Vous êtes sur la page 1sur 11

Appliquer les règles d’hygiène

et de sécurité
Développer votre clientèle, offrir les meilleurs services et produits du marché sont vos
priorités en tant que chef d’établissement. Mais la pérennité de votre activité dépend
également du respect des conditions de sécurité et d’hygiène.

Pour protéger les biens et les personnes, la réglementation a défini des règles
d’hygiène et de sécurité et impose notamment au chef d’établissement de mettre en
oeuvre des vérifications périodiques des équipements et installations et de disposer
d’un document unique d’évaluation des risques professionnels.
Sommaire
1. Le point sur les réglementations applicables en termes d’hygiène et de sécurité

2. Règles d’hygiène

3. Règles de sécurité

4. Évaluation et prévention des risques professionnels

5. Obligation de mise aux normes pour l’accessibilité des handicapés

2/11
1. Le point sur les réglementations applicables
en termes d’hygiène et de sécurité
Si vous avez du personnel (quelle que soit la nature du contrat de travail), vous
êtes en tant qu’employeur, soumis aux exigences réglementaires du Code du
travail.
Si vous recevez des clients ou des patients dans votre établissement, vous devez
répondre aux exigences réglementaires liées aux Etablissements recevant du
public (ERP).
En outre, certaines activités, compte tenu des risques qu’elles représentent
pour l’environnement, sont soumises à la réglementation des Installations
classées pour la protection de l’environnement (ICPE) issue du Code de
l’environnement. Il s’agit par exemple des activités utilisant des produits
inflammables ou toxiques, des bâtiments de stockage de métaux, bois ou
caoutchouc, des métiers liés à la transformation de plastique…

2. Règles d’hygiène
En matière d’hygiène, le chef d’entreprise est tenu de prendre toutes les
dispositions pour satisfaire aux obligations suivantes :

Les locaux de travail doivent être tenus dans un état constant de propreté
(article L. 4221.1 du Code du travail).
Il est interdit de fumer dans les locaux à usage collectif. Cette interdiction doit
être signalisée de façon apparente.
Dans les locaux fermés, l’air doit être renouvelé de façon à préserver la pureté
de l’atmosphère.
L’éclairage des locaux doit être conçu de manière à éviter la fatigue visuelle et
les affections qui en résultent.
Les locaux de travail fermés doivent être chauffés afin de maintenir une
température convenable.
L’employeur doit réduire le bruit des locaux de travail au niveau le plus bas
possible compte tenu de l’état des techniques.
Les salariés doivent disposer de cabinets d’aisance, de lavabos, voire de
vestiaires.
L’employeur doit mettre à la disposition de ses salariés de l’eau potable et
fraîche.

3. Règles de sécurité
3/11
Les principales exigences liées à la sécurité ont pour objectif :

de prévenir les risques d’accidents du travail et les maladies professionnelles ;


de prévenir les dysfonctionnements des installations et équipements pour
éviter qu’ils ne soient la cause d’accidents ou d’incidents.

Aménagement / Conception des espaces


Pour la prévention des incendies, des normes précises doivent être respectées
concernant l’aménagement des issues et dégagements de secours. L’entreprise doit
disposer d’extincteurs en nombre suffisant (au moins un par étage), régulièrement
vérifiés.

Affichage
Les coordonnées des services d’urgence (pompiers et SAMU au minimum) doivent
être affichées dans l’établissement (voir « Embaucher un salarié »).

Contrôle réglementaire des installations et équipements


Les installations et équipements doivent être contrôlés à la mise en service
puis périodiquement.
La réglementation définit qui peut réaliser ces contrôles. Selon l’équipement et le type
d’établissement, il peut s’agir :

d’organismes de contrôle (communément appelés « bureaux de contrôle »)


devant disposer selon le cas, d’accréditations délivrées par le COFRAC (Comité
français d’accréditation), d’agréments des ministères, d’habilitations...
de techniciens compétents (mainteneurs, experts, bureaux de contrôle…). Dans
ce cas, il est impératif que l’intervenant fournisse un rapport de vérification,
conforme aux exigences réglementaires.
La liste ci-dessous expose les principaux équipements et installations concernés par les
contrôles réglementaires :

INSTALLATIONS / TEXTE PÉRIODICITÉ


EQUIPEMENTS DE RÉFÉRENCE

Installations Code du travail Art. R. 1 an


électriques 4226-16 à R. 4226-21
Art. 3 de l’arrêté du
26/12/11

Appareils de levage Arrêté du 01/03/04 6 mois.


modifié 1 an pour certains

4/11
Code du travail Art. R. appareils
4323-22 à R. 4323-28

Ascenseurs Décret 2004-964 5 ans (contrôle


09/09/04 modifié technique)
Code du travail Art. R. 1 an (vérification)
4323-29 à R.4323-49
Arrêté du 29/12/10

Moyens de secours Code du travail Art. R. 6 mois


et de lutte contre 4227-39
l'incendie

Disconnecteurs Code de la santé 1 an


publique Art. R. 1321-57

Portes et portails Code du travail Art. R. 6 mois


automatiques 4224-12 et R. 4224-13
et semi-automatiques Arrêté du 21/12/93

Chaudières dont la Directive 2002/91/CE du 2 ans


puissance nominale 16/12/02 modifiée
est supérieure à 400 Code de
kW l’environnement :
Articles R. 224-20 à R.
224-41
Arrêté du 02/10/09

Systèmes de Code de 5 ans


climatisation l’environnement Art. R.
et pompes à 224-59-4
chaleur Décret 2010-349
réversibles d’une 31/03/10
puissance supérieure
à 12 kW

Des mesures de sécurité spécifiques existent selon le type d’activité (ICPE,


chantiers de bâtiment, ERP…). En outre, d’autres obligations peuvent également
être demandées par les assureurs, telles que :

5/11
INSTALLATIONS / TEXTE PÉRIODICITÉ
EQUIPEMENTS DE RÉFÉRENCE

Installations Référentiel assureur 1 an


électriques : Protocole APSAD D18

4. Évaluation et prévention des risques


professionnels
Obligation de l’employeur
Tout employeur est soumis à une obligation générale de sécurité à l'égard de ses
salariés, il doit donc mettre en oeuvre une politique d'évaluation et de prévention des
risques.

Document unique d'évaluation des risques


L’employeur est tenu d’élaborer et de tenir à jour un document unique
d’évaluation des risques recensant et classant l’ensemble des risques pour la santé et
la sécurité du personnel.
L’identification des risques va consister à examiner chaque unité de travail pour ensuite
dresser un bilan des dangers existants. L’examen de ce bilan va permettre de planifier
des actions visant à prévenir les risques sur ces postes. Le document unique est
obligatoire dans toutes les entreprises dès qu’il y a un salarié, quel que soit
son contrat de travail (CDI, CDD, apprenti…).
Le document unique d'évaluation des risques professionnels doit être mis à
jour annuellement et tenu à la disposition des salariés et des acteurs de la sécurité
au travail (médecin du travail, inspection du travail…).
Depuis la crise sanitaire de la COVID-19, le DUER doit également évaluer les risques
épidémiques.

Exposition à certains risques professionnels


Un dispositif particulier de prévention des effets de l’exposition à certains facteurs de
risques professionnels a été mise en oeuvre. Les dix facteurs de risques concernés
sont ceux liés à :

des contraintes physiques marquées, par exemple la manipulation de charges

6/11
lourdes ;
un environnement agressif, par exemple l'exposition à des agents chimiques
dangereux ;
certains rythmes de travail comme le travail de nuit ou le travail en équipes
successives.
Les salariés sont considérés comme exposés à ces facteurs de risques exclusivement
lorsqu'ils dépassent les seuils annuels d'exposition fixés par la réglementation, après
application des mesures de protection collective et individuelle.
Pour six des dix facteurs de risques professionnels listés par la réglementation (à savoir
: travail milieu hyperbare, températures extrêmes, bruit, travail de nuit, travail répétitif,
travail en équipes successives alternantes), l'entreprise doit déclarer spécifiquement
chaque année, à la Caisse nationale d’assurance maladie – branche accident du
travail/maladie professionnelle via la DSN, les expositions, le cas échéant, de ses
travailleurs.
Cette déclaration d'exposition à ces facteurs de risque servira de base pour déclencher
des droits au titre d'un nouveau compte dédié désormais dénommé : le Compte
professionnel de prévention (C2P).
Les droits acquis sur le C2P correspondent à des points qui serviront, soit à la validation
de trimestres pour la retraite, soit à l'accès à des formations pour l’accès à des
fonctions sur des postes non exposés soit à une réduction de temps de travail sans
perte de rémunération.

La désignation d’un « Monsieur Sécurité »


Depuis le 1er juillet 2012, tous les employeurs doivent désigner un ou plusieurs
salariés compétents pour s’occuper des activités de protection et de prévention des
risques professionnels de l’entreprise.
Si l’employeur ne dispose pas de compétence en interne, il peut faire appel :

à des IPRP (Intervenants en prévention des risques professionnels), c’est-à-dire


à des personnes, physiques ou morales, dotées de compétences techniques,
organisationnelles ou médicales (hors médecine du travail) dont la mission
consiste à participer à la prévention des risques professionnels et à
l’amélioration des conditions de travail, en complément de l’action conduite
par le médecin du travail ;
aux réseaux de la CARSAT (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail)
;
aux agences locales de l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des
conditions de travail) ;
à l’Organisme professionnel de prévention dans le bâtiment et les travaux
publics (OPP-BTP).

Obligation de sécurité et faute inexcusable


L’employeur est soumis à une obligation de sécurité envers ses salariés.

7/11
Tout manquement à cette obligation présente le caractère d’une faute inexcusable
lorsque l’employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé
le salarié et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver.
Une faute légère, voire indirecte, de la part de l’employeur est susceptible
de caractériser sa faute inexcusable telle que :

le manque de formation, d’information et de mise en garde du salarié ;


le défaut de surveillance ;
l’absence de mise en place de dispositifs de protection…
L’employeur doit s’assurer contre les conséquences financières d'une mise en cause
au titre de la faute inexcusable.

Quels sont les risques et les sanctions ?


Risque de retrait total ou partiel de l’assureur
L’assurance peut, en cas de sinistre, décliner sa responsabilité en l’absence
de vérification réglementaire.
Risque de non autorisation d’ouverture ou de fermeture de l’établissement
Dans le cas par exemple des établissements recevant du public (ERP), la
commission de sécurité pourrait rendre un avis défavorable.
En cas de contrôle de l’inspection du travail, si l’inspecteur constate
des manquements graves aux règles de sécurité ou d’hygiène, il peut aller
jusqu’à fermer l’établissement.
Sanctions pénales
En cas de non-établissement du document unique ou de sa non mise à
jour, l’employeur est passible d’une amende de 1 500 € (pour les personnes
physiques), doublée en cas de récidive. Sanction qui peut être complétée par une
autre amende de 450 € pour non mise à disposition des contrôleurs et des
inspecteurs du travail.
Sanctions civiles
En cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, la responsabilité
civile personnelle de l’employeur peut être engagée si la faute inexcusable est
reconnue. Celle-ci entraîne une réparation du préjudice subi (souffrances morales
et physiques, esthétiques...) et une cotisation complémentaire en remboursement
en capital de la rente majorée servie par la Sécurité sociale.

8/11
Nos recommandations
Dans les domaines de la prévention des risques, FIDUCIAL vous recommande de
vous faire assister par Bureau Veritas. Cette société a été sélectionnée pour la
qualité de ses prestations et l’adéquation de son offre Bureau Veritas Pro aux
problématiques des petites entreprises. Pour plus d’informations, consultez notre
page Mise en conformité réglementaire.

5. Obligation de mise aux normes pour


l’accessibilité des handicapés
La loi de 2005 pour « l’égalité des Droits et des Chances, la participation et
la citoyenneté des personnes handicapées » impose à tous les établissements
recevant du public (ERP) de réaliser des travaux de mise aux normes afin de les
rendre accessibles aux personnes handicapées.
Sont concernés les lieux qui accueillent des clients, quelle que soit leur taille :
les commerçants, professionnels de santé, hôtels, restaurants…
La loi vise tout type de handicap, tel que les personnes en fauteuil roulant,
celles touchées par un handicap visuel, auditif, mental ou cognitif. Les travaux peuvent
donc nécessiter des aménagements importants.
Pour certains établissements recevant du public (ERP) de 5e catégorie, un nouveau
formulaire Cerfa, simplifié, est mis en place par un arrêté du 23 juillet 2018.

Quelles sont les sanctions encourues ?


Les personnes qui n’ont pas encore réalisé les démarches nécessaires s’exposent à :

une amende de 45 000 € pour une personne physique et 225 000 € pour
une personne morale.
une amende forfaitaire de 1.500 € (établissements de 5ème catégorie) ou 5.000
€ dans les autres cas.
la fermeture de l’établissement.

Qui contrôle ?
Le préfet peut exercer un contrôle du respect de la réglementation, en demandant au
propriétaire ou à l’exploitant des justificatifs sur les démarches effectuées, ou
l’attestation d’achèvement des travaux.
Les entreprises qui n’auraient pas encore mis leur établissement aux normes ni pris
l’engagement de le faire, auront un délai pour déposer l’agenda d’accessibilité à

9/11
compter de la réception de la LRAR en cas de contrôle.
A défaut de réponse, les sanctions pourront être appliquées.
Le préfet a également la possibilité d’actionner une procédure de constat de carence
en cas de défaillance dans la mise en oeuvre des travaux initialement prévus dans un
agenda d’accessibilité (absence de tout commencement des travaux, retard dans la
réalisation, non-respect des engagements de travaux prévus). L'arrêté du 14 septembre
2018 organise le suivi de l'avancement des agendas d'accessibilité programmée
(Ad'AP). Une sanction pécuniaire spécifique est prévue, pouvant aller de 5 % à 20 % du
montant des travaux restant à réaliser.

Quelles sont les obligations de suivi ?


Elles consistent en plusieurs formulaires

une attestation d'achèvement des travaux devant être envoyée au Préfet ayant
validé l'agenda dans les 2 mois suivant la fin des travaux ;
pour les agendas dont la durée est supérieure à 3 ans, un point de situation à 1
an et un bilan à mi-parcours, devant tous 2 être envoyés à la Direction
Départementale du Territoire (DDT) concernée.
Rappel des cas de dérogation permettant de ne pas réaliser de travaux :

Impossibilité technique liée à l'environnement du bâtiment ;


Contrainte liée à la conservation du patrimoine architectural ;
« Disproportion manifeste » entre le coût, les effets sur l’usage du bâtiment ou
la viabilité de l’exploitation, et les améliorations apportées par les travaux d’autre
part.
A savoir : Il existe aussi des motifs permettant d'obtenir une demande de prolongation
de l'agenda. Il s'agit :

d'un cas de force majeure, c'est-à-dire un événement imprévisible, irrésistible et


extérieur, qui permet de bénéficier d'un report de 3 ans maximum, renouvelable ;
d'une difficulté financière ou technique, qui permet de bénéficier d'un report d'un
an maximum, non renouvelable. La demande de prolongation doit être formulée
au plus tard 3 mois avant le terme prévu de l'agenda.

Qui paye, du locataire ou du propriétaire ?


En principe, le propriétaire.
Pour les baux conclus avant le 5 novembre 2014, les obligations de mise aux
normes peuvent être transférées à l'exploitant locataire par le bail, en fonction de
la nature des travaux à effectuer (le locataire doit se rapprocher du bailleur pour
lui demander soit la prise en charge des travaux, soit l’autorisation de faire si le
bail met les travaux à sa charge).
Pour les baux conclus ou renouvelés à compter du 5 novembre 2014, les travaux

10/11
de mise aux normes ne peuvent plus être mis à la charge du locataire.
Il peut s’avérer utile d’être accompagné dans vos démarches par un bureau d’études
afin d’évaluer le niveau d’accessibilité de votre établissement au regard des normes
en vigueur et d’identifier les travaux nécessaires.

Nos recommandations
Dans les domaines de la prévention des risques, Fiducial vous recommande de
vous faire assister par Bureau Veritas. Pour plus d’informations, consultez notre
page Mise en conformité réglementaire.

Mireille DELAPORTE
01 - 03 - 2017

FIDUCIAL - 38, rue Sergent Michel Berthet - 69009 LYON


www.fiducial.fr - © FIDUCIAL 2021 - All rights reserved

11/11
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)

Vous aimerez peut-être aussi