f ′′ (c1 ) = − 2 .
n n n 2n n 2n (1 + c1 )2
x x
De même, d’après la formule de Taylor-Lagrange entre 0 et n+1 , il existe c2 dans ]0, n+1 [ tel que

x2
 
x x
ln 1 + = − .
n+1 n + 1 2(n + 1)2 (1 + c2 )2
Ainsi, pour ces valeurs de c1 et c2 , on obtient :

x x x x2
ln(un+1 (x)) − ln(un (x)) = − 2 − +
n 2n (1 + c1 )2 n + 1 2(n + 1)2 (1 + c2 )2

(e) La croissance de (un (x)) amène déjà :

∀n ∈ N∗ , 0 6 ln(un+1 (x)) − ln(un (x)).

Soit n ∈ N∗ . Puisque c1 < 1n et c2 > 0, la question précédente amène :

x x x x2
ln(un+1 (x)) − ln(un (x)) 6 − 2 1 − +
n 2n (1 + n )2 n + 1 2(n + 1)2
x x x x2
= − − +
n 2(n + 1)2 n + 1 2(n + 1)2
2
x x −x
= + .
n(n + 1) 2(n + 1)2

x2 − x x2 − x x x
Puisque x > 1, x2 − x > 0, et donc 2
6 . De même, 6 2 . Ainsi :
2(n + 1) 2n2 n(n + 1) n

x x2 − x x2 + x
ln(un+1 (x)) − ln(un (x)) 6 + = .
n2 2n2 2n2
On obtient bien l’encadrement, pour tout n ∈ N∗ :

x + x2
0 6 ln(un+1 (x)) − ln(un (x)) 6
2n2

Soit n > 2, et N > n. On a :


N N
X X x + x2
0 6 ln(uN +1 (x)) − ln(un (x)) = ln(uk+1 (x)) − ln(uk (x)) 6 .
2k 2
k=n k=n

Or, la fonction t 7→ t12 est décroissante, donc, pour tout k > n, pour tout t ∈ [k − 1, k], 1
k2 6 1
t2 , donc, en
intégrant cette inégalité entre k − 1 et k :
Z k
1 dt
2
6 2
.
k k−1 t

Ainsi, on obtient :
N Z
x + x2 X k dt x + x2 N dt
Z
0 6 ln(uN +1 (x)) − ln(un (x)) 6 2
= 2
,
2 k−1 t 2 n−1 t
k=n

14
d’après la relation de Chasles.
Cette dernière intégrale étant convergente en +∞, et la suite ln(uN +1 (x)) admettant une limite (égale à
ln(Γ(x))), on peut passer à la limite dans cette inégalité, et il vient :

+∞
x + x2 dt
Z
0 6 ln(Γ(x)) − ln(un (x)) 6
2 n−1 t2

Or,
+∞
dt h 1 ilim+∞ 1
Z
2
= − = ,
n−1 t t n−1 n−1
donc :
x + x2
0 6 ln(Γ(x)) − ln(un (x)) 6 .
2(n − 1)

2. Ici, un (x) n’est pas vraiment défini par récurrence, à cause du terme nx . Ainsi, pour opérer le calcul au rang qui
nous intéresse, il faut d’abord trouver la valeur de n qui va nous donner une approximation suffisante, donc

x + x2 x + x2
6 err donc: n> +1
2(n − 1) 2err

On rappelle l’expression de ln(un (x)) :


n
X n
X
ln(un (x)) = x ln n − ln i + ln(x + i).
i=1 i=0

On obtient donc la fonction suivante :


function lngamma(x,err:real):real;
var S:real;
n,i:integer;
begin
n:= \trunc((x+sqr(x))/(2*err)+1)+1;
S:= x * ln(n) + ln(x);
for i:=1 to n do
S:=S - ln(i)+ln(x+i);
lngamma:=S;
end;
3. Pour trouver la marge d’erreur précédente, on avait supposé x > 1. Si x ∈]0, 1], on utilise la formule :

Γ(x + 1)
Γ(x) = donc: ln(Γ(x)) = ln(Γ(x + 1)) − ln(x).
x
Ainsi, le calcul d’une valeur approchée de ln(Γ(x + 1)) avec la marge d’erreur err fournira aussi une valeur
approchée avec la marge d’erreur err de ln(Γ(x)).
Ainsi, on modifie le programme de sorte à dissocier les cas : si x < 1, on relance la fonction pour faire le calcul de
Γ(x + 1). Remarquez qu’il y a un appel récursif dans cette fonction, mais que cet appel lui-même n’en engendrera
pas d’autre.
On réécrit le programme :
function lngammabis(x,err:real):real;
var S:real;
n,i:integer;
begin
if x <=0 then
begin
writeln(’erreur’);
halt; {arrête l’exécution du programme}
end
else
if x>1 then
begin
n:= \trunc((x+sqr(x))/(2*err)+1)+1;

15
S:= x * ln(n) + ln(x);
for i:=1 to n do
S:=S - ln(i)+ln(x+i);
lngamma:=S;
end
else
lngammabis:= lngammabis(x+1,err)-\ln(x);
end;

16

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