Alexandra

LAMY
« JE N’AI PLUS RIEN
À PROUVER »

MODE
LES CLÉS POUR UNE VESTES ÉPAULÉES ET

RENTRÉE
ROBES CEINTURÉES
COMMENT SCULPTER
SON STYLE

SEREINE
L’APPRENTISSAGE
RENTRÉE
LITTÉRAIRE
NOS PREMIERS
COUPS DE CŒUR
DE LA SAGESSE
PAR CHRISTOPHE PRÉSIDENTIELLE
ANDRÉ AMÉRICAINE
+ TOUS NOS CONSEILS KAMALA HARRIS
PRATIQUES LA FEMME QUI PEUT
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HEBDOMADAIRE 21 AOÛT 2020 FRANCE MÉTROPOLITAINE 2,40 €. A : 5 € / AND : 2.80 € / BEL : 2.70 €
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ANTILLES A : 5.80 € / GUY S : 4.50 € / REUNION A : 6.90 € / POLY A : 1620 XPF / POLY S : 520 XPF / NELLE CAL A : 1400 XPF / NELLE CAL S: 500 XPF elle.fr
 elle

21 AOÛT 2020
FONDATRICE HÉLÈNE GORDON-LAZAREFF
PRÉSIDENTE-DIRECTRICE DE LA PUBLICATION CLAIRE LÉOST

DIRECTRICE DE LA RÉDACTION ERIN DOHERTY

DIRECTRICE DE LA CRÉATION GENÈVE DOHERTY
RÉDACTION EN CHEF
ANNE-LAURE SUGIER (MAGAZINE), BRUNE DE MARGERIE (MODE), ÉLISABETH MARTORELL (BEAUTÉ).
CASTING ET IMAGE ÉMILIE LE GOFF
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA RÉDACTION JEAN-CHARLES GANDIA
ÉDITORIALISTES
ALIX GIROD DE L’AIN, OLIVIA DE LAMBERTERIE, MARION RUGGIERI, DOROTHÉE WERNER.
RÉDACTION EN CHEF ADJOINTE
ÉDOUARD DUTOUR (MAGAZINE).
ASSISTANTES ET ASSISTANT DE LA RÉDACTION SÉGOLÈNE DELLOYE (14 29) (DIRECTION), FLORENCE DE MONT (14 59) (RÉDACTION EN CHEF),
MARTIN BASSET (14 28) (MODE), NATHALIE GROUARD (14 30) (BEAUTÉ).
DIRECTION ARTISTIQUE
CAROLINE IGNAZI (DIRECTRICE ARTISTIQUE), FABIENNE CORON (DIRECTRICE ARTISTIQUE ADJOINTE).
MAGAZINE
MARIE-FRANCE ETCHEGOIN (CHEF DE SERVICE ENQUÊTE ET LONG FORMAT). ALICE AUGUSTIN, OLIVIA DE LAMBERTERIE, AVA DJAMSHIDI, FRANÇOISE DELBECQ,
CATHERINE ROBIN, MARION RUGGIERI, DOROTHÉE WERNER (GRANDS REPORTERS), PATRICK WILLIAMS. AVEC LA COLLABORATION DE ILARIA CASATI.
DÉPARTEMENT CÉLÉBRITÉS VÉRONIQUE VATINOS. GUIDE CULTUREL MARGUERITE BAUX (CHEF DE SERVICE) (14 63).
AVEC LA COLLABORATION DE THOMAS JEAN, PAUL SIGOGNAC, FLORENCE TRÉDEZ. LIVRES OLIVIA DE LAMBERTERIE (CHEF DE SERVICE).
AVEC LA COLLABORATION DE SANDRINE MARIETTE ET CLÉMENTINE GOLDSZAL (GRAND PRIX DES LECTRICES).
MODE
ANNE-MARIE BROUILLET (18 41), HORTENSE MANGA (18 39). AVEC LA COLLABORATION DE CHLOÉ DUGAST.
ACCESSOIRES AVEC LA COLLABORATION D’ÉLISABETH AKESSOUL (18 49) (+ MARKET EDITOR). STYLE AVEC LA COLLABORATION D’ÈVE MAENO.
ENFANTS AVEC LA COLLABORATION DE CHARLOTTE HUGUET (18 53).
BEAUTÉ
ALICE ELIA (CHEF DE SERVICE).
AVEC LA COLLABORATION DE LAURIANE SEIGNIER.
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CHEF DE SERVICE JULIA DION. CHEF DE SERVICE LIFESTYLE NATHALIE DUPUIS.
AVEC LA COLLABORATION DE SOLINE DELOS, SANDRINE FURET, DELPHINE GAUTHERIN, GIULIA FOÏS, HÉLÈNE CLAUDEL, JULIE PUJOLS BENOÎT.
DÊCO AVEC LA COLLABORATION DE CHARLOTTE HUGUET.
CUISINE AVEC LA COLLABORATION DE CARRIE SOLOMON.
RÉDACTEURS GRAPHISTES
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ELLE À PARIS NATHALIE ELBAZ-FORISSIER.
ÉDITING
MANOU FARINE (CHEF DE SERVICE). AVEC LA COLLABORATION DE CAROLINE SIX ET ALEXANDRE MOUAWAD.
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION
KARINE LACOIN (SGR ADJOINTE). MARIE GIRAUD-ROUABAH (1re SR), ANNE ALBY, SYLVIE ARNOUX, BERNADETTE DUPRAT, ANNE FAUVEL, SANDRINE MARIETTE,
CATHERINE PAGÈS, MARGOTTE UHALDE, MURIEL SAFAR-JAOUI (RÉVISION). AVEC LA COLLABORATION DE DOMINIQUE BRIÈRE, VALIA BREITEMBRUCH.
RÉDACTION EN CHEF TECHNIQUE
PHILIPPE GAUTRAND (14 46), LOUIS HINI (ADJOINT).
PRODUCTION
ODILE BERNARD (14 35) (MODE-BEAUTÉ), STÉPHANIE SEMEDO (14 42) (CÉLÉBRITÉS MAGAZINE), MALIKA MALA (14 41) (LIFESTYLE / PAGES STYLES MODE ET BEAUTÉ),
TIFFANY MALONE (14 43) (VOYAGES, CASTING, COIFFURE, MAQUILLAGE), SANDRINE FURET (14 51) (ÉCHANGES MARCHANDISES VOYAGES).
PHOTO
MARIE-ODILE PERULLI (CHEF DE SERVICE) (14 48). RÉDACTRICES LÉA CAUQUIL (14 50), BÉATRICE LABBÉ (14 49).
PHOTOTHÈQUE
BÉATRICE D’OLEON (17 25) (CHEF DE SERVICE). ÊRIC VIEIRA DE SOUZA, CLAIRE FAURE, GWÉNAËLLE MOREAU.
DIVERSIFICATION EVÈNEMENTS/EDITIONS RÉGIONALES
CLAIRE BAUCHART, MARIE-STÉPHANIE SERVOS, ANNE-MARIELLE FRANCHETEAU-GARDE (COORDINATRICE).
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ellefr POUR LA FRANCE : 2,30 € LE NUMÉRO + 1,30 € DE FRAIS D’ENVOI. Eutrophisation : Ptot 0,007 kg/tonne.

4 E L L E .FR
 SOMMAIRE
7 L’ÉDITO Par Alix Girod de l’Ain.
8 TOUT CE QUI NOUS REND
HEUREUX CETTE SEMAINE
10 ELLE INFO
Kamala Harris, la femme qui peut battre
Trump • Angèle, une déclaration d’amour
et un geste politique • Beyoncé s’affirme
en afro queen • Svetlana Tikhanovskaïa,
l’icône biélorusse de la démocratie •
Quand le Covid met les couples à distance.
21 ELLE CULTURE
21 CINÉMA • EXPOS • THÉÂTRE
Le folklore s’invite au musée • La sélection
ciné • Hyères et Toulon revisitent leur
patrimoine.
26 LIVRES
« Broadway », l’éclat de rire de la rentrée •
Karl Ove Knausgaard écrit son épilogue
• Virtuose Pierre Ducrozet • Un grand
roman féministe pour Camille Laurens.
35 ELLE STYLE
Mode : les lunettes acidulées. La jupe
workwear • Beauté : beauty scoop.
Les crushs de Lucy Boynton.
44 ELLE MAG
44 PORTRAIT Alexandra Lamy : « Je n’ai
plus rien à prouver. »
50 ENTRETIEN L’apprentissage de la
sagesse par Christophe André.
52 PSYCHO Rentrée : nos conseils pratiques
pour gagner en sérénité.
54 REPORTAGE Qui sont les Grands-
parents pour le climat ?
56 RENCONTRE Apolline de Malherbe,
une aristo sur RMC.
58 ÉVÈNEMENT Cindy Sherman vue par…
témoignages intimes sur une immense artiste.
62 ELLE MODE
MONOCHROME
Vestes épaulées et robes ceinturées : comment
sculpter son style.
80 ELLE BEAUTÉ
XAVIER IMBERT
BILAN
Teint, cheveux, silhouette… On garde
le meilleur de l’été.
E L L E .FR
SEMAINE DU 21 AU 27 AOÛT 2020
{LE FASHION CRUSH } Bagues
« Flower
Poiray »,
Poiray.
86 ELLE VIE PRIVÉE
Déco : quatre univers ludiques pour les kids
• Des vacances en compagnie des bêtes •
Notre routine pour être en pleine forme
• Bien aborder la rentrée scolaire • Sur
la route du thé • C’est mon histoire : « Mon
destin a basculé en un quart de seconde »
• Joann Sfar aime…
103 HOROSCOPES
106 WHATSUPP
107 FICHES-CUISINE
Recettes pour étudiants.
À NOS LECTRICES
Parallèlement à l’achat en kiosque, vous pouvez vous procurer ELLE
au numéro en format PDF, et nous lire sur ordinateur, tablette ou
Smartphone dans un format adapté, ou vous abonner en profitant
d’offres courtes afin de recevoir le magazine papier dans votre boîte
aux lettres ou de le lire en numérique en PDF.
Rendez-vous p. 101 ou sur le site elle.fr rubrique « Je m’abonne » ou sur
l’application ELLE, puis « J’achète au numéro » ou « Je m’abonne… ».
EN COUVERTURE
Ce numéro comporte, insérées entre les pages 106 et 107, 20 pages spéciales numérotées de I à XX (édition
Aquitaine) ; ou 12 pages spéciales numérotées de I à XII (édition Bretagne) ; ou 8 pages spéciales de I à VIII
(édition Deux Charentes) ; ou 40 pages spéciales numérotées de I à XL (édition Côte d’Azur et Corse) ; ou
ALEXANDRA LAMY PORTE
UNE ROBE LONGCHAMP,
20 pages spéciales numérotées de I à XX (édition Grand-Rhône-Alpes) ; ou 24 pages spéciales numérotées
de I à XXIV (édition Languedoc-Roussillon) ; ou 8 pages spéciales numérotées de I à VIII (édition Littoral
UNE BOUCLE D’OREILLE
« MARIE-ANTOINETTE »
Nord) ; ou 12 pages spéciales numérotées de I à XII (édition Midi-Pyrénées) ; ou 8 pages spéciales STONE PARIS ET UNE BAGUE
numérotées de I à VIII (édition Nord-Pas-de-Calais) ; ou 8 pages spéciales numérotées de I à VIII (édition
Normandie) ; ou 16 pages spéciales numérotées de I à XVI (édition Pays de la Loire) ; ou 32 pages spéciales POMELLATO. MAQUILLAGE
numérotées de I à XXXII (édition Provence). Sur la page 19, un collage d’une carte Narciso Rodriguez Eau de ENY WHITEHEAD. COIFFURE
Parfum Ambrée (édition France métropolitaine), entre les pages 50 et 51, un encart Monoprix Guide Rentrée
de 36 pages (abonnés France métropolitaine), entre les pages 106 et 107, un encart jeté abonnement ELLE DELPHINE COURTEILLE.
de 2 pages (kiosques France métropolitaine) et, posé contre la 4e de couverture, un catalogue Bonton de
MANUCURE VIRGINIE
24 pages (kiosques Paca et Corse). Ce numéro comporte un encart abonnement Dynapresse sur les
exemplaires kiosques Suisse et des envois de correspondance sur la France métropolitaine + Dom-Tom. MATAJA. RÉALISATION
Des exemplaires de ELLE n° 3896 sont vendus avec, en cadeau, un spray cheveux Uniq One de Revlon, sur
BARBARA LOISON. PHOTO
une partie de la diffusion kiosques France métropolitaine (liste des points de vente disponible sur elle.fr,
rubrique beauté). Offre valable du 21 août au 3 septembre 2020. Dans la limite des stocks disponibles. DANT STUDIO.
5
Changez d’ère.
Nouveau Taycan. 100 % électrique. 100 % Porsche.
Silhouette sportive, performances électrisées, tableau de bord
entièrement numérique, aucun doute, le nouveau Taycan est déjà
en avance sur son temps. Cet athlète 100 % électrique redéfinit
les codes de la voiture de sport. Prêts à entrer dans une nouvelle ère ?

Gamme Taycan (16/07/2020) – Valeurs WLTP : Conso. électrique combinée : de 21,1 à 26,7 kWh/100 km - Émissions de CO2 : 0 g/km.
Plus d’informations sur le site www.porsche.fr - Porsche France - RCS Nanterre B348 567 504. Édition 08/2020.
 L’ÉDITO DE ELLE SEMAINE DU 21 AU 27 AOÛT 2020

QUELLE
RENTRÉE?
« Tu dois faire l’édito de la rentrée ? Un truc un peu joyeux,
qui donne envie ? Eh béé… refermer la seule parenthèse de joie après
des mois de confinement, juste avant la reprise de l’épidémie et la cata
économique annoncées, bon courage !
– Tu rigoles ? Ça va être l’édito de fin de vacances feel good le plus facile
depuis que je suis entrée chez ELLE, en avril 1856 ! »
Ma réponse à cette collègue pleine de sollicitude n’était même pas au
second degré. Après tout, ce qu’on n’aime pas dans la rentrée, c’est la
rentrée (puissance de cette formule) : le retour au bureau, les rames bon-
dées, les collègues plus bronzés que nous, le froid aux jambes, les horaires
pénibles, les cheveux qui frisent sous la pluie. Eh bien, ça, en 2020, ça n’aura
par ALIX GIROD DE L‘AIN tout simplement pas lieu. Des millions de salariés ont reçu mi-août des mails
ÉDITORIALISTE
éloquents de leur DRH : aucune urgence à revenir postillonner dans les
ascenseurs du siège ! Le télétravail c’est la santé, l’open space attendra, on
va toutes pouvoir finir les séries Netflix et économiser des frais de transport,
de brushing, et même de collants. Et pour celles et ceux qui devront tout de
même travailler en « présentiel », aucun risque de se sentir nargués par les
vacances de rêve du voisin de bureau. Cet été, crise sanitaire oblige, tout
le monde a suffoqué pareil : en France, sous masque, et généralement chez
sa tatie Maïté qui ne supporte pas les enfants qui crient. En parlant des
enfants, traditionnelle source de stress à la rentrée, les consignes tombent
sous le sens : il est absolument inutile de leur acheter des fournitures neuves,
celles de l’année dernière ayant très peu servi, la seule urgence étant de se
tailler dès le 1er septembre une réputation de mère courage en se portant
volontaire pour accompagner toutes les sorties scolaires de l’année – elles
seront vraisemblablement annulées avant la Toussaint. Parmi les autres mar-
queurs forts de la pénibilité de la rentrée, on pourrait citer les supermarchés
SOPHIE STEINBERGER

bondés : bah, avec tout ce qu’on a stocké mi-mars, il nous reste encore notre
poids en PQ et en coquillettes, même pas la peine de se déplacer. Tous les
indicateurs sont donc là : la rentrée de 2020 n’aura tout simplement pas lieu.
Bonne non-reprise à tous ! n

E L L E .FR 7
 5

21 AOÛT 2020
EN DOUCEUR

1
ON RETROUVE
LE BONHEUR DE SE
LOVER DANS UN PETIT
PULL EN LAINE OU
EN COTON, POUR
UNE PREMIÈRE SOIRÉE
BONNE NATURE UN PEU PLUS FRAÎCHE
On passe par Arles (13) pour assister QUE LES AUTRES.
au festival Agir pour le vivant (du 24
au 30 août). Une programmation ET ON APPRÉCIE.
autour de la relation entre l’homme
et la nature, avec, entre autres, le
28 août, un débat au Théâtre antique
réunissant Cyril Dion et Edgar Morin.
agirpourlevivant.fr

LITT’ PARADE TOUT

2 6
LE PREMIER PRIX LITTÉRAIRE
DE LA RENTRÉE, LE PRIX
CE QUI NOUS
MAISON-ROUGE, REND
VIENT D’ÊTRE DÉCERNÉ,
À BIARRITZ, À DOROTHÉE
HEUREUX
CASTING DE LUXE
JANIN POUR « L’ÎLE DE CETTE SEMAINE Yvan Attal vient de démarrer
JACOB » (ÉD. FAYARD). PAR NATHALIE DUPUIS ET OLIVIA DE LAMBERTERIE l’adaptation cinématographique

4
des « Choses humaines »,
ON FAIT CONFIANCE l’excellent roman de Karine Tuil
À CE JURY LETTRÉ, (éd. Gallimard). À l’affiche :
Charlotte Gainsbourg, Pierre Arditi,
COMPOSÉ ENTRE Audrey Dana et Mathieu Kassovitz.
AUTRES D’ISABELLE CARRÉ,

7
FRÉDÉRIC BEIGBEDER,

LEONID ANDRONOV, RYANJLANE/ISTOCK ; JONATHAN PACIULLO/FRENCHYSTYLE ; PIERRE GAB ; PRESSE.

DIANE DUCRET…
WE ARE FAMILY

3
GÉRALDINE NAKACHE
A SIGNÉ POUR LA REDOUTE
UN TRÈS JOLI FILM
PUBLICITAIRE DE TROIS
COULEUR MINUTES SUR UNE FAMILLE
FRAPPÉE RECOMPOSÉE. L’HISTOIRE
On le pensait
D’UNE ADO, QUI, APRÈS DES FOOD TRIP
réservé aux Italiens, Alexandre Marchon,
mais finalement, on DÉBUTS CONFLICTUELS, ex-publicitaire devenu chef itinérant
se l’est totalement SE RAPPROCHE DE autodidacte, ouvrira son premier
restaurant en septembre à Paris,
approprié : le café
frappé a été notre SA BELLE-MÈRE. LE TOUT, avec une carte autour des légumes.
boisson fraîcheur SUR UNE MUSIQUE DE Et, en sus, une cave à chocolat !
de l’été ! Marchon, 161, rue Saint-Maur, Paris-11 .
e

POMME. BIEN VU. alexandremarchon.com

8 E L L E .FR
 ELLE INFO

10 E L L E .FR

21 AOÛT 2020
{ ÉLECTION AMÉRICAINE }
LA FEMME DE
LA SITUATION
Kamala Harris
à Washington,
le 31 janvier
dernier.
AVEC LA DÉSIGNATION DE KAMALA HARRIS COMME
COLISTIÈRE, JOE BIDEN EST ENTRÉ EN PHASE D’ATTAQUE.
LA CHARISMATIQUE SÉNATRICE NOIRE DE CALIFORNIE
SERA-T-ELLE L’ATOUT GAGNANT DES DÉMOCRATES ?
PAR HÉLÈNE GUINHUT
Dans le silence déroutant d’un gymnase
sans public, Joe Biden a cédé la parole à sa
colistière. Les accolades des débuts de campagne
se sont muées en regards complices. Kamala
Harris a construit sa carrière avec une ligne direc-
trice : être la première, quel que soit le poste.
Depuis sa nomination le 11 août, elle est la pre-
mière femme noire candidate à la vice-présidence.
Le symbole est puissant, et l’Amérique aime les
symboles. Pourtant Kamala Harris est avant tout un
choix de raison, dans une campagne qui n’est pas
gagnée d’avance, malgré ce que beaucoup aime-
raient croire. Jeune, charismatique, issue de la
diversité… à 55 ans, la Californienne née d’une
mère indienne et d’un père jamaïcain incarne tout
ce que Joe Biden, 77 ans, n’est pas. « Joe Biden est
âgé, il cherche ses mots, fait des gaffes. Le camp
Trump l’attaque en disant qu’il est atteint de
démence sénile. Bref, il lui fallait une colistière
expérimentée qui pouvait le remplacer immédia-
tement en cas de pépin de santé », observe
Laurence Nardon, responsable du programme
Amérique du Nord de l’Ifri. Ancienne collègue de
Beau, le fils de Joe Biden, décédé en 2015 d’un
cancer du cerveau, l’ex-procureure générale de
Californie est aussi une partenaire de confiance,
idéale pour recréer le duo harmonieux formé avec
Barack Obama.
Oratrice mordante, elle n’avait pas hésité
à attaquer Joe Biden sur sa politique raciale lors
des débats démocrates. Nul doute qu’elle sera de
taille à affronter le colistier de Donald Trump, Mike
Pence, lors du duel des vice-présidents prévu le
BRENDAN SMIALOWSKI/AFP
7 octobre. Pour Amanda Litman, directrice de l’or-
ganisation progressiste Run for Something, « elle a
représenté la plus grande circonscription du pays,
géré les enjeux juridiques les plus prégnants de
notre époque et mis plus d’un homme républicain
PAGES DIRIGÉES PAR HÉLÈNE GUINHUT. RÉDACTEURS : CORA DELACROIX, VALENTINE FAURE,
MARINE REVOL ET CAROLINE SIX.
E L L E .FR
ELLE INFO
mal à l’aise en dénonçant systématiquement leurs
comportements inappropriés. Elle sera un atout
incroyable dans cette campagne et, face à elle le
soir du débat, je vous l’assure : Mike Pence va
mouiller son pantalon ! » Donald Trump a déjà
lancé les hostilités, la qualifiant de « méchante » et
soulignant qu’elle avait fait la pire campagne des
primaires. Si l’insulte peine à faire mouche, le
deuxième argument est plus difficilement réfutable.
Après un meeting en grande pompe le 27 janvier
2019 à Oakland, la candidate Harris avait eu du
mal à clarifier son message. Aujourd’hui liée à un
Joe Biden résolument centriste, elle n’est pas la
personnalité que l’aile gauche du parti attendait.
Mais, à l’heure où battre Donald Trump est la prio-
rité, les démocrates veulent faire oublier les cri-
tiques sur ses mesures de procureure, parfois
jugées trop répressives envers les minorités. « Per-
sonne n’a un bilan parfait à 100 %, note A’shanti
Gholar, présidente de l’organisation Emerge, qui
aide les femmes démocrates à se lancer en poli-
tique. Pour réformer notre système judiciaire, elle
sera bien meilleure que l’administration Trump. Elle
est intelligente, compétente, efficace. Elle va
apporter un véritable équilibre à cette campagne
et une nouvelle perspective. »
Lors de leur premier discours commun,
Joe Biden a insisté sur l’importance de faire bloc
autour de sa colistière. Une unité d’autant plus
indispensable qu’il a laissé entendre qu’il ne ferait
qu’un mandat, lui cédant donc la place de leader
du parti en 2024. Un rôle qu’elle est prête à endos-
ser ? « Absolument, d’ailleurs on ne demande
jamais aux hommes s’ils sont prêts », tranche
A’shanti Gholar. Avant de songer à 2024, elle
prédit avec certitude l’issue du scrutin de
novembre : « Je suis très enthousiaste. Ensemble, ils
vont gagner. »
11
ELLE INFO
LE SAUT DE L’ANGÈLE
PLUS QU’UN ÉVÈNEMENT PEOPLE, LA RÉCENTE DÉCLARATION D’AMOUR D’ANGÈLE
À SA PETITE AMIE EST AUSSI UN GESTE POLITIQUE. DÉCRYPTAGE. PAR MARINE REVOL
Le 17 novembre 2019, seule au piano sur le
plateau de « 20 h 30 le dimanche », Angèle
interprétait sa chanson « Tu me regardes »,
confiant entre les notes et à une heure de
grande écoute : « Je jouais avec le roi, la reine a
pris mon cœur. » Mais c’est sur Instagram que
l’interprète de « Ta reine » a choisi de faire son
coming out médiatique. Sur la photo, likée près
de 500 000 fois, la chanteuse est vêtue d’un
T-shirt au message sans équivoque : « Portrait of
Women who love Women ». En légende, elle
écrit : « Au moins, c’est clair… enfin, non, pas
claire, Marie », officialisant ainsi sa relation
avec Marie Papillon, une vidéaste connue pour
ses vidéos humoristiques. Un post en forme de
déclaration d’amour, certes, mais aussi un vrai geste politique, selon
Léa Lootgieter, coauteure avec Pauline Paris des « Dessous lesbiens
de la chanson » (éd. iXe) : « Même s’il n’est pas frontal, c’est un acte
fort qui s’est fait en plusieurs temps. Il est encore difficile aujourd’hui
pour une chanteuse de se dire lesbienne ou même bisexuelle, de
faire son coming out public. Lorsque Hoshi a embrassé sa compagne
aux Victoires de la Musique 2020, les réactions ont été extrêmement
violentes. Alors les jeunes chanteuses utilisent des moyens détournés
pour affirmer leur sexualité, ça passe par leurs textes ou des sous-
entendus sur les réseaux sociaux. »
QUEENS OF POP
Parmi les réactions, Pomme, Hoshi ou Aloïse Sauvage se sont
empressées de féliciter les deux amoureuses. Toutes font partie de
cette génération de chanteuses, la vingtaine flamboyante, la tête
bien faite et ouvertement lesbiennes ou bisexuelles. Autant de jeunes
12
Festival Solidays,
à l’hippodrome
de Longchamp,
21 AOÛT 2020
le 23 juin 2019.
femmes qui contribuent à rendre visibles toutes
les identités et orientations sexuelles sur la scène
publico-médiatique. D’un genre plus fluide, elles
s’emparent librement du sujet de l’homosexua-
lité dans leurs textes et interviews sans pour
autant briguer un statut d’étendard de la cause
LGBTQ+. « La loi sur le mariage pour tous a
beaucoup contribué à banaliser le sujet de
l’homosexualité, explique Léa Lootgieter. Il y a
aussi un effet post-#MeToo : ces chanteuses
n’ont plus peur de parler de leurs désirs et se
soutiennent mutuellement dans cette démarche.
Dans l’industrie musicale, de plus en plus de
labels sont tenus par des femmes (Fraca,
Tomboy Lab), cela favorise aussi l’émergence
de ces artistes, auxquelles la presse s’intéresse de plus en plus. »
POSITIVES ET INCLUSIVES CORINNE ROZOTTE/DIVERGENCE ; INSTAGRAM @ANGELE_VLC.
Plus politiques que leurs aînées – Mecano ou Catherine Lara par-
laient déjà de l’amour entre femmes dans les 80s – ces musiciennes
ne se contentent pas d’évoquer leurs amours et leur sexualité, elles
dénoncent collectivement la lesbophobie dans leurs textes. Les
insultes et les réflexions de ceux qui les « regardent de travers »,
comme l’écrit Angèle, sont fréquemment dénoncées et raillées dans
leurs tubes. Et alors que l’industrie de la musique n’a proposé aux
millennials LGBTQ+ que le duo russe t.A.T.u, produit marketing
emballé avec des tenues d’écolières hypersexualisées, la généra-
tion « Balance ton quoi » emmenée par Angèle peut de son côté
s’identifier à des musiciennes ouvertement queers, portant des mes-
sages à la fois positifs et inclusifs.
« BROL » (Angèle VL Records).
E L L E .FR
Mathilde P.
ELLE INFO

21 AOÛT 2020
Beyoncé et ses
danseurs dans
« Black Is King »,
sorti le 31 juillet
sur Disney +.

LION QUEEN
ADAPTATION LIBRE DU « ROI LION », L’ALBUM VISUEL « BLACK
IS KING » A ÉTÉ PENSÉ COMME UNE GLORIFICATION
DE LA CULTURE AFRICAINE ET… DE BEYONCÉ.
Un projet époustouflant. Le phénomène « Black Is King »,
sorti le 31 juillet sur Disney +, ne s’essouffle pas. La bande-annonce,
visionnée plus de 4 millions de fois, présageait déjà un succès colos-
sal. Depuis, l’album visuel de 85 minutes, coréalisé, coscénarisé et
coproduit par la star, est en passe de devenir aussi culte que « Le Roi
lion », film d’animation dont il est très librement inspiré. Adaptation
cinématographique de son album « The Lion King : the Gift », sorti il
y a un an, le film mi-pop, mi-politique est tourné aux quatre coins du
monde, des États-Unis au Nigeria, en passant par le Ghana, l’Afrique
du Sud, la Belgique et la Grande-Bretagne.
Des créatrices de talent. Pensé comme un hommage à « l’his-
Dans le morceau
« Otherside ».
fondatrice de la plateforme Black Owned Everything. Dans une
galerie de tableaux à l’esthétique pointue, se succèdent une combi-
naison à l’imprimé lune conçue par la Parisienne Marine Serre, le
vestiaire noir et blanc de la Sénégalaise Sarah Diouf ou encore les
bijoux et coiffes en cauris de l’artiste ivoirienne Lafalaise Dion.
Une équipe de choc. « Black Is King » a tout d’une fresque à la
gloire de Queen B, adulée telle une reine africaine indétrônable. En
réalité, le projet est une œuvre collaborative à laquelle de nombreux
réalisateurs d’origine africaine ont contribué : Kwasi Fordjour, Blitz
Bazawule, Emmanuel Adjei ou Ibra Ake, le réalisateur de l’incroyable
clip de Childish Gambino, « This Is America ». La chanteuse s’entoure

TRAVIS MATTHEWS ; ROBIN HARPER ; IMAXTREE ; FACE TO FACE/STARFACE ; CHRIS SAUNDERS ; MAUREEN McLEAN/REX/SIPA ; PRESSE.
toire noire et aux traditions africaines », « Black Is King » entérine aussi de sa clique de stars, avec des apparitions de Lupita Nyong’o,
l’éclosion de stylistes de talent. Pour créer ses costumes d’Isis ou Pharrell Williams et Naomi Campbell. Son mari Jay Z, sa fille Blue Ivy
d’Oshun (déesse yoruba), Beyoncé a fait appel à Zerina Akers, et ses jumeaux Rumi et Sir font aussi partie du casting. H.G.

{ BUZZOMÈTRE }
L’AIR DU TEMPS EN COUP DE VENT PAR CORA DELACROIX

1 2 3 4 5
LA IT PIECE LE GARS LE SPOT LA MARQUE LE MAG
Le bermuda. Parce Jared Leto. Parce Edo. Parce que cette Lidl. Parce qu’après « Society ». Parce
qu’à la rentrée, ce que le comédien au terrasse éphémère sur ses baskets, l’enseigne qu’avec son
short à hauteur regard bleu perçant va le parvis du palais de allemande signe une impressionnante enquête
du genou sera adopté incarner Andy Warhol Tokyo est l’occasion de gamme pour la cuisine. sur l’affaire Dupont de
par toutes les filles dans un biopic sur tester la street food du Quand le hard-discount Ligonnès, le bimensuel
dans le vent. grand écran. jeune chef Mory Sacko. devient branché ! affole la France entière.

14 E L L E .FR
Delphine B.

Reine D.
& Nour T.
ELLE INFO
Lors d’un
meeting, le
2 août, à Brest
en Biélorussie.
{ BIÉLORUSSIE }
HÉROÏNE MALGRÉ ELLE
RÉFUGIÉE EN LITUANIE APRÈS AVOIR DÉNONCÉ LA RÉÉLECTION DOUTEUSE
DE LOUKACHENKO, L’EX-CANDIDATE SVETLANA TIKHANOVSKAÏA
EST DEVENUE UNE ICÔNE DE LA DÉMOCRATIE. PAR VALENTINE FAURE
Sur la vidéo publiée sur YouTube, elle apparaît les traits
tirés, la bouche sèche, le regard fuyant. « J’ai pensé que
cette campagne m’avait vraiment donné de l’énergie et de la force
pour faire face à tout, dit l’ex-candidate. Mais je suppose que je suis
toujours la même femme faible que j’étais. » C’est depuis la Lituanie,
où elle s’est enfuie, que parle Svetlana Tikhanovskaïa ce 11 août. En fait
de « femme faible », Tikhanovskaïa, 37 ans, est devenue, en quelques
mois, le visage de l’opposition au « dernier dictateur d’Europe », le
Biélorusse Alexandre Loukachenko. Deux jours plus tôt, ils s’affron-
taient, lui le président autoritaire réélu depuis 1994 à la faveur d’élec-
tions douteuses, et elle, son principal challenger, novice en politique
qui fédère les foules assoiffées de démocratie. Une ascension stupé-
fiante qui se poursuit dans cette fuite précipitée en Lituanie – survenue
après sa dénonciation du scrutin opaque qui a donné le vieux dicta-
teur vainqueur à 80 %, et mis le pays à feu et à sang. Dans sa vie
d’avant, Svetlana était, comme elle se présente elle-même, « une
femme ordinaire, une mère, une épouse ». Les choses n’avaient
16
pourtant pas commencé de façon tout à fait ordinaire. Svetlana est
une « enfant de Tchernobyl », née en 1982 à Mikachevitchy, une ville
SERGEI GRITS/AP PHOTO ; NATALIA FEDOSENKO/TASS/ABACA ; © CAPTURE
TWITTER @TADEUSZGICZAN ; © CAPTURE YOUTUBE ; SERGEI GAPON / AFP.
proche de la frontière ukrainienne. La Biélorussie est le pays qui a subi
les plus graves retombées radioactives de l’accident nucléaire. La
petite fille est prise en charge par une association qui offre aux enfants
de la région des séjours réguliers en Irlande dans des familles d’accueil
pour leur offrir un peu de répit. Svetlana y retourne chaque été. Deve-
nue plus tard interprète et professeure d’anglais, elle avait arrêté de
travailler pour s’occuper de ses deux enfants, dont l’un est né sourd.
Jusqu’à peu, c’était son mari, l’activiste Sergueï Tikhanovski, qui s’oppo-
sait publiquement à Loukachenko. Il s’était constitué une audience
grâce à une campagne YouTube invitant les habitants des zones
rurales à exprimer leur colère. Le genre d’activité qui, en Biélorussie,
ne reste pas sans conséquence. En mai dernier, il est arrêté et empri-
sonné. Et c’est donc elle qui se présente à sa place.
« Je pense qu’ils m’ont laissée m’inscrire pour pouvoir se moquer
de moi. “Voyons si les gens vont aller signer pour une femme dont
E L L E .FR
 En campagne avec Veronika Tsepkalo ELLE INFO
et Maria Kolesnikova, à Minsk le 30 juillet.

La candidate
en train de
voter, à Minsk
le 9 août. Images tirées de suis pas politicienne, et je n’ai
la vidéo publiée pas besoin de pouvoir », répé-
personne dans le pays ne sait rien” », disait Svetlana Tikhanovskaïa sur YouTube depuis tait Tikhanovskaïa devant la
à la chaîne Sky News. Alexandre Loukachenko a d’ailleurs répété la Lituanie, foule de 63 000 personnes
le 11 août.
que le pays n’était « pas prêt pour une femme présidente ». Mauvais quelques jours avant les
calcul : la candidature de cette anonyme catalyse la dissidence. Elle élections.
devient une candidate efficace, dont le style simple et direct séduit. Les résultats officiels ne lui ont
« Contre toute attente, son premier discours à la télévision a été fort, donné que 10,9 % des voix
sans fausse note ni point faible », a admis le journal d’opposition lors de l’élection contre un
« Nacha Niva ». Elle parcourt le pays, exhortant les Biélorusses, peu plus de 80 % pour le
épuisés par des années de stagnation économique, de répression vieux président : un scrutin
politique, et par une gestion désastreuse de la pandémie, à appeler dénoncé comme frauduleux
au changement. En juillet, elle est rejointe par deux autres femmes, aussi bien par l’opposition
Veronika Tsepkalo et Maria Kolesnikova, respectivement épouse que par les gouvernements
et directrice de campagne de deux autres candidats écartés de la internationaux. Lorsque Svet-
course. À elles trois, ces femmes qui suppléent des hommes ont radi- lana Tikhanovskaïa se rend
calement transformé le paysage politique du pays, et sont parve-
nues à fédérer les oppositions. Elles apparaissent côte à côte,
JE NE SUIS PAS dans le bâtiment qui abrite la
commission électorale pour
Tsepkalo faisant le signe de la paix, Tikhanovskaïa le poing levé, et POLITICIENNE, déposer une requête offi-
Kolesnikova formant un cœur de ses mains, signe de ralliement effi- ET JE N’AI PAS cielle de recomptage des
cace repris par leur base. voix, elle disparaît. Son
Prétendante accidentelle à la présidence, Svetlana Tikhanovskaïa BESOIN équipe perd le contact. Une
justifie souvent son engagement par son amour pour son mari, dont DE POUVOIR. vidéo fera surface deux jours
elle ne ferait que « poursuivre la lutte », mue par une forme de sens du plus tard, alors qu’elle est
devoir, bien plus que par appétit du pouvoir. « Tout ce que je fais, je déjà en Lituanie. Elle y appa-
le fais pour lui, d’abord, pour sa liberté, parce que je l’aime telle- SVETL ANA TIKHAN OVSK AÏA raît lisant un texte sur un ton
ment », disait-elle encore à Sky News. Jusqu’à devoir exfiltrer ses d’automate : « Moi, Svetlana
enfants pour les mettre à l’abri, en Lituanie. Étrange candidate qui Tikhanovskaïa, je vous remer-
galvanise les foules sans vrai programme, mais avec deux engage- cie d’avoir participé à l’élection présidentielle. Le peuple biélo-
ments qui suffisent à capter la colère des opposants : tenir des élec- russe a fait son choix. […] Biélorusses, je vous exhorte à être pru-
tions libres dans six mois, et libérer les prisonniers politiques. « Je ne dents et à respecter la loi. Je ne veux pas de sang ni de violence.
Je vous demande de ne pas affronter la police, de ne
pas sortir dans les rues, pour ne pas vous mettre en dan-
ger. » Le message ne dupe personne. Dans l’ensemble
du pays, les émeutes se poursuivent, malgré la répres-
sion. Le lendemain, le ministre des Affaires étrangères
lituanien, Linas Linkevicius, confirme sa présence à
Vilnius, et déclare, dans un euphémisme : « Ce n’était
pas son intention, je crois, de quitter la Biélorussie, mais
c’était sa seule option. » Mais, sur la scène internatio-
nale, à l’exception notable des félicitations de Vladimir
Poutine et de Xi Jinping, les critiques se multiplient. Le
Lors d’une manifestation secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a condamné
à Minsk, le 10 août. Sur la répression. L’Union européenne a dénoncé les élec-
le T-shirt,« Sacha 3 % »
tions « ni libres ni équitables ». Svetlana Tikhanovskaïa
fait référence au candidat
Alexandre Loukachenko.
n’est pas encore au pouvoir, mais elle a déjà changé le
cours de l’histoire.

E L L E .FR 17
ELLE INFO
Le 12 mars

21 AOÛT 2020
à l’aéroport
de Bogota,
en Colombie.
Le 11 août, c’est enfin chose faite. Mais le
parcours du combattant n’est pas terminé
pour ces couples qui ne manquaient jusque-
là pas d’imagination pour se voir, se don-
nant rendez-vous à Londres ou au Mexique
– solutions certes romanesques, mais pas à
la portée de tous… Même si Nicolas Perret,
administrateur de la page #loveisnottourism
sur Facebook, souligne le profil CSP+ de
ces couples souvent séparés par leur activité
professionnelle. En tête des ressortissants
concernés, d’ailleurs, les Américains, puis
les Russes. « Et on ne parle que de l’effet
d’aubaine pour l’immigration clandestine ! »
tempête Anne Genetet, députée LREM de la
{ COUPLES BINATIONAUX } 11e circonscription des Français de l’étran-

CE COVID QUI
ger, très insatisfaite, comme beaucoup, de
la procédure d’obtention des laissez-pas-
ser. De son côté, la sénatrice Joëlle Gar-

LES SÉPARE
riaud-Maylam (LR) commente sur Twitter :
« Des interrogations demeurent, par
exemple en termes de réactivité des consu-
lats déjà surchargés. »
ÉLOIGNÉS PAR LA PANDÉMIE VONT-ILS ENFIN Documents impossibles à fournir (compte
joint, bail commun…), preuve de voyages
ÊTRE RÉUNIS ? MALGRÉ LA CRÉATION dans les six derniers mois marqués par la
D’UN LAISSEZ-PASSER, LES RETROUVAILLES pandémie, critères de validation tenus
SONT COMPLIQUÉES. secrets… « Les instructions sont floues, contra-
dictoires ou incohérentes », tranche Anne
« On n’en peut plus d’attendre ! » « Faites quelque chose ! » Genetet, qui rappelle que le ministère de l’Intérieur dicte ses direc-
Depuis le début du confinement, sur les réseaux sociaux du collectif tives à celui des Affaires étrangères. L’obsession de l’immigration
#loveisnottourism, cris de détresse et émoticônes cœurs brisés se clandestine, depuis le Maghreb en particulier, grippe tout. Thomas,
ramassent à la pelle… Des mois que quelque 2 000 Français ni photographe français, et sa fiancée, Hanane, biologiste algérienne,
mariés ni pacsés patientent – pour revoir leur chéri(e) non qui devaient se marier en juin – bans publiés – en font les frais. « On
européen(ne), pour se marier, dans de nombreux cas, pour découvrir s’accroche comme on peut, commente le jeune homme. On a déjà
leur enfant, parfois. Et voici que, ce dimanche 9 août, dans le « Jour- dû prouver qu’on était amoureux… Hanane n’a jamais obtenu de visa
nal du Dimanche », une annonce du secrétaire d’État au Tourisme et ne risque pas d’en obtenir aujourd’hui. » « Même ceux qui en
tombe telle une pluie fraîche en pleine canicule sur ces amoureux. avaient un ne peuvent plus venir, ajoute Anne Genetet. On tombe en
La France met enfin en place, comme la Commission européenne pleine “absurdie“ ! Une déclaration sur l’honneur et une quarantaine
l’en enjoignait, une procédure dérogatoire ouvrant à un laissez- devraient rouvrir les droits. » Camila, professeure de lettres, brési-
passer pour ces couples binationaux. « Ce virus n’aime pas l’amour, lienne, est exemptée de visa, mais reste bloquée : « La bureaucratie,
nous si ! » tweetait, triomphal, Jean-Baptiste Lemoyne alors que cette c’est comme ça… Ils forcent presque au mariage. Nous, on n’est pas
circulaire n’avait pas encore été transmise aux consulats. prêts. Pourvu que le consulat ne doute pas de notre amour ! » C.S.

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 ELLE CULTURE
21 AOÛT 2020

1 2
C’est une exposition foisonnante,
réjouissante surtout, dans un équilibre
subtil entre l’analyse, l’émotion simple des
choses anciennes et l’ironie sous-jacente que
contient le mot « folklore ». Présentée cet été au
Centre Pompidou-Metz, avant d’arriver à
Marseille cet automne, « Folklore » montre
comment cette notion poussiéreuse, mélange
d’imagerie populaire, de coutumes et de
croyances, est venue contre toute attente nour-
rir les avant-gardes du XXe siècle. Butinant
dans toute l’Europe, le voyage commence sur
3 4 5 6 les terres bretonnes. C’est là que Gauguin
pose son chevalet en 1886, bientôt rejoint par
Sérusier (1), tous deux s’abreuvant de cos-
tumes bigoudens et de légendes vernacu-
laires, pour peindre des paradis perdus. Une
quête des origines qui mène Kandinsky (5)
dans le nord-ouest de l’Empire russe, pour une
expédition ethnographique qui nourrira ses
abstractions, tandis que Man Ray succombe
au charme de l’actrice roumaine Genica
Athanasiou en costume traditionnel (4).
« Conscience poétique du monde », selon les
surréalistes, le folklore a aussi son versant
superstitieux, comme en témoignent les cen-
7 taines de trésors recueillis par des folkloristes
forcenés, tel Lionel Bonnemère (1843-1905),
qui légua trois mille objets au musée d’ethno-
graphie du Trocadéro : noyaux de cerise dans
leur bocal miniature, amulettes pour la divina-
tion amoureuse, crins de vache. Porte-bonheur
devenus bibelots, comme cette sirène en bois
sculpté du XIXe siècle (7), meubles rustiques et
poupées russes (3) se mêlent sans frontière
aux objets modernes inspirés par les arts
populaires, telle la fameuse « Läbchueche-
gluschti » de Meret Oppenheim, en 1967 (6).
Mais c’est la Suisse, ses dirndl, ses coucous,
qui remporte la palme. Entre récupération et
stéréotypes, la politique n’est bien sûr jamais

À la vie,
A RT loin, comme le rappelle un santon à l’effigie du
maréchal Pétain. Et si certains artistes contem-
porains comme Melanie Manchot (2)

au folklore
ADAGP, 2020 ; MAN RAY 2015 TRUST, ADAGP, 2020.

épinglent dans leurs œuvres son caractère

PITTORESQUES, POÉTIQUES OU COMPLÈTEMENT FAKE,
LES TRADITIONS POPULAIRES DÉVOILENT LEURS MILLE
ET UN LIENS AVEC L’ART MODERNE DANS
UNE EXPOSITION SUPERBE. PAR SOLINE DELOS
factice, le très renommé marchand suisse
Bruno Bischofberger s’offre depuis 1987 la
quatrième de couverture de la revue « Artfo-
rum » pour faire la promotion de sa galerie
sur fond de folklore helvète. Une conclusion
drôle et inattendue pour une exposition mani-
feste : le folklore est mort, vive le folklore. ■
« FOLKLORE », jusqu’au 21 septembre, Centre
Pompidou-Metz (57). Et du 21 octobre 2020 au
22 février 2021, Mucem, Marseille (13).

E L L E .FR 21
ELLE CULTURE / CINƒMA

21 AOÛT 2020
PÉPITE

Grand-Madame
STÉPHANE RIETHAUSER FILME SA GRAND-MÈRE Elle n’est pas de ces grands-mères qu’on
appelle « Mamie ». À cette matriarche à cheval sur
AU CARACTÈRE FLAMBOYANT ET FAIT l’étiquette, femme d’affaires genevoise à la retraite, on
SON COMING OUT D’AMOUR. PAR THOMAS JEAN donne du « Grand-Maman ». Elle est tordante, en
même temps, du genre à houspiller son petit-fils – tout
de même né en 1972 – qui se coiffe mal, ce qui lui fait
« un front d’idiot », puis à lui repeigner dare-dare la
tignasse. Ledit petit-fils Stéphane Riethauser, réalisateur
et activiste de la cause gay, a inlassablement filmé
cette aïeule aussi crainte qu’adorée : il en tire
aujourd’hui un docu singulier, « Madame », qui, au-delà
du portrait d’une riche Suissesse senior, consiste en un
journal intime du réalisateur, manière de raconter com-
ment sa grand-mère et lui, chacun à leur façon, ont
composé, louvoyé, bataillé avec les normes de leur
milieu. Elle, fille de modestes immigrés italiens, a fait
fortune toute seule dans la mode et la bonne chère, s’est
toujours affranchie des hommes, mais ne rigole pas
avec les valeurs – elle dort sous un crucifix. Lui, élevé
dans le patriarcat bourgeois le plus strict, a longtemps
joué les machos homophobes pour dissimuler ses pen-
chants, a sagement fait son droit, avant d’envoyer val-
dinguer son faux moi. La première, toute libre et fron-
deuse qu’elle fut, s’accommodera-t-elle du coming out
du second ? De scènes de vacances au Caméscope
Super 8 en clichés sépia, « Madame » creuse tendre-
ment cette question. Tout en détricotant ce que « filia-
tion », « héritage » ou « genre » veulent dire.
« MADAME », de Stéphane Riethauser (1 h 34). En salle
le 26 août.

Corinne Masiero,
COMÉDIE Denis Podalydès et

GAFFE AUX GAFA ! Blanche Gardin.

PAR FRANÇOISE DELBECQ

La comédie la plus déjantée de l’été ! Après s’être

attaqué aux retraites (« Mammuth ») et à la chirurgie esthé-
tique (« I Feel Good »), le célèbre duo Gustave Kervern et
Benoît Delépine s’en prend aux outils numériques et aux
réseaux sociaux avec « Effacer l’historique ». Trois voisins et
amis vivant dans une banlieue subsistent avec difficulté.
PROD CINÉ/LES FILMS DU WORSO ; PROD CINÉ.

Marie (géniale Blanche Gardin) est seule depuis le départ

de son mari, qui a embarqué leur fils (« Papa, lui, m’offre des baskets avec des lacets plaqués or… »), et, le lendemain d’une soirée arrosée, est
victime d’un chantage à la sex-tape ; Christine (Corinne Masiero), Gilet jaune dans l’âme et chauffeur de VTC, ne comprend pas pourquoi son
indice de satisfaction auprès des clients ne dépasse pas une étoile ; quant à Bertrand, collectionneur de boules à neige et fan de Céline Dion
(contre-emploi parfait pour Denis Podalydès-de-la-Comédie-Française) –, il tombe sous le charme d’une opératrice de call-center tandis que
sa fille est harcelée sur Facebook. Rebelles dans l’âme, sans plus rien à perdre, les trois mousquetaires vont tenter de s’attaquer aux Gafa
(Google/Apple/Facebook/Amazon). C’est truculent, inventif, un poil potache, les acteurs sont irrésistibles et le sujet gentiment mais sûrement
politique. Récompensé par l’Ours d’argent au 70e anniversaire de la Berlinale, une comédie carrément jouissive. ■
« EFFACER L’HISTORIQUE », de Gustave Kervern et Benoît Delépine, avec aussi Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde (1 h 46). En salle le 26 août.

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ELLE CULTURE
2

21 AOÛT 2020
1

DESIGN 3

VAR DÉCO
EN L’ABSENCE DU FESTIVAL « DESIGN PARADE », HYÈRES ET
TOULON REVISITENT LEUR PATRIMOINE. TROIS ÉTAPES ICI !
Une banque canon. « Caisse d’épargne
4
de Toulon » : voilà qui n’augure rien de sexy.
Pourtant, dans les années 1960, l’agence
faisait appel à la crème de l’art et de la déco,
comme en témoignent les chics vestiges ici
réunis : un panneau en céramique op’art, des
tapisseries-poèmes ornées de sirènes (2)… Le point de départ d’une expo-
sition sur l’élan de la ville après-guerre, à travers archives, plans et photos
– dont celles de Willy Maywald, qui a élégamment documenté la recons-
truction de la rade. Jusqu’au 31 octobre, Galerie du Canon, Toulon (83).
Clichés d’archi. Les tours et les barres de Toulon, si « Trente Glorieuses »,
si tristounes parfois, savent taper dans l’œil des photographes. L’Hôtel des
Arts s’offre une rétrospective des photos d’architecture de François Halard,
observateur minutieux de la Villa E-1027 d’Eileen Gray (4), et grand
témoin de l’évolution de la ville. Toulon, dit-il, « un chaos ponctué de bijoux
à découvrir ». Jusqu’au 31 octobre, Hôtel des Arts, Toulon (83).
Objets en majesté. Depuis 2006, la Design Parade défriche et cou-
ronne la jeune scène du design. Dans ses salles voûtées, la villa Noailles
offre un florilège des objets créés par les lauréats des quinze dernières
années (1 et 3), depuis les chaises aux nobles courbes de Constance
Guisset, star depuis son passage à Hyères, aux poufs de Pauline Deltour.
Lesquels vieilliront le mieux ? Jusqu’au 30 août, Villa Noailles, Hyères (83). T.J.

MUSIQUE

Le luth continue PAR FLORENCE TRÉDEZ

FRANÇOIS HALARD ; LUC BERTRAND/VILLA NOAILLES ; YOUTUBE.

Oyez, oyez, bonnes gens, le Moyen Âge est de retour. La faute
au confinement d’abord, qui a poussé certains individus forcés à l’oisi-
veté à tenter certaines expériences… déroutantes. Comme un certain
Cornelius Link, youtubeur allemand de 27 ans, qui aurait lancé la mode
« bardcore » (dérivée du mot « barde ») ou « tavernwave » le 20 avril
dernier, en offrant une version médiévale du tube
« Astronomia » de Tony Igy (B.O. du mème « Cof-
fin Dance »). Quelques centaines de milliers de
vues plus tard, la tendance a pris plus vite qu’une
traînée de poudre. Parmi les tentatives les
plus réussies, un youtubeur canadien baptisé
Hildegard von Blingin’ – jeu de mots avec
Hildegard von Bingen, compositrice du XIIe siècle – a ainsi donné sa
version moyenâgeuse de « Bad Romance » de Lady Gaga, « Sweet
Dreams » de Eurythmics, ou « Jolene » de Dolly Parton, pur joyau en vieil
anglais où le son des tambourins, des luths et des galoubets s’élève
vers le ciel. On aime bien aussi « Baby One More Time » de Britney
Spears par DJ Mönch ou « Rasputin » de Boney M
par Marcus Aurelius. Une tentative d’explication à
cette tendance pour le moins surprenante ? Le rap-
prochement de l’épidémie de Covid-19 avec celle
de la peste noire au XIVe siècle, et, selon le maga-
zine « i-D », « l’humour existentiel de la généra-
tion Z ». Les médiévistes apprécieront. ■

24 E L L E .FR
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 ELLE LIVRES

21 AOÛT 2020
LégendeCaro
Fabrice Planquer ce qu’il ne veut pas voir, telle
est la philosophie d’Axel, 46 ans, en plein
désarroi existentiel. Dans « Le Discours », le
précédent roman de Fabrice Caro, les mots
étranglaient le héros : la « pause » que lui récla-
mait son amoureuse, le texto qu’il lui avait bête-
ment envoyé, les phrases qu’il devait prononcer
au mariage de sa sœur. Dans « Broadway », ce
sont les objets qui ne passent pas, dotés d’inten-
tions cachées ou maléfiques, expressions maté-
rielles du temps qui fout le camp. Ainsi, tout au
long de cette crise burlesque et mélancolique
de la précinquantaine, Axel se constitue-t-il un
musée de l’inavouable avec l’espérance enfan-
tine que ce qu’il y cache n’existe pas. Il y a
d’abord l’enveloppe plastifiée bleue du pro-
gramme national de dépistage du cancer
colorectal, que toute personne de 50 ans reçoit
automatiquement. Pourquoi lui a-t-elle été adres-
sée alors qu’il n’en a que 46 ? On y trouve aussi
des graines de courges achetées en catimini
parce qu’Axel a lu sur un forum qu’elles étaient
bonnes pour la prostate. Enfin, il y a le dessin qui
lui vaut d’être convoqué chez le proviseur, sur
lequel son fils, Tristan, a croqué ses professeurs
de SVT et d’anglais dans une position de
levrette sans équivoque. Comment son garçon-
net qui, hier encore, criait de joie devant une
boîte de Playmobil à Noël, est-il devenu cet
adolescent graveleux ? Et que dire de son aînée
qui lui demande d’aller allumer un cierge pour
que meure la fille qui lui a volé son petit copain ?
« Quelqu’un a remplacé mes enfants. » Quel-
qu’un lui a volé ses rêves de rockeur, sa jeunesse,
son insouciance.
Fabrice Caro dresse le portrait d’un homme qui
fuit la réalité, empêtré dans les apéros obliga-

FUGUE EN
toires avec ses voisins, les désirs des autres. Du
genre qui, lorsque des copains lui proposent
d’aller faire du paddle – équivalant pour lui d’un

RIRE MAJEUR
ON OUVRE CETTE RENTRÉE LITTÉRAIRE PAR
« écoute, je crois que je vais t’assassiner » –,
répond toujours « parfait ». C’est l’occasion de
scènes désopilantes et de répliques à se tordre
de rire. Et si l’auteur de « Zaï zaï zaï zaï » tire
parfois sur le même ressort comique, on lui par-
donne aisément tant la fin éclate, pleine d’élan.
« Pourquoi ne nous mettrions pas
GILLES VIDAL/HANS LUCAS ; PRESSE.

UN ÉCLAT DE RIRE, AVEC « BROADWAY », subitement à courir dans la rue sur

“Modern Love” comme chez Leos
TROISIÈME ROMAN DE FABRICE CARO : Carax ou Noah Baumbach ? » Et

L’HUMOUR EST LA POLITESSE

c’est exactement ce que Fabrice
Caro donne envie de faire.

DES MÉLANCOLIQUES. PAR OLIVIA DE LAMBERTERIE

« BROADWAY », de Fabrice Caro
(Sygne/Gallimard, 195 p.).

26 E L L E .FR
 Après
Les Petites Reines

Clémentine
B eauvais
ravive la légèreté des

60’s !

Une comédie
profonde et gaie !

« Clémentine Beauvais est

une surdouée (...) elle excelle dans
le contre-pied hilarant, au rythme
bigrement enlevé. »
Photo © Pierre Cattoni

Lire - Nathalie Riché

 21 AOÛT 2020
ON RE
Yaa Gyasi ADO

IL ÉTAIT UNE FOI

PAR CLÉMENTINE GOLDSZAL
« Je crois que ça recommence. » Lorsque Gifty, doctorante
en neurosciences à l’université Stanford, reçoit un appel du pasteur
de la paroisse de sa mère, la jeune femme décrypte instantanément
le message caché derrière ses mots. Les démons de la maladie
innommable sont revenus hanter la puissante émigrée ghanéenne
déjà mise à terre, dix-sept ans plus tôt, par la mort de son fils aîné.
Faute d’alternative, voilà donc la mère et la fille réunies dans le petit
appartement de Gifty. La première, mutique, ne quitte pas le lit. La
seconde navigue entre son laboratoire, où elle teste sur des souris
ses théories sur l’addiction, les souvenirs d’une enfance tiraillée entre
la foi et la science, et son devoir de faire revenir sa mère à la vie.
Il y a beaucoup de choses dans le deuxième roman de Yaa Gyasi.
Du spirituel et du terrien, de la culpabilité et de la force, de la tragé-
die et de la réussite, et beaucoup d’amour. À travers le long mono-
BASSO CANNARSA, BEOWULF SHEEHAN/OPALE/LEEMAGE ; PRESSE.
logue de l’héroïne, entrecoupé ici et là des lettres qu’elle adressait,
enfant, au Dieu qu’elle adorait, Gyasi construit un récit qui aborde
avec une poésie rare ce qui se cache derrière le
parcours exemplaire d’une « fille d’immigrés » qui
a réussi. Que sacrifie-t-on à l’exil ? Qu’aban-
donne-t-on pour devenir autre ? Comment
honore-t-on ceux partis trop tôt, et surtout où trou-
ver des réponses ? Dans la science ou dans la
foi ? « L’un et l’autre ont échoué à remplir totale-
ment leur fonction : apporter la clarté, donner un
sens », conclut Gifty. L’écriture de Yaa Gyasi,
elle, réussit là où le reste achoppe.
« SUBLIME ROYAUME », de Yaa Gyasi, traduit
de l’anglais par Anne Damour (Calmann Lévy, 371 p.).

E L L E .FR

21 AOÛT 2020
SÉRIE
KNAUSGAARD,
CLAP DE FIN
LE SIXIÈME ET DERNIER VOLUME DE L’AUTOBIOGRAPHIE MONSTRE DU
NORVÉGIEN KNAUSGAARD LAISSE UN GOÛT AMER. PAR MARGUERITE BAUX
Raconter sa vie, ce n’est pas tou-
jours joli, joli. Karl Ove Knausgaard le
savait bien lorsqu’il a décidé d’écrire la
sienne en six volumes, au fil de la plume,
avec le serment de dire la vérité, toute la
vérité et rien que la vérité. Intitulée ironique-
ment « Mon combat », « Min kamp » en nor-
végien, comme le « Mein Kampf » d’Hitler,
l’entreprise débutait en 2009 par un pre-
mier volume consacré à la mort de son père,
professeur rigide qui l’avait terrorisé toute
son enfance, et qui fut retrouvé seul, le
visage en sang, entouré de bouteilles. Atta-
qué en justice par son oncle, le livre arriva
dans une atmosphère de scandale qui fit
aussitôt de Karl Ove Knausgaard une star
en Norvège et en Suède, où l’éthique
protestante méprise ce genre de déballage.
Les volumes suivants, avec la même
minutie douloureuse, peignaient son
enfance dans les années 1970, entre expé-
Karl Ove
Knausgaard
ELLE LIVRES
ditions sauvages et étouffement domes-
tique, ses premières années de lutte avec
l’écriture et, autre scandale, son couple
bousculé par l’arrivée des enfants. L’accou-
chement, les corvées, le cauchemar des
cours de chant postnatal : au pays du congé
parental équitable, sa franchise ajouta à
l’exhibitionnisme une nouvelle accusation
de machisme ancestral.
Pour les lecteurs qui ont mordu à
l’hameçon, Knausgaard incarne une
passionnante aventure de lecture, avec
des hauts et des bas, des ras-le-bol et des
moments de vérité bouleversante. Ni un ami
ni un frère, mais un humain très proche. Le
terme d’autofiction lui correspond sans
doute, mais sa radicalité lui interdit de sem-
bler narcissique ou bourgeois. C’est la vie
intérieure que peint ce grand échalas rongé
de culpabilité – ou comment en nous s’entre-
mêlent les pensées profondes et les
poubelles à descendre, les calculs d’adulte
et les complexes d’enfance, les ratés du
couple et les émotions pures. Knausgaard
réfléchit au sens de la vie en vidant le lave-
vaisselle : c’est une vraie caricature. Il ne
recherche pas non plus la jolie phrase,
écrivant vite et brut, comme pour se débar-
rasser de la notion de littérature. Un livre
sans censure, au rythme des pensées
– projet naïf et fascinant, quelque part entre
télé-réalité et « Journal » de Kafka.
Et voilà qu’est venue la fin du
voyage. Il serait criminel de commencer
par ce volume de 1 408 pages, dont
300 d’un essai sur « Mein Kampf » d’Hitler.
Mais pour les camés de Knausgaard, « Fin
de combat » est l’indispensable making of
de ce projet monstre, qui revient sur les
démêlés de la publication, la gloire subite
et ses conséquences, notamment sur sa
femme, bipolaire. Il tente aussi de mesurer
sa valeur, de trouver sa place dans
l’histoire, en laissant au lecteur le soin de
juger si tout cela est bien de la bonne et
grande littérature. Et en ouvrant un nouveau
gouffre : qu’écrire, après ça ?
« FIN DE COMBAT », de Karl Ove Knausgaard,
traduit du norvégien par Laila Flink Thullesen,
Christine Berlioz, Marie-Pierre Fiquet et Jean-
Baptiste Coursaud (Denoël et d’ailleurs, 1 408 p.).
29
ELLE LIVRES Pierre Ducrozet

21 AOÛT 2020
UP DE
COŒUR
C

OBJECTIF
TERRE
SUR UNE QUESTION AUSSI DÉLICATE QUE
LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, PIERRE
DUCROZET EMBRASSE LE RÉEL ET RÉUSSIT
UN SIXIÈME ROMAN, « LE GRAND
VERTIGE », D’UNE VIRTUOSITÉ À COUPER
LE SOUFFLE. PAR SANDRINE MARIETTE
Peut-on encore sauver la Terre ? Face à ce sujet aussi vaste
que le monde, Pierre Ducrozet suggère d’y répondre en explorant
une nouvelle manière d’appartenir au vivant. « Tout le parcours de
l’intelligence humaine a été de figer et de saisir depuis l’extérieur
les choses, quand il s’agissait d’en faire partie. » Et si on repensait la
vie sous cet angle ? À 65 ans, Adam Thobias, écologiste à la vision
large, accepte de prendre la direction de la CICC, la Commission
internationale sur le changement climatique. Une majorité de
chefs d’État le soutient, ce qui lui laisse les mains libres pour créer
Télémaque, un réseau activiste et dissident.
Aux quatre coins du globe, ingénieurs, écrivains, professeurs,
voyageurs sont recrutés et enquêtent tous azimuts. Arthur photo-
graphie des bâtiments sous haute sécurité, Mia Casal, une anthro-
pologue « post-punk écoféministe », et June, nomade du
XXI e siècle, deux personnages magnétiques, remplissent des
missions plus secrètes. Mais c’est Nathan, « géopoète » à l’intelli-
gence ondoyante, qui s’offre au lecteur comme un fruit de velours.
Qui fascine par son urgence à réinventer les corps et à retrouver
leur mobilité : « L’humain devrait cesser de retenir en lui […], il
deviendrait éponge, vague, écho, il se fondrait dans les éléments.
Son art aussi deviendrait mouvement permanent. En inspirant, en
exhalant, il produirait comme la plante un monde. » À l’instar du
végétal, l’architecture en arborescence du « Grand Vertige » offre
CRIS PALOMAR ; PRESSE.

un mouvement permanent, nous emportant d’une passerelle – une

scène – à une autre, de l’espionnage à une généalogie de l’or
noir, de la jungle birmane à Bruxelles… Un pacte littéraire
flamboyant et magistral pour une autre relation au vivant.
« LE GRAND VERTIGE », de Pierre Ducrozet (Actes Sud, 391 p.).

E L L E .FR
 ELLE LIVRES
21 AOÛT 2020

BD

NIN ÉCLATANTE
C’EST AUSSI LA RENTRÉE GRAPHIQUE !
LÉONIE BISCHOFF REVISITE ANAÏS NIN,
ET C’EST SUBLIME. PAR CATHERINE ROBIN

Le livre s’ouvre sur une tempête. Des nuages sombres sem-

blables à une chevelure baudelairienne agitent des vagues comme
volées à Hokusai. D’entrée de jeu, on plonge dans le tumulte intérieur
de l’héroïne, Anaïs Nin, écrivaine consumée de désir et corsetée par
sa condition de femme dans la première moitié du XXe siècle. Pour
sublimer son existence insatisfaite, la jeune Américaine d’origine
cubaine s’est créé un double de papier, à travers son journal, devenu
le livre de chevet de plusieurs générations de jeunes femmes (et de
jeunes hommes), fascinées par les récits aussi explicites que précur-
seurs de sa sexualité libérée.
La dessinatrice suisse Léonie Bischoff a découvert Anaïs Nin en
faisant du baby-sitting : « Je suis tombée sur le recueil de nouvelles
“Venus Erotica” dans la bibliothèque de la famille chez qui je travail-
lais. Ce n’est que plusieurs années après que j’ai découvert son
“Journal”. » La dessinatrice s’engage alors dans une aventure de huit
années de recherche. « Je ne voulais pas faire une thèse universitaire,
mais plutôt me concentrer sur un moment de sa vie, où elle passe
d’une situation de blocage à une libération. » À l’aide d’un crayon
magique à la mine multicolore, elle dessine un récit d’une grande
puissance onirique et sensuelle. De la relation passionnelle de Nin
avec Henry Miller à l’inceste « consenti » avec son père qui abusa
d’elle enfant, l’auteure livre les clés d’une personnalité fragmentée
en quête d’émancipation et d’absolu. « C’est un personnage très
contemporain finalement, reprend l’auteure. Son journal, c’était une
façon de se mettre en scène, de donner à voir une version sans cesse
retravaillée d’elle-même. Pas si loin finalement de nos mises en scène
sur les réseaux sociaux. »
« ANAÏS NIN, SUR LA MER DES MENSONGES », de Léonie Bischoff
PRESSE

(Casterman). En librairie le 26 août.

 ONTRE
C
REN

CAMILLE LAURENS

PEUT-ÊTRE
Y A-T-IL TROP
LONGTEMPS
QUE LES
FEMMES
SONT
PATIENTES
ATTENTION, ÉVÉNEMENT !
CAMILLE LAURENS, PRIX FEMINA
POUR « DANS CES BRAS-LÀ » (2000),
NOUVELLE JURÉE DU PRIX
GONCOURT, PUBLIE « FILLE », UN jusqu’à la moindre plaisanterie, tout vient confirmer cette idée : être
une fille, c’est moins bien qu’être un garçon. C’est un roman âpre
GRAND ROMAN FÉMINISTE. et drôle à la fois, au croisement de l’intime et du collectif. Entretien
tout en finesse.
PAR DOROTHÉE WERNER
ELLE. Dès la naissance de votre narratrice, on entend la décep-
VINCENT FERRANÉ/FIGAROPHOTO

C’est l’histoire de Laurence Barraqué, de sa naissance
en 1959 à son expérience de mère d’une petite fille
dans les années 1990. Mais « Fille », de Camille Laurens, c’est
aussi le constat implacable de l’importance des mots dans la
construction d’une vie. Comment grandir quand l’infériorisation
des filles est inscrite au cœur même du langage ? Des chansons
de l’époque aux expressions populaires, des lieux communs
tion, notamment à travers l’expression consolatrice : « une fille,
c’est bien aussi »…
CAMILLE LAURENS. Jusqu’à l’invention de l’échographie, la
première phrase qui baptise le nouveau-né est celle qui désigne son
sexe. La narratrice est accueillie par ces mots, et par la déception
qu’ils impliquent. Je suis très sensible aux formules toutes faites. Ainsi,
on dit à ses parents : « Il ne reste plus qu’à transformer l’essai… »

32 E L L E .FR

ELLE. « Tout ce qui est féminin déçoit, déchoit, elle le sait désor-
mais », écrivez-vous. Comment une fille prend-elle conscience
de cela ?
C.L. Par le langage. Un des sens du mot « fille », qu’on retrouve dans
tous les romans du XIXe siècle, c’est « prostituée ». « Aller voir les filles »,
c’était aller au bordel. Dans l’inconscient de la langue, il y a une
multitude de sens tressés entre les mots qui servent à désigner le fémi-
nin, et tous sont négatifs. Y compris lorsque l’on prend l’équivalent
féminin d’un mot masculin : « un garçon », « une garce ». C’est terrible !
ELLE. Votre narratrice a deux surnoms, l’un, « Gras du bide », lui
est donné par son père dès la petite enfance et l’autre, « Groc »,
signifie « gros cul »…
C.L. Oui, et des années après, en devenant grand-père, il se penche
sur le berceau de sa petite-fille et dit : « Elle a des grosses cuisses, elle
ne fera pas de publicité pour les bas Dim ! » Ces plaisanteries formu-
lées sans intention d’humilier montrent les projections de l’imaginaire
masculin et la représentation fantasmatique de ce que doit être une
fille : jolie et surtout pas trop grosse.
ELLE. En tant qu’écrivaine, les mots vous ont-ils fait du mal ou
du bien ?
C.L. Les deux. Les mots ne sont pas forcément traumatisants sur le
coup, on prend conscience de leur poids avec le temps. Mais ils
m’ont aussi fait beaucoup de bien, comme à la narratrice. Elle lit tout
le temps puisqu’elle est bridée dans son corps et n’a pas le droit de
grimper aux arbres, et elle comprend très tôt que les mots de la litté-
rature peuvent contrebalancer les difficultés de la vie.
ELLE. À un moment, vous utilisez l’écriture inclusive pour le mot
« inconnu.e.s », pourquoi ?
C.L. Je l’utilise une fois, en clin d’œil, quand le père ne connaît pas
encore le sexe du bébé. C’est pour introduire ce qu’il dira plus tard
au sujet de cette polémique : « Quelle connerie ! La femme est déjà
incluse dans l’homme ! »
ELLE. Mais vous qui entrez au jury du prix Goncourt, en
défendez-vous l’usage ?
C.L. Dans tous les documents administratifs et officiels, je soutiens la
volonté qu’il soit fait systématiquement mention du masculin et du
féminin : « Chers toutes et tous » « Citoyennes, citoyens ». C’est plus
que normal. Mais dans les romans, c’est impossible.
ELLE. Auriez-vous pu écrire ce livre avant ?
C.L. Le mouvement #MeToo m’a poussée à m’interroger plus encore
sur la condition féminine, mais ce n’est pas une préoc-
cupation nouvelle. En 2003, j’ai écrit « L’Amour,
roman », dans lequel il est question de trois généra-
tions de femmes, et de la transmission du sentiment
amoureux entre elles. Mon parcours est celui de l’écri-
ture de soi, j’avance de livre en livre avec mon histoire
vécue en tant que femme, qui est aussi ancrée dans
l’époque : je suis une « baby-boomeuse » et j’ai une
fille de 24 ans, avec qui j’ai des conversations passion-
nantes sur le sujet.
ELLE. Dans « Dans ces bras-là », vous aviez
PRESSE
raconté l’agression sexuelle d’un grand-oncle
E L L E .FR
ELLE LIVRES
alors que vous aviez 9 ans. Il arrive la même chose à votre
narratrice dans « Fille ». Qu’est-ce qui a changé depuis sa
parution en 2000 ?
C.L. Je l’ai racontée de manière allusive dans chacun de mes romans.
Le plus spectaculaire, c’est que, jusqu’ici, personne ou presque ne
m’a interrogée sur cette histoire qui est passée largement à la trappe.
Il y a quelques années, j’ai participé à un colloque sur l’inceste.
Quand je l’ai dit autour de moi, aussi bien dans ma famille qu’à mes
proches, qui ont lu mes livres, tous m’ont demandé : « Mais qu’est-ce
que tu vas faire là-bas ? » J’étais stupéfaite. J’ai vu à quel point ce que
j’avais raconté n’avait pas été imprimé ni compris, ou combien cette
réalité était déniée, minimisée. L’immense différence, c’est qu’au-
jourd’hui cela est enfin audible.
ELLE. La mère du roman juge parfois sa fille trop radicale.
Vous-même, trouvez-vous la nouvelle génération féministe
excessive ?
C.L. Parfois, oui. Je les comprends, mais je ne suis pas exactement
d’accord avec tout. Elles sont radicales dans leur rapport à leur
corps : le rejet du maquillage ou de l’épilation, le refus de chercher
à plaire avec les codes du féminin, qui leur semble une aliénation…
Cela témoigne d’un autre rapport aux hommes… J’ai trouvé violente
et sans nuances la tribune de Virginie Despentes au lendemain des
Césars… Mais ma fille et ses copines m’ont dit : « Avec tes nuances,
on n’arrivera à rien, il faut parfois donner un grand coup de poing sur
la table. » Peut-être y a-t-il trop longtemps en effet que les femmes
sont patientes…
ELLE. Le désir, sujet que vous avez creusé dans tous vos livres, est
peut-être le point d’achoppement entre les générations. Votre
narratrice assume pleinement son désir pour les hommes…
C.L. Oui, et c’est une question centrale : malgré l’enfance qu’elle a
eue, la possibilité du désir n’est pas altérée. C’est un mystère. Il y a ce
moment très important où elle éprouve physiquement pour la pre-
mière fois du désir pour un corps masculin inconnu, à la piscine. Ce
moment se reproduira. D’ailleurs, elle découvre le désir après le
plaisir, puisqu’elle a vécu très tôt, à travers la masturbation, des
scènes sexuelles fantasmatiques…
ELLE. Trouvez-vous l’époque puritaine ?
C.L. Oui, complètement. C’est très inquiétant, comme si la revendi-
cation légitime d’égalité et de respect des différences supposait
qu’on éradique le désir.
ELLE. La fille de votre narratrice résout la question à sa manière,
en préférant les filles. À la fin du livre, elle dit :
« Mais maman, les filles, c’est merveilleux ! »
C.L. Oui, et c’est un renversement total pour cette mère,
qui entend ce qu’on ne lui a jamais dit. Entre le « C’est
une fille » du début, marqué par la déception, et cette
phrase, tout bascule avec l’adjectif « merveilleux ». Ce
qui lui manquait, c’était un éloge, un hommage, un
regard positif. Tout son trajet à travers le roman a été
de comprendre que ce qui lui manquait, ce n’était pas
d’avoir « un phallus » comme les garçons, mais les mots
pour dire l’amour et la qualité qu’il y a à être une fille…
C’est une révélation lumineuse !
« FILLE », de Camille Laurens (Gallimard, 227 p.).
33
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citadine.
NON
Portefeuille.
Si on opte pour un look trop décontracté. On ressortira HUGO BOSS,
les tongs en plastique et les crop tops l’été prochain ! 229 €.

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8

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ISABEL MARANT, 1  150 €. 5. Sac, VANESSA BRUNO, MONOPRIX,
195 €. 6. Mocassins, LONGCHAMP, 420 €. 49,99 €.
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L’INSPIRATION STREET L.A.
Quelques idées de looks à piquer sur le vif.

12
11

Ceinturée.
BA&SH,
395 €.

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EYEWEAR, à partir de 219 €. 9. Jupe, MOMONI,
445 €. 10. Colliers « Mini Astro Talisman »,
Pour flâner Pour un concert Pour un déjeuner GOOSSENS PARIS, 290 € l’un. 11. Sac, COACH,
en couple. pop. entre copines. 225 €. 12. Bottines, LAURENCE DACADE, 595 €.

38 E L L E .FR
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21 AOÛT 2020
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PAR ÉLISABETH MARTORELL, ALICE ELIA ET LAURIANE SEIGNIER

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L’ÉCLAT
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Orgasm, ce trio, qui comprend
deux tons de fards à joues et
un highlighter, permet de recréer,
en quelques coups de pinceau,
une bonne mine plus vraie que nature.
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capable de démêler tous types de de karité réparateur et de l’huile
cheveux sans les casser grâce à ses de babassu relipidante.
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ELLE STYLE /BEAUTƒ
SES OBSESSIONS
COSMÉTIQUES
« Je nettoie et j’hydrate ma
peau très sensible avec
des produits Weleda que m’a
recommandés ma makeup-
artist, Jo Baker. J’utilise le Lait
Nettoyant et le Soin
Nourrissant Skin Food le matin.
Idem le soir, mais avec une
version plus riche. »
SA RECETTE HEALTHY
« Ma détox à moi, c’est de boire
plus d’eau. J’ai trop tendance
à oublier de le faire. »
SES COUPS DE CŒUR
« J’adore le sèche-cheveux
Dyson, idéal pour mes cheveux
fragiles. Ainsi que le rouleau
de massage ReFa pour
le visage. Quand je me réveille,
je suis bouffie comme
un bébé. Ce roller m’a sauvé
la mise plus d’une fois. »
SA TROUSSE MAKE-UP
« J’utilise la BB Cream Sekkisei
de Kosé, qui est incroyable
de légèreté, un peu de poudre
ou de correcteur de La Mer,
un mascara de chez Nars ou
de chez Chanel – j’adore
le prune – et du baume teinté,
le Red Dahlia de chez Burt’s
Bees. J’ai aussi un blush de chez
Jill Stuart, dont le packaging à
pompon est très joli. Pour le soir,
j’ajoute du mascara.
En ce moment, j’expérimente
les couleurs pastel. Si j’étais
plus habile, je me ferais tout le
temps le regard arc-en-ciel,
que j’affichais au dernier Festival
de Venise. »
42
LES CRUSHS DE…
LUCY
BOYNTON
VUE DANS « BOHEMIAN
RHAPSODY » ET BIENTÔT À L’ÉCRAN
DANS LE RÔLE DE MARIANNE
FAITHFULL, L’ACTRICE ANGLAISE
NOUS CONFIE SES ASTUCES
BEAUTÉ. PAR ALICE ELIA
21 AOÛT 2020
SON PARFUM
« Je vis dans les effluves de
Chloé Signature Rose
Tangerine [elle en est l’égérie,
ndlr], que j’adore parce que
cette eau de toilette est à la fois
fraîche et chic. J’en mets le matin
pour bien démarrer la journée
et j’en vaporise à nouveau
quand j’ai besoin d’un reset. »
SES SECRETS DE BEAUTÉ
« Avant un événement, je vais
chez Cynthia Franco, à Los
Angeles. Elle pratique un super
traitement pour le corps :
enveloppement des pieds
à la tête – façon burrito – pour
favoriser la transpiration
et l’élimination des toxines. »
SA ROUTINE CHEVEUX
« Je suis ravie que mon métier
me permette tant de
métamorphoses. Mais je
reviens toujours à un blond
polaire. C’est Mark Selley, du
salon Nicky Clarke, à Londres,
qui s’en occupe. Sans ses mains
en or, je serais chauve !
Pour entretenir ma couleur au
quotidien et soigner mes
cheveux, j’ai adopté, sur
les conseils de Jenny Cho, qui
me coiffe, le shampooing et
l’après-shampooing Recovery
de Virtue, le Hair Perfector n° 3
d’Olaplex et le Soin Nuanceur
de Couleur Blond Pur
de Christophe Robin contre
les reflets cuivrés. »
SON PLAN RELAX
CHLOÈ X SASHA MARRO ; PRESSE.
« Je suis très casanière, j’aime
prendre de longs bains chauds
et lire dans ma baignoire.
Et j’adore quand mon livre en
devient tout écorné,
avec les pages gondolées. »
E L L E .FR
ELLE MAG / PORTRAIT

21 AOÛT 2020

LAMY
PRODIGIEUSE
 CI-CONTRE : ROBE LONGCHAMP. BOUCLE D’OREILLE « MARIE-ANTOINETTE » STONE PARIS. BAGUE POMELLATO.
PAGE DE DROITE : ROBE ET CEINTURE MES DEMOISELLES. BODY « SOUTACHE » ERES. BOUCLE D’OREILLE « SYSTEM » CHARLOTTE CHESNAIS. COLLIER « JADE » STONE PARIS.

DE TOUS SES
DÉLICATE ET

D’UNE ACTRICE
CINÉMA FRANÇAIS

PAR NATHALIE DUPUIS

À SON ZÉNITH.
CHARMANTS.
PARADOXES
D’ANNÉES LE
NOURRIT DEPUIS
ET HILARANTE,

ALEXANDRA LAMY
GOURMANDE,

RÉALISATION BARBARA LOISON

PHOTOGRAPHE DANT STUDIO
SENSIBLE

CONFESSIONS
UNE VINGTAINE
 21 AOÛT 2020
E
lle débarque dans une tenue de joueuse de
tennis chic, petite jupe en tweed, polo sans manches,
baskets blanches, lunettes cerclées d’or, sourire à fos-
settes compris. Une silhouette de jeune fille pour une
actrice ultra-confirmée, qui n’en finit pas d’investir l’ima-
ginaire des cinéastes. La dernière en date, Méliane Marcaggi, en
fait l’interprète principale de son premier film, « Belle-fille ». Une
œuvre loufoque, une sorte de « Very Bad Trip » à la sauce corse, dans
laquelle son jeu fait des merveilles. Car le pitch en a sous la pédale :
après une nuit d’ivresse avec un inconnu, une jeune femme qui vient
de plaquer son mari volage découvre à son réveil le corps de son
amant… sans vie. Et se retrouve malgré elle la belle-fille d’une mère
éplorée à laquelle il est impossible de résister. Portée par un joli cas-
ting – Miou-Miou, Thomas Dutronc, Jonathan Zaccaï –, cette
joyeuse comédie, prétexte à prolonger des vacances sous le soleil
de la Méditerranée, nous donne l’occasion d’un chouette tête-à-tête.
ELLE. On vous imagine très heureuse de promouvoir
enfin ce film…
ALEXANDRA LAMY. Tellement ! La sortie initiale était pré-
vue en mars, quasiment le jour où tout s’est arrêté. Donc, oui.
Il faut dire que la réalisatrice est une amie, une vraie amie,
donc je ne peux pas vous mentir, ce projet me tient vraiment
à cœur. D’ailleurs, lorsque Méliane Marcaggi m’a envoyé
le scénario, on était aussi angoissées l’une que l’autre. Quel
soulagement à sa lecture ! J’ai été embarquée par l’histoire
dès les premières pages.
ELLE. On sent que le scénario a été écrit sur mesure…
A.L. C’est vrai que Méliane a pensé à moi en l’écrivant. J’ai
aimé le côté « je plaque tout, je me barre et, après, je me
retrouve embarquée dans quelque chose de dingue ». Et je
partage aussi avec le personnage cette empathie qui nous
empêche souvent de dire non, car on ne veut pas faire de
peine. Moi aussi, dans la vie, je me suis « foutue » dedans
parce que je ne savais pas dire non.
ELLE. Cela change-t-il quelque chose d’être filmée par
une femme, vous qui êtes, entre autres, la muse d’Éric Lavaine ?
A.L. Oui, tout à fait, je suis sa muse ! [Éclat de rire à fossettes.] Non,
cela ne change rien pour moi, la seule chose, assez marrante – et je
m’en suis rendu compte au maquillage –, c’est qu’à la fin du film je
finis par ressembler à la réalisatrice. Je deviens son prolongement.
PHOTO DANT STUDIO. (ROBE ET CEINTURE ALAÏA.)
Une réalisatrice, même inconsciemment, se projette sur son actrice.
Alors qu’avec un réalisateur il faut juste qu’elle soit le plus jolie pos-
sible. Il faut le séduire.
ELLE. Le casting donne d’ailleurs envie !
A.L. Avoir Miou-Miou comme belle-mère, c’était un rêve. C’est une
actrice que j’admire depuis si longtemps. « La Femme flic » et « La
Dérobade » sont des films qui m’ont marquée. Mais la plus excitée,
c’était ma mère ! Elle lui ressemble beaucoup, porte le même nom
de jeune fille [Herry, ndlr], et vient du même coin de Bretagne. Elle
E L L E .FR
ELLE MAG / PORTRAIT
est persuadée que nous sommes vraiment de la même famille !
Quant à Thomas Dutronc, nous devions déjà tourner ensemble, mais
il ne se sentait pas acteur, à l’époque. Je suis heureuse qu’il ait
changé d’avis, car, en plus d’être beau gosse, il est formidable.
ELLE. À propos de famille, vous étiez confinée avec la vôtre.
Comme cela s’est-il passé ?
A.L. Je suis partie chez moi dans les Cévennes avec toute ma famille,
dont ma sœur, mon beau-frère et mon petit neveu. Et c’était génial,
même si, au début, tout cela a bien perturbé mes petites habitudes
de célibataire égoïste ! Il a fallu s’habituer à vivre ensemble, à trouver
un rythme. Donc on a fait comme tout le monde, des apéros ! On a
commencé à 20 heures, puis à 19 heures, et à la fin on sortait le rosé
à 18 heures. On est devenus totalement alcooliques. On a fait des
goûters, des gâteaux, des jeux, des parties de cartes… J’ai retrouvé
des trucs hyper chouettes de mon enfance.
A L I S A T R I C E
UN E RÉ E
SE PROJETT E.
S O N A C T R IC
SUR N
AL O R S Q U ’U
A T E U R [ … ]
RÉALIS U I R E .
E S É D
IL FAUT L
ELLE. Vous n’avez jamais été angoissée ?
A.L. Au début, mais sans vraiment m’en rendre compte. Moi qui lis
beaucoup, je n’y arrivais plus. Et il faut avouer que je ne comprenais
pas grand-chose : le coup des masques, j’étais à deux doigts d’en
faire un sketch. « Non, n’en mettez pas, ça ne sert à rien », avant de
nous envoyer des tutos pour en faire avec nos bandanas. Ce n’était
pas hyper rassurant. Puis, comme tout le monde, je m’inquiétais pour
mes proches. Je n’ai pas pu serrer mes parents dans mes bras avant
le 11 mai, le jour du déconfinement. Mais Macron avait bien fait les
choses, c’était l’anniversaire de mon père !
ELLE. Vous qui vouliez être bergère, enfant, cela ne vous a pas
donné des envies de nature ?
A.L. Totalement. Mon idée est de vivre à la campagne le
47
ELLE MAG / PORTRAIT
plus possible, et que Paris devienne un pied-à-terre. J’ai
aussi l’impression – et c’est un point très positif – que cela a fait évo-
luer les mentalités vers une consommation plus locale, avec plus de
sens. On est un des pays les plus beaux au monde, ce serait vraiment
dommage de ne pas en profiter.
ELLE. Le cinéma traverse des difficultés… Qu’est-ce que cela
vous inspire ?
A.L. On a été hyper touchés. On l’est toujours. Des petites salles de
théâtre, de cinéma, de concerts ne vont pas rouvrir tout de suite.
Beaucoup d’intermittents n’ont plus de perspectives. Je rêve que cela
reparte, pour nous et pour le public. Mais je suis réaliste. Je sais que,
maintenant, il y a ce truc qui rôde dans l’air, il va falloir faire constam-
ment attention. Apprendre aux enfants les gestes barrières. Si on ne
s’embrasse pas pendant un petit moment, on va s’en sortir !
E A U C O U P :
B
O N M E DI T
T E L L E M E N T
S
« J’AIMERAI COPIN E ! »
ÊTRE VOTRE AIS PAS
E S
M A I S J E N
P O U R Q U O I…
VRAIMENT
ELLE. Avez-vous conscience qu’en France la comédie est parfois
considérée comme un art mineur ?
A.L. Bien sûr. Ce qui est injuste, parce que la comédie ne supporte
aucune faiblesse. Il faut non seulement une très bonne histoire, por-
tée par de super acteurs, mais aussi des dialogues de haut niveau.
Dans un drame, même si la réalisation n’est pas extraordinaire, il y
aura toujours l’émotion. De plus, en France, on nous demande tou-
jours de ne pas trop en faire alors que, dans la comédie, il faut y
aller à fond. Il n’y a qu’à regarder les Louis de Funès, Jack Lemmon
ou encore Jim Carrey. Ils ne font pas les choses à moitié, les gars !
ELLE. Vous êtes sur Instagram, où vous postez beaucoup de
photos de famille sympas…
A.L. Oui, mais j’ai appris à être méfiante. Le lendemain de la soirée
des César, j’ai simplement posté la photo d’Adèle Haenel quittant
la salle, avec la phrase « Tout mon soutien », et je me suis pris des
torrents d’injures et de sous-entendus débiles par rapport à mon ex
[Jean Dujardin, ndlr]. Les gens y voyaient de la jalousie ou de la
rancœur. Je n’avais même pas mis #Polanski ! Tout ça est aberrant.
48
21 AOÛT 2020
De toute façon, on ne peut plus rien dire. Quand tu postes par
exemple : « C’est horrible ce qui se passe en Afghanistan », tu
reçois : « Et la Syrie, c’est pas horrible, et t’en as rien à foutre, alors ? »
Quoi que tu dises, tu te fais défoncer.
ELLE. Du coup, vous restez light ?
A.L. De temps en temps, sur des sujets qui me touchent, comme les
violences conjugales, je fais un post. Car la première chose à
laquelle j’ai pensé pendant le confinement, c’est aux femmes qui
allaient être enfermées avec leur bourreau. Je vais d’ailleurs bientôt
tourner un téléfilm sur ce thème pour TF1. Je suis heureuse, pour ma
première réalisation, de commencer par un unitaire pour la télévision.
J’aurai moins de pression.
ELLE. Avez-vous la sensation d’avoir gagné votre indépendance
grâce à ce métier ?
A.L. C’était mon rêve de devenir actrice. Et me
dire que j’en vis suffisamment pour être libre et
indépendante me rend hyper heureuse tous les
jours. Je ne l’oublie jamais et je remercie ma
bonne étoile constamment, même si rien n’est
jamais acquis.
ELLE. À quoi attribuez-vous votre popularité ?
A.L. Avec mon parcours, je fais partie de la vie
des gens depuis un petit moment. « Un gars, une
fille » m’a rendue ultra-populaire, et tant que l’on
me reconnaît dans la rue, c’est que je n’ai pas
encore pris un trop gros coup de vieux ! J’ai
aussi interprété des rôles qui ont beaucoup
ému les spectateurs, j’ai joué une femme luttant
contre le cancer, une handicapée… J’entends
parfois : « Grâce à vous, Mme Lamy, je vais
mieux. Vous m’avez sauvée. » Cela me touche
infiniment.
ELLE. Vous vous sentez proche des gens ?
A.L. On me dit beaucoup : « J’aimerais tellement être votre copine ! »
Je ne sais pas pourquoi ils ont l’impression que je vais leur faire du
bien. Peut-être parce que je suis moi-même à l’aise dans mes baskets,
ET « CHARLIE N° 1 » PASCALE MONVOISIN. COLLIER-MÉDAILLE GOOSSENS.)
et que je suis de plus en plus sereine ? PHOTO DANT STUDIO. (BLOUSE CHLOÉ. JUPE MAJE. COLLIERS « ARLES »
ELLE. Ce côté solaire, vous le cultivez ?
A.L. Je ne sais pas, mais ce qui est certain, c’est que l’on ne me verra
jamais quand je vais mal. Je me cache. Ce que me reprochent d’ail-
leurs mes meilleurs amis. Mais je n’ai pas envie d’embarquer ceux
que j’aime dans ma tristesse.
ELLE. D’où vous vient cette empathie ?
A.L. De mon père. L’homme le plus gentil au monde. Il est généreux,
il est sincère. Il est toujours content pour les autres. On a été éduquées
comme ça. La dernière fois que l’on est sortis ensemble, il a fait danser
toutes mes copines jusqu’au bout de la nuit ! Il ne conçoit la vie que
comme un apéro géant. Génial, non ? n
« BELLE-FILLE », de Méliane Marcaggi. En salle le 19 août.
E L L E .FR
ASSISTANTE STYLISME
Alexandra Nicolaïdis.
MAQUILLAGE
Eny Whitehead.
COIFFURE
Delphine Courteille.
MANUCURE
Virginie Mataja.
ELLE MAG/ENTRETIEN

CHRISTOPHE ANDRÉ
NOTRE CERVEAU EST
ALLERGIQUE À
L’INCERTITUDE
COMMENT APAISER NOTRE ANXIÉTÉ FACE À UN MONDE AUX
CONTOURS TOUJOURS PLUS FLOUS ? LE PSYCHIATRE CHRISTOPHE ANDRÉ
NOUS RAPPELLE QUE LA SAGESSE EST AVANT TOUT UN ENTRAÎNEMENT.
À PRATIQUER AU PRÉSENT. PAR PATRICK WILLIAMS
Jamais une rentrée ne s’était faite sous des auspices supportent pas de ne pas savoir ce qui va arriver, de ne pas savoir
aussi incertains. Jamais le futur ne nous avait paru aussi flou. Le quelle décision prendre, etc.
Covid s’arrêtera-t-il un jour ? La vie reprendra-t-elle son cours nor-
mal ? L’horizon économique, si assombri, va-t -il se dégager ? Autant ELLE. Ce retour de l’incertitude dans nos vies semble insuppor-
de questions angoissantes et insolubles. La réalité est devenue un sol table pour nombre d’entre nous. Comment l’analysez-vous ?
mouvant, qui glisse sous nos pieds. Et nous éprouvons du mal, parfois, C.A. Je crois que nous sommes en train de sortir d’une parenthèse
à maîtriser notre inquiétude, à gérer l’incertitude au quotidien. Pour enchantée. Depuis quelques décennies, nous pensions que nous
y voir plus clair, nous avons interrogé Christophe André, le psy le plus avions éradiqué les maladies infectieuses, que nous pourrions vivre
célèbre de France, auteur de nombreux best-sellers sur la sagesse cent ans ou plus. Nous avions tendance à considérer que l’adversité
(son prochain livre, « L’Abécédaire de la est une anomalie, qu’on peut prévenir tous les
sagesse », coécrit avec Matthieu Ricard et dangers et les problèmes, que la société, l’Ètat, la
Alexandre Jollien, sortira à l’automne). Un médecine nous protégeraient. Ce n’est pas le
homme de bon, de très bon conseil, car il tire son cas. Nous sommes en train d’être ramenés à
enseignement de son expérience propre. Il pra- NOUS AVIONS notre condition de mortels. Le Covid nous réap-
tique en effet la méditation tous les jours, tient un TENDANCE prend à vivre avec l’incertitude. Les sociétés du
journal intime, ayant lui-même à affronter – passé le savaient. Rappelez-vous par exemple
comme il l’a souvent dit – un tempérament À CONSIDÉRER que, au XIXe siècle, une femme avait une chance
sombre, en proie aux angoisses et aux doutes. L’ADVERSITÉ sur dix de mourir en couches. Nos ancêtres n’ai-
En outre, ces dernières années, il a dû faire face
à la maladie. S’il n’a pas la réponse magique à COMME maient pas plus l’incertitude que nous, mais ils
étaient, en raison des traditions religieuses, spiri-
toutes nos questions, Christophe André nous UNE ANOMALIE. tuelles, mieux armés pour y faire face.
aide du moins à réfléchir à l’irruption de l’adver-
sité dans nos vies. Interview. ELLE. Durant votre carrière, vous vous êtes
intéressé à différentes thérapies et écoles
ELLE. En cette période de crise, il semble impossible de faire des de sagesse. Selon vous, quelle est la pratique la plus adaptée
plans pour le futur. Pourquoi est-ce si difficile pour le psychisme ? pour affronter cette époque ?
CHRISTOPHE ANDRÉ. Notre cerveau a des automatismes. Parmi C.A. Elles sont nombreuses. On peut aussi bien se tourner vers la
eux, il y a l’allergie à l’incertitude. L’être humain n’aime pas quand méditation que vers la psychologie positive des stoïciens. Surtout il
une situation est incertaine. Il a besoin que les choses soient blanches faut se rappeler quelques évidences éternelles. C’est Nietzsche, qui
ou noires, rangées dans une case, que tel ou tel événement soit parlait de « grandes platitudes » : accepter qu’on va mourir, profiter
catégorisé « danger » ou « sécurité ». Le flou n’est pas quelque chose de l’instant présent, ne pas faire le mal, aimer ses proches et le genre
que notre esprit affronte facilement. Cela explique beaucoup humain… Cela fait deux mille ans que la sagesse universelle, dans
de troubles anxieux. Les personnes qui souffrent d’anxiété ne toutes les cultures, énonce ces préceptes. Tout le monde les connaît.

50 E L L E .FR

Christophe André,
en 2019.
Le problème, c’est qu’on ne les applique pas. Car ce qui compte n’est
pas ce qu’on sait mais ce qu’on fait ! La sagesse, c’est d’abord une
ascèse, un entraînement. Si l’on veut devenir plus lucide, plus calme,
plus apte à prendre du recul, il faut y travailler quotidiennement.
ELLE. Vous vantez souvent les mérites de la méditation. En quoi
peut-elle nous aider face à une crise sanitaire ou économique ?
C.A. Elle ne résoudra pas les problèmes concrets, bien sûr. Mais elle
peut nous aider à réagir à l’adversité de façon moins impulsive, moins
angoissée, en faisant preuve de davantage de discernement. La
méditation est un rendez-vous qu’on se donne avec soi-même, où l’on
se pose, où l’on observe l’état de son corps, de ses pensées, où l’on
apprend à accueillir ses angoisses, ses peurs, ses doutes, et, ainsi, à
les surmonter. C’est très utile. C’est la même chose avec le fait de tenir
un journal intime, un exercice très bénéfique, qui permet de mettre au
THIERRY PASQUET/SIGNATURES
clair des insatisfactions ou des intuitions un peu floues. Toutes ces
pratiques nous rendent plus intelligent, plus résilient. Cela nous
amène à mieux profiter de la vie, à ne pas nous affoler au moindre
problème. Mais c’est une contrainte. Cela peut être emmerdant de
se forcer à faire sa méditation tous les matins. [Rires.] Il est plus facile
d’aller boire une bière, parler avec des amis, traîner sur les réseaux
E L L E .FR
sociaux. Pourtant rien ne peut remplacer
l’utilité d’un examen de conscience.
ELLE. Vous dites que la méditation a un
aspect subversif. Pourquoi ?
C.A. Il y a en effet un côté révolutionnaire
dans la méditation, et dans toutes les pra-
tiques où l’on travaille sur sa vie intérieure.
Car elles vont à l’exact opposé de ce vers
quoi notre époque nous pousse. Celle-ci
nous incite à l’extériorisation. Nous sommes
sans cesse attirés à l’extérieur de nous-
mêmes : nous sommes bombardés d’infor-
mations, on nous propose des tas de distrac-
tions, on nous enjoint sans cesse de
consommer, d’aller vite. Les vacances sont
devenues un empilement d’activités. Tout
cela a tendance à élever notre niveau de
stress et d’insatisfaction. Dans ces condi-
tions, être présent à soi, se sentir vivant, lais-
ser circuler ses émotions, ses pensées, voilà
quelque chose de subversif !
ELLE. Vous parlez beaucoup de se chan-
ger soi-même. Mais ne faut-il pas surtout
changer la société si l’on veut vivre dans
un monde moins incertain ?
C.A. Il y a bien sûr des chantiers sociétaux
à mener. Il faut que la société soit moins
obsédée par la croissance, que l’on
enraye le désastre écologique, qu’on
cesse de fuir dans la consommation et
dans l’asservissement aux écrans. Mais
ces changements ne pourront avoir lieu
que si nous sommes prêts à les accueillir.
C’est la fameuse phrase de Gandhi :
« Soyez le changement que vous voulez
voir dans le monde. » On sait que, pour qu’il y ait de vraies modifica-
tions sociétales, il faut pouvoir s’appuyer sur un noyau dur de 25 à
30 % de citoyens qui ont modifié leurs pratiques, qui sont engagés
de façon assez exemplaire et qui vont entraîner les autres dans leur
roue. Tout le problème actuel est de savoir si cette crise va nous per-
mettre d’atteindre cette masse critique.
ELLE. Accepter que le monde soit incertain, ce n’est donc pas
forcément devenir fataliste…
C.A. Non, bien sûr. Réapprendre à vivre avec l’incertitude ne veut pas
dire qu’on va rester passif et résigné. Simplement, on va agir de façon
lucide, réfléchie, sans se faire trop d’illusions. Ce que, en méditation,
on appelle « l’action juste ». Je m’engage, mais en sachant que je peux
me tromper, que mon action n’est pas forcément la bonne. Il ne faut pas
remplacer l’incertitude par une pseudo-certitude. Comme le disait
l’écrivain Paul Valéry dans « Tel quel » : « L’esprit vole de sottise en sot-
tise comme l’oiseau de branche en branche. L’essentiel est de ne point
se sentir ferme sur aucune… » On ne peut faire autrement que se trom-
per. Cela n’empêche ni de s’engager ni de progresser !
« L’ABÉCÉDAIRE DE LA SAGESSE », coécrit avec Matthieu Ricard et Alexandre
Jollien (L’Iconoclaste-Allary Èditions). En librairie à l’automne.
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ELLE MAG / PSYCHO

21 AOÛT 2020
7 IDÉES
POUR UNE
RENTRÉE Travailler sa respiration
Sophie Trem l’avoue, elle n’a « pas du tout
un tempérament zen ». Raison pour

(UN PEU)
laquelle elle a écumé les rayons dévelop-
pement personnel pour concocter sa
méthode de lâcher-prise : la « good mood

SEREINE
LES RAISONS DE STRESSER
NE VONT PAS DISPARAÎTRE,
MAIS DES PARADES EXISTENT.
TROUVEZ LA VÔTRE.
PAR JULIE RAMBAL ILLUSTRATIONS SOLEDAD
class », qu’elle dispense en ateliers et dans
un livre publié à la rentrée (« Good Mood Class », éd. Albin Michel).
« La vie reste un enchaînement d’obstacles, prévient-elle, lucide. Mais
on peut modifier quelques petites choses pour mieux les supporter. »
Parmi ses « cinq clés », elle recommande de rester dans le présent, la
seule réalité tangible, travailler l’acceptation, qui aide à apprendre
des épreuves, et surtout sa respiration, « l’une des rares choses que
l’on peut contrôler. Il faut adopter une respiration longue et profonde,
proche de celle que l’on a naturellement quand on approche de
l’endormissement. Et surtout, respirer par le nez. Bien respirer peut
vraiment avoir un impact sur le corps, l’esprit et même sa journée.
À tout moment, on peut prendre conscience de sa respiration et la
maîtriser. Ça apporte un peu de paix. »

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 Se doper aux happy ends
Envie de se rouler en boule quand le Dr Tedros
Ghebreyesus, boss de l’OMS, annonce que
les effets de la pandémie dureront des décen-
nies ? Il existe un refuge : la plateforme The
Dodo, véritable phénomène du Web qui ne diffuse que des vidéos
réconfortantes d’amitiés inter-espèces nées de sauvetages : python
ou requin devenus « super affectueux », oie inséparable d’un cheval…
Mais le summum du roudoudou réside dans les histoires de chiens
et chats retapés par de gentils humains. Sébastien, 42 ans, un job
menacé par la crise, se fait des cures quotidiennes : « Chaque vidéo
dure trois minutes, j’en regarde une demi-heure. En quelques minutes,
on passe d’un chaton galeux avec trois pattes à un matou bionique
qui saute de toit en toit et ronronne sur le lit. Dans ce monde incertain,
c’est rassurant de voir des êtres si mal en point trouver le bonheur et
la sécurité. » Fondé par Izzie Lerer, philosophe en éthique animale
et fille du créateur du HuffPost, The Dodo a un effet anxiolytique
indéniable : il rafle chaque mois 2,3 milliards de vues…
Programmer des playlists
Des clubs qui déposent le bilan à la
chaîne, des soirées stigmatisées parce
qu’elles sont de potentiels clusters… Non,
la légèreté n’est pas au programme de
2020. Pas une raison pour oublier la
musique, au contraire. « La musique, c’est
l’onde de l’amour par excellence, s’en-
thousiasme Sophie Trem. En écouter au réveil influence l’humeur, et
je m’en sers beaucoup dans mes ateliers car elle a un effet immédiat
sur les participants. Spotify propose même des playlists Good
Mood efficaces. » Le chercheur en neurosciences hollandais Jacob
Jolij a également établi une formule mathématique déterminant le
potentiel de félicité d’un morceau, selon des critères spécifiques
(150 battements par minute, paroles positives…) et la chanson la plus
énergisante serait « Don’t Stop Me Now », de Queen. Parmi ses
110 autres morceaux youplaboum figurent aussi « Mr. Blue Sky »
d’Electric Light Orchestra, « Eye of the Tiger » de Survivor et « I Will
Survive » de Gloria Gaynor (évidemment). La liste complète se
déniche aussi sur Spotify, mais concocter sa propre playlist, voilà un
tout petit projet sur lequel on a enfin prise.
Trier ses angoisses
« On manque tellement de certitudes sur des
choses aussi essentielles de la vie quotidienne
que la poursuite du travail ou de l’école, qu’il
paraît difficile d’être serein », souligne Antoine
Pelissolo, psychiatre et chef de service au CHU
Henri-Mondor (dernier ouvrage : « Vous êtes
votre meilleur psy ! », éd. Flammarion). « On ne
peut vraiment pas se détacher de ces contingences réelles et inquié-
tudes légitimes. Par contre, on peut faire le tri entre les incertitudes sur
lesquelles on n’a aucune prise et celles où l’on peut trouver des solu-
tions. Car une partie de l’anxiété s’éponge quand on se sent utile et
dans l’action, alors que les ruminations stériles font dépenser beau-
coup d’énergie inutile en termes de gestion d’émotion. En pratique,
chaque fois que l’angoisse monte, toujours se poser ces questions :
sur quoi je peux agir, en anticipant et en essayant de m’organiser,
et sur quoi il n’y a rien à faire concrètement ? »
E L L E .FR
S’en remettre aux vieux sages
Ilaria Gaspari, jeune philosophe italienne,
vient de publier une jolie boussole existen-
tielle – « Leçons de bonheur » (éd. Puf) –
dans laquelle elle raconte comment elle a
appliqué, alors qu’elle était larguée et obligée de déménager, tous
les préceptes des écoles de philosophie antique : une semaine
pythagoricienne, une semaine épicurienne, sceptique, cynique… Un
bijou de profondeur et d’autodérision, où elle cherche des débou-
chés à des préceptes tels que : « Ne ramasse pas ce qui est tombé »,
« Une fois sorti de tes couvertures, roule-les et efface ton empreinte »,
ou « Supporte et abstiens-toi ». Le miracle opère, elle revoit son ex,
guérie du malheur, et nous offre surtout une leçon de sagesse et
d’érudition. « Il faut avoir peur pour trouver du courage. Il est impor-
tant de s’octroyer le droit de souffrir, plutôt que souffrir deux fois plus
pour avoir voulu éviter la possibilité d’être fragile », écrivait-elle
récemment à propos de notre état face à cette « année surréaliste ».
Une nouvelle amie.
Prendre un bain de sons
La sonothérapie est la relaxation qui monte. Il faut dire qu’elle marche
même sur les sceptiques de la méditation car elle est empirique : le
corps bercé par les vibrations des gongs, l’esprit relâche vite… Mitia
et Aristide viennent d’ouvrir un centre au fond d’une impasse fleurie
parisienne (espace-anahata.com). Le premier a
grandi dans la célèbre cité utopique d’Auroville,
en Inde, le second est ingénieur du son. Cousins,
ils ont des airs de Daft Punk du zen quand ils enta-
ment un concert relaxant sur leurs magnifiques
instruments importés de Svaram, fabrique
indienne à la pointe de la recherche en sonothé-
rapie. Clou de la détente : un lit musical sous
lequel des cordes tendues permettent de ressentir de planantes
vibrations. « On s’est dit qu’à Paris, il y avait beaucoup de speed et
que c’était une bonne idée de ramener du bien-être ici », disent-ils en
souriant. La séance de sonothérapie peut se faire entre amis, et
l’espace Anahata propose aussi des cours de yin yoga sonores.
Faire attention aux autres
Aboyer dès qu’un humain se colle trop
près dans la file, être pointé du doigt après
avoir organisé un mariage qui a conta-
miné la ville, ne plus pouvoir rejoindre
ceux qu’on aime parce qu’ils sont dans un
pays appliquant des restrictions aux fron-
tières… le coronavirus incite au pire repli.
Après le retrait des États-Unis de l’OMS, en juillet, l’impassible Dr
Ghebreyesus a même fini une conférence en larmes, rappelant
l’importance de l’unité. Et si l’heure est à l’évitement, l’attention à son
prochain demeure essentielle. « Cette période angoissante rejoint
d’autres questions présentes avant l’épidémie, sur l’avenir, l’écolo-
gie, et nous traversons une grande crise existentielle, note Antoine
Pelissolo. On voit d’ailleurs l’immense besoin des jeunes d’être
ensemble et de partager, malgré le danger, parce que c’est un méca-
nisme humain. Même les collapsologues mettent en avant le fait qu’il
faut trouver des solutions collectives et revenir à des fonctionnements
plus humanistes. » Alors, même derrière un masque, on n’oublie pas
de sourire. C’est le minimum. n
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ELLE MAG / ENQUÊTE

PAPI ET
MAMIE FONT
DE LA
RÉSISTANCE
ÉCOLOS, ENGAGÉS ET…
SEPTUAGÉNAIRES ! RENCONTRE
AVEC LES GRANDS-PARENTS
POUR LE CLIMAT, QUI VEULENT
LAISSER UNE TERRE MEILLEURE À
LEURS PETITS-ENFANTS. PAR YANN PERREAU

P
aris, 21 avril 2016, Porte Maillot. Ils sont plusieurs
centaines de militants, réunis devant l’hôtel Méridien Étoile,
où se tient le Sommet international du pétrole. « Stoppons
les fossoyeurs du climat et des océans », indique une pan-
carte. Soudain, un manifestant s’allonge par terre, tandis qu’une autre
trace au sol, autour de lui, une marque comme sur une scène de crime.
Bientôt, des dizaines d’individus l’imitent, rendant ainsi hommage aux
victimes des géants de l’or noir. Aux côtés des jeunes de Youth for
Climate ou de ceux d’Extinction Rebellion (XR), on distingue une tren-
taine de personnes aux cheveux blancs, elles aussi allongées. Ce sont
des Grands-parents pour le climat (GPC) : ils n’ont pas vraiment le
profil type de l’activiste et suscitent déjà l’admiration. Depuis lors, ils
n’ont cessé de se battre pour leurs petits-enfants, ceux qui héritent de
cette situation catastrophique. Et de sensibiliser, d’informer, de mobi-
liser le plus possible au sein de leur propre génération.
C’est en lisant, il y a cinq ans, un appel à la mobilisation dans une
publication helvète, « La Revue durable », qu’Estelle Le Touzé,
ancienne élue municipale de Nanterre, 75 ans, s’est décidée à créer
la section française de GPC, qui comptait déjà plusieurs centaines
de membres avec des antennes en Belgique et en Suisse. Les
« Grands-parents pour le climat » : un nom judicieusement choisi. « Il
permet d’éviter une forme de stigmatisation. Le grand-parent, contrai-
rement au vieux ou au senior, est vu d’une façon positive. Et on peut
être grand-père ou grand-mère à 50 ans ! » explique Estelle, mali-
cieuse. Fini les caricatures au sujet de l’égoïsme du grand âge et des
« boomers » qu’on dit indifférents à l’avenir de la planète. Une « inter-
nationale des Grands-parents pour le climat » est même née à Paris,
lors de la COP 21, dont le site (grandsparentsclimatfrance.fr)
répertorie la trentaine de pays membres, de l’Amérique du Nord à
l’Afrique. Une charte détaille les « actions de sensibilisation » : pro-
mouvoir un mode de vie respectueux de la planète, inciter tout un
LEGENDE CREDITS

Grève mondiale
chacun à effectuer les « écogestes », inventer une « pédagogie de la
pour le climat, le
transition » auprès des jeunes, etc. Et puis il y a les actions visant à faire 20 septembre 2019.
pression sur les décideurs. Estelle a ainsi monté un « village Alterna-

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 tiba » dans sa ville, permettant à plusieurs associations d’aller à la chage de portraits du président en mairie, etc. Jusqu’à une action
rencontre de la population. Au « poids des institutions », que cette récente contre la multinationale BlackRock, avec le groupe Youth for
ancienne responsable des Verts connaît bien, elle préfère « l’occupa- Climate, qui a failli finir au poste de police. Cette femme engagée,
tion du terrain sur des dossiers précis ». La « tuerie de Nanterre », cet qui s’est battue toute sa vie pour de nombreuses causes, évoque le
attentat terrible dans lequel elle a failli périr, en 2002, quand un for- caractère unique de ce combat : Extinction Rebellion lui rappelle le
cené tira sur les élus lors d’un conseil municipal, tuant huit d’entre eux, Mai-1968 de ses 20 ans, « cette forme d’action et en même temps
aurait-il joué un rôle dans ce changement de cap ? « Ça m’a rendue de rêve, avec un côté joyeux ». Elle loue l’efficacité des actions
plus humble, confie-t-elle. Réaliser qu’il peut se passer des choses menées, aux antipodes de l’écologie punitive et de la collapsologie.
incroyables sans qu’on en soit le maître, paradoxalement, ça donne Et défend ce principe de non-violence révolutionnaire, qui « ne vise
plus de force. » De son côté, le cofondateur des GPC, Philippe Girar- pas l’anéantissement de l’adversaire mais la paralysie d’un système,
din, cite ses dix petits-enfants « désormais à l’âge où ils peuvent com- voire, idéalement, sa dislocation »*.
prendre » et à l’origine de son engagement. « Nous, on a eu de la « L’humanité à venir a-t-elle des droits ? » s’interroge-t-elle aussi sur son
chance, le plein-emploi, etc. On a profité gaillardement des Trente site**. C’est, au fond, la grande question liée à l’engagement des
Glorieuses, on a consommé, surconsommé, et voilà le résultat », seniors « pour les générations à venir ». Celle que posait, en 1979, le
ajoute-t-il. Responsable d’un parc naturel, Philippe constate aussi les philosophe Hans Jonas dans « Le Principe responsabilité ». « Il consi-
ravages de la pollution sur son environnement. Il vient d’être élu maire dérait cette responsabilité à l’égard de l’humanité à venir comme un
d’une petite commune d’Alsace, Lapoutroie, et compte bien mener principe, et non une simple vertu, explique la philosophe. Une concep-
une politique en accord avec ses principes écolos. tion totalement inédite de l’éthique. » Pour elle, cela doit rester une
affaire personnelle, d’ordre moral. « On peut certes s’indigner du
En solo, sans structure, Martine Laurent a pour sa part comportement de certains, à l’instar de Greta Thunberg, mais cette
lancé une campagne de sensibilisation cet hiver afin de indignation ne saurait constituer un projet de redressement moral. Le
préserver la faune et la flore de son quartier. L’automne dernier, cette principe de la philosophie écologique est l’autonomie : à chacun de
habitante du 14e arrondissement de Paris s’était inquiétée, comme décider ce qui lui importe, notamment eu égard à l’avenir. »
d’autres riverains, d’un projet d’aménagement impliquant la suppres- * Lire « La Violence. Faut-il désespérer de l’humanité ? », de Laurence
sion de tous les arbres de l’avenue René-Coty. Initiatrice de la mobi- Hansen-Løve (Éditions du Retour). En librairie le 10 septembre.
lisation et d’une pétition, Martine est partie, en plein hiver, compter ** hansenlove.over-blog.com
chaque arbuste : 3 000, et
autant d’écosystèmes, notam- À Paris, en avril 2016.
ment des nids, voués à dispa-
P R O F I TÉ
ON A
raître sous les tronçonneuses.
D E M E N T D ES
GAILL AR LORIEUSES,
Elle obtient le soutien de la Ligue
pour la protection des oiseaux,
mais la mairie lui rétorque T RENTE G ONSOMMÉ,
qu’elle n’a rien compris. Elle
O N A S URC U L TAT.
appelle des médias, décroche
L E R É S
notamment un papier dans « Le ET VOIL À
EMMANUELLE THIERCELIN ; QUENTIN TOP/ PHOTOPQR/ SUD-OUEST/ MAXPPP ; JÉRÉMIE JUNG/SIGNATURES.

Parisien », un reportage sur T.

France 3 Régions… « Et soudain, R A R D I N , M I L I TA N
GI
PHILIPPE
la mairie a rétropédalé, Anne
Hidalgo nous a reçus à l’Hôtel de Ville. » Aujourd’hui, elle et son À Paris, en 2015.
association se réjouissent : le chantier est à l’arrêt. Rien n’est gagné
pour autant, tempère-t-elle, s’attendant à une reprise des travaux à
tout moment. Au-delà de cette cause, l’ancienne hôtesse de l’air chez
Air France évoque les ravages sur l’environnement qu’elle a constatés
lors de ses voyages, « ces lieux que tu vois se dégrader, à chaque
nouvelle escale ». C’est aussi pour son petit-fils, Bela, qu’elle se bat
sur plusieurs fronts de l’écologie. Son modèle en la matière ? Les
opérations spectaculaires d’Extinction Rebellion, qui met la déso-
béissance civile et la non-violence au cœur de ses actions.
Laurence Hansen-Løve est du même avis, qui se souvient avec émo-
tion de sa découverte du mouvement. Cette philosophe, auteure de
nombreux livres, s’était rendue il y a trois ans, avec sa petite-fille, à un
rassemblement contre l’extinction des espèces, place de la Bourse
à Paris. Tandis que Vicky, 9 ans, participait à un atelier pour enfants,
elle sympathisait avec des militants de XR. Elle s’inscrit à une « réunion
des nouveaux arrivants », y apprend les bases pratiques de la déso-
béissance civile (que faire en cas de garde à vue ?), participe à
plusieurs opérations : blocage du centre commercial Italie 2, décro-

E L L E .FR 55
ELLE MAG / MƒDIAS

À LA BONNE
HEURE !
VISAGE EMBLÉMATIQUE
DE BFMTV, APOLLINE
DE MALHERBE SERA
LA PREMIÈRE FEMME
À PRÉSENTER UNE
MATINALE INFO RADIO-
TÉLÉ, SUR RMC, À LA
RENTRÉE. RENCONTRE
AVEC UNE ARISTO
PUGNACE ET
PLUS DÉJANTÉE
QU’IL N’Y PARAÎT.
PAR ALIX GIROD DE L’AIN
PHOTOGRAPHE RUDY WAKS

S
ur le papier, il y a quelque chose d’étrange.
Choisir, pour succéder au très terrien Jean-Jacques Bourdin,
dix-neuf années de présence bourrue en direct à l’an-
tenne, une Parisienne au patronyme qu’on dirait sorti d’un
conte de Perrault ? Une aristo à la tête de la matinale de RMC, répu-
tée être « la radio des taxis et des Gilets jaunes », vraiment ? Ne
craint-elle pas la décapitation ? La jeune femme éclate de rire. « Les
gens sont beaucoup moins sectaires que vous ne croyez ! Les audi-
teurs de RMC me connaissent depuis longtemps, ils savent que je
suis journaliste avant tout. Et notre public est plus large qu’on pense,
avec 1,7 million d’auditeurs chaque matin ! » L’œil noir pétille, le ton
est franc et direct, la conversation galope : de fait, chercher dans la
personne d’Apolline de Malherbe les stigmates d’une Marie-Chantal À Paris, le 16 juillet dernier.
éthérée ou déconnectée du monde est peine perdue.

56 E L L E .FR
21 AOÛT 2020

Rien, pourtant, dans son enfance, ne la destinait à être Anecdote qui en dit long sur son sang-froid : « Je suis quand même
aussi « ancrée ». Naissance dans le 16e arrondissement, famille allée au cinéma, car c’était la nuit, je savais que dans l’immédiat on
nombreuse dont Apolline est l’aînée, aïeuls à châteaux, grand-père n’aurait aucune info… et je me doutais qu’avec une actu pareille, je
conseiller général et maire dans la Sarthe, une arrière-grand-mère n’aurais plus l’occasion de sortir du studio avant longtemps. » Les jours
« Juste parmi les nations », un pedigree résolument « France d’en qui suivent sont en effet un tourbillon. Les Américains, qui ne connais-
haut »… En m’entendant énoncer ces éléments biographiques, la jeune saient pas DSK avant l’affaire du Sofitel, ont soif d’infos : « En tant que
femme m’arrête. « Attention, ma page Wikipédia est bourrée d’er- journaliste française, j’ai été invitée sur tous les grands plateaux, ABC,
reurs ! Déjà, je n’ai pas trois mais quatre enfants… et je ne suis pas née CNN… J’ai même approché mon idole, Christiane Amanpour !
le 2 juin mais le 21 mars 1980 ! » Ce qui est vrai, pour le coup, c’est que J’étais comme une enfant dans un magasin de poupées. » De retour
tout le monde, dans sa famille, est artiste, à commencer par ses en France, la jeune femme complète sa formation. « J’ai été produc-
parents : son père, Guy de Malherbe, est peintre, sa mère, Marie- trice, éditorialiste, reporter, intervieweuse, même maquilleuse ! Et j’ai
Hélène de la Forest Divonne, galeriste. En grandissant, la petite fille eu la chance d’être formée par des femmes qui sont devenues mes
est sûre qu’elle suivra la même voie. « Ça a été dur de réaliser que mentors, Ruth Elkrief et Hedwige Chevrillon. »
malgré mon amour pour le dessin, je n’avais pas le talent suffisant pour
en faire un métier. Mais aujourd’hui, l’art reste très important dans ma Bien. Il est temps de mettre sur pause. Trop parfait, trop lisse,
vie, je continue à faire des collages dès que j’en ai le temps. » Sa voca- ce parcours de comète ? Pas tout à fait. Des accrocs, il y en a eu : un
tion de journaliste, Apolline la découvre à 17 ans : « Mon père était tonitruant « va te faire foutre ! » diffusé par erreur à l’antenne (c’est à
abonné au “Monde“ et j’ai été subjuguée par elle-même qu’elle l’adressait, faute pardonnée)
une série d’été d’Annick Cojean. Elle avait et, plus récemment, un vrai couac. Hyper
retrouvé les modèles de photographies célèbres pugnace, la journaliste est allée trop loin en
(la “petite fille au napalm” entre autres). C’est rare février dernier, lors d’une interview de Juan
d’attendre le journal du lendemain, le cœur bat- À 17 ANS, Branco, l’avocat de Piotr Pavlenski, l’homme qui
tant ! J’ai pensé : ah, ça peut être un métier, de
raconter le monde ? Eh bien je veux faire ça ! »
J’AI PENSÉ : AH, a balancé les vidéos de Benjamin Griveaux. Sa
phrase finale, « plus on vous entend, plus on se
Après hypokhâgne et khâgne, la bonne élève ÇA PEUT ÊTRE demande s’il n’est pas que l’exécutant et vous le
intègre Sciences Po, où elle fera un DEA de UN MÉTIER, manipulateur », lui vaut un blâme du Conseil de
sociologie politique. Pendant ses études, elle déontologie journalistique et de médiation. Des
multiplie les stages, dont l’un, fondateur, à DE RACONTER regrets ? La jeune femme grimace. « Pas sur le
« Ouest-France ». « J’ai l’impression, en rejoignant LE MONDE ? fond, car je crois à la ténacité. J’avais bossé cette
RMC, de retrouver ce journalisme de l’immédia-
teté que j’ai tant aimé. La PQR, ce n’est pas de EH BIEN JE VEUX interview des heures, j’étais prête. Mais sur la
forme, j’aurais dû être plus souriante. Moi qui
l’information institutionnelle, il n’y a ni com ni élé- FAIRE ÇA ! n’aime que le direct – je suis nulle en différé –,
ments de langage, il s’agit de parler de la vie, lorsque je me revois, je me trouve trop raide, par-
telle qu’elle est, d’aller chercher soi-même les fois. » Dans son nouvel exercice, Apolline de
histoires. » Autre balise importante, le 11 sep- APOLLIN E D E MALHER B E Malherbe se promet de faire preuve de davan-
tembre 2001. « J’étais en stage aux pages tage de rondeur. Son rôle, elle le qualifie de plus
culture du “Figaro“, sous la direction d’une jour- beau qu’on puisse rêver : réveiller, accompagner
naliste formidable, Armelle Héliot, quand nous avons vu en direct la les auditeurs aux profils très divers. « Dire que RMC est la radio des
seconde tour tomber. Tous les services se sont retrouvés sur le pont et Gilets jaunes est réducteur ! Et quand bien même ? C’est mon boulot
j’ai dû interviewer un spécialiste du terrorisme en urgence… J’ai com- d’écouter ce qu’ils ont à dire, non ? » Au moment de la crise, elle voulait
pris que le frisson de l’actu, c’était quand même quelque chose ! » que l’infirmière Ingrid Levavasseur rejoigne les chroniqueurs. Apolline
Courte incursion en politique, en 2002 : « Je portais les cafés pour le soupire. « Ils ont menacé de la tondre, je comprends qu’elle ait refusé. »
Pôle républicain, soutien à la candidature de Jean-Pierre Chevène- Elle a souvent ces phrases au scalpel, qui signent un sens de l’humour
ment. Je les avais rejoints car je crois plus que tout à la méritocratie qu’on ne perçoit pas forcément à l’antenne. La journaliste, en appa-
républicaine, mais j’y ai découvert les mauvais côtés de la politique : rence si sérieuse, rêverait de produire une émission qui s’appellerait
dès que les sondages montent, les gens deviennent littéralement fous. « éditos pompettes » (« Alain Duhamel bourré, ça serait bien non ? »).
Ça m’a confortée dans l’idée que ma place était du côté des obser- Elle est tordante quand elle évoque sa vie à Washington, et ces
vateurs, pas des “faiseurs“. » mamans « qui débarquent pour dîner chez vous à 19 h 30 avec leurs
gosses… alors que vous avez déjà couché les vôtres, pas folle. Aux
Un saut dans le temps. En 2010, la jeune femme, déjà mère de États-Unis, être mère est un boulot à plein temps, elles arrêtent toutes
deux enfants, est correspondante de BFM aux États-Unis depuis plus de bosser, c’est effrayant ! ». Apolline de Malherbe a choisi le chemin
de deux ans (la veinarde couvre la présidence Obama) lorsqu’elle inverse : plus elle a d’enfants, plus elle travaille. Quand on l’interroge
reçoit une alerte du « New York Times » : Dominique Strauss-Kahn est sur sa charge mentale, elle élude en souriant : « J’ai décidé de faire des
incarcéré. Apolline, en route pour le cinéma avec une amie, appelle enfants débrouillards. C’est le meilleur service à leur rendre. Et je suis
la rédaction en France, où il est 1 heure du matin. BFM décide de très aidée, je suis mal placée pour me plaindre ! » Apolline de Mal-
casser l’antenne et de lui confier un direct quatre heures plus tard. herbe, aristo mais pas trop, est prête à relever le défi qui l’attend. ■

E L L E .FR 57
 CINDY SHERMAN

DOUBLE
JE
CINDY SHERMAN NE CESSE DE JOUER AVEC L’AUTOPORTRAIT ET
LE TRAVESTISSEMENT POUR INTERROGER NOTRE RAPPORT À L’IMAGE.
À L’OCCASION DE LA RÉTROSPECTIVE QUE LUI CONSACRE
LA FONDATION LOUIS VUITTON, TROIS PERSONNALITÉS PARTAGENT LEUR
ADMIRATION POUR CETTE IMMENSE ARTISTE. PAR SOLINE DELOS
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 ELLE MAG / ÉVÉNEMENT

MARIE DARRIEUSSECQ,
ÉCRIVAINE
« L’IDENTITÉ COMME
UNE MASCARADE »
Untitled #13 (ci-dessous)
« Quand j’étais en hypokhâgne à Bordeaux, j’avais
punaisé au-dessus de mon lit cette image qu’un ami m’avait
envoyée. Alors que je ne savais rien de Cindy Sherman – et,
à l’époque, l’art contemporain n’était pas aussi médiatisé
qu’aujourd’hui –, cette photo avait réussi à toucher l’étudiante
à peine sortie de sa petite ville de Bayonne que j’étais. Sans
doute parce que cette fille coiffée à la Brigitte Bardot dit
ce que l’artiste ne cesse de raconter à travers son œuvre :
toute femme est d’abord déguisée en femme, et, elle, Cindy
Sherman, joue ces femmes qui jouent le jeu qu’on leur impose.
L’identité comme une mascarade. Je suis fascinée par la
manière dont elle déconstruit les rôles que l’on nous assigne,
la secrétaire enjouée, la fille éplorée qui attend un coup de
fil… N’a-t-on pas toutes été cette fille qui attend cet appel ?
Bien sûr que si, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle nous touche
autant, parce que l’on reconnaît une part de nous. J’aime
aussi qu’elle ne se déclare pas féministe, qu’elle ne
s’emprisonne dans aucune étiquette. C’est à nous de mettre
des mots sur ces images, et cela résonne encore plus fort. »
Cindy Sherman,
« Untitled #92 »,
série « Untitled
Film Stills », 1981.

C
indy Sherman cache bien son jeu. Ainsi, le
12 mai 2017, quand l’artiste américaine poste son pre-
mier selfie sur le compte Instagram qu’elle a récem-
ment ouvert, elle apparaît le visage déformé, avec
cette légende : « Selfie ! No filter, hahaha ». Un post,
premier d’un long chapelet qui, chez elle, prend natu-
© 2019 CINDY SHERMAN/COURTESY DE L’ARTISTE ET METRO PICTURES, NEW YORK

rellement des allures de pied de nez à la tyrannie

généralisée de l’image parfaite. Car cette star du monde de l’art, qui se
photographie dans toutes les poses et sous tous les travestissements, ne
cesse depuis les années 1970 d’interroger le jeu des apparences
sociales et les archétypes féminins qui perdurent, véhiculés par le cinéma,
la télévision, la publicité. La série qui la propulse sur le devant de la
scène ? « Untitled Film Stills », initiée en 1977 et devenue culte. Cette
petite dernière d’une fratrie de cinq enfants élevée à Long Island (État de
New York) a alors 23 ans, sort à peine de ses études d’art au Buffalo
State College et s’affiche en héroïne de série B, tour à tour amoureuse
éconduite noyant son chagrin dans le champagne, vamp aguicheuse,
femme au foyer séductrice ou au bord de la crise de nerfs… Mais, vite,
l’artiste caméléon qui, petite, préférait se déguiser en vieille dame qu’en « Untitled #13 »,
princesse se grime toujours plus et s’enlaidit à loisir pour mieux se dérober série « Untitled
et servir ses personnages, mis en scène dans des images aussi jubilatoires Film Stills », 1978.
qu’inquiétantes, forcément porteuses de sens. « Elle a toujours

E L L E .FR 59
ELLE MAG / ƒVƒNEMENT

« Untitled #84 », série

« Untitled Film Stills », 1978.

été totalement en prise avec son temps », commente Suzanne

Pagé, directrice artistique de la Fondation Vuitton. Et de citer les « Sex
Pictures » – une des rares séries où, lassée d’elle-même, Cindy Sherman
met en scène des mannequins nus dans des scènes trash qui évoquent
de façon criante et douloureuse une époque où le sida fait rage –, mais
aussi ses « Men », opus dans lequel elle apparaît en mâle androgyne
et réinvente l’identité masculine à l’heure de la fluidité des genres, ou
encore sa cohorte de bourgeoises et collectionneuses d’art en mal de
jeunesse, qui nous renvoient à notre propre vulnérabilité. « J’essaie
d’amener les gens à reconnaître quelque chose d’eux plutôt que de
moi », dit l’artiste, peu encline aux explications de texte et qui préfère ne
pas s’enfermer dans un seul discours et laisser chacun libre de ses inter-
prétations. Au risque de se voir, au fil du temps et de ses images, fustigée
ou adulée par les mouvements féministes, qui soit l’accusent de renfor-
cer les stéréotypes sexistes, soit la rangent dans leur camp.
« Untitled #414 », série « Clowns », 2003.
Sans jamais rien renier de son humour tragi-comique, Cindy Sherman
s’est régulièrement aventurée sur le terrain de la mode, répondant
notamment aux sollicitations de designers devenus des amis, à com-
mencer par Rei Kawakubo (Comme des Garçons) et Nicolas Ghes-
quière (Louis Vuitton). « Elle a besoin de ces vêtements pour se créer
des identités, mais elle les maltraite, poursuit Suzanne Pagé. Elle
n’obéit à aucune injonction. » En attestent ses séries « Fashion Pictures »,
« Harper’s Bazaar » ou « Balenciaga », où elle apparaît en fashion
victim clonée. Des images, à l’instar de
tous ses opus, fabriquées dans l’intimité de
son atelier new-yorkais qui voit s’amasser
J’ESSAIE fards, poudres, rouges à lèvres, perruques,
faux seins, faux ongles, et autres postiches.
D’AMENER C’est là, loin des mondanités qu’elle évite,
LES GENS À que Cindy Sherman – peau diaphane,
RECONNAÎTRE cheveux blonds, yeux bleu clair et frêle
silhouette –, endosse tous les rôles, costu-
QUELQUE mière, maquilleuse, coiffeuse, metteuse en
CHOSE D’EUX scène, pour fabriquer ses personnages de
toutes pièces. Et Suzanne Pagé de
PLUTÔT QUE conclure : « C’est une véritable actrice. »
DE MOI. Qui, en femme libre, déroge toujours aux
rôles imposés.
« CINDY SHERMAN », du 23 septembre 2020
au 3 janvier 2021, Fondation Louis Vuitton,
CI N DY S H ER M A N « Untitled #603 », série « Men », 2019.
Paris-16e. fondationlouisvuitton.fr

60 E L L E .FR
 ISABELLE HUPPERT, ACTRICE
« CHAQUE FOIS QUE
JE LA VOIS, JE VACILLE »
Untitled # 465 (ci-dessous)
« Cette femme avec son chignon et son collier de
perles est-elle assujettie à sa classe sociale ou est-elle
libre ? Revendique-t-elle son identité ou la subit-elle ?
Est-elle satisfaite d’elle-même ? J’aime que chaque
œuvre de Cindy Sherman soit le sujet d’un
questionnement sans fin, bien plus que d’une critique
littérale sur la place des femmes dans la société,
et que, à travers ses images, loin de nous prendre par
la main, elle nous mette mal à l’aise. Les personnages
qu’elle incarne distillent une sorte d’inquiétude,
de menace. Et si ce n’était pas le cas, elle ne serait pas
l’artiste qu’elle est. Nous nous sommes connues dans
les années 2000 à New York, avant de devenir amies.
J’avais souhaité la rencontrer, tentée de voir qui
se cachait derrière une telle succession de masques.
« Untitled #462 », Elle m’avait invitée chez elle et m’avait ouvert la porte,
série « Society
un perroquet sur son épaule. Tout, dans ce lieu épuré,
Portraits »,
collection
dégageait une certaine simplicité, comme son visage
Balenciaga très fin, mais ce perroquet resté sur son épaule durant
automne-hiver notre conversation mettait au parfum de son étrangeté.
2007-2008. Ce qui me fascine, chez elle, c’est l’écart entre
la puissance et la folie d’œuvres dans lesquelles elle
va de plus en plus loin, mais aussi l’extrême naturel de
NICOLAS GHESQUIÈRE, son corps, de son visage. À chaque fois que je la vois,
DIRECTEUR ARTISTIQUE DES COLLECTIONS je vacille. Comment peut-elle se transformer ainsi ?
FEMME LOUIS VUITTON Ce n’est pas seulement une histoire de perruque,
de maquillage, de prothèse, elle se transforme de
« UN TRAVAIL À LA FOIS l’intérieur – et, évidemment, cela parle à l’actrice que
PERSONNEL ET UNIVERSEL » je suis. Sauf qu’elle ne le fait pas sous le regard d’un
metteur en scène, mais sous son propre regard. »
Untitled #462 (ci-dessus)
« En 2006, Cindy Sherman a accepté de photographier la collection
automne-hiver 2007-2008 de Balenciaga pour un projet éditorial. Tout « Untitled
s’est déroulé très simplement : je lui ai demandé si elle était intéressée par #465 »,
cette collaboration, et elle a pris le temps d’y réfléchir. Il ne lui a fallu que série
© 2019 CINDY SHERMAN/COURTESY DE L’ARTISTE ET METRO PICTURES, NEW YORK

quelques semaines pour accepter. Nous avons entamé la collaboration « Society

sans aucune question ni directive de notre part. Lorsque l’une des plus Portraits »,
grandes artistes de ce monde accepte de travailler sur un projet à partir 2008.
de vos créations, vous remerciez le ciel et patientez sans mot dire.
Nous adressions régulièrement les looks de la collection à son studio,
elle travaillait et nous renvoyait au fur et à mesure ses clichés finalisés,
tous plus incroyables les uns que les autres. C’était pour moi une telle joie
et une telle fierté qu’elle ait accepté de réaliser quelque chose d’aussi
extraordinaire, je n’en reviens toujours pas ! D’autant que, quand je vois
ces œuvres dans une exposition, je suis toujours surpris de constater que
ce projet à l’origine destiné à un magazine est finalement devenu une
part de son œuvre. Ce qui me fascine, dans le travail de Cindy, c’est
son caractère à la fois résolument personnel et incroyablement universel.
Et, chez elle, c’est sa beauté, sa douceur, sa manière d’être directe
et accessible, dénuée de tout faux-semblant. On en oublierait presque
qu’il s’agit de l’une des artistes les plus remarquables de notre époque. »

E L L E .FR 61
Manteau, STELLA
McCARTNEY.
Pull, KUJTEN. Jupe,
COP.COPINE.
Chapeau vintage,
KILIWATCH PARIS.
Sac-ceinture, KENZO.
Boucles d’oreilles,
BALENCIAGA.
Collier, JIL SANDER.
Bracelets « Arpeggia
3 rangs » et « DB
Classic » en or blanc
et diamants, DE
BEERS. Chaussettes,
FALKE. Boots,
CLERGERIE.
FADE
TO
GREY
TRENCHS SOUPLES,
ÉPAULÉS
GÉOMÉTRIQUES,
ROBES SCULPTURALES
ET FOURRURES
CEINTURÉES :
ON DIT OUI, MAIS
EN GRIS. CE
MONOCHROME
QUI TRANSFIGURE
L’ALLURE.
PHOTOGRAPHE HÖRDUR INGASON
RÉALISATION ANNE-MARIE BROUILLET
MANNEQUIN LENA HARDT
Chemise, top et,
à la taille, veste, IRO.
Jean, IKKS.
Boucles d’oreilles,
BALENCIAGA.
Bracelet 5 rangs
et bracelet 1 rang en
or jaune, collection
Perlée, VAN
CLEEF & ARPELS.
Chaussettes, FALKE.
Mocassins, CELINE.
 Ensemble veste et
jupe à carreaux,
ZADIG & VOLTAIRE.
Blazer, THE FRANKIE
SHOP. Pull sans
manches, VERSACE.
Chemise, FIGARET
PARIS. Boucles
d’oreilles,
BALENCIAGA.
Bagues en or blanc
et diamants,
collection Horizon,
DE BEERS.
Chaussettes, FALKE.
Derbys, HERMÊS.
HÖRDUR INGASON
Sac, collection
Antigona Soft, taille
large, GIVENCHY.
 Veste, CAROLL.
Robe,
THE KOOPLES.
Ceinture, ISABEL
MARANT.
Sac, MAISON
MARGIELA.
HÖRDUR INGASON
Cape, PAUL & JOE.
Pull, CAROLL. Pantalon,
SANDRO. Bracelet
à gros maillons en or
blanc, DAVID
YURMAN. Jonc en or
blanc, collection Dune
de Poiray, POIRAY.
HÖRDUR INGASON

Combinaison-cape,
ISSEY MIYAKE. Robe,
MAJE. Bagues en or
blanc et diamants,
collection Horizon, DE
BEERS. Chaussettes,
FALKE. Mocassins,
CELINE.
 Veste et robe,
KENZO. Pantalon,
POMANDÈRE.
Ceinture, ISABEL
MARANT. Jonc en
argent, MAISON
MARGIELA. Bracelet
à gros maillons
en argent, THOMAS
SABO. Derbys,
MAISON
MARGIELA.
 Blazer, THE
FRANKIE SHOP.
Chemise et
cravate, PRADA.
Boucle d’oreille
avec cristaux,
SWAROVSKI.
Joncs en or blanc
et en or jaune,
AIME.
HÖRDUR INGASON
Manteau, top,
bandeau et collant,
MIU MIU. Ceinture,
MAISON
MARGIELA. Boucles
d’oreilles « Lea Drop »
en or blanc et
diamants, DE BEERS.
 Veste, VANESSA
BRUNO. Chemise
et jean, ESSENTIEL
ANTWERP. Babies
à talon, MAISON
MARGIELA.
HÖRDUR INGASON
Veste, SUNCOO.
Robe, ÊRIC
BOMPARD. Sac-
ceinture, KENZO.
Collier, AIME. Jonc
en or blanc, collection
Dune de Poiray,
POIRAY. Bracelet
à gros maillons
en or blanc, DAVID
YURMAN.
Chaussettes, FALKE.
Boots, DIOR.
 Robe, FENDI.
Chapeau, KENZO.
Ceinture, LOUIS
VUITTON. Sac, JIL
SANDER. Jonc
large en or jaune,
DAVID YURMAN.
HÖRDUR INGASON

Jonc fin en or
jaune, collection
Perlée, VAN CLEEF
& ARPELS.
Chaussettes,
FALKE. Sandales
compensées,
GIVENCHY.
 Manteau, GERARD
DAREL. Haut sans
manches, chemise,
jupe et sac, PRADA.
Bagues en or blanc
et diamants,
collection Perlée,
VAN CLEEF &
ARPELS. Chaussettes,
FALKE. Boots, DIOR.
 Veste et short,
DOLCE &
GABBANA. Collier
en or blanc,
AIME. Jonc en or
blanc, collection
Dune de Poiray,
POIRAY. Boots,
LOUIS VUITTON.
HÖRDUR INGASON
Veste, BA&SH.
Blazer, THE FRANKIE
SHOP. Autour
de la taille, veste,
PAUL & JOE.
Pantalon, SESSÚN.
Boucles d’oreilles
et sac, JIL SANDER.
Montre « Oyster
Perpetual 36 »,
cadran noir, ROLEX.
Chaîne de sac, A.P.C.
 Ensemble blazer et
bermuda, COMPTOIR
DES COTONNIERS.
Chemise, MAJE.
À l’auriculaire, bague
« Phoenix » et,
à l’annulaire, bague
« Mad 1969 », en argent
sterling, pavées de
diamants, VANESSA
DE JAEGHER. Bracelet
en or blanc, DAVID
YURMAN. Derbys,
MAISON MARGIELA.

Lena Hardt est

représentée par l’agence
Oui Management.

STYLISME DÉCO
Charlotte Huguet.
ASSISTANTE STYLISME
Carla Bottari.
ASSISTANTE DÉCO
Elia Collobert.
HÖRDUR INGASON

MAQUILLAGE
Tatsu Yamanaka.
COIFFURE
Javier Palacio.

Fonds peints en gris

Stone-Dark-Cool (67),
LITTLE GREENE.
 ELLE BEAUTƒ

LE TEMPS
DU BILAN
TEINT ENSOLEILLÉ ET SOURIRE ULTRA-BRIGHT : L’ÉTÉ A SES AVANTAGES
QU’ON PROLONGERAIT BIEN. MAIS IL A AUSSI SES PETITS
INCONVÉNIENTS. GARDER LES POINTS POSITIFS ET RÉPARER LES DÉGÂTS :
LE BON PROGRAMME POUR PRÉPARER LA RENTRÉE.
PAR CÉLINE MOLLET PHOTOGRAPHE ANDREAS ORTNER RÉALISATION PIA LÉONIE KNOLL

ON ZAPPE LA PEAU ON GARDE LES JAMBES AFFINÉES

FRAGILISÉE La marche dans l’eau ou les balades à vélo les ont visiblement fuselées.
Altéré par les bains répétés (mer et piscine), le microbiome Gardez le même type d’activités. Trois fois par semaine, filez à l’aquabike.
cutané du visage a besoin d’être reconstitué, car « il parti- « Vous conservez ainsi le massage de l’eau, l’exercice qui allonge les
cipe aux défenses de la peau », rappelle Virginie Coutu- muscles et la dépense calorique », explique Valérie Orsoni, coach minceur
raud, directrice scientifique Esthederm. Renforcez le film et fondatrice de LeBootCamp. Vous pouvez aussi investir dans un vélo
hydrolipidique avec un lait ou une émulsion, dont l’eau et les d’appartement et suivre des cours connectés (Peloton, Spinning) ou en
lipides miment la barrière cutanée. Choisissez un soin qui ligne depuis votre tablette. Enfin, marchez ! Le matin, à jeun, après avoir bu
reproduit l’écosystème de la peau grâce à de l’acide hya- votre thé vert ou votre eau citronnée, et le midi, en choisissant un resto éloi-
luronique, des peptides et des sels minéraux. Une eau ther- gné de votre bureau (au moins quinze minutes à pied).
male isotonique ou une eau biomimétique peuvent aussi
aider à retrouver l’équilibre. ON ZAPPE LA CHEVELURE INGÉRABLE
NOTRE SHOPPING « Plongé dans l’eau, le cheveu se comporte comme une éponge. Toutes
Reconstituant. Relipid+ Baume Relipidant, Neutraderm, les microparticules présentes dans la mer ou la piscine, et notamment les
200 ml, 13,90 €. Hydratante. Brume Eau Cellulaire, minéraux (comme le sel), s’infiltrent et prennent la place de certains élé-
Esthederm, 100 ml, 20,50 €. Apaisant. Hydra-Biome ments naturellement présents, comme le calcium. La structure de la fibre
Masque Visage au Yogourt Grec Authentique, Korres, est alors modifiée, elle s’assèche et devient incoiffable », déclare
100 ml, 34,90 €. Yann Waye Keuong, responsable du service de chimie analytique
chez L’Oréal Recherche & Innovation. Le bon soin : « Un combo
huile de pépins de raisin + aloe vera. Riche en antioxydants et en
polyphénols, l’huile de pépins de raisin aide à refermer les écailles
sans laisser de film gras », précise Olivier Benhamou, coiffeur et
auteur de « La Thérapie capillaire naturelle » (éd. Kiwi). Le dosage est à moduler,
jusqu’à 50 % d’huile en cas de cheveux frisés ou épais. Versez le tout dans un
spray, et vaporisez quotidiennement, mèche à mèche. Inutile de rincer.
NOTRE SHOPPING
PRESSE

No brushing. Absolue Kératine Crème de Beauté, René Furterer, 100 ml, 28 €.

E L L E .FR 81
E L L E .FR
00 XXXX 2020
LEGENDE CREDITS
 ELLE BEAUTƒ

ON ZAPPE LE BLOND VERT-DE-GRIS

« À haute dose, les sels de cuivre contenus dans certaines piscines peuvent
faire virer au vert les cheveux blonds très décolorés (donc plus poreux) »,
analyse Gérard Provot, directeur du département scientifique et technique
ON GARDE LE SOURIRE chez L’Oréal Recherche & Innovation. Éliminez ces
ULTRA-BRIGHT reflets verdâtres avec de l’aspirine. « Deux comprimés
Avec le bronzage, les dents paraissent plus éclatantes. Prolongez effervescents dans un demi-verre d’eau à utiliser comme
cet effet même une fois le hâle envolé en filant chez le dentiste. Au eau de rinçage », recommande Romain, coloriste fon-
fauteuil en une séance, ou à la maison en une semaine environ, le dateur du salon Romain Colors.
blanchiment à base de peroxyde d’hydrogène (dosé de 10 % à NOTRE SHOPPING
16 %) inséré dans des gouttières permet d’éclaircir les dents de Antireflets. Blonde Angel Wash, Kevin Murphy sur
deux à neuf teintes selon le patient. « Attention, cette technique birchbox.fr, 200 ml, 29 €. Effet miroir. Blond Absolu
n’élimine pas les taches de nicotine et peut faire ressortir les dents Bain Lumière Shampooing Hydratant Illuminateur,
en malposition », avertit cependant Alain Zeitoun, chirurgien- Kérastase, 250 ml, 23 €.
dentiste. Environ 350 € (en ambulatoire) et à partir de 600 € (au fauteuil).

ON ZAPPE LE TEINT BROUILLÉ ON GARDE LE REGARD

Contrairement à leurs équivalents minéraux – plus faciles à éli-
miner car ils restent en surface –, les filtres organiques présents
dans moult crèmes solaires exigent chaque soir un nettoyage
de la peau scrupuleux. Sinon ? Le teint fait grise mine et, à force,
les imperfections guettent. « Pour les éliminer et retrouver de
l’éclat, misez sur une exfoliation douce », préconise
Nathalie Broussard, directrice de la communication
scientifique chez Shiseido. Autre option, la brosse
nettoyante, qui purifie en profondeur et booste
l’éclat du bronzage.
NOTRE SHOPPING
Super high-tech. Brosse Nettoyante Visage
EH-XC10, Panasonic, 200 €.
REPOSÉ
Vos traits paraissent enfin défatigués ? Faites durer le
plaisir. « Hydratez le contour des yeux, et, grâce à des
actifs comme le rétinol, boostez la synthèse de colla-
gène et d’élastine, qui a été altérée par les UV »,
conseille Nathalie Broussard. Redonnez également
une bonne tonicité à votre muscle orbiculaire en
ouvrant grand les yeux pendant cinq secondes, puis
en les maintenant mi-clos pendant la même durée.
Répétez trois fois, tous les jours.
NOTRE SHOPPING
Raffermissant. Vital Perfection Crème Yeux Lift Fer-
meté, Shiseido, 15 ml, 80 €. Booster de collagène.
Crème Yeux LX Advanced, V 10 Plus, 15 ml, 59 €.

ON GARDE ON ZAPPE LES

ON GARDE LA
PEAU SUNNY
Rien de tel que le hâle pour
mettre de bonne humeur et affi-
ner la silhouette. À votre retour,
rehaussez-le avec un autobron-
zant progressif, à appliquer sur
une peau exfoliée et hydratée,
par mouvements circulaires
homogènes, avec un gant
dédié. Renouvelez l’opération le lendemain
pour un résultat plus soutenu. L’alternative ?
La cure mensuelle de gélules à base de pig-
ments végétaux, ou la douche manuelle,
comme celle de Botan, pulvérisée par une
pro à l’aide d’un pistolet qui assure un hâle
express en vingt minutes chrono.
NOTRE SHOPPING
ANDREAS ORTNER ; PRESSE.
L’EFFET DOPANT
DE LA VITAMINE D
Le soleil est la principale source de cette vitamine
qui booste l’humeur, favorise l’absorption du cal-
cium et aide à prévenir l’ostéoporose. Celle-ci
joue aussi un rôle important dans le système immu-
nitaire et la prévention cardio-vasculaire. À la
rentrée, continuez si possible à vous exposer
quinze à trente minutes par jour (visage et bras).
« Pensez aussi à consommer des poissons gras
(espadon, thon, saumon, hareng…), riches en vita-
mine D. Un contrôle biologique est indiqué en cas
de suspicion de carence », précise la Dre Sandrine
Uzan, spécialisée en nutrition et en médecine
esthétique. En cas de déficit confirmé (très fré-
quent), une supplémentation est nécessaire.
TALONS CALLEUX
À force de crapahuter, la peau des
pieds s’épaissit. En cause, « la marche
sans chaussures ou en tongs, qui
implique un double claquement de la
face plantaire et accentue la forma-
tion de kératoses », explique Cathe-
rine Marin, podologue. Une fois par
semaine, poncez la couche cornée,
sur peau sèche, avec une râpe émeri.
Chaque soir, hydratez avec une for-
mule à l’urée et enfilez de préférence
des chaussons. Les coups de pouce ?
Une séance de pédicurie médicale,
qui élimine les kératoses et kératomes
dus aux frottements et hyper-appuis.
Et, en bonus, quelques séances de
réflexologie qui activeront la circula-

Coup de bluff. Super Soin Autobronzant tion et favoriseront la souplesse de l’épiderme.

Hydratant Corps, Sisley, 150 ml, 94 €. NOTRE SHOPPING
Gélules bonne mine. Autobronzant Peau Agent double. Body Retexturing Treatment, Skin-
Claire et Sensible, Oenobiol, 30 capsules, Ceuticals, 200 ml, 70 €. Outil de pro. Râpe,
22,90 €. Podorape, 10 €.

E L L E .FR 83
ELLE BEAUTƒ

ON GARDE LES CHEVEUX
DE SURFEUSE
Les embruns marins ont texturisé les cheveux, les
shampooings doux sans silicones leur ont rendu
leur vraie nature. Conservez cet aspect wild en
vaporisant sur la chevelure humide un salt spray.
« Froissez vos mèches et séchez tête en bas, ou
laissez sécher naturellement », préconise David
Lucas, hairstylist Kérastase.
NOTRE SHOPPING
Vegan. Spray Salin Texturisant, Authentic
Beauty Concept, 250 ml, 25,60 €. 100 %
naturel. Enchanted Island Salt Spray, Rahua
chez Oh My Cream !, 124 ml, 38 €.
21 AOÛT 2020
ON ZAPPE LES REFLETS
ORANGE
Même après rinçage, il reste des dérivés de chlore d’eau de
piscine qui altèrent la couleur brune, naturelle ou pas. À cela
s’ajoutent les effets des UV. « Neutralisez les reflets indésirables
avec un soin repigmentant, à malaxer sur les zones concernées
et à laisser poser dix minutes », conseille Romain. Si c’est insuffi-
sant, faites une seconde application. En revanche, oubliez les
bains d’huile de coco, car la saponine qu’elle contient a ten-
dance à ternir et à éclaircir les cheveux colorés. Idem pour le
rhassoul et l’argile, dont le pH alcalin ouvre les écailles.
NOTRE SHOPPING
Ton sur ton. Soin Repigmentant Brun Intense, Leonor Greyl,
200 ml, 43,90 €. Neutralisant. Après-Shampooing Color
Extend Brownlights, Redken, 250 ml, 20 €.

ON GARDE
LE CORPS SURHYDRATÉ ON GARDE
L’été est la période où la peau est la mieux nourrie, donc la LE COIFFAGE
plus souple et la plus douce, grâce aux applications régu-
lières de crème solaire. Continuez sur votre lancée avec un
SANS BRUSHING
Au placard depuis des semaines, le sèche-
après-soleil, qui répare les dommages cutanés et booste la cheveux comme le lisseur peuvent y rester
régénération cellulaire (sans compter l’odeur ensoleillée). encore un bon moment. « Pensez juste à contrô-
Celui-ci s’utilise pendant trois semaines après le retour des ler les frisottis avec un soin disciplinant », recom-
vacances, le temps du renouvellement mande David Lucas. Vous pouvez aussi vous
cellulaire. Prenez ensuite le relais avec un faire un bun sur cheveux humides et laisser
lait corporel classique. sécher naturellement pour une mise en forme
NOTRE SHOPPING sans prise de tête.
Prolongateur de bronzage. Spray NOTRE SHOPPING
Lacté Après-Soleil, Hei Poa, 150 ml, 13,50 €. Anticasse. Huile Réparatrice à l’Argousier
Antioxydante. Silky Bronze After Sun Bio, Logona, 75 ml, 16,35 €. Lait en huile.
Glowing Cream, Sensai, 150 ml, 93 €. BB Oil Lait Protecteur, ANS Brasil, 150 ml, 40 €.

ON ZAPPE ON ZAPPE LES ONGLES ABÎMÉS

LES BOUTONS
« Pendant les vacances, l’acné semble
s’améliorer, car les UV provoquent une
réduction de la séborrhée et un
épaississement de la couche cornée,
mais ils entraînent aussi une occlusion
des pores », détaille Nathalie Brous-
sard. Dans les deux à trois semaines
qui suivent, on assiste souvent à un effet
rebond. C’est le moment de faire un
« L’effet occlusif, les pigments et la rigidité du vernis semi-permanent
peuvent fragiliser l’ongle, surtout si on le garde plus de trois
semaines », met en garde Bastien Gonzalez, fondateur de Révé-
rence de Bastien. Une fois ôté, polissez légèrement l’ongle, puis
lustrez-le avec une peau de chamois, qui accélère la circulation et lui donne une brillance
naturelle. Massez aussi, chaque soir, avec une huile végétale.
NOTRE SHOPPING
Vintage chic. Polissoir en Corne Naturelle, Révérence de Bastien, 180 €.
ON ZAPPE LES TACHES BRUNES
PHOTOS ANDREAS ORTNER ; PRESSE. (MAILLOT DE BAIN H&M.)

super-nettoyage de peau en cabinet.

Venu de Californie, l’HydraFacial com-
bine peeling à l’acide glycolique et à
l’acide salicylique, aspiration des
comédons, du sébum, des points noirs,
et hydratation profonde. « Ce traite-
ment indolore et profond de trente
minutes peut être effectué juste au
retour des vacances, même sur peau
bronzée », explique la D re Valérie
Leduc, angiologue et médecin esthé-
tique. À partir de 180 €.
Les expositions solaires les ont fait ressortir, même s’il n’est pas toujours
facile de les distinguer tout de suite à cause du bronzage. Plutôt qu’un
soin éclaircissant, préférez une formule à la vitamine C. « Cet antioxy-
dant puissant évite l’oxydation de la mélanine, donc l’effet foncé des
taches », explique Virginie Couturaud. Si elles persistent une fois que
la peau a débronzé, passez à un soin antitache, à base de glabridine,
par exemple.
NOTRE SHOPPING
Effet lumière. Resurfacing Face Serum, Malin + Goetz, 30 ml, 69 €.
Super vitaminée. Gelée Hydratante Détoxifiante, Freedge Beauty,
15 ml, 12,90 €. ■

84 E L L E .FR
Alexina Graham
est représentée
par l’agence
Munich Models.

MAQUILLAGE
ET COIFFURE
Gianluca
Mandelli.
 ELLE VIE PRIVÉE / DÉCO

21 AOÛT 2020
LES MÉTIERS
IMAGINAIRES
VOYAGE DANS QUATRE UNIVERS LUDIQUES POUR ENCOURAGER LES KIDS
AUX VOCATIONS INSOLITES, À L’ÂGE OÙ TOUS LES RÊVES SONT PERMIS…
PAR CHARLOTTE HUGUET ASSISTANTE STYLISME ELIA COLLOBERT FONDS LISE DUPONT PHOTOGRAPHE ROMAIN RICARD

3
4
1
SCULPTEUR
DE NUAGES
1. Seau de 50 blocs en
bois à empiler, Hema,
11 €. 2 et 11. Set
de construction
2 « Formes » en bois,
Raduga Grez chez
Titlee, 88 €.
3. Coussin
« Sunny » en coton bio,
Nobodinoz, 22,95 €.
4. Jeu de mémoire
6 en bois, Søstrene
5 Grene, 5,68 €.
5 et 8. Broches
7 « Oiseau arc-en-ciel »
et « Plume », Macon &
Lesquoy, 90 € et 40 €.
6. Coussin nuage
en alpaga, Œuf NYC,
39 €. 7. Veilleuse
8 « Balthazar »,
LuckyBoySunday, 17 €.
9. Jouet « Up to the
stars », Londji, 32,90 €.
10. Doudoune
10
« Nuage », Bobo
9 11 Choses, 160 €.
12. Doudou
12 « Pigeon »
en laine d’alpaga,
13 Main Sauvage, 35 €.
13. Quatre cubes
« Météo » en bois
de hêtre, Nobodinoz,
28,95 €. 14. Lampe
applique « Nuage
Chêne », Ferm Living
Kids chez Smallable,
14 69 €. 15. Balles
rebondissantes,
Søstrene Grene,
1,08 €.

86
15
 1

ELLE VIE PRIVÉE / DÉCO

2 3

7
8
9

11

12

10 13

14

15

17
16

18

ÉCRIVAIN DES RÊVES 1. Poster « Alphabet Spaghetti Letter A », design All The Way To Paris pour Mado chez Paper Collective, à partir de
3,50 €. 2 et 6. Lot de 3 cahiers noirs, carreaux 10 x 10 mm et 5 x 5 mm, Hema, 1,75 € le lot. 3. Crayons de cire, Papier Tigre, 15 €. 4. Livre
« Abécédaire », de Pascale Estellon (éd. Les Grandes Personnes), Le Bon Marché Rive Gauche, 24,50 €. 5. Tampons lettres en bois, Søstrene Grene,
5,14 €. 7. Lot de 5 feuilles autocollantes alphabet, Hema, 1,50 €. 8. Six pierres de cire à dessiner « Les Petites Merveilles », Moulin Roty, 9,90 €.
9. Carnets toilés en papier recyclé, format A5, Papier Tigre, 19 € l’un. 10. Cahier, Bonton, 6 €. 11. Boîte de 5 feutres duo – 10 couleurs, Papier Tigre,
15 €. 12. Livre « L’Art sens dessus dessous », de Tamara Shopsin et Jason Fulford (éd. Phaidon), Le Bon Marché Rive Gauche, 17,95 €. 13. Rubans
adhésifs, Masking Tape MT, à partir de 3 € l’un. 14 et 15. Paires de lunettes « Very Square » en métal et « Very Honest » en acétate, Very French
Gangsters, à partir de 198 € et 195 €. 16. Carnets, OFR, 20 € l’un. 17. Livre « Japanese Folk Toys », de Philippe Weisbecker, chez OFR, 27 €.
18. Puzzle « Alphabet », Goki chez Centre Commercial Kids, 24 €.

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ELLE VIE PRIVÉE / DÉCO

COLLECTIONNEUR D’OBJETS TROUVÉS 1. Sac à dos en coton, Bobo Choses chez Centre Commercial Kids, 62 €.
2. Coussin « Darling – Little Pelle Pony » en coton, OYOY, 39 €. 3. Jeu de mémoire « 32 Memory Cards », design All The Way To Paris pour Mado
chez Paper Collective, 25 €. 4. Bougeoir « BB » en céramique, Avi Ben Shoshan pour ABS Objects, The Conran Shop, 160 €. 5. Figurine « Crocodile »
en bois, Holztiger chez Centre Commercial Kids, 13 €. 6. Cartes en risographie, Bienvenue Studios chez Artazart, 16 €. 7. Mini ressort, Bonton, 3 €.
8. Mini « Pin art », Bonton, 11 €. 9. Doudou en tricot « Whippy Weasel », Trixie, 29,95 €. 10. Marionnette « Croco », Bonton, 8 €. 11. Savonnette
bio « Laser », parfum Ananas-Coco, Nailmatic Kids, 6 €. 12 Coussin « Lollipop » en coton, OYOY, 48 €. 13. Écusson « Chien patineur », Macon &
Lesquoy, 20 €. 14. Aquarium « Magic Vivarium », Bonton, 4 €. 15. Horloge « Face », change d’expression à chaque minute, design AC/AL Studio pour
ENO chez The Conran Shop, 39,95 €. 16. Figurine en bois « Chouette », Ostheimer chez Titlee, 11,50 €. 17. Crayons cailloux, Papier Tigre, 12,50 €.
18. Foulard, OFR, 10 €. 19. Cerf-volant papillon « Miya », en bambou et soie, Petit Pan, 19 €.

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ROMAIN RICARD

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 ELLE VIE PRIVÉE / DÉCO
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BERGER DE DINOSAURES 1. Papier peint « Zanimos », par Pascale Risbourg chez Au fil des Couleurs, 99 € le m2. 2. Ceinture en cuir,
Cyrillus, 19,90 €. 3 et 14. Jumelles et boussole « Le Jardin du Moulin », Moulin Roty, 26,50 € et 7,90 €. 4. Loupe espion « Les Petites Merveilles »,
Moulin Roty, 9,90 €. 5. Lampe à histoires, avec trois mini-livres, Moulin Roty chez Smallable, 15 €. 6. Ciseaux pliables, Papier Tigre, 10 €.
7. Appareil photo instantané « Lomo’Instant Automat Sundae Kids », Lomography, 149 €. 8. Tipi à construire, design studio 5.5 pour Nature &
Découvertes, 34,95 €. 9 Trousse en toile, Mi-Pac chez Smallable, 15 €. 10. Chaussons « Dinosaure », Souza chez Le Bon Marché-Rive Gauche, 16 €.
11. Figurines dinosaures, Schleich, à partir de 7,99 €. 12. Appareil photo en bois, Fanny and Alexander chez Smallable, 55 €. 13. Plaid en tissu tartan
à emporter « Picnic Blanket », Sticky Lemon, 79,95 €. 15. Gourde « Mr. Crocodile » en acier inoxydable, Trixie, 350 ml, 20,95 €. 16. Puzzle dinosaures en
3D, Half Toys chez Smallable, 19 € l’un. 17. Imperméable en polyester, Bobo Choses, 99 €.

E L L E .FR 89

DES BÊTES
DE VACANCES
TRAIRE DES VACHES, RANDONNER AVEC UN ÂNE OU
PRATIQUER LE « BIRDING SAFARI » AU MONT-SAINT-MICHEL :
ET SI LES ANIMAUX ÉTAIENT LES MEILLEURS ALLIÉS DE NOS
SÉJOURS EN FAMILLE ? PAR LISE BOUILLY
VIVRE LA VIE
DE LA FERME
Dans le Cotentin (Normandie), Aurélie et
Rodolphe accueillent petits et grands dans
leur ferme, entourée de champs où paissent
de plantureuses vaches normandes. En
famille, on dort dans un gîte situé sur l’exploi-
tation, et le matin on envoie les kids chercher
le lait frais à la traite des vaches, donner le
biberon aux veaux ou nourrir les poules !
Autre option pour les parents : une cabane
perchée dans les arbres, accessible par un
chemin champêtre. Là-haut, on s’éclaire à la
bougie, et on se laisse bercer par le chant de
la rivière et des oiseaux dont les espèces
(hirondelle, rouge-gorge, mésange…)
varient selon les saisons. En bonus, une pis-
cine couverte avec jacuzzi !
Gîtes L’Écurie (10-11 personnes), à partir de
590 €/semaine, et La Boulangerie (4-5 personnes),
à partir de 420 €. Cabanes Cocon, 160 €/nuit, et
Écureuil, 130 € (2 personnes, avec petit déjeuner).
cabane-normandie.fr
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RANDONNER
AVEC UN ÂNE
Envie de marcher sans entendre râler les
enfants ? Optez pour un compagnon de
route « intelligent et attachant », suggère
Corinne Rousseau, gérante de la ferme
Korrig’âne, dans les Côtes-d’Armor (Bre-
tagne). En randonnée avec un âne, les petits
ne voient pas le temps passer ! Il peut les
porter (dès 3 ans), ainsi que les sacs à dos
– dans la limite de 40 kilos. Avant le départ,
on bénéficie d’une formation – simplissime
– pour bien bichonner l’animal. L’âne se
nourrissant seul d’herbes sur le chemin, ce
n’est pas très compliqué… Carte détaillée en
mains, il ne reste plus qu’à cheminer entre
campagne verdoyante, mer émeraude et
falaises majestueuses.
Location d’un âne : 52 €/1 jour, 155 €/3 jours,
290 €/6 jours. Étape en chambre d’hôtes
(adresses fournies par Korrig’âne), environ 80 €/
nuit pour 2 adultes et 2 enfants. korrig-ane.com.
Voir aussi ane-et-rando.com
ELLE VIE PRIVÉE /ENFANTS
21 AOÛT 2020
OBSERVER LES OISEAUX
Les oiseaux vous font planer ? Direction la
baie du Mont-Saint-Michel, survolée
chaque année par quelque 250 espèces
d’oiseaux et « l’un des sites les plus intéres-
sants en France pour les observer, souligne
Sébastien Provost, guide ornithologue. La
baie présente un large éventail de paysages
– falaises, dunes, marais côtiers… – et
constitue un couloir migratoire pour de nom-
breuses espèces en provenance de Sibérie,
d’Angleterre, d’Amérique du Nord… ». À
chaque saison ses spécificités : « En sep-
tembre, place aux petits et grands échas-
siers, aux passereaux… qui descendent du
Nord. Un spectacle visuel et sonore toujours
saisissant, avec le mont Saint-Michel en toile
de fond… » Pour les observer (avec longue-
vue et jumelles), on embarque dans un mini-
bus 9 places pour un « birding safari » convi-
vial et instructif sur un ou plusieurs jours, avec
les enfants dès 5-6 ans !
Birding à la carte, 1/2 journée, 140 €
(1 à 3 personnes), 180 € (de 4 à 8 personnes).
Nuit (et petit déjeuner) dans une yourte (entre
Avranches et Granville), 90 € pour 4-5 personnes.
birding-msm.com
EXPLORER
LES FONDS MARINS
Pour concilier farniente et plongée dans une
nature aussi paradisiaque que sauvage,
entre mer turquoise et maquis, on pose ses
valises à l’hôtel Le Golfe, situé dans le golfe
de Valinco, dans le sud-ouest de la Corse.
Un club de plongée permet d’explorer les
sites des Cathédrales et des Aiguilles, deux
des plus beaux spots de plongée de l’île. Le
PHOTO DIMITRIOS SKOULOS. STYLISME GEORGIA KLISSOURA/VASILIKI PAPPA.
cadre : une eau à 20 °C, des tombants de
15 à 55 mètres de profondeur, et des roches
multicolores recouvertes de gorgones
MODÈLES DAMIAN ET ATHANASIA (AGENCE NEW MODEL).
pourpres, de corail noir… où l’on peut ren-
contrer de nombreuses espèces marines
(mérous, barracudas, murènes, castagnoles,
chapons, langoustes…). Sur place se trouve
également un club d’équitation, pour une
balade – voire une baignade – à cheval !
Chambre Confort à partir de 200 €,
petit déjeuner inclus. En septembre : offre
de 3 nuits pour le prix de 2.
Baptême de plongée (à partir de 8 ans), 50 € ;
exploration encadrée, à partir de 40 €, baignade
à cheval, 60 € (moins 10 % pour les clients
de l’hôtel). hotel-porto-pollo.com
E L L E .FR
 ELLE VIE PRIVÉE / NUTRITION
BELLE
ET BIEN
ENVIE D’ADOPTER UNE
ROUTINE ADÉQUATE POUR
UNE RENTRÉE EN PLEINE
FORME ? LA NATUROPATHE
ÉMILIE KAPPS NOUS DIT
TOUT. SIMPLE ET EFFICACE.
PAR ÉLODIE ROUGE
PETIT DÉJEUNER,
LE BON RITUEL
L’important le matin : zapper le sucre pour
éviter le fameux pic d’insuline avec des envies
de grignotage et le coup de pompe de
11 heures… Au mieux : on mise sur un œuf ou
un toast à l’avocat. Ou on s’offre un excellent
miam-ô-fruit, à l’indice glycémique très bas,
qui apporte tout ce dont l’organisme a besoin
pour se réveiller : protéines, glucides à IG bas,
vitamines, minéraux, oligo-éléments et fibres.
La recette : 1/2 banane écrasée + 1 cuil. à
café d’huile de lin + 1 cuil. à soupe d’huile de
sésame + 3 cuil. à soupe de graines oléagi-
neuses (courge, tournesol, noix, amande,
noisette, cajou) + 1 jus de citron.
PÉDALE DOUCE
SUR LE CAFÉ
Un expresso, c’est délicieux ! Mais si on
dépasse les trois doses par jour, le café
devient l’ennemi numéro 1 de l’organisme.
D’abord, parce qu’il l’acidifie énormément,
provoquant une inflammation de la sphère
digestive. S’il est le meilleur allié contre le
coup de pompe, le café va mettre notre
corps en surrégime et nous empêcher de
ressentir la « vraie » fatigue. En clair : après le
shoot de caféine, on est deux fois plus fati-
gué. L’idéal ? Remplacer le petit noir du
matin par un jus « coup de fouet » au petit déj
en passant à l’extracteur 2 carottes + du gin-
gembre + 1 citron + 110 g de cassis. Et après,
on copie les Italiens qui boivent une tasse
d’orge et d’eau chaude, un « déca » naturel
au goût similaire à celui du café, mais digeste
et healthy.
92
FÉCULENTS ? OUI, MAIS
NOUVELLE GÉNÉRATION
Avis aux pasta lovers incapables de résister
à une plâtrée de bolognaises devant une
série avec une bonne alternative food-
porn : Lïv Happy Food, un nouveau label
healthy qui propose des riz et pâtes de kon-
jac et d’avoine délicieux, pas plus calo-
riques qu’une carotte et naturellement
coupe-faim. Sans gras, sans gluten et bour-
rés de fibres, ils se préparent en moins de
deux minutes. On les verse dans une poêle
avec sa sauce préférée et le tour est joué.
Disponibles chez Carrefour, Franprix et sur
liv-happyfood.com
LE KASHA,
UN SUPER-ALIMENT
C’est le fourre-tout parfait, à utiliser au quo-
tidien et à toutes les sauces. Non seulement
ce sarrasin grillé est gluten free et hyper-
satiétogène (il limite les fringales), mais c’est
aussi une céréale très intéressante d’un
point de vue nutritif : vitamines, minéraux,
oligo-éléments, fibres… Comment l’adop-
ter ? Dans un porridge au petit déj, à parse-
mer sur une salade, sur une glace ou des
fruits pour apporter une touche crunchy ou
21 AOÛT 2020
en accompagnement à la place du riz ou de
la semoule.
LES LENDEMAINS
D’EXCÈS, ENVOLÉS !
Une soirée trop arrosée… Et c’est la fringale
assurée le lendemain ! La faute à la chute de
glycémie et au sommeil perturbé. Le bon
réflexe : l’Élixir du Suédois, une potion à base
de 59 plantes qui, en plus d’éliminer les
toxines, stimulent le système digestif. La jour-
née, on continue avec des diurétiques naturels
comme le concombre, l’ananas et le thé vert.
LES PILULES BEAUTÉ
Une bonne alimentation vaut toutes les
crèmes de beauté du monde. Les marques
qui proposent des compléments alimentaires
bio l’ont bien compris. Alors envie d’un joli
teint glow ? On se concocte une thérapie à
base de bourrache, d’acides hyaluronique
© SOPHIA VAN DEN HOEK/STOCKSY
et alpha-lipoïque, d’Escholtzia californica et
probiotiques (aime.co). On peut aussi opter
pour les cures d’ampoules d’ortie, prêle des
champs, genévrier pour retrouver une cheve-
lure de sirène (nubio.fr). ■
Merci à Émilie Kapps. Consultation sur
emiliekapps.com
E L L E .FR
*Les 12mg de vitamine C contenus dans un verre de 100ml par jour contribuent à protéger les cellules contre le stress oxydatif et au fonction-
nement normal du système immunitaire dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée ainsi qu’un mode de vie sain.

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à vos défenses immunitaires.*
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ELLE VIE PRIVÉE/ ENFANT
L’ÉCOLE ZEN
APRÈS LE CONFINEMENT ET LES MOIS DE TRAVAIL
À LA MAISON, CETTE RENTRÉE SCOLAIRE EST PARTICULIÈRE.
CONSEILS DE PROS POUR BIEN L’ABORDER.
PAR SOLINE DELOS
MARIE ROBERT
DIRECTRICE D’ÉCOLE MONTESSORI
Bannir certaines phrases. Dont, « avec
le trimestre que tu as eu, il va falloir rattraper
le temps perdu », qui met une pression contre-
productive car, dans l’inquiétude, l’enfant ne
peut pas mobiliser ses ressources – par ail-
leurs, le temps perdu n’existe pas. Pendant le
confinement, les élèves ont eu d’autres acquis,
ils ont observé leurs parents en train de travail-
ler, ont parfois cuisiné, regardé les oiseaux…
L’éducation ne se résume pas au strict appren-
tissage scolaire, on peut apprendre de plu-
sieurs façons. Le 12 mai, à la réouverture des
écoles, j’ai observé que si les enfants
n’avaient pas forcément acquis toutes les
connaissances, ils avaient progressé sur les
plans de la motricité et du langage.
94
Renforcer le cadre. C’est une manière
de sécuriser l’enfant d’autant plus nécessaire
que des questionnements perdurent pendant
cette période anxiogène et incertaine. Cela
peut notamment passer par un grand range-
ment de leur chambre et de leur espace
bureau. Attention, cela n’est réellement pro-
fitable que si on y associe l’enfant, en voyant
avec lui comment il veut rendre l’espace plus
confortable, jeter ce dont il n’a plus besoin.
De l’ordre extérieur vient l’ordre intérieur.
Mettre en place un planning de tra-
vail. Et ce, dès réception de son emploi du
temps. Cela permet de marquer la rentrée et
d’aider l’enfant à se l’approprier. L’instaura-
tion de cette routine est rassurante à condi-
tion qu’elle soit vue avec lui, et qu’elle prenne
21 AOÛT 2020
en compte les impératifs de l’école mais
aussi son rythme – s’il a besoin de grasses
matinées, il est contre-productif de mettre
une plage de travail le samedi entre 9 et
10 heures. Il est aussi important d’y intégrer
les moments de plaisir comme le sport ou les
copains. On dit souvent à un enfant « si tu
travailles, tu pourras voir tes copains », mais
c’est plus facile de se mettre au boulot quand
on a eu un moment satisfaisant par ailleurs.
« Kant tu ne sais plus quoi faire, il reste la philo »,
de Marie Robert (éd. Flammarion/Versilio).
JEANNE SIAUD-FACCHIN
PSYCHOTHÉRAPEUTE
Entendre ses inquiétudes. On a sou-
vent tendance à réconforter un enfant stressé
en lui disant que tout va bien se passer et qu’il
n’a aucune raison d’avoir peur. Or, l’enfant
entend cela comme une prophétie sans
fondement, avec la sensation de se sentir
incompris. Pour le rassurer, il est important de
questionner son inquiétude, non pas en lui
demandant « pourquoi es-tu inquiet ? » – la
question est trop générale pour qu’il puisse
y répondre –, mais plutôt « que redoutes-tu le
plus ? ». Cela lui permet de faire un tri dans
ses émotions et d’en sortir son appréhension
la plus prégnante – ce peut être un sentiment
ambivalent avant de retrouver ses cama-
rades de classe qu’il n’a pas vus depuis long-
temps, la crainte de ne pas être au niveau…
Au parent alors, de pouvoir apporter une
réponse concrète, par exemple en propo-
sant d’organiser un grand goûter avant la
rentrée, ou quelques cours de soutien.
Continuer à soutenir l’apprentissage.
Beaucoup de parents ont accompagné
leurs petits pendant ces mois d’école à la
maison, se rendant compte au passage des
difficultés de leurs enfants mais aussi des
efforts qu’ils fournissent. Un nouveau rapport
est ainsi né : les élèves se sont sentis soutenus
par cette attention et les parents sont sortis
de leur préoccupation majeure : celle des
notes. Il est intéressant de conserver cet inté-
rêt pour les apprentissages de son enfant, en
GUILLE FAINGOLD/STOCKSY
gardant en tête que la question à poser est
« qu’est-ce que tu as appris ? » plutôt que
« as-tu bien appris ta leçon ? ».
« Un printemps chez soi », de Jeanne Siaud-
Facchin (éd. Odile Jacob). En librairie le
9 septembre.
E L L E .FR
ELLE VIE PRIVÉE / NUTRITION

21 AOÛT 2020
BIEN ARROSÉS
Certains restaurants proposent des
accords mets-thé, des plus simples aux
plus sophistiqués. Quelques adresses.
Le plus avant-gardiste. Yam’Tcha,
121, rue Saint-Honoré, Paris-1er.
Le plus pointu. L’Amateur de Thés,
1, rue de la République, Pau (64).
Le plus chic. La Dame de Pic,
20, rue du Louvre, Paris-1er, et Maison
Pic, 285, avenue Victor-Hugo,
Valence (26).
Le plus solaire. AM par Alexandre
Mazzia, 9, rue François-Rocca,
Marseille-8e.

nombre important de feuilles pour très peu

d’eau, et on se débarrasse toujours de
la première eau. Les Anglais, eux, se

INFINIS THÉS
ON LE SAIT, CETTE BOISSON A DE NOMBREUSES QUALITÉS.
SAVOUREUX ET SAIN, LE THÉ SE DÉGUSTE
DÉSORMAIS AUX REPAS, AVEC DES METS RAFFINÉS.
PAR SANDRINE GOEYVAERTS AVEC PAOLA DICELLI
BON POUR LA SANTÉ
On ne le répétera jamais assez, le thé est une
mine d’antioxydants. « Il prévient donc le
vieillissement des cellules », explique Florence
Foucaut, diététicienne nutritionniste à Paris.
Entre le thé noir, le blanc, le rouge et le vert,
difficile de s’y retrouver, mais heureusement
chaque variété contient des micronutriments
différents, qui apportent tous un bénéfice
pour le corps. Faut-il le boire glacé ou
chaud ? « Peu importe, mais il est préférable
de le consommer quand il vient juste d’être
infusé, car ses bienfaits sont davantage
concentrés. L’important, c’est d’en boire ! »
Sa consommation permet ainsi de bien
s’hydrater et de trouver une parade au café
— plus stimulant — mais dont la surdose peut
entraîner palpitations et insomnies.
POUR TOUS LES GOÛTS
L’ART DE L’ACCORD
« Il faut savoir qu’en Chine la notion d’ac-
cords autour du thé n’existe tout simplement
un ou une spécialiste pour un choix éclairé.
« Pour le matériel, précise-t-elle, rien de
mieux qu’une bonne théière en porcelaine
ou en verre. De grâce, oubliez les “théières
en fonte” : il s’agit en réalité de bouilloires, et
elles ne conviennent pas à la préparation du
thé. » S’il vaut mieux privilégier le thé en vrac
(ou en galettes, comme certains pu-erh), il
n’est pas interdit pour autant de prendre du
thé en sachets. « La Compagnie Coloniale
en propose d’excellents », glisse Sophie
Brissaud. Tous les thés requièrent des ser-
vices différents. Les thés asiatiques peuvent
être infusés de cinq à vingt fois, c’est le gong
fu cha (« l’art du thé ») en Chine : il faut un
AUX ORIGINES
Le thé est un breuvage très ancien, né en Chine, diffusé au Moyen Àge vers le Japon et
la Corée, puis vers la Russie. Quand les Anglais découvrent plus tard cette boisson, ils
contentent d’une seule infusion. La tempéra-
ture de l’eau varie d’un thé à l’autre (de 50 à
95 °C), mais retenez surtout qu’on n’utilise
jamais d’eau bouillante directement.
pas, culturellement, précise Sophie Bris-
saud. On sert tout au long du repas un thé
pu-erh, réputé pour faciliter la digestion.
Avec ses tanins qui réduisent l’absorption
du fer, sa faible acidité et ses arômes subtils,
le thé n’est pas toujours simple à marier.
Cependant, un de mes accords préférés
reste avec le fromage. Un chèvre sur un thé
vert japonais ou un oolong sur un fromage
fort, de type maroilles ou Herve, c’est
excellent. » Dans le livre « Tea Sommelier »
(éd. Chêne), coécrit par François-Xavier
Delmas, propriétaire des magasins Palais
des Thés, on trouve des suggestions surpre-
nantes : poisson cru, voire huîtres, avec un
sencha, chocolat et thé au jasmin, viande
rouge et thé du Yunnan, ou encore tarte au
citron et Earl Grey. ■
DREAMWOOD PHOTOGRAPHY/STOCKSY

« Une vie ne suffirait pas à connaître toutes
les subtilités du thé », nous assure Sophie
Brissaud, auteure culinaire. Entre les thés
noirs d’origine asiatique et ceux d’origine
anglaise, les thés verts, les thés blancs
(feuilles juste séchées, parfois au four), les
oolong, rooibos, les pu-erh (fermentés), la
palette est large. Mieux vaut se tourner vers
commencent par se fournir en Chine, mais se heurtent à des différends commerciaux.
Ainsi naissent les guerres de l’Opium, et surtout un nouvel empire du thé. Les Britanniques
importent les plants de thé dans leurs colonies (Inde, Sri Lanka, Kenya…) et commencent
à produire eux-mêmes. Comme ils n’ont pas la maîtrise acquise par les Chinois en plu-
sieurs centaines d’années, les thés « anglais » d’alors sont extrêmement forts et corsés :
les Indiens suggèrent d’y ajouter un peu de lait pour en adoucir les tanins et l’amertume.
Un usage qui persiste lors du sacro-saint « tea time », en Grande-Bretagne et en Inde.

96 E L L E .FR
 ELLE COMMUNIQUÉ

IDÉALE EN FAMILLE

LA DINDE,
C’EST FACILE !
DES RECETTES RAPIDES ET BLUFFANTES
Après les excès de l’été, il fait bon manger équilibré
à la rentrée. Mais comment trouver le temps de cui-
siner ? Avec la dinde, on régale rapidement petits
et grands. Il suffit d’un rien pour la pimper : en filets,
accompagnée de pommes de terre au thym, en dés
dans un gratin de brocolis et de macaronis, ou simple-
ment revenue et citronnée dans un wrap aux poivrons,
elle fait l’unanimité !

UNE VIANDE SAINE

Peu calorique et riche en vitamines, la dinde est une
viande saine… à condition de bien la choisir ! La
volaille européenne ne contient ni additifs, ni anti-
biotiques, ni hormones de croissance, ni chlore. En
rayon, on repère le label bleu, blanc, rouge « Volaille
Française », qui garantit traçabilité et contrôles
rigoureux. Et on mise sur une dinde à la chair rose
et humide. On ne la lave pas, mais on la cuit jusqu’à
obtenir un jus incolore. La chair devient blanche ?
C’est le moment de passer à table !

STICKS DE DINDE AU COMTÉ

4. Trempez les bâtonnets de dinde dans la pâte,
Préparation 10 min / Cuisson 15 min égouttez pour enlever le surplus, puis déposez-
600 g de blanc de dinde • 200 g de farine • les sur une plaque de cuisson recouverte de
1 œuf + 1 blanc • 20 cl d’eau pétillante • 80 g papier sulfurisé.
de comté râpé • Sel, poivre du moulin
5. Saupoudrez les sticks de comté râpé.
Pour 6 - 8 personnes
6. Enfournez et laissez cuire environ 15 minutes,
1. Préchauffez le four à 200°C. jusqu’à ce que les sticks soient dorés. Servez
aussitôt avec des petits ramequins de ketchup.
2. Mélangez les œufs et la farine, puis versez
l’eau pétillante petit à petit en mélangeant Conseil : Vous pouvez ajouter une cuillère de
jusqu’à l’obtention d’une pâte lisse. Salez moutarde à l’ancienne dans la pâte à beignet
et poivrez. pour un goût plus relevé.
© CMI MÉDIA

3. Détaillez les blancs de dinde en bâtonnets.

« Le contenu de cette campagne de promotion représente le point de vue de l’auteur uniquement et relève de sa responsabilité exclusive. La Commission européenne et l’Agence exécutive
pour les consommateurs, la santé, l’agriculture et l’alimentation (« Chafea ») déclinent toute responsabilité quant à l’utilisation qui pourrait être faite des informations qu’il contient. »

CAMPAGNE FINANCÉE
AVEC LE CONCOURS
DE L’UNION EUROPÉENNE
ELLE VIE PRIVÉE

C’EST MON HISTOIRE

MON DESTIN A
BASCULÉ EN UN QUART
DE SECONDE…
IL Y A VINGT ANS, UN ACCIDENT BOULEVERSE À JAMAIS LE QUOTIDIEN DE MORGANE.
SA NOUVELLE VIE VA POURTANT LUI RÉSERVER DE TRÈS BELLES SURPRISES.
PROPOS RECUEILLIS PAR CORINNE RENOU-NATIVEL ILLUSTRATION ANNABEL BRIENS

Allongée sur la plage que j’ai eu tant de difficulté à Qu’est-ce que c’est ? Je passe de nouveaux examens. Le radiologue,
atteindre, je me mets à pleurer. Mes copains me demandent qui a demandé la présence de mes parents, nous annonce qu’un tiers
si j’ai mal. Dans cette position, je ne souffre plus, mais j’ai soudain de ma moelle épinière est écrasé. À ce stade la plupart des patients
conscience que je dois faire une croix sur mes études et sur le métier sont tétraplégiques, mais pas moi. Pourquoi ? Nul ne le sait mais le
auquel je me destinais. Dynamique, j’aime bouger, j’aime les autres, moindre choc pourrait entraîner une paralysie totale. Deux options :
les aider à prendre confiance en eux. Je voulais être professeur d’EPS soit je vis avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, soit je
auprès de lycéens. À cet âge l’exercice permet de se sentir mieux me fais opérer, avec le risque de tétraplégie lié à l’intervention.
dans sa tête et dans son corps. Mais, maintenant c’est foutu. Mes parents et moi choisissons la seconde voie. Un chirurgien réputé
Juste après avoir passé mon baccalauréat à Brest et m’être inscrite de la Pitié-Salpêtrière, à Paris,
en fac de sport, je suis partie en juillet à Porquerolles pour un stage spécialiste de la colonne verté-
de plongée sous-marine. Entre deux plongées, nous visitons l’île. brale, peut m’opérer – il va préle-
Quand un copain propose de sauter dans l’eau du haut d’un rocher ver un os de ma hanche pour
qui culmine à neuf bons mètres, je fonce. J’aime me faire peur. Après réparer mon dos. Pendant l’opéra- JE RESSENS
deux sauts classiques, je m’enflamme. Gymnaste depuis mes 5 ans, tion, mes parents, qui me sou- UNE DÉCHARGE
je sais m’élancer, tourner, me réceptionner. Je me positionne dos à tiennent à 100 %, passent ces
la mer pour un salto arrière : je saute en regroupant mes jambes pour heures d’attente au jardin des ÉLECTRIQUE
faire un tour sur moi-même et arriver sur mes pieds. Mais avec la Plantes. Ma mère me dira plus FULGURANTE QUI
hauteur, mon corps se met à vriller et c’est ma nuque qui frappe l’eau.
Dans la mer, j’ai juste le temps de me dire : « Il faut que tu remontes… »
tard que pour la première fois elle
a vu mon père pleurer… De mon
PART DU COU ET
Et puis plus rien. Je reprends connaissance sur les rochers avec notre côté, optimiste de nature, je suis DESCEND
animateur et mes copains. Ma tête est lourde, mes jambes ne me
portent plus, j’ai envie de m’allonger et de ne plus bouger. Mes
confiante. Mais en salle de réveil,
même si je n’ai pas les idées claires,
JUSQU’AUX PIEDS.
copains me soutiennent de notre crique jusqu’à une plage où je je vérifie que mes orteils bougent.
m’allonge. Et où je pleure. Oui, ils fonctionnent ! Je dois gar-
der durant deux mois un corset. Il
L’ANNONCE CHOC est relié à mon front et à ma mâchoire par des scratchs et descend
À l’hôpital de Toulon, le médecin, au vu de la radio, est formel : « Vous jusque sous ma poitrine. Alitée pendant une semaine, je partage ma
n’avez rien. Peut-être un petit traumatisme cervical, mais rien de chambre avec Éveline, plus âgée que mes parents et abonnée aux
méchant. » Comme j’ai vraiment très mal, il me prescrit une minerve opérations. Joyeuse comme moi, elle croit en la vie et en tout ce
pour quelques jours. Je reprends la plongée. De retour chez moi, les qu’elle peut apporter de positif. Des années plus tard, elle me fera la
douleurs continuent. Mon généraliste m’envoie chez un kiné pour qui surprise bouleversante de venir me voir dans un autre hôpital quand
ma souffrance est liée au stress de commencer la fac. Pourtant, je suis naîtra ma fille. Durant cette période, mes parents sont tout le temps
ravie à la perspective de ces études. Au début des cours de foot, de présents pour moi. Un copain parisien vient me voir avec un immense
natation et de gymnastique (avant la boxe et le judo au second bocal rempli de bonbons, un ami vient de Brest pour passer deux
semestre), j’ai mal, puis, une fois échauffée, la douleur s’atténue. Mais heures avec moi, d’autres m’appellent longuement, comme ma
un jour, après un mois à ce régime, en amphithéâtre, au moment où grande sœur. En revanche, mon petit ami est aux abonnés absents.
je baisse la tête pour noter ce que dit le prof, je ressens une décharge Au centre de rééducation de Lorient, où je dois remuscler mon cou
électrique fulgurante qui part du cou et descend jusqu’aux pieds. avant d’enlever le corset, s’ouvre une étape forte de ma nouvelle vie.

98 E L L E .FR
21 AOÛT 2020
Là, plus personne ne me dit « ma pauvre ». Je rencontre des jeunes
qui se battent pour retrouver des gestes simples après des accidents
très graves. Tous ont une pêche incroyable. Je pleure quand une fille
de mon âge parvient à se tenir debout entre deux barres et à marcher
quelques pas après neuf mois passés dans le centre. Les voir me
donne encore plus la niaque, le goût de la persévérance, la capacité
de me réjouir de tous les petits bonheurs qui se présentent. J’apprends
à accepter les obstacles et à composer avec.
UNE VIE RÉINVENTÉE
Comme je ne peux plus poursuivre mes études de sport, je reprends
le lycée, ce qui me permet d’intégrer un IUT de statistique à Vannes.
Je ne vis plus avec mes parents et, loin de mes amis, je m’ouvre plus
aux autres étudiants qu’à Brest. J’enchaîne avec deux années de
formation à Paris, puis une autre à Bordeaux. Je rencontre toujours
plus de monde, j’élargis mes horizons, je découvre l’envie de voya-
ger sur toute la planète. Je veux néanmoins revenir vivre en Bretagne
et je liste les employeurs à qui je pourrais envoyer mon CV. Un soir,
VOUS AVEZ ENVIE DE RACONTER VOTRE HISTOIRE ? NOS JOURNALISTES PEUVENT RECUEILLIR
VOTRE TÉMOIGNAGE. ÉCRIVEZ-NOUS À CMH@CMIMEDIA.FR
E L L E .FR
je le poste sur un site d’annonces. Dès le lendemain, je suis contactée
par deux sociétés parisiennes. Je me rends à un entretien pour
m’aguerrir. Je tombe des nues quand je suis retenue pour le poste. Et,
flattée, je l’accepte.
Tous ces changements m’ont éloignée de mon petit ami brestois,
notre relation s’arrête. À Paris, je retrouve Nicolas, croisé grâce à un
ami commun. Nous tombons amoureux. Intrigant et agréable, c’est
un garçon calme et positif qui aime le sport – de mon côté, j’ai pu
reprendre la course à pied, la natation et le handball. Pour ce mon-
teur vidéo, le travail se trouve en région parisienne. Je quitte mon
entreprise pour entrer chez EDF, toujours comme statisticienne, mais
la possibilité m’est donnée de changer de voie. Je ne vais pas m’en
priver ! Vingt ans après, toute ma vie découle des conséquences
de mon fameux salto arrière : je m’éclate comme chef de projet
marketing et communication, je vis avec un homme génial dont j’ai
deux enfants merveilleux de 4 ans et 2 ans et demi. Mon existence a
complètement changé depuis mon accident et mon opération, et
étrangement je ne m’en plains pas. Loin de là, même.
99
ELLE VIE PRIVÉE / L’INVITÉ

21 AOÛT 2020
… FILER DANS LE SUD
« Trahison à mon Nice natal, je
descends souvent à Aix- en-
Provence où je retrouve des amis
auteurs de BD qui sont dans les
parages. D’ailleurs, dans la mai-
son que je loue, j’improvise un ate-
lier où nous nous retrouvons avec
Lewis Trondheim, Julien Neel et
d’autres. Parfois, nous travaillons à
quatre mains, parfois, chacun des- SA TENUE COOL
sine dans son coin, un crayon dans « UNE CHEMISE
HAWAÏENNE. J’EN AI
une main, une bière dans l’autre et, UNE COLLECTION. »
vacances aidant, les idées fusent.
Cette profession oblige à vivre
comme un ermite, alors dès que je
peux, j’encourage cet esprit ate-
lier, sinon je deviens fou. »

… LIRE COMME
UN OGRE
« Une bonne librairie dans les pa- JOANN SFAR
AIME...
rages avec un rayon BD bien
fourni, voilà la condition sine qua SON OBJET
non qui préside au choix de notre « LE CIGARE, QUE JE
FUME DANS LE JARDIN.
lieu de vacances. L’été, j’achète L’ÉTÉ, SEUL MOMENT
des livres à la pelle – tant, d’ail- AVANT D’ATTAQUER LA RENTRÉE, DANS L’ANNÉE OÙ
JE ME L’AUTORISE. »
leurs, qu’en général je les laisse L’AUTEUR DE BD, ROMANCIER
sur place –, et je lis tout le temps,
bien plus que je ne dessine ou ET RÉALISATEUR, SAVOURE SON ÉTÉ
que j’écris. Mes choix ? Rare- EN PROVENCE.
ment les bouquins dont tout le
monde parle car je n’ai pas envie PAR SOLINE DELOS
de savoir à l’avance si un livre va
être bien ou pas, mais beaucoup de comics des céréales. Côté “choses pratiques“, j’aime
américains – je suis une encyclopédie sur ce aussi imaginer des stratagèmes pour me débar-
sujet ! – et des romans de science-fiction ou qui rasser des moustiques ou des frelons. »
SON SPOT
tournent autour du surnaturel. Je peux aussi me « LA DARSE DE
prendre de passion pour un thème, notamment … OBSERVER LES GENS VILLEFRANCHE-
SUR-MER,

ALICE MOITIÉ ; MELODIE JENG/GETTY IMAGES ; I STOCK ; MICHEL CAVALIER/HEMIS ; PRESSE.

quand je commence à me documenter sur un « C’est une matière intarissable pour mon travail, L’ANCIEN
sujet pour les besoins d’une de mes créations. et si j’ai un carnet sur moi, je croque ce qui PETIT PORT.
UN SOUVENIR
En ce moment, je suis embarqué dans le Moyen m’amuse. Ce qui me fascine le plus, ce sont les D’ENFANCE
INALTÉRABLE. »
Âge et l’histoire des juifs en Provence, leur sta- couples, et quand, avec ma compagne, nous sé-
tut, comment ils ont été protégés par le pape. journons à l’hôtel, le petit déjeuner devient mon
Mais à moins d’être totalement happé par un moment d’observation de prédilection. Regarder
ouvrage, j’aime butiner, lire vingt pages, puis la manière dont les couples se parlent, voir à leur
passer à autre chose. Tout l’inverse de ma com- mine s’ils se sont pris la tête la veille. Plus il y a de
pagne qui dès qu’elle a commencé la première vernis, plus j’essaie de voir ce qui se cache der-
ligne d’un livre ira jusqu’à la dernière, qu’elle rière. Et l’hôtel est un très bon terrain de jeu pour
aime un peu ou beaucoup, et ce même si c’est cela : le premier jour, tout le monde se tient, et
un vrai pavé. » puis, souvent, au bout de quelque temps, ça dé-
rape. C’est normal, les vacances, c’est le moment
SA MUSIQUE
… M’OCCUPER DES COURSES où on attend beaucoup de ces retrouvailles, on a « “LES EAUX DE
« À commencer par faire le plein au supermarché. tellement d’attentes folles. Cela peut être aussi le MARS“ DE GEORGES
MOUSTAKI SUR
Je ne fais ni la cuisine ni le ménage, mais pour les passage le plus difficile pour un couple ! » ■ LAQUELLE MA
courses, je me propose volontiers. Et je remplis « LA CHANSON DE RENART » (éd. Gallimard), COMPAGNE AIME
DANSER. »
le chariot de ce que j’aime le plus au monde, à en librairie le 16 septembre. « LE CHAT DU RABBIN »,
savoir du pain pita, du houmous, du Tabasco et 10e tome, (éd. Dargaud), en librairie le 16 octobre.

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• U.S.A. : par avion, 52 nos : $ 315 ; 26 nos : $ 169. Bulletin d’abonnement et règlement à envoyer à : Express Mag PO BOX, 2769, Plattsburgh NY 12901-
9805. Tél. : 1(800) 363-1310 ou (514) 355-3333. Fax : (514) 355-3332.
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mation (MEDICYS, 73 Bld de Clichy, 75009 Paris ou formulaire sur www.medicys.fr). Vous disposez d’un droit de rétractation pendant 14 jours après réception du
1er numéro, sauf offre 100 % numérique (cf. formulaire de rétractation à adresser sur www.jemabonne.fr). Retour des numéros déjà reçus à vos frais. Ces
données sont destinées à CMI PUBLISHING et à ses prestataires techniques afin de gérer votre abonnement, et, si vous y consentez, à ses partenaires com-
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données, ainsi qu’au sort de celles-ci après la mort à l’adresse suivante : CMI PUBLISHING 3-9 avenue André Malraux -92300 Levallois – 01 75 33 70 35 ou par
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 UNE BULLE DE BIEN-ÊTRE
POUR UNE ANNÉE SEREINE
SAMEDI 26 SEPTEMBRE
SPORT, NUTRITION, SOMMEIL,
SOINS, MASSAGES
TOUTES LES NOUVELLES TENDANCES
ATELIER RICHELIEU
60 rue de Richelieu, Paris 2e
SAMEDI 26 SEPTEMBRE de 10 h à 13 h 30 et de 14 h 30 à 18 h
© iStock

INSCRIPTIONS SUR ZEN.ELLE.FR

 HOROSCOPE SOLAIRE
PAR JEAN-YVES ESPIÉ ILLUSTRATION ASIA PIETRZYK
BÉLIER
21 MARS - 20 AVRIL
Il ne reste plus qu’une seule planète dans votre
secteur, mais son influence est prépondérante : il
s’agit de celle de l’énergie et de l’action. Elle
stimule vos envies et nourrit vos désirs en vous
apportant une force qui vous permet de renverser
tous les obstacles sur votre route. Mais qui est-
ce ? Vous l’aurez deviné, elle est rouge et tonique
et donne du sens à l’adage : un coup de « Mars
et ça repart » !
CANCER
22 JUIN - 22 JUILLET
Les planètes se rassemblent dans des signes qui
vous motivent. Mercure, la tête, vous aide à avoir
les idées claires, et son passage dans votre sec-
teur relationnel vous indique qu’il est temps de
prendre les choses en main pour cultiver votre
réseau et élargir le champ des possibles. Sans
oublier Vénus, qui distille un charme délicieux
auquel il est impossible de ne pas succomber.
BALANCE
23 SEPTEMBRE - 23 OCTOBRE
Une visite éclair de l’astre lunaire en début de
semaine donnera le ton et servira d’élément
déclencheur pour adopter un autre rythme. Ne
cherchez pas à avancer à contre-courant ; vous
modifierez par la suite votre cap lorsque vous
percevrez d’autres vents porteurs. De belles
choses vous attendent, mais il vous faudra faire
preuve d’un peu de patience.
CAPRICORNE
22 DÉCEMBRE - 20 JANVIER
VERSEAU
21 JANVIER - 18 FÉVRIER
Voici un ciel particulièrement bienveillant pour
les natives des deux premiers décans : vos aspira-
tions sont sur la bonne voie d’une réalisation qui
prend forme et votre confiance s’améliore à
mesure que les jours s’écoulent. Prudence en
revanche pour les natives du troisième décan, ne
chargez pas trop la mule et placez la barre moins
haut. En prenant du recul, vous arriverez à bon
port dans le calme.
E L L E .FR
SEMAINE DU 21 AU 27 AOÛT 2020
TAUREAU
21 AVRIL - 21 MAI
Voici la semaine que vous appeliez de tous vos
vœux sans oser l’espérer, celle qui place le plus
grand nombre de planètes en position bienveil-
lante avec votre secteur. Et comme cela n’arrive
pas si souvent, soyons lucides, je vous conseille
plus que vivement de retrousser rapidement vos
manches. Donnez la pleine mesure de votre
détermination et de vos talents pour avancer.
Il n’y a plus qu’à agir.
LION
23 JUILLET - 22 AOÛT
La réussite des transformations que vous aimeriez
mener à bien dans le domaine social et profes-
sionnel tiendra à la manière dont vous allez vous
y prendre. Vous pourrez certes compter sur le
soutien plein et entier de la planète rouge qui
invite à l’action, mais il sera judicieux de prendre
le temps de cibler vos objectifs pour ne pas vous
disperser. Fixez-vous un cap précis.
SCORPION
24 OCTOBRE - 22 NOVEMBRE
Ce n’est pas encore la rentrée mais cela y res-
semble. Les planètes se serrent les coudes pour
vous inviter à aller de l’avant sans vous poser trop
de questions, et elles ont bien raison. Car voici un
ciel comme on en voit rarement : tout ce qui vous
motive semble s’enclencher naturellement et
dans de bonnes conditions. C’est le moment
d’abattre vos cartes maîtresses.
« Le moindre choix a son histoire, et beaucoup
d’événements de notre existence restent tapis
dans un coin en attendant le moment de surgir, et
ce moment finit par arriver », écrit Elena Ferrante.
Le passage de Mars dans votre secteur relation-
nel indique qu’il est temps de prendre les choses
en main pour donner une orientation précise à
vos ambitions. À condition de croire en vous et de
vous faire confiance.
Suivez l’astro de Jean-Yves Espié sur YouTube.
GÉMEAUX
22 MAI - 21 JUIN
Avec des curseurs de bonne humeur et d’énergie
aussi élevés, on ne peut s’attendre qu’à de
bonnes choses. Attention simplement à votre sens
de la repartie affûté et à votre humour qui, comme
cela vous arrive parfois, vous attire la sympathie
des rieurs mais vous aliène la clémence de ceux
qui vous ont dans le collimateur. Fort heureuse-
ment, votre finesse d’esprit proverbiale vous évi-
tera les mauvaises surprises.
VIERGE
23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE
Voici enfin le retour de l’astre solaire dans votre
secteur, et son influence vous apporte une force,
une chaleur et une assurance qui vont vous faire
du bien. L’arrivée concomitante de son fidèle
satellite Mercure stimulera vos performantes cel-
lules grises. Le messager des dieux est si heureux
dans votre signe qu’il mettra en lumière les mul-
tiples facettes de votre esprit ingénieux.
SAGITTAIRE
23 NOVEMBRE - 21 DÉCEMBRE
« L’être aimé claque des doigts et le feu reprend
en une seconde. Dix ans, vingt ans, cinquante
après. Ça ne change rien », écrit Charlotte
Orcival. Et ce n’est certainement pas la magni-
fique influence dont vous gratifie la tumultueuse
planète rouge qui dira le contraire. Bref, le ciel
vous invite à renouer avec vos sens. Le volcan qui
sommeille en vous ne demandera qu’à se libérer.
POISSONS
19 FÉVRIER - 20 MARS
Vénus vous veut du bien mais Mercure vous
regarde à partir du signe opposé. En clair ? Le
ciel est favorable à vos affaires de cœur, mais la
façon de vous y prendre nécessitera quelques
ajustements pour que le message passe bien. La
solution ? Évitez les zones de flou dans vos
échanges et faites en sorte de clarifier ce qui
nécessitera de l’être sans craindre que l’on
puisse vous reprocher quoi que ce soit.
103
 HOROSCOPE LUNAIRE
PAR JEAN-YVES ESPIÉ ILLUSTRATION ASIA PIETRZYK
Pour découvrir votre signe lunaire, rendez-vous sur elle.fr à l’adresse bit.ly/horolune
BÉLIER
On pourrait imaginer que votre énergie naturelle
ne s’épuise jamais mais ce serait une erreur.
Certes, la présence de la planète rouge pig-
mente l’ambiance générale d’une couleur qui
n’incite pas au repos mais vous n’en aurez cure.
Cette semaine, c’est décidé, il sera de bon ton de
déléguer davantage. Si les résultats ne sont pas
à la hauteur de vos attentes, ce ne sera pas si
grave. Détendez-vous.
CANCER
Voici un ciel qui encourage vos dispositions natu-
relles à la douceur et la délicatesse. La sereine
Vénus ne vous quitte pas d’un pouce cette
semaine et vous apporte ce que l’on peut espérer
de mieux pour aimer et vous sentir aimée en
retour. Sortez de votre réserve habituelle, rangez
pour un temps votre timidité au placard et expri-
mez sans détour toute la richesse de vos ressen-
tis, et de vos émotions.
BALANCE
Soyons lucides, vous avez connu des ciels plus
calmes mais cela n’est pas grave ; profitez de ce
remue-ménage planétaire pour mettre de l’ordre
dans vos petites affaires et dans vos priorités.
Certes, vous ne pourrez pas satisfaire tout le
monde. Mais ne vous placez pas, cette fois-ci,
entre le marteau et l’enclume. Laissez ceux qui ne
partagent pas le même point de vue s’expliquer
entre eux. Inutile d’intervenir.
CAPRICORNE VERSEAU
Une éclaircie, que dis-je une embellie est prévue
sur votre vie sentimentale à partir de cette
semaine avec un nombre étonnant de planètes
qui forment avec votre Lune des aspects particu-
lièrement bienveillants. Mais que cette bonne
nouvelle ne vous empêche pas de mettre la main
à la pâte en commençant par vous montrer dispo-
nible, accessible, agréable et souriante pour
encourager les tentatives de rapprochement.
104
SEMAINE DU 21 AU 27 AOÛT 2020
TAUREAU
On pouvait imaginer que vous n’étiez pas tou-
jours dans votre assiette sur le plan personnel ces
derniers temps mais rassurez-vous car le ciel se
dégage dès ce début de semaine avec l’arrivée
de l’astre solaire qui va éclairer d’un œil neuf vos
affaires sentimentales. Accueillez avec toute la
bienveillance qui vous caractérise ce qui vient à
vous naturellement et passez l’éponge sur le
reste pour repartir le cœur léger.
LION
Certes, l’astre solaire quitte votre secteur mais ce
ne sera pas une raison pour vous laisser abattre.
Pourquoi ? La planète rouge, celle qui apporte
encore et toujours une belle énergie, vous pro-
jette plein de bonnes ondes venant d’un signe
ami. En clair, il suffira presque de vouloir pour
pouvoir. Toutes les initiatives que vous prenez
aujourd’hui s’inscriront dans une dynamique
pleine d’heureux rebondissements.
SCORPION
Avec un ciel qui prend chaque jour davantage
de couleurs, vous terminerez la semaine bien
mieux qu’elle n’aura commencé. La bonne nou-
velle ? Les influx solaires contrariants de ces der-
niers jours forment enfin des angles protecteurs
qui jouent directement sur votre humeur et votre
capacité à laisser glisser les contrariétés. Cela
fera la joie de tous ceux qui vous connaissent
bien. Cultivez la zen attitude.
Vous pourrez compter sur le soutien de la Lune en
ce début de semaine pour vous fournir l’énergie
afin de prendre des initiatives sur le plan amou-
reux, mais ce n’est pas tout ; la belle rouge, dont
le talent consiste avant tout à stimuler vos désirs,
se trouve actuellement dans une position de che-
valier servant. Elle n’attend que votre bon vouloir
pour exprimer sans détour le feu qui sommeille
sous la glace. Chaud devant !
GÉMEAUX
Il ne tiendra qu’à vous de laisser jaillir l’étincelle
qui stimulera un entourage toujours à l’affût de
vos pensées lumineuses pour se changer les
idées. Si la carrière d’humoriste n’est pas encore
d’actualité, n’hésitez pas à vous entraîner auprès
de ceux dont le moral vacille. Cette bouffée
d’oxygène aura au moins l’avantage de les faire
sourire. Notez bien que l’on vous adore dans ces
moments-là.
VIERGE
C’est à votre tour de bénéficier du passage de
l’astre solaire dans votre secteur. L’énergie qu’il
apporte dans votre organisation de vie au quoti-
dien ne passera pas inaperçue. Vous gagnez en
assurance et en force de conviction, vous fixerez
le cap et vous donnerez le rythme. Le seul risque ?
À vous montrer aussi efficace, il y a de fortes
chances que l’on soit tenté de vous confier
davantage de responsabilités…
SAGITTAIRE
Il y a de la rencontre dans l’air, de là à ce que
votre petit cœur batte la chamade, il n’y aura
qu’un pas à franchir. Y céderez-vous ou pas, c’est
là toute la question. Si la vie affective est le plus
important, vous auriez tort de vous priver d’une
aussi jolie occasion de vous sentir en harmonie
avec vos sens. Exprimez sans retenue cette joie
de vivre qui vous va si bien et qui fait le bonheur
de votre entourage.
POISSONS
L‘opposition de l’astre solaire apparaît en cours
de semaine mais il n’y aura pas de quoi fouetter
un chat, au contraire. L’accent sera mis sur la rela-
tion de couple et les désirs de l’autre seront plus
affirmés. Il ne tiendra qu’à vous d’afficher les
bons signaux en fonction de vos interlocuteurs.
Vous saurez facilement encourager ce qui vous
convient et éconduire subtilement ce qui ne vous
convient pas.
E L L E .FR
ELLE / HUMEUR

21 AOÛT 2020
WHATSUPP LE RENDEZ-VOUS DE MARIONETTE ET SA BANDE

GROUPE ELLE TEAM

Discussion : « Salade d’avocats »

Doud
Marionette Il a drôlement minci, non ?
Je me demande si y a pas
un retour de l’avocat ? AGA
Il a fait un gros régime, je crois.
Doud
Malheureuse ! C’est complètement Marionette
écocide, l’avocat. Antonin Lévy a réussi à me rendre
l’affaire Fillon sexy…
AGA
Et complètement ringue ! AGA
L’avocado toast, beurk. C’est vrai qu’il est bon – et encore vert.

Marionette Doud
Vous pensez qu’à manger. Je parle Le problème avec tes avocats, c’est
de l’avocat, la profession. que tu généralises, t’essentialises.

Doud AGA
Toi, dès qu’un garçon porte une robe ! Comme si je te disais : j’aime bien les Édouard.
Édouard Baer, Édouard Philippe…
AGA
C’est vrai, tu nous avais déjà fait Doud
le coup avec les curés. Je rappelle que je me prénomme Édouard !

Marionette Marionette
Je suis en passion François Sureau… Bah c’est vrai, non ?

Doud Olive
Moi, j’aime bien l’eau de sureau. On pourrait me zapper de cet
échange ? Suis sous l’eau !
I-STOCK ; SAMUEL BOIVIN/NURPHOTO/AFP.

AGA
Paraît que c’est la nouvelle Doud
eau de coco. Moi j’aurais dit que t’étais plutôt Sureau… LOL.

Marionette
Marionette J’en démords pas : j’aime bien
Dupond-Moretti est garde des Sceaux… les avocats.

PAR MARION RUGGIERI ILLUSTRATION SOLEDAD BRAVI

106 E L L E .FR
 ASSIETTE CROQUANTE AU SARRASIN NOUILLES THAÏES VÉGÉS

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ENDIVES AU GRATIN ET BÉCHAMEL BRICKS DE POMMES

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 Recettes pour étudiants Recettes pour étudiants

NOUILLES THAÏES VÉGÉS ASSIETTE CROQUANTE AU SARRASIN

« Un peu d’exotisme pour voyager entre potes. » « Un plat complet et équilibré pour faire le plein de vitamines. »

Préparation : 5 mn 1. ÉPLUCHEZ les carottes puis coupez-les en petits Préparation : 20 mn 1. FAITES CUIRE le sarrasin 15 mn dans de l’eau
Cuisson : 7 mn dés. Équeutez les haricots. Coupez le tofu en Cuisson : 25 mn bouillante salée, puis égouttez-le.
Pour 4 parts morceaux. Pour 4 parts 2. COUPEZ le brocoli, détachez les fleurettes, rincez-
300 g de nouilles 2. FAITES REVENIR les carottes, les haricots et le tofu 140 g de sarrasin les sous l’eau puis faites-les cuire 10 mn à la vapeur.
de blé instantanées dans une poêle avec l’huile d’olive pendant 3 mn. 1 brocoli 3. RINCEZ le fenouil, émincez-le finement au robot.
2 carottes 3. RINCEZ et ciselez le basilic. Rincez et émincez 2 bulbes de fenouil Rincez et coupez la pomme en dés. Pelez et hachez
200 g de haricots plats 1 pomme granny-smith
200 g de tofu la cive. 1 oignon l’oignon. Rincez et hachez la coriandre. Hachez
1 filet d’huile d’olive 4. VERSEZ dans la poêle 50 cl d’eau, les nouilles, 1 bouquet de coriandre les noix.
1/2 botte de basilic la sauce soja et faites mijoter pendant 4 mn. 30 g de cerneaux 4. DISPOSEZ le fenouil, le brocoli et les dés de
3 branches de cive 5. PARSEMEZ de basilic et de cive. Salez et poivrez. de noix pomme sur les assiettes. Ajoutez le sarrasin, les
4 cuil. à soupe Servez aussitôt. 30 g de canneberges canneberges, l’oignon, les noix et la coriandre. Salez,
de sauce soja 3 cuil. à soupe d’huile
poivrez. Versez l’huile d’olive et le jus de citron, puis
Sel, poivre du moulin d’olive
Recette Vincent Amiel. déposez une faisselle de chèvre bien égouttée
Le jus d’1 citron
Photo et stylisme Claire Payen et Vincent Amiel. au centre de chaque assiette.
4 faisselles de chèvre
Sel, poivre
Recette, photo et stylisme Emilie Laraison.

LES FICHES -CUISINE E L L E LES FICHES -CUISINE E L L E

Recettes pour étudiants Recettes pour étudiants

BRICKS DE POMMES ENDIVES AU GRATIN ET BÉCHAMEL

« Une touche de gourmandise pour se faire plaisir tout en restant « Un bon classique pour garder la forme. »
d’attaque ! »
Préparation : 20 mn 1. RINCEZ les endives, coupez-les en deux dans
Préparation : 10 mn 1. PRÉCHAUFFEZ le four à 180 °C/th. 6. Cuisson : 35 mn le sens de la hauteur. Arrosez-les de jus de citron
Cuisson : 15 mn 2. ÉPLUCHEZ les pommes, évidez-les et coupez-les Pour 4 parts
Pour 4 parts et faites-les cuire 15 mn à la vapeur. Laissez égoutter
en morceaux. Concassez les noix de macadamia. 8 endives et tiédir.
8 feuilles de brick 3. ÉTALEZ 1 feuille de brick et badigeonnez-la de miel. 8 fines tranches 2. MÉLANGEZ le lait froid et la Maïzena dans
6 pommes Recouvrez-la avec 1 autre feuille. Disposez un peu de jambon
1 poignée de noix une casserole. Salez, poivrez, ajoutez la noix de
de pommes et de noix au centre. Versez du miel par- Le jus d’1 citron
de macadamia 50 cl de lait demi- muscade.
12 cuil. à soupe de miel dessus et parsemez d’1 pincée de quatre-épices. 3. PORTEZ à ébullition en remuant à l’aide d’un fouet.
écrémé
1 cuil. à café de quatre- Pliez en carré. Renouvelez l’opération pour former 35 g de Maïzena Laissez bouillir 1 mn et retirez du feu. Ajoutez le beurre
épices 3 autres bricks de pommes. 1 pincée de noix et la moitié du comté râpé dans cette béchamel.
4. DISPOSEZ les bricks sur une plaque de cuisson de muscade 4. PRÉCHAUFFEZ le four à 180 °C/th. 6.
et enfournez pendant 15 mn. 20 g de beurre
5. ROULEZ 2 demi-endives dans chaque tranche
80 g de comté râpé
4 brins de persil de jambon et placez-les dans un plat. Nappez de
Recette Vincent Amiel.
Photo et stylisme Claire Payen et Vincent Amiel. Sel, poivre du moulin béchamel, parsemez de comté et faites gratiner
15 mn au four. Décorez de persil.

Recette Véronique Liégeois.

Photo et stylisme Amandine Honegger et Sylvie Rost.

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