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Plan du cours

Effets de la turbulence atmosphérique sur la propagation Marc Séchaud

Imagerie à haute résolution à travers la turbulence Gérard Rousset


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Synthèse d’ouverture Gérard Rousset

Analyse de front d’onde et applications Gérard Rousset

Optique adaptative et optique active Marc Séchaud

Plan du cours (Marc Séchaud 1/2)

Effets de la turbulence atmosphérique sur la propagation

Introduction
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Phénoménologie de la turbulence atmosphérique

Description statistique des fluctuations d’indice

Caractérisation des effets optiques

2
Plan du cours (Marc Séchaud 2/2)

Optique adaptative et optique active

Principes et domaines d’application comparés

Optique adaptative

Principaux paramètres
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Composants

Applications à l’astronomie

Limitations physiques

Nouveaux concepts

Optique active
3

GLOSSAIRE
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

4
Plan du cours
Effets de la turbulence atmosphérique sur la propagation
Introduction
Phénoménologie de la turbulence atmosphérique
Description statistique des fluctuations d’indice
Spectre de Kolmogorov
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Constante de structure
Caractérisation des effets optiques
Diamètre de Fried
Domaine isoplanétique
Scintillations
Evolution temporelle
Spécificités de la propagation des faisceaux laser
5

Image d’une étoile


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

λ/D

Image « courte pose »


6
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative Images courte pose et longue pose

< λ/r0 >


λ/D (speckle) r0 : diamètre de Fried
image « courte pose » image « longue pose »
⇒ si D > r0 la turbulence affecte l’image 7

Influence de D/r0

D/r0 ≤ 1
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D/r0 ≈ 3

D/r0>>1

8
Rappel : notion de fréquence spatiale
amplitude diffractée dans le plan image a0 (M) pour un objet ponctuel
i ⎛ MP⎞
a0 (M) =
λd
∫∫ dP t 0 (P) exp⎜⎜ − 2πi λ d ⎟⎟
⎝ ⎠
OP = P P : point courant de la pupille
AB = M M : point courant du plan image d
t 0 (P) : transmittance en amplitude de la pupille
d : distance pupille - image

en int roduisant les coordonnées réduites :


M P D
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α= et f = (0 < f ≤ pour une pupille circulaire de diamètre D)


d λ 2λ

et en posant : a(α) = a0 (d α) et t(f ) = t 0 (λ f )


on fait apparaître a(α) comme la transformée de Fourier (TF) de t(f )
a(α) ∝ ∫∫ df t(f ) exp( −2iπ α f )
α est un angle et f une fréquence spatiale
P
La TF est une décomposition de a(α) en composantes sinusoïdales de fréquence spatiale f =
λ
α f est sans dimension : α est en rd et f en rd-1

Lorque l' objet n' est pas à l' infini, i. e. défini angulairement
P
on peut aussi conserver la variable M (en m) et introduire la fréquence spatiale (en m-1)
λd
9

Effet sur la Réponse Impulsionnelle (RI)


et sur la Fonction de Transfert (FT)

RI FT
~
S = TF(RI)

D : diamètre de l’instrument
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Si = RI instant.

r0 : diamètre de Fried

10
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative Principe de l’Optique Adaptative

11

Plan du cours
Effets de la turbulence atmosphérique sur la propagation
Introduction
Phénoménologie de la turbulence atmosphérique
Description statistique des fluctuations d’indice
Spectre de Kolmogorov
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Constante de structure
Caractérisation des effets optiques
Diamètre de Fried
Domaine isoplanétique
Scintillations
Evolution temporelle
Spécificités de la propagation des faisceaux laser
12
ORIGINES DE LA TURBULENCE OPTIQUE

ECOULEMENT D’AIR TURBULENT

+ GRADIENT VERTICAL DE TEMPERATURE NON ADIABATIQUE


DU AU CHAUFFAGE/REFROIDISSEMENT NON UNIFORME DE LA TERRE


mélange à une même altitude, des masses d’air à des températures différentes
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fluctuations de température


fluctuations de l’indice de l’air


déformations du front d’onde


déformations de l’image

13

FORMALISME DE LA PROPAGATION
A TRAVERS LA TURBULENCE

Température, pression, humidité


propriétés de l’atmosphère
Vitesse du vent

théorie de la turbulence Modéle de Kolmogorov (résolution numérique


des équations de Navier-Stokes demain ?)

propriétés de l’indice de réfraction Température, humidité, longueur d’onde


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théorie de la propagation Transformée de Fresnel

propriétés du front d’onde Champ électrique, phase, amplitude

théorie de la formation d’image Fonction de transfert

propriétés de l’image Distribution d’éclairement


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Introduction à la turbulence 1/2
écoulement laminaire – écoulement turbulent

écoulement laminaire
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

vent

écoulement turbulent

15

Introduction à la turbulence 2/2


écoulement laminaire – écoulement turbulent

tuyau

laminaire l
vl’ taille du tourbillon
>
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V + v’
vitesse du vent fluctuation de vitesse

r r
V < V0 critique : écoulement laminaire
r r
V > V0 critique : apparition de tourbillons
écoulement turbulent

16
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Formation de la turbulence atmosphérique

17

Ecoulement turbulent (1/2) :


modèle de Andreï Kolmogorov et Alexander Obhukov (1941)
V = V + v’
vitesse du vent vitesse moyenne fluctuation de vitesse

L0 échelle(s) de formation : « échelle externe »


zone de production d’énergie cinétique turbulente
> échelles intermédiaires : zone inertielle
>


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(où les forces d’inertie dominent)


l vl’ phénomène de cascade de transfert d’énergie
> L0 cinétique turbulente des gros vers les plus petits
⇓ tourbillons, (donc non-linéaire, comme les
l0 équations de Navier-Stokes qui décrivent le
<

mouvement des fluides)


l0 échelle de dissipation : « échelle interne »
l’énergie cinétique turbulente est transformée
en chaleur sous l’effet des forces de viscosité

18
Ecoulement turbulent (2/2)
Ordre de grandeur du temps caractéristique de l’apparition
d’un tourbillon de taille l
τl ≈ l / vl’

Energie cinétique par unité de masse transférée de l’écoulement initial


à l’écoulement turbulent
Ec ≈ vl’2
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Energie transférée par unité de temps et par unité de masse (taux de transfert)
ε ≈ Ec / τ l ≈ vl’3 / l

Hypothèse de Kolmogorov : ε est constant quel que soit l > l0


⇒ vl’2 } l2/3 et ne dépend que ε

Ce résultat est fondamental. Il va servir à établir l’expression de la


Densité Spectrale de Puissance des fluctuations de vitesse et d’indice :
le « spectre de Kolmogorov » 19

Condition d’écoulement turbulent :


nombre de Reynolds

Energie cinétique par unité de masse et de temps cédée par l’écoulement


Ec =ε ≈ vl’2 / (l/vl ’) = v ’l3 / l

Energie dissipée par frottements visqueux, par unité de masse et de temps


Ed = ν (grad V)2 ν : viscosité cinématique
⇒ Ed ≈ ν vl ’2 / l2
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⇒ condition d’existence d’un tourbillon de taille l


Ec > Ed soit v’l l / ν > 1

Pour un écoulement de dimension L (taille du plus grand tourbillon)


et de vitesse V (assimilée à v’L)
on définit ainsi le nombre de Reynolds Re (adimensionnel)
Re = VL / ν

Si Re est supérieur à une valeur critique >> 1


l’écoulement est pleinement turbulent
* : transparent utile à la compréhension, hors programme de l’oral 20
Ecoulement des masses d’air dans l’atmosphère
>

>
Taille caractéristique de l’écoulement L
Vitesse du vent V →

<
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Critère d’écoulement turbulent : nombre de Reynolds Re


Typiquement : V > 1m/s et L > 10 m ; ν = 15 10-6 m2/s
Re = VL / ν > 106 >> Re critique
⇒ l’écoulement des masses d’air atmosphérique
est toujours turbulent 21

Stabilité ou instabilité de l’atmosphère


Situation atmosphérique stable : typique de nuit
le sol se refroidit plus vite que l’air et sa température est inférieure
de l’air plus dense (plus froid) est recouvert par de l’air moins dense (plus chaud)

Situation atmosphérique instable : typique de jour


le sol s’échauffe plus vite que l’air
l’air chaud monte sous l’effet des forces d’Archimède (convection thermique)
mouvement d’une masse d’air de
A (h1, T1) vers B (h2, T2)
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B sous l’effet de la turbulence,


h2
gradient vertical assimilable à une compression ou
sur-adiabatique à une détente adiabatique (pas
gradient vertical stable d’échange de chaleur) car l’air
sous-adiabatique retour de est mauvais conducteur thermique
instable B en A
échappement à l’altitude h2 l’air environnant est
depuis B > à T2 si gradient sur-adiabatique :
A
h1 la masse d’air “coule”, revient
T2-ΔT T2 (adiab.) T2+ ΔT T1 < à T2 si gradient sous-adiabatique
la masse d’air “monte”, s’échappe
* La stabilité freine l’apparition des turbulences qui sont ainsi plus faibles la nuit
22
Plan du cours
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Introduction
Phénoménologie de la turbulence atmosphérique
Description statistique des fluctuations d’indice
Spectre de Kolmogorov
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Constante de structure
Caractérisation des effets optiques
Diamètre de Fried
Domaine isoplanétique
Scintillations
Evolution temporelle
Spécificités de la propagation des faisceaux laser
23

Description de la turbulence
les outils statistiques (Valerian Tatarski, 1961)
Fluctuations aléatoires de vitesse, d’indice, de phase, d’intensité...
⇒ description statistique avec les outils classiques
Fonction de structure des fluctuations d’une grandeur aléatoire A
r r r r r 2 r
D A (ρ, r ) = < A(ρ) − A(ρ + r ) > OM = ρ et MM' = r < > : moyenne d' ensemble
D concerne les fluctuations d’indice ou de phase entre deux points M et M'
en première approximation D ne dépend que
de r et non de ρ (homogénéité)
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du module de r et non de sa direction (isotropie)


Fonction de covariance
r r
B A (r ) = < A(ρ) A * (ρ + r ) > A * complexe conjugué de A
B concerne la fonction d’ autocorrél ation du champ électrique , la FTO
[ r
]
D A (r ) = 2 B A (0) - B A (r )
( )
B A (r ) = ∫ ΦA K exp(iKr ) dK Φ A : Densité Spectrale de Puissance de A
En fait, les processus ne sont pas stationnaires (aux sens spatial et temporel)
Il existe des variations journalières, saisonnières, séculaires…
et D est « plus stationnaire » que B (D : v.a. à incréments stationnaires)

Nota : BA(r) n’est pas définie si ΦA(K) présente une singularité pour K = 0 24
Spectre de Kolmogorov

Densité Spectrale de Puissance (DSP) ΦΑ(K) d’une variable aléatoire A

B A (r) = < A(ρ) A * (ρ + r) > = ∫ Φ A (K ) exp(iKr) dK (Tatarski)


pour r = 0 :
2
∫ Φ A (K) dK = < A >
pour une variable centrée (< A > = 0 ) la variance de A est :
σ 2A = < ( A - < A >)2 > = < A 2 >
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s' applique aux fluctuations de vitesse, d' indice et de phase

σ 2A = ∫ Φ A (K) dK

ΦA (K) représente la répartion de la puissance en fréquence

Les fonctions de covariance et de structure se déduisent de la DSP

La DSP des fluctuations de vitesse est appelée « spectre de Kolmogorov »

25

Dimension du spectre de Kolmogorov


DSP des fluctuations de vitesse ou « spectre de Kolmogorov »
D v' (l) = < v' (l)2 > ∝ l2/3
fonction de structure modèle de
des fluctuations de vitesse Kolmogorov
Comme :
D v' (l) = 2 [B v' (0) - B v' (l)] et B v' (l) = ∫ eiKlΦ v ' (K) dK
Φ v ' (K) : spectre de Kolmogorov
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⇒ dimensionn ellement :
dim [ Φv' (K) ] = dim [ B v' (l) ] / dim K
= dim [ D v' (l) ] / dim K avec Kl sans dimension
⇒ dim [ Φv' (K) ] = dim [K -5/3 ] : modèle monodimensionnel
r 2
A 3 dimensions : Φv' (K) = 4 π K Φv' ( K ) (isotropie)
⎡ r 2 ⎤
d' où : dim [Φv' (K)]= dim ⎢ K Φv' ( K )⎥
⎣ ⎦
r -11/3
⇒ résultat fondamental Φv' (K) ∝ K
26
Statistique des fluctuations d’indice
(Alexander Obukhov et Akiva Yaglom, 1949)
n = f ( P , T , constituants gazeux)
Les fluctuations de l’indice de réfraction résultent
pour l’essentiel des fluctuations de température
dans certains cas et faiblement, des fluctuations d’humidité
Les fluctuations de pression sont négligeables (transformations isobares)
les pressions s’équilibrent pendant les mouvements (à la vitesse du son)
Les fluctuations de concentration des autres constituants gazeux aussi
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Le spectre de Kolmogorov s’applique


à l’écoulement d’air turbulent
mais aussi aux traceurs (additifs présents dans un écoulement)
passifs (qui ne modifient pas la dynamique de l’écoulement)
conservatifs (qui se conservent aux cours de leurs déplacements)
on peut considérer comme traceur passif et conservatif
le mélange d’air froid et d’air chaud (la température potentielle θ)
θ = T + γah avec γa (adiabatique) ~ 0,1° / 100m est passif et conservatif
car la température n’est ni un traceur passif (⇒ force d’Archimède)
ni passif (varie avec h)
le mélange d’air sec et d’air humide (l’humidité spécifique)

⇒ le spectre de Kolmogorov régit aussi les fluctuations d’indice 27

Fluctuations d’indice de l’air :


influence des fluctuations de température

- 6 P (mbar)
loi de Gladstone : n ≅ 1 + 79 .10
T (K)
fluctuations de température en un point induites par la turbulence
T' (x, y, z, t) = T(x, y, z, t) - < T(x, y, z) > avec < T' (x, y, z) > = 0
à distinguer des variations spatiales lentes et inhomogènes
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de T(x, y, z) à l' origine de la courbure des rayons lumineux (" mirages" )



fluctuations d' indice en un point : n' = n - < n > et < n' > = 0
d(n − 1) = n' dT = T' <P>
= - ⇒ n' = 79.10- 6 T' n' ∝ T'
< n > -1 <T> < T >2

écart type des fluctuations
σn ≅ 10- 6 σ T et si σ T = 0,1 K ⇒ σn = 10- 7

Rappel : les variations de pression sont négligeables 28


Fluctuations d’indice de l’air :
influence éventuelle complémentaire de l’humidité
1
n = 1+
[a P + a P ]
T w w d d

T : température (plus rigoureusement température potentielle)


P : pression partielle de H2 O
w
P : pression partielle d' air sec
d
P
C : humidité spécifique = w (P = P + P )
1,62 P w d
C est un additif conservatif (alors que P varie avec P donc h) et passif
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- dT dC
⇒ dn = [a w Pw + a dPd ] + 1,62 a w P (transform ation isobare)
T2 T
de la forme A dT + B dC
2 2 2
± 2
< dn > = A < dT > + 2AB < dTdC > + B 2 < dC >
le dernier terme est toujours négligeable
le terme d' intercorrélation est au plus faible et peut être négatif
l' effet direct de l' humidité peut être ignoré sauf près d' une surface
marine, voire un sol saturé d' eau
2
généralement < dn > est constant et plus faible au - dessus de la mer
* 29

Chromatisme de l’indice de l’air


-6 P(mbar) 0,0075
n = 1 + 79 . 10 a (λ ) avec a( λ ) ≅ 1 +
T(K) 2
λ (μm)
a(10 µm)
⇒ = 0,97
a(0,5 µm)
faible dépendance de n avec λ
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il en va de même des fluctuations de chemin optique



leur correction avec un miroir (achromatique) déformable
sera efficace sur une grande bande spectrale

ordre de grandeur
analyse de surface d’onde à 0,5 μm et correction à 2,2 μm
télescope de 8m et r0=10cm à 0,5μm
⇒ erreur de λ/20 (à 2,2 μm)
30
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Introduction
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Description statistique des fluctuations d’indice
Spectre de Kolmogorov
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Constante de structure
Caractérisation des effets optiques
Diamètre de Fried
Domaine isoplanétique
Scintillations
Evolution temporelle
Spécificités de la propagation des faisceaux laser
31

Constante de structure des fluctuations d’indice CN


Fonction de structure des fluctuations d’indice
DN(ρ, r) = < [n(ρ) – n(ρ+r)]2 > ∝ r2/3 (modèle de Kolmogorov)

On définit la constante de structure (des fluctuations) d’indice CN par


DN(r) CN2 r2/3 pour l0 < r < L0
CN
mesure localement la force de la turbulence
s’exprime en m-1/3
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entre deux points distants de 1m : σN2 = CN2


Les fluctuations locales de phase Δϕ sont proportionnelles à CN
La variance des fluctuations de phase, qui est une mesure de la qualité des
images, est proportionnelle à CN2
On en déduit la constante de proportionnalité du spectre de Kolmogorov

ΦN(K) = 0,033 CN2 K-11/3 dans le domaine inertiel

Comme ϕ = ∫ n dz et dimensionnellement DN(r) } r2/3 ⇒ Dϕ(r) } CN2 r5/3


32
Spectre de Kolmogorov

K0=2π/L0
Lo Domaine inertiel
id
109 e
pu
is
Log [ ΦN(K) / CN2 ]

échelle sa
externe nc
e
en
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-1 coupure
1 /3 interne
Spectre de Kolmogorov modifié Km=5,92/l0
Von Karman Tatarski
r 0,033 CN2 ⎛ K2 ⎞
ΦN ( K ) = exp⎜⎜ − 2 ⎟⎟
10-13
( )
2 11 / 6
K + K0
2
⎝ Km ⎠
échelle
interne optique

* log K 33

Domaines inertiels aérodynamique et optique


ordres de grandeur
Domaine de validité du spectre de Kolmogorov, où les forces d’inertie dominent
l ∈ [ l0 , L0 ]
Domaine inertiel aérodynamique
L0 : échelle externe, de formation : il existe plusieurs échelles de formation

l0 : échelle interne, de dissipation ≈ quelques mm (au sol) à 1 cm (tropopause)

Domaine inertiel optique


L0 échelle externe optique
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trouve son origine dans l’échelle externe aérodynamique


peut être inférieure dans la couche limite selon l’homogénéité thermique du sol
croît avec l’altitude dans la couche limite, typiquement du m à quelques 100m
stratifiée en couches dans atmosphère libre, de quelques m à 10m
grande importance pour les très grands télescopes :
L0 limite la différence de phase pour D > L0 donc l’amplitude des déphasages
l0 échelle interne optique
liée à la diffusion thermique moléculaire
très légèrement supérieure à l’échelle interne aérodynamique
modifie le spectre de Kolmogorov aux hautes fréquences
toujours << aux dimensions des pupilles
l0 a peu d’influence sur les effets optiques, exceptée pour les fortes scintillations34
Constante de structure : évolution journalière typique

Fort

Moyen
«moyenne» (15’)
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CN2(m-2/3) ± 1σ

lever coucher
Faible du soleil du soleil

Tsol=Tair

heure
au sol, désert 35

Profil vertical de la constante de structure

Jour
décroissance
en h-4/3 (instable)
Modèle de
Nuit Hufnagel - Valley
décroissance
(1974)
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en h-2/3 (stable)
CN2(m-2/3)
Cisaillement très utilisé
de vent
faute de mieux...
mais
Couche
Atmosphère la stratification
Limite
libre de la distribution est
Atmosphérique
caractéristique
h(km)
hauteur au-dessus du sol (et non altitude) 36
Modèle météorologique 3D (MésoNH - CNRM)

CN2(m -2/3)
couche d’inversion 10 -16
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10 -15
10 -14

jets thermiques

Coupe verticale de log10(CN2)


couche limite convective 37

Métrologie
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Mesure de r0 Mesure de CT
avec un Differential Image Motion Monitor
par microsonde thermique
2 sous pupilles (∼ 5cm) distantes ∼ 25cm
CN ≈ 10 - 6 CT (au sol)
1 image par sous-pupille
⇒ CT ~ 10-1 K pour CN = 10-7 m-1/3
* Mesure insensible aux erreurs de poursuite 38
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Spectre de Kolmogorov
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39

Définition de la résolution
utilisée par David Fried pour exprimer r0
Relation fondamentale de l’imagerie

I = O * H
image objet réponse
impulsionnelle

espace de Fourier ⇓
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TF(I) = TF(O) . T = TF(H)


fonction
de transfert
H( α ) = ∫ exp( - 2 π i α f ) T( f ) d f
H( 0 ) = ∫ T ( f )d f
Si H( 0 ) croît, la largeur de l’ image décroît

⇒ ∫ T( f ) d f est une mesure de la résolution


40
Définition du diamètre de Fried r0
Résolution d’un télescope à travers la turbulence
R = ∫ df T(f ) B(f ) (Cf cours Rousset)
T(f ) : fonction de transfert d'un télescope de diamètre D
B(f ) : fonction de transfert longue pose de la turbulence
B(f ) = < ψ turbulent (λ f0 ) ψ *turbulent (λ f 0 + λ f ) >
Résolution d’un télescope de très petit diamètre
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R ≅ R D→0 = ∫ df T( f ) : la résolution est limitée par la diffractio n


Résolution d’un télescope de très grand diamètre
R ≅ R = ∫∞df B(f ) : la résolution est limitée par la turbulence

Fried définit le diamètre critique r0 d’un télescope tel que


2
1 ⎛ r0 ⎞
∫ df B(f ) = ∫ df TD =r0 (f ) avec ∫ df TD=r0 (f ) = 4 π ⎜ λ ⎟
⎝ ⎠
B(f ) autocorrélation du champ turbulent : voir annexe 3
41

Modélisation pour l’observation astronomique


(François Roddier, 1981, Cf annexe 3)
h onde plane Modèle : ensemble de couches turbulentes
à l’altitude hi et d’épaisseur δhi
Hypothèses :
hi couche turbulente i δhi - δh assez petit pour négliger la diffraction
(“écran mince”) :
l0 > λ/l0 . δh
(vérifié a fortiori pour les inhomogénéités > l0)
diffraction de Fresnel
- δh grand par rapport à la longueur de
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corrélation des inhomogénéités


(⇒ moyenne approximée sur δh) :
hj couche turbulente j δhj δh > L0
soit :
l02 / λ > δh > L0
expérimentalement bien vérifié
conséquence : déphasage introduit par la couche à l' altitude hi
h +δhi
r 2π r
ϕh i ( x ) = ∫ dz.n' (x, z) : somme d' un grand nombre de variables indépendantes
λ h
⇒ statistique gaussienne
42
Expression de r0 (Fried, JOSA A Nov. 1966)

CN (z)

point Pupille
source
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L
z : distance à la pupille
−3 / 5
⎡ ⎛2π⎞
2
L z ⎤
r0 = ⎢ 0,423 ⎜ ⎟ ∫0 C N2 (z) (1 − ) 5/3 dz ⎥
⎣ ⎝ λ ⎠ L ⎦
r0 varie comme λ6/5
les couches situés près de l’objet ont peu d’influence
−6 / 5
à CN constant (« trajet horizontal ») : r0 = 3,02 (
CN2 L )
−3 / 5 ⎛ 2π ⎞
⎜⎜ ⎟⎟
⎝ λ ⎠ 43

Diamètre de Fried pour l’astronomie


au nadir : z = h (altitude par rapport au sol)
objet à l’infini ⎛ ⎞
2
L 2 h 5/3 - 3/5
onde sphérique r0 = [ 0,423 ⎜⎜ 2 π ⎟⎟ ∫0 C N (h) (1 − ) dh ]
⎝ λ ⎠ L
expression générale dite d’onde sphérique
CN2(h) non nul uniquement pour h/L voisin de 0

2
⎛ 2π ⎞
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2
dh] - 3/5
L
r [ ⎜ ⎟
0 ≅ 0,423 ⎜⎝ λ ⎟⎠ ∫0 C N (h)
vide
approximation dite d’onde plane (Cf Roddier)
visée avec l' angle zénithal θ :
h z
onde localement z = h / cos( θ ) et C N ( z ) = C N (h )
θ
plane −3 / 5
⎡ 2
⎛2π⎞ L 2 ⎤
r0 = cos( θ ) ⎢ 0,423 ⎜
3/5
turbulence ⎟ ∫0 C N (h) dh ⎥
⎣ ⎝ λ ⎠ ⎦
Télescope ( θ < 50 ° : approximat ion de couches planes)
44
Diamètre de Fried
onde sphérique et onde plane
onde plane (OP) rOP = D

rOS = Dh/L
z
source D
onde
sphérique (OS) h
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δh
L pupille
z 5/3
Dans l' expression de r0 (OS) le terme en (1 - ) résulte
L
2 5/3
de la loi de Kolmogorov : < ϕ (r ) δh > ∝ r
Dh
et de la forme du faisceau : r (h) OS = et r (h) OP = D
L
2 2 h 5/3
⇒ < ϕ δh > OS = < ϕ δh > OP . ( )
L
2 2 z 5/3
soit : < ϕ δh > OS = < ϕ δh > OP . (1 - ) CQFD
L 45

La turbulence n’altère pas


l’observation de la Terre depuis l’Espace
−3 / 5
⎡ ⎛
2
2π⎞ L 2 z 5/3 ⎤
r0 = ⎢ 0,423 ⎜ ⎟ ∫0 C N (z) (1− ) dz ⎥
⎣⎢ ⎝ λ ⎠ L ⎦⎥
z est la distance de la couche turbulente à la pupille
pour introduire le profil de CN avec l’altitude h on pose h = L-z
−3 / 5
⎡ ⎛
2
2π⎞ L 2 ⎛ h⎞
5/3 ⎤
r0 = ⎢ 0,423 ⎜ ⎟ ∫0 C N (h) ⎜ ⎟ dh ⎥ (visée au nadir)
⎢⎣ ⎝ λ ⎠ ⎝L⎠ ⎥⎦
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

CN2(h) est nul pour h > Hatmosphère et Hatmosphère << L


⇒ h/L << 1 et r0 (obs. Terre) très grand comparé à r0 (astro.)
−3 / 5
⎡ ⎛ 2π⎞
2
H atmosphère ⎤
on peut écrire : r0 = L ⎢ 0,423 ⎜
⎣⎢

⎝ λ ⎠ ∫0 C N2 (h) h 5/3 dh ⎥
⎦⎥
⇒ r0 (obs. Terre) est proportion nel à L (i. e. défini angulairem ent)

pour une visée avec l' angle θ par rapport au nadir


−3 / 5
8/5 ⎡ 2
⎛ 2 π ⎞ H atmosphéri que 2 ⎤
5/3
r0 = cos( θ ) ⎢
L 0,423 ⎜ ⎟ ∫0 C N (h) h dh ⎥
⎢⎣ ⎝ λ ⎠ ⎥⎦ 46
Quelques ordres de grandeur

Propagation horizontale
Distance = 3 km
Près du sol (CN = 10-7m-1/3)
Dans le visible (λ = 0,5µm)
⇒ r0 voisin de 2 cm
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Observation de l’espace depuis le sol


Depuis un bon site astronomique
Dans le proche infrarouge (λ = 2,2µm)
⇒ r0 de 60 cm à plus de 1 m

Observation de la Terre depuis l’espace


Dans le visible
⇒ r0 quelques 10 m x (L / 1.000 km)
sensible aux couches de moyenne altitude
(mal connues)
47

Variance des fluctuations de phase dans la pupille


Dans le cas de faibles scintillations la var iance des fluctuations de phase
entre deux points distants de r vaut :
5/3
⎛r ⎞
σ 2ϕ (r) = 6,88 ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ r0 ⎠

On montre que la variance moyennée dans une pupille de diamètre D vaut


5/3
⎛D

σ 2ϕ (D) = 1,03 ⎜⎜
⎟⎟
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

⎝ r0

Ce résultat est important
Ainsi, pour D = r0 : σ 2ϕ ≅ 1 radian2
λ
et pour D = r0 : σ δ = δ : différence de marche
6

La variance hors tilt, qui caractéris e l’ image courte pose, vaut :


5/3
⎞ ⎛D λ
σ 2ϕ hors tilt (D) = 0,13 ⎜⎜
⎟⎟ ⇒ pour σ δ hors tilt = : D = 3,4 r0
⎠ ⎝ r0 6
⇒ largeur de l' image courte pose peu affectée par la turbulence pour D < 3 r0
48
Expression de r0 : commentaires

Etablie
avec l’échelle interne l0 = 0 et l’échelle externe L0 infinie
pour une pupille circulaire
en négligeant la variation spectrale de l’indice de l’air
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Effet de la longueur d’onde


r0 varie comme λ6/5
dû à la diffraction et au spectre de Kolmogorov

la résolution λ/r0, le « seeing », varie comme λ-1/5


⇒ seeing quasi achromatique
r0 = 10cm à 0,5μm ⇒ seeing = 1 seconde d’arc (5 μrd)
décroît de 1,8 entre 0,5 et 10 microns

49

Plan du cours
Effets de la turbulence atmosphérique sur la propagation
Introduction
Phénoménologie de la turbulence atmosphérique
Description statistique des fluctuations d’indice
Spectre de Kolmogorov
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Constante de structure
Caractérisation des effets optiques
Diamètre de Fried
Domaine isoplanétique
Scintillations
Evolution temporelle
Spécificités de la propagation des faisceaux laser
50
Domaine isoplanétique
couches turbulentes
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Domaine angulaire où la décorrélation des fronts d’onde


avec la direction d’observation est négligeable

La relation fondamentale de l’imagerie I = O * H s’applique

Pour l’essentiel, cette notion n’intervient que lorsqu’on


s’intéresse à la correction des aberrations
Le domaine isoplanétique limite le champ de correction
51

Domaine isoplanétique de Fried θ0


introduction par analogie à r0
O1

r0← P θ0 O r0→
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

z
O2
Pupille L Champ

θ0 ∝ r0→ /L avec r0→ : source fictive située en P


2
⎛ 2π ⎞ L 2 z 5/3
r0 (noté r0← ) = [ 0,4 ⎜⎜ λ ⎟⎟
⎝ ⎠ ∫0 CN (z) (1 −
L
) dz ]-3/5
2 5/3
⎛ 2π ⎞ ⎛z⎞
pour r0 → : z devient L - z ⇒ θ
2
dz ]-3/5 / L
L
⎜ [ ⎟
0 ∝ 0,4 ⎜⎝ λ ⎟⎠ ∫0 CN (z) ⎜⎜ ⎟⎟
⎝L⎠ 52
Domaine isoplanétique : expression de David Fried
(JOSA A Jan. 1982)
2 5/3

2π ⎞⎟ L 2 ⎛
z ⎞⎟
θ 0 = (6,88)- 3/5 [0,4 ⎜ dz ]- 3/5 / L
⎜ ⎜
⎟ ∫ C (z) ⎜ ⎟
⎜ λ ⎟
⎝ ⎠
0 N ⎜
⎝ L ⎟⎠

défini angulairement
sensible aux couches turbulentes éloignées de la pupille
varie comme λ6/5
r0 →
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

On peut écrire : θ 0 = 0,31 avec 0,31 = (6,88) -3/5


L
La variance de l' erreur de phase due à l' anisoplané tisme est
5/3
⎛ θ ⎞
σ 2ϕ (θ) = ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ θ0 ⎠

Cette expression est à rapprocher de la variance


des fluctuations de phase entre deux points
5/3
⎛r ⎞
σ 2ϕ (r ) = 6,88 ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ r0 ⎠ 53

Domaine isoplanétique d’un système


Il n’y a pas de définition unique : elle dépend de l’application

O : objet Observé

Système de mesure
et de correction
R : objet de Référence
Soient
~ : le front d' onde turbulent
ϕ
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

ϕ : le front d' onde turbulent mesuré ou corrigé par le système

L' erreur de mesure ou de correction peut s' écrire :


δϕ ~ - ϕ = (ϕ
= ϕ ~ - ϕ ) + (ϕ - ϕ )
anisoplané tisme 0 R 0 0 0 R
~ - ϕ représente l' erreur du système sur l' axe
ϕ 0 0

(bande passante limitée, nombre de degrés de correction fini,...)


ϕ0 - ϕR représente l' erreur d' anisoplanétisme pour le système
~ - ϕ
Au sens de Fried, le domaine isoplanétique est relié à ϕ ~
0 R

Il ne dépend que du trajet turbulent et pas du système 54


Domaine isoplanétique d’une optique adaptative
h h

θtilt θN
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

correction du tilt haut degré de correction : N2


diamètre D distance inter-actuateur D/N
θ iso tilt ∼ D / h θ iso N ∼ (D/N) / h
Le domaine isoplanétique décroît lorsque le degré de correction augmente
Avec une correction parfaite :
~ - ϕ = 0 et angle d' anisoplanétisme du système θ
erreur sur l' axe ϕ 0 0 N→∞ = θ0
Avec une correction partielle :
θN > θ0
pour la correction des seuls basculements : θ tilt ≈ 10 θ0
En d' autres termes :
θ0 est un minorant du domaine isoplanétique d' une optique adaptative 55

Anisoplanétisme de tilt = distorsion


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Turbulence faible Turbulence forte


(7h24) (11h16)
Cn2 ≈ 1.5*10-15 m-2/3 Cn2 ≈ 1.0*10-13 m-2/3
56
Domaine Isoplanétique : quelques ordres de grandeur
@ 0,5 μm (variation en λ6/5)
Propagation horizontale
Distance L = 3 km
Près du sol (CN = 10-7m-1/3)
⇒ θ0L voisin de 6 mm (0,31 r0)
résolution λL/r0 de l’ordre de 80 mm >> domaine isoplanétique θ0L
l’OA « classique » ne fonctionne pas
⇒ aller vers l’infrarouge si possible
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Observation de l’espace
Au zénith
⇒ θ0 de l’ordre de la dizaine de secondes d’arc
λ/r0 de l’ordre de la seconde d’arc < θ0
nombre de points résolus avant correction > 10 et > 10 D/r0 après
facilite la création d’étoile laser

Observation de la Terre depuis l’espace


Au nadir, indépendamment de la distance orbitale
⇒ θ0L de l’ordre de r0 depuis le sol soit quelques cm
très inférieur aux résolutions des systèmes actuels
correction impossible mais inutile
57

Plan du cours
Effets de la turbulence atmosphérique sur la propagation
Introduction
Phénoménologie de la turbulence atmosphérique
Description statistique des fluctuations d’indice
Spectre de Kolmogorov
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Constante de structure
Caractérisation des effets optiques
Diamètre de Fried
Domaine isoplanétique
Scintillations
Evolution temporelle
Spécificités de la propagation des faisceaux laser
58
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative Scintillations

Fluctuations d’intensité dans la pupille d’un télescope


59

Origine des scintillations

front d’onde turbulent


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

sous intensité

sur intensité

résulte de la propagation des défauts de phase

60
Faibles scintillations
Modèle heuristique (John Strohbehn, 1978)
réfraction Imax diffraction

> λ/l
l Δn>0
<

distance focale f
modèle :
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

« bulles » f(l) ≈ l / Δn
sphériques l varie entre l0 et L0 et Δn ≈ CN l1/3
(isotropie) ⇒ f(l) ≈ l2/3/CN : très grand, de 10 km à 107 km
distance de Fresnel : LF(l) ≈ l2 / λ

I est maximum à la distance de Fresnel


Le tourbillon dont la distance de Fresnel est égale à la longueur du trajet
contribue le plus à la surintensité et sa taille est donc :
lcaractéristique = λL L : distance couche - observateur
la taille du grain d' intensité associé est également λ L
61

Fluctuations d’intensité en un point


faibles scintillations
Variance des fluctuations d' intensité en un po int
σ I2
=
(I− < I > )2 + ∞ r r
= ∫ ΦI (K) dK
< I >2 < I >2 -∞
avec Φ I (K) : DSP des fluctuations normalisée s de I

on écrit le champ électrique que sous la forme :


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

E turbulent = < E > exp(ϕ turb + χ turb )


χ : log amplitude

Faibles perturbations si σ 2χ << 1 (typiquement < 0,1)


7/6 L 5/6
σ I2 ⎛ 2π ⎞ 2 ⎛ z⎞
= 2,25 ⎜ ⎟ ∫ CN (z)⎜ 1 − L ⎟ z 5 / 6dz (Cf annexe 4.3)
< I >2 ⎝ λ ⎠ 0 ⎝ ⎠

la scintillation décroît dans l’infrarouge (λ-7/6)
les couches près de la pupille et de l’objet sont sans influence
les couches situées en milieu de trajet sont prépondérantes
*
62
Fluctuations du flux reçu pour une pupille et un objet étendus

Avec une pupille plus grande que λ L les fluctuatio ns sont réduites
De même si l' objet est résolu

Variance du flux reçu S :


r r r
σ 2S = ∫ Φ I (K) F(K ) dK
r
Φ I (K) : DSP des fluctuatio ns d' intensité en un point
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

r
F(K) : fonction de filtrage
2
⎡ 2J (RK ) ⎤
Fpupille circulaire (K) = ⎢ 1 R : rayon de la pupille
⎣ RK ⎥⎦
2
⎡ 2J (μK ) ⎤
Fdisque objet uniforme (K) = ⎢ 1 ⎥ µ : rayon angulaire de la source
⎣ μK ⎦

F (K) = Fpupille (K) . Fobjet (K )

* 63

Saturation des scintillations : introduction

saturation
σχ observé
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

(Gracheva, 1967)

σχ théorique (Rytov - onde plane)


64
Saturation des scintillations : origine du phénomène

r0 décroît avec la distance


au-delà d’une certaine distance r0 devient plus petit que lc
la diffraction augmente et réduit les sur-intensités
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

λ / lc
λ / r0
>

r0 < lc lc
<

Réfraction Diffraction

Imax(r0) < Imax(lc)

65

Transition faibles scintillations – saturation des scintillations


r0 (L) et λ L

apparition de
r0 la saturation
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

régime de
régime de
faibles scintillations
saturation

(λL)1/2

Lsaturation longueur du trajet L

r0 (L saturation ) ≈ λ L saturation
66
Echelles des fluctuations d’intensité
Faibles scintillations (r0 > λ L = Ic )
diffraction à la distance L d' une pupille de taille lc
échelle λL
Fortes sc int illations ( λL > r0 )
diffraction à la distance L d' une pupille de taille r0
λL
⇒ échelle
r0
diamètre de Fried
λL
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

⇒ échelle r0 ( < )
r0
λL
cad effet de la diffraction d' une pupille de taille
r0
Les deux échelles sont dues à des phénomènes non corrélés et
sont statistiquement indépendantes. Elles correspondent à la
largeur et à la longueur de la structure filamentaire non isotrope.

Par très fortes perturbations, la densité de probabilité des fluctuations d' intensité
passe très lentement et asymptotiquement, d' une loi log - normale,
I I
à une loi exponentielle : p(I) = exp (- ) caractéris ée par r0
<I> <I>
67

Densité de probabilité des fluctuations d’intensité


p(I/<I>)
2,0
σχln =1 (non physique)

loi log-normale σχln =0,1 (faibles perturbations)


1,5 (σχ de 0 à 1)
σχln =0,5 (début saturation)
1,0 loi exponentielle
σχln (saturation)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

=0
0,5

0,0
0 0,5 1 1,5 2 I/<I>
2
⎛ I ⎞
⎜ Ln( ) + 2σ 2χ ⎟
I <I> <I>
loi log − normale : p( )= exp − ⎝ ⎠
<I> 2 2 π σ χI 2
8σ χ
I ⎡ I ⎤
loi exponentielle : p(I) = exp ⎢− ⎥
* <I> ⎣ < I >⎦ 68
Régimes de scintillation (images pupillaires)

r0

√λL
λL/r0
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

forte sc int illation λ L > r0


faible sc int illation λ L < r0
structure filamentai re
1 échelle : λ L 2 échelles : r0 et λ L / r0 69

Effet des scintillations


Effet limité en imagerie passive
I(0)avec scintillation
rapport de Strehl ≅ = exp(- σ2χ ) ≥ 0,7
I(0)sans scintillation
d’autant plus qu’il existe un moyennage :
pupille plus grande que le grain d’intensité
objet résolu
bande spectrale large
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

sauf pour
l’imagerie active (scintillations sur l’objet éclairé par laser)
l’analyse de front d’onde en régime de saturation
la détection d’exoplanète (bruit de l’étoile cache la planète)
voire pour l’imagerie de la Terre depuis l’espace :
éventuel bruit radiométrique
Effet sur les télécommunications laser
fluctuations de la puissance reçue
⇒ nécessite un codage redondant adapté ou une OA
70
Plan du cours
Effets de la turbulence atmosphérique sur la propagation
Introduction
Phénoménologie de la turbulence atmosphérique
Description statistique des fluctuations d’indice
Spectre de Kolmogorov
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Constante de structure
Caractérisation des effets optiques
Diamètre de Fried
Domaine isoplanétique
Scintillations
Evolution temporelle
Spécificités de la propagation des faisceaux laser
71

Évolution temporelle

Il existe deux vitesses caractéristiques :


V⊥ vitesse transverse moyenne du vent
v’l fluctuations de vitesse liée à la dynamique des tourbillons

vl’ croît avec l et typiquement pour l = 100 m : v’l ≈ 0,7 m/s


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

vitesse typique de vent V⊥ = quelques m/s (au sol) à 100 m/s (en altitude)

⇒ ∀l v’l << V⊥ à l’origine de l’hypothèse de Taylor

72
Statistiques temporelles : hypothèse de Taylor
On peut admettre l’hypothèse dite de Taylor :
l’atmosphère turbulente, entraînée à la vitesse du vent,
reste figée pendant son passage devant la pupille de l’instrument
elle permet de déduire les propriétés statistiques temporelles
des propriétés statistiques spatiales

Fonctions de cov ariance du champ, de la phase, de l' intensité...


temporelle R A (τ ) =< A(t )A * (t + τ) >
B A (ρ) =< A(r )A * (r + ρ) >
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

spatiale
hypothèse de Taylor ⇒ R(τ) = B( V⊥ τ ) V⊥ : vitesse transverse du vent

Poursuite sur un objet défilant angulairement à la distance L


Vtotale = Vz + ωL/2 : ω vitesse angulaire
vent transverse vent fictif
exemple : le vent fictif est dominant pour un satellite bas défilant

La validité de cette hypothèse permet une description simple de


l’évolution temporelle des phénomènes turbulents
73

Temps caractéristiques

lc
τ détecteur ponctuel ≈
sc int illation
(lc = inf( λ L , r0 )
V⊥
r
τ var iation de phase ≈ 0
V⊥
D
τ fluctuatio
télescope diamètre D >> lc ≈
n du flux reçu

V⊥
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

observation astronomique
λL ≈ quelques cm et r0 ≈ 10cm à 0,5μm
V⊥ ≈ 10m/s

τ détecteur ponctuel ≈ quelques ms
sc int illation

τ phase ≈ 10ms >> τ détecteur


sc int illation
ponctuel

τ fluctuation du flux reçu


télescope diamètre D > λL
≈ 100 ms . D(m)
74
Plan du cours
Effets de la turbulence atmosphérique sur la propagation
Introduction
Phénoménologie de la turbulence atmosphérique
Description statistique des fluctuations d’indice
Spectre de Kolmogorov
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Constante de structure
Caractérisation des effets optiques
Diamètre de Fried
Domaine isoplanétique
Scintillations
Evolution temporelle
Spécificités de la propagation des faisceaux laser
75

Effets de la turbulence sur la propagation laser


>
>

r0 ≈ λ/r0
≈ λ/r0
<

Laser D x S
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

<

Similarité avec les effets sur l’imagerie


D > r0 : la turbulence affecte la propagation du faisceau
élargissement du faisceau ↔ largeur de l’image
déviation du faisceau ↔ mouvement de l’image
76
Optimisation de la troncature d’un faisceau gaussien
2ρ 2
I(0) = I0 exp( − 2
) w e −2 : rayon à e -2 en intensité (w)
w e −2
le diamètre d’émission D étant fixé, comment choisir w/D ?
w << D w >> D
pas de perte d’énergie laser divergence minimale ≈ λ / D
mais grande divergence ≈ λ / w mais forte perte d’énergie laser
éclairement sur l'axe
1,0
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

0,9
Eclairement normalisé

0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2 troncature à troncature
0,1 e-3 à e-2
0,0
0 0,5 1 1,5 2
* w/(D/2) 77

Spécificités de la propagation laser

Répartition d’amplitude
tronquée
généralement gaussienne
multimode ou non limitée par la diffraction
pas d’expression analytique rigoureuse de la
distribution de l’intensité transmise ⇒
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

formules de travail approchées


simulation numérique avec écrans de phase

Imagerie active
éclairage non uniforme en raison des scintillations
« speckle laser » si l’image est limitée par la diffraction

Trajet optique replié


78
Élargissement d’un faisceau laser
ρ LT (z) : rayon du faisceau à long terme au foyer
2 2
2
⎛λL ⎞ ⎛λL⎞
ρ ≈ ⎜ KL ⎟ + ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ D ⎠ ⎝ r0 ⎠ ρCT
ρBW
LT

diffraction turbulence +
L : longueur du trajet +
o
D : diamètre de la pupille ρLT
KL : facteur de qualité du faisceau (≥ 1)
r0 pour une source ponctuelle située au foyer
2 2 2
ρ =ρ +ρ
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

LT CT BW

ρ CT : rayon à court terme


ρ BW : position du centre de gravité du faisceau à court terme ("beam wander")
2
⎛ ⎛ D ⎞5 / 6 ⎞
⎜ λ⎜ ⎟ ⎟
⎛ Δ tilt ⎞
2
⎛ λσϕ tilt ⎞
2 ⎜ ⎜r ⎟ ⎟
ρ
2
∝ ⎜ turb ⎟ ∝ ⎜ turb ⎟ ∝ ⎝ ⎝ 0⎠
= D−1/ 3λ0 ⎠
BW ⎜ D ⎟ ⎜ D ⎟ D2
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
ρ BW quasi- indépendan t de λ, comme l' indice de l' air
c' est un effet de réfraction et non de diffraction
augmente peu avec le diamètre
−1/ 3 ⎞
⎛ λ L ⎞ ⎜⎛
2 2
2
⎛λL ⎞ ⎛D⎞ ⎟ avec a voisin de 1
ρ ≈ ⎜ KL ⎟ + ⎜⎜ ⎟⎟ 1- a ⎜⎜ ⎟⎟
⎜ ⎟⎟
CT
⎝ D ⎠ ⎝ r0 ⎠ ⎜⎝ ⎝ r0 ⎠ ⎠
79

Trajet optique replié (« folded path »)

Δϕ(aller - retour) = 2 Δϕ(aller ) (approx. opt. géom.)


miroir
σ 2
Δϕ ( aller −retour ) =4σ 2
Δϕ ( aller ) (pas de diffusion)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Δϕ(aller - retour) = Δϕ(aller ) + Δϕ(retour )


Δϕ(aller ) et Δϕ(retour ) statistiquement indépendants
σ 2Δϕ( aller −retour ) = 2 σ 2Δϕ( aller )
80
Imagerie à Haute Résolution à travers la
Turbulence Atmosphérique
G. Rousset, Observatoire de Paris, cours « Imagerie à Haute Résolution »

81

Plan de cette partie

•  Formation des images


•  Images longue pose
•  Images courte pose
•  Reconstruction des images de speckle
G. Rousset, Observatoire de Paris, cours « Imagerie à Haute Résolution »

•  Déconvolution par analyse de front d’onde


•  Images corrigées par OA
•  Interférométrie multi-télescope
•  Analyse de front d onde
•  Reconstruction de front d onde
•  Les polynômes de Zernike
•  Bruit d’analyse
•  Budget d’erreur en OA
82
G. Rousset, Observatoire de Paris, cours « Imagerie à Haute Résolution » G. Rousset, Observatoire de Paris, cours « Imagerie à Haute Résolution »

notes
notes

84
83
Formation des images
G. Rousset, Observatoire de Paris, cours « Imagerie à Haute Résolution »

85

Fonction d’étalement de point d’un système optique


- Champ U(x f , y f ) dans le plan image (dans plan focal si point source à l‘infini) :
diffraction à l‘infini de la pupille P(x p , y p ) (Fraunhofer)
ramenée à distance finie (plan focal) par le système optique
$ 2π '
U(x f , y f ) ∝ ∫∫ +∞
−∞ ψ (x p , y p )P(x p , y p )exp & −i (x f x p + y f y p )) dx p dy p
% λf (
G. Rousset, Observatoire de Paris, cours « Imagerie à Haute Résolution »

U(x f , y f ) ∝ TF +,ψ (x p , y p )P(x p , y p )-.


où ψ (x p , y p ) champ incident sur la pupille et f distance focale
 $x y '
- Direction angulaire dans le plan focal α =(α x ,α y ) = & f , f ) en radian
%f f (
$ xp y '
U(α x ,α y ) ∝ ∫∫ +∞
−∞ ψ (x p , y p )P(x p , y p )exp & −i2 π (α x + α y p )) dx p dy p
% λ λ (
- En fait, on ne détecte que l‘intensité lumineuse et non l‘amplitude du champ
2
S(α x ,α y ) ∝ TF +,ψ (x p , y p )P(x p , y p )-.
c‘est la fonction d‘étalement de point du système optique
86
Pupille circulaire de diamètre D
! 2 x 2 + y2 $ 2J1 (π Dρ )
Ouverture P(x p , y p ) = circ # P P &
de transformée de Fourier
# D & π Dρ
" %
Pour une onde plane incidente, ψ (x p , y p ) = 1, alors
2
( 2J (π Dα λ ) +
S(α x ,α y ) ∝ * 1 - c‘est la tache d‘Airy
) π Dα λ ,
G. Rousset, Observatoire de Paris, cours « Imagerie à Haute Résolution »

Largeur à λ

mi-hauteur D

λ
α=x
D

x=1,22
87

Fonction de transfert optique (FTO)


- La fonction de transfert optique est donnée par Δxp=λfx
P(xp,yp)
 f , f ) = TF ( S(α ,α ))
S( x y x y

c‘est l‘autocorrélation du champ dans la pupille :


 
 f , f ) = S −1 ∫∫ +∞ ψ (r )P(r )ψ * (r + λ f )P * (r + λ f )dr
S( x y −∞ p p p p p

où S est la surface de la pupille, rp = (x p , y p ) et

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% Δx Δy ( 
f = ( f x , f y ) = ' p , p * fréquence spatiale angulaire (rad -1 ) S˜ ( f ) Pupille circulaire
& λ λ )
- Propriétés de la FTO
 
normalisation à 1 de S(  f , f ) pour f = 0 : S(0,0)
 =1 €
x y

∀f S(  f , f ) ≤ S(0,0)

x y

fréquence spatiale maximale D λ : fréquence de coupure


 
si f ≥ D λ alors S( f ) = 0 : filtre passe - bas

si système limité par la diffraction : FTO réelle et paire


si aberrations optiques :

FTO complexe mais partie réelle paire, imaginaire impaire f (D λ )

88


Formation des images

Système optique isoplanétique comme système linéaire invariant par translation


 
- L'image I(α ) d'un objet O(α ) (en incohérent) est donnée par :
      
I(α ) = ∫∫ −∞ +∞
O(α %)S(α − α %)dα % = O(α ) ∗ S(α )
  
I(α ) est le produit de convolution, noté ∗, de O(α ) par S(α )

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S(α ) est la réponse impulsionnelle du système ou encore


fonction d'étalement de point (FEP), point spread function (PSF) en anglais
- Dans l'espace de Fourier dual, l'équation de formation des images s'écrit :
  
I˜ ( f ) = O˜ ( f ) S˜ ( f )
I˜, O˜ et S˜ sont les transformées de Fourier (les spectres) de I, O et S

S˜ ( f ) la FTO du système : filtre les fréquences spatiales de l'objet

fonction de transfert de modulation (FTM) : FTM = S˜ ( f )
- Equations valides dans le domaine isoplanétique :
tous les points de l'objet voient le même transfert optique
89

Imagerie = interférométrie
Champ dans le plan image pour une onde plane incidente ψ (x p , y p ) = 1 :
( 2π +
U(x f , y f ) ∝ TF "# P(x p , y p )$% ∝ ∫∫ +∞
P(x p , y p )exp * −i (x f x p + y f y p )- dx p dy p
) λf
−∞
,
Intensité dans l‘image (fonction d‘étalement de point) :
2
+∞
( 2π +
S(x f , y f ) ∝ ∫∫ −∞ P(x p , y p )exp * −i
) λf
(x f x p + y f y p )- dx p dy p
,
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En découpant par la pensée la pupille en N sous pupilles de taille dx p dy p


N N ( " (x − x ) x (y − y ) y $+
S(x f , y f ) ∝ ∑∑ P(xk , yk )P * (xl , yl ) exp * −i2π 0 k l f + k l f 1-
k=1 l=1 ) # λ f λ f %,
iΦ P ,k
avec P(xk , yk ) = Pk e , Φ P,k déphasages (aberrations) dans la pupille
N
2
N−1 N ( " (x − x ) x (y − y ) y $ +
S(x f , y f ) ∝ ∑ Pk +∑ ∑ 2 Pk Pl cos * 2π 0 k l f + k l f 1 + Φ P,k − Φ P,l -
k=1 k=1 l>k ) # λ f λ f % ,
intensité superposition des réseaux de franges produits 
moyenne par les couples de sous pupilles (k,l) f mn
(x − x ) x (y − y ) y   
avec k l f + k l f = fkl ⋅ α , orientation des franges ⊥ à fkl 
λ f λ f f kl
Tache d‘Airy : superposition des franges sans décalage, ∀(k,l) Φ P,k − Φ P,l = 0
€ 90


Imagerie = interférométrie
Pour un couple de sous pupilles, avec P(x p , y p ) = C te = P
  
(
S(α ) ∝ 2P 2 + 2P 2 cos 2πf kl ⋅ α )
C'est le réseau de franges de l'expérience des trous d'Young

S(α ) peut être interprétée comme une réponse impulsionnelle
Par transformée de Fourier on a :
     
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[ ]
2P 2δ ( f ) + 2P 2 12 δ ( f − f kl ) + δ ( f + f kl ) = 2P 2 S˜ ( f )

S˜ ( f ) est la fonction de transfert optique (autocorrélation de deux trous)

S(α ) S˜ ( f )


TF
€ €
1/fkl -fkl fkl
  
En observant un objet O(α ) de spectre O˜ ( f ) exp(iϕO˜ ( f ))
     
( )
I(α ) = O˜ ( f = 0) + O˜ ( f kl ) cos 2πf kl ⋅ α + ϕO˜ ( f kl )
  
visibilité des franges : O˜ ( f kl ) O˜ ( f = 0), position reliée à ϕO˜ ( f kl ) 91

Bilan formation des images

Les relations à retenir (utile pour le calcul sur ordinateur)


Plan pupille : champ ψ (x p , y p )P(x p , y p ) donné pour un point source

Plan focal : champ U(α ) = TF (ψ (x p , y p )P(x p , y p )), la diffraction
  2
Intensité (ou image) S(α ) = U(α ) , Poynting en omettant la moyenne temporelle
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Résolution du télescope : largeur à mi - hauteur de la tache d'Airy λ D



S(α ) est la fonction d'étalement de point du système optique isoplanétique
  
Système linéaire invariant par translation, l'image d'un objet est : I(α ) = O(α ) ∗ S(α )
Plan de Fourier des images : le plan des fréquences spatiales
 
fonction de transfert optique S˜ ( f ) = TF ( S(α )), relation des systèmes linéaires invariants
avec la fréquence de coupure du télescope : f c = D λ

S˜ ( f ) = autocorrélation du champ ψ (x p , y p )P(x p , y p ) dans la pupille
  
Filtrage des fréquences par le système optique : I˜ ( f ) = O˜ ( f ) S˜ ( f )

92

Images longue pose
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93

Imagerie longue pose


- Le processus de tirage des images turbulentes instantanées est ergodique
Moyenne dans le temps équivalent au calcul de la moyenne statistique :
1 T
 
lim
T →∞ T
∫ I(α,t)dt = I(α )
0

- L'image longue pose est assimilée à la moyenne d'ensemble :


  
I(α ) = O(α ) ∗ S(α ) (en utilisant la linéarité)
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  
I˜ ( f ) = O˜ ( f ) S˜ ( f )

- S˜ ( f ) : FTO longue pose à travers la turbulence
       
S˜ ( f ) = S −1 ∫∫ −∞+∞
ψ o ( rp )ψ o* ( rp + λf ) P( rp )P * ( rp + λf )drp

ψ o ( rp ) champ après traversée de la turbulence, stationnaire sur la pupille
       
S˜ ( f ) = ψ o ( rp )ψ o* ( rp + λf ) S −1 ∫∫ −∞ +∞
P( rp )P * ( rp + λf )drp
    
FTO du télescope (incluant les aberrations) T˜ ( f ) = S −1 ∫∫ −∞ +∞
P( rp )P * ( rp + λf )drp
    
d'où S˜ ( f ) = ψ o ( rp )ψ o* ( rp + λf ) T˜ ( f )

94


- Fonction de cohérence du champ au niveau du sol :
   Imagerie
ψo (rp )ψo* (rp + λ f ) = B( f ) = exp(− 12 D(λ f ))
avec D(λ f ) fonction de structure de l‘onde :
longue pose
2 5 5
D(λ f ) = 2,91( 2λπ ) (λ f ) 3 ∫ Cn2 (h)dh = 6,88 ( λ f ro ) 3
- Approximation de champ proche :
 
D >> λ h, scintillation négligeable alors ψo (rp ) ≈ exp (iϕ (rp ))
- Phase ϕ de statistique gaussienne, alors
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   $    2 '
(( )) (
B( f ) = exp i ϕ (rp ) − ϕ (rp + λ f ) = exp & − 12 ϕ (rp ) − ϕ (rp + λ f ) )
% ( )
B( f ) = exp(− 2 Dϕ (λ f )), où Dϕ (λ f ) fonction de structure de la phase
1

5
Dϕ (λ f ) = 6,88 ( λ f ro ) 3
6
- Diamètre de Fried ro : diamètre de cohérence de la phase ∝ λ 5

- FTO longue pose :


 
 f ) = exp −3, 44 ( λ f r ) 5 3 T ( f )
S( ( o ) Mesures par interférométrie de
- Si D > ro , fréquence de coupure de la FTO donnée par : ro / λ    2
  B2 (ξ ) = ψ o ( rp )ψ o* ( rp + ξ )
 f)
- FEP longue pose : S(α ) = TF −1 S( ( ) Courbe ajustée pour ro = 6cm

95
−1
Largeur de l‘image (FEP): le seeing λ ro ∝ λ 5

Résolution
 
- Pouvoir de résolution exprimé par : R = ∫ S˜ ( f )d f et largeur angulaire des images : π
4 ω 2 = R −1
2
- Télescope limité par la diffraction : R D = π4 ( D λ ) et ω D = π4 ( λ D)
  2
- Atmosphère seule : R ∞ = ∫ B( f )d f = π4 ( ro λ) et ω∞ = π4 ( λ ro ), définition du diamètre de Fried
 
- Image longue pose : R = ∫ S˜ ( f ) d f et ici ω dépend de D ro
- FTO longue pose corrigée du mouvement (image recentrée) :
 
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[ 5

(
1

)]
S˜ o ( f ) = exp −3,44 ( λf ro ) 3 1− ( λf D) 3 T˜ ( f ), largeur de l'image correspondante : ω o
- Largeur de l'image due au seul mouvement : ω m

Largeur angulaire
€ des images en λ ro

ω∞ ω
ωo
€ ωm
4 λ
€ π D
96
D ro = 3,7

€ €
Images courte pose
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97

Image courte pose


Image dégradée par la turbulence : tavelures - speckles
–  réseaux de franges aléatoirement superposés du fait de la
phase turbulente dans la pupille
λ /r o
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λ/D

98
Image courte pose
- Plutôt que de s‘intéresser aux moyennes d‘images (longue pose), on calcule des moyennes des autocorrélations
    
des images courte pose (Labeyrie 1970) : C(α )= ∫ I (α !) I (α ! − α ) dα !
 2  2  2
- Dans l‘espace de Fourier, cela revient à calculer des densités spectrales : I f
() = O f
() S f
()
 2
S f
() est appelé fonction de transfert de speckle, c‘est la densité spectrale des images d‘un point source

- Intérêt : dans les images courte pose l‘information à haute fréquence spatiale n‘est pas perdue (taille des speckles).
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Donc, la fonction de transfert de speckle est non nulle jusqu‘à la fréquence de coupure du télescope D λ

 2
()
S˜ f : trois courbes théoriques et points mesurés (échelle logarithmique)

ro = 6,9cm

ro = 5,6cm
ro = 4,3cm

99

Fonction de transfert de speckle


 2  
 f ) = S −1 ∫ ψ (r )P(r )ψ * (r + λ f )P * (r + λ f )dr
2
- Expression de S( p p p p p

 2       
 f ) = S −2 ∫ M ( f , f #) ∫ P(r )P * (r + λ f )P * (r + λ f #)P(r + λ f # + λ f )dr df #
S( p p p p p

         
Moment du 4ème ordre : M ( f , f #) = ψo (rp )ψo* (rp + λ f )ψo* (rp + λ f #)ψo (rp + λ f # + λ f )
- Comportement pour f >> ro λ dans le cas D >> ro :
          
ψo (rp )ψo* (rp + λ f #) décorrélé de ψo* (rp + λ f )ψo (rp + λ f # + λ f ) alors M ( f , f #) ≈ B 2 f # ( )
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 2      
 f ) ≈ S −2 ∫ P(r )P * (r + λ f )% ∫ B 2 f # P * (r + λ f #)P(r + λ f # + λ f )df #'dr
S( ( )
p p & p p ( p

( )
or B 2 f # ≈ 0 pour f # > ro λ donc
       
dans l‘intégrale en f # : P * (rp + λ f #) ≈ P * (rp ) et P(rp + λ f # + λ f ) ≈ P(rp + λ f )
 2    2 
alors S(  f ) ≈ ∫ B 2 f # df # S −2 ∫ P(r ) 2 P(r + λ f ) dr ≈ 0, 435 ( r D )2 T ( f )
( ) p p p o o

  2
AN : pour D = 10ro et f = D / 2 alors To ( f ) = 0,12 et  f ) ≈ 5 10 −4
S(

- Forme asymptotique de la fonction de transfert de speckle :


 2  2  
 f ) ≈ S ( f )
S( + 0, 435 ( ro D ) To ( f ) où To ( f ) FTO télescope parfait
2
o

←++++
partie basse fréq.
+→ ←++++++
partie haute fréquence

nulle si f >ro λ très faible mais non nulle 100
Fonction de transfert de speckle

Exemples de fonction de
transfert de speckle :
calculées pour différents
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D/ro (de 1 à 38)


Courbes en échelle log-log
Fréquence spatiale f
normalisée par D/λ

101

Images de speckle

Conditions d‘observation : Labeyrie 1972


Mont Palomar D = 5m
6
- Temps de pose τ ≈ ro Δv ∝ λ 5
durée de vie des speckles τ = 10ms, Δλ = 25nm
1

( ∫ (v(h) − v ) C (h)dh
2
)
2
2 2
avec Δv = n ∫C n (h)dh
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5 5
2
- Largeur spectrale Δλ λ ≈ 0,5 ( ro D ) ∝ λ D 6 6

les speckles sont chromatiques (cf. superposition des franges)

6
- Domaine isoplanétique θ o ≈ ro Δh ∝ λ 5

avec Δh = (∫ h 5
3
Cn2 (h)dh 2
∫C
n (h)dh ) 5

condition sur la taille de l‘objet : ≤ θ o

- AN : D = 4m, λ =0,5µ m, ro = 10cm, Δv = 5m / s, Δh = 5km


alors τ = 20ms, Δλ = 10nm, θ o = 4arcsec

102
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FEP

notes


T˜o ( f )

S˜ i ( f )
2

2
S˜ i ( f )
2
Bilan formation d images et turbulence

S˜ i ( f )
2
FTO

104
103
Reconstruction des images de speckle
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105

Reconstruction des images

Expérience :
1- Enregistrement d‘un grand nombre d‘images courte pose de l‘objet
2- Enregistrement d‘un grand nombre d‘images courte pose sur une source ponctuelle
(étalonnage de la turbulence, des aberrations du télescope)
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Traitement : Reconstruction de la TF de l‘objet imagé


Module : obtenu par l‘interférométrie de Speckle (Labeyrie)
- Calcul des densités spectrales des images courte pose :
 2  2
pour l‘objet I f () et pour la source ponctuelle S f
()
 2  2  2
- Alors O f
() = I f
() S f
()
- Par TF on trouve l‘autocorrélation de l‘objet
- Les propriétés statistiques de la turbulence doivent être les mêmes pour l‘objet et la source ponctuelle

106
Reconstruction
Objets des images

Une image de
speckle
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TF d une image de
speckle

Densité spectrale des


images

Autocorrélation de
l objet (zoomée)

107

Reconstruction des images

Traitement : reconstruction de la TF de l'objet imagé


Phase : Algorithme de Knox et Thompson
- Calcul des gradients de phase à partir d'interspectre
   
() ( ( )(
Δφ f = phase I˜ * f I˜ f + Δf ))
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Δf un petit décalage de fréquence : Δf < ro λ
   
() () ()
- on a : Δφ f = Δφ atm f + Δφ tél f + ΔφO˜ f ()
  
() ()
or Δφ atm f = 0 et Δφ tél f donné par la source ponctuelle Δφ ponct f ()

()
- par reconstruction de la phase, on obtient φO˜ f à partir du gradient :
  
() ()
ΔφO˜ f = Δφ f − Δφ ponct f ()
  
[ ( ( ))]
- d'où l'objet : O(α ) = TF O˜ ( f ) exp iφO˜ f

108

Reconstruction des images

Traitement : reconstruction de la TF de l'objet


Phase : Algorithme de tripe corrélation (Weigelt 1977)
         
[ ] ( )( ) (
Calcul de TF ∫ I(α )I(α + α1 )I(α + α 2 )dα = I˜ f1 I˜ f 2 I˜ * f1 + f 2 )
appelé bispectre de dimension 4
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           
( )( ) ( )( )( ) ( ) ( )( ) ( )
I˜ f1 I˜ f 2 I˜ * f1 + f 2 = O˜ f1 O˜ f 2 O˜ * f1 + f 2 S˜ f1 S˜ f 2 S˜ * f1 + f 2
   
( )( ) ( )
la phase de S˜ f1 S˜ f 2 S˜ * f1 + f 2 est nulle par clôture de phase pour
   
f1 ≠ f 2 ≠ f1 + f 2 ≠ 0

()
on peut donc reconstruire la phase de O˜ f à partir de la phase du bispectre
     
( ) ( ) ( ) ( )
φO˜ f1 + f 2 = φO˜ f1 + φO˜ f 2 − φ bispectre f1, f 2 avec conditions aux limites


109

notes
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110
Déconvolution par analyse de front d onde
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Mesure simultanée des images courte pose et


des fronts d onde correspondants

111

Déconvolution par analyse de front d onde


Estimer la fonction de transfert turbulente avec la mesure du front d'onde par un analyseur
afin de pouvoir déconvoluer les images pour estimer l'objet observé (Fontanella 1985)
Il n' y a plus de nécessité à observer une étoile de référence pour calibrer la turbulence
Principe :
. associer à une caméra d'imagerie courte pose un analyseur de front d'onde synchronisé
. enregistrer une série de couples image - mesure analyseur
. temps de pose : ceux de l'interférométrie de speckle
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. bandes spectrales : étroite sur l'image (cf speckle), large sur l'analyseur et complémentaire
Les mesures :
   
- les images I (α ), par TF on calcule : I˜ ( f ) = O˜ ( f ) S˜ ( f )
i i i

- les pentes de front d'onde pour un analyseur de SH



d'où l'on reconstruit la phase ϕ i ( rp ) pour chaque image (bien choisir la méthode)
Estimation de l'objet :
 $  2'
- estimation de la fonction de transfert instantanée : S˜ e,i ( f ) = TF & TF exp(iϕ i ( rp )) )
( )
% (
- minimiser la distance entre images et modèle sur la série complète : maximum de vraisemblance
   
∑ I˜ ( f )S˜ * ( f ) ∑ S˜ ( f )S˜ * ( f )
 i e,i  i e,i
O˜ e ( f ) = i  2 = O˜ ( f )
i
 2
˜
∑ Se,i ( f ) ∑ S˜e,i ( f )
i i
 
- nombre de sous - pupilles, bruit de mesure ⇒ qualité d'estimation de S˜ i ( f ) par S˜ e,i ( f ) 112


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Instantanée

notes
Moyenne
Estimées des fonctions de transfert de speckles

114
113
Images corrigées par OA
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Correction des fluctuations spatiales et temporelles


de la phase dans la pupille de l instrument

115

Fonction d étalement de point (FEP)


longue pose en optique adaptative
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Télescope 8m, ro = 1m, v = 10m/s


Système d’OA: 185 actionneurs, fréquence 440 Hz
116
Fonction de transfert optique en optique adaptative
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ro / λ

Information spatiale restituée jusqu à D/λ 117

Impact de la résolution sur un objet étendu :


surface de la Lune (à λ = 2,3 microns)
Image brouillée par la turbulence Image corrigée par NAOS
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118
26 = 45 km
FEP (PSF) en correction partielle par OA
Conditions : λ=0.7 µm, D/ro = 20, v/ro = 200 Hz

Turbulence faible correction correction partielle


images courte pose (échelle log)
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Réduction nombre de speckles, concentration des photons dans cœur cohérent 119

notes
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120
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synthèse d ouverture
Interférométrie multi-télescope

Interférométrie multi-télescope : principe

122
121
Intérêt de l’interférométrie
atteindre la haute résolution avec deux petits télescopes au lieu d’un grand
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123

Interféromètre stellaire de Michelson

B
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FEP interféromètre

-B/λ B/λ

124
Interféromètre stellaire de Michelson
- Fonction de transfert de l'interféromètre (autocorrélation de la pupille) :
     
() () ( ) (
T˜ f = t˜ f + 12 t˜ f + B λ + 12 t˜ f − B λ )

()
avec t˜ f fonction de transfert d'une sous pupille
 
() ()
- Cas des sous pupilles très petites devant la base B : t˜ f ≈ δ f
     
() () ( ) (
T˜ f = δ f + 12 δ f + B λ + 12 δ f − B λ )
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   
[ ( ( )) ( )]
- Pour un objet observé : I(α ) = TF −1 O˜ ( f ) exp iφO˜ f T˜ f
    
( ( ))
I(α ) = O˜ (0) + O˜ ( B λ ) cos 2πα ⋅ B λ + φO˜ B λ

- La mesure de la visibilité des franges V = O˜ ( B λ ) O˜ (0) est la mesure de la cohérence du faisceau

par théorème de Zernike Van Cittert : mesure du spectre (TF) de l'objet à la fréquence B λ
  
()
- Cas avec turbulence : S˜ f = B f T˜ f()()
     
( ) ( ( ))
I(α ) = O˜ (0) + O˜ ( B λ) B B λ cos 2πα ⋅ B λ + φO˜ B λ

( )
pour un point source, on a V = B B λ , c'est donc une mesure de la covariance du champ incident

dès que B λ > ro λ disparition des franges
125

Interféromètre à deux télescopes

Fluctuations des fronts d onde :


Si D < ro : déphasage (piston) + basculement
Si D > ro : + Zernikes de hauts ordres
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+ Ligne à retard

126
Interféromètre
cas d>ro
λ λ
B B
Speckles avec franges :
€ € Dans une tache globale de
largeur λ/ro , speckle de
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largeur λ/d où d est le


diamètre d un télescope
dans lesquelles on trouve
des franges de pas λ/B
(cas des télescopes de grand
diamètre dans le visible)

127

Corriger la turbulence en interférométrie

•  Pour des télescopes petits (d<ro) :


–  Ou figer les franges en courte pose et post-traitement
–  Ou corriger en temps réel le piston entre les télescopes (augmentation
du temps de pose)
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–  Souvent corriger aussi les basculements de l onde


•  Pour des télescopes tels que d ~ ro :
–  Filtrage spatial (fibre monomode)
•  Pour les grands télescopes (d > ro) :
–  Ou technique d interférométrie de Speckle (Labeyrie)
–  Ou correction des hauts ordres par OA incluant le basculement (sans
piston) incluant éventuellement le filtrage spatial
–  Enfin corriger en plus le piston en temps réel

128
Mesures par l interféromètre stellaire de Michelson
Franges
•  Enregistrement des franges
d’interférence entre deux V

télescopes pour une base


•  Extraction de la visibilité des
franges V
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•  Correction des
biais pour (Perrin et al. 1998)! Bootis
trouver : O˜ (B λ) 1

•  Exploration de plusieurs 0,8

bases 0,6

Visibilité
•  Reconstruction
€ du module 0,4

du spectre de l objet par 0,2

ajustement d un modèle (ici 0


0 20 40 60 80 100

disque uniforme) Fréquence spatiale (cycles/arcsec)

129

Phase du spectre de l objet


par clôture de phase à 3 télescopes
δ 3#
δ 2#

δi erreur de phase sur chaque télescope


3 
Mesure de la position des franges pour chaque base
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fb  
2 ( )
Les mesures ϕ f i , les inconnues φO˜ f i : ( )
δ 1#  
 ( ) (
ϕ f a = φO˜ f a + δ2 − δ1 )
  
f fa ( ) (
ϕ f b = φO˜ f b + δ3 − δ2 )
€c  
( ) (
ϕ f c = φO˜ f c + δ1 − δ3 )
     
1 ( ) ( ) ( ) ( )
ϕ f a + ϕ f b + ϕ f c = φO˜ f a + φO˜ f b + φO˜ f c ( ) ( )
€ € C'est la relation de clôture de phase

€ 130
Synthèse de Fourier en interférométrie
Plan u,v :
•  Enregistrement des franges Fréq. spatiales

d’interférence entre trois


télescopes (3 bases)
•  Exploration de plusieurs triplets
•  Extraction de la visibilité des
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franges

et de

la phase
O˜ ( Bi, j λ ) et φO˜ ( Bi, j λ )
  
d'où O˜ ( Bi, j λ) = O˜ ( Bi, j λ ) exp(iφO˜ ( Bi, j λ))
•  Reconstruction de l objet par
synthèse de Fourier à partir de
€ l ensemble des mesures aux
différentes

fréquences
 spatiales :
(
O(α ) ≡ TF −1 O˜ ( f i, j ) ) Haubois et al. 2008
131

Synthèse d ouverture optique

Pupille 1 télescope 2 télescopes 6 télescopes


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Fonction
de
transfert

Réponse
impulsionnelle

132
Interféromètre du VLT

VLTI (ESO, Chili) :


4 télescopes de 8m
et 4 de 1,8m
Base jusqu à 200m
Résolution : 2 mas
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133

Projet Ohana : très grand réseau de télescope


•  Très grand interféromètre (800 m de base) couplant par fibre optique les très
grands télescopes du Mauna Kea (Hawaii) tous équipés d optique adaptative,
en bandes J, H et K (résolution 500 nano-arcsec):
–  Premières franges en 2005 en couplant par fibre les deux télescopes Keck
–  Couplage de petits télescopes avec le CFHT en cours…
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134
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notes
notes

136
135
Analyse de front d onde
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137

Importance du front d onde


La connaissance du front d'onde dans la pupille permet le calcul
de la fonction d'étalement de point et de la fonction de transfert optique.


Le front d'onde ϕ ( r ) représente les déphasages d'une onde incidente monochromatique,
c'est à dire la phase du champ électromagnétique (issu d'un point source) dans la pupille.

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On note P( r ) la fonction support de la pupille.


Si on peut faire l'hypothèse dite de champ proche (pas de fluctuation d'amplitude),
 
- le champ complexe dans la pupille s'écrit : P( r )exp(iϕ ( r ))
(par diffraction de Fraunhofer) TF ↓

- le champ complexe dans le plan focal : U (α )
  2
- la fonction d'étalement de point : S (α ) = U (α )
(par définition) TF ↓

- la fonction de transfert optique : ()
S˜ f

138


Comment analyser le front d onde ?

Besoin :
Faire l analyse sur des objets faiblement lumineux, des objets étendus…
Utiliser une bande spectrale très large
Mesurer un front d onde en lumière incohérente
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En optique : pas de détecteur direct de la phase


Donc coder la phase en variations d intensité

Analyseur plan focal :


sur l image (méthodes non-linéaires), diversité de phase
Analyseur plan pupille :
Interférométrie (différences de phase codées en franges)
Optique géométrique (rayons lumineux orthogonaux au front d onde)

139

Principe de la diversité de phase


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- Relations liant les deux images, Φ( r ) étant les aberrations cherchées :
   2
focalisée : I1 (α ) = O(α ) ∗ TF [exp(iΦ( r ))]
    2
défocalisée : I2 (α ) = O(α ) ∗ TF [exp(iΦ( r ) + iΦ d ( r ))]

avec Φd la diversité de phase introduite et connue : Φd ( r ) = ad r 2
- A partir d'un critère sur les deux images à minimiser, extraction de Φ, ∀O 140


Interféromètres à dédoublement latéral
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- Onde incidente dédoublée et une des composantes décalée latéralement de s
  
( ) ( )
- Dans la pupille réimagée : ψ idl = exp iϕ ( rp ) + exp iϕ ( rp + s ) pour un point source
2   
(
L'intensité mesurée est donc : ψ idl = 2 + 2cos ϕ ( rp + s ) − ϕ ( rp ) )
  
- Le déphasage ϕ ( rp + s ) − ϕ ( rp ) est donné par la position des franges
2   
( )
- Détection synchrone possible par modulation temporelle : ψ idl = 2 + 2cos ϕ ( rp + s ) − ϕ ( rp ) + ϕ mod ( t )
- Conditions d'obtention des franges :
largeur spectrale : limitée mais achromatisation partielle possible

cohérence spatiale (Zernike Van Cittert), si objet étendu condition requise : V = O˜ ( s ) O˜ (0) ≠ 0
 
- Reconstruction de la phase ϕ ( rp ) : mesure du gradient de la phase Δϕ s pour 2 directions x et y de s
puis intégration des gradients (différences finies, moindre carrés...) 141

Principe de l analyseur de front d onde


Shack-Hartmann
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Plan pupille Plan focal


142
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Variance de l‘angle d‘arrivée de l‘atmosphère : α =α x / G


−1 −5
α 2 = 0,17λ 2 dsspp3 ro 3 (rad 2 ) (achromatique)
143

Imagettes SH et image : turbulence et correction


Imagettes SH Image plan focal

Turbulence
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Correction

144
Principe de l analyseur à pyramide
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Modulation tip-tilt mirror

Pyramide (cf couteaux de Foucault)


projetant 4 images de la pupille sur un CCD 145

λ ∂ϕ
valide si θ mod >
2π ∂x
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146
Images simulées de la pupille
avec l analyseur à pyramide

effets de la diffraction avec turbulence


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147

Principe de l analyseur de courbure


(F. Roddier)

Pupille Pupille
L
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Sous intensité

Sur intensité

Onde plane Onde aberrante

Plans de mesure

148
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Aberrations très faibles


Images de l analyseur de courbure

Aberration sphérique (Z11)

150
149
Propriétés des analyseurs de front d onde
(par optique géométrique)
•  De par leur principe :
Achromatique
Bande spectrale très large (celle du détecteur)
Objets étendus (très étendus pour un SH)
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Très grande sensibilité


Peu sensible à la scintillation

•  Caractéristiques instrumentales :
Utilisation de CCD très faible bruit à haut rendement
quantique (ou même des photodiodes à avalanche)
De 2 à 4 pixels minimum par sous pupille
Ajustement de la dynamique ou sensibilité (focale, distance,
angle de modulation)
151

notes
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152
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Reconstruction de front d onde

(hypothèse de linéarité)

154
153
Reconstruction de front d onde : les moindres carrés
On a généralement plus d'équations que d'inconnues
- Minimisation d'un critère des moindres carrés : distance aux mesures m
2
ε = m − Dϕ
& )2
ε = ∑(( mi − ∑ dijϕ j ++ à dériver par rapport aux ϕ j (les inconnues)
i ' j *
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on obtient Dt m = Dt Dϕ où Dt D est une matrice carrée symétrique


−1 −1
donc ϕ = ( Dt D) Dt m où ( Dt D) Dt est appelée inverse généralisée de D
- Attention Dt D n'est généralement pas inversible pour les analyseurs classiques
car certains modes non mesurables par l'analyseur : piston, gauffre...
- Décomposition de Dt D en valeurs propres et vecteurs propres : Dt D = UΛU t
*−1
la pseudo inverse de Dt D s'écrit alors : ( Dt D) = UΛ*−1U t
où Λ*−1 matrice diagonale des inverses des valeurs propres non nulles ou 0 sinon
- Ainsi la reconstruction du front d'onde s'écrit :
ϕ = Bm = UΛ*−1U t Dt m
155

Matrices d interaction et de reconstruction en modal

- Décomposition de la phase sur une base de modes :



ϕ (x,y) = ∑ϕ Z j j (x, y) où ϕ j coefficients de la décomposition
j =1
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- Exemple de calcul de la matrice d'interaction D dans le cas du Shack - Hartmann :


∂Z j (x, y)
élément courant pour les dérivées en x : di,x j = S ss−
−1
pup ∫∫ dxdy
ss− pup i ∂x
∂Z j (x, y)
élément courant pour les dérivées en y : di,y j = S ss−
−1
pup ∫∫ dxdy
ss− pup i ∂y
- La mesure s'écrit : m = D{ϕ j }
- Choix de la base de modes pour exclure le piston (orthogonale), alors
−1
{ϕ j } = (Dt D) Dt m = Bm
- Avantage de l'approche modale : capacité à filtrer des modes non désirables

156

Reconstruction zonale
Algorithme de Fried (1977)
Approche des différences finies pour exprimer les mesures mi,x j et mi,y j Δx
∂ϕ 1 ϕ i, j +2 ϕ i+1, j +2 ϕ i+2, j +2
mi,x j = ≈
∂x 2Δx
(
(ϕ i+1, j +1 + ϕ i+1, j ) − (ϕ i, j +1 + ϕ i, j ) )
c'est le modèle des mesures et on cherche les ϕ i, j mi,x j +1 € x
mi+1, j +1
Δy
Minimiser la distance ε entre les mesures et le modèle paramétré € y y
m m
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i, j +1 i+1, j +1
On utilise les moindres carrés (méthode matricielle ou calcul itératif)
∂ε
ϕ i, j +1 ϕ i+1, j +1 ϕ i+2, j +1
= 0 = −4ϕ i+1, j +1 + ϕ i, j +2 + ϕ i+2, j +2 + ϕ i, j + ϕ i+2, j € x €
∂ϕ i+1, j +1 mi,x j mi+1, j

+ Δx ( mi,x j +1 − mi+1,
x
j +1 + m i, j − m i+1, j )
x x
mi,y j y
mi+1, j

+ Δy (−mi,y j +1 − mi+1,
y
j +1 + m i, j + m i+1, j )
y y
ϕ i, j ϕ i+1, j ϕ i+2, j

Un système d'équations qu'on résoud par itération : à l'itération n
n 1 n−1 x y n−1 x y
ϕ i+1, j +1 = 4 (ϕ i, j +2 + m i, j +1Δx − m i, j +1Δy + ϕ i+2, j +2 − m i+1, j +1Δx − m i+1, j +1Δy

+ ϕ i,n−1 x y n−1 x y
j + m i, j Δx + m i, j Δy + ϕ i+2, j − m i+1, j Δx + m i+1, j Δy)

en prenant soin à chaque itération d'enlever la valeur moyenne des ϕ i,n−1j
phases déterminées à une constante additive près
157

notes
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158
Polynômes de Zernike
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159

Les polynômes de Zernike


Décomposition des aberrations de la phase sur une base
 ∞

- Les polynômes de Zernike : ϕ ( ρ) = ∑ ai Z i (ρ)
1
  
avec ai = S −1
pup ∫∫ ϕ (ρ)Z i (ρ)dρ
pupille
  
base orthonormée : S −1
pup ∫∫ Z (ρ)Zi j ( ρ )dρ = δij
pupille
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- Variance spatiale de la phase sur la pupille :


  ∞
σϕ2 = S −1
pup ∫∫ (ϕ (ρ) − ϕ ) dρ = ∑ a
2 2
i (ϕ moyenne spatiale de ϕ )
pupille 2

- Polynômes en r n et cos mθ ou sin mθ avec m ≤ n


Piston Z1 (r,θ ) = 1,
Basculements (tilts) Z 2 (r,θ ) = 2r cosθ, Z 3 (r,θ ) = 2r sin θ
Défocalisation Z 4 (r,θ ) = 3(2r 2 −1)
Astigmatismes Z 5 (r,θ ) = 6r 2 sin2θ, Z 6 (r,θ ) = 6r 2 cos2θ
Comas Z 7 (r,θ ) = 8(2r 3 − 2r)sin θ, Z 8 (r,θ ) = 8(2r 3 − 2r)cos θ
Comas triples Z 9 (r,θ ) = 8r 3 sin 3θ, Z10 (r,θ ) = 8r 3 cos 3θ 160


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de type Zernike
Exemples de surfaces d onde Zernike

au foyer d un instrument
Réponses impulsionnelles

ayant une seule aberration

162
161
Phase turbulente sur les Zernike
- La phase ϕ est une variable aléatoire centrée, les coefficients ai aussi

5
- Variance spatiale moyenne de ϕ : σ 2
ϕ turb = ∑ ai2 = 1,03( D ro ) 3 (rad 2 )
turb
2

- Variances des ai :
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5
tilts : a22 = a32 = 0,45( D ro ) 3
(rad 2 )
5
degré radial n = 2 : a42 = a52 = a62 = 0,023( D ro ) 3

5
degré radial n = 3 : a72 = a82 = a92 = a102 = 0,0062( D ro ) 3

- Covariances presque toutes nulles sauf pour même fonction azimutale a2 a8 ≠ 0



5
- Si on corrige les deux tilts : σϕ2résiduelle = ∑ ai2 = 0,134 ( D ro ) 3
(rad 2 )
4

- Après extraction des N premiers Zernike :



5 5
σ 2
ϕ résiduelle = ∑ ai2 ≈ 0,257N − 6
(D ro ) 3
(rad 2 )
N +1 163

Variances des coefficients de Zernike


pour la turbulence

degré n = 1


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degré n = 2

degré n = 3

loi asymptotique pour n grand

ai2 ∝ (n + 1)−11/ 3 (D /ro ) 5 / 3

164
Spectres temporels des coefficients de Zernike
2
Densité spectrale de puissance : TF ( ai (t))( f ) , f fréquence temporelle


f0 fréquence de coupure modale
f c = 0.3(n + 1) v D
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€ €

−17
f 3


165

Corrélations angulaires des coefficients de Zernike


Corrélations angulaires : ai (α o )ai (α o + α ) ai2


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angle à 50% de corrélation


∝ D ((n + 1)h )
h altitude moyenne

166
Erreur d anisoplanétisme
Analyse de front d'onde dans la direction α1
Imagerie dans la direction α 2 ≠ α1
Expression de la phase turbulente sur les polynômes de Zernike :
 ∞
  ∞

ϕα1 ( r ) = ∑ ai (α1 )Z i ( r ) et ϕα 2 ( r ) = ∑ ai (α 2 )Z i ( r )
i= 2 i= 2
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Mesure des N premiers polynômes de la direction α1


  
N
ϕα1 ( r ) = ∑ ai (α1 )Z i ( r )
i= 2
 
Front d'onde résiduel dans la direction α 2 après correction par ϕα1 ( r )
    N
 ∞

ϕ ( r ) = ϕα 2 ( r ) − ϕα1 ( r ) = ∑ ( ai (α 2 ) − ai (α1 ))Z i ( r ) +
res
α2 ∑ a (α )Z (r )
i 2 i
i= 2 i= N +1

Variance spatiale moyenne résiduelle de la phase après correction :


∞ N
2
σ res = ∑
i= N +1 i= 2
[
ai2 + 2∑ ai2 − ai (α 2 ) ai (α1 ) ]
←+ ++
erreur de
+→ ←+erreur
++ + + ++→
de non isoplanétisme
correction de sur les N polynômes corrigés
N polynômes 167
seulement

notes
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168
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Bruit d analyse

Avec 50 photoélectrons (limité par la diffraction)


σ Δϕ ≈ λ /20

170
169
Bruit de mesure d’un analyseur de Shack Hartmann
(exprimé à la longueur d’onde d’analyse)

Bruit de photons :
2
2 π 2 1 " NT % 2
σ = Δϕ $ ' (radian )
2 n ph # N D &
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N T : largeur à mi-hauteur de la tache image en nombre de pixels


N D : largeur à mi-hauteur de la diffraction en nombre de pixels

Bruit électronique de la matrice de détecteurs


2
2 π 2 σ e2 N S2 " N S % 2
σ Δϕ = 2 $ ' (radian )
3 n ph # N D &
σ e2 : variance du bruit électronique par pixel et par trame (en électrons2 )
N S2 : nombre de pixels dans la zone de calcul du centre de gravité
(généralement N S ≥ 2N T )
171
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172
G. Rousset, Observatoire de Paris, cours « Imagerie à Haute Résolution »

173

Spectre du bruit sur les Zernike


Pour la mesure de la dérivée première de la phase
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# D &5 / 3 −11/ 3
turbulence : ∝ % ( ( n + 1)
$ ro '

−2
bruit : ∝ σ Δ2ϕ ( n + 1)


174
Budget d’erreur en OA
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175
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5 5
σ 2fit = 0,257J − 6 (D ro ) 3

5 5
2
σ temp = 0,243 ( v ro ) 3 f BP− 3
€ ∝ fBP trace ( BB t ) σ Δ2ϕ

Attention à la longueur d onde de calcul du SR et des variances de phase ! 176


Exemple d’un budget d’erreur (WFE) : NAOS
Télescope de 8 m de diamètre
Turbulence : ro = 11 cm dans le visible, vent v = 10 m/s
Magnitude étoile V < 9
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Erreur totale = 219 nm, d où SR=67,6% à 2,2 µm


Sous-échantillonnage spatial et repliement = 180 nm
Erreur temporelle = 36 nm
Bruit = 36 nm
Erreurs de calibration = 40 nm
Flexions mécaniques différentielles = 78 nm
Divers = 73 nm

177

notes
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178
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notes
notes

180
179
Plan du cours (Marc Séchaud 2/2)

Optique adaptative et optique active

Principes et domaines d’application comparés

Optique adaptative

Principaux paramètres
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Composants

Applications à l’astronomie

Limitations physiques

Nouveaux concepts

Optique active
181

Optique adaptative et optique active


L’objectif : la limite de diffraction
résolution angulaire ≈ λ/D
D’où viennent les ennuis
le milieu de propagation : la turbulence
l’instrument : l’évolution au cours de la durée de vie
Les remèdes jumeaux
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

l’optique adaptative
l’optique active
Deux noms pour un même concept
un système asservi pour corriger les aberrations
- évoluant dans le temps
- non prédictives
l’optique active est une optique adaptative lente 182
Plan de la présentation
Optique adaptative et optique active

Domaines d’application comparés

Optique adaptative
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Principe et principaux paramètres

Composants

Application à l’astronomie

Limitations physiques et perspectives

Optique active

183

Principe de l’Optique Adaptative (1/2)


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

184
Principe de l’Optique Adaptative (2/2)
Composants principaux
Correcteur de front d’onde
compense les aberrations du front d’onde incident
Analyseur de front d’onde
mesure les aberrations résiduelles après correction
pour permettre un asservissement en boucle fermée :
les erreurs de commande sont corrigées
ne mesure pas directement les aberrations du front d’onde turbulent
ce qui conduirait à un asservissement en boucle ouverte
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Système de contrôle
déduit les signaux de commande du correcteur
à partir de la mesure des aberrations résiduelles
asservissement échantillonné multivariable
Points clés
Besoin d’un correcteur rapide, à nombre de moteurs et course suffisants,
achromatique
Besoin d’un analyseur à faible bruit de détecteur, à nombre de points de mesure
suffisant, rapide, fonctionnant en “lumière blanche” sur objet étendu
Besoin d’un asservissement minimisant l’écart résiduel de phase après correction
et donc maximisant la qualité de l’image corrigée 185

Dimensionnement d’une optique adaptative

Echantillonnage spatial
Nombre de degrés de liberté :
- nombre d’actionneurs du miroir déformable
- nombre de sous-pupilles de l’analyseur de front d’onde
N ¬ (D/r0) ∝ λ-12/5
2

Echantillonnage temporel
Fréquence d’échantillonnage :
- bande passante mécanique du miroir
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

- fréquence de mesure de l’analyseur


ƒ 10 fois la fréquence d’évolution des fluctuations de phase
ν ƒ 10 v/r0 ∝ λ-6/5
Puissance de calcul
Nombre d’opérations/s :
- produit matrice de commande par vecteur de mesure
Nop/s { N2 ν ∝ r0- 5 ∝ λ- 6

Course du miroir déformable Δe :


Δe ¬ λ (D/r0)5/6 : quasi indépendante de λ (comme l’indice de l’air)
186
Paramètres de l’Optique Adaptative
ordres de grandeur (astronomie - télescope de 8m)
0,5 μm 2 μm 5 μm 10 μm
r0
10 cm 60 cm 1,6 m 3,6 m

⎛D⎞
2
0,5 μm 2 μm 5 μm 10 μm
N ≈ ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ r0 ⎠
avec D = 8 m 6.400 180 12 4
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Course ¡ λ (D/r0)5/6 ≈ 10 μm pour D ≈ 8m indépendante de λ


⎛v ⎞ 0,5 μm 2 μm 5 μm 10 μm
ν ≈ 10 ⎜⎜ ⊥ ⎟⎟
⎝ r0 ⎠
avec v ⊥ = 10 m/s 1 kHz 170 Hz 60 Hz 30 Hz

Puissance de calcul = N2ν 40 Gflops 6 Mflops 10 kflops

0,5 μm 2 μm 5 μm 10 μm
θ Fried
isoplanétique
1,8” 10” 30” 70”
187

Plan de la présentation
Optique adaptative et optique active

Domaines d’application comparés

Optique adaptative
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Principe et principaux paramètres

Composants

Application à l’astronomie

Limitations physiques et perspectives

Optique active

188
Correcteurs de front d’onde

déphasage Δϕ = Δ (ne)
λ
variation de chemin optique Δ(ne)

Δe eΔn
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

nx
ny

Miroir déformable Biréfringent variable


189

Déphaseurs biréfringents
Intérêts potentiels
grand nombre de points de commande
compact
faible tension d’alimentation
développement non-spécifique de l’OA
Matériaux envisageables
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

électro-optiques
rapides
mais excursion limitée
cristaux liquides
grande excursion
temps de réponse court avec excitation bifréquence (TBD)
mais sensibles à la polarisation, chromatiques
et contrôle complexe
Aujourd’hui
les miroirs déformables sont seuls opérationnels
190
Structure de miroirs déformables

segmenté simple
(a priori)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

< environ 10 cm >

continu efficace

moteurs piézoélectriques
191

Moteurs piézoélectriques (PZT)

a) Disque (miroir déformable monolithique)


Δe
= d33 E (avec polarisation permanente longitudinale P)
e
E : champ électrique longitudinal
d33 : coefficient piézoélectrique longitudinal
d33 varie entre 0,3 (classique ) et 0,8 µm (hystérésis) / kV
Tension appliquée V = E e ⇒ Δe = d33 V
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

− la variation d' épaisseur ne dépend pas de l' épaisseur


− course limitée par la tension

b) Pile de disques (Stacked Array Mirror - SAM)


La variation d' épaisseur totale des disques, électriquement
en série, est multipliée par le nombre de disques.
En pratique Vmax ≤ 400 Volts (amplificateurs à état solide).
On déduit le nombre de disques du d33 et de la course désirée.

192
Fréquences de résonance d’un miroir à déformation continue
Le miroir est constitué de deux parties mécaniquement en série :
- la plaque déformable
- le moteur piézoélectrique
Fréquence de résonance fondamentale :
- plaque
- νpl ∝ épaisseur / (distance intermoteur)2
- moteur
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

- en compression : νm c ∝ 1 / hauteur
- en flexion : νm fl = νm c * largeur/hauteur (en général < 1) ⇒ νm fl < νm c
mais les modes de flexion du moteur ne sont généralement pas excités
En pratique
- les plus basses fréquences de résonance du miroir sont celles du moteur
pour des plaques de 10 cm de diamètre, i. e. miroirs déformables classiques :
fréquence de résonance > 10 kHz > bande passante de correction
- pour des plaques de 1 à 2 m de diamètre, i. e. secondaire adaptatif :
fréquence de résonance << 1kHz : dans la bande passante de correction :
⇒ il faut les amortir : contrôle beaucoup plus complexe 193

Miroirs déformables à surface continue

Plaque (PZT) Monolithique (PZT)


grand nombre de moteurs simple et mécaniquement efficace
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

grande bande passante excursion limitée


le plus utilisé abandonné

Membrane (électrostatique) Bimorphe (PZT)


basse tension de commande simple et mécaniquement efficace
qualité optique médiocre nombre de moteurs et bande passante limités
utilisation non opérationnelle utilisation opérationnelle 194
Miroir segmenté
(Thermotrek USA - 1990)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

512 segments
1.536 actuateurs
(piston et tip/tilt)

diamètre 22 cm

application laser
(monochromatique)

195

Miroir à déformation continue 19 moteurs


(Laboratoires de Marcoussis - CGE – 1980 – J.-P. Gaffard)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Vue arrière
10 cm
Moteurs PZT
tubulaires

196
Miroir à déformation continue 19 moteurs
(Laboratoires de Marcoussis - CGE – 1980 - J.-P. Gaffard)

entrée du circuit de
refroidissement
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Face miroir
10 cm
Plaque encastrée

197

Stacked Array Mirror (SAM) 250 moteurs


(USA - 1985)

7 cm
Actuateurs PMN*
haute densité de
moteurs de 2 à 3 mm
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Plaque libre
- bords à contrôler
avec plus de moteurs
- plus dûr à polir

* ferroélectrique électrostictif : course proportionnelle à V2, très sensible à T 198


Miroir à déformation continue SAM 52 moteurs
(Laserdot – 1989 – J.–P. Gaffard & P. Jagourel)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Miroir du système
Come-ON +
Télescope 3,6m
ESO - La Silla - Chili

199

Miroir à déformation continue SAM 250 moteurs


(Cilas – 1997 – J.-P. Gaffard & P. Jagourel)

250 actionneurs

diamètre 12 cm

course 10 microns
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

précision 30 nm

tension 400 V

plaque encastrée

Miroir à 185 moteurs


du système NAOS
ESO / VLT Cerro Paranal

200
Miroir monolithique
(Onera - 1985)

19 électrodes

diamètre disque 6 cm
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

inter-électrode 7 mm

avant traitement
réfléchissant

(course limitée
à 1 - 2 µm / kV)

201

Miroir bimorphe
(Laserdot – 1990 – J.-P. Gaffard & P. Jagourel)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

19 électrodes - diamètre 40 mm
miroir du système PUEO - télescope 3,6 m CFHT (Mauna Kea - Hawaii) 202
Miroirs déformables
Miroirs à actionneurs piézoélectriques (diamètre ~ 10 cm)
☺ technologie mature : ça marche … bien !
un miroir déformable par foyer de télescope

Nouveaux type de miroirs en développement


miroir « secondaire » adaptatif (diamètre 1 à 2 m)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

☺ un miroir déformable commun à tous les foyers


la taille ⇒ fréquences de résonance dans
la bande de correction : à amortir
micro-miroirs déformables (pas inter-moteur < 1 mm)
☺ compacts
☺ très grand nombre de moteurs
course ou rapidité encore insuffisantes ⇒ 2 étages 203

Miroirs secondaires adaptatifs (de 1 à 3 m)


- moteurs voice-coil (Université d’Arcetri, Florence & Microgate, Bolzano - Italie)

secondaire adaptatif du MMT (Ariz. 2002) zérodur ou SiC


336 actionneur - 340 mm de diamètre
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

zérodur ~ 2mm

Aimant collé sur face arrière de la coque (miroir)


(partie mobile du voice-coil)
gap entre coque et corps de référence ~ 50 µm
Senseur capacitif de position
avec électrodes déposées
- sur la face arrière du miroir
- autour d’un moteur sur le corps de référence
sert à asservir le gap et à étouffer les modes
propres de déformation (boucle interne à 80 kHz)

partie fixe du voice-coil


en développement pour le VLT
Cold plate
1.170 actionneurs - 1,12 m de diamètre
2,4 m pour l’E-ELT

- moteurs piézo-électriques (Cilas) : en développement pour l’E-ELT (2,4 m) 204


Micro-miroir déformable à grande densité d’actionneurs

Deformation ∝ V 2
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

actionneurs : 4.096 (64x64)


fréquence de résonance > 2,5 KHz
course mécanique : 3,5 µm, visé 6 µm
(avec planéité à 70 nm rms)
tension : 0 – 200 V

distance intermoteur : 400 µm


couplage intermoteur : 20 à 30%
température d’emploi : [- 30 + 25] °C

205

Principe de la commande d’une optique adaptative


Analyseur Calculateur
Miroir déformable
de Front d ’Onde temps réel
Mesures ? Tensions
{mi} i de 1 à N {vj} j de 1 à M
{mi} : phase résiduelle mesurée après correction
{vj} : incrément de tension entre deux commandes
Mesures calibration Tensions
{mi} i de 1 à N {vj} j de 1 à M
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

relation linéaire entre {mi} et {vj} :


déformation du miroir en régime élastique
linéarité des mesures de l’analyseur
{mi} = D {vj}
D : matrice d’interaction
D n’est pas une matrice carrée et N > M : surdétermination de {vj} à partir de {mi}
{vj} = D* {mi }
D* matrice de commande, pseudo-inverse de D au sens des moindres carrés
D* = (Dt D)-1 Dt
on commande les moteurs directement à partir des mesures de pentes, courbures…
on ne reconstruit pas le front d’onde : c’est le miroir qui le fait 206
Commande : matrice d’interaction
Matrice d' interactio n D
m =D v

On excite successive ment chaque moteur. Par exemple, pour le 3ème :


⎛ a3 ⎞
⎜ ⎟ ⎛0⎞
⎜ b3 ⎟ ⎜ ⎟
0
⎜ c3 ⎟ vecteur de mesure associé au vecteur de tension ⎜ ⎟
⎜ d3 ⎟ ⎜1 ⎟
⎜ ⎟ ⎜0⎟
e3 ⎝ ⎠
⎝ ⎠
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

⎛ a3 ⎞ ⎛ . . a3 . ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎛0⎞
⎜ b3 ⎟ ⎜ . . b3 . ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ c3 ⎟ = ⎜ . . c3 . ⎟ ⎜ ⎟ vecteur associé à la mesure de la déformatio n du miroir
⎜ d3 ⎟ ⎜ . . d3 . ⎟ ⎜ 1 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜⎝ 0 ⎟⎠
e3
⎝ ⎠ ⎝ . . e3 . ⎠

D est la matrice des vecteurs colonne des mesures de front d' onde
correspond ant à l' excitation de chacun des moteurs

La matrice d' interactio n est mesurée avant emploi


de préférence dans les conditions d' observatio n (r0 , objet...).
Le système étant asservi, l' erreur sur la mesure de D n' a pas beaucoup d' effet
(elle peut ralentir légèrement le système pour les hauts ordres) 207

Enregistrement de la matrice d’interaction

On excite les moteurs du


miroir successivement

La déformation du miroir
par un moteur est plus
étroite qu’une sous-pupille.
Sur une sous-pupille
la déformation n’est pas
localement plane
⇒ l’image d’un point source
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

qui se déplace est légèrement


déformée

L’examen visuel de la séquence


permet de détecter un
moteur inactif

position moteur

position spot

sous-pupille

208
Matrice de commande
Soit v , alors m = D v matrice d' interaction D rectangulaire (plus de mesures que de moteurs)
⇒ D m = D D v : D : transposée de D et DtD matrice carrée
t t t

( )-1
⇒ DtD Dt m = v si DtD est inversible
Soit m , alors en général v tel que m = D v n' existe pas car il y a plus de mesures que de tensions

Mais on montre que v estimé = D* m ( )-1 Dt : matrice de commande


avec D* = DtD
2
minimise m - D v estimé au sens des moindres carrés

Mais généraleme nt D tD est singulière car la phase est définie à une constante près
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

2
Il existe une infinité de solution pour minimiser aux moindres carrés la norme m - D v

La diagonalisation de DtD fournit une base de modes (de profils du miroir), indépendants
Si E est la matrice colonne des modes propres de DtD
et si Δ est la matrice diagonale des valeurs propres λ q : DtD = E Δ E t
et la norme de la mesure mq associée à un vecteur propre Eq est λ q
⇒ chaque valeur propre représente la sensibilité de l' analyseur aux modes propres
Il existe au moins une valeur propre nulle : le piston est à dérivées donc à mesures nulles
Pour les modes à λ q nulle on impose 1/λ q = 0 dans la matrice diagonale Δ−1 notée Δ ' −1
⇒ pseudo - inverse (DtD)-1 = E Δ' −1 E t (ceci revient à choisir V à norme minimale)
D * = (E Δ ' −1 E t ) Dt appelée inverse généralisé e
* 209

Commande numérique
Si pour les premiers développements l' asservissement était analogique
il est devenu échantillonné en profitant des progrès des calculateurs numériques

Un calculateur numérique est plus souple d' emploi et rapidement reconfigurable

Seule l' amplification des tensions entre sorties du calculateur et moteurs


du miroir déformable reste analogique
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Algorithmes

Partie statique (commande spatiale)


vecteur des incréments de tensions à l'instant k :
vk = D* mk
avec mk : vecteur des mesures à l' instant k
Partie dynamique (commande temporelle )
vecteur des tensions appliquées à l' instant k :
Vk +1 = Vk + g vk (intégrateur simple)
* g < 1 détermine le compromis stabilité - précision 210
Précision de reconstruction du miroir : fonction d’influence
Une fonction d' influence est la déformée du miroir sous l' action d' un moteur
les autres moteurs n' étant pas actionnés mais exerçant une force de rappel

1 Fonction du ième moteur


Fi(x,y)

0,5

c
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

i-1 i i+1
0
-1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5

Au droit du premier actuateur voisin : coefficient de couplage mécanique C

C est déterminé d’abord par l’épaisseur de la plaque

Plaque épaisse :
- facilité et qualité du polissage
- qualité de la reconstruction
- mais amplitude de la déformation plus faible 211

Précision de reconstruction par le miroir


Déformation du miroir
M
ϕmiroir (x, y) = ∑ Vi Fi (x, y) M moteurs avec fonction d' influence Fi
i =1
Matrice d' int eraction mécanique
ϕmiroir = Dmécanique V
Dmécanique : matrice des vecteurs colonne des Fi (modélisation ou mesure)
dimension de Dmécanique : N x M
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

N : nombre de points de définition de Fi


Dmécanique est déterminée essentiellement à partir de Fi mesurées
Matrice de reconstruction par le miroir
*
Dmécanique t
(
= Dmécanique Dmécanique -1 Dmécanique
t
)
Erreur de reconstruction par le miroir d' une déformation ϕ
*
ε = ϕ - ϕmiroir = (I − Dmécanique Dmécanique ) ϕ = Emiroir ϕ
variance de l' erreur de reconstruction pour un mode de Zernike zi :
σ 2Z = ε z i ε z i = zi Emiroir
t
Emiroir zi (rd2 ) avec Emiroir = I − Dméca Dméca
*
i
212
*
Mesure de la fonction d’influence
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Interféromètre Zygo

213

Commande modale : il existe plusieurs bases de modes propres


1) Modes propres de correction par le système miroir + analyseur
DtD est la matrice de covariance du couplage des moteurs vu par l’analyseur
La diagonalisation de DtD fournit les vecteurs propres du système qui sont des
profils particuliers de la surface d’onde corrigée, des modes propres du système

La propagation du bruit de mesure varie comme l’inverse de la valeur propre


Les modes mal vus peuvent plus dégrader l’image que l’améliorer : il faut les filtrer

2) Modes propres de la turbulence


Les modes de Zernike concentrent l’énergie sur un nombre restreint de
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

modes et sont presque les modes propres de la turbulence

Ces modes propres diffèrent, plus ou moins, des modes propres du


système de correction : il faut optimiser leur commande

Temporellement, ces modes sont caractérisés par leur densité spectrale de


puissance et leur bruit de mesure dont il faut tenir compte

3) Modes propres des miroirs de correction


Modes propres mécaniques du miroir déformable et du miroir de pointage
Un problème particulier se pose dans le cas des grands miroirs adaptatifs où
les fréquences de résonance sont dans la bande temporelle de correction

Quelle base choisir : pas de réponse universelle 214


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

215

Plan de la présentation
Optique adaptative et optique active

Domaines d’application comparés

Optique adaptative
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Principe et principaux paramètres

Composants

Application à l’astronomie

Limitations physiques et perspectives

Optique active

216
European Southern Observatory (ESO)

Very Large Telescope (VLT)


au mont Cerro Paranal (Chili)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

4 télescopes de 8m

UT4 (« Yepun »)
équipé
de l’optique adaptative NAOS

217

Nasmyth Adaptive Optics System (NAOS)


sur l’un des foyers Nasmyth de l’UT4 du VLT
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Primaire du VLT NAOS

218
NAOS
Structure mécanique

Diamètre : 2 m

Longueur : 3 m
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Epaisseur : 0,7 m

Poids : 2,3 tonnes

Supporte CONICA
caméra IR (2,2 microns) :
800 kg

Tourne autour de l’axe


optique pour la dé-rotation
de champ

* 219

NAOS
Schéma optique

Foyer d’entrée de la caméra d’observation CONICA

Miroir déformable Dichroïque


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

(pupille)

Foyer d’entrée
des analyseurs
IR et VIS

Miroir de pointage fin (« tip/tilt »)

Foyer Nasmyth VLT

220
Première lumière le 25 novembre 2001

Mv = 8
λ = 2,2 µm
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

221

Image NAOS : champ d’étoiles NGC 3603


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Image Hubble Image VLT/NAOS - CONICA


Space Telescope champ 27 sec d ’arc 222
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative Images de la Lune @ 2,3 μm 100m

26'’ = 45 km

Avec correction par NAOS

Sans correction Analyse de front d’onde sur un pic


(3'' de diamètre) à 20” du
centre du champ
223

Optique Adaptative + traitement a posteriori


restauration d’image corrigée par OA
Observation du satellite de Jupiter Ganymède à l’Observatoire de Haute Provence
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Image déconvoluée Base de donnée JPL


Sans OA Avec OA (code Mistral Onera) (Voyager – Galileo)
Banc ONERA d’Optique Adaptative, λ = 0,85 µm (ro = 7cm), champ 3,8’’, télescope de 1,52m

224
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative
Juin 2004 : première image d’exoplanète avec NAOS

225

Plan de la présentation
Optique adaptative et optique active

Domaines d’application comparés

Optique adaptative
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Principe et principaux paramètres

Composants

Application à l’astronomie

Limitations physiques et perspectives

Optique active

226
Limites physiques de l’optique adaptative
Précision de mesure du front d’onde
bruit de photons
décroît avec la luminosité de la source
croît avec la dimension angulaire de la source
limite ultime : le flux fixe le degré maximum de correction
Précision de reconstruction
du miroir déformable
de la boucle d’asservisement
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

non limitées en théorie


Erreurs d’échantillonnage (spatial et temporel)
fonction de r0 et de la vitesse du vent
Erreur de repliement de spectre
fonction de la DSP de l’objet
Anisoplanétisme
limite le champ
Eventuellement
aberrations non communes voies imageur - analyseur
bruit de photons du fond (IR)
scintillations 227

Limites physiques de l’optique adaptative :


nouveaux concepts envisagés

Luminosité de l’objet
précision de mesure du front d’onde limitée
étoile laser
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Anisoplanétisme
champ de correction limité
OA multiconjuguée

Scintillations
dynamique image limitée et bruit radiométrique
OA extrême et OA multiconjuguée

228
Principe de l’étoile laser (A. Labeyrie & R. Foy - 1985)

Mie (<15 km)


Etoile naturelle Δh Diffusion laser Rayleigh
résonnante (Na vers 90 km)

h
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Turbulences

Flux reçu

Laser
t pulsé
0 2h/c 2(h+Δh)/c
fenêtre de détection OA 229

Limites du principe de l’étoile laser


Erreur de mesure due à « l’effet de cône »

plus l’étoile laser est haute


plus faible est l’erreur

intérêt de la diffusion résonnante
sur les couches de sodium vers 90 km
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

pour de très grands diamètres


il faut plusieurs étoiles laser

Les basculements ne sont pas mesurés

la déviation angulaire du faisceau montant


est compensée au retour (réfraction)

il faut mesurer les basculements autrement
Optique adaptative (90% de la variance des perturbations) 230
Expérience d’étoile artificielle créée par laser (1/3)

expérience Onera

observatoire de la Côte d’Azur


télescope laser-lune (1 m)
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

laser 1J – 10Hz
λ = 0,53 µm

diffusion Mie et Rayleigh


(15 km environ)

231

Expérience d’étoile artificielle créée par laser (2/3)


images focales de Hartmann-Shack
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Etoile laser (15 km)


Etoile naturelle (Véga) analyseur à CCD intensifié
analyseur à CCD faible bruit à porte temporelle
232
Expérience d’étoile artificielle créée par laser (3/3)

λ / r0
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

5 arcsec

Image
Etoile (Véga) Etoile laser (15 km)
longue pose

☺ θ0 >> λ / r0 vérifié pour les angles zénithaux modérés


☺ le speckle laser est moyenné (longueur de cohérence laser < Δh couche)
l’image laser courte pose plus large que λ/r0 (double trajet, qualité laser)
elle est fixe en raison de la compensation des déviations aller-retour
233

Optique Adaptative avec étoile laser


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Starfire Optical Range – Air Force Research Lab. New Mexico


image non corrigée somme d’images courte-pose
corrigées et recentrées 234
ANISOPLANETISME
EN OPTIQUE ADAPTATIVE « CLASSIQUE »
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Evolution de la réponse impulsionnelle dans le champ (positions discrètes)


rapport de Strehl maximum sur l’axe

L’anisoplanétisme est dû aux couches hautes


235

Anisoplanétisme sur les images corrigées par OA


Turbulences proches du sol
Turbulences proches du sol et en haute altitude
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Images VLT / NAOS


Étoile de référence Effet d’anisoplanétisme

Élongation de l’image corrigée dans la direction de l’étoile de référence 236


Optique Adaptative Multi-Conjuguée (OAMC) :
pour augmenter le champ au-delà du domaine isoplanétique

Méthode : corriger ϕtotal (θ>θ0) = Σ ϕhi avec plusieurs analyseurs et miroirs

Analyse de front d’onde


- multi-directionnelle : nombre de directions fonction du profil du CN2 et ∝ (θ/θ0)2
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Miroirs déformables
- soit conjugués avec les principales couches turbulentes : « layer-oriented AO»
- soit orientés vers les directions d’intérêt : «star-oriented AO»

Commande
- à partir d’interpolation des mesures de front d’onde
- de type bayésienne, avec prise en compte d’a priori : Kolmogorov, profils de CN2…
(Cf cours Mugnier – Conan)
237

OA Multi-Conjuguée : schéma de principe


E2

E1 E3

H2 E1

H1
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

OA « classique » 1 étoile guide – 1 miroir

télescope
MD 2

MD 1 E2
E1

commande
E3

ASO 3 ASO 2 ASO 1

238
OAMC 3 étoiles guides – 2 miroirs
OA Multiconjuguée : évolution de la PSF dans le champ
influence du nombre de miroirs et d’analyseurs
(simulation) Strehl Ratio
bord de champ

SR=9%
SR=40%
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

SR=30%

SR=40%

5 Guide Stars (analyseurs) 1 à 3 Equivalent Layers (miroirs) 239

Optique Adaptative Multi-Conjuguée :


pour corriger les fluctuations d’intensité sur l’axe

Méthode : corriger ψturbulent = <ψ> exp (χ + iϕ)

Miroirs déformables
- un miroir déformable introduit dans son plan des différences spatiales de phase ϕ
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

- un miroir déformable provoque à distance des variations de phase et d’amplitude χ

Analyseur de front d’onde


- unique s’il mesure les différences de phase et les fluctuations d’amplitude
- fonctionnement difficile en fortes scintillations (points à intensité pupillaire nulle)

Commande
- de type bayésienne (Cf cours Conan/Mugnier)

240
Nouvelles perspectives d’application en astronomie

Détection d’exoplanètes
Planète peu contrastée par rapport à l’étoile
OA à très haut rapport de Strehl (OA “extrême”)

Imagerie de galaxies et d’amas d’étoiles


Objet plus large que le domaine isoplanétique
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

OA MultiConjuguée
Extremely Large Telescope (~ 40 m)
Très haute résolution angulaire
OA avec quelques 10.000 actuateurs

Imagerie par forte turbulence


Effet majeur des scintillations et de l’anisoplanétisme
OA MultiConjuguée

241

Autres perspectives d’application

Observation de satellites depuis le sol

Atmospheric Turbulence
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

00
11
11
00
00
11 00
11
11
00
00
11 00
11 Telescope 2
Telescope 1 00
11 00
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Télécommunications laser
en espace libre

Imagerie 3D de la rétine

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ADAPTIVE OPTIQUE A HAUTE DYNAMIQUE
détection d’exo-planètes de type Jupiter
Projet ESO SPHERE pour le VLT (première lumière prévue en 2012)
Collaboration : Obs. de Grenoble, Marseille, Meudon, Genève et Onera (OA)
OA : 1.300 moteurs, 1 kHz, λ = 2,2 µm ⇒ SR = 90% @ r0 =80cm
+ coronographe en amont ⇒ extinction de l’image de l’étoile
Simulation d’image
compagnon : Δm = 9 @ 8 λ/D de l’étoile
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Pupille de l’analyseur image courte-pose image longue-pose


de Shack-Hartmann
* 243

Extremely Large Telescopes ELT’s


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

ESO project : OWL 100 m class !


OverWhelmingly Large Telescope ⇒ Originally Was Larger …from 100 to 42 meters244
Plan de la présentation
Optique adaptative et optique active

Domaines d’application comparés

Optique adaptative
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Principe et principaux paramètres

Composants

Application à l’astronomie

Limitations physiques et perspectives

Optique active

245

Limite des télescopes passifs


Rigidité suffisante pour éviter les déformations

⇒ poids élevé

Stabilité suffisante pour conserver en cours d’utilisation la

qualité optique établie au sol


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

⇒ matériaux très stables

⇒ contrôle thermique précis

Qualité optique assurée

⇒ polissage et surtout contrôle optique plus difficiles


Limite technologique voisine de 2 à 3 m 246
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative
Optique Active : schéma de principe

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247
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

3,6 m passif

3,6 m NTT actif


3,6 m

Le passé

Télescopes de 3,6 m ESO - La Silla Chili


LICK telescope

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249
Télescope actif de 3,6 m

Starfire Optical Range


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

Air Force Research Lab.

Albuquerque
New Mexico

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Comparaison Optique Adaptative - Optique Active

Optique Active Optique Adaptative


Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

252
Bibliographie (1/2)
V.I. TATARSKI
"Wave propagation in a turbulent medium", Dover publication, New-York, éditions
de 1961 et 1967.
Historiquement premier ouvrage de référence sur le sujet. Il décrit la phénoménologie
de la turbulence atmosphérique et pose les bases théoriques de sa modélisation. La
modélisation des effets sur la propagation optique est aujourd’hui un peu dépassée.

F. RODDIER
"The effects of atmospheric turbulence in optical astronomy", Progress in Optics
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

XIX, North Holland 1981, E. Wolf Editor.


Article de référence, très didactique. Il traite magistralement du formalisme et des
principaux résultats observationnels. Limité aux applications à l'astronomie.

R.E. HUFNAGEL
"Propagation through atmospheric turbulence", IR Handbook, chapitre 6, Wolfe
Zissis Editor.
Article donnant les principales formules de travail pour ingénieur.

R.B. BELAND
"Propagation through atmospheric optical turbulence", Infrared Electro-Optical
Systems Handbook, Volume 2, SPIE Press, F.G. Smith Editor.
Nouvelle version de l'ouvrage précédent, il met l'accent sur l'aspect météorologique.
253

Bibliographie (2/2)
J.H. GOODMAN
"Statistical Optics", J. Wiley Editor, 1985.
Ouvrage de référence. Il traite de façon rigoureuse et moderne les principales
questions de fond de la formation d'image, en particulier à travers la turbulence, et de
la détection.

"Laser beam propagation in the atmosphere", Topics in Applied Physics, Volume


25, Springer Verlag, 1978.
Ouvrage rédigé par de nombreux auteurs réputés. Manque d'unité mais couvre bien
l'ensemble du sujet.
Marc Séchaud – ONERA – cours turbulence et optique adaptative

L. C. ANDREWS, R. L. PHILLIPS
"Laser beam propagation through random media", SPIE Editor, 1998
Traite, de façon cohérente et très mathématique, la propagation des faisceaux laser et en
particulier des systèmes de télécommunication. Gagnerait à mettre l’accent sur
l’interprétation physique et les applications.

F. RODDIER, J. BECKERS, P. LENA, P.-Y. MADEC, M. NORTHCOTT, G.ROUSSET,


D. SANDLER, M. SECHAUD "Adaptive optics in astronomy", Cambridge University
Press, F. Roddier Editor, 1999.
Traite de la propagation et de l'imagerie à travers la turbulence, de la simulation, des
composants, des systèmes opérationnels, de l'étoile laser et des résultats astrophysiques.
Premier ouvrage de synthèse sur l'optique adaptative. Ecrit pour les étudiants de
troisième cycle, les chercheurs et les ingénieurs opticiens, il fait aujourd’hui référence.
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