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Modélisation numérique des ouvrages

M2P Conception Ouvrages d’art et Bâtiments


Session de Janvier 2009-01-12
Une feuille de résumé manuscrit autorisé

Dans le but de mettre au point un modèle permettant de prédire le comportement du béton


armé en situation accidentelle dans le contexte de l’industrie nucléaire, le Commissariat à
l’Energie Atomique de Saclay a procédé à un essai dit « thermo-hydro_mécanique » en
température élevée. Cet essai appelé « Maqbeth pour maquette en béton sous sollicitation
thermo-hydrique » a consisté à construire un cylindre en béton armé et à le chauffer
intérieurement grace à un mandrin de chauffe jusqu’à 200 °C pendant 2 mois environ. La
géométrie de l’essai est présentée ci-dessous.

Figure 1 :Vue générale de la maquette MAQBETH en début d’essai (gauche) et mandrin


chauffant (droite)

Convection Isolation
naturelle Thermique

0.6
3.0

Face externe
"froide"
Mandrin
Face interne
"chaude"

Isolation
1.0
thermique

2.2

Figure 2 : Représentation schématique de la maquette et des conditions aux limites

Le chauffage important a rapidement conduit à une dilatation thermique importante en face


intérieure et à une dilatation différentielle entre la face chauffée intérieure et la face externe
non chauffée. Cette dilatation différentielle a produit une fissuration importante en face
externe comme le montre la figure ci-dessous :
Figure 3 : Fissuration observée en face externe
Le gradient thermique a été mesuré expérimentalement à l’aide de sondes de température. Le
profil obtenue à différentes échéance est donné ci-dessous.

200
1 3 .9 H
180
1 9 .5 H
160
Température (°C)

140 2 7 .8 H
120
5 5 .6 H
100
1 3 8 .9 H
80
60
40
20
0
0 100 200 300 400 500 600
E p a is s e u r (m m )

Figure 4 : Profils de température le long d'un rayon à mi hauteur de "Maqbeth"

L’eau présente dans la porosité du béton ainsi que l’eau de certains hydrates s’est évaporée et
a migré sous l’effet des surpressions en zone chaude vers l’extérieur plus froid, ce qui
explique les suintements d’eau observables au niveau des fissures sur la figure 3. Ces
surpressions ont également été mesurées à l’aide de capteurs, les profils mesurés sont
présentés sur la figure 4.
10

4 1 ,7 H
P r e s s io n ( b a r )

7 .5 4 8 ,7 H
5 5 ,7 H
6 1 ,3 H
5

2 .5

0
0 100 200 300 400 500 600
E p a is s e u r ( m m )

Figure 5 : Profils des surpressions interstitielles

Nous nous intéressons en un premier temps à la simulation numérique des profils de


température et des profils de surpression de vapeur dans la porosité. L’équation de
conservation de la quantité de chaleur s’écrite :
∂ ( ρCT )
= −div(−λ gradT ) + S T
∂t
Avec ρ la masse volumique du béton (2300kg/m3), C sa capacité calorifique (900J/kg°C),
λ la conductivité thermique (2.2W/m/°C).
Si l’on considère que le béton n’est pas totalement saturé et que la vapeur se met en pression
dans la porosité, on peut estimer cette pression en assimilant la vapeur à un gaz parfait, on a
alors :
mv
Pv = R (T + 273)
M
Avec mv la masse de vapeur, M la masse molaire de l’eau (18g/mol), R la constante des gaz
parfaits (8.31J/°K) et T la température (°C). Cette équation montre que la pression de vapeur
va augmenter avec la masse de vapeur (m) (par évaporation de l’eau liquide) jusqu’à ce que la
pression de vapeur saturante soit atteinte, la pression de vapeur est donc bornée par cette
dernière à une valeur qui ne dépend que de la température suivant l’équation :
 T −100 
Psat = Patm× exp 4871 
 373.15(T + 273.15) 
Cette équation est illustrée sur la figure ci-dessous :
Psat/Patm

(°C)
Figure 6 : Evolution de la pression de saturation à la vapeur en fonction de la température

Si l’on prend en compte simultanément les deux conditions précédentes on peut estimer que la
pression de vapeur dépend de la température suivant l’équation résultante suivante :
 mv  T − 100 
Pv = min R(T + 273), Patm × exp 4871  
 M  373 .15(T + 273.15) 
Le transfert de vapeur s’effectue alors suivant l’équation de conservation de masse d’eau :
∂ ( m)
= − div(− Dv grad Pv) + S v
∂t
Avec Sv la masse d’eau évaporée par unité de temps

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