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LES TRAVAUX EXECUTES A

PROXIMITE DE CANALISATIONS,
CABLES ET AUTRES RESEAUX

2ème version
(Mai 2006)

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AVERTISSEMENT

La présente étude a été rédigée par un Comité de rédaction issu du Groupe Juridique de
la Fédération Nationale des Travaux Publics.

Ont participé à la rédaction de ce document sous la direction de Jacques DIEUDONNÉ,


Directeur Juridique, EIFFAGE TP, Responsable du Groupe Juridique de la Fédération
Nationale des Travaux Publics :
Ø Nelly BERTRAND, Responsable Juridique, S OGEA SUD OUEST,
Ø DIdier CHAVERNOZ, Adjoint Directeur Juridique, SPIE BATIGNOLLES,
Ø Jean DELBOS, Directeur Général, CAPRARO,
Ø Jérôme HOSPITAL, Juriste, SAUR FRANCE,
Ø Valérie MEDINGER, Responsable des Affaires Juridiques, MEDINGER,
Ø Christian MOTARY, Adjoint Responsable Assurances, COLAS,
Ø Valérie BAILLAT, Juriste, FNTP
Ø Claude TURREL, Ingénieur, FNTP

Les exemples de lettres joints à ce document ne constituent que des « exemples »


qu’il incombera à chacun d’adapter au cas par cas.

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PREAMBULE

Il convient d’être vigilant en ce qui concerne les travaux exécutés à proximité des
canalisations, câbles et autres réseaux, au moins pour trois raisons :

• la sécurité des hommes est en jeu,

• en cas de dommages, la responsabilité de l'entreprise peut être mise en cause,

• au plan pénal, des poursuites peuvent être éventuellement engagées.

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SOMMAIRE

1. TEXTES APPLICABLES

A/ DISPOSITIONS GENERALES
B/ DISPOSITIONS SPECIFIQUES
C/ DISPOSITIONS PENALES

2. PREPARATION DE CHANTIER – DEMANDE DE RENSEIGNEMENT (DR)

A/ OUVERTURE DE CHANTIER
B/ OBLIGATIONS DES EXPLOITANTS
C/ OBLIGATIONS DU MAITRE DE L’OUVRAGE (DEMANDE DE RENSEIGNEMENT)
D/ RECOMMANDATIONS

3. DECLARATION D'INTENTION DE COMMENCEMENT DE TRAVAUX (DICT)

A/ LES TRAVAUX PROGRAMMES


B/ LES TRAVAUX URGENTS

4. SUR LA COMPETENCE JURIDICTIONNELLE

A/ SUR LA NOTION DE « VEHICULE »


B/ SUR L’APPLICATION DE LA LOI DU 31 DECEMBRE 1957 PAR LES TRIBUNAUX
C/ SUR L’EXCEPTION DE DOMANIALITE PUBLIQUE

5. ANALYSE DE LA JURISPRUDENCE RELATIVE AU DECRET DE 1991

6. GESTION DES SINISTRES

ANNEXES

• EXEMPLES DE LETTRES

• RECOMMANDATIONS LORSQUE LA REPONSE A LA DICT EST SOURCE


D’INCERTITUDES

• EXEMPLE DE FICHE DE CAUSALITE

• TEXTES APPLICABLES

• JURISPRUDENCE RELATIVE AU DECRET DE 1991

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1/ TEXTES APPLICABLES *

A/ DISPOSITIONS GENERALES
1. Le dispositif réglementaire

• Décret n° 91-1147 du 14 octobre 1991 relatif à l’exécution de travaux à proximité


de certains ouvrages souterrains, aériens ou subaquatiques de transport ou de
distribution.

• Arrêté du 16 novembre 1994 pris en application des articles 3,4,7 et 8 du décret


n°91-1147 du 14 octobre 1991 relatif à l’exécution de travaux à proximité de
certains ouvrages souterrains, aériens ou subaquatiques de transport ou de
distribution.

• CCAG Travaux de 1976 applicable aux marchés publics de travaux :


- Articles 27.2 et 27.3 relatifs au piquetage spécial des ouvrages souterrains
ou enterrés.
- Article 31.8 concernant les sujétions spéciales pour les travaux exécutés à
proximité des câbles ou ouvrages souterrains de télécommunications .

2. Le dispositif conventionnel

• Charte nationale de bon comportement « DR/DICT» signée le 5 mars 2001 entre


la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), les Canalisateurs de
France, le Syndicat des Entreprises de Génie Électrique (SERCE) et de grands
exploitants de réseaux (EDF, GDF, RTE - gestionnaire du réseau transport
électricité-, France Télécom). Son objet est de préciser les engagements de
qualité de chacun des acteurs concernés (exploitant, entreprise, donneur
d’ordre).

• Chartes régionales et départementales de bon comportement.

FCes Chartes sont consultables sur le site www.fntp.fr.

B/ DISPOSITIONS SPECIFIQUES
• aux travaux exécutés à proximité des ouvrages électriques

- Titre XII relatif aux travaux au voisinage de lignes, canalisations et


installations électriques (articles 171 à 185) du décret n° 65-48 du 8 janvier
1965 portant règlement d'administration publique pour l'exécution des
dispositions du Livre II du Code du travail (titre II : Hygiène et sécurité des
travailleurs) en ce qui concerne les mesures particulières de protection et de
salubrité applicables aux établissements dont le personnel exécute des
travaux du bâtiment, des travaux publics et tous autres travaux concernant
les immeubles.

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- Norme de l’Union Technique de l’Electricité et de la Communication –
Publication UTE C 18-510 approuvée par arrêté du 17 janvier 1989.

• aux réseaux de distribution de gaz


- Arrêté du 13 juillet 2000 portant règlement de sécurité de la distribution de
gaz combustible par canalisations

• aux câbles du réseau France Télécom

- Article L. 69-1 du Code des Postes et Télécommunications, abrogé par la loi


n° 96-659 du 26 juillet 1996 sur la réglementation des Télécommunications,
qui était relatif au régime des contraventions de grande voirie. En raison de
la privatisation de France Télécom, les ouvrages de télécommunications ne
font plus partie du domaine public et ne sont donc plus soumis au régime
des contraventions de grande voirie.
- Article L 65 du Code des Postes et Télécommunications,
- Article R 42-1 du Code des Postes et des Télécommunications,
- Article L 66 du Code des Postes et Télécommunications.

C/ DISPOSITIONS PENALES
- Article 223-1 et 223-2 du Code Pénal
- Article 322-1 et 322-2 du Code Pénal

* Ces textes sont reproduits en annexe

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2/ PREPARATION DE CHANTIER - DR

A/ OUVERTURE DE CHANTIER

D'une façon générale, l'entrepreneur doit informer les organismes de prévention de


l'ouverture du chantier (Inspection du Travail, CRAM, OPPBTP s'il y a lieu) avec la liasse
réglementaire habituelle S6206. Ces organismes auront déjà été prévenus par déclaration
du maître de l'ouvrage lorsque le chantier est soumis aux dispositions sur la prévention et
la coordination (loi du 31.12.1993).

B/ OBLIGATIONS DES EXPLOITANTS

Il est rappelé que les exploitants sont tenus (art. 2 et 3 de l’arrêté du 16 nov. 1994) :
• d’établir, de déposer en mairie et de tenir à jour sous leur responsabilité un plan
de zonage de leurs ouvrages faisant apparaître la zone d’implantation de ceux-ci
sur le territoire communal. Ce document, qui doit comporter la date de son édition
ou de sa dernière mise à jour, peut être utilement réclamé par le responsable des
travaux, en Mairie, dans le cadre de sa préparation de chantier suivant exemple
de lettre en annexe.

• de communiquer aux maires des communes concernées l’adresse postale, le


numéro de téléphone (éventuellement le télécopieur) de la personne ou de
l’organisme chargé de recevoir les DICT et, s’il existe, la personne ou l’organisme
à contacter en cas d’urgence.

C/ OBLIGATIONS DU MAITRE DE L’OUVRAGE (DEMANDE DE RENSEIGNEMENT)

Il incombe au Maître de l'Ouvrage (ou au Maître d'Oeuvre) dès l’élaboration du projet et


au plus tard un mois avant le début des travaux (cette disposition était déjà prévue par le
CCAG Travaux de 1976 qui met à charge du Maître de l'Ouvrage la responsabilité de
recueillir et de communiquer à l'entrepreneur les informations au sujet des ouvrages, des
câbles ou des canalisations enterrés dans le but d'en e ffectuer un piquetage spécial) :

• de s’adresser obligatoirement à la mairie où le chantier aura lieu pour consulter


les plans de zonage,

• d’adresser une DR (Demande de Renseignement) à chacun des exploitants qui


ont communiqué leur adresse en mairie. Ces exploitants sont tenus de répondre
dans un délai de un mois à compter de la date de réception de la DR.

F si la DICT n’est pas effectuée dans un délai de 6 mois à compter de la DR, cette
dernière est à renouveler.

D/ RECOMMANDATIONS

En conséquence, il y a lieu de demander par écrit au Maître de l'Ouvrage, dès la


notification du marché, de communiquer les informations au sujet des ouvrages pouvant
être affectés par les travaux et dont il a dû avoir connaissance en réponse à sa DR.

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3/ DECLARATION D'INTENTION DE COMMENCEMENT
DE TRAVAUX (DICT)

A/ LES TRAVAUX PROGRAMMES

Pour tout travail effectué à proximité de câbles ou canalisations (enterrés ou non),


l'entrepreneur, qu’il agisse en qualité d’entrepreneur principal ou de sous-traitant,
ainsi que tous les membres de groupements momentanés d’entreprises, solidaires
ou conjoints, doivent prévenir, au moins dix jours à l'avance, les services
concessionnaires, ceci indépendamment des déclarations d'ouverture de chantier.
Avant le décret du 14 octobre 1991, cette formalité résultait de différents textes. Cette
obligation est également rappelée par l'article 31.8 du C.C.A.G. des marchés publics.

Les noms et adresses des exploitants sont tenus en Mairie à la disposition des entreprises
ainsi que le plan de zonage précité, tel que prévu par l'arrêté du 16.11.1994 (cf. exemple
de lettre en annexe).

La déclaration d'intention de travaux adressée à chaque exploitant concerné (LRAR)


doit être normalement faite et signée par le responsable du chantier, car c'est lui qui est en
mesure de prévoir les travaux à proximité de câbles ou canalisations ; elle est désormais
faite sur l'imprimé CERFA n° 90.0189, vendu par les Editions BERGER LEVRAULT, 16
Allée des Fresnes, BP 50, 54840 VELAINE EN HAYE, Tel. 03.83.23.28.28 (cf. exemple de
lettre en annexe). Elle doit être reçue par les exploitants 10 jours au moins avant le début
des travaux.

Pour un même chantier, des DICT doivent être faites autant de fois qu'il y a lieu,
notamment lorsque le marché comporte plusieurs tranc hes (ferme + conditionnelle).

Les travaux ne peuvent être commencés qu'après réception de la réponse du


concessionnaire qui a 9 jours pour le faire à compter de la date de la réception de la
DICT; à défaut de réponse, l'entrepreneur peut commencer les travaux 3 jours après une
lettre de rappel, en LRAR évidemment (cf. exemple de lettre en annexe). Toutefois, en
présence d’un réseau électrique, aérien ou souterrain, l’entreprise ne peut commencer ses
travaux qu’après mise hors tension de l’installation de l’exploitant du réseau (cf. titre 12 du
décret 65-48 du 8 janvier 1965). Il n’est donc pas possible, en principe, de commencer les
travaux 3 jours après l’envoi d’une lettre de rappel, si l’exploitant du réseau électrique n’a
pas répondu à cette relance.

Il y a lieu de rappeler aux concessionnaires que la pratique consistant à demander


systématiquement à l’entreprise de venir consulter les plans dans les locaux de
l’exploitant doit rester exceptionnelle (cf. article 2-5 Charte de bon comportement
DR/DICT).

Dans certains cas, il peut être envisagé d’émettre des réserves par écrit si les informations
données paraissent insuffisantes au regard des textes réglementaires (piquetage,
repérage, plans imprécis… - cf. exemple de lettre en annexe) et même de refuser de
signer tout accusé de réception mentionnant que les plans ont un caractère indicatif.

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DR/DICT
DELAIS à RESPECTER
DEBUT DES
D R (1) D I C T (4) TRAVAUX (6)
réponse de l’exploitant réception DICT par l’exploitant réponse de l’exploitant à l’entreprise

1 mois (2) 9 jours (ouvrables) maximum

recherche de
renseignements 6 mois maximum (3) 10 jours (ouvrables) minimum (7)
à la mairie
3 jours

lettre de rappel
de l’entreprise (5)

si pas de réponse
de l’exploitant à la DICT
(1) faite par le maître d’ouvrage à chaque exploitant concerné
(2) à/c de la date de la réception de la DR
(3) si la DICT n’est pas faite 6 mois après la DR, la DR doit être renouvelée
(4) faite par l’entreprise à chaque exploitant concerné
(5) début travaux possibles 3 jours ouvrables après l’envoi d’une lettre de rappel
(6) les travaux annoncés dans la DICT doivent débuter dans les 2 mois à/c de la date du récépissé. Sinon une nouvelle DICT doit être faite. Idem en cas
d’interruption de travaux supérieure à 2 mois
(7) conseil : faire en sorte que la DICT soit reçue 15 jours au minimum avant le début des travaux pour ne pas retarder celui-ci en cas de lettre de rappel.

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B/ LES TRAVAUX URGENTS

F Il est nécessaire d’alerter systématiquement tous les exploitants et la mairie


concernée.

1) Travaux à proximité d’ouvrages autres que les ouvrages électriques et


d’hydrocarbure et chimique

L’urgence justifiée par la sécurité, la continuité du service public où la sauvegarde des


personnes et des biens, ou en cas de force majeure, autorise l’entrepreneur à exécuter les
travaux sans DICT à charge pour lui d’en aviser sans délai et si possible préalablement le
Maire et les exploitants (cf. exemples de lettres en annexe).

2) Travaux à proximité d’ouvrages électriques

Les travaux urgents peuvent être aussi entrepris sans DICT uniquement si l’entrepreneur
a avisé préalablement l’exploitant (cf. exemples de lettres en annexe). Il est recommandé
également d’aviser préalablement le Maire.

En tout état de cause, les dispositions du décret de 1965 sont applicables, dont
notamment la mise en place de dispositifs protecteurs arrêtés avec l’exploitant avant le
début des travaux.

3) Travaux à proximité d’ouvrages d’hydrocarbure et chimique

Les travaux urgents peuvent être aussi entrepris sans DICT à condition pour
l’entrepreneur d’avoir obtenu l’autorisation préalable écrite du représentant de l’Etat ou de
l’exploitant (cf. exemples de lettres en annexe).

A défaut d’accord préalable, les travaux ne pourront être entrepris.

Rappel
Pour les marchés publics soumis au CCAG Travaux de 1976, il est prévu aux articles
27.2 et 27.3 l’obligation d’effectuer un piquetage contradictoire des câbles et canalisations
sur la base des informations fournies par le maître de l’ouvrage, lequel en dresse un
procès verbal qui doit être notifié à l’entrepreneur.

Recommandation générale
F En cas de réponse téléphonique de l’exploitant, l’attention des responsables est
attirée sur la nécessité de confirmer les termes de cet entretien par télécopie.

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4 / SUR LA COMPETENCE JURIDICTIONNELLE

On est en présence ici d’une compétence de principe du juge judiciaire, prévue par
la Loi du 31 décembre 1957 attribuant compétence aux tribunaux judiciaires pour
statuer sur les actions en responsabilité des dommages causés par tout véhicule et
dirigés contre une personne de droit public, dont l’article premier prévoit que « les
tribunaux de l'ordre judiciaire sont seuls compétents pour statuer sur toute action en
responsabilité tendant à la réparation des dommages de toute nature causés par un
véhicule quelconque ».

Il n’est prévu qu’une seule exception à cette règle, énoncée à l’alinéa 3 de l’article 1er de la
loi : s’il s’agit d’un « dommage occasionné au domaine public ». Dans ce dernier cas, la
compétence revient aux juridictions de l’ordre administratif. Nous reviendrons sur ce point
ultérieurement.

A/ Sur la notion de « véhicule », tout d’abord, qui est une condition pour
l’attribution de la compétence au Juge Judiciaire, selon le texte de 1957 :

Cette notion a donné lieu à une abondante jurisprudence du Tribunal des Conflits et
des Hautes Juridictions des deux ordres, qui a, de manière constante, considéré que le
critère de véhicule était la faculté de se déplacer de manière autonome. Ont ainsi été
considérés comme des véhicules au sens de la loi du 31 décembre 1957 : un wagonnet,
un rouleau compresseur, un tracteur, une échelle montée sur chariot mobile, enfin, les
pelles ou pelleteuses mécaniques.

Il est intéressant d’observer sur ce point que si un dommage comporte une


pluralité de causes, c’est-à-dire qu’il peut être imputé, d’une part, à l’action d’un engin de
chantier, considéré comme un véhicule au sens de la loi du 31 décembre 1957, et, d’autre
part, à un phénomène extérieur à ce véhicule, le juge judiciaire, saisi de toute l’affaire mais
dissociant le contentieux, refusera de se prononcer sur les dommages causés par le dit
phénomène extérieur et ne statuera que sur le dommage causé par l’engin. Il faudra alors
considérer qu’en dehors de l’action des véhicules, il s’agit d’un dommage de travaux
publics, qu’il appartient à la juridiction administrative seule de juger.

Ainsi d’un arrêt du Conseil d’Etat du 16 novembre 1992, « Entreprise Razel Frères
c/ Autoroutes du Sud de la France », dans lequel les riverains d’un chantier de travaux
avaient subi des désordres dans leur maison d’habitation, désordres qui avaient pour
origine, à parts égales selon le rapport de l’Expert, des vibrations provoquées par les
engins de chantier et, d’autre part, des tirs de mine pratiqués dans le cadre du chantier
toujours, le Conseil d’Etat a considéré que ne relevaient pas de la compétence de la
juridiction administrative les conclusions tendant à la réparation des dommages causés
par les vibrations provoquées par les engins de chantier, et que donc il ne pouvait se
prononcer que sur les demandes afférentes aux tirs de mine et à leurs conséquences sur
les habitations en cause. Pour les 50 % restant, sur lesquels le Conseil d’Etat refuse de
statuer, les Demandeurs devront saisir les tribunaux de l’ordre judiciaire.

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B/ SUR L’APPLICATION DE LA LOI DU 31 DECEMBRE 1957 PAR LES TRIBUNAUX :

Si la jurisprudence a d’abord paru s’aligner sur la solution voulue par le législateur,


en écartant, par exemple, le caractère attractif de la notion de Travaux Publics (V. en ce
sens Cour d’Appel de Limoges, 14 décembre 1977, « Sté Chimique de la route c/ G.D.F »,
et plus récemment, T.G.I. de Tours, 8 novembre 1994, « E.D.F c/ Maître Lefevre »), elle
est venue apporter des exceptions supplémentaires à l’unicité de compétence prévue par
le législateur en 1957 (en dehors des cas d’atteinte au domaine public).

Ainsi, ne sont plus de la compétence judiciaire les litiges dont la victime du dommage était
un maire ou un élu local (V. TC 25 novembre 1963 « Consorts Aubertot c/ Commune de
Rochtaillée-sur-Aujon »), ou bien un collaborateur occasionnel du service public (V.
CE, 10 déc. 1969, « Simon, Quarteron et Visserias »- dans cette espèce, les requérants
avaient été requis par l’autorité publique et avaient pris place dans un camion militaire
pour se porter au secours de personnes en danger sur le territoire d’une commune et dans
le cadre d’un plan de lutte contre les inondations), de même en ce qui concerne les
actions en responsabilité contractuelle, lorsque par exemple le dommage causé par un
véhicule l’est à un des co-contractants (CE Section, 11 janvier 1978, « Cie l’Union et le
Phénix espagnol » - en l’espèce, il s’agissait d’une requête formée contre l’Etat par la
« Cie Union et le Phénix espagnol » et tendant à la réparation du dommage subi par son
assuré, la Société Dumez, à l’occasion de l’exécution d’un marché passé entre l’Etat et
cette entreprise, pour la réfection des postes d’accostage des bacs sur la rivière de
Cayenne. Le sinistre a été causé par l’immersion accidentelle d’un bac mis à la disposition
de l’entrepreneur par l’Etat).

Ainsi, alors même que le texte légal prévoit que « toute action en responsabilité »
relève de la compétence du juge judiciaire, il a été jugé que la loi de 1957 ne concerne
que les dommages mettant en jeu une responsabilité quasi-délictuelle . Ceci a été
confirmé par un arrêt récent du Tribunal des Conflits du 12 février 2001 « Commune de
Courdimanche », dans lequel la Haute Juridiction précise très clairement que :
« il résulte du rapprochement de ces dispositions (article 13 de la loi des 16-24 août
1790 et article premier de la loi du 31 décembre 1957), éclairées par les débats
parlementaires qui ont précédé l’adoption de la loi, que le législateur n’a entendu déroger
aux règles de compétence découlant du principe de séparation des autorités
administratives et judiciaires qu’en ce qui concerne les actions en responsabilité
extracontractuelle, en visant à ce titre une action civile qui est soit jointe à l’action pénale,
soit exercée séparém ent ; que n’entre donc pas dans le champ des prévisions de la loi
une action en responsabilité qui a pour fondement les liens contractuels existant entre
l’auteur présumé du dommage et la victime dès lors que le contrat est soumis (…) à un
régime de droit public ».
Aussi la doctrine a-t-elle pu observer que « la ligne -frontière à dessiner entre le
contentieux des dommages de Travaux Publics et le champ d’application de la loi de 1957
n’est pas toujours d’une parfaite netteté » (Jacques Moreau, « Dommages du fait des
véhicules administratifs »).
Plus importante encore est l’exception introduite le 16 novembre 1964, dans un
arrêt « Zerbini contre Cie d’Assurance La Nationale » par le Tribunal des Conflits,
s’agissant des dommages causés par des véhicules pri vés lorsque celui-ci peut être
recherché dans une faute de l’administration.

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La Haute Juridiction devait déclarer à ce sujet, par une formulation de principe,
que : « l’article premier de la loi du 31 décembre 1957 n’a pas pour objet et ne saurait
avoir pour effet de déroger aux règles normales de compétence applicables aux actions
en responsabilité qui sont engagées (…) contre une personne morale de droit public, sur
un fondement autre que celui qui (…) est seul visé par cette disposition ».

La même solution a été retenue, notamment, dans les arrêts du Tribunal des
Conflits « Société Solvay » du 21 janvier 1985 et « Electricité de France contre ville de
Martigues » du 9 juin 1986. Dans ce dernier arrêt, un câble électrique installé sous une
voie publique communale avait été arraché par une pelleteuse mécanique lors de travaux
réalisés sur un réseau d’eau potable par une entreprise intervenant pour le compte de la
Ville de Martigues.
Alors que le Tribunal Administratif s’était déclaré incompétent au motif que le
dommage avait été causé par un véhicule, et que le Tribunal d’Instance, en considérant
que les ouvrages endommagés faisaient partie du domaine public, avait invité les Parties
à mieux se pourvoir, le Tribunal des Conflits a retenu la compétence du Juge Administratif
au seul motif que l’action dirigée par E.D.F. contre la Ville était fondée, non sur la garde du
véhicule ou une faute du conducteur, mais sur les fautes imputables à la Ville elle-
même, en tant qu’elle avait manqué à son devoir de surveillance du chantier.

Dans la même logique, a été jugé qu’une faute de service d’un agent de
l’administration soustrayait le litige au juge judiciaire (CE, 2 février 1968, « Entreprise
Gabriac » et CE 12 novembre 1971 « Département de la Loire c/ CPAM La Forézienne et
Charoin »). Même conséquence en présence d’une faute personnelle d’un agent public
(TC, 20 nov. 1961, « Cie Providence et dame Grima » et 25 nov. 1963 « Caruelle »).

La jurisprudence laissait ainsi le soin au demandeur, par les moyens ava ncés dans
sa demande, de déterminer lequel de nos deux ordres de juridiction serait compétent.

Si la Première Chambre Civile de la Cour de Cassation, dans un arrêt « Aéroports


de Paris contre M. Duhamel et Pallière » de 1967, avait posé la possibilité, pour la victime,
d’agir conjointement devant le juge judiciaire contre l’entreprise et contre le maître
d’ouvrage, il n’en est rien aujourd’hui puisque les arrêts précités du Tribunal des Conflits
ont mis fin à cette situation, en distinguant selon que le dommage trouve son origine dans
une faute de l’administration ou pas.

Il en résulte qu’il faudra soit attraire le maître d’ouvrage devant le juge


administratif, soit l’entreprise devant le juge judiciaire, à charge pour chacun d’eux
d’exercer les recours en garantie qu’ils estimeraient nécessaires.

Ces recours compliqueront cependant considérablement le contentieux, qui devra


alors être porté, la plupart des fois – s’il l’on ne se situe pas dans un cas d’exception
justifiant la compétence des tribunaux administratifs – devant les deux ordres de juridiction
consécutivement : juge judiciaire pour les dommages causés par un véhicule de Travaux
Publics et juge administratif pour juger des recours en garantie exercés par les Parties
dans le cadre de leurs relations contractuelles ( jurisprudence évoquée précédemment).
Ceci a été jugé notamment dans un arrêt du TGI de Tours « Electricité de France c/ Maître
Lefevre » du 8 novembre 1994, dans lequel le Tribunal se déclare incompétent sur l’appel
en garantie et invite le Demandeur à mieux se pourvoir concernant ce point là, et ce alors
même qu’il juge l’affaire au principal.

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Concernant les exceptions évoquées ci-avant, il faut cependant remarquer que, du
moins en ce qui concerne les moins importantes d’entre elles – en exceptant celles ayant
trait à la responsabilité contractuelle et à d’éventuelles fautes commises par
l’administration -, elles semblent aujourd’hui ne plus avoir un caractère absolu et définitif
dans la jurisprudence administrative.

En effet, il est intéressant d’observer que le Conseil d’Etat, en « considérant qu’en


vertu de la loi du 31 décembre 1957 (…), les tribunaux judiciaires sont seuls compétents
pour statuer sur toute action en responsabilité tendant à la réparation des dommages de
toute nature causés par un véhicule quelconque ; que cette disposition ne comporte
aucune exception, notamment lorsque les dommages invoqués ont été causés par un
véhicule participant à l’exécution d’un travail public » (CE, 25 juin 1975, « l’Entreprise
Industrielle » ; formule réitérée dans un arrêt du CE du 16 novembre 1992 « Entreprise
Razel Frères c/ Autoroutes du Sud de la France », et plus récemment dans un arrêt CAA
de Nantes du 1er août 2002, « MM. X et autres c/ Sté Guintoli »), semble vouloir freiner
l’extension des exceptions apportées à la loi de 1957, et ainsi limiter la portée de sa
jurisprudence antérieure.

L’hypothèse selon laquelle le Conseil d’Etat souhaiterait seulement, par cette


formulation, écarter le caractère attractif de la notion de travaux publics, peut être
avancée, mais l’utilisation du vocable « notamment » laisse à entendre qu’il pourrait aussi
s’agir d’une censure faite aux exceptions créées par la jurisprudence dans les années 60,
70 et 80.

La jurisprudence du Tribunal des Conflits s’écarte cependant sensiblement de celle


du Conseil d’Etat en ce qu’elle rend, dans une certaine mesure, son attractivité à la notion
de Travaux Publics. En effet, dans un arrêt récent du 12 février 2001, « Commune de
Courdimanche » (cité précédemment), le Tribunal des conflits a considéré que le
caractère de travaux publics des faits à l’origine du dommage est surdéterminant par
rapport à l’implication effective – mais certainement subsidiaire - de véhicules dans le
sinistre en cause, et emporte par là même la compétence de la juridiction administrative.
La solution donnée par la Haute Juridiction est formulée en ces termes :
« qu’il est constant que les travaux litigieux ont le caractère de travaux publics ;
qu’en raison de l’origine du dommage et bien qu’un engin de chantier ayant le caractère
de « véhicule » au sens de la loi du 31 décembre 1957 ait été utilisé dans le cadre de ces
travaux, la réparation des dommages consécutifs à leur exécution relève de la
compétence de la juridiction administrative ».

Se fait ainsi jour une divergence entre la jurisprudence du Conseil d’Etat et celle du
Tribunal des Conflits ; divergence qui rend difficile, en l’état actuel de la jurisprudence, la
formulation d’une réponse définitive à la question de la compétence juridictionnelle
s’agissant de dommages causés par un véhicule dans le cadre de l’exécution d’un marché
de travaux publics. Dans un tel contexte, il sera opportun d’apprécier le rôle, subsidiaire ou
déterminant, qu’a joué l’engin de chantier dans la réalisation du dommage. Dans le
premier cas, il appartiendra au requérant de saisir la juridiction de l’ordre administratif ;
dans le second cas, celle de l’ordre judiciaire.

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C/ SUR L’EXCEPTION DE DOMANIALITE PUBLIQUE (AL. 3 DE L’ARTICLE PREMIER
DE LA LOI DE 1957) :

Jusqu’en 1984, la jurisprudence a considéré de manière constante qu’une des


conditions nécessaires à l’incorporation d’un bien dans le domaine public était qu’il soit la
propriété d’une collectivité à assise territoriale (Etat, Région, Département, Commune). La
conséquence en était que les Etablissements Publics ne pouvaient posséder de domaine
public.

Avec l’arrêt « Mansuy » du 21 mars 1984, le CE étend à d’autres personnes publiques


que les collectivités territoriales, et notamment à le urs Etablissements Publics, la
possibilité d’avoir un domaine public.

Cette jurisprudence a soulevé des difficultés particulières d’application concernant


notamment les biens des Etablissements EDF et GDF, ou bien encore de France
Télécom.

C’est ici que vont jouer les critères complémentaires de l’affectation directe à
l’usage du public ou d’un service public et l’aménagement spécial à cet effet.

Concernant les biens appartenant à E.D.F., Madame Latournerie, Commissaire du


Gouvernement devant le Tribunal des Conflits dans l’affaire « EDF contre Ville de
Martigues » du 9 juin 1986, a considéré que ces critères jurisprudentiels nouveaux ne
paraissaient pas suffisants, en l’absence d’une disposition législative, pour entraîner
l’incorporation au domaine public d’une canalisation électrique appartenant à EDF. En
effet, la mise en service de ces critères a conduit au fil du temps à un champ d’application
trop étendu du régime juridique de la domanialité publique, qu’il convient dans bien des
cas de limiter a u strict nécessaire.
La solution de cette jurisprudence « EDF contre Ville de Martigues » a, sur ce point,
perduré. Aussi faut-il considérer que les câbles et canalisations souterrains ne font pas
partie, en principe, du domaine public.

Il en serait autrement cependant, si les câbles endommagés n’étaient pas


détachables quant à leur régime juridique de la voie communale, dont la loi même (art.
1er de l’ordonnance 59-115 du 7 janvier 1959) prévoit qu’elle fait partie du domaine public.
Dans ce cas, les câbles en question feraient eux aussi partie du domaine public, et le litige
devrait être porté devant le juge administratif, qui, dans ce cas, aura à juger d’une
contravention de grande voirie.
En l’absence de définition précise de la notion de « détachabilité » juridique, il faut
supposer que la jurisprudence, par l’emploi de cette formule, ait signifié une certaine
proximité physique et surtout un lien d’utilité fonctionnelle des câbles et canalisations avec
la voirie.

La conséquence attachée à l’exception de domanialité publique sera que le juge


administratif, à qui la compétence a été dévolue, ne pourra mettre à la charge de la partie
perdante que le coût de remplacement des câbles endommagés, et non pas les frais de
coordination et de sous-traitance exposés pour l’acquisition et l’installation de biens ne
faisant pas partie du domaine public (ceci relèvera alors de la compétence du juge
judiciaire) – et ce alors même qu’il s’agira d’un dommage unique, intervenu dans une unité
de temps et de lieu.

15 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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MAI 2006 2 version
Ainsi, pour résumer :

Lorsque des véhicules sont impliqués dans le dommage :

• la compétence de principe ressortit au juge judiciaire, et ce en vertu de la loi du 31


décembre 1957.

• Il existe cependant des exceptions, textuelles et jurisprudentielles, qui vont permettre


au juge administratif de se reconnaître compétent :
- Article 3 de la loi de 1957 : Dommage causé au domaine public.
- Si le dommage a son origine dans une faute de l’administration – ou une faute
personnelle ou de service d’un agent public.
- Si la victime est un cocontractant.
- Si la victime est un maire ou un élu local.
- Si la victime est un collaborateur occasionnel du service public.
- Jurisprudence récente du Tribunal des Conflits : si le rôle – subsidiaire - qu’a joué
un véhicule dans la réalisation des dommages supporte d’être supplantée par la
qualification de travaux publics des faits à l’origine du sinistre.
- Jurisprudence isolée : compétence du juge administratif, si la poussière à l’origine
du dommage provient d’un chemin public. CE, 8 mars 1985, « Richard ».

16 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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MAI 2006 2 version
5 / ANALYSE DE LA JURISPRUDENCE RELATIVE AU
DECRET DE 1991

Le but de cette revue de jurisprudence n’est pas de faire un point exhaustif de l’état du
droit en la matière, mais d’apporter un éclairage aux entreprises sur les questions qu’elles
peuvent se poser face à certaines zones d’ombre que pose encore le décret du
14/10/1991.
Cette étude s’inscrit dans le prolongement des « bons comportements » prônés par les
chartes signées entre les différents acteurs. Pour cette raison nous n’aborderons pas ici
les litiges que l’on peut qualifier de « procéduriers » au regard des faits.
A ce titre on peut déplorer un nombre trop important de litiges liés à de mauvaises
pratiques persistantes qui devraient disparaître. Il est donc inutile de s’y attarder. Que ce
soit de la part des entreprises qui cherchent des moyens de se voir mises hors de cause
alors quelles n’ont pas fait de DICT, où des concessionnaires qui ne veulent pas
reconnaître leur propre faute (ouvrage oublié dans la réponse à la DICT par exemple), et
qui plaident encore.
Les questions que se posent aujourd’hui les concessionnaires et les entreprises sur
l’application du décret de 1991 portent principalement sur les points suivants :
• Quels sont les éléments qui conditionnent la validité de la réponse du
concessionnaire ?

• Quel doit être le degré de précision des informations données dans la


réponse à la DICT ?
• Quelles erreurs d’informations peuvent constituer une cause exonératoire
pour l’entreprise ?
• Quelle est la sécurité apportée par le repérage contradictoire sur site ?

Première question : à partir de quand la réponse du concessionnaire à une DICT ne


peut être considérée comme valable ?

1/ Invitation à venir consulter les plans du concessionnaire :


Lorsqu’il se contente de confirmer l’existence d’un ouvrage dans le périmètre des travaux
et d’inviter l’entreprise à venir consulter les plans en ses bureaux, le juge administratif
considère que le concessionnaire ne satisfait pas à son obligation d’information à l’égard
de l’entreprise (TA de Nantes - EDF c/ Sacer Atlantique 17/07/2002).

Attention, la jurisprudence peut cependant être différente devant le juge judiciaire qui dans
certains cas a admis la validité de telle pratique. Jurisprudence non définitivement fixée
par la Cour de cassation.

17 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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MAI 2006 2 version
2/ Les éléments donnés doivent être complets :

Si une réserve a été émise sur le fait que d’autres services doivent être consultés,
l’entreprise doit se rapprocher de ces derniers pour compléter la réponse qui lui a été
donnée (CAA Lyon 26/05/1998 – France Télécom c/STCM).
3/ Les éléments non visés dans la réponse ne peuvent être opposés au
concessionnaire :
En cas de litige sur les plans, l’entreprise doit prouver que les plans sur lesquels elle
s’appuie lui ont été remis en respect de la procédure DICT (CAA Bordeaux 12/10/1998 –
France Télécom c/Fayat).

A noter que devant le juge judiciaire la solution est inverse, c’est au demandeur qu’il
appartient de prouver que les plans sur lesquels il se fonde ont bien été remis à
l’entreprise (TI Fréjus 25/03/2003 – France Télécom c/ Suburbaine).

Seconde question : à partir de quand la réponse du concessionnaire peut être jugée


insuffisante et constitutive d’une faute du concessionnaire ?

1/ Lorsque les plans du concessionnaire ne sont pas mis à jour

Notamment en cas de changement de tracé d’une route (CAA Paris 18/07/1996 – France
Télécom c/ Spie Trindel).

2/ Lorsque le concessionnaire communique des informations générales

Les lettres à caractère stéréotypé émettant des réserves types sur la précision des
informations et obligeant à des repérages complémentaires sur site pour l’entreprise sont
inopposables à celle-ci (CAA Nancy 8/4/1993 – Préfet c/TRC).

Attention le juge judiciaire peut conclure dans un sens différent au cas par cas. La
jurisprudence ne semble pas encore établie (« la remise de plans constitue une simple
indication n’excluant pas les précautions d’usage » - TGI de Lyon 15/12/1998 – GDF
c/Sacer).

3/ Dans le cas où le plan est erroné

L’entreprise est normalement exonérée, sauf en cas de dommages successifs. La cause


exonératoire ne vaut que pour le premier dommage. Pour les autres il n’y a plus
d’imprévisibilité pour l’entreprise. (TI Perpignan – EDF c/ Screg Sud-Est).

Troisième question : quelles sont les erreurs d’implantation qui constituent une
faute du concessionnaire ?

18 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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1/ Erreur d’alignement :

Le décalage de plus d’un mètre entre le plan et la réalité est un cas de force majeure pour
l’entreprise. (TI Paris 23/10/2001 – EDF c/Colas IDF ou CAA Nantes 18/02/1993 France
Télécom c/Colas).

Même solution en cas de décalage de 40 cm lorsque les informations sont données sur
place par le concessionnaire (TA Grenoble 14/09/2000 – EDF c/Somaro).

2/ Erreur de profondeur :

Il faut garder à l’esprit que le non-respect des normes n’est pas une faute (profondeur,
absence de grillage avertisseur …). (TI La Rochelle 30/07/2001 EDF c/Colas Sud-Ouest).

Un câble à -40cm au lieu de -80cm indiqué sur le plan constitue un cas de force majeure
pour l’entreprise (TA Bordeaux 31/08/2002 – France Télécom c/ Colas Sud-Ouest).

Attention : le juge judiciaire a une approche plus souple à l’égard du concessionnaire


notamment lorsque l’erreur est généralisée (« des sondages réguliers permettent de
révéler l’erreur » TI Grenoble 25/05/2000 - GDF c/ Sacer).

Quatrième question : quelle sécurité offre un repérage sur site ?

D’une façon générale, pour les juges, la qualité des informations données est considérée
comme devant être meilleure lorsque le concessionnaire missionne un représentant sur
place pour localiser ses ouvrages.

1/ L’imprécision des renseignements donnés exonère l’entreprise (TI de Strasbourg


15/11/2002 - EDF c/ Burger).

2/ L’entreprise est présumée de bonne foi.

« Sans qu’il y ait lieu de douter de la bonne foi de l’entreprise que l’on peut difficilement
accuser de vouloir détruire consciemment une canalisation en service ». (TC Nanterre
01/04/2003 – CGE c/Viamark).

Autres précisions intéressantes :

1/ L’appréciation du caractère précis ou non des informations fournies à l’entreprise


n’est pas un motif de requête recevable devant le Conseil d’Etat.

L’entreprise ne peut donc contester un arrêt de Cour d’appel qui serait insuffisamment
motivé à ses yeux. (CE 11/01/1999 Screg Est c/ France Télécom).

2/ Délai de validité de la réponse : 2 mois.

Le Tribunal de Commerce de Paris a cependant considéré que le non renouvellement de


la DICT pour des travaux entrepris 1 mois après sa date limite de validité ne constituait
pas une faute de l’entreprise dès lors que el concessionnaire avait oublié d’indiquer la
présence de l’ouvrage dans sa réponse à la DICT initiale et qu’il n’y a pas eu de
modification de son réseau entre temps (TC Paris 21/05/2003 - EDF c/Vinci).
19 FNTP GROUPE JURIDIQUE
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3/ Travaux urgents

Le Tribunal de Commerce de RODEZ a jugé que les travaux qui s’inscrivent dans
l’urgence font échapper l’entreprise à la nécessité de déposer auprès des services
compétents une demande d’intervention de travaux. Par ailleurs, dans cette affaire où
l’entreprise a été exonérée de toute responsabilité, le tribunal a également considéré que
la canalisation litigieuse n’avait pas été posée conformément aux prescriptions
réglementaires (TC Rodez 24/10/ 2000 – EDF c/ CAPRARO).

4) Absence de Demande de Renseignement (DR)

La Cour d’Appel de Caen, dans un arrêt en date du 27 janvier 2005, a jugé que l’obligation
faite aux entreprises d’établir une DICT à chaque exploitant concerné (article 7 du décret
du 14 octobre 1991) est conditionnée par l’application des dispositions de l’article 4 qui
prévoit que le maître d’ouvrage effectue une DR auprès de l’exploitant pour la zone de
travaux qui pourrait concerner ces réseaux.

Si cette jurisprudence est particulièrement intéressante dans la mesure où, pour la


première fois un maître d’ouvrage apparaît, la plus grande prudence est de mise. Il est
vivement recommandé aux entreprises de bien faire leurs DICT sans attendre les
informations susceptibles d’être données par le maître d’ouvrage en réponse à sa DR.

Une fois le marché attribué, l’entreprise pourra s’inspirer de l’exemple de lettre n°8 pour
demander au maître d’ouvrage les renseignements qu’il a dû obtenir en réponse à sa DR.

20 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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6 / GESTION DES SINISTRES

Les réglementations et recommandations énoncées ci-dessus ont pour but de réduire les
risques de dommages aux câbles ou canalisations enterrés.

Si, cependant, des dommages sont causés à des ouvrages enterrés, aériens ou
subaquatiques de transport ou de distribution (qu’il s’agisse d’une rupture ou d’un simple
accrochage sans dommage apparent), il y a lieu :

• d’avertir sans délai l’exploitant du réseau,

• de signer éventuellement les constats contradictoires d’accident de type fiche de


causalité (cf. exemple annexé) à condition de porter la mention « sous toute
réserve de responsabilité » et de contester la responsabilité de l’entreprise
lorsque celle -ci dispose de motifs valables et de preuves pour le faire (cf.
exemple de lettre en annexe),

• d'indiquer dans les déclarations d'accident au Service Assurances ou au courtier


tous les renseignements permettant de déterminer les responsabilités (les
renseignements ont-ils été fournis ou non ? par qui ? étaient-ils exacts ? le
piquetage spécial a-t-il été fait ? y a-t-il eu procès verbal notifié, etc... ?).

21 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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ANNEXES

EXEMPLES DE LETTRES

1 lettre au maître d’ouvrage en prévision de la rédaction de la DICT

2 lettre d’envoi de la DICT aux exploitants de réseaux

3 travaux urgents - lettre d’information préalable du maire

4 travaux urgents - lettre d’information préalable des exploitants

5 lettre à adresser à l’exploitant en l’absence de réponse à la DICT

6 lettre de demande de piquetage général et/ou spécial

7 Mise en cause de la responsabilité de l’exploitant en cas de sinistre

8 Lettre en prévision de la DICT

RECOMMANDATIONS LORSQUE LA REPONSE A LA DICT EST SOURCE


D’INCERTITUDES

EXEMPLE DE FICHE DE CAUSALITE

TEXTES APPLICABLES

JURISPRUDENCE RELATIVE AU DECRET DE 1991

Arrêts ci-après reproduits


Cour d’appel de Caen 27 janvier 2005 –France Telecom c/ FONDOUEST
TC Paris 21 mai 2003 – EDF c/ VINCI
TC Nanterre 1 er avril 2003 – CGE c/ VIAMARK
TI Fréjus 25 mars 2003 – FRANCE TELECOM c/ SUBURBAINE
TI Perpignan 14 mars 2003 – EDF c/ SCREG SUD-EST
TI Strasbourg 15 novembre 2002 – EDF c/ BURGER
TA Bordeaux 31 août 2002 – FRANCE TELECOM c/ COLAS SUD-OUEST
TA Nantes 17 juillet 2002 – EDF c/ SACER ATLANTIQUE
TI La Rochelle 30 juillet 2001 – EDF c/ COLAS SUD-OUEST
TC Rodez 24 octobre 2000 – EDF c/ CAPRARO
TA Grenoble 14 septembre 2000 – EDF c/ SOMARO
TI Grenoble 25 mai 2000 – GDF c/ SACER
TGI Lyon 15 décembre 1998 – GDF c/ SACER
CAA Bordeaux 12 octobre 1998 – FRANCE TELECOM c/ FAYAT
CAA Lyon 26 mai 1998 – FRANCE TELECOM c/ STCM
CAA Paris 18 juillet 1996 – FRANCE TELECOM c/ SPIE TRINDEL
CAA Nancy 8 avril 1993 – Préfet c/ TRC
CAA Nantes 18 février 1993 – FRANCE TELECOM c/ COLAS
22 FNTP GROUPE JURIDIQUE
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EXEMPLE DE LETTRE N°1

EN PREVISION DE LA REDACTION DE LA DICT


(à adresser au maître d’ouvrage dès notification du marché)

……….. le Maître d'Ouvrage

RECOMMANDE AR

CHANTIER de ........................

Messieurs,

En vue de l'ouverture imminente par notre Entreprise du chantier ci-dessus et conformément à


l'article 27.3 du CCAG (1) et à la réglementation en vigueur, nous vous demandons de bien vouloir
nous fournir, très rapidement :

Ø la liste et adresse des exploitants concernés à contacter


Ø les plans et informations concernant la présence éventuelle au voisinage des travaux
d'ouvrages visés par l'article 1er du décret 91.1147 du 14 octobre 1991.

Ces informations ont du vous être communiquées par ces concessionnaires lorsque vous leur
avez adressé la Demande de Renseignement réglementaire prévue à l’article 4 du décret susvisé.

Avec nos remerciements,

Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations distinguées.

Le Conducteur de Travaux

(1) A rayer si le CCAG de 1976 n'est pas applicable

23 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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EXEMPLE DE LETTRE N° 2

ENVOI DE LA DICT AUX EXPLOITANTS/CONCESSIONNAIRES DE RESEAUX

………….., le

RECOMMANDE AR

OUVERTURE DE CHANTIER/DICT

Messieurs,

Nous vous informons de l'ouverture le…(préciser la date exacte).., par notre Entreprise, du
chantier suivant :
…………………………………………………………………………………………………………………..
.

sur le territoire des communes de :………………………………………………………………………….

Conformément à la réglementation en vigueur, nous vous adressons une DICT dûment complétée
(cf PJ).

La réglementation en vigueur précise que vous avez 9 jours maximum à compter de la réception
de la présente DICT pour nous communiquer tous les plans et renseignements sur vos réseaux
situés dans l’emprise de notre chantier : (1)

- de conduites souterraines d'eau,

- de conduites souterraines de gaz,

- de câbles de télécommunication,

- de canalisations électriques souterraines et nous en indiquer la tension.

En outre, et dans ce cas, nous vous serions obligés de convoquer notre représentant, en vue de la
mise hors tension de ces canalisations ou de l'établissement des mesures de sécurité.

Notre représentant est Monsieur : …………………………………(Tél…………………..) adresse


postale :…………………………………………………………………………………………………………

Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations distinguées.

Le Conducteur de Travaux

(1) Rayez la mention inutile.


PJ - Plan de situation.
- DICT

24 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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EXEMPLE DE LETTRE N° 3

INFORMATION PREALABLE DU MAIRE EN CAS DE TRAVAUX URGENTS


CAS GENERAL

(Envoi par Télécopie)°

URGENT

N/ réf :

Monsieur (Madame) le Maire,

Nous vous informons que nous allons procéder, pour le compte de ………. (mentionner le donneur
d’ordre), à des travaux urgents justifiés par la sécurité, la continuité de service public ou la
sauvegarde des personnes ou des biens (à préciser) à………………………… (mentionner
l’adresse exacte).

Les travaux débuteront le………………. à…… heures.

Afin de pouvoir prendre toutes les dispositions et éviter ainsi d’endommager les installations
souterraines ou aériennes que nous pourrions rencontrer, nous vous remercions de bien vouloir
nous fournir toutes précisions nécessaires, par retour de télécopie, quant à la présence éventuelle
d’ouvrages.

Nous vous invitons également à déléguer un représentant de vos services techniques pour se
rendre sur les lieux aux date et heure ci-dessus, aux fins de repérage en commun, si vous
l’estimez nécessaire.

Veuillez agréer, Monsieur (Madame) le Maire, l’expression de nos sentiments dévoués.

Le Conducteur de Travaux,

Copie : Maître d’œuvre du chantier

25 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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E XEMPLE DE LETTRE N°4

INFORMATION PREALABLE DES EXPLOITANTS EN CAS DE TRAVAUX URGENTS


CAS GENERAL

(Envoi par télécopie et/ou confirmation après contact téléphonique)

URGENT

Messieurs,

Nous vous informons que nous allons procéder, pour le compte de ………… (mentionner le
donneur d’ordre), à des travaux justifiés par l’urgence à…………………………. (mentionner
l’adresse exacte).

Les travaux débuteront le……………. à……. heures.

Afin de nous permettre de prendre toutes les dispositions habituelles pour éviter un dommage aux
installations que nous pourrions rencontrer, nous vous remercions de bien vouloir nous fournir, par
retour de télécopie, tous plans et renseignements en votre possession quant à la présence
éventuelle d’ouvrages.

Compte tenu de l’urgence de ces travaux, nous vous invitons à vous rendre sur les lieux aux date
et heure ci-dessus, aux fins de repérage en commun, si vous l’estimez nécessaire et de procéder
à la mise hors tension de vos réseaux électriques pour cette même date (pour EDF).

Pour toute autre précision, vous pouvez contacter M. au (n° tel. )

Veuillez agréer, Messieurs, l’expression de nos sentiments distingués.

Le Conducteur de Travaux,

Copie : Maître d’œuvre du chantier et à la mairie concernée.

26 FNTP GROUPE JURIDIQUE


ème
MAI 2006 2 version
EXEMPLE DE LETTRE N°5

ABSENCE DE REPONSE DE L’EXPLOITANT A LA D.I.C.T.

(Envoi Recommandé avec A.R.)

Messieurs,

Vous avez reçu le………. notre DICT du………., dont copie ci-jointe, concernant les travaux
de………………………….

Cette DICT étant restée sans réponse à ce jour, soit plus de 9 jours (fériés non compris) après sa
réception, nous vous confirmons, en application des termes du Décret N° 91-1147 du 14/10/91,
notre intention de commencer les travaux faisant l'objet de cette DICT dans un délai de 3 jours
(fériés non compris) à compter de l'envoi du présent courrier.

Nous vous rappelons que le Décret précité fait obligation aux Exploitants :

1) -de communiquer "sous leur responsabilité et avec le maximum de précisions possible,


tous les renseignements en leur possession sur l'emplacement de leurs ouvrages existant
dans la zone où se situent les travaux projetés",

2) d'y joindre "les recommandations techniques écrites applicables à l'exécution des travaux à
proximité desdits ouvrages",

3) d'aviser l'entrepreneur si "le repérage, préalable en commun, de l'emplacement sur le sol


des ouvrages" est nécessaire, "afin de coordonner les dispositions à prendre".

Aussi, en l'absence d’informations de votre part, un dommage causé à l'un quelconque de vos
ouvrages situés à proximité de nos travaux, malgré nos précautions, engagerait votre seule
responsabilité.

Veuillez agréer, Messieurs, l’expression de nos sentiments distingués.

Le Conducteur de Travaux

Copie : maître d’ouvrage et maître d’œuvre

27 FNTP GROUPE JURIDIQUE


ème
MAI 2006 2 version
EXEMPLE LETTRE N°6

DEMANDE DE PIQUETAGE GENERAL ET/OU SPECIAL


(si vous l’estimez nécessaire)

…….., le ........ Maître d'Ouvrage


Maître d'Oeuvre

RECOMMANDEE AR

Chantier T .................
DICT Réseaux et câbles

Messieurs,

Vous trouverez ci-joint copie de la correspondance que nous venons d'adresser à .....................,
suite aux renseignements et plans reçus en réponse à notre DICT citée en objet.

Conformément aux dispositions du CCAG (1), nous vous demandons de bien vouloir nous
transmettre toute information complémentaire utile sur la position des ouvrages enterrés pouvant
exister à proximité des travaux objet de notre marché.

Dans le cas où un piquetage général aurait été exécuté avant la passation du marché, nous vous
remercions de nous notifier le plan d'implantation correspondant. A défaut, nous vous proposons
d'effectuer contradictoirement le piquetage général et spécial prévu par le CCAG le
........................... à ...........h 00 (2).

Dans l'attente de vous lire,

Veuillez agréer, Messieurs, l'expression de nos sentiments distingués.

Le Conducteur de Travaux

Copie : lettre au Concessionnaire

(1)
Membre de phrase à supprimer si le CCAG de 1976 n'est pas applicable
(2)
A supprimer si le CCAG n'est pas applicable.
28 FNTP GROUPE JURIDIQUE
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EXEMPLE DE LETTRE N°7

MISE EN CAUSE DE LA RESPONSABILITE DE L’EXPLOITANT EN CAS DE SINISTRE


(si vous l’estimez nécessaire)

(Envoi recommandé avec A.R.)

Messieurs,

Le…………………… à……. heures, à………………………… (mentionner l’adresse exacte des


travaux), l’un des ouvrages que vous exploitez, à savoir………………………………….., a subi un
dommage accidentel à l’occasion des travaux que nous réalisons pour le compte de
……..(préciser le nom du Maître de l’ouvrage).

Mentions à choisir ou à adapter, selon les circonstances du sinistre :

q Or, cet ouvrage ne nous avait pas été signalé. En effet, aucune réponse n’a été apportée
par vos services à la suite de notre DICT du……………….
Par notre lettre du………………….., nous avons attiré votre attention sur les conséquences
potentielles de cette absence de réponse à la DICT quant à la sauvegarde de vos
ouvrages.
q Or, sur les plans que vous nous avez communiqués en réponse à notre DICT
du…………… , cet ouvrage aurait dû se situer à une profondeur de…… mètres et à une
distance de…….. mètres de nos travaux.
q Or, l’implantation de cet ouvrage n’était pas conforme aux règles de l’art. Nous avons en
effet constaté :
o l’absence de grillage avertisseur nous permettant de le localiser avec certitude,
o l’absence de sable de protection,
o le fait que le câble était enchâssé dans du béton sous le trottoir,
o etc.
q Or, par lettre du …… nous avons attiré votre attention sur l’imprécision des informations
contenues dans votre récépissé n° … du … faisant suite à notre DICT du …. En dépit de
notre demande, vous n’avez pas apporté de précisions complémentaires ni donné suite à
notre demande de repérage en commun.

Comme vous le savez, la réglementation en vigueur met à votre charge une obligation de
renseignement précise pour prévenir les sinistres. Dans le cas d’espèce; la présence de votre
ouvrage n’était pas normalement prévisible et notre entreprise s’est trouvée dans l’impossibilité de
prendre les mesures propres à éviter ce sinistre.

En conséquence, nous considérons que le dommage accidentel constaté, que nous regrettons
vivement, relève de votre seule responsabilité.

Option :
Par ailleurs, cet incident n'a pas manqué de ralentir et perturber le déroulement de notre chantier
et d’augmenter son coût d'exécution dans de fortes proportions. Nous vous adressons la facture ci-
jointe relative à ce coût supplémentaire, dont nous vous saurions gré de bien vouloir nous
indemniser (cf. PJ).

Nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de nos sentiments distingués.

Le Conducteur de Travaux,

PJ : Notre Facture ………… n°………. du………..


29 FNTP GROUPE JURIDIQUE
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MAI 2006 2 version
EXEMPLE DE LETTRE N°8

EN PREVISION DE LA REDACTION DE LA DICT


(à adresser au maître d’ouvrage dès notification du marché)

……….. le Maître d'Ouvrage

RECOMMANDE AR

CHANTIER de ........................

Messieurs,

En vue de l'ouverture imminente par notre Entreprise du chantier ci-dessus et conformément à


l'article 27.3 du CCAG (1) et à la réglementation en vigueur, nous vous demandons de bien vouloir
nous fournir, très rapidement :

Ø la liste et adresse des exploitants concernés à contacter


Ø les plans et informations concernant la présence éventuelle au voisinage des travaux
d'ouvrages visés par l'article 1er du décret 91.1147 du 14 octobre 1991.

Ces informations ont dû vous être communiquées par ces concessionnaires lorsque vous leur
avez adressé la Demande de Renseignement réglementaire prévue à l’article 4 du décret susvisé.

Avec nos remerciements,

Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations distinguées.

Le Conducteur de Travaux

30 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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RECOMMANDATIONS

LORSQUE LA RÉPONSE À LA DICT EST SOURCE D’INCERTITUDES

Si les informations reçues vous paraissent insuffisantes, vous pouvez rappeler aux exploitants que
leurs renseignements et plans ne doivent pas être donnés à titre indicatif dans la mesure où selon
les dispositions du décret n° 91-1147 du 14 octobre 1991, il est fait obligation aux exploitants :
1) de communiquer « sous leur responsabilité et avec le maximum de précision possible tous
les renseignements en leur possession sur l'emplacement de leurs ouvrages existant dans
la zone où se situent les travaux projetés »,

2) d'y joindre « les recommandations techniques écrites applicables à l'exécution des travaux
à proximité desdits ouvrages »,

3) d'aviser l'entrepreneur si « le repérage, préalable en commun, de l'emplacement sur le sol


des ouvrages" est nécessaire, « afin de coordonner les dispositions à prendre »,

Il peut être également opportun, conformément à l’esprit de la charte de bon comportement


DR/DICT d’effectuer une reconnaissance conjointe des lieux, ainsi que le piquetage en commun
des ouvrages susceptibles d'être rencontrés, afin de mieux apprécier les risques et de pouvoir
définir les mesures de protection à prendre avant et au cours de l'exécution des travaux.

31 FNTP GROUPE JURIDIQUE


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FICHE DE CAUSALITE Réf : ………………………
LOGO
Indice : …………………
IDENTIFICATION
LIEU DES TRAVAUX …………………………………………………………………………………………………………………………………………………
NATURE DES TRAVUX …………………………………………………………………………………………………………………………………………..
NOM DE L’ENTREPRISE …………………………………………………………………………………………………………………………………………..
NOM DE L’EXPLOITANT …………………………………………………………………………………………………………………………………………

MAITRE D’OUVRAGE …………………………………………………… MAITRE D’ŒUVRE


…………………………………………………….

ENTREPRISE Sur chantier EXPLOITANT Chantier / Bureau

- Envoi de la D.I.C.T. OUI NON - Plan zonage en Mairie OUI NON


- D.I.C.T. détaillée OUI NON - Respect des délais de réponses :
- Exactitude renseignements (1) • A la DR OUI NON
OUI NON • A la DICT OUI NON
- Référence à la DR sur la D.I.C.T. - Fourniture de plans OUI NON
OUI NON - Repérage sur site OUI NON
- Respect des délais : - Exactitude des renseignements donnés (1) :
• Dépôt D.I.C.T. OUI NON • Plans OUI NON
• Exécution des travaux • Repérage OUI NON
OUI NON
- Présence des réponses D.I.C.T. sur chantier :
• Formulaires OUI NON
• Plans OUI NON

Date : Signature : Date : Signature :

MAITRE D’OUVRAGE OBSERVATION


MAITRE D’OEUVRE

- Envoi de la DR OUI NON …………………………………………………


- Exactitude des renseignements (1) …………………………………………………
OUI NON …………………………………………………
- Réception des réponses …………………………………………………
OUI NON …………………………………………………
- Cohérence date commande avec délais DICT …………………………………………………
OUI NON …………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
Date : Signature : Date : Visa exploitant Visa entreprise

(1) Les renseignements portés sont-ils suffisants et assez précis pour appréhender les ouvrages avec exactitude ?
Ce document doit être signé contradictoirement et distribué comme suit : une copie signée à l’Entreprise (Maître d’œuvre),
une copie signée aux Exploitants de réseaux, une copie signée au Maître d’Ouvrage.

32 FNTP GROUPE JURIDIQUE


ème
MAI 2006 2 version
33 FNTP GROUPE JURIDIQUE
ème
MAI 2006 2 version

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