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Le circuit dans une économie ouverte : les interdépendances entre les nations :

Caractéristiques et schéma

Les économies nationales sont largement ouvertes sur l'extérieur. La prise en compte de
l'extérieur dans le circuit de l'économie nationale permet de rendre compte des
interdépendances économiques entre les nations, c'est à dire des relations entre les résidents
regroupés dans les catégories d'agents de l’espace national (ménages, entreprises et
administrations) et les non-résidents représentant le Reste du monde (ou Extérieur).

Les rapports économiques entre les nations se traduisent par des échanges de produits, de
travailleurs, de capitaux et de monnaies. Ces échanges sont enregistrés dans la balance des
paiements qui est un document qui récapitule les opérations entre un pays et le reste du monde.
Ces opérations concernent :
- d'une part les biens, les services et les transferts courants qui sont répertoriés dans la balance
courante et,
- d'autre part les investissements directs, les investissements de portefeuille, les prêts, les
crédits commerciaux et les avoirs de réserves (tels que les devises, l'or et le DTS) qui sont
rangés dans la balance des opérations financières.

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La Figure 2.5 permet de représenter les principaux flux monétaires entre les résidents et les non
résidents de la façon suivante : Achats de biens et service C

Achats d’actions et d’obligations


A
I crédits épargne placée S

Entreprises Institutions financières Ménages

intérêts intérêts

Crédit et Intérêts et
prélèvements obligatoires dépenses publiques

Administration

Figure 2.5

Extérieur
Les mécanismes du circuit dans une économie ouverte
Revenus versés (salaires, dividendes et intérêts) Y
Les hypothèses
Economie nationale Extérieur

A = autofinancement Flux sortants Flux entrants

Pour analyser le fonctionnement de cette économie, on considère uniquement les échanges de


biens et services entre un pays et le reste du monde, c'est à dire les exportations et les
importations. Les exportations (X) sont des biens et services produits sur le territoire national
et vendus à l'extérieur ; elles constituent une demande extérieure et font partie des emplois de
l'économie nationale. Par contre, les importations (M) sont des biens et services achetés à
l'extérieur et qui contribuent à l'accroissement de la production nationale ; elles représentent
une offre extérieure faisant partie des ressources du pays.

Les relations

Sur la base des hypothèses énoncées, les liens entre une économie nationale et l'extérieur sont
exprimés par les relations ci-après :
(2.19) Production totale = Demande totale

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soit Y + M = C + I + G + X
(2.20) Y = C + I + G + (X – M)1
avec (X – M) représentant le solde des opérations sur biens et services avec l'extérieur en
l'occurrence la balance commerciale ou la balance courante selon les cas.

Les implications de la prise en compte de l'extérieur

Les relations d'équilibre présentées ci-dessus permettent de mettre en évidence sous différents
aspects, les conséquences sur l’économie nationale, des liaisons existant entre l'économie d'un
pays et l’extérieur (le Reste du monde).

L'analyse en termes d'absorption

Pour faire ressortir l'analyse en termes de l'absorption, il faut réécrire la relation (2.20) comme
suit :
(2.21) Y = A + BC => BC = Y – A avec A = C + I + G et BC = X – M.
Ce qui permet de déduire :
- BC < O => A > Y (ou Y < A) et M > X ;
- BC > O => A < Y (ou Y > A) et X>M;
- BC = O => A = Y
Dans la relation (2.21), A désigne l'absorption intérieure (demande ou la dépense intérieure) et
BC la balance commerciale ou la balance courante selon le cas. Selon cette relation, il apparaît
que le solde des opérations sur biens et services est égal à la différence entre la production (ou
le revenu) et l'absorption intérieure. Ainsi, ce solde est associé au déséquilibre qui existe entre
la production intérieure et la demande intérieure.

Un déficit indique donc une absorption intérieure excessive par rapport aux capacités de
l’économie ; autrement dit, l'économie nationale consomme et investit plus qu'elle ne produit.
Un excédent exprime le phénomène contraire. Généralement, en cas de déficit économique
durable et important, la mise en œuvre des mesures de stabilisation financière et des mesures
d'ajustement s'avère nécessaire pour corriger ce déficit. Ces mesures vont se traduire par
l'augmentation de Y, et/ou la diminution de A.

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La relation (2.20) est souvent désignée relation d'équilibre fondamentale en économie ouverte

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L'approche par le solde épargne investissement

La prise en compte de l’investissement (I) et de l'épargne (S) permet aussi d'établir un lien
entre l'économie nationale et le reste du monde. Pour ce faire, il faut adjoindre à la relation
(2.20) la relation (2.22). Cette dernière indique l'affectation du revenu entre ses différentes
utilisations : consommation (C), épargne privée (Sp) et taxes (T). Ainsi :
(2.22) Y = C + SP + T

En rapprochant (2.20) et (2.22), on note que C + I + G + BC = C + SP + T, d'où :


(2.23) BC = (SP – I) + (T – G)
(2.23a) BC = SP + (T – G) – I
(2.23b) BC = S – I avec S = SP + Sg et Sg = T - G, représentant l'épargne publique.
On peut constater que
 BC < O => I > S (ou S < I) et M > X ;
 BC > O => I < S (ou S > I) et X>M;
 BC = O => I = S
Il apparaît maintenant que le solde des opérations sur biens et services est déterminé comme
la différence entre l'épargne intérieure et l’investissement intérieur. Un déficit traduit une
insuffisance de l'épargne intérieure pour le financement de l’investissement intérieur, ce qui
implique le recours à une épargne extérieure. Par contre, un excédent exprime le phénomène
contraire c'est à dire un transfert de ressources vers l'étranger.

Il est possible d'approfondir le comportement des différents agents économiques impliqués


(ménages, entreprises, Etat et Extérieur) en matière d'épargne et d’investissement. Pour ce
faire, la relation (2.23) peut être encore réaménagée de la manière suivante :
(2.23c) SP = I + BC – Sg = I + BC – (T – G) = I + BC + (G – T)
(2.23d) I = (SP + Sg) – BC = S – BC

Selon (2.23c), il apparaît que l'épargne privée d’un pays peut revêtir trois formes essentielles:
l’investissement intérieur (I), l'acquisition d'avoirs extérieurs (BC) et l’achat des emprunts émis
par l’Etat (G–T). Selon (2.23d), il apparaît que le financement de l’investissement intérieur

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d’un pays provient de deux sources : l'épargne intérieure (S) et l'épargne extérieure ou le solde
courant (BC).

La distinction secteur privé / secteur public

L'application de la distinction secteur privé /secteur public à l’investissement intérieur permet


de réécrire la relation BC = S – I comme suit :
(2.24) BC = (SP – Ig) + (Sg – Ig)
Cette relation met en évidence l’influence de chaque secteur sur le solde des opérations sur
biens et services. Ainsi le déficit extérieur peut provenir du secteur privé et/ou du secteur
public. Dans ce dernier cas, on peut facilement intervenir car on s'aperçoit que le déficit de la
balance courante résulte du déficit des finances publiques ou du solde budgétaire (S – Ig ).

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