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Sommaire
1 De l'irresponsabilité publique à la responsabilité administrative généralisée
2 Les conditions générales du droit à réparation
o 2.1 L'existence d'un préjudice
o 2.2 La relation de causalité
o 2.3 L'imputabilité du fait dommageable
3 Les modalités de la réparation
o 3.1 Les principes de l'évaluation
o 3.2 Les éléments de l'indemnisation
4 La distinction des responsabilités selon le fait générateur
o 4.1 La responsabilité pour faute
4.1.1 La notion de faute
4.1.2 La gravité de la faute
4.1.3 Responsabilité de l'administration et responsabilité de ses agents
4.1.3.1 Distinction faute de service et faute personnelle
4.1.3.2 La combinaison des fautes de service et personnelle
o 4.2 La responsabilité sans faute
4.2.1 La responsabilité pour risque
4.2.2 La responsabilité pour rupture de l'égalité devant les charges
publiques
En second lieu peuvent être réparés non seulement les préjudices subis par les victimes
immédiates du fait dommageable, mais aussi ceux atteignant par ricochet les victimes
indirectes tels que les époux ou épouses de la personne accidentée.
Il existe encore quelques cas d'irresponsabilité :
les servitudes d'urbanisme
naissance d'un enfant après IVG ou opération de stérilisation
naissance d'un enfant handicapé après échec d'une amniocentèse (CE 14 mars 1997
CHR Nice).
La relation de causalité
Le droit à réparation n'est ouvert que s'il existe un lien direct de cause à effet entre le
dommage et le fait dommageable.
Par exemple, le préfet autorise une détention d'arme et le possesseur de l'arme tue une
personne. Si l'autorisation de détention d'arme intervient très peu de temps avant le crime
l'État peut être condamné (l'auteur le sera lui, bien évidemment au pénal).
Il revient à la victime de démontrer le lien direct de cause à effet. L'Administration est
exonérée totalement de sa responsabilité lorsque le dommage est causé en tout ou partie par
une cause étrangère :
faute de la victime qui était, par exemple alcoolisée au moment de l'accident
force majeure c'est-à-dire évènement extérieur imprévisible et irrésistible.
La notion de faute
Une faute est une défaillance dans l'organisation ou le fonctionnement normal du service
public. Elle peut consister en un fait matériel ou en un acte juridique. Elle peut être collective
ou imputable à une personne physique individualisée. L'abstention, la négligence, une
omission, un retard, peuvent constituer une faute. Une illégalité est toujours fautive (CE 1973
Driancourt) ; mais un vice de forme minime n'est pas forcément constitutif d'une illégalité.
L'existence d'une faute n'entraîne pas nécessairement la responsabilité administrative. La faute
doit toujours être prouvée mais des présomptions de faute peuvent être instituées :
défaut d'entretien normal d'un ouvrage qui conduit à n'exonérer l'administration que si
elle démontre qu'elle a normalement entretenu l'ouvrage (CE 24 janvier 1990
université de Lille I)
défaut d'organisation du service public hospitalier, exemple, maladie grave contractée
suite à un soin courant
défaut de surveillance systématique, exemple un enfant se noie dans une piscine
municipale.
La gravité de la faute
Une faute simple permet d'engager la responsabilité de l'administration, par exemple un
permis de construire délivré à tort.
Elle est également engagée au profit des collaborateurs occasionnels ou bénévoles du service
public, par exemple, un accident lors d'une sortie scolaire accompagnée par des parents
d'élève.
La loi « droit des malades » en cours prévoit l'indemnisation de l'aléa thérapeutique, c'est-à-
dire une responsabilité sans faute, notamment dans deux cas, les maladies nosocomiales
(infections contractées en milieu hospitalier) et les maladies iatrogènes (liées à la prise de
médicament).