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Madame le Président, Martine,

Le courrier par lequel tu t'enquiers de ma santé m'a été transmis...


Il est un peu tardif mais j'en accepte les termes car je veux les croire sincères.
J'ai toujours été loyale vis à vis de toi et de tous, et n'ai jamais dérogé à cette règle.
Tu dois ta carrière à Jean-Claude Gaudin. Il a été ton maître. Tu me la dois aussi. Après ta défaite à Marseille, plus personne ne pariait sur toi.
Je t'ai fait confiance sur des engagements que tu as pris vis à vis de nous tous et que tu as réitérés publiquement lors de ton élection.
Tu avais alors promis la personnalité morale aux conseils de territoire et la protection des communes. Aujourd'hui se profile une loi où les
conseils de territoire disparaissent et les communes sont mises en péril sur leurs budgets communaux... Il m'a été confirmé par l'entourage du
premier ministre que cette reforme était largement inspirée de tes souhaits et de ceux de ton cabinet.
Tes promesses n'ont pas résisté à ton appétence pour le pouvoir.

Sophie a toujours respecté sa parole. Elle a été durement forgée par la vie et son apparente douceur cache une détermination sans failles.
Ta trahison lui a été insupportable... elle a pris ses responsabilités.
Le courage se paye mais le courage paye à terme.
Lorsque tous verront leur liberté et leur budget s'amenuiser , n'imagine pas qu'ils continueront à te faire les yeux doux. Et tu ne pourras
compenser bien longtemps par les subventions départementales.
C'est au moment où l'on s'imagine intouchable que l'on commet des erreurs. Sophie, ne pouvant se rendre complice de cette trahison, souhai-
tait démissionner depuis plusieurs semaines. Le refus de Georges de proposer aux Maires de signer un courrier sur les principes simples qui
nous rassemblent :
Pas de baisse d'allocations de compensation aux communes.
Pas de disparition des conseils de territoire tant qu'un échelon intermédiaire ne sera pas prévu pour les remplacer.
Le maintien de la compétence voirie pour les communes qui la détiennent encore et la possibilité de la récupérer pour celles qui le souhaitent.
Puis ton attitude vis à vis de Gérard qui dénonçait certains comportements de la structure, ont provoqué sa démission en séance.
Tu aurais dû lui répondre sur le fond...
Ta diatribe en réponse était médiocre et t'a tournée en ridicule : tu as été élue des années dans l'ombre de Jean Claude, tu as lamentablement
perdu la ville de Marseille après avoir fait une campagne dispendieuse, même les cartons de pizza étaient décorés de ton effigie.... Je t'ai remise
en selle à la Métropole, pensant que tes échecs t'auraient fait grandir et que tu saurais faire face à tes engagements.

Sophie est franche et directe.


Sur sa compétence, en terme de diplômes, tu ne peux que t'incliner mais je n'ai jamais jugé quelqu'un sur ses diplômes, par contre elle a été 7
ans mon directeur de cabinet, 9 ans mon adjointe à la Ville d'Aix et 12 ans un Sénateur reconnu par ses pairs, et vice présidente de la commis-
sion des Lois au Sénat.
En terme de légitimité au suffrage direct, tu as celui de ton canton, soit moins de 50 000 votants et deux suffrages indirects au Département et
à la Métropole.
Sa légitimité est celle des Maires, élue par ses pairs mais aussi celle d'un deuxième adjoint élu sur la liste qui a gagné les élections municipales
de la ville d'Aix en Provence, ville de 147000 habitants, celle de conseiller régional sur une liste ayant totalisé 57,3 % sur la Région dont le plus
beau score est celui d'Aix 71. 37 %. Avec Sophie et Renaud sur les affiches....
Sa légitimité est totale sauf à nier le vote au suffrage universel direct.

Je suis persuadée que tu t'es laissée dépasser par la situation, il est vrai que le message de Sophie pour excellent qu'il était n'en était pas moins
traumatisant.

Mais rien n'excuse ta médiocrité. Tu as voulu être un patron, à la façon de Jean Claude Gaudin, mais tu n'en as pas la puissante légitimité, ni le
savoir faire. De plus, et je suis désolée de le dire parce que j'ai une certaine amitié pour eux, tu as un entourage qui ne fait pas le poids et qui
t'encense au lieu de corriger tes points faibles.

L'ivresse du pouvoir est une chose qui peut être fatale. Pour le moment cela marche car tu as le carnet de chèques et c'est la meilleure arme
mais le chemin est long et au lieu de te livrer à des manœuvres mesquines, tente plutôt calmer le jeu en reconnaissant ta faiblesse à l'égard d'un
gouvernement puissant et tends la main à tout le monde pour essayer de sortir au mieux le territoire de la métropole au lieu de promouvoir
par vengeance, des stratégies de pacotilles.

Ne laisse pas ton cabinet ni surtout ton administration à la manœuvre, tiens les rênes comme je l'ai toujours fait.

Dans la guerre, il y a des perdants et des gagnants. On n'est pas toujours simplement perdant mais ce dont je suis persuadée c'est qu'on est pas
toujours gagnant non plus. Je ne te pardonne pas d'avoir créé la zizanie dans le consensus habituel et formidable du Pays d'Aix. Ni Jean-Claude,
ni Guérini, ni Vauzelle n'ont eu cette médiocrité. Mais l'habitude de donner des médailles à ceux qui me trahissent, t'a perverti et c'est
dommage.

Cette fois ci, je t'adresse mes salutations en espérant que mes sages conseils seront entendus.

Maryse.

PS : j'écris moi-même tous mes courriers.

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