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Captage et traitement des aérosols

de fluides de coupe

6 GUIDE PRATIQUE DE VENTILATION


L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

Dans le domaine de la prévention des risques


professionnels, l’INRS est un organisme
scientifique et technique qui travaille, au plan
institutionnel, avec la CNAMTS, les CRAM-CGSS et
plus ponctuellement pour les services de l’État
ainsi que pour tout autre organisme s’occupant
de prévention des risques professionnels.
Il développe un ensemble de savoir-faire
pluridisciplinaires qu’il met à la disposition de
tous ceux qui, en entreprise, sont chargés de la
prévention : chef d’entreprise, médecin du travail,
CHSCT, salariés. Face à la complexité des
problèmes, l’Institut dispose de compétences
scientifiques, techniques et médicales couvrant
une très grande variété de disciplines, toutes au
service de la maîtrise des risques professionnels.

Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documents


intéressant l’hygiène et la sécurité du travail :
publications (périodiques ou non), affiches,
audiovisuels, site Internet… Les publications
de l’INRS sont distribuées par les CRAM.
Pour les obtenir, adressez-vous au service
prévention de la Caisse régionale ou de la Caisse
générale de votre circonscription, dont l’adresse
est mentionnée en fin de brochure.

L’INRS est une association sans but lucratif


(loi 1901) constituée sous l’égide de la CNAMTS
et soumise au contrôle financier de l’État. Géré
par un conseil d’administration constitué à parité
d’un collège représentant les employeurs
et d’un collège représentant les salariés,
il est présidé alternativement par un représentant
de chacun des deux collèges. Son financement
est assuré en quasi-totalité par le Fonds national
de prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles.

Les Caisses régionales d’assurance maladie


(CRAM) et Caisses générales de sécurité
sociale (CGSS)

Les Caisses régionales d’assurance maladie


et les Caisses générales de sécurité sociale
disposent, pour participer à la diminution
des risques professionnels dans leur région,
d’un service prévention composé d’ingénieurs-
conseils et de contrôleurs de sécurité.
Spécifiquement formés aux disciplines
de la prévention des risques professionnels
et s’appuyant sur l’expérience quotidienne
de l’entreprise, ils sont en mesure de conseiller
et, sous certaines conditions, de soutenir
les acteurs de l’entreprise (direction, médecin
du travail, CHSCT, etc.) dans la mise en œuvre
des démarches et outils de prévention les mieux
adaptés à chaque situation.
Ils assurent la mise à disposition de tous les
documents édités par l’INRS.

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ED 972
GUI DE PRAT I QUE DE VENT I LAT I ON N°6

Annule et remplace ED 680

6.Captageettraitement
desaérosolsdefluides
decoupe
e guide concerne les opérations effectuées avec des fluides de coupe sous
C forme d’huiles minérales entières ou de fluides aqueux, notamment lors
de l'enlèvement ou de la déformation des métaux. Il traite des risques asso-
ciés à ces opérations et des moyens de les prévenir par une ventilation appro-
priée.
Il aborde les points suivants :
■ nature et évaluation des risques (additifs, effets sur la santé, valeurs
limites d'exposition, métrologie des aérosols de fluides de coupe) ;
■ conception d'une installation de ventilation (captage localisé, ventilation
générale, apport d'air de compensation, circuits de transport, traitement
et rejet de l'air pollué) ;
■ contrôle et maintenance d'une installation de ventilation.

Une série de dossiers techniques, présentant des solutions précises aux pro-
blèmes pouvant être rencontrés sur les installations réelles, figure en fin de
guide.
쐌 ventilation 쐌 captage 쐌 brouillard de fluide de coupe

C
e document a été établi par un tage et de ventilation et au traitement des
groupe de travail constitué polluants captés.
sous l'égide de la Caisse natio- L'objectif final à atteindre est le main-
nale de l'assurance maladie et tien de la salubrité de l'air aux postes de
comprenant des spécialistes en ventila- travail et dans les ateliers, telle qu'elle est
tion et nuisances chimiques des Caisses définie par les textes réglementaires ou
régionales d'assurance maladie et de par les normes et les règles de l'art.
l'Institut national de recherche et de Les critères de ventilation proposés
sécurité. Lors de son élaboration, les constituent donc des moyens minimaux
organismes professionnels suivants ont permettant d'atteindre les objectifs rete-
été consultés : Centre technique des nus dans la majorité des cas, sous réserve
industries mécaniques (CETIM), Centre que l'ensemble des sources de pollution
technique des industries aérauliques et soit traité.
thermiques (CETIAT), Union intersyndi- Ce guide, comme tous ceux qui sont
cale de matériel aéraulique, thermique et publiés dans cette série, sera régulière-
frigorifique (UNICLIMA), Centre tech- ment réexaminé à la lumière des
nique de l'industrie du décolletage remarques éventuelles formulées par les
(CT DEC). utilisateurs et des résultats d'études nou-
L’ambition de ce guide est de servir de velles conduites sur ce thème.
document de référence à l'usage des per-
sonnes et des entreprises concernées par
la conception, la réalisation, l'utilisation
et le contrôle des installations de captage
et de traitement des aérosols dégagés
1. Domaine
dans les ateliers où sont mis en œuvre d'application
des fluides de coupe.
Ce document, se voulant avant tout un Ce guide est applicable aux opérations
guide pratique, aborde essentiellement d’enlèvement ou de déformation des
les points relatifs à la nature et à l'évalua- métaux effectuées avec des fluides de
tion du risque dû aux fluides de coupe, à coupe sous forme d'huiles entières ou de
la conception des installations de cap- fluides aqueux.
2

Ceci concerne : ment d’hydrocarbures de synthèse (poly- des micro-organismes (formaldéhyde,


쐌 les machines travaillant par enlève- alkyl-benzènes) ; triazines).
ment de matière : tours à décolleter 쐌 les fluides aqueux dont on
(monobroche, multibroches), recti- recherche surtout les qualités de refroi- Les biostatiques
fieuses, fraiseuses, aléseuses, perceuses dissement, parmi lesquels il est possible Plus récents, ils confèrent aux fluides
(monobroche, multibroches), machines de distinguer : des propriétés de résistance améliorées.
à brocher, fileter, tarauder, tailler les ■ les émulsions et micro-émul-
engrenages… ; sions : ce sont des dispersions de Les parfums et colorants.
쐌 les machines travaillant par défor- gouttelettes d’huile plus ou moins
mation de matière : machines de frappe à fines (10-3 à 2 μm de diamètre) sta-
froid, presses de découpage ou d’embou- bilisées par un émulgateur ; 2.2. Caractéristiques
tissage, machines à rétreindre… ■ les solutions : tous les composés des polluants
sont solubles dans l’eau ; on trouve
N’entrent pas dans le champ d’applica- fréquemment des produits de syn- Les polluants émis lors de l'usinage
tion du présent guide, en raison de leurs thèse (polyglycols…). peuvent être des composants de base du
aspects techniques très spécifiques : Dans les deux cas la concentration de fluide, des produits de dégradation ther-
쐌 les verreries mécaniques, matières actives dans l’eau varie de 2 à mique et des particules solides en prove-
쐌 l’industrie textile (tissage en parti- 10 %. nance des matériaux usinés ; ils sont émis
culier), sous forme de vapeurs et d’aérosols.
쐌 les bains de traitement thermique Les fluides de coupe, de formulation À la liste des additifs introduits volon-
(trempe à l’huile), complexe, contiennent en général de tairement dans la formulation d’un fluide
쐌 les salles d’essai de moteurs, nombreux additifs appartenant à des de coupe, il faut ajouter les constituants
쐌 l’usinage par électroérosion, familles chimiques très diverses. dangereux qui accompagnent les pro-
쐌 l’application d’huile de décoffrage, La liste des produits cités ci-dessous duits de base pétroliers et ceux qui peu-
쐌 les presses à injecter ou à mouler n’est pas exhautive. vent apparaître au cours du travail d’usi-
(poteyage). nage ou de déformation.
Les additifs d’onctuosité
Ils améliorent l’efficacité et la lubrifica- Les hydrocarbures polycycliques
tion (huiles grasses, esters d’origine natu- aromatiques (HPA)
2. Nature des fluides relle ou synthétique…). Le plus connu de ces composés est le
benzo(a)pyrène classé cancérogène de
et caractéristiques Les additifs « extrême pression » catégorie 2* par la communauté euro-
des polluants Ils facilitent la coupe dans les opéra-
tions sévères (composés organiques
péenne.
Ces substances peuvent être présentes
chlorés, soufrés ou phosphorés). en quantité importante dans les huiles
On désigne par fluides de coupe des Actuellement, pour des considérations entières lorsque le traitement en raffine-
liquides qui, appliqués par arrosage sur la d’environnement, on cherche à rempla- rie est insuffisant (distillats non désaro-
partie active d'un outil, facilitent l'opéra- cer les produits chlorés par d’autres addi- matisés) ou lorsqu’il s’agit d’huiles
tion d'usinage et contribuent à améliorer tifs, notamment soufrés (sulfonates sur- régénérées sommairement. Lors de l'uti-
la durée de vie de l'outil ou la producti- basés). Les paraffines chlorées à chaînes lisation, un enrichissement progressif en
vité de l'opération. Les deux effets princi- courtes sont interdites depuis le 6 janvier HPA peut se produire, lorsque les huiles
paux d'un fluide de coupe sont la lubrifi- 2004 (directive 2002/45/CE). sont soumises à des températures éle-
cation et le refroidissement. vées.
La norme NF ISO 6743-7 [1] donne une Les additifs anti-usure
classification précise des fluides de coupe Ils limitent l’usure de l’outil de coupe Les nitrosamines
pour l'ensemble du travail des métaux. dans les opérations moyennement Elles peuvent se former dans les
Il existe deux grandes catégories de sévères (phosphates d’aryles, alkyldithio- fluides aqueux ; parmi celle-ci, la N-nitro-
fluides de coupe [2], les huiles entières et phosphates de zinc…). sodiéthanolamine est classée cancéro-
les fluides aqueux. gène de catégorie 2* par la communauté
En 2002, les ventes d’huiles de coupe Les inhibiteurs de corrosion européenne.
entières étaient de 32 000 tonnes en Ils protègent le métal à usiner contre la
France, en baisse de 7,7 % par rapport à corrosion (amines ou amides grasses, Les métaux
2001. Celles de fluides aqueux concen- triéthanolamine, esters boriques…). Ils se présentent sous forme de parti-
trés étaient de 32 600 tonnes, en hausse cules ou solubilisés lors de l’usinage
de 1,4 % par rapport à 2001 [3]. Les additifs dits « antibrouillards » (plomb dans le cas des aciers à décolleter
Ils visent à diminuer l’émission de ou cobalt dans le cas de la rectification
brouillards d’huile par coalescence des des carbures frittés [4]).
2.1. Composition des fluides particules les plus fines pour former des
de coupe particules plus grosses, sédimentant plus Les impuretés
facilement (exemple : polyisobutènes). D’origines diverses, elles proviennent
On distingue : de la dégradation thermique ou chi-
쐌 les huiles entières à propriétés Les biocides (bactéricides et fongi- mique des composés organiques (pro-
lubrifiantes prépondérantes, générale- cides) et les biostatiques duits d’oxydation des hydrocarbures, for-
ment à base d’huiles de pétrole, plus rare- Les biocides limitent la prolifération maldéhyde…).
Les chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie.
Les termes marqués par * sont définis dans le glossaire à la fin du guide.
3

Les micro-organismes Création d’odeurs d’huile « chaude » 쐌 Des pathologies respiratoires peu-
Susceptibles de se développer dans les ou d’huile « brûlée » vent également avoir pour origine cer-
fluides aqueux, certains d'entre eux peu- Ces émanations proviennent de tains micro-organismes ayant colonisé
vent produire des toxines. petites quantités de produits de décom- des fluides aqueux.
position thermique des hydrocarbures
Les aérosols sont essentiellement dus à constituant l’huile minérale*.
un phénomène mécanique localisé près 3.3. Risques de cancers
du point d’impact entre le fluide et les Concernant les risques pour la santé,
pièces tournantes. Les microparticules les fluides de coupe sont principalement Outres les cancers cutanés précédem-
formées sont dispersées dans l’atmo- à l'origine de pathologies de la peau et ment cités, des études épidémiologiques
sphère ; s’y ajoutent une partie des des voies respiratoires [5, 6, 7]. menées en particulier aux États-Unis
vapeurs qui recondensent ainsi que dans l'industrie automobile montrent
les fumées produites lors de l’usinage si qu'il existe des arguments en faveur
les conditions sont particulièrement 3.1. Les pathologies cutanées d'une relation entre les fluides de coupe
sévères : les températures à l’interface et les localisations cancéreuses
outil-copeau peuvent en effet dépasser Ce sont les plus fréquemment obser- suivantes : larynx, pancréas, rectum et
750° C. Il se forme alors des produits de vées. On distingue quatre catégories : vessie.
distillation et de dégradation (craquage) 쐌 Les dermites d'irritation représen- Ces cancers seraient associés essentiel-
suivis éventuellement de recombinai- tent une forte proportion des patholo- lement aux huiles entières. Des argu-
sons diverses (pyrosynthèse). gies cutanées. Elles sont dues au pH rela- ments plus limités, incriminant les
Le terme « brouillard d’huile », tivement élevé de nombreux fluides de fluides aqueux, existent également
impropre pour les fluides aqueux, dési- coupe aqueux et au caractère irritant de concernant les cancers de l'œsophage et
gnait à l’origine des aérosols émis lors beaucoup des additifs utilisés. Elles peu- de l'estomac.
d’usinages avec des huiles entières. En ce vent être infectées par des bactéries ou Des nitrosamines peuvent se former
qui concerne les fluides aqueux, on des champignons. dans les fluides aqueux, certaines de ces
admet, du moins pour les émulsions, que 쐌 Les dermites allergiques sont pro- molécules sont cancérogènes (voir
l’eau présente disparaît en partie par éva- voquées par certains des additifs utilisés § 2.2.).
poration. L’aérosol résultant est mal (en particulier de nombreux biocides) et
connu mais serait peu différent de celui par les métaux, sous forme de particules
d’une huile entière. ou dissous (cobalt…), provenant des 3.4. Maladies professionnelles
Le spectre de répartition dimension- alliages usinés ou des outils. Nettement
nelle des particules constituant l’aérosol plus rares, elles sont souvent associées Certaines pathologies cutanées ou res-
est assez large. Les plus grosses goutte- aux dermites d'irritation qui en favori- piratoires peuvent être reconnues
lettes peuvent sédimenter, les particules sent l'apparition. comme maladies professionnelles, on
de faible diamètre (0,1 à environ 10 μm) 쐌 Les boutons d'huile « classiques », trouve entre autres [8] :
forment dans l’air un aérosol stable. dus aux huiles entières, surviennent 쐌 les affections provoquées par les
aujourd'hui plus rarement grâce à l'amé- huiles minérales* ou synthétiques :
lioration des conditions d'hygiène. tableau 36 (du régime général de la sécu-
쐌 Les cancers de la peau et du scro- rité sociale) ;
쐌 les affections cutanées cancé-
3. Risques et nuisances tum sont causés par les HPA contenus
dans les huiles minérales* insuffisam- reuses provoquées par les huiles miné-
ment raffinées (surtout observés pour rales : tableau 36 bis ;
La dispersion des aérosols de fluides des expositions anciennes, avant 1975). 쐌 les affections provoquées par le
de coupe est à l’origine de plusieurs phé- formaldéhyde : tableau 43 ;
nomènes. Les coupures, érosions et frictions 쐌 les affections provoquées par les
favorisent le passage des substances chi- amines aliphatiques ou alicycliques :
Formation de films gras miques et les dermites irritatives et aller- tableaux 49 et 49 bis ;
Les plus grosses particules sédimen- giques par rupture de la barrière épider- 쐌 les lésions eczématiformes de
tent sur les sols, les plans de travail et l’en- mique. mécanisme allergique : tableau 65.
semble de la structure de l’atelier. Ce phé-
nomène augmente la sensation générale
de pollution par l’huile, et entraîne des 3.2. Les affections respiratoires
risques de chutes par glissade sur les sols.
쐌 Les pneumopathies, dues aux
4. Évaluation
Formation dans l’atelier brouillards d'huiles minérales* ou synthé- des risques
d’un brouillard bleuté tiques, peuvent se compliquer de fibroses
La couleur résulte de la diffusion de la ou de surinfections bronchiques. L'appréciation des risques est un élé-
lumière par les particules les plus fines, 쐌 Les pneumopathies d'irritation ou ment essentiel qui permet de décider
cela donne un effet visuel de pollution allergiques sont observées avec les huiles des mesures de prévention à mettre en
intense. Ce phénomène ne permet d’ap- entières et les fluides aqueux. Elles peu- place.
précier que de manière très subjective la vent être dues à certains des additifs et La brochure ED 840 [9] propose une
concentration du brouillard, puisqu’il aux métaux sous forme de particules ou démarche pour l'évaluation des risques.
dépend de la taille des particules pré- dissous (cobalt…) provenant des alliages Différents outils techniques peuvent
sentes. usinés ou des outils. être utilisés pour la réaliser.
4

4.1. Contrôle chimique légiée, plutôt qu'une recherche de pol- ment le benzo(a)pyrène (BaP), présents
et biologique des fluides de coupe luants spécifiques. dans ces aérosols. Les résultats étaient
Il n'existe pas de valeur limite française alors comparés à une valeur limite de
Plusieurs types de contrôles, différents ou européenne pour les aérosols de 1 mg/m3 pour les huiles (valeur dite « de
pour les huiles entières et les fluides fluides de coupe. La seule valeur limite confort »), et de 150 ng/m3 pour le BaP.
aqueux, peuvent être effectués sur les actuellement disponible est celle de Cette méthode de prélèvement et
fluides de coupe. 0,5 mg/m3 proposée par le NIOSH d’analyse n’est cependant pas adaptée au
(National Institute for Occupational cas des fluides d’usinage aqueux, compte
4.1.1. Huiles entières, contrôles Safety and Health) pour la fraction inha- tenu entre autres de la faible quantité
chimiques lable de l'aérosol [12]. d’huile présente dans l’air, conduisant à
Pour les huiles minérales, l'ACGIH des concentrations en huile et en BaP
Les teneurs en HPA des huiles entières (American Conference of Industrial toujours très inférieures aux limites indi-
neuves peuvent être contrôlées à partir Hygienist) propose l'abaissement de la quées ci-dessus.
de l’indice DMSO – UV [10] exigible valeur limite concernant la fraction inha- Une approche différente a été propo-
auprès des fournisseurs. On considère lable de l'aérosol de 5 à 0,2 mg/m3. Cette sée par le NIOSH. Elle consiste à effec-
que les huiles de coupe doivent présen- valeur, qui n’est pas spécifique des aéro- tuer une mesure de la concentration
ter un indice DMSO – UV inférieur à 300 sols d'huile de coupe, n'est pas encore pondérale de l’aérosol et à la comparer à
[11] (ce qui correspond à une teneur en acceptée définitivement comme valeur une valeur limite au-dessous de laquelle
benzo(a)pyrène inférieure à 30 μg/kg). limite par l'ACGIH. les problèmes respiratoires peuvent être
Pour les huiles en cours d’utilisation, la Pour la suite du document on retiendra considérés comme minimes. Dans un
méthode DMSO – UV ne peut être donc comme objectif, pour l'assainisse- premier temps, le NIOSH avait suggéré
employée. Si un vieillissement important ment des ateliers utilisant des fluides de de mesurer la fraction thoracique de l’aé-
de l’huile conduisant à un enrichissement coupe (huiles entières et fluides aqueux), rosol, puisqu’il s’agit de la fraction perti-
en HPA est soupçonné, le contrôle de la une concentration moyenne en aérosol nente dans le cas de problèmes respira-
teneur en benzo(a)pyrène comme traceur de fluide dans l’air inhalé ne dépassant toires, et de la comparer à 0,4 mg/m3.
des HPA peut être réalisé. Cette teneur doit pas 0,5 mg/m3 (fraction inhalable). Cependant, les appareils de prélèvement
rester inférieure à 100 μg/kg [7]. Dans certains cas particuliers, il est correspondants étant peu répandus, une
nécessaire de considérer l'exposition à alternative a été proposée consistant à
4.1.2. Fluides aqueux, contrôles des polluants spécifiques en complé- mesurer la fraction inhalable de l’aérosol
chimiques et biologiques ment ou en remplacement de celle aux et à la comparer à une valeur limite de
brouillards de fluides de coupe. Ainsi, 0,5 mg/m3, un peu plus élevée.
Pour une bonne efficacité des fluides lors de la rectification des carbures frit- Lorsque l’on soupçonne la présence de
aqueux, il est conseillé de surveiller diffé- tés, c'est l'exposition au cobalt qui doit particules solides (métalliques par
rents paramètres en cours d'utilisation. être prise en compte (il n'existe pas de exemple) et si la concentration mesurée
Certains d'entre eux ont également une valeur limite française ou européenne dépasse 0,5 mg/m3, il est souhaitable de
importance pour la santé des salariés pour le cobalt et, aux États-Unis, l'ACGIH procéder à une analyse complémentaire
comme le pH, la concentration en produit a fixé une valeur limite à 0,02 mg/m3). permettant de n’évaluer que le fluide.
actif et la teneur en micro-organismes. Parmi les autres polluants qu'il est parfois Ces méthodes de prélèvement et d’ana-
Cette dernière peut facilement être nécessaire de prendre en compte, on lyse sont décrites dans la fiche
évaluée à l’aide de kits. La concentration peut citer le formaldéhyde (dans le cas « Métropol » n° 2 « Concentration pondé-
maximale généralement admise pour le où des biocides libérateurs de formaldé- rale sur filtre » [13] ainsi que dans la
bon fonctionnement du fluide est de 106 hyde sont utilisés) et le benzo(a)pyrène. méthode NIOSH 5524 [14].
bactéries par millilitre. Ne pas dépasser En pratique on pourra utiliser :
cette valeur contribue aussi à préserver 쐌 en prélèvement individuel ou
la santé des salariés. d’ambiance, un capteur type « cassette
Le contrôle de la teneur en nitrites et 4.2.2. Métrologie fermée », correspondant à celui décrit
en N-nitrosodiéthanolamine peut égale- dans la norme NF X 43-257 [15] ;
ment être utile selon la composition du Différentes métrologies sont utili- 쐌 en prélèvement d’ambiance, un
fluide et ses conditions d'utilisation. sables dans les ateliers d’usinage, mais il capteur de la fraction inhalable de l’aéro-
L’absence de nitrites peut être contrô- convient de faire un choix en fonction sol type CATHIA (ou à défaut un capteur
lée à l’aide de bandelettes réactives. En ce des objectifs retenus, et surtout des de la fraction totale de l’aérosol, comme
qui concerne la concentration en N- valeurs limites utilisables pour l’évalua- celui décrit dans la norme NF X 43-261
nitrosodiéthanolamine, l’INRS recom- tion du risque. [16]), couplé à un appareil de prélève-
mande de ne pas dépasser 1 mg/kg dans Dans les années 1970-80, les huiles ment à fort débit.
le fluide [7]. entières étaient prépondérantes. Les pré-
lèvements étaient effectués sur filtres, Cette approche a des limites certaines :
généralement en ambiance à l’aide d’ap- 쐌 il s’agit d’une mesure globale, donc
4.2. Valeurs limites et métrologie pareils de prélèvement à grand volume. assez sommaire ;
On obtenait, par extraction du filtre au 쐌 dans le cas de prélèvements indivi-
4.2.1. Valeurs limites solvant, la concentration en « matières duels, le faible débit de l’appareil de pré-
extractibles » représentatives de l’aérosol lèvement peut conduire à une incerti-
Compte tenu de la complexité du pro- d’huile entière ; il était aussi possible tude importante sur la concentration, ce
blème et de la diversité des polluants mis d’analyser les hydrocarbures polycy- qui impose des prélèvements de longue
en jeu, une approche globale sera privi- cliques aromatiques (HPA), et notam- durée, au moins six heures en pratique ;
5

쐌 elle n’est pas pertinente si l’on siter des ajouts de biocides. Il est impor- Pour le problème plus spécifique des
soupçonne la présence de polluants tant de respecter les préconisations des métaux dissous (usinage de carbures
atmosphériques particuliers, gazeux ou fournisseurs, une concentration trop métalliques en particulier), on recom-
sous forme de liquides volatils. faible pouvant entraîner la sélection de mande l’utilisation des fluides spéci-
micro-organismes résistants au biocide, fiques adaptés à ce type de travail : fluides
Mais elle présente aussi plusieurs avan- alors qu'une forte concentration favori- qui ne dissolvent pas le cobalt (absence
tages : sera l'apparition d'irritations et d'allergies d'amines complexantes dans la formula-
쐌 elle est réalisable avec tout appareil chez les opérateurs. De plus, il convient tion) et dont l'efficacité a pu être démon-
permettant de capter sur filtre la fraction de nettoyer les cuves avant tout change- trée sur le terrain [4].
inhalable de l’aérosol ; il est donc possible ment de fluide contaminé pour prévenir
de réaliser des prélèvements individuels le développement rapide des micro-orga-
ou des prélèvements d’ambiance ; nismes dans le nouveau fluide. Alterner
쐌 l’exploitation des prélèvements
par gravimétrie est relativement simple,
deux types de biocides permet d’éviter
l’apparition de résistances des micro-
6. Rappel des principes
ce qui permet de multiplier les prélève- organismes. L’utilisation de biocides généraux de ventilation
ments dans un même atelier ; concentrés nécessite des précautions
쐌 elle permet une bonne estimation particulières en se référant à leurs fiches L’objectif de la mise en place d'une ven-
de la qualité de l’air des locaux. de données de sécurité. tilation dans les ateliers est d'abaisser la
Les équipements de protection indivi- concentration en aérosols de fluides de
duelle permettent d'éviter les contacts coupe aux postes de travail à un niveau
avec les fluides de coupe, on utilise : inférieur à 0,5 mg.m-3 (voir § 4.2.1.).
쐌 des gants de protection pour
5. Prévention manutentionner les pièces couvertes de
Pour atteindre ce résultat, il faut que les
différentes sources de pollution soient
fluide ; la matière recommandée aussi connues et correctement traitées. Deux
Les mesures de prévention, collectives bien pour les fluides aqueux que pour techniques de ventilation peuvent être
ou individuelles, sont déjà pour l’essen- les huiles entières est le nitrile [18] ; les mises en œuvre, séparément ou conjoin-
tiel connues et restent valables même si gants en caoutchouc naturel (latex) sont tement.
les produits évoluent constamment. Elles à éviter à cause de leur mauvaise résis-
s’appliquent, pour la plupart, aux deux tance aux huiles et des risques d’allergies
types de fluides que l'on rencontre simul- qu’ils entraînent ; 6.1. La ventilation par aspiration
tanément dans beaucoup d'ateliers. 쐌 des vêtements de travail couvrant locale
Dans tous les cas, il est pertinent de les bras, à changer périodiquement et
choisir, en priorité, les fluides de coupe rapidement lorsqu’ils sont souillés ; Cette solution consiste à capter les pol-
les moins dangereux pour la santé, 쐌 si nécessaire des tabliers de protec- luants au plus près de leur point d'émis-
comme les huiles minérales* raffinées tion. sion, avant qu'ils ne pénètrent dans la
(tant pour la formulation de base que zone d'évolution des travailleurs et ne
pour le conditionnement des additifs). Il Il est recommandé de respecter des soient disséminés dans toute l'atmo-
peut également être utile d'employer des mesures d'hygiène : sphère de l'atelier. Elle se compose de dis-
fluides contenant des additifs destinés à 쐌 se laver les mains, notamment positifs de captage localisé et d'introduc-
limiter la formation des aérosols. avant le repas et les pauses, en proscri- tion d'air de compensation. Elle doit être
L’utilisation des procédés produisant vant les solvants et les détergents trop retenue en priorité.
peu d'aérosols, comme les techniques de alcalins ainsi que ceux chargés en parti-
microlubrification ou d'usinage à sec en cules abrasives ;
tenant compte de l’émission de pous- 쐌 se doucher en fin de poste. 6.2. La ventilation générale
sières, permet d’éviter l’arrosage des
pièces ; sinon les débits d'arrosage doi- Certaines mesures de prévention, Cette technique consiste, grâce à un
vent être limités au strict nécessaire. Une concernant le choix et l’utilisation des apport d'air neuf en quantité suffisante, à
étude allemande [17] sur la microlubrifi- fluides de coupe aqueux sont spéci- diluer les polluants émis afin que leur
cation montre que, lors d’essais d’usinage fiques. Il est nécessaire : concentration dans l'ambiance ne
sur différents matériaux avec des lubri- 쐌 de préférer les constituants les dépasse pas 0,5 mg.m-3. Les travailleurs
fiants du marché, les émissions d’aéro- moins agressifs possible (bactériosta- doivent être suffisamment éloignés des
sols sont faibles. Toutefois, les lubrifiants tiques plutôt que bactéricides, émulga- sources de pollution pour ne pas être
de très faible viscosité (3 mm2/min à teurs non ioniques... ) ; soumis aux fortes concentrations exis-
40° C) sont à éviter car ils entraînent de 쐌 d'éviter les additifs précurseurs de tant au voisinage immédiat de celles-ci.
fortes émissions d’aérosols et de vapeurs. nitrosamines (nitrites, éthanolamines, La ventilation générale peut être assurée
Le capotage des machines et le captage mais prendre garde aussi aux biocides par une ventilation naturelle ou méca-
des aérosols à la source, complétés le cas nitrés ou aux nitrates de l'eau de dilution) nique selon que les introductions et les
échéant par une ventilation générale effi- et les biocides générateurs de formaldé- extractions sont ou non maîtrisées par
cace, permettent de réduire l'exposition hyde ; des moyens mécaniques.
des salariés (voir § 6. et 7.). 쐌 de prendre des formulations à pH Cependant, cette méthode, en tant
Le suivi des fluides s’avère indispen- modéré (9 - 9,2) ; que technique principale, n’est à retenir
sable (voir § 4.1.) afin d’assurer le main- 쐌 de respecter les concentrations de que lorsqu’il est impossible de mettre en
tien de leur qualité dans le temps. La lutte fluide dans l'eau préconisées par le for- œuvre la ventilation par aspiration
contre les micro-organismes peut néces- mulateur. locale. Par contre, une ventilation géné-
6

rale complémentaire est souvent néces- 7.1. Captage localisé Le dispositif de captage doit de plus
saire pour éliminer les polluants rési- être conçu pour éviter :
duels non captés à la source par les aspi- On distingue deux types de dispositif, 쐌 une dispersion des brouillards
rations locales. Le guide de ventilation le captage enveloppant et le captage dans l'atelier au moment de l'ouverture
n° 0 [19] traite de manière plus appro- inducteur. du capot ;
fondie des principes généraux de venti- Pour des raisons d’efficacité, il 쐌 un mauvais fonctionnement de
lation. convient de privilégier le captage enve- l'épurateur à cause d'une concentration
loppant chaque fois que cela est techni- excessive d’aérosols de fluides de coupe
quement possible. dans l'air à épurer.

7. Conception 7.1.1. Captage enveloppant


(tableau I)
Deux solutions sont possibles.

d'une installation Dépression importante dans le capot,


de ventilation Ce dispositif est conçu de telle sorte
que la source de pollution soit totale-
faible débit d'air, balayage préalable
du capot avant son ouverture
ment enfermée et qu'aucune dispersion Une dépression de l'ordre de 20 à 50 Pa
Une installation correctement conçue des polluants à l'extérieur du dispositif (environ 2 à 5 mm de colonne d'eau) est
doit comprendre les fonctions suivantes ne soit possible. obtenue par une bonne étanchéité du
[20, 21, 22] : Sa réalisation est souvent aisée puisque capot (photo 1).
쐌 captage localisé ; de nombreuses machines sont équipées Cette dépression induit des vitesses
쐌 ventilation générale pour diluer et de capots destinés à limiter, d'une part les d'air au niveau des fuites de l'ordre de 3 à
évacuer les polluants non captés à la risques d'éjection des pièces ou des 6 m.s-1 [23].
source ; outils, d'autre part les projections d'huile À l'arrêt de la machine, le capot doit
쐌 compensation de l’air extrait par sur les opérateurs, le sol ou les murs. être entrouvert pendant un certain
les dispositifs de captage ; Le captage peut être obtenu par encof- temps avant d'être ouvert totalement,
쐌 transport de l'air pollué ; frement total de la machine ou unique- afin de permettre un balayage de l'en-
쐌 traitement de l'air pollué (épura- ment par encoffrement de la partie ceinte par de l'air propre. Cette méthode
tion, rejet à l'extérieur, recyclage partiel génératrice de brouillards d'huile (tête est particulièrement indiquée en cas de
éventuel). d'usinage par exemple). projections d'huile sous forte pression.

TABLEAU I
CARACTÉRISTIQUES DES DIFFÉRENTS CAPTAGES ENVELOPPANTS

Types de matériels Dépression Vitesse d’air Vitesse d’air Observations


à l’intérieur du capot dans les ouvertures de balayage
par rapport à l’atelier ou aux fuites dans le capot
(Pa) (m.s-1) (m.s-1)

Capot Faible débit d’air 20 à 50 ≈3à6 Négligeable Ouverture du capot


sans ouverture Pas de balayage en deux temps :
avec dépression du capot (photo 1) 1) partielle temporisée
importante pour permettre le
balayage des polluants ;
2) totale ensuite

Débit d’air 20 à 50 ≈3à6 ≈ 0,2 à 0,5 Dépression et vitesse


important balayage de balayage
du capot (air neuf) bien maîtrisées

Capot avec Dimensions - ≈2à3 ≈ 0,2 à 0,5


ouverture des ouvertures
bien définies
et faibles devant
celles du capot
So/Sc < 0,2
(photo 2)

Dimensions - ≈ 0,5 à 1 ≈ 0,2 à 0,5


des ouvertures
mal définies et non
négligeables devant
celles du capot
So/Sc > 0,2
(photo 3)
Les mesures de pression dans le capot sont faites avec la machine arrêtée pour éviter les projections.
Les mesures de vitesses sont faites avec la machine en fonctionnement.
So : Section des ouvertures dans le capot.
Sc : Section du capot perpendiculaire à l'écoulement de l'air.
7

Photo 2. Dispositif de captage fermé


Photo 1. Dispositif de captage enveloppant sur tour à décolleter. avec ouverture de section faible.

Dispositif d'épuration avant


rejet dans l'atmosphère

Ventilation
mécanique
L'air de l'atelier
n'est aspiré que
lors de l'ouverture
de l'écran
coulissant

Prise d'air
à température
Écran mobile
É Air extérieure
p llué
pollu Enceinte
Flexible
e Δp = 20 à 50 Pa
Δ fermée
d
de racco
ordement

Singularité permettant d'obtenir


la dépression souhaitée dans l'enceinte

Photo 3. Rectifieuse avec capteur. Figure 1. Capotage enveloppant avec amenée d’air neuf à l’intérieur du capot.

Balayage minimal de l'intérieur les dimensions des ouvertures sont mal Remarques
du capot par de l'air propre définies et non négligeables par rapport Les dispositifs peu encombrants, dits « bras de récu-
Ce balayage a pour effet de limiter les à celles du capot (photo 3), les vitesses pération », permettent de réduire considérablement
concentrations en brouillards d'huile et d'air dans les ouvertures doivent être de l'ouverture laissée dans le capotage, d'où une dimi-
de les ramener à des valeurs acceptables l'ordre de 0,5 à 1 m.s-1 [24]. nution très appréciable de la quantité de brouillard
à l’entrée des épurateurs. Une vitesse de Une autre méthode consiste à amener d'huile émis dans l'atelier. En outre, ils suppriment
balayage de l'ordre de 0,2 à 0,5 m.s-1 peut de l'air neuf provenant de l'extérieur du l'intervention manuelle de l'opérateur près des
être considérée comme acceptable. local à l'intérieur du capot qui est totale- organes mécaniques en mouvement, le contact
Une méthode consiste à mettre en ment fermé (fig. 1). Elle permet de maî- répété des mains avec les pièces souillées par le
place des capots ayant des ouvertures triser la dépression (20 à 50 Pa) et la fluide de coupe et la détérioration des pièces fra-
conçues volontairement et qui assurent vitesse de balayage à l'intérieur du capot giles.
un écoulement préférentiel de l'air. et ainsi d'envisager des économies Il existe aussi des robots de positionnement et de
Lorsque les dimensions des ouvertures d'énergie substantielles car l'air extrait récupération des pièces. Ces appareils nécessitent
sont bien définies et faibles par rapport à pour évacuer les polluants n'est pas pris en général l’utilisation d’air comprimé pour extraire
celles du capot (photo 2), les vitesses d'air dans l'atelier, sauf durant le temps où le la pièce et évacuer les copeaux, ce qui génère une
dans les ouvertures doivent être de capot est ouvert (récupération de pièces pollution importante alors que le capot est ouvert.
l'ordre de 2 à 3 m.s-1. Par contre, lorsque par exemple).
8

7.1.2. Captage inducteur

Cette technique est à employer uni-


quement lorsque l'utilisation du captage
enveloppant s'avère impossible ou diffi-
cile.
Contrairement au captage envelop-
pant, la source d'émission de polluants
est à l'extérieur du dispositif de captage.
Celui-ci doit induire des vitesses d'air suf-
fisantes dans la zone d'émission des pol-
luants pour les entraîner à l'intérieur du
réseau d'aspiration (photo 4).
Lors de la conception d'un tel disposi-
tif, il y a lieu :
쐌 de prévoir de le placer au plus près
du point d'émission, en utilisant au
mieux les mouvements naturels de l'air,
tout en prenant en compte les turbu-
lences provoquées par les pièces en
mouvement ;
쐌 de calculer ses dimensions ;
쐌 de déterminer la vitesse de captage
à mettre en œuvre ; Photo 4. Dispositif de captage inducteur.
쐌 de calculer le débit d'aspiration
nécessaire pour assurer cette vitesse de
captage. TABLEAU II
CARACTÉRISTIQUES DES DISPOSITIFS DE CAPTAGE INDUCTEURS
Les vitesses de captage au point d'émis-
sion doivent tenir compte des conditions Captage au-dessus Captage sur le côté
de travail, des différents facteurs de géné- de la source de pollution de la source de pollution
ration des brouillards (pression d'huile, (photo 4)
Disposition à retenir lorsque les courants
vitesse de rotation des outils…) et de l'im- de convection sont non négligeables
plantation du dispositif par rapport au
point d'émission. Fluide amené
sous faible pression v > 0,5m.s-1 v > 0,75 m.s-1
Le tableau II indique des ordres de (jet large) [24]
grandeur des vitesses de captage à
mettre en œuvre aux points d'émission Fluide amené
de polluants selon l'implantation du dis- sous forte pression v > 2,5 m.s-1 v > 2,5 m.s-1
(jet étroit) [20]
positif de captage et selon la façon dont
le fluide de coupe est amené à proximité
des pièces.
La figure 2 donne les relations permet-
tant de calculer le débit d'air nécessaire à en aucun cas remplacer les techniques puyer sur des moyens d’investigation
créer pour assurer une vitesse de captage de captage localisé. Pour concevoir un conséquents comme les techniques de
« v » à une distance « x » d'un dispositif système de ventilation générale, il faut simulation par la ventilation prévision-
selon la forme de celui-ci. déterminer le nombre, la position et le nelle. L’INRS, des Centres de mesures
débit des dispositifs d’extraction et d’in- physiques des Caisses régionales d’assu-
Remarques troduction d’air ; ces éléments doivent rance maladie et certains bureaux
- La mise au point d'un dispositif de captage induc- être le résultat d’une étude prenant en d’étude spécialisés disposent de telles
teur est délicate et son efficacité peut chuter consi- compte les données suivantes : techniques [25, 26, 27].
dérablement pour un dimensionnement ou une 쐌 le nombre, la répartition, la posi-
implantation incorrects ; tion et le débit d’émission des sources de Plusieurs principes de base doivent
- la mise en place d'écrans permet souvent d'amé- polluant ; être respectés :
liorer l'efficacité de tels dispositifs en limitant la 쐌 la dynamique éventuelle des émis- 쐌 les dispositifs d’extraction et d’in-
zone de captage et les effets perturbateurs des cou- sions (vitesse d’émission, effet ascension- troduction mécaniques sont à privilé-
rants d’air. nel des gaz chauds…) ; gier ;
쐌 la toxicité des polluants, les valeurs 쐌 l’air introduit doit être pris à l’exté-
limites ; rieur de l’atelier dans une zone non pol-
7.2. Ventilation générale 쐌 la présence de sources thermiques. luée en évitant toute interférence avec
les rejets d’air pollué ;
La ventilation générale a essentielle- Ces données sont souvent difficiles à 쐌 les débits d’air extrait (en tenant
ment pour fonction de diluer puis d’ex- obtenir et l’étude de conception est en compte des captages localisés) et intro-
traire les polluants résiduels. Elle ne peut général complexe à mener. Elle peut s’ap- duit doivent être équilibrés ;
9

쐌 la ventilation doit être compatible


Bouches d'aspiration ( L ≤ 5 ou circulaire)
b avec les mouvements naturels de l’air et
des polluants (notamment les mouve-
X Bouche isolée sans collerette : ments ascensionnels dus aux sources
Q = (10 X2 + A)V chaudes) ;
V
쐌 les courants d’air, qui peuvent pro-
voquer une diminution des efficacités
des captages, doivent être évités ;
X 쐌 la présence de zones mal ventilées
Bouche isolée avec collerette : (accumulation possible de polluants)
Q = 0,75(10 X2 + A)V
V doit être évitée ;
쐌 les vitesses et températures d’air
dans l’atelier doivent permettre d’assurer
X le confort thermique des opérateurs
Bouche sans collerette [28].
reposant sur un plan :
V Q = (5 X2 + A)V
Pratiquement, une solution satisfai-
sante consiste à introduire l'air neuf en
X Bouche avec collerette partie basse ou mi-basse (environ 3 m du
reposant sur un plan : sol) en plusieurs endroits et à extraire
Q = 0,75(5 X2 + A)V l'air pollué en partie haute de l'atelier
V Pour X assez grand (ventilation par déplacement d'air). Hors
Q = 3,14 X2V saison de chauffage, l’air neuf, légère-
ment sous-tempéré, va s'écouler dans les
L
Fentes d'aspiration ( > 5) Formules valables si X > 0,4 b zones de travail, se réchauffer, puis
b
entraîner dans un flux ascendant les pol-
X luants. Ce type d'installation participe à
Fente isolée sans colerette l'assainissement de l'air ambiant et per-
V Q = 3,7L X V met d'améliorer les conditions de travail.
Toutefois, dans des locaux sans
apports thermiques internes élevés, où
X l’air neuf est chauffé en hiver, cette solu-
Fente isolée avec colerette
tion ne peut convenir que si l’air neuf est
V Q = 2,8L X V insufflé vers le bas, par des diffuseurs
placés à une hauteur comprise entre 2 et
3,50 m et dimensionnés de telle sorte
que les vitesses résiduelles soient de
X l'ordre de 0,25 m/s dans la zone d’évolu-
Fente sans colerette
appuyée sur un plan : tion des travailleurs. Dans tous les cas, il
V est nécessaire d'asservir le fonctionne-
Q = 2,8L X V
ment des extracteurs à l'introduction
d'air neuf pendant les phases de travail.
L
V Fente aspirant dans un volume
limité par deux plans :
Q = 1,6L X V
7.3. Apport d'air
de compensation
X
L'air extrait par les dispositifs d'aspira-
tion locale ou de ventilation générale est
compensé par des apports d'air prove-
Hotte en dôme : nant de l'extérieur.
• 4 côtés ouverts Plutôt que de laisser l'air pénétrer de
0,4H V H Q = 1,4PHV
• 2 côtés ouverts b et L
façon incontrôlée dans les locaux, il est
Q = (b + L)HV nécessaire de prévoir, en même temps
que les dispositifs d'extraction, des dis-
positifs d'apport d'air de compensation,
3 de façon à :
Q = débit d'aspiration (m .s-1) A = Lb = section de la bouche
쐌 éliminer les courants d'air à grande
L = longueur de la bouche ou de la fente (m2)
ou de la fente (m) P = périmètre de la source (m) vitesse provenant des ouvertures
b = largeur de la bouche V = vitesse de l'air à la distance X (m.s-1) (portes, fenêtres, fissures…) qui peuvent
ou de la fente (m) provoquer une diminution de l'efficacité
de captage ou un inconfort thermique
Figure 2. Relations entre le débit d’aspiration et les vitesses d’air induites devant un pour le personnel ;
dispositif de captage inducteur (d’après [18]). 쐌 éviter que l'air provenant de zones
10

« polluées » ne soit entraîné vers des ments à angle droit, de réductions ou réglage nécessitant l’utilisation d’un outil
zones « propres » ; d'augmentations de section non progres- pour toute modification du réglage.
쐌 éliminer les zones où peuvent s'ac- sives [19] ; Il est recommandé de prévoir des ori-
cumuler les polluants. 쐌 de limiter l'emploi des conduits fices (brides, prises de pression, points
flexibles annelés et de les remplacer par de mesure) pour permettre les contrôles
L'introduction de l'air de compensa- des conduits rigides, de préférence cir- périodiques.
tion peut être naturelle ou mécanique. culaires (la perte de charge d'un flexible
Chaque fois que cela est possible, il est peut atteindre cinq fois celle d'un
préférable de choisir l'introduction conduit rigide de même longueur et 7.5. Traitement de l'air pollué
mécanique car elle permet : même diamètre). après captage
쐌 de contrôler la pression à l'inté-
rieur du local par rapport à l'extérieur ; Les sections des conduits doivent être Quels que soient les dispositifs de cap-
en général, l'introduction se fait à un calculées pour obtenir des vitesses de tage et de transport des polluants mis en
débit égal au débit total extrait par tous transport de l'ordre de 7 à 12 m.s-l afin de œuvre, il convient d'assurer le traitement
les dispositifs d'extraction, auquel on limiter l’entraînement de fluide dans le de l'air pollué ainsi que son rejet à l’exté-
ajoute les débits d'air nécessaires aux groupe de filtration. Il est conseillé de rieur ou son recyclage partiel. Deux pro-
appareils de chauffage par combustion ; respecter certaines précautions pour cédés peuvent être utilisés.
쐌 de distribuer l'air en des endroits limiter le dépôt d'huile sur les parois :
judicieusement choisis de l'atelier, de brides de raccordement entre conduits Le rejet à l'extérieur du local
façon à contrôler les écoulements, assu- bien ajustées, prévision d’une légère Il s’accompagne de l'épuration de l'air
rer la répartition la plus homogène pos- pente et de dispositifs de purge pour col- dans un souci de respect de l’environne-
sible et ne pas perturber le bon fonction- lecter les huiles déposées sur les parois, ment. Ce procédé doit être retenu en
nement des dispositifs de captage possibilité de démontage facile pour un priorité.
inducteurs. nettoyage périodique. Des vitesses de
transfert supérieures peuvent toutefois Le recyclage partiel
L'air de compensation doit être pris à être nécessaires lorsque les brouillards Il consiste à réintroduire dans le local
l'extérieur des ateliers dans une zone contiennent des proportions significa- une partie de l'air capté après l'avoir
non polluée en évitant toute interfé- tives de particules solides (abrasifs par épuré (encadré 1).
rence avec les rejets d'air pollué de l'ate- exemple). Le guide de ventilation n° 1 [23] pré-
lier. L'équilibrage du réseau gagne à être cise les conditions dans lesquelles le recy-
Afin d'assurer un certain confort ther- assuré par conception ; il peut être com- clage partiel peut être pratiqué. Dans le
mique aux travailleurs, l'air neuf doit être plété par l'implantation de registres de cas particulier des aérosols de fluides de
réchauffé pendant les périodes froides
de l'année. Les systèmes de chauffage
nécessitent d’être installés et maintenus
de façon à ce qu’ils n'accumulent pas de
dépôts d’huile en provenance de l’atelier,
de tels dépôts pouvant être à l’origine
d’incendies.
L'efficacité globale de la ventilation
d'un atelier dépend notamment de l'im-
plantation des extractions locales et
générales, et des introductions d'air neuf
(fig. 3).
Les avantages et les inconvénients des
introductions et des extractions méca- a) b)
niques ou naturelles sont développés
dans le guide pratique de ventilation n° 0
[19]. La fiche pratique ED 86 [29] traite
également de la compensation de l’air
d’une installation de ventilation.

7.4. Circuits de transport


Pour le bon fonctionnement des dis-
positifs de captage localisé et pour dimi-
nuer la puissance absorbée par les venti-
lateurs, il est important de limiter les
pertes de charge des circuits de trans- c) d)
port.
Pour réduire ces pertes, il convient : Figure 3. Principes de dispositifs d’apport d’air de compensation.
쐌 de limiter l'utilisation de coudes à a) Diffusion d’air au plafond. b) Diffusion à basse vitesse en partie basse.
faible rayon de courbure, de raccorde- c) Diffusion à basse vitesse en partie mi-basse. d) Tourelle d’introduction.
11

coupe, ces conditions ne sont pas totale- ENCADRÉ 1


ment remplies (traces de constituants Le recyclage
non déterminés). Toutefois, le recyclage
partiel de l'air peut être retenu dans la
mesure où il satisfait aux recommanda- Le recyclage de l’air a pour objectif de réaliser des économies d’énergie pour le chauffage
tions du présent guide (concentration en (ou la climatisation) de l’atelier.
aérosols de fluides coupe ne dépassant La prévention des maladies professionnelles conduit à déconseiller le recyclage, en effet :
pas 0,5 mg.m-3) et aux conditions sui- ■ en ce qui concerne les brouillards d’huile, l’épuration de l’air ne permet pas de garantir
vantes : une parfaite salubrité de l’atmosphère de l’atelier :
쐌 l'installation doit toujours autoriser ■ l’efficacité vis-à-vis des brouillards produits à partir de fluides aqueux est mal connue;

un rejet direct à l'extérieur du local par ■ les médias filtrants voient leur efficacité diminuer légèrement lorsqu’ils se chargent

un système « by-pass » (en période tem- en liquide (voir § 7.5.3);


pérée et dans tous les cas où l'épurateur ■ il subsiste des incertitudes sur les risques à long terme liés à l’inhalation d’aérosols de
n'assure plus correctement sa fonction) ; fluides de coupe, notamment pour les risques cancérogènes (voir § 3.).
쐌 le recyclage ne doit être mis en
œuvre que durant la saison froide (en Les systèmes de recyclage installés sur les machines et rejetant directement dans l’atelier sans
effet, il ne se justifie que pour des raisons passer par une installation centralisée sont formellement déconseillés, en effet :
d'économies d'énergie) ; ■ ils ne permettent pas de rejeter l’air à l’extérieur en dehors des périodes de chauffage ;
쐌 l'introduction contrôlée d'une ■ pour rester efficaces, ils doivent faire l’objet d’une maintenance régulière qui peut être
quantité minimale d'air neuf est tenu difficile à suivre et coûteuse lorsque les machines sont nombreuses ;
d’être assurée ; ■ en cas de dysfonctionnement (le Code du travail, art. 232-5-8, prévoit que les installations
쐌 un système de surveillance perma- de recyclage doivent comporter un système de surveillance permettant de déceler les
nent doit permettre de déceler une défauts des dispositifs d’épuration), la seule solution pour ne pas recycler de l’air pollué
défaillance de l'appareil d'épuration ; dans l’atelier est l’arrêt de la machine;
쐌 des contrôles périodiques de l'effi- ■ actuellement, les seuls dispositifs permettant de mettre en évidence une défaillance du
cacité d'épuration doivent être réalisés. système d’épuration sont ceux basés sur la détection d’une variation brutale de la perte
de charge sur l’étage de filtration terminal. Ceux-ci ne permettent pas de mettre en évi-
Il est important que la concentration à dence une dégradation progressive de l’efficacité du média filtrant ou la présence de
l’aval de l’épurateur n’excède pas le cin- microfuites. Les systèmes de surveillance de la concentration en particules à l’aval de
quième de la valeur limite recommandée l’épurateur, basés par exemple sur la détection de la charge électrique portée par l’aéro-
[30] fixée à 0,5 mg.m-3, soit 0,1 mg.m-3. sol, donnent des résultats satisfaisants notamment avec les dépoussiéreurs pour pous-
En pratique cette valeur d’efficacité ne sières de bois, mais ils ne sont pas applicables aux brouillards d’huile; aujourd’hui, le suivi
peut être atteinte qu’en équipant les continu de la concentration en polluants de l’air recyclé n’est techniquement pas réali-
épurateurs d’une filtration terminale à sable et ne peut être utilisé comme système de surveillance imposé par la réglementation.
très haute efficacité, de type H12 ou plus
(cf. classification selon NF EN 1822-1
[31]).
L'avis du service prévention de la TABLEAU III
Caisse régionale d'assurance maladie CARACTÉRISTIQUES DES DIFFÉRENTS PRINCIPES DE SÉPARATION
peut être utilement sollicité à ce sujet.
Technique Tricot Séparateur Média Séparateur
7.5.1. Principaux procédés métallique centrifuge filtrant électrostatique
d'épuration de l'air
Avantage Maintenance Maintenance Diversité Efficacité
réduite réduite élevée
L'épuration de l'air pollué, consiste à
Inconvénient Efficacité Perte Encrassement Prix élevé
abaisser la concentration en gouttelettes faible (préfiltre) de charge élevée rapide
dispersées. Plusieurs principes peuvent Efficacité Faible Faible Faible Élevée
être exploités à cette fin dans les appa- si d < 3 à 5 µm à moyenne à très élevée
reils d'épuration. Ils sont regroupés sous Perte Faible Élevée Faible Faible
les termes génériques d'épurateurs ou de de charge et constante et constante à élevée et constante
séparateurs puisqu'ils permettent de selon colmatage
séparer effectivement deux phases en Maintenance Faible : Réduite Fréquente : Faible :
présence : une phase continue, consti- se limite remplacement se limite
au nettoyage au nettoyage
tuée par l'air contenant éventuellement
quelques polluants gazeux, et une phase Prix Faible Élevé Faible à élevé Élevé
dispersée constituée par l’aérosol (micro-
gouttelettes d’huile et particules solides
produites par le travail des métaux ou Ces principes de séparation peuvent filtre constitué d’un tricot métallique per-
provenant de l’atelier). se rencontrer seuls, mais sont le plus sou- met de protéger les éléments filtrants vis-
On distingue généralement quatre vent sous forme combinée : par exemple, à-vis des déchets métalliques suscep-
grandes familles de séparateurs, d'impor- un étage électrostatique associé à un tibles d’être transportés par le flux d’air.
tance inégale selon leurs caractéristiques filtre terminal ou encore, une pré-sépara- Ces tricots n’assurent pas vraiment de
et leur diffusion commerciale tion centrifuge suivie de un à plusieurs fonction de filtration compte tenu de
(tableau III). médias filtrants. Généralement un pré- leur très faible efficacité.
12

Séparateurs centrifuges 7.5.2. Caractéristiques et efficacité L’efficacité totale dépend de la réparti-


Ces appareils sont généralement des épurateurs tion granulométrique de l’aérosol, à la
constitués d'un ou plusieurs tambours, différence de l’efficacité fractionnelle, et
pourvus de lamelles et de guides, com- Les séparateurs de brouillards d'huile il est important de noter qu’une effica-
portant parfois un média filtrant et lancé sont essentiellement conçus pour arrêter cité totale en masse élevée n'est pas
en rotation à grande vitesse. L'air pollué les gouttelettes et non les vapeurs d'huile. incompatible avec une efficacité faible
est aspiré au niveau des tambours où les Dans un souci de simplification, les pour de fines particules.
gouttelettes d'huile sont précipitées puis concentrations d'huile utilisées dans les
éliminées vers la périphérie sous l'effet paragraphes suivants ne concerneront 7.5.3. Performances des séparateurs
de la force centrifuge développée lors de que l'huile dispersée sous forme d'aéro- industriels
la rotation. sols. Des travaux récents ont néanmoins
Les guides assurent l'élimination de mis en évidence des problèmes d’évapo- Des travaux ont été effectués [33, 34,
l'huile qui est ensuite collectée par gra- ration partielle de l’huile arrêtée par les 35] afin d’évaluer en laboratoire et sur
vité. En complément, des dispositifs de séparateurs à médias filtrants [32]. site, les performances d’épurateurs sou-
pré-séparation sont également proposés mis à des brouillards d'huile entière. Ces
dont le principe consiste à créer des Débit nominal essais ont mis en évidence la grande dis-
zones de turbulences favorisant le dépôt Le débit nominal désigne le débit de parité des performances des séparateurs.
de l’aérosol d’huile. fonctionnement d'un appareil placé dans L’étude a également montré que l’effi-
Les séparateurs centrifuges ne permet- les conditions normales d'utilisation pré- cacité des séparateurs à médias filtrants
tent pas d’atteindre de très hauts niveaux vues par le constructeur. Ce débit est tendait à diminuer au cours du temps. Ce
d’efficacité et doivent être réservés à la généralement exprimé en m3.h-1 d'air comportement particulier des filtres vis-
pré-séparation. traité. Les constructeurs indiquent par- à-vis des aérosols liquides (type
fois une plage de débit utilisable. brouillard d'huile) est différent de celui
Séparateurs à médias filtrants généralement observé pour des dépous-
Ces appareils comportent un ou plu- Perte de charge siéreurs à médias colmatés par des parti-
sieurs médias filtrants capables d'arrêter La perte de charge (exprimée en daPa cules solides. Des études récentes effec-
les particules par la juxtaposition de plu- ou en mm de colonne d'eau) mesure la tuées par l’INRS [36] le confirme.
sieurs effets : effet tamis, inertie, inter- résistance opposée par l'épurateur à Les mesures sur site attestent les résul-
ception, diffusion, effet électrostatique. l'écoulement de l'air pollué. La perte de tats de laboratoire et mettent en avant
La coalescence des particules s'effectue charge nominale est relative au débit deux éléments importants :
sur le média et l'huile ainsi collectée est nominal ; elle augmente généralement 쐌 Le premier est l'existence d'une
généralement éliminée partiellement avec le temps pour les appareils à médias concentration d'huile en phase vapeur,
par gravité. La phase liquide retenue filtrants. nettement plus élevée que lors des essais
diminue généralement l'efficacité de fil- de laboratoire, qu’aucun des séparateurs
tration des plus fines particules. Ces dis- Efficacité testés n’est capable d’éliminer. Ce phéno-
positifs permettent d’atteindre des L'efficacité (notée η) est le rapport de mène est même renforcé par le fait
degrés d’efficacité très élevés (filtration la quantité d'aérosol collectée par le sépa- qu'une partie de l'huile retenue sur les
terminale à très haute efficacité de type rateur pendant une unité de temps à la médias filtrants est susceptible de s'éva-
HEPA). quantité parvenant à l'épurateur pendant porer [32].
le même temps. Si le débit d’air aval égale 쐌 Le deuxième concerne la granulo-
Séparateurs électrostatiques le débit amont, l’efficacité est alors don- métrie des brouillards d'huile analysés.
Des électrodes soumises à un potentiel née par : Les auteurs confirment la présence de
élevé de plusieurs milliers de volts per- particules submicroniques, générale-
mettent d'ioniser localement l'air. Les CS ment très mal séparées par les sépara-
η = 1 - –––
gouttelettes amenées dans cet espace CE teurs dynamiques (centrifuges sans fil-
sont alors chargées par les ions présents tration terminale). La répartition
et, sous l'effet du champ, migrent vers Avec CS et CE les concentrations de l'aé- granulométrique du brouillard d'huile
des électrodes collectrices où elles se rosol respectivement à l'entrée et à la sor- influence donc le rendement de sépara-
déposent. L'huile est ensuite éliminée tie de l'épurateur. tion total. La sensibilité des autres sys-
régulièrement par gravité. Ces systèmes tèmes (média filtrant, électrostatique)
permettent d’obtenir des niveaux d’effi- On distingue efficacité totale (par rap- vis-à-vis de la taille des particules est
cacité élevés. port à la totalité de l’aérosol) et efficacité moindre.
Ce type de séparateur ne doit pas être fractionnelle, définie pour une gamme
utilisé pour des brouillards de produits de diamètres de particules. On parle d’ef- De plus, il a été montré que, par suite
inflammables à basse température (tem- ficacité totale en masse ou en nombre d'un montage inadapté ou d'une absence
pérature d’ébullition < 200° C, point selon que les concentrations sont expri- d’entretien, de mauvais rendements peu-
d'éclair < 90° C). mées en masse ou en nombre. vent être observés avec des séparateurs
D’autre part, du fait de la dispersion L’efficacité fractionnelle est indépen- en principe performants. La baisse du
dans l'air d'un produit combustible, il est dante de l’unité dans laquelle est expri- rendement des séparateurs à médias fil-
recommandé que la concentration du mée la concentration. En pratique, il est trants en fonction du temps a été confir-
brouillard dans l'épurateur ne dépasse possible de mesurer l'efficacité fraction- mée en entreprise.
pas la valeur seuil de 1 g.m-3 (environ nelle sur un intervalle de diamètre, à Les performances des épurateurs de
10 % de la limite inférieure d'explosivité l'aide par exemple d'un compteur brouillards d’huile peuvent être testées à
d'un brouillard). optique. partir de la méthode d’essai normalisée
13

(NF X 44-060) [37, 38] applicable aux Le point de rejet doit dépasser d’au seront déterminées dans les conditions
séparateurs de débit inférieur à moins 3 m les bâtiments situés dans un nominales de fonctionnement. Ces
5 000 m3.h-1. Cette méthode n’est en prin- rayon de 15 m. Le contrôle de C doit être valeurs de référence constituent les
cipe prévue que pour les brouillards effectué au moins tous les 3 ans par un valeurs réputées satisfaisantes pour le
d’huile entière. organisme agréé par le ministère chargé bon fonctionnement de l'installation.
de l’environnement. Elles servent de base à l'entretien de l'ins-
7.5.4. Rejet de l'air épuré tallation et aux contrôles de son effica-
à l'extérieur cité.
Pour les installations existantes, le dos-
Le rejet de l'air épuré à l'extérieur
nécessite une étude de la configuration
8. Contrôles sier de valeurs de référence peut être
constitué à partir des résultats des pre-
générale du bâtiment et de son environ- et maintenance miers contrôles périodiques.
nement, de manière à éviter toute réin-
troduction intempestive des polluants
d’une installation Remarque
résiduels [30]. de ventilation Des orifices (brides, prises de pression, points de
Les arrêtés du 30 juin 1997 et du 2 mesure) doivent être prévus pour permettre les
février 1998 réglementent les émissions mesures dans les conduits lors de la réception puis
de polluants par les installations indus- Pour maintenir son efficacité dans le des contrôles périodiques.
trielles. Les brouillards d’huile ne sont temps, une installation de ventilation
pas explicitement pris en compte par doit être correctement réceptionnée, 8.2.1. Installations avec rejet direct
cette réglementation. Concernant le tra- puis maintenue régulièrement et faire à l'extérieur
vail mécanique des métaux et alliages, la l'objet de contrôles périodiques.
rubrique 2560 de l’arrêté type du 30 juin Le descriptif de l'installation et les
1997 semble être la plus adaptée de la valeurs de référence doivent comporter
réglementation sur les installations clas- 8.1. Dossier d’installation les éléments suivants :
sées pour la protection de l’environne- 쐌 caractéristiques détaillées des élé-
ment. Les installations correspondant à Le dossier d'installation, défini par l’ar- ments constituant l'installation (nombre
cette rubrique sont soumises à autorisa- rêté du 8 octobre 1987 du ministère de dispositifs de captage, caractéristiques
tion si « la puissance installée de l’en- chargé du travail, est à établir par le chef du ou des ventilateurs, type et caractéris-
semble des machines fixes, concourrant d'établissement dans un délai d'un mois tiques de l'introduction d'air...) ;
au fonctionnement de l’installation » est après la première mise en service d'une 쐌 débits, pressions statiques ou
supérieure ou égale à 500 kW. Les instal- installation de ventilation nouvelle ou vitesses d'air pour chaque dispositif de
lations dont la puissance est comprise ayant fait l'objet de modifications captage, débit dans les conduits pour les
entre 50 et 500 kW sont soumises à notables. dispositifs enveloppants et inducteurs
déclaration. Aucune disposition concer- Il comprend : ou, à défaut, vitesses d'air dans les ouver-
nant les rejets des installations de puis- 쐌 une notice d’instruction établie et tures pour les dispositifs enveloppants ;
sance inférieure à 50 kW n’est prévue. remise par le maître d’ouvrage, celle-ci 쐌 efficacité minimale de chaque dis-
Les valeurs limites de rejet en poussières comprend des valeurs de référence qui positif de captage ;
prévues diffèrent selon les installations. caractérisent l'installation par ses para- 쐌 débit global d'air extrait ;
mètres initiaux ; 쐌 caractéristiques des systèmes de
Installation soumise à autorisation : 쐌 les consignes d'utilisation qui surveillance ;
C = 100 mg.m-3, si D ≤ 1 kg/h constituent un guide pratique pour la 쐌 consignes en cas de panne ou de
(arrêté du 2 février 1998) conduite et le suivi de l'installation ; elles dysfonctionnement.
C = 40 mg.m-3, si D > 1 kg/h doivent comporter trois parties :
■ les dispositions prises pour la 8.2.2. Installations avec système
C désigne la valeur limite de la concen- ventilation (les paramètres princi- de recyclage partiel
tration pondérale de l’aérosol contenu paux de l'installation),
dans l’effluent et D le débit massique ■ les éléments pour la conduite, En complément des données néces-
horaire maximal autorisé par arrêté pré- ■ l'entretien ; saires pour les installations avec rejet
fectoral. 쐌 un recueil des résultats des direct à l’extérieur, les installations avec
Les rejets doivent être évacués par l’in- contrôles périodiques. système de recyclage partiel devront être
termédiaire de cheminées équipées d’un caractérisées par les éléments suivants :
point de prélèvement d’échantillon. Un Pour plus d’informations sur le dossier 쐌 débit global d'air neuf introduit ;
contrôle annuel des paramètres C et D d’installation, il est possible de se repor- 쐌 débit de recyclage ;
doit être effectué par un organisme ter à l’Aide-mémoire juridique sur l’aéra- 쐌 efficacité minimale des systèmes
choisi en accord avec l’inspection des tion et l’assainissement des locaux de tra- d'épuration (ces valeurs peuvent être
installations classées. L’arrêté préfectoral vail [39]. fournies par le constructeur à partir des
d’autorisation peut fixer des dispositions essais normalisés réalisés sur son maté-
plus sévères que celles prescrites dans riel, cf. § 7.5.3.) ;
l’arrêté du 2 février 1998. 8.2. Réception de l'installation 쐌 concentrations en brouillards
d'huile : dans le conduit de recyclage en
Installation soumise à déclaration Au plus tard un mois après sa mise en aval de l'épurateur, et en ambiance, à
(arrêté du 30 juin 1997) : service, l'installation doit être caractéri- poste fixe, en des points représentatifs
C = 150 mg.Nm-3. sée par des valeurs de référence qui de la pollution de l'atelier ;
14

쐌 caractéristiques des systèmes de


surveillance du recyclage et moyens de
contrôle.
9. Prévention
des risques d’incendie Atelier d’affûtage
L’entreprise est une PMI (32
8.3. Opérations de maintenance Des départs de feu sont possibles à l’in- salariés) spécialisée dans l'affûtage
térieur du capotage des machines utili- par rectification et la création d'ou-
La fréquence des opérations de main- sant des huiles entières comme fluide de tils spéciaux en matériaux durs
tenance (nettoyage des capteurs, purge coupe. Le feu est susceptible de se pro- tels que l'acier rapide, les aciers au
des conduits, changement des filtres des pager par les conduits de ventilation, ce cobalt et au tungstène, la céra-
épurateurs, nettoyage des plaques ou des qui peut avoir des conséquences impor- mique et le diamant. Les outils affû-
électrodes... ) doit être définie par le chef tantes pour les installations et faire courir tés sont utilisés dans de nombreux
d'entreprise de façon à ce que la concen- des risques graves aux personnes. domaines industriels (aéronau-
tration moyenne ambiante en brouillards Parmi les moyens de prévention des tique, automobile, secteur ferro-
d'huile reste inférieure en permanence à risques d’incendie on peut retenir : viaire…).
0,5 mg.m-3.
Les travaux réalisés et leur date d'exé- Les systèmes d’extinction
cution sont obligatoirement consignés automatique par gaz carbonique Un parc de 36 machines est
dans le dossier de maintenance qui doit Compte tenu des risques (en particu- implanté dans l'atelier de rectification
de plus indiquer la conduite à tenir en lier d’asphyxie) pour les personnes, il est et d'affûtage de matériaux durs.
cas de panne ou de dysfonctionnement recommandé que ceux-ci soient Environ 1 à 2 tonnes de carbures
(par exemple, passer au rejet à l'extérieur conformes aux règles APSAD de la métalliques sont consommées par
en cas de panne des épurateurs). Fédération française des sociétés d’assu- mois sous la forme de :
rance dommage). 쐌 10 % de S36T contenant 76,5 %
de carbure de tungstène (WC), 4 % de
8.4. Contrôles périodiques Les systèmes d’extinction carbure de titane (TiC), 7,5 % de car-
automatique par brouillard d’eau bure de tantale niobium (Ta (Nb) C) et
Ces contrôles, réalisés par un techni- avec propulsion par de l’azote 12 % de cobalt (Co)
cien qualifié appartenant ou non à l'en- Il faut prendre en compte qu’un nou- 쐌 90 % de TSM 30 contenant 90 %
treprise, sont obligatoires. Pour les instal- veau départ de feu est possible après l’ar- de carbure de tungstène (WC) et 10 %
lations de ventilation avec rejet à rêt du système d’extinction. de cobalt (Co)
l'extérieur, les contrôles périodiques sui-
vants doivent être réalisés tous les ans : Le fluide de coupe aqueux est dilué
쐌 mesure du débit global d'air extrait à 3 % dans l’eau ; il est régénéré en
par l'installation ;
쐌 mesure des pressions statiques ou
10. Dossiers techniques continu.

des vitesses d'air dans les conduits ou, à


défaut, mesure des vitesses d’air dans les Ce chapitre présente quelques réalisa- Réalisations
ouvertures ; tions industrielles dans lesquelles des
쐌 examen visuel de l'état de tous les mesures ont été effectuées en vue de À l'occasion du transfert de ses acti-
éléments de l'installation. déterminer les niveaux de pollution en vités et suite à l'apparition de deux
fluides de coupe. Ces réalisations doivent maladies cutanées liées aux fluides de
Pour les installations de ventilation être considérées non comme exem- coupe, l’entreprise a recherché des
avec recyclage partiel, il est nécessaire, en plaires, mais comme représentatives des solutions pour réduire ces risques.
plus, d'effectuer tous les six mois : situations actuellement rencontrées En parallèle à un captage des pol-
쐌 des mesures de la concentration dans les activités étudiées. luants aux postes de travail, l'entre-
en brouillards d'huile dans le conduit de La plupart de ces dossiers permettent prise a mis en place un système cen-
recyclage en aval de l'épurateur ; néanmoins de confirmer qu'il est pos- tralisé d'épuration des fluides par effet
쐌 un contrôle des systèmes de sur- sible d'assainir efficacement l'atmo- centrifuge.
veillance. sphère des ateliers et de maintenir une Toutes les machines, sauf une, sont
concentration en brouillards d'huile infé- équipées de captages inducteurs,
Tous ces contrôles permettent de s'as- rieure à la valeur de 0,5 mg.m-3 d'air pré- semi-enveloppants ou enveloppants.
surer que l'on ne s'éloigne pas des valeurs conisée dans ce guide. Les caractéristiques de l’installation de
de référence. Ils doivent être consignés Les dossiers techniques présentent : ventilation sont présentées dans le
sur le dossier de maintenance. 쐌 le type d'activité et les caractéris- tableau IV.
tiques de l'atelier étudié ; L'air neuf entre naturellement par
쐌 les caractéristiques aérauliques des les ouvertures de l’atelier et l'air capté
dispositifs de captage et de ventilation ; est filtré puis rejeté à l'extérieur. Le
쐌 les résultats des prélèvements d'at- groupe de filtration a été placé à l'ex-
mosphère effectués dans différentes térieur des locaux de travail afin de
configurations de ventilation afin d'ap- limiter les nuisances sonores dues au
précier l'efficacité globale de l'installa- ventilateur.
tion ; les concentrations en brouillards Pour leur épuration, les fluides de
d'huile sont exprimées en mg.m-3 d'air.
15

d’outils en carbure de tungstène DOSSIER TECHNIQUE 1


coupe sont pompés, dans chaque bac 2000 à février 2002) ont été réalisés
de récupération placé sous les sur une période de 300 minutes.
machines à affûter, avant d’être traités Les moyennes des quatre prélève-
dans un système central de centrifuga- ments pour chaque période sont don-
tion où les particules métalliques sont nées dans le tableau V.
séparées. Cette installation est placée
dans un local extérieur à l'atelier.
Bilan
Résultats des mesures Les résultats d'analyse indiquent que
les niveaux de pollution aux pous-
Le débit d'air extrait sur le réseau sières inhalables et aux métaux ont
centralisé est de 36 000 m3/h. fortement diminué et sont très infé-
Les vitesses de transport dans les rieurs aux valeurs de référence.
conduits varient de 7 à 30 m/s et les La mise en place simultanée du sys-
vitesses près du point d'émission des tème de captage des particules de
polluants de 0,5 à 5 m/s. métaux durs et des aérosols de fluides
Les tests réalisés au tube fumigène de coupe, d’une part, et d’autre part,
montrent que les efficacités de captage du système d'épuration des fluides a
de toutes les machines sont correctes. permis de réduire de façon notable :
Quatre prélèvements d'ambiance 쐌 les émissions de brouillards de
Photo 5. Vue générale de l’installation
sur trois périodes différentes (de mars fluide de coupe dans l'atelier ; avec en premier plan le réseau
d’alimentation et de récupération des
fluides de coupe.

TABLEAU IV
Date Poussières Cobalt Tungstène 쐌 l'exposition des salariés aux
inhalables (mg/m3) (mg/m3) poussières des métaux durs ;
(mg/m3) 쐌 les risques de dermites, en amé-
Valeurs recommandées 0,5 0,02* 5 liorant la qualité bactériologique du
Prélèvements Mars 2000 0,58 0,007 0,04 fluide de coupe ;
Juin 2000 0,32 0,02 0,09 쐌 les manutentions de fluides de
Février 2002 0,15 < 0,001 < 0,003
lubrification et des résidus d'affûtage ;
* Valeur limite de l’ACGIH.
Mars 2000 : état initial • Juin 2000 : déménagement dans de nouveaux locaux • Février 2002 : fonctionnement défi- 쐌 les risques de glissade ;
nitif de la ventilation et de l'épuration de l'huile. 쐌 les odeurs nauséabondes aux
postes de travail.
TABLEAU V

CARACTÉRISTIQUES DE L'INSTALLATION DE VENTILATION


Nombre de machines :
à équiper 36
fonctionnant simultanément 30
Capotages inducteurs, semi-enveloppants et enveloppants
Type de gaine galvanisée
Diamètre des prises d’air 130 mm
Puissance du ventilateur 30 kW
Débit nominal 36 000 m3/h (1 000 m3/h par machine)
Dépression 3 000 Pa
Vitesse de rotation du ventilateur 1 110 tr/min
Niveau sonore de l’installation 70 dB(A)
Recyclage by-pass manuel été/hiver
Type de filtration 3 étages :
■ décantation
■ filtration métallique
■ filtre à poches
+ 1 filtre à très haute efficacité
(pour le recyclage)
Visualisation de la saturation détecteur de pression avec coupure
du système d’épuration de l’aspiration en cas de colmatage des filtres Photo 6. Tronçonneuse capotée
16

Affûtage de lames pour la menuiserie


Installation de ventilation sur des machines réputées difficiles à capoter.
DOSSIER TECHNIQUE 2

L’activité principale de cette métalliques. Les huiles collectées sur


entreprise est d’affûter des lames ces filtres sont récupérées en partie
pour des menuiseries. basse du groupe.
La compensation de l’air est assurée
par des entrées d’air statiques situées à
L’atelier d’une surface de 430 m2 dis- proximité d’aérothermes.
pose de trois zones de travail : une zone
d’affûtage sous fluides aqueux (affû-
tage à l’humide), une autre d’affûtage à Résultats des mesures
sec et, dans un local à part, une dernière
d’affûtage à sec sur des scies à ruban. La Le débit d’air global extrait sur ce
zone d’affûtage des lames sous fluides réseau est de 9000 m3/h. Les débits d’air
aqueux s’étend à peu près sur la moitié unitaires varient de 400 à 1400 m3/h
de l’atelier. suivant les machines, que ce soit pour
11 machines d’affûtage travaillent les affûteuses ou les rectifieuses.
sous fluides de coupe : 10 sous fluide Photo 8. Rectifieuse avec capteur Les vitesses d’air de transport dans
aqueux dilué à 3 % environ et une sous mobile. les conduits varient de 12 à 16 m/s
huile entière. Deux détalonneuses usi- selon les machines.
nent des lames au carbure. La participation des opérateurs a été Les résultats des prélèvements d’at-
nécessaire pour définir au mieux les mosphères sont donnés dans le
dimensions et les accès à maintenir tableau VI.
Réalisations pour chacun des capotages. Cette réalisation assure un assainis-
Capotages et capteurs sont reliés au sement correct de l’air de cet atelier :
L’entreprise a profité de son agran- réseau d’extraction centralisé ; pour les que ce soit pour les brouillards de
dissement et de sa restructuration capteurs des rectifieuses, des canalisa- fluides de coupe ou pour les parti-
pour traiter l’acoustique et pour instal- tions souples annelées ont été choisies cules de cobalt, les valeurs restent très
ler deux réseaux de captages des pol- afin de permettre le déplacement du inférieures aux valeurs limites.
luants : l’un pour les machines tra- capteur avec le chariot d’affûtage. La qualité de l’air ainsi obtenue dans
vaillant à l’humide et l’autre pour Un groupe de filtration, situé en l’atelier permet, de plus, d’éviter l’en-
celles travaillant à sec. dehors de l’atelier, rejette l’intégralité crassement du traitement acoustique
Suivant les types de machines et les de l’air épuré à l’extérieur. La filtration installé sous toiture et de maintenir ses
types de travaux effectués sous fluides est assurée par deux étages de tricots performances dans le temps.
de coupe, des capotages complets
(photo 7) ou des capteurs localisés TABLEAU VI
(photo 8) ont été installés. Les capo-
Polluants Valeurs recommandées Concentration en mg/m3 d’air
tages disposent tous de parties coulis-
Cobalt 0,02 mg/m 3 ambiant près des machines : < 0,002
santes ou relevables pour permettre
individuel : 0,006 à 0,008
l’introduction manuelle des pièces et le
Fluides de coupe 0,5 mg/m3 ambiant entre les machines : 0,02 à 0,05
réglage des machines avant l’affûtage.
E
R R Rejet
Zone GF extérieur
d'affûtage p
à sec p
R
R
R Légendes
A affûteuse
D détalonneuse
A A Bureau
R rectifieuse
GF groupe de filtration
p E entrée de l'air
A A Affûtage
de compensation
p point de prélèvement
D des lames de scies pour les mesures
D à ruban de concentrations
p atmosphériques
E

Photo 7. Affûteuse avec capotage Schéma de l’atelier d’affûtage, avec l’implantation du réseau de captage des fluides
complet. de coupe.
17

Atelier de rectification
Diminution des niveaux d’exposition aux aérosols suite à l’optimisation des systèmes de captage.
DOSSIER TECHNIQUE 3

L’établissement fabrique des sentés dans le tableau VI, mettent en


outils coupants en carbure de évidence l’amélioration significative
tungstène, des outils pneuma- apportée par le nouveau système de
tiques portatifs, des fraises et captage.
autres instruments dentaires.
L’atelier est occupé par une cin- Capotage initial
quantaine de machines d’usinage
dont 5 rectifieuses. Toutes les
Capotage ajouté à l’arrière
machines sont reliées à un réseau de la machine
centralisé de captage des pol-
luants.

La machine présentée dans ce dos-


sier est une rectifieuse de type «center-
less». L’usinage des pièces est effectué Photo 9. Capotage à l’avant
par passage entre deux meules tour- de la machine.
nant à vitesse élevée.
Les produits fabriqués sont des forets Protecteur plastique
transparent
en acier et carbure de tungstène. Le
fluide de coupe utilisé est de l’eau sans
additif.
Des prélèvements effectués en 2000
ont montré que le poste sur la recti-
fieuse type «centerless» était celui qui
présentait les expositions les plus
importantes au cobalt.

Réalisations
Le capotage de la machine et le sys- Photo 10. Capotage arrière Photo 11. Protecteur en plastique
tème de ventilation en place ont été de la machine. transparent.
optimisés suite à des interventions et
des prélèvements d’atmosphère suc- Capteur
cessifs. inducteur
Chronologie des aménagements
effectués sur la machine :
■ 2000 : Optimisation du capotage
de l’outil et à l’arrière de la machine
(photos 9 et 10).
■ 2002 : Optimisation du protecteur
en plastique transparent placé devant
l’outil en rotation (photo 11).
■ 2003 : Ajout d’un système de cap-
tage des polluants au plus près de la
source d’aérosols. Il est relié à un ven-
tilateur indépendant pouvant assurer
un débit maximum de 1 250 m3/h.
(photo 9). Photo 12. Capteur inducteur ajouté. Photo 13. Vue d’ensemble
de la machine.

Résultats des mesures TABLEAU VI


Nature 14/12/00 12/06/02 23/10/03
Les résultats des prélèvements de du prélèvement C moy. mg/m3 C moy. mg/m3 C moy. mg/m3
cobalt effectués avant et après la modi- Cobalt 0,207 0,039 < 0,002
fication du système de captage, pré- TLV-TWA (ACGIH) du cobalt = 0,020 mg/m3.
18

Atelier de décolletage
Installation de captage d’aérosols de fluides de coupe avec recyclage partiel.
DOSSIER TECHNIQUE 4

Les dispositifs de ventilation ont


été installés lors du déménage-
EPU
ment de l’entreprise dans des
locaux neufs.

L’atelier de décolletage est composé


de trois secteurs (voir schéma de l’ins-
tallation) : Décolletage
traditionnel Décolletage EPU
■ un secteur décolletage composé de à commande
15 tours à décolleter monobroche tra- numérique
ditionnels fonctionnant avec des huiles
entières ; ces machines ont été équi- Schéma d’installation des secteurs de décolletage.
pées, lors de la réalisation du réseau de
captage, de capots mobiles envelop- rejet à l’extérieur en dehors des conduit de recyclage du réseau de
pants la partie usinage ; périodes de chauffage ou en cas de fluides aqueux et de 0,105 mg/m3 dans
■ un secteur de décolletage composé dysfonctionnement du système d’épu- le conduit de recyclage des huiles
de 17 tours à commande numérique ration. entières. Ces résultats respectent les pré-
fonctionnant avec un fluide aqueux ; Les systèmes de filtration, installés conisations de la note technique du 5
ces machines sont équipées d’origine sur chaque réseau, comportent : novembre 1990 [30] qui précise que
de capots relativement étanches ; Avant le by-pass : «des concentrations dans les conduits
■ un secteur reprise qui n’est pas ■ 1 filtre à chicanes, de recyclage inférieures au 1/5 des
encore raccordé complètement au ■ 2 étages de tricots métalliques, valeurs limites de moyenne d’exposi-
réseau d’aspiration. ■ 1 média filtrant moyenne effica- tion devraient permettre de traiter de
cité. façon satisfaisante un grand nombre de
situations». On peut remarquer que,
Réalisations Après le by-pass, et donc utilisé seu- même avec une filtration de très haute
lement en cas de recyclage : efficacité, les concentrations en aéro-
Chaque secteur de décolletage pos- ■ 1 filtre à poches moyenne effica- sols (huile entière) dans le conduit de
sède son propre réseau de captage et cité, recyclage sont proches de la limite de
d’épuration. ■ 1 filtre très haute efficacité (H12) cette recommandation.
La vitesse d’air dans les réseaux est polyèdres (fibres de verre).
comprise entre 6 et 12 m/s. Des dispo-
sitifs permettent de récupérer les
condensats en parties basses des Résultats des mesures
réseaux.
Une partie de l’air capté (60 % envi- Les prélèvements d’aérosols de
ron) est recyclée après épuration pen- fluides d’usinage ont été réalisés confor-
dant la saison hivernale. L’air neuf, mément à la méthode NIOSH décrite
nécessaire à la compensation du débit dans ce document.
d’air extrait (40 % du débit de l’air Les résultats des prélèvements
capté), est pris à l’extérieur de l’atelier ambiants font état de concentrations
et introduit dans le local après réchauf- comprises entre 0,07 et 0,17 mg/m3,
fage. valeurs inférieures ou égales au tiers de
Chaque réseau de ventilation est la valeur recommandée de 0,5 mg/m3.
équipé d’un by-pass permettant le Les prélèvements isocinétiques, réali-
sés dans les conduits de recyclage, mon-
trent des concentrations de fluides Photo 15. Capotage amovible
d’usinage de 0,013 mg/m3 dans le d’un tour à décolleter.

TABLEAU VII

Nombre Débit Débit


de machines par machine global
Réseau décolletage 15 600 m3/h 9 000 m3/h
traditionnel
Réseau décolletage
17 530 m3/h 9 000 m3/h
commande numérique
Photo 14. Tour à décolleter.
19

Amélioration du captage et de la ventilation


générale sur une chaîne d'usinage existante
DOSSIER TECHNIQUE 5

L'entreprise produit des pompes total n'était pas possible, d'où la néces- Cette réalisation montre que la ven-
à huile de directions assistées pour sité de disposer d'une ventilation tilation générale n’est, à elle seule, pas
l'industrie automobile avec un générale efficace pour diluer et éva- suffisante pour atteindre l’objectif de
effectif de 425 salariés. cuer les polluants non captés à la 0,5 mg/m3, il est indispensable de
source. capoter les machines.
Le captage a été amélioré par la
L'essentiel de la production est réalisé conception de nouveaux capteurs. Première Amenée d’air neuf
sur une chaîne comprenant 25 stations Sur chaque îlot de captage, en pré-fil- Captage filtration à faible vitesse
d'usinage. Celles-ci ne peuvent pas être tration, les filtres électrostatiques ont localisé à chocs en partie mi-basse
complètement capotées. été remplacés par 20 filtres à chocs.
L'usinage est effectué sous fluide Leur emploi évite l'encrassement des
aqueux. réseaux de gaines et réduit le risque
Le mauvais assainissement de l'air de d'incendie. L'air est ensuite filtré une
l'atelier posait aux opérateurs de mul- deuxième fois par des filtres en média
tiples difficultés, notamment une trop plissé, avant le rejet à l'extérieur, via
forte présence de brouillards d'huiles et trois réseaux d'extraction (photo 17).
des sols glissants. Le débit d'air total extrait est de
37 000 m3/h .
En partie haute, deux tourelles d’ex- Photo 17.
Réalisations traction de 8000 m3/h chacune ont été
Extracteur
installées à côté des extracteurs sta- statique
Plusieurs faiblesses ont été diagnos- tiques qui ont été conservés (photo 18). conservé
tiquées : Pour assurer la compensation, un Ancien réseau
■ captage localisé sur machines débit d'air neuf de 60 000 m3/h filtré et d’amenée d’air neuf
insuffisant, réchauffé en hiver est introduit à envi- en partie haute mis Tourelle
hors service d’extraction
■ filtres électrostatiques ne donnant ron 3 m du sol. L'air est diffusé à faible
pas satisfaction, vitesse par des diffuseurs à déplace-
■ ventilation générale se limitant à ment d'air thermo-orientables. Le prin-
des systèmes d'ouverture statique en cipe est de diffuser l’air à faible vitesse
partie haute de la zone et compensa- horizontalement, lorsque la tempéra-
tion de l’air extrait par de l'air neuf, fil- ture de l’air soufflé est fraîche, et vers
tré et chauffé, soufflé à forte vitesse et le bas lorsque la température de cet air
de haut en bas (buses à induction) est plus chaude (photo 19).
dans l'atelier, et rabattant l’air pollué
vers le bas (photo 16). Photo 18.
Résultats des mesures
En 2002, il a été décidé d'améliorer Amenée d’air neuf
l'installation afin d'obtenir une La modification du système de ven- à faible vitesse
en partie mi-basse
meilleure qualité de l'air. tilation a entraîné une nette améliora- Photo 19.
La priorité était de capter le maxi- tion des conditions de travail des opé-
mum de polluants directement sur les rateurs :
centres d'usinage. Cependant, compte ■ moins de brouillards dans l'atelier,
tenu de leur conception, un capotage ■ moins d'odeurs.

Buse à induction Des prélèvements ont été réalisés


Dépôts d’huile rabattant les brouillards après achèvement des travaux. Les
prélèvements d’ambiance sont à la
limite de la valeur recommandée et
certains prélèvements individuels se
situent au-dessus, ce qui représente
cependant une amélioration certaine.
Compte tenu de l'ancienneté
de la chaîne, pour descendre nette-
ment en deçà de 0,5 mg/m3,
certaines sources polluantes
Photo 16. Amenée de l’air neuf avant connues devront être mieux enve-
travaux. loppées.
20

Centre d’usinage de pièces pour l’automobile


Machines entièrement capotées.
DOSSIER TECHNIQUE 6

Cet atelier produit des pièces de Rejet extérieur Rejet extérieur


climatiseurs pour l’automobile, en
acier ou en aluminium. GF Silencieux GF Silencieux

Entrée
Les centres d’usinage sont répartis en d'air neuf
6 lignes de 4 machines sur une surface
d’environ 500 m2 située à peu près au c.u. c.u. c.u. c.u. c.u. c.u.
centre d’un atelier de plus de 3000 m2.
Ces machines travaillent toutes avec un c.u. c.u. c.u. c.u. c.u. c.u.
fluide aqueux contenant 7% d’huile p p p
environ. L’alimentation et la récupéra- c.u. c.u. c.u. c.u. c.u. c.u.
tion des pièces usinées se font manuel-
lement. c.u. c.u. c.u. c.u. c.u. c.u.
L’entreprise a souhaité dès le départ
garantir un assainissement correct de 1 2 3 4 5 6
l’air de cet atelier.
Légendes c.u. 쑱 centre d'usinage GF 쑱 groupe de filtration

Réalisations p 쑱 point de prélèvement pour les mesures de concentrations atmosphériques

Schéma des réseaux de captage des brouillards de fluides de coupe.


L’ensemble des centres d’usinage est
raccordé à un système de captage des
émissions d’aérosols de fluides de dessus pour faciliter les opérations de Les vitesses d’air de transport dans les
coupe. L’installation de ventilation est maintenance (photo 21) ; conduits varient de 8 à 12 m/s suivant
composée de la manière suivante ■ chaque réseau dispose d’un les conduits des réseaux.
(schéma et photo 20) : groupe de filtration qui rejette l’air Les centres d’usinage sont en dépres-
■ deux réseaux distincts d’extrac- épuré à l’extérieur du bâtiment ; sion très suffisante : des émissions de
tion ; ■ ces groupes de filtration sont fumigène dans les plans d’ouverture
■ chaque réseau est raccordé à trois situés dans l’atelier et disposent cha- frontaux des machines, notamment
rangées de quatre machines, soit 12 cun d’un silencieux acoustique (des- lorsque les opérateurs récupèrent les
machines par réseau ; tiné à diminuer le bruit pour le voisi- pièces usinées, montrent un rapide
■ un capotage complémentaire a été nage) ; entraînement des fumées dans l’en-
installé sur toute la partie supérieure ■ la filtration est assurée par trois ceinte des machines.
de chacun des centres d’usinage ; l’élé- étages de filtres en tricots métalliques ; Les résultats des prélèvements d’at-
ment remarquable de cette réalisation les huiles collectées sur les filtres sont mosphères sont répertoriés dans le
réside dans le fait que ces capots peu- récupérées en partie basse du groupe ; tableau VIII.
vent s’ouvrir complètement sur leur ■ la compensation de l’air est assu-
rée par un réseau d’introduction maî-
trisé en tout air neuf et disposant d’un
système de réchauffage de l’air pour
les périodes froides.

Résultats des mesures

Le débit d’air extrait par réseau est de


7200 m3/h.
Les débits d’air unitaires sont d’envi- Photo 21. Capotage supérieur ouvrant
ron 600 m3/h par centre d’usinage. sur un centre d’usinage.

TABLEAU VIII

Polluant fluides de coupe


Photo 20. Vue générale d’un réseau Valeur recommandée (mg/m3) 0,5
de captage avec, en premier plan, Concentration en mg/m3 d’air ambiant entre les machines
le groupe de filtration. Un conduit 1. Avant la mise en place de captage 0,1 à 0,4
d’arrivée d’air de compensation est
également visible. 2. 6 mois après 0,08
21

Atelier d’usinage DOSSIER TECHNIQUE 7

L’atelier d’usinage est occupé par 7 aérosols de fluides de coupe. Il n’y a Niveau sonore de l’installation : 79 dB(A).
machines numériques (2 scies et 5 pas de recyclage de l’air. Vitesse de transport de l’air dans les
tours). Les matières usinées sont princi- Le capotage permet d’assurer une gaines : 18 à 21 m/s.
palement : l’aluminium, le tantale, le protection mécanique (copeaux, pro- Type de conduit : acier galvanisé.
titane, le chrome et des métaux pré- jection d’huile…) et d’optimiser le Diamètres des extracteurs : 120, 150,
cieux. Le fluide de coupe utilisé est une débit de ventilation. 180, 200 mm suivant le type de
émulsion à 5 % d’huile dans l’eau. Le captage des polluants est effectué machine.
Le chauffage et le rafraîchissement à l’opposé du point d’émission (face
de l’atmosphère sont effectués par une opposée au mandrin). Un déflecteur Maintenance et contrôle
pompe à chaleur dont le rendement est est placé à quelques centimètres de l’installation
de l’ordre de 3 pour la production du devant l’orifice du capteur pour éviter La maintenance de l’ensemble du
froid et supérieur à 3 pour la produc- que le fluide de coupe soit aspiré en système de ventilation et des conduits
tion de chaleur. quantité importante. est effectuée une fois par an par l’ins-
L’air de compensation : il est intro- tallateur (nettoyage à l’eau + air com-
duit par des bouches libres ; l’air neuf primé).
Réalisations est pris pour 2/3 à l’extérieur et 1/3 Un contrôle annuel du débit et des
dans les locaux adjacents à l’atelier, vitesses d’air de captage est réalisé par
Les machines numériques de l’ate- sans pollution spécifique. l’entreprise sur l’ensemble de l’installa-
lier sont reliées à un réseau d’extrac- Puissance du ventilateur : 18,5 kW. tion. Parallèlement, un laboratoire agréé
tion centralisé pour le captage des Débit nominal : 15 000m3/h. par le ministère de l’écologie ■■■

Photo 22. Les machines sont entièrement encoffrées Photo 23. L’air pollué est filtré, puis rejeté vers
(excepté un tour où une ouverture permanente est nécessaire l’extérieur. Les éléments filtrants sont constitués
pour le passage de la navette porte-outils). L’accès aux pièces de couches de fibres d’acier. Un rinçage automatique
s’effectue par des portes coulissantes. du séparateur est effectué toutes les 4 heures à l’eau
et avec de l’air comprimé.
22

Atelier d’usinage
(suite)
DOSSIER TECHNIQUE 7 11. Glossaire
Aérosol : On appelle aérosol toute sus-
pension, dans un milieu gazeux, de parti-
■ ■ ■ et du développement durable Sept prélèvements d’atmosphères cules solides ou liquides.
vérifie les mesures d’émission des sub- ont été effectués dont : Ces particules sont considérées
stances émises dans l’atmosphère. ■ trois prélèvements d’ambiance à conventionnellement en suspension si
proximité des machines, leur vitesse de chute n'excède pas
■ quatre prélèvements sur les opéra- 0,25 m/s (norme NF X 44-001) [40].
Résultats des mesures teurs.
Cancérogène : Classification de la
L’étude de l’évaluation de l’exposi- Les résultats sont satisfaisants sur le Communauté européenne :
tion aux aérosols de fluides de coupe plan de l’exposition tant aux aérosols ■ La catégorie 1 correspond aux sub-
a été effectuée lors de l’usinage de qu’aux poussières d’aluminium stances que l'on sait être cancérogènes
pièces en aluminium. (tableau IX). chez l'homme.
■ La catégorie 2 correspond aux sub-
TABLEAU IX
stances devant être assimilées à des
Identification Exposition aux aérosols Exposition aux poussières substances cancérogènes chez
des emplacements de fluides de coupe en (mg/m3) d’aluminium en mg/m3 l'homme. On dispose de suffisamment
(Valeur recommandée 0,5 mg/m3) (VME : 5 mg/m3) d'éléments pour justifier, avec une
Ambiance
forte présomption, que l'exposition de
l'homme à de telles substances peut
A proximité du centre d’usinage 0,07 < 0,02
provoquer un cancer.
A proximité du tour n° 1 0,09 0,02
■ La catégorie 3 correspond aux sub-
A proximité du tour n° 2 0,06 < 0,02
stances préoccupantes en raison d'ef-
Prélèvement sur les opérateurs fets cancérogènes possibles mais pour
Tour (centre d’usinage) prélèvement n°1 0,12 < 0,02 lesquelles les informations disponibles
Tour (centre d’usinage) prélèvement n°2 0,12 < 0,02 ne permettent pas une évaluation
Tour n° 1 (commande numérique) 0,28 < 0,026 satisfaisante (preuves insuffisantes).
Tour n° 2 (commande numérique) 0,31 < 0,041
Diamètre aérodynamique : On
appelle diamètre aérodynamique, d'une
particule de forme et de densité quel-
conque, le diamètre d'une sphère de
densité unité (masse volumique
1 000 kg/m3) dont la vitesse de chute
limite dans l'air est égale à celle de la par-
ticule considérée. Le diamètre aérodyna-
mique est le paramètre essentiel tradui-
sant la taille d'une particule lors de
l'étude de ses mouvements dans l'air.
Cela n'est cependant plus le cas pour les
particules submicroniques (diamètre
< à 1 μm), dont les mouvements sont liés
en partie à des phénomènes de diffu-
sion.

Huile minérale : Les huiles de base,


destinées à la formulation d'huiles de
coupe, sont obtenues par distillation
sous vide du résidu de distillation atmo-
sphérique du pétrole brut. Ces huiles
de base sont ensuite raffinées par diffé-
rents traitements. Ceux-ci permettent
d'améliorer certaines de leurs proprié-
tés et d'abaisser leur teneur en hydro-
Photo 25. Bien que les valeurs au tour
à commande numérique soient en deçà
carbures polycycliques aromatiques
de la valeur recommandée, nous (HPA).
Photo 24. Le fluide est récupéré dans constatons lors du démontage de
un fût situé sous le séparateur. l’outil que l’opérateur doit pénétrer Huile régénérée : Il s'agit d'huiles
Un contrôle du niveau permet d’éviter dans la zone d’usinage ce qui entraîne industrielles usagées qui ont été récupé-
le débordement du fût et de prévoir ponctuellement des expositions plus
son changement. fortes (tour n°2). rées par des sociétés spécialisées et retrai-
tées par un procédé comparable au raffi-
23

nage, pour fournir des bases lubrifiantes fessionnelle atmosphérique destinée à


de caractéristiques proches de celles des protéger les salariés des effets immédiats
huiles de base provenant directement du ou à court terme, mesurée ou estimée
pétrole. sur une durée maximale de 15 minutes.
Les traitements sommaires (décanta-
tion ou filtration effectuées dans l'atelier VME : Valeur limite de Moyenne
par exemple) ne peuvent pas être consi- d'Exposition professionnelle atmosphé-
dérés comme des opérations de régéné- rique destinée à protéger les salariés des
ration. effets à terme, mesurée ou estimée sur la
VLE : Valeur Limite d'Exposition pro- durée d'un poste de travail de 8 heures.

BIBL I OGRAPHI E

[1] ■ NF ISO 6743-7 – Lubrifiants, huiles indus- [17] ■ SEFRIN H. et col. – Evaluation des émis- ment des ambiances de travail (non paru au JO)
trielles et produits connexes (classe L). Classification. sions lors de l’usinage des métaux par enlèvement de Bulletin officiel. Travail, emploi et formation profes-
Partie 7 : famille M (travail des métaux). AFNOR, copeaux sous microlubrification. INRS, ND 2215, 2004 sionnelle, 1990, n°90/24, pp 103-109.
1987, 8 p. (Traduction de : Bestimmung und beurteilung von
Emissionen bei der spanenden metallbearbeitjung [31] ■ NF EN 1822-1 – Filtres à air à très haute
[2] ■ Guide d'emploi des fluides de coupe. CETIM, mit minimalengendchmierung. In : Gefahrstoffe – efficacité et filtres à air à très faible pénétration (HEPA
1989, 183 p. Reinhaltung der Luft, vol. 63, n°10, octobre 2003, et ULPA). Partie 1 : classification, essais de perfor-
p. 417-424) mance et marquage. AFNOR, octobre 1998, 24 p.
[3] ■ Centre Professionnel des Lubrifiants, 104 av
Albert 1er, 92500 RUEIL MALMAISON. [18] ■ FORSBERG K., MANSDORF S.-Z. – Quick [32] ■ Cooper J.-S., Raynor P.-C., Leith D. –
selection guide to chemical protective clothing.
[4] ■ Solubilisation des métaux dans les fluides rd Evaporation of mineral oil in a mist collector. Appl.
3 Edition John Wiley & Sons, INC. 1997.
d'usinage. INRS, ND 2148, 2001. Occup. Environ. Hyg. , 1996, 11(10), pp. 1204-1211.
[19] ■ Guide pratique de ventilation. 0. Principes
[5] ■ Dermatoses professionnelles aux fluides de [33] ■ HOJERDAL P., ALENIUS S. –
coupe. INRS, Documents pour le médecin du travail, généraux de ventilation. INRS, ED 695, 1989.
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[21] ■ O'BRIEN D., FREDE J.-C. – Guidelines for
[7] ■ Risques liés à l'utilisation des fluides de the control of exposure to metalworking fluids. [34] ■ HOJERDAL P., ALENIUS S. – Mesure du
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[22] ■ DALTON A.-J. P. – Oil - A worker's guide to Résultats des essais pour seize séparateurs en labora-
[8] ■ Les maladies professionnelles. Guide d'accès
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1975, 93 p. (Traduction INRS 544-82).
[9] ■ Évaluation des risques professionnels. Aide
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ED 840, 2004. L'assainissement de l'air des locaux de travail. INRS, rendement des séparateurs de brouillard d'huile. III -
ED 657, 1989. Résultats des essais pour treize séparateurs testés en
[10] ■ NF T60-607 – Produits pétroliers et lubri- milieu industriel. Stockholm, Arbetarskyddsverket,
fiants - Détermination de l'indice d'absorption UV de [24] ■ Industrial ventilation – A manual of recom-
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l'extrait DMSO des huiles de coupe entières 1998 vol. 5, 63 p. (Traduction INRS 558-83).
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Recommandation de la CNAM, R 370, 1995. nelle applicable à l'assainissement de l'air des locaux [36] ■ Frising T., Thomas D. – Filtration of liquid
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Cincinnati, NIOSH, janvier 1998. tilation prévisionnelle EOL-3D en conditions iso- [37] ■ NF X 44-060 – Séparateurs hydrauliques.
thermes. INRS, ND 2040, 1997. Epurateurs de brouillards d'huile avec ventilateur inté-
[13] ■ Concentration pondérale sur filtre. INRS, gré pour l'industrie du décolletage. Méthode d'essai,
METROPOL, Fiche 002, 2004. [27] ■ Systèmes de compensation d'air. AFNOR, 1993, 20 p.
Contribution à leur conception pour les locaux de tra-
[14] ■ Metalworking fluids : Method 5524, issue vail. INRS, ND 2118, 1999. [38] ■ Bémer D., Ginestet A. – Epurateurs de
1, mars 2003. NIOSH Manual of analytical Methods
(NMAM) 4th Edition. [28] ■ NF EN ISO 7730 Ambiances thermiques brouillards d’huile. Contribution à l’amélioration de la
http://www.cdc.gov/niosh/nmam modérées. Détermination des indices PMV et PDD et méthode d’essai. INRS, ND 2072, 1998, pp. 33
spécifications des conditions de confort thermique.
[15] ■ NF X 43-257 – Qualité de l'air. Air des lieux AFNOR, 1995, 40 p. [39] ■ Aération et assainissement des lieux de tra-
de travail. Prélèvement individuel de la fraction inspi- vail. Aide-mémoire juridique. INRS, TJ 5, 2004.
rable de la pollution particulaire. AFNOR, 1988, 11 p. [29] ■ La compensation contrôlée d'une installa-
tion de ventilation. INRS, ED 86, 2000. [40] ■ NF X 44-001 – Séparateurs aérauliques.
[16] ■ NF X 43-261 – Qualité de l'air. Air des lieux Vocabulaire. AFNOR, 1981, 6 p.
de travail. Prélèvement à poste fixe et mesurage de la [30] ■ Note technique du ministère du travail du 5
pollution particulaire totale. AFNOR, 1988, 9 p. novembre 1990 relative à l’aération et à l’assainisse-
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prevention@cram-bfc.fr tél. 05 62 14 29 30 13386 Marseille cedex 5
fax 05 62 14 26 92 tél. 04 91 85 85 36
doc.prev@cram-mp.fr fax 04 91 85 75 66
documentation.prevention@cram-sudest.fr

Services prévention des CGSS


GUADELOUPE GUYANE LA RÉUNION MARTINIQUE
Immeuble CGRR Espace Turenne Radamonthe 4 boulevard Doret Quartier Place-d’Armes
Rue Paul-Lacavé Route de Raban, BP 7015 97405 Saint-Denis cedex 97210 Le Lamentin cedex 2
97110 Pointe-à-Pitre 97307 Cayenne cedex tél. 02 62 90 47 00 tél. 05 96 66 51 31
tél. 05 90 21 46 00 tél. 05 94 29 83 04 fax 02 62 90 47 01 05 96 66 51 33
fax 05 90 21 46 13 fax 05 94 29 83 01 prevention@cgss-reunion.fr fax 05 96 51 81 54
lina.palmont@cgss-guadeloupe.fr prevention@cgss-martinique.fr
COLLECTION DES GUIDES PRATIQUES DE VENTILATION

0. Principes généraux de ventilation ED 695


1. L’assainissement de l’air des locaux de travail ED 657
2. Ventilation des cuves et bains de traitement de surface ED 6 51
3. Mise en œuvre manuelle des polyesters stratifiés ED 665
4. Ventilation des postes de décochage en fonderie ED 662
5. Ventilation des ateliers d’encollage de petits objets ED 672
(chaussures)
6. Captage et traitement des aérosols de fluides de coupe ED 972
7. Opérations de soudage à l’arc ED 668
8. Ventilation des espaces confinés ED 703
9. 1. Cabines d’application par pulvérisation ED 839
de produits liquides
9. 2. Cabines d'application par projection ED 928
de peintures en poudre
9. 3. Application par pulvérisation de produits liquides. ED 906
Cas particulier des objets lourds ou encombrants
11. Sérigraphie ED 7 1 1
12. Deuxième transformation du bois ED 750
13. Fabrication des accumulateurs au plomb ED 746
14. Décapage, dessablage, dépolissage au jet libre en cabine ED 768
15. Réparation des radiateurs automobiles ED 752
16. Ateliers de fabrication de prothèses dentaires ED 760
17. Emploi des matériaux pulvérulents ED 767
18. Sorbonnes de laboratoire ED 795
19. Usines de dépollution des eaux résiduaires ED 820
et ouvrages d’assainissement

Institut national de recherche et de sécurité


pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00
• •
Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr

Édition INRS ED 972


1re édition • (2005) • réimpression sept. 2006 • 2 000 ex. • ISBN 2-7389-1336-9

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