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Haïti-Droits humains : le GARR profondément préoccupé

par la situation des Droits de l’Homme dans le pays


Port-au-Prince, le vendredi 10 décembre 2021.- Ce 10 décembre marque la 73e célébration de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen sous le thème de l’égalité. Cela dit, le paradigme des Droits
humains constitue un ensemble d’engagements pris par les Etats en matière de droits socio-économiques, civils et
politiques de chaque citoyen. Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) profite de l’occasion pour
attirer l’attention de l’État, de la Presse et de l’opinion publique sur l’état de dégradation effrénée des Droits
Humains en Haïti, notamment avec la détérioration du climat d’insécurité qui s’établit dans le pays depuis plusieurs
années.

Un peu partout à travers le monde, l’effectivité des droits des populations représente un enjeu majeur en ce qu’elle
engage le présent et l’avenir de ces sociétés. En Haïti, la situation est loin d’être idéale. Les droits fondamentaux
comme l’accès aux soins de santé, à l’éducation, à la nourriture, à un logement décent, ainsi que le droit de vivre en
toute sécurité et dans un environnement sain ne sont guère garantis. Le pays, avec près de 60% de sa population qui
vit en dessous du seuil de pauvreté (Banque Mondiale 2020), continue de sombrer dans la spirale des inégalités
sociales, lesquelles engendrent le phénomène de la violence grandissante dans le pays.

Les conditions socio-économiques de la population haïtienne deviennent de plus en plus précaires. Dans un contexte
de crise sanitaire marqué par la propagation de la Covid-19, le pays a été frappé, en août dernier, par un violent
séisme qui a sévèrement affecté les communautés du Grand Sud. Plus de 1,2 million de personnes ont été touchées
par la catastrophe. Les rares infrastructures de santé et d'éducation qui existaient dans la zone ont subi de graves
dommages. Cela a donc généré l’accroissement de la pauvreté dans le pays et donc, une situation de crise
humanitaire. Par ailleurs, les affrontements répétés des gangs armés au sud de la Capitale empêchent toute
intervention humanitaire dans ladite région. Ces situations intenables ont poussé plusieurs centaines de milliers de
citoyens et citoyennes à fuir le pays à la recherche d’un mieux-être.

De plus, l’expulsion, cette année, de plusieurs dizaines de milliers de migrants, principalement par les États-Unis, la
République dominicaine, Cuba, les Bahamas, le Mexique, et d’autres pays de la région n’a fait qu'exacerber la
situation déjà critique des Droits Humains. Malheureusement, aucun programme de réinsertion de ces afflux de
populations n'a été ni initié ni encadré par l’État. Les droits des personnes rapatriées et/ou expulsées ont été
doublement bafoués, d'abord comme migrants ayant été victimes de violations de divers ordres, mais ensuite en tant
que citoyens haïtiens reconduits au pays qui peine à les accueillir en toute dignité. En outre, face au durcissement de
la politique migratoire par les autorités dominicaines, le GARR craint, dans les prochains jours, de nouvelles vagues
de rapatriements massifs qui sont souvent entachés de violations de Droits Humains.

Au regard de ce sombre tableau, le GARR, tout en renforçant ses activités de plaidoyer et ses interventions autour du
respect des droits des personnes rapatriées, réfugiées et déplacées, appelle à une conscientisation des acteurs
étatiques et ceux de la société civile sur l'urgence d'un redressement de la situation des Droits Humains en Haïti. Pour
ce faire, les autorités doivent agir au plus vite pour combattre l’insécurité qui représente l'un des aspects les plus
importants de la crise actuelle, car elle entrave de façon globale et significative la jouissance des autres droits
fondamentaux. Aussi la plateforme GARR exhorte-t-elle l'Etat haïtien à faire de la question des Droits Humains un
élément central de ses politiques publiques afin de garantir progressivement et dignement les droits fondamentaux de
la population haïtienne. C'est la voie privilégiée vers une société plus inclusive, plus juste et plus égalitaire.

-FIN-

Section Communication et Plaidoyer


Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR)
Tél. : (509) 3728-2839 /
Email : comgarr@yahoo.fr

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