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COURS DE DROIT
CIVIL
BTS1
2222
Document réalisé par : COULIBALY LACINA
C’est un ensemble de règles de conduite régissant la vie en société et émanant des autorités
publiques qui en assure la sanction.
Le droit objectif s’appréhende tant à travers ses caractères que son rôle.
Elle ne vise aucune personne déterminée ; elle a vocation à s’appliquer à tous ceux qui satisfont aux
conditions qu’elle pose, dans un espace territorial donné.
Le caractère permanent s’explique par le fait que la règle de droit s’applique tant qu’elle n’est pas abrogée.
L’Etat seul à travers ses organes habilités peut élaborer des règles de droit qui s’imposent à tous.
A- Le Droit National
Le droit national ou interne est le droit en vigueur dans un Etat déterminé, ayant des sources,
des organes et des sanctions propres à cet Etat, règlementant les rapports sociaux qui se
produisent à l’intérieur de cet Etat, sans qu’un élément d’un autre Etat intervienne dans ces
relations ; c’est alors le droit produit par chaque Etat souverain et applicable sur son territoire. Il
se subdivise en deux grands ensembles : le droit public et le droit privé.
1 - Le droit public
Il contient les règles applicables d’une part à l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques et, d’autre
part, aux rapports des particuliers avec l’Etat, les collectivités publiques et leurs agents . Il est divisé en
plusieurs branches.
a- Le droit constitutionnel
b- - Le droit administratif
C’est la branche du droit public qui réglemente la structure de l’administration et ses rapports avec les
particuliers.
c - Le droit
fiscal
Il détermine les conditions et la quotité de la participation des sujets de droit aux budgets de l’Etat et des
collectivités publiques. d - Le droit pénal
C’est la branche du droit qui détermine les actes ou comportements constitutifs de conduites antisociales
(infractions) et en qui en règle les peines.
e- La procédure pénale
Elle organise le déroulement du procès devant les tribunaux judiciaires répressifs lorsque sont réunies les
conditions des infractions définies par le droit pénal.
2 – Le droit privé
C’est l’ensemble des règles qui gouvernent les rapports des particuliers entre eux ou avec les collectivités
privées, telles que les sociétés, les associations. Il se subdivise en de nombreuses branches, parmi lesquelles
on distingue notamment :
a- Le droit civil
C’est le droit privé commun, c’est à dire qu’il s’applique chaque fois qu’aucune autre règle particulière ne
régit la situation, soit en fonction de la qualité de la personne, soit en considération de la nature des actes.
Le droit civil a vocation à protéger la famille et le patrimoine privé.
b- La procédure civile
Elle détermine les principes de l’organisation judiciaire et de la conduite des procès entre particuliers devant
les tribunaux judiciaires, permettant aux parties d’obtenir la reconnaissance et la sanction de leurs droits.
Ex : Le délai d’appel est de 1 mois à compter de la signification de la décision.
c- Le droit commercial
Il comprend les règles applicables aux commerçants et aux activités ou opérations commerciales et
industrielles. En fait, il est abordé dans un ensemble plus vaste, celui du droit des affaires.
d- Le droit social
Le droit des organismes sociaux comprend les règles régissant la sécurité sociale, les caisses de retraite,
d’allocations familiales etc.
Quant au droit du travail, il réglemente les relations existant entre employeurs et salariés du secteur privé.
B- Le Droit International
Il régit les rapports de droit dans lesquels se rencontre un élément étranger. Il comporte deux sousdivisions.
1 – Le droit international public, encore nommé « droit des gens » qui contient les règles
applicables dans les rapports des Etats entre eux.
2 – Le droit international privé qui régit les rapports des particuliers entre eux, lorsqu’ils
comportent un élément étranger. Il comprend les règles applicables aux relations entre individus
de nationalités différentes.
Ex : Le droit international privé concerne la condition des étrangers, c’est à dire la question
de savoir de quels droits les étrangers peuvent jouir dans un pays qui n’est pas le leur, ou encore le
divorce entre un ivoirien et une italienne.
C- Le Droit Communautaire
On désigne de cette manière un impressionnant corps de règles et de solutions, en constante expansion, qui
se développe à la faveur de la construction des unions économiques et monétaires et de l’espace juridique et
judiciaire pour la sécurisation des relations et des opérations économiques.
telles :
- l’OHADA
- La CIMA (Conférence Interafricaine du Marché des Assurances)
- L’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle)
- La CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest)
- L’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine)
- La CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale)
Les droits subjectifs sont les prérogatives particulières dont une personne (physique ou morale) peut se
prévaloir, soit sur une chose (droits réels), soit sur une personne (droits personnels, dits aussi ‘’droits de
créance ‘’) déterminée. C’est le droit individuel de chacun.
1- La composition du patrimoine
le patrimoine est l’ensemble des biens et des dettes, ainsi que l’ensemble des droits et des obligations d’une
personne ayant une valeur pécuniaire. Cet ensemble de droits et d’obligations forment un tout nommé
universalité juridique
Toute personne n’a nécessairement qu’un seul patrimoine quelles que soient la diversité de ses activités ; il
ne peut scinder, distinguer son patrimoine professionnel et privé. Ainsi, aucun élément de l’actif ni aucun
élément du passif ne doit être envisagé séparément.
b- L’universalité du patrimoine
Tous les droits pécuniaires de la personne se trouvent contenus dans le patrimoine où ils forment un bloc.
Ces droits sont liés, soudés les uns aux autres, l’actif répond au passif ; ils constituent une universalité
juridique, un patrimoine.
Il n'est pas de patrimoine sans une personne, physique ou morale, qui serve de support à ce patrimoine.
Le patrimoine est alors une émanation de la personne, de sorte que toute personne a nécessairement un
patrimoine qui la suit toute sa vie durant, même si le passif est supérieur à l’actif.
Le patrimoine n'est pas transmissible entre vifs (aucune personne vivante ne peut céder son patrimoine).
Une personne peut céder certes certains des droits que contient son patrimoine, mais quand bien même
cette personne en arriverait à donner ou vendre tout son actif, elle ne céderait pas son patrimoine. Le
patrimoine ne peut donc être cédé qu’à cause de mort ;
Ex : Une personne peut céder son droit de propriété sur tel immeuble ou des droits de créances.
Il s’agit des droits directement appréciables en argent (à caractère pécuniaire);ils peuvent s’échanger, se
vendre (on dit qu’ils sont « dans le commerce») et font partie du patrimoine de leur titulaire. Ces droits se
subdivisent eux - mêmes en deux, les droits réels et les droits de créance ou droits personnels.
a- Droits réels
Ce sont des droits qu’une personne exerce directement sur les choses. Ces droits peuvent être entiers ou
démembrés.
C’est le droit réel absolu, c’est à dire le droit qui confère à son titulaire la plénitude des pouvoirs sur une
chose. Il est également perpétuel et exclusif
L’usus, qui désigne l’usage qui peut être fait de la chose. C’est le droit d’user d’une chose, c’est à dire d’en
faire une utilisation matérielle (droit de se servir soi-même du bien).
Ex : Percevoir et utiliser les loyers que rapportent l’appartement, les revenus que l’on peut tirer de la
voiture en la louant.
L’abusus constitue le droit de disposer de la chose, soit en la vendant, soit en la modifiant, ou même en la
détruisant.
Il arrive qu’une personne ne détienne pas l’ensemble de ces trois attributs du droit de propriété. En effet
une personne peut détenir l’abusus, une autre l’usus ou le fructus ou même les deux. On dit alors que le
droit de propriété est démembré.
On distingue :
- L’usufruit : c’est le droit d’utiliser et de jouir d’une chose dont une autre personne a la propriété. La
personne détenant l’usus et le fructus, donc titulaire du droit de jouissance, est un usufruitier
tandis que, le propriétaire de la chose, est appelé le nu-propriétaire.
- La nue-propriété : c’est le droit de disposer de la chose (l’abusus), sans en avoir l’usage et la
jouissance.
- Les servitudes : ce sont des droits pour des propriétaires d’immeubles de retirer à perpétuité
certains services d’un immeuble voisin ; la servitude est alors une charge imposée à un immeuble au
profit d’un autre immeuble.
Ex : Passer sur l’immeuble voisin.
Dans cette servitude de passage, le fonds qui bénéficie de la servitude est appelé fonds dominant,
et celui qui la supporte est appelé fonds servant.
Ce sont les garanties qu’accorde un débiteur à son créancier ; ce sont donc des droits qui ont pour objet de
garantir le paiement d’une créance.
En cas d’inexécution, le créancier dispose alors d’un droit sur une chose appartenant au débiteur, qui est
donnée en garantie.
Encore appelés sûretés, les droits réels accessoires sont :
a -2-1 Le gage
Le gage est le contrat par lequel le constituant (le débiteur) accorde à un créancier le droit
de se faire payer par préférence sur un bien meuble corporel ou un ensemble de biens
meubles corporels, présents ou futurs. a -2-2 Le nantissement
Il est l'affectation d'un bien meuble corporel ou incorporel ou d'un ensemble de biens meubles
incorporels, présents ou futurs, en garantie d'une ou plusieurs créances, présentes ou futures.
Le nantissement n’entraîne pas dépossession du débiteur. Il porte surtout sur des biens tels les droits
d’associés, le compte bancaire, le fonds de commerce, les droits de propriété intellectuelle etc. Il est
conventionnel (décidé par les parties au contrat) ou judiciaire (imposé par le juge).
a -2-3
L’hypothèque
C’est le pouvoir qu’a le créancier de confisquer un bien mobilier du débiteur qu’il détient
légitimement jusqu’au complet paiement de ce qui lui est dû.
les deux caractéristiques fondamentales de ce droit :le droit de suite et le droit de préférence.
a -3-1 Le droit de suite
Le droit de suite est le droit qui permet au titulaire du droit réel de l’exercer sur la chose, en quelques mains
qu’elle se trouve ; en vertu de ce droit, le titulaire d’un droit réel peut revendiquer la chose objet de ce droit
à toute personne qui la détient.
Ex: Le propriétaire d’un immeuble peut le revendiquer contre tout détenteur. L’usufruitier peut réclamer la
chose pour en jouir, quel que soit le propriétaire de cette chose.
a -3-2 Le droit de préférence
Il permet à son titulaire d’obtenir par préférence aux autres créanciers (créanciers chirographaires),
paiement sur le produit de la vente du bien saisi.
NB : Le créancier qui ne dispose d’aucune sûreté détient néanmoins ce que l’on appelle un droit de gage
général sur le patrimoine de son débiteur.
b- Droits personnels
Le droit personnel est un droit qui permet à un créancier d’exiger de son débiteur, l’exécution
d’une prestation appelée encore obligation.
Ainsi, le rapport juridique qui lie le créancier et le débiteur est appelée obligation.
Cette obligation qui n’est donc pas forcément le remboursement d’une somme d’argent, peut être :
- Une obligation de donner
Cette obligation correspond à l’obligation pour le débiteur de transférer un droit réel, notamment la
propriété.
Ex : Par le contrat de vente, le vendeur transfère la propriété du bien vendu à
l’acheteur. - Une obligation de faire
Elle consiste pour le débiteur à accomplir une prestation positive.
Ex : Construire une maison, peindre un tableau.
- Une obligation de ne pas faire
C’est l’obligation pour le débiteur de s’abstenir de faire certains actes.
Ex : Un commerçant s’engage à ne pas faire concurrence à un autre ;
Un propriétaire s’engage à ne pas construire à telle distance de la propriété voisine.
Le droit personnel ne confère à son titulaire (créancier) aucun droit sur un bien déterminé du patrimoine du
débiteur.
Il n’a qu’un droit de gage général sur ce patrimoine.
c- Droits intellectuels
Le droit intellectuel se définit comme le droit qui confère à son titulaire le droit exclusif
d’exploiter ce qu’il a personnellement créé.
Le droit d’auteur est la protection juridique conférée au titulaire de droits sur l’œuvre originale
qu’il a créée.
Le droit d’auteur comprend les œuvres littéraires et artistiques que sont les romans, les poèmes et les pièces
de théâtre, les films, les œuvres musicales, les œuvres d’art telles que dessins, peintures, photographies et
sculptures, ainsi que les créations architecturales. Ce droit permet à son titulaire :
- De faire respecter l’intégrité de son œuvre, son nom et sa qualité entant qu’auteur de celle-ci : c’est
un droit moral, extrapatrimonial, incessible.
- D’exploiter cette œuvre, en la reproduisant, en la diffusant, en la représentant, afin d’en tirer un
profit pécuniaire: il s’agit d’un droit patrimonial, cessible. Le droit d’exploiter l’œuvre appartient à
l’auteur pendant toute sa vie et persiste, au profit de ses héritiers, pendant les 99 ans qui suivent son
décès.
La propriété industrielle regroupe toutes les créations intellectuelles qui ont une application
dans le domaine de l’industrie et du commerce.
Le droit de propriété industrielle est un droit exclusif d’exploitation qui diffère selon les cas.
C’ est un titre de propriété industrielle d’une durée maximale de vingt (20) ans qui confère à son propriétaire
le droit d’interdire à tout tiers non autorisé la fabrication et la commercialisation de l’invention telle que
définie dans les revendications du brevet.
Le dessin industriel, c’est tout motif ou tout ornement appliqué à un article par un procédé ou à
l’aide d’un moyen industriel.
Quant au modèle industriel, il est une forme plastique nouvelle qui se différencie de ses
similaires et qui donne au produit une esthétique originale ou simplement une configuration
distincte.
Le dessin et le modèle industriel ont une durée d’utilisation de cinq ans renouvelables deux fois. Au-delà de
cette durée, ils tombent dans le domaine public.
*La marque
C’est un signe distinctif qui, apposé sur un produit ou accompagnant un service, permet de
l’identifier et le distinguer des produits ou services concurrents. Ce peut être une marque de
fabrique, de commerce, de service, qui peut prendre les formes les plus variées : nom patronymique ou nom
de fantaisie, chiffres, lettres, dessin, combinaison de couleurs, logo. Pour être protégeables, les marques
doivent respecter trois conditions principales :
Le nom commercial est l’appellation sous laquelle l’entreprise exerce son activité.C’estle nom
sous lequel est connue et exploitée une entreprise.
Ex : Société Ivoirienne de Mobile : SIM est le nom commercial ; mais Orange est la marque exploitée par
SIM. Le nom commercial peut aussi désigner le commerçant personne physique.
Remarque :
Ce sont les droits subjectifs qui ne sont pas évaluables en argent. Inhérents à la personnalité, ils ne
font pas partie du patrimoine de leur titulaire.
Ainsi, les droits extrapatrimoniaux sont :
Intransmissibles : ils ne peuvent ni être légués, ni être donnés en héritage ;
Incessibles : ils ne peuvent être ni vendus, ni offerts, ni cédés ;
Insaisissables : ils ne peuvent être saisis par les créanciers ;
Imprescriptibles : ils ne s’éteignent pas, même lorsque le temps s’est écoulé sans que le droit n’ait été
revendiqué.
Attachés à la personne de l’individu, sous ses deux aspects, physiques et moral, ce sont : le droit à
l’intégrité physique et le droit à l’intégrité morale.
Il protège le corps humain, pendant la vie de l’individu et même après sa mort, contre les tiers
et contre les atteintes de l’intéressé.
Le corps, ou une partie du corps de celui-ci ne peut être vendu (Ex : L’esclavage).
Exceptionnellement, sont admis les opérations chirurgicales, les dons d’organes, le contrat de travail etc.
II- Les droits à l’intégrité morale
Ils ont pour objet la protection des éléments moraux de la personnalité juridique.
A- Le droit à l’honneur
Quant à l’injure, c’est toute expression outrageante, tout terme de mépris qui ne renferme
l’imputation d’aucun fait.
C’est le droit de tout individu de protéger sa vie privée contre les intrusions des tiers ou le droit
d’interdire toute divulgation de sa vie privée.
La vie privée comprend la vie familiale ou sentimentale, l’état de santé, la religion de l’individu.
Les atteintes au droit à la vie privée peuvent consister en la publication d’un article dans la presse, avoir lieu
au cours d’une activité audiovisuelle, en la publication d’une décision de justice ayant trait à l’état des
personnes, sans l’autorisation de l’intéressé.
Cependant, si ce dernier a donné son autorisation, la divulgation des informations relatives à la vie privée
n’est pas fautive. Sauf si le consentement a été détourné de son but.
La vie privée des hommes politiques, excepté leur vie sentimentale et familiale.
Ex : La divulgation de l’état de santé d’un chef de l’Etat ne constitue pas une atteinte à sa vie privée.
La liberté de l’historien à faire connaître les faits passés efface la protection de la vie privée. C- Le
droit à l’image
C’est le droit de toute personne sur son image et sur l’utilisation qui en est faite.
Les atteintes peuvent prendre la forme de la publication ou de la reproduction de l’image d’autrui, soit sous
la forme de photos, de films, de dessin ou de sculpture de la personne.
Nota Bene : La publication de l’image d’un bien de la personne n’est-elle pas une atteinte ?
La faute est la publication ou la représentation de l’image d’autrui sans son consentement ou même lorsque
donné, l’image été utilisée à des fins autres que celles contenues dans le consentement.
Remarques : Pour que la méconnaissance de chacun des droits ci-dessus énumérés soit sanctionnée, la
victime doit prouver l’existence d’une faute (injure ; diffamation ; divulgation de la vie privée ou publication
de l’image d’une personne sans son consentement), d’un préjudice (moral ou matériel), et d’un lien de
causalité.
Il s’agit notamment de la liberté d’aller et venir, de se marier, de pensée, de culte, de travailler etc.
Celui qui enfreint de telles libertés peut encourir des sanctions pénales.
Au plan civil, le juge peut prononcer la nullité de l’acte si l’atteinte résulte de clauses contractuelles ou
testamentaires ayant une portée générale.
Ex : Par testament, une personne ne lègue sa fortune à une légataire qu’à condition qu’elle ne se marie.
Elle occupe le sommet de la hiérarchie des textes juridiques. C’est donc la loi fondamentale, la norme
suprême à laquelle doivent se référer toutes les autres règles de droit.
3- – La loi
Au sens large, le terme «Loi » englobe tous les textes émanant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif,
c’est-à-dire les actes émanant du parlement et du gouvernement. Au sens strict, la loi émane du pouvoir
législatif conformément à l’article 71 de la constitution qui stipule que « l’assemblée nationale vote seule la
loi ».
4- – Les règlements
- Le décret : Il est signé par le Président de la République. Son domaine est varié mais il intervient
souvent en tant que décret d’application d’une loi.
- L’ordonnance : C’est un texte administratif pris en conseil des Ministres. Elle intervient dans les
matières réservées à la loi (au Parlement).
- L’arrêté : C’est un texte pris par une autorité administrative (Ministre ; Préfet ; Maire etc.) dans la
limite de sa compétence. Les décrets sont donc hiérarchisés en fonction du rang de l’autorité qui les
édicte.
Ils sont essentiellement composés des Règlements, des Directives, des Décisions, des Recommandations, et
surtout des Actes uniformes émanant des organisations régionales et sous régionales.
La coutume suppose deux éléments, à savoir un élément matériel, la répétition des mêmes actes, et un
élément psychologique, la croyance par le public du caractère obligatoire de cette pratique.
2- La jurisprudence
La jurisprudence regroupe l’ensemble des solutions données par les tribunaux sur un point de droit précis
; c’est donc l’habitude prise par les tribunaux de statuer dans un certain sens. 2- La doctrine
C’est l’ensemble des travaux de réflexion et d’études des juristes (Professeurs de droit, Avocats, Magistrats,
autres auteurs et jurisconsultes) soit sur la jurisprudence, soit sur des faits de société susceptibles de faire
évoluer le droit.
L’étude de l’organisation du système judiciaire ivoirien suppose que l’on s’intéresse à ses principes
fondamentaux et aux principales juridictions
On distingue dans l’Etat trois fonctions indépendantes les unes des autres :
- La fonction de gouverner
- La fonction de faire la loi - La fonction de juger
Ce principe protège les pouvoirs exécutif et législatif contre les magistrats. Ainsi, est-il interdit à ceux-ci de
s’opposer à l’exécution des lois ou d’examiner leur conformité à la constitution.
A l’opposé, le principe de la séparation des pouvoirs interdit l’immixtion des députés et des gouvernants dans
la fonction juridictionnelle.
Ce principe signifie que les mêmes institutions sont compétentes pour connaître des litiges portés devant
elles. Ainsi, la même juridiction peut-elle connaître aussi bien des affaires civiles, commerciales, sociales,
administratives ou pénales.
Une des garanties du citoyen réside dans le droit qui lui est accordé de pouvoir faire juger à nouveau son
procès par des juges en principe plus expérimentés que les premiers appelés à connaître de cette affaire.
Toute chose qui indique que tout plaideur non satisfait peut exercer des voies de recours contre toute
décision rendue par une première juridiction.
Ex : Le recours pour excès de pouvoir (REP) qui est jugé une seule fois par la Cour Suprême.
PARAGRAPHE 4 : LE PRINCIPE DE LA COLLEGIALITE ET DE LA TERRITORIALITE
• La collégialité
Le principe de la collégialité est que la justice est rendue par une corporation comprenant au moins trois
magistrats. Ce principe se justifie par le fait que chaque fois que la justice est rendue par plusieurs
magistrats, elle l’est dans l’impartialité et avec moins d’erreur.
Toutefois, certains jugements sont rendus par un juge unique. C’est le cas pour les décisions rendues par les
Présidents des Tribunaux statuant en référé.
• La territorialité
Le principe de la territorialité est que les juges exercent leurs fonctions dans des Tribunaux fixes et répartis
sur l’ensemble du territoire national dans une circonscription déterminée et délimitée.
C’est le gage de l’impartialité des juges. Ce principe permet au magistrat d’être à l’abri des injonctions de
l’Etat et de la pression des justiciables. Ce principe est garanti pour les magistrats du siège par leur
inamovibilité et par l’institution du conseil supérieur de la magistrature. Les juges sont irresponsables des
conséquences des jugements rendus.
Ce principe signifie que les juges du siège en principe ne peuvent faire l‘objet de mutation ou de
réaffectation sans leur avis préalable.
Ce principe signifie que toute personne faisant l'objet de poursuite judiciaire, est présumé innocente
jusqu'a ce qu’à la suite d'un procès juste et équitable lui ayant permis d'exercer ses droits de la défense
sa culpabilité est été établie. La conséquence liée à cela est l'institution de l'assistance judiciaire qui
permet de commettre d'office un avocat pour assister les personnes démunies qui ne pourraient pas s'en
offrir.
Ce principe traduit le fait qu’on est jugé par les mêmes règles, sauf immunité ou exceptions. Le juge
applique la même loi, sans considération sociale, de race, d’origine etc. Le fondement de ce principe repose
sur le fait que la justice est un service public et comme tel tous les citoyens jouissent du droit d’y accéder.
Aucun magistrat n’est rémunéré par les plaideurs afin de rendre la justice ; les magistrats reçoivent leurs
traitements de la part de l’Etat.
L’organisation judiciaire ivoirienne fait ressortir les différents types de juridictions ainsi que les différents
degrés de juridictions.
On les appelle ainsi parce qu’elles peuvent connaître de tous les litiges, civil, pénal, commercial,
administratif, à l’exclusion de ceux dont la connaissance a été confiée à des juridictions spécialisées.
On distingue deux sortes de juridictions de droit commun : les juridictions de 1 er degré et celles de 2nd degré.
Ces Juridictions rendent des décisions qui peuvent faire l’objet d’appel. Les décisions rendues par ces
Juridictions sont appelées « Jugement ».
Les litiges sont jugés en première instance soit par un Tribunal de première instance (TPI) soit par une
section détachée du TPI.
Le TPI est une formation juridictionnelle complète qui comporte en son sein plusieurs juges, chacun
s’occupant d’un type d’affaires bien déterminé (pénales, tutelles, matrimoniales etc.…) et exerçant une
fonction précise, chaque fonction correspondant à trois des quatre services institués en son sein, à savoir :
• Le siège
Dans tous les litiges soumis au TPI, le siège est le service du Tribunal chargé de statuer, de prendre des
décisions après tous les débats, en premier ou en dernier ressort.
Le service du siège est dirigé par le Président du Tribunal. Il est secondé de plusieurs Vice-présidents
responsables des différentes chambres spécialisées.
• Le parquet
Il est chargé exclusivement d’assurer la représentation de la société. Le service du parquet est institué
auprès de toute juridiction de première instance.
Le parquet est dirigé par le Procureur de la République aidé par le Procureur de la République adjoint et de
ses substituts. Tous constituent les magistrats du parquet soumis directement au pouvoir du Garde des
Sceaux. Le rôle essentiel du parquet est d’assurer la protection de l’intérêt de la société. Pour ce faire, il met
en mouvement l’action publique.
• L’instruction
Saisi par le réquisitoire introductif du Procureur de la République, le juge d’instruction a pour mission de
rechercher la vérité dans les affaires qui lui sont soumises.
• Le greffe
Le greffe représente la mémoire de la juridiction. C’est en son sein que sont centralisées toutes les
informations concernant les décisions rendues. C’est au greffe que sont délivrées les grosses, les
expéditions, et conservées les minutes. Les pièces administratives (certificats de nationalité, casiers
judiciaires etc.) y sont également délivrées.
NB :
Minute : Original d’un acte authentique (acte notarié, décision de justice) obligatoirement conservé par
l’autorité (notaire, magistrat) qui l’a rédigé.
Grosse : Copie d’une décision de justice ou d’un acte notarié comportant la formule exécutoire.
Expédition : Reproduction littérale de la minute lorsqu’elle est certifiée conforme à l’original par l’officier
public ou ministériel.
En raison de l’étendue du ressort des tribunaux de première instance, il a été institué dans le ressort
territorial de chaque tribunal un certain nombre de tribunaux dits sections détachées.
La section de tribunal peut avoir son siège au chef-lieu de département ou de sous-préfecture qui donne son
nom à la section détachée.
En effet, à l’origine elle avait un juge unique qui exerçait toutes les fonctions et qui s’occupait de toutes les
affaires. Désormais elle va siéger avec deux juges, à savoir un juge de jugement et un juge d’instruction
pour respecter le principe de la collégialité.
Il convient de rappeler qu’un représentant permanent du procureur, appelé substitut résidant, existe près la
section de Tribunal de Première Instance (TPI).
Les juridictions de premier degré statuent, soit en premier ressort (il y a possibilité de faire appel de la
décision des premiers juges), soit en premier et dernier ressort (le seul recours possible contre le jugement
rendu est le pourvoi en cassation, l’affaire ne pouvant être portée devant la Cour d’Appel).
En toutes matières, elles statuent en premier ressort sur toutes les demandes dont l’intérêt du litige est
supérieur à 500.000 francs ou est indéterminé. De même, sur les affaires relatives à l’état des personnes (Ex
: divorce, reconnaissance de paternité etc.), celles mettant en cause une personne publique, elles statuent
en premier ressort.
• En matière de droit du travail quand la valeur du litige en argent n’excède pas 600.000 FCFA.
• En matières commerciale, civile, fiscale, administrative etc. lorsque l’intérêt du litige est inférieur
ou égal à 500.000 FCFA.
La décision rendue par la Cour d’Appel est appelée « Arrêt ». Cet arrêt qui se substitue au jugement peut,
soit le confirmer, soit l’infirmer.
On parle d’arrêt confirmatif (si le 2 e juge est d’accord avec la décision du juge du T. P. I ou de la Section
détachée) ou d’arrêt infirmatif (si le 2e juge a rejeté la 1ère décision).
L’organisation et le fonctionnement de la Cour d’Appel est semblable à celle des Tribunaux de première
instance. Elle se présente alors comme suit :
Le siège
Le siège comporte plusieurs chambres. On note notamment les chambres chargées des affaires civiles,
sociales, commerciales d’une part, et d’autre part, celles chargées des affaires correctionnelles.
Le siège est animé par des magistrats du siège (magistrats assis), classés par ordre hiérarchique suivant :
Il s’agit d’un magistrat d’un certain grade de la hiérarchie judiciaire ; c’est un magistrat hors hiérarchie.
Exerçant une fonction administrative et judiciaire, il est le chef du siège et de tous les magistrats du ressort
de la CA ; on dit qu’il est le chef de la compagnie judiciaire.
- Les Conseillers
Les Conseillers à la CA sont des magistrats qui assistent les Présidents de chambre.
Il est institué un Ministère public près la Cour d’Appel. Etant le service similaire au parquet de première
instance, sa composition est la suivante :
- Le Procureur Général
Il est magistrat hors hiérarchie comme le 1 erPrésident. Il est le chef du parquet général et de tous les
magistrats du parquet général, de tous les magistrats des parquets près les juridictions du ressort de la CA.
Ce sont des magistrats collaborateurs immédiats du Procureur Général. Ils sont les correspondants des
Présidents de chambre du siège de la CA.
• La chambre d’accusation
C’est une chambre particulière de la CA. Elle y assure le service de l’instruction. Ce service correspond au
juge d’instruction en première instance.
Elle est la juridiction d’appel des ordonnances du juge d’instruction rendues en matière pénale. Elle veille à
la régularité des détentions préventives et au contrôle des juges d’instruction qui sont tenus de lui adresser
un état mensuel des affaires instruites.
Chaque Cour d’Appel fonctionne de façon autonome avec les magistrats qui y son affectés.
PARAGRAPHE 2 : LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION
Egalement appelées juridictions spécialisées, elles ne peuvent connaître que de certains types spécifiques
de litiges.
A- Le Tribunal du travail
Il a pour mission de juger, en général tous les différends individuels nés du contrat individuel de travail, et
en particulier les différends qui interviennent entre employeurs et employés, quel que soit la profession.
B- La Cour d’Assises
Elle est chargée de juger les personnes soupçonnées d’avoir commis un crime. Le crime est une infraction
que la loi punit d’un emprisonnement perpétuel ou d’un emprisonnement temporaire supérieur à 10 ans.
Ex : assassinat
La Cour d’Assises n’est pas une juridiction permanente. Elle tient ses sessions appelées « Assises » au siège
de chaque T PI désormais deux fois par an.
Elle est composée d’un Président, de 2 accesseurs et désormais de 12 jurés choisis au sein de la population.
Elle est souveraine et les décisions qu’elle rend sont aussi appelées « Arrêts ».
C- Le Conseil Constitutionnel
Il a été institué en remplacement de la Chambre Constitutionnelle de la Cour Suprême.
Cette formation juridictionnelle a pour rôle de :
- Constater la vacance de la présidence de la République.
Il ne peut être saisi à cette fin que par le Président de l’Assemblée Nationale, un quart au moins des députés
ou un tiers au moins des membres du gouvernement ;
- Contrôler la conformité des lois et des traités internationaux à la constitution.
Il ne peut être saisi à cette fin que par le Président de la République ou le Président de l’Assemblée
Nationale ;
- Connaître du contentieux résultant des élections législatives et Présidentielles, et proclamer les
résultats desdites élections ;
- Contrôler la régularité des opérations de référendum et en proclamer les résultats. D- La Haute Cour
de Justice
la Haute Cour de Justice est une juridiction spéciale composée de députés que l'Assemblée Nationale élit en
son sein.
Elle est présidée par le Président de la Cour de cassation.
La Haute Cour de Justice est compétente pour connaître :
E- Le Tribunal Militaire
Il n’existe qu’un seul Tribunal Militaire en Côte d’Ivoire pour le moment. Il s’agit d’une juridiction spéciale
chargée de juger les militaires, les gendarmes, les policiers etc.
Sa compétence varie selon que l’on est en temps de paix ou en temps de guerre.
En temps de paix, elle connaît :
- Des infractions commises par les militaires contre la sûreté de l’Etat ;
- De toutes infractions commises par les militaires dans le service ou à l’occasion du service.
Dans ces différents cas de figure, si un civil est soupçonné d’une infraction commise avec un groupe de
militaires, sa présence rend le Tribunal de droit commun exclusivement compétent.
En temps de guerre :
- Le tribunal militaire est compétent pour juger des civils, même en l’absence de tout militaire.
NB :
Les infractions commises par les militaires en dehors de l’exercice de leurs fonctions relèvent de la
compétence des juridictions ordinaires.
L’arbitrage est une procédure juridictionnelle privée qui a pour avantage la confidentialité et présente un
climat moins antagoniste que la voie judiciaire. L’arbitrage est une justice alternative à la justice classique ;
c’est un moyen de régler les litiges sans recourir au juge ordinaire.
Il est exercé par une juridiction spéciale, la Cour d’Arbitrage de Côte d’Ivoire (CACI) créée en 1997. La CACI
statue sur les différends commerciaux nés entre opérateurs économiques. La décision rendue par ce
Tribunal, appelée « Sentence », s’impose aux parties et a un caractère définitif. Une fois que le Tribunal ad
hoc ou Tribunal arbitral a rendu sa décision, il est dissous. le Traité de l’OHADA de 1998 a prévu l’arbitrage.
Il permet à des commerçants des Etats membres de l’OHADA de soumettre leurs litiges à des arbitres
désignés par la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) de l’OHADA.
Une sentence arbitrale dans ce cadre est exécutoire dans tous les 16 Etats membres de l’OHADA après avoir
satisfait à la procédure d’exequatur.
G- Les Tribunaux de Commerce
Les Tribunaux de commerce ont été créés par la Décision N°01/ PR du 11 janvier 2012 du Président de la
République. Ces Tribunaux ont trois grandes missions :
- Régler les différends entre les commerçants ;
- Connaître des conflits entre associés et des différends qui naissent au moment des liquidations ou des
faillites ;
- Faire la prévention des difficultés des entreprises. Ainsi, les tribunaux de commerce peuvent recevoir
les responsables des entreprises en difficulté.
L’administration de la Cour Suprême échappe au garde des Sceaux, car c’est une institution, contrairement
aux juridictions de 1er et 2nd degré.
De ses diverses attributions, la plus importante à laquelle elle doit son nom et qui constitue la raison de son
existence est celle de casser et d’annuler les décisions dans lesquelles la loi a été violée.
Sa mission consiste à cet égard, à rechercher l’unité dans l’interprétation des règles de droit en recherchant
si les juges ont fait une exacte application de la loi.
Ainsi, est-elle chargée de vérifier la régularité des décisions rendues par les TPI, les sections détachées, la
Cour d’Appel et la Cour d’Assises.
Cet arrêt peut être un arrêt de rejet (si la Cour rejette le pourvoi en cassation du requérant et qui confirme
la décision précédente) ou un arrêt de cassation (qui casse ou annule la décision antérieure pour faire droit
au recours du requérant).
Cependant, le fait notable est qu’il existe désormais de nouvelles juridictions suprêmes.
En effet, la Cour Suprême qui a été supprimée dans le cadre de la nouvelle Loi fondamentale a été éclatée
en 3 juridictions, à savoir la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat et la Cour des Comptes.
La Cour de cassation reprend les attributions de la chambre judicaire de la Cour Suprême (c’est-à-dire
connaître des pourvois en cassation contre les arrêts de la Cour d’Appel et les jugements rendus en
1er et dernier ressort.)
Le conseil d’Etat reprend les attributions de la chambre administrative de la Cour suprême (c’est lui
qui doit connaître des contentieux des élections municipales et régionales ou les affaires impliquant
l’Etat).
La Cour des Comptes quant à elle s’est substituée à la chambre des comptes (elle procède par
exemple à la vérification de la régularité de la gestion des fonds de l’Etat et des collectivités
publiques).
Il convient toutefois de noter que, cette nouvelle configuration des juridictions suprêmes de Côte d’Ivoire
n’est pas encore fonctionnelle. Aussi, la Cour suprême continue-t-elle de toujours fonctionner sous sa forme
ancienne.
Le siège
Le président de la Cour Suprême est nommé pour 5 ans renouvelables par le Président de la République
après avis du Président de l’Assemblée Nationale. Il est choisi parmi les personnes connues pour leurs
compétences en matières juridique et administrative.
Quant aux conseillers, ils sont désignés parmi les magistrats de l’ordre judiciaire, les docteurs en droit ayant
exercé pendant au moins 15ans et les professeurs agrégés en droit ayant au moins 2 ans d’ancienneté.
• Le parquet général
Il comprend le Procureur Général, trois Premiers Avocats Généraux et les Avocats Généraux.
Le Procureur Général est nommé par décret du Président de la République sur proposition du garde des
Sceaux, Ministre de la justice. Le Parquet Général est sous l’autorité du Garde des Sceaux. Le Parquet
Général n’exerce pas de hiérarchie sur les autres parquets.
Les trois Premiers Avocats Généraux sont nommés parmi les Avocats Généraux.
• Le Secrétariat Général
Il est composé du Secrétaire Général et de son adjoint. Ils sont nommés par décret du Président de la
République pris en conseil des ministres, parmi les magistrats de l’ordre judiciaire sur proposition du
Président de la Cour Suprême après avis du Garde des Sceaux, Ministre de la justice.
Le Secrétaire Général de la Cour Suprême exerce les fonctions d’ordonnateur de cette institution.
Elle se compose de sept juges élus par le Conseil des Ministres de l’OHADA pour une durée de sept ans,
renouvelable une fois. Une fois élus, les juges sont inamovibles et jouissent de privilèges et immunités
diplomatiques pendant toute la durée de leur mandat. Afin de garantir leur indépendance et leur impartialité,
les juges ne peuvent exercer des fonctions politiques ou administratives et l’exercice de toute activité
rémunérée doit être autorisé par la CCJA.
Il importe d’étudier dans cette partie, la compétence des Tribunaux et les différents modes de saisine des
différentes juridictions, d’une part, et d’autre part, les animateurs de l’appareil judicaire.
La compétence peut être définie comme l’aptitude d’un Tribunal à connaître d’un procès.
On parlera alors de compétence d’un Tribunal pour déterminer à la fois son ressort territorial (compétence
territoriale) et la limite de sa capacité à connaître une affaire (compétence d’attribution).
Elle est déterminée en fonction de la matière qui se trouve être l’objet du litige et/ou de l’importance
pécuniaire de cet objet.
Elle amène alors à déterminer quel est le type de tribunal (civil, commercial, etc.) apte à juger une affaire :
compétence rationae materiae, ce qui veut dire ‘’en considération de l’affaire’’.
• En toutes matières et en premier ressort sur toutes les demandes dont l'intérêt du litige est supérieur
à 500.000 F cfa, ou est indéterminé, ainsi que sur celles relatives à l'état des personnes, celles
mettant en cause une personne publique.
Elle consiste en la capacité d’un Tribunal à être saisi et à juger le litige en fonction du lieu géographique du
litige ou domicile du défendeur : compétence ratione loci, c’est-à-dire ‘’en considération du lieu’’.
En principe, selon la règle ‘’actorsequitur forumrei’’ (le demandeur doit porter son action devant le
Tribunal du défendeur), le Tribunal territorialement compétent est celui ou demeure le défendeur à savoir
son domicile à défaut sa résidence.
D'abord il faut être capable, c'est-d-dire être juridiquement apte à agir ; pour cela il faut avoir
18 ans révolus a moins d'être mineur émancipé.
Ensuite il faut avoir intérêt à agir ; c'est-d-dire avoir une utilité à exercer cette action. L’intérêt
doit exister et être certain et non éventuel. Il doit être personnel et direct. Il doit enfin être
légitime et juridiquement protégé.
Enfin il faut avoir qualité à agir : c'est le titre qui justifie l'action (héritier, représentant légitime
victime, mandataire).
L’instance désignant à la fois une affaire (ou litige) portée devant une juridiction et les actes de
procédure qui vont de la demande en justice au prononcé du jugement, elle se déclenche selon
diverses modalités : l’assignation, la requête, la comparution volontaire.
PARAGRAPHE 1 : L’ASSIGNATION
C’est un exploit d’huissier par lequel le demandeur invite l’adversaire à comparaître devant le Tribunal.
Cet acte doit préciser l’objet de la demande et les motifs invoqués, l’indication du Tribunal qui doit connaître
de la demande, la date et l’heure de l’audience.
PARAGRAPHE 2 : LA REQUETE
Ici, la demande est directement portée devant le greffe du Tribunal et le greffier doit par la suite se charger
de convoquer l’adversaire par voie postale ou administrative.
Elle intervient seulement dans les affaires dont l’intérêt pécuniaire n’excède pas 500.000 FCFA, les affaires
de divorce, en général les affaires liées à la personne physique (domicile, nom etc.)
Les parties peuvent se présenter volontairement (sans assignation et sans requête) devant la juridiction
compétente pour y être jugées. La déclaration de chacune des parties demandant à comparaître, sera
inscrite dans le registre des audiences du greffe appelé plumitif, et signée par elle.
NB :Il importe de signaler que, pour chaque mode d’introduction de l’instance, une consignation financière
destinée à garantir les frais du procès est exigée, sauf si le demandeur bénéficie de l’assistance judiciaire.
Concernant la requête et l’assignation, il doit être observé, sauf abréviation des délais par le juge, entre le
jour de l’assignation ou de la requête et celui indiqué pour la comparution des parties :
- Un délai de huit jours au moins, si le destinataire est domicilié dans le ressort de la juridiction ;
- Ce délai est augmenté d’un délai de distance de quinze jours si le destinataire est domicilié dans un
autre ressort et de deux mois s’il demeure hors de la Côte d’Ivoire.
La voie de recours est un moyen mis à la disposition des plaideurs insatisfaits pour obtenir d’une juridiction,
la réformation, la rétractation ou l’annulation d’une décision de justice leur faisant grief.
C’est la voie de recours offerte au défendeur qui a fait l’objet d’un jugement par défaut, c'est-à-dire que ce
défendeur a été condamné, soit par le Tribunal, soit par la Cour d’Appel, sans avoir été présenté ou appelé
devant ladite juridiction.
L’opposition a pour but de saisir la même juridiction qui a rendu la décision contestée, pour prononcer un
nouveau jugement, en rétractant ou retirant l’ancienne décision.
L’opposition suspend l’exécution de la décision, sauf exception (Ex : si l’exécution provisoire est ordonnée).
Le délai pour former opposition est de 15 jours, augmenté éventuellement des délais de distance.
C’est une voie de recours qui permet au plaideur insatisfait de saisir la Cour d’Appel pour le réexamen d’une
décision qui a été prononcée par le TPI ou une section détachée, en vue de sa réformation.
L’appel également suspend l’exécution de la décision, sauf exception (Ex : si l’exécution provisoire est
ordonnée).
Toutes les décisions rendues en premier ressort, contradictoirement ou par défaut peuvent faire l’objet
d’appel.
Le délai pour faire appel est d’un (01) mois si l’intéressé est domicilié en Côte d’Ivoire et de trois (03) mois
s’il réside à l’étranger, à compter de la signification qui lui est faite.
Il permet aux juridictions suprêmes de vérifier la régularité des décisions prises par les juridictions
inférieures telles que : la Cour d’Appel, la Cour d’Assises, le TPI, les sections détachées, etc.
Seules les décisions rendues en dernier ressort sont susceptibles de pourvoi en cassation.
Le délai pour former un pourvoi en cassation est d’un (01) mois si l’intéressé est domicilié en Côte d’Ivoire et
de trois (03) mois s’il réside à l’étranger, à compter de la signification qui lui est faite.
A- Les magistrats
Ce sont des fonctionnaires de l’Etat, chargés soit de rendre la justice (Magistrats du siège), ou d’exercer
l’action publique (Magistrats du parquet).
Ils sont théoriquement inamovibles, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas recevoir une nouvelle affectation sans
leur consentement.
Ils sont recrutés et nommés comme les précédents. Ils ne sont ni inamovibles, ni indépendants.
NB :
- Le concours n’est pas la seule voie d’accès à la magistrature. On peut y accéder également par
voie externe, sous certaines conditions.
- Les magistrats sont interdits du droit de grève, ils sont astreints à l’obligation de réserve. B- Les
greffiers
Le Greffier est membre de la juridiction dans laquelle il est affecté. C’est au Greffier qu’il appartient de tenir
la plume à l’audience. En outre, ce sont des officiers ministériels qui rédigent les actes du juge, conservent
les minutes des jugements et arrêts rendus et en délivre le cas échéant des extraits, expéditions ou grosses.
L’ensemble des Greffiers se trouve placé sous l’autorité d’un Greffier en chef qui dirige le greffe de la
juridiction.
Généralement, le Greffier en chef du Tribunal assure les fonctions de notaire quand il n’en existe pas dans la
juridiction.
Ils ont pour rôle de faciliter la tâche des juges. Ils contribuent professionnellement à l’œuvre de la justice
sans avoir la qualité de magistrat.
On note d’une part, les Avocats, et d’autre part, les officiers publics et ministériels.
A- Les Avocats
Ils exercent une profession libérale soit individuellement, soit collectivement en la forme d’une société civile
professionnelle.
Dans ces deux cas, les Avocats effectuent des actes de procédure et assistent leurs clients pendant le
déroulement du procès.
- La consultation : c’est un avis verbal ou écrit donné sur un problème juridique. B- Les Officiers
ministériel
• Le notaire
C’est un officier ministériel nommé par arrêté ministériel pour recevoir et rédiger les actes et contrats
auxquels les parties doivent ou veulent donner un caractère d’authentique.
• L’huissier de justice
Les huissiers de justice sont des officiers ministériels.
Ils sont nommés par arrêté du Ministre de la justice et ont pour rôle de faire connaître ou de signifier aux
plaideurs les différents actes de procédure les concernant.
Ils procèdent également à l’exécution des jugements et des actes authentiques ayant force exécutoire.
Par ailleurs, ils peuvent être commis par justice ou commis par des particuliers pour effectuer des
constatations matérielles.
• Le commissaire-priseur
C’est un officier ministériel nommé par arrêté ministériel, chargé de procéder à l’estimation et à la vente
publique aux enchères d’effets mobiliers, meubles et de fonds de commerce.
• Les particuliers
Ce sont des personnes qui interviennent auprès des juridictions pour apporter leur contribution au
déroulement du procès ou à la bonne administration de la justice.
Ce sont par exemple les jurés, les témoins, les techniciens ou les experts judiciaires agréés qui sont inscrits
sur une liste nationale
Endroit civil tous les êtres humains sont des personnes, par contre toutes les personnes ne sont pas des
êtres humains.
En effet, il existe deux catégories de personnes (deux espèces de sujets de droit), dotées de la personnalité
juridique, il y a les personnes physiques, et les personnes morales.
Il se pose à leur niveau les problèmes de leur existence juridique, de leur identification et de leur capacité
juridique.
L'existence juridique suppose avoir la personnalité juridique. C'est l'aptitude à être sujet de droit c'est-adire
a acquérir des droits et a s'obliger a l'égard d’autrui. Une personne physique est sujet de droit des sa
naissance et jusqu'a sa mort.
né vivant et viable.
L’enfant est né vivant, lorsqu’à la naissance, il en manifeste les signes tels que respirer, pleurer ou crier….
(Le cœur, les poumons, le cerveau, les reins….) bien constitués pour lui permettre de vivre.
En revanche, il est né non viable, s’il nait avec une malformation congénitale d’un organe vital, qui le
condamne inéluctablement à la mort.
Toutefois lorsque l'exige l'intérêt de l'enfant, on admet que sa personnalité juridique lui soit
reconnu des sa conception sous réserve qu'il naisse ultérieurement vivant et viable. Le droit
reconnu a l'enfant non encore né, mais déjà conçu, possède l'aptitude à recueillir une donation ou un
héritage, bénéficier d’un testament et plus généralement selon la jurisprudence, tout droit ou action dès
lors que cela est dans l’intérêt de l’enfant.
Exemple. : si le père décède, alors que sa femme est enceinte, l'enfant lorsqu'il sera né pourra hériter de
la succession.
C’est la période dans laquelle un enfant est considéré conçu, elle est comprise entre le 300 ème jour équivalent
a 10 mois et considérée comme la durée maximum raisonnable d'une grossesse et le 180 eme jour qui
correspond a 6 mois et qui est considéré comme la durée minimum raisonnable d'une grossesse et cela
avant la naissance.
La personnalité juridique peut prendre fin de deux manières ; de manière certaine ou dans le doute.
La mort est la situation de cessation du fonctionnement des organes vitaux et d'une manière générale, l'arrêt
du fonctionnement de l'organisme de l'homme. Lorsqu'elle survient, elle met fin a Sa personnalité juridique.
Elle doit pour cela être constatée et faire ainsi l'objet d'un certificat médical sur la base de ce certificat
médical, il est établi un acte de décès. Des lors la personnalité juridique a pris fin et la personne n'existe plus
juridiquement. La succession de la personne est alors ouverte et ces biens partagés entre ses ayants droits.
Son lien de mariage si elle était mariée est dissout, et son conjoint peut se remarier.
Cependant la personnalité juridique peut de manière exceptionnelle survivre a la mort ; autrement dit même
morte, une personne peut continuer a avoir des droits et a être tenue d'obligation.
• Les droits d'auteurs dont bénéficient les artistes même après leur mort et que recueille leur ayants
droits en leur nom.
• Le Testament (les dispositions testamentaires). En effet a travers le testament, la personne même
morte continue a exprimer sa volonté.
• La décoration a titre posthume.
• La pension.
• L'atteinte a la mémoire des personnes décédées.
L'absence est habituellement assimilée a la non présence. La non-présence en fait est la situation d'une
personne qui n'apparait pas chez elle mais qu'on sait à peu prés ou se trouve la personne ou alors on
peut avoir de ses nouvelles. C'est le cas d'une personne en voyage ; c'est le cas d'un prisonnier...
La non présence n'implique donc pas de conséquences particulières concernant aussi bien la situation
juridique du concerné que le sort de ses biens.
L'absence en réalité est la situation d'une personne qui n'apparait plus ou elle devait être. Qui ne donne
plus signe de vie et dont on ne peut avoir de nouvelles de sortes qu'on ignore si elle est encore vivante
ou si elle est morte sans que rien ne laisse envisager sa mort. L'absence entraine les conséquences
juridiques à différents niveaux.
Dans cette période !es ayants droits de l'absent, reprennent l'administration des biens qu'ils se
partagent. Mais ils sont seulement dépositaires ou gardiens de ses biens ils n'en sont pas propriétaires.
Ils ont sur ces biens un usufruit; on dit qu'ils sont usufruitiers de ces biens. C'estd-dire qu'ils ont sur ces
biens l'usus ou le droit de les utiliser, et le fructus c'est-a-dire le droit de jouir ou de profiter des fruits
ou revenus produit par ses biens. Seul l'absent reste propriétaire des biens ; les ayants droits ne peuvent
donc en disposer. C'est-a-dire les vendre, les donner ou les détruire. En cas de retour de l'absent dans
cette période comme dans la première, il reprend ses biens dans l’état dans lequel il les a laissés.
Cette période s'ouvre 30 ans après l'envoi en possession provisoire ou 100 ans depuis la naissance de
l'absent. Pendant cette période les droits des héritiers sont renforcés. Désormais ils peuvent disposer des
biens. N'empêche, l'absent demeure le véritable propriétaire et s'il revenait dans cette période, il reprend
ses biens telles qui les trouves.
L'absence n'est pas assimilée a la mort et l'absent n'est donc jamais considère comme mort. De sorte
que quel que soit la durée de l'absence, elle n'entraine pas la dissolution de lien de mariage ; en
conséquence, le conjoint ne peut se remarier. Et s'il se remarie, le second mariage est nul pour Bigamie.
Selon la loi, tout enfant ne dans un lien de mariage, a pour père le mari de sa mère. En conséquence si
l'absent trouve des enfants nés après lui, ce sont ces enfants. Toutefois, l'absent dispose de l'action de
désaveux de paternité qu'il peut exercer dans les deux mots qui suivent son retour. Pour désavouer ces
enfants, b- La disparition
C'est la situation d'une personne qui a cesse de paraitre Id ou elle devait être à la suite d'une circonstance
ou d'un événement de nature a mettre sa vie en péril, tel que Kidnapping tsunami...
On est presque certain que la personne est morte; mais on ne retrouve pas son corps pour établir le décès.
En cas de disparition toute personne intéressée peut saisir le juge (même le procureur de la république
etc.). Le juge compétent territorialement est le juge du lieu ou s'est produit l'évènement a I ‘origine de la
disparition. A défaut, le juge compétent est celui du dernier domicile ou de la dernière résidence connu
de la personne. A défaut notamment pour les ivoiriens est le tribunal du droit commun d'Abidjan-Plateau.
Le juge ainsi saisie rend un jugement déclaratif de décès. Sur la base de ce jugement, il est établi un
acte de décès. Dès lors la personnalité juridique prend fin ; le disparut est donc assimilé à mort. Sa
succession est ouverte et ces ayants-droit héritent de ses biens. Son lien de mariage s'il était marie est
dissous et le conjoint peut se remarier,
Mais si par extraordinaire le disparu revient, il obtient l'annulation du jugement l'ayant déclaré décéder.
L'acte de décès n'a donc plus de valeur et la situation antérieure refait surface ; son lien de mariage
resurgie et si le conjoint s'était remarié, le second mariage est nul pour bigamie. Les enfants nés
pendant cette période sont donc légalement ses enfants. Il peut cependant user de l'action en désaveux
de paternité pour les désavouer et cela dans les deux mois qui suivent. Enfin il reprend ses biens dans
l'état dans lequel il les trouve.
- Le nom
- Le domicile
- La nationalité I- Le nom
* Le nom patronymique ou nom de famille. C'est l'appellation pour laquelle on identifie une personne
comme membre d'une famille donnée par rapport aux autres membres de la communauté.
Exemple : OUATTARA
• Le ou les prénoms : c'est l'appellation par laquelle on distingue une personne par
rapport aux autres membres dans une même famille. Exemple : Kidou Ibrahim
L'enfant légitime est l'enfant né dans un lien de mariage, il porte le nom de son père ou !e nom du mari de
sa mère.
On a l'enfant naturel pur simple. C'est l'enfant de parents non mariés et dont l’un des deux ne se trouve pas
également dans un lien de mariage.
S'il est simultanément reconnu par ses 2 parents, il porte le nom du père auquel peut être ajouté le nom de
la mère.
S'ii est reconnu seulement par sa mère, il porte le nom de cette dernière.
S'il est d'abord reconnu par sa mère, puis par son père, il peut avec 1'accord de sa mère, porter le nom du
père, auquel peut être ajoute celui de la mère.
On a également l'enfant naturel adultérin ; c'est l'enfant né de parents non maries mais dont l'un au moins
est dans un lien de mariage.
S'il est adultérin à patrae (le père est marié) il porte le nom de sa mère. S'il est reconnu par son père, il
porte son nom à condition que son épouse consente.
S'il est adultérin à matrae, il porte le nom du mari de sa mère, Si ce dernier le désavoue, il porte le nom
de sa mère, S'il est ensuite reconnu par le père biologique il porte le nom de ce dernier.
L'adoption est le faite d'établir une filiation entre deux personnes biologiquement étrangères. On a l'adoption
simple et l'adoption pleine.
Dans le cas de l'adoption simple, le lien de filiation d'origine n'est pas rompu. L'enfant demeure donc lié à sa
famille d'origine dont il conserve le nom auquel est ajouté le nom de l'adoptant.
L'adoption pleine au contraire implique la rupture du lien familiale d'origine, l’enfant perd de ce fait le
nom de la famille d'origine qui est tout simplement remplacé par le nom de l'adoptant. Cette adoption
concerne les enfants de jusqu'a 15 ans.
L'enfant trouve ou ramasse porte le nom que lui donne l'officier d'Etat civil a qui sa trouvaille a été déclarée.
Le nom est obligatoire en ce sens que toute personne doit nécessairement porter un nom qui l'identifie.
Cela signifie qu'en principe, le nom est un attribut de la personne et est de ce fait extra patrimonial, c'est-à-
dire qu'il est hors du patrimoine. Donc du commerce.
Il ne peut avoir de valeur marchande ni encore moins faire l'objet de transaction privée, notamment il
ne peut faire l'objet de vente ou de cession. Toutefois, si le nom est utilisé pour faire le commerce, il
acquiert valeur patrimoniale. Il peut des lors faire l'objet d’évaluation pécuniaire, avoir un prix et être
cédé comme tout autre élément du fonds de commerce.
La prescription est le fait qu'au bout d'un certain temps un droit s'éteigne ou se consolide, on parle de
prescription extinctive ou acquisitive. Le nom n'est pas sujet a la prescription, autrement dit, quel que
soit le temps de non utilisation de son nom, on n'en perd pas le droit d'usage. De la même manière, quel
que soit le temps, on n'acquiert pas le droit sur un nom sous lequel on s'est fait appeler et qui n’est pas
le nôtre.
En principe, le nom est donné pour définitif. Autrement dit, il n'est pas à changer. Cependant, le nom
peut être changé, le changement peut intervenir comme une simple rectification. Il s'agit dans ce cas,
soit d'une rectification administrative qui consiste sur autorisation du procureur de la république, en une
correction des erreurs matérielles, des mauvaises saisies, soit en une rectification judiciaire qui est le fait
du juge s'il s'agit de corriger un jugement supplétif ou d'une manière générale si l'erreur matérielle est
suffisamment grave pour modifier ou altérer le sens du nom.
La modification peut intervenir comme un véritable changement; cela consiste alors, soit à ajouter ou à
retirer un nom ou prénom soit a remplacer tout simplement le nom par un autre. Cela intervient dans
deux cas.
Ce motif consiste dans le fait que le nom sonne ridicule (DAGOBERT, RIGOBERT),que le nom a
une charge historique négative (est lourd à porter) (Hitler, Dalton); ou que le nom est celui
d'un ancêtre qui est en train de disparaitre et qu'on voudrait sauvegarder (le relèvement de
nom).
Le deuxième cas concerne les changements d'état. Ces changements impliquent généralement les
changements du nom : le manage , le divorce, la reconnaissance ou le désaveu, l'adoption
d’enfant...
II- LE DOMICILE
Le domicile est le lieu d'attachement juridique d'une personne. C'est là où une personne est légalement
considérée être. Le domicile se distingue de la résidence, qui est le lieu d'habitation quotidienne d'une
personne. Les deux peuvent se confondre pour une personne. On peut avoir plusieurs résidences mais
on ne peut avoir qu'un seul domicile. Le domicile se distingue également de l'habitation qui est le lieu où
une personne effectue des séjours brefs ou occasionnels.
A- Caractères du domicile
1- Le caractère obligatoire
Toute personne a obligatoirement un domicile, de sorte que s'il est difficile de trouver à une personne
son domicile, on se réfère à la notion de domicile d'origine, et on le rattache au domicile de ses parents.
Il signifie qu'on a et qu'on ne peut avoir qu'un seul domicile. Ce principe est atténué par la notion de
domicile apparent. Le domicile apparent, est la résidence d'une personne, que les tiers de bonne foi,
considère comme étant son domicile.
3- Le caractère fixe
Il ne veut pas dire, que le domicile établi de manière définitive et qu'on ne peut le changer, il veut dire
plutôt que tout changement de domicile, doit s'accompagner du transfert effectif du principal
établissement ou du principal centre d'intérêt. Ce principe de fixité du domicile, est également atténué par
la notion de domicile élu. C'est-a-dire, le domicile fictif qu'une personne établie au siège d'un tribunal, ou
en l’étude d'un avocat, pour les besoins de procédures judiciaires.
Le domicile est un aspect de la vie privée d'une personne. Aussi, toute personne est-elle fondée à en
interdire l'accès à toute autre Celui qui accède donc sans la permission du propriétaire à un domicile,
peut être poursuivi pour violation de domicile sauf dans les cas autorisés par la loi notamment en cas
de nécessité d’enquête de police.
2- Le domicile légal
C’est le domicile que la loi impose à certaines personnes. On a ainsi : a-
Le domicile de fonction
Certaines personnes, en raison de leur fonction, sont réputées domiciliés au lieu ou elles exercent leur
fonction (les préfets, les magistrats….).
b- Le domicile de dépendance
Certaines personnes, sont considérées domiciliées chez d'autres personnes en raison du lien de droit qui
les lie. D'abord, les domestiques de maison, qui résident chez leur patron, sont considérés domiciliés
chez ces personnes. Ensuite les mineurs sont domiciliés au domicile de leurs parents. En cas de divorce
des parents, ils sont domiciliés chez celui qui a obtenu leur garde.
Enfin la femme mariée ; elle a pour domicile celui de son mari. En cas de séparation de corps, elle peut avoir
une résidence séparée mais reste domiciliée chez son mari.
Le domicile en tant que lieu présomptif de la présence d'une personne, est important à déterminer
juridiquement, pour les raisons suivantes :
III- LA NATIONNALITE
La nationalité est le lien de droit qui lie un individu à un Etat donné. De ce lien, il découle des droits et
obligations pour les deux parties. L'individu national (citoyen) de ce pays a droit à l'éducation, à la
santé, à la sécurité, à l'emploi et surtout à la protection diplomatique de l'Etat. Il a pour obligation en
revanche, le respect des lois et des institutions de l'Etat. Il doit en tout lieu défendre son pays et ses
intérêts. Il doit le cas échéant aller à la guerre pour son pays. L'Etat concerné a des droits qui
apparaissent dans les obligations du citoyen, et des obligations qui apparaissent dans les droits de ce
dernier.
A- L'acquisition de la nationalité
1- La nationalité d'origine
Elle s'acquiert soit par le lien du sol (Jus solis) soit par le lien du sang (le jus sanguinis). En Côte d'ivoire,
on est passé du lien du sol à l'indépendance au lien du sang dans les années1972.De sortes
qu'aujourd'hui, pour être ivoirien d'origine, il faut avoir au moins un parent ivoirien. Ainsi, l'enfant né de
parents ivoiriens est ivoirien d'origine même s'il est né à l'étranger. L'enfant né d'au moins un parent
ivoirien, même à l'étranger est ivoirien d'origine.
C'est celle que l’on acquiert automatiquement par la survenance de certains événements, sans qu’il ne soit
nécessaire, qu'une autorité administrative ou judiciaire, ne décide de l'accorder ou pas. Ainsi par le fait du
mariage, la femme étrangère qui épouse un ivoirien peut acquérir la nationalité ivoirienne à condition d’en
faire l’option à la célébration du mariage. L’étranger qui épouse une ivoirienne peut acquérir la nationalité
ivoirienne au moins deux ans après le mariage à condition d’en faire la demande.
En cas de dissolution du mariage par décès ou divorce après la dixième année de mariage, le conjoint
devenu ivoirien du fait du mariage conserve la nationalité ivoirienne.
Ensuite, par le fait de l'adoption, l'enfant étranger adopté par un ou des ivoiriens, acquiert automatiquement
la nationalité ivoirien.
Enfin, l'enfant étranger, mineur, dont les parents sont naturalisés ivoiriens, acquiert d'office la nationalité
ivoirienne, mais à deux conditions, il ne doit pas être marié, et il ne doit pas avoir servi ou être en train de
servir dans l'administration ou dans les forces armées de son pays d'origine.
La naturalisation est le mécanisme par lequel une personne acquiert la nationalité d'un pays par
décision de l'autorité administrative. En Côte d'Ivoire, c'est le président de la république qui accorde par
décret la nationalité ivoirienne par naturalisation. Il faut pour cela remplir certaines conditions :
Elle date de 2014. Bénéficient de ce nouveau mode d’acquisition de la nationalité ivoirienne, les personnes
entrant dans l’une des catégories ci-après:
les personnes nées en Côte d’Ivoire de parents étrangers et âgées de moins de vingt et un ans
révolus à la date du 20 décembre 1961;
les personnes ayant leur résidence habituelle sans interruption en Côte d’Ivoire antérieurement au 07
août 1960 et leurs enfants nés en Côte d’Ivoire;
les personnes nées en Côte d’Ivoire entre le 20 décembre 1961 et le 25 janvier 1973 de parents
étrangers et leurs enfants.
La déclaration en vue d’acquérir la nationalité ivoirienne par les personnes mentionnées à l’article 2
plus haut, est souscrite devant le Procureur de la République ou le Substitut résident du ressort dans
lequel le déclarant a sa résidence qui la transmet au Ministre chargé de la Justice.
Le Ministre chargé de la Justice dispose d’un délai de six mois, à compter de la souscription, pour statuer sur
la demande d’acquisition de la nationalité ivoirienne.
Lorsqu’il est fait droit à la demande de l’intéressé, le Ministre chargé de la Justice ou la personne déléguée à
cet effet lui délivre un certificat de nationalité ivoirienne.
La réintégration dans la nationalité ivoirienne est accordée par décret après enquête.
La réintégration peut être obtenue à tout âge et sans condition de stage.
Toutefois, nul ne peut être réintégré s'il n'a en Côte d'Ivoire sa résidence habituelle au moment de la
réintégration.
Celui qui demande la réintégration doit apporter la preuve qu'il a eu la qualité d'ivoirien.
Ne peut être réintégré, l'individu qui a été déchu de la nationalité ivoirienne, à moins que, dans le cas
où la déchéance a été motivée par une condamnation, il n'ait obtenu la réhabilitation judiciaire.
L'individu visé à l'article précédent peut toutefois obtenir la réintégration s'il a rendu des services
exceptionnels à la Côte d'Ivoire ou si sa réintégration présente pour la Côte d'Ivoire un intérêt
exceptionnel
B - La perte de la nationalité
On perd la nationalité soit volontairement, par renonciation, soit par décision de l'autorité administrative ou
judiciaire par déchéance.
La capacité juridique, qui est un aspect de la personnalité juridique est la possibilité, qu’à une personne
d'avoir effectivement des droits, on parle de capacité de jouissance
COURS DE DROIT CIVIL BTS CL Page 32
GROUPE ECOLE D’INGENIEUR AGITEL FORMATION 2021 - 2022
ou de la possibilité de pouvoir exercer ou mettre en œuvre, les différents droits qu'elle possède ; c'est la
capacité d'exercice.
Pour différentes raisons, une personne peut être frappée d'incapacité, donc de l'impossibilité pour elle de
posséder des droits ou de l'impossibilité d'exercer les droits qu'elle possède. Dans le premier cas on a
l'incapacité de jouissance et dans le deuxième cas l'incapacité d'exercice,
A- L'incapacité de jouissance
C’est le fait pour une personne d'être privé de droit. Elle est spéciale, car elle ne peut concerner tous les
droits d'une personne. Elle ne concerne donc qu'un ou quelques droits de la personne. Elle n'est pas
remédiable, c'est-a-dire qu'il n'y a pas d'autres alternatives possibles, L'incapacité de jouissance intervient :
soit comme mesure de protection, ainsi le mineur est interdit de faire le commerce dans son intérêt.
soit comme mesure de sanction, ainsi la personne ayant fait l'objet de condamnation pour crime est
ensuite interdit pendant au moins 10 ans d'accéder a un emploi publique.
soit enfin comme mesure de méfiance et de prudence. Ainsi le tuteur ne peut se porter acquéreur des
biens de son protégé.
B- L'incapacité d'exercice.
C'est le fait qu'une personne qui a des droits, ne puisse par elle-même ou seule, les exercer . Elle est
générale, car elle frappe tous les droits de la personne . Elle est remédiable cor il existe des alternatives a
travers la représentation et l'assistance. L'incapacité d'exercice concerne les mineurs et les majeurs
incapables.
1- Les mineurs
Le mineur est l’individu de l’un ou de l’autre sexe âgé de moins de 18 ans. À moins d'être
émancipé, il est incapable de conclure. Toutefois, selon le type d'acte, cette incapacité est forte ou
assouplie.
Le mineur est émancipé par la seule volonté de ses représentants légaux,( père, mère,
tuteurs) exprimée devant le juge. En effet, pour les actes d'administration qui sont des actes de
gestion courante, tel que les menus achats, le mineur peut les accomplir seul sous réserve de la prise en
compte de sa situation sociale.
Concernant les actes conservatoires, c’est-à-dire, les actes qui visent à sauvegarder, à protéger le
patrimoine, tel que la souscription d'une assurance, la mise en location d'une maison, pour une durée
limitée (3 ans), le mineur peut avec l'assistance de son représentant légal, accomplir ses actes.
S'agissant enfin des actes de disposition, ce sont des actes très importants et qui visent notamment à
grever le patrimoine c'est-a-dire à faire sortir un bien de valeur du patrimoine. Le mineur doit être
représenté donc seul le représentant légal peut en son nom accomplir un tel acte. Exemple : la vente
d'un bien immeuble.
2- Le majeur incapable
Le majeur incapable est la personne majeure frappée d'altération des facultés mentale. Ce sont les
faibles d'esprits, les prodigues, les personnes en état habituelle d'imbécilité, les déments et les fous
furieux. Le majeur incapable également ne peut en principe conclure, il est donc soit représenté, ou
assiste. Lorsqu'il est représenté, il fait l'objet d'une interdiction judiciaire à la demande de la famille et
un tuteur est désigné, pour agir en son nom dans l'accomplissement des différents actes de la vie
juridique. Entre époux, l'homme, le mari est de droit le tuteur de la femme interdite.
Le majeur incapable, peut également, faire l'objet du régime d'assistance. Dans ce cas, il est assiste ou ses
actes valides par un conseil établi par le juge.
Enfin lorsque le majeur est incapable et ne fait l'objet d'aucun régime de protection et livre à luimême,
il engage, pour les dommages qu'il cause aux autres la responsabilité civile- des personnes sensées en
être responsables. Il est pénalement irresponsable pour ces délits et crime sauf à démontré qu'il a agi a
un moment de lucidité.
Ce sont les groupements de bien ou de personnes dotées de la personnalité juridique. On distingue les
personnes morales publiques, les personnes morales mixtes et les personnes morales privées.
Ce sont :
• Les sociétés privées a participation financière de l'Etat (CIE, SODECI...).
• Les entreprises publiques soumises au droit privé notamment dans leurs rapports avec les travailleurs
sous contrat.
• Les groupements privés soumis au droit public tels que les comites d'entreprises, les ordres
professionnels.
Ce sont celles qui recherchent un profit ou qui intéressées. II s'agit des entreprises et des sociétés
commerciales telles que les Sociétés Anonymes, les SARL, les SNC, les SCS...
Elles acquièrent la personnalité morale par leur immatriculation au Registre de Commerce et du Crédit
Mobilier.
Elles ne sont pas intéressées et ne recherchent donc pas de bénéfice. Leur but est éducatif, sportif,
religieux, social, caritatif ou humanitaire, Ce sont les associations, les clubs, les ONG, les syndicats, les
congrégations religieuses ; etc.
Elles acquièrent leur personnalité morale ou juridique par le dépôt de leur statut au ministère de l'intérieur, à
la préfecture ou à la mairie,
Il s'agit des cas ou une masse de biens est affectée à la promotion d'un idéal, d'une valeur universelle
telle que la paix, la solidarité, la protection de l'environnement ou de l'enfant en difficulté, etc. C'est le
cas des fondations. Ex : la fondation Félix Houphouët Boigny pour la paix. Leur personnalité morale est
acquise par la reconnaissance d'utilité publique.
Les biens sont tes choses objet de droit, mais aussi les droits même qui portent sur ces choses. Il existe une
classification des biens qui conduit principalement à déterminer les biens meubles et immeubles, les choses
de genre et les corps certains.
Les biens meubles sont en général les biens susceptibles de se mouvoir, de se déplacer ou d'être déplacés
d'un point a un autre. On distingue différents sortes :
Ce sont des biens dont la consistance naturelle, leur permet de se mouvoir, de se déplacer ou d'être
déplacés d'un point a un autre. Exemple : chaussure, voiture, ordinateur, lit, animal.
Ce sont des biens immeubles par nature, mais dont la destination future est d'être des biens meubles.
Exemples ; l'or, le fer, les fruits sont des biens meubles par anticipation.
L'argent, les valeurs mobilières (actions d’une société), les suretés, l'usufruit qui porte sur un bien meuble.
Ce sont les biens qui en général, ne peuvent se mouvoir, ne peuvent se déplacer ou être déplacés, on a :
Ce sont des biens naturellement ou par l'action de l'homme fixés au sol. Exemple : tour Effel, les ponts, les
arbres...
Ce sont des biens meubles par nature, mais affectes a un bien immeuble, auquel ils participent a la mise
en valeur économique, éducative, artistique ou culturelle, Exemple : les lampadaires, les statuts...
Il s'agit des différents droits ou privilèges qui s'appliquent a un bien immeuble. Exemple : l'usufruit,
l'hypothèque, la servitude...
Ce sont les biens qu'on identifie en leur espèce, en leur volume et en leur quantité. Egaiement, ces biens
sont interchangeables. Exemples : pétrole, huile, champagne...
Ce sont les biens individualisés, détermines par rapport a une personne et ils ne sont pas interchangeables.
Exemples : un tableau de Picasso...
I- LA NOTION D'OBLIGATION
A-DEFINITION
L'obligation est un lien de droit obligeant une personne à donner (dare), faire (facere) ou ne pas faire
(non facere) une chose.
B- CLASSIFICATION
Les obligations peuvent être classées en fonction de leur objet (ce sur quoi elles portent) et de
leurs effets.
1- leur objet
L'objet des obligations concerne ce sur quoi elles portent.
Obligations de donner
L'obligation de donner est relative aux conventions. Une personne A s'engage à donner quelque chose a une
personne B
Obligation de faire ou de ne pas faire
Une personne A s'engage à faire ou ne pas faire quelque chose.
Exemple : - acheter un produit, faire la peinture d’une maison
- ne pas faire concurrence à l’acheteur du fonds qu’on a vendu 2- leurs
effets
On distingue deux types d'obligations qui peuvent avoir des effets différents :
- les obligations de moyen
L'obligation de moyens est le fait pour une personne de tout mettre en œuvre pour aboutir à un résultat.
Ce résultat pouvant ne pas être conforme à ce qui était initialement prévu.
L'obligation de résultat est le fait pour une personne de devoir réussir ce pourquoi elle a été
sollicitée. Ainsi, le plombier est obligé de réparer une fuite, le coiffeur est obligé de réussir la coupe
de cheveux qui lui a été demandée.
1. Le contrat
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'engagent envers une ou
plusieurs autres à donner, faire ou ne pas faire quelque chose. Les obligations en résultant peuvent
être unilatérales ou réciproques. Le contrat suppose un accord des parties, né de leur libre volonté.
2. Le quasi-contrat
Le quasi-contrat est un engagement naissant sans qu'il y ait eu une convention préalable entre parties.
La volonté de celui qui se trouve avoir une obligation n'est pas intervenue. Il n'y a pas eu accord.
• La gestion d'affaires
C'est l'intervention spontanée dans les affaires d'un tiers, à son insu et dans son intérêt.
Obligations résultant de la gestion d'affaires ; celui qui en bénéficie devra rembourser les dépenses utiles et
nécessaires faites dans son intérêt.
• Le paiement de l'indu
C'est le paiement d'une somme par erreur et sans aucune obligation.
Obligations résultant du paiement de l’indu : celui qui reçoit un paiement indu a l'obligation de le
restituer.
Obligations résultant de l'enrichissement sans cause : obligation d'indemniser mais dans la mesure de
l'enrichissement.
3. Le délit
Le délit est tout fait réprimé par la loi pénale. L'obligation de remboursement ou d'indemnisation de la
victime ne naitra pas de la volonté de celui qui y est astreint : elle sera imposée par le jugement.
C'est notamment l'obligation d'entretien des parents a l'égard de leur enfants mineurs et vis versa lorsque
les parents deviennent vieux et fatigués !a même obligation pèse sur les enfants.
L'obligation conjointe est celle contractée par plusieurs personnes (soit plusieurs créanciers, soit plusieurs
débiteurs) et se divise entre celles-ci.
- La solidarité passive
Il y a obligation solidaire entre plusieurs débiteurs lorsque le créancier peut exiger exécution intégrale de
n'importe lequel des débiteurs. En cas de décès d'un des débiteurs, la solidarité ne passe pas à ses
héritiers. Celui qui a payé la dette peut réclamer remboursement de leur part aux autres débiteurs.
- La solidarité active
Il y a obligation entre plusieurs créanciers lorsque l’un d'eux peut exiger du débiteur paiement totale de la
créance.
L'obligation indivisible est celle qui par sa nature ou par son objet n'est pas susceptible d'une exécution
partielle. Une obligation divisible peut cependant être conventionnellement déclarée indivisible. En cas de
décès du débiteur, l'obligation ne se divise pas entre les héritiers. La notion d'indivisibilité est pour ce motif
souvent jointe à celle de solidarité.
Le terme est un événement futur et certain dont l'arrivée entraine l'exigibilité ou l'exécution d'un
droit.
La condition est un événement futur et incertain dont dépend la naissance ou l'extinction d'un droit. Elle est
soit suspensive soit résolutoire.
CHAPITRE II : LE CONTRAT
I- LA DEFINITION ET LES TYPES DE CONTRAT
A- La Définition du contrat
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent, envers une ou plusieurs
autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose.
On dit qu'un contrat est synallagmatique ou bilatéral lorsqu'il comporte des obligations réciproques.
Dans un contrat de vente, par exemple, le vendeur est obligé de livrer la chose et l'acheteur est obligé de
payer le prix convenu.
Inversement, un contrat est qualifié d'« unilatéral » quand il n'entraine d'obligations qu'a la charge d'une
des parties sans réciprocité. Par exemple, un contrat de cautionnement est unilatéral — il en est de
même pour une donation ou encore pour une promesse unilatéral de vente.
Les contrats à titre onéreux s'opposent aux contrats de bienfaisance. Un contrat est dit « à titre onéreux
» lorsque chacune des parties reçoit un avantage qui est la contrepartie de celui qu'elle procure à l'autre.
Les contrats de travail, de vente, de location sont, par exemple des contrats a titre onéreux. Au
contraire, dans un contrat de bienfaisance, une des parties procure à l'autre un avantage sans rien
recevoir en échange. Il en est ainsi, par exemple du prêt d'argent sans intérêt. La loi est généralement
plus indulgente pour celui qui rend un service gratuit.
Un contrat est qualifié de « commutatif » quand les prestations sont connues à l’ avance et sont
parfaitement déterminées. Par exemple, un contrat de vente portant sur une chose identifiée est un
contrat commutatif (c'est aussi un contrat a titre onéreux, bien entendu !).
Un contrat est qualifié« d'aléatoire » lorsque les prestations sont incertaines donc lorsque les avantages
ou les pertes qui en résulteront dépendent d'un événement incertain — par exemple le contrat
d'assurance est un contrat qui n'implique d'obligations pour l'assureur que dans le cas de survenance
d'un sinistre.
Alors qu'un contrat consensuel se forme uniquement par l'accord des parties (achat courant de la vie
quotidienne, par exemple), le contrat solennel suppose que le consentement soit donné en certaines
formes (achat immobilier nécessitant un acte notarié, par exemple).Un contrat est dit « réel » (du latin
«res» qui veut dire « chose ») lorsqu'il exige non seulement l'accord des parties mais la remise d'une
chose au débiteur.
Un contrat est successif lorsque (l'exécution des obligations qu'i! implique s'échelonne dans le temps.
Dans ce cas, les parties sont liées pour une durée déterminée ou indéterminée. II en est ainsi, par
exemple, du contrat de location ou encore du contrat
Inversement, le contrat à exécution instantanée donne naissance a des obligations susceptibles d'être
exécutées par une seule prestation (vente d'un objet par exemple).
Comme nous l'avons souligné plus haut, la pratique moderne montre que l’accord de volonté est souvent
l’œuvre exclusive de l’une des parties plus puissante économiquement que l’autre. Cette dernière adhère
ou n'adhère pas aux clauses qui lui sont proposées. Par exemple, un contrat de transport avec la SODECI
est un contrat dit « d'adhésion »,
Il se peut également que le contrat ne soit l’œuvre d'aucune des deux parties — Il s'agit ici d'un contrat type
qui peut être rédigé, par exemple, par des agents de l’Etat ou des organismes professionnels.
Inversement, le contrat de libre discussion (également qualifie de contrat « de gré à gré » implique une
certaine égalité dans le processus de négociation donc dans l’expression du consentement (contrat de
vente de véhicule d'occasion, par ex).
1. L'erreur
a) sur la chose ; l'erreur susceptible d'entraimer l'annulation doit être importante, porter sur une qualité
essentielle de a chose, sur l'élément qui avait détermine à conclure le contrat, L'erreur peu importante ne
donnera pas lieu a annulation, Les conventions doivent en effet avoir une certaine stabilité, Elles ne peuvent
être annulées soit par caprice soit par suite de la négligence ou de l'inhabileté d'un des contractants.
b) Sur la personne: l'erreur sur la personne ne sera une cause d'annulation que si la personnalité du
cocontractant a déterminé à contracter.
2. Le dol
C'est une tromperie commise pour amener quelqu'un a contracter. Le dol consiste à cacher un fait qui existe
ou à faire croire a un fait qui n'existe pas dans le but d'amener l'autre à contracter.
Pour être opérant et entrainer l’annulation du contrat, le dol doit être le fait du cocontractant et non d’un
tiers.
3. La violence
La violence est le fait d'inspirer à quelqu'un la crainte d'un mal considérable pour le déterminer a
contracter. Elle peut être physique ou morale. La violence peut avoir été exercée sur l'intéressé luimême,
sur son conjoint, ses ascendants ou descendants. Elle doit être de nature a faire impression sur une
personne raisonnable, compte tenu de son âge et de son sexe.
4. La lésion
Indépendamment de ces vices de consentement qui peuvent affecter n'importe quel contrat, il en est un qui
ne peut être invoqué que dans certains cas déterminés par la loi.
C'est la lésion.
Normalement, dans une vente, les prestations des parties doivent être équivalentes.
Or, il peut y avoir des disproportions évidentes et excessives. Dans certains cas, le législateur a ainsi voulu
protéger la faiblesse de contractants qui pourront invoquer la lésion lorsque le préjudice subi est
considérable. Il en est ainsi ;
a- en matière de vente d'immeuble, la lésion au détriment du vendeur doit atteindre plus des7/12 du
prix normal.
S'il y a lésion, la rescision pourra être évitée par le paiement de la somme dont une des parties a été lésée.
c- Plus généralement, dès lors que la transaction implique un mineur et qu’il y a déséquilibre des
prestations. Le mineur dans les 5 ans qui suivent sa majorité ou immédiatement son représentant légal peut
demander la rescision (l’annulation) de l’acte pour lésion.
2- la capacité
Outre un consentement valable, il faut encore que les parties puissent valablement conclure un contrat,
qu'elles soient capables. Il faut donc que la loi ne les prive pas, en raison de leur âge, de leur état mental,
de la possibilité de contracter valablement.
3- l'objet et la cause
L'objet est la prestation a laquelle une des parties s'engage envers l'autre. Un contrat sans objet est nul. Il
en sera ainsi de la vente d'une maison alors qu'elle vient d'être démolie par un tremblement de terre ou de
l'assurance d'un bateau complètement détruit par un incendie.
Cet objet doit réunir certaines conditions pour que le contrat soit régulièrement conclu, soit valable. II doit
être possible, déterminé et licite.
La cause est le mobile qui déterminé une personne à conduire un contrat . Elle doit être licite c’est-àdire
conforme à la loi, à la morale et à l'ordre public. Ainsi est immorale et illicite la location d'une maison pour en
faire une maison close.
Dans d'autres cas, un écrit est obligatoire sans pour autant qu'il s'agisse d'un acte notarié — tel est le
cas, par exemple en matière de cession de brevets d'invention ou encore pour toute promesse
unilatérale de vente d'un immeuble ou d'un fonds de commerce.
De plus il arrive fréquemment que les parties conviennent elles-mêmes de passer un écrit pour leur
convention.
Un contrat légalement formé a la force d'une loi entre les cocontractants. It doit donc être exécuté de bonne
foi. Dans certains cas il peut aussi avoir des effets envers les tiers.
les cocontractants ; ce sont les premiers intéressés par les obligations qu'ils ont voulu créer; les
ayants cause a titre universel
Il s:agit des héritiers du cocontractant décédé et qui lui succèdent dans ses droits et obligations sauf en ce
qui concerne les contrats conclu intuitu personae.
La force obligatoire du contrat empêche toute modification du contrat sans le consentement mutuel des
cocontractants y compris par le juge qui ne peut que l'interpréter en recherchant la véritable volonté des
parties en cas de manque de clarté d'une clause.
La "bonne foi" est la croyance q u ’ a une personne de se trouver dans une situation conforme au droit, et la
conscience d'agir sans léser les droits d'autrui.
En principe la bonne foi est présumée, c'est à celui qui évoque la mauvaise foi de l'établir. La présomption
de bonne foi est cependant battue en brèche en vue de l'amélioration de la protection du consommateur.
Les tribunaux jugent que compte tenu de sa profession ou de son expérience un vendeur professionnel ne
peut avoir ignoré les vices de la chose qu'il a vendue.
En principe un contrat ne peut lier que les personnes ayant données clairement leur consentement pour
s'obliger. Ce principe souffre toutefois de trois exceptions :
les créanciers chirographaires (c'est à dire dépourvus de toute garantie de leur créance) peuvent
subir les effets des contrats conclus par leur débiteur. En effet, en vertu de leur droit de gage
général pour se faire rembourser, ils peuvent être victime des agissements de leur débiteur qui
soit néglige d'exercer ses propres droits (en n'encaissant pas un chèque par exemple), soit se
dessaisi frauduleusement de tous ces biens afin qu'ils ne puissent être saisi. Pour pallier ces effets
négatifs les créanciers disposent;
• de l'action oblique qui leur permet d'exercer, au nom de leur débiteur, le droit négligé
par celui-ci! ;
• de l'action paulienne qui leur permet de faire annuler un contrat frauduleux passé par
leur débiteur.
les ayants cause a titre particulier : ce sont les personnes qui reçoivent de la part d'un
des cocontractants des droits particuliers : un acheteur immobilier profitera ou subira une
servitude de passage provenant d'un tiers si celle-ci est
Un contrat doit être exécuté. Mais il arrive qu'un des cocontractants ne respecte pas ses obligations. L'autre
pourra alors recourir à la justice pour recouvrer ses droits.
A- L'exécution forcée
Elle consiste à obtenir l'exécution du contrat par la contrainte. • la
saisie et la vente des biens du débiteur, • la technique de
l'astreinte.
B- La responsabilité contractuelle
Quand il n'est pas possible d'obtenir l'exécution, le cocontractant engage sa responsabilité contractuelle et
devra dédommager.
Pour obtenir des dommages et intérêts, il faut réunir les trois mêmes éléments qu'avec la responsabilité
délictuelle : un fait générateur, un dommage et un lien de causalité
Comme pour la responsabilité civile, le débiteur peut s'exonérer de sa responsabilité en prouvant une cause
étrangère (force majeure, faute d'un tiers, faute du créancier).
Le fondement de la responsabilité civile délictuelle se trouve dans l’article 1382 du Code civil qui énonce que;
" tout fait quelconque de l'homme qui cause un dommage à autrui oblige celui par la faute duquel il est arrivé
à le réparer", L'article 1383 concerne la responsabilité quasi-délictuelle, il précise que la faute peut-
être due à la négligence ou à la faute de la victime.
C'est la responsabilité qui résulte du propre fait de la personne qui va l'assumer. La personne même est
l'auteur de la faute ayant engendré le dommage.
C'est la responsabilité qu'assume une personne du fait d'une autre personne. Une autre personne a commis
une faute qui a entrainé un préjudice subi par une personne. Mais quelqu'un d'autre devra réparer le
dommage.
Les parents sont ainsi responsables des dommages causés par leurs enfants mineurs non émancipés a moins
qu'ils ne justifient que l'enfant n'était pas sous leur garde pendant qu'il causait le dommage, ou qu'il y a eu
cas de force majeur.
Les maitres sont également responsables des fautes des écoliers le temps qu'ils sont sous leur
responsabilité.
Enfin, les commettants sont responsables des dommages causés par leurs préposés.
C'est la responsabilité qu'on assume du fait des dommages causés par les choses et animaux qui sont sous
notre responsabilité ou dont on a la garde. C'est le cas notamment si votre chien mort quelqu'un.
- le préjudice matériel, il s'agit de l'atteinte a un droit patrimonial (ex : la perte d'un véhicule, d'un
salaire).
- le préjudice moral, il constitue une atteinte a un droit extrapatrimonial tel que la dignité, le nom,
la vie privée, le préjudice affectif.
- le préjudice corporel, il consiste dans l'atteinte à l'intégrité physique de la personne.
- il doit être actuel et certain, il doit être actuellement constate même si pour l'évaluer il faut attendre
le futur (ex : un bébé rendu stérile; un étudiant envoyé a l'hôpital qui ne pourra pas passer des concours.
- il doit être direct et socialement reconnu, le préjudice est donc la suite de l'accident ou de la faute.
Un préjudice est reconnu lorsque la victime peut se prévaloir d'un intérêt légitime
A- L'action en réparation
Elle aboutit si trois conditions sont réunies :
• La faute
• Le préjudice
• Le lien de cause à effet
Il s'agit de faire disparaitre toutes les conséquences du dommage. La réparation pourra se faire soit en
nature, soit en équivalent. Le juge, quant à lui, doit réparer tout le préjudice et rien que le préjudice.