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I.2.

Importance économique de la corrosion:


La corrosion entraîne des pertes économiques très importantes mais difficiles à évaluer. On
distingue les pertes directes, facilement évaluables (dépenses dues à la détérioration du matériel
et à son remplacement)et les pertes indirectes, plus difficilement évaluables:
 pertes d'exploitation conséquentes aux arrêts d'installations pour réparation,
 accidents
 surdimentionnement des pièces qui entraîne des surcoûts de fabrication des structures,
 lutte contre la corrosion (revêtements, traitements de surfaces, protection cathodique,..).

On estime qu'aux Etats-Unis, les pertes liées à la corrosion représentent environ 4% du PNB. On
observe également une augmentation toujours plus importante des coûts liés à la corrosion:
 1949:5,5milliardsde $ (pertes directes)
 1966:10 milliardsde $ (pertes directes)
 années 80:70 milliards de $ (pertes directes et indirectes)
En France, cela représente environ 3000 Frs par an et par personne.
La production mondiale annuelle d’acier est de 1700 millions de tonnes/an. Les pertes par
corrosion concernent3% de cette production. Cela représente50 millions de tonnes perdues/an.
On considère que 30% de ces dépenses pourraient être évitées en exerçant un meilleur contrôle
des phénomènes. Ceci n’apparait pas toujours comme une nécessité économique car:
 l’investissement pour assurer le contrôle et la protection des matériels est élevé,
 les pertes de matériels imputables à la corrosion sont trop souvent considérées comme
inévitables,
 la destruction du produit implique son remplacement,ce qui apparaît comme un élément
moteur de l’économie,
 le fait de devoir assurer une protection peut faire craindre au constructeur que ses
produits soient implicitement reconnus comme vulnérables,etc..
I.3. Causes de la corrosion :

Pourquoi les métaux et alliages se corrodent-ils?

Les métaux se corrodent car c'est leur tendance naturelle à revenir à la forme oxydée qu'ils ont
dans les minerais d'où ils sont extraits. Cette forme oxydée est celle qui est
thermodynamiquement stable, c'est-à-dire qui correspond à un état énergétique minimal. Tous les
métaux, sauf les métaux nobles (or, platine) qui existent à létat natif, sont dans la nature sous
forme de minerais (oxydes, sulfures,carbonates,.).Ils sont alors plus stables d'un point de vue
énergétique qu'à létat de métal. La corrosion est donc un processus naturel qui fait retourner tout
métal non noble à un niveau énergétique comparable à celui qu'il possède sous forme de minerai.
I.4. Notion De potentiel :

Plus la gap d'énergie entre l'état métallique et l'état oxydé stable naturellement est important, plus
la tendance à la corrosion est potentiellement importante. Pour quantifier thermodynamiquement
cette tendance on utilise la notion de potentiel.
La tendance à la corrosion des métaux est donc liée à leur potentiel: un métal est d'autant plus
facilement corrodable que son potentiel est négatif. Ainsi, la série des potentiels redox normaux
permet d'évaluer la tendance à loxydation dans le cas de différents couples oxydants/réducteurs.
Cette série présente plusieurs limites: elle est théorique et ne concerne que des métaux purs dans
des conditions de pression et surtout de température normales. L'information dont a besoin le
corrosioniste concerne des nuances alliages multiples, soumis à des conditions d'environnenment
très variables. Pour répondre à ce besoin, la seule approche possible est expérimentale par la
mesure du potentiel pris par un métal ou alliage particulier lorsqu'il est mis en présence d'un
électrolyte donné. Ce potentiel est donc mesuré dans un milieu donné et, de ce fait, si on réalise
identiquement cette mesure pour différents alliages dans ce milieu, la classification (par rapport
au potentiel mesuré pour chaque alliage) qui en découle n'est valable que dans ce milieu. On
définit ainsi une Série Galvanique.
Le potentiel peut être mesuré entre 2 métaux différents. On préfère cependant le mesurer par
rapport à une électrode de référence dont le potentiel est fixe quel que soit le milieu. On mesure
donc une différence de potentiel entre le potentiel pris par le métal dans le milieu considéré et le
potentiel de l’électrode de référence. Différents types d’électrodes de référence peuvent être
utilisés: électrode normale à I’hydrogène (ENH), électrode Ag/AgCl, électrode
Cu/CuSO4,électrode au Calomel saturée (ECS), ..
Le tableau suivant donne la classification galvanique dans l'eau de mer de quelques métaux et
alliages:
Une série galvanique présente une extrémité noble ou cathodique (métaux et alliages
potentiellement plus résistants à la corrosion) et une extrémité non noble ou anodique (matériaux
présentant une susceptibilité plus forte à la corrosion).

Certains métaux ou alliages figurent à plusieurs niveaux dans la série galvanique car ils peuvent
exister sous une forme passive (potentiel plus électropositif) ou active (potentiel plus
électronégatif). Cest le cas, par exemple, de l'aluminium et des ses alliages ou des aciers
inoxydables.
une série galvanique donne une bonne indication de l’ampleur de la corrosion galvanique
possible lors de la mise en contact de deux métaux ou alliages différents: plus la distance entre
ces matériaux dans la série galvanique est importante, plus le potentiel généré est important et
donc, plus la corrosion du métal anodique est importante.
2. ASPECTS ELECTROCHIMIQUES DE LA CORROSION :

2.1. Réactions de la corrosion:

Le processus de corrosion est lié à deux demi-réactions d’oxydo-réduction. Une demi-réaction


d’oxydation anodique pour laquelle le métal perd un ou plusieurs électrons avec formation d’ions
positifs. Dans le cas de l’oxydation du fer, on a la réaction:
Fe  Fe2* + 2e-
Elle est associée à une demi-réaction de réduction cathodique :
 En milieu acide: 2H+ + 2e-  H2 (degagement d'hydrogène)
 En milieu aéré: 1/2O2 + 2e- + H2O  2OH-

La vitesse de ces deux demi-réactions dépend de la nature du métal et de la composition du


milieu.

2.2. La pile électrochimique de corrosion:

La corrosion d’un métal ou d’un alliage métallique dans un milieu corrosif s’effectue suivant un
processus assimilable au fonctionnement d’une pile galvanique, composée de deux électrodes et
d’une solution d’électrolytes dans laquelle elles plongent.Cette pile, lorsque les électrodes sont
en court-circuit ou reliées électriquement par un circuit de faible résistance,est le siège d’une
réaction électrochimique.
Selon les types de corrosion,l’analogie est plus ou moins évidente. Dans le cas de la corrosion
galvanique qui se produit lorsque deux métaux sont en contact, elle est évidente; par contre, elle
apparaît moins nettement dans la corrosion uniforme d’un métal pur plongé dans un milieu
agressif (corrosion idiomorphique)bien qu’elle soit tout aussi réelle.
2.2.1. Corrosion galvanique :

Dans le cas de deux métaux couplés électriquementet plongés dans un environnement agressif,la
réaction d’oxydation a lieu à la surface du métal le moins noble (ou le plus anodique) et la
réaction de réduction a lieu à la surface du métal le plus noble (ou le plus cathodique). Seul, le
métal le moins noble présente une dégradation.Le métal le plus noble est protégé
cathodiquement. On parle alors de corrosion ou de couplage galvanique:

On a ici un couplage galvanique entre du cuivre (métal cathodique) et du zinc (métal anodique).
On assiste à la corrosion du zinc; le cuivre ne se corrode pas. .

Dans ce cas de figure, un circuit électrique s'établit. Le fait que lélectrolyte soit conducteur
permet de fermer le circuit. Pour empêcher ce type de corrosion,il faut donc interrompre la
circulation des charges dans le circuit, soit en éliminant l’électrolyte si cela est possible (par
exemple, élimination de l’humidité par chauffage),soit en isolant électriquement Les deux
métaux (utilisation de joints isolants).
comment empêcher la Corrosion galvanique ?
 Empecher le contact électrique entre les deux
métaux : Joints ou rondelles isolantes,
revêtements organiques
 Choisir 2 métaux proches dans la série galvanique
 favoriser des surfaces cathodique faibles et des
surfaces anodiques importantes
 Augmenter la résistivité de 1’électrolyte:
revêtement de l’anode et/ou de la cathode

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