CHAPITRE
L’ordre politique et ses formes
15 institutionnelles
Erratum des spécimens envoyés
– p. 265, document 3 : lire « Conditions favorables à l’aug-
mentation du capital (ex. innovation) »
– p. 270, Découvrir : lire « Les Länder sont dotés de
leur propre constitution, d’un parlement élu, d’un
gouvernement… »
– p. 273, document 3 : lire « Au cours des années 1960,
divers mouvements de contestation remettent en cause
la division du travail politique entre élus et citoyens, en
appelant à « l’action continuelle », à l’autogestion ou
encore à la démocratie directe ou participative. »
– p. 277, schéma de synthèse : lire « État unitaire / centra-
lisé, déconcentré, décentralisé » puis « État fédéral ».
– pp. 262, 277, définition d’État : lire « institution poli-
tique qui exerce le pouvoir sur un territoire en revendi-
quant avec succès le monopole de la violence légitime. »
– pp. 262, 277, définition d’Institutions : ensemble de
règles (lois, coutumes, prescriptions) organisant la société
ou certaines de ses instances.
◗◗But pédagogique
et structure du chapitre
Ce chapitre présente les points 4.1 et 4.2 de la
partie « Sociologie générale et sociologie poli-
tique  » du programme qui s’intitule «  Ordre
politique et légitimation » : 4.1. « Pourquoi un
ordre politique ? » (ce qui correspond aux trois
premières doubles pages), et 4.2. « Quelles sont
les formes institutionnelles de l’ordre politique ? »
(ce qui correspond aux trois doubles pages 4, 5
et 6). Elles sont toutes deux centrées sur l’État
comme forme d’organisation spécifique du poli-
tique (son émergence, sa définition, ses spécifi-
cités institutionnelles), ce qui justifie qu’on les
traite ensemble.
L’ouverture de chapitre sensibilise les élèves à
l’idée de la diversité des formes d’organisations
politiques (monarchie, république, etc.) et leur
permet de repérer ce qu’est une démocratie repré-
sentative, sachant que le programme de sciences
sociales et politiques en Terminale sera l’occa-
sion de voir les régimes politiques (présidentiel,
parlementaire, semi-présidentiel) qui ne sont
pas au programme de Première ES (doc. 1). Le
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››MANUEL, PAGES 260-279
document 2 aborde différentes institutions qui sont
aussi des lieux de pouvoir que les élèves doivent
distinguer en s’appuyant sur les connaissances
acquises en ECJS et en histoire. Il sera possible
d’utiliser cette distinction en définissant l’État
de droit.
La première double page montre comment l’État
a permis de fonder un ordre politique (première
question du programme) dont il s’agira de définir
les caractéristiques. Le Découvrir permet d’illus-
trer le pouvoir de contrainte de l’État (Empire
romain), sur un territoire (frontières) tout en le
distinguant de la nation comme communauté
culturelle (Gaule et Helvétie), comme les indi-
cations complémentaires (IC) du programme
invitent à le faire. Le document 1 présente la
genèse, l’avènement de l’État en France à partir
d’un texte de P. Braud qui résume la thèse de
N. Elias (La Dynamique de l’Occident [1939]),
conformément aux IC. Ce qui permet ensuite de
caractériser l’État (notion du programme) au sens
de M. Weber (doc. 2) et d’en dégager la spécificité
(monopole de la violence légitime), avant d’abor-
der les trois modes de légitimité du pouvoir poli-
tique assurant l’obéissance des dominés (doc. 3).
La deuxième double page permet de répondre de
manière explicite à la première question de socio-
logie politique du programme « Pourquoi un ordre
politique ? », non seulement en s’interrogeant sur
le rôle que remplit un État (approche fonctionna-
liste) mais aussi pour quelles raisons historiques,
en prenant des exemples. Le Découvrir montre
les effets de l’absence d’État en Somalie, ce qui
illustre de manière inversée le rôle d’un État de
droit (notion au programme). Les fonctions que
joue l’État occidental pour Durkheim et Marx sont
présentées, ce qui permet de comprendre comment
l’État-providence interventionniste permet de
gérer le conflit capital-travail (doc. 3). Une mise
en perspective historique comparatiste (en Occi-
dent) permet de comprendre comment l’État qui
s’est dissocié de l’ordre culturel et religieux, de la
société civile et du marché, est devenu autonome,
bureaucratisé en France et en Prusse, alors que
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 des conditions historiques différentes ont conduit
à un État minimum aux États-Unis (absence de
passé féodal) ce qui relativise l’analyse de N. Elias
exposé dans la première double page (doc. 2).
La troisième double page présente les deux
conceptions de la nation comme communauté
culturelle et comme communauté politique, déten-
trice de la souveraineté (notions au programme),
distingue État et nation, et précise les critères de
l’État-nation (doc. 1). La Pologne permet d’illus-
trer la distinction entre État et nation. La nation
comme communauté culturelle n’a pas disparu
malgré la disparition de l’État polonais entre 1795
et 1919 comme État souverain et a permis la nais-
sance d’une Pologne État-nation (Découvrir).
L’État et la nation entretiennent donc des liens.
En France, l’État a construit la nation (doc. 2).
La quatrième double page amorce la deuxième
question du programme « Quelles sont les formes
institutionnelles de l’ordre politique ? ». En utili-
sant le « vocabulaire juridique et politique » (IC)
approprié, l’État de droit est défini comme État
qui a recourt aux lois pour exercer sa contrainte
et agit conformément aux lois (État légal, par
opposition à un État de police) en respectant la
hiérarchie des normes et, dans un État de droit
substantiel, en respectant les droits de l’homme
(sommet) (doc. 1) et le principe de séparation
des pouvoirs (texte de Montesquieu, doc.  2).
Le découvrir permet d’aborder la signification
concrète du « droit à un procès équitable » dans
un État de droit et la signification de la séparation
des pouvoirs est abordée avec un exemple récent :
pourquoi le Parlement ne peut-il fixer la rémuné-
ration du Président de la République ? (doc. 3)
La cinquième double page, « État unitaire, État
fédéral ? » distingue les formes étatiques. L’État
unitaire déconcentré, qu’on distingue de l’État
décentralisé, est défini et illustré en montrant
comment ces formes se sont développées (IC)
en France (doc. 1 et 2). L’État fédéral est défini et
distingué de la confédération et de l’État unitaire
(doc. 3) et illustré à l’aide de deux exemples
resitués dans leur contexte, celui de l’Allemagne
(Découvrir) et celui des États-Unis (doc. 4, De la
confédération à la fédération américaine).
La sixième double page, « Quelle démocratie
pour quelle légitimité ? » présente le lien entre
démocratie représentative et souveraineté pour
en aborder les limites (docs 1 et 2) et montre les
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raisons (notamment la montée de l’abstention, la
contestation de la légitimité des représentants,
etc.) qui amènent à mettre en place des formes
de démocratie participative dans les démocraties
représentatives (doc. 3 et Découvrir).
Les deux travaux dirigés ont pour thème la muta-
tion des institutions politiques. Le premier, consa-
cré à la crise de l’État fédéral belge, met en pers-
pective la formation historique de l’État belge,
qui n’est pas un État-nation, et montre comment
les formes institutionnelles se révèlent dans un
contexte économique et politique particulier,
source de crise politique. Le deuxième présente
les dispositifs de démocratie participative mis en
place à Berlin et en France pour en présenter l’in-
térêt et les limites.
◗◗Liens avec d’autres chapitres
L’État producteur de droit, détenteur du monopole
fiscal, ayant pour rôle la solidarité sont des thèmes
qu’on retrouve dans les chapitres 8 (« Les inter-
ventions de la puissance publique dans la régula-
tion des économies »), 9 (« Les effets du budget de
l’état sur l’économie ? »), et 17 (« Action publique
et régulation »). La notion d’État comme déten-
teur du monopole de la violence légitime peut
être mobilisée au cours du chapitre 14 (« Contrôle
social et déviance  »). Enfin l’appartenance à
la communauté nationale peut être reliée au
chapitre 12 (« Les caractéristiques des groupes
sociaux », notamment au doc. 4 p. 217).
◗◗Réponses aux questions
Ouverture de chapitre
››MANUEL, PAGES 260-261
Doc. 1 – Les modes d’organisation politique
dans le monde
Recherchez la définition de la royauté
et de la république.
Royauté ou monarchie : État gouverné par un roi
qui accède à un pouvoir souverain à vie de manière
héréditaire. République : forme de gouvernement
où le pouvoir et la puissance ne sont pas détenus
par un seul et dans lequel la charge de chef de
l’État n’est pas héréditaire.
Quelle est la forme d’organisation politique de la Grande
Bretagne ? Comparez-la à celle de la France.
C’est une monarchie constitutionnelle à régime
parlementaire où le monarque n’exerce pas le
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 pouvoir : c’est donc le Premier ministre qui repré-
sente la majorité au Parlement qui gouverne. En
France le régime est semi-présidentiel : le pouvoir
exécutif est, concrètement, partagé entre le chef de
l’État (président de la République élu et le chef de
gouvernement et le Premier ministre représentant
la majorité parlementaire. Ce n’est donc pas une
monarchie. C’est un régime hybride entre régime
présidentiel et régime parlementaire.
Doc. 2 – Le palais de l’Élysée, à Paris
Doc. 3 – L’Assemblée nationale à Paris
Doc. 4 – Le Palais de justice, à Paris
Reliez chaque forme de pouvoir (législatif,
judiciaire, exécutif) à l’un de ces monuments.
Pouvoir législatif : doc. 3, Assemblée nationale
Pouvoir judiciaire : doc. 4, Palais de justice
Pouvoir exécutif : doc. 2, palais de l’Élysée
Le pouvoir législatif est-il entièrement représenté ?
Sous la Ve République, le pouvoir législatif est
détenu par le Sénat et l’Assemblée nationale, mais
également par le peuple français lors de la mise en
œuvre du référendum législatif prévu par l’article 11
de la Constitution de 1958. Le pouvoir législatif est
le pouvoir qui vote et édicte la loi au sens large : il
n’est donc pas entièrement représenté ici.
1. Comment l’État moderne
naît-il de l’ordre politique ?
››MANUEL, PAGES 262-263
Découvrir – Le contrôle des frontières
a. Pourquoi Astérix et Obélix s’arrêtent-ils ?
Astérix et Obélix s’arrêtent parce qu’un soldat
romain leur ordonne de le faire : « Halte ! ». Ce
dernier représente le pouvoir (voir point notion
p. 263) romain (le Romain dispose d’une arme),
auquel Obélix et Astérix doivent obéir sur le terri-
toire helvète.
b. Qui exerce le contrôle des frontières
en Gaule ? En Helvétie ?
Le contrôle des frontières est exercé, en Gaule et
en Helvétie, par les soldats romains.
c. Comment expliquez-vous le comique
de la situation ?
Le comique de la situation s’explique par la répé-
tition du contrôle par le même soldat romain, sur
les deux mêmes personnes (Obélix et Astérix),
en un temps et une distance très brefs (quelques
secondes, quelques mètres), sur deux territoires
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(Gaule et Helvétie) qui relèvent de la même auto-
rité, l’Empire romain. Le contrôle des frontières
est habituellement effectué de part et d’autre de la
frontière par des représentants différents, d’auto-
rité étatique différente, la frontière délimitant le
territoire sur lequel un État a autorité.
d. Comment l’Helvétie est-elle distinguée
de la Gaule dans le dessin ?
L’Helvétie (la Suisse) est distinguée de la Gaule
(la France) par sa culture nationale de la propreté :
un tonneau portant l’inscription « détritus » est
en parfait état quand celui de la Gaule est couvert
de mousse et à peine lisible faute d’être entretenu
et repeint.
Doc. 1 – Ordre politique et genèse
de l’État en France
1. Expliquer. Comment est-on passé d’un pouvoir
militaire fragmenté à son unification en France ?
On est passé d’un pouvoir militaire fragmenté,
c’est-à-dire détenu de manière décentralisé par
« une multitude de petits et grands seigneurs » au
début du XIIe siècle, à son unification en fonc-
tion de deux facteurs : la création en 1439, sous
Charles VII, d’une armée permanente – qui devien-
dra par la suite une armée unique – sur le territoire
français, mais aussi des guerres et luttes perma-
nentes qui ont favorisé la concentration du pouvoir
militaire entre quelques grands seigneurs – les plus
puissants –, selon la même logique que celle selon
laquelle la concurrence commerciale fait surgir
des oligopoles. La concurrence militaire oligopo-
listique a conduit à la concentration d’un mono-
pole militaire sur le territoire français : « Louis XI
parvient à écarter la menace des grands seigneurs. »
2. Justifier. Montrez que les monopoles fiscaux,
d’une part et, militaire et policier, d’autre part,
se renforcent mutuellement.
Les monopoles militaire et policier signifient que
le souverain dispose d’une armée sur son territoire
et peut également user de la violence pour main-
tenir la paix intérieure et défendre ce territoire.
Les monopoles militaire et policier, d’une part,
fiscal d’autre part se renforcent mutuellement et de
manière dynamique : des ressources fiscales crois-
santes sont nécessaires pour financer le monopole
militaire et policier (territoire et armée plus impor-
tants), qui garantit le monopole fiscal. La consti-
tution d’un État autonome disposant d’un corps
de fonctionnaires permanent est justifiée par la
nécessité de mobiliser des ressources financières
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 afin de disposer d’une armée et d’une police
plus étendues qu’il faut entretenir et équiper, ce
qui nécessite de prélever et gérer des ressources
de la manière la plus efficace et la plus légitime
possible, d’où le recours à une rationalisation des
prélèvements s’appuyant sur le principe d’égalité
devant l’impôt.
3. Distinguer. En prenant l’exemple du monopole fiscal,
montrez en quoi l’État moderne se distingue
de l’État de l’Ancien Régime.
L’État moderne et l’État féodal se différencient
par les modalités de prélèvements, de définition
et de gestion de l’impôt. Dans l’État féodal, les
impôts sont prélevés par les fermiers généraux
(particuliers) au bénéfice du roi, mais aussi par
les seigneurs et le clergé (droits seigneuriaux et
dîme), de manière irrégulière, inégalitaire, sans
tenir compte de la capacité contributive de chacun.
Dans l’État moderne, une administration moderne
prélève les impôts, selon des règles qui s’imposent
à tous (égalité devant l’impôt obligatoire), en
proportion de leurs ressources (facultés contri-
butives). L’administration composée de fonction-
naires (recrutement par concours, hiérarchisation
des fonctions et des traitements, obéissance à des
règlements) assure le recouvrement et l’usage de
ces ressources publiques.
Doc. 2 – Qu’est-ce qu’un État ?
4. Lire. Quel moyen propre à L’État permet de le définir ?
Le moyen propre à l’État qui permet de le définir
est « le monopole de la contrainte physique légi-
time » sur un territoire et une population donnés.
Le pouvoir s’appuie donc sur la violence physique.
Elle est légitime parce qu’elle est acceptée et
suscite un consentement, c’est-à-dire « l’obéis-
sance à un ordre de contenu déterminé ».
5. Définir. Quelles sont les caractéristiques formelles
de l’État contemporain selon Max Weber ?
Les caractéristiques formelles de l’État contem-
porain selon Max Weber sont « une réglementa-
tion administrative et juridique, modifiable par
des lois », s’appliquant à tout le territoire et à la
population concernée, ainsi qu’une administration
bureaucratique rationnelle en finalité (nomination
des agents à une fonction selon la qualification,
hiérarchie des traitements et des fonctions, contrôle
hiérarchique) qui applique les règles de droit élabo-
rées par le pouvoir politique et s’y soumet.
6. Argumenter. Montrez que la violence
n’est pour l’État qu’un ultime recours.
La violence n’est qu’un ultime recours pour
l’État. Comme le montre, par exemple, l’illus-
tration d’Astérix, le contrôle aux frontières par
le garde romain représente une menace puisqu’il
est le représentant de la force publique (il porte
une arme), mais l’usage de la force ne sera effectif
qu’en cas de non-respect de la consigne, c’est-à-
dire si Astérix n’obéit pas à l’injonction qui lui
est adressée sur le territoire helvète.
Doc. 3 – Pourquoi obéit-on au pouvoir ?
7. Illustrer. De quel(s) type(s) de domination
(traditionnelle, charismatique, légale-rationnelle)
relève chaque exemple suivant :
a. le pouvoir patriarcal ;
b. le chef d’un parti élu par ses pairs ;
c. l’administration bureaucratique ?
Le tableau ci-dessous justifie en quoi chaque
exemple renvoie à un type de domination dont le
fondement de la légitimité est différent :

Domination fondée sur

une forme de pouvoir…
En vertu d’une croyance
partagée fondée sur…
Qui conduit à obéir à…
Exemples
traditionnelle charismatique légale-rationnelle
« des coutumes sancti- « la “légalité” »,
fiées par leur validité « la validité d’un statut
« la grâce personnelle
immémoriale et par légal et d’une “compé-
et extraordinaire d’un
l’habitude enracinée tence” positive fondées
individu »
en l’homme de les sur des règles établies
respecter » rationnellement »
Au patriarche,
Au prophète, au chef de
au seigneur terrien, À un ordre impersonnel,
guerre élu, au souverain
à toute personne au « serviteur de l’État »
plébiscité, au chef de
détentrice du pouvoir désigné.
parti politique.
désignée par la tradition.
b. Chef d’un parti élu c. Administration
a. Le pouvoir patriarcal
par ses pairs bureaucratique

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 BILAN
Faire le point
Quelles sont les caractéristiques du pouvoir politique
dans la société féodale et dans un État moderne ?
Dans la société féodale (en France) , le pouvoir
politique est fragmenté sur le territoire entre des
seigneurs féodaux qui mènent des guerres perma-
nentes (violence décentralisée), ce qui favorise le
processus de concentration et de centralisation
du pouvoir militaire et fiscal selon Norbert Elias.
L’État moderne est le résultat de ce double proces-
sus : c’est une institution administrative qui reven-
dique sur un territoire avec succès le monopole
de la violence physique légitime (police, armée),
fiscal, en s’appuyant sur des règlements, des lois
ce qui s’inscrit dans le cadre d’une domination
légale-rationnelle considérée comme une des trois
formes de légitimité du pouvoir selon Max Weber.
2. Quel rôle pour l’État?
››MANUEL, PAGES 264-265
Découvrir – L’absence d’État en Somalie
a. Quels problèmes engendre l’absence d’État
en Somalie ?
L’absence d’État (« failed state » ou État failli) en
Somalie engendre la violence, faute d’institutions
(police, armée, justice) à même de faire respecter
l’ordre et de garantir des services publics : luttes
armées internes, insécurité pour les personnes
(absence de respects des droits fondamentaux,
terrorisme et autres formes de violences) et pour
les biens sur le territoire et sur les eaux territo-
riales (droits de propriété non respectés, pirate-
ries), la fragmentation du territoire somalien et
l’absence de frontières garanties au Sud. On notera
que le Somaliland créé en 1992 (en s’appuyant
sur des conventions clanique et un nouvel État)
n’a ni ports pirates, ni attaque terroriste et que ses
frontières sont respectées. Pour autant les camps
de réfugiés au Yémen et en Éthiopie n’ont pas
disparu.
b. Comment les États voisins sont-ils touchés ?
Les États voisins de la Somalie sont touchés par la
piraterie maritime, l’afflux de réfugiés somaliens
sur leur territoire, la difficulté de sécuriser des
frontières, ce qui les amènent à une lutte armée
contre les Chabab et à subir des attaques terro-
ristes Chabab sur leur territoire (y compris par
des Kenyans qui les soutiennent ).
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Doc. 1 – Le rôle de l’État selon Durkheim
et Marx
1. Expliquer. Comment Durkheim définit-il
l’État et explique-t-il son extension ?
Durkheim considère l’État comme un organe de
la société défini par les fonctions qu’il exerce :
– il est producteur de droit et organise la vie morale
de la société (fonction de régulation sociale) ;
– il organise les relations de solidarité entre les
membres de la société et produit des services
communs (fonction d’intégration sociale) ;
– il contrôle l’éducation (fonction de socialisa-
tion avec l’école laïque, gratuite et obligatoire en
France, par exemple).
Durkheim explique l’extension de l’État par le
développement des sociétés qui deviennent plus
complexes en raison de l’accroissement de la divi-
sion du travail (« les tâches se diversifient, les
rôles sociaux se spécialisent ») : l’État est le seul
organe à pouvoir produire des relations de solida-
rité et une morale commune dans une société où
les individus se différencient et s’individualisent.
2. Illustrer. Pour chaque passage souligné,
donnez un exemple.
Les exemples demandés sont indiqués entre
parenthèses.
Pour Durkheim, l’État « contribue à l’établisse-
ment de relations de solidarité entre ses membres »
(système de protection sociale, État-providence,
droits sociaux, redistribution des richesses),
« contrôle leur éducation » (école publique avec
des programmes nationaux en français, service
militaire obligatoire), « met en place et gère pour
eux des services communs » (services juridiques,
administratifs, police…).
Pour Marx, l’État est « un instrument, ou une
“machine” au service des intérêts de la bour-
geoisie » (institutions nécessaires au marché :
monnaie, normes juridiques et techniques –
comme les poids et mesures –, règles concernant
les conflits sociaux, protection sociale – cotisa-
tions sociales pesant sur les salaires –, fiscalité).
3. Distinguer. En quoi les deux conceptions du rôle
de l’État présentées dans ce document diffèrent-elles ?
Durkheim propose une vision irénique (porteuse
de paix), harmonieuse de la société où l’État
joue un rôle positif et coopératif en organisant la
coopération des membres de la société, alors que
Marx met en évidence une vision conflictuelle
17/07/15 15:14
 de la société où l’État, dans l’ordre politique, est
l’instrument de la domination sociale de la classe
bourgeoise, dont les intérêts s’opposent à ceux des
dominés (prolétariat).
Doc. 2 – État « minimum »
ou « bureaucratisé »
4. Expliquer. Comment Marx explique-t-il
qu’aux États-Unis l’État ne s’est pas « institutionnalisé » ?
Marx explique qu’aux États-Unis, l’État ne s’est
pas « institutionnalisé » (définition d’une « insti-
tution », manuel p. 277), c’est-à-dire que l’État
n’est pas devenu une organisation dotée de règles
stables, bureaucratisée, assurant son autonomie
par rapport à la société civile (il n’y a pas de
recrutement par concours de fonctionnaires,
dont le statut et l’emploi est garanti), parce que
l’État n’est pas aux États-Unis le résultat d’un
processus de concentration de pouvoirs féodaux
fragmentés comme dans l’Europe continentale
(voir doc. 1, p. 262). Il « a été d’emblée soumis
à la société bourgeoise et à son mode de produc-
tion  ». Remarque  : Marx envisage donc que
l’État puisse ne pas être le simple instrument
d’une bourgeoisie dominante quand l’État s’est
institutionnalisé.
5. Déduire. Qui doit dans ces conditions
assurer les relations de solidarité
entre les membres de la société ?
Les relations de solidarité entre les membres de
la société d’un État minimum relèvent donc de la
société civile (associations, entreprises).
6. Décrire. Quels sont les modes d’interventions
de l’État ?
L’État intervient de diverses manières : en préle-
vant des impôts, en mettant en place les conditions
favorables à l’accumulation du capital (règles,
subventions, crédits d’impôt pour l’innovation...),
en finançant la protection sociale et des services
publics. Il joue ainsi le rôle de médiateur dans le
conflit pour le partage des richesses qui oppose
les travailleurs aux moyens de production.
7. Expliquer. Pourquoi peut-on parler
d’État interventionniste ?
Dans une situation de crise économique ou finan-
cière, l’intervention de l’État contribue à renfor-
cer sa légitimité, à condition qu’il parvienne à
restaurer (ou maintenir) le bien-être en limitant
le chômage tout en assurant son autonomie finan-
cière, sans nuire aux conditions d’accumulation
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du capital. L’exemple de l’Irlande ou de la Grèce
montre qu’il s’agit d’un exercice difficile : une
augmentation des impôts pour réduire la dette
publique résultant du sauvetage des banques
pèse sur le bien-être de la population dont le
pouvoir d’achat a déjà été réduit avec la montée
du chômage et de la pauvreté, ce qui conduit à une
perte de légitimité du pouvoir en place.
BILAN
Faire le point
Vous montrerez quels rôles peut jouer l’État
dans nos sociétés.
L’État est producteur de droit qui organise la
vie morale (conscience collective), assure ainsi
le respect d’un ordre social et garantit les droits
fondamentaux des individus. Par le droit, il contri-
bue à établir une solidarité entre les individus, en
s’appuyant sur la gestion de services communs et
une éducation morale (É. Durkheim)
L’État moderne est, pour K. Marx, au service d’une
classe dominante (la bourgeoisie) qui détient les
moyens de production dans notre société capita-
liste mais dans les États féodaux (Prusse, France),
l’État s’est bureaucratisé et autonomisé, séparé du
pouvoir religieux et n’est pas le simple instrument
de la bourgeoisie dominante.
L’État interventionniste (État-providence), fruit
d’un compromis social, qui assure la coopération
entre deux classes antagonistes en garantissant aux
travailleurs une protection sociale et aux proprié-
taires des moyens de production des conditions
favorables à l’accumulation du capital.
3. Comment distinguer
État et nation ?
››MANUEL, PAGES 266-267
Découvrir – La Pologne entre 1795 et 1919
a. Comparez le territoire de l’État polonais
avant 1795 et après 1795. Qu’en concluez-vous ?
Après 1795, l’État polonais a disparu : il n’y a
plus de territoire polonais. Celui-ci a été partagé
entre la Prusse, l’Autriche et la Russie.
b. La nation a-t-elle disparu ? Quel a été son rôle ?
La nation polonaise fondée sur une population
ayant une histoire, une langue communes, des
croyances communes n’a pas disparue. C’est
justement pour cela que les polonais vont pouvoir
faire entendre leur revendication territoriale qui
17/07/15 15:14
 sera prise en compte dans le Traité de Versailles
et donnera lieu à la création d’une Pologne
indépendante.
Doc. 1 – Le point sur… les États sont-ils
tous des nations ?
1. Distinguer. Quels critères définissent la nation
dans la conception française et allemande ?
La conception allemande de la nation représentée
notamment par Herder est fondée sur des critères
ethnique et linguistique. Ainsi, l’annexion de l’Al-
sace-Lorraine par l’Allemagne a pu être justifiée
au nom de la conception allemande de la nation
comme communauté culturelle (voir point notion
p. 266), puisqu’elle devait être considérée comme
germanique. conception française de la nation
formulée par Renan est fondée sur un critère poli-
tique (la libre autodétermination des peuples) :
c’est une communauté politique (voir point notion
p. 266), composée de citoyens qui ont exprimé
par leur libre consentement la volonté de vivre
ensemble en acceptant des institutions communes
qui les gouvernent.
2. Illustrer. Donnez des exemples d’État
qui ne sont pas des nations aujourd’hui.
Exemples d’États, aujourd’hui, qui ne sont pas
des nations au sens de communauté culturelle :
– la Belgique, État fédéré qui reconnaît trois
communautés linguistiques (voir TD 1 p. 274) :
flamande, française et germanophone ;
– la Suisse, État fédéré qui comprend quatre
langues nationales : allemand, français, italien
et romanche ;
– le Canada, État fédéré qui comprend deux
langues officielles, le français et l’anglais, l’inukti-
tut (langue des Inuits parlée dans trois territoires
canadiens  : le Nunavut, qui est une province
autonome depuis 1999, le Nunavik québécois et
le Nunatsiavut – au nord du Labrador) n’étant
pas une langue officielle au niveau fédéral mais
seulement sur le territoire du Nunavut (lois sur les
langues officielles de 2009), alors qu’elle est la
troisième langue la plus parlée (majoritairement
dans le Nunavut) ;
– la Turquie, État qui comprend plusieurs nations,
turque et kurde par exemple.
3. Argumenter. En quoi la langue contribue-t-elle
à l’intégration (ou cohésion) de la société ?
La langue contribue à la cohésion de la société
en permettant les interactions entre les individus,
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ce qui renforce les liens sociaux, en permettant la
transmission et le maintien des valeurs, croyances,
pratiques et normes à l’occasion de la socialisation
primaire (notamment par l’école) et secondaire.
Doc. 2 – De l’État à l’État-nation français
4. Illustrer. Pour chacun des « éléments symboliques
et matériels » énumérés, donnez un exemple français.
Monuments culturels  : Tour Eiffel, palais du
Louvre… Lieux de mémoire : boulevard de Sébas-
topol à Paris (victoire pendant la guerre de Crimée
[1853-1855]), nombreux lycées Saint-Exupéry…
Fête nationale : 14 juillet (depuis 1889). Animal
emblématique : le coq. Sportifs : Zinedine Zidane,
Amélie Mauresmo, Tony Parker, David Douillet…
Hymne national : la Marseillaise. Drapeau : depuis
la Révolution française, bleu (avec le rouge,
couleur de la ville de Paris), blanc (couleur de la
monarchie), rouge. Spécialités culinaires : quiche
lorraine, bœuf bourguignon, ratatouille niçoise,
éclairs, galette des Rois, etc.
5. Argumenter. Quels sont les avantages
d’une économie nationale pour les entreprises,
les consommateurs et les travailleurs ?
Les avantages d’une économie nationale pour les
entreprises, les consommateurs et les travailleurs
sont la formation d’un marché du travail national
à travers la mise en place de règles et d’institu-
tions nationales : une même monnaie, un droit du
travail, des règles de gestion de conflit du travail
et des relations sociales, un système de protection
sociale, une éducation obligatoire et en français,
des diplômes nationaux, des normes techniques
nationales. Ces institutions favorisent une mobi-
lité des hommes et des capitaux sur le territoire
national.
6. Résumer. Comment l’État a-t-il construit
une identité nationale ?
L’État en France a construit une identité natio-
nale commune (valeurs, langue, histoire, mémoire
collective, symboles) en s’appuyant sur des insti-
tutions nationales communes (armée, école,
administration, marché, monnaie, règles et lois
communes – y compris système de protection
sociale, gestion des conflits et relations sociales)
fondées sur l’appartenance à une même commu-
nauté politique. Ces institutions ont eu un rôle
de socialisation. Ainsi, l’école et l’armée, obli-
gatoires, ont contribué à la transmission d’une
langue commune et d’une morale civique
17/07/15 15:14
 nationale (défense de la patrie, histoire nationale,
français obligatoire, éducation à la citoyenneté
française...) qui permet d’accepter les « sacrifices
et les dévouements » pour la nation.
7. Expliquer. Qu’est-ce que la communauté des citoyens ?
La communauté des citoyens est l’ensemble des
électeurs.
BILAN
Faire le point
Montrez comment l’État et la nation peuvent
renforcer mutuellement leur légitimité.
L’État peut renforcer sa légitimité en favorisant
l’émergence et la persistance de représentations
et d’une communauté nationale par la création
d’institutions nationales : école, service militaire,
monnaie commune, langue officielle nationale...
(exemple de la France).
La nation fondée sur une communauté de langue
et de culture peut favoriser l’émergence de reven-
dications territoriales débouchant sur la création
d’un État souverain, un État-nation (exemple de
la Pologne).
4. Qu’est-ce qu’un État de droit ?
››MANUEL, PAGES 268-269
Découvrir – La Convention européenne
des droits de l’homme
a. Sur quels principes de droit repose
un procès équitable ?
Un procès équitable repose sur la présomption
d’innocence, le droit d’être défendu par un avocat,
et d’être jugé par un juge indépendant et impartial.
b. Comment ce droit est-il garanti en pratique ?
Ce droit est garanti en pratique par l’obligation
faite à la partie adverse, au juge, aux medias de
respecter la présomption d’innocence, par la mise
en place d’un avocat commis d’office, c’est-à-dire
payé par l’État pour les personnes qui n’en ont pas
les moyens financiers, par la possibilité de voies
de recours en appel, d’aller devant la Cour euro-
péenne des droits de l’homme (si le traité signé par
la France n’est pas respecté) mais aussi à la suite
de la réforme constitutionnelle de 2008, possibilité
de poser la question prioritaire de constitutionna-
lité (QPC) depuis 2010 pour vérifier si la loi qui
s’applique au cours du procès est conforme à la
Constitution française.
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Doc. 1 – Le point sur… l’État de droit
et la hiérarchie des normes
1. Distinguer. Quelles sont les différences
entre un État de droit et un État de police ?
L’État de droit agit en ayant recours aux lois et
aux règlements et en se conformant lui-même à
la loi qui définit les règles de ses moyens d’action
alors que l’État de police a une administration qui
agit de manière arbitraire en vue d’atteindre les
fins qu’il se propose.
2. Expliquer. Dans un « État de droit substantiel »,
quel rôle joue la hiérarchie des normes juridiques ?
Dans un « État de droit substantiel », la hiérarchie
des normes juridiques implique que les règle-
ments émanant du pouvoir exécutif doivent se
conformer aux lois émanant du pouvoir législatif,
elles-mêmes devant se conformer à la Constitution
garante des droits fondamentaux des personnes
et des citoyens. Le sommet de la hiérarchie des
normes est donc constitué par l’ensemble des
droits fondamentaux des personnes et des citoyens
auxquels tous les traités, les lois, les règlements
doivent se conformer.
3. Illustrer. Les décisions suivantes sont-elles
conformes à un État de droit ?
Oui : a. La participation d’un salarié à un mouve-
ment de grève ; b. L’interdiction de fumer dans
un lycée conformément à la loi Evin ; d. L’État
français condamné par la CEDH le 14 octobre
2010 pour ne pas permettre « dès le début de la
garde à vue, de garantir l’ensemble des droits
de la défense, en particulier celui d’être assisté
d’un avocat durant les interrogatoires menés par
la police. » (l’État peut être condamné s’il ne
respecte pas les droits fondamentaux).
Non : c. Une dispense de payer les impôts pour
les proches du ministre des Finances (le principe
d’égalité devant l’impôt doit s’appliquer à tous).
Doc. 2 – La séparation des pouvoirs
4. Décrire. Quels sont les trois pouvoirs
distingués par Montesquieu ?
Montesquieu distingue trois sortes de pouvoirs :
le pouvoir législatif ou celui de faire la loi ou
de l’abroger, le pouvoir exécutif qui prend les
décisions en matière de paix ou de guerre, établit
la sûreté, rend possible l’exécution des lois et le
pouvoir judiciaire qui est celui du juge.
5. Définir. Comment peut-on définir le despotisme
ou un régime autoritaire en utilisant cette distinction ?
17/07/15 15:14
 Le despotisme ou régime autoritaire se définit
par la confusion des pouvoirs législatif, exécutif
et judiciaire.
6. Expliquer. Pourquoi la séparation des pouvoirs
est-elle une composante de l’État de droit ?
La séparation des pouvoirs et une composante de
l’État de droit parce qu’elle permet selon Montes-
quieu au « pouvoir d’arrêter le pouvoir » et donc
d’éviter l’arbitraire lié à la confusion des pouvoirs.
C’est pourquoi la séparation des pouvoirs est un
élément essentiel de la conception substantielle
de l’État de droit.
7. Analyser. Pourquoi la séparation des pouvoirs
est-elle une composante de l’État de droit ?
Le Conseil constitutionnel a censuré la loi sur
la diminution de salaire du président en 2012 au
nom du « principe de séparation des pouvoirs ».
Le Parlement ne peut décider ni du niveau, ni de
l’existence de la rémunération du président de la
République pour éviter toute forme de pression
sur le président. De la même manière, seuls les
parlementaires peuvent fixer leur rémunération.
BILAN
Faire le point
Vous présenterez les principales caractéristiques
d’un État de droit.
Un État de droit qui se distingue de l’État de
police, est un État qui a recours au droit (lois et
règlements) pour imposer sa contrainte (vision
instrumentale de l’État de droit)
Un État de droit, assujetti au droit, agit et se
conforme aux lois et au respect de la hiérarchie des
normes de droit formulée par Hans Kelsen (vision
formelle de l’État de droit, typique de l’État en
France et Allemagne), dont le respect est garanti
par un juge indépendant (en France, tardivement
avec le Conseil constitutionnel (1958) et pour les
justiciables avec la QPC en 2010), ce qui suppose
en théorie la séparation des pouvoirs exécutif,
législatif et judiciaire (Montesquieu)
Un État de droit comporte des qualités substan-
tielles, selon la Rule of law britannique (vision
substantielle de l’État de droit), qui apporte aux
citoyens la garantie de leurs droits et libertés
fondamentales (norme juridique supérieure),
propre à toute démocratie.
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5. État unitaire, État fédéral ?
››MANUEL, PAGES 270-271
Découvrir – L’Allemagne, État fédéral
a. Quelle est la capitale de l’État fédéral ?
Berlin est la capitale de l’État fédéral.
b. Quelle est la capitale du Land de Brandebourg ?
La capitale de l’État de Brandebourg est Potsdam.
c. Pourquoi peut-on parler d’une forte autonomie
des Länder ?
On peut parler d’une forte autonomie des Länder
parce qu’ils ont leur propre constitution, leur
propre parlement, leur propre gouvernement
dispose d’une autonomie en matière d’éducation,
police et politiques culturelles.
Doc. 1 – L’évolution de l’État unitaire
en France
1. Distinguer. Quelle différence y a-t-il
entre un préfet et un président du Conseil général ?
Le préfet est un agent de l’État (fonctionnaire) qui
est nommé par le ministère de l’Intérieur, alors
que le président du Conseil général – qui s’appelle
maintenant Conseil départemental – est élu par les
conseillers du département. En effet, la préfecture
est une administration déconcentrée alors que le
Conseil général puis départemental est l’organe
décisionnaire d’une collectivité territoriale.
2. Expliquer. Que peut faire une collectivité territoriale
quand le transfert de compétences de l’État
correspond à un transfert de ressources insuffisant ?
Quand le transfert de compétences de l’État vers
une collectivité territoriale s’accompagne d’un
transfert de ressources insuffisant, les collectivi-
tés territoriales dotées de la personnalité juridique
peuvent aller en justice et exiger l’application de
la « compensation financière » inscrite dans la
loi (2003).
Doc. 2 – Le point sur… l’organisation
territoriale de l’État unitaire
3. Justifier. Pourquoi parle-t-on d’un État unitaire ?
On parle d’État unitaire parce que les règles de
droit sont les mêmes sur tout le territoire et que
l’application de ces règles est réalisée par le même
pouvoir d’État (système judiciaire et police).
4. Distinguer. Quelles différences y a-t-il
entre un État unitaire déconcentré et décentralisé ?
Les différences sont présentées sous forme d’un
tableau (voir page suivante).
17/07/15 15:14
 État unitaire déconcentré
Légitimité du Administrative : nomination des représen- Politique : élection des membres
pouvoir local tants locaux par le pouvoir central.
Nature
Délégation de pouvoirs centraux.
des transferts
Présence ou non
Non : l’administration déconcentrée
d’une « libre
est subordonnée au pouvoir central.
administration » ?
Doc. 3 – Le point sur… confédération
et fédération
5. Distinguer. Quelles sont les différences
entre une fédération et une confédération ?
un État unitaire et une fédération ?
Une confédération est une alliance de plusieurs
États souverains qui peuvent faire sécession, alors
qu’une fédération est un État souverain dans
lequel il existe un partage de compétences entre
État fédéral et États fédérés, organisés par une
Constitution. Les États fédérés ne peuvent donc
pas faire sécession et le droit des États fédérés est
soumis au droit fédéral (hiérarchie des normes).
Ce ne sont pas des États souverains : seul l’État
fédéral détient la souveraineté.
Dans un État unitaire, les règles de droit sont les
mêmes sur tout le territoire et leur application est
réalisée par le système judiciaire et policier, alors
que dans une fédération, le droit des États fédérés
(et son application) peut différer d’un État à un
autre, même s’ils ont une Constitution commune.
Doc. 4 – De la confédération à la fédération
américaine
6. Distinguer. Qui détient le pouvoir exécutif
et législatif de 1777 à 1787 ? et après 1787 ?
De 1777 à 1787, le pouvoir législatif et exécutif
est détenu par chacun des treize États américains
parce qu’il s’agit d’une confédération d’États. La
Constitution américaine de 1787 est celle d’un
État fédéral où le pouvoir exécutif est conféré à
un président des États-Unis d’Amérique et où le
pouvoir législatif est attribué au Congrès, composé
d’un Sénat (2 représentants par État) et d’une
chambre des représentants élus par les citoyens.
BILAN
Faire le point
Distinguez État unitaire et État fédéral.
Un État unitaire est un État souverain qui applique
les mêmes règles de droits à toute la population
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État unitaire décentralisé
d’une autorité locale par les citoyens.
Transferts de compétences
et de ressources.
Oui : les collectivités territoriales sont
dotées d’une personnalité juridique,
d’une autonomie administrative et
soumises au respect des règles communes.
résidant sur un territoire, en s’appuyant sur une
police et une justice nationales. Le pouvoir peut
être centralisé ou déconcentré (délégué à des
représentants locaux fonctionnaires, représentants
le pouvoir exécutif) ou décentralisé (les représen-
tants locaux sont élus et disposent d’une autono-
mie administrative).
Dans une fédération, il existe un partage des
compétences entre État fédéral souverain et
États fédérés , entités autonomes dotées de leur
propre gouvernement, organisé par la Consti-
tution fédérale. Les États fédérés ne sont pas
des États indépendants, au sens international,
disposent d’une certaine autonomie (règles de
droit propre à chaque État) tout en reconnaissant
à l’État fédéral, une autorité supérieure commune
(règles de droits communes comme la Constitu-
tion fédérale, souveraineté et pouvoir en matière
de politique étrangère). Les règles de droit peuvent
varier d’un État fédéré à un autre parce qu’ils ont
leur propre constitution.
6. Quelle démocratie
pour quelle légitimité ?
››MANUEL, PAGES 272-273
Découvrir – Un budget participatif
a. Qui vote le budget d’une commune ?
Le budget d’une commune est voté par les Conseil-
lers municipaux qui siège au Conseil municipal.
b. Pourquoi peut-on parler d’une participation
des citoyens à la prise de décision des investissements ?
On peut parler d’une participation des citoyens :
1) parce qu’ils peuvent proposer des projets d’in-
vestissement pour leur arrondissement ou pour
tout Paris à hauteur de 5% du budget d’investis-
sement de la ville ; 2) parce qu’une fois retenue
les projets qui seront soumis au vote, les citoyens
de la commune voteront pour les projets qu’ils
17/07/15 15:14
 souhaitent voir retenus. Le résultat du vote déter-
mine les projets retenus.
Doc. 1 – Formes de souveraineté
et démocraties
1. Distinguer. Faites un tableau permettant de montrer
les différences entre démocratie directe et démocratie
représentative selon le type de mandat et la forme
de souveraineté.
Les différences entre démocratie directe et démo-
cratie représentative sont présentées sous la forme
d’un tableau :
Démocratie Démocratie
directe représentative
Type de
Impératif Représentatif
mandat
Souveraineté
Forme de
populaire ou
Souveraineté
souveraineté nationale
fractionnée
2. Distinguer et justifier. Selon l’article 3
de la Constitution française du 4 octobre 1958,
« la souveraineté nationale appartient au peuple
qui l’exerce par ses représentants et par la voie du
référendum ». De quelle forme de démocratie s’agit-il ?
La Constitution de 1958 pose le principe d’une
démocratie représentative, la souveraineté natio-
nale impliquant l’interdiction du mandat impéra-
tif, comme le précise l’article 3 : « La souverai-
neté nationale appartient au peuple qui l’exerce
par ses représentants ». La démocratie directe ou
participative est circonscrite aux référendums dont
l’initiative revient au président de la République,
sur proposition du gouvernement ou proposition
conjointe des deux assemblées.
3. Expliquer et illustrer. En prenant l’exemple de
la France, expliquez la signification du passage souligné.
Le vote concerne l’ensemble des citoyens,
hommes (depuis 1848) et femmes (depuis 1944),
majeurs, disposant de leurs droits civiques, sans
restriction de cens. Chacun représente une voix.
L’isoloir et l’enveloppe (depuis 1913) ont rendu le
vote secret en France, ce qui individualise le vote.
Doc. 2 – Qu’est-ce qu’un gouvernement
représentatif ?
4. Justifier. Quels aspects du gouvernement
représentatif relèvent de l’oligarchie ? Pourquoi ?
« L’élection est une procédure oligarchique en
ce qu’elle réserve les charges à des individus
éminents que leurs concitoyens jugent supérieurs
aux autres ». Le gouvernement représentatif traduit
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une division du travail politique entre, d’une part,
une minorité d’élus (les représentants) qui ne sont
pas liés par leurs promesses auprès des électeurs et
ne sont pas révocables à tout moment, et dont les
qualités à gagner l’élection et à remplir leur charge
sont considérées comme élevées par les électeurs
et, d’autre part, les électeurs qui, en dehors de
l’élection, n’ont plus le pouvoir de décision.
5. Expliquer et justifier. « Le gouvernement
du peuple par la majorité » est-il suffisant
pour définir une démocratie représentative ?
Pourquoi la liberté et l’égalité sont-elles essentielles
dans une démocratie représentative ?
« Le gouvernement du peuple par la majorité »
n’est pas suffisant pour définir une démocratie
représentative.
La liberté d’opinion et sa libre manifestation à
travers les journaux, les pétitions, les manifesta-
tions, l’expression des partis d’opposition consti-
tuent un contrepoids à l’indépendance des gouver-
nants, par l’intermédiaire des élections, mais aussi
au moment des élections. L’égalité offre à tous
les citoyens l’égale liberté de choisir ses repré-
sentants et de les sanctionner. Ces deux aspects
réduisent l’aspect oligarchique du gouvernement
représentatif.
Doc. 3 – Le point sur… la démocratie
participative
6. Justifier. Montrez que la démocratie participative
a une double signification.
Dans une démocratie directe, la démocratie parti-
cipative est une forme d’exercice du pouvoir ou
un système de gouvernement où tous les citoyens
participent aux décisions politiques. Dans une
démocratie représentative où les décisions poli-
tiques sont prises par les représentants, il s’agit
d’un partage du pouvoir où les citoyens participent
de manière ponctuelle.
7. Illustrer. Quelles formes peut prendre la démocratie
participative dans une démocratie directe ?
dans une démocratie représentative ?
Dans une démocratie directe, la démocratie parti-
cipative peut prendre la forme de débat et vote
décisionnaire des citoyens, tirage au sort des
citoyens pour remplir des charges publiques de
police/armée, justice (référence à la démocratie
athénienne). Dans une démocratie représentative,
la démocratie participative peut se traduire par le
vote des représentants au moment des élections,
le fait de donner son avis dans le cadre de débats
17/07/15 15:14
 ou d’un budget participatif, le fait de codécider
avec les élus sur des décisions d’investissement
de quartier.
BILAN
Faire le point
Vous montrerez l’intérêt de la démocratie participative
dans une démocratie représentative.
La démocratie participative est une forme de
partage et d’exercice du pouvoir qui peut prendre
des formes diverses (communication, information,
consultation, concertation, implication, co-déci-
sion, délibération...) impliquant des citoyens en
dehors de l’élection des représentants.
Elle peut être un moyen d’optimiser la rationalité
des solutions proposées et des décisions prises,
d’anticiper les conflits et de les désamorcer, et
ainsi de rendre les projets indiscutables pour les
représentants élus, dont la légitimité est alors
consacrée, sans remettre en cause la division du
travail politique entre gouvernants et gouvernés
typique d’une démocratie représentative.
Elle peut aussi favoriser l’implication dans les
affaires publiques et réduire la crise de représen-
tation qui se traduit par une défiance à l’égard des
hommes politiques élus et une montée de l’abs-
tention électorale.
◗◗Travaux dirigés
››MANUEL, PAGES 274-275
TD1 – La Belgique : un État en crise ?
Doc. 1 – Les origines d’une fracture
1. Quels facteurs vont cimenter l’opposition
des régions belges au pouvoir néerlandais et
permettre l’indépendance de la région en 1830 ?
Trois facteurs ont cimenté l’opposition des régions
belges au pouvoir néerlandais et permis l’indé-
pendance de la Belgique :
– la réduction des libertés par Guillaume Ier ;
– le traitement qui désavantage les catholiques
majoritaires dans les régions belges ;
– le néerlandais imposé à une population qui parle
le français ou le flamand.
2. Au XIXe siècle, peut-on parler d’une nation belge ?
d’un État unitaire belge (doc. 1 et 2) ?
Au XIXe siècle, on ne peut pas parler d’une
nation belge parce que la Belgique comprend trois
communautés culturelles (francophone, flamande
et germanophone). La Belgique n’est pas un État
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unitaire : « chaque communauté linguistique et
région administrative est souveraine dans le cadre
de ses compétences ». Il n’y a donc pas les mêmes
règles juridiques sur tout le territoire belge.
3. Comment peut-on expliquer le risque de fracture
entre les deux communautés linguistiques ?
Le risque de fracture entre la Flandre néerlan-
dophone et la Wallonie francophone s’explique
par une crise politique (depuis 2007), des raisons
historiques et culturelles. Les francophones ont
imposé le français comme la langue quasi-offi-
cielle en novembre 1830 en Belgique (la reven-
dication flamande de publication des lois dans les
deux langues sera satisfaite en 1898).
Doc. 2 – Un État fédéral depuis 1993
4. Quelle est la particularité de Bruxelles capitale ?
de la communauté germanophone ?
Bruxelles est une capitale qui a deux commu-
nautés linguistiques reconnues (bilingue) et qui
constitue une région administrative. La commu-
nauté germanophone, insérée dans la région
wallonne, ne constitue pas une région adminis-
trative spécifique.
5. Pourquoi peut-on dire que l’État belge
est déjà une confédération ?
Si chaque communauté ou région est souveraine
dans le cadre de ses compétences, l’État belge est
seul souverain en droit international.
Doc. 2 – Ce système fédéral est-il pertinent ?
6. Quels facteurs économiques et sociaux
renforcent le conflit culturel et politique ?
Le conflit culturel entre Flamands et Wallons est
renforcé par des facteurs économiques et sociaux :
la prospérité économique en Flandre et le déclin
industriel en Wallonie se traduisent par une inéga-
lité face au chômage, plus élevé en Wallonie, cette
région se trouvant être le principal bénéficiaire de
l’assurance chômage et plus pauvre, alors que la
Flandre contribue davantage à son financement.
7. Quelles sont les critiques de P. Van Parijs
au sujet du système fédéral belge ?
P. Van Parijs critique le double système fédéral,
source de conflits entre Flamands et Wallons. Il
propose de le supprimer en mettant en place quatre
régions combinant spécificités administratives et
linguistiques et l’absence de circonscription élec-
torale fédérale élue par l’ensemble des Belges (pas
de partis belges), celle-ci conduisant à opposer
partis wallons et partis flamands.
17/07/15 15:14
 En lien avec ce TD, 2 vidéos du manuel numé-
rique présentent la crise belge de 2007 et l’accord
conclu en octobre 2011, et peuvent être accom-
pagnées de questions de ce type :
Quel est la nature de l’État belge ? Quelles sont
les différences de conception de l’État pour les
Flamands et les Wallons ? Quel accord a finale-
ment rassemblé Flamands et Wallons ?
TD2 – Vers une démocratie
participative ?
Doc. 1 – L’expérience berlinoise
1. Comment sont composés les jurys citoyens berlinois ?
Les jurys sont composés pour moitié de personnes
tirées au sort sur la liste des résidents et pour
moitié de citoyens organisés ou actifs sur leur
quartier.
2. Quelle est leur compétence ?
Ils ont un pouvoir de décision circonscrit : l’admi-
nistration s’engage à suivre leur avis dans la limite
de ses compétences et des lois en vigueur et pour
un budget limité.
3. Pourquoi cette procédure est-elle plus démocratique
que celle des assemblées de représentants élus ?
Cette procédure permet la participation de citoyens
tirés au sort, habituellement écartés du pouvoir
politique en raison de la division du travail poli-
tique entre représentants élus et électeurs. La sous-
représentation des jeunes, des personnes n’ayant
pas le baccalauréat et des immigrés dans ces jurys
y est moindre que parmi les élus.
Doc. 2 – Des dispositifs participatifs en France
4. Quels domaines sont concernés par ces dispositifs ?
Les domaines concernés par ces dispositifs sont
l’environnement, les plans locaux d’urbanisme,
la vie de quartier.
5. Comparez ces dispositifs à ceux
de l’expérience berlinoise.
Ces dispositifs, contrairement aux jurys berli-
nois, n’ont pas de pouvoir décisionnel associé
à un budget, mais un rôle consultatif. Il n’y a
pas de tirage au sort, mais des volontaires ou des
personnes nommées.
Doc. 3 – Les leçons d’un débat
6. Pourquoi le débat public sur les nanotechnologies
est-il un échec ?
Le débat sur les nanotechnologies est un échec
parce que les citoyens désireux de discuter du
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choix de société qu’elles impliquent, soit n’ont
pas pu parler, soit ont boycotté le débat qui leur
est apparu comme un simulacre de démocratie.
7. Quels sont les buts recherchés par les organisateurs
d’un débat public sans pouvoir décisionnel
pour les participants ?
Le but recherché par les organisateurs du débat
consistait à rassurer les citoyens participants sur
les nanotechnologies et à faciliter leur acceptation.
Doc. 4 – Les limites de la démocratie
participative
8. Pourquoi le pouvoir de codécision
se limite-t-il au niveau local ?
Le pouvoir de codécision se limite au niveau local
parce que la démocratie participative n’entend pas
remettre en cause le pouvoir des représentants élus
dans une démocratie représentative.
9. L’objectif de participation est-il atteint
pour toute la population ?
Les groupes les plus éloignés de la politique ont
la plus faible participation en Europe.
10. Quelles sont les limites économiques
de la démocratie participative ?
L’organisation d’un débat par la CNDP coûte plus
d’un million d’euros et la participation au débat
comporte des coûts d’opportunité (perte d’argent
pour y participer) puisqu’ils se déroulent sur les
temps familiaux et professionnels.
En lien avec ce TD, 2 vidéos du manuel numé-
rique présentent la démocratie participative à
Porto Alegre au Brésil, et à Lille, et peuvent être
accompagnées de questions de ce type :
Quelles sont les modalités et les effets de la démo-
cratie participative à Porto Alegre ?
Quelles formes prend la participation à Lille des
citoyens et futurs citoyens ? Qui prend les déci-
sions au final ? Comparez avec l’expérience de
Porto Alegre.
◗◗Vers le Bac
››MANUEL, PAGES 278-279
Épreuve composée
1. Mobilisation des connaissances
1. Tous les États sont-ils des nations ?
Tous les États ne sont pas des nations. L’État est
une institution politique qui exerce le pouvoir
sur un territoire en revendiquant avec succès le
17/07/15 15:14
 « monopole de la contrainte physique légitime ».
La nation est une communauté unie par une culture
(une langue par exemple), une croyance en une
origine commune, dont les membres selon Max
Weber ont le sentiment d’appartenir à la même
communauté. Ainsi, la Suisse est un État indépen-
dant et souverain mais il n’y a pas d’unité linguis-
tique et culturelle (voir doc. 1 p. 266, question 2).
2. Quelles sont les caractéristiques d’un État de droit ?
Un État de droit se caractérise par le recours au
droit pour imposer sa contrainte (État légal), en se
conformant aux lois et à la hiérarchie des normes,
respectant dans les démocraties (État de droit
substantiel) la séparation des pouvoirs législatif,
exécutif et judiciaire et la protection des droits
fondamentaux par règles de droit et des procé-
dures (jugement, recours).
2. Étude d’un document
Vous présenterez le document puis vous montrerez
quelles formes de démocratie il permet d’illustrer.
Ce document publié par le journal Le Monde le
3 juillet 2014 présente sous la forme d’un tableau
comparatif l’expérience d’un budget participatif
dans trois villes, Porto Alegre, Chengdu, Paris,
en donnant la date du début de l’expérience, le
montant annuel et total en millions d’euros, la
population de la municipalité en millions d’habi-
tants, le budget en euros par habitant et la part du
budget participatif dans le budget d’investissement
de la commune.
Ce document permet d’illustrer une forme de
démocratie participative telle qu’elle fonctionne
dans ces trois villes. À Porto Alegre les citoyens
choisissent tous les investissements (100 %) prio-
ritaires après délibérations et contrôlent les choix
et le résultat. À Porto Alegre la démocratie parti-
cipative est donc le mode fonctionnement normal
des décisions d’investissement de la municipalité.
En revanche à Paris, le budget d’investissement
participatif par habitant y est plus faible en valeur
absolue et très faible en valeur relative : il repré-
sente 5 % du budget d’investissement, ce quoi est
marginal. À Paris, le choix des investissements est
donc réalisé à 95 % par des représentants élus :
la démocratie représentative est donc le mode de
fonctionnement normal de la prise de décision des
investissements. Les données concernant la ville
de Chengdu sont incomplètes et ne permettent pas
de situer correctement cette expérience. Aucune
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des villes ne pratique un budget de fonctionne-
ment participatif : ce sont donc les élus qui le
gèrent.
3. Raisonnement s’appuyant sur un dossier
documentaire
À l’aide de vos connaissances et du dossier
documentaire, vous montrerez quelles formes
étatiques ont pris les pouvoirs publics en France.
I. Les pouvoirs publics ont pris en France
la forme d’un État unitaire…
État unitaire (définition) depuis la Révolution
française ce qui signifie en principe que la loi
votée par le parlement s’applique partout et pour
tous sur le territoire français (une nuance : la loi de
1905 ne s’applique pas à l’Alsace-Moselle (réin-
tégrée à la France à la suite du traité de Versailles)
qui continue de rester sous les règles du Concordat
de 1801). (doc. 1)
II. … où le pouvoir central est déconcentré
(préfet en 1800)
Voir doc. 2 p. 271, réponse à la question 4.
Doc. 1, le rôle du préfet : représenté l’État dans le
département (pouvoirs de police, autorité admi-
nistrative) et détient pouvoir exécutif. Il détient
un pouvoir de contrôle a priori sur les collectivités
territoriales (communes).
Et depuis les lois de décentralisation de 1982, la
forme d’un État unitaire également décentralisé,
ce qui est inscrit depuis 2003 dans la Constitu-
tion française.
Doc.1, le contrôle du préfet devient a posteriori.
Le pouvoir exécutif des régions, des départements
est transféré à des conseils élus (conseil géné-
ral devenu aujourd’hui départemental, conseil
régional).
Doc. 2, la répartition des compétences entre les
collectivités territoriales et celle de l’État dans
le domaine de l’éducation montre que c’est un
phénomène complexe.
◗◗Pour aller plus loin
À consulter
– http://www.vie-publique.fr/
decouverte-institutions/
Présentation des institutions françaises et euro-
péennes, et des acteurs de la vie politique.
Nombreux liens et animations.
17/07/15 15:14
 – http://www.lcp.fr/emissions/
les-clesde-la-republique
Vidéos (3min) pour présenter les institutions de la
République : Conseil constitutionnel, séparation
des pouvoirs, etc.
À lire
– Y. DÉLOYE, Sociologie historique du politique,
éd. La Découverte, coll. « Repères », 2007.
– N. ELIAS, La Dynamique de l’Occident, coll.
« Agora », Pocket, 2003.
– G. HERMET, B. BADIE, P. BIRNBAUM,
Ph. BRAUD, Dictionnaire de la science poli-
tique et des institutions politiques, Dalloz-Sirey,
8e édition, 2015.
– M. MAUSS, La Nation, 1920, téléchar-
geable sur : http://classiques.uqac.ca/classiques/
© Nathan, 2015 – SES 1re ES - coll. C.-D. Échaudemaison • 213
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mauss_marcel/oeuvres_3/oeuvres_3_14/la_
nation.html
– A.-M. THIESSE, La Création des identi-
tés nationales, coll. «  Points  », Seuil, 2001
(nombreuses références bibliographiques et
exemples européens).
À voir
– Lord of War, film d’Andrew Niccol, 2005.
Pour comprendre l’État de droit, à partir de sa
figure inversée.
– Frost Nixon, l’heure de la vérité, film de Ron
Howard 2009.
L’influence du quatrième pouvoir vu à travers l’in-
terview télévisée de l’ancien président Richard
Nixon, confronté à l’affaire du Watergate.
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