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Fiche de lecture
• Philippe CLERGEAU est professeur en écologie au muséum d’histoire naturelle. C’est un des
premiers à avoir prôné l’implantation de la biodiversité en ville en 1990.
Il a fait de nombreuses recherches en écologie urbaine et notamment sur les constructions
des biodiversités urbaines et sur l’influence des paysages sur les dispersions animales. Son
travail porte sur les relations entre écologie et planification multi-scalaire. Il dirige des travaux
pluridisciplinaires nationaux sur les trames vertes urbaines et sur la végétalisation des
bâtiments.
Philippe Clergeau est également consultant en écologie urbaine et écologie des territoires
depuis 2011.
Cet article co-écrit avec Guy DESIRE est publié en 1999 dans la revue mappemonde et
s’intitule : « Biodiversité, paysage et aménagement : du corridor à la zone de connexion
biologique ». Lors de nos recherchent nous n’avons trouvé aucune informations concernant
Guy DESIRE, excepté son lieu de travail. Il travaillait au CETE, le Centre d’Etudes techniques
de l’Equipement. C’est un service décentralisé de l’Etat et placé sous tutelle du ministère de
l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la mer. Le CETE réalise des
prestations d’ingénieries diverses (infrastructures et transports, ville et territoire,
environnement).
• Mappemonde est une revue trimestrielle sur l’image géographique et les formes du
territoire. Elle vise à améliorer les connaissances géographique et de l’information sur les lieux
et les territoires. Elle s’appuie sur des données graphiques telles que des cartes, des croquis,
des représentions 3D, SIG…etc. La revue embrasse une large palette de disciplines :
écologie, archéologie, art, sociologie, ne se limitant pas à la géographie. Mappemonde
s’adresse à des lecteurs avertis tels que des chercheurs, enseignants ou encore des
étudiants.
• le contexte : l’article s’inscrit dans la continuité des orientations adoptées lors du sommet
de la Terre qui a eu lieu en 1992 à Rio. C’est à cette époque qu’émerge une prise de
conscience en faveur du développement durable et de la biodiversité. Les ressources sur
terre ne sont pas extensibles. Les dirigeants du monde entier se réunissent donc pour décider
de l’avenir de la Terre, adoptant diverses mesures.
Résumé de l’article :
L’écologie du paysage est de plus en plus sollicitée dans les décisions d’aménagements du
territoire. Les auteurs nous explique que les « tâches d’habitat sont des structures paysagères
qui apparaissent ponctuellement et isolément dans un espace dominant caractérisé par une
certaine uniformité d’occupation du sol ». Ces « tâches d’habitat », sont généralement
dispersé dans un espace donné : bois au sein d’un espace agricole par exemple.
Cependant, la diversité biologique dépend de plusieurs facteurs comme l’âge des arbres,
leurs essences, l’écartement…, etc. En effet, chaque espèce floristique et faunistique n’a pas
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Plateau « Paysage(s) » - Langage et discours ENSAP BX
les mêmes besoins et l’ensemble de ces facteurs auront une incidence sur la répartition et la
présence de certaines espèces dans le paysage.
« Les corridors biologiques sont des éléments paysagers linéaires qui permettent la dispersion
d’espèces animales ou végétales entre deux habitats, au sein d’un environnement plus ou
moins hostile, la matrice : une haie entre deux bosquets, un ruisseau entre deux étangs, voire
un col entre deux vallées ». La circulation des populations animales et végétales semble
indispensable aux yeux des scientifiques qui ont écrit cet article. Des populations qui ne
peuvent pas se disperser à cause de la fragmentation de leur habitat dans le paysage
entraine un appauvrissement de leur pool génétique. Sous la pression de l’artificialisation des
sols, des mesures ont été adoptées pour conserver la dimension écologique du paysage.
C’est par exemple la multiplication des liens entre les différentes tâches d’habitat qui permet
de favoriser la biodiversité dans des structures de paysages appelées : « Zone de connexion
biologique ». Cette notion avait été développée par Paillat et Butet en 1994. En effet,
plusieurs corridors biologiques de diverses natures favorisent la multiplication des espèces,
« s’intéresser à tout un ensemble de corridors ou de structures susceptibles d’être utilisés par
toutes sortes d’animaux ».
La structure de l’article :
Dans son introduction, les auteurs nous donnent tout d’abord une définition du
paysage. Ils développent ensuite les unités écologiques du paysage, en les décrivant et en
définissant les notions de corridor écologique et de tâches d’habitat. Le fonctionnement
écologique du paysage est ensuite abordé. L’étude de ce qui compose le paysage, les
relations qui existent entre les distributions spatiales des populations et des éléments formant
le paysage sont par la suite développés. Il y a une organisation des populations en lien avec
l’organisation du territoire (état des lieux).
Dans la partie suivante intitulée « Des concepts aux applications », les auteurs
développent un cas concret qui introduit les zones de connexions biologiques.
Enfin, les auteurs concluent leur article en deux parties. La première traite des zones
de connexions biologiques qui sont aujourd’hui prise en compte comme un objet de gestion
du territoire. La deuxième partie propose des orientations pour les années à venir comme
limiter les mesures compensatoires. Philippe Clergeau et Guy Désiré ont constaté que tous les
acteurs de l’aménagement de l’espace ne mettent pas en pratique ce concept.
Conclusion :
Les auteurs aboutissent à une définition de ce que sont les zones de connexion écologiques.
En effet leur texte a pour vocation de définir de manière scientifique ces grands principes
écologiques. C'est un texte informatif plus qu'un texte argumentatif. Il amorce également des
débuts de solutions pour améliorer la situation.
• Nathalie BLANC est à la fois géographe et artiste. Elle a suivi, parallèlement à ses études de
géographie, trois années d'arts graphiques. Elle est aujourd'hui chercheure en géographie
urbaine au laboratoire LADISS (Laboratoire Dynamiques Sociales et recomposition des
espaces). Au CNRS, elle est responsable de l'équipe « L'environnement vers un nouveau
paradigme ? », et co-animatrice du programme national ANR (Agence Nationale de la
Recherche) sur les trames vertes urbaines. Sa formation à la fois scientifique et artistique lui
permet d'avoir une vision du paysage assez large. Son champ de recherche est tourné vers
l'analyse et l’évaluation de la faible importance accordée à la nature en milieu urbain, ainsi
que sur un questionnement lié à l'appréciation esthétique de la nature et à l'art
environnemental.
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Plateau « Paysage(s) » - Langage et discours ENSAP BX
• Philippe CLERGEAU
Ainsi, les deux auteurs, qui travaillent ensemble sur la trame verte dans la ville, sont
complémentaires. Philippe CLERGEAU, grâce à ses connaissances en écologie, explique le
fonctionnement d'une trame verte, tandis que Nathalie Blanc nous permet de comprendre
comment une telle structure peut s'intégrer dans les villes.
• La revue : Le texte est un article tiré de la revue Urbanisme et a été publiée en 2010. Revue
de référence de ceux qui font la ville, qui la pensent et qui l'étudient. Elle rassemble débats et
réflexions liés à la ville, et présente de nombreux projets urbains, ainsi que des points de vue
des décideurs, des professionnels des opérateurs mais aussi de photographes, d'artistes ou
d'écrivains.
Résumé du texte
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Plateau « Paysage(s) » - Langage et discours ENSAP BX
verts, les approches sociogéographiques actuelles conçoivent la nature en ville plutôt dans
sa dimension relationnelle et esthétique ». L’individu se sent bien dans l’environnement dans
lequel il se trouve permettant ainsi de le réconcilier avec la nature. L’élément naturel devient
donc une externalité positive participant au bien être des habitants.
Conclusion :
Dans ce texte les auteurs abordent dans un premier temps trame verte comme une réalité
matérielle qui permet de faire circuler des populations animales et végétales dans un espace
défini. Dans un deuxième temps, la réflexion est orientée vers le caractère de social que peut
prendre la trame verte en ville. Les habitants se sentent bien et possèdent une image positive
de la nature
Les mots clés que nous avons identifiés sont les suivants :
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Plateau « Paysage(s) » - Langage et discours ENSAP BX
Synthèse
Lors de la deuxième semaine de plateau, nos recherches sur la définition du paysage d’un
point de vue de sciences avaient abouti à la conclusion suivante :
Le paysage du point de vue des sciences naturelles, est un milieu, ce qui induit donc des
limites. On peut observer en fonction de notre position sur Terre la répartition et les
interactions entre les végétaux et les êtres vivants à un instant donné. Il y a donc dans cette
définition la notion d’espace-temps. En effet, en fonction des époques ou mêmes des saisons
le paysage sera différent. Ce n’est pas un élément pérenne dans le temps mais qui évolue
constamment. Le paysage intègre la géomorphologie du milieu, ce n’est donc pas
simplement ce que l’on peut observer en surface mais aussi ce qui se trouve dans le sol. Le
sol ayant d’ailleurs une importance toute particulière pour le botaniste qui s’intéresse au
substrat sur lequel se développe les végétaux.
Au fil des siècles, il a subi des transformations radicales. C’est pour cette raison que depuis
quelques décennies, le paysage d’un point de vue écologique est au centre des discussions.
C’est au sommet de la Terre à Rio en 1992 que l’on aborde des notions de biodiversité ou
encore de développement durable.
Le paysage est le reflet des interactions entre l’environnement et les pratiques humaines.
Nous avions donc constaté que les sciences naturelles se voulaient descriptives quant à la
définition du paysage. Dans les deux textes que nous avons analysé, on retrouve cet aspect
matériel. En effet, les corridors biologiques permettent de rétablir des continuités écologiques
entre les zones d’habitats qui sont directement corrélés au domaine de l’écologie, de la
géographie (pour son positionnement dans l’espace). Cependant, nous avons également
constaté que les sciences de la nature intégraient une dimension immatérielle du paysage.
Cette notion est principalement abordé dans l’article de 2010, intitulé « installer une trame
verte dans la ville ? ». Les auteurs font référence à l’aspect social que revêtent les trames
vertes. Les habitants se fédèrent autour de jardins ouvriers, ils se mobilisent autour d’un intérêt
commun créant ainsi entre eux du lien social. Dans ce tissu urbain dense, les citadins savent
qu’ils se trouvent à proximité d’un lieu qui pour eux est synonyme de bien être et possède
donc une dimension esthétique.
Lorsque des projets de corridors biologiques sont proposés par les élus, leur intention n’est pas
seulement de créer une continuité. Derrière ces projets se cachent des enjeux politiques
autour de la valorisation des paysages. En effet, un citoyen satisfait des actions mises en
place par un élu, lui apportera généralement sa voie au prochain scrutin.
Ces deux textes écrits à une décennie d’intervalle n’abordent pas le projet de paysage de la
même manière. Dans l’article datant de 1999, intitulé « biodiversité, paysage et
aménagement : du corridor à la zone de connexion biologique », la trame verte est perçue
comme un outils d’aménagement du territoire purement technique, permettant uniquement
de relier deux zones d’habitats coupées par des infrastructures. A l’inverse, l’article de 2010,
offre en plus de la dimension matérielle, un aspect social du projet de paysage. Il y a donc
eu une évolution de la place des sciences de la nature dans l’action de paysage.